|
|
| Adeptes ou le retour à la vie | |
| | |
Auteur | Message |
---|
Jade Martins
Maladie mentale : Troubles dissociatifs de la personnalité
Messages : 1351
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 3140 rubz
| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Mer 15 Fév - 19:16 | |
| Le tableau que peignait Melena était noir, très noir… un peu mélodramatique sur les bords même. Il fallait quand même espérer que leur gouvernement aurait la présence d’esprit de chercher à comprendre ce qui leur arrivait non ? Ils n’allaient pas juste les enfermer dans un labo comme un vulgaire rat pour pratiquer tout un tas d’expériences sur eux… et puis dans ce domaine elle avait déjà donné. Quant à mobiliser jusque l’armée il faudrait un délai plus conséquent pour ça, à l’heure actuelle seuls des flics de San Francisco pourraient les attendre sur le pas de la porte.
Cette idée semblait faire des émules du côté d’Ace qui se voyait déjà grimé en X-man, si bien qu’Elie s’en voulait presque de briser ses rêves. Pourtant il serait on ne peut plus normal à son réveil pour ne pas avoir été exilé violemment par cette entité inconnue, ce n’était pas plus mal d’ailleurs. Soit, il n’aurait pas de pouvoirs, mais il n’aurait pas non plus cette maladie qui les rongeait progressivement jusqu’à les tuer à petit feu s’ils n’avaient pas la présence d’esprit de changer régulièrement de monde.
L’énergie que ces hypothèses avaient apporté au pyromane était contagieuse et chassait, au moins un peu, les idées noires qui affluaient sous la caboche de la mauvaise jumelle. Il avait l’air motivé pour les héberger s’il le fallait et cette déclaration tira un rire à Elie qui secoua la tête, perplexe. Ses parents allaient définitivement faire une attaque si elle leur annonçait aller vivre chez son mec de 23 ans à l’autre bout de la ville par « sécurité ». De quoi faire sortir le fusil de sous le lit de Mr Martins pour plomber le cul de ce Casanova moderne.
Puis ce fut au tour des réelles complications de débouler. Qui viendrait chercher qui ? Où, quand et comment ? Avaient-elles des amis ou des moyens de transport ? Et quel était l’âge du capitaine ? El’ leva les yeux au ciel avant de rétorquer nonchalamment :
- Bien sûr que j’ai quelqu’un…, elle désigna ses pieds chaussés de ballerines et ajouta ironiquement, Mes pieds.
L’adolescente se leva pour aller touiller le repas qui dégageait déjà de délicieux effluves. Ça lui rappelait la cuisine de sa mère, insinuant dans son cœur un brin de nostalgie. Elle ne savait pas encore comment s’y prendre pour rejoindre la maison de son compagnon mais dans le pire des cas il leur restait leurs jambes comme elle venait si bien de le dire.
- On est à mission district là, chez une sorte de sorcier vaudou un peu louche. Je peux toujours passer à la maison emprunter la vieille buick de mon père, mais le hic c’est que s’il nous voit revenir comme des fleurs il va me décapiter. On avait promis qu’on viendrait à Dreamland avec eux et on s’est barré avant qu’ils se réveillent, ils vont l’avoir mauvaise.
Portant la cuillère en bois à ses lèvres elle gouta la sauce et opina du chef, satisfaite. Si son paternel risquait de la priver de sortie pour les 10 prochaines années, au moins elle n’avait pas raté son plat. Alors qu’elle reposait l’ustensile elle vit Pas du coin de l’œil dans l’embrassure de la porte de la cuisine, sûrement attirée par l’odeur. Lorsqu’elle se vit repérée, l’orientale s’éclipsa comme une ombre sous le regard noir d’Elie. Cette connasse de sorcière pouvait toujours attendre si elle croyait qu’elle allait la nourrir. Chacun sa merde comme dirait l’autre.
La mauvaise jumelle se détourna de la porte pour fixer Ace avec un léger sourire en coin en se rappelant la manière dont il avait réagi à l’hypothèse x-men, un vrai gosse malgré ses 23 ans. Il avait beau s’enflammer, il restait un grand enfant, c’était peut-être pour ça que la différence d’âge ne les gênait pas. Mais ça n’empêcha pas la psychotique de fouler ses espoirs au pied non sans humour.
- Par contre Ace, je suis désolée de te décevoir mais tu devras attendre pour enfiler un slip par-dessus ton pantalon. Seuls les « exilés » comme nous gardent leurs pouvoirs, les gens altérés et malades. A moins qu’il ne t’arrive la même chose que nous, ce que je ne te souhaite pas, tu tiendras plus de Clark Kent que de superman mon chou.
C’était stupide, mais ça lui faisait du bien. Plus elle discutait d’autre chose, même de sujets puérils et stupides, plus l’ombre d’Amber perdait son emprise sur son cœur. Les remords étaient toujours là bien sûr, mais un voile opaque les recouvrait, pour l’instant du moins. L’adolescente se dirigea vers la porte pour la fermer et empêcher de nouvelles intrusions, après quoi elle s’arrêta une main calée sur la hanche.
- Bon, vous savez quoi ? On va passer par la maison chercher Jade et la voiture, si jamais y’a un problème on se débrouillera à pattes. Et puis y’a aussi le bus. Faudrait juste que tu nous donnes ton adresse Ace, je me vois pas faire tout Pacific heights en sonnant à chaque porte pour trouver où t’habites. D’ailleurs… t’es chez tes parents ou… ?
| |
| | | Melena Autumn
Maladie mentale : Thanatophobie
Messages : 1513
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 2173,5 rubz
| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Mer 15 Fév - 20:31 | |
| La proposition de Ace de les héberger la surprit tellement qu’elle sursauta. Certes, elle avait déjà pensé à lui demander un coup de main pour payer le marabout, mais de la à emménager chez lui… il y avait un monde. Il y avait très – très – peu de chance que Cecilia accepte que sa fille adoptive parte habiter chez un jeune homme qu’elle ne connaissait pas, pour ne pas dire qu’il n’y en avait aucune. Bien sûr, lui dire la vérité au sujet de ce qui lui arrivait pourrait jouer en sa faveur, mais… il y avait tellement de choses qui se bousculaient dans sa tête. S’ils venaient à savoir, les Halleberry ne l’accepteraient sans doute pas, et risquaient même de la dénoncer à la police. Si cette dernière n’était pas déjà débarquée chez eux pour la trouver et dans ce cas… l’adolescente aurait de gros ennuis si elle rentrait.
La mauvaise jumelle répondit la première aux problèmes que souleva Feufolé et fit grimacer Melena lorsqu’elle sous-entendit faire le trajet à pieds. Certes, elle ne savait pas quelle distance séparait les deux quartiers, mais si les autorités quadrillaient réellement la ville pour aller pêcher chez eux les voyageurs dont ils avaient pu trouver l’adresse, ça n’allait pas être évident en plus d’être fatiguant. Le plus sûr restait de ne pas s’exposer à l’extérieur, mais en effet, les parents Martins risquaient de ne pas voir d’un très bon œil l’opération solo des deux amies. La nécrophobe redoutait l’entrevue alors qu’elle n’était même pas de la famille.
Elle était tellement distraite qu’elle n’aperçut pas Pas qui avait été attirée par l’odeur de la cuisine et s’était enfuie aussitôt repérée. La plaisanterie d’Elie qui comparait Ace à superman la fit sourire, mais ce semblant d’hilarité qui avait éclairé son visage blême s’évanouit lorsqu’il fut question de se réveiller pour partir se planquer chez le pyromane. A son ton, l’irlandaise sentait que son amie prévoyait de faire le transfert sous peu et même s’il était évident que plus tôt ils réagiraient, mieux ce serait, elle redoutait déjà de jouer à cache-cache dans le monde réel. C’était étrange, mais elle se sentait plus forte, plus compétente, à Dreamland.
