Hypnose : l'Exil
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Jade Martins

Jade Martins


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MessageSujet: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeLun 4 Juil - 17:23

Provenance => Appartement du Marabout, San Francisco

Un passeur... Elie aurait bien voulu savoir s'il pouvait aussi être un rappatrieur si besoin était mais l'homme. C'était bien beau de les y envoyer, mais la choses qu'elles ne savaient pas faire c'était revenir. Et encore moins comment ramener quelqu'un d'autre. L'adolescente s'apprêtait à ouvrir la bouche pour assouvir sa curiosité mais l'homme se levait déjà pour aller chercher ce dont il avait besoin pour la « séance », sans même leur parler d'un quelconque paiement. L'idée du charlatan revint de plus belle et elle ne put s'empêcher d'imaginer l'espace d'un instant qu'il allait juste les droguer avant de les dépouiller de leurs biens et de leurs reins. Avec toutes les légendes urbaines de ce types qui circulaient il n'y aurait rien eu d'étonnant à un fond de vérité.

Mais le marabout semblait décidément trop sincère pour tremper dans ce genre de magouilles, et s'il leur faisait une première transe gratuite elle ne s'en plaindrait pas. Elle observa donc en silence le manège de l'homme qui disposait ses bougies et son encens d'une manière savamment calculée alors que Melena lui jetait un regard interrogateur. La mauvaise jumelle répondit par un haussement d'épaules avant de tendre la main pour se saisir du collier qu'on lui tendait. La pierre noire lui rendit son reflet, celui d'une jeune femme épuisée. Il était temps d'en finir avec ces conneries.

- Des ondes hein ? Ouais, pourquoi pas, murmura-t-elle en passant le collier autour de son cou.

Leur passeur s'activait toujours, chauffant du charbon, allumant des bougies; brûlant de l'encens... L'atmosphère déjà chargée devait aussi épaisse que de la mélasse et une étrange léthargie envahissait peu à peu le corps d'El'. Dans ce semi brouillard les geste précis et dansant de l'homme semblaient s'effectuer au ralenti, s'imprimant profondément dans les rétines de l'adolescente. Son esprit se vidait comme un panier percé pour qu'il ne reste plus qu'une chose : le néant.

Juste avant de décoller une pensée de Jade lui bondit dessus en manquant de stopper le processus. Le temps se déroulant à des vitesses différentes elle ne comprit pas grand chose. On aurait cru entendre un enregistrement en accéléré mais un mot ressortit tout de même. Capitaine. La pensée que son double eut pu retomber entre les mains de cet esclavagiste lui glaça le cœur mais avant même d'avoir pu lâcher un juron son esprit s'envolait déjà vers un autre monde, celui du rêve.

La pièce surchargée et enfumée du marabout avait laissé place aux étendues glacées des terres gelées et Elie constata non sans contrariété qu'elle avait réintégré ses affaires Dreamlandiennes. Adieu rangers, bonjour escarpins sans talons. Il n'y avait vraiment pas de justice en ce monde. Un cou de vent glacial lui cingla le visage douloureusement, elle leva donc le bras pour le protéger et hurla à l'adresse de sa camarade pour qu'elle puisse l'entendre malgré le bruit de la tempête :

- ON FAIT QUOI MAINTENANT ? JE VOIS MEME PAS MES PIEDS !

Elles firent quelques pas hésitant dans une lutte désespérée contre le blizzard qui les repoussait avec force. Le pied droit d'Elie finit par ne rencontrer que le vide et alors que ses yeux s'écarquillaient d'horreur elle s'agrippa instinctivement au bras de la nécrophobe en l'entrainant à sa suite dans la sorte de trou noir inopportun qui avait jugé bon de se trouver sur son chemin.

L'impression désagréable de tourbillonner dans le néant dura de longues secondes durant lesquelles Elie serra ses affaires contre elle avec force pour être sure de ne rien perdre si jamais elle s'en sortait vivante. Alors que cette hypothèse lui semblait de moins en moins envisageable elle fut projetée sur un sol caillouteux et humide. Le bruit de la mer s'élevait dans son dos alors qu'elle se redressait péniblement pour jeter un œil alentour. On aurait dit une île, où une côte, et l'architecture locale était glauque au possible. Ça lui rappelait les fois où elle avait joué à Resident evil chez des amis. Comme pour confirmer cette impression un corbeau croassa depuis la branche dénudée d'un arbre proche. La jumelle leva la tête et se figea, décomposée.

- Putain de merde...

Elle se rapprocha à quatre pattes de Melena avant de pointer du doigt la chose qu'elle avait vu : une sorte de parodie de la statue de la liberté version post-apocalyptique. Elle ne se souvenait que trop bien d'avoir lu dans les journaux que cet édifice était la tour de la paresse, la tour de Freedoom. Elles avaient atterrit en prison. Ne passez pas par la case départ, ne recevez pas 20 000 dollars.

- Regardes... on est à Freedoom. Comment est-ce qu'on a pu arriver à Freedoom ? J'y comprends rien... grommela-t-elle, l'air sombre.
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Melena Autumn

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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeLun 4 Juil - 23:40

Melena atterrit dans les terres gelée et si sa combinaison techyoïte la préservait admirablement du froid, la tempête qui faisait rage fouettait son visage. Les flocons de neige la giflaient si violemment qu’elle avait l’impression qu’ils entaillaient les parcelles nues de sa chaire. Elie lui hurla une question par-dessus le blizzard à laquelle elle ne répondit pas immédiatement. Qu’allaient-elles faire désormais ? C’était une très bonne question. Visiblement, toutes les deux se retrouvaient sur le continent nord de Dreamland, sans la moindre idée de l’endroit où elles se trouvaient exactement. L’irlandaise retint ses cheveux d’une main pour éviter qu’ils ne cinglent son visage. A cet instant, sa comparse s’enfonça profondément dans la neige et, dans la panique, s’agrippait à elle avant de l’entrainer dans un trou noir.

La tempête avait cessée dans cette espace. En réalité, il semblait étrangement proche de la vision populaire du néant : sombre et vide, sans vrai mouvement. La nécrophobe ne savait pas si elle tourbillonnait ou si cette sensation était le fruit de son imagination. La chute sur les galets fut elle, parfaitement réelle, et Melena se remit sur pieds en grognant. Elles se trouvaient sur une plage déserte et froide, les flots frappant mollement le rivage en faisant rouler quelques pierres qui n’allait jamais bien loin. L’horizon était gris, comme le ciel qui les couvrait. Un gris opaque et déprimant, de ces couleurs ternes qui évoquaient étrangement le désespoir.

Elie se rapprocha d’elle et désigna un édifice mal en point qui ressemblait à la statue de la liberté. Où l’irlandaise en avait entendu parler déjà ? Peut-être succinctement dans l’un des journaux qui lui étaient auparavant livrés par hiboux, mais elle ne se souvenait plus en quoi il consistait. Ce qui était sûr, c’est que vu l’allure de l’endroit, il n’annonçait rien de bon. La jeune fille secoua ses cheveux pour les débarrasser de la neige qui y était toujours accrochée, se félicitant d’avoir cette tenue isolante pour résister aux températures inhospitalières. Elle s’inspecta rapidement, pour s’apercevoir qu’elle avait récupéré toutes ses vieilles affaires dreamlandiennes… y compris le sac à dos qui regroupaient ses rations de survive, celles de Jade, et leur trousse de soin.

Dans son sac à bandoulière, elle mit par hasard la main sur ses anciens vêtements de toile. Une jupe, un haut miquitzlien assorti et des sandales. Ils n’étaient pas spécialement chauds, mais ils seraient toujours mieux que les fripes sextusiennes et les couvertures qui couvraient sa complice.

- Si tu veux, j’ai des vêtements potables, déclara-t-elle d’une voix laconique, encore sous le choc de leur voyage.

Comment étaient-elles arrivées à Freedoom ? Melena n’en avait aucune idée. En tout cas, elles étaient bien à Dreamland. La situation ne semblait d’or et déjà ne pas jouer en la faveur des adolescentes, mais la nécrophobe se sentait moins nerveuse qu’à sa précédente venue. Peut-être parce qu’elle savait qu’elle avait déjà survécu une fois à ce monde de fou, parce qu’elle n’était pas réellement en territoire inconnu… ou bien qu’elle n’avait pas encore eu l’occasion d’avoir peur. Ses yeux gris balayèrent la ville qui se dessinait au loin, morne et délabrée, baignée dans un nuage de brume qui flottait au ras du sol. Un nouveau corbeau croassa et cette fois, la nécrophobe sursauta.

- Tu crois que Jade a atterrit dans le coin aussi ? demanda-t-elle. Tu pourrais la contacter par télépathie pour savoir où elle se trouve ?

Ce serait tellement beau que la bonne jumelle soit réellement dans les parages, saine et sauve, et qu’elles se retrouvent déjà toutes les trois. Elles n’auraient alors plus qu’à rentrer, main dans la main, après lui avoir passé un savon pour avoir fait à ses amies et ses parents une peur pareille. Tout aurait pu être si simple mais malheureusement… un mauvais pressentiment donnait des frissons à l’irlandaise, qui lâcha finalement d’un air tendu :

- Ça n’a pas l’air terrible comme ville… tu es déjà venu ici ?
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Jade Martins

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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeMer 6 Juil - 18:29

La proposition de Melena de lui offrir autre chose qu'une couverture pour masquer ses miches tira un étrange sourire à Elie. C'était gentil, tellement gentil que ça avait l'air louche. Dans tous les cas la mauvaise jumelle avait de quoi troquer son accoutrement de clocharde contre quelque chose de plus respectable, même si ce quelque chose avait été ôte du corps encore chaud d'un cadavre. Même si les vêtements de Lily étaient du genre « osés », ils étaient les bienvenus. D'un signe de la main elle repoussa donc la proposition avant de tirer d'un de ses sacs plastiques une jean moulant taille basse et un débardeur au décolleté tout bonnement abyssal – rose par dessus le marché – avant de se mettre en tête de les enfiler par dessus son string sextusien.

- Merci beaucoup, mais j'ai des fringues en rab. Il faisait tellement froid là-bas que j'y pensais même plus.

Une fois plus au chaud elle plia la couverture qui lui avait jusqu'alors servi de jupe mais garda la seconde en guise de manteau. Elle rendit alors à la nécrophobe celle acquise en commun avec Jade pour qu'elle réintègre le sac à dos que sa comparse se trimbalait. Un sac tiens... elle ne dirait pas non. A force de se balader avec ses sacs de courses elle ressemblait à une pub ambulante pour la supérette Elipsienne qui l'avait fourni en vivres au départ de son aventure. Un nouveau coup d'oeil sur le logo de bonhomme souriant surplombant le slogan « Léclair, pour une vie moins chère ! » lui tira un soupir. Elle finit toutefois par reporter son attention sur Melena qui semblait nourrir des espoirs définitivement peu crédibles.

Jade dans le coin ? Pourquoi ça ? Avec les caprices de ce monde même tombée dans le même trou elle s'était peut-être retrouvée dans le désert ou aux fins fonds des monts olympiens. Par acquis de conscience, mais aussi parce qu'elle s'inquiétait pour son autre moitié, Elie ferma les yeux pour se concentrer. Avec la distance la clarté de la communication laissait à désirer mais l'essentiel fut transmit. Retour au égouts d'Elipse, comme au bon vieux temps. Et en bonne compagnie ! Le mot capitaine avait bel et bien été prononcé vu que son double faisait route aux côtés de ce cher Georges Mikles, salopard de métier. La mauvaise jumelle pesta et mit quelques secondes à enregistrer la nouvelle question qu'on lui posait. Faut dire si on lui laissait pas le temps de répondre...

- Chuuuut ! J'arrive pas à me concentrer ! Siffla-t-elle entre ses dents avant de reprendre, Jade est à Elipse avec notre capitaine esclavagiste favori. Cet enfoiré serait capable de la revendre s'il en avait l'occasion... qu'est-ce qu'il lui a pris de l'aider ?

Elle grommela encore quelques instants avant de couper toute communication télépathique. Jade lui disait regretter un peu son geste, mais qu'elle n'avait pas pu le laisser dans un état si déplorable. Pour l'avoir vu aux infos Elie n'avait aucun problème à imaginer l'apparence actuelle de leur ancien bourreau, mais ce n'était pas pour elle une raison suffisante. Si les rôles avaient été inversés elle lui aurait craché au visage avant d'écraser son crâne sur les pavés. Ça lui aurait fait les pieds.

