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| Les voyageurs à l'école des sorciers | |
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+2Sydney Miles Selene Nymphadora 6 participants | |
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Dakota Earnshow
Maladie mentale : Phobophobie
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Jeu 8 Sep - 20:45 | |
| Dakota levait de temps en temps les yeux de la rangée de pots qui lui faisait face pour observer ce qu’elle nomma intérieurement « la stupide bataille de salle de bain ». Tels des chacals aux aguets, Selene, Sydney et James se jetèrent sur ladite pièce comme si leur vie en dépendait. L’image mentale du trio se battant au coude à coude pour pénétrer le premier dans ce sacro-saint lieu s’imposa un moment dans son esprit, après quoi elle soupira avant de détourner les yeux de dépit. Bon, où en était-elle déjà ?
Ah oui, se soigner. James ayant échoué au preums deuz troiz, il s’assit à côté d’elle pour examiner à son tour les soins mis à leur disposition. Et si la surdouée hésitait à les utiliser de peur d’avoir peur de vomir ou de subir des effets indésirables, son ami ne fit pas la fine bouche, lui. Elle observa le psychotique un instant, les yeux plissés, avant de hocher la tête l'air légèrement rassurée. Bon, les mages étaient réglos apparemment, sauf bien sûr si les potions contenaient un poison à effet retardé. Elle laissa James se lever, aller manger… sans le quitter un instant du coin de l’œil jusqu’à ce qu’il disparaisse dans la salle de bain une fois que Syd’ en fut sorti.
Combien de minutes s’étaient écoulées depuis qu’elle s’était assise dans ce fauteuil ? Aucune idée, beaucoup surement et pourtant elle n’arrivait toujours pas à se décider. Elle ne cessait de se répéter tel un leitmotiv qu’elle était quelqu’un de pragmatique et qu’elle avait bien vu qu’elle pouvait le faire sans danger, mais sa conscience ne lui laissait aucun répit.
- Je peux le faire, je peux le faire, je peux le faire…
Et elle put. Attrapant la première fiole elle la vida d’un coup, puis fit un sort à la seconde juste derrière. Ça avait un goût aussi atroce que l’odeur, mais elle se sentait mieux… et toujours en vie. Son cœur qui s’était emballé sous le coup de l’émotion retrouvait peu à peu son rythme normal alors que la surdouée fermait les yeux avec force. Pour la première fois depuis des années elle venait de réussir à se faire violence et passer outre les milliers de précautions qu’elle se forçait à prendre. C’était dur, éprouvant… mais c’était un bon début.
Pendant ce temps les plaies se refermaient sur sa peau blafarde, ses brûlures se résorbaient, ses hématomes s’évanouissaient. Lorsque Dakota rouvrit les yeux elle était comme neuve et prête à prendre la place de bonne dernière dans la course à la salle de bain. Si les autres s’étaient montrés enthousiastes à l’idée de se décrasser, la gamine ne voyait ça que comme une étape qui, bien qu’obligée pour entretenir son équilibre mental bancal, n’était en rien synonyme de plaisir. C’est méticuleusement qu’elle vida le bain pour préférer une douche, qu’elle retira la couche de poussière qui collait sa peau, qu’elle brossa ses ongles jusqu’à ce qu’ils retrouvent leur blancheur…
Chaque geste était effectué avec précision, comme tout ce qu’elle faisait. Elle alla jusqu’à nettoyer sa robe avant de la mettre dans une sorte de lave-linge magique que les autres ne semblaient pas avoir remarqué jusqu’alors. Tout son manège dura si longtemps qu’il ne pouvait qu’entretenir le mythe des filles horriblement longues à sortir d’une salle de bain, même lorsqu’elles étaient aussi peu coquettes que la phobophobe.
Mais ces efforts ne furent pas vains. Lorsqu’elle poussa la porte et émergea dans le salon, on aurait pu croire rencontrer un ange. Si on mettait de côté ses yeux cernés et son air blasé bien sûr. Ses longs cheveux blonds cascadaient sur ses épaules en ondulations sages, son corps frêle semblait d’une fragilité de cristal dans sa longue robe légère... une vraie enfant modèle. Elle toujours si négligée paraissait littéralement transformée, mais comme pour une personne déguisée un jour de carnaval tout sonnait faux. Sa bouche pincée trop stricte et ses yeux glacés trahissaient sa nature.
