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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Retour à la case départ Dim 24 Juil - 9:11 | |
| A peine son avis avait-il été donné qu'Elie se lança triomphalement dans une tirade d'explication encore plus étoffée que la précédente tandis qu'elle s'évertuait à desceller la porte. Isara ramassa la barre de métal qu'y l'avait déjà bien aidé lors de l'attaque de la horde. Cette barre ne va plus la quitté désormais. La lumière du soleil de Freedoom envahit la maison dans laquelle elles avaient trouvé refuge la veille. Enfin retrouver le soleil ! Ce fut le moment ou l'ainée du groupe voulut mettre un pied dehors que Melena lui susurra à l'oreille sa douce menace de mort. La brune à couette ne comprenait pas pourquoi elle était la sujette à une telle vendetta...
"Mais je... C'était le choix le plus logique et le moins risqué... Pourquoi tu..." balbutia-t-elle.
La thanatophobe ne l'entendit même pas. Elle ne comprenait vraiment rien à la situation et tout (ou presque) lui retombait dessus. Son manque totale de connaissance des uses et coutumes de ce monde lui était plus qu'handicapant. Et cette sensation ne fit qu'augmenter quand elle vit toute la populace de Freedoom devant elle. Ils étaient plus immobiles que des status mais mais parlaient plus que des commères un dimanche. Dans tout le vacarme de murmures que produisait leur bouches, elle distingua le nom de Joseph.
"C'est qui encore que ce Joseph..." pensa-t-elle avec lassitude
Apparemment, elles étaient suspectées d'un crime qu'elle n'avait pas commis. Leur regard trahissaient cependant la peur et la crainte. Autant jouer sur cette brèche. Elle fit un pas vers eux. Puis un autre. Ils reculaient au fur et à mesure qu'elle avançait. La barre de fer n'arrangeait sans doute rien.
"Essayons de jouer avec leur peur..." murmura-t-elle pour elle-même "Qui croyez-vous que nous soyons ? Est-ce raisonnable de vous dresser ainsi contre nous ?"
Elle attendit quelques instant que ces paroles fassent leur effet. Bingo ! Ils commençaient à reculer d'eux-même. Isara retourna près d'Elie et lui suggéra à l'oreille :
"Il me semble que c'est le moment d'aller voir les Gardiens. Je ne sais pas combien de temps ils vont rester dans cette état alors... Ouvre la marche s'il te plait"
Bien qu'elle avait présenté un visage sévère auprès du peuple freedoomien, elle n'en menait pas large. Elle voulait partir au plus vite. |
| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Dim 24 Juil - 13:48 | |
| Le murmure de la foule parvenait jusqu'à elle en un bourdonnement semblable à celui d'un essaim d'abeilles. Quelques mots fusaient de ci de là, donnant corps au but commun de la présence de cet attroupement devant la masure qui leur avait servi de rempart contre la mort. L'inquiétude et la peur jaillissait de tous les pores de leur peau même si leurs mines blasées trahissait leur trop grande habitude des malheurs de la vie. Ils croyaient qu'ils n'étaient que des monstres de plus. Des dangers, des menaces à éradiquer. Peut-être n'avaient-ils pas tord.
Melena les envoya bouler avec son manque de tact et de jugeote habituel. Seulement il fallait se rendre à l'évidence : la présence d'inconnus suspects parmi eux était leurs affaires. Isara tenta de jouer plus fin en titillant la peur et le doute en eux. Cette arme à double tranchant provoqua une nouvelle vague de murmures dans la foule pendant que l'ainé de leur groupe la pressait de partir. Pourquoi être si pressées ? Aux vues des plans qui se dressaient dans la caboche d'Elie celle-ci ne pouvait se permettre d'être en froid avec la populace. Il fallait mettre les choses à plat.
- Nous somme dans la maison du vieux Joseph, paix à son âme, parce que c'était la maison la plus solide que nous avons croisé. Je ne crois pas que ce soit sujet à reproche à Freedoom.
Rejetant sa crinière ébène dans son dos d'un geste désinvolte, la mauvaise jumelle descendit les marches avec assurance pour se planter devant celui qui semblait le plus vieux et respectable. Elle planta son regard pétillant de malice dans ceux chassieux du vieillard et souffla d'un air indulgent :
- Et je ne suis ni goule, ni fantôme, ni esprit malin. Je suis un loup-garou.
A ces mots la quasi totalité des habitants firent un pas en arrière, le visage déformé par des rictus d'angoisse. L'adolescent fit signe de se calmer avec un sourire parfaitement déconcertant pour les pauvres gens plantés devant elle. Maintenant qu'ils étaient totalement déstabilisés elle pouvait les travailler au corps.
Premier objectif : recueillir des informations sur les gardiens. Mieux valait assurer leurs arrières en récoltant au préalable de quoi savoir où elles mettraient les pieds. Ça leur prendrait probablement un certain temps ce qui la menait à son second objectif : trouver un endroit sûr ou manger et dormir à moindre frais. Vu les morts régulières les places ne devaient pas manquer, ce qu'elle s'empressa de vérifier.
- Nous sommes là à cause d'une erreur de téléportation. Si vous aviez la gentillesse de nous indiquer un endroit ou nous pourrions travailler le temps de notre « visite »...
- Et bien... la taverne principale recherche un barman, une serveuse et une danseuse mais je ne pense pas que...
- Merci bien, c'est trop aimable. Vous pouvez rentrer chez vous et faire ce que vous avez à y faire, commença-t-elle avant d'ajouter à l'adresse du gosse, comme te curer le nez. Ta mère t'as jamais dit que c'était franchement crade ?
Sous les yeux ronds comme des billes braqués sur elle, elle réajusta ses sacs plastiques qui commençaient à lui cisailler les bras avant de prendre la direction du centre ville. Elle ne se retourna qu'au bout d'une dizaine de mètres pour inviter ses camarade à lui emboiter le pas d'un geste ironiquement galant.
- Mesdemoiselles si vous voulez bien... du boulot nous attend ! | |
| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Dim 24 Juil - 15:32 | |
| Isara et Elie optèrent pour titiller la peur des citoyens pour les forcer à reculer. Un sourire en coin naquit sur les lèvres de la nécrophobe qui lâcha son arme dans son sac pour croiser les bras d’un air sceptique. Puisqu’il s’agissait du plan des deux brunettes, elle les laisserait faire, mais ne manquera pas la moindre occasion de leur démontrer leur fiasco si elles se plantaient. Néanmoins, l’adolescente avait tressailli lorsque la mauvaise jumelle avait parlé de goule. Qu’était-elle avec sa faculté de pouvoir dévorer les cadavres pour se régénérer, si ce n’était qu’une cousine de ces créatures monstrueuses ? A Dreamland, sur une île dominée par la mort, il y avait de fortes chances que des abominations de ce genre existent. De trop fortes chances même.
Ces pensées furent mises de cotés lorsque l’un des villageois confia que la taverne principale était justement demandeuse de trois postes. Melena ouvrit la bouche pour protester, puis se rendit à l’évidence que travailler pour se renseigner serait toujours plus productif que de foncer au hasard ; et puis, ça retardait l’échéance. Elle poussa un profond soupir avant de regarder le ciel terne et désolant. Les nuages laiteux ressemblaient à des fantômes hurlants, s’étirant à l’infini dans leur ultime agonie. La psychotique appela ses comparses et l’irlandaise se mit à marcher avec une moue dédaigneuse.
Dans leur dos, la foule se dispersait avec lenteur, sans les quitter des yeux, comme s’ils s’attendaient à ce que les trois jeunes filles ne se transforment subitement en monstres cauchemardesques qui causeraient leur malédiction. Cependant, Freedoom ne les avait pas attendues pour être ravagé : on trainait encore des corps dans les rues, portés à bout de bras ou installés sur des charrettes usées. Certaines bâtisses étaient percées de trous béants, du sang teintant encore les planches de bois et le sol poussiéreux visible à la lumière du jour. Melena frissonnait. Elles avaient eu de la chance de tenir le coup, mais combien de temps cela durerait ?
Un homme grand et squelettique croisa le trio de voyageuses. Il portait un costume noir avec veste en queue de pie, un chapeau claque soigneusement entretenu et souriait de toutes ses dents. C’était bien la première personne qui faisait montre d’un semblant de joie sur cette île, et il y avait fort à parier que sa source n’était pas tout à fait saine. Qui donc pourrait se réjouir du désastre quotidien qu’endurait les condamnés enfermés ici ?
- Le croquemort, tenta la nécrophobe, lui aussi pourrait nous renseigner un peu, non ?
A chaque nouvelle rue parcourue, la peur se logeait plus profondément dans le cœur de l’irlandaise. A chaque nouveau cadavre évacué, chaque cri ou chaque pleure qui déchirait l’atmosphère lourde, elle voyait leurs chances de survie s’amoindrirent. Bientôt, l’incertitude de passer la nuit à venir faisait trembler ses mains ; tremblements qu’elle s’efforçait de dissimuler en serrant les poings.
Les trois adolescentes rejoignirent la place principale déjà très fréquentée à une heure si matinale. Au bout d’un certain temps, Elie désigna un établissement crasseux flanqué d’une façade qui annonçait : Le Grand Tavernier. Melena grimaça, dégoutée d’avance par ce qui les attendait à l’intérieur, mais ravala ses remarques. Au moment de passer les portes, un groupe d’homme jaillit en portant un corps inanimé. Un bras blanchâtre glissa de l’étreinte et effleura la main de l’adolescente. La nécrophobe sursauta au contact glacé, empoignant ses propres doigts contre son cœur. Un spasme d’écœurement secoua tout son corps au moment où elle entrait dans la taverne. Dans le fond, un vieux pianiste rachitique jouait une mélodie lourde qui plombait plus encore l’ambiance que ne l’aurait fait une marche funèbre. Plusieurs regards vitreux se dressèrent vers les arrivantes, noyés par l’alcool dans une résignation sans nom au désespoir.
Le seul endroit décemment éclairé était une petite estrade fragile où était fixée une barre en acier. Nul doute qu’il s’agissait de la scène où la précédente danseuse devait se trémousser pour laisser une brèche de réconfort dans les cœurs vaincus des prisonniers. Néanmoins, elle était morte aujourd’hui et tandis qu’elle se demandait laquelle de ses acolytes allait se coller au rôle d’allumeuse, Melena était très loin de savoir que son bref contact avec le cadavre de l’ancienne danseuse avait déclenché une toute nouvelle capacité.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Retour à la case départ Dim 24 Juil - 18:01 | |
| Elle devait l'avouer, Elie était une manipulatrice de première. Les faibles paroles d'Isara furent balayé en moins de deux par la garce en débardeur rose. La jalousie venait la titiller un peu au fond d'elle. Mais bon... il fallait bien reconnaitre la supériorité de la jeune femme. Quand le vieille homme leur parla des emploi possible dans une taverne, un mince sourire étira les lèvres de la nouvelle venue. Qui dit taverne dit... Alcool !!!!! La vie lui sembla finalement pas si mal dans ce bled. Et en plus... il y avait une danseuse à pourvoir. Dans sa tête les paris étaient ouvert. Qui allait l'être ? Elie et sa paire de seins à donner une érection à Dieu lui-même ? Melena et son teint blafard qui brillera sous les projecteurs ? Ou elle et la sensualité excessive qu'elle donnera ? Pendant qu'elle suivait ces compagne tout en reluquant ouvertement leur postérieur (surtout celui de Melena d'ailleurs). Arrivé devant la taverne, Isara le va la tête vers la pancarte nommant le lieu ou elles se trouvaient.
"Pas bien original comme nom..." remarqua-t-elle
L'intérieur de la taverne, ou du cabaret au vu du poteau métallique qui trônait fièrement au milieu de la salle. Les paris intérieur d'Isara furent clos à ce moment là. Melena ! Elle voulait que ce soit elle. Rien que de l'imaginer, elle en avait des frissons de plaisir. Les quelques clients qui trainaient là tel des épaves les regardait à peine. Enfin si ils voyaient encore quelque chose au vu des doses massive d'alcool qu'ils doivent avoir dans le sang. Il fallait maintenant trouver le tenancier.