Alors que la psychotique soumettait ses options à Ace, Melena passa une main dans ses cheveux noir ébène, écartant momentanément son front ivoirin avant que sa frange ne reprenne ses droits. Il restait une solution, mais… comme les autres, comme comportait des risques non négligeables. Malgré tout, elle se tourna vers son amie pour lui dire :
- Je pense que je pourrais aussi appeler ma tutrice si besoin… je ne lui ais pas encore raconté mais… je pense qu’elle serait pour nous aider… j’en suis sûre, conclut-elle avec une ébauche de sourire mélancolique.
Mais, et si la police s’était déjà présentée chez les Halleberry ? Si leur maison était déjà sous-surveillance ? Si on suivait Cecilia ? Alors sans le vouloir, celle-ci conduirait les autorités droit sur les adolescentes, puis chez les Ridley. Pourtant, si c’était le cas, il y avait de fortes chances que les Martins héritent du même dispositif, à une différence près.
- En fait, je ne sais pas si c’est une bonne idée, reprit Melena en laissant tomber ses épaules de déception, si les flics la suivent pour me retrouver, ça fera tout foirer…
Sa voix avait faibli au fur et à mesure qu’elle avançait son contre-argument. Ce qu’elle n’osait pas dire, c’était que si les flics débarquaient chez les Martins pour arrêter Jade, ils ne pouvaient pas penser que son autre personnalité se trouverait ailleurs, et ne pousseraient pas les recherches à son sujet.
Le cœur de la nécrophobe s’emballait à l’idée que la bonne jumelle puisse, dans le monde réel, être déjà entre les mains de la police. Que feraient-ils d’elle si c’était le cas ? Même avec leur pouvoir, la perspective que le trio gagnant parvienne à la faire évader était maigre. Si seulement les objets pouvaient aussi traverser les dimensions, l’irlandaise aurait fait un bon usage de sa dame blanche, au moins pour rejoindre son amie, mais sans… le simple fait d’entrer là où on la gardait pour la localiser serait un problème. Serrant les poings jusqu’à ce que ses ongles s’enfoncent dans ses paumes d’une blancheur de craie, elle murmura :
- Il faut qu’on se dépêche de rentrer pour mettre Jade en sécurité dans le monde réel…
Qu’est-ce que qui la poussait à s’investir autant pour une fille qu’elle ne connaissait finalement depuis très peu de temps ? La réponse était si simple que Melena n’arrivait pas à l’assimiler : la psychotique était sa meilleure amie, sa seule amie même avant qu’elle ne s’attache à Elie et Ace. Les vrais amis, on ne les laisse pas tomber…
| |
| | | Ace Ridley
Maladie mentale : Pyromane
Messages : 510
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 368 rubz
| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Mer 15 Fév - 21:48 | |
| Elles étaient donc restées dans le coin de Mission District. Ace esquissa une grimace alors qu’il évaluait la distance. C’était une sacrée trotte, à pieds ! Ça leur prendrait un bail si elles ne pouvaient pas prendre le bus ou quoi.
La mauvaise jumelle quitta un instant la conversation pour jeter un œil au plat qui décidément sentait rudement bon ! De son côté, Ace cherchait un moyen de résoudre le problème. Personne dans son entourage ne pouvait l’aider et si on n’est jamais mieux servi que par soi-même, le fait est qu’il ne pourrait pas se réveiller seul ! Hm… Dans quel était était-il, d’ailleurs ? Etait-il un minimum présentable ? Normalement oui…
Bon en admettant qu’il y ait un bus qui passe par Pacific’, ça pouvait être vite torché, mais pour ça, le pyromane n’en avait strictement aucune idée… Il se déplaçait en voiture privée ou en taxi, pas en bus… Côtoyer des gens méprisant et méprisables qui ont la gentille attention de vous faire partager leur proximité et accessoirement leurs odeurs de sueur, ‘pas soft. De toute façon il était pas comme ces gens. Mais parmi ces gens il y avait Elie et Mel… Mais non, elles étaient trop différentes, elles n’avaient rien à voir avec ces crétins du bas peuple. Il leur aurait volontiers payé le taxi, une limousine, même. Mais quand on est overshooté, on signe mal les chèques, généralement. Triste.
Bon, question réflexion, c’était assez déviant et aucune solution ne fut trouvée lorsqu’Elie revint à eux. Alors il fallait être exilé pour profiter de ses pouvoirs..? Exilé c’est avoir cette maladie ? Hm… Finalement, il préférait être normal mais sain. Ça devait pas être un truc facile à vivre. Et lui comme un con qui s’en était royalement foutu la dernière fois… Rhaa ! Y avait vraiment de quoi se cogner la tête contre les murs ! - Ooooh, miiiince ! plaisanta le pyromane en arborant un air frivole. Remarque, disposer de ses pouvoirs dans le monde réel ça doit être un sacré bordel… ‘Suffit d’un malade un peu trop entreprenant et il devient chieur publique numéro un ! ‘Pas étonnant que les flics soient en rogne. Et le monde était construit de sorte que dans une même minorité, même les innocents payent pour les coupables. En temps normal ça ne lui faisait pas grand-chose, mais peut-être parce qu’aujourd’hui il était aussi de cette minorité, celle qu’il aimait l’était aussi ! Si quelqu’un osait la toucher… Ça allait chier !
- Ouais, t’as plutôt intérêt à prendre la bagnole ou l’bus, c’que j’habite pas tout près… J’suis au 2056 Jackson Street. Et ouais, c’est aussi chez mes vieux cons. Mais t’inquiète, j’les vois quoi… deux fois dans l’année..? Nan, j’exagère mais limite… C’est près d’l’ambassade d’Allemagne donc si vous vous perdez ‘pouvez toujours d’mander. - Ouais, quand vous serez devant vous reconnaitrez, c’est obligé. Si c’est fermé devant passez par derrière, on a caché une clé dans le pot du ficus, dans le jardin. Enfin… Si tu l’as pas changée de place entre-temps... ? - nan, elle est toujours là.
Ce n’était pas le choix le plus facile, c’est vrai… La demeure des Ridley était certes un endroit sûr mais s’il y avait plus près.. D’ailleurs Melena se proposa comme hôte, avant de prendre conscience que les flics avaient peut-être déjà fouillé sa maison. On n’était pas loin de la paranoïa, tout de même. Mais c’était légitime. Ils étaient là, dans un monde irréel et leurs corps physiques avaient été laissés sans réelle défense. Y a de quoi paniquer un peu..
Cependant Ace acquiesça sur le fait qu’il valait mieux se dépêcher comme le préconisait la nécrophobe. - Clair, plus tôt ça s’ra fait, plus tôt vous s’rez tranquilles. Et si vous avez b’soin de quoi qu’ce soit dans l’monde réel, hésitez pas à m’réveiller, j’trouverais bien un moyen d’me rendormir au pire… D’abord garantir la sécurité et la bonne installation, on verrait les détails plus tard. Aujourd’hui il recevait des filles à la maison et il n’était même pas là pour les accueillir. C’était vraiment très chic. D’un raffinement sans précédent ! - ‘Fin bon sinon on a plusieurs chambres donc prenez celles que vous voulez, y a pas d’souçi là d’ssus.