- Maintenant que nous avons réglé nos problèmes immédiats je suppose que l’on peut se pencher sur nos nouveaux acquis ? Sortez vos objets. Je ne veux pas à avoir à attendre le danger pour savoir s’ils nous seront utiles ou non.
L’ordre était péremptoire et ne laissait place à aucun refus.
- Pour ma part j’ai ce miroir, ce porte-monnaie et cette bague.
L’adolescente aligna ses nouvelles acquisitions sur la table basse pour les observer froidement. La peur d’avoir peur de n’avoir choisi que d’inutiles babioles la taraudait encore et il lui fallait lever le voile sur ce mystère. Elle reprit la bague après un court instant pour l’enfiler à son annulaire, le visage sévère. Comment savoir ce qu’elle faisait ? Comment déclencher ce pouvoir ? Ppeut-être qu’en se concentrant un peu…
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| | | Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Jeu 8 Sep - 22:00 | |
| Personne ne prit la peine de lui parler. Même Zephyr s’était éclipsée dans le dortoir sans dire un mot, sans doute épuisée par tout ce qui leur était arrivé. L’adolescente ôta ses chaussures, les posa aux pieds de son pouf, et ramena ses jambes en tailleur pour s’y appuyer en poussant un soupir ; réplique parfaite de la jeune fille douce et candide. James était occupé à se servir au buffet, et n’avait pas spécialement daigné engager la conversation. Elle le regarda donc se sustenter – et nourrir sa poule au passage – suivant discrètement chacun de ses mouvements jusqu’à ce que Sydney sorte de la salle de bain en appelant à se méfier des shampoings. Un sourire illumina le visage de la toquée qui savait parfaitement de quoi il s’agissait, mais elle resta silencieuse.
De son coté, Dakota était occupée à se soigner. Selene aurait bien voulu aller lui parler ; depuis qu’ils avaient quitté sa chambre pour Dreamland, elle avait envie de lui demander comment s’était passé son entretien avec sa mère, mais elle n’osait pas la déranger. Elle voulait devenir amie avec la phobophobe, d’autant qu’elle avait manifestement à peu près sont âge, mais quelque chose l’effrayait dans l’optique de cette relation… la personnalité glacial de la benjamine peut-être. Celle-ci finit d’ailleurs pour rejoindre la salle de bain, après que James en fut sorti, plus enthousiasme encore que ne l’avait été la galloise.
N’ayant rien de mieux à faire, la rouquine quitta son pouf à regret et s’approcha de la table du buffet. Elle réalisa soudainement qu’elle avait soif et du avaler plusieurs verres d’eau avant de se sentir désaltérée. Une longue hésitation s’empara de son être, dans le silence presque total qui enveloppait tous les voyageurs. Avec un peu plus de monde et de la musique en plus, elle se serait pratiquement cru à une soirée, à feindre l’indifférence alors qu’elle attendait en réalité impatiemment de se faire aborder par LE garçon qu’elle trouvait mignon. Pourquoi d’abord ? Que pouvait-elle ressentir pour le psychotique, elle ne le connaissait même pas. Peut-être que le monde réel lui manquait, et qu’il était le seul adolescent de son âge qu’elle rencontrait depuis qu’elle était à Dreamland… et pas moche de surcroit. Il avait l’air gentil aussi.
Selene soupira, s’empara d’une part de tarte locale ainsi que d’une serviette, puis retourna s’installer confortablement sur son pouf. En fait, elle avait envie de fuir ses problèmes, c’est tout. Oublier Parkinson, ses pouvoirs, le monde des rêves, et toutes les horreurs qu’elle avait connu. Elle grignota son en-cas sans trop y penser, un peu ailleurs, songeant à des épouvantails tous plus réconfortant les uns que les autres. Ils étaient là, avec elle, jamais très loin en fait. Par réflexe, elle effleura du doigt ses vieilles cicatrices, marquant la peau blanche de ses bras de visages grossiers et de corps squelettique ?