Maintenant que son double s'était tu elle pouvait de nouveau se concentrer sur leur situation actuelle. Même si leur objectif restait de trouver la bonne jumelle pour la ramener, il leur faudrait déjà partir d'ici en vie et son petit doigt lui disait que c'était pas gagné. Le mauvais pressentiment de Melena était fondé et elle ne manqua pas de le lui dire avec une absence de tact non calculée.

- C'est pas terrible. J'y suis venue pour un boulot, mais normalement on entre pas comme ça ici. C'est une prison, et les gardiens ne sont rien d'autre qu'une horde de zombies amateurs de viande fraiche. Nous.

La maladie de sa comparse lui était pour l'heure sortie de l'esprit. Tout ce qu'elle avait en tête était que l'église au loin venait de sonner 17h, et qu'il leur faudrait donc trouver un abri dans l'heure qui suivrait. Retourner voir son ancienne patronne était une option, mais pour lui dire quoi ? « Hey vous vous souvenez de moi ? J'ai besoin d'un toit ! » ? On leur claquerait juste la porte au nez...

- Les morts-vivants sont de sortie à partir de 18h... va falloir se trouver un endroit où crécher sous peu ou alors ce soir sera notre dernier soir. Et y'a des moyens plus agréables de mourir que sous les molaires d'un cadavre pourrissant.

Un peu tard l'information finit par remonter des tréfonds de sa mémoire, peut-être à cause du teint de plus en plus pâle de la nécrophobe. Dans une tentative maladroite pour se rattraper elle ajouta :

- Enfin... ça arrivera pas hein. Y'a pleins de baraques abandonnées, t'inquiètes pas.
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeMer 6 Juil - 19:19

Elie n’avait pas accepté ses vêtements et arborait désormais un accoutrement outrageusement provoquant. Son délicieux décolleté plongeant faisait de l’œil à l’irlandaise qui se souvint en un éclair de leur nuit d’une volupté douce et cruelle. Elle détourna le regard, fuyant les appels charnels involontaires de la mauvaise jumelle qui lui intimait de se taire pour entendre ce que lui racontait son double. Le cœur de Melena battait étrangement fort, si fort sous sa combinaison moulante qu’elle avait peur que sa complice ne voit tressauter ses fermetures décoratives.

Jade serait à Elipse ? Avec le capitaine du Slavedog Millionnaire ? Un sourire amer et contrarié étira les lèvres pâles de la nécrophobe. Si le monde était petit, Dreamland semblait l’être encore plus et rien… rien ne jouait encore en leur faveur. Quelle garantie avaient-elles qu’il ne la revendrait pas à la première occasion ? Totalement aucune ; ce qui signifiait que leur duo allait devoir mettre la main sur leur amie avant que Mikles n’ait pu lui faire quoique ce soit.

Finalement, Elie répondit à la question de l’irlandaise… qui devint subitement blafarde. Une prison ? Gardée par des hordes de zombies ? Ses yeux s’écarquillèrent à se jeter hors de leurs orbites, ses mains tremblantes montèrent difficilement jusqu’à ses lèvres chancelantes, prêtes à étouffer un cri de terreur. Subitement, une cloche sonna cinq coups, signe qu’il était déjà 17h. Nerveusement, la nécrophobe jetait des regards dans tous les coins, craignant de ne voir arriver vers elle un mort-vivant prêt à la dévorer, mais elle ne rencontra finalement que sa comparse qui poursuivait sans se soucier de l’impression qu’elle produisait.

Cette dernière ne réalisa que trop tard, l’information avait pénétré le cerveau gelé par la peur de Melena : elles avaient 1h pour se trouver une planque digne de ce nom, sans quoi elles étaient toutes les deux bonnes pour mourir dans des circonstances si atroces qu’elle évitait de les imaginer. Le teint de la jeune fille était si pâle qu’il pourrait avoir l’air vert, faisant ressortir étrangement ses cernes de fatigue. Ses vaisseaux sanguins traçaient des sillons bleus sous sa chair ivoirine et le sang battait furieusement à ses tempes. Ses jambes flageolaient tellement qu’elle ne les sentait presque plus, mais l’irlandaise se força à faire un pas sur les galets avant d’annoncer d’une voix blanche :

- Il faut qu’on trouve un abri alors… vite, acheva-t-elle sur un ton presque suppliant.

Le silence qui les accompagna jusqu’à la ville de Freedoom était lourd et désagréable. Comme si la grisaille froide de l’ile s’immisçait dans la tête de la nécrophobe, elle se sentait vidée d’énergie, emprisonnée par sa terreur, démunie de sa rage d’avancer. A cette heure-ci, les rues étaient déjà désertes pour la plupart. Certains hommes étaient toujours sur leur perron, solidifiant une dernière fois leurs barricades avant l’assaut macabre, jetant régulièrement des regards nerveux à leur montre. La brume qui flottait s’élevait en volutes paresseux avant de se disperser comme fendue par le vent. De temps en temps, Melena jurerait voir des mâchoires de mort-vivant se dessiner dans les nuages blancs, mais c’était certainement son imagination paniquée qui lui jouait des tours.

Pourquoi avaient-elles atterries ici ? Elle ne voulait pas mourir, elle faisait tout pour se battre, mais sa veuve noire la poursuivait partout et tout le temps. Chaque fois qu’elle survivait à une épreuve, une autre s’imposait plus dangereuse et plus horrible. Le décor désolant qu’offrait la ville de Freedoom n’aidait pas à chasser ces sombres pensées. Au détour d’une ruelle entièrement ravagée, l’adolescente aperçut une vieille maison qui avait l’air abandonnée. Les fenêtres étaient toujours condamnées par d’épaisses planches de bois, mais la porte à demi arrachée battait au vent glacial qui soufflait en soulevant brume et poussière. A l’intérieur, des ténèbres épaisses s’offraient aux jeunes filles.

- Tu crois que… qu’on arriverait à réparer celle-là avant 18 h, demanda la nécrophobe dans un souffle. Mis à part la porte, c’est encore la plus correcte qu’on ait vu jusque là…

Ses yeux gris se tournèrent vers Elie. Sa terreur brillait toujours au fond de ses pupilles, mais l’espoir d’avoir trouvé un abri lui rendait un peu de sa contenance. Elle réalisa que sa complice portait toujours une foule de sacs plastiques et ôta le sien de ses épaules pour lui tendre avec une grimace qui se voulait être un sourire gêné :

- Tu peux mettre des trucs dans mon sac si tu veux…
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeDim 10 Juil - 15:18

Sa tentative de rassurer sa comparse avait été un échec cuisant. Elle ne renouvela pas l'essai, préférant se concentrer sur les choses urgentes à commencer par se dégoter un bicoque valable. La plupart de celles qui tenaient la route étaient occupées et pour cause : pour qu'une maison soit vide il avait fallut que son propriétaire meure au préalable, et ce à cause de l'attaque nocturne dans la majorité des cas. La rue qu'elles parcourraient était bordée de baraques délabrées aux fenêtres béantes qui donnait sur l'obscurité la plus totale, comme des orbites vides fixées sur elles. Si Elie avait pu connaître la peur elle en aurait frissonné, mais elle se contenta de les jauger avant de continuer sa route.

Les gens qu'ils croisaient leur prêtait à peine attention et les regards fuyant se reportaient bien vite sur leurs travaux de dernière minutes. L'atmosphère lourde et pesante se renforçait alors que le soleil amorçait sa descente vers l'horizon brumeux, ne présageant que trop les horreurs à venir. Les gens ici se battaient chaque jour, mais en réalité ils étaient déjà morts. On ne revenait jamais de Freedoom. Un vrai combat perdu d'avance qu'elles allaient devoir mener à leur tour.

Leurs pas finirent par les mener devant une maison vide dans un état un peu moins déplorable que ses consœurs. Seule la porte semblait ne pas avoir résisté et battait au vent dans un grincement lugubre. Les planches qui condamnaient les fenêtres avaient l'air solides. La mauvaise jumelle tira avec force sur l'une d'elle pour vérifier sa résistance et opina du chef, satisfaite. Ça tiendrait. Une question de la nécrophobe la tira de ses observations et El' s'offrit quelques secondes de réflexion avant de répondre.

- Qu'on y arrive ou pas n'est plus la question. On a pas le temps de trouver mieux, alors il faut qu'on y arrive c'est tout. Il nous reste plus que 35 minutes, acheva-t-elle en pointant du doigt l'horloge rouillée qui ornait la tour de la mairie non loin.

Quant à la question de confier ses affaires, cette simple idée lui hérissait le poil. Ici n'importe quoi pouvait séparer brutalement les gens. Mieux valait garder ses affaires sur soi. Et puis son côté parano ne pouvait l'empêcher d'imaginer que Melena cherchait à lui voler ses biens, ce qui était totalement inconcevable. N'était pas né celui qui réussirait à l'arnaquer comme ça.

- Non merci c'est bon, je m'achèterais un sac. On se perd trop facilement de vue dans le coin pour que je me sépare de mes affaires.

Son ton était un peu trop sec, mais dans son état sa camarade ne s'en formaliserait probablement pas. Elie sortit sa lampe de poche et pénétra dans la maison, le faisceau lumineux perçant les ténèbres profondes. Une épaisse couche de poussière semblait couvrir le mobilier vieillot en relatif bon état malgré le buffet renversé dans un coin. On pouvait encore y voir des traces de pas brouillons comme s'il y avait eu un combat. Les traces de sang séchés ne faisaient que confirmer cette hypothèse. Une marque plus épaisse coupait la pièce en deux et il ne fallut pas longtemps à l'adolescente pour comprendre qu'il s'agissait du cadavre de l'ancien propriétaire qu'on avait trainé dehors.

L'odeur de renfermé était prenante et l'air si chargé en poussière qu'elle fut prise d'une quinte de toux. Mais aérer étant le moindre de ses soucis elle pénétra plus avant dans leur « nouvelle demeure » à la recherche de quelque chose pouvant servir à réparer la porte. Les gens d'ici étaient organisés, c'était le moins que l'on puisse dire, une buanderie lui révéla donc le parfait nécessaire du petit bricoleur. Marteau, clous, tournevis, perceuse... il y avait tous pour les rendre heureuses.

On peut prendre les restes du buffet dans l'entrée pour solidifier la porte non ? Au pire on bougera les meubles pour bloquer l'entrée...

Elie attrapa un marteau et une poignée de clous puis retourna dans la pièce faisant face à l'entrée béante. Quelques coups de pieds dans le meuble éventré permirent de le disloquer complètement. Elles avaient les outils, le bois, ne restait plus qu'un peu d'huile de coude. La mauvaise jumelle posa ses outils et ses affaires et attrapa un lourd panneau de bois qu'elle plaqua en bas de la porte avant de faire signe à Melena d'approcher.

- Je vais la tenir pendant que tu la cloues.

Quelque chose attira alors son attention à l'extérieur, une sorte d'éclair de lumière qui lui fit plisser les yeux. Une fois la lumière évanouie elle laissa place à une fille à l'air totalement perdue. Son expérience personnelle ne mit pas longtemps à lui faire tirer les conclusions qui s'imposaient : elle ne comprenait pas ce qui se passait et était donc en danger imminent. D'un geste de la main, l'autre maintenant le panneau, elle héla l'inconnu sans consulter l'irlandaise.

- Reste pas plantée là ! Viens de mettre à l'abri ! Bientôt il sera trop tard et quand on aura bloqué la porte on pourra plus rien pour toi !
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeDim 10 Juil - 16:00

Isara avait pris rendez vous avec le docteur Thores à la demande de ces professeurs. Le 10 Juillet à 16h32. Elle eu le temps de suivre quelques cours avant l'heure prévue.
16h06. Isara se mit en route vers le cabinet. Elle ne voulait pas arriver en retard. Plus elle approchais, plus elle perdait le sourire. Elle anticipait toutes les questions et cela lui faisait mal au cœur... C'était vraiment pas le moment de l'aborder dans la rue...
La voila arrivé devant la porte su cabinet. Elle entra et se présenta à la secrétaire.

"Bonjour. Je suis Isara GUNTHER. J'ai rendez-vous avec le docteur Thores à 16h32."
"Nous vous attendions. C'est au fond du couloir, sur votre gauche."
"Merci"

Elle n’eut pas à chercher son chemin car le docteur – enfin, la doctoresse plus précisément – arriva à ce moment là.

