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| Adeptes ou le retour à la vie | |
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Auteur | Message |
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Ace Ridley
Maladie mentale : Pyromane
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Dim 22 Jan - 22:18 | |
| Comme les filles le remarquèrent, ça ne sentait pas la rose, sur cette île. Ace s’imaginait déjà accrocher des petits sapins senteur citron sur chacune des tombes. Puis il calcula les dépenses que l’opération ferait et il arriva à la conclusion qu’il se creuserait ainsi une dette supérieure à celle des USA en un temps record. Tant pis, l’île continuerait de puer.
Melena eut plus de chance que la mauvaise jumelle en faisant apparaitre son cadeau. Elle offrit la brosse à dent au pyromane qui la prit en la remerciant de la tête. C’était assez spécial comme cadeau mais au moins ce n’était pas équivoque : il avait vraiment une haleine de chiottes. Il rangea le cadeau dans sa poche pour une utilisation ultérieure. Voir la nécrophobe s’arracher la tête à déterrer un cadavre rien que pour lui avait quelque chose d’assez gênant à tel point que Ace ne savait plus où se mettre. La situation se résumait à ça : il attendait qu’on le soigne en bouffant un mort.
Il assista donc à la scène, sans rien pouvoir faire, n’osant rien dire de peur de la déconcentrer et priait intérieurement pour que Feufolé ne la ramène pas avec un de ses commentaire du genre ‘oh, regardez comme c’est dégeulasse ! Tiens, ça me rappelle une histoire…’ On connaissait la chanson. De toute façon, tout lui rappelait toujours une histoire, alors…
Ace regarda un instant son ami violet flotter à quelques mètres de lui. Impossible de savoir à quoi il pensait en cet instant, arborant son éternelle face de chat aux yeux brillants. Se sentant observé, l’esprit regarda à son tour son créateur, lequel détourna les yeux. Inutile de l’inciter, il était dans un si bon élan de silence.
Le spectacle lui retourna le cœur mais heureusement il n’avait déjà plus grand-chose à rendre. Alors que la nécrophobe avalait, ses blessures se résorbaient, ses doigts reprirent une forme normale. Il sentit également ses doigts de pied se remettre en place, ce qui lui permit de poser le pied à terre normalement. Puis, pour finir, ce fut sa brûlure qui s’estompa jusqu’à disparaitre. Ne restait ainsi que la teinte violacée de son membre sur lequel on voyait à présent distinctement la marque de la tour.
Par réflexe plus qu’autre chose, il remit sa main dans sa poche. Chassez l’habituel, il revient au galop. Il n’avait plus vraiment honte de ça, surtout que Mel et Elie avaient déjà vu sa cicatrice qui ne partirait jamais malgré les pouvoirs de Mel. Mais si le cercle était restreint, il n’avait pas envie de l’élargir. C’était sa marque à lui, son pacte avec Feu’. Il cumulait les contrats sur sa main gauche et ce genre de documents une fois signés, on les garde précieusement à l’abri.
Melena semblait épuisée, comme à chaque fois qu’elle utilisait son pouvoir. Le pyromane s’en voulait un peu de lui avoir fait faire ça pour lui mais Elie accourut pour l’aider à se relever et la prendre dans ses bras, la soulevant avec une facilité toujours déconcertante. Cette dernière invita le Ken à remonter avec elles, il accepta et les suivit. - Ouais, un p’tit détour s’impose. Vous croyez que je devrais offrir un balai à chiottes à Pas pour sa robe..? Il se remit à rire, content d’avoir trouvé son souffre-douleur sur ce caillou stérile. Pendant qu’ils reprenaient l’ascenseur, Ace brisa le silence une nouvelle fois.
- C’est sympa c’que vous avez fait pour moi. Tout à l’heure, là… Merci. A toi aussi, Elie. J’étais pas franchement en état d’te l’dire mais vraiment, ça fait plaisir. Il ne voyait pas trop quoi ajouter d’autre et Feu’ choisissait bien son moment pour ne rien dire, lui qui était pourtant désigné d’office pour le tirer de ce genre d’impasse.
Un *ding* se fit entendre alors que les portes de l’ascenseur s’ouvrait sur le couloir froid de la tour. De retour dans sa chambre, Ace ressortit son cadeau de sa poche, puis il se dirigea vers la salle de bains où il se brossa les dents. Il y passe au moins cinq bonnes minutes à frotter comme un dingue, à se rayer les dents, mais au moins il était sûr qu’il n’y avait plus aucune odeur. On parlait souvent de beauté intérieure mais à part ses dents blanches, le pyromane ne pouvait pas vraiment se targuer d’avoir une âme d’une beauté fantastique. Boh, ça compensait… On s’arrange comme on peut.
- Eh ben voilà ! Maintenant que tu t’es brossé les dents le taux de mortalité de Freedoom devrait baisser un peu. L’esprit violet avait dit ça tellement sérieusement que le pyromane mit un certain temps à comprendre la blague. Mais lorsque ce fut fait, il éclata de rire en même temps que Feufolé. C’était stupide de rire de ça, surtout après les récents événements mais ça faisait du bien et c’était tout ce qui comptait à présent.
Après cette bonne tranche de rire, le duo rejoignit Elie et Mel. En entrant, Ace caricatura une pause de top model masculin en arborant son sourire ravageur. Puis il ria à nouveau de sa nouvelle imbécillité. - Y a pas à dire, c’est mieux. Et toi, Mel ? Ça va ? A vrai dire il demandait plus ça par rapport au mal de crâne que pour l’haleine ; ne voulant pas remuer le couteau dans la plaie encore trop nouvelle.
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| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Dim 22 Jan - 23:58 | |
| Melena se sentit soulevée de terre avec une facilité déconcertante. Elle crut d’abord que c’était Ace qui voulait étrenner ses membres réparés en jouant à porter ses 51kg tout mouillé, mais il s’agissait de son amie, qui lui lança une petite plaisanterie complice pour expliquer son geste. Un sourire orna le visage blême de l’irlandaise qui lui tira la langue à son tour. C’était gamin, puéril, mais tellement bon après tout ce qu’ils avaient vécu. Le signe des adeptes lui rappela sa condition comme une gifle, mais… c’était trop tard désormais. Elle avait la migraine, et usa intérieurement de ce prétexte pour se reposer contre la mauvaise jumelle, le visage enfouit dans son cou. Du bout du nez, elle effleurait sa peau douce chargée de parfums qui lui étaient cruellement familiers.
Avec le recul, elle ne savait plus vraiment comment prendre la nuit qu’elles avaient passée ensemble. Ce n’était pas l’espoir de voir un quelconque sentiment amoureux naitre dans le cœur d’Elie à son égard, mais juste la volonté d’effacer ce début de relation chaotique, ce point de départ qui jurait tellement avec leur situation actuelle. Encore une fois, la bêtise d’Ace la fit sourire, et elle ferma les yeux en essayant de faire abstraction de son mal de crâne.
- De rien, murmura-t-elle en réponse à son ainé, c’était normal… je crois…
Ses tremblements cessèrent progressivement, réfugiée dans les bras protecteur de la psychotique, et ses pieds ne touchèrent le sol qu’une fois arrivé dans leurs quartiers. Là, le pyromane se dirigea vers sa chambre, mais Melena resta un moment à coté d’Elie avant de lui dire timidement et sincèrement :
- Merci beaucoup.
C’était dingue comme en réalité, ce mot était pauvre comparé à tout ce qu’on pouvait vouloir faire passer avec. Ce furent les yeux gris de l’adolescente qui véhiculèrent toute l’affection qu’elle éprouvait à cet instant pour la mauvaise jumelle, mais ils se détournèrent rapidement. Pudiques. L’incroyable empathie que son amie semblait avoir pour elle continuait de la toucher, incroyablement plus profondément qu’elle n’aurait pu l’imaginer. En vérité, l’irlandaise se rendait compte qu’elle ne connaissant qu’une infime partie d’Elie avant : celle qui tenait du chien de garde, la personnalité agressive qui ne savait que montrer les dents et cogner. Impossible de savoir si c’était leur nuit à l’hôtel qui l’avait changée, mais la facette d’elle que la psychotique extériorisait désormais était mille fois plus appréciable.
La nécrophobe passa d’abord dans sa chambre pour récupérer sa combinaison qu’elle glissa dans une machine à laver quelle avait repéré dans un couloir, puis se rendit dans une salle de bain pour se brosser les dents. Elle eut beau frotter de longues minutes, c’était comme pour ses crimes : la sensation de souillure ne disparaissait pas vraiment, elle s’effaçait à peine derrière la fraicheur mentholé du dentifrice. Peu convaincue du résultat, Melena se contraignit à arrêter avant qu’elle n’ait usé l’émaille jusqu’à l’ivoire. Elle se passa de l’eau sur le visage pour tenter – en vain – d’apaiser sa migraine, et détailla ses traits pâles dans le miroir.
Son reflet était celui d’une adolescente fatiguée mais parfaitement indemne, sa peau ivoirine contrastant incroyablement avec ses cheveux d’ébène, lui donnant un petit air local, mais plus rien ne laissant entendre les affrontements qu’elle avait connu. En y réfléchissant, ses pouvoirs étaient d’une puissance terrifiante, mais elle n’arriverait jamais à s’y habituer, jamais.
L’irlandaise sortit de sa pièce et rejoignit sa chambre – sans oublier d’éviter le trou causé par la fiole de Pas – et y trouva Elie qui lui rapportait sa couverture. Il y avait longtemps qu’elle l’avait, depuis leur séjour dans les Terres gelées. A l’époque, la nécrophobe la lui avait prêtée juste pour la narguer, ça lui paraissait tellement stupide maintenant.
- Merci, dit-elle encore avant de poser un index sur ses lèvres d’un air pensif, hum… je sais, c’est un peu la dix-huitième fois que je te remercie aujourd’hui, concéda-t-elle avec un sourire.
Ace choisit ce moment pour débarquer, pose de top model en prime, qui tira un nouvel éclat d’hilarité à Melena. Décidément, avoir des amis la rendait conne, ou en tout cas, effroyablement bon public. C’est vrai que c’était une sensation qu’elle n’avait jamais ressenti avant ; du moins, pas dans le monde réel, parce qu’elle se souvenait avoir partagé avec Jade aussi de vrais bons moments de complicité. Pour signifier que son mal de crâne était toujours de la partie, elle fit une moue en plissant le nez et les sourcils, tout en glissant une main dans sa longue chevelure.
- Je crois que je survivrai.
D’ailleurs, il allait aussi falloir qu’elle survive au froid de l’extérieur, au moins jusqu’à ce qu’elle est acheté un manteau. L’adolescente récupéra donc son bonnet à pompom et son écharpe argentée qu’elle avait oublié lors de leur première descente, et les enfila en se disant que ça serait mieux que rien.
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| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Lun 23 Jan - 15:48 | |
| Alors qu’ils se dirigeaient vers l’ascenseur, Ace lança une nouvelle blague qui tira un rire léger à la mauvaise jumelle. Si le jeune homme avait d’abord été source de tensions au sein de leur groupe il occupait désormais la fonction inverse de décompresseur que Melena et elle avaient du mal à endosser. Assisté de Feufolé, il pouvait se permettre ce à quoi aucune des deux filles n’osaient faire après les crimes qu’elles avaient commis : faire de l’humour. Et ce n’était pas plus mal que ça qu’il n’ait pas autant de scrupules sur le sujet.
Puis ce fut le moment gênant des mercis en pagaille, auxquels Elie ne sut pas quoi répondre. De quoi étaient-ils reconnaissants au juste ? Elle n’avait rien fait d’extraordinaire, et n’était même pas capable de faire apparaître une saleté de brosse à dents.
- Euh… de rien même si je vois pas trop pourquoi on me remercierait en fait.
Mais déjà ses paroles étaient éclipsées par le sourire que lui adressait la nécrophobe et l’embarras qui s’affichait sur le visage du pyromane. C’est l’ascenseur qui mit fin aux mièvreries en leur signifiant d’un *ding* sonore qu’ils étaient arrivés à destination, après quoi Melena et Ace s’en allèrent vers deux salle de bain en plantant Elie dans le couloir. Que faire des quelques minutes qu’elle avait devant elle ? Tenter de contacter Jade malgré leurs différents lui effleura l’esprit mais elle préféra opter par une simple visite dans sa chambre. Simplement jeter un œil à toutes ses possessions pour déterminer celles qu’il lui serait utile d’emporter représentait moins de cas de conscience.
Une fois dans ce était probablement la meilleure représentation d’un « chez elle » à Dreamland à l’heure actuelle, elle se trouva face au fatras monstre qu’elle n’avait pas encore eu le temps de ranger. Pêle-mêle s’entassaient dans un coin des sacs plastiques remplis à ras-bord de boites de conserves, barres de céréales, bouteilles d’eau, armes en tout genre et autres objets utiles ou inutiles desquels elle était incapable de déterminer la fonction. S’y ajoutait bien sûr tous ses cadeaux de noël et au milieu de tout ça, gentiment roulé en boule…
- Ah, tu étais là toi ! s’exclama-t-elle en esquissant un sourire.
Le chaton ouvrit de grands yeux à l’approche de sa maitresse et gambada vers elle pour se frotter à ses jambes en ronronnant comme un moteur. Elie le grattouilla entre les oreilles avant de fabriquer une jarretière improvisée avec un morceau de tissu arraché à son drap pour y glisser son révolver, ainsi que son fouet. Ça lui donnait l’air d’une fusion entre une espionne sexy et une maitresse dominatrice mais c’était bien loin de lui importer. Elle entreprit alors de se bander les pieds à l’aide de bandage trouvés dans sa trousse de secours, mit la main sur son dentier régénérant au cas où puis acheva son tour de chambre en récupérant la couverture que Melena lui avait prêté il y avait longtemps déjà.
- Attends-moi là sagement, ordonna-t-elle au matou alors qu’elle quittait enfin la pièce, Je reviendrais plus tard !
Avec un miaulement pour toute réponse, la mauvaise jumelle se dirigea vers la chambre de la nécrophobe qui la rejoignit peu de temps après avec une haleine mentholée beaucoup plus appréciable que son prédécesseur, la fragrance cadavre putréfié. Elle lui tendit son bien pour récolter un –devinez quoi ?- merci de plus. La psychotique répondit par un simple sourire alors qu’Ace arrivait pour leur offrir une pose de top modèle qui ne put que faire pouffer la brunette derrière l’écran de sa main.
Rire… ça faisait vraiment un bien fou. Elle ne savait pas ce que l’avenir leur réservait mais tant qu’ils seraient ensemble tout ne pourrait que finir bien. Dans ce repaire d’accros au cinéma qu’était la tour de la paresse, ils ne pouvaient qu’avoir droit à un happy end après tout, non ?
Ses pieds douloureux se rappelèrent alors à elle et elle sortit son dentier de sa cachette, l’attrapant entre ses doigts comme on aurait pu le faire en voulant donner la parole à une marionnette. Elle actionna les mâchoires, pensive, avant de lâcher en fixant son acquisition récente.
- Hummm… maintenant que vous êtes frais et dispos, faudrait que je trouve quelqu’un à mordre pour soigner mes pieds. Je me vois pas repartir d’ici comme ça. 20 mètres ça va mais 10 kilomètres… bonjour les dégâts !
Elle tourna la dentition de plastique vert vers Ace et Melena et fit mine de la faire parler en parodiant la voix d’un vampire transylvanien, plus pour rire que pour exposer des projets réels.