Dakota revint de sa douche, étonnamment changée. La toquée lui sourit, mais elle ne reçut aucune réponse. Non, la blondinette revint directement sur des données pratiques et demanda à ce que chacun présente ses objets. L’ordre ne laissait place à aucun refus, et c’est à contrecœur que la galloise s’approcha de la table basse avec son sac, duquel elle sortit le coupe papier.
- J’ai juste ça, et ça…, montra-t-elle en leva la main.
D’ailleurs, l’éclat de sa bague lui sauta étrangement aux yeux. Son cœur battit soudainement plus fort ; appréhension ou pouvoir étrange qui l’appelait ? La galloise fronça les sourcils et se concentra sur les joyaux noirs de son bijou. Ils étaient envoutant, attirants. Son doigt chauffa légèrement, mais elle n’avait déjà plus la volonté d’enrayer le processus. Il y eu comme une vague, un frisson froid qui traversa tout son corps pour se concentra sur son dos. Se matérialisant au travers ses vêtements sans même les déchirer, deux grandes ailes de fées style papillon apparurent dans le dos de Selene. Elles semblaient peintes d’un kaléidoscope figé, éclatantes de couleurs. Pour finaliser la métamorphose, les cheveux roux de l’adolescente devinrent noirs comme l’ébène.
Dans sa tête, ses pensées ressemblaient à des étagères qu’on avait renversées d’un coup de pied. Les images se brisaient, se mêlaient aux autres, et les pires revenaient à la surface. La violence de son père, la mort de ses parents, l’esclavage, le viol de Liam… elle se sentait bouillir d’une nouvelle force, une rage qu’elle n’imaginait même pas. Les battements de son cœur ralentirent, mais cette nouvelle sensation demeura. Elle se sentait étrangement libre et puissante. Instinctivement, ses ailes battirent, et elle décolla du sol avec aisance, flottant à quelques centimètres du plancher. Face à elle, Dakota subissait la même expérience. Avec un sourire plein de mauvaise malice, la galloise s’empara de son coupe-papier en déclarant :
- Voyons voir, à quoi sert ce truc…
Elle le brandit pour mieux le regarder et brusquement, il changea de forme entre ses mains pour devenir une longue épée donc la légèreté était surnaturelle. Sa lame tranchante brillait à la lumière, et sur un ton de défi, la toquée, influencée par le pouvoir de sa bague, argua sa benjamine :
- On dirait que j’ai trouvé de quoi fermer ton clapet ; tu veux que j’te montre aussi comment on s’en sert ? Tu nous emmerderas plus à faire la chef une fois que j’aurais fait ma démonstration.
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| | | Sydney Miles
Maladie mentale : Paranoïaque
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Jeu 8 Sep - 22:42 | |
| Depuis qu'il était sorti de la salle de bains, la seule occupation de Sydney fut d'épier les moindres faits et gestes de ses compagnons, surtout lorsque ceux-ci s'approchaient du buffet. Ils avaient bu, certains avaient mangé... Et aucun n'était mort. Bon ! Il se décida à aller chercher de la nourriture, trésor tant convoité. Il se saisit d'un pichet d'eau fraîche qu'il fit couler dans un verre. La sensation de fraîcheur était comme un appel irrésistible. Il but un, deux, trois verres... Et vida la cruche à lui seul. Heureusement, il en restait d'autres. Maintenant désaltéré, il se pencha vers les mets à sa disposition : des fruits aux parfums sucrés s'empilaient sur un plateau magnifique, des jambons trônaient au milieu de la table, n'appelant que lui. Des pâtisseries lui faisaient de l’œil tandis que de l'autre côté du buffet des fruits de met étaient disposés de façon harmonieuse sur un plateau argenté aux détails marins fabuleux.
Non, vraiment c'était trop beau ! Il ne se fit pas prier et s'empara d'un jambon dans lequel il mordit à pleine dent. La viande salée répandant son goût dans sa bouche, il mâcha longuement avant d'avaler. Ouf !! Il avait visé un peu gros et ça passait mal. Il continua néanmoins avec des bouchées plus petites. Au bout d'un moment, il délaissa le jambon à moitié entamé et se dirigea vers la coupe de fruit dans laquelle il trouva de belles pommes. Il en prit une et mordit dedans. Elle était acide, mais ça faisait du bien de se remplir la panse !! Et le spectacle se poursuivit pendant près de dix minutes durant lesquelles ce gros porc avait englouti une quantité considérable de nourriture.
