Hypnose : l'Exil
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 Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve]

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Le Marchand de sable

Le Marchand de sable


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MessageSujet: Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve]   Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve] Icon_minitimeJeu 29 Oct - 16:22

>> En provenance de la seconde épreuve

Tandis que le pyromane semblait jubiler de son crime et que la mauvaise jumelle se concentrait déjà pour la troisième épreuve, Léviathan apparut dans l'encadrement de la grande porte qui donnait sur les entrailles de la tour.
Il paraissait sourire, ses yeux se complaisant à lécher les biens que portaient les deux adeptes et leur corps même. Pourtant, à y regarder plus attentivement, on pouvait voir qu'il était parcouru de tremblements très légers qu'il voulait discrets, aussi serrait-il les poings. Un liquide brunâtre et poisseux coulait sur ses phalanges blanchies par les contractions avant de tomber en gouttelettes sur le sol dallé. Le sang trouvait son origine dans les paumes du gardien où ses ongles semblaient profondément enfoncés.

Quelques rictus et tics venaient parfois faire sauter le coin de ses lèvres, dévoilant une humeur en réalité cruelle, terriblement irritée et horrible.
Il leva ses yeux plissés sur les adeptes tandis que sa tête se penchait sur le côté, tel un dément. Il semblait émaner de lui une telle haine qu'on l'aurait presque vue former des volutes de fumée noire autour de lui. Le ciel lui-même sembla se couvrir et la pièce fut soudainement plongée dans l'obscurité d'un ciel nuageux ; la température elle-même venait de chuter de quelques degrés.

- … Vous.. vous souvenez lorsque j'ai dit que je n'avais.. aucune.. intention de vous faire.. souffrir inutilement..?
… J'ai menti.

Les derniers mots, sifflés entre ses dents et pourtant prononcés sur un ton parfaitement calme, presque monotone, n'accentuait que davantage l'absence du sifflement habituel des paroles du gardien de l'Envie.

Un frisson plus fort fit se hérisser les écailles du corps de Léviathan. Si ces dernières ne demeurèrent pas ainsi longtemps, les écailles de sa queue semblaient faire exception. Sa bouche n'étalait désormais plus qu'une grimace de nausée, déformée et hideuse.
- Cette épreuve... sera la dernière. Telle est la volonté de la tour.
Il tendit son poing et serra davantage, faisant craquer les os de sa main, à moins que ce ne fussent les ongles qui grinçaient contre ceux-ci. Davantage de sang se répandit au sol et sembla y glisser, se dirigeant vers les deux adeptes.

Le liquide était en fait guidé par de minuscules canaux gravés à même les dalles et s'étendait jusqu'à créer un motif au sol ressemblant à un mandala complexe arborant quelques symboles occultes. Un vent mauvais se leva et fit craquer un cordage au plafond. Lorsque Elie et Ace levèrent les yeux, ils purent apercevoir le pal sur lequel était fiché Nikodim. Ce dernier était suspendu à l'aide d'un cordage rudimentaire qui se détachait corde par corde. Lorsque le dernier lien fut rompu sous le poids, le pal tomba lourdement et silencieusement, emportant Nikodim tel un pantin désarticulé. Le tout vint s'enfoncer violemment dans le sol, faisant trembler les fondations et soulevant des volutes de poussière et des morceaux de roche brisée.

L'illusion de silence qui s'ensuivit fut bientôt dissipée par Léviathan qui psalmodiait, comme en transe, des syllabes décousues et agressives, aux sonorités barbares et hachées. Le corps de Nikodim sembla soulevé par une force invisible, bien que toujours rattaché au pal. La scène dura quelques secondes au bout desquelles une brume noire et inquiétante sortit du corps du (presque-)cadavre. La fumée prit forme humaine mais ses traits demeuraient flous et incertains. Pourtant, on devinait déjà un torse, une tête, des bras et des jambes. L'être gagna en substance et vint se poser sur le pal en haut duquel il s'accroupit, laissant ses bras ballants.

Un hurlement d'outre-tombe émana alors de ce corps dont la tête fut parcourue de spasmes en donnant naissance à deux formes blanches qui s'en extrayaient lentement. Les deux plaques d'un blanc osseux vinrent se fixer sur les côtés de sa tête sans visage et commencèrent à se déformer pour finalement se transformer en sorte de masques : l'un semblait méprisant, cruel et arborait des motifs enflammés ; le second, bien que tronqué à la moitié selon l'axe de symétrie du visage, affichait un rictus de colère et de violence contenue. Les deux visages se positionnèrent de sorte de faire face à l'un et l'autre voyageur.

Finalement, Léviathan intervint une ultime fois sur un ton peu avenant :
- Phtonos sera votre.. épreuve. Votre but ? Le tuer. Il éclata d'un rire sadique contenu depuis visiblement trop longtemps. Cccce qui est... drôle... Cccc'est que vous ne pourrez le tuer que ssssi... l'un de vous deux... meurt avec lui.

Cccc'est votre ultime épreuve : l'amour est le venin qui vous fera blesser l'autre à chaque coup porté à Phtonos. Ccccce même amour... pur... qui me dégoûte !! Je vous hais quand je vous regarde, humains. Maintenant... vous allez... ssssavoir.. ce que ssssignifie vraiment cccce.... ssssentiment.

Sans laisser le temps aux voyageurs de répondre, Léviathan tourna les talons et s'enfonça dans les profondeurs de la tour où l'obscurité le happa. Au moment où il disparut, un grand bruit se fit entendre en provenance de l'entrée : la porte du temple venait de se fermer hermétiquement, forçant les futurs adeptes à définir l'enceinte de la tour comme arène, avec tous les pièges qu'elle comporte.

Phtonos, lui, descendit nonchalamment du pal et ne cessait de fixer Elie et Ace, alternant parfois la position des masques. Ses contours étaient à présent parfaitement formés, il ressemblait à un humain de taille moyenne entouré d'une gangue d'un noir profond et presque transparent. Son sexe et sa poitrine apparaissaient asexués et ses doigts étaient longs et davantage semblables à des griffes d'une trentaine de centimètres, se terminant par une pointe au bout de laquelle suintait un liquide aussi noir que lui. Il semblait décidé à attendre qu'on lui porte le premier coup, après quoi les hostilités débuteraient.

Lorsqu'on s'approchait de lui, un murmure quasiment inaudible soufflait des reproches acerbes et des rancœurs vicieuses dans un flot si continu que parfois plusieurs phrases se chevauchaient dans un brouillon à la limite du compréhensible :
- Elle ne t'a jamais aimé. Il n'est pas fait pour toi. Il partira. Elle déteste qui tu es. Il te veut comme on veut un objet. Elle t'entrave. Tu ne l'intéresse pas. Il en préfère peut-être une autre. Elle en rejoindra d'autres. Tu seras seule. Que t'apporte l'amour à part une souffrance que tu ne fais que retarder en niant ? Penses-tu que c'est comme ça que tu veux vivre ta vie ? Que diront les autres en te voyant avec cette personne ? Tu es mieux seule. Cette vie, tu ne la mérites pas.

________________________________________

Phtonos attendra effectivement qu'on l'attaque avant d'attaquer, les coups qui lui sont portés ne l'affecteront pas mais seront transmis directement à l'autre (exemple : si Elie frappe Phtonos en plein visage ; Ace subira le coup comme si on lui avait porté directement)

Pour attaquer, il ne se servira que de ses griffes et de ses pieds et choisira une cible aléatoire ; changera de cible à intervalles plus ou moins régulières.

Il s'agit de la dernière épreuve et la récompense pour l'avoir passée sera le titre d'adepte de l'Envie.


Dernière édition par Le Marchand de sable le Mar 6 Nov - 17:33, édité 1 fois
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Jade Martins

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MessageSujet: Re: Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve]   Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve] Icon_minitimeMer 4 Nov - 20:33

C'était une blague. Ça ne pouvait qu'être une putain de blague.

Elie avait écouté Leviathan déverser son venin sur eux, sans même chercher à cacher la jalousie maladive qui le rongeait. Elle l'avait regardé faire son rituel, extrayant du corps à peine vivant de Nikodim cet être aux deux visages, ce Phtonos. Elle regarda même le gardien s'éloigner et disparaître dans les tréfonds de sa Tour, emportant ses malédictions avec lui. Puis... elle attendit la chute comique. Le retournement le veste, le jingle humoristique, les véritables directives. Et rien ne vint.

Il n'y avait toujours que Ace, cette chose et elle. Un seul d'entre eux était censé survivre à cette épreuve ? On aurait presque cru à un clin d’œil à leur première épreuve passée à Freedoom, sauf que ça n'avait rien de nostalgique ni d'émouvant. C'était juste dégueulasse.

- Je vais le buter, je vais le buter, je vais le buter... psalmodiait-elle à voix basse, tel un leitmotiv.

Cet homme-lézard ne valait pas mieux que ce couple de macchabées. Il fallait toujours qu'on cherche à les retourner les uns contre les autres, à briser leur confiance, à piétiner leurs sentiments par simple plaisir de contempler leur misère affective. S'il croyait qu'elle allait reproduire la même erreur une seconde fois il se mettait le doigt dans l'oeil jusqu'à son coude écailleux ! Jade pourrait toujours se brosser pour n'avoir ne serait-ce qu'un indice sur ce qui se passait et il était hors de question qu'elle lève la main sur le pyromane. Ne restait plus qu'à chercher une solution viable.

Marchant en cercle dans la poussière, elle ne pouvait s'empêcher de lever les yeux vers la forme humaine qui les observait, à l’affût, à quelques mètres de là. Il ne semblait pas vouloir bouger, comme s'il attendait le début des hostilités, mais même si la mauvaise jumelle mourrait d'envie de lui faire bouffer ses molaires, elle réprimait ses pulsions violentes avec force. Le frapper, c'était frapper Ace. Faire du mal à celui qu'elle aimait et qu'elle se devait de protéger. Parce que c'était le but de sa vie, tout simplement. Elle était née pour ça, pour empêcher que du mal arrive aux gens précieux, protéger les faibles, se sacrifier pour le bien des siens. D'ailleurs n'était-ce pas là la seule solution ? L'adolescente savait qu'elle n'était pas faite pour réfléchir et la pression l'empêchait de penser. Elle était forte pour agir vite ou pour tout ce qui était instinctif mais les longues réflexions stratégiques... putain ! C'était vraiment à chier !

Impossible de savoir même si ladite solution existait. Peut-être qu'il n'y avait qu'une issue toute tracée après tout. Tuer ou mourir, et personne pour les ressusciter cette fois. Bien sûr ils pourraient se réveiller, mais elle savait pertinemment qu'à son retour elle se retrouverait au même endroit, au beau milieu de cette pyramide de malheur. Ils avaient vraiment été trop cons de ne pas fuir plus tôt ! C'était à s'en claquer la tête contre les murs...

Elle se voyait déjà épinglée au mur comme un papillon, vulgaire objet de collection. Et Ace ? Il brûlerait de rage, mais avec le temps il passerait à autre chose. Le temps s'étirait tellement à Dreamland qu'il l'oublierait avant même qu'une année du monde réel ne se soit écoulé. Et Jade... Jade récupérerait le corps pour elle seule, chose qu'elle avait toujours désiré, non ? Et il ne resterait personne pour la regretter, pas même ses parents à qui il resterait toujours leur douce, leur si gentille petite fille... qui irait pleurer la disparition d'une personnalité alternative rendant une personne socialement inapte ? Ce constat était si douloureux qu'elle porta la main à son cœur pour s'assurer qu'il battait encore.

- Tue-moi.

Les deux mots avaient été prononcé avec un calme olympien alors que le regard azur de la psychotique se levait lentement jusqu'à se planter dans celui du pyromane. Elle ne lui laisserait pas le temps d'argumenter, ça n'aurait servi à rien. Elle était incapable de trouver une autre porte de sortie.

- C'est foutu, ok ? Je sais pas quoi faire mais je ne veux pas te faire de mal. Si on se réveille, on reviendra ici encore et encore, ça ne rimerait à rien. Alors prends tes couilles à deux mains, tue-moi et tire toi de cet endroit. Si je ne peux pas m'en sortir avec toi, je veux au moins que tu survives. Tu auras toujours plus de personnes qui t'attendent que moi.

