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| L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] | |
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Auteur | Message |
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Le Marchand de sable
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| Sujet: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Ven 16 Déc - 16:30 | |
| >> En provenance de la troisième épreuveUne fois qu’Ace, Elie et Melena furent débarrassés de leurs cadeaux temporaires les gardiens en leurs sbires les guidèrent jusqu’à la sortie de la tour sans prêter l’oreille aux possibles jérémiades, insultes ou supplications. Une fois sur le seuil ils poussèrent le trio à l’extérieur avec un sourire annonciateur d’ennui. La première chose qui dû leur venir à l’esprit fut qu’un nouveau danger les attendait à l’extérieur mais ils furent vite détrompés lorsque Fisher vint les rejoindre avec deux gros bras alors que la porte se refermaient sur eux en laissant les gardiens et la meute de zombies à l’intérieur. Une petite horloge apparu alors de nulle part juste au-dessus de l’épaule droite de chacun des candidats adeptes. A la mode de Freedoom elle était faite de chair et d’os, et l’heure y était écrite à la manière des montres analogiques à la différence près que les nombres étaient formés par des os de phalanges. Elles indiquaient toutes 03 :00 :00. - Comme vous pouvez le constater l’épreuve suivante est sur le point de commencer. Le principe en est très simple : il vous faudra atteindre la chambre des gardiens avant que le temps qui vous est impartis ne se soit écoulé. Actuellement les gardiens et le… personnel… prennent place dans le bâtiment. Quand ils seront prêts vous pourrez partir à l’assaut de la tour.Un silence médusé s’ensuivit. Les remarques offusquées n’allaient pas tarder à pleuvoir devant l’ampleur de la tâche et l’intendant prit donc la décision de couper court à toute discussion en révélant les derniers détails. - Nous avons bien sûr simplifié les défenses, qui restent malgré tout considérables. A vous de trouver la manière adéquate de rejoindre le dernier étage sans mourir. Sachez que si vous vous faites attraper les zombies ont ordre de vous traiter comme des intrus. Si vous n’arrivez pas à destination avant la fin du compte à rebours vous aurez perdu et bien sûr vous serez punis en conséquence.Un sourire mesquin s’étira sur son visage d’une pâleur maladive alors qu’il ajoutait : - Bonne chance.Il disparut bientôt à l’intérieur du bâtiment et dès que les portes se furent refermées trois clics à peine audibles résonnèrent dans l’air glacé. Les trois horloges indiquaient 02 :59 :59… le jeu avait commencé. ________________________
Quelques informations pratiques maintenant… la tour comporte 13 étages. Il n’existe qu’un escalier pour passer d’un étage à l’autre et ils sont situé géographiquement à l’opposé les uns des autres ce qui évite de tout gravir d’un coup. Chaque étage correspond à un statut social, du plus pauvre au rez-de-chaussée au plus riche au 12 étage. Le dernière quant à lui est réservé aux gardiens et la chambre du cristal où vous devez vous rendre est située en son centre.
Chaque étage est très étendu, brumeux et envahi de tombes et de décorations morbides qui ne sont pas toujours que de la décoration. Certaines prennent vie à votre approche, sans parler des nombreux zombies qui patrouillent ou qui se cachent et qui n’ont rien à voir avec les morts-vivants clichés, car ils sont rapides, savent courir et sont dotés d’une endurance incroyable. Pour le bien de l’épreuve les effectifs ont été réduits à 25 zombies par étage.
J’interviendrais régulièrement pour vous mettre des bâtons dans les roues si vous gravissez la tour avec trop de facilité alors attention !
Dernière édition par Le Marchand de sable le Mar 6 Nov - 9:52, édité 1 fois | |
| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Ven 16 Déc - 17:13 | |
| Elie n’était pas en colère. Elle était littéralement furieuse et ce n’était pas l’envie de mettre son poing dans la gueule de Kay, Chayan et Fisher qui manquait. Et dire qu’ils regardaient leurs « exploits » à la télé comme s’il s’était agi d’un vulgaire film, une fiction donc les personnages ne courraient aucun réel danger ! Au bout de ses bras raidis ses poings se crispaient jusqu’à lui faire mal sous l’effort inhumain qu’elle fournissait pour ne pas les envoyer se faire foutre. Qu’est-ce qu’on s’en foutait d’être une icône de virilité ou une Lara Croft de ce bled paumé franchement ? Tout ce qu’ils voulaient c’était se barrer d’ici, non pas recevoir leurs félicitations à la con ou devenir star de cinéma.
- Je suis calme, je suis très calme… grommelait-elle entre ses dents alors que des zombies fouillaient dans ses poches pour récupérer son arme.
La psychotique décocha tout de même pour la forme un coup de pied dans le postérieur décharné d’un macchabé qui avait eu la mauvaise idée de lui tourner le dos. Il tomba face contre terre dans la boue, scène qui rappelait étrangement le traitement qu’elle avait infligé à Ace peu après leur rencontre. Personne ne sembla se soucier de cet acte rageur et puéril tant ils étaient pressés de les… mettre dehors ? C’était quoi ce binz ?
Elle eut tout juste le temps de voir un bonnet rouge à pompon élimé à moitié enterré au pied d’une tombe où était gravé « Sandra Klaus » que les portes se refermaient déjà en les rendant au froid glacial. On les fait rentrer pour les faire ressortir ? Comme s’ils n’avaient que ça à faire de passer cette fichue porte ! Elle jeta des regards méfiants aux alentours dans l’idée qu’un Avok bis allait leur tomber dessus mais Fisher chassa bien vite cette impression en leur déballant la vérité.
Monter la tour hein ? Pas bien dur. C’était pas monter des marches qui allait la tuer et même si la tour était haute ça ne restait que quelques marches à gravir. Trois heures était un laps de temps plus que généreux. Sauf que… il avait parlé de défenses simplifiées ? Et de « se mettre en place » ? Si c’était vrai ça devenait totalement injuste comme répartition des forces. Comment grimper quand une armée de zombies t’attendait ?
Mais pas le temps de réfléchir, le temps filait déjà.
- On fait quoi ? On fonce dans le tas ? On grimpe ? On la joue furtif ? J’suis vraiment pas bonne pour ce genre de conneries.
Elle resserra la veste d’Ace autour de son corps gelé alors que ses yeux montaient jusqu’au sommet de la tour lugubre qui donnait l’impression de les regarder à travers le brouillard. Escalader était peut-être l’option la plus sûre à condition qu’il y ait la possibilité d’entrer plus haut mais… ses yeux glissèrent jusqu’à la main et le pied blessés du pyromane. Même pas la peine d’y penser.
- Dis-moi Ace… tu n’as pas trop de mal à marcher ? Parce qu’on risque d’avoir besoin de courir avec leur plan foireux.
L’idée de grimper lui repassa par la tête, il était après tout toujours possible d’essayer de porter Ace jusqu’en haut grâce à l’un de ses pouvoirs, mais n’ayant aucune idée de la durée d’utilisation ils risquaient juste de chuter et de s’écraser en bas comme des fruits trop mûrs. L’adolescente grimaça devant l’image qui s’imposa dans son esprit et la chassa en s’ébrouant.
- Bon, c’est pas la peine d’imaginer grimper dans ton état en tout cas, va falloir passer par l’intérieur et espérer qu’ils ne nous tomberont pas dessus. On aura pas le temps de se battre contre tous les morts qui se baladent là-dedans.
Son regard dériva vers Melena qui avait pâli à ces mots. Elie lui pressa le bras avant d’ajouter dans un souffle :
- On ne peut pas échouer maintenant, hors de question que je leur donne le plaisir de nous voir nous ramasser.
D’un pas volontaire elle se dirigea jusqu’à la porte et en actionna le loquet pour dévoiler le rez-de-chaussée qu’ils commençaient à bien connaître. Deux morts vivants se trouvaient dans leur champ de vision, l’un près de l’écran encore en place et l’autre patrouillant autour d’une fosse commune. Aucun des deux ne semblaient leur prêter attention pour l’instant…
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| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Ven 16 Déc - 18:24 | |
| Melena restait atterrée de voir les gardiens se délecter de leurs « exploits » contre Avok comme du dernier blockbuster américain à la mode. Les zombies qui rôdaient ne la tranquillisaient pas, et elle se rendit compte qu’elle avait pratiquement oublié la sensation que lui faisait l’intérieur de cette tour. Le dégoût restait muet pourtant, ne lui restait que la peur viscéral de ces incarnations de la mort, peur qui dût être mise de coté lorsqu’on les poussa à l’extérieur, sous la neige fondue qui ne s’arrêtait pas. L’irlandaise frictionna ses bras, non pas à cause du froid, mais pour se redonner courage : elle avait été si motivée en chemin, elle n’allait pas abandonner maintenant. L’horloge qui apparut au dessus de son épaule la fit sursauter, son aspect peu engageant n’appelant aucunement à la moindre sympathie de la part de la nécrophobe.
Fisher leur annonça la suite des évènements avec une satisfaction mesquine qui donnait envie de lui faire avaler ses dents une par une. Grimper au sommet de la tour ? Dans l’absolu, ça ne devait pas être difficile : aussi haute qu’était cette édifice, il fallait forcément largement moins de 3h pour y monter, sinon Chayan et Kay, paresseux comme ils l’étaient, ne prendraient jamais la peine d’en descendre la moindre marche. La difficulté résidait donc dans la défense soi-disant « simplifiée »…
Elie énuméra les propositions qui s’offraient à eux, mais Melena eut tôt fait dans rayer deux. Ils n’avaient malheureusement aucun moyen de grimper jusqu’à la tête de la statue, ce qui aurait pourtant été un moyen sûr et parfaitement « paresseux » de mener la mission à terme. Foncer dans le tas, c’était se mettre à dos un nombre inestimé – et inestimable ? – de morts-vivants, ce qui ne les conduirait qu’à un décès violent trop peu souhaitable. S’ils disposaient de 3h, c’est sans doute qu’ils allaient devoir utiliser la méthode la plus longue et la plus fastidieuse…
Le regard de la mauvaise biaisa vers elle alors qu’elle affirmait l’impossibilité de se battre contre tous les putrides. Les lèvres pincées par l’angoisse, son teint décoloré, l’irlandaise acquiesça sans un mot. Ce n’était pas le moment d’avoir peur, elle avait vu pire maintenant ! Qu’étaient des zombies à taille humaine comparé à un géant aux 232 yeux ? La pression du bras de son amie sur le sien l’apaisa légèrement.
02 :59 :36
Déjà près de trente secondes perdues en réflexion ; l’adolescente fit un pas dans le RDC, réprimant les tremblements qui secouaient ses mains blêmes. Elle avait l’impression de le redécouvrir, comme si la brume s’était faite plus épaisse en son absence, que les tombes étaient plus nombreuses et que l’escalier était incroyablement plus loin. Ses pouvoirs étaient passé en revu dans sa tête, mais aucun ne lui permettrait d’infiltrer sans encombre le repaire d’un peuple de morts-vivants. C’était presque frustrant d’ailleurs.
Un, deux, trois pas encore, silencieux, hésitants. Melena priait que la petite boule de feu violette du pyromane ne les fasse pas repérer en se lançant dans un de ses monologues. Anticipant – au cas où – elle se retourna et fit un signe à Feufollé et Ace, un index devant ses lèvres pâles. Elle aurait pu paraître trop autoritaire si seulement l’inquiétude ne débordait pas de ses yeux gris. Sans le révolver qu’on lui avait reprit, la nécrophobe se sentait étrangement nue : pour le coup, ça n’aurait sans doute pas été du luxe.
Trop occupée à fixer les deux zombies premièrement visibles dans leur champ de vision, la brunette n’aperçut pas l’ombre qui se dessinait à sa gauche. Seul le râle de la créature l’alarma, et le cri qui s’étouffa dans sa gorge et entre ses mains lui donna l’impression que son cœur était remonté dans sa gorge. C’était un putride maigrelet, un œil en moins, des vêtements en lambeaux, qui portait pourtant un étrange bonnet à pompom rouge. Il avançait dans sa direction en titubant bêtement, bras tendus, mâchoires béantes. L’unique réflexe, totalement instinctif, de la jeune fille, fut de lui flanqué un coup de pied qui l’envoya valser en arrière. Sa tête heurta violemment une pierre tombale et se fendit sous le choc, libérant des morceaux de cervelle liquéfiée. Pas d’appel à l’aide, pas de cri de meute, juste des gargouillis bestiaux qui symbolisaient l’état primaire des zombies.
Le cœur de Melena battait à lui en briser les côtes, son teint maladif donnait l’impression qu’elle était grise, mais elle se tourna vers ses compagnons en surveillant du coin de l’œil que leur premier assaillant ne se relève pas trop vite :
- Ils ne sont pas organisés…, murmura-t-elle. Il faut qu’on soit... furtif, qu’on avance doucement, et qu’on tue ceux qui nous attaquent...
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| | | Ace Ridley
Maladie mentale : Pyromane
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Ven 16 Déc - 21:50 | |
| Le lèche-bottes de service attendait le trio dans la tour et Ace ne lui prêta aucune attention, n'attendant pas qu'il les invite à entrer pour le faire. Là, les deux gardiens venaient de dépasser les bornes de l'acceptable. Se repasser leur épreuve comme un feuilleton bidon !? C'était clairement du fouttage de gueule version grand luxe. Ceci dit, Ace était tout de même flatté d'être le candidat idéal pour le premier rôle. Ce Chayan était assez sympathique, quand il ne voulait pas les tuer...
Le pyromane préféra cependant garder le silence ; raz le bol des doigts pétés. De toute façon que pouvait-il dire..? Les gardiens ne les écoutaient même pas et leur attitude avait une fois encore réussi à mettre Elie hors de ses gonds, déversant sa rage sur un zombie un peu trop insouciant. Tiens ? Pourquoi cet air de déjà vu..? Sans autre forme de procès, ils se retrouvèrent à la porte et le pyromane espérait que c'était pour de bon ; il se trompait... Fisher leur expliqua les nouvelles règles du jeu avec son ton habituel de blasé cynique. Il avait décidément bien sa place à Freedoom et auprès du couple morbide, celui-là ! Ace applaudit Ah, super !! Z'en avez d'autres des comme ça ? Franchement drôle, sans dec'.
Encore une fois, il n'eut d'autre réponse que l'éternel et intarissable discours de Feufolé. - C'est tout de même assez spécial... Pourquoi 3h ? Soit on a le temps de lambiner en route, soit il va falloir se bouger un peu. - La deux. Perso, c'que j'comprends pas, c'est le rapport avec la paresse. Comment réussir de manière paresseuse ? J'vois pas...