"Elie, je vais voir l'homme derrière le bar. C'est sans doute le patron"
La fille aux couettes se dirigea vers un homme plutôt trapu se trouvant au comptoir.
"Avec mes camarades, on a entendu parlé que vous recherchiez des gens en tant que danseuse, serveuse et barman. Ça nous intéresserai bien. On demande rien de plus qu'un endroit ou dormir en sécurité, un peu de nourriture. Quand au salaire... c'est vous qui voyez" annonça de but en blanc le jeune femme. |
| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Lun 25 Juil - 16:14 | |
| Si Freedoom avait pour ses camarades le charme de la découverte, ce n'était pour Elie que le retour à un lieu dont elle se serait bien passé. Tout y était gris, du ciel au sol boueux en passant par la brume et la couche de poussière recouvrant les masures sinistres. Le croque-mort qu'elles croisèrent ne détonnait pas le moins du monde et le sourire qu'elles lui surprirent était en réalité d'une logique sans bornes. Et s'il possédait des informations comme le suspectait Melena, la mauvaise jumelle aurait mit sa main à couper qu'il ne leur dirait rien. Un olibrius pareil ne serait que trop content d'avoir un ou deux corps de plus à enterrer, alors les aider ? Un espoir bientôt déçu, c'était tout ce que c'était. Sa seule réponse fut donc un haussement d'épaules alors qu'elle pressait le pas pour atteindre la place centrale de la ville.
Les corps démembrés qui jonchaient les rues, les proches qui pleuraient, les hommes et les femmes qui portaient les cadavres amis vers leurs sépultures... toutes ces scène tragique et macabres ne provoquait rien en elle. Rien. Parce qu'ils n'étaient rien. Elle ne les connaissait pas et ne les connaitrait jamais, et quand on n'y réfléchissait qu'étaient-ils à part le fruit de l'imagination trop fertile des dormeurs de leur monde ? Si Melena tremblait ses pas à elle n'en devenaient que plus fermes et décidés. Elles récupèreraient Jade et la sortirait de là, peu importe qu'il faille écraser des centaines et des centaines de corps gémissants pour y parvenir.
L'humidité avait définitivement décidé de se loger dans ses escarpins pour lui geler les orteils alors qu'elle stoppa net pour déchiffrer l'enseigne grinçant au vent du bâtiment qui lui faisait face. Le Grand Tavernier. Il fallait espérer que le gérant avait eu fort à faire au point d'oublier son visage car leur dernière rencontre n'avait pas été très profitable à son établissement. Les cris et les injures, le fracas des chaises lui revenaient en mémoire trop nettement pour lui assurer que ses désirs seraient exaucés. Si l'adolescente se les remémorait si bien, le propriétaire en ferait de même.
Leur trio franchit les portes au moment où une danseuse ayant passé l'arme à gauche prenait le chemin inverse dans des bras d'amis éplorés. Un regard froid et cynique glissa sur la peau blafarde du cadavre suivit d'un haussement d'épaule et d'un rictus sans joie. Bien dommage mais ça faisait leur affaire...
- Bon vous me laissez parler, je connais le patron et...
Mais non, Isara ne semblait pas avoir entendu un traitre mot de ce qu'Elie lui soufflait car après avoir couvert ce conseil par une déclaration précipitée elle avait filé droit devant. La brune à couettes se trouvait déjà près du bar, arme à la main et langue en action. Le regard du barman passa de l'une à l'autre en passant par la nécrophobe encore sous le choc. Il fit signe sèchement aux deux demoiselles dans l'entrée de s'approcher pour lâcher de but en blanc d'un ton bourru :
- Toi là, il fixa Elie d'un regard noir, Tu restes avec moi derrière le bar. Question fauteur de troubles t'es pas mal dans l'genre alors je préfère te garder à l'oeil. La grande brune là, elle a qu'à montrer ce qu'elle sait faire et l'autre... elle a qu'à attraper le plateau là, et servir la table du fond.
Son regard noir tomba alors sur la barre métallique qu'Isara tenait à la main. Il rajouta alors, presque comme un aboiement :
- Et la demoiselle va me laisser ça dehors, parce que ce genre d'outil est pas indispensable au service. Vous prendrez les tenues des mortes dans l'arrière salle. Y'en a pas d'autres alors faites pas les dégoûtées.
- Pas de problème boss, rétorqua la mauvaise jumelle d'un ton sirupeux.
Elle fila aussitôt vers l'arrière salle sans se soucier de la coopération des deux autres. Barmaid lui allait très bien. Elle avait non seulement l'expérience l'empêchant de se vautrer dans l'échec mais de plus ça lui évitait de remuer ridiculement du popotin autour d'une barre de pôle dance. Les mains au cul attribuées aux serveuses n'avaient pas plus ses faveurs. | |
| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Mar 26 Juil - 3:49 | |
| Malgré ce que s’apprêtait visiblement à faire Elie, Isara se précipita au bar pour s’adresser au tenancier et expliquer de but en blanc ce qu’elles voulaient. L’irlandaise sursauta presque lorsque le regard noir de l’homme bondit sur elle pour la détailler de la tête aux pieds, puis il fit un signe qui lui intimait clairement d’approcher. Là-dessus, la distribution des rôles fut faite si rapidement que Melena mit un certain temps à réaliser qu’elle avait été assignée à la barre. Ses lèvres s’ouvrirent sans que le moindre son n’en sorte, tandis que le gérant ordonnait à la bipolaire d’aller poser son arme improvisée à l’extérieur. Son regard insistant montrait clairement qu’une absence de coopération de la concernée serait très mal vue, et alors qu’Isara était contrainte de s’exécuter, la nécrophobe s’offusquait :
- Pourquoi « moi » à la barre ?! Envoyez-la ELLE, j’peux très bien faire le service. Son pouce blême indiquait la direction dans laquelle son ainé avait disparu, mais le tenancier se contenta de la dévisager, glissant sans pudeur sur les courbes harmonieuses de ses hanches moulées par sa combinaison. Tout en remplissant un verre d’une boisson mousseuse, il déclara d’un ton indiscutable :
- Ce sera toi. Si ça te convient pas, consomme quelque chose ou sort de ce bar.
Melena fronça les sourcils, serrant les poings de frustration, mais finit par accepter et suivit Elie dans l’arrière salle. Après-tout, elle avait vu pire non ? A Sextus, elle s’était bien promenée en string dans le colisée puant la sueur et la testostérone avant d’être jetée dans l’arène nue comme un ver. Porter les fripes de la défunte la dégoutait cependant, mais elle n’aurait d’autre choix que de faire avec. Dans la vieille armoire où étaient entreposés les vêtements du personnel, celle de la danseuse était reconnaissable sans problème. Le haut léger au décolleté rembourré était couvert de paillettes ternes qui se détachaient, la jupe noire était outrageusement courte, les porte-jarretelles si usés que l’irlandaise ne voulait pas savoir combien de femmes différentes les avaient revêtus, et les collants étaient filés à plusieurs endroit. L’unique chance qu’avait l’adolescente – si on pouvait appeler ça ainsi – était que visiblement, celle de qui elle héritait ce job devait faire sa taille.
- T’as intérêt que je ne fasse pas ça pour rien, siffla-t-elle à Elie en se cachant entre deux piles de cartons moisis pour se changer.
Elle avait été réticente en achetant sa tenue techyoïte, pourtant, elle la quittait désormais tristement. Le froid qu’elle ne ressentait pas jusqu’à lors mordit sa chair pâle dénudée et elle enfila bien vite ses apparats de pôle danseuse. L’adolescente n’avait pas les sous-vêtements sexy qui allaient de paire avec l’attirail, mais si on le lui faisait remarquer, elle se ferait une joie d’envoyer bouler son boss et ce boulot à la con. A contrecœur, elle rangea son ancienne combinaison dans son sac à dos et troqua ses bottes rembourrées pour des escarpins aux talons vertigineux. Ses affaires prirent place dans l’armoire dont elle claqua la porte, faute de pouvoir les garder avec elle, puis elle rejeta sa chevelure noire dans son dos avant de refaire irruption dans le saloon.
A partir de cet instant, ses pieds la guidaient plus qu’elle ne se contrôlait. Elle n'avait jamais porté de talons pareils, et son pas chancelant lui faisait déjà sérieusement douter de sa capacité à jouer son rôle. La maladresse de Melena faisait peu à peu se retourner les regards vitreux des prisonniers de Freedoom et elle n’avait pas encore atteint son estrade qu’une musique lancinante censée lui permettre de danser était retransmise par un vieux lecteur de bandes magnétiques. Qu’importe, sans qu’elle ne sache pourquoi, les mouvements à appliquer se dessinaient d’eux-mêmes dans son crâne et son corps exécutait avec une dextérité qu’elle ne se connaissait pas. L’irlandaise tournait, se cambrait, se penchait, se courbait ; sa longue chevelure noire virevoltait, ses mains accompagnaient des caresses invisibles. Sa peau blafarde avait l’air de scintiller à la lumière terne des projecteurs, ses iris gris se perdaient dans les mers de mèches ébène qui inondaient son visage.
Lorsque la musique s’arrêta enfin, son dos nu épousa une ultime fois sa barre, les yeux rivés dans l’infini du plafond crasseux. Plus encore que ne l’écœurait le fait de s’offrir en spectacle à ces ivrognes comme une vulgaire gogo danseuse, le fait qu’elle ait sut si bien s’y prendre était un mystère. Jamais elle ne l’avait fait. Jamais elle n’avait essayé. Ça ne pouvait logiquement pas être normal, et l’exclamation d’un client bouche bée qui en laissait ruisseler sa bière sur ses genoux lui donnerait sans doute une piste :
- Que je sois damné Barry… pendant un instant, j’ai cru voir Angelina…
Dernière édition par Melena Autumn le Mer 27 Juil - 15:40, édité 3 fois | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Retour à la case départ Mar 26 Juil - 9:48 | |
| Isara regarda la main désignée par le patron bourru. Oups... La barre de métal. Elle se dirigea vers l'entrée. Il faudra planquer cette arme improvisée. Elle voulait la garder ce bout de ferraille. Elle l'enterra dans une ruelle un peu plus sur la droite de la taverne. Elle espérait que personne ne l'avait vu faire. Quand elle revint dans la taverne, La jeune lesbienne resta figée sur place. Melena... Melena était à la barre et dansait avec une telle aisance, une telle grâce... Elle n'eut même pas à prendre les commandes. Tout le monde avait les yeux rivées sur les formes excitante de la jeune femme. La musique qui s'élevait dans la salle, bien que vieille et criante par moment du à l'état de la bande, n'enlevait rien au charme que dégageait sa camarade. Isara se rapprocha lentement de la scène, les yeux toujours rivés sur les déhanchés parfait de Melena. La jupe ne couvrait rien et la nouvelle danseuse ne gardait sa dignité que par ces sous-vêtements. Quand le final arriva, Isara senti monter en elle une chaleur qui lui fit oublier l'atmosphère moite de la taverne.
"Une chope de bière par-ici !!!" cria-t-on dans son dos
Cela eu l'effet d'un coup de fouet. Elle regarda rapidement qui levait la main pour appeler sa boisson. Deuxième table au fond à gauche, à coté d'un homme probablement ivre-mort affalé à coté de lui. Elle se dirigea vers le bar. Elie s'en sortait bien elle aussi. Le comptoir était bien remplis, sans doute à cause des atouts féminins rebondies qu'elle possédait. Elle récupéra la chopine pleine, dégoulinant de mousse et alla la déposer à la table.
"Tu es la nouvelle hein ? Laisse moi t'apprendre le métier."
L'homme agrémenta sa remarque d'une main bien appliquée sur la fesse droite d'Isara. Vu l'état dont venait de sortir la pauvre brunette, cela ne fit que redoubler son désir. Elle rougit violemment.
"Prendre vos commandes, vous les apporter. N'est-ce pas cela que j'ai à faire ?" demanda-t-elle, tête baissée pour tenter de cacher ne serais-ce qu'un peu ses pommettes rougissantes.
L'ivrogne partit dans un grand éclat de rire, ce qui eu pour effet de réveiller son voisin de table. Celui-ci refit surface d'autant plus vite qu'il vit Isara.