Feufolé était passé à travers la porte pour aller voir quelque chose dans le couloir, très certainement. Il revint après quelques secondes sans rien dire, comme il en avait l’habitude dès que son éloquence pouvait être un atout. Ace quant à lui se dirigea vers la casserole pour respirer de plus près les bonnes odeurs. Ça lui mettait l’eau à la bouche et il profita d’un instant d’inattention de la part des filles pour imiter Elie et goûter la sauce le plus discrètement possible. Hé hé ! C’était drôlement bon. | |
| | | Jade Martins
Maladie mentale : Troubles dissociatifs de la personnalité
Messages : 1351
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 3140 rubz
| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Mer 15 Fév - 23:00 | |
| Vous marinez chez vos harengs ? Ca faisait un peu technique de drague vaseuse ce genre de question, mais Elie s’en fichait bien et d’ailleurs elle avait bien fait de demander car c’était le cas. Si Ace avait beau dire que ses paternel passait une fois l’an, elle ne pouvait s’empêcher d’appréhender une rencontre. Non pas que leur opinion sur elle la dérange où l’intéresse mais juste… parce qu’elle ne voulait pas mettre son copain dans la merde tout simplement. Il allait probablement se prendre une foule de remarques désagréables s’il ramenait deux minettes même pas majeures et sans le sous, de quoi plomber la réputation auquel le jeune homme semblait tenir autant qu’à son portefeuille.
Enfin passer par derrière comme des voleuses restait bien plus potable que d’aller chez la tutrice de Melena, aussi gentille soit-elle. Fallait pas se leurrer : si elles trouvaient les flics chez elle, y’en aurait aussi dans la famille de l’irlandaise, ce qui signifiait se jeter bêtement dans la gueule du loup. Son amie sembla venir aux mêmes conclusions car elle renia aussitôt la paternité de cette proposition pour revenir à l’initiale qui consistait à squatter chez le pyromane.
2056 Jackson street hein ? Elie tenta de mémoriser l’adresse tout en se demandant en parallèle ce qu’était au juste un ficus. Oh, probablement un truc avec des feuilles… l’adolescente pencha la tête sur le côté, les sourcils froncés. Non mais vraiment y’avait pas à dire, la botanique c’était pas son truc. Mel’ se débrouillerait pour deux, elle était la hippie du groupe non ? Les balades en forêt ça lui connaissait.
- Ouais bah hein, tu chercheras le ficus Mel’, parce que si c’est moi qui m’en charge on va se taper tous les pots de fleurs du jardin, rétorqua Elie en s’accoudant au plan de travail.
Ace avait profité de ce créneau pour goûter au plat et lorsque la mauvaise jumelle tourna la tête vers lui tout était déjà en place. Elle n’eut même pas le loisir de se demander ce qu’il fichait devant la casserole que la nécrophobe glissa avec inquiétude qu’il fallait récupérer Jade et fissa. Cette tâche devait toujours dormir sur le canapé, les flics n’auraient qu’à se la balancer sur l’épaule pour l’emmener sans qu’elle fasse preuve de résistance. Mais là où Mel’ voyait une fatalité, Elie se contentait d’y voir une légère perte de temps.
Insensible ? Loin de là, mais elle connaissait son double et ses capacités. Jade n’aurait qu’à jouer les passe-muraille pour se tirer de l’endroit où la flicaille l’aurait fourré, par conséquent elle ne risquait rien et la liberté lui tendait les bras. Mel’ et elle n’avaient malheureusement pas les mêmes dons et allaient devoir faire primer leur propre sécurité si elles voulaient un happy end.
La proposition du Ken concernant les chambres tira un sourire malicieux à la psychotique qui s’approcha l’air de rien jusque se planter devant lui, levant la tête à s’en faire un torticolis pour le fixer dans les yeux. Avait-elle déjà remarqué qu’il était aussi grand ? Le brin de fille chassa cette pensée parasite et parodia d’une voix sensuelle :
- Faites attention monsieur Ridley, il se pourrait bien que je choisisse la vôtre…
Après un regard entendu elle le contourna l’air de rien pour s’attarder un peu sur la cuisson du plat. C’était presque prêt, ne restait plus qu’à dresser la table. Elie farfouilla dans les placards pour dénicher assiettes, couverts et verres et les répartis à la va-vite sur la table de la cuisine. Une fois fait elle ramena la tambouille jusque le reste et ordonna à ses amis de s’asseoir d’un geste impérieux de sa main armée d’une louche en fer blanc. Le dîner était servi.
Une fois assise la portoricaine servit généreusement tout le monde et inspira profondément avant de goûter. On disait que l’odeur participait autant que le plaisir du palais et elle ne pouvait que plussoyer. Ce n’est qu’après 3 bouchées pour calmer son estomac encore agité par les douleurs dû à l’utilisation du dentier qu’elle se remit à parler, les dents de sa fourchette appuyées sur sa lèvre inférieure :
- Je pense qu’on tentera de te réveiller si tu l’es pas… c’est mieux qu’on vienne tous par le même moyen, surtout que le sorcier a dit qu’il pourrait nous vendre le moyen d’aller et venir tout seul. Ça nous laisserait une liberté de mouvement non négligeable. D’ailleurs t’es arrivé comment ici ? demanda-t-elle soudain en fronçant les sourcils.
A vrai dire elle ne s’était jamais posée la question mais maintenant ça l’intriguait. S’il était chez lui il y avait peu de chance que ce soit de l’hypnose, si elle pouvait le réveiller ce n’était pas un coma… alors quoi ? Une méthode alternative comme Melena et elle ? L’épisode du cachet d’extasy lui revint alors en mémoire, lui tirant une légère grimace. La drogue devenait une option décidément bien réaliste tout d’un coup…
| |
| | | Melena Autumn
Maladie mentale : Thanatophobie
Messages : 1513
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 2173,5 rubz
| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Jeu 16 Fév - 1:09 | |
| L’adresse du pyromane lui trottait toujours en tête, tout comme la cachette de la clef que la mauvaise jumelle lui avait demandé de trouver. Ce que l’adolescente n’avait pas osé soulever, de peur de se perdre dans des détails qui n’étaient pas encore d’actualité, c’était que le terme « ficus » ne désignait qu’un genre de plusieurs plantes – assez connues d’ailleurs en réalité – et non pas un spécimen en particulier. Il faudrait simplement que les Ridley n’aient pas plusieurs pots de ficus différents si les jeunes filles ne voulaient pas avoir à tous les retourner jusqu’à retrouver la clef salvatrice. Le fait qu’Ace leur demande de ne pas « hésiter » à le réveiller si elles avaient besoin de quelque chose fit sourire Melena. Bien évidement qu’elles allaient le réveiller – si c’était possible ; elles n’allaient pas débarquer chez lui, à Pacific Heights, et s’incruster dans la maisonnée comme si de rien était pendant qu’il pique un roupillon. Il y a de fortes chances que les domestiques – du moins, s’il y en avait, ce qui était probable – ne laissent pas faire les intruses, et n’avalent pas facilement qu’elles aient été autorisées à entrer par le propriétaire lui-même, par le biais d’un rêve partagé. Elie rebondit plutôt sur le sujet des chambres, parodiant une voix de femme sensuelle pour annoncer qu’elle choisirait sans doute celle de son petit ami. L’irlandaise ne dit rien, mais ses yeux gris se baissèrent vers ses mains blanches qui se trituraient encore nerveusement les peaux. Arriverait-elle à dormir seule dans un lit inconnu, dans une grande maison qu’elle ne connaissait pas plus, dans un monde où elle