La mauvaise jumelle en était déjà à l'élaboration d'un plan mais le pyromane n'osa pas lui avouer que dans tous les cas il était handicapé. Foncer dans le tas équivalait au suicide, grimper lui était impossible à cause de ses deux membres blessés et tenter un passage furtif était voué à l'échec pour les mêmes raisons. - Ben ma foi si t'arrives à m'chopper une grue, pourquoi pas. C'que mon pied va pas guérir tout seul, lui. R'marque j'peux toujours courir.
Les filles l'avaient bien compris elles aussi : ça serait tout sauf une partie de plaisir. La seule solution qui s'imposait à eux était d'entrer dans la tour, atteindre le sommet tant bien que mal et surtout, qu'est-c'qui nous dit qu'on pourra en r'sortir une fois arrivé en haut... Il ne savait pas pourquoi il disait ça mais c'était un pressentiment qui ne le lâchait pas. Il avait comme l'impression que les gardiens n'étaient pas si heureux que ça de leur victoire. On n'est jamais mieux servi que par soi-même, non ? Alors c'était fort possible qu'une fois arrivés devant les gardiens, ces derniers les tuent tout simplement.
Hanté par ses visions pessimistes, le Ken se résigna et suivit Elie et Mel à l'intérieur de la tour. Elle n'avait plus rien à voir avec les précédentes fois. Avant, ils y venaient en tant que privilégiés, si l'on peut dire. Maintenant, ils devaient y entrer en ennemis et l'atmosphère s'en retrouvait changée, comme si la tour avait une conscience propre, comme si elle était elle-même un mécanisme de défense. Et pas besoin d'être un génie pour comprendre que les deux zombies qui les attendaient au beau milieu du RDC n'étaient là que pour une seule chose : les éviscérer.
A en croire le 'chut' du Mel à l'adresse de Feufolé, on avait finalement opté pour la discrétion. Sympa d'avoir prévenu. Le jeune homme savait que bien que bavard, l'esprit malin n'était pas stupide. Il saurait se taire - espérons-le - mais ce qu'il redoutait, c'était le calendrier de l'avent qui avait eu jusqu'alors la fâcheuse habitude d'arriver sans prévenir et surtout de faire beaucoup de bruit. Enfin beaucoup... Trop, de toute façon. Le pyromane se contenta d'acquiescer avec une moue qui se voulait rassurante et dès que Mel eut tourné le dos, il regarda Feufolé droit dans les yeux et mima l'étranglement que ce dernier subirait - et Ace se promit de trouver un moyen de le faire - si ce dernier lâchait ne serait-ce qu'un seul petit mot, même monosyllabique.
Histoire de se mettre dans l'ambiance, rien de tel qu'un petit sursaut quand on réalise que le gros truc dans l'ombre, là, c'est un zombie. Quelque part c'était assez sadique que ça soit Melena qui en fasse l'expérience. Avec un peu de chance l'affreux bonnet rouge que portait le mort-vivant aiderait la nécrophobe à faire passer le coup. Apparemment, elle avait du mal... Cela ne l'empêcha pas d'offrir à son publique un joli remix de 'this is Sparta'. Trois étoiles !! - Hé hé hé ! Les dames d'abord plaisanta Ace tout en continuant sa pénible progression sur la pointe des pieds. Il fit signe à Feufolé de se cacher dans la hotte, parmi les objets du pyromane. Ils n'avaient pas besoin d'un petit indicateur lumineux "nous sommes ici !", surtout pour cette épreuve... | |
| | | Jade Martins
Maladie mentale : Troubles dissociatifs de la personnalité
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Sam 17 Déc - 22:22 | |
| Etre furtif ? Mouais, c’était pas son genre mais c’était possible de faire des efforts pour l’occasion, mais Ace avait raison sur un point : c’était bien trop contraignant. Il devait exister une manière plus paresseuse pour passer tranquille mais… quoi ? Si d’autres zombies se cachaient dans l’ombre ils risquaient de se faire débusquer bien trop vite de toutes manières.
Elie croisa les bras pour observer d’un air pensif le mort-vivant à la cervelle répandue sur le sol qui tentait malgré tout de se relever. Son pied écrasa lourdement le crâne endommagé du macchabée pour le forcer à rester couché alors qu’elle gardait sa position de réflexion. Se creuser les méninges n’était pas dans ses habitudes, foncer dans le tas était bien plus facile mais… ça n’irait décidément pas. Et le pyromane qui s’éloignait déjà !
** Trouver un truc, trouver un truc, trouver un truc…**
Son regard retombait encore et toujours sur le cadavre qu’elle maltraitait puis soudain une lueur s’alluma dans les yeux de la psychotique. Ça pourrait marcher, s’ils se débrouillaient bien ils pourraient même s’en tirer sans aucune égratignure ni poussée de stress. Ça marchait bien dans predator ou dans les films d’espionnage alors pourquoi pas pour eux ? Après tous les gardiens ne voyaient en ces épreuves que l’occasion de faire un bon film sans effort ni moyens. Elle fit signe à ses compagnons de revenir vers elle et quand ils furent assez proches pour entendre ses murmures elle se lança dans la présentation du plan qui avait germé dans sa caboche.
- Faut qu’on se déguise ! Les zombies ont ordre de nous traiter comme des intrus, mais du coup il suffit qu’ils ne nous reconnaissent pas non ? Ils sont si bêtes qu’il suffira probablement d’enfiler des loques et de se couvrir de terre et de sang pour faire bonne figure… adopter leurs démarche et tout.
L’adolescente passa la main dans ses cheveux abîmés tout en baissant les yeux vers le zombie qui remuait de plus en plus sous la semelle de ses escarpins. On pouvait presque entendre les rouages se mettre en branle sous son crâne alors qu’elle attrapait le bras du mort-vivant mal en point pour commencer à le trainer vers la sortie.
- On ressort, suivez-moi ! souffla-t-elle en ahanant sous le poids de viande avariée qu’elle trainait.
La porte se referma à nouveau sur eux alors qu’ils rejoignaient l’air glacial du cimetière bordant la tour. La neige fondue tombait toujours sur la terre boueuse dans laquelle ils pataugeaient allègrement. Leur baguage putréfié s’était mis en tête de ne plus se laisser faire et se débattait désormais comme une bête furieuse si bien qu’Elie dû lui flanquer une bonne dizaine de coups pour qu’il arrête enfin d’essayer de lui arracher les tendons avec les dents. Essoufflée et en sueur malgré le froid elle s’éloigna pour établir un périmètre de sécurité afin d’entrer dans les détails maintenant qu’ils pouvaient parler plus tranquillement.
- Il faut juste… juste déterrer deux corps et piquer leurs fringues décomposées pour les troquer contre les nôtres qu’on laisserait ici. Après un peu de boue pour masquer notre odeur, c’est pas ça qui manque, et le sang de monsieur pour simuler des blessures. Coller des bouts de sa chair sur nous à la rigueur mais c’est vraiment dégueulasse.
Elie grimaça et se frotta la joue par pur réflexe comme si de la peau décomposée y avait été posée.
- Une fois qu’on ressemblera à un zombie et qu’on en aura l’odeur, il suffira de grimper en prenant notre temps pour pas éveiller les soupçons. C’est nous qu’ils cherchent pas des macchabées. Et là pour le coup, ce serait tranquille et pour ainsi dire… paresseux nan ?
Un sourire empreint de fierté éclaira son visage avant qu’elle ne décoche un nouveau coup dans le zombie qui avait rampé jusqu’à eux en poussant des grognements gutturaux. C’était le meilleur plan qui lui venait à l’esprit, et étant donné le handicap psychologique de Melena et celui physique d’Ace ils n’avaient pas vraiment le choix…
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| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Sam 17 Déc - 23:32 | |
| La plaisanterie d’Ace la piqua douloureusement. Choquée par cette remarque qui n’avait rien à voir avec la finesse, l’adolescente resta sans voix alors que la mauvaise jumelle écrasait la tête du zombie qu’elle avait bousculé. Dans son cas pathologique en particulier, elle ne trouvait pas ça drôle – du tout – de se faire attaquer par un mort-vivant. Heureusement, l’instant n’était pas aux états d’âme et la brunette chassa bien vite ce nuage pour se concentrer sur la brume de la tour. Fastidieuse, longue, voilà comment s’annonçait cette épreuve en mode furtif… mais elle n’avait pas mieux.
Pas mieux ? Pas si sûr. Elie les rappelait pour leur exposé le plan le plus horrible qui soit. Bien sûr que la nécrophobe n’y aurait jamais pensé : se déguiser en zombie, c’était une option que son cerveau aurait été incapable de concevoir. Elle avait envie de secouer la tête négativement, son teint complètement décoloré par l’appréhension, mais même si le dégout était toujours muet, sa terreur des cadavres palpitait dans ses veines. Pourtant, impossible de stopper la machine « Elie »une fois lancée et l’irlandaise dut la suivre à l’extérieur pour recevoir l’autre partie du plan… pas plus réjouissante que la première.
Néanmoins, avait-elle réellement le choix ? Leurs horloges respectives indiquaient désormais que plus d’une minute trente s’était écoulée, et ce stratagème apparaissait comme le plus rapide à mettre en place, le moins dangereux et le plus « paresseux ». Au pire, s’il ne fonctionnait pas, ils en seraient informés dès le rez-de-chaussée, et ils n’auraient plus qu’à revenir à la première option : celle d’une ascension furtive et lente. Après avoir pris une grande inspiration d’air glacé, pendant laquelle la psychotique décocha un nouveau coup au macchabée maigrelet qui les suivait avec obstination, Melena lâcha faiblement :
- Ok, on fait ça…
Elle n’osait pas regarder ses complices. C’était déjà assez dur comme ça de trembler comme une feuille, elle n’avait pas non plus envie qu’ils lisent dans ses yeux combien ça lui coutait. C’était pour la réussite… mais si seulement ils savaient combien son esprit était chamboulé par ces confrontations morbides. Pour faire preuve de bonne volonté, la jeune fille rejeta en arrière ses mèches trempées par la neige fondue et déclara :
- Je… je vais essayer quelque chose…
Car effectivement, s’ils avaient l’intention de déterrer des corps, se déguiser et grimper la tour dans le temps qui leur restait, mieux fallait abréger les étapes et limiter la fatigue. L’esprit flemmard de la tour commence à bien lui entrer dans le crâne, car comment faire lorsqu’on ne voulait pas faire quelque chose ? On le délègue à quelqu’un. Ainsi, l’irlandaise songea d’abord à faire apparaître son coffre à cadavres, pour utiliser son pantin comme profanateur. Cependant, une autre idée, plus facile encore, avait fusé au milieu de ses méninges nouées par sa phobie : faire les charognes sortir d’elles-mêmes.
Après tout, elle avait réussi à contrôler les macchabées, mais avait-elle réellement besoin de les voir ? Et pouvait-elle en utiliser plusieurs en même temps ? Sans un mot, évitant soigneusement que le zombie à leurs pieds n’attrape ses chevilles, Melena repéra deux pierres tombales vieillottes cote-à-cote plantées de travers dans la terre ramollie par l’intempérie. Sans trop savoir ce qu’elle devait faire – dans la mesure où elle ne l’avait jamais fait, et donc n’était pas sûre que ça fonctionne – l’adolescente s’agenouilla dans la boue et fixa d’abord les inscriptions usées : Mr et Mrs Tigerweed.
Il fallut d’abord faire abstraction de ses peurs, de l’horloge sur son épaule qui égrenait les minutes comme le sablier auquel tenait sa vie, puis elle se concentra de toutes ses forces. Instinctivement, elle sentit qu’elle avait réussi à faire la connexion avec les morts situés sous terre, même si elle ne pouvait les voir ou les sentir. Moins de dix minutes plus tard, alors que la migraine commençait à enflammer son cerveau, le couple perçait la surface de l’humus et s’extirpait de tombe avec des gestes saccadés de pantin mal articulé. Impressionnée par ses propres pouvoirs, frémissante de se trouver entourée par deux cadavres animés, l’irlandaise écarquilla les yeux et les laissa subitement retomber.
Tout deux étaient déjà bien avancé dans la décomposition, mais leurs vêtements étaient encore suffisamment entiers pour servir de déguisement. Lentement, elle tourna ses yeux fiévreux vers ses acolytes, croisant malencontreusement leurs cadrans qui indiquaient : 02 : 50 : 42.
- Voilà…
Dernière édition par Melena Autumn le Sam 28 Jan - 6:33, édité 1 fois | |
| | | Ace Ridley
Maladie mentale : Pyromane
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Dim 18 Déc - 0:28 | |
| Mel et Ace furent bien vite rappelés par Elie qui apparemment avait trouvé quelque chose. A priori l'idée de se déguiser en zombie n'était pas mauvaise. Plutôt bonne, même ! Dans un élan de mauvaise foi, le pyromane se dit qu'il l'aurait trouvé aussi, ce plan. La partie la plus problématique c'était de faire en sorte que Mel passe outre sa peur de la mort. Se recouvrir de peaux humaines ou même ressembler à un de ces abrutis putréfiés le dégoûtait déjà lui, alors elle...
Trainant le zombie comme un jambon, Elie ressortit de la tour. Ace, anxieux, regardait la montre en os qu'il avait sur l'épaule. Le temps filait à une allure... - Ouais, le côté paresseux est pas mal, même si ça m'enchante pas des masses de m'couvrir de tripes. 'Fin bref. - Et moi, je me met où ? Sortant de la hotte du pyromane, le petit esprit violet avait soulevé une question cruciale qui devint la problématique principale du pyromane pendant un bon bout de temps. Hors de question de se séparer de son ami mais il risquait de les faire repérer... Comment faire !?
Pendant que Melena tentait son "quelque chose", le pyromane s'esquintait les neurones à trouver un moyen de rendre Feu' discret. Il regarda passivement les zombies sortir de terre tout en cherchant. - Waouh ! On se croirait dans un film de zombies ! Pour le coup, ça c'est un pouvoir utile ! Hé ! Regarde le type, je suis sûr que sa veste t'irait bien, Ace. Ace ? le jeune homme ne répondit que par un Hmm ! agacé. Il n'avait aucune idée et envisageait déjà de laisser sa seule arme, son seul pouvoir utile à l'extérieur. Qu'arriverait-il en cas de pépin ? Il ne pourrait pas compter sur les flammes pour l'aider.