Une vieille femme au nez crochu choisit ce moment pour sortir de l'ombre et lui fourrer un panier de bonbons sous le nez. Comme si ce geste avait été le détonateur d'une bombe, Elie explosa en envoyant valser le panier et la sorcière avec. Les bonbons s’éparpillèrent sur les dalles dans une pluie de tintements avant de s'immobiliser, enrobés d'une couche de crasse. L'intruse se redressa, un étrange rictus sur le visage, et se mit à ramasser lentement sa marchandise avant de, comble de l'obstination ou de la bêtise, lui remettre le tout sous le nez en caquetant la question stupide qui résonnait dans la nuit à chaque Halloween : « un bonbon ou un sort ? ».

Après avoir aboyé un « t'es lourde connasse ! », El' piocha un bonbon au hasard et le fourra dans sa bouche non sans grimacer. Sous le goût de terre et de poussière, il lui sembla discerner un délicat parfum de violette...

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve]   Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve] Icon_minitimeVen 6 Nov - 18:07

Le pyromane sursauta en remarquant le gardien qu'il avait pris pour une ombre à première vue. Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait sursauté mais son corps avait agi instinctivement, au détriment de son esprit qui, lui, était parfaitement conscient de l'arrivée de Léviathan à cause de l'aura de noirceur qu'il véhiculait avec lui.

Il était cependant resté les bras croisés, adossé contre le mur, ne bougeant pas d'un pouce pendant que le lézard fou furieux faisait son speech. Il osa même rouler des yeux lorsque ce dernier leur avoua son « mensonge » qui s'était pourtant flairé avant même que les épreuves ne commencent. Le visage d'Ace perdit cependant un peu de sa contenance lorsqu'il vit le pal tomber du plafond pour s'écraser au sol, faisant vibrer ses jambes et son cœur.

Les yeux du Ken passaient à présent du pal à Léviathan en arborant une inquiétude visible. Il avait en souvenir l'épreuve d'Avok à Freedoom et même s'il s'était un tant soit peu préparé à une épreuve similaire, l'approche inexorable de leur jugement ne pouvait se faire sans appréhension. L'idée de mourir une nouvelle fois était à peine acceptable et pourtant très clairement concevable.

Cette épreuve serait leur dernière... Ça sonnait comme le glas de leur vie, putain ! Ce type avait le don de vous rendre mal à l'aise avec son tempérament lunatique à la con !
Si la première partie de l'énoncé de l'épreuve était clair et tout à fait dans ses cordes, Ace attendit patiemment la seconde partie et il ne fut pas déçu de sa patience car celle-ci apportait avec elle toute la problématique de leur tourment à venir.

Les paroles de Léviathan semblaient se fondre dans l'air pour ne parvenir que de manière sourde aux oreilles du pyromane qui entrevoyait déjà toutes les conséquences de l'une ou l'autre issue qui s'offraient à eux.
Bientôt, les reproches de Phtonos parvinrent à percer sa bulle de contrariété ; d'abord parasitantes, elles étaient rapidement devenues insupportables et empêchaient de penser correctement.

Il fit quelques pas vers le centre de la pièce où le masque symbolisant Elie le fixait de ses yeux pleins d'une colère aveugle, de haine. Le regard du jeune homme se posa alors sur la mauvaise jumelle, perdue dans ses pensées, une mèche de cheveux obscurcissant son visage. C'était tellement irréel.. Comment pouvait-on demander à deux personnes qui s'aiment de s’entre-tuer comme ça, sans tact, sans autre justification que le besoin vicieux de faire souffrir et de se délecter de cette souffrance ?

L'ordre tomba comme la lame d'une guillotine à laquelle Ace s'opposa de manière plus concise encore :
- Non.
Pourtant, Elie semblait ne pas vouloir écouter, entamant déjà un argumentaire qu'Ace refusait de tout son être.
Feufolé aussi semblait tout à fait désemparé et semblait attendre de son invocateur une idée, une solution, quelle qu'elle soit pourvu qu'il y ait une tierce solution. N'importe quoi tant qu'aucun des deux ne succombait à ce piège écœurant.

- Non, je.. NON ! Il doit bien y avoir une solution, bégaya-t-il avec un soupçon d'angoisse dans la voix. Si ça se trouve, c'est encore un test, une énigme ! C'est une façade et il faut trouver l'enseignement à en tirer.. non..?
L'absence cruelle de réponse le laissa seul avec son dernier mot qui lui revenait en échos insupportables alors que le dieu sombre continuait de les pousser au doute et tentait de briser leur confiance vis-à-vis de l'autre.

- Et puis il va la fermer, l'autre enculé, là ?!
Il n'en fut rien : Phtonos ne semblait même pas conscient de ce qui se disait, ne régissant pas, continuant d'émettre ces paroles aussi noires que la mort sans qu'on distingue le moindre mouvement ou le moindre souffle. Il était si immobile qu'on pût le prendre pour une statue.

La sorcière, qui était apparue en plein milieu de leur conversation, peinait à se relever et s'empressa de ramasser ses friandises. En temps normal, une telle scène aurait fait rire le pyromane mais à présent, il se sentait bien trop proche de ce genre de personne pour pouvoir s'en moquer. A cet instant, c'était de son malheur qu'on se réjouissait, lui qui était dans cette position d'impuissance que seul Dreamland avait su lui faire connaître véritablement. Il détestait ça.

- Il y a forcément une solution, répétait-il d'une voix de plus en plus étouffée. A Freedoom, il n'avait pas hésité à tuer Elie et Mel'... mais à l'époque, il les détestait. Et puis Kay et Chayan s'étaient fait plaisir à les ressusciter. Ici, rien n'était moins sûr et Lévi' ne semblait pas du tout décidé à redonner vie à la victime.

Une fois Elie résolue à prendre un bonbon, le laideron sénile se dirigea vers Ace afin d'entamer le même processus de négociations. Le pyromane ne se sentait vraiment pas en état de lutter et l'intervention d'un esprit de Halloween à un instant aussi critique ne faisait que lui rappeler avec encore plus d'amertume leurs épreuves de la tour de la Paresse.
Il prit un bonbon qu'il goba sans même chercher à cerner le goût qui s'imposa pourtant sans mal.
- Chantilly ? C'est quoi ce goût de pédé, là ?

Bien entendu, la coupable était déjà loin, volatilisée dans un ricanement aiguë et une volute de fumée noire. Immédiatement après, le Ken sentit ses pieds quitter légèrement le sol pour retomber dessus avec lenteur. Chaque pas, chaque petit mouvement de pied lui faisait faire des petits bonds à l'instar de ces cosmonautes sur la Lune où la gravité semblait moindre.

Spoiler:

De son côté, Elie était devenue violette. Littéralement violette. Ace soupira en se pinçant l'arête du nez, en proie au dépit.
- Beh fais pas cette tête, au moins tu comprends un peu mieux ce que je vis ! Tu verras, c'est plutôt cool de voler. Tu peux passer à travers les murs aussi ? Ou tu te cognes ?
- Je m'EN cogne, rectifia le pyromane. Et quand bien même, je doute que ça suffise à résoudre notre épreuve.

Plus que léger, il se sentait vide. Véritablement vide. Mais cela n'était pas un effet secondaire du bonbon.
- Je te buterai pas. Il releva les yeux pour chercher ceux de sa petite amie. Ces derniers aussi avaient pris une teinte violette peu naturelle, la rendant totalement différente de ce à quoi elle ressemblait normalement.
- Je te buterai pas, répéta-t-il. J'en serais incapable, je ne PEUX pas le faire. Même si ça signifie passer ma vie ici à ne rien foutre, même si je dois me taper la compagnie de ce connard de fantôme gothique dépressif, j'en ai rien à foutre, je suis prêt à prendre le risque !!

Nulle doute qu'une telle situation devait ravir le gardien de l'Envie : il devait être assis dans ses quartiers en train de les espionner en se gaussant, trop heureux de savourer sa victoire, se demandant seulement qui des deux allait céder le premier.
- J'ai aucune idée de la manière dont on peut s'en sortir. Il doit bien y avoir une autre solution, c'est obligé... mais je... J'en ai pas la moindre putain d'idée.

La vérité était toute autre mais il ne pouvait se résoudre à l'avouer. Il entrevoyait effectivement une solution ; pire : elle semblait logique ! Mais il aurait tout donné plutôt que de se résoudre à cela, aussi continuait-il à torturer son esprit en cherchant une issue pour laquelle le prix à payer importait peu tant que ce n'était pas la vie d'Elie ou la sienne.
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Jade Martins

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MessageSujet: Re: Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve]   Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve] Icon_minitimeJeu 12 Nov - 19:07

Violette, voilà qu'elle était violette. Si en temps normal elle aurait tarté cette vieille aux bonbons piégés, Elie n'avait pas de force à gaspiller là-dedans. Tout ce qu'elle offrit à l'envoyée de l'esprit d'Halloween fut un regard meurtrier et un claquement de langue méprisant. La mauvaise jumelle se tourna ensuite vers Ace qui refusait tout net sa proposition, comme elle s'y était attendue. Et pour proposer quoi à la place ? Du vent ! Une énigme ? Une solution ? Mon cul ! Il n'y avait eu ni énigme ni solution à la première épreuve. Léviathan avait empalé Nikodim comme un entomologiste l'aurait fait avec un papillon. Qu'est-ce qui disait qu'il aurait la gentillesse de leur laisser une porte de sortie cette fois ? Croire aux utopies c'était pas son truc. C'était bon pour les bonnes poires, Jade en première ligne.

L'air visiblement hors d'elle, El' fit claquer ses mains sur ses cuisses et s'assit brutalement en tailleur sur le sol poussiéreux. Elle mima quelques secondes le touriste admirant le paysage avant de se revêtir de son habituel masque de colère mal contenue. Attendre ici en crevant de faim ne pouvait pas être une solution viable et il était temps que son petit ami se le rentre dans le crâne.

- Ok, génial ! J'espère que t'as apporté un jeu de carte, mourir de faim risque d'être assez long et douloureux.

Ses remarques venimeuses avaient claqué comme un fouet au milieu des murmures pernicieux de Phtonos. Et de concert avec le ton qui montait, ses remarques se faisaient plus virulentes, plus vicieuses, plus fortes.

- Je suis prête à mourir ! Pourquoi tu t'acharnes à chercher quelque chose qui n'existe pas ?! A qui je manquerais de toute façon ? C'est bon mon chou', tu t'en remettras. Ce ne sera pas une grande perte pour l'humanité.


- Personne ne te regrettera, pas même lui, ajouta Phtonos dans un souffle.

Bon Dieu, elle voulait vivre. Elle voulait vivre de toutes ses forces, de toute son âme mais elle avait la force de prendre la décision de mettre un terme à tout ça. En se faisant prier, Ace ne rendait les choses que plus dures. Qu'est-ce qu'elle le détestait dans ses moments là !

A peine cette pensée eut-elle traversé son crâne que la voix de l'invocation se fit plus forte, l'empêchant de penser. Ce qui au départ n'était qu'un bruit de fond virait au brouhaha, comment réfléchir dans ces circonstances ?! Puis les points se relièrent dans sa tête, la faisant se départir une poignée de secondes de son air renfrogné pour le troquer contre un mélange de surprise et de compréhension. C'était ça... ce truc se nourrissait vraiment de leurs conflits... il n'inventait pas des phrases au hasard. Enfin, pas que. Certaines choses étaient vraies, dans une moindre mesure. Est-ce que régler leurs soucis pourrait lui faire fermer sa trappe à ordures ? Voir le faire disparaître de la surface de la Terre ? C'était la seule carte qui lui restait à jouer avant son joker suicide.

L'adolescente leva les yeux vers le pyromane qui flottait au plafond et inspira profondément. Par où commencer ? Même si elle jugeait que leur relation était bonne, assez stable même, il fallait avouer qu'il y avait une poignée de détails qui la travaillaient. Ses fréquentations, son mépris pour les pauvres, son obstination quand il avait tort. Tout en y pensant elle prêtait l'oreille au babil de Phtonos, un sourire étrange étirant ses lèvres.

- Il méprise tes origines. Elle est trop castratrice. Il sombrera dans la drogue. Elle ne t'a choisi que pour ta fortune. Il...

- Ace ? Avant de mourir, je ne dirais pas non à une petite thérapie de couple.