- Vous m’avez l’air appétissants… me laisseriez-vous planter mes canines dans votre cou ?
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| | | Ace Ridley
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Lun 23 Jan - 19:03 | |
| Son arrivée fit rire les filles. Il le savait : il avait un don pour les défilés fashion. Ace avait également d’avantage confiance en lui maintenant qu’il n’avait plus une haleine de renard mort. Ça pouvait paraitre futile mais tous ces petits détails devenaient énormes pour peu qu’on pose le regard dessus ou qu’on vous le fasse remarquer. Comme un petit bouton sur le front : on ne voit que ça même si on est le seul à l’avoir remarquer.
La contre-attaque ? En rajouter une couche. Tu as peur d’avoir l’air bête ? Aie l’air bête… Deux fois. Son goût de vomi il le devait à ses enfantillages avec des pastilles rigolotes alors il agit comme si le fait d’avoir gerbé sur Pas ne le gênait pas le moins du monde même si cette dernière n’oublierait pas aussi facilement.
Faire l’idiot permettait au pyromane de décompresser, de penser à autre chose quitte à passer pour un insensible ; tant pis. Au moins il diffusait une humeur légère dont il apprécia chaque moment comme s’il en avait été privé depuis des années. Blague à part, Ace plissa les yeux en jetant un regard dubitatif à Feufolé. Comment pouvait-on soigner ses pieds avec un dentier..?
Enfin bref, c’était la logique de Dreamland, ‘fallait pas chercher plus loin. C’était un rêve donc ça semblait légitime que toutes les choses illogiques s’y donnent rendez-vous. Comme Noël deux jours après Halloween, aussi. - Heh ! ‘Faut souffrir pour être belle… J’ai jamais compris, d’ailleurs. Boh, c’est un proverbe, ça vaut c’que ça vaut, hein. - … Ouais, mais si la nana elle se fait mal jusqu’à se défigurer, se scarifier, seon a compris. … Eh ben n’empêche elle sera plus belle du tout ! On a compris ! Ben pas moi…
Ace soupira longuement, se promettant d’expliquer à l’esprit ce que cette phrase signifiait avant qu’il n’en fasse un discours. Elie faisait claquer le dentier en regardant tour à tour ses deux compagnons, le temps que l’un d’eux se décide. Evidemment, la scène semblait assez stupide pour qu’Ace se décide à se lancer. - Bon allez, ‘Mords-moi sans hésitation’ ! Mel, pas de regrets ? Sinon j’te laisse ma place, hein ajouta-t-il avec un ton amusé.
Il se posait quand même quelques questions comme par exemple : devait-elle le mordre jusqu’au sang comme les vrais vampires ? n’y avait-il pas d’autres solutions pour se soigner ? Il repensa à ce que Mel avait fait pour lui ; hors de question de faire la chochotte. Mais tout de même, c’était pas commun comme truc. Et puis se faire saigner par un bout de plastique…
Il se racla la gorge pour se donner un air assuré et se présenta devant la mauvaise jumelle, haussant un sourcil, sourire en coin et bras écartés comme s’il l’invitait au vampirisme. Le Ken tentait de faire passer ça comme si c’était un événement tout à fait banal, aussi banal que d’inviter quelqu’un à prendre un verre. *quand tu veux !*
- T’en fais pas, hein… J’fais pas de crise d’hémophilie, promis ! - Surtout n’hésite pas à prendre du rab’, remplis une cruche au cas où. C’était peut-être l’appréhension, comme lors d’un vaccin, mais le fait est que sur le coup le pyromane ne sut pas si l’esprit était sérieux ou pas, ce qui lui fit se poser quelques questions quant à la santé mentale de sa création.
Enfin vint l’instant T où Elie planta ses crocs. Gagné : c’était jusqu’au sang. Ah ? Gagné encore : ça faisait mal. C’était allé assez vite mais ça laissait une impression étrange. Ace fut tenté de feindre la perte de connaissance mais on éviterait pour le moment ; ce genre de plaisanteries serait sûrement de mauvais goûts par ici.
S’être fait mordre laissait une drôle d’impression, à moins que ça ne soit la proximité avec Elie. - Alors, plus soif ? J’dis pas qu’t’as la rage ou quoi mais j’vais aller m’mettre un peu d’eau là-d’ssus, histoire d’éviter d’foutre mon sang un peu partout.
Dans la salle de bain la plus proche il rinça la plaie qui n’était heureusement pas très profonde. ‘Manquerait plus que ça, tiens… Lorsqu’il revint dans la pièce commune, il se rappela soudain la deuxième raison pour laquelle ils étaient sortis. - J’suis fan de l’ascenseur. On r’descend, c’est un peu plus vivable, dehors, non ? Enfin si tu te sens d’attaque, Mel. ‘Pis c’est pas comme si on risquait quoi que ce soit, maintenant. D’ailleurs j’rendrais bien visite aux péquenauds du coin, rien qu’pour les faire chier.
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| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Lun 23 Jan - 20:18 | |
| Elie souleva le fait qu’elle non plus n’avait pas été soignée après ce qu’elle avait enduré pendant la quatrième épreuve, et Melena se sentit légèrement gênée. Elle n’avait pu aider qu’Ace cette fois, pas son amie, et elle craignait que cette dernière puisse lui en vouloir. Malgré sa bonne volonté, l’idée de se faire saigner n’était pas vraiment pour la rassurer et le petit échange entre le pyromane et son esprit têtu lui donna une bonne raison de ne rien dire tout de suite. Décidant finalement de prendre son courage à deux mains, bien qu’à l’expression de la mauvaise jumelle, elle n’était pas sûre qu’elle soit sérieuse, l’irlandaise ouvrit la bouche pour se porter volontaire, mais elle fut devancée par son ainé masculin.
Sa petite plaisanterie lui fit se soulever un sourcil, mais elle ne répondit rien au jeune homme qui se désignait comme victime d’un vampire improvisé. Elie accepta en fin de compte, et la voir percer la chair de leur ami avec son dentier en plastique avait quelque chose de spécial. Leur proximité peut-être, ou la connotation sensuelle du geste, impossible de savoir ; mais Melena finit par tourner les yeux, non pas par dégoût, mais par un élan de pudeur inexplicable. Chacun son tour en fin de compte : elle aidait Ace, Ace aidait la psychotique, et cette dernière l’avait aidée. La cohésion de leur groupe était si idyllique qu’elle lui donnait le tournis, et l’effroyable sensation que leur tranquillité n’était qu’éphémère.
La régénérescence de la mauvaise jumelle prit fin. Sa victime, acceptant son sort avec amusement, se rendit dans la salle de bain pour se rincer, et revint leur proposer de sortir. La pyromane semblait d’ailleurs particulièrement s’inquiéter de l’état de la nécrophobe. C’était adorable ; intérieurement, elle pensa avec douceur : « ne t’inquiète pas, je ne suis pas en sucre quand même », mais elle lui offrit un sourire en acquiesçant :
- Ça va. Au contraire, j’ai envie de prendre l’air.
La cabine d’ascenseur les accueillit donc encore une fois, son apparence de film d’horreur s’accordant étrangement avec les lieux et le sens du spectacle des gardiens, et le petit groupe se retrouva dehors pour la seconde fois. Melena avait encore prit de plein fouet la fragrance des cadavres, bien plus forte qu’auparavant… elle avait même l’impression de sentir leur présence, juste au creux de ses entrailles.
Il faisait froid, froid, et désespérément froid sur cette ile. L’adolescente serra son écharpe autour de son cou gracile, lui faisant faire un tour supplémentaire, mais ça ne changeait pratiquement rien. Un nuage de vapeur d’eau s’éleva devant ses lèvres alors qu’elle s’adressa à ses camarades :
- Ça vous dérange pas si on commence par essayer de trouver une boutique de fringues correctes ? Je caille !
Depuis qu’ils avaient mis les pieds dans la tour, c’était la première fois qu’ils s’en éloignaient sans pression, sans appréhension, sans épreuve. Aujourd’hui, pas de golem aux trousses, pas de carcasse à décapiter, ils étaient libre de sillonner la ville morte comme les hôtes de marque qu’ils étaient. Le soleil invisible derrière les nuages gris qui s’entassaient dans le ciel annonçait que le jour avait encore plusieurs heures devant lui, ce qui n’était pas une mauvaise nouvelle.
Dès les premières personnes qui les voyaient se diriger vers l’une des extrémités du cimetière concentriques pour atteindre les habitations, une marée de murmures envahit les rues proches. Ils étaient là : les nouveaux adeptes testés lors des derniers jours, vivants et intactes. La première bicoque renforcée par des planches de bois épaisses fut atteinte et immédiatement, Melena s’aperçut que la population locale baissait les yeux devant eux, marmonnant des choses incompréhensibles.
- Ils ont peur de nous ?! constata-t-elle en se frictionnant les bras.
Au moins, ne plus avoir la tour dans son champ de vision lui faisait un bien fou. Elle avait presque l’impression qu’en se concentrant assez fort, elle pourrait nier sa présence dans son dos jusqu’à l’oublier. Au fur et à mesure de leur marche, ils croisaient des enseignes minables dont l’intérieur vieillot et poussiéreux n’indiquait rien de bon. Une chose était sûre : l’irlandaise n’avait pas envie de faire les courses chez l’épicier à Freedoom, et se félicita d’avoir apporté plusieurs de ses barres de céréales. D’ailleurs, elle en ouvrit une pour mordre dedans à pleine dents. C’est vrai qu’elle avait encore faim, et n’avait pas mangé grand-chose hormis des cadavres depuis… longtemps.
Savourant son en-cas, la jeune fille faillit rentrer dans une femme qui sortait d’une boutique morne en portant un sac de course rempli. Un infime instant, le regard gris de Melena rencontra les prunelles mortes de la condamnée, et sa mémoire lui renvoya un souvenir de la troisième épreuve : c’était celle qui avait refusé de les aider, en avançant que leur défaite serait la meilleure solution à ses yeux. La concernée s’empressa de débarrasser le plancher en se tourna vers le sol, mais la nécrophobe ne put s’empêcher de siffler méchamment dans son sillage :
- Tu vois ? On est toujours vivantes, pauv’ conne…
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| | | Jade Martins
Maladie mentale : Troubles dissociatifs de la personnalité
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Lun 23 Jan - 21:23 | |
| L’envie de déclamer que c’était une blague lui brûlait les lèvres mais c’était déjà trop tard. Le débat était déjà lancé et avant même qu’on ne lui laisse en placer une Ace se dévouait, bras ouvert prêt à accueillir sa morsure vampirique. Le mouvement de marionnette par lequel Elie donnait vie à son dentier s’était arrêté depuis longtemps, l’adolescente fixant désormais tour à tour sa future « victime » et l’objet de guérison. Elle pouvait ? Vraiment ??
C’était parfaitement délirant, elle aurait pu tout aussi bien sortir et mordre le premier péquenot venu. Ils le méritaient bien après tout, ces salops qui avaient détourné les yeux de leur misère et pire encore, les avaient caillassé comme des bêtes dangereuses en leurs souhaitant de crever comme des chiens. Elle aurait même pu le vider sans aucun scrupules et ça n’aurait pas changé grand-chose à la vie du vampirisé. Ils étaient tous condamnés à mort ici, et c’était même une mort plus douce qu’elle lui aurait offert en ponctionnant jusqu’à la dernière goutte de son sang.
- Tu sais c’était une… commença-t-elle avant de s’interrompre dans un haussement d’épaule.
Advienne que pourra ! Elle n’en boirait pas beaucoup après tout, d’après Labeau l’objet était très puissant, et ses blessures moindre ne nécessiterait pas énormément d’hémoglobine. L’idée de se gorger de sang n’était pas non plus pour lui plaire mais Elie préférait voir ça comme une sorte d’acte solidaire, reproduisant ainsi plus ou moins l’aspect cannibale du pouvoir de Melena. Y rechigner aurait fait faux-culs et mauvais genre, et elle n’était pas de ces gens-là. A la guerre comme à la guerre !
Agençant le dentier de plastique sur sa propre dentition, elle eut l’impression de le sentir s’y fondre pour ne former plus qu’un. C’était une sensation vraiment étrange mais que ne l’empêcha pas de gagner les bras du pyromane pour enfouir son visage dans son coup. La psychotique se surprit à penser qu’il sentait bon, allant jusqu’à se demander si mourir ne lui avait pas retourné le cerveau. Penser à ça maintenant franchement… Sans perdre plus de temps en réflexion elle planta donc ses canines neuves dans la peau d’Ace qui céda sous la pression, déversant un filet de sang dans son estomac.
Les quelques gouttes qui lui tombaient sporadiquement sur la langue avaient un affreux goût ferreux qui la faisaient grimacer, mais sentir les blessures de ses pieds se résorber à vitesse grand V ainsi que son doigt terminer sa régénération la poussèrent à continuer. Elle fut bientôt comme neuve, se retirant avec lenteur tout en prenant conscience de toute l’ampleur de son acte. Et si elle en avait trop pris ? Et s’il lui en voulait ? D’une main hésitante elle retira son dentier avant de reculer d’un pas, une coulée de sang encore au bord des lèvres.
- Ca va ? Je t’ai pas fait mal ? s’inquiéta la mauvaise jumelle, les sourcils froncés.
Le jeune homme avait pâli mais semblait tenir bon, allant même jusqu’à plaisanter sur ce qui venait de se passer. Pour sa part la culpabilité l’empêchait encore d’en rire, mais heureusement Ace s’éclipsa en lui ôtant l’obligation de répondre. Elie s’essuya la bouche en le regardant s’éloigner puis soudain grimaça en portant la main à son estomac. Elle n’aurait pas cru le contrecoup aussi rapide et pourtant : d’atroces crampes d’estomac commençaient déjà à la travailler. Mais hors de question de se plaindre.
C’est en réprimant une grimace de douleur que la psychotique pénétra dans l’ascenseur, qu’elle sortit de la tour et acquiesça à l’idée d’aller trouver de quoi couvrir leurs corps trop peu vêtus pour le climat rigoureux de l’île. Mais ses maux d’estomac n’étaient pas la seule chose qui la travaillait. Ses yeux ne cessaient de glisser vers Ace alors qu’elle se triturait l’esprit pour trouver comment se faire pardonner. Elle n’était vraiment pas douée pour ce genre de choses.
L’attitude des gens sur leur passage capta momentanément l’attention d’Elie, troquant au moins pour un temps son malaise contre de la rancœur. Même s’ils n’avaient plus le courage de les affronter, les freedoomiens continuaient de les fixer comme s’ils étaient des kamikazes avec des barres de dynamite planquées sous leurs fringues.
- Ouais bah ils ont raison d’avoir peur, parce que si l’un d’eux s’avise de me balancer encore un caillou à la gueule… elle haussa soudain le ton, faisant sursauter un groupe qui passait à leurs côtés au même instant, Je démonte la leur !
C’est à peu près au même instant qu’eut lieu la collision entre la nécrophobe et celle qui leur avait balancé que leur mort l’arrangerait. Celle qui leur avait fermé une fenêtre au nez alors qu’elles quémandaient juste un peu d’aide et de compassion. La remarque que lui lança son amie ne collait que trop à sa propre pensée.
- Mais toi peut-être plus longtemps tu vois ? Parce qu’on a ton adresse, et rien ne nous empêche d’envoyer un contingent de zombies te chercher jusque dans ton lit cette nuit tu me suis ? C’est tellement dommage ! ajouta-t-elle à l’adresse du dos de la vieille qui s’éloignait déjà ventre à terre.