Manger lui avait presque fait oublier l'existence des jeunes qui s'affairaient à visiter la pièce, se détendre et se laver. Il prit une dernière pâtisserie, mais ne tarda pas à la reposer : il n'avait plus de place pour rien ! Encore une chose et il exploserait. Il fit quelques pas dans la pièce, avant de voir Dakota sortir de la salle de bain. A elle aussi ça devait lui avoir fait du bien. Du moins c'est ce qu'il imagina car ses traits ne montraient aucun sentiment, comme d'habitude. Avec un peu de chance, elle aurait fait geler l'eau.
En tout cas, le bain ne l'avait pas détendu des masses puisque Dakota leur ordonna aussitôt de déballer leur sac afin de montrer les objets qu'ils avaient choisi plus tôt dans la journée. Alors que Selene et Dak exhibaient leurs trésors, Sydney eut un drôle de pressentiment, comme si une ombre s'était abattu soudainement sur eux. Les yeux rivés sur leurs bagues, les filles se transformaient à vue d’œil. En plus des cheveux noirs, des ailes de papillons vinrent compléter la chose et c'est avec une voix terrifiante que Selene brandit son coupe-papier en menaçant son amie. Elle avait le regard d'une tueuse et l'objet s'était lui aussi transformé. C'était une épée qui prolongeait désormais le bras de la rouquine.
Heureusement, cette fois-ci, Sydney était armé lui aussi !! C'est pourquoi il se jeta à terre et rampa jusque sous le buffet. Voilà. On ne change pas ses habitudes... La nappe qui recouvrait la table touchait presque le sol, ce qui offrait une cachette idéale. La lutte entre les demoiselles ne présageait rien de bon. Elles n'étaient plus les mêmes ! Elles allaient s'entretuer !! Et Sydney savait qu'il n'aurait que très peu de chances de survivre aux assauts des deux monstres. Il n'avait jamais tué et cette idée lui glaçait le sang...
Il recula le plus possible pour toucher le mur contre lequel était placée la table. Il avait dégainé sa dague et la serrait entre ses deux mains tremblantes. Il devait se taire en attendant que la situation se calme. Soudain une nouvelle pensée lui vint à l'esprit : et si TOUS les objets étaient maudits !!? C'était fort probable de la part de mages mal intentionnés. Il lâcha son arme dans un sursaut et l'éloigna du bout du pied, la laissant cependant à portée au cas où... Se taire. Se taire et attendre, c'était la seule chose à faire. C'était lâche, c'était dégueulasse et on lui en voudrait. Mais merde, il allait pas tuer des gamines, quand même !?
Risquant un œil à l’extérieur, il cherchait James. S'il s'interposait, ça irait mal pour lui et quitte à ce qu'il y ait des morts, minimiser la casse était mieux que de se lancer dans une opération suicide. | |
| | | James Brooks
Maladie mentale : Trouble dissociatif de la personnalité
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Ven 9 Sep - 15:44 | |
| James ou...comment se prendre un vent. Il arrêta de faire le guignol et alla s'asseoir sur un des poufs guimauve avec un air boudeur sur le visage. Ils étaient pas drôle ses compagnons, à vrai dire l'adolescent semblait être le seul "heureux de vivre" parmi les trois voyageurs. Dakota était resté égale à elle même, Sélène avait l'air déprimé parfois et Sidney se méfiait de tout le monde et de n'importe quoi. Que c'était triste. La blondinette était allé à son tour dans la salle de bain et il n'y avait pas vraiment grand chose à faire dans cette pièce à part manger, boire et s'asseoir. Peut être pourrait il regarder de plus près ses objets acquis ? Même si il les avaient prit au pif ils devaient quand même être magique non ? Et Simone était ce une poule fantastique ou bien juste banal. Il ferait mieux d'attendre que tous le monde soit là et comme ça ils regarderont tous ensemble, c'était quand même plus sur.