Sans lui laisser le temps de réagir, Elie se remit debout et embraya sur les explications.

- Ce truc... il est lié à nous, non ? Même s'il en fait des tonnes, je crois que ce qu'il raconte est lié à des angoisses réelles... oh putain j'suis vraiment pas douée comme psy ! Bref ce que je dis, c'est que si on vide nos sacs et qu'on arrive à aplanir tout ça, peut-être que ça résoudra les choses.


Et peut-être pas, mais c'était la seule foutue idée qu'elle avait. Bien qu'elle abhorre ce genre choses, les grands moments de discussions à cœur ouvert pleins de mièvrerie, ce n'était pas le moment d'y aller à reculons. Et vu qu'elle avait proposé l'idée, c'était à elle d'ouvrir le bal en toute logique. Le seul hic, c'était qu'elle était incapable de dire les choses avec tact et objectivité.

- Je t'aime, mais il y a des trucs qui me dérangent. Comme quand tu balances des « sales pauvres » à tour de bras alors que mes parents ont tout juste de quoi rembourser l'emprunt qu'ils ont fait pour la baraque. A chaque fois, je le prends pour moi. Pourquoi tu les  mépriserais eux mais pas moi, tu vois ? C'est du pareil au même. Qu'est-ce qui me dit que je ne suis pas qu'une minette des bas quartiers avec qui tu t'amuses avant de me balancer comme une capote usagée ? Tu vois, à chaque « sale pauvre »... c'est à ça que je pense.

- Il joue avec toi...
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MessageSujet: Re: Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve]   Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve] Icon_minitimeVen 20 Nov - 21:44

La mauvaise jumelle semblait réellement tenir à son idée de suicide, ce que Ace ne supportait pas. Il ne le montrait pas mais ce genre de discours l'agaçait. L'abnégation ? En quel honneur ? Il fallait être fou ou stupide pour éprouver le besoin de mourir à la place de quelqu'un d'autre. Certes, il aurait fait n'importe quoi pour Elie mais il aurait cent fois, mille fois préféré passer l'éternité à chercher une autre solution. Quant à la faim, il savait que l'argument était creux : ils avaient le contrôle sur leur état de voyageur, pouvant se réveiller sans trop de peine. Un repas, une bonne douche, une journée au calme et ils reviendraient à Dreamland sans aucun soucis.

Il laissa donc sa petite amie débiter qu'elle était prête à mourir, qu'elle ne serait pas une « grande perte » sans savoir à quel point ces mensonges pouvaient eux aussi paraître blessants envers les sentiments que le pyromane avait pour elle. Il se laissa tomber en arrière, passa une main derrière sa nuque pour supporter sa tête et se mit en position détente, poussant le sol de son bras libre afin de se propulser à quelques mètres du sol, attendant avec nonchalance que la gravité fasse son effet pour réitérer le geste.

Feufolé, lui, était parti observer Phtonos de plus près, orbitant autour du corps de ce dernier sans que cela ne provoque de réaction de sa part. Il s'amusait à voir bouger les masques pour le suivre brièvement de leur regard vide et à l'expression figée avant de se fixer à nouveau sur les deux voyageurs comme si l'esprit violet n'était qu'une nuisance mineure ; une sorte de mouche à peine enquiquinante.
- Fais gaffe à pas le toucher, quand même... des fois qu'il nous pète un câble ou quoi.
- T'inquiète : je le préfère en meuble moi aussi, le rassura Feu' sur le même ton flegmatique.

C'est à peu près à ce moment-là que la mauvaise jumelle brisa la bulle de silence dans laquelle et s'était enfermée depuis quelques minutes pour faire part de sa dernière lubie. Ace roula des yeux tout en soupirant. Quelle idée de merde, franchement ! D'un autre côté, ils n'avaient que ça à faire, que ce soit dans un sens stratégique ou de gestion du temps libre.
- Ah, ça y est : les sujets qui fâchent ! Soudainement réveillé par cet intérêt soudain, l'invocation arborait un spectre émotionnel à l'exact opposé de son propriétaire, ne faisant qu'accentuer le contraste.

Ace attendit d'entrer une nouvelle fois en contact avec le sol pour amortir la chute et se laisser tomber en position assise sur le sol poussiéreux. Il intima sa moitié de continuer avec un haussement de sourcil sceptique.
Nouveau soupir. Il avait toujours détesté les théories freudiennes. Conneries.
Il fit pourtant l'effort de laisser Elie continuer, tiraillé entre l'envie de ne pas l'écouter et celui, insidieux, de l'interrompre à chaque fois qu'un détail méritait correction selon lui.

- Il joue avec toi...
- Non, je ne joue pas avec toi. Parce que je t'aime et que j'en ai rien à foutre de tes origines, de ton compte en banque ou de ton héritage. Je veux vivre avec toi et c'est la première fois que je ressens ça pour quelqu'un. Même mes parents, j'ai jamais éprouvé ça pour eux, il comprend ça, ton Freud ?
Il se releva davantage par commodité que par envie et fixa Elie dans les yeux.
- Que tu veuilles à tout prix te faire buter, c'est une chose. Mais penser que c'est comme ça que je te vois.. je pensais pas que tu serais aussi con. T'as pas d'argent ? MOI j'en ai. Tes parents sont pauvres ? Je leur donnerai l'argent. Parce qu'un jour, Ridley Inc. ce sera moi.

Ok, je traite les gens de pauvres et alors ? Quand on traite quelqu'un de fils de pute, on le dit sérieusement ? Un vrai fils de pute peut se sentir vexé, ok, mais c'est une insulte comme une autre. Mais si tu préfères que je traite tout le monde d'enculé, j'y vois pas d'objections : tu te chargeras des conférences de presse avec l'association des sodomites frustrés. Je m'en tape. Quand tu parlais de thérapie de couple, je pensais au moins que tu aborderais des vrais sujets importants.


- Je vois pas le rapport avec-..
- Ce que je veux dire, le coupa Ace, c'est que peu importe ce que je dis, ça blessera toujours quelqu'un. Mais t'as aucune raison de te comparer à 'eux'. Bref, tu veux qu'on parle de ce qui me fait chier ? Moi, ce qui me fait chier, personnellement, c'est ton côté « tiens, je vais même pas chercher : je préfère me buter tant que ça permet aux autres de vivre ». Tu sais qui fait ça ? Les COMMUNISTES. Et devine qui a perdu la Guerre Froide ? Arrête de te penser inférieure à Jade ; j'emmerde Jade. Si je pouvais trouver un moyen d'inverser la donne, que ce soit toi et pas elle la personnalité originelle, je le ferais.

Inconsciemment, le pyromane avait commencé à faire les cent pas dans la salle, tel un lion en cage. Plus il parlait et plus il s'énervait. Il n'était pas doué pour ce genre de débats où les choses lui tenaient trop à cœur. Il lui manquait ce détachement, ce sang froid qui faisait de son père un être parfaitement dégueulasse car insensible. Il lui manquait ce côté je-m'en-foutiste et snob que sa mère entretenait depuis Dieu sait quand et qui la faisait passer pour une pouf détestable et creuse.

- J'aime pas non plus ton côté moralisateur. Ouais : je deal de la came avec des pauvres cons que je considère être mes amis ; je fous le feu à des bagnoles et parfois pire encore parce que ça me fait kiffer grave et que j'emmerde les gens ; j'insulte les personnes que je méprise parce qu'elles ne méritent que ça. Pourquoi je devrais changer alors que, pour peu qu'on se donne la peine de gratter ce vernis d'hypocrisie, on se rend compte que le MONDE entier est comme ça ? Donne-moi juste une bonne raison de devenir meilleur moralement parlant !

Phtonos continuait inlassablement à énoncer ses inepties comme s'il disposait d'une liste infinie, d'une source intarissable de conflits et de rancœurs. Il ne semblait pour le moment pas du tout troublé par cette thérapie qui n'était suffisamment avancée pour porter ses fruits. Seule l'aura écrasante du temple et de son gardien se faisaient toujours plus présente, accablante, même. On sentait l'impatience du maître des lieux flotter dans l'air.

Le pyromane cessa ses cent pas et se planta face à Elie, bras croisés. Sur un air de défi, il attendait sa réponse. Jamais personne n'avait réussi à le convaincre de quoi que ce soit vis-à-vis des bons côtés de ce monde et il doutait que les choses soient différentes aujourd'hui.
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Jade Martins

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MessageSujet: Re: Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve]   Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve] Icon_minitimeMer 2 Déc - 18:43

Comme on pouvait s'en douter, Ace et Elie n'étaient pas diplomates. Faire les choses en douceur ? Impossible. Ils étaient l'un comme l'autre du genre à défoncer le problème à coup de masse et ils s'en donnaient à cœur joie, sans vraiment savoir si ça leur faisait du bien ou du mal. La mauvaise jumelle de son côté avait un mal fou à comprendre la logique de Ace. Elle et sa famille n'étaient pas pauvres parce qu'ils étaient avec lui ? Et jusqu'où pourrait-il étendre cet état de fait ? Aux cousins éloignés ? Aux amis ? Aux camarades de classe ? C'était bancale, mais l'adolescente savait pertinemment qu'il ne le faisait pas exprès. Cet abruti le pensait vraiment, ça se voyait à son expression et aussi agacée fut-elle, elle ne pouvait pas ne pas le voir.

- Ouais mais...

El' s'interrompit, chose assez rare pour être souligné. Qu'est-ce qu'elle comptait dire, au juste ? Elle ne pouvait pas le changer. Elle ne voulait pas le changer. S'il pensait réellement que c'était une insulte comme une autre et qu'il ne la voyait pas comme une sous-merde, même si c'était basé sur un raisonnement complètement fallacieux... elle devait le prendre en compte. Et d'ailleurs, est-ce que ce n'était pas ça le fond du problème ? Peut-être que tout cet agacement était lié au fait qu'elle ne veuille pas être quelque chose de minable ou de remplaçable à ses yeux, une poupée gonflable bon marché dont on se débarrasse sans remord. Est-ce que ça suffisait à tout aplanir ? Loin de là, d'ailleurs Ace avait l'air bien décidé à la mettre en rogne.

- Je me suis jamais pensée inférieure, merde ! C'est juste que je suis faite comme ça, c'est tout ! Tu sais bien que je ne suis qu'une demi personnalité, je suis faite pour protéger, c'est plus fort que moi ! Quand j'ai quelqu'un en qui je tiens, je ne veux pas le voir mourir ! Surtout toi putain ! T'es la première personne à m'avoir réellement aimé ! A m'avoir préféré à Jade la sainte nitouche, Jade la parfaite, Jade la petite fille modèle, vu que tu as voulu aborder l'sujet des comparaisons ! Et parce que t'es si unique, ça me tuerait de te perdre ! Je deviendrai dingue alors oui, OUI, je préférerai mourir à ta place ! Mais j'essaye pas de trouver une solution, là, bordel ?!

Pour passer sa rage, la psychotique fila un coup dans le mur à défaut de pouvoir le faire sur cet enfoiré de Phtonos qui continuait de débiter ses conneries de plus en plus fort. Et le pyromane profita de l'accalmie pour aborder un nouveau sujet qui fâchait. Rien que de l'écouter, l'adolescente avait les muscles du visage qui tressautaient. Léviathan leur avait menti, en réalité. Cette épreuve était une épreuve de self control. Perdu d'avance, soit dit en passant...

- Moralisatrice ? J'suis moralisatrice ? Je t'ai jamais empêché de cramer quoi que ce soit. J't'ai jamais empêché d'insulter les gens, même quand c'était pour les traiter de sales pauvres, d'ailleurs moi aussi je leur crache à la gueule quand ils me cassent les couilles. Tout ça je m'en branle, sérieux ! Si j'avais voulu un Mr bon chic bon genre c'est pas toi que j'aurais choisi coco... mais la drogue, ouais, ça me gène. Que t'en deale dans mon quartier, ça me révulse.

A son tour elle se mit à tourner en rond pour canaliser la colère et la frustration qui montaient en elle. L'impossibilité de se faire comprendre, les souvenirs de la mort d'Amber qui remontaient... tout ça la rendait folle. Et avant même de s'en rendre compte elle se mettait à vider son sac, parlant plus fort autant pour se libérer que pour couvrir la diatribe de l'invocation.