"Bonjour Isara. Je suis le docteur Camélia Thores. Suis moi, c'est par là"

Elle suivit la femme jusqu'à son bureau.

"Installe toi je t'en pris"

Isara pris place sur un fauteuil faisant face à un large bureau en chêne massif.

"Au moins elle semble bien gagner sa vie la psy" pensa-t-elle.

Thores s'installa derrière son bureau, pris un calepin et commença le célèbre interrogatoire de tout les psychiatres. Isara raconta donc toute son histoire, avec quelques passages assez... mouvementé du fait des "je vois..." particulièrement irritant.

"Isara, connais-tu l'hypnose ?"
"Euh... J'en ai entendu parler comme tout le monde. Vous me prenez pour une idiote ou quoi ?"
"Non bien sur ! Calme toi. C'était pour introduire le fait que je vais te mettre sous hypnose"

Isara haussa les épaules. Après tout pourquoi pas...


Isara repris lentement connaissance. Des bâtiments en ruines, des routes poussiéreuses...

"Mais que.. ? Ou... ?"


Son esprit marchait à toute vitesse.

"Déjà il faut que je bouge !" se dit-elle

Péniblement, elle se leva. Au loin elle voyait une forme sombre se déplaçant. Et une tache rose ???

"C'est quoi ce truc encore ?"

Elle se dirigea vers ce point de couleur. Après quelques minutes de marche, elle comprit. Une personne ! Elle se mit à courir. Son cœur lui faisait mal. Elle avait peur. Ou était-elle ? Elle ne le savais pas. Elle continua cependant sa course. Isara redoubla d'effort en les voyant rentrer dans une maison. Elle puisa dans ses dernières réserves d'énergie déjà fort diminué. Mais elle n'en pouvait plus... Elle ne sentait plus ces jambes. Et elle était si proche... Elle aperçu la jeune femme au débardeur rose lui faire signe de venir à travers l'encadrement de la porte. Elle sauta plutôt qu'elle ne rentra dans la battisse.

"Merci... Merci infiniment..." dit-elle dans un souffle

Isara se donna quelques temps pour souffler pendant que les deux jeunes femmes barricadaient la porte.

"Je... Je m'appelle Isara... Et... Ou suis-je ?"


Dernière édition par Isara Gunther le Lun 11 Juil - 13:23, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeDim 10 Juil - 22:28

Elie refusa sa proposition. L’adolescente haussa les épaules et entreprit de fouiller dans son sac pour dénicher sa lampe torche. A son contact, un flash lui remémora la traversée de la forêt de Sextus en compagnie de Jade. Sans cette lampe, elles seraient sûrement déjà mortes depuis longtemps. Cette pensée l’encouragea à prendre sur elle et fébrilement, elle alluma sa torche pour suivre sa complice. D’épais volutes de poussière tournoyaient sous le faisceau pâle, transportant une odeur âcre de renfermé et de vieille chair. La découverte des trainées de sang fit sursauter l’irlandaise, mais elle déglutit en couvrant son nez et sa bouche en laissant s’échapper un imperceptible gémissement de peur. Allait-elle mourir également ? Dévorée par des créatures d’outre-tombe ? Cette idée était plus qu’horrible, elle était insoutenable.

Elie l’abandonna un instant, la laissant seule avec le silence de mort et le rayon maigre de sa lampe qui éclairait une vieille baraque sordide. Vivre ici tiendrait certainement de l’exploit, surtout si elles étaient chaque nuit assaillie par les zombies ; mais aussi longtemps qu’elles seraient prisonnières dans cette ville, il n’y avait pas d’autres solution. La nécrophobe inspecta rapidement la table couverte d’une couche de poussière grise et après une grimace de dégoût, y posa ses sacs afin de libérer ses épaules. Elle fut surprise par une quinte de toux qui la cloua sur place une bonne minute et prit fin exactement lorsque la mauvaise jumelle reparaissait pour massacrer le buffet à coups de pied.

Ébahie, la jeune fille regardait faire sa comparse jusqu’à ce qu’elle lui dise ce qu’elle avait prévu de faire. Sans un mot, avec un simple sourire blême et sans joie qui trahissait son anxiété, Melena s’empara des clous et du marteau afin de se mettre à l’œuvre. Plus petite, il lui était déjà arrivé de faire un peu de bricolage avec sa mère ; mais ça n’avait jamais été des manœuvres d’importances, et encore moins desquelles dépendraient sa survie. Elle prit une profonde inspiration, offrant involontairement à ses poumons une bouffée d’air froid et vicié, puis arma son premier coup au moment où une lueur attira l’attention des deux brunettes.

Une inconnue apparut de nulle part. Elie l’invita à se mettre à l’abri, supposant son état de voyageuse, mais l’irlandaise ne s’en préoccupait aucunement. Dans son esprit habité par la terreur, la proximité de l’heure punitive écartait toute autre soucis que le fait qu’il fallait consolider leur entrée. A peine Isara eut-elle sauté à l’intérieur de leur refuge que Melena reporta son regard gris sur sa planche, sans même l’avoir détailler. Un premier coup sur le clou qu’elle tenait fit vibrer tout son bras, un second l’enfonça convenablement, puis elle lâchait la tige de métal pour la cogner jusqu’à ce que seule sa tête ne soit visible.

La nouvelle choisit ce moment pour se présenter. La nécrophobe tourna vers elle son visage blafard et ses pupilles où brillait sa peur. Elle ouvrit la bouche et laissa un temps de latence avant de parler, essayant de ne pas paraitre trop froide :

- Pour l’instant, tu es à un endroit où tu aurais souhaité ne jamais être. Dans moins de trente minutes, des zombies vont débarquer et… essayer de nous dévorer.

A ces mots, un frisson glacé ébranla son corps tout entier. Sans rien laisser plus paraître, elle poursuivit en reportant son attention sur sa besogne :

- Si tu veux bien, on va d’abord barricader la porte. On discutera une fois qu’on sera certaines de ne pas mourir.

Melena voulut lui sourire, mais son visage ivoirin se tordit en une grimace approximative. Elle allait nerveusement fixer un second clou lorsqu’un ululement attira son attention. Levant ses yeux gris vers le ciel froid, elle distingua la silhouette d’un hibou qui portait un paquet de journaux. Il s’introduisit furtivement par la porte ouverte, largua son tas de journaux sur le sol – et pas sur la tête de l’irlandaise cette fois – puis s’éclipsa aussi rapidement qu’il était arrivé. La brunette avait oublié son abonnement auquel elle avait souscrit à sa dernière visite. Elle fixa un instant le nuage de poussière soulevé par le colis, songeant que ce dernier devait contenir des informations sur ce qui s’était passé à Dreamland pour que tant d’évènements étranges se passent, puis revint à sa planche.

- Je regarderai plus tard, grommela-t-elle.
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeLun 11 Juil - 20:06

Tel un phare dans le brouillard, le t-shirt rose avait autant guidé Isara vers leur duo que la voix de la mauvaise jumelle. L'inconnue bondit par dessus les planches à moitié clouées dans une vraie performance athlétique et la première chose qu'elle fit une fois son souffle retrouvé fut de les accabler de questions. L'hypothèse de la nouvelle voyageuse se confirmait mais dans la situation actuelle ça ne pouvait que les ralentir dans leurs travaux. Alors qu'Elie prenait la décision de ne pas répondre, Melena mit les choses au clair avant de se remettre à clouer comme une forcenée. Un hibou choisit ce moment pour suivre l'exemple de leur nouvelle comparse mais l'adolescente n'y fit même pas attention. Il était déjà 17h45.

Une fois la première planche clouée s'ensuivit une seconde, puis une troisième et ce jusqu'à ce qu'un mur de bois soit formé entre l'extérieur et elles. Malgré l'humidité et le froid ambiant Elie était en sueur et ses vêtements collaient désormais à sa peau en lui donnant une allure d'autant plus sulfureuse. Sans s'en soucier elle se laissa tomber en tailleur sur le sol et abandonna ses outils dans la poussière. Levant enfin ses yeux azur vers Isara elle la détailla sans gène avant de prendre la parole :

- Je m'appelle Elie. Elie Martins. Et elle c'est Melena... hum... en fait je connais même pas ton nom complet, remarqua-t-elle à l'adresse de l'irlandaise.

Elle glissa son pied dans l'anse d'un de ses sacs plastiques et l'attira à elle, ajoutant un nouveau tracé dans l'épaisse couche de poussière. L'adolescente le prit ensuite sur ses genoux pour fouiller négligemment dedans et en sortir une barre de céréale qu'elle ouvrit et engloutit en trois bouchées. Malgré la foule d'autres présentes dans son sac elle n'en proposa pas aux autres. On ne savait pas de quoi demain serait fait, les provisions étaient donc sacrées.

Un coup d’œil à sa montre lui appris qu'il ne restait qu'une poignée de secondes et comme pour le confirmer l'horloge de l'église sonna 6 coups. Six sons de cloches lents et lugubre qui sonnait le glas pour les inconscients encore dehors et les malchanceux dont les barricades cèderaient. Une nouvelle visite dans ses affaires lui permit de mettre la main sur quelques unes de ses armes. Alors que son flingue se retrouvait glissé dans son jean, son couteau de cuisine trouvait une place de l'autre côté de sa taille. Sa main empoignait fermement sa batte en bois qu'elle posa avec désinvolture sur son épaule découverte.

Un grognement guttural s'éleva non loin et comme une signal de départ des centaines d'autres le suivirent. Ces cris hérissèrent les poils sur les bras de la mauvaise jumelle mais elle ne broncha pas. Elle était prête. Elle les attendait de pied ferme.

- Ça devrait tenir, mais si jamais ça ne tient pas on ne panique pas ok ? On a de quoi en tuer quelques uns. Melena si tu sens que tu paniques va à l'étage... je veux pas me retrouver à protéger un cadavre.

Si la phrase pouvait être prise comme une critique son ton disait le contraire. On sentait juste une pointe d'inquiétude, comme celle qu'elle avait pu ressentir pour Lily vers la fin de sa courte vie, ou pour Maxim avant leur brusque séparation. Qu'elle le veuille ou non elle s'attachait aux gens de passage, et la nécrophobe disparaitrait probablement comme les autres. Pourquoi est-ce que ça se serait passé différemment ?

Mais ce n'était pas le moment de disséquer ses sentiments comme une grenouille en corps de biologie. Le visage blême et perdu d'Isara lui rappelait le sien lors de son arrivée à Dreamland. La laisser plus longtemps dans le noir aurait été criminel, gratuitement cruel. D'un geste de la main elle fit signe à la brunette de s'approcher pour s'asseoir à côté d'elle. Une fois qu'on lui rejoint elle s'humecta les lèvres et reprit à voix basse pour ne pas attirer les zombies qui se rapprochaient de leur zone inexorablement :

- Pour répondre à ta question de toute à l'heure... ici c'est Dreamland. Une sorte de monde parallèle qu'on peut rejoindre par l'hypnose, le coma, les transes... ce genre de choses. Il est composé des rêves des gens du monde réel, et cette ville où l'on se trouve doit regrouper tous les putains de rêves de zombies possibles et imaginables. A partir de 18 h ils attaquent et bouffent tous ceux qu'ils peuvent, mais certains diraient que c'est pas une grande perte parce que tous les gens ici, ou presque, sont des condamnés à mort. Une fois de l'autre côté du sentier ils vont renforcer l'armée d'en face. Le grand cycle de la vie tu vois ?

Un ricanement amer s'échappa de ses lèvres.

- Que dis le journal ? Demanda-t-elle à Melena.
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeMar 12 Juil - 5:30

Isara réfléchissait à ce que lui avait dit la jeune femme en débardeur tout en gardant un œil sur l'échancrure de ces seins et un autre sur la porte de fortune. Des Zombies... Dreamland... La séance d'hypnose chez le Docteur Thores... Pour l'instant son esprit suivait. Mais en ce qui concernait sa logique, il y avait un hic qu'elle ne parvenait pas à ôter. Elle ne pouvait remettre en doute les dires de sa sauveuse. Néanmoins...
Soudain un cri gutturale s'éleva juste de derrière la porte. Un cri inhumain. Un cri de zombie ! Sa respiration commença à devenir haletante. Un grattement à la porte... Un cri commença à monter dans sa gorge. Son cœur s'emballa. Puis... plus rien...

"Des Zombies. Caractéristique : peu de force physique. Prime sur leur nombre pour submerger leur pitance et l’empêcher de se défendre."