Le temps passa lentement, Dakota mettant du temps à se laver quand même. Mais quand elle daigna enfin sortir on comprit pourquoi. la phobophobe était toute propre, bien peigné et tout...une version humaine de la poupée porcelaine qu'elle avait été dans la journée. James se retint de lui lancer qu'elle était toute jolie, c'était pas vraiment le genre de compliment que Dakota appréciait et puis elle devait pas avoir l'habitude d'en recevoir. Même si cette dernière en apparence avait l'air sympathique, son caractère elle n'avait pas changé et elle donna l'ordre de montrer les objets acquis. James alla donc les chercher là où il les avaient posés, une bague et un coupe papier. Sélène et Dakota avaient déjà commencé à les regarder et sous les yeux médusés des deux garçons des ailes poussèrent dans leur dos. Leur cheveux devenant noires à faire peur pour chacune d'entre elle. Si l'apparence faisait un peu froid dans le dos le ton employé par Sélène, d’habitude gentil fut froid et en plus elle transforma le coupe papier en épée. Ou plutôt le coupe papier devant une épée. James recula au fond de la pièce loin de ce spectacle. Sydney quant à lui était aller se carapater sous une table et l'adolescent n'avait pas vraiment très envie d'assister à une bataille entre ses deux amies ni à un meurtre. Il était le seul à pouvoir faire quelque chose et à y réfléchir cette transformation en mauvaise personne était dû à cette bague, seule chose en commun entre les deux demoiselles. Heureusement que lui ne l'avait pas activé...
Mais que faire ? Il n'avait pas assez d'assurance pour s'interposer et il n'avait pas non plus envie de se faire transpercer quand bien même il disposerait aussi d'une épée à mon avis les deux en tant que fées devaient avoir eu des bénéfices autres que des ailes. James regarda la bague qui était aussi à son doigt et fronça les sourcils devant les arabesques dessiner dessus se concentrant pour deviner ce que c'était. L'adolescent ne tarda pas à rejoindre les voyageuses, des ailes poussant dans son dos et la tête rempli de colère contre lui même, contre les personnes qui le comprenait pas et Edwin qui l'avait abandonné comme une chaussette. Et maintenant Sélène qui menaçait son ami ? Ah ca non ! James vola jusqu'aux deux filles et brandit le coupe papier, épée contre épée.
- Tu la touche pas ou je te découpe ! Tu sais même pas faire tes lacets alors tu crois que tu sera mieux comme chef ? Laisse moi rire !
Un sourire narquois s'afficha sur les lèvres de James maléfique. | |
| | | Dakota Earnshow
Maladie mentale : Phobophobie
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Sam 10 Sep - 18:30 | |
| - Qu’est-ce que… il… ce truc un dit quelque chose James ? Je suis pas sûr d’avoir compris, je parle pas le langage des cafards.
Le ton ironique de Dakota avait claqué tel un coup de fouet alors qu’un sourire mesquin s’étirait sur son visage blafard encadré désormais de longs cheveux ébène. Ses yeux bleus pétillaient de colère et d’une lueur malsaine, mais malgré ça elle se sentait bien. Mieux qu’elle ne s’était sentie depuis de longues, trop longues années. Cette sensation et flottement et cette puissance… elle nageait littéralement dans un océan de haine pure. Ses ailes de papillons battaient dans son dos de manière instinctive pour la maintenir à quelques centimètres du sol face à dark Selene qui lui faisait l’affront de se rebeller.
Faire la chef ? Faire la chef… bien sûr qu’elle faisait la chef. Ils étaient tous stupides et insignifiants, juste des insectes bon à être écrasés sous ses semelles. Jusqu’alors elle avait dû supporter cette insipide compagnie, se résoudre à se reposer sur des moins que rien qui ne la comprenaient pas pour réussir à se sortir de leurs ennuis en chaine mais c’était fini. Sous cette forme elle n’avait plus besoin de rien, elle n’avait pas peur. Son mépris lui avait grandi pour prendre des proportions colossales à l’instar de son ressentiment. Elle avait été seule si longtemps, ils ne pouvaient pas comprendre. Ils n’étaient rien.