- Je t'ai jamais raconté l'histoire de ma vie, si ? Comment je suis « née » ? On n'était qu'une encore, on avait 13 ans... et je rentrais du collège avec Amber. Ma sœur jumelle. Et on s'est retrouvée coincées dans une ruelle par des enfoirés de racailles, drogués jusqu'aux yeux. Ils l'ont violé... devant mes putains d'yeux ! Et ils l'ont « égorgé » ok ? Et la suivante c'était nous, ok ?! Alors on s'est séparé, parce qu'il le fallait. J'ai volé l'arme, tiré dans le tas et je me suis tirée. Alors ouais, j'ai un putain de problème avec la drogue, les mecs louches des quartiers et ouais, j'peux pas m'empêcher d'ouvrir la gueule à ce sujet ! Parce que quand je vois un dealer je pense à ce jour ! Quand je vois des gangstas de merde j'y pense encore ! Et parce que je veux pas voir la personne la plus importe pour moi mêlée à des souvenirs aussi merdiques !

Elle écarta les bras en signe de provocation, dans l'espoir de voir une lueur de compréhension dans les yeux de son petit ami. Dans son esprit, la thérapie était loin, bien loin à présent. Tout ce qui restait, c'était le besoin de cracher tout ce qu'elle avait sur le cœur, ce qui l'étouffait peu à peu depuis un moment déjà. Son regard fébrile tomba sur le corps empalé de Nikodim et elle cracha par terre de mépris à sa vue. Lui, tiens, un autre problème.

Depuis qu'il avait débarqué, tout allait de travers. Un jeu de mafioso malsain s'était instauré dans le groupe, à savoir qui manipulait qui... Elie, elle, avait juste envie de briser les burnes de ces mâles et leur soif de compétition. Surtout qu'on savait très bien comment ce genre de jeu finissait : ils s’entraîneraient l'un l'autre vers les bas fonds de la moral jusqu'à élire officiellement le roi des fils de pute. Rien à gagner et tout à perdre.

- Et ce mec, là ! Il passait son temps à tenter de te faire rentrer dans sa mafia ! Plus on restait avec et plus les choses tournaient mal... pourquoi j'dois être la seule à me méfier ? Pourquoi on doit traîner avec des cons de ruskoff mégalomanes ? J'aimais pas l'influence qu'il avait sur toi. Il essayait de faire de toi son double et ça passait crème !

Nouveau coup de pied dans la poussière. Baisse de stress ? Zéro. Chienne de vie.

- Moi j'm'en branle que tu veuilles foutre la merde ici ou que ton vocabulaire fasse faire une syncope à une putain de nonne ! T'as pas besoin de faire un concours de qui à la plus grande avec un enfoiré pour ça !

La mauvaise jumelle s'arrêta soudainement, tendant l'oreille. Qu'est-ce que c'était que ce bruit, au juste ? Il avait cessé maintenant mais l'espace d'un instant elle avait cru entendre une sorte de grattement. Comme... comme celui que ferait des ongles sur de la pierre...
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MessageSujet: Re: Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve]   Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve] Icon_minitimeJeu 3 Déc - 16:56

La rengaine d'Elie sur la demi-personnalité était le cœur même du problème et Ace dut prendre sur lui à son tour pour ne pas devenir agressif. Elle ne comprenait pas que c'était justement parce qu'elle se pensait incomplète qu'elle vivait de manière incomplète. Il joignit les mains, ne laissant pointer que ses index qu'il plaqua sur sa bouche un instant avant de prendre la parole à nouveau.

- T'es qu'une demi-personnalité, et alors ? Est-ce que ça fait de toi une demi-personne ? Non. Pourquoi, parce que « Elie » n'est pas FORCEMENT équivalente à « non-Jade ». Ton sale caractère, tes insultes, ta violence mais aussi ton côté protecteur parfois surfait et tout, c'est TOI et c'est une personnalité complète. Et puis si t'étais vraiment qu'une moitié, aurais-tu seulement vécu la moitié de tes aventures, justement ? Dans la tour, t'en as chié autant que moi. T'es morte aussi, t'as dû traverser les cadavres de la même manière ; on a survécu aux monstres marins pour de vrai et pas à moitié. C'est ça que je veux dire, bordel ! Arrête de penser que t'as pas d'existence propre : t'en as une ! Pour moi c'est réel. Alors si tu dis que c'est que des conneries-.. oh, pardon : des demi-conneries, alors mes sentiments c'est quoi ? Des demi-conneries aussi ? Je suis pas amoureux de « non-Jade » parce que – sans vouloir t'offenser – j'en ai pas grand-chose à foutre de Jade.

Le pyromane espérait avoir touché ne serait-ce qu'un peu la raison de la mauvaise jumelle. Il n'avait jamais eu à exprimer aussi clairement sa pensée et ça le faisait chier, pour être honnête. Il ne pouvait pas se permettre d'être à moitié mobilisé sur un sujet comme ça. En plus, ça serait terriblement ironique.

Feufolé interrompit un instant la conversation pour ajouter :
- Elle a pas faux, là : elle t'a jamais empêché d'insulter les autres.
Le Ken roula des yeux. Ok, il admettait ça mais c'était qu'un détail. D'ailleurs le fond de l'argument ne tarda pas à franchir les lèvres d'Elie.

- Alors écoute : je suis désolé de ce qui est arrivé à Amber, vraiment. Je savais pas ça et c'est vrai que je pige un peu mieux mais je suis pas ces gars-là. Je fais juste ça pour le fun, pour dépanner mes potes. Et tu sais quoi ? J'ai arrêté de le faire et j'ai renoncé à eux pour toi. En un claquement de doigts. Mais tu m'enlèvera pas le fait que ça me fait chier d'avoir dû jeter mes seuls potes. Ok, je peux m'en refaire mais putain c'est chiant, c'est pas le genre de connerie qui pousse dans les arbres !
- Ça y pousse pas mais ça y finit souvent, dans du sapin.
- Ta gueule. Donc ce que je disais, c'est que de toute façon c'est trop tard pour revenir en arrière, ils vont juste me trouer la gueule si je me repointe et de toute façon, ils ont déjà dû m'exclure du business. Mais putain, si moi j'ai pu faire ça, toi tu dois pouvoir comprendre à quel point ça me fait chier que tu te considères comme seulement la moitié de Jade. Alors en plus, le coup du « tu me préfères à jade » suivi de « du coup je vais me buter », tu parles d'un cadeau.. Excuse-moi mais c'est débile, dans un sens. On va continuer de chercher une autre solution que ça si tu veux bien, ok ?

Il avait envie de crier à l'injustice : le fait d'être ainsi assimilé à ces crevards de drogués le révulsait. D'habitude, il était le cerveau de la bande, ne se montrant pratiquement jamais sur le terrain. Les habitués, il ne les connaissait que de nom pour des raisons X ou Y. Il trouvait absurde d'être mêlé à des dérapages faits par d'autres dealers, par d'autres drogués, mais il ne pouvait pas faire valoir sa position pour autant du fait qu'il participait à tout cet engrenage de l'ombre de manière plus ou moins directe. Qu'il le veuille ou non, il faisait partie de ce monde et y était rattaché naturellement.

Ce genre de situation venait de lui apporter un point de vue qu'il n'avait jusqu'alors jamais fait l'effort de concevoir : celui du consommateur, celui de la victime. Il n'obligeait pas ces paumés à acheter sa came mais quand ils le faisaient, ces derniers risquaient de faire une overdose ou de péter un plomb à chaque moment par sa faute. Putain mais on peut quand même pas aller leur tenir le pif quand ils snifent, ces enculés !
C'était en fait à peu près la même chose quand il brûlait des bagnoles : il le faisait sur un coup de tête sans penser aux répercussions, sans penser aux dégâts collatéraux ou aux personnes lésées parce qu'il n'en avait rien à foutre, tout simplement. Il s'était toujours refusé à ce genre de compassion débile à laquelle Elie tentait de faire allusion.

Entre temps, le sujet avait dévié vers Nikodim dont l'état physique laissait voir de manière probante que la magie était la seule chose qui empêchait son âme de s'enfuir rejoindre Kay et Chayan. Ce dernier esquissait parfois des gestes évasifs et désordonnés avant de retomber comme un poids mort en un râle similaire aux sans-repos de freedoom.
- Mais tu crois que je me méfiais pas de lui ? Je sais très bien ce qu'il essayait de faire. C'est un jeu psycho' entre tous les mafioso, je connais ça très bien. Il m'aurait convaincu de que dalle ; c'est moi qui l'aurait embrigadé plus qu'autre chose. Et puis de toute façon je vois même pas pourquoi on en parle : c'est évident qu'on ne pouvait pas le supporter et maintenant il va plus faire de mal à qui que ce soit. J'ai juste l'impression que tu cherche un moyen de m'exclure de toutes les relations sociales que je peux avoir. Dans quel but ? Me rendre « gentil » ?
Le dernier mot avait été prononcé avec un dégoût certain. Le pyromane marqua une pause afin de jauger l'effet de sa pique et ne laissa pas le temps à Elie de répondre ; il embraya rapidement :
- J'ai aucune raison d'être sympa avec quelqu'un d'autre que toi, ni dans le monde réel, ni ici. Personne n'est « gentil » sauf peut-être Jade et c'est pour ça qu'elle se fera marcher sur la gueule un jour ou l'autre si on cesse de la surveiller. C'est pour ça aussi qu'on doit la retrouver tous les deux, je sais que tu le sais. Essaye pas de me parler de morale parce que ces mondes n'en ont aucune : c'est la loi du plus fort et du plus rusé ; du plus aisé. Tous les moyens sont bons alors je vois pas pourquoi je me péterais le cul à vivre une vie plate et banale quand je peux me payer une bonne tranche de rire illégalement. La justice n'est qu'un moyen d'asservir ceux qui se croient inférieurs à elle. La preuve : j'ai des soucis ? Je paye trois avocats de Harvard en passant un seul coup de fil et je suis libre, t'entends ? Libre ! C'est bien la preuve que j'ai le droit de chier et de vomir sur le monde entier sans être inquiété.

- Je vous dérange pas trop..?
Léviathan interrompit la pseudo-thérapie en imposant sa présence. Accroché au plafond, il se laissa tomber sans bruit jusqu'au sol tout en fixant les deux voyageurs d'un air à la fois haineux et méprisant.
- Qu'essssssst-ccce que vous faites, là, au jussste, alors que MOI je vous ai demandé de vous TUER !? Il passa entre Elie et Ace, fixant l'un et l'autre par intermittance, les écailles de son dos et de sa queue hérissées et laissant apparaître sa peau verdâtre au-dessous.
- Il faut vraiment... tout faire à votre placcccce. Permettez-moi... d'aiguiller cccette..... épreuve.
Prestement, il glissa en direction de Phtonos et d'un coup assuré, il planta son ongle jauni dans le corps de l'invocation qui se mit à hurler. Les deux adeptes ressentirent eux aussi la douleur de l'ongle qui s'enfonce entre les côtes et le sang poisseux qui coule le long de la taille. Lévi fit pivoter son poignet afin d'ouvrir un peu plus la blessure et retira son doigt du corps vaporeux.
- Bien ! Les choses intéressssantes vont pouvoir commencccccer, maintenant. Vous attendiez la neige, mortels ?
- On attendait ta mère, enculé !
- Ouais, et le Père-Noël !
- Ta mère déguisée en Mère-Noël !
- Ouais !!
Médusé, le gardien répondit d'une voix sceptique eh bien cccc'est raté... j'imagine avant de s'éclipser une nouvelle fois.

Phtonos, lui, sembla se tirer de sa torpeur et avança d'un pas résolu en direction du pyromane impertinent et de son esprit bavard. Ses doigts s'allongèrent pour devenir des griffes suintantes. Il asséna un premier coup de griffe que le jeune homme esquiva à peine.
- Eh, fais gaffe abruti ! Et puis on est en train de causer, là ! Va coucher, merde !
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Jade Martins

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MessageSujet: Re: Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve]   Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve] Icon_minitimeDim 6 Déc - 21:41

Il ne comprenait pas, il ne comprenait rien. Jamais elle ne s'était considérée comme une demi-personne à partir du moment où elle avait posé le pied -le sien propre- à Dreamland. Elle avait des droits, des devoirs, des besoins et des envies parfaitement entiers. La seule chose qui était tronquée était sa personnalité. Comment prendre en compte la peur quand on ne la ressent pas ? Comment se montrer confiante et accueillante quand tout ne provoquait chez vous que méfiance et colère ? Il lui manquait des cases, c'était un fait. Le nier n'aurait servi qu'à se voiler la face mais dans un sens, voir Ace la mettre sur un piédestal comme un commercial vanterait le dernier modèle de voiture avait quelque chose de réconfortant. Même s'il ne la comprenait pas complètement, il croyait en elle et en son individualité.