Son estomac se rappela à elle par une crampe particulièrement forte qui la poussa à s’arrêter net, pivotant légèrement sans le vouloir en la mettant dans la trajectoire d’Ace. A présent nez-à-nez, elle papillota des yeux un moment en se souvenant qu’elle était censée se faire pardonner et une image s’imposa à son esprit. Elle avait déjà remercié le capitaine Georges comme ça, alors pourquoi pas lui ?
Elie se hissa sur la pointe des pieds sans chercher à réfléchir plus longtemps, déposant un baiser sur les lèvres de son ami. La connotation de ce geste ne lui effleurait pour l’heure même pas l’esprit, si bien qu’elle se recula sans honte, sans même une légère rougeur pour colorer ses joues. Son seul apparat était un sourire vaguement coupable.
- Au fait, désolé pour tout à l’heure et merci. Rien ne t’y obligeait.
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| | | Ace Ridley
Maladie mentale : Pyromane
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Mer 25 Jan - 11:38 | |
| Suite à l’épisode de la prise de sang, le trio semblait d’accord pour un petit tour en ville. Quand bien même le ciel pouvait être aussi gris que les murs de la tour, ça n’avait aucune importance, c’était juste histoire de prendre l’air ; de s’aérer… Avant de devenir dingue à force d’être enfermés. Ils repassèrent devant le trou formé par l’acide, veillant une énième fois à ne pas tomber dedans ; puis à nouveau ils actionnèrent le panneau caché de l’ascenseur qui les fit redescendre ; retour case départ.
Maintenant que tout le monde était soigné, en bonne forme et surtout non susceptible de se faire trucider au détour d’une ruelle, on pouvait à présent profiter du temps libre accordé. Pour Ace il n’y avait pas grand-chose à voir au niveau architecture dans le coin ; il venait principalement pour observer les réactions du bas peuple à leur approche et même si l’idée de faire du shopping ne lui serait pas venue en tête spontanément, il haussa les épaules comme pour acquiescer la proposition de Melena. - Ouais, si tu veux, pourquoi pas. ‘Pis j’trouverai p’têt de quoi allumer un feu, dans l’coin ajouta-t-il plus bas. C’était l’idéal : avoir sous la main un truc simple, même un briquet bon marché pour faciliter l’allumage d’un feu, pour éviter de devoir recourir à Feufolé.
Par bonheur les rares rues marchandes de la ville accueillaient bon nombre de passants. Des habitants marqués la fatigue et dont les traits en disaient long sur leur état de santé physique. Ace jouissait intérieurement. Se savoir fort, puissant et influent sur ces abrutis serviles était une source de bonheur infinie. Il avait toujours aimé le pouvoir, donner des ordres. Un sourire narquois s’étirait sur son visage à chaque fois qu’il croisait un villageois alors que ces derniers baissaient la tête immédiatement. *C’est bien, ducon. C’est bien. C’est qui, ton maître ?*
Elie semblait y prendre goût aussi, faisant sursauter au moins une dizaine de personne en même temps rien qu’en haussant le ton. C-C-C-COMBO !! Le pyromane se promettait d’essayer ce truc-là avant de rentrer. Rien que pour le fun. Ce fut au tour de Mel de retrouver une connaissance et ça n’annonçait rien de bon pour la vieille con. Regardant la scène avec une attention malsaine tout comme l’était l’étincelle dans ses yeux, Ace imaginait les scenarii possibles. Elle allait la claquer ? Lui botter les fesses ? La ridiculiser ? Ah non, encore mieux : une menace. Dieu que c’est bon…
La ridée de service fila sans demander son reste et elle n’avait pas intérêt de toute façon. L’un des avantages d’être adepte devait être d’avoir force de loi sur ce caillou entouré d’eau. Ils étaient la justice ; aveugle ou vindicative, elle ne pouvait être contestée que par les gardiens à la limite (même si ces derniers se fichaient éperdument du sort de leurs prisonniers, à première vue).
Franchement trop marrant d’être un tyran. Aucun n’avait bougé le petit doigt pour les aider quand ils étaient dans la merde, sauf le couple d’aubergistes. Ouais, eux ils étaient sympa mais pour les autres, aucune pitié. *Y’a pas de raisons qu’ils s’en tirent sans problèmes et-… Oui ?* Le face à face pour le moins inattendu avec la jumelle tira à Ace un sourire bien qu’il n’en comprenne le but que quelques secondes après.
Elie venait de l’embrasser, là, comme ça. Leurs lèvres ne s’étaient touchées qu’une seule seconde et pourtant c’était comme s’il s’en était passé dix pour le pyromane dont leu cœur avait loupé un coche. Hébété, il resta sur place cinq secondes de plus, tentant de comprendre. - Hein ? T’à l’heure ? Ah ouais… Ouais. C’était bien répondit-il distraitement. Le jeune homme ne savait même pas de quoi il parlait en réalité. Si cela ne semblait pas important aux yeux d’Elie, ce simple contact avait eu l’effet d’une bombe dans son cerveau à lui.
- Eh ben, mon vieux, remets t’en ! Haha on dirait un autiste ! Le constat était assez proche de la réalité et la réponse de l’accro aux flammes tenait en un mot et demi : - T’gueule… Si Feu’ avait bien évidemment vu ce qui s’était passé, Ace ne savait cependant pas si Mel y avait assisté aussi. Ah ? Visiblement oui ; et elle ne semblait pas bien joisse. A moins que ce ne soit qu’une impression.
Affichant un sourire un peu gêné, Ace se racla la gorge avant de continuer la promenade comme s’il s’agissait d’une banalité. Un peu plus loin dans la rue se trouvait la seule boutique qui ressemblait plus ou moins à un magasin de fringues. Un peu ‘moins’ que ‘plus’, quand même. Ace fit un signe de tête pour indiquer la vitrine aux filles ; des fois qu’elles trouvent un manteau qui leur plaise à l’intérieur.
Son entrée éveilla la curiosité de la propriétaire. Soit elle avait passé les trois derniers mois dans une grotte, si bien qu’elle ne savait pas à qui elle s’adressait, soit elle cachait très bien son stress. C’était une femme d’à peu près la quarantaine, maigre comme un clou et aux cheveux châtains tirant sur le gris. Elle s’adressa au pyromane d’une voix éteinte qui laissait transparaitre une fatigue, une lenteur contagieuse. - Je peux faire quelque chose pour vous ? Ace répondit du tac au tac. - On r’garde juste pour l’instant. Il n’aimait pas qu’un vendeur l’accoste dès son arrivée ; ça lui donnait l’impression d’étouffer. Bien qu’en l’occurrence, la vendeuse semblait tellement lente à la détente qu’il lui fallut au moins une bonne poignée de seconde avant qu’elle ne réponde d’un ton désespérément las : - N’hésitez pas à m’appeler si vous avez besoin d’aide...
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| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Mer 25 Jan - 15:47 | |
| Elie avait renchérit ses insultes, les enjolivant même d’une menace d’envoyer un petit groupe de zombies s’occuper de la condamnée. Idée à garder à stock, même si se retrouver à la tête d’une troupe de morts-vivants n’était pas l’un des objectifs premier de Melena désormais qu’elle était adepte. Elle souhait simplement s’en aller, et retrouver sa meilleure amie, qui devait être perdue quelque part dans le monde des rêves. D’ailleurs, il serait peut-être temps que la mauvaise jumelle la contacte par télépathie pour savoir où elle se trouvait ?
L’irlandaise allait se tourner vers sa complice pour lui proposer, mais voilà que cette dernière se hissait sur la pointe des pieds pour embrasser Ace. Interdite, la nécrophobe resta figée une seconde pour être certaine d’avoir bien vu ; mais à voir l’immobilité du pyromane, il n’y avait aucun doute sur ce qui venait de se passer. Elle pinça légèrement les lèvres, mais se remit en route comme si de rien était. Elie était assez grande pour faire ce qu’elle voulait de toute façon. Melena ne savait pas trop ce qui la dérangerait dans cette relation, sauf peut-être le fait que physiquement, la mauvaise jumelle lui rappelait trop Jade, et que son cœur amoureux se laissait leurrer par l’illusion que comportait la situation.
Cependant après quelques pas soutenu par un visage impassible, l’irlandaise finit par sourire légèrement : c’était tant mieux si ses deux comparses s’étaient trouvés, tant qu’ils ne lui faisaient pas prendre part à leurs ébats intimes, elle devrait le supporter. D’autant que c’était elle qui avait encouragé la psychotique à s’ouvrir aux autres et à se faire des amis… lui faire la tête parce qu’elle se rapprochait de leur ainé n’aurait aucun sens. Forte de cette résolution, la nécrophobe se rapprocha naturellement de sa complice alors qu’ils pénétraient dans une boutique un peu moins craignos que les autres.
Les rayons étaient étroits, étouffés par toute sorte de vêtements pressés les uns contre les autres sur des présentoirs trop courts. Tandis que le pyromane se chargeait de rembarrer la propriétaire, Melena s’aventura dans un rayon poussiéreux à la suite d’Elie. Un œil par-dessus son épaule lui permit de s’assurer qu’Ace était trop loin pour les entendre, alors elle se pencha discrètement vers la mauvaise jumelle pour lui glisser :
- Alors, tu ressens quelque chose pour lui maintenant ?
Elle fit mine de chercher à décrocher une moumoute de son cintre, même si à ses yeux, ces dernières étaient tout bonnement atroces. C’était un peu dans ces moment que la réalité rattrapait les voyageuses et que l’irlandaise se rendait compte qu’elle n’était rien d’autre qu’une adolescente moderne : alors qu’ils venaient d’endurer des épreuves qui avaient certainement pris la vie à des dizaines, voire des centaines de personnes, elle se retrouvait finalement à faire les boutiques en interrogeant une amie sur ses penchants sentimentales. Ça tenait un peu de l’absurde, mais à la fois, c’était cet absurde qui retenait encore les morceaux épars de sa raison.
- C’était pour… ça que tu tenais à ce qu’il se brosse les dents ?
Un sourire étira les lèvres pâles de la nécrophobe alors que ses yeux gris se plantèrent dans les orbes bleus d’Elie. Elles avaient bien vu les pires atrocités ensembles, elles pouvaient bien se confier leurs petits secrets amoureux non ? Au moins, Melena ne se sentirait pas mise à l’écart si jamais un duo se formait au cœur de leur trio.
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| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Mer 25 Jan - 21:10 | |
| C’était bien ? Elle ne comprenait pas trop ce qu’il entendait par là et l’idée du trip de midinette pour les vampires à la twilight ne collait pas du tout à Ace, si bien qu’Elie ne put qu’hausser un sourcil interrogateur. La remarque de Feufolé éclaira bien plus sa lanterne sur la réaction étrange de son ami, en lui disant de s’en remettre. Et pourtant… ce n’était qu’un bisou de rien du tout non ? Juste une manière comme une autre de signifier qu’elle lui était reconnaissante d’avoir donné de sa personne. Un prêté pour un rendu. Mais maintenant qu’elle pouvait entrevoir son geste sous cet angle plus sentimental elle ne pouvait s’empêcher de se sentir bizarre. Pourquoi son visage lui donnait-il l’impression de s’embraser ?
Un coup d’œil dans une vitrine crasseuse lui appris que le rouge avait gagné ses joues, mais avant même d’avoir pu se pencher sur la question le pyromane reprit sa route avant de pénétrer dans une boutique de vêtements. Elie le suivi en silence et à peine entrée que Melena l’alpaguait pour l’entrainer dans un rayon miteux pour – ô seigneur- lui parler sentiment. Les yeux de la mauvaise jumelle s’écarquillèrent de surprise, et elle ne retrouva sa langue que lorsque son amie en vint à supposer qu’elle avait voulu dénicher une brosse à dents pour en arriver là.
- Non mais non mais ça va pas ?! s’insurgea Elie en plaquant sa main sur la bouche de la nécrophobe, Arrête de dire n’importe quoi ! S’il t’entend et qu’il pense que c’est vrai après, j’aurais l’air de quoi ? La brosse à dents c’était juste pour lui rendre service, rien à voir !
Elle entraina Melena un peu plus profondément dans le magasin jusqu’à trouver refuge dans une cabine d’essayage miteuse où une grande glace fissurée leur renvoyait leurs reflets blafards. L’adolescente après avoir tiré le rideau pour préserver leur intimité put constater que ses rougeurs s’étaient désormais étendues jusque ses oreilles, vision qui augmenta un peu la colère panique qui grandissait en elle comme un feu de forêt.
- Je l’ai embrassé juste pour le remercier de m’avoir laissé lui prendre du sang c’est tout ! Je suis pas douée pour ce genre de choses alors je me suis dit que comme j’avais remercié le capitaine comme ça quand il m’avait aidé à trouver le nom du bateau bah… que c’était une solution comme une autre… mais franchement tu nous vois tous les deux ? C’est absurde ! Et puis jamais personne voudra de moi hein !
De son visage à ses mains, tout son corps semblait se liguer pour nier les hypothèses de sa camarade. Et pourtant dans sa poitrine son cœur battait la chamade comme pour lui signifier que c’était une option plutôt agréable si tant est qu’elle veuille bien l’entrevoir.
Mais pour l’heure la psychotique n’était pas assez calme pour parvenir à cette conclusion, préférant croiser les bras pour mettre un terme à cette discussion dans laquelle elle perdait pied. Elle, amoureuse ? Elle était née pour protéger, pas pour roucouler, et c’était toujours Jade qui avait eu les petits copains. Cet aspect mis à part il restait le départ houleux de sa relation avec Ace. L’image de son pied poussant le postérieur du pyromane pour le faire atterrir tête la première dans la boue était encore vivace, les insultes qui avaient plu ensuite aussi. Et puis elle l’avait tué. Un avenir commun après ça ? La bonne blague, c’était déjà un miracle qu’ils soient devenus amis.
Après s’être laissée tomber sur le petit tabouret bancal qui occupait un coin de la cabine, elle laissa sa tête basculer en arrière pour contempler le faux-plafond rongé par l’humidité, l’air contrarié. Le sourire de Melena lui donnait l’impression qu’elle ne la croyait pas, qu’elle se moquait d’elle-même. Mais qu’est-ce qu’elle aurait pu dire pour la convaincre qu’elle se trompait ?
- Nan franchement, je peux pas dire qu’il est pas mignon au contraire mais… j’y pensais pas. J’y pensais vraiment pas du tout. Tu me crois au moins ?
Son regard légèrement courroucé semblait tout autant supplier que réprimander. Elie finit par pousser un profond soupir avant d’ajouter, pensive :
- Je serais pas contre, mais c’était vraiment pas dans cette optique. De toutes façons ça n’arrivera jamais alors à quoi bon en parler ? Il doit toujours m’en vouloir pour l’avoir humilié, insulté… et tué. C’est pas le genre de chose qu’on pardonne facilement, elle se remit soudain debout, croisa les bras et changea alors de sujet avec une facilité déconcertante, Mais bon, tu voulais pas un manteau toi, à la base ?
HRP : comme on est dans une cabine et qu'on ne voit pas ce qui se passe de l'autre côté du rideau, libre à toi de capter des bribes de la conversation Ace =3
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| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Mer 25 Jan - 22:25 | |
| HRP : oh-oh, je sais ce que tu te dis pirate : On a sauté ton tour ! Mais... oui et non lol. Comme Elie nous avait enfermé derrière un rideau, j'ai juste fait un message qui se passe encore derrière ce rideau donc... ça n'interfère pas du tout avec Ace et puis... je crois qu'il aurait grand intérêt à écouter aux portes =p
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Voir Elie s’insurger en se jetant sur elle pour lui plaquer la main sur la bouche ne pouvait avoir d’autres effets que de faire rire la nécrophobe, qui se laissa entrainer jusque dans une cabine d’essayage. Cette dernière était d’ailleurs aussi miteuse que le reste de la boutique, mais la barrière fictive que le rideau semblait constituer avec le monde extérieur parut suffire à la mauvaise jumelle, qui se sentit suffisamment en sécurité pour délier sa langue.