Isara ne ressentait plus rien mais elle savait ce qu'il fallait faire. Elle chercha autour d'elle un morceau de métal suffisamment résistant et pointu pour lui servir d'arme de défense. Elle avisa un morceau de tuyauterie rouillé par terre. Cela devrait faire l'affaire jusqu'à ce qu'elle trouve autre chose. Les êtres répugnant frappaient de plus en plus fort. De la poussière tombait du plafond sous l'effet des chocs répétés des putrides infectes.

"Si j'ai bien compris il y a d'autres personnes vivante ici. Donc quelqu'un à dû habiter ici. Ou est la cuisine ? Un couteau, une poêle pourrait être utile si nous avons besoin de nous défendre."


Isara n'attendit même pas la réponse et se dirigea de salle en salle aussi silencieusement que possible. Elle finit par trouver la cuisine... Vide. Le pillage avait déjà été fait. Une idée lui vint. Les tuyauterie d'eau sous l'évier. Ils étaient en acier inoxydable. Avec un peu de chance, elle pourra en prendre un morceau. Elle jeta un œil. Choux blanc... Vraiment tout avais été pillé... Elle regardé son morceau de métal et lâcha un soupir. Isara revint dans la salle ou se trouvait les jeunes femmes avec un sourire contrit.

"Désolé si je vous ai paru un agressive. Je suis comme ça depuis quelques années. Nous avons un peu de temps devant nous alors... Si j'ai bien compris ce que tu m'as dit, Ellie c'est n'est-ce pas, tout ceux qui sont ici sont un peu... Enfin différent ? Parce que l'hypnose, les transe tout ça... C'est pour les personnes ayant un petit grain là-haut non ?"

Isara présumait déjà de la réponse. Mais il fallait qu'elle sache. Lors de sa crise, elle avait senti quelque chose de différent... Une sorte de puissance en elle mais aussi un froid intense... Jamais elle n'avait ressenti cela auparavant. Tout commençait à s'embrouillait dans sa tête. Elle s'assit à coté de Méléna, tout en regardant fixement Ellie, attendant une réponse de sa part.
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeMar 12 Juil - 12:56

Clouer les planches finissait par lui donner mal aux bras, mais pour rien au monde elle n’aurait cessé sa besogne. Lorsqu’elles eurent enfin terminé, l’adolescente s’autorisa un soupir, essuyant du dos de la main son front en sueur. Sa combinaison techyoïte la protégeait pourtant parfaitement du froid de la région, mais elle se sentait glacée jusqu’au cœur de ses os, fébrile et fragile. L’irlandaise remarqua à peine l’allure sulfureuse de sa complice et se rapprochait de la table pour y déposer le marteau qui avait servit à leur barricade. Elie fit les présentations et souleva le point qu’elle ne connaissait pas son nom de famille.

- Autumn, répondit-elle d’une voix absente. Melena Autumn.

Elle n’avait pas faim. Son estomac semblait jouer au snake à l’intérieur de son ventre, s’enroulant maladroitement sur lui-même en lui donna une nausée qui lui coupait l’appétit. Le glas de l’horloge résonna subitement dans la nuit naissante, lourd et sombre, tonnant l’assaut macabre avec une lenteur sadique. Appuyée à la table, la nécrophobe fermait les yeux, pâle comme un linge, cherchant à faire abstraction de l’extérieur ; mais le cri guttural qui parvint jusqu’à leur trio lui déchira les entrailles. La recommandation de la mauvaise jumelle transperça péniblement les rideaux de peur qui entourait son cerveau. Elle s’inquiétait de son sort ? Ce serait bien la première fois.

Pour toute réponse, Melena ouvrit son sac en bandoulière, tira son pieu métallique qu’elle sortir de son étui en cuir et saisit également son couteau de cuisine. Ces armes ne serviraient certainement à rien contre une armée de zombie, mais l’illusion de force qu’elles procuraient l’aiderait peut-être à ne pas se laisser submerger ? Alors qu’Elie se lançait dans un résumé de leur situation quelque peu déplorable, la jeune fille récupéra sa torche, et la pile de journal qu’elle posa sur la table poussiéreuse. Lire lui permettrait de s’occuper autrement qu’en paniquant. Un premier balayage de son faisceau révéla un mot personnalisé qui lui était destiné :

« Mademoiselle Autumn, il semblerait que vous ayez été longuement indisponible à la réception de notre journal. C’est pourquoi nous vous expédions en une fois tous les numéros de notre périodique que vous avez manqué.

Merci de votre confiance,
L’équipe du Dreamland Soir. »


Un sourire pâle étira les lèvres tremblantes de l’adolescente. Effectivement qu’elle était indisponible : elle était retournée dans le monde réel. Elle écarta la note et utilisa son couteau pour rompre le fil qui retenait scellés le paquet de journaux. Le premier gros titre lui fit l’effet d’un étrange coup de fouet : « PHENOMENE ETRANGE : LA DISPARITION DES VOYAGEURS ». L’irlandaise balaya rapidement l’article et apprit qu’il relatait une journée où, subitement, un nombre incalculable de personnes avaient disparu au même moment dans tout Dreamland. Le seul rapprochement ayant été fait par les enquêteurs étaient qu’il s’agissait, en tout cas pour les individus identifiés, de voyageurs.

Melena fronça les sourcils, oublia un instant les bruits du dehors et des zombies qui se rapprochaient. A la vue des gros titres des numéros suivants, les catastrophes naturelles semblaient s’être enchainées depuis leur départ : séisme dans les plaines Félicité qui font dérailler un train, invasion d’insectes nuisibles à Elipse, extension des marais dans la région d’Entrerive, pluie diluvienne qui remontent jusqu’aux Monts Arides… Enfin, la jeune fille découvrit l’interview d’un chercheur qui rapprochait ces dérèglements inexpliqués du monde des rêves à la brusque disparition des voyageurs.

Elie l’avait interrogé, mais elle mit un certain temps à répondre. Sa voix tremblait visiblement, mais elle était encore compréhensible.

- Ça confirme ce qu’on pensait. Tous les gens… comme nous, ont disparu brusquement au même moment. Depuis ça, y’a des catastrophes naturelles et des dérèglements un peu partout… un type prétend que tout ça est peut-être lié. Mais…

L’adolescente fut interrompue par un coup frappé à la porte. Elle sursauta si haut que le journal qu’elle tenait lui échappa des mains et sa lampe torche tomba pour rouler dans la poussière, trimbalant son faisceau dans la pièce en faisant danser des ombres effrayantes. Il devait y avoir deux zombies qui grattaient à la porte, poussant des grognements et des gémissements monstrueux qui glaçaient le sang de la nécrophobe. Presque instinctivement, dans une parodie grossière du comportement de Jade, elle se recroquevilla sur le sol et attira ses genoux à sa poitrine. Son pieu et son couteau dans sa main lui paraissaient lourds d’inutilité. Isara semblait partie dans une suite de réflexions, fouillant frénétiquement la maison à la recherche d'une arme potentielle, mais aux yeux de Melena, tout s’effaçait hormis l’unique pensée qui rongeait peu à peu sa raison : je ne veux pas mourir.

Elle était prise de tremblements, blafarde, se balançant légèrement d’avant en arrière. Sa comparse lui avait certes dit de monter à l’étage si jamais elle avait trop peur, mais désormais, son corps refusait de lui obéir. Les jambes étaient bloquées, ses bras gelés par les sueurs froide ; et finalement, sa capacité morbide se déclencha et elle mourut pour une trentaine de secondes, ses yeux morts rivés sur le plancher poussiéreux.
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeJeu 14 Juil - 17:31

Quand elle vit Méléna s'écrouler, Isara se précipita sur elle. Elle était glacé.

"Elie... Méléna elle... Elle est morte" balbutia-t-elle.

Elie lui expliqua que non. C'était son pouvoir. Isara resta abasourdi. Mais en la voyant reprendre un peu de couleur au bout de trente seconde, elle respira mieux. Elle la porta et l'emmena à l'étage. Il n'y avait plus grand chose dans la pièce du haut. Une table renversée, des morceaux de bois un peu partout. Les fenêtres, comme au rez-de-chaussée, étaient barricadées. Elle déposa Méléna dans le coin le plus sombre et le plus éloigné de la porte.

"Reste ici. Je reviendrai régulièrement te voir pour ne pas te laisser seule. Je te remonterai en même temps ton sac et ta lampe torche."

Isara lui serra un bref instant les mains en signe d'exhortation. Elle lui sourit puis redescendit en bas. Elie était toujours face à la porte et lisait le journal laissé par sa comparse. Elle qui venait de débarquer dans ce monde, des tas de questions lui venait à l'esprit mais ce n'était pas encore le moment des réponses. Elle récupéra le sac à bandoulière et la lampe torche et remonta voir Méléna.

"Elie est en train de lire le journal. Apparemment les zombies sont partie de devant la porte. Tout vas bien. Tiens. Ton sac. La lampe est dedans. Je l'y ai remise. Si tu as besoin de quoique ce soit, n'hésite pas à me le demander."

Isara s'assit à coté de la jeune femme. Elle lui repris la main. Elle aimais bien le contact des gens. Ça l'apaisait. Elle voulait faire partager ça avec elle qui était complètement paralysé par la peur. Isara posa sa tête son épaule. Il fallait qu'elle se calme. Elle devait laisser passer sa peur.

"Calme toi. Tu n'as rien à craindre. Ils ne sont plus là. Parle moi un peu de toi. Comment t'es-tu retrouvé ici ?"

Isara essayait de la faire parler. Il fallait qu'elle fixe son attention sur autre chose. Elle espérais que cela marcherait...
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeJeu 14 Juil - 22:18

[HRP : attention Isara, tu ne peux pas savoir ce que les autres personnages vont faire. Donc tu ne peux pas dire ce que te réponds Elie, ni qu'elle lit le journal, sauf si tu me l'as demandé à l'avance sur facebook, msn ou par MP. Je laisse ce coup ci, mais pas la prochaine fois]

Et voilà, ça avait pas loupé. Quelques coups à la porte et notre irlandaise jouait les mortes aux bois dormants. Elie hésitait furieusement entre l'engueuler et l'emmener à l'étage pour qu'elle puisse y crever en boucle en paix, mais Isara lui coupa l'herbe sous le pied. Si la situation n'avait pas été si dramatique la mauvaise jumelle aurait probablement rit de l'air désemparé de leur nouveau compagnon.

- Oui et non. Elle va bientôt se réveiller c'est juste un de ses pouvoirs un peu gênants.

A peine eut-elle répondu que la brunette trainait déjà le corps inanimé de Melena dans l'escalier. Même si la nécrophobe n'était pas bien lourde l'effort était de taille et El' aurait mit sa main à couper que notre belle enformie se réveillerait avant d'avoir atteint l'étage. La peur la paralyserait peut-être toujours dans son coeur, mais Isara se serait épuisé les muscles pour rien. Ah ces nouveaux... si dynamiques et pleins d'entrain...

Elle secoua la tête de dépit et attrapa le journal qui trainait pour apprendre les détails du résumé que leur avait fait Mel' avant de sombrer dans une mort temporaire. Il y avait tant de journaux qu'elle ne savait où donner de la tête mais les gros titres relataient globalement la même chose : des catastrophes, des catastrophes et encore des catastrophes. Qu'on leur mettait sur le dos bien sûr. On allait pas bouleverser les bonnes vieilles habitudes après tout.

Sauf que... sauf que peut-être qu'ils avaient raison. Après tout les choses coïncidaient si parfaitement ! Ça ne pouvait pas être le fruit du hasard. Ne restaient dès lors que la triste vérité et le complot machiavélique, et il fallait bien avouer que la théorie du complot était très légèrement tirée par les cheveux.

Un nouveau coup frappé à la porte troubla sa lecture. Elie leva la tête juste à temps pour voir une main putréfiée traverser la cloison de bois et s'étala aussitôt sur le sol, aux aguets. Une pluie de jurons s'échappa de ses jolies lèvres alors qu'elle se saisissait à tâtons de sa batte de base ball pour la fracasser sur les phalanges déjà bien abimées du mort-vivant. Dans un grognement gutural il retira son membre blessé, laissant place à un autre de ses compagnons. Qu'ils viennent, elle les attendaient de pied ferme.

- Et ça papote et ça papote et pendant ce temps j'me tape tout le boulot ! Ramène tes ovaires ici tout de suite Isara, ou alors on finira vraiment mortes toutes les trois !