n’était plus la bienvenue ? Il y avait de fortes chances que comme très souvent depuis son rendez-vous chez Parkinson, elle n’arrive pas – ou presque – à fermer l’œil. Ce n’était pourtant pas encore l’heure de ces considérations, et de toute manière, elle ne préparait pas un séjour de vacances. Pourtant, elle enviait son amie : mine de rien, elle aurait aimé pouvoir partager ces moments d’adversité avec une personne qu’elle aimait et dont l’amour était réciproque. Sans le dire, Melena se surprit à imaginer que Jade était là, juste à ses cotés, et qu’elle lui adressait l’un de ses sourires radieux dont elle avait le secret en prenant sa main dans la sienne. Les chances qu’elles soient ensembles un jour étaient minimes, pour ne pas dire inexistantes, mais cette fille qui lui était pourtant si différente, lui apportait quelque chose d’extraordinaire qu’elle ne trouvait pas ailleurs. Elle fut tirée de son imagination par la mauvaise jumelle qui mettait la table. Ses yeux gris s’attardèrent sur ses traits, si semblables, si différents. L’expression changeait tout son visage, l’aura transformait son charisme, et si l’enveloppe était pratiquement identique à celle pour laquelle son cœur battait – à une coupe de cheveux près – la nécrophobe éprouvait pour la psychotique qu’une amitié née dans l’entraide et cristallisée dans l’horreur. Elle se plaça correctement face à la table lorsque Elie le demande et reçut sa portion de nourriture avec un grand sourire, presque les larmes aux yeux. Mentalement, Melena compta depuis combien de temps elle n’avait rien mangé de tel, mettant de coté le petit déjeuner dans l’auberge auquel elle n’avait pas touché et le diner chez les Halleberry, où elle n’avait qu’effleurer son entrée. L’image d’Union Square se dessina lentement, puis la pizzeria où l’irlandaise et les jumelles s’étaient régalées en sortant de chez Parkinson. Quelques heures de bien être, volées au temps qui les oppressait, ignorant leur situation catastrophique et leur futur incertain. Inconsciemment, l’établissement s’imposa comme le point de retour, l’endroit où elle voudrait retourner quand tout sera fini : déguster une bonne pizza 4-fromages avec ses amis les plus précieux – ses seuls amis en fait – et se souvenir de Dreamland comme d’un rêve. Vision utopique, mais c’était l’unique ilot d’espoir qui subsistait dans son océan de pessimisme. Elie demanda au pyromane comment il avait traversé les mondes. Savourant sa première bouchée du plat qui était, disons le, délicieux, Melena se remémorait la première entrevu avec le concerné dans la calèche de Fisher. Ce n’était sûrement pas une discussion qui resterait dans les annales de leur trio, mais Ace avait dit, en essayant de communiquer avec Logan, avoir l’habitude avec les camés, ou quelque chose comme ça. L’adolescente avala ce qu’elle avait dans la bouche et plongea son regard dans celui de son ami pour lui de but en blanc : - Tu te drogues ?Certes, en tact, elle aurait pu faire mieux, mais son ainé n’était ni un bébé, ni un môme, il n’allait pas se cacher sous la table pour si peu. Et puis, ils étaient tous complices désormais, non ? Ils s’étaient un peu dévoilés, ils connaissaient leurs faiblesses mutuelles, les filles l’avaient vu en princesse délurée, défoncé, déjanté, même dénudé en ce qui concernait la mauvaise jumelle. Il ne pourrait pas garder le secret éternellement. | |
| | | Ace Ridley
Maladie mentale : Pyromane
Messages : 510
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 368 rubz
| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Jeu 16 Fév - 20:15 | |
| Le jardin des Ridley était certes fleuri mais il n’y avait qu’un seul ficus dans leur jardin, ça ne serait pas difficile de le trouver – à fortiori si Mel s’y connaissait en herboristerie. Ace affichait un sourire en coin, fier d’être passé inaperçu dans sa tentative de goûter le plat mitonné par sa copine en avant-première.
Comme on pouvait s’y attendre, Elie avait rebondi sur le « n’importe quelle chambre » et son choix agrandit le sourire du pyromane qui lui adressa un clin d’œil complice. Comme il l’avait dit, ça ne posait aucun problème et Ace avait pris soin de congédier tous les domestiques avant d’essayer la merde que Stan lui avait refilée. ‘Prenez des vacances’ avait-il dit à ces crétins. Les plus zélés avaient d’abord refusé mais on ne refuse rien à un Ridley, surtout quand ce dernier se montre assez impatient et le fait sentir en poussant un puissant ‘dehors !! Fouttez-moi l’camp !!’. Ouais, ça c’était le top.
Tout en s’installant à table, Ace réfléchissait aux difficultés qu’Elie et Mel pourraient rencontrer. Ah, et il y aurait Jade, aussi. Il avait toujours autant de mal avec ça… Peut-être parce qu’il ne l’avait jamais vu ?
Pour ce qui était de chez lui, les filles n’auraient aucun mal à pénétrer dans la maison c’était sûr, mais peut-être d’avantage à trouver sa chambre. D’ailleurs pourquoi le réveiller si c’était pour se rendormir..? Jusque-là, la pilule marchait super bien, à priori. A moins qu’à son réveil il ne découvre une marre de vomi autour de lui… Mais soit, il prendrait le truc du sor-… Du QUOI ?? Un sorcier… Ben voyons. Un autre dealer, surement, mais se revendiquer ‘sorcier’ c’était vraiment du fouttage de gueule puissance dix… Enfin, tant que sa merde marchait…
Le pyromane s’arrêta de mâcher, le temps que son cerveau redémarre de sa panne ponctuelle après la question d’Elie. Il ne leur avait pas dit et leur avouer serait une misère, très certainement… Lentement, il leva la tête pour fixer tour à tour la mauvaise jumelle et la nécrophobe. Que pouvait-il dire..? Melena était déjà proche de la vérité mais se considérer comme drogué, non ! Non, je me drogue pas.. Enfin… C’était juste… Merde !
Il se cala sur le dossier de sa chaise et rassembla ses idées pour commencer depuis le début. - Disons qu’j’avais entendu parler des r’cherches d’un psy’ sur l’hypnose récemment. J’ai voulu fouiller par moi-même mais quand j’ai appris qu’y s’était fait la malle, ce connard, j’ai dû trouver aut’chose. Et il se trouve que j’ai un pote… Enfin.. Une connaissance qui m’a déniché une sorte de drogue expérimentale sensée avoir les mêmes effets qu’une séance d’hypnose. Et j’me suis r’trouvé ici… Mais c’est juste une connaissance, hein !
- Qui ça, Stan ? Haha s’il t’entendait… Tu vas quand même pas renier tes potes, non ? C’est pas parce que vous vendez de la- Plus vite que l’éclair, Ace avait attrapé sa serviette et s’en servait pour chasser Feu’, lui courant après en rageant. Ce petit con venait de le mettre dans une merde impossible !! Entre deux coups de serviettes lui passant au travers, le petit esprit de feu continuait à parler comme si de rien n’était, sur un ton toujours aussi malicieusement désagréable : - Moah, mais c’est pas grave, voyons ! T’as pas à avoir honte ou quoi.. Moi je disais ça juste comme ça ! Après, si t’as pas envie d’en parler…
Finalement, le Ken enragé avait réussi à repousser Feu’ hors de la cuisine, lui claquant la porte au nez. Ce fut bien inutile car à peine Ace revint s’asseoir que Feu’ passa au travers de cette dernière pour revenir prendre place à quelques dizaines de centimètres de son créateur. Ses yeux brillaient d’une lueur presque malsaine. L’avait-il fait exprès, ce salaud !? Ace voyait rouge et se sentait vraiment en mauvaise position, allant même jusqu’à penser que son invocation ne lui voulait que du mal, pendant un instant.