- P'tain j'trouve rieeeen !! Ça m'gave ! Feu', j'ai l'impression qu'tu vas devoir nous attendre ici, y a pas moyen. - Oooh ! Et moi qui me faisais une joie de vous accompagner répondit-il. L'étincelle qu'il avait dans les yeux rendait impossible de savoir s'il disait ça sincèrement ou bien si c'était un autre de ses sarcasmes.
Bon... Tant pis. Remettant la réflexion à plus tard, Ace fit quelques pas en direction d'un des cadavres fraîchement déterrés par les soins de Mel, lui retira ses vêtements en loque et commença à déchirer les chairs. - Putain j'y crois pas que j'fasse un truc pareil... Il prit un morceau de cadavre dans sa main avant de s'éloigner un peu. Là, il enleva sa veste et enfila cette du défunt. Il fit de même pour le pantalon puis une idée lui vint. Il ne savait pas s'il devait en rire ou en être dégoûté, aussi préféra-t-il se taire pour le moment car le principal intéressé n'allait pas aimer ça...
Frottant le morceau de chair contre ses vêtements et sa peau, réprimant un haut-le-cœur lorsque l'odeur lui parvint aux narines, il se zombifiait sans se poser de questions. Un peu de terre sur le corps parachevait l'œuvre et après 5 bonnes minutes, il ressemblait parfaitement à un mort-vivant. Les os brisés de ses pieds le faisaient déjà boiter, il n'avait qu'à exagérer ce trait pour paraitre naturel. Il appela enfin son esprit de feu.
- Feu... J'crois que j'ai trouvé comment t'emmener avec moi. C'que on dirait pas comme ça mais j'ai besoin de toi. - C'est vrai ? Je le savais ! Alors !? C'était pas si dur que ça de me dire à quel point je te suis indispensable, vital, précie-ouais, ouais ! On a pigé. Bon, le hic c'est qu'tu vas pas être fan. Feufolé le regardait, hésitant tout d'un coup, ne sachant pas vraiment s'il voulait entendre ce que le pyromane allait lui dire. Ce dernier lui simplifia la tâche en ne disant rien. Tirant sur son pantalon pour former une ouverture, il invita son camarade à entrer en pointant la cachette du doigt. Feu' le regarda bouche bée mais le visage neutre du jeune homme montrait à quel point il était sérieux.
Quelques minutes passèrent ainsi, Ace obligeant Feufolé à entrer, Feufolé refusant et prétextant diverses choses. - Hors de question !! Tu me prends pour quoi, là !!?? - Vas-y, déconne pas ! T'as pas l'choix 'toute façon ! Alors arrête tes conneries et entre là-d'dans ! - T'es vraiment dégueulasse quand tu veux ! Me faire ça ! à MOI !! Ton meilleur ami. Ace, je te connais depuis que t'as 7 ans mais ce coup là c'est vraiment inédit : t'as repoussé les limites de l'ignoble !! - Oh... Je suis dééésoooléééé.... Rien à foutre, tu entres et t'en sors pas avant que j't'autorise à l'faire !
Finalement, le pyromane réussit à convaincre l'esprit violet qui se résigna à se cacher non sans exprimer une ultime fois son mécontentement justifié. Tout fut prêt et heureusement car ils avaient perdu déjà trop de temps. Il fallait prévoir une marge d'erreur au cas où la diversion ne marcherait pas. | |
| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Dim 18 Déc - 1:17 | |
| Leur groupe commençait vraiment à bien marcher et pour preuve : ils étaient tous d’accord pour ce plan imaginé sur le tas. Il ne restait plus qu’à déterrer les corps mais Melena régla rapidement ce problème en jouant à la nuit des morts-vivants. La psychotique regarda un instant, intriguée, son amie debout sur les deux tombes l’air concentrée et fini par hausser les épaules. Si elle pensait pouvoir le faire, le moins qu’elle puisse faire de son côté était d’avoir confiance en elle. Elle passa donc les minutes qui suivirent à tenter d’immobiliser leur paquet vindicatif à l’aide d’une pierre tranchante trouvée au sol, histoire de lui sectionner les muscles et de l’empêcher de bouger à défaut de réussir à le tuer une seconde fois.
Le temps s’écoulait à une vitesse folle, et dix minutes avaient déjà filé lorsque les corps pourrissants émergèrent enfin de la terre boueuse. Ace s’approcha aussitôt de l’homme pour commencer sa « zombification » alors que l’irlandaise mal à l’aise semblait lui jeter un regard désespéré. Le cœur d’Elie se serra et elle se dirigea aussitôt vers le deuxième cadavre pour le déshabiller et donner les frusques décomposée à sa camarade. Le faire elle-même, toucher ce corps sans vie, aurait sans doute été une horreur insurmontable pour elle et c’était un geste qui ne lui coûtait pas grand-chose, surtout quand on savait ce qu’elle demandait à son amie de faire par la suite.
- Mets-les, je prendrais celles de l’autre.
Elle détourna les yeux en proie à un sentiment qu’elle ressentait rarement… le remord. Cherchant à fuir cette sensation désagréable elle entreprit de retirer les vêtements au corps qui se débattait encore malgré la manière dont elle l’avait charcuté et qui manqua de la mordre à 3 reprises. L’adolescente réussit tout de même à mener sa tâche à bien et enfila les fringues puantes avec une grimace de dégoût. Et ce n’était que le début.
Une poignée de boue étalée sur sa peau humide, une autre de chairs pourrissantes frottée énergiquement jusqu’à emplir ses narines d’une odeur suffocante. Les yeux clos Elie ne réfléchissait même plus à l’horreur de ce qu’elle accomplissait, trop pressée par le temps pour se perdre dans des réflexions sur la morale, l’hygiène et les conneries du monde réel. Elle entendait Ace se disputer avec Feufollé sans comprendre de quoi il s’agissait exactement, et à vrai dire vu les bribes qu’elle attrapait au vol elle ne préférait pas en savoir plus sur la question.
Au bout de quelques minutes elle fut grimée en mort vivant tout à fait convenable comme le lui signifia son reflet dans une flaque d’eau gelée. Elle déposa ses affaires près de la porte sans oublier de retirer ses chaussures et se tourna alors vers Melena qui œuvrait encore avec lenteur, paralysée par la peur viscérale qui faisait trembler ses membres.
- Mel ? Ca v…
Elle s’interrompit avant d’avoir achevé sa question et se mordit la lèvre en baissant les yeux sur ses pieds désormais nus. Bien sûr que ça n’allait pas. Il fallait faire quelque chose, dire un truc… n’importe quoi. C’était son boulot de protéger et de faire en sorte que tout aille bien non ? Cette conviction lui permit de se reprendre et d’avancer d’un pas vif vers sa camarade pour lui saisir le bras avant de planter son regard dans le sien.
- Ca va aller ne t’inquiète pas, n’ai pas peur.
Et la peur s’envola, non pas grâce au ton ferme de la mauvaise jumelle mais parce qu’elle avait encore activé sans le vouloir son nouveau pouvoir, et si elle avait pu passer à côté la première fois ce ne fut pas le cas à ce moment-là. Comment ne pas voir l’angoisse disparaitre totalement des prunelles grises qu’elle fixait ? Comment ne pas sentir le membre dans sa main cesser de trembler ? Elle ne comprenait pas bien ce qu’elle venait de faire mais ça fonctionnait et c’était tout ce qu’elle avait besoin de savoir.
- On est tous prêts ? Faut qu’on y aille alors, on a déjà perdu beaucoup trop de temps…
L’horloge au-dessus de son épaule ne le lui rappelait que trop. Il n’y avait plus qu’à espérer que les gardes tombent dans le panneau sinon quoi il risquait de leur arriver malheur…
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| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Dim 18 Déc - 1:52 | |
| Dans sa tête douloureuse, les échanges entre le pyromane et son petit esprit ressemblaient à des bourdonnements inintelligibles. Tout ce tourbillon de parole était avalé par sa peur maladive, et voir Ace commencer à s’affairer ne fut pas ce qui lui donna du courage. Non, elle restait agenouillée, bêtement, s’efforçant de faire un geste, mais incapable de faire obéir ses membres. Tout comme lors de la deuxième épreuve, c’était trop lui demander de manipuler un cadavre. C’était déjà assez difficile de les dévorer, motivée irrationnellement par la force du désespoir, mais là, c’était impossible.
Heureusement, Elie perçut son regard de détresse et vint déshabiller la femme pour elle. Il s’agissait d’une robe verte d’assez mauvais goût qu’elle lui tendait, imprégnée par la chair en décomposition, le sang et l’humus. Si Melena ne fut capable que d’un signe de tête pour remercier son amie, son corps débordait une nouvelle fois de reconnaissance. La mauvaise jumelle comprenait étonnement bien ce qu’elle ressentait, sans même qu’elle n’ait eu à le dire.
La neige fondue qui tombait n’était pas encourageant, tout comme le froid mordant de l’ile, mais elle n’avait pas le choix. Avec des gestes lents, retardant l’échéance, la nécrophobe fit glisser la fermeture magnétique de sa combinaison, libérant sa chair nue et pâle qui se couvrit instantanément de chair de poule. Cette fois-ci, ce n’étaient pas les blessures qui ralentissaient ses gestes, mais la terreur ainsi que le dégoût qui était revenu à la charge, plus fort que jamais après son absence. L’arrière goût du chien mort lui revint, paralysant ses gestes pendant de longues minutes. Ace en était déjà à se disputer avec Feufollé quant à l'endroit où il se cacherait. Une nouvelle fois, ce fut Elie qui vint à la rescousse, plantant ses orbes bleus dans les siens pour lui intimer de ne pas avoir peur.
L’irlandaise ne savait pas ce qui s’était passé, mais subitement, mieux encore que si la psychotique lui avait redonné courage, la crainte s’était volatilisée comme par enchantement. Son cœur lui paraissait soudainement plus léger, comme si on venait de le délester de plusieurs années de poids supplémentaire et si la sensation de répulsion ne pouvait pas partir, une nouvelle force était venue à la nécrophobe.
- Merci, murmura Melena en activant la cadence.
Elle se sépara même de son soutien-gorge et de ses bottes, arborant une robe verte bouteille à moitié décomposée dont l’une des bretelles qui avait été digérée par les insectes pendouillait pitoyablement. Priant déjà que l’heure de la douche sonnerait assez vite, l’adolescente se couvrit de boue, des pieds à la tête, y compris ses cheveux, et paracheva la tâche en arrachant des lambeaux du cadavre pour se les coller dessus. D’ailleurs, pendant sa tâche, elle avait malencontreusement déclenché l’un de ses pouvoirs, et le flash d’une femme qui résolvait rapidement un sudoku traversa son esprit.
Une fois la moindre parcelle de sa peau trop blanche masquée par de la boue et des lambeaux de chair, enduite des substances nauséabondes qui suintaient de la charogne jusqu’à ce que l’odeur décuple sa migraine, l’irlandaise s’annonça prête en réponse à la mauvaise jumelle. Elle avait si mal à la tête que les traits sales de son visage étaient déjà tirés par des tics involontaires, il ne restait plus qu’à imiter la démarche des morts-vivants.
Prenant la tête de marche après avoir soigneusement empilé ses affaires, sa peur absente mais le dégoût gonflant dans son ventre comme un ballon, Melena poussa encore une fois la porte de la tour. Nouvelle entrée dans l’arène, il ne devrait plus revenir en arrière désormais. Respirant le plus doucement possible – car c’était bien connu que les zombies ne respiraient pas – elle avançait au milieu du dédale de pierres tombales, lentement, simulant de boiter comme un pantin désarticulé, s’appliquant à jeter un regard vide aux véritables putrides qui tournaient la tête vers elle. Son cœur battait si fort sous sa robe défraichie qu’elle ne craignait qu’il ne la trahisse, mais jusque là, rien n’indiquait qu’ils étaient repérés. La jeune fille s’immobilisa simplement à mi parcourt… pour ne pas avoir l’air trop pressée, mais aussi parce que parmi les nombreuses silhouettes décharnées qu’elle apercevait, l’une d’elle venait de claquer des dents.
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| | | Ace Ridley
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Dim 18 Déc - 2:38 | |
| Dans un sens, cela pouvait être comique, vu de l'extérieur, mais la scène n'avait rien de drôle lorsqu'elle était vécue. Ace esquissait une grimace rien qu'à savoir Feu' si près de son intimité et l'esprit quant à lui ronchonnait, grommelait et pestait allègrement contre son tortionnaire. Il finit par se taire, ayant sans doute accepté sa condition. Le pyromane se mit en marche pour s'essayer à son nouveau costume. Il ne l'avouerait jamais mais il aurait largement préféré devoir porter son costume de princesse plutôt que celui-là... Mais une princesse rose et stupide jure un peu dans un univers de zombies...
Lorsque tout le monde fut près, Ace adressa un dernier "chut !" à Feu' avant de pénétrer pour la troisième fois de la journée dans la tour. Cette fois ça serait la bonne ! Les portes se refermèrent derrière eux, les plongeant dans l'obscurité du RDC. Un bref coup d'œil en dessous de la ceinture rassura Ace ; on ne voyait pas les flammes de Feu' à travers le tissus. Il se sentait tout de même anxieux : les chances qu'ils se fassent repérer n'étaient pas nulles pour autant qu'ils s'étaient déguisés... Pire encore, si les zombies s'apercevaient de la supercherie alors que le trio aurait déjà monté quelques étages, ils n'auraient aucune chance d'en réchapper !
Ce fut suffisant pour motiver le pyromane. Il s'appliqua du mieux qu'il put à agir, marcher, penser comme un zombie. Il était même prêt à faire les grognements, c'est dire ! Ils n'étaient entrés dans le bâtiment que depuis quelques minutes qu'il ressentait déjà le besoin d'allumer un feu. Regarder l'esprit violet ne l'apaiserait pas, non : il avait besoin d'un vrai feu, de déclencher un vrai incendie lui-même. Se forçant à tenir, se promettant qu'il pourrait le faire une fois l'épreuve finie, il continua tant bien que mal.
Melena s'était arrêtée en chemin et lorsque Ace le remarqua il l'avait déjà dépassée. Ne la voyant plus derrière lui, il fit un demi-tour comme le ferait un zombie saoul cherchant son chemin. La fixant de loin, il tenta de voir ce qui n'allait pas. Elle semblait aux aguets, mais Ace ne pouvait rien lui dire sans courir le risque de tout faire tomber à l'eau, il ne pouvait pas non plus la rejoindre pour la même raison. Sa démarche anarchique lui avait valu de s'écarter des filles un peu trop. Au lieu de tenter de se rapprocher, il lâcha un grognement las, imitant celui d'un zombie. Ce n'était peut-être pas la meilleure des choses à faire avec une nécrophobe mais c'était le seul moyen qu'il avait de capter son attention pour l'inciter à continuer.