Son regard habituellement glacé semblait maintenant en proie aux flammes alors qu’elle jaugeait la toquée avec un dégoût évident. C’était juste une asperge mièvre et sans personnalité. Une perdante née juste bonne à chialer sur son propre sort. Et elle osait la ramener ? La belle blague !
- Mais regarde-toi bon sang… t’es qu’une sinistre merde tout juste bonne à lécher mes bottes. Tu vaux rien, et tu vaudras jamais rien même armée de ton ridicule coupe-papier. Si tu savais comme c’est pathétique de te voir attendre de trouver une arme pour te soulever contre l’autorité… garce et lâche, voilà ce que tu es.
La solitude qui l’avait tant fait souffrir libérait par vague des paroles viles et destructrices. Sa langue de vipère reprit de plus belle alors que ses yeux tombèrent sur la silhouette maléfique mais protectrice de James. Son seul ami. Mais… n’était pas lui qui avait d’abord voulu l’abandonner ? Jeter Dean en pâture à une foule en colère ? Non… c’était Jules, une personnalité qui n’en faisait pas moins partie de ce tout qu’était l’adolescent. Et l’occasion de lui exposer son opinion sur le sujet était trop belle pour la laisser filer.
- Et j’ai pas besoin d’aide de la part de quelqu’un qui a voulu me laisser mourir. Parce que c’est ce que tu as fait à Elipse et je te vois venir, oh oui, à me dire « c’est pas moi ! », parodia-t-elle mesquinement, mais si c’est toi, c’est rien que toi. Ton pote il existe que dans ta tête. Jules c’est juste du vent, tu fais que parler tout seul. Un ami imaginaire à ton âge c’est franchement pitoyable !
Et vlan, dans les dents ! Un rictus moqueur déformait son visage juvénile pour le transformer en un masque effrayant. L’adolescente s’approcha de la table à une vitesse accrue par l’utilisation de la bague et se saisit d’une pomme qu’elle fit sauter plusieurs fois dans la paume de sa main avec la tête de celle qui préparait un mauvais coup. C’était le cas, et elle n’attendit pas pour le prouver.
- Tu veux ce que j’ai ? Tu me jalouse ? Bah va-y prend ça ! Prend tout !
Sur ces mots Dakota balança le fruit de toutes ses forces en direction de la tête de Selene qui ne l’évita que grâce à ses réflexes doublés et à son coupe-papier qui fit un magnifique pic à brochette. La gamine ne baissa pas les bras et ce mit cette fois ci à jeter tout ce qui lui passait sous la main, des paniers de fruits aux cuisses de poulet en passant par les gelées informes et les jambons, les plats en sauce et les champignons. Une pluie culinaire s’abattit bientôt sur la toquée alors que la surdouée criait toujours sa rage avec une méchanceté croissante.
- Bah quoi ? T’en veux pas ? Ah oui je sais… toi tu veux James… mais c’est con ma p’tite parce qu’il est gay ! G.A.Y… gay ! Ça se voit à dix kilomètres, à croire que t’es aveugle en plus d’être conne ma pauvre !
L’expérimentation de leurs cadeaux tournait à l’apocalypse. Sudney avait bien fait finalement, de trouver refuge sous la table. Où ça l’aurait été si Dakota ne s’était pas mis en tête de la lancer elle aussi pendant qu’on y était, tirant du même coup le paranoïaque de sa cachette. Cette découverte stoppa un instant Dakota dont l’œil tiqua alors qu’elle murmurait d’un ton acide :
- Regardez, j’ai trouvé un rat. C’est pas le courage qui t’étouffe toi…
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| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Dim 11 Sep - 4:13 | |
| James s’était interposé, dressant son épée face à celle de Selene, prêt à croiser le fer pour l’honneur de la phobophobe. Mais pourquoi ? Pourquoi il la défendait elle ? Qu’avait-elle de spécial cette gosse de riche imbu d’elle dont la surestime de soi donnait envie de gerber ? Elle ne connaissait sans doute rien à la souffrance, bien élevée dans son nid douillet qui empestait le fric facile. La rouquine – passablement brune désormais – ne savait pas lequel de ses deux opposants attaquer en premier, mais Dakota prit la décision à sa place en lui crachant à la figure de véritables joutes verbales. La colère montait, véritable ébullition qui menaçait de la faire exploser, comme si toute la douleur de son enfance avait crée dans ses entrailles une bombe à retardement. Son regard noisette ordinairement doux flamboyait de démence, cette force nouvelle qui lui permettrait enfin de savoir ne plus se laisser écraser.