"Eh Marcel... C'est qui c'te fille ? Elle est ou la petite Penny ?" réussit à balbutier l'ancien dormeur.
Le Marcel passa son pouce le long de son cou d'un air triste, ce qui eu pour effet de faire commander une tournée générale en l'honneur de feu Penny. Au moins cela permit à la bipolaire de s'enfuir prendre les bières commandée. Entre deux commandes elle put glisser à l'oreille d'Elie :
"Euh... tu n'aurai pas quelque chose à grignoter vers toi ? J'ai pas mangé depuis hier et ça commence à être dure de courir partout sans rien dans le ventre..."
Elle partit remettre les boissons aux ivrognes impatient de recevoir leur dose d'alcool. Elle espérait profiter d'un petit moment de répit pour éventuellement manger un morceau. |
| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Jeu 28 Juil - 17:46 | |
| Leurs tenues de travail les attendaient dans un vieille armoire puant la naphtaline. Et si celle de Melena avait de quoi horrifier, celle d'Elie était plus que convenable. Un simple T-shirt noir comportant le sigle de l'établissement et un jean usé... pas besoin d'avoir une jupe courte quand nos jambes étaient destinées à être cachées par le bar. La mauvaise jumelle se vêtit donc sans sourciller alors que l'irlandaise lui lançait des menaces qui tombèrent à plat.
- Et qu'est-ce que tu feras si j'ai été vilaine au point de te faire perdre ton temps pour des cacahuètes ? Tu me mettras la fessée ?
Son ton sarcastique et pseudo séducteur n'était qu'un coup supplémentaire purement gratuit. Ces tentatives d'intimidation commençaient à lui courir sur le haricot. Elle avait déjà prouvé à plus d'une reprise que ce genre de chose ne la touchait pas le moins du monde. On aurait pu croire cette évidence comme enregistrée depuis le temps...
Sans rajouter quoi que ce soit, l'adolescente déposa ses nombreux sacs dans l'armoire à l'abri de vols éventuels puis sortit de la pièce en laissant son ancienne ennemie se changer. La voir nue une fois lui avait suffit pour tout une vie. Le brouhaha de la salle l'accueillit avec chaleur, et même s'il s'agissait d'une bande d'ivrognes au teint blafard, côtoyer des gens s'avérait réconfortant. La chaleur humaine... rien de tel après une nuit à se protéger d'une horde de zombies.
Le tenancier sur les talons elle s’acquittait de sa tâche tant bien que mal, servant des verres et remplissant des chopes comme si sa vie en dépendait. Les réflexes acquis lors de son petit job à Elipse revenaient progressivement et bientôt elle n'eut plus à réfléchir pour remplir ses engagements. Le pilote automatique était enclenché, le travail ne maquait pas... l'adolescente n'avait même pas un instant pour constater à quel point Melena se débrouillait bien. Trop bien, aurait-elle pensé. Elle ne remarquait pas non plus le harcèlement sexuel auquel était sujette Isara, et ce ne fut que lorsque celle ci vint lui réclamer une énième chopine et de quoi manger qu'elle porta intérêt à autre chose que des litres de bière.
Elie lui glissa la commande dans les mains et désigna d'un signe de la tête un bol de cacahuète qui trainait au coin du bar. Ça devait être assez explicite étant donné que la brune à couettes repartit travailler sans mot dire. Quelle autre réponse lui donner de toutes façons ? Elle avait été assez claire sur le fait que personne ne toucherait à ses provisions personnelles, et c'était l'évidence même qu'elle n'était pas dans les petits papiers du patron. Prendre l'initiative de réclamer une avance, ce serait prendre celle d'être mise à la porte. Chacun ses problèmes.
- Ça vient, ça vient ! Beugla la brunette à un client qui tentait désespérément de capter son attention... comme des dizaines d'autres.
Les verres s'enchainaient et elle respirait tant de vapeurs d'alcool qu'elle avait l'impression d'en avoir bu elle-même. Elle porta un œil morne à la pendule qui surplombait les étagères croulant sous les bouteilles qui faisait office de décoration derrière le bar. La journée ne faisait que commencer... il fallait vraiment une exposition permanente à la mort pour générer autant d'alcooliques de bon matin.
- Bienvenue à Freedoom... | |
| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Jeu 28 Juil - 19:03 | |
| Troublée, Melena mit un pied chancelant en bas de l’estrade. Ils avaient cru voir Angelina hein ?! Il devait très certainement s’agir de la précédente danseuse. Comment diable une adolescente de 17 ans qui n’avait jamais été initiée aux arts de la séduction corporelle avait été à même de restituer quelques minutes d’une chorégraphie de déhanchements provocants ? C’était un véritable mystère. Était-ce la tenue de son ainée qui était influencée par une quelconque magie ?! Idée stupide et valable à la fois.
L’annonce d’une tournée générale éclata dans la taverne et immédiatement, les commandes étaient clamées à pleines voix d’ivrognes tandis que le pianiste courbée en deux par la vieillesse reprenait ses mélodies lourdes et déprimantes. Une main baladeuse se faufila jusqu’aux fesses de l’irlandaise qui se retint de coller son poing dans la figure du coupable, mais ne put s’empêcher de se retourner pour le foudroyer de son regard glacial. Atteindre le bar en slalomant entre les tables, chaussée de talons vertigineux qui réduisaient à néant toute tentative de marcher droit, s’avéra être une véritable démonstration d’adresse. Melena finit accoudée sur le meuble, face au bol rempli de cacahuètes qui étaient rien qu’à les voir, sinon rances, certainement très mauvaises. Le gérant la dévisageant d’un œil impassible sous ses sourcils épais, puis lui déclara après qu’Elie ait beuglé sur ses clients :
- Pas mal. Ta première scène est dans deux heures, on aura un peu plus de monde. En attendant, tu vas aller tenir compagnie à Mr Shtockause. C’est notre meilleur client, et c’est aussi ton job de consolider sa fidélité avec quelques petites faveurs offertes par la maison.
Dans la tête de la nécrophobe, tout devint subitement blanc, comme si ses pensées avaient été balayées d’un seul coup. Il ne restait plus dans l’enceinte de son crâne que l’écho des mots prononcés par le gérant du Grand Tavernier.
- Qu’est-ce que vous entendez exactement par faveur ? demanda-t-elle le plus calmement possible, se forçant même à un sourire qui jurait avec la pâleur maladive de son teint. - Tout ce qu’il veut. - C’est plutôt offert par moi que par la maison, commença Melena avec une ironie acerbe, et en vertu de cela je… - Vas-y, coupa sèchement son patron de sa voix écrasante.
Lentement, l’irlandaise tourna la tête pour voir l’homme que ce dernier lui indiquait. Assis dans un coin droit comme un i, âgé sans doute d’une bonne cinquantaine d’année, il devait être le seul dont l’alcool ne suintait pas encore par les pores de la peau à cette heure si matinale. Bien qu’il fasse mine de s’intéresser de près au livre miteux qu’il tenait, l’adolescente sentit que son regard avait pesé sur elle pendant de longs instants. Accoudée comme elle était, elle lui avait fait cadeau de la courbe gracieuse de son postérieur et de ses jambes fines. Elle s’empressa de se redresser et commença à s’approcha du prisonnier.
Il avait la peau blême et fatiguée, quelques kilos en trop et une barbe aussi grisonnante que son épaisse touffe de cheveux coiffée à la mode du XIXè. Néanmoins, de tous ceux qui pouvaient se voir dans cet établissement, il était celui qui paraissait être le plus respectable, et il ne fallait oublier la raison pour laquelle les voyageuses acceptait cette situation dégradante : elles voulaient des informations sur la tour. Cependant, il était hors de question qu’elle vende son corps pour le plan d’Elie. Si jamais c’était ce que lui demanderait ce vieux bourgeois cloitré sur une île maudite, elle jetterai l’éponge, purement et simplement.
Melena renvoya sa longue chevelure corbeau dans son dos avant de poser délicatement une main sur le dossier de l’unique autre chaise installée à la table de son client. Avec un sourire forcé qu’elle réussit à rendre convaincant in-extremis, elle demanda d’une voix qui lui demandait tous ses efforts pour ne pas paraitre fausse :
- Vous permettez que je m’assoies ici ? - Cette place est là spécialement pour vous, répliqua calmement Mr Shtockause.
Il ferma doucement son livre et plongea ses yeux verts ternes dans les mers grises de l’irlandaise. Elle surprit son regard glisser savamment jusqu’à la courbe de ses seins, épouser ses épaules, son cou et ses lèvres avec une dextérité subtil. Sans faire montre du moindre dérangement, il entama la discussion comme s’il faisait cela depuis des années :
- J’aimais beaucoup venir voir Angelina ici, elle est partie si jeune… paix à son âme. Cependant, ça a été un véritable plaisir de vous découvrir ; vous avez la beauté et la jeunesse que le temps passé ici lui volait continuellement et, si votre grâce ne lui est pas supérieure, elle lui est au moins égale.
Alors que Melena bafouillait un merci aux flatteries qui ne firent que la dégouter, son hôte fit un signe au gérant pour signifier qu’il voulait sa commande habituelle : un cocktail maison pour lui et une boisson sans alcool pour la danseuse.
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| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Lun 8 Aoû - 9:40 | |
| L’oreille tendue, Elie essayait de suivre la discussion entre le gérant et Melena malgré le brouhaha ambiant. Les voix fortes des ivrognes qui la hélaient comme si elle n’était rien d’autre qu’un débit de bière avec des seins n’était pas pour aider mais elle put comprendre l’essentiel : l’irlandaise était dans une situation très délicate. Les tensions entre elles n’étaient pas totalement apaisée et de se fait elle ne se voyait pas défenseuse de la vertu de la brunette. Malgré tout… c’était un peu violent de jeter dans les bras d’un vieux snob une fille à peine dépucelée et même pas majeure. Quoi faire alors ?
L’adolescente pesait le pour et le contre en versant du whisky d’une main experte, son regard azur ne quittant pas le couple maintenant installé à la table faisant le coin. Le bourgeois semblait à l’aise alors que la gêne et le dégoût émanaient de Mel’ comme une aura sinistre. Non vraiment, ça ne pourrait pas marcher. A défaut d’être une sauveuse elle pouvait toujours être le petit coup de pouce du destin qui améliorerait la situation. La commande tomba d’ailleurs à point nommé.
- Prépare un cocktail maison et un sans alcool. La recette est sous le bar, ordonna le gérant d’un ton péremptoire.
- C’est comme si c’était fait boss.
L’américaine s’accroupit pour consulter la feuille sale et jaunie sur laquelle était notée la composition des principales boissons servies dans ce rade. Sous l’œil suspicieux du patron elle s’échina ensuite à réaliser la commande de Shtockause puis, lorsque son employeur détourna le regard, ajouta une bonne rasade de rhum dans la boisson de la nécrophobe. Le liquide de base était si sucré qu’elle ne sentirait probablement rien, quant au résultat… et bien elle aurait mis sa main à couper que la donzelle verrait ensuite les choses sous un bien meilleur angle. Un angle alcoolisé.
Elie confia les verres à Isara qui les servit sans se douter de rien. La suite risquait d’être plus qu’intéressante…
Du côté du bar les choses commençaient à se tasser. Les clients étaient si imbibés de bière, de rhum et de whisky que le coma éthylique général semblait proche. Nombreux étaient ceux qui bavaient allégrement, affalés sur les tables, le bar ou à même le sol. Le nombre des commandes chutait en offrant du même coup une pause bien méritée à la mauvaise jumelle qui s’accouda au comptoir pour souffler un peu. Elle en profita pour essayer de repérer la personne qui lui semblait à la fois fiable et loquace, mais les résultats furent peu concluants. Tout ce qu’elle avait devant les yeux était un ramassis de poivrots.
Alors qu’elle s’apprêtait à baisser les bras lorsqu’un homme pénétra dans le débit de boisson. Il était jeune mais déjà usé jusqu’à la corde et ses yeux étaient ceux de celui qui en a déjà trop vu. La plupart des regards avinés se tournèrent vers lui avec crainte et angoisse avant de revenir se perdre dans leurs verres à moitié vides. Le nouveau venu était vêtu d’un costume rapiécé qui avait dû être distingué fut un temps, et il le portait avec une classe innée qui imposait le respect. On ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’un individu pareil fichait ici. Elie ne mit pas longtemps avant de le savoir.