Espérant qu'elle l'avait entendu - et compris - il se retourna une seconde fois, et continua son chemin vers l'escalier au fond de la salle. L'avantage de marcher comme un décharné était qu'il n'avait plus à souffrir de ses os brisés, ces derniers donnant à sa démarche un réalisme étonnant auquel sa main carbonisée ajoutait la touche finale. Et dire qu'à la seconde épreuve il était comme ça également... Ils passaient décidément d'abomination en abomination. Morts, morts vivants, ressuscités, et maintenant ils se faisaient passer pour des morts ambulants. La morale humaine en prenait un sacré coup !
L'odeur de chair pourrie lui emplissait les narines et chaque inspiration - plus forte à cause des battements de son cœur qui s'accéléraient - était un supplice olfactif. Le pyromane s'appliquait également à regarder à terre de peur qu'une tête de zombie ne surgisse du sol pour lui morde les tendons. Rien que d'y penser il en avait des frissons. Tant mieux ! Les spasmes c'est aussi l'apanage des zombies après tout et il laissait pendre sa tête comme si elle était décrochée afin de pouvoir fixer à la fois le sol et le chemin qu'il empruntait. Finalement, les escaliers se dessinèrent dans la brume. Ils allaient pouvoir accéder au premier étage. Aux pieds de ces derniers, il attendit Elie et Mel, se rendent compte par la même occasion qu'il était allé un peu vite. En même temps, qui avait envie de passer son temps - imparti, ceci dit en passant - à vagabonder à l'intérieure de cette tour ?
A l'étage des grognements se faisaient entendre. Ils n'avaient rien d'humain et ne présageaient rien de bon ou au mieux : quelques frayeurs qu'ils devraient étouffer du mieux qu'ils le pouvaient. Boh, au pire si Melena mourait de peur, on n'y verrait que du feu ! ... Du feu, justement... Il sentait qu'il en avait vraiment besoin... Il lui fallait sa dose de feu et se souvint qu'il n'avait rien trouvé la première fois. Il se raccrocha donc à l'espoir qu'il trouve des torches dans les étages supérieurs. Mais quand bien même il trouverait du feu, il fallait avant tout rester prudent... | |
| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Dim 18 Déc - 12:57 | |
| C’est avec application qu’elle titubait, se remémorant tous les films de zombies qu’elle avait pu voir pendant des soirées entre copines. Les Romero, Boyle, Clark, Fulci, Rodriguez et bien d’autres qui avaient bercé son adolescence… mais rien n’était plus instructif que d’observer à la dérobée les morts-vivants qu’elle croisait à l’instant même et qui risquait de se jeter sur elle pour lui dévorer les tripes au moindre faux pas.
Elle ne se rendit compte que Melena s’était arrêté brutalement que parce qu’elle lui rentra dedans, ce à quoi elle ajouta dans la précipitation un râle de circonstance pour ne pas attirer l’attention des zombies qui s’étaient tournés vers elles avec un intérêt certain. Elie tituba en repoussa légèrement sa camarade de l’épaule dans une invitation déguisée pour avancer et reprit sa marche zigzagante avec une lenteur volontaire jusqu’à atteindre les marches qui menaient à l’étage supérieur. Une fois arrivée elle attendit aux côtés d’Ace dans une position désarticulée, la mâchoire pendante et la tête basculée sur le côté comme si un plaisantin était venu lui briser une ou deux vertèbres cervicales.
Melena finit par les rejoindre bon gré mal gré après quoi ils grimpèrent à l’étage pour y trouver, devinez quoi ? Toujours des tombes, de la brumes et des putrides y déambulant comme des gosses dans un parc d’attraction. Ils avaient l’air mou au premier abord mais quand la mauvaise jumelle vit l’un deux se retourner brusquement dans leur direction quand ils atteignirent la dernière marche cela la convainquit de revoir son opinion sur le sujet. C’était comme s’ils étaient en veille en fait, et se mettaient en branle quand la situation le nécessitait. C’était tentant d’en glisser deux mots à ses compagnons mais elle se contenta de grogner en reprenant sa marche.
Le point positif dans le fait d’empester autant qu’une fosse commune était qu’elle n’avait pas vraiment besoin de se forcer de ne pas respirer pour simuler la mort. Pas besoin non plus de se forcer à trébucher lorsque des os saillant du sol s’enfonçait dans la plante de vos pieds nus.
Tout se déroulait correctement jusqu’à ce qu’ils arrivent vers le milieu de la pièce ou un squelette décoratif se mit soudain en branle dans un concert de claquement de dents grinçantes. N’importe qui aurait hurlé ou aurait reculé en proie à la peur mais Elie qui ne connaissait pas ce sentiment se contenta de répondre par un hurlement guttural qui poussa le mort-vivant à reculer pour aller cliqueter ailleurs.
Elie tourna alors les yeux vers les zombies qui les fixaient maintenant en s’efforçant de leur donner l’air vide et de ne pas ravaler le filet de bave qui coulait de la commissure de ses lèvres entrouvertes. Après un nouveau grognement presque inaudible elle reprit sa marche comme si de rien était en espérant que ça suffirait…
Et cela suffit. Bientôt ils firent face aux marches menant au troisième étage et la mauvaise jumelle s’y engagea sans se presser d’une démarche d’homme saoul. Une fois au beau milieu des escaliers immenses ils n’étaient visibles ni du second étage ni du suivant, elle s’assit donc sur une marche avant de basculer sa tête en arrière en soupirant.
- C’est chiant ! soufflât-elle, Ils passent leur temps à nous fixer où à bouger quand on s’y attend pas. Vous croyez qu’ils se doutent de quelque chose ?
La logique aurait voulu que non, après tout ils avaient ordre de les traiter comme des intrus et donc de les attaquer à vue mais elle ne pouvait s’empêcher de se méfier un peu. Ils attendaient peut-être tout simplement qu’ils arrivent au milieu de la tour pour les prendre en sandwich.
Elle s’étira pour faire craquer ses articulations qui souffraient de la démarche adoptée depuis leur entrée dans la tour, puis examina brièvement la plante de ses pieds qui avait peu apprécié le traitement subit. Ils étaient éraflés à plusieurs endroit mais la psychotique aimait à penser que ça ne l’aiderait que mieux à rentrer dans la peau du personnage que de souffrir en marchant.
- Plus que 2h20 au fait… faudrait peut-être que je me remue ! constata-t-elle avec un léger sourire en se remettant debout.
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| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Dim 18 Déc - 13:57 | |
| Son cœur fit un bon lorsqu’Elie lui rentra dedans, mais heureusement, son cri de surprise resta bloqué dans sa gorge. Son amie lui adressa un râle parfaitement bien imité, reprit par Ace qui grognait pour les appeler. Craignant de ne gâcher leurs prestations par l’une de ses tentatives ratées, Melena se contenta de se remettre en marche, piétinant sans le voir un bout d’ossement qui lui piqua douloureusement la voûte plantaire. Ce fut donc en boitant réellement qu’elle rejoignit ses camarades, et profita de l’intervalle où ils étaient invisibles dans l’escalier pour s’ôter cette épine du pied.
Tombes et zombies étaient encore au rendez-vous, figés dans une léthargie morbide, tournant parfois brusquement la tête pour les épier. De temps en temps, l’irlandaise avait l’impression de pouvoir voir les rouages brisés de leurs cervelles putréfiées s’agiter pour déduire qu’ils n’étaient pas des ennemis. Sa migraine martelait ses tempes avec force, et si elle ne s’adonnait pas à des exclamations gutturales comme celle que produisait la psychotique pour faire fuir un squelette cliquetant, les grimaces qui tordaient son faciès maculé de boue et de peau morte était un masque suffisant.
Heureusement que sa terreur pathologique était toujours muette, muselée par le pouvoir de la mauvaise jumelle, car l’intervention du décor l’aurait très certainement fait hurler comme une possédée. Désormais, seul le dégoût alourdissait les battements rapides de son cœur angoissés, mais elle devait s’efforcer de continuer sans regarder les alentours avec trop d’attention. De toute façon, chaque mouvement de ses yeux gris était un véritable supplice.
Au milieu de l’escalier qui menait au troisième étage, la halte d’Elie lui permit de souffler. Les effluves écœurantes qui montaient à ses narines lui donnaient la nausée, et mieux valait ne pas trop penser que son dernier repas avait été constitué de charogne canine. Est-ce que les morts-vivants se doutaient de quelque chose ? Le doute s’installa dans l’esprit de Melena, jusque la persuadée que ce n’était pas le cas. Étaient-ils assez intelligents pour les prendre au piège ? Ils s’étaient pourtant rendus compte, lors de la seconde épreuve, que les zombies étaient cons comme leurs pieds… dans le cas où ils en avaient.
- Je crois que ça va, lâcha-t-elle du bout des lèvres.
Plus que 2h20… l’adolescente ne savait pas combien de palier il restait, mais savoir que près d’un tiers du temps était écoulé ne la rassurait pas. Vue la taille de la tour, et la hauteur de plafond de chacun des étages, combien pouvait-il y avoir de strates exactement ? Une bonne dizaine, peut-être plus. S’ils étaient en train d’arriver au troisième, alors au moins sept autres étapes suivraient, ce qui était assez décourageant. Néanmoins, la nécrophobe hocha lentement la tête au moment où son amie se remettait en route. Malgré la brume glaciale qui envahissait les lieux, elle sentait des sueurs angoissées commencer à perler sous la couche de boue qui couvrait sa peau pâle.
Nouvel étage. Cette fois, un zombie était campé à tout juste quelques mètres de l’entrée, ses prunelles vides fixées sur les voyageurs qui arrivaient de leur démarche claudicante. Priant intérieurement qu’il ne se doute de rien, Melena fit un détour sur la gauche, suivie lentement par le regard mort du sbire idiot. Elle dut faire l’effort d’éviter de lui rendre ce coup d’œil, mais surtout d’étouffer le juron qui lui monta à la gorge lorsqu’une série de trois petits os taillés en arrête – comme d’un fait exprès – venaient de s’enfoncer dans son talon. L’irlandaise laissa sortir son exclamation de douleur sous la forme d’un râle saccadé par ses mâchoires crispées. Forcée de progresser en ne s’appuyant plus que sur la pointe de son pied droit, son boitillement devant subitement plus vrai que nature.
Passant prêt d’une tombe penchée, mal enfoncée dans la terre meuble, la nécrophobe vit dépasser une ranger de doigts mutilés qui s’agitaient faiblement, signe qu’un macchabée devait se cacher là-dessous pour jaillir sur le premier intrus venu. Mais… ils n’étaient plus des intrus, n’est-ce pas ? Ils faisaient partie du décor désormais…
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| | | Ace Ridley
Maladie mentale : Pyromane
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Lun 19 Déc - 15:11 | |
| Ace avait toujours apprécié les jeux vidéos et plus particulièrement ceux avec des morts vivants. Alors imaginez que le mode zombie était à son goût, même si quand il rentrerait chez lui il apprécierait peut-être un peu moins ce genre de jeu... Bon, pas au point de jouer uniquement à Dora l'exploratrice, mais disons que côté stress, il avait sa dose.
Il pensait que la traversée du rez-de-chaussée serait la plus angoissante car ils ne savaient pas si leur plan marcherait ou non. Il se rendit compte que ce n'était rien comparé au sentiment de s'enfoncer toujours plus profondément dans le piège. Ces zombies étaient intelligents, quand ils le voulaient. Rapides, aussi et s'ils étaient capables de cacher leur jeu, rien ne prouvait qu'ils ne faisaient pas de même en laissant croire au trio que la diversion était efficace !
Lorsqu'Elie leur avait annoncé qu'ils avaient déjà perdu 40 minutes, le pyromane avait eu une petite boule au ventre. Non pas Feufolé, mais un autre feu dévorant nommé angoisse. L'angoisse de trainer mais de ne pas pouvoir aller plus vite ; la peur de ne pas arriver à temps. Les jeux à temps impartis, il n'aimait vraiment pas ça. Il s'était tout de même forcé à sourire pour ne pas faire part de ses sentiments négatifs et de son pessimisme.
Maintenant qu'ils déambulaient dans le troisième étage, cela lui était impossible. Cherchant fébrilement des yeux une torche ou n'importe quoi d'autre avec une flamme, il avait de plus en plus de mal à se concentrer à tel point qu'il failli trébucher sur une tombe. Il réussit à se rattraper mais uniquement grâce à son pied aux doigts brisés, même pied qui avait heurté la pierre tombale. La douleur était fulgurante et il ne put retenir un grognement sourd, crispant sa mâchoire et sa main valide. Rien de tel que la douleur pour remettre les idées en place, à ce qu'on dit.
Ils continuèrent leur progression à travers l'étage, évitant soigneusement de croiser le regard des zombies ou même de passer trop près d'eux. A chaque étage, ces derniers semblaient d'ailleurs mieux habillés. Non pas que l'on fasse ici entrer un quelconque critère d'esthétique mais les vêtements semblaient plus riches, les tombes et décorations aussi. Logiquement, plus on montait et plus les défunts appartenaient à des couches sociales importantes. Le trio ne ferait-il pas tâche une fois arrivé en haut ? Ne seraient-ils pas démasqué à cause de ça ? Non, impossible : Ace avait la classe, et il était riche. S'il mourrait ici, il faudrait construire un étage au dessus de celui des gardiens, sinon deux ; alors aucune raison de s'inquiéter !
Son attention fut retenue au deux tiers de sa progression à travers le troisième étage. Au mur, un squelette "décoratif" était accroché au mur, empalé par un pic qui lui transperçait les côtes. Ses mains jointes tenaient une torche destinée à éclairer cette partie de l'étage. Ô joie ! Du feu ! Décrochant son regard de l'objet désiré, Ace se demanda comment prendre ce trésor sans réveiller le squelette ou éveiller l'attention des zombies alentours. Il cherchait mais il ne pouvait décidément rien faire tant qu'il était un zombie. Prendre la torche serait se démasquer sur le champ ! Prenant la pose d'un zombie, il resta là pendant quelques minutes, tiraillé mentalement. S'il s'adonnait à sa pulsion, tout ce qu'il avait fait jusqu'à présent aurait été vain mais sans feu il ne pourrait pas tenir éternellement. Mais rester ici à ne rien faire aussi compromettait l'épreuve comme en témoignait l'horloge de malheur sur son épaule.
