Hypnose : l'Exil
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 Toujours plus [2e Épreuve]

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Le Marchand de sable

Le Marchand de sable


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MessageSujet: Toujours plus [2e Épreuve]   Toujours plus [2e Épreuve] Icon_minitimeVen 19 Juin - 16:26

>>>>> Provient de Ce topic

___________________________________

Une fois remis de leurs émotions et de leurs blessures, les adeptes sortirent de la tour pour trouver le gardien de l'Envie. Ce dernier contemplait l'étendue des dégâts avec autant de fascination que d'irritation : la destruction avait toujours été un amusement mais lorsque c'était quelqu'un d'autre qui détruisait, à fortioti lorsqu'il s'agissait de vos bien... la pilule passait toujours moins bien.

Cependant, il n'en fit rien et se contenta d'accueillir les deux concurrents au titre d'adeptes par un geste explicite en direction du pyromane qui signifiait très clairement : « donne-moi cet objet que tu ne possédais pas avant ».
- Ccce ssserait bien trop facccile sssssi je vous laisssssais faire ccccces épreuves avec vos objets. Cccce ne ssssont pas EUX que j'évalue mais VOUS.
Forcé d'obtempérer, Ace se résigna à céder son magnégide. Sage décision.

- Bien. Ravi de consssstater que vous ssssavez vous montrer... coopératifs. Passssssons à la sssseconde épreuve, ssssi vous le voulez bien. Rien de bien méchant ! Encore une fois, je n'ai aucune intention de vous faire ssssssouffrir inutilement, simplement tessster vos capacccités et votre... compatibilité... avec ma tour.
Pendant qu'il parlait, il inspectait, retournait et manipulait le magnégide comme s'il s'agissait d'un jouet. On pouvait aisément deviner la convoitise qu'éprouvait le gardien à la vue d'un tel artefact, quand bien même en posséderait-il déjà des centaines.

Jasime rejoint le petit groupe et s'immobilisa à l'entrée du temple afin d'observer la scène. Pour rien au monde elle n'aurait franchi ne serait-ce que la première marche du temple maudit mais savoir si cela relevait du dressage, de la menace, de l'accord de plein gré ou bien de la stupidité... impossible.
Toujours est-il que la venue de la courtisane ne laissa pas le gardien de marbre.
- Ma très chère... venez ! J'allais jusssstement expliquer l'objet de la ssseconde épreuve à cccces... jeunes gens.
Sa voix était douce et mielleuse... peut-être un peu trop pour être honnête. Ses mouvements étaient précautionneux et à la limite de la vénération lorsqu'il posait sa main écailleuse sur l'échine de l'animal.
Il désigna la chèvre d'un signe de main et la présenta.

- Vous aurez probablement déjà croisé ma... favorite : la princccccesssssse Jassssmine.
L'animal bêla brièvement.
- Oui... Désolé. « Jasmine ». C'est très difficccile de ssse débarassssser de ccce genre de tic de langage, nous en avons déjà parlé...
La courtisane ne réagit pas. « Qui ne dit mot consent », disait-on. Et Lévi' était pour le moment d'humeur à croire en cet adage populaire.

- Bon, où en étions-nous... Oui : l'épreuve. Vous m'avez rapporté beaucoup de biens, lors de la première épreuve et je vous en féllicccccite... même ssssi le butin est asssssez maigre à mon goût. Mais voyez-vous, être envieux, ce n'est pas sssseulement vouloir. Ccc'est vouloir toujours plusss.
Il caressait désormais Jasmine d'une manière assez dérangeante pour quiconque d'un point de vue extérieur. L'insistance avec laquelle il appuyait sur le poil et le dos de la chèvre faisait courber le dos de cette dernière à chaque passage de main, à tel point qu'il était difficile d'imaginer que cela puisse être agréable d'aucune manière que ce soit.

- Ccc'est très sssimple : je veux plusss... et ccc'est vous... qui allez vous en charger. Je veux que d'icccci midi... au moins trois des habitants de Miquiztli vous aient cccédé leur bien le plus préccccieux. CCCCEPENDANT... je m'autorise à vous imposer une petite... contrainte... amusante : je veux que ccces trois persssonnes... appartiennent aux habitants à qui vous avez causés  du tort... directement. Oh.. Et je veux qu'ils vous ccccèdent leur bien... de leur plein gré, de leur propre chef, appelez-ça comme vous voudrez.
Un rire sadique s'échappa des lèvres du gardien dont les écailles de la queue et du dos se hérissèrent brièvement, frémissantes d'un plaisir malsain.

Pendant ce temps, la chèvre s'en alla tranquillement rejoindre le dédale sombre de la tour, docile et silencieuse.
- Oh ne me regardez pas comme çççça, voyons... reprit-il en voyant les regards noirs des voyageurs converger vers lui. Ccc'est très logique : sssi vous passssez votre vie à extorquer les gens... Ccceux-ccci ne vous donneront plus rien ! L'Envie, ccc'est aussssi une affaire de confianccce... un... accord commerccccial... réccciproque, non ?

Sur ces mots, il tapota l'épaule d'Elie alors qu'il s'en retournait lui aussi en direction de la tour. Lorsqu'il les eut dépassés, il commença à escalader l'un des murs du temple afin de regagner son perchoir duquel il pourrait observer ses recrues.
Il leur lança cependant un avertissement acerbe en guise de top départ :
- Et cccette fois-ccci, ssssi l'un de vous ne réussssit pas avant midi... Je vous tue... tous les deux.


Dernière édition par Le Marchand de sable le Mar 6 Nov - 17:36, édité 1 fois
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Jade Martins

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MessageSujet: Re: Toujours plus [2e Épreuve]   Toujours plus [2e Épreuve] Icon_minitimeDim 21 Juin - 13:06

Une odeur acre de fumée parvenait jusqu'au trio qui contemplait la ville dévastée, s'incrustant dans leurs vêtements -pour ceux qui en portait du moins. C'était comme pour leur offrir un souvenir, un petit cadeau empoisonné pour qu'ils n'oublient pas qu'ils avaient apporté la mort dans cette cité. Cela dit, quand on pouvait effacer les remords à la machine à laver, c'est que la faute n'était pas si grave que ça. Ok, elle avait tué des gens. Mais il suffirait de rêver d'eux de nouveau et ils réapparaîtraient probablement aussi envieux que jamais. Un happy ending comme un autre, elle n'avait rien à se reprocher après tout.

Leviathan finit par desserrer enfin les lèvres pour leur dévoiler l'épreuve suivante. Plus il parlait, plus Elie serrait les dents. De la putain de diplomatie... vu comment s'était achevée leur dernier boulot du genre ça risquait de ne pas être joli-joli. Au moins, quand Kay et Chayan l'avait fichu face à un énorme golem de chair meurtrier elle avait su instinctivement quoi faire. S'attirer la sympathie de gens qu'elle avait maltraiter, là c'était un voyage en terres inconnues. Cerise sur le gâteau : une petite menace de mort des famille. La mauvaise jumelle cracha au sol mais, loin de s'en offusquer, le gardien lui tapota l'épaule avant d'aller escalader sa putain de tour.

- Qu'est-ce qu'on attendait d'autre, franchement ? Ce mec est amoureux d'une putain de chèvre, pourquoi j'attendais une vraie épreuve de lui, hein ? On aurait pu péter des dents, ou aller chercher un artefact en or massif ou... je sais pas moi ! Mais non. On doit aller convaincre des gens sans faire intervenir la violence. Tu parles d'une connerie !

El' shoota dans un caillou, l'air rageur. Si elle avait écouté son cœur, elle aurait ramassé un objet lourd pour écraser le crâne de Lévi' avec mais c'était un projet voué à l'échec. Ce mec était trop puissant. Il s'amusait à jouer avec eux, comme un gamin le ferait avec des insectes. Fascination, amusement et sadisme, des ingrédients détonants pour un cocktail explosif. Tout ce qu'elle pouvait faire c'était obéir, et cet état de fait la mettait en rogne comme jamais.

Et Ace dans tout ça ? Impossible de savoir s'il était capable de diplomatie. Ses parents étaient des richards qui bossaient dans les affaires alors avec un peu de chance ses gènes lui sauveraient la peau. Il le faudrait. Un seul échec et les deux se retrouveraient auprès de Nikodim, prêts à décorer les murs pour un long, trop long moment. La psychotique s'approcha de son petit ami et glissa sa main derrière sa nuque pour le forcer à la regarder.

- On ne va pas laisser ce connard gagner. On fait tout ce qu'on peut, et le premier qui remplis ses putains de conditions va aider l'autre, ok ? Elle l'embrassa avec passion, se hissant sur la pointe de ses pieds. A plus, chou'.

Son étreinte se relâcha et elle s'éloigna d'un pas vif et décidé. Elle n'avait aucune idée de comment elle allait réussir ça, mais elle était certaine d'y parvenir. Quand on avait survécu à tout ce qu'elle avait vécu on ne pouvait plier l'échine devant un simple job de vendeur de tapis.

Ses pas la menèrent jusqu'à l'endroit où elle avait lutté contre le groupe d'hommes dont les cadavres avaient déjà disparus. A en croire les traînées sanglantes dans la poussière, leurs veuves avaient dû rapatrier leurs dépouilles dans leurs demeures pour une veillée funèbre ou autres bondieuseries. Des yeux l'épiaient aux fenêtres, se cachant dans l'obscurité dès qu'elle les fixait avec insistance. N'importe qui dans ces baraques devait lui en vouloir à mort. Elle avait l'embarras du choix quant à la cible mais aucune idée de comment procéder. Ne restait plus que la sacro-sainte improvisation... en espérant que les choses se passent mieux que chez Saytan.

Suivant l'une des pistes encroûtées de sang jusqu'au seuil d'une maison, Elie pénétra à l'intérieur, aux aguets. Personne pour l'accueillir avec un flingue ou une tronçonneuse, juste une nana en larmes occupée à nettoyer le corps de celui qui avait jusqu'alors partagé sa couche. Le regard qui se posa sur elle était empli de haine... de peur aussi. Les mains de la femme s'étaient serrées convulsivement sur les vêtement déchirés de son défunt mari, comme pour le protéger d'une seconde mort.