- Tavernier, je viens pour la commande habituelle. Mes employeurs ne souffriraient d’aucun retard.
Le patron de l’établissement, pourtant imposant et bourru, blêmit comme s’il avait vu un fantôme avant de filer dans l’arrière-boutique pour commencer à déplacer des fûts. Pendant ce temps l’homme s’approcha du bar et, au grand désespoir d’Elie, engagea la conversation avec cette dernière. Ses cheveux blonds et ternes plaqués en arrière lui donnaient l’air d’un spéculateur boursier de pacotille mais ses yeux gris et perçants lui rendait sa crédibilité. Son ton aussi.
- Bonjour mademoiselle... il ne me semble pas avoir le plaisir de vous connaître, je me trompe ? interrogea-t-il avec une bonhommie apparente mais ne cachant qu’une profonde suspicion.
- B’jour… peut-être, je sais pas. Vous savez y’a tellement de têtes ici que j’ai du mal à garder en mémoire celles de mes clients alors la vôtre, hein. C’est pas contre vous cela dit. | |
| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Lun 8 Aoû - 11:23 | |
| Un long silence lia la nécrophobe et son hôte durant toute l’attente interminable des commandes. Il semblait à l’aise, décontracté, se nourrissant avec respect et impudeur de son visage, du dessin frêle de ses épaules blanches, puis de la courbe de ses seins, puis remontait à ses lèvres pâles, ses yeux gris comme un ciel d’automne. La jeune fille tentait de faire de même, mais chaque fois qu’elle croisa les pupilles de Shtockause, ses joues s’empourpraient et elle détournait son attention sur le mur derrière lui, sale, comme beaucoup d’autres choses dans cette ville.
Son estomac se nouait tellement qu’elle avait l’impression que son œsophage allait lui aussi commencer à jouer les accordéons. Isara se présenta à point nommé, déposant deux verres sur la table avant de s’éloigner, déjà hélée ailleurs. Ayant enfin quelque chose pour s’occuper, afin de dissimuler son stresse et le dégoût qui martelait ses entrailles, l’irlandaise s’empara vivement de son verre pour en boire une gorgée, oubliant sa suspicion quant aux denrées de Freedoom. Le vieux snob était plus calme. Il la détaillait toujours, ses prunelles pétillantes. Avant de gouter lui aussi au breuvage qu’il connaissait parfaitement, il lui demanda :
- Vous êtes tellement jeune… quel âge avez-vous mademoiselle… ?
La structure de la phrase appelait à son nom de famille, mais la concernée savait déjà que son hôte attendait son prénom. Elle chercherait peu à peu à tisser une familiarité entre eux deux. C’était primordial pour que les « faveurs » qu’il risquait de lui réclamer ne ressemblent pas à un… l’adolescente avait trop de mal à imaginer ce mot. Elle but encore pour se donner contenance, son esprit se déracinant étrangement de son enclave dans la crainte, et formula d’une voix qu’elle s’efforçait de rendre naturelle :
- Melena. Je m’appelle Melena et j’ai 17 ans.
Elle se mordit la lèvre. Un espoir maigre, comme une luciole perdue dans l’obscurité lui faisait espérer que peut-être, en apprenant qu’elle était si jeune, il renoncerait à son intérêt pour elle. Une mesquinerie lui passant par la tête, l’irlandaise imaginait même Shtockause en train de choisir Isara à sa place et que ce soit à cause du réconfort maigre suscité par ce souhait vain, ou l’alcool qui faisait déjà effet, un sourire flotta sur les lèvres de la jeune fille. Le snob dut prendre ce geste pour une marque de confiance, car il eut une mimique impressionné et lâcha :
- Si jeune et déjà si délicieuse…
Il porta un toast en cet honneur et descendit une bonne proportion de son cocktail. Ses mots continuaient de résonner dans l’enceinte du crâne de Melena. Parlait-il de la danse ? De son corps ? Des deux ? Qu’importe. Qu’importe parce qu’elle savait ce qui l’attendait au bout de ce tunnel, et elle ne se laisserait pas faire, même si elle devait le tuer pour cela. Après tout, rien de plus simple que de se débarrasser d’un corps ici… suffisait de le jeter en pâture aux zombies, non ? En un éclair, elle s’imagina en train de trainer un cadavre jusqu’aux ruelles désertes, à la tombée de la nuit, et un haut-le-cœur faillit lui faire rendre les quelques barres de céréales qu’elle avait avalé au matin. Les souvenirs d’une épreuve similaire infligée à Sextus lui revinrent. Corvée répugnante, la peur lui tenait les entrailles rien qu’en revisionnant ces images sinistres.
La nécrophobe dût faire un effort surhumain pour immerger des méandres macabres de son esprit fragilisé, peut-être l’alcool l’aida en grande partie, puis elle glissa d’une voix faible qu’elle avait espérée sinon menaçante, légèrement inquiétante :
- Et dangereuse aussi.
Elle vida son verre d’une traite et savoura sa descente dans son conduit digestif les yeux fermés. Au moins, sa boisson n’avait pas été si mauvaise. Bizarrement, elle sentait les étaux du dégout la relâcher un peu, ceux de la peur se faisaient moins lourds, et même les tremblements indistincts de ses mains fines cessèrent. En rouvrant les paupières, elle avait l’impression d’être sur un nuage.
La suite de la discussion était d’une banalité presque affligeante. Shtockause posait des questions sans fond : que faisait-elle dans la vie avant, d’où venait-elle, si elle avait de la famille, si elle connaissait les deux autres nouvelles employées, étaient-elles sœurs… Il évita avec un tact appréciable de demander pour quelle raison elle avait été enfermée ici car, aussi frêle était-elle, il ne fallait pas oublier qu’elle était en prison. Une prison qui lui promettait une agonie lente avant de l’achever dans l’horreur et la douleur. Melena mentit comme une arracheuse de dents, portée par l’alcool glissé dans son verre par Elie, déferlant un débit si dense et continu qu’il aurait été impossible de savoir qu’elle se recréait une vie Dreamlandienne de toute pièce.
Son discours factice fut interrompu par l’entrée d’un homme qui sembla propager une vague d’effroi parmi les clients. Shotckause lui-même parut se raidir, légèrement plus pâle sous sa barbe, mais il sourit de façon crispée, comme pour ne pas montrer qu’il était aussi impressionné que le commun des mortels. Intriguée, l’irlandaise détailla l’inconnu de longs instants, puis se tourna vers son hôte en renvoyant nonchalamment ses longs cheveux noirs dans son dos :
- C’est qui ? murmura-t-elle du bout des lèvres.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Retour à la case départ Ven 12 Aoû - 8:01 | |
| Isara regarda rapidement dans la direction du signe de tête que lui fit Elie. Un bol de cacahuètes. Pas très nourrissant mais sa serai déjà ça. Elle n'allait pas faire la fine bouche, surtout ici et maintenant. Son estomac réclamait déjà un quelconque aliment à digérer mais la pauvre brunette ne pouvait satisfaire l'exigence stomacale avant quelques temps. Les commandes continuait à affluer. Les bières étaient à peine déposé devant les buveurs qu'ils en réclamaient déjà une autre, anticipant la descente de leur première commande. Retournant au bar prendre les nouvelles commandes, elle rafla au passage quelques arachides et les goba.
"L'estomac fera le reste." se dit-elle
Entre chaque commandes, elle jetait un coup d’œil à ces compagnes d'infortune. Elie semblait à l'aise dans son rôle de barman. Sa brusquerie qu'Isara lui connaissait n'en était en rien freiné. Cela réussit à lui arracher un sourire amusé. Melena cependant semblait dans une position peu agréable. Ce fut ce moment que choisit le voisin de table de cette dernière pour passer une commande.
"Bien je vais avoir une idée de ce qui se passe de ce coté. Pourvu qu'elle ne se soit pas mis dans une situation impossible. Elie a déjà moi comme boulet, si elle en a une deuxième notre sort sera réglé plus rapidement qu'on ne le pense..." songea-t-elle amèrement.
Dans l'esprit d'Isara, Elie s'était érigée en chef du groupe. Elle semblait connaitre l'endroit ou elles étaient et ne se laissait jamais aller à d'émotions inutiles. Elle était froide et réfléchis. Et la jeune à couette savait au fond d'elle qu'avec son incompétence, il fallait mieux qu'elle évite désormais de se faire remarquer. Elle pris les deux verres que lui tendit la barman et se dirigea ver la table de Melena. Porter un plateau dans cette taverne devenait un véritable parcours du combattant. Certains clients menaçaient de tomber de leur chaise, abruti par les dose massive d'alcool qu'ils avaient ingéré depuis l'ouverture.
"M'sieur, 'dame. Vot'e commande" annonça-t-elle en déposant les verres devant leur propriétaire respectif.
Elle jeta en même temps un regard à Melena. Son teint blafard était réapparu. Isara s'éloigna en ce mordant la lèvre. Qu'est-ce qui a bien pu se passer avec cette homme pour qu'elle soit ainsi ? Cette question secouait quelques neurones avant de disparaitre face à la main levé, ou plutôt semi-levé, d'un client réclamant un whisky, histoire de s'achever et l'arrivée d'un homme. D'ailleurs cette homme calma instantanément l'ivresse de certains ivrognes qui se redressèrent sur leurs chaises. Certains tentèrent même de réveiller leurs confrères endormis. Cette homme était craint, et pas par sa force physique : il était de faible carrure. Un personnage important dans la hiérarchie de Freedoom ? Possible... Quoiqu'il en soit, Isara était serveuse et elle ferai son boulot. Elle se tourna vers l'homme qui lui avait passé une commande pour voir si elle tenait toujours. Deux doigts se levèrent devant les yeux limite affolés de l'ivrogne chauve. Elle opina du chef et alla au bar. Elle attendit que le petit échange de courtoisie stoppa pour enfin passer la commande :
"Deux whisky pour la table 8 s'il te plait"
Elle fit un salut de la tête au nouvel arrivant avant de récupérer les deux verres tendu par Elie. |
| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Lun 22 Aoû - 21:24 | |
| Un sourire sans joie étira les lèvres de l’homme avec que ses yeux semblaient vouloir traverser le crâne d’Elie pour y lire directement les informations recherchées. Et ça la mauvaise jumelle n’aimait pas ça du tout. Il était trop curieux, il imposait trop le respect à la population locale… il était menaçant. Elle profita de l’opportunité offerte par Isara pour se détourner de lui et retourner à ses bouteilles. Alors qu’elle versait le liquide ambré dans des verres opaques de crasse la jeune fille pouvait sentir la brûlure du regard qui dardait son dos. Celle-ci s’intensifia alors qu’elle posait les verres sur le plateau avec une rudesse exacerbée par sa paranoïa grandissante et bientôt elle n’y tint plus.
La brunette se tourna brusquement pour faire face au pseudo courtier, avança jusqu’à n’être plus séparée de lui que par le bar et sous le regard ébahi des clients elle l’attrapa au col pour l’attirer à elle. C’était elle, le molosse. Et comme un chien qui marque son territoire elle se devait de montrer qui était le chef.
- Monsieur va arrêter de me fixer vite fait et attendre dehors s’il veut pas que mon poing vienne saluer sa mâchoire. Pigé ?
La mauvaise jumelle resserra sa prise de sorte d’étrangler légèrement l’homme qui n’en perdait pas sa superbe. Si son visage s’empourprait sous le manque d’air, il restait néanmoins figé en un sourire sans joie particulièrement dérangeant. D’un geste sec de la main il se libéra sans mal et épousseta son costume mité avec soin.
Le silence dans lequel était plongée la taverne n’était troublé que par quelques murmures qui n’étaient rien d’autre que des prières. Le calme tout sauf naturel de l’homme guindé rendait Elie tout bonnement folle furieuse, un peu inquiète pour la bonne poursuite des opérations aussi. Ce mec avait l’air important et respecté, mais elle s’en fichait bien. Elle n’était pas une prostituée en vitrine des pays de l’est, ni un rat de labo. S’il ne baissait pas les yeux elle ne répondait plus de rien… et il les leva vers elle.