- Bref… Il essaya de se calmer un peu avant de continuer ; trouver une excuse pour ne pas passer pour le dealer du coin même si toute réflexion faite… C’était ce qu’il était : un dealer. Pire encore, c’était lui qui organisait, qui répartissait ses ‘potes’ dans des zones bien précises. Il était une sorte de parrain de la drogue à deux francs cinquante, un mac envoyant ses gagneuses lui chercher du fric de la façon la plus dégueulasse possible. Savoir qu’Elie vivait dans un de ces quartiers où ses dealers étaient susceptibles de passer pour refourguer lui serra le ventre au point qu’il n’arriva plus à toucher à son plat, quand bien même il était délicieux.
- Ça sert à rien d’le cacher, maint’nant : ouais, mes potes sont des dealers. C’est grâce à ça qu’j’ai pu avoir mon ticket pour c’monde. J’ai pas osé vous l’dire tout à l’heure ; j’savais pas comment vous l’prendriez… Il baissa à nouveau les yeux, triturant un bout de viande avec sa fourchette. Quoi, après ça ? Certainement rien de très réjouissant. Quelle personne saine d’esprit accepterait de se faire héberger par un dealer junior ? C’était vraiment le moment de merde de la soirée pour lui. Ace savait pourquoi et comment il avait connu ces types. Pour lui, les raisons étaient acceptables ; mais Elie serait-elle du même avis ? Est-ce qu’elle allait encore vouloir de lui après ça ? *Putain, Feu’ j’te jure que t’as pas intérêt à dev’nir matériel c’que sinon ça va chier pour ta gueule…*
Le pyromane se racla la gorge tout en essayant d’articuler ce qui devait être une parole rassurante. - Y a pas d’merde, chez moi. Et les gars viennent jamais dans l’coin, j’vous promet qu’y a rien à craindre. M’enfin si vous voulez plus, j’comprends. Il se sentait bloqué à cause de son cercle d’ ‘amis’. A l’époque il avait voulu s’ouvrir un peu, trouver des gens qui le comprendraient ; mais aujourd’hui c’est parce qu’il connaissait ces gens qu’il allait peut-être se retrouver à nouveau seul. Il fallait qu’il se rattrape, qu’il montre qu’il était digne de confiance. Jamais il ne mettrait en danger Elie, ni même Mel ou Jade.
- Feu’ j’vais vraiment t’briser la gueule un jour… - Y a pas d’quoi, mon grand ! Hm… Ceci dit, si ça peut vous rassurer je connais Ace depuis un moment. C’est pas le genre de type à vous laisser dans les problèmes ; s’il cous dit que vous ne craignez rien vous pouvez le croire ! Qu’est-ce que c’était ? Une sorte de remord qui poussait l’esprit de feu à se rattraper, à réparer sa bourde en sortant Ace de cette situation gênante ? Peu importe, c’était sympa.
| |
| | | Jade Martins
Maladie mentale : Troubles dissociatifs de la personnalité
Messages : 1351
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 3140 rubz
| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Jeu 16 Fév - 21:50 | |
| Si elle n’avait fait qu’un sous-entendu, Melena avait mis les deux pieds dans le plat en posant la question de but en blanc. Le laps de temps qu’Ace prit pour chercher ses mots était long, trop long, si bien que lorsqu’il prit la parole pour nier il avait déjà perdu toute crédibilité. Sous son « non » hurlait un « oui » avec la puissance d’un ouragan. Le voir mentir impunément figea Elie, sa fourchette à quelques centimètres de sa bouche. Il allait vraiment s’en tenir à cette version en sachant pertinemment qu’elles connaissaient déjà la réponse ?
La suite fut plus satisfaisante, bien heureusement. Faisant preuve de franchise une fois n’est pas coutume, son petit ami avoua qu’il avait absorbé une drogue censée reproduire l’hypnose d’un certain docteur en lequel la mauvaise jumelle n’eut aucun mal à reconnaître ce cher Parkinson. La seule zone d’ombre était pourquoi il avait voulu expérimenter ça au juste. Fier comme un paon, le pyromane aimait ce qu’il était, jusqu’à sa maladie mentale. Elie l’imaginait difficilement commencer une thérapie de son plein gré.
Elle s’était remise à manger comme si de rien était, d’ailleurs pour elle le sujet était définitivement clos mais Feufollé vint jeter un pavé dans la mare, la statufiant de nouveau. « C’est parce que vous vendez de la… » ? De la QUOI ? La réponse était évidente pourtant, mais la psychotique refusait de l’admettre. Ace était loin d’être un ange, mais de là à trainer avec des dealers il y avait un monde ! La mauvaise jumelle se surprit à espérer qu’il nierait une fois encore même ce n’était qu’un nouveau mensonge mais au lieu de ça il choisit la carte de la franchise.
La faim d’Elie s’était envolée alors que dans son esprit les fils de pensées s’entrecroisaient, se liaient, se brisaient... jusqu’à former une immense toile d’araignée dans laquelle elle se trouvait engluée comme un insecte pris au piège. Stan, ce nom elle le connaissait, c’était celui d’un enfoiré qui refourguait sa came pas loin de son lycée. Est-ce que c’était ce mec louche dont il parlait ? C’était ça ses « potes » ?
- Je connais un « Stan » qui refourgue ses saloperies pas loin de chez moi. Le truc à la mode en ce moment c’est le… c’est quoi déjà ? Dream-quelque chose… burster je crois. Un mec de ma classe en a acheté et a fini dans le coma. Mort cérébrale qu’ils ont dit, sa voix se perdait, brumeuse, alors qu’elle reprenait les yeux fixés sur son assiette, N’empêche c’est logique maintenant. Il a dû atterrir à Dreamland et crever.
Sa fourchette retomba soudain dans son assiette encore bien remplie, projetant des gouttelettes écarlates sur la table. Si sa bouche souriait, ses yeux eux ne riaient pas. La dernière tirade de la boule de feu violette pour défendre les valeurs du pyromane fit légèrement trembler ses mains, réaction qu’elle camoufla en les plaquant avec force sur la table.
Elle aimait Ace, vraiment, mais ça c’était… c’était juste trop. C’était le genre de mecs avec qui il trainait qui enlisaient un peu plus chaque jour son quartier dans la délinquance, la violence et les abus. C’était peut-être même eux, allez savoir, qui avaient fournis les enfoirés qui avaient fait la peau d’Amber. L’adolescente n’arrivait pas à se décider quant à savoir s’il fallait en rire ou en pleurer. Par défaut elle était juste en colère, vraiment en colère.
On disait qu’en amour il fallait faire preuve de franchise et aussi savoir pardonner, mais El’ n’arrivait pas à se convaincre qu’elle en était capable. Pourtant à chaque fois qu’elle levait les yeux sur le pyromane son cœur se pinçait comme pour lui reprocher de lui en vouloir pour son passé. Le passé c’était le passé hein ? Les gens changeaient, elle était bien placée pour le savoir. Et puis il l’avait accepté telle qu’elle était, folle et incomplète, irréelle même. La psychotique serra les poings avant de passer sa main sur son visage dans l’espoir de se calmer. Comment on était censé faire déjà ? Ah oui, inspirer et expirer profondément… de la merde oui !
- Tu… tu vas continuer ça ? En revenant je veux dire.