- Sortez de chez moi, ordonna la femme avec lenteur, la voix chargée d'émotion.

- Écoutez, je crois qu'on est parti du mauvais pied. Je... je voulais pas ça. Mais ils m'ont attaqué. A plusieurs. J'aurais dû faire quoi, les laisser me tuer ?

- Vous n'auriez pas dû essayer de nous voler, en premier lieu ! s'emporta la veuve, le visage empourpré.

Que répondre à ça ? Elle avait raison. Et c'est ce qu'ils lui diraient tous. Il fallait trouver un moyen de dépasser ça, de la faire changer d'avis... mais à moins de devenir une putain de nécromancienne, l'adolescente ne voyait pas comment faire. Elle aurait bien pu faire disparaître le ressentiment que ressentait cette femme, ou sa peine, ou l'amour qu'elle portait à cet homme. Mais est-ce que ça la pousserait à lui donner son trésor pour autant ? Elie n'en avait foutrement aucune idée. La réflexion et la manipulation des gens ce n'était vraiment pas sa tasse de thé.

Tentant la première chose qui lui passait par la tête, la mauvaise jumelle s'approcha de sa cible et tendit la main. La femme recula comme si l'adepte avait été lépreuse et cette dernière dû serrer les dents pour ne pas coller son poing dans sa gueule dégoûtée. Que faisaient les gens comme Jade, hum ? Ils inspiraient profondément ? Tendait l'autre joue ? Étaient compréhensifs ? Foutaises ! Sans laisser à la femme la possibilité de réagir, Elie lui attrapa le poignet, aspirant hors de ce corps maigrelet toute la colère qu'il contenait.

Sans son ressentiment auquel se raccrocher, sans haine à brandir comme un fanion, la veuve se fit submerger par une vague de chagrin. Elle fondit aussitôt en larmes, bredouillant des choses à peine compréhensibles à l'attention du cadavre et de la jeune femme. Des évocations de souvenir, des putains de promesse d'amour et d'autres niaiseries du genre mais au moins, elle n'essayait plus de lui transpercer le crâne avec son regard.

- Je sais que c'est dur de perdre quelqu'un... moi aussi j'ai perdu la personne que j'aimais le plus au monde. Tout... tout ce qu'on voit autour de nous nous le rappelle. Le siège où il s'asseyait, son plat préféré, son... son trésor le plus cher.

Plus elle parlait plus une idée tordue germait sous son crâne. Ce n'était pas le moment de s'arrêter en si bon chemin. La femme se reconnaissait dans ce qu'elle disait et buvait ses paroles comme du petit lait, encore quelques phrases bien placées et elle pourrait obtenir ce pourquoi elle était venue.

- Plus on côtoie toutes ces choses et plus on se sent mal. On veut le laisser partir pour recommencer à vivre, sauf que la mort devient omniprésente... alors vous savez ce que j'ai fait ? La femme secoua la tête, les lèvres entrouvertes dans l'attente de la chute potentiellement salvatrice. J'ai tout jeté. Tout donné. Je me suis libérée de cette prison des souvenirs pour pouvoir en créer de nouveaux. Cette perte est terrible, mais vous avez encore le droit au bonheur. Tout ça ne dépend que de vous.

- Vous... vous croyez ? Ce sera plus facile ainsi ?

Elle aurait pu continuer longtemps mais elle pouvait lire sur le visage de la veuve qu'elle avait déjà gagné. Quelques minutes plus tard elle quittait le bâtiment, les bras chargés de bric-à-brac au milieu duquel trônait un collier en or gravé de runes. Une fois hors de vue de la maison, elle jeta le reste pour ne garder que le bijou qu'elle enfila autour du cou, sous ses vêtements.

Cette épreuve ne serait peut-être pas si difficile, finalement...

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MessageSujet: Re: Toujours plus [2e Épreuve]   Toujours plus [2e Épreuve] Icon_minitimeDim 21 Juin - 14:23

Le pyromane accueillit le geste de Léviathan avec un haussement de sourcil surpris. Avoir ses objets sur lui était devenu tellement naturel qu'il avait oublié qu'il n'avait pas le droit de s'en servir lors des épreuves. Réalisant son omission, il fouilla dans sa poche pour en sortir le magnégide fraîchement acquis et le tendit au gardien, non sans exprimer son ressentiment. Il n'avait pas confiance en lui et à voir la manière dont ce taré jouait avec, Ace commençait à craindre que Léviathan ne veuille jamais le lui rendre... ce qui était assez possible, objectivement.

L'appréhension de se retrouver face à un nouveau défi ne s'amoindrit pas lorsque Lévi' qualifia la seconde épreuve de « rien de méchant ». C'était tellement subjectif comme notion, surtout dans la tête d'un grand malade comme ce lézard... L'arrivée de 'Jasmine' n'arrangea rien du tout car elle ne fit que retarder l'énoncé de l'épreuve ; le stress et l'impatience qui faisaient rage dans les entrailles du pyromane ne faisaient pas bon ménage..

Bras croisés, battant la mesure avec son pied, le Ken attendit que la scène de ménage entre le reptile et la chèvre se termine, non sans afficher un certain dégoût à l'idée de ce que cet animal avait pu faire à Léviathan pour mériter son titre de favorite.
- Putain, ils pouvaient pas nous épargner ça..? C'est dégueulasse...
De son côté, Feufolé ne semblait pas autant troublé :
- Moi je trouve ça assez mignon : la grosse brute surpuissante qui s'attache à une créature pacifiste et docile.. C'est trop romantique !!

Ce moment gênant et hautement perturbant mit de côté, les choses sérieuses purent reprendre. Toujours aussi énigmatique, le gardien tenta de leur faire comprendre une nouvelle fois ce que signifiait être envieux et l'épreuve devait être un nouveau prétexte pour le leur faire assimiler de manière tordue. Sceptique, le pyromane écouta avec attention afin de ne rien rater.
La tâche s'avéra ardue et Elie elle aussi semblait avoir du mal à faire passer la pilule. Ce dégénéré voulait QUOI ?!

- Mais il est véritablement taré, c'est pas possible !! Il les sort d'où, ses idées à deux balles ? « Va emmerder des gens et puis va t'excuser », putain on est censé apprendre quoi, c'est quoi la morale là-dedans ?!
- Beuh je suis même pas sûr qu'il y ait une quelconque morale, personnellement...
Quoi qu'il en soit, aucun des deux voyageurs n'avait vraiment le choix... Pire : ils étaient liés dans la victoire comme dans la défaite ! Ace ne pouvait pas se permettre d'échouer cette épreuve ou de la bâcler comme la précédente au nom de ses pulsions pyromanes. D'ailleurs, il devrait en subir les conséquences. Il entendait déjà les voix inquisitrices de son enfance : « tu n'aurais pas dû faire ça : regarde dans quel pétrin tu t'es encore mis ! ». Peuh ! Des vieux cons.

Il n'avait pas besoin de ce genre de remontrance et n'en avait jamais eu besoin. De la part de qui, de toute façon ? De gens qui s'évertuent à ne pas être là pour lui 24/7 ?
Elie tira le pyromane de ses rêveries amères pour lui remettre les idées en place.
- Ouais, ça marche. J'vais essayer de... pas trop merder.
Feufolé lâcha un rire discret que Ace fit semblant de ne pas remarquer. Ce petit con..!

Passant sa main sur ses cheveux pleins de sueur, le Ken soupira longuement avant de se mettre en route d'un pas nonchalant et peu convaincu.
- 'Fait chier, ce con, avec ses épreuves...
Le point positif, c'était qu'il n'avait pas trop eu de vraie menace à affronter depuis le début de la journée. Il se souvenait encore de l'horreur des épreuves de Freedoom. Celles-ci avaient beau être tordues, c'était tout de même une vraie promenade de santé... sans doute parce qu'ils avaient déjà prouvé qu'ils étaient assez puissants pour devenir adeptes.

En ville, tout n'était que cendres et ruines fumantes, certaines habitations flambaient toujours mais la plupart voyaient des habitants grouiller tout autour tels des fourmis, armés de sceaux d'eau.
Résigné, le Ken s'approcha d'une maison encore en proie aux flammes, un homme âgé d'une trentaine d'années s'affairait à éteindre le feu.

- Yo.
- « Yo » ?! Tu te fous de moi, enfoiré ?! Regarde ce que t'as fait ! T'as cramé la moitié de la ville, tu OSES te pointer ici et la seule chose que tu trouves à dire c'est « yo » !?
- Touché ! Il marque un point, là.
Ace croisa les bras, assez gêné. C'est vrai que comme entrée, on avait vu mieux.
- Ouais, ok... écoutez, j'me suis un peu emporté alors je m'excuse. J'vais vous filer un coup d'main.

Se concentrant sur les flammes, le jeune homme laissa son esprit se faire happer par la danse flamboyante jusqu'à ce que celles-ci s'éteignent grâce à son pouvoir.
Il se retourna vers le villageois qui ne comprenait pas vraiment comment on pouvait allumer et éteindre des incendies aussi rapidement et simplement. Le trentenaire remarqua le regard insistant du pyromane et sa surprise laissa place à de l'agacement :
- Qu'est-ce que tu fous encore là ? Tu t'attends quand même pas à ce qu'on te récompense pour ta.. « bonne action » !
- Ben euh...
- Tu te fous vraiment de moi, ma parole ! Tu peux pas incendier la ville et t'attendre à ce qu'on te pardonne juste parce que tu éteins une ou deux flammes ! Encore, si t'arrivais à reconstruire ma baraque, je consentirai peut-être à ne pas t'en vouloir mais tu sais quoi ? Même en faisant ça, ça ne changerait rien au fait que de nombreuses personnes ont perdu la vie à cause de toi ! Maintenant, casse-toi avant que je te casse la gueule !

Pris au dépourvu, Ace repartit sans rien ajouter. Il n'avait pas l'habitude de ce genre de choses et s'excuser lui arrachait la gueule à un degré inimaginable. Le miquiztlien n'avait pas idée des efforts considérables qu'Ace venait de faire et le jeune homme en ressortit assez amer.
- Franchement, je sais pas à quoi tu t'attendais, mon vieux...
- Moi non plus...
Une chose était certaine : il faudrait revoir la méthode d'approche... Ce n'était assurément pas la manière de procéder s'il voulait arriver à un résultat satisfaisant.