- J'ai jamais dit que j'étais une demi-personne ! J'ai... j'ai juste des trucs qui manquent ! Tu vois, toi t'as pas de tact, bah moi non plus. Je peux pas avoir peur, jamais ! Même si j'avais un rocher qui m'arriverait dans la gueule je resterai aussi zen qu'un de ces viocs chinois, là ! C'est pour ça que parler de la mort me pose pas de soucis ! C'pas que je veux mourir, c'est juste que je crains pas de mourir. Je crains que dalle !

Est-ce que c'était vrai, au moins ? La mauvaise jumelle fronça les sourcils en réalisant qu'il y avait bien un unique contexte où elle pouvait ressentir ce que les autres qualifieraient d'inquiétude ou d'angoisse. Quand c'était pour les autres.

- Enfin si. Si je devais vraiment avoir peur d'un truc, c'est de te perdre même si... ça me fout plus en rogne d'y penser qu'autre chose. Ca me dérange quoi... mais la peur, franchement ? Je sais même pas exactement ce que c'est. Tu peux pas me reprocher de ne pas agir ou penser en fonction de sentiments que j'ai pas.

Ça aurait été comme lui reprocher de ne pas pouvoir respirer sous l'eau. Même si elle essayait de toutes ses forces elle ne réussirait qu'à se noyer. Pourtant elle sentait que ce n'était pas le fond de la pensée du pyromane. Plus elle l'écoutait parler, plus elle comprenait que le mur qui se dressait entre eux était celui de la méconnaissance. Et c'était pas le genre de connerie qu'on pouvait démolir à coup de pied.

Il disait s'être sacrifié pour elle et elle en avait confiance, mais est-ce que c'était autant un sacrifice que ça, franchement ? Si ces abrutis de drogués étaient capables de le tuer juste parce qu'il s'était retiré du trafic, on ne pouvait pas les considérer comme des amis. Pas même comme de simples potes. Le vocabulaire correct à utiliser était plutôt « profiteurs ». Le Ken ne perdait rien à part un passe-temps craignos, mais son petit doigt lui disait qu'il aurait un mal fou à l'admettre. El' ne put s'empêcher malgré tout de le signaler, dans l'espoir illusoire de faire comprendre à Ace ce qu'était des relations sociales saines.

- J'ai conscience de tout ça ! Je sais que t'as tout lâché pour moi et ça m'a rendu heureuse, mais je peux même pas culpabiliser un peu, surtout après ce que tu viens de me balancer. Ils te troueraient la gueule si tu te pointais ? Tu parles de potes ? Ils ont juste profité de ton fric et de ton influence pour se faire un nid douillet dans le quartier et amasser un max de thune. Ça te va ? Ok ! Mais moi je pense que tu vaux mieux que ça. Tu mérites d'être entouré de gens pour qui tu comptes vraiment. Alors oui, oui je veux bien chercher une autre solution... ce que je fais en ce moment d'ailleurs, mais juste pour pas que tu te retrouves de nouveau seul avec comme seuls potes des vautours avides et une boule de feu parlante.

Elle croisa les bras, contrariée, pendant qu'il lui comptait ô combien il contrôlait la situation avec Nikodim. Comment pouvait-on autant se voiler la face ? Si seulement elle avait eu une caméra elle aurait pu lui montrer l'évolution négative de ces derniers jours mais ça n'aurait servi qu'à mettre de l'huile sur le feu et pour quel résultat ? Le ruskoff était mort ou presque, ce n'était plus un réel problème pour leur couple.

De toute manière, même si elle avait voulu rétorquer quelque chose elle n'en aurait pas eu l'occasion. Léviathan venait de tomber du plafond comme une fleur pour leur faire la morale. La manière qu'ils avaient de réaliser l'épreuve ne lui plaisait pas ? Ce simple état de fait renforçait le désir d'Elie de poursuivre dans ce sens. Loué soit le saint esprit de contradiction !

- Bah là, on se taillait une bavette et ensuite je me disais qu'un petit strip poker pourrait pas faire de mal pour égayer l'après-midi, rétorqua l'adolescente à la question rhétorique du gardien.

Visiblement sa provocation n'avait pas grand effet, l'homme lézard étant bien trop occupé à les foutre dans la merde pour prêter attention à ce qu'elle disait. La douleur qui irradia au niveau de ses côtes lui arracha une flopée de jurons qui portaient principalement sur la mère de Lévi', ses origines simiesques et de franches insinuations sur sa carrière de tapineuse. Son petit ami et Feufolé n'étaient pas en reste sur le sujet, d'ailleurs. Et comme les choses ne pouvaient pas s'en tenir là, Phtonos se mit en mouvement.

La thérapie de couple n'était déjà pas évidente mais quand s'y rajoutait une invocation sociopathe dont le seul but dans la vie était de vous égorger avec ses ongles crasseux, on atteignait un niveau de difficulté colossale. Lorsqu'Ace fut pris pour cible, la psychotique amorça un geste pour attaquer Phtonos mais s'arrêta avant de commettre une connerie. On ne pouvait pas taper ce truc sans causer du tort à l'autre, mais est-ce qu'ils allaient franchement pouvoir mettre les choses à plat dans ces conditions ?!

- Cours putain, faut pas qu'on reste là !

Attrapant la main du pyromane, Elie se mit à courir. Elle pouvait entendre dans leur dos la course de l'invocation, bien déterminée à ne pas les laisser s'en sortir vivants. Le souffle court, elle tenta de poursuivre leur conversation tant bien que mal, non sans lancer régulièrement des regards dans leur dos pour éviter les coups en traitre.

- Je sais bien... que Jade n'... n'est pas viable ! C'est... pour ça que... j'existe ! Pour la ren... dre viable ! Tu veux faire... partie des forts... qui dictent leur loi ? Bah... fais le ici... autant que tu veux ! J'm'en branle des... Dreamlandiens ! Marche leur... sur la gueule tout... tout ton saoul ! Tu... oh mais bordel il... va jamais nous lâcher ce chien ?!
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MessageSujet: Re: Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve]   Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve] Icon_minitimeDim 6 Déc - 22:43

Lorsque la mauvaise jumelle fit remarquer au pyromane son manque de tact, la seule chose qui lui vint en tête, et qu'il s'empressa de dire, d'ailleurs, c'est : mais ta gueule !
Il se rappela cependant qu'il s'était promis d'essayer d'écouter sa petite amie sans l'interrompre, aussi la laissa-t-il continuer.

Malheureusement, peu importe le degré de concentration ou d'implication qu'il mettait dans cette discussion, le pyromane avait toujours autant de mal à concevoir l'être partiel qu'il avait devant lui. Peut-être aussi parce qu'il n'avait jamais connu Jade AVANT son dédoublement ou qu'il n'avait de toute manière que passé très peu de temps avec Jade et Elie réunies, pensa-t-il.

- Bon, je peux pas dire que j'ai pigé parce que c'est faux. Je pige carrément pas, c'est juste dingue votre truc. Moi, tout ce que je dis, c'est que je te vois comme une personne à part entière et que ça me ferait chier de te voir disparaître, que ce soit pour moi, pour Jade ou pour n'importe quel autre péquenaud.

La discussion s'orienta sur divers sujets tous plus houleux les uns que les autres mais la tendance restait la même : les tensions demeuraient tout de même, bien que sensiblement amoindries. Il soupira d'exaspération. Combien de fois avait-il entendu ce discours sur les faux amis ?
L'intervention de Lévi lui avait évité de s'énerver vraiment mais la situation devenait de fait beaucoup plus instable. Lorsqu'Elie lui ordonna de courir, il ne se fit pas prier, détalant dans une direction aléatoire, à travers les salles immenses du temple.

A en juger par l'architecture des lieux, ils devaient s'enfoncer sous terre car la parcelle de terre où siégeait la tour n'était pas du tout assez grand pour que de telles salles puissent se trouver en surface.
La fraîcheur des souterrains faisait un bien fou mais ne rassurait pas pour autant, loin de là... Plongés dans l'obscurité, il était difficile de s'orienter ou même de trouver des repères concrets pour ne pas s'égarer.

Pire encore : les pièges, savamment dissimulés, étaient prêts à s'activer au moindre faux pas. Quant à Phtonos, il avait complètement disparu dans l'ombre. On ne le distinguait alors qu'à la dernière seconde, celle où il apparaissait devant les voyageurs dans le but de les assaillir d'attaques tout aussi rapides que vicieuses. On entendait également le bruit de son corps ou le son de ses griffes raclant contre le sol ou les murs. Les murmures se faisaient également plus ou moins forts selon qu'il était près ou non, mais ne permettaient jamais de donner une indication suffisamment claire sur sa position. De toute façon, noyés dans les discussions entre Elie et Ace, distinguer les phrases de Phtonos afin de déterminer leur provenance tenait du défi impossible.

- Pourquoi c'est jamais Jade qui nous accompagne NOUS ? demanda-t-il rhétoriquement entre deux foulées.
Il s'arrêta un instant au détour d'un couloir afin de chercher Phtonos tout en restant discret. Il ne voyait pas grand chose et la faible lueur des rares torches projetait des ombres trompeuses le long des murs. C'était véritablement irritant.
- Je t'ai pas attendu pour marcher sur la gueule des dreamlandiens. Ces gens n'existent même pas alors je vais pas me gêner. Mais concernant mes potes du monde réel, tu me prends vraiment pour le pire des abrutis ou quoi ? Je sais très bien ce qu'ils sont et ce qu'ils ne sont pas mais est-ce que tu peux comprendre que c'est les seuls personnes que j'ai un jour considéré comme mes amis avant de vous rencontrer ?

L'invocation d'ombre informa le Ken de sa présence par une entaille dans le mur. Ce n'était pas passé loin ! Ace fit un bond sur le côté et se préparait à se mettre en position de boxe. Inutile : comment se battre ainsi contre un monstre armé de griffes d'acier ? Et puis pour quel résultat ?
Il se remit à courir en intimant Elie de le suivre. Phtonos, malgré son calme, faisait montre d'une agilité hors pair, se propulsant de mur en mur et jusqu'au plafond d'où il effectuait parfois des attaques en piqué. Mais Ace remarquait aussi que ce dernier était plus lent dès lors qu'il se contentait de courir et non de bondir dans tous les sens.

- Par-là !
Il prit le poignet de la mauvaise jumelle et l'entraîna dans une pièce très haute de plafond et seulement pourvu de deux arches taillées dans les murs : une derrière eux et une devant eux, tout au bout. Ils n'avaient pour se déplacer qu'une corniche de pierre de cinq mètres de large, bordée de part en part par un vide insondable.
- Il est plus lent quand il ne fait que courir, vous allez pouvoir prendre de l'avance sur lui ! Je vais voler devant vous pour vous éclairer le chemin !
Le Ken commença à sprinter jusqu'à la porte qui leur faisait face. Mais à mi-chemin, il entendit un clic au sol qui le fit s'arrêter net, le sang glacé.

Il eut à peine le temps de reculer d'un pas qu'une lame gigantesque passa devant lui en faisant vibrer l'air.
- Des pendules des tombeaux ! Attention à vous !!
Plusieurs pendules venaient en effet de s'actionner, allaient et venaient de toute la force de leur poids qu'on devinait aussi imposant que leur taille : de gigantesques lames suspendues au plafond, terminées par une lame en demi-lune au tranchant aiguisé. Nul doute que se prendre un pendule en pleine face signifiait deux choses : se faire éjecter dans le vide ou bien trancher en deux.

Les pendules couvraient toute la longueur de la salle et laissaient tout juste la place pour que les deux voyageurs se tiennent entre deux d'entre eux, les forçant à avancer avec prudence.
Phtonos choisit ce moment pour apparaître derrière eux. Il franchit l'arche, s'exposant aux lames des pendules. Par chances, celles-ci ne firent que le traverser sans que cela ne blesse aucun des deux adeptes. Mais cela signifiait également qu'elles n'entravaient pas ses mouvements.