Quoiqu’il en soit, bien que tout le corps de son amie semblait décidé à nier les faits en bloc, son visage rouge ne pouvait que décrédibiliser sa réponse pourtant correctement argumentée. Entendre que la psychotique avait embrassé Georges Mikles fit tiquer Melena une seconde, mais elle se souvint qu’effectivement, la première fois qu’elle avait vu la copie conforme de celle qui était devenue sa meilleure amie, elle était dans les bras de l’esclavagiste en chef. Cette réminiscence descendit un bloc glacé dans ses entrailles, mais après ce qu’elles avaient vécu ensemble, l’irlandaise était prête à passer l’éponge sur ce fait dérangeant : beaucoup de choses avaient changé depuis.
« Personne ne voudrait d’elle ? » : à d’autre ! Elie ne se rendait pas compte du charme naturel qu’elle dégageait, outre celui d’être simplement jolie. Elle était certes impulsive, grossière et assez brute de décoffrage sur les bords, mais elle savait aussi être d’une gentillesse que sa maladresse contextuelle rendait touchante. Du moins, c’était ce que pensait la nécrophobe, qui même sans éprouver de sentiment amoureux à son égard, n’échappait pas au rayonnement de sa personnalité. Elle continuait à sourire, mais les supplications courroucées de son amie la convinrent d’éclipser ce signe de ses lèvres minces.
Au moins, la mauvaise jumelle finit par lâcher qu’elle « ne serait pas contre », ce qui allait plutôt à l’encontre de ce qu’elle affirmait il y a tout juste quelques secondes. Melena n’était pas une très bonne entremetteuse, mais quelque chose dans l’hésitation de sa complice était parfaitement adorable. Taquine, elle esquissa un geste de ses mains pâles pour signifier que son manteau attendrait et rétorqua :
- En tout cas, vous êtes tous les deux aussi grossiers, ça a de quoi vous rapprocher ! Avant que son amie ne s'offusque, elle rajouta, plus sérieuse : je plaisante ! Mais… tu crois pas que je serai aussi très bien placée pour t’en vouloir étant donné ce que… tu m’as fait ?
La voix de l’irlandaise s’était mise à frémir légèrement, mais suffisamment pour installer un silence mal à l’aise. Pour tenter de se rattraper, un nouveau sourire s’accrocha à son visage, légèrement triste, mais aussi ostensiblement affectif :
- Ce que je veux dire c’est que… je ne t’en veux… plus. Il s’est passé tellement de chose avec les épreuves et tout que… j’ai eu autre chose à penser que de continuer à t’en vouloir pour ce… ce qui s’est passé à San Francisco, et finalement… c’est pas plus mal.
Melena allait s’arrêter là lorsqu’elle se rendit compte de la part ambigu de son discours. Soudainement effarée, elle s’empressa d’ajouter :
- Enfin, ne crois pas que je… toi… enfin voilà hein ! Je t’aime bien Elie, en tant qu’amie c’est tout et…
Elle poussa un soupir en s’adossant au panneau de bois qui la séparait de la cabine voisine. Il y a deux minutes, elles traitaient le cas de la psychotique, et voilà qu’en voulant l’aider, elle avait maladroitement balancé le sien sur le tapis. Il manquerait plus que sa comparse pense qu’elle ait aussi craqué sur elle désormais, ce qui n’était pas du tout le cas. A court d’argument, l’adolescente rattrapa le fil là où elle avait voulu en venir :
- Tout ce que je crois, c’est que c’est possible qu’il ne s’arrête pas à ce qui s’est passé… avant, et que… bah qu’il s’intéresse à toi. Et puis franchement, sans être amoureuse de toi, j’peux te faire la liste moi, des raisons valables pour que quelqu’un veuille de toi. Pensive, elle ajouta : mais… si tu penses vraiment que rien n’est possible entre vous, je vais aller l’embrasser moi aussi alors, j’ai peut-être plus de chance !
Bien entendu, la nécrophobe ne pensait pas le moindre mot de la proposition qu’elle venait de faire. Apprécier Ace en tant qu’ami était une chose, mais même si le doute avait été permis après la troisième épreuve, c’était maintenant absolument certain qu’elle n’était pas attirée par lui pour d’autres raisons. Néanmoins, elle voulait observer les réactions de la mauvaise jumelle et déjà, ses mains tiraient sur le rideau pour l’écarter. Melna ne savait pas en quoi cela la passionnait tant soudainement, hormis le fait que ses pensées pouvaient se détourner du gouffre sans fond dans lequel elles sombraient depuis la seconde mort de sa mère.
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| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Mer 25 Jan - 23:21 | |
| Sa piteuse diversion avait échoué lamentablement à l’instar de la baleine Humphrey dans la baie de San Francisco. Elie aurait voulu s’évader de cette cabine, fuir les questions, les réponses aussi. Les discussions d’adolescentes pour soirées pyjamas, c’était pas son truc. De toute façon elle n’avait jamais mis les pieds à une soirée pyjama donc la question ne se posait même pas. Le fait est qu’elle se sentait trop à l’étroit, sur la défensive. L’impression de se retrouver à la barre des accusés devant un procureur particulièrement virulent avait de quoi vous mettre sous tension et la psychotique n’échappait pas à la règle. Puis… la situation se retourna. C’était au tour de Melena de se mettre dans de beaux draps en poussant peut-être sa pensée un peu loin au point de devoir s’expliquer. Lui en vouloir encore ? Pour ? Le souvenir de leur nuit à l’hôtel semblait si lointain… ce n’était plus qu’un mélange d’images et de sensations confuses qu’Elie avait recalé dans un coin de son cerveau en espérant l’y oublier pour toujours, jusqu’à ce qu’elle soit ensevelie par un monceau de toiles d’araignées. Mais apparemment il n’en était pas de même pour Melena. Elle semblait même… - Tu… tu m’aimes pas quand même ? s’exclama Elie, un sourcil haussé. Mais sa question fut vite noyée dans un flot d’explications qui visaient à la détromper. Malgré les paroles de la nécrophobe le doute venait de s’ancrer fermement dans l’encéphale de la mauvaise jumelle qui retournait maintenant dans son esprit toutes les situations dans lesquelles elles s’étaient retrouvées impliquées toutes deux ces derniers jours et qui sous cet éclairage subtil lui apparaissaient bien différentes. Elie savait que Mel’ avait aimé Jade sincèrement et entrevoyait maintenant la possibilité qu’elle ait déporté ses sentiments sur celle qu’elle avait sous le coude. Elle voulut reculer d’un pas pour établir une distance de sécurité puis se rappela qu’elle était déjà adossée à la cloison de la cabine. Tant pis. C’est la dernière réflexion de sa camarade qui lui fit quitter ce terrain glissant, ainsi que le geste qu’elle esquissa pour ouvrir les rideaux. Sans réfléchir une seule seconde Elie se jeta sur le tissu miteux pour le maintenir fermement, non sans jeter à Melena un regard où se mêlaient la colère, le trouble et la surprise. - Ca va pas ? Pourquoi tu ferais ça d’ailleurs ?!Son incompréhension était sincère et se lisait plus que clairement sur ses traits. Elle pinça les lèvres, incapable de déterminer si elle était censé s’énerver ou voir ça sous un angle plus moqueur. Le fait est que simplement imaginer l’irlandaise reproduire son geste la révoltait. Et pourtant il ne signifiait rien d’autre que merci non ? Du moins c’est ce qu’elle croyait jusqu’à maintenant. - Qu’est-ce que tu cherches à faire là ? Je suis pas Jade, et j’ai jamais eu ne serait-ce qu’à réfléchir à ce genre de choses. Je n’arrive même pas à comprendre ce qui se passe dans ma tête, j’ai même pas toutes les données pour le faire, alors j’ai… j’ai pas besoin qu’on me pousse au cul ! Je sais pas ! Je sais pas voilà tout ! Je sais même pas ce que c’est qu'aimer t’façon !Comme une furie elle sortit soudain de la cabine, heurtant quelqu’un à qui elle n’accorda même pas un regard tant elle était pressée de disparaître et pourtant… savoir que c’était Ace aurait eu son importance. Mais son esprit trop obnubilé par la discussion qu’elle venait d’avoir la rendait aveugle et sourde, l’adolescente se contentant de filer droit entre les rayonnages qui croulaient sous des piles de vêtements ternes et ne s’arrêta que lorsqu’elle se retrouva dans un cul de sac dans un coin du magasin. Elle shoota rageusement dans un carton qui trainait au sol avant d’ébouriffer ses cheveux pour évacuer sa rage et sa frustration. Melena l’avait vraiment, mais vraiment mis en rogne. La mauvaise jumelle ne savait plus quoi penser et c’est dans cet état d’esprit qu’elle capta du coin de l’œil un pan d’étoffe rougeâtre. Son regard suivit machinalement la direction du vêtement qui se révéla être un manteau d’hiver écarlate, seule couleur vive au milieu d’un océan de grisaille. On l’aurait presque dit perdu, déposé là par hasard et lorsqu’elle tendit la main pour le saisir elle se rendit compte qu’il faisait exactement sa taille. Ses mains ramenèrent le vêtement contre son corps alors qu’elle se tournait vers une glace pour observer le rendu, non sans être agacée par le fait que son visage enflammé n’avait rien à envier à la couleur du tissu. Elle se surprit même l’espace d’un instant à se demander si avec ça il la trouverait jolie. | |
| | | Ace Ridley
Maladie mentale : Pyromane
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Jeu 26 Jan - 21:04 | |
| [HRP : ouais, j’avais compris t’en fais pas lol]
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Ah, les nanas dans les magasins de fringues… C’était pareil à chaque fois. Elie et Mel n’échappaient pas à la règle et le pyromane se laissa prendre au jeu également, cherchant au hasard, à la bonne fortune. Sa veste aurait par exemple bien besoin d’une remplaçante mais pour l’heure c’était à peu près tout ce dont il avait besoin. Il ne voulait pas s’encombrer d’une garde-robe au grand complet, ça serait stupide.
Il marchait d’un pas lent, les mains dans les poches et le sortait son membre sans marque que pour sentir la texture d’un ou deux articles. Rien ne lui plaisait vraiment, ici, et de toute façon il ne fallait pas s’attendra à trouver LA perle rare sur ce caillou immonde qu’était Freedoom. D’ailleurs c’était une chance si Melena trouvait un manteau qui lui irait ET qui lui plairait. Tiens, d’ailleurs où étaient-elles passées ? Le rayon manteau, Ace y était mais aucune trace des filles. Ou alors il y avait un autre rayon manteau ? Ah non, elles discutaient, à l’autre bout.
Peuh, c’est infernal… On se perd à chaque fois dans ce genre de taudis. Au moins, dans le monde réel, il ne s’embêtait pas avec ça ! Soit il avait des esclaves à disposition, soit quand tous ces incapables faisaient preuve de leur plus grand art – celui de ne pas répondre (et brillant donc par leur affligeante incapacité) –, le pyromane allait chez un vrai vendeur de fringues.
- Eh, madame. Oùskya des vestes pour homme, ici ? Levant ses yeux morts sur le jeune homme, la vendeuse prit son temps avant de lui répondre sans réelle motivation : - Tout est ici. Vous savez… On n’est pas aussi riches que les habitants d’Elipse ou de Techyo, ici. - … Et tu t’attends tout de même pas que j’te file du blé pour m’avoir dit ça, nan ? J’en ai rien à branler qu’tu so-Ace… L’esprit de feu ne termina pas sa phrase. Tout simplement parce qu’il ne savait pas comment la finir. L’idée était là, mais le pyromane s’était toujours comporté de la sorte… Que pouvait-il lui dire, surtout maintenant… Il crut trouver la corde sensible et se risqua donc à continuer. - Je crois pas qu’Alexander aurait souhaité que tu te comportes ainsi…
Effectivement, il avait touché la corde un peu trop sensible. Irrité, Ace lui tourna le dos. - Qu’ess’t’en sait, t’façon ! Tu l’as même pas connu. Malgré sa mauvaise foi, le Ken ne pouvait s’empêcher de penser que Feu’ avait pourtant raison… Il tourna donc quelques secondes autour du rayon veste sans grande conviction. Il pensait plus qu’il ne regardait et quand bien même, les couleurs ne lui plaisaient pas. Le marron ça fait vieux. Et le vert c’est naze.
En provenance de l’autre côté de la pièce, des susurrements se firent entendre. Ça venait de la cabine d’essayage. Plus besoin de chercher les filles, il les avait retrouvées ! Mais… Pourquoi à deux dans la cabine..? Intrigué, il se rapprocha discrètement. La vendeuse le regarda faire mais retourna bien vite à ses petites affaires lorsqu’Ace lui rendit un regard qui disait clairement « tu parles, j’t’éclate ».
Il était à présent à moins d’un mètre de la cabine. Même si l’on n’entendait pas parfaitement, on pouvait toujours capter des bribes de discussions et puis se rapprocher d’avantage serait synonyme de suicide. *Fais chier, ça a l’air déjà bien entamé, niveau discute* Malgré ça, Ace parvint à saisir quelques bouts de phrase. Une, notamment, qui parlait de lui. Ah ça, il avait l’oreille quand on parlait de lui, étonnamment. Pensif, il afficha un sourire léger alors qu’il faisait mine de farfouiller dans les loques que la vendeuse avait osé exposer.
Le reste de la discussion semblait assez ambiguë en plus d’être polémique. Ca parlait de quelque chose à San Fran, mais il devait être trop extérieur à l’histoire pour comprendre. A la voix de Mel, c’était un sujet assez délicat qu’elle abordait et même si le volume augmentait un peu dans ces conditions, il ne parvint pas à comprendre clairement le sujet. Sauf la fin ! Attends… Quoi ??
Ace resta sceptiques quelques secondes, pas sûr à 100% de ce qu’il venait d’entendre. Mais en tout cas, ça avait fait réagir Elie ! Furtivement, le pyromane s’écarta de la zone à risque pour venir se poser à quelques rayons de là. Au passage, il avait fait tomber une flopée de vêtements à l’endroit où il était, dans le but que la vendeuse prenne sa place au cas où les filles s’apercevaient d’une présence proche. Si quelqu’un devait se faire latter la gueule, autant que ça soit elle, nan ? Hé hé hé !
Ça ne manqua pas : quand le mauvaise jumelle sortit en trombe de la cabine, visiblement folle de rage, elle bouscula la quadragénaire qui manqua de tomber. Et dire que ça avait failli être lui ! Faisant semblant de ne pas l’avoir vu, le pyromane portait une veste un peu moins moche que les autres au niveau de ses épaules pour regarder la coupe. Hm… Ca restait assez moche en soi, et il n’allait pas la prendre, finalement.