A mesure qu'il avançait, les rares flammes restantes se dissipaient devant lui et se rallumaient derrière à mesure qu'elles entraient ou sortaient de la zone d'effet de son pouvoir, étendue qu'il put jauger avec une assez bonne précision. A vue de pif, ça devait tourner aux alentours de la quarantaine de mètres, plus ou moins...
Cette manifestation faisait converger les regards vers lui. Tantôt effrayés, tantôt méprisant ou haineux, les réactions étaient toujours vives et explicites.

Sur sa gauche, une maison acheva de s'effondrer, ce qui le fit sursauter. Un groupe de personne le pointa du doigt, murmurant quelque chose qu'il ne put entendre. Il avait envie de s'insurger et de dire que ce n'était pas de sa faute... sauf que ça l'était. La maison s'était effondrée parce qu'il y avait mis le feu. Que répondre à ça ?
Il commença à réaliser que son absence de modération serait très difficile à rattraper dans le cadre de cette épreuve. Jamais il n'avait eu à évaluer les dégâts de cette manière, de ce point de vue.
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Jade Martins

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MessageSujet: Re: Toujours plus [2e Épreuve]   Toujours plus [2e Épreuve] Icon_minitimeDim 21 Juin - 15:06

Le soleil poursuivait tranquillement sa course jusqu'au zénith alors qu'Elie marchait sous l'accablante chaleur matinale. Il lui restait un peu plus de 3 heures pour arnaquer deux personnes supplémentaires. Du gâteau, à en croire son premier essai ! C'est avec la certitude de sortir les mains pleines que l'adolescente pénétra dans l'une des autres demeures endeuillées, accueillie cette fois par une femme armée d'un bâton.

- Vous n'êtes pas la bienvenue ! Encore un pas et je fracasse votre crâne de meurtrière !

Sans se laisser démonter par cette entrée en matière, la mauvaise jumelle fit un pas de plus, évita l'arme qui fonçait sur elle et attrapa le poignet qui la tenait. Décidée à utiliser encore son don, elle guettait le changement d'expression sur le visage de la femme mais tout ce qu'elle perçut dans ses yeux fut du dégoût et une haine accrue. D'un geste vif, la veuve libéra son poignet et recula de deux pas, protégeant d'une main son jeune fils qui venait de se réfugier dans son dos.

Que... pourquoi ? Ça avait eu autant d'effet que de pisser sur un gigantesque feu de forêt. Pas de magie cette fois, rien, à croire que son pouvoir avait décidé de se mettre en grève pour une raison indéterminée. C'était quoi ces conneries ?! Elle ne disposait que d'une quantité limité de mana comme dans un foutu jeu vidéo ? Ou alors ses capacités étaient réduites à une nombre d'utilisations restreintes comme si elle était un connard de pokémon ?! Et combien de temps pour qu'ils daignent reprendre du service ? Le temps qui lui restait lui sembla d'un coup bien trop court... tout comme son corps se retrouverait raccourci si elle revenait sans avoir remplis ses objectifs. Encore un parfait exemple de la manière dont Dreamland pouvait se foutre de votre gueule...

Elie leva les mains en signe de reddition, les rouages de son cerveau tournant à vive allure. Son interlocutrice ne baissa pas son arme pour autant, la dressant même un peu plus en guise de menace supplémentaire. Que dire pour la convaincre ? Son mari était mort sous ses coups, probablement rien ne pourrait lui faire offrir ce qu'elle avait de plus cher mais ce n'était pas avec ce genre de pensées qu'on obtenait des résultats. Il fallait au moins tenter le coup.

- Du calme ! Je ne viens pas vous faire de mal ! Je... je sais que j'ai causé du tort à votre famille. Je ne faisais que me défendre mais je conçois que... que j'ai pu aller trop loin. J'aimerais me faire pardonner.

- Commencez par vous ouvrir le ventre comme vous avez ouvert celui de mon mari et j'y réfléchirai, assassin.

La réponse acide fit serrer les dents de la psychotique. Si elle s'était écoutée, elle aurait probablement ouvert le ventre de cette femme à la place mais ça aurait été un peu contre-productif. Et puis... le gamin qui sanglotait dans le dos de sa génitrice était assez dissuasif. El' respira profondément et reprit avec une difficulté croissante de conserver son self-control.

- Vous êtes bouleversée et je peux le comprendre. J'ai aussi perdu quelqu'un qui m'est ch...

- Gardez-vos salades ! Vous venez chez nous, dans nos maisons. Vous volez ce qui nous permet de subsister. Vous tuez nos maris, nos femmes, nos enfants. Et ensuite vous venez avec vos excuses et vos soit-disantes explications. Vous savez quoi ? Allez-vous faire voir.

- Que...

- Dégagez de chez moi !

Un verre ramassé sur la table fut le projectile idéal pour faire reculer Elie jusqu'à la porte. Elle aurait pu devenir forte et lui faire regretter ses paroles mais les remords qu'elle se forçait de refouler étaient suffisamment forts pour lui faire quitter la demeure sans mot dire. Une fois dehors, Elle passa sa rage sur un pot de fleurs, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que des miettes.

- Putain de merde ! J'en ai ras-le-cul de ces conneries !

Si elle ne leur retirait pas leur ressentiment, ils ne l'écouteraient jamais. Alors quelles options elle avait encore ? Ace et elle avaient causé tellement de mal qu'elle doute que quelques services puissent les faire changer d'avis. Elle aurait pu tenter de les aider, de les soigner... mais pour quel résultat ? Ce problème semblait insolvable. Bon sang ce qu'elle détestait les énigmes et autres conneries où il fallait se creuser les méninges ! Après avoir écrasé les derniers débris sous son talon, elle regarda autour d'elle dans l'espoir d'obtenir une réponse, un signe de l'univers. N'importe quoi aurait fait l'affaire. Tout ce à quoi elle eut droit fut un silhouette à une fenêtre qui cracha dans sa direction. Monde de merde.

A la rigueur, si elle avait eu quelque chose pour faire du troc...

A peine eut-elle pensé ça qu'un paquet cadeau apparu entre ses mains, souvenir d'un jour lointain où, pour une fois, quelqu'un lui avait été reconnaissant. Au poids, elle reconnaissait quelque chose qu'elle avait déjà reçu trop souvent et elle était à peu près sure de ne rien pouvoir obtenir contre ça. Quoi que... avec tous les va-nu-pied locaux, il y en aurait peut-être un pour vendre son âme pour une paire de rangers ?

Cherchant du regard un client potentiel, elle repéra un gamin qui couru se réfugier dans une ruelle. Pieds nus. Et bien, un candidat idéal... et si ça ne marchait pas, il y avait bien d'autres choses à détruire dans le coin pour extérioriser sa colère. Ne restait plus qu'à voir si elle ferait une figure acceptable de mère noël.



Dernière édition par Jade Martins le Dim 21 Juin - 15:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Toujours plus [2e Épreuve]   Toujours plus [2e Épreuve] Icon_minitimeDim 21 Juin - 15:06

Le membre 'Jade Martins' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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MessageSujet: Re: Toujours plus [2e Épreuve]   Toujours plus [2e Épreuve] Icon_minitimeVen 26 Juin - 11:46

Le pyromane poursuivait sa route tout en réfléchissant à une manière d'extorquer ces sales pauvres de manière plus efficace. Les aider tout simplement ne suffisait pas alors il fallait jouer sur la corde sensible. Les implorer ? Non, c'était débile. Non, il fallait juste faire en sorte que le préjudice causé par l'incendie soit surmonté, contrebalancé par quelque chose d'autre.

- Putain ça me casse les couilles cette connerie ! Ils me détestent tous, comment tu veux que je leur arrache encore quelque chose après ça ?!
- C'est vrai que tu n'y es pas allé avec le dos de la cuillère, ça va pas être facile... L'esprit de feu sembla réfléchir un instant. Au fait, tu devrais peut-être utiliser ton pouvoir pour les calmer.
- Genre allumer un autre incendie pour brûler le feu ! Feufolé, tu es un génie !!
- Ha ha ha. Très drôle. Épargne-moi ton ironie deux minutes et écoute-moi : tu as un pouvoir qui te permet d'appaiser les passions des gens pendant un certain temps. Tu ne l'as peut-être pas senti parce qu'il est nouveau mais moi je l'ai remarqué. Essaye ! Je sais pas, t'as qu'à te concentrer sur ce concept, on verra bien si ça marche !

Sceptique, le pyromane essaya d'imaginer un moyen de calmer les habitants de Miquiztli. Il chercha un concept qui devait à la fois inspirer confiance et lutter contre les flammes de son côté pyromane. En fait, il devait chercher quelque chose qui était le strict opposé de ce qu'il était présentement. Une flamme violette l'entoura alors et remplaça ses habits par une tenue de pompier tandis qu'une lance à incendie vint se glisser dans sa main, sans qu'elle semble reliée à quoi que ce soit. Interdit, le jeune homme regarda son accoutrement. Ce n'était pas de la surprise agréable mais plutôt ce genre de chose où on se dit que quelque part, quelqu'un devait vraiment le détester pour lui donner un tel pouvoir.

- … C'est une putain de blague, c'est ça..?
S'il avait pu, Feu' aurait haussé les épaules mais il se contenta d'un léger ricanement. Le pompier, c'était vraiment ce qu'il fallait à Ace pour ce genre de cas.
Le Ken sortit sa main gauche de sa poche. C'était un geste qu'il abhorrait et évitait autant que possible mais cette fois-ci, sa main brûlée était gantée et cela rendit l'action un peu moins désagréable à ses yeux.

Un peu incertain, il enclencha la lance à incendie qui libéra un jet puissant qui le força à prendre appui. Au moins, elle était fonctionnelle... Il pointa son outil sur une maison en proie aux flammes et fit feu, mais l'incendie continua comme si de rien n'était.
- Ouais, donc ça marche vraiment que sur les gens, quoi, commenta Feufolé.
Deuxième essai, Ace arrosa une personne isolée qui transportait de l'eau afin de sauver sa maison sur le point de s'effondrer.