Que devait-il faire ?? Son regard se perdait dans la flamme, il était comme hypnotisé, transporté par sa danse aérienne. Il ne se contrôlait plus. Son bras se levait lentement, main ouverte, prête à s'emparer de la torche tant convoitée. Bientôt, il fut à hauteur de l'objet, les yeux toujours plongés dans la flamme infinie. Plus rien n'existait autour de lui ; encore quelques centimètres et il pourrait s'en emparer. Il allait toucher la torche quand la bulle se brisa : il lui semblait qu'on l'avait appelé. Les filles, sans doute. Il entendit son prénom encore une fois. Ce n'était ni Mel ni Elie mais Feufolé qui l'appelait le plus bas possible.
Se ressaisissant, le jeune homme laissa retomber son bras. Feu' venait de l'empêcher de faire une énorme boulette et le pyromane l'aurait sûrement remercié s'il n'était pas contraint au silence. Au prix d'un grand effort il se remit en marche, plus appliqué que jamais. Il aurait tout donné pour revenir voir cette flamme ne serait-ce que quelques secondes, la toucher, brûler quelque chose... Mais il fallait continuer, il n'avait pas le choix. Il arriva enfin au bout du troisième étage où l'attendaient les filles. | |
| | | Jade Martins
Maladie mentale : Troubles dissociatifs de la personnalité
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Mer 21 Déc - 13:23 | |
| « Je crois » hein ? Elie n’avait jamais aimé les suppositions, l’incertitude était source de danger et son boulot était de les balayer d’un revers de la main mais… il faudrait faire avec. Le petit groupe reprit donc sa route tant bien que mal même si Ace fit monter un peu la pression en manquant de peu de faire sauter leur couverture. Il était resté planté comme un idiot devant une torche, comme hypnotisé par la flamme. Aucun moyen de l’appeler, et faire demi-tour pour venir le chercher par la peau du cou aurait été plus que suspect même aux yeux de zombies stupides ayant laissé la moitié de leur encéphale dans leur cercueil en sapin.
La frustration de ne rien pouvoir faire pour empêcher une grosse boulette la prenait de plus en plus aux tripes quand soudain, miracle ! Le pyromane reprit ses esprits, et sa marche désarticulée du même coup. Impossible de savoir ce qui avait su lui mettre un bon coup de fouet mais après tout le principal était que la menace avait disparu.
Elie reprit donc sa marche trainante et ne se permit de souffler bruyamment qu’une fois perchée sur les marches glacées séparant le troisième et le quatrième étage. Combien encore au-dessus ? Même si cette méthode paraissait bonne ils prenaient un temps fou et elle ne pouvait s’empêcher de se demander s’ils ne risquaient pas d’atteindre leur objectif après le compte à rebours. Tout en gravissant les marches l’adolescente se creusa la caboche pour, ô surprise, ne rien trouver.
La traversée du quatrième étage fut à peu de choses près la même aventure que l’étage inférieur, même s’il était de plus en plus évident qu’ils gravissaient aussi des échelons de classe sociale. A présent les fosses communes avaient complètement disparues du paysage qui fourmillait maintenant de tombes basiques mais toutefois assez respectables pour ne pas tomber en poussière sous un coup un peu fort. Les vêtements des zombies aussi semblaient moins pouilleux malgré leur état de décomposition avancée. Tout comme chez Ace la pensée de finir par être découverte par une trop grande différence de richesse lorsqu’ils s’approcheraient du sommet lui traversa l’esprit mais elle chassa cette idée noire comme elle l’aurait fait d’une mouche. Pas le moment de psychoter.
Plusieurs fois des mains décharnées sortirent de terre pour leur attraper les chevilles avant d’hésiter et de rentrer dans l’humus comme s’il ne s’était agi d’un rêve. Soit le père noël avait pensé à eux en leur offrant une once de chance, soit l’odeur qui imprégnait leurs corps était peut-être la seule chose qui les avait empêchés d’être entrainés dans la tombe sans avoir le temps de dire « ouf ». Bizarrement cette pensée aidait à supporter les relents immondes qui emplissait sa bouche et ses narines, poussant son estomac à se rebeller, voir menacer de tout rendre si la situation se prolongeait.
Malgré ça ils atteignirent un nouveau pallier dans lequel Elie se permit de renifler plutôt bruyamment. La mauvaise jumelle avait l’impression désagréable d’avoir le nez qui coulait et faute de mouchoir elle s’essuya de manière peu ragoûtante avec le dos de sa main… avant de se figer les yeux ronds. Une trainée de sang frais décorait maintenant sa peau salie par les chairs mortes et la terre séchée et une nouvelle vérification lui permit de constater qu’elle saignait du nez. Mais pourquoi ? Jamais de toute sa vie ça ne lui était arrivé, elle n’avait plus aucune blessure qui aurait pu entrainer ce phénomène et il faisait si froid ici qu’on ne pouvait même pas supposer une réaction à une trop forte chaleur.
- Merde je saigne du nez… siffla-t-elle avant de tenter d’arracher un petit bout de tissu pour « colmater la brèche ».
Ça la dépassait mais elle n’avait pas le temps de s’y attarder et puis… elle n’en avait pas la force. Plus le temps passait plus elle se sentait fatiguée pour une raison qu’elle ne s’expliquait pas.
** Ça doit être le surmenage **
Ne restait plus qu’à espérer que les macchabées du cinquième étage ne puisse pas repérer l’odeur du sang encore frais au milieu de l’horreur olfactive qu’ils trimbalaient sur leur passage, dans ce contexte tendu ce petit rien n'était vraiment pas un cadeau. Elie leva les yeux vers le plafond comme si elle avait pu voir ainsi la distance qui restait à parcourir et serra les poings pour rassembler sa motivation. L’horloge macabre n’indiquait plus que 2 :01 :23 après tout, et elle aurait tout le temps d’aller voir un médecin une fois ces épreuves derrière elle.
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| | | Melena Autumn
Maladie mentale : Thanatophobie
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Mer 21 Déc - 15:13 | |
| La fascination pyromane d’Ace n’était vraiment pas le cadeau dont le trio avait besoin pendant cette épreuve de discrétion. Ce n’était pas sa peur de mourir qui serra les entrailles de Melena, mais celle d’être découverte, que les zombies se rendent compte qu’ils n’étaient que des imposteurs, et que la charge commence. Heureusement, le représentant du sexe masculin de leur team sembla reprendre ses esprits au dernier moment, puis revint vers elle pour passer à l’étage supérieur.
Sa marche zombifiée commençait à lui faire mal partout, c’était épuisant, et l’idée de ne pas savoir encore combien de pallier il restait à parcourir était pire que tout. Et si ne pas pouvoir se rassurer en disant qu’on touchait au but était une chose, se dire que d’après des estimations incertaines, ils n’étaient certainement pas à la moitié était profondément décourageant. A cet instant, la nécrophobe aurait bien voulu croire au Père Noël et espérer que tout soit miraculeusement accéléré, mais ce n’était pas possible.
Les mains décharnés qui frôlaient ses chevilles lui procuraient sans cesse des frissons, remontant jusqu’à faire friser la racine de ses cheveux boueux, mais jamais l’étau ne la retint plus de quelques secondes. Visiblement, leur stratagème marchait effectivement, et l’escalier menant au cinquième étage se présenta sans encombre. Alors qu’Elie constatait qu’elle saignait inexplicablement du nez, Melena put elle se rendre compte d’une chose plus terrible encore : sa phobie qui revenait au galop, s’incrustant dans ses chairs plus féroces que jamais, comme pour lui faire payer d’avoir été supprimée temporairement.
Inexplicablement, bien que l’odeur de charogne qui l’imprégnait fût révulsant, elle eut un vertige qui lui fit perdre toute notion d’équilibre. La jeune fille se rattrapa de justesse sur les marches, se heurtant légèrement le genou, sans vraiment comprendre ce qui venait de se passer. Ça ne lui était jamais arrivé avant, du moins, pas comme ça, pour rien. Plus que 2h, et il faudrait continuer. Se préparant mentalement à affronter la plus coriace de ses terreurs, l’irlandaise fut la dernière à rejoindre le haut des marches.
Ici, finit les tombes minables, mais un champ de pierres tombales basiques mieux entretenues et globalement droites s’étendait jusqu’à l’autre bout de l’étage. Immédiatement après que les voyageurs se soient présentés, plusieurs des zombies les plus proches dressèrent leurs yeux morts dans leur direction. Certains humèrent même l’air avec ce qu’il restait de leur nez en décomposition de façon plutôt inquiétante. Un frisson foudroya Melena, elle voulut hurler, s’époumoner et traverser ce décor en courant, mais l’idée que ça ne servirait à rien d’autre que la faire tuer la retint. Il fallait qu’elle empêche ses larmes de couler également, parce qu’un mort-vivant qui pleure ça n’existe pas.
Pour ne pas que sa réticence paraisse étrange, elle fit un premier pas tremblant. L’angoisse, le dégoût et la douleur de la migraine conduisait son visage à se tordre dans toutes sortes d’expressions qui, enjolivées par un regard vide et des traits maculés de boue, rendaient l’ensemble très réaliste. L’unique bretelle de sa robe commença dangereusement à glisser, mais en bonne zombie, elle ne pouvait pas la remonter convenablement, même si le contour de ses petits seins couverts d’humus et de vieilles chairs devenait parfaitement visible. De toute les façons, la pudeur était reléguée au second plan lorsque traverser un étage infesté de putrides s’imposait, d’autant plus lorsque ceux-ci la fixaient étrangement.
Melena se serait presque attendu à les voir brusquement sonner la charge, aussi sadiques que ne semblait l’être l’une des charognes ambulantes dont les joues creusées jusqu’à laisser apparaitre sa dentition pourrie lui faisait un sourire dérangeant. De chaque coté de la sortie menant aux escaliers, un cercueil de sapin simple mais en assez bon état était posé contre le mur, droit. A l’approche de la nécrophobe, les couvercles frémirent, s’ouvrant lentement sur d’autres cadavres embusqués. Le rythme cardiaque de la pauvre brunette s’emballa comme jamais, elle avait l’impression que son cœur allait sortir de sa poitrine et que sa peur allait physiquement suinter par ses pores tant elle était intense. Ses tremblements ressemblaient plutôt à des spasmes qui hachaient encore plus sa démarche feinte – soit – mais qui du même coup, menaçait de la faire éclater en sanglots.
Heureusement, les marches menant au sixième étage l’accueillirent sans autres problèmes, et sans vérifier si ses compagnons la suivaient de près, l’irlandaise s’avança jusqu’à la partie sécurisée pour souffler un bon coup et se rhabiller. C’était horrible… véritablement insoutenable pour elle, mais elle était forcée de se tenir si elle ne voulait pas mourir. Et elle ne voulait pas mourir.
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| | | Ace Ridley
Maladie mentale : Pyromane
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Mer 21 Déc - 17:03 | |
| Il n'osa rien dire lorsqu'il arriva près des filles. Qu'aurait-il dit de toute façon..? "Désolé d'être aussi faible et idiot" ? Non, tout de même, oh ! Son histoire avait failli sentir le sapin mais en même temps si on lui avait laissé de quoi faire un feu tranquillement, il n'aurait jamais eu à faire ça.
Monter, encore et encore. La traversée des étages était harassante tant la démarche d'un zombie était fatigante. Les muscles de sa jambe lui tiraient alors que le membre qu'il trainait était tout engourdi de par sa position. Jamais il n'aurait imaginé que les zombies avaient autant de mérite à faire ce qu'ils font. Hm.. Non, en fait ils n'avaient aucun mérite puisque la mort permet de ne plus ressentir la douleur. Ils étaient juste stupides alors. Et ça c'était un vrai cadeau qu'on leur faisait.
Si les morts ne l'avaient pas été, leur progression au sein de la tour aurait été bien plus difficile à n'en point douter. Faire abstraction des regards morts posés sur lui et pourtant faire attention aux zombies était un paradoxe difficile à accepter pour Ace mais faire la part des chose était assez inné, il suffisait de continuer sa progression comme si l'on était déconcentré... Tout en l'étant pourtant. RHAA !! Encore un paradoxe !!
Le pyromane avait toujours autant besoin d'un bon feu mais savoir Feufolé à proximité limitait ce besoin : d'une part Ace savait qu'il pourrait compter sur son ami et d'autre part, faillir à ses pulsions serait trahir ce dernier et la confiance qu'il lui accordait. Cette pensée lui donna le courage de continuer pendant quelques étages encore.
Il n'était apparemment pas le seul à subir la pression de la tour : Elie saignait du nez et bientôt, la peur panique des zombies rejaillit chez Melena. Pourquoi maintenant, elle qui avait été pourtant si calme jusqu'à présent ? La réponse était simple : ils s'approchaient des gardiens et si lors de leurs précédentes rencontres ils avaient été épargnés de leur aura ils la subissaient maintenant de plein fouet comme l'aurait fait tout ennemi de la tour.
Tout prenait une dimension d'avantage morbide et agressive à mesure qu'ils montaient, comme si les résidents à perpétuité allaient leur sauter au visage d'une seconde à l'autre sans crier gare. En trainant la jambe, le jeune homme déterrait parfois des membres arrachés ou bien emportait des mains ou des phalanges venues l'agripper plus ou moins sciemment mais il continuait comme s'il était trop stupide pour avoir remarqué ces détails.
Promis, lorsqu'il verrait Fisher il lui carrerait un poing dans sa sale gueule ! Pourquoi lui ? Facile : c'était le plus faible. Hors de question de s'attaquer aux gardiens et buter un zombie n'apportait aucun plaisir. Perdu dans cette pensée plaisante, il sursauta lorsqu'un cercueil s'entre-ouvrit à quelques mètres de lui, une main squelettique en sortant, s'agrippant lentement au rebord pour hisser une tête dégarnie et osseuse jusqu'à l'air libre. Son visage froid et dépourvu d'yeux semblait le fixer lui, suivant ses mouvements à travers le couloir. Quoi ? Quoi !? Qu'avait-il fait ?
Il s'appliqua, ralentissant le pas et allant même jusqu'à s'arrêter au milieu du chemin sous la pose du zombie hagard pour reprendre sa route quelques secondes plus tard. Le squelette semblait le quitter des yeux, se recouchant dans son cercueil pour ne plus en sortir d'après ce qu'entendait le pyromane - ou plutôt : ce qu'il n'entendait plus à savoir du mouvement.