James aussi en prit sévèrement pour son grade, et la toquée en profita pour en remettre perfidement une couche, un sourire mauvais sur ses lèvres fines :
- Pauvre crétin, c’est cette fille que tu défends ? Elle n’en a pas plus à foutre de toi que de la merde sous ses chaussures, et tu prends ça pour de l’amitié…
Un éclair rouge fondit alors vers son visage ; ce furent ses réflexes démultipliés et sa nouvelle arme qui lui évitèrent de recevoir la pomme de la benjamine. Selene arracha rageusement le fruit de sa lame, mais c’était sans compter que son adversaire possédée lui balancerait à la figure une bonne partie – pour ne pas dire la totalité – de la nourriture exposée sur le buffet. Elle prit de l’altitude, voletant dans toute la pièce, tranchant en deux les projectiles qu’elle ne se sentait pas l’aisance d’esquiver, encaissant plusieurs salves alimentaires. Cuisses de poulets et autres aliments durs faisaient considérablement mal une fois lancés par une forcenée et plusieurs exclamations de douleur échappèrent à la victime de cet assaut. Bientôt, toute la suite ressemblait à un champ de bataille d’après guerre de cantine.
D’un geste vif de la main, un rictus de rage déformant ses traits délicats, la galloise essuyait les éclaboussures de sauces, de jus, et autres substances alimentaire qu’elle avait reçu sur le visage. Les insinuations quant à son attirance pour le psychotique furent la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Ses pics étaient d’une puérilité à vomir ; mais quoi, dans son monde de gamine malaimée, on n’avait pas le droit de trouver un garçon mignon ? Il fallait qu’elle trouve une ouverture, n’importe quelle diversion serait bonne à prendre pour lui régler son compte. Ici, personne ne l’assistera pour lui sauver la mise, et elle ne lui laisserait pas le temps d’invoquer Bloody Mary.
La personnalité altérée de l’adolescente pensera à bénir Sydney un jour, du moins, s’il ne meurt pas de sa couardise avant. En un battement d’aile de papillon, elle rectifia sa trajectoire et fondit sur la phobophobe comme un oiseau de proie pour lui tomber dessus de tout son poids. Les bagues avaient beau améliorer leurs aptitudes, leur force physique restait la même, et Dakota était dans l’incapacité de soulever la galloise à califourchon sur son corps. Celle-ci s’empressa de lui mettre la lame de son épée sous la gorge, entaillant légèrement sa chair pâle, puis susurra mesquinement :
- Parlant de gens qui ne valent rien, on pourrait aborder le sujet de tes pitoyables envies de suicide. Maman t’as pas trop mis la fessée ?
Soudainement, elle sentit quelque chose se briser à l’intérieur de sa tête. Ses cheveux reprirent leur teinte rousse, ses yeux déments recouvrirent leur douceur triste, ses ailes disparurent et elle s’effondra sur le coté, libérant Dakota. Ses doigts lâchèrent l’épée presque avec dégout. Un tourbillon de pensées affluait ; elle se souvenait de tout, des images, des sons, et des paroles qui lui transperçaient le cœur à retardement. Les réminiscences de son propre comportement l’effrayaient, c’était déjà trop à supporter. Selene éclata en sanglot, incapable d’articuler le « désolé » noyé dans sa gorge. Immédiatement, son pouvoir se déclencha et son ami épouvantail se matérialisa juste à coté d’elle. Ignorant totalement les autres personnes présentes dans la pièce, il se pencha et posa délicatement ses bras-branches sur les épaules de sa protégée pour lui parler :
- Ne pleure pas… installe-toi contre moi si tu veux, je resterai jusqu’à ce que tu te calmes, tu sais que tu peux me faire confiance ?