Direction le rayon manteau ! En effet, son cœur lui signalait l’arrivage d’une nouvelle perle rare. Devant le miroir, Elie essayait un habit d’hiver plutôt seyant. - Hey, y’t’va super bien, c’manteau. Heu… Y a quelque chose qui va pas ? Non, non, il n’avait rien entendu. Ecouter aux portes ? Pourquoi aurait-il fait ça ? Hu-hum… S’il avait intercepté de maigres mots, le pyromane n’avait pas assez d’informations pour tirer des conclusions. Il voulait savoir, être un peu moins dans le flou à défaut d’être d’avantage dans le clair. Et puis, blague à part, ce manteau lui allait bien, y’avait pas à chier.
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| | | Melena Autumn
Maladie mentale : Thanatophobie
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Jeu 26 Jan - 22:09 | |
| Finalement, ce qu’elle pensait être une plaisanterie lui échappa beaucoup trop vite, et la colère succéda au trouble de la mauvaise jumelle. Le pire, c’était que Melena avait pris conscience d’être allée trop loin un quart de seconde avant que son amie ne retienne le rideau, mais c’était trop tard désormais, et celle-ci s’échappait de la cabine en la laissant seule avec son malaise. Elle se sentait tellement idiote qu’elle avait envie de rester cachée pour tout le restant de la journée, voire la suivante si cela était nécessaire, mais la réalité lui imposait de sortir. Peut-être qu’en s’excusant ça passerait ? Pourtant… ça paraissait ridicule en avance, et elle n’avait jamais su s’excuser de toute façon. L’adolescente ne savait même plus ce qui lui avait pris de poser ce genre de questions, comme si le fait que la mauvaise jumelle fricote avec Ace soit d’une importance capital. Toute penaude, l’irlandaise se décida à sortir à son tour pour faire ce qu’elle était venue faire : chercher son manteau. Au moins, le concerné n’était pas dans les parages, ce qui lui laissa croire qu’il n’avait rien entendu. Il n’y avait que la vendeuse, qui s’évertuait mollement à raccrocher les vêtements que le pyromane avait fait tomber. A peine avait-elle croisé les yeux gris de Melena qu’elle les rebaissa aussitôt, sans prendre la peine de rouspéter : elle ne pouvait que s’écraser devant les adeptes, aussi jeune furent-ils. C’est sans conviction que l’irlandaise sillonna les rayons pour finalement se retrouver au début de l’allée au cul-de-sac dans laquelle se tenaient déjà ses deux comparses. Elle avait cru entendre Ace complimenter la mauvaise jumelle sur son choix, mais estimant qu’elle avait déjà fait assez de désastre comme ça, la nécrophobe fit mine de ne pas faire attention à eux pour inspecter les étalages de tissus. Au prix de nombreux efforts, elle réussi à attraper une espèce de manteau redingote qui, contrairement à tout ce qu’elle avait vu jusque là, lui plaisait assez. Elle rejeta sa chevelure sombre dans son dos pour se pencher sur l’étiquette du prix : 60 rubz. Compte tenu de sa réduction de 70%, ça restait amplement dans son budget. L’adolescente attrapa un autre modèle, un peu plus grand, puis s’éclipsa dans la cabine d’essayage qui avait auparavant accueillit ses messes basses avec Elie. Elle ôta son écharpe et son bonnet pour pouvoir enfiler sa nouvelle acquisition… qui était un peu trop petite au niveau des manches. Heureusement, l’autre était parfait, de sorte que Melena sortit satisfaite de sa trouvaille. La vendeuse terne était de retour à son poste, aussi molle qu’auparavant, voire même légèrement anxieuse de voir une adepte l’approcher de si près. Son regard fuyait, mais elle réclama comme il se doit les 60 rubz, qui se transformèrent très rapidement en 18 avec la réduction de l’irlandaise. Cette dernière régla et arracha l’étiquette de son manteau pour l’enfiler immédiatement avant de remettre bonnet argenté et écharpe assortie. Ses jambes dénudées par sa jupe de tulle n’étaient toujours pas couvertes, mais ça restait infiniment mieux qu’auparavant. Il ne lui restait plus qu’à attendre que ses comparses reviennent à leur tour. L’adolescente décida de le faire en engloutissant une autre de ses barres de céréales, accompagnée d’une gorgée de son thermos de chocolat chaud. Y’a pas à dire, elle se sentait mieux, prête à affronter le climat glacial de Freedoom et la mine morte de ses habitants. Seule l’occupation restait à déterminer : qu’allaient-ils bien pouvoir faire ? Ce n’était pas comme si l’endroit offrait des parcs ou des sentiers de promenade agréables. Plantée devant la porte vitrée, Melena regardait la rue grise et embrumée. Plusieurs personnes avaient déjà fait demi-tour en s’apercevant de sa présence, mais elle n’y faisait pas vraiment attention. Se sentir libre dans cette ville maudite, est-ce que tout ce qu’elle avait enduré avait valu le coup ? Un monde invisible mais pourtant immense la séparait désormais de tous les prisonniers au visage usé par la fatigue et le désespoir, mais si elle ne compatissait pas, ça ne la satisfaisait pas réellement. Pourtant, ils l’avaient mérité : n’avaient-ils pas souhaité sa mort ? Ne l’auraient-ils même pas massacrée eux-mêmes s’ils avaient pu pour voir la paix ? Mais si eux étaient maudits, elle avait fait un pacte avec le diable. Au fond, quelle situation était la plus enviable ? L’irlandaise poussa un soupir en se retournant. Ace et Elie revenaient pour payer leurs articles. | |
| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Sam 28 Jan - 16:54 | |
| Le compliment d’Ace la tira de son état second en faisant faire un bon de 3 mètres à son pauvre cœur déjà sous tension après la dispute à laquelle elle venait de participer plutôt activement. Il fallait croire que son mélange de colère et d’incompréhension se peignait encore sur ses traits car le pyromane embraya aussitôt sur l’hypothèse qu’elle allait mal. Quoi répondre à ça ? « Ouais c’est vrai t’as raison, j’me suis bouffé le nez avec Mel’ parce qu’elle voulait me faire dire que je t’aimais. T’as trouvé un manteau, toi ? ». Rien que d’y penser c’était comique, si bien que la vérité n’avait plus qu’à rester au placard. Néanmoins… en révéler une partie ne ferait de mal à personne, et sa dignité serait épargnée.
- On s’est un peu engueulées. Ma manière de remercier porte à polémique, elle pencha la tête de côté et ajouta pensive, Alors que dire de ma manière de me venger…
Si Melena ne lui en voulait plus à l’heure actuelle, ce serait se voiler la face que de dire qu’elle n’en portait aucune séquelle. La nuit qu’elle lui avait offert afin de lui cracher à la face avait blessé la nécrophobe plus profondément que n’importe quel coup de poing. A l’époque elle avait trouvé sa démarche légitime dans l’optique de protéger Jade et de faire fuir ce parasite qu’était son ancienne ennemie à ses yeux, mais avec le recul ça n’apparaissait plus que comme un acte mesquin. Elle ne se serait pas pardonnée, elle. Melena était décidément trop gentille.
Cette constatation lui porta un nouveau coup en mettant en évidence qu’une fois encore elle s’était emportée contre l’irlandaise quitte à la blesser. Elle l’aperçut rapidement du coin de l’œil s’enfuir les bras chargés d’un manteau. Aurait-elle dû crier moins fort ? Ou pas du tout ? Sans Jade pour la tempérer les relations sociales restaient un parcours d’obstacles à réaliser dans le noir complet pour l’inadaptée qu’était la mauvaise jumelle. Elle grommela quelque chose d’inintelligible avant de se tourner de nouveau vers Ace pour lui adresser un sourire.
- Mais merci pour le compliment. Je crois que je vais le prendre. Cette île manque trop de couleurs, ça me donne l’impression d’être encore cannée !
Elie lui jeta un regard explicite avant de se tourner de nouveau vers les rayonnages, sa trouvaille coincée sous le bras. Son ami n’avait pas l’air d’avoir trouvé son bonheur et elle était d’humeur à l’aider même si Mel’ allait peut-être finir par lui dire qu’elle l’avait aidé à s’habiller pour mieux le déshabiller. Cette pensée lui tira un sourire en coin et elle secoua la tête. Vraiment n’importe quoi.
D’un air distrait elle se mit à farfouiller au milieu des vêtements souvent miteux et poussiéreux. Pourtant si on cherchait bien, par ci par là quelque chose attirait votre attention, se révélant plutôt sympathique malgré les apparences. Comme ce manteau là… ou celui-ci… ah, celui-là aussi ! Elle récupérait ce qui lui tapait dans l’œil et lorsque 5 ou si manteaux se furent accumulés entre ses mains elle les tendit à Ace de l’air de celle qui n’acceptera aucun refus. S’il comptait se laisser mourir de froid par soucis stylistique, l’instinct protecteur de la psychotique ne le laisserait pas faire.
- Tiens, essaye-moi ça ! Y’en a bien un qui te plaira dans le tas non ? T’façon tu sors pas sans rien à te mettre sur le dos. Si tu chopes la crève je vais être forcée de jouer les infirmières et tu finirais par le regretter, crois-moi !
Elle lui tira la langue, mutine, avant de disparaître à son tour dans une cabine pour essayer le vêtement écarlate qui n’avait pas quitté son bras. Comme elle s’y attendait il lui allait à merveille, à croire que quelqu’un l’avait déposé là à son intention. Peut-être était-ce même vraiment le cas. Son reflet dans la glace semblait comme vivifié par le port de couleur vive qui rendait vie à son visage fatigué. Adjugé vendu !
Lorsqu’elle sortit enfin Ace avait fini par faire un choix qu’il le veuille ou non, et ils gagnèrent la caisse pour payer leurs achats. Lorsque la vendeuse apathique attrapa le manteau que lui tendait Elie son visage prit une pâleur de craie avant qu’elle ne balbutie :
- Vous ne devriez pas acheter ça, les couleurs voyantes attirent l’œil des zomb… elle s’interrompit soudain, réalisant qu’elle s’adressait à une adepte, Non, ne faites pas attention. Il vous ira très bien.
Elle encaissa ses 18 rubz et le coupon de réduction sans rien ajouter de plus malgré le regard de l’adolescente qui invitait aux explications. Alors c’était pour ça qu’ils étaient tous si terne ? Par peur que le croque-mitaine ne leur morde le derrière. C’était presque drôle !
- Merci quand même pour le conseil mais je pense pas qu’il me soit très utile en effet. Les zombies sont le derniers de mes soucis...
Sur ces mots elle quitta la boutique après s'être revêtue de l'étoffe écarlate, véritable feu de forêt au cœur du bois mort qu'était Freedoom. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Sam 28 Jan - 19:21 | |
| Elle avait peur. Peur de se retrouver encore seule, peur de perdre à nouveau ses proches. Peur de se retrouver avec des personnes qu'elle ne connaissait pas. Peur de... la solitude. Elle ne réfléchissait plus. Elle avait bien trop mal au crâne après c'est bouteille entière de vodka qu'elle venais de boire à elle toute seule. Elle en avait plus qu'assez. Plus qu'assez de toutes ces pertes, plus qu'assez de ces changements de ville... Il fallait y mettre un terme. Bien trop triste et bien trop désemparé, elle sortit un couteau de son tiroir. Devenait-elle folle ? Peut-être. Mais, elle s'en fichait pas mal. Elle allait en finir. Elle vivait dans la souffrance depuis bien trop longtemps. Elle aurait dû à faire ça avant. Elle commençait à s'ouvrir la peau, les veines. Elle avais mal mais elle s'en fichais totalement. Dans quelques temps, elle ne sentira plus rien. Elle commençait à perdre beaucoup de sang. Plus vite ça sera fini, mieux ça sera. Elle eu la tête qui tourne et elle perdit connaissance...
Je sentis du froid sur ma peau...
Naomie ouvrit les yeux. Elle était allongée par terre, le sol était humide et il faisait froid. Elle se leva et vit un paysage de mort : les bâtiments étaient gris, le ciel était gris, la mer était grise et les habitants avait grise mine. Quoi de mieux pour vous foutre le moral à zéro ? Elle se demanda où est-ce qu'elle avait bien pu atterrir. Elle se souvenait à peine de ce qu'il c'était passé. Ses souvenirs étaient flous. Elle savait qu'elle avait beaucoup bu mais ensuite, le vide, le noir total. Le seul moyen de savoir le nom de ce triste endroit était de demander aux habitants. Elle interpella une dame qui était avec ses enfants.
-Excusez-moi madame, où suis-je ?
Elle regarda l'érémitophobe d'un air triste et s'en alla à toute vitesse. Très sympathique les gens ici ! Naomie se dirigea alors vers un vieillard avec une canne.
-Excusez-moi...
Il poussa un petit cri et s'en alla en allant le plus vite qu'il put. Elle se dit qu'il ne fallait pas qu'elle insiste. Son regard fut attiré par une petite boutique. Une jeune femme vêtu d’une étoffe écarlate en sortait. Elle avait un air fier et tous les habitants l'évitaient. Elle pensa qu'elle allait mieux l'aider que les autres personnes de la ville. Elle se lança.
-Bonjour madame, puis-je savoir où je suis ?...
Dernière édition par Naomie Baron le Dim 29 Jan - 17:02, édité 4 fois |
| | | Ace Ridley
Maladie mentale : Pyromane
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Sam 28 Jan - 23:08 | |
| Quelque chose dans la voix d'Elie conforta Ace sur ce qu'il avait entendu sans pour autant que cela explique tout. Mais bon, rien de tel qu'un problème à résoudre pour passer à l'action. C'est vrai qu'Elie lui plaisait pas mal et maintenant qu'elle l'avait embrassée, il ne lâcherait pas l'affaire si facilement. Il n'était pas un de ces jouets qu'on jette du jour au lendemain, non plus !
La mauvaise jumelle finit tout de même par le remercier, ce qui lui tira un sourire. Ça commençait toujours par un merci. Le pyromane accompagna Elie, pensant qu'elle continuerait ses emplettes mais au lieu de ça, elle semblait chercher quelque chose pour lui. Même s'il avait déjà fait le tour de ce lieu minable, le geste était touchant et elle réussit tout de même à sortir quatre ou cinq manteaux un peu moins dégueulasses que les autres. Plaçant ses trouvailles dans les mains du Ken, elle lui fit bien comprendre qu'il avait tout intérêt à faire un choix parmi la sélection. - Pour le regretter, 'faudrait déjà qu'je teste, remarque répondit-il avec un clin d'œil. Alors qu'Elie s'éloignait en direction de la cabine d'essayage, Ace se surprit à l'imaginer en habit d'infirmière. Hm !! C'était pas mal du tout !
Euh... Il n'avait pas des manteaux à essayer, au lieu de rêvasser ? Bien moins pudique sur ce niveau-là, Ace ne prit même pas la peine de trouver une cabine. C'était que des manteaux, après tout... - Moi j'aime bien celui-là, je trouve qu'il t'irait bien. L'esprit violet s'était posé sur un manteau gris cendre, d'apparence assez chaud et qui semblait correspondre à la taille du pyromane. - Mouais, 'pas faux. répondit l'intéressé. Il lâcha un des autres manteaux qu'il tenait entre ses mains pour se saisir du gris. Emportés par la chute, ce furent trois des cinq habits qui tombèrent sur le sol. *Boh, rien à foutre. T'façon ils m'allaient pas.*
Perplexe, il enfila le morceau de tissus sans grande conviction. A postériori, le manteau était effectivement assez chaud, sympa à porter et - ô miracle - à sa taille. Parfaitement à sa taille. Soit Elie avait eu un sacré coup de bol, soit elle avait vraiment l'œil ! Il tourna sur lui-même pour se regarder dans le miroir. Comme d'habitude il prêtait attention à son style vestimentaire et s'il était hors de question de porter un chiffon dégueulasse, il était encore moins envisageable de l'acheter et de se rendre compte seulement après qu'il n'aurait pas dû.