L'homme tomba à la renverse, victime de la pression du jet d'eau. Le pompier improvisé s'approcha rapidement et lui tendit une main pour l'aider à se relever. Auparavant, il avait prit soin d'abaisser la visière de son casque dans l'espoir de cacher au maximum son visage pour passer inaperçu.
- Désolé pour ça, je visais le feu derrière vous. Ça va ?
Le quadragénaire hocha la tête alors qu'il empoignait la main du pyromane.
- Vous devez m'aider ! Ma maison... Les poutres ne vont pas tenir très longtemps ! J'ai tellement d'affaires à récupérer... et il y a mon fils qui est coincé sous un meuble. J'ai demandé de l'aide mais tout le monde est bien trop occupé..

Le discours du miquiztlien semblait assez faux, comme s'il s'agissait d'un texte récité sans émotion. Ce qui était précisément le cas, sauf qu'il n'y avait ici aucun texte : le père de famille était pour le moment incapable de ressentir les émotions liées aux événements récents, le rendant quasiment apathique. Passé le cap de la surprise, Ace se ressaisit et invita son interlocuteur à ouvrir la mache.
- Pas de temps à perdre, montrez-moi où vous vivez, je vais vous aider.

Ils arrivèrent devant une chaumière dont la porte avait été enfoncée de l'intérieur, sûrement par le père lorsqu'il s'était échappé.
Sans hésiter, le pyromane se jeta dans les flammes. Sa combinaison ignifugée le protégeait assez bien de la chaleur. Seule la fumée était difficile à gérer et l'empêchait de voir correctement mais pour ce qui était des flammes, il n'en avait pas peur. Au contraire, il s'y plaisait.

Des yeux, il chercha l'enfant qu'il finit par trouver, coincé sous une commode et totalement inconscient. Par chance, le feu ne l'avait pas encore atteint et le jeune homme put appeler le quadragénaire. Ensemble, ils soulevèrent le meuble en bois massif et Ace dégagea l'enfant qu'il prit dans ses bras et emmena dehors, hors de portée des flammes. De son avis très personnel, ce petit merdeux méritait bien de crever dans son trou à rat, comme tous les merdeux de la planète... mais ce n'était pas une chose très constructive à dire.

Une fois l'enfant sécurisé, les deux hommes sortirent autant de meubles et affaires que possible, sauvant ce qui pouvait l'être, laissant ce que les flammes avaient déjà commencé à dévorer.
La partie la plus tendue fut au moment de sortir la commode elle-même, la même qui avait écrasé l'enfant. Le meuble était si lourd que leur progression était lente et la maison ne put attendre davantage : dans un craquement sourd et terrible, la poutre principale du bâtiment céda et emporta le toit et les murs avec lui. Par réflexe, le pyromane lâcha la commode, agrippa le poignet de l'homme et l'entraîna vers la porte.

- Ace, attention !
Le Ken s'arrêta net et, grâce à l'avertissement de Feufolé, survécut à la chute d'une poutrelle qui les aurait probablement tué, lui et le père de famille. Le point négatif était que la porte était désormais inaccessible. L'homme quant à lui suffoquait et finit par tomber dans les pommes, laissant seul le jeune homme qui tentait de dégager l'entrée avant que toute la maison ne les ensevelisse.

Il dégagea le passage non sans peine, souhaitant au moins dix fois avoir eu la hache qui allait avec la lance pour pallier à ce genre de problème.
Enfin la voie était libre et le Ken s'en réjouissait car il ne savait pas s'il aurait pu tenir encore bien longtemps dans cette atmosphère invivable.
La fumée s'échappa par la sortie ainsi créée et Ace en fit de même avec l'homme qu'il traînait en le tenant sous les aisselles. Il déposa l'homme aux côtés de l'enfant qui reprenait péniblement ses esprits. Au final, les deux s'en tiraient avec quelques égratignures et des marques de brûlure superficielles.

Le pyromane attendit quelques instants que les deux rescapés reprennent leurs esprits, dans l'espoir d'obtenir enfin une récompense. Et son attente ne fut pas déçue :
- Merci, étranger... Nous vous devons la vie, mon fils et moi. Vous avez fait tellement pour nous... Si seulement maintenant nous pouvions attraper l'homme qui nous a fait subir tout ça...
- Je n'ai fait que mon devoir... mais je peux peut-être vous aider à retrouver ce type dont vous parlez.
Le regard de l'homme témoignaient de sa gratitude mais l'offre du pyromane ne put titiller la haine de ce dernier, encore sous l'emprise du pouvoir d'Ace. L'enfant, lui, ne se gêna pas pour manifester ses émotions toujours intactes :
- Ouais, ce sale type doit payer. Monsieur... merci de nous avoir sauvé, moi et mon papa. Dites, si on vous paye, vous voulez bien aller trouver l'homme qui a incendié la ville ? Faites-le regretter ce qu'il a fait !
Le Ken fit son possible pour ne pas montrer sa satisfaction et hocha de la tête. Ce mensonge commençait à traîner en longueur et le forçait à mobiliser toutes ses capacités théâtrales pour ne pas se faire pincer.

Le père de famille, lui, n'y voyait toujours que du feu et se laissa influencer par sa progéniture.
- Oui, tenez : cette émeraude est notre bien le plus précieux et je veux que vous le gardiez. D'une part en souvenir de votre bonne action, et d'autre part comme moyen de paiement pour nous venger de ce monstre enflammé. J'espère que ce sera suffisant...
Ace répondit d'une voix indifférente :
- Oui, ça l'est. Je ferai mon possible mais pour l'heure, je dois encore aider les autres habitants.

Sans rien ajouter, il se releva et se remit en quête d'une nouvelle personne à « aider ». Il se fichait bien de savoir si les deux rescapés s'en remettraient. Qu'ils crèvent. Ils seraient probablement déçus, tristes, furieux ou même dégoûtés s'ils se rendaient compte que le pompier et le « monstre enflammé » n'étaient en fait qu'une seule et même personne mais cela n'effleurait même pas l'esprit du Ken. Il n'en avait strictement rien à foutre.


Dernière édition par Ace Ridley le Jeu 9 Juil - 13:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Toujours plus [2e Épreuve]   Toujours plus [2e Épreuve] Icon_minitimeVen 26 Juin - 21:15

- Hey ! Gamin !

Une ombre s'agita en fond de la ruelle, derrière ce qu'ils devaient appeler dans le coin des « poubelles ». Son futur client n'avait de toute évidence aucune envie de se lancer dans une grande conversation avec elle et ça, Elie s'en foutait royalement. Le temps passait et elle avait besoin de ces deux fichus trésors manquants. Ce gamin sortirait de là, par la peau du cul s'il le fallait. Au diable la constructivité ! Elle s'en torchait le cul, dans l'état de colère croissante où elle se trouvait.

S'engouffrant dans le maigre espace qui séparait deux bâtisses insalubres, la mauvaise jumelle fila droit vers l'endroit où s'était réfugié le gosse. Maigre et crasseux, il n'avait que la peau sur les os. Dans son regard se lisait la peur mais aussi un profond sentiment de haine et de révolte. Ce n'était pas gagné d'avance... La mauvaise jumelle ne savait pas trop comment briser la glace -par contre tout ça commençait sérieusement à lui casser les couilles- et resta un moment figée, le cadeau entre les mains. Après quelques secondes d'hésitation, elle finit par desserrer les lèvres sans grande conviction :

- Je sais, t'es comme les autres et tu m'en veux. Mais je suis pas si méchante que ça.

Le gamin grommela quelque chose entre ses dents et à se qu'en comprit Elie ce n'était guère flatteur la concernant. L'envie de lui décoller une tarte pour lui apprendre la politesse était forte mais il fallait prendre sur soi. Putain que c'était dur ! Même escalader une montagne sur les mains aurait en définitive représenté moins d'efforts à fournir.

- J'ai ça pour toi. Si... si ça te plaît, on pourrait peut-être faire du troc ? J'ai besoin d'un objet précieux, mais ça vaut le coup tu verras.

Pour un sauvage pré-colombien avec 70 de QI, une paire de grolles serait sûrement un trésor. Le gosse se saisit du cadeau avec méfiance, arracha le papier cadeau et contempla le contenu de la boite avec un intérêt poli. Sans commenter, il extirpa une chaussure taille 35 du carton, la retourna dans tous les sens avant de la soupeser comme s'il était un spécialiste, à croire que ses parents étaient des putains de marchands de chaussures. Finalement, alors que la psychotique perdait patience, il les enfila et hocha la tête, satisfait.

Et bien voilà ! Ces épreuves étaient du gâteau, en définitive! Un sourire éclot sur les lèvres d'Elie alors qu'elle posa une main sur sa hanche, victorieuse. Ne restait plus qu'à recevoir son dû...

- Bon, c'est ton tour de respecter ta part du mar...

Bouche bée, elle ne put que suivre des yeux le mioche qui prenait ses jambes à son cou, escaladant un muret proche pour disparaître dans la nature.

- Sale petit enculé ! Reviens ! REVIENS ICI OU J'TE SORS LES TRIPES PAR LE CUL, VOLEUR !

Lui courir après ? C'était déjà trop tard. Ce bidonville était un vrai labyrinthe que ce petit con connaissait comme sa poche. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Tant pis ! Les poubelles prirent à sa place dans un concert de hurlements de rage qui fit détaler une famille de rats maigrelets.

Elle s'était faite avoir comme une débutante... bon sang ce qu'elle s'en voulait ! Et plus rien à troquer, qu'est-ce qu'il lui restait, comme solution ? Espérer que son pouvoir remarche avant midi ? Brûler un cierge à l'attention d'un dieu local dans l'espoir qu'il ait un peu pitié de sa situation ? Foutaises ! Elle allait juste crever. Crever parce qu'elle n'avait ni diplôme en commerce, ni don pour la diplomatie. Quelles options avait-elle encore ? Bien sûr, elle pourrait se réveiller et espérer courir assez vite à son retour, quitte à procéder en plusieurs fois. Mais la lâcheté sous-entendue par ce plan lui retournait les boyaux. Il fallait réussir. Il fallait gagner. Et agiter cette fichue victoire sous le nez écailleux de Léviathan.