Malgré le calme apparent qu’elle arrivait à conserver, sa main droite qui tordait sa fourchette à angle droit la trahissait. Elle avait vraiment besoin de broyer un truc, et un ustensile de cuisine était largement préférable à la jolie gueule de son mec. Avec la fourchette au moins, on avait pas de regret.
- Parce que je veux bien que le passé soit le passé, tout ça tout ça, mais… c’est chez moi que ça se passe. C’est mes potes qui achètent ce que tes potes vendent et qui les tuent à petit feu. J’ai un petit frère tu vois, et ça me ferait vraiment, mais vraiment chier que ce Stan lui fourre un jour un sachet de pilules dans la main.
Le couvert de mauvaise qualité cassa net dans un bruit métallique.
- Tu comprends ?
| |
| | | Melena Autumn
Maladie mentale : Thanatophobie
Messages : 1513
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 2173,5 rubz
| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Ven 17 Fév - 19:49 | |
| En posant sa question, Melena n’était pas certaine d’avoir pensé que la réponse était positive, ou bien d’avoir simplement espéré que le pyromane lui donne une explication convenable. A l’instar d’Elie, la fourchette à quelques centimètres de sa bouche, elle avait attendu pendant toute l’hésitation gênée du concerné. Après son discours sur sa « connaissance » qui lui avait filé une drogue qui imitait les effets de l’hypnose, l’irlandaise avait consentit à enfournée sa bouchée, suspicieuse mais silencieuse. A Londres, le trafic de stupéfiants dans la sphère du lycée n’était pas non plus anodin et dans ce cadre là, généralement, quand on citait un « pote » pour finalement le recadrer comme une vague connaissance, ça n’était jamais très sincère. Pas besoin de sortir beaucoup pour retenir des bribes de cet univers.
Toutefois, la nécrophobe ne souhaitait pas insister : parce qu’Ace était son ami, et que chercher à l’enfoncer aux yeux de la mauvaise jumelle, qui semblait également accepter la réponse, n’aurait pas été très sympa. Quelques jours plus tôt seulement, elle l’aurait fait avec une mesquinerie à peine dissimulée.
Malgré son vœu de silence, quelqu’un d’autre – à savoir la boule de feu violette qui ne savait pas tenir sa langue – lâcha comme une bombe ce que le pyromane n’avait visiblement pas envie de dévoiler. Il vendait de la… drogue ? Melena avala sa bouchée et reposa sa fourchette, stupéfaite. C’était une chose de savoir que certains de ses camarades de classe consommaient de la merde de temps en temps, même de se faire accoster en rentrant des cours par un individu qui lui proposait de lui faire un prix ; c’était une tout autre chose de se dire que l’un de ses meilleurs amis – car après tout, étant le seul, il ne pouvait qu’être le meilleur – était un dealer de daube avéré.
Les explications sincères d’Ace ne changèrent pas grand-chose. L’irlandaise continuait de le fixer de ses yeux gris ébahis, papillonnant parfois des paupières comme pour chasser une illusion. Ne sachant finalement pas quoi dire dans l’immédiat, elle passa une main dans ses cheveux pour caler ses mèches rebelles derrière une oreille et reprit ses couverts pour faire son compte à une bouchée de viande. Elie prit la parole en première, étrangement calme, mais la vision de la fourchette qu’elle tordait parlait aussi bien que si elle était en train de hurler. La nécrophobe commençait à la connaitre assez pour savoir que c’était ce qui risquait d’arriver au cou du pyromane s’il poursuivait son activité une fois de retour dans le monde réel.
Le bruit métallique s’imposa comme le paroxysme de cette allégorie. Melena abandonna momentanément son repas pour poser une main sur celle de son amie, cherchant à la fois à la calmer et à symboliser son soutien. Ses yeux gris se levèrent alors vers ceux de Ace, appuyant ce que sa petite amie venait de lui demander. L’une des phrases de ce dernier, affirmant ses craintes d’avouer sa condition à ses comparses, revint en mémoire de l’irlandaise, qui choisit de rebondir dessus :
- Je comprends que tu ais eu peur de nous le dire mais… tu n’aurais pas pu garder le secret indéfiniment, tu crois pas ?! C’est toujours mieux maintenant qu’une fois devant les faits…
Elle poussa un petit soupir en levant les yeux au ciel. Le pyromane était le plus vieux, pourtant, face aux deux adolescentes, il faisait penser à un petit frère qui attendait la sentence de ses ainées. La nécrophobe eut un léger sourire en haussant les épaules :
- Et puis… ça a tellement mal commencé entre nous que je crois que tu n’étais plus vraiment à ça près.
Une poignée de seconde, elle laissa échapper son rire cristallin. C’était rarement elle qui cherchait à détendre l’atmosphère, mais entre celle qui bouillonnait intérieurement et celui qui ne savait plus où se mettre, il fallait bien qu’elle fasse un geste non ?! D’autant plus que ça l’aidait à oublier les cris qui filtraient jusque dans la cuisine, l’horreur qu’ils ignoraient sciemment en mangeant à leur faim, alors que d’autres crevaient dans la misère à l’extérieur. Voulant appuyer la demande implicite d’Elie sans jouer la moralisatrice, Melena ajouta sur un ton léger qui cherchait à masquer la gravité de la situation :
- Enfin ceci dit… je crois que ma tutrice va déjà avoir du mal à accepter que je parte chez un mec de 23 ans qu’elle ne connait pas, alors je vais éviter de lui avouer que tu as trempé dans le trafic de drogue.
Sous cette remarque à moitié lâchée en plaisantant, se cachait une crainte bien plus réelle qu’elle n’osait pas émettre à haute voix de peur de passer pour une parano : si jamais les flics enquêtaient aussi sur le Dreambuster et qu’ils remontaient jusqu’au fils Ridley ?! Manquerait plus qu’ils arrêtent aussi les deux adolescentes en leur bricolant un statut de complice. « Voyageuse », ça faisait sans doute déjà assez lourd sur son casier judiciaire, pas besoin d’y ajouter « trafiquante ».