Il arriva aux escaliers menant au sixième - s'il avait bien compté - étage quelques instants après Elie. Mel les y attendait et chacune semblait vivre assez mal l'ascension tout comme lui. Avançant jusqu'à être hors de vue des zombies il posa une main amicale sur l'épaule de la nécrophobe. Il n'était pas doué pour réconforter et c'était tout ce qu'il trouvait de mieux à faire. Il lui sourit un instant avant de continuer de monter pendant quelques marches avant de souffler un peu. - C'est comme si la tour elle-même rejetait notre présence... J'vais pas tenir longtemps, y'm'faut du feu putain..
Au sixième étage, les zombies et autres habitants de la tour n'avaient plus rien à voir avec ce qu'ils avaient vu jusque là. A côté d'eux le zombie du rez-de-chaussée au bonnet de père noël ressemblait à un caniche docile. Bon dieu mais combien y avait-il d'étages !?? | |
| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Mer 21 Déc - 19:21 | |
| Tout pouvoir avait une fin, et son dernier en date connu la sienne au début du 5ème étage. Melena se prit un retour de panique en pleine poire et Elie ne put s’empêcher de compatir. Elle essaya bien de se concentrer une fois puis deux pour lui retirer de nouveau ce sentiment paralysant, de frôler sa peau en passant à côté d’elle dans le cas où le déclenchement dépendrait d’un contact direct mais ce fut peine perdue. Il n’y avait plus qu’à croire en elle même si son visage déformé par la peur et la douleur n’avait rien d’encourageant.
Mais avant de penser aux autres la mauvaise jumelle devait aussi penser à elle, à ses muscles endoloris par cette démarche antinaturelle, à ses pieds écorchés, à son nez qui menaçait de donner preuve de leur entourloupe d’un moment à l’autre et à la fatigue croissante qui plombait ses membres. Les escaliers menant au sixième étage lui permirent de souffler un moment alors qu’Ace laissait échapper des paroles porteuses de tout sauf d’espoir. La tour les rejetait ? Ce n’était pas exactement ce qu’elle ressentait c’était plus comme… comme…
- … comme si l’on se laissait prendre volontairement dans un piège, murmura-t-elle inaudible des deux autres.
L’étage suivant lui confirmait cette impression dérangeante. Les morts semblaient plus alertes, plus aux aguets, à croire qu’on leur avait laissé leur capacités cognitives au prorata de leur compte en banque. Devaient-ils alors paraître plus malins ? Elle croisa le regard de l’œil unique d’un macchabée qui pendait hors de son orbite creuse et se retint de déglutir, de respirer, de bouger ne serait-ce qu’un cil. Sauf que l’immobilisme n’était pas une solution.
Elie reprit donc sa marche en ayant l’air stupide à défaut de pouvoir être détachée et passa devant son observateur comme s’il n’était qu’une partie du décor. L’adolescente laissait errer son regard vide sur les noms gravé sur les tombes, des gens qui n’avaient probablement pas choisi ce genre de destin. Qui l’aurait fait d’ailleurs ? Garder une tour les boyaux à l’air n’était pas dans le top dix des projets d’avenir des gens, et il était inutile d’expliquer pourquoi. Le zombie finit par détourner son œil unique d’elle et elle en profita pour accélérer un peu sa démarche claudicante.
Le temps filait si vite sur l’horloge qu’elle en avait le vertige. Elle n’avait pas peur, elle ne le pouvait pas mais… c’était inconcevable que les autres meurent parce qu’elle avait été lente ou négligente. Bien vite les escaliers menant au septième étage se dessinèrent à travers la brume et elle les rejoignit non sans lâcher un ou deux grognements à l’adresse des morts-vivants trop curieux envers leur groupe.
Nouvelle pause, nouveau soupir. Elle en profita pour changer son « coton » improvisé et déjà imbibé de sang. Son nez ne semblait pas vouloir arrêter de saigner et cette constatation la fit enrager. Ils n’avaient vraiment pas besoin de ce genre de complications.
- Pfff… on en est où déjà là ? Sixième ? Septième ? Je perds le compte…
La psychotique tenta d’évaluer le nombre d’étages en fonction de la hauteur moyenne de ceux-ci et de celle de la tour mais abandonna vite. Les maths ce n’était vraiment pas son truc. Beaucoup probablement, beaucoup trop à tous les coups.
Elle gravit quelques marches pour jeter un œil et redescendit aussitôt pour se frotter les yeux et remonter voir une nouvelle fois. Pourtant elle n’avait pas rêvé…
- Les zombies, ils ont des armes. Pas des flingues hein, mais des couteaux. Ils auront quoi au dernier étage ? Des bazookas ? ironisa-t-elle avec un rictus de colère.
C’était vraiment injuste, déséquilibré et déloyal. On leur prenait toutes leurs possessions pour les mettre face à une horde de cadavres armés qui avaient ordre de les dézinguer à vue ? Pas étonnant que la population locale craigne les adeptes. Pour avoir survécu à ce genre de choses ils devaient être tout sauf des rigolos.
Elie s’approcha de ses deux camarades pour leur faire signe qu’elle désirait une discussion de groupe. Ça signifiait peut-être perdre quelques minutes mais elle préférait mettre les choses au clair avant de se retrouver coincer. Après tout les chances que cela arrive allaient grandissantes.
- Plus on monte plus ça se corse, alors si vraiment vous sentez que c’est morts et qu’on est grillés… courez. Je sais que ce sera pas évident pour toi Ace, mais j’essayerais de les retenir un peu. J’ai un mauvais pressentiment, comme si notre petite mascarade n’allait pas tenir jusqu’au bout et si ça arrive j’aimerais vraiment pas qu’on tombe tous les trois. Ce serait vraiment du gâchis.
Dernière édition par Jade Martins le Lun 26 Déc - 9:29, édité 1 fois | |
| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Jeu 22 Déc - 12:15 | |
| Ace fut le premier à la rejoindre et, bien évidemment, il dit quelque chose qui n’était pas destiné à la rassurer. Si tout le monde craquait, alors Melena pouvait être certain que la cause était perdue, et elle ne pouvait pas admettre cette solution. Son corps tout entier était secoué de tremblements, en plus de ces vertiges étranges qui lui prenaient momentanément. Elle décida de les mettre sur le dos de sa phobie, bien que ça ne ressemblait pas vraiment à ce qui lui arrivait d’habitude ; peut-être l’odeur de cadavres qui imprégnait son corps commençait à faire céder ses liaisons neuronales et qu’elle sombrerait bientôt dans la démence. C’était probable.
La traversée du sixième s'avéra similaire à la précédente : beaucoup trop éprouvante, terrorisante pour elle. Chacun des putrides lui inspirait une frayeur sans nom, le moindre de leur mouvement menaçait de la faire sursauter et hurler. Les escaliers furent accueillis avec soulagement, mais voir le temps qui dégringolait sur leur horloge raviva l'angoisse aussitôt.
- On… on arrive au septième, murmura la nécrophobe en réponse à son amie dont le nez avait décidé de faire des siennes.
Selon l’estimation de l’adolescente, il restait encore trois étages à monter. Néanmoins, elle pouvait se tromper – ce qui était certain, car sinon ce serait bien trop facile – et supposant qu’il y avait une marge d’erreur de 1 ou 2 niveaux, le périple paraissait brusquement beaucoup plus long à terminer. Apprendre que les charognes à venir était armées ne fût pas non plus en faveur de l’irlandaise, qui avait plutôt l’impression qu’on avait crée cette épreuve tout spécialement pour elle. Dans un autre contexte, l’ironie d’Elie l’aurait fait rire mais pour l’heure, n’importe qui aurait pu voir ses traits aurait été effrayé par son teint blafard maladif.
La mauvaise jumelle demanda une réunion de groupe où elle expliquait, grosso modo que si ça tournait mal, elle préférait se sacrifier pour que ses compagnons s’en sortent. Bien sûr, Melena ne voulait pas, et son regard gris implorant chercha à croiser celui de sa complice, mais que pouvait-elle dire ? Elle avait bien trop peur de mourir pour prétendre se sacrifier à sa place, ou bien pour refuser de courir. Tristement, elle baissa les yeux, honteuse de ses propres démons qu’elle était incapable de combattre. Est-ce que sa survie valait le prix de la vie d’une amie ? Est-ce qu’elle serait capable de le supporter ?
Ces questionnements avaient beau la hanter, tourbillonner dans ses méninges jusqu’à nourrir son nouvel étourdissement, la nécrophobe n’arrivait à pas se résigner au gouffre sans fin de la mort. Elle se contenta simplement d’attraper la main souillée d’Elie et de la presser désespérément, pour lui faire comprendre tout ce qu’elle ressentirait à l’idée de la perdre. Ça n’était pas grand-chose, et les circonstances ne permettaient pas les câlins ou les grandes déclarations, mais la psychotique s’était jusqu’à maintenant montrée très douée pour deviner ce qui la tracassait, alors peut-être cela marcherait encore.
Silencieuse et tremblante, Melena finit de monter les escaliers pour faire fasse au septième étage. Effectivement, les zombies étaient armés de couteaux qui, même s’ils ne semblaient pas maniés avec expertise, l’étaient suffisamment pour déchirer leur chair et les lacérer sans pitié. Elle avait à peine mit un pied sur la dernière marche que plusieurs regards morts s’étaient tournés dans sa direction, suspicieux, menaçants. L’irlandaise essaya un autre, puis un autre, ses plantes de pied douloureuses aidant à cette démarche claudicante, puis s’immobilisa. Un vertige inexpliqué lui donna l’impression que la tour basculait, et elle ferma les yeux pour éviter de perdre l’équilibre et se retrouver par terre.
Encore un pas, et un autre, le plus naturellement possible – dans les critères de zombies –, des sueurs froides courant dans son dos. La brume glacée parvenait à engourdir ses membres frémissant, la peur la paralysait de l’intérieur… jamais un étage ne lui avait paru aussi vaste, et ce n’était même pas le dernier.
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| | | Ace Ridley
Maladie mentale : Pyromane
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Ven 23 Déc - 18:05 | |
| La remarque d'Elie lui tira un sourire amusé qui disparut bien vite. Et si c'était vrai ? Enfin... Pas aussi extrême, mais si les zombies se retrouvaient avec des flingues ?? Il subissait la pression instaurée par le manque de feu de plein fouet, s'il croisait une autre source de flamme, il ne pourrait pas se retenir alors autant les éviter le plus possible.
- Si on est grillés j'me charge de les cramer avant. J'refuse que tu te sacrifies encore une fois ! Je veux pas te... Nan. Personne crèvera ! Y faut y croire ! Galvanisé par ses paroles, il était bien décidé à gravier cette tour de merde et cette fois, personne n'aurait à se sacrifier : il ferait tout pour éviter ça.
Le pyromane emboita le pas à la nécrophobe, prenant soin d'emprunter un chemin un peu différent du sien pour ne pas éveiller les soupçons. Les zombies refusaient de la quitter des yeux et ça ne l'aidait pas ; Ace obliqua vers un putride, l'effleurant. Tous les regards morbides se posèrent sur lui, laissant le champ libre à melena. Le Ken quant à lui continua sa progression anarchique et les zombies cessèrent de l'observer pour retourner à leurs errances.
Entre deux escaliers, impossible de voir où en étaient ses amies ni même si tout allait bien de leur côté, mais il lui était difficile de ne pas y penser. Absorbé par cette pensée il ne remarqua pas qu'il s'était dirigé dans un cul de sac où la seule ouverture viable entre la dizaine de cercueils alignés semblait être gardée par deux zombies côtes à côtes. Il réfléchit aussi vite qu'il put. Passer en force serait du suicide, enjamber les cercueils serait trop humain et faire demi-tour l'obligeait à faire un détour énorme...
Il se décida finalement à longer le mini-rempart de cercueils jusqu'à trouver un espacement suffisant pour passer. Là, son pied se raccrocha entre les deux cercueils, réveillant par la même occasion la douleur des orteils cassés. Claudiquant encore un peu plus qu'avant, Ace arriva jusqu'aux escaliers où il fut ravi de pouvoir s'asseoir un peu pour soulager ses membres endoloris.
A l'instar d'Elie à l'étage précédent il jeta un oeil aux zombies de la huitième strate de la tour. En plus de tous être armés de couteaux, certains disposaient également d'épées courtes, donnant parfois des coups dans le vide. Cela augmentait leur allonge et leur dangerosité également ; il faudrait être très prudent. - 'Tain y en a qui ont des épées... Faites gaffe à pas vous en prendre un coup dans la gueule !
Ouvrant la marche, il fit bien vite l'expérience de la difficulté de progresser dans cet étage, comme si le temps ne leur faisait pas déjà défaut... Les cercueils encombraient le passage et forçaient à s'approcher des zombies qui pouvaient frapper à tout moment sans prévenir : c'était jouer à la roulette russe à chaque passage. Les morts ne semblaient pas moins suspicieux pour autant qu'ils aient des armes, loin de là. Au contraire, même, ils semblait que leur cerveaux n'étaient pas complètement décomposés, à ceux-là.
Un bretteur du dimanche à la mâchoire pendante l'emmerdait d'ailleurs depuis quelques minutes, faisant des moulinets maladroits à chaque fois qu'Ace se décidait à passer. A croire qu'il le faisait exprès ! Pour peu, il serait devenu parano'. Il chercha autour de lui puis trouva un os au sol. Donnant un coup de pied dedans, simulant un pas hasardeux, le pyromane envoya l'os entre les pieds du mort-vivant. Il attendit que ce dernier agite son arme et pose le pied sur l'ossement qui le fit tomber à la renverse. *Dans ta gueule !
Bien content d'avoir pu se défouler, Ace continua sa route sans se soucier des quelques zombies qui tour à tour les regardaient, lui et le zombie à terre qui tentait désormais de se relever en grognant.
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| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Lun 26 Déc - 10:02 | |
| En voyant les très décomposés de Melena et les exclamations courageusement suicidaires d’Ace Elie ne put s’empêcher de rire la main plaquée sur sa bouche pour que ce bruit inhabituel ne parvienne pas aux oreilles des morts-vivants qui erraient aux étages inférieurs et supérieurs. Mais qui avait parlé de sacrifice ? Elle n’était pas si fragile cela dit elle trouvait leurs réactions respectives très touchantes. Elle agita sa main libre pour leur montrer qu’ils se trompaient et répondit une fois son fou rire calmé :
- Ah mais je comptais pas mourir hein ! Je suis pas si fragile. Au pire… je pense que j’aurais juste pas réussi à temps mais ce serait pas si grave, leur punition peut pas être pire que ce qu’on a déjà vécu pour arriver jusque-là.