Appeler Melena n'aurait servit à rien d'autre qu'à observer un cadavre bien frais dans la poussière, mais une paire de mains supplémentaires n'auraient vraiment pas été de refus. Détournant son attention de l'escalier la mauvaise jumelle refit face aux zombies qui tentaient de pénétrer leur refuge nocturne. Un coup de batte puis un autre, quelques coups de couteau, parfois de poings bien placé... les monstres semblaient infatigables.

- La nuit va être longue...
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeVen 15 Juil - 2:01

L’emprisonnement de son corps cadavérique était le plus insupportable des supplices. Alors que les zombies grattaient toujours à la porte, son esprit hurlait dans son encéphale bien vivant clôt dans sa carcasse de charogne. Dans tout cela, la panique d’Isara était un moindre mal, mais l’adolescente remercia intérieurement Elie de l’avoir rapidement briefer sur le phénomène.

En réalisant qu’elle recouvrait l’usage de son corps, Melena voulut se lever, mais leur nouvelle acolyte insista pour la trainer jusqu’à l’étage, parfois assez maladroitement. Encore pétrifiée par sa terreur, la brunette ne dit rien, mais une fois installée dans un coin sombre, ses yeux gris s’attardèrent sur l’expression de l’inconnue. Certes, elle cherchait à lui rendre service… mais peut-être de façon légèrement trop zélée si on prenait en compte qu’elles ne se connaissaient que depuis une quarantaine de minutes. Lorsqu’elle lui lâcha les mains, l’irlandaise les garda un instant suspendues en l’air, comme si elles avaient été souillées par un liquide visqueux. Malgré l’exception qu’était devenue Jade avec le temps, la nécrophobe ne supportait toujours pas vraiment les contacts physiques avec autrui, notamment quand ils s’avéraient être une étrange jeune fille souffrante d’une toute aussi étrange maladie mentale.

Une fois seule, le silence l’envahit, et elle lâcha un soupir de répit. Les zombies semblaient s’être éloignés, et même si leurs cris gutturaux étaient toujours audibles, résonnant dans tout Freedoom comme des cantiques horrifiques, leur proximité amoindrie permettait à l’adolescente de souffler. Elle passa une main dans ses cheveux poussiéreux, ses membres encore engourdis par la terreur, puis se massa les tempes en pestant contre elle-même. Sa phobie était réellement ridicule. Il n’y avait pas de meilleur moyen de mourir que de jouer les mortes, pourtant, c’était si irrésistible…

Isara revint, portant ses affaires qu’elle lui tendit en lui expliquant la situation. La propriétaire attrapa ses biens en murmurant un merci et commença à en vérifier le contenu, des fois que la nouvelle ait essayé de la voler – on est jamais trop prudente à Dreamland. La troublée bipolaire s’assit à coté d’elle dans la poussière sale et lui prit encore une fois la main en l’incitant à se confier. Avant de tenter un médiocre réconfort, elle posa sa tête sur son épaule. Ce simple geste lui évoqua brusquement Jade, et la distance qui les séparait lui fit l’effet d’une pointe dans le cœur. Elles étaient toutes dans le pays des rêves, mais un océan et des zombies les empêchaient de se retrouver. Bien que ce sentiment soit difficile à expliquer pour Melena, son amie lui manquait horriblement.

L’irlandaise se dégagea brusquement, trop peut-être, et se remit sur ses pieds en reprenant son sac sur ses épaules. Elle secoua ses cheveux, prit sa torche et la pointa vers le visage d’Isara avant de l’allumer. Le faisceau devait certainement l’aveugler, mais elle n’en tint pas compte. Tout en la toisant de son regard pâle, elle rétorqua :

- Arrête. On dirait que tu me prends pour une gamine à qui tu peux faire oublier les monstres qu’elle croit voir sous son lit, et j’ai passé l’âge.

La jeune fille éteignit sa torche puis murmura :

- Merci quand même, ça partait d’une bonne intention.

Elle aurait voulu faire l’effort de lui sourire, mais ses lèvres refusèrent de se plier à sa volonté. La mauvaise jumelle lui épargna la peine de s’efforcer très longtemps car un bruit retentit dans toute la maison et presque aussitôt, celle-ci appelait Isara à l’aide. La peur explosa dans le cœur de Melena et son corps menaça de se bloquer à nouveau. Une idée survint juste à temps pour ne pas qu’elle ne soit submergée : et si elle parvenait à contrôler les zombies au même titre que les cadavres ? Si seulement elle y arrivait, alors elle saurait les retenir.

Motivée, dopée par sa détermination qui contenait son tsunami de terreur, la nécrophobe descendit l’escalier quatre à quatre et retrouva une Elie qui luttait contre plusieurs mains décharnées qui avaient déjà endommagé leur barricade. Un frisson de sueur froide ébranla l’adolescente, mais elle ne se laissait pas découragée. Fixant l’endroit où elle devinait le groupe de putrides qui s’attaquait à leur baraquement, elle se concentrait de toutes ses forces, comme elle l’avait déjà fait dans l’arène de Sextus. Cependant, il ne se passait rien. Rien du tout, et les membres déchiquetés continuaient de chercher à forcer le passage.

- Ça ne marche pas..., murmura-t-elle d'une voix éteinte. Il faut... déplacer les meubles...
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeSam 16 Juil - 8:25

Évidemment, Méléna ne se confia pas à Isara. Bien au contraire, elle se dégagea brusquement avant de lui envoyer le faisceau lumineux de sa lampe torche dans la figure. Un moment d'éblouissement dans ce monde de ténèbres. Pas désagréable en fait. L'appel lancé par Elie se mélangea au remerciement contrit de la jeune femme thanatophobe. Isara la laissa descendre en première. Elle était nouvelle. C'est cela qui devait changer.

"C'est pas comme ça que je vais réussir à m'attirer leur amitié et à survivre dans ce monde..."

Elle se releva rapidement et descendit les escaliers. Les membres supérieurs nécrosés se balançait à travers les planches de bois. Elle récupéra la barre de métal qu'elle avait laissé sur le sol et commença à frapper de toutes ces forces les bras des putrides. C'est à ce moment là qu'elle perçut le faible message de la comparse d’Elie. Les meubles...

"Elie, je vais essayer de barricader un peu plus la porte avec les étagères qu'il y a dans la cuisine."

Isara laissa sa barre de fer par terre et courut vers la pièce qu'elle avait visité précédemment. Elle tira de toutes ces forces sur les étagères qui étaient fixées au mur. Elles s'arrachèrent finalement et la jeune femme retourna en courant sur le front.

"Attention !!!"

Elle plaqua de toutes ces forces le meuble contre la barricade, écrasant sans vergogne les membres des zombies qui trainaient là. Mais d'autres points venaient s'écraser sur ce nouveau morceau de bois qui bloquait l'entrée aux hordes morbides. Isara faillit perdre l'équilibre. Elle appuya comme une folle contre la cloison de bois afin d’empecher toutes agression extérieur. Mais Isara commençait à fatiguer. Elle cria à l'intention des filles :

"DES CLOUS ET UN MARTEAU VITE !!!!"
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeSam 16 Juil - 13:59

Alors qu'elle se battait comme une forcenée la voix de Melena lui parvenait depuis l'étage, aussi froide que l'air ambiant. Visiblement la première approche entre ses deux compagnons de galère ne se passait pas très bien ce qui tira un ricanement moqueur à la mauvaise jumelle. Des pas ne tardèrent pas à se faire entendre dans son dos en provenance de l'escalier et contre toutes attentes c'est la nécrophobe qui pointa son nez. Qu'est-ce qu'elle ne comprenait pas au juste dans la phrase « si tu sens que tu paniques va à l'étage » ?

Elie montra son agacement par un grognement et un secouage de tête intensif. Voir la brunette plisser les yeux en fixant les cadavres avec inquiétude était on ne peut plus agaçant et son expression déçue n'était pas pour aider. Qu'est-ce qui ne marchait pas ? Si au moins elle expliquait ce qu'elle voulait faire ! Déplacer les meubles par contre, ça elle savait ce que c'était. Et c'était facile par dessus le marché. Un peu d'huile de coude, un poil de transpiration et le tour serait joué. Isara qui avait déboulé à peu près à ce stade des réflexions d'Elie se mit à frapper comme une folle furieuse sur tout les bouts de non-vivants qui osaient s'introduire dans leur « demeure ». Le spectacle était si fascinant que l'adolescente s'arrêta quelques secondes pour observer, éberluée.

- Et bah c'est tout ou rien hein... souffla-t-elle un brin amusé.

Toujours immobile la batte à la main elle regarda filer la brune à couette dans une autre pièce pour revenir les bras chargés d'étagères en bois. Son enthousiasme semblait démesuré tout comme sa capacité à exploser les tympans à l'aide de cris stridents. La psychotique avait l'habitude d'être celle qui gueulait et donnait des ordres et pour l'heure en être la témoin la poussait dans un état ambigu qui oscillait entre l'amusement et l'agacement. Surtout qu'elles n'étaient pas à une seconde près et son incapacité à avoir peur pour elle-même lui donnait un sang froid déconcertant face aux réactions de ses camarades.

Au lieu de paniquer en fonçant vers le matériel demandé, elle se contenta donc de porter les mains dans son dos et de se fendre d'un grand sourire. Elle se pencha ensuite comme pour faire une confidence à Isara avant de chantonner d'une manière bien connu des tous les gamins du monde :

- C'est quoi le mot magiiiiique ?

Aux vues des réactions engendrées ses « amies » manquaient franchement d'humour, elle haussa donc les épaules avant d'aller se saisir d'un marteau et d'une poignée de clous qu'elle enfonça vigoureusement dans le bois de la cloison. Entre de coups elle lâcha à l'adresse de la bipolaire :

- Si tu t'excites comme ça ton cœur lâchera avant le matin tu sais ? Je sais pas... souffle, fais comme Melena et plisse les yeux très fort... ça l'a occupé au moins une minute et c'est toujours ça de pris.

C'est sur cette pique adressé à la nécrophobe qu'elle lâcha ses outils pour se rapprocher de l'amoire massive qui occupait l'angle droit de la pièce. Elle avait l'air solide et en bon état, on se demandait même pourquoi elle avait été laissé derrière mais elle en comprit vite la raison : elle était si lourde qu'il était impossible de la bouger d'un pouce. Elle s'acharna dessus quelques instants avant de s'arrêter pour souffler. Elie essuya son front dégoulinant de sueur à l'air de son avant bras, l'air contrariée. Ce meuble aurait pourtant fait un rempart de qualité contre les intrusions morbides... si seulement elle avait eu plus de force !

Alors que cette pensée lui traversa l'esprit elle s'essaya une nouvelle fois à déplacé le meuble et à sa grande surprise, elle put le soulever sans presque aucun effort. Ses muscles tendus saillaient, gonflés d'un afflux sanguin anormal. On aurait dit que ses forces lupines s'étaient invitées soudain en elle, et ne sachant pas combien de temps cela allait durer elle se dépêcha de positionner le meuble devant l'une des fenêtres dont la barricade menaçait de lâcher. Se tournant ensuite vers les deux donzelles qui lui tenaient compagnie elle lâcha avec un sourire plein d'autosuffisance :

- Classe non ? Avouez que vous êtes jalouses...
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeSam 16 Juil - 14:35

A la suite de Melena, Isara avait déboulé pour matraquer copieusement les bras des zombies qui s’invitaient dans leur baraque. Les membres se brisaient parfois, craquaient dans d’horribles bruits d’os fendu, mais les assauts ne cessaient pas. La troublée émotionnel courut alors chercher des étagères dont elle exprima la volonté de les clouer par des ordres criés à la ronde. L’irlandaise avait si peur que pour l’instant, elle restait tétanisée sur place, fixant la scène de ses yeux écarquillés, comme si le moindre mouvement aurait causé sa mort ou déclenché son pouvoir.

Étrangement calme, Elie taquina l’ainée de leur trio avec une enfantine leçon de politesse. Peut-être que dans une autre situation, la nécrophobe aurait rit, mais pour l’instant, la plaisanterie de sa complice ne fit même pas frémir ses traits crispés. La barricade de la porte fut renforcée et cette besogne fut conclue par une pic de la psychotique qui fit nerveusement réagir Melena cette fois :

- J’essayais d’utiliser mes pouvoirs figure-toi. Ça m’aurait été bien utile de savoir repousser les morts-vivants comme je contrôle les cadavres…

Les tremblements de sa voix l’empêchaient d’être aussi froide qu'elle l’aurait voulu, mais ils étaient irrépressibles. Un coup fut frappé à une fenêtre et les planches de bois qui la retenaient flanchèrent légèrement, trahie par le bruit significatif du bois qui se brise. Elie décida manifestement de déplacer une armoire, puisqu’elle se dirigea vers le meuble énorme sur lequel elle s’acharna plusieurs instants sans succès. Les hordes frappant sur leur porte semblèrent se décourager, mais à la fenêtre, les clients pour un buffet frais commençaient à s’impatienter.