Comprenant alors la situation, Phtonos ralentit le pas et avança en marchant vers ses deux victimes. On aurait presque pu imaginer sur lui le sourire sadique d'un psychopathe tenant dans ses filets sa prochaine proie.
Ace décida de meubler cet instant par la suite du propos qu'il avait laissé inachevé auparavant.
- Aussi loin que je me souvienne, personne ne voulait jouer avec moi ni même m'approcher. Je leur faisait peur et de toute façon, ils étaient trop merdeux pour traîner avec moi. J'ai jamais côtoyé personne à part ces enculés de dealers. Tu veux que je passe plus de temps avec des personnes qui s'inquiètent pour moi ? Ben vous êtes les seules. Et je trouve qu'on passe un putain de bon moment, là !! Tu vas arrêter de nous narguer, enculé ?!

- Qui d'autre se soucie de moi à part vous ? Personne. Pas même mes parents. Alors excuse-moi d'avoir du mal à abandonner les seules personnes qui ne m'ont pas craché à la gueule à part vous.


Il fit une enjambée après le passage d'un pendule et attendit qu'Elie fasse de même.
- Je te jure que si on s'en sort vivant je vais péter des dents à la sortie de la tour. Tu m'accompagneras ? C'est moins marrant, tout seul.
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Jade Martins

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MessageSujet: Re: Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve]   Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve] Icon_minitimeSam 12 Déc - 8:51

C'était comme faire une partie de chasse, mais à la place du gibier. Le plus frustrant était peut-être qu'elle avait la force d'envoyer paître cet abruti aux longues griffes mais pas sans envoyer son petit ami ad patres par la même occasion. Tout ce qu'ils pouvaient faire c'était courir comme un putain de lièvre dans l'espoir de régler leurs soucis avant d'avoir le souffle complètement coupé. Ô joie, Ô félicité.

La grandeur des salles et l'obscurité dans laquelle elles étaient plongées n'aidait pas. Plus d'une fois, Elie avait vu son débardeur déjà bien malmené acquérir une nouvelle entaille alors qu'elle esquivait de justesse une attaque surprise. Il fallait dire que ce n'était pas évident de se concentrer sur les attaques de l'invocation quand on devait en parallèle tenter de comprendre les mécaniques du cerveau de Ace... il avait conscience de ce qu'était ses « potes » mais restait quand même avec ? Mais il lui passait quoi dans la tête, au juste ? Il les gardait parce qu'il avait que ça ? Il ne connaissait donc pas l'expression « mieux vaut être seul que mal accompagné » ?

- Entre la peste et le choléra, je préfère le choléra. Au lieu de rester avec des cons qui m'utilisent, rester seule serait pas plus mal. J'arrive pas à comprendre.

La mauvaise jumelle se laissa entraîner par le poignet dans une longue salle jouxtée par du vide. Elle écoutait d'une oreille distraite les théories d'Ace et Feufolé quand un clic la bloqua net. Une opportunité ? Un putain de traquenard, ouais ! A l'instar du pyromane, elle se cala de justesse entre deux pendules avant de se faire trancher en deux. Ce genre de conneries n'étaient amusantes que quand elles arrivaient à Indiana Jones sur un écran. Pour l'heure, ça ne faisait naître qu'une frustration grandissante dans son cœur... surtout quand elle constata dans la pénombre que ça ne gênait pas le moins du monde Phtonos.

- Ce putain de troll nous nargue ! Regarde-le, comme il arrive en mode promenade du dimanche !

L'adolescente serra les poings dans un effort désespéré pour contenir la colère qui commençait à bouillir dans ses entrailles. Ace choisit ce moment pour reprendre la conversation avec sa vulgarité et son humour acide habituel, mais son discours cachait une solitude énorme. Elie n'avait vécu que seule, elle n'avait jamais eu l'opportunité de se faire des amis. Ce qu'on n'a pas ne nous manque pas, n'est-ce pas ? Mais le Ken ne voyait pas les choses de la même manière. Il ne les vivait pas ainsi. Toujours sur le devant de la scène sans personne à ses côtés, juste un spectateur lui lançant une tomate de temps en temps... difficile de croire qu'il en soit arrivé au point de se contenter de n'importe quel compagnon mais elle ne pouvait pas nier le mal-être qui transparaissait dans son discours.

- T'auras encore largement le temps de te faire de vrais potes une fois qu'on sera sorti d'ici. Si tu nous a trouvé, il doit bien y avoir d'autres personnes dans ces deux putains de monde pour t'aimer et t'accepter ! Pour moi non plus les amis se bousculent pas mais c'est pas pour autant que je vais traîner avec n'importe qui.

Elle parcouru l'espace qui la séparait d'Ace, de l'autre côté du pendule.

- Bien sûr que je t'accompagnerai. Moi aussi j'ai besoin de briser quelques mâchoires et ça tombe bien : cette ville est pleine d'enfoirés !

La psychotique sursauta à la sensation de piqûre causée par les griffes de Phtonos qui avaient commencé à s'enfoncer lentement dans son dos. La surprise l'avait fait bondir en avant, manquant de peu de l'envoyer se faire décapiter par le pendule suivant. Dans son dos, des filets de sang dévalaient sa peau, imbibant ses vêtements.

Ils avaient assez perdu de temps en blabla, il était plus que temps de mettre les voiles ! El' attrapa Ace par la taille alors qu'elle s'appropriait sa force et son agilité lycanthropique puis se mit à bondir par dessus les lames des pendules, son « paquet » dans les bras. Bon sang que c'était plus simple comme ça ! Elle ne tarda pas à atteindre l'extrémité de la salle alors que dans leur dos, l'invocation pressait le pas.

Alors qu'elle quittait la pièce pour en rejoindre une autre au plafond bas, la mauvaise jumelle dérapa sur un papier plastifié. Après quelques pas maladroit pour rétablir son équilibre, son regard furieux tomba sur l'étiquette d'une bouteille de coca cola sur laquelle le père-noël la fixait, goguenard. C'était ce connard de Levi' qui s'amusait à bazarder des déchets partout pour qu'ils se pètent la gueule dessus ou quoi ?! Dans un élan de paranoïa, Elie se mit à chercher d'éventuelles peaux de banane abandonnées au sol mais ne repéra qu'un rat famélique qui s'échappa dans un interstice entre deux dalles.

- Ils connaissent pas les poubelles, bordel ! Un peu plus et j'me cassais les dents sur le sol !

Phtonos choisit ce moment pour bondir vers eux et elle esquiva de justesse en se plaquant contre le mur, Ace toujours dans ses bras.

- Je sais pas quoi te dire, chou' ! Je t'aime et je sais que t'es pas parfait, comme je le suis pas. Mais qu'est-ce qu'on peut faire vraiment pour aplanir les choses ? Tu proposes quoi ? Qu'est-ce qui pourrait être vraiment efficace ? Moi tout ce dont j'ai besoin, c'est du respect, autant pour toi que moi. Parce que quand tu traînes avec des sous-merdes, bah pour moi tu te respectes pas. Je comprends que la solitude soit à chier, mais tu vaux mieux que ça.
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MessageSujet: Re: Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve]   Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve] Icon_minitimeSam 12 Déc - 21:49

Elle n'arrivait pas à comprendre et Ace ne comprenait pas qu'elle ne comprenne pas. Elle avait Jade et son absence aurait dû lui donner de quoi faire un parallèle logique. Il ne le disait pas mais malgré les apparences qu'il se donnait, il détestait être seul. Encore plus depuis la mort de son majordome qui avait été pour lui un père, bien plus que son vrai père ne le serait jamais.

Il se retourna afin de constater la diminution drastique de l'espace entre Phtonos et eux. Ce dernier n'avançait pas vite mais le faisait toujours plus rapidement qu'eux deux.
- Je sais qu'il nous troll mais je préférerais quand même arrivé de l'autre côté sans chier mes entrailles par le nombril.
- Ouais, et puis c'est surtout qu'il cheat un peu, là. Passer à travers les objets, ça se fait juste pas !
- TU LE FAIS TOUT LE TEMPS !! répondit le pyromane, indigné. Et Feu' de lui répondre naturellement :
- Oui, c'est justement pour ça que je suis le plus à même de comprendre ce qui se fait ou non. Et à ce que je sache, je vous ai jamais poursuivi pour vous planter, moi.

Ace sentit Elie arriver à son niveau, frôlant ses vêtements. Il sursauta, croyant un instant que ce soit Phtonos. Ce n'était pas le cas mais celui-ci était tout près. Ace, lui, avait trop longtemps hésité à passer le pendule qui lui faisait face, chacun oscillant selon son propre rythme, à sa propre vitesse, rendant extrêmement difficile l'adaptation à ces différents tempos mortels.
Il se lança finalement et sentit le pendule racler le bout de la semelle de son talon. Il en blêmit. Il sentit le puissant artefact en acier passer son chemin, en rien affecté par ce contact, et poursuivre sa course avec lourdeur.

Il se retourna une nouvelle fois, cherchant à présent Elie. Celle-ci bondit sur lui et l'attrapa. Le pyromane fut surpris de cette force surhumaine et mit quelques secondes à se rappeler du pouvoir de sa petite amie qui le trimballait désormais comme un sac à patates. Il en profita pour narguer Phtonos d'un beau majeur levé avant qu'Elie ne l'entraîne dans la salle suivante où elle manqua de tomber, et surtout : de le lâcher. Il se serait rétamé comme une grosse merde, c'était certain.

- Putain si tu kiffes les sports de glisse, on ira faire du snowboard, je te le promets mais putain, pas sur des étiquettes de Coca dans des temples aztèques, là c'est trop hardcore pour moi !
Il fixa un instant le coupable du regard alors qu'Elie reprenait son chemin. L'étiquette de Coca-Cola s'envola dans le sillon aérien qu'ils produisaient par leur passage dans ces corridors étroits.

Une nouvelle attaque surprise força la louve-garou à se propulser contre un mur. Ace en profita pour se défaire de son étreinte, convaincu qu'ils y arriveraient mieux s'il avait les pieds sur terre.
- Je sais pas quoi te dire. Je te respecte, c'est justement pour ça que je fais tout ça pour toi, que j'agis comme ça. Je voulais pas te blesser ni te faire te sentir pauvre ou quoi. Et je me respecte moi aussi. C'est juste... compliqué.

Distinguant un passage enfoncé dans le mur du couloir, il fit un signe de tête à Elie de le suivre. Il courut dans le noir sans savoir où il allait, seulement guidé par la faible lueur qui émanait de Feufolé.
Soudain, une forme se détacha de l'ombre. Il freine brusquement et tendit son bras pour arrêter l'élan de la mauvaise jumelle.
La forme avança et ce fut la tête de Jasmine qui apparut à la lueur de l'esprit violet. Elle regardait les voyageurs avec un air....... de chèvre. Elle bêla, aussi.
- La... La chèvre ? Sérieux ?
- Princesse Jasmine, le corrigea Feufolé.
Comme si elle avait compris qu'on prononçait correctement son nom, Jasmine passa derrière Ace et Elie, les guidant dans le noir à coup de tête dans les fesses. Elle les mena ainsi jusqu'à arriver à un mur sur lequel elle appuya sa tête cornue. Une dalle s'enfonça en émettant un bruit creux. Un pan du mur pivota alors, leur laissant tout juste la place de se glisser à l'intérieur, et tout juste le temps de passer avant que la porte secrète ne se referme.

Des torches s'allumèrent toutes seules, longeant un couloir long d'une dizaine de mètres donnant sur un autre mur qu'on pouvait légitimement penser armé du même mécanisme que le précédent.
- Alors si un jour on te demande, c'est faux : je n'ai jamais été sauvé par une chèvre.
Jasmine bêla à demi-ton sans qu'il soit possible de savoir si cela avait un quelconque lien avec la déclaration du pyromane désabusé. Elle pressa à nouveau sa tête contre une dalle et un autre passage s'ouvrit, cette fois-ci sur une salle de forme ronde décorée de riches broderies et textiles précieux. Le sol était jonché de pièces de monnaie et de divers artefacts dont l'on devinait les appartenances à diverses cultures. Toute la salle était aménagée autour d'un lit majestueux recouvert d'un voile très fin aux teintes violettes et bleues. Le lit à baldaquin était poussé contre le mur et le voile qui constituait le rideau du lit s'étendait jusqu'au plafond où un pan était accroché au plafond, au centre de la pièce, de sorte qu'il remplisse harmonieusement l'espace. Quelques meubles étaient également présents, à demi-ouvert ou bien vidés sur le sol et tous remplis de bijoux et de vêtements qui ne laissaient aucun doute quant à l'identité de leur propriétaire.