La mauvaise jumelle leur adressa un franc sourire avant de reprendre leur dangereuse progression. Malgré son malaise croissant et son nez qui avait décidé de prendre exemple sur la mer rouge, elle se sentait bien. Savoir qu’elle était importante aux yeux de ne serait-ce que deux personnes dans le monde entier avait un côté galvanisant. Impossible de mourir alors qu’elle avait enfin ce qu’elle avait toujours recherché : la reconnaissance de son existence en tant qu’être humain.
Une fois au septième étage le petit groupe se sépara pour moins attirer les soupçons mais il n’y avait rien à faire. Les yeux morts continuaient à les suivre, les lorgnant comme s’ils étaient à deux doigts de comprendre qu’ils étaient des intrus. Heureusement pour le trio, les zombies avaient une forte tendance à perdre leurs doigts ce qui rendait difficile de compter aussi loin. L’adolescente se glissait donc sans se presser entre les tombes, claudiquant à en avoir mal aux jambes et au dos. Elle frôla d’ailleurs un mort dans un passage étroit et celui-ci manqua de peu de lui trancher la carotide par surprise, coup mortel qu’elle évita en trébuchant sur le coin d’un cercueil.
Puis enfin l’escalier, encore. Et un nouvel étage, encore. Bien sûr les armes avaient évoluées comme le signala aussitôt Ace, mais il fallait s’en douter, Kay et Chayan avaient l’air bien décidés à ne pas leur faciliter les choses. Elie acquiesça à la recommandation pleine de bon sens du pyromane à quoi elle rétorqua :
- Si tu le dis, mais l’un d’eux aurait peut-être pu arranger ma coupe avec un coup bien placé.
Ils s’engagèrent au huitième étage pour y découvrir que des tombeaux y poussaient désormais comme des champignons entre les tombes de marbre. On se sentait bien grimper l’échelle sociale mortuaire et les costumes plus élaborés des macchabées tendaient à confirmer ce phénomène. Non seulement l’espace disponible pour marcher était du même coup réduit, mais les zombies disposait d’une plus grande allonge pour les réduire en charpie comme Ace manqua de peu d’en faire l’expérience. Ce fut difficile pour El’ de ne rien faire mais le jeune homme sembla s’en sortir plutôt bien, elle continua donc tant bien que mal vers les escaliers qui se profilaient dans la brume alors que son cœur s’emballait.
Alors qu’elle se croyait enfin tranquille, l’adolescente se rendit compte qu’un zombie montait la garde devant les marches de pierres. Elle se posta l’air hagard en face de lui et fit un pas à gauche, bien vite imitée par le cadavre. Un pas à droite… rebelote. L’envie de le pousser pour forcer le chemin ne manquait pas malgré le sabre à lame courbe qu’il portait à sa ceinture en lambeaux, mais elle se contenta de grogner de manière agressive en le bousculant un peu. Le mort lui rendit la politesse en lui soufflant au visage son haleine fétide mais s’écarta légèrement avant de récupérer son bras gauche dont les sutures avaient cédé pendant ce petit échange.
Elie en profita pour passer et grimper une volée de marche alors que l’horloge macabre indiquait à présent 1 :19 :28. Combien d’étages encore ? Impossible de ne pas se demander s’ils arriveraient au sommet à temps. A l’étage suivant, le neuvième, les tombeaux et les cryptes remplaçaient presque intégralement les tombes classiques et les morts-vivants qui y trainaient la patte avait l’air bien plus vifs qu’à l’accoutumée, sans parler des armes blanches prépondérantes ici aussi. Et n’était-ce pas un mousquet que tenait ce mastodonte adossé à ce mausolée ?
- Je crois qu’on s’approche du sommet…
[HRP : je mettrais en application le plan "Forest Gump" vers le milieu du onzième étage... on touche au but ! \o/]
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Lun 26 Déc - 12:57 | |
| Au septième étage, Melena perdit – trop – vite la trace de ses alliés. Dans la brume qui envahissait les pierres tombales, elle ne percevait que des silhouettes décharnées, claudicantes, dont aucune n’avait l’air un minimum encore vivant. Lorsqu’un regard vide se faisait trop insistant, elle grimaçait de plus belle, alors que son cœur menaçait de lâcher sous la terreur. Les escaliers furent donc les bienvenus, même s’ils n’annonçaient qu’un répit de courte durée. La nécrophobe eut un nouveau vertige inexpliqué, s’appuyant contre le mur pour éviter de tomber. Elle voulut inspirer profondément pour se remettre, mais l’odeur de charogne qui l’imprégnait faillit lui faire recracher son estomac.
Au sujet de l’étage suivant, la petite plaisanterie d’Elie ne fit pas rire l’irlandaise. En vérité, elle avait tout sauf envie de s’amuser, et sous la boue empestant la mort qui couvrait son visage, ses traits se décomposaient complètement. Cette fois-ci, elle prit le partie de suivre son amie d’assez près pour ne pas la perdre, n’ayant même plus besoin de s’appliquer à marcher de travers tant les courbatures qui raidissaient son corps lui faisaient mal. Ici, les tombeaux émergeaient de terre comme des plantes macabres, réduisant l’espace disponible pour se placer à l’intérieur de la strate.
Lorsqu’Ace fit trébucher un zombie avec un os, Melena faillit se figer littéralement sur place. Et s’ils avaient été démasqués ? Si les morts-vivants avaient attaqué ? Comment auraient-ils fait ? Décidément, elle commençait à apprécier le pyromane mais ne pouvait s’empêcher de songer que certains de ses actes étaient inconsidérés. Un dernier putride leur posa problème devant la sortie de l’étage, mais Elie réussit à le faire s’écarter et la nécrophobe s’infiltra derrière elle aussi rapidement que lui permettait sa démarche irrégulière pendant que le « vigile » récupérait son bras.
Il leur restait moins d’1h30 alors qu’ils atteignaient l’escalier du neuvième étage. L’irlandaise aurait pu essayer de se rassurer en disant que s’ils avaient réussi à grimper huit niveaux en un peu plus d’une heure et demi, ça leur laissait de la marge pour en faire quelques autres. Néanmoins, la difficulté était visiblement croissante, et rien n’indiquaient que les derniers obstacles n’allaient pas grignoter le rab encore affiché à leurs pendules macabres.
D’ailleurs, à la vue des tombeaux et cryptes qui envahissaient la strate, vaguement encerclés par encore quelques pierres tombales classiques, Melena crut qu’elle allait refuser d’avancer. Les zombies étaient tous armés d’une arme blanche – voire deux – et il semblait qu’un colosse nonchalamment adossé à un mausolée sinistre tenait ce qui ressemblait à un mousquet. L’adolescente s’avança la première, tremblante, sa peur encore plus lancinante depuis que sa migraine commençait à s’estomper. Cette fois-ci, les yeux vides qui se tournaient vers elle semblaient étrangement vifs, presque dotés d’une lueur d’intelligence.
Lorsqu’elle eut atteint la première rangée de caveaux, certaines des portes se mirent à grincer, bruit strident qui lui donnait la chair de poule. Bien évidemment, la route n’était pas toute tracée – ce serait trop simple – et elle dut bifurquer pour poursuivre, longeant des tombeaux d’où provenaient des grognements morbides ni bestiaux ni humains. Dans la tête de la nécrophobe, les pensées se disloquaient avant même d’avoir été formée, elles s’étiolaient dans la terreur brûlante, passant son encéphale en mode « survie automatique ». Cela lui fut sans doute utile lorsque, enfin en vue de la sortie, la lame affuté d’un putrides fendit l’air par surprise et lui entailla le bras.
- Aaaaaaa-rrrrrrrRR…
L’exclamation de Melena s’était in extremis muée en cri de protestation zombifique, et visiblement, le coupable s’interrogea longuement pour savoir si cette prestation était, ou non, crédible. La coupure n’était pas assez profonde pour que le sang de la jeune fille coule au travers la couche de boue qui enduisait son corps, mais suffisamment pour la picoter douloureusement. Finalement, elle put continuer à avancer et passa même devant un autre garde suspicieux armé d’un mousquet. Quand l’adolescente se fut engagée dans l’escalier d’une démarche claudicante, il se pencha pour continuer de la suivre des yeux, son regard mort se rependant sur les marches de pierre à défaut de déceler un indice convaincant.
Une fois isolée, l’irlandaise s’appuya contre le mur, grimaçant conte la douleur qui hurlait dans tout son corps, et arracha un bout de sa robe à moitié décomposée pour s’en faire un bandage sommaire sur son bras. D’ailleurs, elle n’y parvenait pas toute seule, et dut attendre qu’Elie la rejoigne pour lui demander son aide. L’idée n’était pas tellement de panser – ce serait dégoutant – mais au moins d’empêcher que son sang ne trahisse son état de vivante.
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| | | Jade Martins
Maladie mentale : Troubles dissociatifs de la personnalité
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Dim 1 Jan - 13:37 | |
| Esquiver, claudiquer, râler, baver, mais toujours avancer. Même si la difficulté des étages allait croissante ça restait tout de même une stratégie linéaire et Elie aurait même pu dire « reposante » si en arrivant à la hauteur de Melena elle n’avait pas trouvé celle-ci plaquant sa main sale sur son bras tailladé. La psychotique jeta un regard alentour pour s’assurer qu’aucun zombie ne pouvait les surprendre à travers l’épais brouillard puis entreprit de faire un bandage plus correct. Le tissu était sale, le bras tout aussi dégueulasse… il ne fallait pas qu’elle traine longtemps dans cet état si elle ne voulait pas se retrouver avec un abcès mais ça suffirait déjà à empêcher les macchabées de se rendre compte de son état de «vivante ».
Une fois cette affaire réglée le duo se sépara de nouveau pour ne pas éveiller les soupçons. La route emprunté par l’américaine vu plutôt simple jusqu’à ce qu’elle arrive à un étroit passage entre deux caveaux qui était occupé dans toute sa largeur pour un zombie massif. Le mastodonte étêté tenait son crâne dépouillé sous son bras droit, le gauche armé pour sa part d’une hache à la lame rouillée qui promettait plaie béante et tétanos à ceux qui aurait le malheur d’en tâter. L’obstacle n’avait pas l’air le moins du monde de vouloir bouger et il y avait fort à parier qu’il trouverait louche qu’elle passe entre ses jambes.
**Quoi faire… quoi faire bon sang ?**
En fait la réponse était d’une simplicité enfantine. Elie tourna des talons pour trouver un passage moins bien gardé. Ça ne servirait à rien de risquer sa vie dans une tentative désespérée en plus d’être fatiguant. Elle trouva sans trop de mal un endroit moins bien gardé et après quelques minutes de démarche désarticulée, elle arriva à l’escalier menant au dixième étage.
L’adolescente s’étira avant de passer sa main dans ses cheveux et… se stoppa net devant la pleine poignée de fils ébène qui lui étaient resté entre les doigts. Elle fit une nouvelle tentative pour le même résultat avant de grimacer. D’abord son nez qui pissait le sang et maintenant ça ? Et pourquoi se sentait-elle si fatiguée ? Si ça se trouvait, elle avait chopé un virus dreamlandien à la mort-moi-le-nœud. Elle jeta ses pleines poignées de cheveux à terre en grommelant. Comme si elle avait eu besoin de ce genre de choses ! Il n’y avait plus qu’à espérer que son état se dégraderait assez doucement pour qu’elle puisse rejoindre le dernier étage tranquillement.
Arrivée au dixième elle constata –encore- que les défenses avaient augmentées –encore- tout comme la capacité d’attaque des zombies –encore-. L’envie d’envoyer une lettre de réclamation enflammée lui traversa l’esprit mais à défaut de pouvoir le faire elle se contenta de traverser l’étage. Ce fut long, ennuyeux et stressant mais bientôt le passage vers le onzième étage se profila à l’horizon. Le trio se rejoignit sur les marches de pierre froide pour souffler un moment, les demoiselles d’une pâleur excessive sous leur maquillage morbide.
Le tic-tac de l’horloge qui surplombait leurs épaules ne leur rappelait que trop que le temps filait comme de l’eau entre leurs doigts. Plus que 0 :45 :63 sur le petit écran osseux, de quoi donner un coup de fouet pour se lancer dans la traversée de l’étage suivant.
Le onzième étage… si fourni en caveaux imposants qu’on avait l’impression de débarquer dans un labyrinthe de pierres grises hanté par des êtres décharnés armés jusqu’aux dents dans leurs costumes aussi richement orné d’or que de moisissures. La possibilité de se séparer était complètement soufflée par la configuration des lieux si bien qu’Ace, Melena et Elie avançaient désormais au coude à coude en tentant de rester crédibles dans leur rôle de morts-vivants. Les regards morbides chargés de suspicion ne les quittaient plus désormais, et ce qui devait arriver arriva.
Non pas une bêtise de l’un d’eux ou l’apparition des calendriers de l’avent, mais l’arrivée à tire d’ailes d’un hiboux qui largua sur leurs caboches trois porte-clés à l’effigie des costumes qu’ils avaient porté la veille. Comme un seul homme ils les rattrapèrent par réflexe avant de s’arrêter en réalisant ce qui venait de se passer. Les doutes des macchabées s’étaient mués en certitude et déjà ils fondaient vers eux à la vitesse d’un cheval au galop.
- Putain de merde ! jura Elie en serrant le poing sur son « cadeau » inopportun.
Sans réfléchir plus, elle activa le pouvoir partiel de belle et bête en choisissant force et rapidité alors que le porte-clé lui conférait en parallèle griffes, agilité et visage poilu. Sa lucidité s’était envolée avec l’activation du costume et désormais sa caboche n’était plus occupée que par une seule pensée simpliste et bestiale : « courir et foncer dans le tas ».