Aidée par l’envie de s’éloigner plus encore de l’issue qui menaçait de s’ouvrir, l’irlandaise voulut aller prêter main forte à sa comparse qui dévisageait leur armoire salvatrice avec un air contrarié. Elle n’eut cependant pas le temps de la rejoindre car à peine eut-elle fait un pas que soudainement, la mauvaise jumelle souleva le meuble avec une facilité déconcertante. Ajouté à cela sa tenue aguicheuse, la scène avait presque l’air d’être une parodie de l’incroyable hulk, où le monstre vert était remplacé par une brune sulfureuse. Melena se souvenait que Jade lui avait confié que son double pouvait se métamorphoser en loup garou, mais elle n’avait jamais mentionné que celle-ci ait une super force.

Une fois le lourd rempart déposé, les rumeurs de lutte s’évanouirent. Les morts-vivants délaissaient leur maison, préférant s’attaquer à d’autres habitations dont on entendait les vitres se briser et les hurlements des victimes en toile de fond. La réplique auto-suffisante d’Elie tira un pâle sourire sans joie à la nécrophobe qui rétorqua :

- Je serai jalouse si tu arrivais à écarter la mort définitivement…

La tension retombait mais tout son corps tremblait encore. Fébrile, l’adolescente ramassa son couteau et son pieu restés dans la poussière depuis son faux décès, les rangea dans son sac, puis s’assit sur une chaise – enfin, LA chaise – pour enfouir son visage dans ses mains. Elles devaient quitter cette ile cauchemardesque, elles devaient la quitter dès le lendemain sans quoi, si elle n’était pas dévorée, la terreur la rendrait cinglée.

Melena passa une main dans ses cheveux noirs de jais qu’elle rassembla d’un coté de son visage laiteux. Son teint maladif décuplait la fragilité apparente de son corps mince, et ses spasmes n’arrangeaient rien. Elle avait besoin d’eau. Dans son sac à dos moyen, elle retrouva ses rations achetées à Sextus et avala une longue rasade d’eau froide avant de s’octroyer deux barres de céréales. Ses alliées avaient peut-être également besoin de victuailles, notamment Isara qui n’avait visiblement rien sur elle, mais la brunette n’avait jamais eu l’esprit partageur avec les gens qu’elle ne connaissait pas… et de toute façon, elle était encore trop sous le choc pour penser à en proposer à sa compagne de galère.

Son encas terminée, elle remit soigneusement ses vivres en place, effleurant celles de Jade avec une pointe de nostalgie, joua de sa langue pour ôter les derniers morceaux de céréales coincés entre ses dents, puis humecta ses lèvres avant de regarder Elie de ses yeux gris.

- S’il te plait… dit moi qu’il existe un moyen de sortir d’ici…
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeSam 16 Juil - 15:15

Isara pensa à se vexer ou à s’énerver à la réplique, malheureusement juste, d'Elie. Mais à quoi bon... Elle n'en aurait bientôt plus la force. Ces muscles la faisaient souffrir, son cœur semblait sortir de sa poitrine à chaque battement. Elle allait tout lâcher quand un clou vint se planter dans le bois. Elle relâcha tout. Elle s'assit à même le sol, complétement vidée. Ici, les crises l'épuisaient. Il va falloir qu'elle trouve un moyen de se contrôler et vite... Ces tempes battaient sous l'effet de la pression artérielle. Tout son corps semblait bouillir de l'intérieur. Ces mains tremblaient sans arrêt. Devant elle, Elie s'acharnait à soulever une armoire apparemment bien trop lourde pour elle.

"Il faut que j'aille l'aider..." pensa-t-elle

Mais rien que le fait de penser était douloureux. Au dessus d'elle, l'étagère fraichement clouées commençait à bouger... trop... beaucoup trop. Un bruit sourd parvint aux oreilles d'Isara. Elie... Elle portait avec facilité l'armoire qui lui donnait tant de difficulté auparavant. La bipolaire rampa sur le coté pour laisser la place. Ces membres criaient de douleur. Elle n'avait jamais ressenti cela. Des milliards d'aiguille lui transperçant chaque morceaux de chair.
La barricade fraichement renforcée sembla décourager les hordes nocturnes car bientôt le concert des râles s'estompèrent pour être remplacé par les hurlements de terreur des repas involontaires des affamés morts-vivants.
En parlant de repas... Elle avait faim... Et voir Méléna grignoter des barres de céréales lui ouvrit encore plus l’appétit. Mais elle ne dit rien. Elle ne demanda rien. Elle se taisait. Elle attendait. Quoi ? Isara elle-même ne le savait pas. Elle fixait le sol. La question de la thanatophobe la tira de sa somnolence.

"Un moyen... Je pense qu'il y a un moyen... Quand je suis arrivé ici... J'ai vu une sorte de grand hangar... Il y aura peut être un moyen de transport... Voiture ou autre..."

Le souvenir était encore flou dans sa mémoire. Mais il lui semblait bien qu'il y avait un entrepôt pas loin. Il y a des routes dans cette fichu ville. Il doit bien y avoir un moyen de les utiliser mis à part la marche à pied !
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeDim 17 Juil - 18:44

Apprendre que Melena pouvait contrôler les cadavres changea drastiquement la manière dont Elie la voyait jusqu'alors. D'individu plutôt faiblard handicapé par des pouvoirs gênants, elle passait au statut de... d'individu plutôt faiblard mais avec quelques atouts dans sa manche. Surtout qu'à Dreamland les morts ne manquaient pas. Bien dommage que son utilisation ne marche pas sur les zombies.

Dans tous les cas elle préférait de loin son nouveau pouvoir bien qu'elle ne comprenne pas encore comment elle s'était débrouillée pour l'activer. Tout ce qu'elle savait c'était que ces forces insoupçonnées venaient de s'évanouir, mais maintenant que sa tâche était accomplie ça n'avait pas grande importance.

Son exploit avec l'armoire avait été le coup de trop pour les putrides qui commençaient à comprendre qu'ils n'auraient rien à manger ici ce soir. Peu à peu les grattements cessaient et les cris s'éloignaient vers une autre habitation, libérant les trois donzelles de la tension qui régnait jusqu'alors. Leurs problèmes n'étaient pas réglés mais elles auraient probablement la paix pour la nuit, et c'était une bonne chose.

La paix retrouvée, une paire d'yeux se leva vers elle, pleins d'un espoir infondé. Melena cherchait du réconfort, des paroles rassurantes mais El' n'avait rien de tout ça à lui servir sur un plateau. Elle aurait bien voulu pourtant ! Car s'il existait des moyens ils n'étaient pas de ceux auxquels on accédait facilement. Voir Isara parler naïvement de voitures dans un hangar provoqua un fou rire énorme chez la mauvaise jumelle qui se retrouva littéralement pliée en deux. Une voiture ? Une voiture franchement ?

- Isara... on est sur une île... pouffa-t-elle entre deux éclats de rire.

Des larmes lui en montait aux yeux alors que ses abdos lui criaient d'arrêter de rire mais elle n'en fit rien, essuyant juste de temps à autre une trainée d'eau salée le long de sa joue. Après un long moment qui avait dû s'avérer gênant voir vexant pour la pauvre bipolaire, Elie réussi à se calmer et à formuler plus de deux mots sans qu'ils soient étouffés par un éclats de rire.

- Y'a qu'un bateau, un seul. Il vient une fois par mois et je sais pas à quand remonte son dernier passage... de toutes façons ils ne nous laisseront pas monter à bord. On n'en descend mais on y monte pas vous comprenez ? C'est juste une sorte de fourgon maritime à prisonniers, faut une autorisation spéciale pour entrer et sortir autrement. Moi j'en avais une mais on m'avait quand même jeté en pleine mer au large des côtes.

Le souvenir de l'eau glaciale était encore frais dans sa mémoire et lui tira une grimace. Pour le retour elle avait pu monter dans le bateau mensuel mais la masse de paperasse administrative et de contrôle de sécurité qu'elle avait dû effectuer pour ça rendait la tâche impossible à accomplir dans les conditions actuelles. Non seulement elles étaient rentrées « par effraction », mais aucun listing exact des habitants n'était tenu. Sans papier expliquant leur venue avec date d'entrée et de départ du territoire ils seraient juste considérés comme des prisonniers parmi d'autres.

La mauvaise jumelle s'enroula dans sa couverture, l'air pensive. Elles pouvaient probablement dormir sans être dérangées maintenant, et la nuit ne portait-elle pas conseil ? Peut-être qu'une meilleure idée que s'infiltrer en douce au risque de mourir germerait dans son crâne pendant son sommeil. Il fallait l'espérer.

Comme une bouffée d'espoir son chachat sortit d'un de ses nombreux sacs plastiques, les poils collés au corps par le taux extraordinaire d'humidité qui régnait ici. Elle en avait presque oublié son existence et sa vue lui tira un sourire. La bestiole grimpa sur ses genoux pour se rouler en boule et s'endormir dans un concert apaisant de ronronnements.

- Trop chou... soupira-t-elle avant d'ajouter à l'adresse de ses comparses, On y réfléchira demain non ? Là je crois qu'on a surtout besoin de sommeil.
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeDim 17 Juil - 20:04

Melena s’attendait plutôt à une réponse de la mauvaise jumelle, mais Isara répondit la première, avançant qu’elle avait aperçu un hangar l’extérieur. Ce n'étaient pas les vieux tacots rouillés de Freedoom qui allaient les aider à quitter leur prison. La brunette s’apprêtait à le signaler d’une voix faible, mais Elie éclata de rire et monopolisa l’attention de longs instants.

La nécrophobe aurait bien aimé rire, mais tout son corps vibrait encore, parcouru de frissons de peur en sommeil, bloquant totalement la moindre réaction excessive. Elle se contenta d’attendre les explications de sa complice quant à la situation, et ces dernières lui firent l’effet d’un poids lesté dans son estomac. Pas possible de sortir à moins d’avoir les papiers nécessaires ? Génial. L’idée de rester bloquée ici parce qu’elles avaient eu la malchance inexplicable d’atterrir là d’une manière tout aussi sombre était inacceptable. Peut-être y avait-il un moyen, infime, de monter à bord ?! L’irlandaise avait peur de mourir, plus que tout… mais elle tuerait pour avoir ne serait-ce qu’une chance de quitter cette île infestée par la mort.

Elle regarda le chachat sortir de son sac et grimper sur la psychotique d’un œil las et placide. A peine la jeune fille eut-elle proposé de dormir que Melena se leva doucement avant d’attraper ses affaires. Elle avait besoin de s’allonger oui, même si elle ne parviendrait sans doute pas à trouver le sommeil. Un signe de tête à Elie puis elle se dirigea vers l’escalier qu’elle monta lentement, ses jambes flageolantes. Un coup d’eau sur le visage aurait également été le bienvenu, mais le rayon de sa lampe torche lui révéla une tuyauterie hors d’état de fonctionner qui réduisait à néant ses espoirs de pouvoir se débarbouiller et se rafraichir. Elle avait la nausée.

L’adolescente retrouva la chambre dans laquelle l’avait trainée Isara quelques instants plus tôt. Il y avait bien un lit, ou plutôt, un sommier, dont le matelas et les draps avaient été dérobés. A voir les volutes de poussière qui dansaient devant le rayon de sa lampe, il devait y avoir plusieurs jours que personne n’habitait plus ici. Résignée à l’inconfort – elle avait connu pire – la nécrophobe sortit sa couverture et la disposa sur le sol de façon à avoir une sorte de sac de couchage improvisé. Un instant d’hésitation la figea sur place, puis elle prit place dans son lit de fortune, les yeux rivés sur le plafond semblable à un gouffre noir.