| |
| | | Ace Ridley
Maladie mentale : Pyromane
Messages : 510
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 368 rubz
| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Ven 17 Fév - 21:48 | |
| L’ami Feufolé avait beau faire ce qu’il pouvait pour réparer sa bourde, ça n’épargnait en rien Ace des reproches émanant de ses deux amies. On pouvait dire qu’il les méritait, en quelque sorte. Même si lui et sa bande n’étaient pas directement responsables : qui achète leur drogue ? Des imbéciles. Si les gens arrêtaient d’acheter leur merde, certes ils ne feraient plus de bénéfice mais au moins le problème serait réglé ! Dealer, c’est juste répondre à un besoin ; vendre un service. On palie un manque par un autre manque mais certains ne savent pas être heureux autrement que par la drogue. Bien que persuadé par ses convictions, savoir que cet abruti à casquette vendait près de l’endroit où vivait Elie rendait Ace assez mal à l’aise. Comme si elle avait pu souffrir indirectement des agissements du pyromane et sa bande. Mais plus inquiétant, Stan se permettait de vendre le Dreamburster à des lycéens inconscients ! Tout tournait à cent à l’heure dans le crâne du Ken. Il ne pouvait pas passer à côté de ça, il fallait trouver un moyen de contacter les gars pour remettre de l’ordre dans tout ça. Empêcher qu’on remonte jusqu’à lui à cause de ça. Il suffisait de mettre en parallèle les voyageurs et cette drogue et tout s’écroulait ; adieu liberté et va pour 200 ans de taule. Derrière ces accusations et cette question rhétorique, on ne lui laissait pas le choix : s’il voulait continuer à ne plus mourir – la première épreuve lui ayant suffi à ce compte-là – il avait tout intérêt à stopper ses activités. Malgré le fait qu’il soit convaincu de ce qu’il pensait, Ace regardait tour à tour la mauvaise jumelle, la fourchette… Le deuxième bout de fourchette… Il ne pouvait s’empêcher de voir un mini-lui dans la fourchette. Dessiner sa tête sur le couvert aurait eu le même effet. Bien sûr qu’il ferait tout ce qu’il pourrait pour que le frère d’Elie ne touche jamais à cette connerie. Seuls les gens lâches et idiots ont besoin de drogue. Mais ces arguments perdaient en poids à chaque seconde alors que le Ken se remémorait avaler le cachet d’extasy quelques heures plus tôt. Il était lâche et idiot ? Soit oui, soit il fallait changer de paradigme. La main de Melena vint s’additionner au cadre charmant de la pièce ; « Ace décapité, acte I scène 2 ». Ace leva les yeux pour croiser le regard des deux amies. Bordel, elles voulaient vraiment le faire culpabiliser comme un malade ou quoi !? Il en était presque à croire qu’elles n’étaient pas si différentes des autres personnes, assises sur leurs préjugés, ne voyant en lui qu’un vulgaire criminel indigne de confiance. Et pourtant si elles auraient voulu le lyncher, aucun doute qu’elles l’auraient déjà fait… Ace aurait très bien pu le garder, ce secret. Mais c’était sans compter sur la boule de feu loquace. Malgré les tentatives de la nécrophobe pour détendre l’atmosphère, le pyromane était pourtant devant le fait accompli et même si le terme ne lui plaisait pas, il était bien « trempé dans le trafic de drogue ». Il n’avait jamais considéré ça dans ce sens, avec ces mots-là. Ça prenait un tout autre sens bien moins respectable. - J’vous ai d’jà dit : si ça pose trop d’blem… Ou tout simplement si ça vous fait chier d’venir maint’nant qu’vous savez ça, j’vous empêche pas, moi. Mais y a plusieurs raisons pour lesquelles j’peux pas arrêter du jour au lendemain. On a p’têt commencé « mal » mais pour moi c’juste dans la continuité : ces types sont mes seuls potes que j’ai dans le monde réel, vous pouvez comprendre ? J’ai pas eu la chance de tomber sur des gens sympa qui prenaient soin d’moi. Quand Alexander est mort j’ai dû m’démerder seul. Alors ok, j’ai pas choisi les meilleurs, n’empêche sans eux j’serai pas là aujourd’hui.Le pyromane piqua sèchement un morceau de viande et le porta à sa bouche. Pendant qu’il mastiquait, il laissait un nouveau blanc s’installer, le temps de résumer ce qu’il voulait dire et aussi ne pas s’emporter pour rien. S’énerver ne ferait que détruire toute crédibilité. Il agita sa fourchette en l’air comme pour remarquer un point important, le temps d’avaler sa bouchée. ‘Pas le moment de perdre la main dans la discussion. - hm.. Et puis si j’coupe les ponts direct, comment j’leur dit d’arrêter d’vendre le Dreamburster ? Comment j’leur dit d’arrêter de vendre à Mission’ ? J’vends pas la drogue personnellement : j’me charge de l’organisation. Je ‘manage’. Quand vous m’réveillerez j’leur passerait un coup de fil, ça évitera qu’les flics remontent jusqu’ici si jamais ils interceptent une pilule.Il vivait ça comme le vivrait un enfant coincé la main dans le sac : ‘promis madame, je le referai plus ! Promis !’. Si Elie et Mel n’avaient pas été si proches de lui, ça lui aurait fait un sacré coup. Ce genre de choses était les sujets à éviter si on souhaitait entretenir des relations sociales et là, même si elles ne voulaient pas l’admettre, une nouvelle barrière venait de s’imposer inconsciemment entre eux. Il était le dealer fils à papa de 23 ans, elles étaient les jeunes filles de 17 ans issues de la classe moyenne. Mais bordel comment ça aurait pu être viable sans Freedoom !? Ace semblait avoir épuisé sa réserve d’arguments, à son grand dam. En même temps il tentait de défendre l’indéfendable. Il savait qu’en continuant il avait tort mais c’était pas si facile de se sortir de ce genre d’histoires ! Qu’est-ce qui lui assurait qu’il le ne subirait aucune revanche de la part de ses anciens amis du monde réel s’ils apprenaient que Môssieu Ridley les lâchait ? Se réveiller à l’hôpital pour remarquer qu’on a gentiment rangé un couteau dans votre ventre pendant votre sommeil c’est pas toujours agréable. Le pyromane était peut-être versatile, impulsif au sang chaud mais ce sang c’était le sien et il n’avait pas envie de le voir se répandre partout ! ____________________________________ Ça continue par-là, dans le monde réel !
Dernière édition par Ace Ridley le Sam 18 Fév - 13:46, édité 1 fois | |
| | | Jade Martins
Maladie mentale : Troubles dissociatifs de la personnalité
Messages : 1351
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 3140 rubz
| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Ven 17 Fév - 23:19 | |
| Dehors, les hurlements des victimes s’éloignaient au fur et à mesure que la horde nettoyait les environs proches du cimetière avant de se tourner vers le cercle intérieur de la ville. Dans la cuisine, un même presque silence gênant régnait. Melena tenta de le briser en faisant preuve d’humour, forte de l’envie d’être l’élément fédérateur pour cette fois au moins mais la mauvaise jumelle n’avait aucune envie de rire. La sensation des doigts de la nécrophobe sur les siens lui parvenaient à peine, comme si ses membres étaient engourdis. Ne restait plus que la froideur du métal dans sa paume crispé.
Même si son amie avait raison sur le fait qu’il valait mieux l’apprendre maintenant de la bouche d’Ace que de le découvrir inopinément, Elie ne pouvait pas s’empêcher de ronger son frein. Si seulement il avait répondu « oui » à sa question ! Mais non, il se justifiait, il minaudait, il contournait. Tout ce qu’il leur servait était une série de « oui mais… », où le « mais » était déjà de trop. Qui avait besoin d’enfoirés en guise de potes ? Et elles, elles comptaient pour du beurre ? Et puis pour la vente du Dreamburster il suffisait de faire courir une sale rumeur dans le quartier pour que les acheteurs potentiels se dérobent pour revenir aux bons vieux produits.
Tout ça, c’était qu’un ramassis d’excuses. Le pire était qu’il semblait presque les bouder suite à leurs réactions.
Elle lui en voulait de se braquer, de ne pas vouloir changer pour elle, mais elle s’en voulait aussi d’en demander autant si rapidement. Cette dualité à laquelle elle était pourtant habituée lui retournait le cerveau, la plongeant dans un mutisme bougon qui ne prit fin que lorsque son petit ami acheva complètement son plaidoyer.
- Ouais, je suppose que ça veut dire que tu comprends pas.
Sa main se relâcha doucement, libérant la demi-fourchette qui tomba en cliquetant sur la table. Prendre sur soi était l’une des choses les plus difficiles qu’elle avait jamais eu à faire, et faire des concessions tenait des travaux d’Hercule. Pourtant elle sentait qu’elle devait faire un geste, un pas, n’importe quoi. Quelque chose qui montrait qu’elle comprenait quand même un peu, au fond, malgré la rage qui faisait bouillir ses entrailles.