La chèvre bêla une nouvelle fois et se pencha pour attraper quelques brins de paille qui jonchaient également le sol. Elle les mâchonna tranquillement tout en allant s'installer sur le lit ; au beau milieu du lit, comme une reine. Elle fixa de ses yeux vides les voyageurs.
- Et... du coup, c'est... ta chambre, c'est ça ? … oooooook. Bon, ben au moins on a l'air d'être au calme, je suppose que ça nous donnera un peu de temps supplémentaire, au moins pour souffler...
Feufolé regardait attentivement l'animal sans exprimer la moindre émotion, tout à fait stoïque lui aussi malgré l'éternel sourire de chat qui fendait son visage. Il se tourna finalement vers Ace et Elie.
- Je pense que vous lui plaisez.
- Quoi ?
- Je pense que vous lui plaisez, elle vous aime bien. Sinon, elle ne vous aurait probablement pas entraîné ici.
- Et comment tu sais ça, toi ? …. Alors, c'est quoi ton secret, fais pas ta pute !
- Ah non mais en fait j'étais en train de hausser les épaules mais...
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MessageSujet: Re: Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve]   Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve] Icon_minitimeSam 19 Déc - 20:15

C'est compliqué. Tout revenait toujours à cette déclaration. Mais est-ce que ça l'était vraiment tant que ça ? Elie avait surtout l'impression qu'Ace esquivait le sujet. Parce qu'il ne voulait pas s'expliquer, elle ne pouvait pas comprendre. Et parce qu'elle ne comprenait pas se créait du ressentiment des deux côtés. Avant d'avoir pu aborder le sujet, son petit ami lui fit signe de le suivre dans un passage dissimulé et elle se mit à courir dans l'obscurité. Elle pouvait entendre les pas de Phtonos dans le noir et dès lors au lieu d'être un refuge, l'ombre paraissait n'être qu'une source de danger supplémentaire. Mais qu'est-ce qu'elle pouvait faire à part suivre Ace et Feufolé on ne savait où ?

Au beau milieu de la course, une ombre surgit et Ace s'arrêta net. Et Elie ? Elle lui rentra dedans avec une série de jurons qui mourut aussitôt qu'elle remarqua la cause de l'arrêt brutal. Un sourcil haussé, elle se demanda l'espace d'un instant si elle n'était pas en train de délirer sous l'afflux d'adrénaline.

- Princesse Jasmine si tu veux Feu', moi je me demande juste ce qu'elle fout là.

La réponse ne tarda pas à venir, à coup de cornes dans le cul. Après avoir emprunté un passage secret digne d'un vieux film, le couple se retrouva dans une chambre somptueuse croulant sous les trésors. Si on pouvait grandement supposer jusque là que Léviathan avait un grain, c'était à présent confirmé. Qui pourrait tomber amoureux d'une chèvre et en faire réellement sa première concubine ? Il y avait ici tellement de vêtements taillés pour elle que la chèvre aurait pu changer de vêtements tous les jours pendant dix ans sans jamais remettre le même. Et les accessoires n'étaient pas en reste : porte-jarretelles, lunettes, écharpes et bonnets à pompon... Elie baissa les yeux sur sa robe de soirée poussiéreuse et sa paire de rangers. Mouais, y'avait visiblement du favoritisme dans le coin.

Alors que l'animal s'installait au centre de son lit, la mauvaise jumelle prit quant à elle appui sur une commode le regard fixé dans la direction supposée où se trouvait l'invocation meurtrière. Combien de temps avant que ce machin se pointe ? Alors qu'elle tendait l'oreille, elle ne perçu rien d'autre que l'échange entre Feufolé et Ace, assez comique soit dit en passant.

- Je doute qu'il sache quoi que ce soit, chou'. Il devine et il se fout de ta gueule. Tu devrais savoir que c'est sa spécialité depuis le temps. Elle tourna la tête vers la courtisane pour s'adresser à elle, un poil sceptique. Je ne sais pas si tu nous apprécies vraiment, mais je sais qu'on t'en dois une. Merci pour ça.

Jasmine bêla, le regard vide, et Elie se nota dans un coin de son crâne d'acheter un traducteur de chèvre à l'occasion. On ne se rendait compte de la valeur de ces conneries que lorsqu'on en avait besoin.

Le temps passait et il était temps de reporter leur attention sur leur tâche première : vaincre Phtonos. La psychotique avait l'impression de faire du sur place, à vrai dire. Ils s'étaient ouverts plus ou moins l'un à l'autre, et après ? Qu'est-ce qu'il fallait faire de plus ? Qu'est-ce qui pourrait assez apaiser les tensions pour marcher ? Est-ce que c'était seulement possible de le vaincre comme ça ? Elle secoua la tête pour chasser cette dernière interrogation. Ce n'était vraiment pas le moment d'avoir des doutes.

Elle tendit la main pour attirer le pyromane à lui et le prit dans ses bras pour l'embrasser. Ce n'était pas dit qu'ils aient de nouveau l'occasion de le faire avec ce qui menaçait de leur tomber sur le coin de la gueule. Quand leurs lèvres se séparèrent, elle plongea ses yeux dans ceux du pyromane et lâcha un bref soupir dont il était difficile de comprendre la signification.

- Si ce machin nous court encore après c'est qu'il reste des trucs qui clochent. Qu'est-ce qui te perturbe ? C'est cette histoire de demi personnalité que tu piges pas ? Tu sais, je voudrais bien être entière. Je suis sure qu'il doit exister un moyen magique de faire ça, quelque part à Dreamland. On avait bien rapporté nos pouvoirs dans le monde réel alors pourquoi pas un corps de chair et d'os ? Il ne tient qu'à nous de régler ça à notre manière. J'aurais tout le temps ensuite d'apprendre ces sentiments que je ne connais pas tout en pétant la gueule aux abrutis qu'on croisera.

A travers le mur il lui sembla entendre un crissement. Peut-être des griffes glissant contre un mur, peut-être son imagination. Dans le doute il fallait faire vite.

- Et si c'est pour le fait que je comprenne pas pour tes potes... j'y peux rien. Je sais ce que tu vaux, je sais que tu pourras trouver d'autres gens qui te correspondent plus et qui t'estiment. Pourquoi je serai la seule à pouvoir le faire ? C'est stupide. Il y a forcément d'autres gens comme nous dans ce monde ou dans l'autre.

Libérant le Ken de son étreinte, elle glissa au bas de la commode et épousseta grossièrement sa robe. Le moment de se remettre à courir approchait.
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MessageSujet: Re: Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve]   Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve] Icon_minitimeMar 22 Déc - 19:57

La chambre de Jasmine constituait un havre de paix inespéré dans lequel la vie semblait reprendre son cours, ne serait-ce qu'un bref instant. Un rare moment de répit que le pyromane passait à fusiller Feu' du regard tout en croisant les bras. Ça et des regards assez sceptiques en direction de la chèvre. Est-ce qu'elle était vraiment intelligente à ce point..? Non, c'était impossible.

- Quoi qu'il en soit on jurerait qu'elle est moins con qu'elle en a l'air, sérieux. Je sais pas à quel point, ou si elle est bien dressée, mais putain c'est limite flipant.
L'animal tourna calmement sa tête en direction du Ken et le fixa un instant sans émettre le moindre son, sans exprimer la moindre émotion.

Le baiser qu'échangèrent Elie et Ace apportait douceur et réconfort et pourtant, il avait le goût amer du ressentiment. Il ne refusa cependant pas l'étreinte. Après tout, si ça ne marchait pas, ce serait peut-être la dernière fois qu'ils s'embrassaient.

- Je sais pas ce qui cloche... Sincèrement, je sais pas. Je crois que j'ai juste besoin de temps et de calme mais ces enculés font leur possible pour que je ne puisse pas y avoir droit !
Il soupira également, de lassitude. Il essayait de faire le tour de ce qu'il avait sur le cœur mais les seules choses qui demeuraient n'avaient aucun sens ou bien étaient trop confuses pour qu'on puisse mettre des mots dessus.

- Avoue, en fait ton gros flip c'est que Jade se case avec quelqu'un, qu'elle récupère son corps et qu'elle te fasse un gros doigt d'honneur, hein ?
- Noooooon, répondit-il, exaspéré. Enfin peut-être, j'en sais plus rien. Mais ça reste débile. Et puis on ne peut rien y faire, de toute façon. Rien pour l'instant.

Une fois libéré de l'étreinte, il ne put arracher son regard au vague qui l'avait emporté. Ses yeux se perdirent sur les armoires et meubles riches de la chambre de luxe.
- J'aimerais juste pour une fois faire un truc cool, un truc calme. Aller quelque part où les Gardiens nous emmerderont pas. Sans déconner, depuis que je suis arrivé à Dreamland jusqu'à maintenant, ma vie a été rythmée par ces abrutis et leurs missions à la con.

D'abord Freedoom et ses épreuves, puis leur tentative d'évasion de l'île à bord de ce bateau en toc et leur escale dans les Terres Gelées pour aller rencontrer la Gardienne de la Colère à Enojo. Et à partir de là, qu'avaient-ils fait ? Un voyage en dirigeable jusqu'à Miquiztli pour retrouver Jade. Sauf qu'ils n'avaient toujours pas trouvé la bonne jumelle et s'étaient, à la place, fait capturer par Léviathan.

En y réfléchissant bien, le seul moment de calme qu'il avait apprécié, c'était la pause méritée qu'ils avaient eu juste après avoir réussi les épreuves de la Paresse. Un purgatoire calme après cet enfer mort-vivant, cela ne faisait que confirmer une chose pour le pyromane qui se mit à chanter en grimpant sur les meubles et en prenant la pose.

Je voudrais dééjà être adeeeepte !
T'as encore un long chemin à faire, « votre altesse », tu peux me croire !
A l'adepte on ne dit paaas
D'ailleurs quand je dis ça, je...
Va crever et taaaais-toi !
Ce que j'essaye de dire c'est...
Surtout fais pas çaaa !
Il faut que tu comprennes...
Va coucher, bouge de làààà !
Mais attends !!
Sans jamais dire où je vais
Ce mec a une tête de mule
Je veux faire ce qui meeee plaaaaît !!


La musique continua ainsi sur le même ton, le pyromane affirmant qu'il ne s'était jamais senti aussi libre et bien qu'une fois qu'il avait passé les épreuves de Freedoom. Sans doute aussi parce que ça coïncidait avec le début de sa relation avec Elie, aussi. Toujours est-il que Pas n'avais pas réussi à gâcher ce moment et ses souvenirs.

- Quand on sera adeptes, il faut vraiment qu'on s'arrache d'ici et qu'on prenne des vacances.
- Tu penses vraiment que ça sera possible ? J'en suis pas si sûr, moi. Je pense que tu te crois un peu trop au-dessus des règles.
- J'EMMERDE les règles !

De l'autre côté de la porte secrète, les bruits de griffes raclant la pierre s'intensifiaient : Phtonos cherchait à pénétrer et ce n'était qu'une question de temps avant qu'il parvienne à trouver le panneau activateur ou bien à enfoncer le mur. Dans un cas comme dans l'autre, cela ne sembla pas déranger Jasmine plus que ça. Se relevant assez gauchement à cause de l'épaisseur du matelas et de la couette, elle descendit du lit et alla tirer une torche enchâssée au mur opposé à celui par lequel ils étaient entrés. Un nouveau passage s'ouvrit, une nouvelle fois sur un couloir sombre, à la seule différence que la chèvre retourna s'allonger. Manifestement, elle ne souhaitait pas les accompagner et devait juger qu'ils étaient suffisamment grands pour savoir comment sortir d'ici.