Avait-elle dormi ? Était-elle resté éveillée en ne cédant qu’à d’infimes vagues de somnolence ? Impossible de savoir. Le bruit de fond de la horde l’empêcher de trouver la tranquillité du sommeil, craignant à chaque instant que les coups reprennent contre la porte et que le son des planches brisées lui annoncent l’intrusion. Lentement – et pourtant à la fois très rapidement – elle vit le jour se lever, la lueur fragile du soleil filtrant par les interstices de la barricade qui obstruait la fenêtre. Melena se leva lentement, laissant encore aux bras de Morphée ses deux compagnes qui avaient trouvé place tant bien que mal. Sa tête était lourde d’une nouvelle migraine causée par son manque de sommeil, son teint plus pâle qu’il n’était possible de l’imaginer et ses cernes rendaient sa mine inquiétante. Elle emporta sa couverture désormais poussiéreuse, ses sacs, et descendit à l’étage avec appréhension.

Tout était si calme qu’on aurait presque put croire que l’agitation de la veille n’avait été qu’un cauchemar. Le jour gris et humide s’infiltrait vicieusement entre les planches de bois, éclairant faiblement le salon miteux. L’irlandaise épousseta sa couverture comme elle le put, la rangea, puis s’accorda une rasade d’eau avant de se mouiller légèrement la main pour se la passer sur le visage. La matinée était froide, imprégnée d’une humidité à pénétrer les os ; et si elle ne portait pas sa combinaison techyoïte ultra moulante, elle n’échapperait pas aux effets de la météo maussade. Elle se sentait encore fébrile, mais le calme qui régnait avec le repli des zombies achevait de l’apaiser. Seules quelques voix commençaient à se faire entendre, signe que la ville pouvait reprendre un semblant de vie normale… jusqu’à la prochaine nuit.

Un coup d’œil vers l’escalier trahit son malaise. Melena voulait sortir prendre l’air ; l’atmosphère chargée de poussière de la baraque cloitrée l’oppressaient. Bien que sachant que ce n’était pas raisonnable, elle prit deux nouvelles barres de céréales dans son sac et les ingurgita en prenant place sur l’unique chaise de leur bicoque. Elle appuya ensuite un coude sur la table et posa lourdement sa tête dans sa paume, son regard vitreux perdu dans la contemplation de leur issue bouchée.

*Vivement qu’elles se réveillent…*

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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeLun 18 Juil - 8:52

A peine avait-elle parlé du hangars et des voitures qu'Elie explosa de rire. L'esprit encore embrumé par les piques de douleur, Isara ne compris pas la réaction de la jeune femme. Jusqu'à ce qu'elle pu expliquer entre deux éclats de rire qu'elles étaient sur une ile. Effectivement, sa remarque sur les automobiles avait de quoi être risible. Elle était vraiment ignorante de tout ce qui se passait ici.

La bipolaire se recroquevilla dans un coin et ne bougea plus. Elle avait honte d'elle et le rire moqueur qui emplissait leur espace de vie n'arrangeait strictement rien. Elle sentait la faim, la soif et la fatigue monter de plus en plus en elle. Deux larmes coula sur ces joues. Et avec ces deux petites gouttes d'eau, elle comprit qu'elle était à bout. Son arrivée ici, ces crises, les zombies... C'était trop... Beaucoup trop... Son esprit abdiquait devant tant de choses incompréhensible. Son corps n'avait plus aucune ressources d'énergie. Isara était complétement vidée.

Le rire s'estompa peu à peu. Elie s'installa tranquillement et bientôt un animal sortit d'un des sac en plastique qui trainait par terre. Voir ce petit chat en cet instant arracha un sourire à Isara. En voyant son pelage collé, elle se rendit compte de l'humidité excessive qui régnait ici. Entre ces crises et les zombies frappant à la porte, elle n'avait pas fait attention. La petite boule de poil alla se nicher contre Elie en ronronnant. C'était beau... Les inquiétude de la jeune bipolaire s'évanouirent peu à peu. Tout comme elle. Le sommeil l'enveloppa tel un voile brumeux. Elle entrevit entre ces paupière mi-close Méléna monter à l'étage. Puis ce fut le noir.

Isara ne su combien de temps elle dormi. Le soleil n'était pas encore levé. Ses sens revinrent petit à petit. Elle essaya de bouger. Ses muscles semblent s'être suffisamment reposés. Encore quelques courbatures par-ci par-là mais rien de vraiment insurmontable. Elle regarda tout autour d'elle. La pièce gardait encore les séquelles de la bataille de la veille. Des morceaux de bois éparses, des bras putréfiés, quelques clous...

"Je vais nettoyer un peu" pensa-t-elle.

Pourquoi voulait-elle nettoyer dans un moment pareil ? Elle-même ne le savait pas. Elle devait faire quelque chose. Elle devait s'occuper. Elle n'avait trouvé que le ménage... Elle se leva sans bruit. Elle ramassa chaque petits morceaux de bois et les posa dans un coin. Les clous furent posé sur le rebord de la fenêtre barricadée. Quand aux membres des zombies... elle les poussa dans la cuisine du bout du pied. Ce fut la tache la plus dure. Voulant faire un minimum de bruit pour ne pas réveiller Elie et son chat, elle poussait tellement lentement les chairs putréfiées qu'elle a du mettre près d'une heure pour quatre malheureux membres supérieurs. Ceci étant fait, Isara retourna dans son coin et ferma les yeux.

Elle du se rendormir car quand elle rouvrit les yeux, la lumière avait fait son apparition entre les planche de bois et Méléna s'était réveillé et regardait tristement leur entrée, ou plutôt l'armoire déplacé par Elie. Elle fit un petit salut de la main à la thanathophobe accompagné d'un sourire.

"As-tu réussis à dormir un peu ?" chuchota-t-elle à l'adresse de la seule éveillée

Isara se doutait un peu de la réponse. Elle était tellement terrifiée la veille qu'elle n'a pas du beaucoup fermer l’œil de la nuit. Ce fut ce moment que choisit son ventre pour émettre un gargouillis inhumain. Isara se cacha le visage derrière ces jambes repliées. La honte...
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeMar 19 Juil - 8:57

Son idée avait visiblement fait l'unanimité car en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire Melena était montée à l'étage et Isara s'était endormie à même le sol de l'entrée. Elie ajusta sa couverture autour de ses épaules et caressa le chaton d'un air absent. Elle se sentait fatiguée mais de là à trouver le sommeil aussi vite... elle ne s'en croyait pas capable. C'était toujours dans ces moments d'inaction qu'elle ressentait le vide laissé par son double. La savoir entre les mains d'un pirate esclavagiste sans scrupules – quoique charmant – n'était pas pour aider. Le message mental envoyé ne reçu pas de réponse et elle conclut à défaut de mieux que Jade était en train de dormir. Mieux valait penser ça que la voir déjà morte.

Les ronronnements apaisants de l'animal couché sur son ventre dispensaient leurs bienfaits sur l'inquiétude protectrice de la mauvaise jumelle. Progressivement celle-ci s'envolait pour laisser place à une douce somnolence et bientôt Elie rejoignit les bras de Morphée. S'ensuivit une longue nuit de sommeil sans rêve passé sur un plancher dur à souhait. Lorsque l'adolescente ouvrit les yeux ses deux comparses étaient déjà levée et Isara se lançait dans une tentative de conversation.

Avant de signaler sa présence parmi les conscients, El' vérifia d'abord que son animal de compagnie était toujours là. Sentir la petite boule de poil sous ses doigts lui tira un sourire et elle se redressa enfin. Échevelée, la bretelle de son débardeur tombant sur son épaule de manière provocante, elle était le parfait archétype de la sauvageonne sexy mais c'était bien la dernière chose à laquelle elle portait attention.

- B'jour, lâcha-t-elle avant de s'étirer longuement en provoquant la chute de sa couverture dans la poussière.

Cette manœuvre ayant réveillé le matou, il grimpa à toute vitesse jusqu'au creux de son cou pour s'y blottir. Le pauvre devait vouloir se trouver un lieu de résidence confortable pour ne pas réintégrer le sac plastique et la mauvaise jumelle le comprenait bien. Elle grattouilla entre les deux oreilles de son nouveau « locataire » qui ronronna de plus belle puis se mit en tête d'épousseter et de plier sa couverture pour la ranger soigneusement avec le reste de ses affaires.

Une fois le tout effectué son estomac gargouilla bruyamment, et sans se soucier le moins du monde du fait que celui d'Isara avait fait exactement la même chose peu de temps avant, elle engloutit une barre de céréale sans même chercher à se cacher. Sentant peut-être un peu trop le regard de la nouvelle sur elle, Elie leva un sourcil avant de rétorquer égoïstement :

- J'ai travaillé pour l'acheter. Tu veux manger ? Tu bosses. La vie est dure ici alors j'peux pas me permettre de distribuer ma bouffe à tous les affamés qui passent.

Cette avarice et ce manque totale d'empathie de la dérangeait même pas. Elle était dans son bon droit non ? Rien ne la forçait à être généreuse, et de son point de vue les gens généreux étaient des pigeons. Elle n'en était pas un, oh ça non !

De toutes façons elle avait bien mieux à penser à l'heure actuelle. Non seulement il leur fallait trouver un moyen de quitter cette île maudite mais un meilleur abri pour la prochaine nuit semblait s'imposer. Impossible de savoir combien de temps cette vieille bicoque moisie tiendrait contre les assauts des zombies. Un petit tour au village serait un bon début et ensuite... l'idée qui avait germé dans son crâne pendant la nuit ne plairait sûrement pas à Mel'.

- En ce qui concerne notre discussion d'hier... j'ai réfléchis un peu et je pense que le seul moyen sûr de sortir d'ici pourrait nous être donné par les gardiens de la tour. Ici ils sont tout puissants alors peut-être que si on bosse un peu pour eux... mais c'est pas garanti qu'ils acceptent.

Elle ajouta alors en tentant de faire glisser l'information le mieux possible :

- Ce sont des morts aussi par contre, mais faut faire avec ce qu'on a.
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeMar 19 Juil - 13:52

La voix d’Isara tira Melena de son absence. Si elle avait dormi ? La question la paraissait si déplacée qu’elle, n’avait même pas envie de répondre. Elle se contenta de se tourner vers sa comparse pour lui présenter sa mine tirée et blafarde avec une expression qui signifiait quelque chose comme « est-ce que j’ai l’air d’avoir dormi correctement ? ». Heureusement, le ventre de la jeune fille fit des siennes et elle enfouit sa tête dans ses jambes alors qu’Elie manifestait à son tour qu’elle s’était réveillée. Malgré l’endroit et la situation, ses allures de brune sulfureuse échevelée titillèrent le cœur et les sens de la nécrophobe, qui détourna le regard afin de se soustraire à ce qu’elle ressentait. Elle n’avait plus envie de se sentir attirée par les jumelles, mais depuis la nuit partagée avec la mauvaise du lot, c’était presque impossible.

Lorsqu’elle rabroua leur nouvelle alliée en lui disant qu’il fallait travailler pour se payer à manger, l’irlandaise acquiesça faiblement, la tête toujours lourdement appuyée dans sa main. Elle-même avait reçu sa plus grosse somme en rubz en résolvant les énigmes stupides d’un vieil aventurier sénile, en compagnie d’un violeur qui n’était pas contre lui faire découvrir les raisons pour lesquels on l’avait envoyé en prison. A ce titre, il était hors de question qu’elle dilapide son argent par générosité. Son intimité se souvenait encore des entailles du couteau de Liam, et son esprit était marqué à jamais. De plus, elle avait cru comprendre que ce monstre avait violé Jade. Sa Jade. Si jamais elle en avait l’occasion, elle le tuerait.

Melena dut interrompre ses méditations vengeresses car Elie proposait une idée pour qu’elles puissent s’en sortir à moindre mal. Étrangement, son estomac se noua lorsqu’elle parla des gardiens de tour. Dans ce que lui restituaient ses souvenirs, elle avait entendu parler d’Asmodée – qu’elle avait même vu – et de Léviathan. Aucun des deux n’avaient l’air commode, encore moins assez bons pour secourir des voyageurs qui se retrouvaient par mégarde sur une île-prison. Lorsqu’en plus, la psychotique avança qu’ils étaient des morts, l’irlandaise tressaillit et aurait perdu toutes ses couleurs si seulement elles n’avaient pas déjà quitté son visage.

Elle laissa passer un moment de silence, puis un rire froid et sans joie secoua ses épaules minces. Seul le tremblement de ses mains trahissait la peur qui l’avait envahit à l’idée d’aller bosser pour des morts, mais elle le dissimula en croisant les bras pour fixer sa complice en s’enfonçant dans son fauteuil.