Feufolé s'improvisait styliste, tournoyant autour d'Ace, émettant des jugements positifs sur la qualité du tissus, sur la mise en valeur du visage du pyromane et autres inepties. Le Ken lui, savait déjà qu'il allait l'acheter. Pas besoin de l'avis ô combien éclairant de son ami là-dessus. Fouillant dans sa poche, il en tira le ticket de réduction sur le manteau. Au moins ça allait servir. Content de son choix, il se dirigea donc vers la caisse où la vendeuse l'attendait. Ace plaqua le ticket sur le comptoir chercha l'argent qu'il devait à la vieille peau tandis qu'Elie sortait de la cabine d'essayage pour le rejoindre.
Le pyromane paya les 18 rubz et attendit que la mauvaise jumelle ait fini. Lui n'avait pas attendu pour revêtir son achat. En fait, il ne l'avait même pas enlevé après l'avoir essayé, ce qui avait semblé embêter la vendeuse. C'était super. Et puis merde, il était adepte ! Il ne voyait même pas pourquoi il s'évertuait à payer cette sale pauvre ! Enfin bon, ça compterait comme la BA du mois ; une bonne chose de faite !!
Même si le conseil partait d'une bonne intention sublimée d'habitude, Ace ne put s'empêcher de rire en silence de la remarque de la vendeuse. Les zombies, ils les avaient côtoyés, dressés, bouffés, leurrés et bien plus encore. Suffisamment pour que ces derniers ne soient plus pour lui qu'une mauvaise blague. En tant que supérieur hiérarchique, ces tas de merde lui obéissaient maintenant. Enfin en théorie, mais il se plaisait à le croire néanmoins.
Melena les attendait déjà dehors, aussi Ace ne traina pas plus que ça dans le magasin. Tout le monde avait trouvé bonheur, alors on pouvait continuer la promenade sans crever de froid. La vieille molle était donc maintenant classée dans la rubrique "inutile". Il accompagna la mauvaise jumelle avec un sourire galant, lui tenant même la porte. Ah ! On ne fait pas les choses à moitié, non mais ! Nouveau contact avec l'atmosphère humide et brumeuse de Freedoom mais cette fois ils étaient mieux armés.
Le pyromane allait proposer de visiter un quartier un peu plus en aval mais fut interrompu par une jeune fille qui avait le toupet de leur adresser la parole, à moins qu'elle ne sache pas qui ils étaient ; ce qui semblait effectivement le cas. Où était-elle ? Euh... En enfer, chez les morts, dans son pire cauchemar... Les réponses étaient variées mais ce n'était pas ce qui embêtait Ace, aussi laissa-t-il la concernée répondre. En effet, le Ken se demandait surtout si cette jeune demoiselle n'était pas elle aussi une voyageuse. Que faire dans ce cas-là ? L'abandonner ou l'envoyer chier semblait certes agréable mais il sentait bien que les deux filles ne l'entendrait pas de cette oreille.
D'ailleurs Feu' ne perdit pas de temps à manifester son vif intérêt pour la nouvelle... - OOOH ! Une petite nouvelle !! C'est drôle. On en fait quoi ? Elle est pas adepte, donc elle va mourir si on fait rien. On peut la garder, hein ? Dis ! Dis ! On peut l'adopter ?? Alleeeeez, s't'eupléééé, dis oui !! - C'est pas à moi d'décider. Et t'façon pour moi c'est nan. 'Pas qu'ça à faire que d's'emmerder avec un autre boulet. - Tu oublies qu'il y a quelques jours, c'était toi, le boulet.
Ace serra les poings, encore une fois pris de court par son invocation. Feufolé avait raison et ça énervait le pyromane au plus haut point. - Ooookééé... Et donc, on fait quoi ? On se salue poliment et après on fait des gaufres ? Bon.. Moi c'est Ace, lui c'est Feufolé. Cassos. Le petit esprit ne semblait pas pressé d'en finir, à l'inverse de son créateur. Flottant autour de Naomie, il observait chacun de ses faits et gestes comme s'il s'agissait d'un animal exotique. Pour le côté exotique, on n'était pas loin, tout de même. Rien qu'à ses habits, à son état, on devinait que si elle n'était pas voyageuse alors elle venait tout juste d'arriver sur l'île.
Ronchonnant dans un coin, le pyromane attendait que la conversation se termine et que le verdict tombe. Après tout il s'en foutait royalement tant que la minette ne le faisait pas chier. Le problème, ce serait de convaincre les gardiens de la laisser quitter l'île avec eux, et ça c'était pas gagné ! Mais les enthousiastes s'en rendraient compte en temps voulu... | |
| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Dim 29 Jan - 0:02 | |
| Elie avait trouvé un manteau écarlate qui lui allait vraiment bien, point flamboyant dans l’enfer terne qu’était Freedoom, mais elle n’osa pas ouvrir la bouche pour lui dire. C’était comme si rien ne pouvait être dit décemment avant des excuses, mais que ces dernières refusaient de se former concrètement dans son esprit. Toutes ses tentatives de conception s’étaient finalement soldées par un échec, alors Melena regagna la rue dans le silence, sans un regard vers ses complices. Une rafale glacée charriant des odeurs de morts fouetta son visage en faisant danser les mèches noires qui dépassaient de son bonnet, et elle n’aperçut qu’au dernier moment la jeune fille qui avait accosté Elie.
Elle semblait avoir leur âge et passablement perdue, encore trop fraiche et trop peu au courant pour être une freedoomienne, et aucun bateau n’était censé accosté ce jour là d’après Fischer. Il n’y avait qu’une solution qui se dessinait dans l’encéphale de l’irlandaise : cette adolescente n’avait pas eu de chance, et comme elle et la mauvaise jumelle, s’était retrouvée projetée sur l’ile maudite au hasard d’une faille dans l’espace-temps. Sort plus cruel encore que pour les deux exilées qu’étaient la nécrophobe et la psychotique, car la nouvelle ne semblait pas même être consciente de son état de voyageuse.
Ses yeux gris pâle de Melena détaillèrent un moment cette inconnue qui faisait pratiquement sa taille. Lui répondre ? Passer son chemin comme si de rien était ? Quelque part, les séquelles qu’avaient laissées sur son esprit les épreuves d’adepte étaient encore si vives qu’elle ne ressentait pas de réelle compassion, juste un constat glacial qui se résumait à « pas de chance ». Pourtant, en tournant simplement le dos à cette fille, elle serait ce que les gardiens avaient voulu faire d’elle n’est-ce pas ? Un monstre, une créature sans âme souillée à l’origine de son existence.
L’irlandaise allait répondre, mais Feufolé lui coupa la parole en clamant qu’il fallait « l’adopter », comme s’il s’agissait d’un chien errant qu’ils venaient de trouver entre deux poubelles. Elle leva les yeux au ciel, rangeant dans son sac à bandoulière le thermos qu’elle tenait toujours dans ses mains, et prit le relai sans grande conviction quand le pyromane eut fini de se présenter.
- Tu es juste dans le pire de tous tes cauchemars.
Il était évident que Naomie n’avait pas compris, pas tout en cas, et Melena s’étonnait de se rendre compte à quel point ça l’exaspérait de faire un topo de présentation. Elle ne savait pas trop pourquoi, peut-être parce qu’elle, personne ne lui avait expliqué gentiment où elle venait d’atterrir, on l’avait balancée dans un bateau d’esclavagiste où ni l’équipage, ni ses compagnons d’infortunes ont été très vivables. Du moins, jusqu’à ce qu’elle rencontre Jade, avec elle, ça avait été autre chose.
- Je suppose que l’une des dernières choses dont tu te souviens c’est de t’être endormi, ou d’avoir perdu connaissance non ? Et bien… ton esprit est passé dans un autre monde, le monde des rêves en fait. Et ici, juste ici, c’est Freedoom. C’est… c’est…
En un flash cruel et inattendu, la nécrophobe revit la barbarie de la seconde épreuve. Tous les cadavres alignés, près à être décapités par sa scie, la lueur blanchâtre de la lune sur sa peau morte, la démence qui l’avait envahit cette nuit là… comment définir ça ? C’était pire qu’un cauchemar, peut-être même pire que l’enfer. Dans le tourbillon d'images, sa mère se glissa parmi les charognes parées pour l’abattoir, son cou décrivant un arc inhabituel avec son corps. Cette ile, c’était un gouffre sans fond qui absorbait tout ce qu’on avait, la moindre émotion, la moindre parcelle de vie, jusqu’à ce qu’on en vienne à devenir des zombies encore vivants, comme les habitants, ou bien des émissaires de l’horreur, comme les adeptes.
- Tu veux pas savoir ce que c’est, souffla Melena, tu l’apprendras largement assez vite. Bonne chance.
Allait-elle réellement se détourner ? Elle hésitait encore. L’abandonner, c’était comme la livrer en pâture au loup, mais que pouvait-elle faire d’autre ? User de son influence pour la faire monter à bord du bateau censé les faire quitter l’ile ? Et pourquoi la prendre en pitié elle, et pas n’importe lequel des autres clampins débarqué ici pour une injustice elipsienne ? Elle n’avait rien à gagner là dedans, sinon la sensation d’avoir fait une BA qui ne recollerait pas les morceaux de sa raison fragilisée par les épreuves. | |
| | | Jade Martins
Maladie mentale : Troubles dissociatifs de la personnalité
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Dim 29 Jan - 12:49 | |
| Madame ? L’œil d’Elie tiqua. Cette fille devait avoir à peu près le même âge qu’elle alors l’appeler comme ça lui donnait un sacré coup de vieux. Est-ce que la fatigue avait autant tiré ses traits pour qu’on l’assimile à une vieille peau ? Il y avait de quoi agacer la mauvaise jumelle qui offrit pour seule réponse un « à Freedoom, où d’autre ? » assez abrupt. Son énervement était encore trop frais pour qu’elle se laisse adoucir par l’air perdu de la jeune fille qui lui faisait face, et Ace ne paraissait pas plus enclin à l’amabilité. Melena non plus, même si elle se révélait plus versatile.
Ce serait une voyageuse elle aussi ? Mouais, assez probable en effet, mais ce n’était pas une raison pour la couver et l’adopter comme le demandait avec force Feufolé. Il y en avait d’autres sur cette île et s’ils commençaient à les aider un par un ils n’avaient pas fini. La vocation de mère Thérésa très peu pour elle, merci bien. Il lui faudrait plus que la chaleur d’un manteau pour la rendre chaleureuse à son tour et la pauvre Naomie risquait de se voir réserver le même accueil auquel Logan et Ace avaient eu droit à leur arrivée.
L’irlandaise peignait un tableau bien noir à la phobique fraichement débarquée, et elle ne devait d’ailleurs pas en croire un mot. Qui le ferait d’ailleurs ? Le monde des rêves, ça semblait tout droit sortis du délire d’un fou ou d’un drogué… ce qu’ils étaient réellement mais ça ne changeait rien à la réalité de leur situation. Pendant que Mel’ expliquait, Elie toisait la jeune fille qui l’avait abordé tout en enfonçant ses mains profondément dans ses poches. Son air de cocker lui rappelait Jade et elle ne savait pas encore si elle trouvait ça touchant ou profondément agaçant.
- Te fatigues pas Mel’, elle te croira pas. Elle comprendra ce qui se passe qu’à 18 heures quand les zombies vont débarquer pour lui arracher la gorge à coup de dents.
Elie jeta un œil vers Ace, fringuant dans son manteau neuf, mais qui tirait pourtant une gueule de dix pieds de long. Accueillir dans leur famille un nouveau membre n’avait pas l’air de le réjouir même s’il semblait lui laisser prendre la décision. Pff… c’était vraiment chiant.
- Vous savez quoi ? Moi j’me casse. Si elle veut nous suivre je l’en empêcherais pas mais la dernière chose dont j’ai envie c’est de me transformer en encyclopédie dreamlandienne, fonction guide touristique en prime. Ici la meilleure manière d’apprendre c’est sur le tas t’façon. Qui m’a apprit à moi ? Personne, ou plutôt le premier connard d’elipsien qui m’a braqué un flingue dessus à peine 1 heure après mon arrivée, elle leur lança un regard équivoque avant d’ajouter à l’adresse de Naomie, Mais si ça t’intéresse quand même, moi c’est Elie.
Sur ces paroles elle se saisit de la main de la nécrophobe d’un côté, de celle du pyromane de l’autre et se remit en route. Après être restée immobile un moment l’inconnue avait fini par les suivre et ce jusqu’à ce que le trio arrive près d’un banc où un petit garçon était assis, occupé à dessiner sur un calepin. Lorsqu’il les vit il leva ses yeux sombres de sa feuille pour les détailler avant de leur offrir un sourire timide.
Sous sa chevelure brune en bataille légèrement trop longue, ses traits fins lui donnaient 10 ans tout au plus. Il fallut bien 10 secondes à la mauvaise jumelle pour qu’elle comprenne ce qui le dérangeait chez lui : la marque d’adepte superposée à l’iris de son œil droit.
- Bonjour ! Vous ne devriez pas, vous savez, être comme ça avec les gens d’ici. Ils ne sont pas méchants, ils ont juste peur. Ça ne se contrôle pas la peur.
- Et toi tu devrais te mêler de ce qui te regarde, rétorqua Elie en haussant un sourcil.
Qu’est-ce qu’il croyait ce mioche ? Que parce qu’il était adepte comme eux elle allait suivre sagement ses conseils ? On voyait bien que ce n’était pas lui qui s’était entendu dire d’aller mourir alors que sa survie dépendait de l’aide que l’un de ses « pauvres habitants » n’avaient pas voulu lui offrir. Qu’est-ce qu’il pouvait en savoir de toutes façons ? Il n’avait que 10 ans, autant dire qu’il sortait à peine du ventre de sa mère.
La psychotique désigna alors d’un geste nonchalant la silhouette de Naomie qui s’était rapprochée jusqu’à ne plus être qu’à une dizaine de mètres d’eux tout au plus. S’il voulait jouer aux bons samaritains il allait être servi.
- Si t’es si gentil, t’as qu’à l’aider non ? Elle sait pas où elle est et moi j’ai autre chose à faire que l’aider comme… je sais pas, emmerder un ou deux de ces cons qui peuplent cette île ?
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Dim 29 Jan - 16:31 | |
| Elle n'avait pas l'air d'être très aimable. Elle répondit sèchement à Naomie qu'elle se trouvait à Freedoom. Freedoom ? C'était ainsi le nom cette drôle de ville. Une jeune fille apparu derrière et commença à parler de "cauchemar". Elle s'arrêta un instant et repris en lui disant qu'elle comprendra bien assez vite et lui souhaita bonne chance.
La New Yorkaise ne savait pas trop quoi penser. Elle réfléchissait juste à comment une flamme violette pouvait parler et flotté dans les airs. «C'est vraiment très bizarre cet endroit» ce disait-elle. Le petit esprit était accompagné d'un jeune homme qui l'a qualifia de boulet. Ils n'avaient pas l'air d'être très sympathiques. Apparemment, aucun d'eux ne voulait l'aider. En prime, comme si ce n'était pas assez difficile à comprendre comme ça, Elie parla de zombies qui allaient lui arracher la gorge. Quoi ?! Des zombies ?!
-Euh.. comment ça des zombies ?