- Merci, Princesse Jasmine ! Si jamais on peut te rendre la pareille, n'hésite pas !
- Eh, ça va avec les paroles en l'air ? C'est à moi de dire ce genre de trucs !
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MessageSujet: Re: Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve]   Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve] Icon_minitimeMar 22 Déc - 21:19

Elie était déjà prête à courir lorsque Feufolé et Ace se lancèrent dans une conversation qui la laissa sur le cul. Ace avait peur que Jade se maque et qu'il se retrouve à partager sa copine avec un autre, voire se fasse complètement largué ? C'était absurde mais... bizarrement pas tant que ça. Jamais elle ne laisserait son double faire une chose pareille mais c'était légitime de se poser la question et après tout, ce corps leur appartenait à toutes les deux. Jade avait autant le droit de se trouver quelqu'un qu'elle-même, malgré le bordel que ça causerait. La mauvaise jumelle sentait qu'elle devait trouver un truc à dire pour dissiper l'angoisse mais tout lui semblait bancal. Elle se contenta de se mordre la lèvre sous le coup de la frustration alors que son petit ami embrayait sur leurs projets d'avenir.

- Un truc calme ? Répéta-t-elle, peu convaincue.

Ce n'était pas que ça ne la tentait pas, c'était juste tellement peu concevable qu'elle ne voyait pas comment ça pourrait être possible. Bien sûr il devait bien y avoir un ou deux clampins à avoir rêvé de plage de sable fin mais les dieux de Dreamland semblaient s'être mis d'accord pour qu'ils ne puissent jamais trouver le chemin de leur foutu parasol. Avec le temps, l'adolescente avait fini par abandonner l'idée... mais pas Ace visiblement. Ce dernier partait même dans une improvisation musicale si entraînante qu'Elie se mit à taper du pied en rythme.

Elle cessa de fredonner quand le mot « vacances » fut clairement évoquer. Avec un sourire en coin elle remit en place l'une de ses mèches peroxydées et haussa les épaules.

- J'ai rien contre, je commence à en avoir plein le cul de courir et de me plier en quatre pour des tarés égocentriques. Adressant un regard entendu à Feu', elle ajouta, Mais je sais pas si on va nous laisser ce loisir.

Jasmine avait l'air décidée à leur laisser au moins le temps de prendre la poudre d'escampette. Alors qu'elle actionnait un nouveau mécanisme pour libérer un passage secret dans le mur et que le duo tout feu tout flamme lui adressait ses remerciements à sa manière... Phtonos pénétra dans la chambre.

El' ne savait pas vraiment pourquoi, peut-être parce qu'elle en avait marre de fuir, peut-être parce qu'elle avait enfin confiance en eux, mais elle ne se mit pas à courir. Au lieu de ça, elle attrapa la main du Ken et lui adressa un sourire effronté alors qu'une nouvelle musique emplissait la vaste salle...

♪ J'suis pas jalouse, j'veux juste garder ce mec pour moi
J'suis pas nerveuse, j'lui fais complèt'ment confiance !

Si t'as encore des trucs à dire garde-les pour toi
Parce qu'on s'aime tell'ment qu'on est au-d'ssus d'tout ça.

Si tu crois casser not' couple tu peux lâcher l'affaire
Faudra plus que des rumeurs pour tout foutre en l'air !

Oh pitié, ferme ta gueule, t'commence à m'péter les couilles !
Y'a plus d'tension, tu peux filer, personne s'ra là pour t'pleurer !
Ou alors juste Leviathan qui versera sa p'tite larme
Ça nous filera l'occasion de bien s'foutre de sa gueule... ♫


Les paroles de la psychotique, pleines de confiance, semblaient attaquer jusqu'à l'essence même de l'invocation. Chaque mot le faisait chanceler, chaque regard de connivence avec Ace faisait s'envoler un filet de fumée noire. Lorsque les dernières notes de musiques s'éteignirent, ne restait plus de Phtonos qu'un nuage à l'odeur acre et une flaque noirâtre qui s'insinuait entre les dalles.

Ils l'avaient fait... Elle n'y avait pas cru de prime abord, elle était même prête à mourir mais le pyromane avait été là pour la secouer et il avait eu raison. Ils étaient fait pour être ensemble, ça les rendait plus forts. Ça leur permettait d'évoluer. Et si ce foutu lézard trouvait à y redire c'était tant pis pour lui : tout était déjà fini. Après un cri de joie venant du fond des tripes, Elie embrassa son petit ami avant d'aller attraper Jasmine et de la faire tournoyer dans ses bras comme elle l'aurait fait avec une enfant.

- On l'a fait ! On l'a fait putain ! Merde ! T'es vraiment la reine des chèvres toi, on n'aurait pas eu le temps de faire le tri dans tout ce bordel sans toi !

S'il existe une constante à Dreamland, c'est que les joies sont courtes et les peines mille fois plus longues. Pour ce pas faire mentir ce fait, Leviathan choisit ce moment pour se joindre à la fête avec une évidente contrariété. Le petit doigt d'Elie lui disait que cette fin n'était pas du tout celle qu'il avait espéré...

Il était jaloux de leur amour ? Il avait voulu le détruire ? Il n'avait fait que le rendre plus fort. C'était quoi, son prochain coup ? Maintenant que les épreuves étaient terminées, il allait devoir être inventif pour leur causer du tort, mais aussi exaltée qu'elle soit par la victoire, Elie restait sur ses gardes. Les gardiens avaient plus d'un tour dans leur sac.
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MessageSujet: Re: Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve]   Que jalouse l'Amour ? [3e Épreuve] Icon_minitimeMer 23 Déc - 19:01

Phtonos avait dû sentir arriver le moment fatidique de son départ, l'instant où le dernier nœud de discorde qui alimentait sa magie finirait par se dénouer comme les autres l'avaient fait.
Il avait redoublé d'efforts pour entrer mais était arrivé trop tard. Son énergie s'amenuisait peu à peu et les dernières tensions finirent par mourir alors qu'Elie lui tenait tête.

N'ayant plus de raison d'exister présentement, il lâcha prise et s'évapora dans les limbes d'où on l'avait appelé. Jasmine ne broncha pas, regardant la scène de son œil vif tout en recommençant à mâchonner sa voilette mauve que ses lèvres avaient attrapées pendant le face à face comme s'il s'agissait d'une sorte de popcorn.

Le duo de voyageur exultait et s'enlaçait ; Léviathan avançait. Il faisait le chemin du cœur de son temple jusqu'à la chambre secrète, grimpant sur les murs et les plafonds. Les sentiments qui l'animaient étaient aussi vifs que ceux des nouveaux adeptes mais bien plus paradoxaux. Il était fier d'eux autant que déçu, il voulait les féliciter mais sa jalousie l'en empêchait, il voulait les garder tous les deux mais ne voulait pas les voir ensemble. Il aurait également aimé que l'un d'eux trépasse, dans un sens.

Il arriva finalement dans la cachette de Jasmine qu'il avait aménagée lui-même il y avait de cela plusieurs années afin d'y accueillir sa favorite. Mais lorsqu'il posa ses yeux enflammés sur le jeune couple, ses intentions étaient toutes autres qu'à cette époque.
- Bravo. Félicccccitations. Vous avez remporté la troisième épreuve, n'esssssst-ce pas..?
Les écailles de son corps voulurent s'ébouriffer une nouvelle fois mais il prit le temps de souffler longuement, ce qui eut pour effet de calmer le phénomène.
- Je ssssais cce que vous vous dites : cccc'est ma faute, je n'avais qu'à être plus... préccccis.. dans mon invocation. Cccccccertes... certes...
Il regarda Jasmine de haut avec un regard plein de reproches et d'une dureté manifeste. Les choses auraient pu être bien plus intéressantes si la Princesse n'avait pas décidé d'aller les aider. Elle les avait sauvés juste au moment où ça devenait amusant.

Il reprit un peu de constance lorsque le cliquetis annonçant l'arrivée de son esclave résonna dans le temple. La chimère fit son apparition et s'arrêta juste derrière son maître. Léviathan reporta son attention sur Elie et Ace.
- Bien... Vous ssssemblez être.... compatibles... avec l'esssprit de l'Envie. Comme d'habitude, vous avez voulu le beurre et l'argent du beurre et... vous n'en avez fait qu'à votre tête. Mais à ccce qu'on dit, ccce n'est pas la méthode qui compte mais le... résultat ! Place désormais à la quatrième épreuve.

Le Gardien claqua des doigts et l'homme-araignée s'avança pour saisir les deux adeptes. D'abord Ace, puis Elie. Il n'était pas violent et sa poigne n'était pas ferme, au contraire : elle faisait clairement comprendre qu'il était de toute manière dans leur intérêt d'obtempérer et de ne pas chercher à comprendre les humeurs de son maître. Il les approcha de Léviathan dont les yeux luisaient d'une flamme vicieuse.
En un mouvement rapide et précis, il planta ses ongles griffus dans la peau des deux voyageurs sans qu'ils puissent esquiver, ne serait-ce que par réflexe. Il prit un malin plaisir à triturer les chairs et ressortit finalement les écailles qu'il avait plantées.

- He he he... Je plaisantais. Vous auriez dû voir vos têtes..! Allons, ne faites pas comme ssssi vous n'étiez pas encore habitués à mon.... ssssssenss de l'humour ! Bon, par contre j'ai... oublié... de me laver les mains et çççça, ccce n'est pas une blague. J'essspère pour vous que ça ne va pas... sss'infecter.
De ses ongles suintait effectivement un liquide noirâtre dont les émanations rappelaient l'essence de Phtonos. En se regardant l'un l'autre, les voyageurs purent voir qu'à l'endroit de la blessure, le liquide semblait s'enfoncer sous la peau et se mettre à bouger. Lentement d'abord, plus rapidement ensuite, l'encre voyagea jusqu'à l'emplacement des marques de la Paresse dont elle modifia les traits d'une manière assez douloureuse.
- Oui... A ccce qu'il paraît, rompre sssses liens est une expériencccce assssez déplaisante. Cccc'est parccce que vous modifiez... votre esssssence même ! Désormais, vous m'appartenez, Adeptes de l'Envie. Vous êtes liés par le... sssssserment... à la Tour et son Gardien – Moi.

C'était comme si quelque chose leur était arraché pour qu'un corps étranger vienne se greffer à eux, à leur âme propre : la marque de l'Envie apparaissait désormais sur la main brûlée du pyromane et sur la langue de la mauvaise jumelle ; plus aucune trace de Freedoom.
L'esclave chimérique relâcha les deux adeptes et s'éloigna du quatuor avec un semblant de révérence que la vieillesse rendait assez rouillée. Il irait attendre dehors qu'on l'appelle pour quelque raison que ce soit.

Jasmine aussi sortit de sa propre chambre lorsque le Gardien le lui ordonna d'un signe de tête, bien qu'il dut insister sur la mimique pour capter l'attention de l'animal et lui faire comprendre clairement ses intentions.
- Ne croyez pas... Ne croyez sssssurtout pas... que devenir adepte vous placcce dans une quelconque relation d'égalité avec moi. Ne croyez pas non plus que cette marque vous rendra la vie plus faccccile qu'à Freedoom, jeunes mortels. Parccce que vous tomberiez de haut, croyez-moi. Prenez votre temps pour vous... reposer. J'ai des choses à vous faire faire alors quand vous voudrez partir, « faites-moi ssssssigne », c'est bien comme çççça qu'on dit, non ?

Sur ces mots, il repartit en prenant soin de ne pas marcher dans la flaque de Phtonos et adressa un dernier sourire carnassier aux voyageurs avant de s'évanouir dans l'ombre de la tour.


>>>>> La suite ici
__________________________________

[HRP : Les marques affichent désormais le motif de l'Envie et donnent à leurs porteurs les avantages suivants : surclassement automatique d'un palier pour chaque service de Dreamland (hôtellerie, restauration...)

Léviathan laissera le temps à Ace et Elie de se reposer (et aux autres voyageurs d'arriver, surtout). Toute la tour leur est accessible à leurs risques et périls sauf trois salles : la chambre personnelle de Léviathan, la chambre du Cristal – toutes deux au fin fond du temple, à la manière d'une pyramide inversée – et le harem dont l'emplacement importe peu. Il reste possible de croiser Jasmine, dans ou hors de sa chambre et de demander où se trouvent les quartiers des Adeptes, le serviteur araignée indiquera les lieux où les attendent leurs affaires au complet.]
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