- Aller voir les gardiens ? Rien que ça ?! Tu as vu Asmodée comme moi non ? Tu veux que je te montre le journal qui parle de la colère de Léviathan parce que moi, Jade et notre groupe d’esclave, nous nous sommes échappés de la cage qui était censée nous emmener de Sextus jusqu’à chez lui ? Et t’as l’intention de faire confiance à leurs homologues ?!

L’adolescente expira de façon à manifester sa réticence. En cherchant bien, elles pourraient trouver comment s’infiltrer sur ce bateau, non ? Ce serait du suicide d’aller voir les gardiens. Du suicide, et de surcroit, elle n’avait pas envie d’approcher leur antre. On percevait l’aura de la mort jusque dans leur bicoque fragile et nul doute qu’elle devait provenir de la tour de Freedoom.

- En admettant qu’ils essayent de nous tuer, ou même simplement de nous exploiter, on s’échappera comment, dis-moi ? Ils sont sûrement cent fois plus forts que nous… et…

Melena se tut brusquement. Sa désapprobation et sa peur se lisaient toujours dans son regard, mais elle ne savait pas quels arguments opposer. Elle n’avait pas la moindre solution de secours, pas le moindre plan B, ni même une idée qui leur permettrait de survivre efficacement. Rien n’assurait que les gardiens soient loyaux. Ils pourraient tout aussi bien les exploiter en leur faisant miroiter un départ qu’elles ne verraient jamais, on bien les tuer après les avoir utilisées. La jeune fille grimaça, incapable de savoir comment s’en sortir. Malgré l’effort que cela lui demandait, elle tourna ses yeux gris vers Isara afin de lui donner le rôle ingrat de juge départiteur : devaient-ils oui ou non aller proposer un marché aux gardiens ? La mine fermée qu’offrait l’irlandaise ne signifiait qu’une chose : fait le bon choix.
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeMar 19 Juil - 17:38

Le gargouillis intempestif de l'estomac d'Isara la sauva in extremis du regard sarcastique de Méléna. Mais ce fut aussi ce moment que choisit Elie pour manifester sa présence par un bonjour encore ensommeillé.

Si la mâchoire inférieur de la jeune bipolaire était détachable, elle serai déjà tombé par terre. La fraichement réveillée était déjà aguichante dans son débardeur (si l'on pouvait encore appeler son haut un débardeur tellement il était profond) mais le voilà qu'il s'évertue à laisser pendre une de ces bretelles, mettant ainsi à nu la chair de l'épaule de la jeune femme. Isara déglutit péniblement face à ce spectacle qui éveillait en elle un désir charnel des plus intenses. Dans l'incapacité à se rendre compte de ce qui se passait autour d'elle mis à part la poitrine qui se balançait sous ses yeux, l'ainée de la troupe était comme un pantin sans âme tellement son immobilité était parfaite. Même la vision de la barre de céréale n'éveillait aucune sensation dans son corps. Heureusement pour elle, Elie ne sembla pas comprendre la véritable raison du regard d'Isara puisqu'elle fit un petit discourt sur la dure vie en Dreamland, que la nourriture était rare, bla bla bla... La petite brune à couette n'en retint pas grand chose.

Ce qui la sortit de sa petite crise hormonale, ce fut le rire glacial de Méléna.

"Houla... J'ai du zapper un truc..." pensa-t-elle presque ironiquement.

Elles parlaient de Gardiens, de leur faire confiance, de mort... La pauvre était un peu perdu. Ce fut encore pire quand Mél' se tourna vers elle avec l'air de dire : "Sois la juge entre nous deux." Non plutôt... "Sois d'accord avec moi, n'allons pas voir les Gardiens." Mais qu'est-ce qu'elle en savait ! Elle ne savait même pas de qui elles parlent depuis tout à l'heure ! Bon il faut dire aussi qu'elle n'a rien écouté mais bon...

"Si je récapitule, il n'y a qu'un bateau pour pouvoir partir de cette ile. Or c'est un bateau de prisonnier surveillé 24 heure sur 24. Il nous faudrait une autorisation pour embarqué et même avec nous ne sommes pas sur de rester à bords. Ensuite il y a ces... Gardiens... qu'y pourrait nous procurer les autorisations nécessaires."

A la fin de ce récapitulatif circonspect, Isara pris un petit temps de pause, histoire qu'elle digère ces informations et, accessoirement, une réponse à l'interrogation muette de sa camarade d'infortune. Réponse qui, d'ailleurs, ne tarda pas à arriver au détour des ces réflexions.

"Si ce sont les seuls ici a pouvoir nous faire sortir de cette endroit... nous n'avons pas trente six solutions. Soit nous les contactons et on a une chance de survivre. Soit on tente de monter dans le bateau par nos propres moyens et nos chances de survies fondent comme la neige sous un soleil caniculaire. La solution d'Elie est la plus logique et, sans aucun doute, la moins suicidaire. Je vote pour les Gardiens."

Elle ne savait pas du tout quelle conséquence aurait son choix. Tout ce qu'elle espérait... c'était de n'avoir pas fait le mauvais choix...
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeSam 23 Juil - 12:08

Et voilà, comme prédit Melena s'opposait violemment à son projet. Ça n'empêchait pas Elie d'avoir la ferme intention de mettre son plan à exécution avec ou sans aide. Quoi que dise son amie, aller voir les gardiens restait plus rapide et moins risqué que de s'introduire en douce sur un bateau débarquant une fois dans la mois. Mort, lynchage, torture... qui savait ce qui attendait les resquilleurs ? Elle n'avait pas intérêt à perdre son temps en exploitant des idées délirantes et beaucoup trop risquées. La vie de Jade ne tenait qu'aux décisions qu'elle prendrait après tout.

Arborant un sourire crispé tenant plus du rictus qu'autre chose, la mauvaise jumelle haussa un sourcil en dévisageant l'irlandaise. Elle extrapolait, baissait les bras avant même de s'être battue et pire, essayait de prendre à partie Isara alors que leur nouvelle camarade n'était strictement au courant de rien. Tout ça parce qu'il s'agissait de côtoyer d'un peu trop près sa phobie... elle n'avait aucun courage !

- Tu rejettes tout en bloc par lâcheté... c'est pitoyable ma pauvre... siffla-t-elle, sa voix couverte par la réponse de la brune à couettes.

Au moins une personne de censée : même si elle ne comprenait pas tout ce dont il était question, leur ainée avait déjà saisi l'essentiel et parvenait à la même conclusion qu'Elie. Devant ce vote à deux contre un et une victoire pour son camp elle ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire satisfait. Devant la tête que tira Melena elle retint de justesse son « j'ai toujours raison tu vois » pour le troquer contre un argumentaire un peu plus étoffé.

- Ils sont plus forts que nous, soit, mais ce n'est pas une raison pour nous étriper sur place. Du fait de leur puissance les gardiens nous voient comme des jouets, et je ne pense pas qu'ils refuseront un peu d'amusement juste pour le plaisir de nous voir barboter dans notre propre sang. Et même s'ils nous font miroiter des choses ce sera toujours plus fiable qu'une tentative suicidaire pour pénétrer à bord d'un paquebot avec un niveau de sécurité démentiel. Personne n'a jamais réussi à s'évader tu saisis ?

Tout en parlant elle s'était mise debout pour ouvrir la porte à grand renfort de tractions sur les clous plantés la veille. N'y arrivant pas à main nue elle attrapa un marteau et se servit du pied de biche arrache clou pour faciliter son travail. C'était physique, fatiguant, mais ça l'aidait à organiser sa pensée de manière structurée. Et puis ça l'empêchait de secouer sa camarade pour lui remettre le cerveau à l'endroit accessoirement.

- En plus si t'y pense bien, travailler pour eux nous offrirait une immunité aux attaques de zombies jusqu'à notre départ. Ce serait tout bénef' pour toi.

Sur cette conclusion engageante elle arracha le dernier clou et ouvrit la porte dans un grincement. La lumière du jour déferla dans la pièce, aveuglante et glacée. Par réflexe El' porta la main à ses yeux pour les couvrir et fit quelques pas à l'extérieur avant de laisser retomber son bras contre son corps.

Devant la maison un petit attroupement s'était formé et attendait leur sortie depuis un moment vu les tronches qu'ils tiraient. La foule composée d'une quinzaine d'hommes, femmes et enfants formait un bloc solide, comme une manière de se donner de la contenance. Leurs regards vides fixés sur elle firent naitre en la mauvaise jumelle l'impression qu'il s'agissait de zombies, mais elle la chassa aussitôt lorsqu'un des gosses fourra l'un de ses doigts dans son nez pour en déloger un Mickey. Les morts-vivants ne faisaient pas ce genre de trucs.

- Bonjour ? Finit-elle par demander à contrecœur.
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ   Retour à la case départ Icon_minitimeSam 23 Juil - 13:15

Évidemment et malheureusement, Isara rejoignit l’avis de la psychotique, au grand dam de la nécrophobe. Sa tête bouillonnait, mais elle ne savait pas si c’était de rage, de frustration, ou d’une terreur anticipée. Elle fusilla la brune à couette de son regard pâle, alors qu’Elie cherchait à renforcer son opinion par des arguments qui étaient, selon l’irlandaise, tout sauf convaincants. Elle ne daigna pas bouger le petit doigt pour l’aider à déclouer les planches, pinçant les lèvres en la fixant sans la voir, et ne frémit que lorsque la mauvaise jumelle fit tomber son dernier argument. Certes, une immunité contre les morts-vivants serait une bonne chose, mais ça n’était encore qu’une supposition qui, bien que logique, ne reposait que sur des hypothèses.

- Parce que tu les connais ? siffla Melena entre ses dents, tu sais déjà ce qu’ils vont nous offrir comme privilèges ?! …pfff, pauv’ conne.

Le grincement de la porte avait couvert sa voix, laissant déferler à l’intérieur de la maison une lumière grise et froide ainsi qu’un peu de la brume environnante. La nécrophobe se leva et récupéra ses effets. Avant de quitter sa demeure d'un soir, elle attrapa fermement le bras d’Isara pour la forcer à se tourner vers elle. Du bout des lèvres, elle lui glissa assez bas pour qu’elle soit la seule à entendre :

- Si jamais ce plan nous mets dans la merde plus encore qu’on ne l’est maintenant, je te tue. Retiens bien ça.

Sa voix glacée indiquait bien qu’elle ne plaisantait pas, mais la lueur qui brillait au fond de ses yeux pâles trahissait la peur qui motivait cette menace. Elle la lâcha comme si elle tenait jusque là un objet couvert de saleté, une mimique de colère presque écœurée raidissant les traits de son visage blême, puis affronta enfin la lumière du jour de Freedoom. Comme Elie, l’adolescente se figea après quelques pas à l’extérieur devant l’attroupement de villageois sinistres amassés devant leur abri. Le seul mouvement de leur entité demeurait dans un petit garçon qui fouillait activement dans l’une de ses narines.

- Que faites vous dans la maison de ce bon vieux Joseph ?! demanda soudainement une voix chevrotante.

Un nuage de murmura se répandit dans la foule qui n’osait pas quitter des yeux les intruses plus de quelques secondes. La scène aurait pu avoir un fort potentiel comique si jamais ils n’avaient pas tous été sur une ile attaquée chaque nuit par des morts-vivants. Qui sait, et si les citoyens étaient cinglés ?

- Vous n’étiez pas là lors du dernier débarquement, qui êtes-vous ? D’où venez-vous ?
« … des démons vengeurs… »
« Des fantômes… ou des chimères… »
« …attention… succubes… »


Des nouveaux murmures jaillissaient toutes sortes de noms de créatures mystiques auxquelles on cherchait à rapprocher les voyageuses. Melena avait la bouche entrouverte, cherchant quelque chose à leur répondre, mais restait si ébahie qu’aucune déclaration concrète ne se présentait à son cerveau. Devait-elle les contredire ? Ou bien étaient-elles plus en sécurité en laissant courir les rumeurs ? Agacée par la situation qui s’éternisait, la nécrophobe, dont la main droite était toujours réfugiée dans son sac à bandoulière, serrée sur le manche de son couteau de cuisine, finit par lâcher sèchement :

- Et si vous vous occupiez de vos oignons, pendant qu’on s’occupe des nôtres ?

A chacun des regards craintifs et méfiants, elle répondait par une expression de défiance impassible. Les cloches de l’église choisirent cet instant pour sonner sombrement les sept coups de l’heure matinale, un son trainant et lugubre qui semblait s’étirer à l’infini afin sans doute de résonner jusqu’aux tréfonds de la tour de Freedoom.
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