Ne restait plus qu'à trouver comment.

Lorsqu'elle sortit enfin de la ruelle, les gens s'activaient pour éteindre les restes de l'incendie et tenter de sauver leurs biens. D'autres commençaient à creuser dans leurs ersatz de jardin des tombes pour leurs morts. Les chanceux qui n'avaient rien perdu se contentaient de regarder, lorgnant de temps à autre sur l'une des possessions de leurs voisins dans l'espoir de les récupérer en douce. C'était donc ça, la solution ? Voler pour échanger ? Naaaaan... Mr Lézard allait encore lui prendre la tête avec des histoires de perte et de marges de bénéfices non respectées.

Si seulement elle avait pu voir dans leurs têtes ! Les comprendre ! S'insinuer dans leurs cellules grises pour décortiquer leurs émotions, leurs rêves et leurs désirs... Elle qui était incomplète, comment pouvait-elle parvenir à manipuler ces gens alors qu'elle n'expérimentait même pas toute la palette des sentiments humain ? La mauvaise jumelle ne connaissait ni la peur, ni la honte, ni cette tristesse geignarde qu'ils affichaient tous. Ce qu'il lui aurait fallut, à cet instant, c'était un coup de pouce du destin.

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MessageSujet: Re: Toujours plus [2e Épreuve]   Toujours plus [2e Épreuve] Icon_minitimeJeu 9 Juil - 14:30

Les rues de Miquiztli semblaient paradoxalement vides et agitées. Toute vie y était morte ou bien grouillait de-ci de-là pour lutter contre la destruction. Ace avançait au milieu des rues d'un pas lent, tout comme il l'avait fait lors de la première épreuve. Seule la détermination avait changée et s'était atténuée du fait qu'il n'était plus aussi sûr de lui, forcé de se cacher derrière un masque pour gagner le respect de ceux dont il avait gâché la vie.

Intérieurement, il ruminait les paroles de l'enfant et de son père. Ils réclamaient vengeance, peuh ! La belle affaire. Ces misérables ne savaient pas à qui ils avaient affaire ; ils ne savaient rien des souffrances qu'il avait vécues, rien de l'horreur des épreuves et de l'importance de celles-ci, rien !
Le pyromane grommela dans l'espoir de se passer les nerfs au moins de manière verbale. Personne ne pouvait l'entendre ni même comprendre ce qu'il se disait à lui-même mais cela lui permit néanmoins de récupérer suffisamment de concentration pour repartir à la recherche d'une âme dans le besoin.

De son bras droit, Ace soupesait l'émeraude de taille respectable, ne réalisant pas entièrement la valeur de l'objet en question, n'ayant jamais eu entre les mains de telles choses. L'argent dont il disposait portait peut-être la même couleur mais était d'ordinaire un peu plus plat et rectangulaire...
Une légère paranoïa lui fit ressentir les regards envieux qui convergeaient dans sa direction et, par prudence, il décida de ranger son acquisition : inutile de tenter le diable, surtout ici, surtout maintenant.

Ses yeux balayaient les alentours, impatients de trouver un nouveau pigeon et anxieux de ne pas trouver ce qu'ils cherchaient. Finalement, son regard se posa sur une vieille femme aux cheveux gris dont les pointes noircies et frisées témoignaient d'un passage un peu trop près du feu. Elle empestait cette odeur de cheveux brûlés comparable à celle d'un cochon sale ou de viande assaisonnée d'une manière très spéciale.
Cette dernière parlait toute seule, dansant et riant devant les décombres d'un taudis fait d'un amalgames de plaques de métal, de boue séchée et d'autres matériaux mystérieux et improbables.
- Je sais pas si elle est hystérique ou...

La sorcière les aborda, un sourire dément lui sciant le visage en deux, leur présentant à quelques centimètres du visage un cadavre de petit animal calciné, hurlant des propos incohérents.
- … complètement folle, ajouta Feu', assez interdit. Ace, lui, tentait de mettre un peu de distance entre son nez et cette abomination à l'odeur nauséabonde.
De ce qu'il comprenait, cette chose avait été jadis l'animal de compagnie de la vieille et... inutile de préciser que l'incendie ne lui avait pas fait du bien, même si « pourtant, il est gentil, d'habitude », comme le précisait la victime pour la quatrième fois au moins.

Le Ken tentait d'une part de comprendre ce qu'on lui hurlait, d'autre part jetait quelques regards autour de lui, animé par une sorte de honte de comparaître aux côtés de ce qui ressemblait beaucoup à l'idiot du village.
- Madame ! Écoutez-moi.. écoutez-moi s'il vous p-.... OH ! TU M'ÉCOUTES, PUTAIN !! Ton chat est MORT ! Passe à autre chose, j'y peux rien, je suis pas Dieu. Au pire je connais quelqu'un qui bouffe les morts mais sincèrement, je crois que tu peux l'incinérer : vu l'état, t'as pas long pour atteindre le résultat voulu.

La vieille le regarda avec une expression indéfinissable, à tel point que le pyromane ignorait si elle l'avait au moins compris ou si elle était en train de faire un arrêt cardiaque devant le choc de cette révélation.
- Mais... Mais... jeune petit crétin, je sais bien qu'il est mort, voyons ! C'est un animal empaillé ! Il faudrait être fou pour croire qu'il était vivant.
Grand blanc mêlé à un grand moment de solitude pour le jeune homme.
- … Oui, je suppose, conclut-il sans trop savoir quoi répondre alors que la vielle bique continuait avec la même verve :
- Il s'appelait... oh, je ne m'en souviens plus. Mais c'était l'être que je chérissais le plus au monde. Aujourd'hui, il est encore à mes côtés et c'est l'un de mes biens les plus précieux!

Il y eut un déclic dans l'encéphale d'Ace. L'un de ses biens les plus précieux, hein ? C'était inespéré mais d'un autre côté, la valeur de cet animal empaillé – et désormais calciné – était...... TRES subjective. Léviathan n'apprécierait sans doute pas si le pyromane se ramenait avec ça dans les bras. Est-ce que ça compterait, au moins ?
- Et votre autre objet précieux, vous avez réussi à le sauver des flammes, à tout hasard..?
Le regard de la sorcière changea radicalement, passant de l'amour inconditionnel envers son animal à une sournoiserie indicible. Pas de doute : elle était bien de Miquiztli, celle-là..
- Et qu'est-ce que ça peut te faire, petit con ? C'est mon trésor à moi !
- Ok, ok, on se calme ! Je proposais juste mon aide : je suis pompier !

Sauf que manifestement... madame n'avait que faire des pompiers et Ace le comprit quand elle essaya de l'agresser en lui lançant des pavés qu'elle venait de ramasser. Instinctivement, Ace la mit en joue avec sa lance à incendie et fit feu. La femme, déséquilibrée par la pierre qu'elle s'apprêtait à jeter, tomba à la renverse. Elle se redressa péniblement et parvint à se rasseoir. Elle chercha son animal empaillé des yeux et s'empressa de le récupérer tandis que le pyromane s'agenouillait près d'elle.

- Allons.. z'avez plus besoin de ce vieux machin.. en plus il est complètement cramé. Donnez-le moi, je vais aller l'enterrer. Il reposera en paix.
- Non. Elle refusait catégoriquement. Le pouvoir d'Ace avait calmé son hystérie mais n'avait pas pu annihiler toute la valeur sentimentale que la vieille femme plaçait dans son ancien compagnon de décoration.
Une voix s'éleva alors, provenant de l'animal lui-même. Tous deux étonnés, Ace et l'octogénaire écarquillèrent les yeux devant ce spectacle inattendu. L'animal grognait, gargouillait, couinait... puis parla :
- Jeune petit con... merci d'avoir réveillé mon esprit endormi. Sans toi je serais toujours un corps sans vie. Désormais je peux passer le reste de ma vie avec ma maîtresse bien aimée. Je ne saurais que faire pour exprimer ma gratitude !
- Ohh... mon Vladimir, pleurait-elle entre deux sanglot. Moi je sais comment récompenser cette âme charitable. Tiens, mon garçon : prends ceci. Tu pourras t'acheter une glace avec. C'est mon autre objet dont je t'ai parlé mais... Il n'a aucune valeur comparé à celle de Vladimir.
- Oui, c'est bien vrai : l'amitié est la plus belle chose qui soit !

Sans crier gare, la folle se releva et repartit de plus belle en hurlant, chantant et dansant avec son animal dont Feufolé put s'extraire, profitant de l'insouciance de la vieille.
- T'avais capté que c'était moi, « Vladimir » ?
- Disons que t'as failli m'avoir. Il rangea le gobelet orné que lui avait offert la vieille folle et ajouta avec un sourire amusé : t'es quand même un beau salaud, tu le sais, ça ?

Peu de temps après, la combinaison disparut et la lance avec. Il faudrait désormais trouver un autre moyen d'obtenir le dernier objet. A visage découvert, ça serait tout de suite moins facile mais Ace avait regagné un peu de confiance : il ne s'agissait que d'un seul objet, désormais : il avait le gobelet et...
- Feu ! Cet enculé là-bas m'a volé mon émeraude !!
- J'ai vu ! Rattrape-le au lieu de blablater : il va nous filer entre les doigts !
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MessageSujet: Re: Toujours plus [2e Épreuve]   Toujours plus [2e Épreuve] Icon_minitimeVen 21 Aoû - 15:46

Et le destin sembla l'entendre, enfin. Au lieu de lui cracher à la figure comme d'accoutumée, le monde lui livra toute une palette de couleurs nouvelles. Les silhouettes des gens alentours se trouvaient nappées de rouge, de bleu, d'orange, de toutes une myriade de variante donc Elie se doutait un peu de la signification. N'était-ce pas une simple réponse à sa prière ? A croire que Dieu l'entendait, même ici. Malgré ses crimes elle n'était pas abandonnée. L'étrange réconfort qu'elle ressentit à cette pensée lui tira un sourire rêveur. On pouvait même voir au-dessus de certaines têtes un ou plusieurs symboles dont le sens lui échappait encore. Ca devait avoir trait à leur personnalité, mais de quelle façon ?