- Votre mère ne vous a pas appris les bonnes manières ?
- Tu veux pas plutôt aller voir ce qui se passe dans le cul de la tienne pauv’ con ? rétorqua-t-elle avec agressivité.
Nouveau silence pendant lequel s’étira un rictus menaçant sur le visage du « courtier ». Il arrangea sa coiffure puis fit signe à deux hommes situés de chaque côté de la porte de s’avancer. Les gardes du corps étaient de véritables montagnes de muscles et devaient bien faire deux têtes de plus qu’Elie. Elle leva la tête avec lenteur vers leurs visages massifs aux barbes foisonnantes alors qu’ils faisaient craquer les articulations de leurs mains d’un air menaçant. Alors c’était comme ça ? Même pas capable de se défendre tout seul ?
L’adolescente était prête à couvrir l’homme d’insultes qui, entre autres, mettait en doute sa virilité et suspectait sa paternité avec une bande de lama décérébré, mais il la prit de vitesse en posant son doigt fin sur les lèvres d’El’ pour lui imposer le silence.
- Ce genre de langage laisse vraiment à désirer dans la bouche d’une dame. Mais j’oubliais de me présenter : je suis Azraël Fisher. Le responsable des flux de population de Freedoom, intendant de la tour de la paresse et ambassadeur des forces de l’ordre Dreamlandienne sur cette île.
- … oh.
N’importe qui s’en serait voulu à mort d’être responsable de leur perte, mais la psychotique ne voyait pas les choses sous cet angle. S’il l’avait tant fixé c’est parce qu’il savait d’avance qu’elle n’avait rien à faire là tout comme Isara et Melena. Il ne restait plus qu’à espérer pouvoir rattraper le côté diplomatique de leur rencontre. Mieux valait traiter avec un homme comme lui qu’avec les gardiens directement.
Elie poussa un soupir agacé avant de s’appuyer à l’étagère à boisson dans son dos. Elle jaugea Azraël d’un air de professionnel, afficha une moue boudeuse et fini par lâcher à contre cœur :
- Bon. Vous savez que nous ne sommes pas d’ici donc. Comment vous réglez les téléportations dues à des phénomènes climatiques dans votre unité de régulation des flux là ?
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| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Lun 22 Aoû - 22:16 | |
| Les lèvres de son interlocuteur avaient silencieusement formulé le nom du nouvel arrivant et la nécrophobe pu saisir qu’il s’appelait Azraël Fisher. Elle souleva un sourcil, signe que ça ne l’informait pas pour autant sur son grade ni la raison pour laquelle il imposait autant de respect dans la taverne, mais la réplique agressive d’Elie qui venait de servir les boissons commandées par Isara la fit sursauter. Melena ne savait pas si elle devait intervenir pour tenter de calmer son alliée ou la laisser s’attirer des ennuis. Muette et immobile, elle regarda les deux mastodontes faire leur entrée menaçante, donnant finalement les meilleures cartes de la partie à l’intendant. Elle faillit s’étouffer lorsque ce dernier déclara d’ailleurs qui il était. Si la brunette n’aimait pas le plan de la mauvaise jumelle, savoir que celle-ci venait justement de franchement compromettre leurs chances de réussite lui donnait une furieuse envie de se lever pour lui coller une gifle.
Mais le pire était à venir. La psychotique révéla de but en blanc qu’elles n’étaient pas d’ici, alors qu’elle s’était appliquée à raconter des bobards devant Shtockause. Si son teint maladif pouvait devenir plus pâle encore, il le fit, alors qu’elle se détournait du bar pour regarder son hôte qui la fixait étrangement. Malgré la crainte que lui inspirait visiblement Fisher, ses yeux verts s’étaient allumés, il murmura d’un calme étonnant :
- Vous m’auriez menti Melena ?
L’adolescente avala sa salive. Son verre était vide malheureusement, boire une ou deux gorgées aurait été une bonne manière de gagner du temps. Estimant qu’elle n’avait désormais plus rien à cacher, ni aucun intérêt à tenter de rattraper une version erronée des faits, elle redressa la tête et défia les pupilles de son interlocuteur :
- Je pensais que pour une première approche, c’était plus simple que de déballer la vérité. On aime tous garder une part de mystère.
La nécrophobe s’efforçait de ne pas baisser les yeux, de ne pas ciller presque, mais quelque chose au fond des prunelles de son hôte devenait inexplicablement inquiétant. Elle se prit soudain à se demander pourquoi il était ici ? S’il était en prison, il y avait forcément une raison non ? L’idée qu’il ait fidélisé sa clientèle à la taverne en l’échange des services d’une pôle danseuse en disait long sur sa mentalité. Et s’il était l’un de ces vieux détraqués dont les mœurs étaient d’attirer de jolies jeunes filles afin de les contraindre à des relations sexuelles ?
- Mentir avec autant de panache est sans doute une preuve de caractère… et les femmes de caractère ont un charme indescriptible. Vous me plaisez beaucoup.
Il lui porta un nouveau toast, vidant ce qui restait de sa boisson. L’irlandaise resta figée, ne sachant pas exactement comment elle devait accueillir ce compliment, mais elle reprit bien vite consistance. L’alcool faisait-il toujours effet, ou bien la peur et la colère avait repoussé ses symptômes pour laisser place à son arrogance incorrigible ? Le regard glacé, elle se pencha légèrement par-dessus la table comme pour faire une confidence, mettant malencontreusement en évidence le décolleté qui dévoilait généreusement sa petite poitrine :
- Les « femmes » de caractère, commença-t-elle en appuyant ironiquement sur le mot "femme", savent aussi se montrer incroyablement mauvaises quand quelqu’un essaye d’obtenir d’elle ce qu’elles n’ont pas l’intention de donner. Ce n’est pas toujours une bonne idée de jouer avec le feu.
Les yeux de Shtockause s’écarquillèrent d’abord sous la surprise, puis ils se plissèrent, dévisageant l’adolescente avec un éclat moins amoureux, plus cruel peut-être. Satisfaite de son effet, l’irlandaise s’adossa à son siège la mine impassible, sans faire faiblir la détermination qui flamboyait dans son regard. Finalement, un sourire s’étira sur le visage de son interlocuteur, timide, comme les regards qu’il lançait de temps en temps à Azraël Fisher, puis il rétorqua :
- Ma vie est déjà partie en fumée vous savez, je n’ai pas peur que le feu finisse de me consumer. | |
| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Lun 22 Aoû - 22:52 | |
| - Les… téléportations dues à des phénomènes climatiques ? répéta l’intendant en haussant un sourcil.
- Exact, on était près du village du père noël, coincée dans le blizzard et…
- Dans le blizzard ?
Elie se stoppa net pour fixer Azraël droit dans les yeux. Elle ne supportait pas qu’on lui coupe la parole, encore moins quand il s’agissait de sujets importants. Et lorsque ce n’était que pour répéter ses paroles avec un scepticisme évident ça ne lui donnait qu’une envie : celle de faire ravaler ses dents à son interlocuteur. L’adolescente réprima sa rage grandissante dans un effort désespéré, ne se contentant que de s’accouder au bar pour adresser à l’ambassadeur le regard d’un adulte devant la bêtise d’un gosse.
- Quand vous aurez fini de répéter tout ce que je dis je pourrais peut-être terminer non ?
Malgré l’effronterie de ses paroles, la voir persister sur la voix du vouvoiement fit sourire le magistrat. Elle qui avait osé porter la main sur lui et l’insulter lui et sa famille en lui parlant avec une familiarité déplaisante n’en menait plus très large. Son manque de capitale diplomatie la poussait à s’aventurer sur un terrain inconnu sur lequel elle se retrouvait en situation de faiblesse. C’était assez amusant…
Si le sourire de l’homme s’étirait, c’était un rictus qu’arborait Elie. Une veine palpitait furieusement sur sa tempe et elle ne se décida à reprendre la conversation que lorsque son interlocuteur lui fit signe de poursuivre sans quitter son horripilant masque de fausse bonhomie tout en s’excusant de son « incorrigible défaut » selon ses propres termes.
- Là-bas la météo était devenue totalement folle, et pas seulement la météo. Y’avait des phénomènes bizarres, des trous noirs un peu partout… et on est tombé dedans. Pour arriver ici. Je sais bien qu’on ne peut théoriquement pas quitter Freedoom, mais on n’est pas des prisonnières ! Il doit bien y avoir déjà eu des cas comme les nôtres non ? Ce serait possible de nous délivrer un certificat de sortie de territoire ?
La psychotique avait tout déballé d’une traite, passant sous silence les raisons de leur présence dans les terres gelées. Ce mec devait avoir des listes des gens présents ici, et si c’était le cas il n’aurait plus qu’à vérifier pour les laisser partir mais… les choses ne marchaient pas comme ça. Ici les lois étaient abolies et remplacées par une justice populaire, rien ne le forçait à leur venir en aide. La question de l’avis de recherche pour meurtre sur lequel elle figurait à Elipse pourrait aussi avoir son rôle à jouer dans cette histoire s’il cherchait à fouiner dans leur passé. Si seulement elles avaient pu se préparer avant d’être confrontées à l’autorité locale…
L’adolescente s’apprêtait à rouvrir la bouche pour une nouvelle flopée d’arguments en leur faveur lorsque la voix de Jade résonna dans son crâne. Elle se figea aussitôt, le regard vide. Son manège attisa grandement la curiosité d’Azraël mais elle ne le remarqua pas tant la demande de son double la laissa sur le cul.
**Tu veux te blesser et me filer la blessure pour qu’une gourdasse te croit ?? Non mais ça va pas la… oui mais… bon ok elle pourrait alerter les ge… ok ok c’est bon vas-y fais ce que tu veux !**
Elie passa les secondes suivantes sous le regard inquisiteur de l’intendant, guettant de son côté la douleur qui ne tarderait plus. Elle avait glissé son bras dans son dos pour masquer le phénomène mais elle ne put s’empêcher de lâcher un juron quand sa chair se fendit comme du beurre en laissant échapper des filets de sang. Jay n’y était pas allé de main morte… qu’elle idée d’y aller aussi fort ! La mauvaise jumelle serra les dents et le poing pour se contrôler mais c’était déjà trop tard.
- Je vais réfléchir à votre situation mais… vous n’avez pas l’air dans votre assiette. Un problème avec votre bras ? interrogea-t-il tout en pointant un doigt inquisiteur vers ce qu’Elie tentait de cacher désespérément.
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| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Lun 22 Aoû - 23:48 | |
| La réponse de Shtockause lui avait coupé le souffle. Ainsi, il ne reculait pas, visiblement totalement insensible à sa menace évidente. L’adolescente ouvrit la bouche sans émettre le moindre son, puis la ferma. Lorsqu’elle se retourna, Elie avait déjà expliqué à Fisher ce que leur trio fabriquait sur l’île, mais celui-ci ne semblait manifestement pas enclin à les aider. La mauvaise jumelle cachait maladroitement un bras dans son dos, ce qui n’échappa pas à l’intendant qui l’interrogea avec l’intention manifeste d’obtenir des réponses. Melena aurait pu laisser la psychotique se faire prendre, mais réduire leur quota de cerveau et de mains à deux et quatre jouait contre leurs chances de réussir à s’échapper vivantes. Elle ne savait pas ce que dissimulait brusquement la mauvaise jumelle, mais par précaution, la nécrophobe préférait intervenir. De toute façon, sa prestation ne pourrait pas être pire que celle offerte par sa comparse.
La jeune fille s’excusa froidement auprès de son interlocuteur et se leva pour marcher maladroitement jusqu’à Azraël. Shtockause ne protesta pas, profitant de l’occasion pour dévorer une nouvelle fois de son regard discret et savant les courbes de l’irlandaise merveilleusement soulignées par les vêtements qu’elle portait. Cette dernière manqua de tomber plusieurs fois mais se rattrapa finalement à l’épaule de l’intendant, transformant instantanément ce geste en marque de familiarité aguicheuse. Le barman, dont la peau terne avait pâlit devant l’affront que sa jeune employée faisait à son invité de marque accueillit l’initiative avec un signe de tête encourageant. Derrière ses sourcils épais, ses méninges tournaient à plein régime : et s’il vendait la nouvelle danseuse aux deux hommes, histoire de calmer les ardeurs et faire perdurer une fidélité de plusieurs années ? Le plus offrant l’aurait en premier, voilà tout. Melena jeta furtivement un regard chargé de reproche à Elie avant de commencer d’une voix fausse mais douce :
- Ne faites pas trop attention, elle se conduit assez bizarrement des fois, mais elle n’est pas mauvaise au fond.