A peine avait-elle posé sa question qu'Elie prit la main de Melena et d'Ace et repartit. L'érémitophobe ne bougea pas durant un instant. Ne pouvant pas rester seule, elle commença à les suivre. Les habitants regardèrent Naomie méchamment. Peut-être était ce parce qu'elle était avec ce trio ? Sûrement. En tout cas, ils n'avaient pas l'air très contents ça ne l'étonnait pas vu l'endroit où ils habitaient. Au contraire, ce qui l'étonnait c'est le fait qu'ils lui lancent des projectiles de toutes sortes : des fruits pas mûres, des chaussures et ... oh, un chat ! Quelle originalité ! Jusque là, Naomie ne c'était encore rien reçue, elle avait réussi à tout éviter.
Mais soudain, un enfant pas plus adroit que ça lança un caillou au hasard. Ce dernier arriva tout droit sur la tête de la méprisée, comme un missile largué durant une guerre. Elle tomba à terre. Elle porta sa main à sa tête, là où était tomber le projectile et découvrit qu'il avait été assez pointu pour la faire saigner. Elle pris le caillou dans les mains et se releva sous les cris des habitants. Elle continua à suivre le groupe.
Ils arrivèrent près d'un banc où était assis un enfant d'une dizaine d'année qui dessinait sur un carnet. Naomie s'arrêta un peu plus loin. Du peu qu'elle entendait, elle essaya de savoir de quoi ils parlaient, en vain. Repensant à tout ce qui s'était passer jusque là, elle commença à paniquer lorsque qu'elle réalisa qu'elle risquait de se retrouver à nouveau seule. Cette idée la rendit triste et en colère à la fois. Elle serra ses poings de toute ses forces en priant dans sa tête de ne pas se retrouver à nouveau seule. Soudain, elle entendit un voix.
-Hey, j'étouffe là-dedans !
Naomie ouvrit ses mains et décrouvrit le caillou qui lui avait atteri sur le crâne.
-Ouf, j'ai enfin de l'air ! Merci de m'avoir donner la vie ! Je me présente, je m'appelle Sayou. Et toi, comment tu t'appelles ?
-Euh... je... je m'appelle Noamie..., répondit-elle, la voix tremblante.
Soudain, Elie montra Naomie du doigt en disant quelque chose au petit garçon. Voyant qu'ils la regardait tous d'un air bizarre, sûrement parce qu'ils l'avaient vu parlé à ses mains, elle rangea Sayou dans sa poche.
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| | | Ace Ridley
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Dim 29 Jan - 20:49 | |
| Ace sentit que les regards se posèrent sur lui à un moment donné. Mais non : il n’avait pas envie de prendre cette décision car la prendre c’était se porter garant de ce – et il répétait inlassablement ce mot dans sa tête – ‘boulet’. Il était pas assistante sociale, merde ! Comment on l’avait accueilli, lui, déjà ? Ah oui ! A coups d’insultes et de pieds dans le cul. Pourquoi serait-il plus sympa ? Il n’y avait aucune raison, mais si la nouvelle voulait se faire accepter, elle devrait creuser son trou par ses propres moyens. Le pyromane resta donc bras croisés avec une tête des mauvais jours, subissant ces explications déjà entendues.
Cela l’énervait particulièrement d’ailleurs. Maintenant qu’il savait où il était, il détestait qu’on lui rappelle et indirectement, il détestait cette fille pour la seule raison qu’elle retraçait ce que lui avait vécu, lui donnant l’impression qu’il faisait un retour en arrière pour se prendre en main lui-même. Enfin… Il y en avait au moins un qui était enthousiaste à l’idée d’agrandir le groupe… Feufolé, inimitable moulin à parole, déblatérait ses inepties quotidiennes, quémandant comme un gamin qui voudrait un chien.
L’initiative de la mauvaise jumelle fut bienvenue bien qu’elle prit le pyromane de court. En effet, tout était dit donc ils n’avaient plus rien à faire ici ! Elie entraina donc Melena et Ace par la main, les entrainant on ne sait où avec force, obligeant ce dernier à se mettre rapidement au pas pour suivre le mouvement. Assis sur un banc, un gamin les regardait avec insistance. Il voulait quoi, ce mioche ? Encore un chiard qui leur mettrait des bâtons dans les roues… Enfin si le trio ne craignait pas grand-chose venant des habitants, la nouvelle s’en prenait plein la figure. Elle était littéralement bombardée mais cela n’arracha qu’un sourire moqueur au pyromane. Elle voulait savoir, elle voulait apprendre, hein ? Eh ben voilà : c’est l’métier qui rentre.
Comment osait-il ? Comment pouvait-il leur adresser la parole avec autant de calme !? Ace regarda l’enfant de haut, ses yeux gris et froids plantés dans les siens qui-… Ah… Il avait la marque. - Putain y en a combien, des comme ça..? Vous me faites puissamment chier à vous foutre dans mes pattes, vous les ‘adeptes’. Adeptes… Adeptes… Adeptes de l’omniprésence insupportable, ouais ! Pour donner des leçons ils savaient y faire. - Ca c’est bien vrai. Pour ce qui est de donner des leçons vous êtes fortiches. Vous l’avez tué comment, votre ‘Avok’ ? A coups d’arguments ? Original.
Et comme si ça ne suffisait pas, la gamine les suivait toujours, parlant toute seule… Bon dieu mais ils avaient fait quoi pour mériter ça !!? Ace lança à l’érémitophobe un regard méprisant qui verbalement pouvait se traduire en un « tssssss… » bien reconnaissable. - Eh ben au moins on a son nom, c’est un début. ‘Y a un bureau des objets trouvés, dans c’patelin ? hé hé hé !
Comme s’il ne l’entendait pas de cette oreille, Feufolé décrivit quelques cercles rapides avant de répliquer à son créateur : - T’y vas un peu fort, là… On sait même pas pourquoi elle est là, et puis elle est peut-être sympa ! l’esprit s’approcha une nouvelle fois de l’adolescente, se plantant à quelques centimètres de son visage. - Naomie, hein ? Allez, sois pas timide, viens ! insista-t-il en rejoignant Elie, Melena et Ace sur le visage desquels on pouvait lire tout l’inverse de ce que venait de proposer la boule de feu bavarde.
Ace leva un sourcil interrogateur en direction de Naomie, comme une invitation à parler. Si elle était si exceptionnelle que Feufolé le prétendait, eh bien go on ! Elle n’avait qu’à raconter les aventures ô combien magnifiques qu’elle avait vécue durant sa petite vie, comment elle n’avait pas eu à tuer ses parents proches, oui : elle n’avait qu’à raconter tout. Raconter tout pour que le pyromane se fasse un plaisir orgasmique à la rembarrer, à se foutre totalement de sa vie, ou bien de sa tronche ; au choix. Ensuite, oui, ensuite peut-être il commencerait à réfléchir pourquoi il la détestait autant.
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| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Dim 29 Jan - 22:51 | |
| La réponse de Elie n’était pas plus amicale finalement, ce qui soldait la première rencontre entre les jeunes adeptes et la nouvelle voyageuse par un refus unanime. La mauvaise jumelle attrapa la main de ses acolytes pour les entrainer avec elle, et Melena se laissa faire, hâtant le pas pour ne pas se faire trainer comme un enfant désobéissant. Son amie avait raison de toute façon : il était impossible de la croire, elle-même avait mit un certain temps avant d'accorder crédit à ce qui lui était arrivé, même si son pouvoir morbide avait su la resituer dans le contexte.
Pourtant, Naomie s’obstinait à les suivre, malgré l’inexplicable hostilité qu’elle suscitait chez la population locale, et ne s’arrêta à quelques mètres que lorsqu’un petit garçon qui ne les prenait pas en horreur s’adressa à eux pour leur faire la morale. La marque maudite sur son iris donnait froid dans le dos à l’irlandaise, rien que d’imaginer la douleur qu’il avait du ressentir lorsqu’on la lui avait faite. Comment un gosse aussi jeune avait pu survivre aux épreuves d’ailleurs ? Avait-il été aidé par d’autres personnes comme Ace qui, avouons-le, avait des pouvoirs largement moins développés que ceux de ses complices féminines ?
Ni Elie ni le pyromane ne s’étaient montré aimable avec leur benjamin, et Melena se contenta de ne rien dire en le toisant de façon hautaine. Les gens d’ici avaient peur ? Ah oui… alors s’ils se faisaient lyncher à coup de pierres, ils devraient se laisser faire parce que « la peur ne se contrôle pas » ? Môme ignare qui ferait mieux de garder ses bons sentiments pour lui. La peur ne justifiait rien, sinon, elle ne serait pas un monstre à l’heure actuelle. C’était la terreur qui l’avait poussée à se plier aux épreuves, à décapiter des cadavres, à en dévorer d’autres, à assassiner sa propre mère. Était-elle pardonnée pour autant ? Non. Nada. Elle était damnée, maudite, rattachée sans doute éternellement à cette ile de malheur par le signe incrusté au creux de ses deux seins, et rien ne pouvait être changé.
Feufolé la détourna de ses pensées sombres en allant observer de plus près la nouvelle qui parlait à sa main, ignorant finalement que la mauvaise jumelle avait incité le mioche à aller lui faire un topo. A peine les trois adeptes l’eut-ils regardée qu’elle cacha quelque chose dans sa poche, ce qui intrigua fortement la nécrophobe. Malgré la proposition de la boule de feu que Naomie les rejoigne, ce fut Melena qui s’avança à sa rencontre en retirant son bonnet argenté, ses longs cheveux noirs dansant dans l’air froid de Freedoom. Une fois face à l’inconnue, elle lâcha froidement :
- Regarde bien, je vais bien te faire comprendre que tu n’es pas chez toi.
L’irlandaise fouilla dans son sac à bandoulière pour dénicher ce qui ne semblait n'être qu’un diadème de princesse ridicule, mais à peine en fut-elle coiffée que sa chevelure sombre se changea en une foule de serpents, sifflant de façon désordonnée et menaçant. Les yeux gris pâles de l’adolescente ne cessaient de fixer la nouvelle alors que plusieurs des têtes reptiliennes s’avançaient jusqu’à lui toucher la joue en frémissant.
- Tu vois ? Ce n’est pas un rêve, tu n’es plus dans le monde réel ici. Plus-du-tout.
L’une de ses mains ivoirines se referma sur le poignet à moitié enfoui dans la poche où se cachait Sayou. Que Naomie ait ou non envie de montrer son nouvel ami, elle fut bien obligée de se laisser faire par la nécrophobe dont les ornements venimeux ondulaient juste en face de son visage. Une fois qu’elle eut découvert le petit caillou bavard, un sourire en coin étira légèrement les lèvres fines de Melena.
- Bah voilà, t’as découvert tout ce que tu as à savoir ici. Tu es dans un autre monde, et tu as des pouvoirs.
Sans un mot de plus, elle lâcha l’adolescente et fit demi-tour en retirant sa couronne de méduse pour la ranger dans son sac et remettre son bonnet. Le concert de sifflement n’était pas parmi ses musiques préférées et elle estimait ne plus en avoir plus besoin pour l’instant. De retour auprès de ses acolytes et du jeune adepte de 10 ans, l’irlandaise balança au benjamin :
- Voilà, pas besoin d’y passer six ans. Pour les suppléments, je suis d’accord avec Elie, j’ai pas eu la formation adéquate. Elle poussa un soupir en se tournant vers son amie, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Tu ne voulais pas aller chez le coiffeur ?
C’était cruel, mais Melena n’avait même pas la sensation de s’être montrée trop dure avec Naomie. Quelque part, ça la changeait de Jade, qui la réprimandait quand elle agressait les nouveaux, mais ce n’était pas de sa faute si le simple fait qu’ils réclament des informations l’exaspérait. Ils n’avaient rien enduré, rien vécu, mais se présentait comme des fleurs en espérant que les réponses tomberaient du ciel gratuitement. Désormais, que la nouvelle les suive et essaye de leur parler, ça ne la dérangeait pas ; mais elle ne répondrait plus à aucune interrogation. Rien ne changerait si elle le faisait, et elle était égoïste.
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| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Lun 30 Jan - 13:54 | |
| Alors qu’elle était occupée à se prendre le chou avec le schtroumph à l’œil tatoué, l’inconnue s’était mise à parler à sa main. En s’en rendant compte Elie leva les yeux au ciel de dépit. Et c’était elle qui était folle ? Au moins Jade et elle s’étaient construits deux personnalités humaines, se limiter à s’adresser à ses cinq doigts c’était vraiment faire preuve d’un terrible manque d’imagination/d’esprit/de jugeote (rayer les mentions inutiles).
Pendant que son méprit ruisselait sur Naomie, Ace avait pris le relai pour rabrouer l’adepte qui pourtant gardait un calme olympien. Seule une légère déception se lisait sur ses traits. Lorsque Feufolé l’invita à raconter comme il avait battu son « Avok », il entrouvrit les lèvres pour les refermer aussitôt. La dernière chose qu’il voulait était d’entrer dans un débat stérile. Cette réaction sembla utile car elle détourna directement toute l’attention vers la voyageuse fraichement débarqué qui se révéla en réalité capable de donner vie à… des cailloux. Elie leva de nouveau les yeux au ciel et secoua la tête. Tu parles d’une capacité…
Et Melena et Feu’ qui semblaient la prendre sous leur aile ! Si la mauvaise jumelle ne voyait pas d’inconvénient à ce qu’elle les suive en se faisant bombarder de projectiles en tout genre il restait hors de question qu’elle joue les nourrices. Son amie et la boule de feu trop bavarde n’auraient plus qu’à assumer le rôle qu’ils venaient de s’attribuer. Elle avait autre chose à faire elle, comme… ouais, se couper les cheveux. Elle l’avait presque oublié tiens.
- Pas faux, en plus j’ai un bon gratuit. J’espère juste qu’ils ont des coiffeurs potables dans ce bled paumé…
Son regard embrassa les alentours pour juger d’un œil critique l’apparence des habitants. La plupart ne prenaient pas soin d’eux où avait un look digne du siècle passé, juste de quoi la convaincre du caractère risqué de confier sa chevelure d’ébène au premier péquin venu. Cela dit… ça ne pouvait pas être pire qu’à l’heure actuelle. Elie examina d’un œil critique l’une de ses mèches brûlées entre ses doigts, et cela suffit à achever de la convaincre. Elle haussa finalement les épaules.
- Oh et puis merde on verra bien.
Un peu plus loin sur la droite se trouvait une allée marchande, miteuse mais relativement animée en prenant compte de l’hécatombe encore récente. Vers le centre de la rue mais visible de l’endroit où le groupe se trouvait, on pouvait discerner l’enseigne d’un coiffeur à l’ancienne avec la traditionnelle colonne rayée blanche, rouge et bleue. Au moins ils n’auraient pas à chercher bien loin pour trouver leur bonheur.
La psychotique se remit donc en marche, encore, sans inviter la nouvelle à la suivre, encore. Cette fille avait l’air de vouloir les suivre quoi qu’il arrive de toutes manières. L’adepte quant à lui se contenta de la regarder s’éloigner avec un air de dépit peint sur son visage avant de se pencher de nouveau sur son dessin. Il essayerait peut-être de leur parler de nouveau plus tard mais pour l’heure il voyait bien que c’était peine perdue.