Cette homme, tiens. Il avait deux signes au-dessus de sa tête : la tête d'un loup furieux et celle d'un chien. La mauvaise jumelle était si concentrée dans sa contemplation qu'elle ne réalisa pas tout de suite qu'il s'agissait d'un des hommes avec qui elle s'était battue plus tôt et qui avait eu la présence d'esprit de s'enfuir avant de se retrouver les intestins à l'air. Le regard furieux mais aussi terriblement craintif qu'il lui lançait passa lui aussi loin, bien loin au-dessus de la tête de l'adolescente.

- Hum... Un loup et un chien. Pourquoi un loup et un chien ? Il en aurait peur ou... commença-t-elle à penser à voix haute.

El' frappa du poing dans la paume de sa main lorsqu'elle réalisa l'évidence. Mais oui ! Le loup ce devait être elle ! Ce mec avait tellement fait dans son froc la dernière fois que ça avait dû marquer son aura au fer rouge. Par contre elle séchait complètement sur son voisin canidé. C'était quoi le problème ? Il s'était fait mordre le cul un jour ? Il en avait une peur bleue ? N'étant pas adepte des longues réflexions dans le vide et autres questions sans réponse, elle leva les yeux vers son ancien adversaire et lui lança sans préambule :

- Hey toi ! T'as peur des clebs ?

Sous le coup de l'interpellation, l'homme avait reculé de quelques pas mais se figea lorsqu'il comprit la question. La peur profonde sur son visage laissa place à l'incompréhension la plus totale assaisonnée d'une pointe de mépris. Bon, il fallait croire que sa déduction n'était pas bonne. Heureusement, il lui donna la réponse avant qu'elle ne reparte à l'assaut avec une question potentiellement stupide.

- Bien sûr que non, je les adore... et qu'est-ce que ça peut vous faire d'ailleurs ? Vous comptiez nous faire encore souffrir avec l'un de vos coups tordus c'est ça ? Tuer mes voisins et amis ne vous a pas suffit ?!

Le rire moqueur qui accueillit ces déclarations ne fit que se renfrogner un peu plus le miquitzlien, déjà prêt à tourner les talons. Elie l'arrêta d'un geste impérieux alors que les auras s'évanouissaient tout autour d'elle, les symboles avec. Peu importait, ils ne lui étaient plus d'aucune utilité... elle avait déjà trouvé la manière d'extorquer son trésor à ce lâche, ce moins que rien pas capable de prendre ses couilles à pleines mains. Ouvrant les bras en signe de déception et d'innocence, elle clama avec un rictus suffisant :

- Alors que j'étais prête à te proposer un marché intéressant !

- Que... quel marché ? Interrogea l'homme, profondément méfiant.

- Combien de chiens valent ton trésor, hum ? Je t'en apporterai autant qu'il le faudra. Son sourire s'élargit lorsqu'elle vit l'hésitation poindre sur les traits de son interlocuteur. Tout un chenil s'il le faut. Alors ? Dépêche-toi de te décider, je n'ai pas que ça à faire coco.

L'offre alléchante ne mit pas longtemps à faire fondre les dernières réserves de l'autochtone. Proposer autant à un fils de l'envie, c'était impossible pour lui de refuser pareille offre. Après avoir griffonné à la va-vite un semblant de contrat et enregistré mentalement l'adresse du péquenaud, Elie lui faussa compagnie pour partir à la chasse aux chiens. Elle avait toujours eu un feeling avec ces bêtes mais elle avait remarqué depuis quelques temps que ceux proches d'elle semblaient particulièrement l'apprécier. Peut-être à cause de son propre côté canin, qui sait ? Dans tous les cas ça allait probablement lui faciliter la tâche.

Les chiens errants ne manquaient pas, avec toutes ces baraques qui cramaient, et leurs anciens propriétaires dedans. Ils étaient aussi maigres et affamés que les habitants de la cité mais ça suffirait amplement. Après tout, on avait pas parlé de pédigrée non ? Juste de quinze chiens. Quinze pauvres bestioles avec une truffe humide et une queue frétillante. D'un coup d'oeil aux alentours elle en remarqua au moins quatre. Ces soi-disant meilleurs amis de l'homme levèrent la tête vers elle quand elle s'en approcha à moins de 10 mètres, commençant à agiter la queue de contentement. Quelques claquements de langues et exhortations mielleuses suffirent à attirer les bêtes à elle. Ils tournaient autour d'Elie, quémandant des carresses qu'elle s'empressa de leur donner pour être sûr qu'ils ne repartent pas aussitôt.

Bon... onze de plus et le compte serait bon. Cette épreuve n'allait peut-être pas se révéler si difficile, après tout. C'était comme si tous ces pouvoirs qui ne lui avaient semblé d'aucune utilité jusqu'alors prenaient un sens. Augmenter sa force et sa défense était la seule chose qui l'intéressait en temps normal, mais il fallait avouer que dans ce genre de situations un peu de subtilité ne faisait pas de mal...

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MessageSujet: Re: Toujours plus [2e Épreuve]   Toujours plus [2e Épreuve] Icon_minitimeLun 7 Sep - 16:48

La course poursuite effrénée avait été inégale dès le début, le gamin disposant d'une aisance témoignant de son expérience dans le domaine. A quelques mètres derrière, Ace se démenait, écartait les obstacles de son chemin, poussait les gens, n'hésitant pas à les bousculer violemment, trébuchait sur les millions de décombres calcinés jonchant le sol...

A y regarder de plus près, le gosse ressemblait à un ninja, comparé au pyromane : il sautait, courait sur les murs et enjambait les toits encore debouts.. un vrai singe. Les deux seuls atouts qui permettaient au Ken de ne pas se faire distancer étaient son habitude des courses poursuites – à la seule différence qu'il était rarement dans la position du poursuivant – et Feufolé, allié indéfectible dont l'habilité à passer à travers toute matière permettait à ce dernier de coller aux talons du voleur.

Quand le gamin voulut perdre Ace dans un dédale de maisons rapprochées dont les ruelles donnaient souvent sur des culs de sacs ou des dépotoirs en tout genre, les appels de Feu' et ses manifestations fugaces entre les bâtiments mirent l'adepte sur la bonne voie. A présent, à terrain découvert, il pouvait se permettre de sprinter un peu afin de rattraper l'enfant grâce à ses jambes plus longues.

Dans un dernier espoir de s'en tirer, alors qu'Ace s'apprêtait à tirer le col de l'enfant, ce dernier esquiva sur la gauche pour se saisir d'un étal qu'il renversa sur le passage, faisant tomber son poursuivant que la manœuvre avait déjà déstabilisé. Il s'écroula, accompagné par le craquement du vieux bois de l'étal et d'une cascade de pommes de terre et autres féculents.
Il se releva, rageur, et épousseta sa chemise d'ores et déjà dans un état de délabrement certain.

- Pff... petit.. pfffff...... ah, sale con ! Rhaa.. La ruine d'étal écopa en prime d'un coup de pied bien placé. Feufolé revint auprès de son invocateur, ayant rencontré la distance maximale à laquelle il pouvait s'en éloigner.
- Heh.. Il court vite, pour un nain. J'ai perdu sa trace dans cette direction... Aucune idée d'où il peut être à présent...
Ace fixa la rue indiquée un bref instant dans l'espoir d'y discerner un mouvement suspect et lâcha un soupir d'exaspération avant de reporter son regard sur le ciel ensoleillé. Ses pérégrinations lui avaient fait perdre beaucoup de temps... un peu trop, même.
- Fais chier, à ce rythme-là j'aurais jamais le temps de trouver un AUTRE objet ! Surtout vu les contraintes d'enculé que Leviathan nous a fixé.. Y a pas le choix, on doit retrouver ce fils de pute et lui reprendre la pierre !
La boule de feu acquiesça cependant que le voyageur reprenait la poursuite au pas de course, essoufflé.

Le périple du pyromane continua sous les regards sceptiques et dubitatifs des Miquiztliens qui le laissaient aller et venir (et même se perdre) sans oser rien dire.
Feufolé avait beau chercher lui aussi, y compris en allant jusque visiter l'intérieur des habitations, au plus grand déplaisir de leurs occupants éventuels, il leur fallut se rendre à l'évidence : aucune trace de la rapine de bas étage.

Au détour d'un carrefour pris un peu au hasard, les deux compères s'arrêtèrent net, presque pris de stupeur.
- Elie ? Je pensais pas te retrouver si facilement dans cette ville de merde, tiens. Il mit quelques secondes à se rappeler l'objet de sa présence ; Feufolé lui rappela d'un raclement de gorge poli. JE SAIS : il a pas de gorge. Je justifierai ça simplement par l'argument suivant : merde !
- Euh ouais, t'aurais pas croisé un chiard.. à peu près cette taille, teint mat, fringues en lambeau..... Ah, sauf les grolles : il avait des rangers en plutôt bon état. Putain, ce fils de chienne m'a volé un de mes objets, j'en avais deux, putain !
- Et toi, comment ça se passe de ton côté ?

Le sourire gêné d'Ace se mua en incompréhension lorsque ses yeux daignèrent enfin remarquer les cinq ou six chiens qui s'amassaient derrière la mauvaise jumelle, tous pourvus de cet éternel air d'imbécile heureux si caractéristique à leur espèce.
- … Ouais.. J'ai vraiment loupé un épisode, moi. Tu.. tu cherches des objets au moins ou t'as décidé de devenir un chenil ambulant, en fait ?
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Jade Martins

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Maladie mentale : Troubles dissociatifs de la personnalité

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MessageSujet: Re: Toujours plus [2e Épreuve]   Toujours plus [2e Épreuve] Icon_minitimeVen 11 Sep - 17:14

Trouver des chiens était plutôt simple, Elie regrettait juste de ne pas avoir plus négocié pour obtenir un prix décent. S'ils la suivaient sans mal, il fallait toutefois d'abord les dénicher et ça, ça prenait du temps. Un temps trop précieux pour le gaspiller. Intérieurement l'adepte fulminait alors que deux chiens de plus -seulement deux malheureux clebs- rejoignaient sa troupe. C'est ce moment que choisi Ace pour débouler, l'air visiblement épuisé et dans un état pitoyable. A croire qu'il venait de se taper une course poursuite dans les ruelles de la cité ! Cette supposition s'avéra ne pas être si stupide que ça lorsqu'il commença à lui expliquer sa situation...