Elie attrapa un de ses compagnons sous chacun de ses bras et couru droit devant elle en envoyant valser deux zombies comme des quilles de bowling, avant de bondir sur le toit d’un tombeau proche, puis d’un autre, la voie des air se révélant bien plus pratique pour la fuite…
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| | | Ace Ridley
Maladie mentale : Pyromane
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Mar 3 Jan - 18:14 | |
| Elie avait beau avoir affirmé qu’elle ne tenterait rien de suicidaire, Ace savait qu’elle n’en pensait pas moins. Trop audacieuse pour ne rien faire… Et lui, incapable de l’en empêcher. Mais se faire de souci pour ça ne servait à rien ; elle trouverait un moyen de se tirer d’un quelconque mauvais pas comme elle avait su le faire pour Avok. Mieux valait se concentrer sur les zombies pour éviter la catastrophe. Si on pouvait s’en tirer indemne ça ne serait pas si mal !
La traversée du huitième étage avait été serrée. Le pyromane, sentant tous les regards braqués sur lui n’avait pu s’empêcher de pousser un "ouff !" de soulagement dans les escaliers qui menaient au neuvième. Si sa petite blague du zombie affalé l’avait fait rire sur le coup, il regretta de ne pas avoir d’avantage réfléchi. Mais c’était pas de sa faute, si les morts l’empêchaient de continuer, si ? Et puis après tout, le trio était toujours en vie, donc tout allait bien.
Le paysage du dixième étage se faisait de plus en plus chic mais dans un style toujours aussi morbide. Un zombie chic, c’est ce genre de chose qui vous glace le sang comme le ferait un clown cannibale, une poupée tueuse en série ou un beauf en maillot de bain, bref : toutes ces choses immondes et immorales sorties tout droit d’un esprit pervers. Et aujourd’hui, dans le top 10 des esprits pervers, Kay et Chayan ont réservé les 7 premières places pour eux seuls. Les zombies quant à eux ne portaient toujours pas de desert eagle mais ils n’en avaient pas besoin pour vous fusiller du regard. Si on ne connait pas l’effet d’un pointeur laser braqué sur le cœur, on en a un très bon aperçu, ici.
Au dixième étage, les tombes étaient ouvragées, finement sculptées, des gargouilles dont on ne savait si elles allaient se réveiller de leur torpeur ou non gardaient l’entrée de cryptes regroupant parfois des familles entières ayant appartenu à la noblesse – du moins c’était ce que leur nom laissait supposer. Et si tout ce beau monde avait l’idée de se réveiller d’un coup ? Il y avait déjà une bonne vingtaine de cadavres ambulants à cet étage mais ce n’était peut-être rien en comparaison du nombre de zombies encore endormis. Plus Ace progressait et plus il était persuadé que ça ne pourrait pas bien finir. Il y avait un truc. Quoi, il ne savait pas, mais il y avait un hic : tout se passait trop bien ; enfin si on oubliait que Melena était morte de peur devant un cadavre, qu’Elie avait opté pour l’hémorragie nasale et que lui-même souffrait d’un mal de crâne qui allait crescendo.
Ce qui angoissait le plus le jeune homme c’était de n’avoir aucune vue sur l’extérieur. Aucune fenêtre, rien. La tour semblait bien grande vue de l’extérieur mais il aurait aimé pouvoir jauger de sa progression et de la distance qu’il lui faudrait encore parcourir pour enfin en finir. Il aimait avoir ses repères, comme par exemple fermer un livre et regarder la tranche pour apprécier les pages lues par rapport à celles non lues, et la quantité de pages achevées en une heure, une journée, une semaine… Ses rares bouquins regorgeaient ainsi d’une dizaine de marque-pages divers et variés. Mais dans cette tour austère, rien ne l’aiguillait. Il n’aurait même pas su qu’il était au dixième s’il n’avait pas compté les étages. La tentation de courir comme un dératé jusqu’en haut de la tour en hurlant de panique le prenait fortement, mais hors de question de brûler les étapes : il hurlerait quand il serait grillé, pas avant.
Level 11. Youpi. Ace avait des fourmis dans les pieds et ses cuisses tremblaient imperceptiblement à cause de la fatigue et de toutes les marches montées. Mais bon, ça pouvait être pire : il pouvait y avoir un truc, du genre 13 étages en tout, histoire de bien leur porter la poisse. Ace n’était pas franchement superstitieux mais dans ce genre de situation, comment ne pas l’être… D’ailleurs son lacet était défait. Ça aussi ça porte malheur. Et avoir un feu follet dans son calefut, ça porte malheur aussi ?
Il sursauta lorsqu’il entendit un bruit dans son dos. Une chauve-souris ?? Ah non : un hibou. Mais comment ce con avait fait pour entrer dans ce bordel sans être dévoré !?? Aucune réponse, évidemment, mise à part la livraison d’un porte-clés que le volatile largua sur la tête du pyromane. Ce dernier l’attrapa sans même réfléchir. C’était un machin tout rose à l’effigie de sa robe de princesse… *pff tu parles d’une bonne blague, en plus les-….*
Les zombies !! yeux exorbités, il leva la tête lentement pour apercevoir les non-morts le regarder avidement. Ca y est, il était grillé… Il l’avait prédit, en même temps, non ? Il voulut s’enfuir mais manqua de trébucher sur son lacet défait. La malchance lui collait à la peau encore une fois ! Pas le temps de dire "ouf" qu’il se sentait emporté dans les airs par une force surhumaine. Elie volait encore une fois à son secours. Ca faisait deux fois, non ?
Ace évita de peu un coup d’épée perfide, oubliant même de hurler comme il l’avait prévu au planning. C’était trop serré pour faire autre chose que prier pour ses miches, dans un instant pareil. Melena avait également été secourue par leur amie aux pouvoirs lycanthropiques qui sautait de pierre tombale en pierre tombale pour éviter les morts vivants. Elle continua ainsi jusqu’à monter au douzième étage. Déjà le comité se pressait pour les accueillir à coup de dents et d’armes blanches. Les neurones à moitié engourdis par la migraine que n’arrangeait pas le rodéo imposé par le lycan fonctionnaient du mieux qu’ils le pouvaient et il eut enfin une idée.
- Feu’, fais diversion, attire-les ! La voix de l’esprit se fit entendre depuis le pantalon du pyromane ça marche ! Il ne savait pas si ça serait utile ni même si ça marcherait mais c’était tout ce qu’il pouvait faire pour le moment. Si ça se corsait un peu plus, il avait toujours une deuxième main à sacrifier, au pire…
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| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Mer 4 Jan - 8:32 | |
| Après qu'Elie l'ait aidé à cacher sa blessure, tout se poursuivit encore de façon étrangement et dangereusement monotone. Les caveaux l'emportaient sur les pierres tombales, la richesse sur la pauvreté, et bientôt, les fripes déchirées qu'elle portait jurait totalement avec la couleur des vrais zombies. Pourtant, complètement stupides - ou bien incroyablement malins - ceux-ci continuaient de laisser passer les voyageurs, les fusillant de leurs yeux morts certes, mais sans déceler l'entourloupe pour autant.
Parvenue au début du onzième étage, Melena ne savait plus du tout où elle en était. Des sueurs froides glaçait son corps tout entier, sa tête lui tournait, ses muscles courbaturés par plus de 2h d'imitation de morts-vivants lui faisaient mal. Elle avait l'impression de ne pas voir le bout de l'épreuve, que la tour s'étendait vers le ciel au fur et à mesure qu'ils grimpaient. Peut-être que son estimation était complètement fausse et qu'en réalité, il y avait une vingtaine d'étages à gravir ! Après tout, ils étaient à Dreamland : était-ce réellement impossible qu'un bâtiment vu de l'extérieur soit différent de ce qu'il était à l'intérieur ?!
La réponse était non, mais elle n'eut pas le temps d'en débattre mentalement les conséquences car un hibou venait de faire irruption dans l'édifice pour lui lâcher au dessus de la tête un porte-clef à son effigie de mauvaise fée. Trop tard pour retenir le réflexe humain qui l'avait conduit à attraper l'objet au vol, trop tard pour demander a hibou de ne pas se manifester, trop tard pour ressortir de la tour et se dire qu'ils allaient recommencer.
Tout juste un peu plus de 40 minute restaient au compteur, et voilà que les zombies chargeaient sauvagement dans un concert de grognements monstrueux. Terrifiée à l'idée de mourir charcutée par ces créatures cauchemardesques, le premier pouvoir de Melena se déclencha et sous ses apparats boueux de fausse putride, son corps mourut avec tout la dextérité dont il était capable. Heureusement sans doute car bien que la psychotique aient activé un combo de capacités lycanthropiques pour les aider à sortir de ce mauvais pas, ce ne fut pas assez rapide pour éviter une lame rouillée qui perça le ventre de la nécrophobe.
La douleur éclata comme une bombe, mais son état létal lui interdisait de hurler, alors que c'est ce que chaque parcelle de son organisme lui dictait de faire. Pourtant, elle avait fait l'expérience que sa condition de fausse défunte lui épargnait certaines blessures, mais l'idée même d'être prisonnière d'un cadavre restait insoutenable : et si elle restait comme ça à jamais ? Qu'elle ne se réveillait pas ?!
L'autre point positif était que si elle ne s'époumonait pas, peut-être les gardiens ne les entendraient pas venir d'aussi loin. Elie put donc sauter de caveaux en caveaux avec son agilité animal, trimbalant ses comparses parfois avec maladresse, avec pour seule musique les bruits indescriptibles produits par les zombies... et la diversion tentée par Feufolé pour retenir certains des assaillants.
A plusieurs reprises, l'irlandaise sentit que ses membres se cognaient douloureusement, qu'une lame parvenait à entailler sa chair, mais si la souffrance qui l'étreignait était bien réelle - au point de lui donner la nausée - son sang feignant la coagulation ne coulait pas. Ainsi, portée par son amie, Melena vit se profiler l'escalier qui menait au treizième étage, alors que leurs horloges indiquaient désormais : 00 : 39 : 43 . Une ultime barrière de putrides semblaient en bloquer l'accès, armés comme il se fallait pour réduire les intrus en charpie.
===== HRP =====
Je ne sais pas si tu vas d'abord poster en tant que Elie ou avec le MJ Jade, mais si besoin est dans ton message Elitien, tu pourras dire que Melena se réveille hein ? Elle a dépassé les 30 secs là. ... tu peux aussi de servir d'elle pour forcer le passage ?! kof kof lol | |
| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: L'ascension des enfers [Quatrième épreuve] Mer 4 Jan - 16:25 | |
| Elle courait à une vitesse folle, les corps ballants de ses compagnons battant contre ses flancs. C’était l’instinct animal fourni par le porte-clés qui guidait désormais son corps et lui ordonnait de foncer sans jamais s’arrêter. Un tombeau lui faisait face ? Elie se contentait de bondir par-dessus comme si on l’avait monté sur ressorts. Des zombies tentaient de l’arrêter ? L’adolescente les envoyait voler d’un coup d’épaule non sans fournir en prime un ou deux coups de pieds pour leur ôter l’envie de les poursuivre.
Jamais la traversée d’un étage fut aussi rapide, mais cette fois ci pas de pause dans les escaliers reliant le onzième au douzième. Les marches furent grimpées au pas de course sans qu’aucune faiblesse ne se fasse sentir. A vraie dire El’ se sentait comme transportée par les effets cumulés de son pouvoir et de son nouveau cadeau. Jamais elle ne s’était sentie si forte, si vivante…
Arrivé à l’étage suivant les zombies semblaient déjà les entendre mais ça n’y changeait rien, elle esquivait leurs lames grâce à son agilité accrue et alla jusque sauter sur le plat de la lame du large cimeterre d’un de leur ennemi, s’en servant d’appui pour rejoindre le toit d’un caveau proche. Mais pas le temps de se réjouir de cette cascade hollywodienne : leurs poursuivants de plus en plus nombreux s’amassaient maintenant dans leur dos, foule grouillante et putréfiée.
C’est qu’ils étaient rapides en plus ! Les plus douées arrivaient presque à les rattraper ce qui valut quelques méchantes coupures au poids mort que Melena représentait, trop inerte pour esquiver quoi que ce soit ou même tenter de se protéger. Elle était sûrement « morte » mais ce n’était pas le moment de s’en assurer, même si Feufollé tentait de leur offrir quelques secondes de répits en attirant l’attention d’une poignée de morts-vivants. L’étage eut tôt fait d’être franchis aussi rapidement que le précédent, avec comme ultime rempart une rangée de cadavres déterminés à leur barrer la route.
- Dégagez de là ! hurla Elie en enfonçant son pied dans l’entre-jambes d’un ennemi, là où aucun mal ne voulait être touché, même mort.
Un macchabée grimé en noble voulu profiter de l’occasion pour lui trancher le cou mais ne réussit qu’à raccourcir quelques mèches alors que la mauvaise jumelle plongeait en envoyant au sol d’un coup de tête les zombies qui lui faisaient face. Sans attendre de voir s’ils se relevaient ou sans chercher à abattre les autres Elie se mit à grimper une nouvelle volée de marches qui se terminaient cette fois-ci sur une porte close. Derrière le trio résonnait les pas de centaines de cadavres, comme s’ils s’étaient tous donnés le mot pour rameuter les collègues des étages inférieurs.
La psychotique pesta et reposa ses camarades au sol alors que Melena retrouvait des couleurs sous son maquillage morbide. Les bras désormais libre elle put ainsi ouvrir la porte, s’engouffrer dans l’ouverture avec ses compagnons et refermer l’épais panneau de bois derrière elle. Le dos plaqué à la porte elle écouta un moment les râles des zombies qui finirent par s’éloigner… c’était louche. Pourquoi abandonnaient-ils si vite ?
Alors que les poils qui recouvraient sa figure se résorbaient en emportant avec eux ses griffes et son agilité, Elie reporta son attention vers le couloir dans lequel ils se trouvaient à présent et comprit.
- Et merde… je crois qu’on va encore devoir courir.
Devant eux se trouvait Kay, son sourire sadique à peine visible derrière son voile de cheveux noirs. La lumière dispensée par des torches et des bougies disposées un peu partout sembla soudain faiblir, plongeant du même coup de corridor en une mer d’ombres difformes et inquiétantes. Les seules possibilités qui se présentaient à eux à l’heure actuelle était d’aller à droite ou à gauche, et la gardienne occupant ce dernier côté le choix était vite fait.
Elie attrapa le poignet d’Ace d’une main, de Melena de l’autre et les exhorta à courir sans se poser de questions. Pour se retrouver face à de tels ennemis ils devaient toucher au but. Le treizième étage, porte bonheur ou porte malheur, complètement symbolique dans tous les cas. Un cliché tel qu’elle s’en voulu de ne pas l’avoir supposé de prime abord. Ce couple de sadiques leur avaient pourtant montré qu’ils aimaient les grands classiques…
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