Tout le long du chemin, les gens s’écartaient sur leur passage en murmurant. Même si ça provoquait un sentiment de satisfaction indicible El’ ne pouvait s’empêcher de mépriser cette atmosphère de lâcheté. Ah maintenant qu’ils étaient promus ces enfoirés n’osaient plus l’ouvrir… bande d’eunuques ! Ils avaient dû perdre leurs couilles pendant la nuit à n’en pas douter. C’est telle une conquérante qu’elle finit par gravir les marches de la boutique, ouvrant la porte d’un coup de pied. A l’intérieur le silence se fit soudainement mais Elie ignora royalement le changement d’ambiance, allant même jusqu’à déloger une mamie à la choucroute pleine de bigoudis de son siège pour prendre sa place. En seule excuse elle lui adressa un sourire carnassier avant de faire signe à la coiffeuse de ramener ses miches plus près.
- Je veux une coupe de cheveux. Une jolie coupe de cheveux.
Son regard azur ajoutait aussi que si le résultat n’était pas à la hauteur de ses attentes ce ne serait pas un golem de chair qui aurait à faire le saut de l’ange depuis le haut de la falaise la plus proche. La coiffeuse se mit aussitôt à trembler comme une feuille mais obtempéra en filant chercher son matériel. Profitant de ce répit, la mauvaise jumelle se tourna vers Ace, Melena et – hélas – Naomie pour leur demander avec un sourire soudain beaucoup plus charmant :
- Vous avez une idée de ce que je pourrais demander ? J’ai les cheveux longs depuis si longtemps que j’arrive pas à m’imaginer autrement !
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Lun 30 Jan - 20:09 | |
| Tout le monde la fixait. Naomie baissa les yeux. Ils devaient tous la prendre pour une folle, certes, mais ce n'était pas de sa faute si un caillou lui parlait. Tout à coup, elle vit Feufolé arriver dans sa direction. Que voulait-il celui-là ? Il venait se foutre de sa gueule ? Lui faire savoir que tout le monde la trouvait bizarre ? Que personne ne voulait d'elle ? Elle lui lança un regard noir. Elle détestait les gens comme ça.
Pourtant, elle avait tort. L'esprit violet lui proposa de venir avec eux. Elle n'eu pas le temps de répondre que Melena vint les rejoindre. Cette dernière enleva son bonnet et attrapa une couronne qui déplaisait fortement à Naomie et s'en coiffa.
La New Yorkaise n'en cru pas ses yeux : les cheveux de cette étrange fille se changèrent en une multitude de serpents. Quelques un vinrent près du visage et lui touchèrent les joues. Un frisson parcouru son dos. Elle haïssait plus que tout au monde ces reptiles rampants. Soudain, Melena lui attrapa le poignet qui était fourré dans sa poche. Voulant lui cacher l'existence de Sayou, elle commença par résister mais lâcha prise lorsqu'un serpent s'approcha encore plus près de son visage, l'air de dire "Si j'étais à ta place, je ne ferais pas ça".
La nécrophobe découvrit alors le petit caillou qui avait la langue bien pendu. Elle parla alors de pouvoirs que Naomie possédait. Des pouvoirs ? What's the fuck ?! Cela voudrait-il dire que c'était elle, cette jeune New Yorkaise de 17 ans, qui aurait donné la vie à un simple petit caillou ? Elle trouva ce pouvoir tout à fait minable. Elle pensa que, parmi tous les pouvoirs qui pouvaient exister, elle aurait pu mériter mieux. M'enfin, pensant à tout ce qui pouvait lui arriver, elle se dit qu'elle aura toujours quelqu'un pour la réconforter car, pour l'instant, elle ne comptait pas tellement sur les trois jeunes gens qui l'avaient acceuilli.
Le trio commença à partir. Ils avaient parlé d'aller chez le coiffeur car Elie avait besoin de se coupé les cheveux. Voulant absolument se faire intégrer au sein du groupe, Naomie les suivi. Lorsqu'elle passa devant l'enfant assit sur le banc, elle lui jeta un coup d'œil. Elle le regretta tout de suite : le garçon l'avait regardé comme s'il voulait qu'elle reste avec lui. Elle accéléra le pas.
Ils se retrouvèrent dans une rue plutôt animée. Elie remarqua l'enseigne du coiffeur et s'y précipita, toujours suivi par la troupe. Repensant aux projectiles qu'on lui avait lancé quelques minutes auparavant, elle les rejoignit en courant. La méchante jumelle ouvra la porte brusquement et alla s'asseoir sur un siège, après avoir viré une vieille dame. Elle demanda à ses amis -en excluant sans aucun doute Naomie- quelle coupe pourrait bien lui aller. Naomie, même si la question ne lui était pas adressé, réfléchi et se lança, malgré le risque auquel elle s'exposait.
-Euh... je pense qu'un carré avec un mèche t'irais bien.
Soudain, elle se sentit mal. Tout le monde la dévisagea.
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| | | Ace Ridley
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Lun 30 Jan - 22:27 | |
| [HRP : - Mééééh, arrêtez d’être aussi méchants, elle va plus vouloir rp dans notre groupe, après… :3 - GTFO du HRP !! Ouste !! ]
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Y avait vraiment quelque chose qui tournait pas rond chez cette fille. Mais peu importe ; elle pouvait les suivre autant qu’elle le voulait, mais ils s’en déferaient bien vite lorsque le bateau les emmènera loin de cet enfer gris. Ouais. Loin, vers l’inconnu et loin de ces gardiens et de leur millier d’adeptes. Loin de ces crétins ingrats et lâches.
Après Feu’, c’était Mel qui faisait un effort de gentillesse en faisant une démonstration gratuite teintée de la traditionnelle haine Freedoomienne. Le tout saupoudré de regards noirs. Le pyromane fut néanmoins assez surpris par la transformation de la chevelure de la thanatophobe. Tous ces serpents… y avait vraiment de quoi filer les j’tons. Au moins grâce à ça on savait maintenant que Naomie parlait… aux cailloux… - Ah ouais, grave.. Elle tape la discute avec le monde minéral… fit remarquer le Ken sans se soucier de savoir qui l’écoutait ou non. Et sans se douter non plus que parler à une flamme relevait de la même folie, pratiquement.
Tout ce joli didacticiel se solda par la proposition d’aller trouver un coiffeur pour Elie. Bien sûr, Ace accepta. S’il s’écartait du groupe il allait encore devoir jouer aux baby-sitters ou rencontrer des gens glauques. Leurs efforts finirent par payer et ils trouvèrent enfin un coiffeur, ou du moins une personne se revendiquant comme tel. Restait à espérer que ce n’était pas un sale charlatan qui s’était improvisé coiffeur en plaçant simplement l’enseigne de barbier devant sa maison, car sinon Elie risquait de regretter jusqu’à ses mèches brûlées. Et là, ça allait chier des bulles. Besoin d’un incendie express ?
C’est donc assez sceptique que le pyromane suivit les filles à l’intérieur du salon de coiffure, regardant partout autour de lui, à la recherche d’une quelconque toile d’araignée ou autre saloperie. Au moins Elie ne perdait pas de temps en faisant bien comprendre que si la coupe était ratée, elle se chargerait d’arranger la tronche de la coiffeuse. Ceci étant dit, Ace n’en rajouta pas. Feufolé s’extasiait comme à son habitude, flottant au-dessus de chaque ustensile dont il ne connaissait pas la fonction, posant tout un tas de questions dans le vide auxquelles le pyromane ne daignait répondre qu’en lui tournant le dos.
Elle voulait une coiffure jolie. Sur le coup Ace fut tenté de répliquer « t’es déjà super jolie comme ça », mais ça ferait peut-être un peu trop, non..? Evitons les overkill pour le moment. D’un autre côté, il y connaissait rien aux coiffures… Et puis Naomie choisit ce moment pour l’ouvrir.
Le pyromane se retourna lentement pour dévisager la jeune fille. Qui ? Qui lui avait donné la parole, à elle !? Non, on avait beau regarder partout, il n’y avait aucune pancarte où était inscrit « ça y est, on t’aime », alors pourquoi est-ce qu’elle ouvrait sa bouche ? - Bon… Concrètement, tu veux quoi, à la fin ? Tu peux pas rester avec nous, tu piges, ça ? Demain on s’casse de là mais y a qu’trois billets. Si t’as envie d’aller tenter ta chance, t’as qu’à aller voir les gardiens, histoire qu’on s’marre un peu. C’est la tour, là-bas. Il indiqua vaguement une direction sans même se préoccuper de la bonne compréhension.
Mais d’un autre côté, cette fille lui rappelait vraiment trop lui. Putain et merde !! Il allait pas faire une crise d’empathie, quand même !? C’est mauvais pour son cœur, il l’a toujours su. - Rhââââ… *c’est l’heure de jouer au connard, t’façon* pensa-t-il en cherchant ses mots. - Bon, je sais qu’on va m’détester sur ce coup-là, mais t’as qu’à v’nir après tout ; j’m’en tape. T’auras qu’à aller voir les gardiens quand on rentrera à la tour.
Il leva son index droit en l’air, marquant une pause, s’assurant qu’il n’ait pas à répéter ça deux fois : - Tu leur demande c’que tu veux, mais ça a pas intérêt à nous foutre dans la merde. Tu te démerdes seule pour ton billet. Moi j’te connais pas. Suite à cela, le pyromane sortit du salon de coiffure. Il n’avait pas envie de parler d’avantage, ni d’expliquer les raisons qui l’avaient poussées à faire ça. De toute façon il n’arrivait même pas à se l’expliquer lui-même. Peut-être qu’il n’avait pas envie de voir en Naomie le boulet qu’il avait été pour Elie et Mel ? Qui sait ?
Ace se posa sur le mur du bâtiment et croisa les bras, attendant dans le froid que les humeurs passent. De toute façon Elie n’avait pas besoin de lui pour choisir sa coupe : il était totalement inutile là-dedans. Il espérait seulement qu’elle ne lui en voudrait pas trop. - Je pense qu-ta gueule. S’il te plait.
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| | | Melena Autumn
Maladie mentale : Thanatophobie
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| Sujet: Re: Adeptes ou le retour à la vie Mar 31 Jan - 13:26 | |
| L’idée du coiffeur réussit à faire l’unanimité et détourna, au moins pour un temps, l’animosité des trois adeptes de la pauvre nouvelle. Melena suivit donc son amie jusqu’à une porte que cette dernière enfonça à coups de pied et s’introduisit dans un salon dont la définition se définissait en un mot : freedoomien. Tout avait encore une fois l’air terne, épuisé, et l’ensemble des clients qui avaient machinalement tourné la tête vers l’entrée s’empressèrent de rabattre leurs yeux ailleurs en marmonnant, comme si les arrivants risquaient de les leurs crever. La grand-mère chassée par la mauvaise jumelle fut longuement suivie par le regard hautain de l’irlandaise, qui revint finalement à ses moutons en entendant Naomie répondre la première à la question d'Elie.
Ace la rembarra en premier, rappelant alors que s’il avait appris à devenir une crème avec ses deux acolytes féminines au fil des épreuves, il n’en restait pas moins un foutu connard égocentrique. Les premiers instants de l’érémithophobe à Dreamland n’étaient donc pas baignés dans la joie et la solidarité, mais en même temps, la nécrophobe ne pouvait pas compatir : après avoir erré seule dans Elipse, elle s’était faite kidnappée et emportée dans un bateau de pirates où elle ne s’était réveillée que dans une cale qui empestait la moisissure et la mort. Avait-elle eu droit à une visite touristique avec guide au sourire colgate ? Non. On l’avait envoyée se faire voir, forcée à trimer dans la laverie, et même tenté de dépouiller son cadavre juste après la première manifestation de ses pouvoirs.
Ceci étant dit, il était hors de question d’emmener Naomie à la tour de la paresse. Non pas seulement par simple compassion, mais parce que s’ils commençaient à vouloir susciter une bonté d’âme que les gardiens n’avaient pas, tout ce qu’ils gagneraient ce serait de se faire réprimander comme des enfants immatures et de voir l’adolescente mise à mort en guise d’exemple. Dans le meilleur des cas, on lui proposerait de passer les épreuves, et elle succomberait inévitablement. Melena n’avait pas envie de recevoir une autre leçon pour lui inculquer que la générosité ne faisait pas partie des qualités requises pour être adepte.
Après avoir regardé Ace quitter le salon, elle se décida tout de même à aiguiller la mauvaise jumelle, bien qu’elle ne fût pas réellement experte en coiffure. De son coté, la propriétaire se faisait toute petite en les écoutant, tremblante, sans oser bouger de son poste sans y avoir été invitée.
- Je penserai plutôt à une coupe en dégradé… ça fera peut-être un peu moins « classique ». Genre… un peu plus long sur les cotés, et plus court à l’arrière Comme…
Les yeux gris de l’irlandaise balayèrent la salle en quête d’un magazine. Il n’y en avait qu’un, qu’une femme de la cinquante s’obstinait à feuilleter en simulant la désinvolture pour éviter de prêter attention aux clients de marque juste dans son dos. Sans un mot – ni un « s’il-vous »plait » ou un « merci » – la nécrophobe le lui arracha des mains pour tourner les pages jusqu’à trouver une photo concluante (hrp : celle que tu m’avais montré sur msn et que j’avais validé kof kof).
- Comme ça.
Remettant alors le journal à son amie, elle ne pouvait désormais plus être grandement utile. Tandis qu’Elie partait se placer entre les coups de ciseaux de la coiffeuse, Melena fit un signe de la main agacé à une cliente qui attendait silencieusement dans un fauteuil face à un miroir, pour pouvoir prendre sa place et s’observer. Ses cheveux noir comme le charbon contrastait avec sa peau qui semblait encore plus pâle qu’à l’accoutumé à cause du froid, ou bien était-ce simplement le fait d’avoir pactisé avec la mort qui la déshumanisait. Elle chercha dans son sac à bandoulière ses mitaines rouges pour les enfiler sur ses longs doigts fins et s’enfonça contre le dossier de son siège en croisant les bras et les jambes.
Pendant plusieurs minutes, elle ne dit rien du tout, écoutant simplement le claquement des ustensiles de la coiffeuse dévouée à la psychotique tandis que toutes les autres personnes osaient à peine respirer, comme si la simple présence de deux adeptes dans le salon était oppressante et écrasante. Pour Naomie qui n’avait pas assisté aux épreuves, ni à rien d’autre en réalité, l’influence et la crainte qu’inspirait les deux adolescentes pâlottes devait paraître irréaliste ; et pourtant… cette suprématie avait été gagnée au pris de larmes, de sang, et de leur âme.
- Bon…, dit finalement Melena assez froidement, tu t’appelles Naomie c’est ça ? Tu vois, le vrai problème, ce n’est pas qu’on aime pas les nouveaux qui débarquent comme des fleurs en exigeant des réponses – même si c’est le cas – mais que tu te trouves dans une… prison. Toute la ville est condamnée ici, et même si tu y es arrivée par hasard, tu n’échappes pas à la règle. Sortir d’ici c’est un privilège, et tu n’as pas ce qu’il faut pour te l’offrir.
Elle marqua une pause, comme pour laisser le temps à son interlocutrice de comprendre, au cas où elle était trop stupide pour le faire à vitesse normale.
- Même si on le voulait, on pourrait peut-être ne rien faire pour toi.
Et même s’ils le pouvaient, pourquoi elle et pas un(e) autre ? Pourtant, quelque chose dans la docilité de cette inconnue empêchait la nécrophobe de se montrer aussi vindicative qu’elle l’avait été avec Alex et Lysander. On aurait dit qu’elle suivait les trois adeptes par une nécessité autre que celle de vouloir s’évader. Pour parler aux cailloux, fallait se sentir bien seule, hein ?
- Comment tu es arrivée ici ? demanda Melena dans un soupir.
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