Elie se leva lentement, les yeux clos alors qu’elle tentait de maitriser l’incendie dans le creux de son estomac. Un truc, fallait trouver un truc… n’importe quoi et vite avant qu’elle ne s’emporter et fracasse sur la jolie gueule de son mec la première chaise qui lui passerait à portée. Un truc comme…
- Viens là, ordonna-t-elle, péremptoire, alors qu’elle saisissait Ace par le col de chemise pour le forcer à se lever.
Tout portait à croire que ses nerfs avaient finalement lâché et qu’elle allait tenter – avec ou sans résultat – de le réduire en bouillie. Pourtant une fois qu’elle l’eut trainé jusqu’au couloir, hors de vue de l’irlandaise, elle se contenta de le plaquer contre le mur pour l’embrasser avec passion (... huhu). Ce n’est qu’après de longues secondes qu’elle s’écarta, plantant alors son index dans le torse du pyromane au niveau de son sternum.
- Ok je dis rien, je dis rien pour cette fois mais… promets que tu feras quelque chose. Je t’aime trop pour appliquer mon plan B qui consistait à t’encastrer un tabouret dans ta jolie gueule, mais j’ai besoin d’être sûr que ce que tu dis c’est pas que du vent. Donnant donnant. Et puis…
Elle posa la main droite du pyromane sur son sein gauche, ajoutant avec une mimique provoquante :
- ...franchement, tes potes là, est-ce qu’ils ont ça ? Non, donc on les surclasse à l’aise !
Faisant brutalement volteface, la mauvaise jumelle planta le Ken dans le couloir pour rejoindre la cuisine où Melena devait déjà croire qu’ils étaient soit passé au meurtre, soit à une partie de bête à deux dos. Bupbuuuup ! Tout faux ! Elie ne s’immobilisa qu’une fois au milieu de la cuisine où elle frappa dans ses mains pour attirer l’attention, non sans grimacer lorsque ses blessures se rappelèrent à elle. Ils avaient assez mangé et discuté, il était plus que temps de s’attacher un peu plus à leur corps potentiellement en danger dans le monde réel.
- Bon, on y va ? Je sens qui si je reste une minute de plus ici je vais encore péter un truc… sors ta faux Mel’, qu’on s’attaque enfin aux choses sérieuses.
| |
| | | Melena Autumn
Maladie mentale : Thanatophobie
Messages : 1513
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 2173,5 rubz
| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Sam 18 Fév - 0:32 | |
| Ses tentatives pour apaiser les tensions avaient lamentablement échouées. Elie rongeait toujours son frein et Ace se rependait dans un plaidoyer qui visait à expliquer que ce n’était pas les dealers qui étaient ses potes, mais ses potes qui étaient dealer, ce qui devait constituer à ses yeux une grande différence. Même si son point de vue, comme quoi ces mecs étaient ses seuls connaissances dans le monde réel, pouvait être entendu, le pyromane ne réalisait pas vraiment à quel point Dreamland avait déjà bouleversé sa petite vie. Il avait enduré les pires horreurs, il s’était fait deux amies – dont une petite amie – via un rêve, il s’apprêtait à les héberger chez lui sachant que les autorités étaient à leur recherche. Son aventure qui avait commencé avec la consommation d’une drogue douteuse avait de forte chance de l’emmener très loin, là où le lien avec ses anciens potes trafiquants ne signifiait plus grand-chose. Une seule chose était différente : lui, il n’aurait pas ses pouvoirs en se réveillant. Il serait redevenu Ace Ridley, le fils à papa connard en option qui n’avait que faire en temps normal des filles comme Melena et Elie. Qui plus est, pour en avoir fait l’expérience, l’irlandaise savait que le retour à la réalité donnait cette irrépressible impression que Dreamland n’avait été qu’un long songe tortueux dont on émergeait enfin. Sans la présence des adolescentes pour prouver leur existence le moment venu, le pyromane aurait peut-être été capable de les nier et de retourner à ses occupations, qui sait ? La nécrophobe gardait toutes ces pensées pour elle, se refusant à paraitre alarmiste ou possessive. Ce n’était pas à elle de faire valoir qu’elle devait avoir plus de valeur à ses yeux que de vulgaires dealers, fussent-ils ses potes de toujours. Après tout, elle aurait peut-être tort. Sa main quitta celle de la mauvaise jumelle quand elle se leva, et ses yeux gris se contentèrent de la suivre tandis qu’elle entrainait son homme dans le couloir. L’irlandaise se tenait prête à les rejoindre si jamais elle entendait les cris d’agonie d’Ace, mais devant le bruissement de voix inintelligible qui lui parvenait, elle supposa que la psychotique n’était pas en train de commettre un meurtre. Lentement, elle poursuivit son repas et finissait tout juste son assiette lorsque ses comparses reparurent, visiblement réconciliés… voire même motivés à passer à autre chose. Surprise par la demande d’Elie, Melena prit le temps d’essuyer ses lèvres pâles et se leva pour s’approcher de ses comparses. C’était la première fois que ses pouvoirs lui paraissaient utiles sans être littéralement répugnants, pourtant, un petit frémissement agitait ses entrailles à l’idée de les utiliser dans l’immédiat. - Ok, ok…, murmura-t-elle simplement. Sans vraiment savoir comment faire, elle se concentra simplement sur la volonté de faire apparaitre son costume de mort… et ça suffit. Masque osseux et cape s’imposèrent comme par magie, tandis que son arme spéciale décorée se matérialisait à portée de sa main droite. La filiation avec la faucheuse qui émanait de cet attirail fit frissonner l’irlandaise, mais elle chassa cette crainte superficielle en serrant le manche de sa faux à deux mains. Avec son visage à demi caché, le sourire qu’elle adressa à la mauvaise jumelle devait faire un drôle d’effet. - J’y vais pour toi. 1… 2… 3 !
Elle abattit sa lame qui traversa le corps de son amie en la faisait disparaitre. Melena se retrouvait alors seule avec le pyromane, vers qui elle se tourna dans le silence qui s’était inexplicablement alourdi. Même en sachant où elle avait atterri, l’impression d'avoir fait quelque chose de mal à la psychotique venait la titiller sournoisement, mais pas le temps de s’y attarder : le pyromane demandait à se réveiller lui aussi. Avant de lui faire subir le même sort qu’à sa petite amie, elle lui dit d’une voix douce : - Tu nous oublieras pas hein ? Je veux dire… tu verras, ça fait un peu comme de se réveiller d’un rêve normal, et tu pourrais avoir l’impression que tu n’as fait que délirer… mais on existe, vraiment.Dingue : même dire ça finalement, pourrait n’avoir aucun impact face à la réalité. Ce n’était qu’un songe qui clamait « je n’en suis pas un » ; c’était fragile, impalpable. L’irlandaise comprendrait son ainé si une fois de l’autre coté, il rejetait Dreamland ; c’est sans doute ce qu’elle aurait fait, si elle n’avait pas rencontré les jumelles chez Parkinson et que ses pouvoirs ne l’avaient pas suivi d’une dimension à l’autre. - T’as pas intérêt à nous oublier, reprit-elle avec un peu plus d’assurance, t’es un enfoiré Ace… mais je t’aime bien.Sa faux s’abattit encore une fois, renvoyant le pyromane dans son corps qui l’attendait sagement à Pacific Heigts. Seule dans la cuisine de la tour de Freedoom, elle ne se sentait pas à l’aise. Le silence l’enveloppait, à peine fendu par les exclamations lointaines de l’attaque nocturne. - Dépêche-toi Elie, murmura-t-elle en se mordant la lèvre inférieure. Retour à L'appartement du marabout ! | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie | |
| |
| | | | Adeptes ou le retour à la vie | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|