La nécrophobe ne savait pas vraiment si elle pensait ce qu’elle venait de dire, sans doute que oui, mais elle n’avait pas le temps de s’attarder sur la question. De ses yeux gris, elle chercha le regard de son nouvel interlocuteur, souhaitant le détourner de sa complice, puis s’éloigna de son épaule pour instaurer entre elle et lui un espace de pudeur. Elle rejeta sa longue chevelure noire en arrière avant de tenter une nouvelle approche. Si elle ne rougissait pas, c’était simplement parce que la peur qui tordait ses entrailles l’empêchait de ressentir toute autre émotion aussi simple que l’embarras.
- Nous n’avons pas l’intention de causer d’ennuis à qui que ce soit… nous voudrions juste nous en aller d’ici sans problèmes…
Sans crier garde, Shtockause s’éclaircit la voix afin d’attirer l’attention. C’était Melena qu’il fixait de ses yeux verts, mais il s’adressait à l’intentant d’une voix qui suintait entre ironie et mesquinerie :
- Faites attention Monsieur Fisher. En plus d’être une embobineuse habile, cette jeune fille a un caractère assez corrosif… je crois qu’elle à sous-entendu une menace de mort à mon égard… ou quelque chose qui s’en rapprochait.
L’irlandaise sursauta sous le coup de poignard en traitre. Elle n’osait plus fixer aucun des deux hommes entre lesquels elle se trouvait, ni même le gérant de la taverne qui lui jetait un regard soudain furibond. Ses yeux gris écarquillés par le choc étaient rivés vers Elie, comme si elle implorait : qu’est-ce qu’on fait maintenant ?!
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| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Mar 23 Aoû - 0:23 | |
| Plus les secondes s’égrainaient plus elle regrettait d’avoir dit oui à Jade. L’intendant allait forcément se rendre compte qu’elle n’avait pas cette blessure avant et la renvoyer à son double était l’exposer à une probable infection. Peut-être qu’en la limitant par deux… Elie se concentra pour rendre la moitié du mal infligé et aussitôt l’estafilade ne fut plus profonde que de deux millimètres et demi. C’était encore relativement profond mais le sang n’en coulait plus et c’était toujours ça de pris.
Il ne restait plus dès lors qu’à inventer un nouveau bobard, par exemple qu’elle venait de s’entailler sur l’une des échardes énormes qui pullulaient sur ce vieux bar pourri. Mais avant même d’avoir pu parler que Melena s’était levée de table de sa démarche titubante pour, phénomène tenant du paranormal, lui venir en aide. L’alcool, elle ne voyait que ça pour motiver un tel geste altruiste. Ça où la peur de tomber avec elle. Une fois qu’elle les eut rejoints en compagnie de son « client », elle se lança dans un show tellement ouvertement aguicheur qu’Elie en eut la mâchoire qui tombe. Ces mouvements de crinière, ce décolleté mit en avant sans parler de ses tripotages intempestifs… elle tentait de draguer Azraël ou quoi ?! C’était pourtant peine perdue avec un mec pareil, mais ça eut au moins le mérite de lui tirer un sourire moqueur qui ne se fit que plus grand devant les accusations de Shtockause.
Même si elles étaient probablement vraies le sang d’Elie ne fit qu’un tour. De quel droit se permettait-il de se mêler de leurs affaires ? De déprécier sa camarade ? Ce vieil enfariné méritait bien un bon coup de poing, mais par égard pour les efforts de la nécrophobe elle se contenta de quelques paroles bien senties.
- Toi tu parles encore de mon amie comme ça et j’te fais ravaler tes dents tu piges ? C’est pas parce qu’on est pas du coin que tu peux te permettre de nous traiter comme des sous merdes et puis question morale tu peux repasser mec… à voir comme tu lorgnes sur une mineure. Vieux shnock…
L’ambassadeur éclata d’un rire froid alors qu’il attrapait un mouchoir dans la poche de devant de sa veste pour se tamponner les yeux. C’était vraiment amusant, hilarant même. Et les divertissements de ce genre n’étaient pas monnaie courante à Freedoom. On n’y connaissait presque que les hurlements lugubres des dévorés vivants, musique qui bien qu’agréable finissait par lasser.
- Merci Monsieur Shtockause de vous préoccuper ainsi de mes intérêts mais je saurais gérer ces deux adolescentes moi-même. Et surveillez à l’avenir l’âge de vos conquêtes, il serait fâcheux de devoir pendre un citoyen respecté parce que les enfants représentent à ses yeux une tentation charnelle.
Si le gros bonhomme perruqué blêmit, il n’en perdit pas l’usage de sa langue et s’empressa de rejeter la faute sur le tavernier qui se mit aussitôt à trembler malgré son allure imposante. D’un geste sec de la main Azraël demanda le silence et lâcha avec la sècheresse de Kephren :
- Je ne veux pas en entendre d’avantage pour l’heure. Si vous avez des plaintes et des réclamations vous savez où vous adresser. Pour l’heure je vais accompagner ces demoiselles à l’étage afin de pouvoir discuter de leur situation sans être dérangé. Me suis-je bien fait comprendre ?
Il prit le silence qui s’ensuivit pour un « oui » et fit signe à Melena, Isara et Elie de le suivre dans l’escalier en vieux chêne situé à l’angle de la pièce. L’atmosphère du couloir à l’étage empestait le renfermé, mais n’avait rien à envier à la chambre dans laquelle il les mena. La mauvaise jumelle se laissa tomber sur le lit au matelas dur comme pierre alors que le magistrat prenait l’unique chaise de la pièce pour faire face au trio. Elles avaient bien piètre allure, et le regard plein de jugement qui se posait sûr eux était de trop pour Elie.
- Bon, et maintenant ? Il faut faire quoi au juste pour avoir le droit de partir d’ici ? Ma famille m’attend, j’ai pas de temps à perdre en blabla stériles ! Vous attendez quoi de nous au juste ? Y’a une chance qu’on ait ce qu’on veut ?
- Qui sait… mais je vous demanderais d’abord de faire preuve de franchise. J’ai l’impression de vous connaitre vous et votre amie danseuse. J’aimerais bien réussir à mettre le doigt sur la manière dont j’aurais pu avoir connaissance de votre existence…
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| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Mar 23 Aoû - 1:01 | |
| En réponse au fait absurde que Melena prenne la défense d’Elie, cette dernière lui rendit la pareille en agressant verbalement le vieux citoyen. Alors que Fisher éclatait d’un rire froid, l’irlandaise esquissa un sourire timide à l’adresse de sa complice, signe avorté d’une reconnaissance qu’elle n’arrivait pas à exprimer. Quoiqu’il en soit, l’intendant enfonça le clou en demandant grosso-modo à son interlocuteur de s’occuper de ses affaires. Ce dernier blêmit plus que jamais, mais il s’empressa de répondre pour sauver les apparences :
- Il serait fâcheux certes, mais je n'en reste pas le seul fautif. Cette conquête comme vous l'appelez a été, sauf le respect que je vous dois, engagée par notre ami tavernier et elle s'est assise à ma table par sa seule recommandation.
Ce fut au tour de l’homme imposant de tressaillir, accusant le coup comme l’annonce d’une lourde créance. Dans la salle, plus personne n’osait faire un geste supplémentaire et les nouveaux arrivants préféraient rester attendre à l’extérieur après avoir jeté un œil – et une oreille – sur ce qui se passait dans l’établissement. Azraël mit un terme définitif à la discussion et entraina les trois voyageuses à l’étage. Appréhendant de grimper les vieilles marches avec ses escarpins, Melena décida de les retirer, sans se priver d’adresser une mimique moqueuse au gérant livide et immobile, puis monta en tenant ses chaussures avec deux doigts. C’était un soulagement indicible que de retrouver enfin l’aisance de ses mouvements.
L’air était étouffant, presque irrespirable. L’adolescente plissa le nez, entra dans une chambre qui empestait le renfermé avec une grimace de dégoût. Elle s’assit à coté d’Elie, le plus lentement possible, serrant les jambes pour ne pas risquer d’involontairement dévoiler ses sous-vêtements. Sa danse avait été largement suffisante et l’exhibition n’était pas une activité à laquelle elle prenait goût. Pourtant, en y songeant, qu’est-ce qu’on l’avait vue en petite tenue à Dreamland… à croire que ce monde était conçu principalement sur les rêves de vieux pervers.
La mauvaise jumelle entama le dialogue, aussi agressive qu’à l’accoutumée. L’irlandaise eut peur que leur hôte ne finisse pas craquer, s’énerver, voir les menacer de sévices plus horribles les uns que les autres, mais il se contenta de répliquer avec un calme olympien en leur demandant simplement de faire preuve de franchise. Où il aurait pu avoir vu sa tête ? Melena ne se soulevait pas l’avoir jamais croisé – sans doute cette rencontre l’aurait marqué – mais de vieilles réminiscence plutôt cuisantes s’imposèrent à son esprit. Elle ouvrit la bouche, hésitant à confier ce qu’elle voulait dire, mais elle sentait bien que cet homme incarnait leur éventuelle porte de sortie. Et puis, il inspirait plus confiance que le vieux Shtockause.
- J’ai partagé la UNE d’un Dreamland Soir une fois, avoua l’irlandaise à mi-voix, les yeux baissés. Si vous lisez les journaux…
Après tout, elles étaient déjà en prison non ? Ça ne pouvait pas vraiment être pire. Les images de ce jour horrible lui revinrent ; elle ressentit presque le goût de la viande humaine avalée de force sur sa langue, et le sang chaud de sa victime qui barbouillait son visage. Elle revoyait le Loup de la Croix blanche décapité par Jade, celui qu’elle avait empalé elle-même, la blessure ouverte dans laquelle elle avait plongé ses mains... et la foule qui hurlait, encourageait le massacre, encore et encore.
- Mais je n’étais pas avec elle, précisa l’irlandaise, mais avec sa… jumelle. C’était pour un combat dans l’arène de Sextus qu’on avait remporté… contre des criminels… et notre disparition dans la nature aussi je crois.