- Un putain de gosse avec des rangers ?

La mauvaise jumelle sera les dents. Bien sûr qu'elle connaissait ce fils de catin ! Sa moitié venait officiellement de se faire avoir par le même chiard qui l'avait roulé un peu plus tôt. Et même si elle ne pouvait plus les porter vu leur pointure, El' se serait fait un plaisir de récupérer son bien. Et de faire bouffer de la semelle à cet enfoiré de voleur.

- D'où tu crois qu'elles viennent, hein ? Si je l'avais vu, je lui aurais déjà mis sa raclée. Je peux pas t'aider pour ça, chou'.

Elle haussa les épaules en signe d'impuissance. D'agacement, aussi. Ils papotaient et le temps, lui, filait toujours. C'était toujours quand on en avait le plus besoin qu'il s'échappait comme de l'eau entre vos doigts. Le temps donnait l'impression de s'emballer, comme animé d'une volonté sadique. Il en aurait été bien capable, tiens. Tout était vivant à Dreamland, alors pourquoi pas le temps ? Elie aurait mis sa main à couper que quelque part dans ce monde se trouvait l'un de ces dieux païens, une grosse montre à gousset à la main. Elle le voyait avec une clarté sans pareille pousser du bout de l'index les aiguilles pour accélérer le cours du temps, secoué d'un gloussement vicieux. Et bien qu'il rit ! Elle était plus têtue que lui !

C'est la remarque sur le chenil qu'elle se trimbalait qui la tira de ses pensées. L'adolescente jeta un regard vide en direction des six chiens qui lui tenaient compagnie, langues pendantes. Que répondre à ça ? Ça risquait d'être trop long à expliquer, elle ne pouvait pas se permettre de s'étendre. Faute de mieux, elle se contenta de lâcher un énigmatique :

- Tu deales de la drogue, je deales des chiens. Je dois filer, j'ai pas fini de m'approvisionner !

Sans attendre de réponse elle traça sa route, les canidés sur ses talons. A l'adresse d'Ace et Feufolé dans son dos elle agita vaguement la main en signe d'au revoir. Pas besoin de leur dire de faire de leur mieux ou de ne pas échouer. Tenir ce genre de propos aurait été la pire des insultes. Ils n'avaient pas besoin d'elle. Ces gars étaient parfaitement capables de s'en sortir sans qu'elle ait à jouer les pompom girls. Forte de cette confiance elle pouvait se dévouer entièrement à la tâche qui l'attendait.

Caché derrière des poubelles, coincé sous des décombres, errant dans les rues... un à un, les chiens de Miquitzli se joignaient à elle, quémandant attentions et caresses. Après 30 minutes qui lui parurent une éternité, la mauvaise jumelle se trouvait enfin entourée du nombre de bestioles nécessaire. Lorsqu'elle sonna à la porte de son « client », celui-ci ne semblait pas en revenir. La surprise et la joie se disputaient la place sur ses traits. Il ne fallut pas longtemps pour achever la transaction et bientôt Elie se retrouva en possession d'une petite statuette en or à l'effigie de huitzilopochtli.

Deux... elle avait deux objets. Il ne lui en fallait plus qu'un mais le temps allait finir par manquer. Pourquoi n'avait-elle pas compris la puissance du commerce plus tôt ? Elle était incapable de revoir les auras pour l'instant, et n'avait rien sous la main à échanger... comme s'il avait capté sa pensée, son cristal se mit à briller au bout de la chaîne qu'elle portait autour du cou. Avant de comprendre ce qui se passait, le pendentif sembla perdre son éclat alors qu'une chimère se matérialisait devant elle. D'aucuns l'auraient probablement trouvé immense mais pour El' c'était juste une triste blague. Face au monstre qu'elle avait affronté dans l'arène de Sextus, cette bestiole était un gosse. Un nouveau né, même. Si on prenait en compte le fait que cette babiole était sortie de l’œuf, tout prenait soudain un sens.

Sans hésitation, la mauvaise jumelle tendit sa main en avant pour que l'invocation la flaire. Si cette chose avait voulu l'égorger, ce serait déjà fait depuis longtemps. Une fois encore, son instinct animal ne se trompait pas. Le patchwork bestial vint se frotter à ses doigts en... c'était un ronronnement, ça ? Elle avait l'impression d'entendre un tracteur essayer d'avoir l'air mignon. L'effort lui tira un sourire paternaliste. Encore un animal de compagnie ? Pourquoi pas, il pourrait se révéler plutôt utile. Quant à son nom de baptême...

- Bob. Tu vas t'appeler Bob. Tous les machins masculins s'appellent Bob, t'façon.

Le monstre ne sembla pas s'en formaliser, bien au contraire. Il ne fit que ronronner plus fort, allant jusqu'à se coller à l'adepte. Devant l'attachement que lui portait la créature, une idée saugrenue germa dans le crâne d'Elie. Bob le prenait pour sa mère là, non ? Et les enfants obéissaient à leurs parents, non ? Un sourire malsain s'étira sur ses lèvres. Son petit doigt lui disait que les miquitzlien risquaient de ne pas apprécier son projet mais c'était le cadet de ses soucis.

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Ace Ridley

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Maladie mentale : Pyromane

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MessageSujet: Re: Toujours plus [2e Épreuve]   Toujours plus [2e Épreuve] Icon_minitimeVen 16 Oct - 21:25

La mauvaise jumelle s'éclipsa, s'extirpant au regard sceptique du pyromane qui demeura un instant immobile à fixer la troupe canine suivre sa petite amie au détour d'un taudis. Les aboiements joyeux des animaux tranchait nettement avec l'atmosphère qui régnait en ville et Ace se demandait également si le traitement que leur réservait Elie les amuserait toujours autant lorsqu'elle mettrait son plan à exécution – car collectionner des chiens ne constituait, dans aucun monde possible, une quête en soi à moins d'avoir un sérieux grain.

Lorsque les bruits de leur joyeuse troupe se fut estompé, le Ken agrémenta à un haussement d'épaules une moue narquoise avant de poursuivre sa route dans la direction qu'il devinait celle qu'avait emprunté le petit con voleur.
Ses pas se succédèrent, de plus en plus rapide jusqu'à atteindre le pas de course dont il conserva l'allure tandis qu'il cherchait des yeux le moindre signe de mouvement suspect. A ses côtés, Feufolé observait également tout en s'adaptant à la vitesse de son invocateur.

Bientôt, Ace arrêta Feu' d'un signe de main. Lui-même s'était arrêté et fixait le sol d'un air grave ; il s'accroupit et observa l'emprunte dessinée sur la terre poussiéreuse. Il en compara la taille à sa propre pointure et releva finalement la tête avec un air satisfait : le morveux était passé par-là, ça ne faisait aucun doute.
Conservant son sang froid, il se remit en route et se fit davantage discret lorsqu'il pénétra dans un labyrinthe de ruelles sales. Zigzagant entre les détritus et autres déchets de toutes sortes, il suivit son instinct qui lui dictait par habitude les recoins les plus à même de se dissimuler au regard des poursuivants. Il arriva finalement dans une allée donnant sur une cour entourée par les taudis. Un enchevêtrement de fils à linge et de poutres vieillies l'accueillit lorsqu'il leva les yeux vers le ciel. C'était comme une toile d'araignée qui empêchait virtuellement de s'échapper de cet endroit, comme pour signifier que même dans le havre le plus paisible de la ville, le désespoir frappait insidieusement, tuant les rêves et les espoirs dès la naissance.

Là, sur l'une des poutres, se balançait le jeune garçon qui riait d'un air goguenard. Serrant le morceau de bois entre ses cuisses, il se balançait tel un singe sans sembler se soucier que son perchoir ne tienne réellement que d'un seul côté, l'autre ayant cédé depuis longtemps aux mites ou à l'usure.
Ace, lui, dégaina simplement un galet qu'il fit sauter dans sa main afin d'en jauger le poids. Le garçon blêmit et balbutia quelques mots que le pyromane ne prit pas la peine de chercher à comprendre. Il tira.

Le bruit sourd du corps sans vie fut presque étouffé par le sol poussiéreux et jonché de détritus. La chute de ce petit pantin désarticulé avait été grotesque, et l'ultime gargouillis de l'enfant dont la bouche écumait de sang, ridicule. Le tueur l'avait regardé tomber de son air grave de juge impartial et prit le temps de s'assurer de son trépas avant d'aller dépouiller le cadavre. Il récupéra son bien ainsi que les rangers tâchées de sang dont il noua les lacets pour les transporter plus facilement su son épaule. Puis, il quitta le quartier sans un mot.

Il se dirigea à nouveau vers le quartier incendié où il était supposé trouver un troisième et dernier objet. Il regretta alors d'avoir fendu le crâne de ce petit enculé, se disant qu'avec un peu de chance, il aurait potentiellement pu le vendre. Mais il avait mérité sa punition. Il ne faut pas être laxiste dans ce genre de cas : il était un adepte et s'apprêtait à le devenir une seconde fois ; on ne devait pas se foutre de lui impunément et il tenait à ce que cela se sache. Si jamais on trouvait le corps, il revendiquerait l'homicide sans une once de pitié.

A mesure qu'il ressassait son acte, des fourmillements engourdissaient ses membres, dus à l'afflux d'adrénaline. Défoncer le visage de ce singe avait été hautement satisfaisant. Il se sentait investi d'un pouvoir que seule cette position du prédateur triomphant permettait. Cela lui donna une idée ; il attrapa par le bras le premier miquiztlien qui passait et l'obligea à le fixer dans les yeux.
- Arrête de t'activer comme un débile pour éteindre l'incendie : je sais ce que tu veux. Te barrer. Pourquoi rester dans cet endroit qui te pourrit la vie, hein ? Alors que tu pourrais parcourir le monde, monter un commerce dans une autre ville ou je sais pas quoi.
L'autochtone le dévisagea avec un intérêt nouveau, attendant la suite avec des étoiles dans les yeux. Ace marqua une pose dramatique avant de poursuivre :
- Tout ce qui t'attend ici, c'est la misère. Tu veux t'enrichir ? Alors je te propose un deal. Une sorte... d'investissement : je veux ton objet le plus précieux comme moyen de paiement contre mon aide pour te faire sortir d'ici.
L'homme eut un moment d'hésitation pendant lequel il parut réfléchir à l'éventualité de mener une nouvelle vie ailleurs. Le pyromane ne lui laissa pas le temps de mûrir son choix, sachant très bien qu'il devait battre le fer tant qu'il était encore chaud.
- Arrête d'essayer de penser, tu te fais du mal. Regarde autour de toi : plus rien ne te retiens, je me trompe ? Qu'est-ce que tu perds à accepter ? Au pire, si ça te plaît pas, prends le temps d'économiser un peu et reviens vivre ici, je m'en fous. Tout ce que j'ai à dire, c'est que je suis plutôt pressé et que j'attendrai pas 3 ans que tu te décides.

Il fit mine de s'en aller, lâchant mollement le bras de son interlocuteur comme s'il s'en était soudainement désintéressé. Ce fut le choc qu'il fallut à l'homme pour se décider :
- D.. D'accord ! Je viens ! Deviens adepte et aide-moi à sortir ! Enfin.. mais... et si tu ne deviens pas adepte..?
Ace se retourna à moitié et lui lança sur un ton ironique et désobligeant :
- Mec.. je suis déjà adepte...
Il sortit sa main gauche de sa poche et exhiba la marque noire sur sa paume. L'homme sembla frémir en la voyant. Convaincu, il sortit de sa poche une petite bourse apparemment remplie de rubz ou de pierres précieuses. Ace ne se soucia pas de son contenu outre mesure, se contentant de ranger son nouveau bien dans une de ses poches.

- Je dois retourner voir le gardien pour ma dernière épreuve, conclut-il. Dès que je serai en mesure de partir, je viendrai te chercher alors tiens-toi prêt.
Il n'attendit pas de réponse pour se mettre en route, direction le temple d'où il sentait le regard pesant et malsain de Léviathan l'observer avec euphorie.
Il pénétra dans la salle qui servait de hall et attendit le retour d'Elie. Lorsque celle-ci arriva, il jeta les rangers à ses pieds tel un trophée de chasse, lui laissant à peine le temps de se poser.
- Tiens, cadeau. J'ai réussi à retrouver ton singe... je lui ai également passé le bonjour de ta part.
Il ne commenta pas davantage, laissant à sa compagne le soin d'interpréter ou de questionner à loisir. De toute façon, cela attendrait car déjà il sentait l'aura prégnante du gardien de l'Envie se marcher vers eux.
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MessageSujet: Re: Toujours plus [2e Épreuve]   Toujours plus [2e Épreuve] Icon_minitimeLun 19 Oct - 13:53

Se faire comprendre de la chimère n'avait pas été une mince affaire, d'ailleurs qu'avait-il bien retenu des enseignements éclairs qu'Elie avait tenté de lui inculquer ? L'adolescente le saurait bien assez tôt. Une fois à peu près sure que son «enfant » n'allait pas commettre d’impair, elle se dirigea sur une place de marché où les miquitzliens tentaient tant bien que mal de reprendre leurs affaires maintenant que l'incendie était éteint. Au milieu de leurs étals à moitié effondrés, les marchands jaugeaient leurs marchandises pour évaluer les dégâts tandis que l’œil critique des clients cherchait le moindre accroc leur permettant de dévaluer leurs futures acquisitions.

A la vue de Bob, la plupart des autochtones s'étaient figés dans un mélange d'angoisse et d'intérêt profond. Ces créatures n'étaient pas chose courante et ils devaient probablement être pris en tenaille entre l'envie de la posséder et celle de fuir pour sauver leur vie si elle s'avérait aussi dangereuse qu'elle en avait l'air. Elie, elle, les ignora royalement, préférant se diriger jusqu'à la fontaine asséchée qui trônait au centre de la place. Avec l'agilité d'un chat, elle grimpa sur le rebord de pierre et posa sa main droite entre les omoplates de la bête qui se mit à ronronner à ce contact. Maintenant qu'elle avait attiré l'attention des badauds il était temps de passer aux choses sérieuses...

- Approchez mesdames et messieurs, n'ayez pas peur ! Ce que vous avez devant les yeux est un spécimen rare de chimère que j'ai pu obtenir lors d'une de mes aventures... et aujourd'hui est votre jour de chance. Je suis prête à la vendre mais il va falloir être prêt à en mettre le prix...

Ceux qui avaient commencé à s'avancer s'arrêtèrent net lorsque la question d'argent fut soulevée, mais il en fallait plus pour mettre un frein à l'enthousiasme commercial de la mauvaise jumelle.

- C'est une occasion qui ne se présentera qu'une fois dans votre vie ! N'hésitez pas, approchez-vous et admirez cette bête menaçante ! Regardez ces crocs aiguisés ! Ces muscles puissants ! Ces ailes qui en feront une monture de choix, en plus de ses qualités indéniables dans le domaine de l'attaque et de la défense... et ce n'est encore qu'un individu en bas âge ! Imaginez la à taille adulte ! Pensez à tout ce qu'elle vous permettra de faire et d'accomplir ! A toutes ces richesses inaccessibles que vous pourrez obtenir grâce à elle !

Plus elle parlait, retroussant les babines, caressant les muscles de la chimère, déployant l'une de ses ailes, plus le regard des citoyens se mettaient à briller d'envie. La psychotique pouvait presque voir les rouages de leurs cerveaux primitifs se mettre en branle tandis que les plus vifs d'esprit tâtonnaient déjà leurs poches à la recherche d'un paiement de choix. Leur coupant une nouvelle fois l'herbe sous le pied maintenant qu'elle avait réussi à les hameçonner, Elie embraya aussitôt sur les détails du paiement.

- Comme vous vous en doutez ce ne sera pas donné. Je ne m'en sépare qu'à contre cœur puisque le temps presse, mais ce n'est pas pour autant que je compte la solder. Mais si vous vous cotisiez pour me céder plusieurs de vos objets les plus précieux... cela pourrait suffire. Voyez ça comme un investissement familial !

Ils allaient vouloir marchander à cause du court délais, mais il était hors de question que ça arrive. Et pour empêcher ça, rien ne valait l'angoisse causée par une féroce compétition. Ce manque de temps se retournerait assurément contre eux...

- Bien sûr, premier arrivé, premier servi. Si vous tardez trop à vous décider, cette offre vous passera sous le nez. Que les enchères commencent !

Telle une horde de chacals affamés, les hommes et femmes intéressés se ruèrent vers la fontaine, brandissant à bout de bras leurs trésors pendant que ceux qui les avaient laissé en sécurité chez eux courraient les chercher. Ce chaos... c'était juste jouissif. Elle n'avait pas besoin de tout ces trésors, un seul aurait suffit. Mais comment ne pas vouloir se venger de la conduite de ces gens durant la première épreuve. Leur manque de générosité aurait pu lui coûter la vie, maintenant c'était son tour de se venger. Et contrairement à eux, elle avait au moins la décence de ne s'attaquer qu'à leur compte en banque.  

Les négociations furent difficiles mais la mauvaise jumelle trancha bientôt. La propriété de Bob revint à une famille de 6 personnes qui avaient mis leurs bien en commun. Collier, vase, bague, statuette, épée, argenterie... ce bric-à-brac de valeur représentait à lui seul le double de ce que Leviathan attendait d'elle. Si cet enfoiré de serpent n'était pas satisfait après ça, il pourrait toujours se foutre tout ce joyeux bazar au cul. Les bras chargés, elle abandonna Bob à ses nouveaux propriétaires et s'éloigna dans les ruelles étroites sous le regard courroucé de ceux qui n'étaient pas parvenu à obtenir la bête.

Après quelques minutes de marche, la silhouette massive de la tour se dessinait devant elle. Bon, ça devrait suffire à présent... posant ses objets au sol pour libérer ses mains, l'adolescente se saisit du cristal sans éclat qui pendait autour de son cou et se concentra pour ramener son enfant. Tout comme il avait obéi lors de son apparition, il obtempéra une nouvelle fois et une lumière sembla provenir de l'endroit d'où elle venait, revenant donner vie à son pendentif. Un sourire moqueur s'étira sur ses lèvres à la contemplation de la lumière bleutée. Leur vendre Bob ? Oui, mais elle n'était pas responsable de sa fuite. C'était à eux de veiller sur leurs affaires, non ? Flattant le cristal de petites tapes affectueuses, elle lui souffla :

- C'est bien Bob, tu as été parfait. Maman est fière de toi.

Il ne lui resta plus alors qu'à récupérer son bordel et entrer dans la pyramide. Elle déposa au milieu de la salle trois objets : le vase, l'argenterie et l'une des statuettes. Pour ce qui était des bijoux elle comptait bien les garder à ses doigts, quand à la seconde statuette elle devrait pouvoir la vendre sans mal. Que le gardien soit heureux : elle avait bien retenu la leçon. Rien de superflu ne lui serait offert cette fois, qu'il se le tienne pour dit.

C'est ce moment qu'Ace choisit pour déposer à ses pieds un présent pour le moins étrange. Des rangers ensanglantées ? Si Elie reconnaissait l'objet, leur état était pour le moins intriguant. Son petit ami n'avait quand même pas... non ? D'accord, ce gosse était une plaie qui méritait une rouste, mais de là à mériter de mourir il y avait une marge non négligeable. Quoi que. A vrai dire, il n'avait fait que se moquer de leurs efforts pour sortir vivant de ces épreuves. Pire, il avait même mis en péril la vie du pyromane en lui volant l'une de ses récompenses difficilement acquises. Ce constat d'agression lui laissait un goût amer en bouche mais impossible de le blâmer...

- Tu n'as pas fait que lui dire bonjour, visiblement.

Elle s'abstint de commenter d'avantage, le regard tourné vers l'endroit où Leviathan venait de faire son entrée.

>> En direction de la troisième épreuve
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