Elle leva ses iris gris vers leur interlocuteur. Comme si elle prenait soudain confiance du froid qui régnait dans la pièce, la jeune fille se sentie glacée à l’intérieur comme à l’extérieur. La mort était là, si présente autour d’elle, si prompt à l’attraper. Et elle était terrifiée… terrifiée à en devenir folle.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Retour à la case départ Mar 23 Aoû - 9:57 | |
| Isara commençait à sentir la pression monter dans son dos. Elie était brusque et sèche dans ces relations avec les autres et le personnage qu'elle avait en face d'elle risquait grandement de l'irriter un tantinet. Trop tard... Elie l'agressa allégrement... Les épaules de la jeune brunette se crispèrent. Elie avait démarré en mode agressif. En posant les deux verres sur la table, elle se pencha vers l'ivrogne : "Euh c'est qui en fait ?"L'homme la regarda avec un mélange d'étonnement et de panique dans les yeux. "Vous n'êtes vraiment pas du coin hein ? C'est Azraël Fisher. Il est le responsable des flux de population de l'ile. Il est aussi l'intendant de la tour de la paresse et ambassadeur des forces de l’ordre Dreamlandienne sur cette île. Bref c'est un gros bonnet. Et votre amie... Elle risque sa tête à lui parler à lui..."La mâchoire inférieur de la serveuse tomba, dévoilant le fond de sa gorge. Son coeur commença à battre fortement dans sa poitrine. Elle se retourna vers le bar. Il y avait bien des mains qui se levait pour commander mais Isara n'y prêta pas attention. Sa cervelle s'embrouillait. "Pitié Elie... Fais pas de connerie... Écrase toi un peu nom de..." Pensa-t-elle Elle voulu entendre ce qui se disait. Elle se rapprocha lentement du bar. Elle resta cependant en arrière ne voulant pas être victime du feu croisé qu'il y avait entre les deux. Melena eu moins de crainte qu'elle. Elle y alla carrément à l'impudique : mains sur l'épaule, poitrine mis en évidence (bien qu'elle en eu moins qu'Elie), propos... déplacé... Tout cela fut bien inutile car l'homme de loi, si on peut parler de loi sur cette ile, resta de marbre. Du moins vu dos... L'individu avec qui était précédemment Melena en profita pour la calomnier intempestivement. Ce qui arracha Elie à sa stupéfaction pour envoyer une menace à la dentition du pervers. Entendre cette menace surpris un peu Isara, mais entendre Azraël rire le fut encore plus. Il raffermit sa position dominante d'une remarque et entraina les trois infortunées dans une chambre à l'étage. L'air était lourd, moisis, palpable. Cela collait à la peau, envahissait les poumons. Isara se mordait la lèvre inférieure, machouillant la peau qu'elle y arrachait. Elle qui était une totale étrangère, elle ne savait pas ce qu'il fallait qu'elle fasse. Depuis son arrivée, elle eu une crise, sentant que pendant celle-ci, quelque chose avait changé. Elle tomba sur Elie et Melena. Elle combattit des zombies, elle devint serveuse dans une taverne et elle était à présent dans une chambre avec un homme haut placé dans la hiérarchie de cette ile Dreamlandienne nommé Freedoom. Elle ne comprenait plus rien. Son esprit se perdait dans des supputations farfelus, angoissante, inutile. Et voila que Azraël Fisher connaissait le visage de ses compagnes d'infortune... La jeune femme s'éloigna du groupe et se calla dans un angle de la pièce. Elle ne voulait pas intervenir. Elle ne voulait pas parler. Elle voulait juste rentrer chez elle. Une larme coula sur sa joue. Elle avait faim, elle avait soif. Son corps comme son esprit était épuisé. Les anecdotes de Melena n'arrangea rien. Des Arènes de combat ? Le sol poussiéreux captiva le regard d'Isara. Elle commença à écrire sur le sol. Un monde, des vies. Et moi qui suis-je ici ? Que suis-je pour eux ? |
| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Mar 23 Aoû - 12:23 | |
| - Ah oui ! Je l’avais lu dans le labyrinthe du professeur foldingue celui-là ! Même que vous étiez à poil. C’est de ça que tu parles non ? Ricana Elie sans se soucier le moins du monde de la gêne engendrée par ses paroles.
Le fait que Melena aborde le sujet du journal la libérait d’un poids. L’avis de recherche pour meurtre n’était pas en cause, elle ne risquait donc rien. Surtout que comme l’avait si bien souligné l’irlandaise ce n’était pas elle mais son double qui s’était évadée pendant son transfert d’un propriétaire à une autre ce qui la libérait de toute punition d’ordre légal. Rien de tel pour la mettre en joie.
Isara malgré son immunité due à son arrivée tardive n’avait pas l’air de partager sa joie, assise dans un angle de la pièce à écrire sur le sol comme une enfant boudeur qu’on avait mis au coin. D’ici la mauvaise jumelle ne pouvait pas lire ce qui était inscrit dans la poussière mais elle espérait que ce ne serait pas un aveu de leur statut de voyageur. La considération des habitants de DL pour ceux de leur monde variait en fonction de leur situation géographique et elle n’avait aucune idée de celle qu’elles auraient ici. Et dans ce cas mieux valait rester prudent.
De son côté Fisher lisait bien sûr les journaux, mais ça n’était pas de là qu’il tenait son information. Malgré tout aborder le sujet des arènes de Sextus lui permit de mettre le doigt sur ce qui lui échappa depuis leur rencontre. Se tapotant le front en levant les yeux au ciel il lâcha un « ah mais c’est bien sûr ! » avant de se mettre debout pour faire les cent pas, l’air songeur. El’ aurait vendu une dizaine de Gabriel pour savoir ce qui se passait sous cette chevelure gominée mais réussi, ô miracle, à se taire jusqu’à ce que l’intendant se décide à enfin leur faire part de ses pensées.
- Vous êtes l’une des esclaves en fuite de ce cher Leviathan n’est-ce pas ? Il en avait été si furieux qu’il avait envoyé des émissaires aux quatre coins du territoire pour vous retrouver… j’ai dû voir vos visages dans le courrier qu’il avait fait parvenir à mes maîtres. Ce qui me mène à la question : que vais-je bien pouvoir faire de vous ?
Calant son poing sous son menton il observa un instant les donzelles avant d’ajouter avec un brin d’amusement dans la voix :
- Nous pourrions vous envoyer à lui mademoiselle, mais les gardiens n’étant pas en bon terme je crois que vous échapperez à cette triste destinée. Malgré tout vous n’en restez pas moins une esclave en fuite, ce qui révèle du délit… délit qui vous offrirait sans mal votre place attitrée sur notre petit coin de paradis qu’est Freedoom.
Il n’en fallut pas plus pour faire sortir Elie de ses gonds. Elle se leva brusquement comme si son postérieur avait été monté sur ressort et toute trace de joie avait déserté ses traits. La pâle lumière qui perçait entre les volets rendait son expression plus menaçante qu’elle ne l’était déjà mais ça n’impressionna pas le moins du monde leur interlocuteur. Elle avança d’un pas pour enfoncer son doigt rageur sous le sternum d’Azraël avant de se lancer dans une tirade assassine.
- Toi… ou vous, à ce stade je m’en fous complètement… je te signale qu’à la base nous étions libres, tu piges ? L-I-B-R-E, libre. Les gens qui nous ont capturé et vendu n’avait aucun droit sur nous, alors le délit, tu peux te le foutre au cul. Qu’elle se soit enfui ou non, c’était parfaitement légitime. Alors si tu continues à me péter les burnes avec tes remarques à deux balles ta tête finira encastrée dans la tête de lit, aussi important que tu sois !
- Charmant, vraiment charmant, commenta-t-il, impassible.
Une lueur d’amusement donnait vie à ses prunelles grises alors qu’il fixait sans peur le visage congestionné par la rage de la mauvaise jumelle. Ils pourraient peut-être en faire quelque chose… Il lui signifia avec un flemme presque britannique de se rasseoir alors qu’il reprenait lui-même sa chaise.
- Vous avez dû constater que nous étions un peuple plutôt… calme et distingué. D’aucuns diraient lent et paresseux. C’est un attribut qui s’insinue en nous après avoir passé trop de temps ici, sûrement l’influence de la tour. Des êtres aussi « vivants » que vous pourraient amuser Kay et Chayan et qui sait ? Peut-être vous récompenseront-ils d’un ticket de sortie si vous arrivez à les tirer de leur torpeur ?
Dernière édition par Jade Martins le Mar 23 Aoû - 15:00, édité 1 fois | |
| | | Melena Autumn
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Mar 23 Aoû - 14:55 | |
| Melena faillit rétorquer quelque chose à Elie, mais elle sentait que ce n’était pas le moment de laver leur linge sale. Oui, elle était nue devant des milliers de personne ce jour là, et elle était désormais habillée comme une strip teaseuse… à croire que Dreamland en voulait personnellement à sa pudeur. Néanmoins, la réponse de leur hôte fit manquer une marche à son cœur mis à rude épreuve depuis la veille. C’était cela la réponse à sa franchise ? Rester prisonnière ici ? Sur cette île maudite ? Cette simple perspective lui tirait des frissons glacés, mais outre la terreur latente, c’était la colère qui remontait à la surface.
Qu’espérait-il en disant cela ? Qu’elle ramperait pour demander l’absolution ? Elle ne l’avait jamais fait devant personne. Sur le Slavedog Millionnaire, à Sextus, cloitrée dans le train fou, et même devant ce violeur de Liam… l’adolescente n’avait pas su se prosterner pour implorer. Elle savait courber l’échine temporairement, la flamme de l’arrogance s’amenuisant pour resurgir lorsqu’elle avait l’avantage, mais comme un papillon de nuit flirt avec la lumière jusqu’à se brûler les ailes, Melena ne se couchait jamais.
Elle s’était levée en même temps qu’Elie, mais la mauvaise jumelle la précéda. A cet instant, un élan d’affection pour elle paralysa le tumulte des pensées de l’irlandaise. La psychotique se plaçait de son coté, alors qu’elle aurait aisément pu jouer pour sa pomme en justifiant qu’elle n’avait rien à voir avec les esclaves en fuite. L’opinion qui persistait dans l’encéphale de la nécrophobe à l’égard de la jeune fille en pris un nouveau coup, et si son visage n’était pas figé dans un masque froid et blafard, elle lui aurait adressé un sourire.
Sa diatribe ne fit pourtant pas réagir Azraël, qui se contenta de demander à Elie de se rassoir avant de reprendre lui-même. Leur trio pourrait… amuser Kay et Chayan qu’il disait ? D’esclave en fuite à prisonnière, elle devenait une distraction, une souris en plastique confiée à un chat. Et quel genre d’amusement les gens d’ici pratiquaient ? La brunette ne voulait même pas le savoir. Elle ne s’était pas rassise et dévisageait désormais l’intendant de ses yeux gris clair.
- Ne nous sous-estimez pas, commença-t-elle froidement, ce serait une grave erreur de votre part.
C’en était trop, ses compétences d’actrice dans le rôle de l’adolescente obéissante avaient ses limites, et Fisher venait de les faire exploser. Comme un phare dans la brume, en parlant du Dreamland soir, un flash avait éclairé les méandres de ses pensées et la solution de secours, elle l’avait. Si tout tournait mal, si jamais l’aide de ce type pâle n’était qu’un piège pour les voir mourir lentement, elle saurait comme se tirer d’affaire. Azraël avait peut-être de très bonnes cartes, mais l’adolescente n’avait pas non plus consommée toutes ses cartouches ; car pour ne pas mourir et échapper à une horde de zombie, elle se vendrait au diable corps et âme. Elle croisa ses bras ivoirins avant de continuer :
- On a survécu à des épreuves qui feraient bien pire que froisser votre beau costume, et on se tient encore devant vous parfaitement entières. Alors ne pensez pas à faire de nous n’importe quoi… je vous laisse imaginer le désordre que sauraient mettre trois personnes « vivantes » comme nous dans votre ville tranquille.
La nécrophobe voulut ajouter quelque chose qui ressemblait à une menace de mort, mais elle pensa judicieux de ne pas trop en faire. Elle tenait juste à mettre les points sur les i, à faire savoir qu’elles n’étaient pas trois gamines naïves que les gardiens pourraient rajouter à leur collection de poupée, mais bien des personnes potentiellement dangereuses qu’il ne fallait pas considérer à la légère. Elle défiait le regard de l’intendant, car la solution de dernier recours, elle l’avait encore dans sa manche.
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| | | Le Marchand de sable
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Mar 30 Aoû - 21:32 | |
| - Du désordre ? Oh je n’en doute pas, mais les morts savent se montrer bien plus redoutables et ils règnent ici en maitre mademoiselle… Azraël plissa un instant ses traits, comme cherchant un souvenir qu’il finit par attraper dans son filet comme un papillon… Autumn c’est ça ? Melena Autumn.
Maintenant qu’il avait trouvé d’où lui venait cette impression de déjà vu les souvenirs déferlaient en lui avec la force d’un torrent. Il n’occupait pas son rôle par hasard. Sa méticulosité, sa mémoire exceptionnelle et son absence totale de pitié faisait de lui le fonctionnaire parfait à Freedoom. Il revoyait déjà sous ses paupières closes le mémo de Léviathan, les visages, les noms… les tares. Un sourire mesquin étira ses lèvres fines alors qu’il ajoutait avec une désinvolture totalement déplacée :
- Vous êtes nécrophobe n’est-ce pas ? Le destin me semble bien cruel avec vous très chère.
Elle se tenait là devant lui, arrogante et défiant son autorité alors qu’il lui suffirait de ramener n’importe quel sous-fifre mort-vivant de la tour pour régler son cas en deux coups de cuillère à pot. Peut-être croyait-elle que son statut de voyageur lui donnait une supériorité quelconque, assez pour défier les lois de Dreamland… mais le fait est qu’ici elle n’était rien. Aucune de ces trois filles n’était rien. Fisher n’avait pas d’avis particulier sur les étrangers de l’autre monde, la seul chose dont il était sûr c’était que personne, je dis bien personne, ne dévierait de la voie qu’il avait tracé pour eux. Pas de porte de sortie gratuite, avec ou sans pouvoirs pour faire pression. La magie ne faisait pas tout, et elles ne mettraient pas longtemps à le comprendre.
Il était si concentré sur son combat mental avec l’irlandaise qu’il ne se rendit compte des mouvements d’Elie que lorsque son poing s’abattit sur sa mâchoire. Malgré son apparence dépourvue de force il tint bon, seule sa tête suivant le mouvement. Il leva lentement sa main pour caresser sa joue pâle sur laquelle naissait comme une fleur pourpre un magnifique hématome, avant de reporter son regard sur la cause de son mal. La brunette folle de rage levait déjà le poing pour recommencer en vociférant des menaces à la peine, comme quoi elle l’avait déjà largement assez prévenu comme ça et d’autres balivernes. Sans se départir de son calme il glissa sa main sous son veston et en sortit avec une rapidité fulgurante une arme de poing qu’il braqua droit vers le visage de la mauvaise jumelle.
- Vous feriez mieux de revoir vos manières mademoiselle Martins, sauf si vous voulez finir avec un joli petit trou entre les deux yeux.
Il regarda avec satisfaction l’adolescente écarquiller les yeux comme si elle avait pris une gifle. Etrangement elle avait plus l’air de réagir au fait que son nom soit connu qu’au canon braqué sur sa jolie frimousse, interrogation muette à laquelle l’intendant répondit sans se faire prier :
- Vous êtes bien la jumelle de Jade Martins non ? Enfin… je suppose que « double » serait un terme plus conforme, devant l’étonnement grandissant il rajouta avec un sourire affable, Oh ne faites pas cette tête ! Je suis très bien informé voilà tout !
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| | | Jade Martins
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Mar 30 Aoû - 21:59 | |
| Ce mec… ce mec était vraiment le dernier des enfoirés. Il tirait profit de leur malheur avec un plaisir tel qu’il en rayonnait presque d’autosatisfaction. Il se cachait derrière ses grands airs et son langage châtié pour distribuer les menaces déguisées à la pelle et asseoir son autorité. Il les faisait clairement apparaître comme des prisonnières, des objets, des bouffons juste bons à distraire une bande de tarés à moitié morts. A croire qu’ici traiter les autres comme de vulgaires marchandises était monnaie courante !
Elie bouillait intérieurement au point que ses poings la picotent dangereusement et menacent de partir sans crier gare. L’espoir que Melena arrive a régler les choses par les mots lui effleura l’esprit mais elle fut bien vite déçue, Fisher revenant à la charge avec un nouveau flot de révélation choc. Il connaissait le nom et la maladie de Melena, et il en profitait le salaud. Si son amie se crispa, ce ne fut pas le cas de la psychotique qui bondit en avant comme un animal enragé en beuglant une flopée d’insultes. Elle mit toute la force qu’elle avait en réserve dans ce coup, et beaucoup seraient tombé pour bien moins que ça. Mais Azraël resta droit comme un « i » et si un bleu n’avait pas décoré sa joue elle se serait probablement demandé s’il n’était pas mort, lui aussi.
Refusant de baisser les bras elle s’apprêta à frapper à nouveau mais se stoppa net devant le canon qui était braqué sur son crâne. Quand ? Comment ? Et d’où il sortait ça celui-là ? Et dire que toutes ses affaires se trouvaient au rez-de-chaussée dans cette fichue armoire…
La révélation de son nom arriva comme une nouvelle droite à l’estomac, à croire que personne ne pouvait échapper à ce mec. Elle n’avait pas peur, ni d’être fichée ni du trou noir et béant qu’on pointait vers elle, mais son radar hurlait de rester prudente. On ne protège personne quand on est mort, même elle pouvait comprendre une telle évidence. L’américaine abaissa donc son poing avec lenteur, et ne décrispa les doigts qu’après un effort de volonté surhumain.
- Ok. Vous savez tout de nous, et nous ne savons rien de vous. Heureux ? cracha-t-elle avec un mépris teinté de rage.
Elie fit craquer les articulations de ses mains, jetant des coups d’œil autour d’elle comme si le mobilier décrépit lui apporterait la solution à ses problèmes. Faute de solution inscrite dans le papier peint décollé, elle reporta son regard sur l’intendant de la tour qui affichait toujours ce sourire faux alors que ses yeux, eux, ne riaient pas.
- Vous voulez qu’on les divertisse ? Et on est sensé faire ça comment ? On se trouve des bonnets à clochettes et on apprend à jongler ? On leur fait réviser le kamasutra ? Une petite épilation des jambes peut-être ou bien des cours de cuisine ? Non mais franchement ! On est juste une bande de voyageurs paumés et même pas majeur pour les deux tiers d’entre nous !
Elle écartait les bras pour montrer l’évidence de la chose alors que l’horloge du village sonnait 10 heures. Comme un signal de départ la musique reprit au rez-de-chaussée, à croire que pour ceux d’en bas le danger était suffisamment éloigné pour continuer à vivre. Et personne n’avait tenté de les aider. Pourquoi l’auraient-ils fait d’ailleurs.
- Je veux bien vous suivre jusqu’à cette tour, mais je ne demanderais que deux choses. D’une savoir dans quoi je mets les pieds, et de deux un peu de respect.
A cette demande son interlocuteur partit dans un rire qui hérissa le poil de la mauvaise jumelle. En quoi est-ce que c’était drôle ?? Seul le flinguer braqué sur son front retint sa langue, transformant l’insulte naissant dans sa bouche en un borborygme incompréhensible.
**Zen ma fille, zen…**
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| | | Melena Autumn
Maladie mentale : Thanatophobie
Messages : 1513
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| Sujet: Re: Retour à la case départ Mar 30 Aoû - 22:33 | |
| Il connaissait son nom. Cet homme glacial et horripilant connaissait déjà son nom, comme si sa maigre réputation Dreamlandienne l’avait précédé. Malheureusement, elle ne jouait visiblement pas en sa faveur. Les menaces de Fisher, malgré ses résolutions à paraître forte, la firent frémir ; et lorsqu’il lui fit l’affront de démontrer qu’il était au courant pour sa pathologie, la jeune fille se crispa totalement, blanche comme une craie. Elle voulu cracher à son interlocuteur d’aller se faire foutre, mais Elie fut la plus rapide et lui décocha un coup de poing qui ne le déstabilisa même pas. A croire qu’après des années passées sur cette île maudite, le froid et la mort avait pénétré son corps et l’avait durci, faisant de lui ce qu’il était désormais : un bloc de marbre insensible et sadique.
La mauvaise jumelle allait remettre son attaque et cette fois, la nécrophobe était prête à la suivre, mais la rapidité avec laquelle Azraël dégaina son arme les prit de court. Le canon était pointé sur son acolyte, mais Melena savait qu’il n’hésiterait pas à tirer si l’envie lui prenait ; et elle savait qu’elle serait la prochaine sur la liste. Cette simple pensée libéra dans son sang une substance aussi glacée que l’azote, pétrifiant ses mouvements et sa langue. Elle allait mourir ? Descendue par un type sans cœur, à l’étage d’une vieille taverne moisie, habillée comme une pute.
Heureusement, Elie fit baisser la pression d’un cran en interrogeant calmement l’employé des Gardiens. Ses propositions étaient toutes parfaitement grotesques, voire totalement repoussante en ce qui concernait la révision du kamasutra, mais pourtant… l’irlandaise aurait aimé que la solution se trouve parmi ces options ridicules, parce qu’elle se doutait que les habitants d’une tour habitée par des mots-vivants ne se contenteraient pas de leur demander de jongler avec 3 balles ou de faire des cookies.
Fisher éclata de rire à la dernière demande de la mauvaise jumelle, et si cette dernière n’avait pas eu un flingue pointée entre les deux yeux, Melena aurait sûrement réagi. Elle mourrait d’envie d’inciter celui qui incarnait désormais leur nouveau tortionnaire à lâcher son arme en lui disant que même s’il en tuait l’une des trois, il ne saurait pas tirer assez vite pour retenir la riposte des deux autres. Cependant, cet homme était si… inhumain, que l’adolescente ne voulait pas prendre de risques. Elle lui ferait payer un jour, même si elle doit revenir sur Freedoom dans plusieurs années, et il regrettera de les avoir traitées de la sorte.
Comme cherchant à communiquer cet espoir de vengeance à son acolyte, elle lui prit doucement la main et la serra fermement. Le message était clair : « courage… on plie pour l’instant, mais un jour, on s’arrangera pour lui faire la peau ». Les yeux gris de l’irlandaise ne pouvaient pas de détacher du canon du revolver, de peur qu’il ne se tourne vers elle, que le coup parte et qu’elle ressente la balle traverser son crâne. Elle sentait que ses membres frêles frémissaient, son pouvoir guettant une ouverture, la peur viscérale qui le déclenchait ; mais elle résistait. La main de son amie dans la sienne l’aidait aussi à tenir bon.
Sa gorge était sèche, mais la jeune fille voulait dire quelque chose, pour mettre fin à cette situation tendue, pour quitter cette chambre irrespirable, et peut-être, pour écourter l’entrevue avec Fisher. Elle rassembla ses forces pour que sa voix puisse passer outre la terreur qui l’étranglait, pour demander avec toute l'arrogance dont elle était capable :
- Et bien, si ça vous fait marrer, qu’est-ce qu’on attend pour y aller ?
Elle ne devait plus vraiment réfléchir, car rencontrer les gardiens de Freedoom, c’était s’exposer à une quantité astronomique de mort-vivants. Elle plongeait dans l’antichambre du néant qu’elle redoutait, un espace de cauchemar crée spécialement pour elle peut-être ? Allez savoir… mais paradoxalement, il fallait qu’elles quittent cette ile au plus vite, et Azraël était pour l’heure leur unique option sur place.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Retour à la case départ Mer 31 Aoû - 7:05 | |
| Ce qui tira Isara des méandres brumeux de son cerveau, ce ne fut pas tant la violence d'Elie que l'éclat du revolver que sorti Azraël de la poche de sa veste. Tout son corps frémit d'une peur muette. Pas elles. La brunette s'était attaché à Melena et Elie. L'envie de mordre le poignée de cette individu s'insinua en elle. Mais elle se retint. Elle savait que ce n'était pas le meilleur moyen pour pouvoir partir d'ici. Néanmoins sont status de nouvelle semblait lui donner un avantage. L'intendant ne pouvait pas la connaitre. Certe son pouvoir ne leur serais que d'une inutilité affligeante mais elle avait des possibilités que ces compagnes n'avaient pas. Mais que devait-elle faire ? L'angoisse commençait à monter. Son cœur battait violemment dans sa poitrine. Trop violemment... Néant...
Ces yeux se vidèrent de toute vie. La peur disparut. Il ne restait plus rien. Elle se leva et sortit du coins sombre où elle s'était réfugié.
"Si satisfaire les désirs de vos maitres est le seul moyen pour nous de sortir d'ici, alors conduisez nous à eux. Ce n'est pas en restant ici que nous pourrons vous être d'une quelconque utilité. Emmenez nous maintenant que le problème soit réglé au plus vite."
Son regard sans vie ne se détachait pas de celui de l'homme au revolver, arme d'ailleurs braqué sur elle depuis qu'elle avait pris la parole. Elle ne s'attendait pas que l'intendant de Freedoom réagisse à l'injonction d'une femme qu'il ne connaissait ni d'Eve ne d'Adam. Elle se dirigea cependant vers la porte de la chambre, l'ouvrit et attendit. Les vibrations du piano, d'abord étouffé par les murs et la portes close de la chambre, devint devint clair et distinct. La lugubre mélodie tira Isara de sa crise. Ces paupières voletèrent un moment, le temps pour elle de reprendre possession de son corps et de son esprit. Elle porta à sa bouche son pouce et commença à se ronger l'ongle, attendant toujours... |
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