Seuls les pleurs de la toquée répondirent à l’apparition. Elle se sentait épuisée, incapable de bouger ses membres pour faire l’effort de se redresser. La culpabilité la rongeait de l'intérieur, elle n’osait même plus lever ses yeux embués de larmes vers ses alliés… ceux qu’elle aurait aimé appeler « amis ».
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| | | Sydney Miles
Maladie mentale : Paranoïaque
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Dim 11 Sep - 11:23 | |
| La situation dégénérait à vue d’œil, et cette fois-ci, il n'y avait pas d'anneau unique "pour les contrôler tous"... James aussi se lança dans la bataille qui se préparait et Syd comprit qu'il ne pourrait rien pour lui non plus. Il préférait largement se cacher que de devoir tuer des enfants !! Il se recula un maximum, puis agrippa sa dague qu'il avait laissé de côté ; elle au moins ne semblait pas maudite.
Il ne voyait plus mais entendait tout. Toutes ces tirades qui empestaient la haine et le dégoût. Il avait enfin sa réponse... Oui, maintenant il savait : l'unité de ce groupe était précaire et fragile, et il s'en servirait au moment voulu. Mais pour l'instant, se faire le plus petit possible était la meilleure option. C'est ce qu'il pensait, du moins jusqu'au moment où Dakota (il avait surtout reconnu sa voix) s'approcha de la table sous laquelle le pirate se terrait. Elle venait de lancer quelque chose. Or ce quelque chose fut le début d'une longue série de projectiles dont la table elle-même. Diantre !
Le visage de Dakota, déformé par le pouvoir sombre qui l'habitait, restait figé dans la tête du paranoïaque. Sa dernière heure serait-elle venue ? Déjà ?? A nouveau, le BIIP résonna à l'intérieur de son crâne. Cette fois c'était sûr : il entendait ce son lorsqu'il était en danger, ou non... A chaque fois que quelqu'un lui voulait du mal directement !! Était-ce le pouvoir dont il avait hérité en arrivant ici ? C'était sans aucun doute Dakota qui lui voulait du mal. Il se demanda ce qu'elle pensait à ce moment précis. C'est alors qu'il eut l'impression qu'une radio implantée dans sa tête diffusait des paroles inaudibles : -... .. ..... .. .. ... .n lâche . ...... .. .uer !. ... ....... So.. ..rde !!
Qu'est-ce que ça voulait dire !? Est-ce que ça faisait aussi partie de son pouvoir ? Et pourquoi fallait-il qu'il le découvre au moment de sa mort..? Incapable de prononcer une seule syllabe ni même de bouger, il serra plus fort son coupe-papier entre ses mains. Il devait arriver à s'en servir s'il ne voulait pas mourir ici. Ses traits se crispèrent, à l'instar de tous ses membres. une goutte de sueur coula le long de son front tandis que ses yeux, incapables de quitter le regard meurtrier que lui envoyait Dakota, s’écarquillaient de plus en plus. Ce moment lui sembla durer une éternité, tant mieux : il aurait le temps d'apprécier la petite séance cinéma improvisée qui lui défilait les moments forts de sa vie. Heureusement, il n'y en avait pas tellement. La plupart d'ailleurs, dataient d'avant ses 10 ans, tandis que le reste... Dreamland... Les jeunes, quand ils allaient bien, leurs rires, leurs angoisses, les moments partagés...
La séance prit fin lorsqu'une ombre s’abattit à toute vitesse sur Dakota, qui se retrouva propulsée à terre puis immobilisée... C'était Selene qui venait littéralement de voler au secours du pirate. Quelques instants plus tard, cette dernière retrouva son aspect normal et ce fut le déclic chez Syd : hurlant comme un dément, il se précipita sur la porte de sortie par laquelle il disparut. Il n'avait même pas pris la peine de voir si Dark James ou Dark Dakota le suivraient ; il courrait aussi vite que ses jambes le permettaient, s'affalant à chaque tournant de ces interminables couloirs. Il croisa des mages en chemin, qui le regardaient comme s'il était fou furieux.
Oui, cette fois tout était clair maintenant que la malédiction révélait leurs côtés les plus sombres : entre eux ils se jettent de la nourriture, mais Sydney, ce pauvre pirate lâche, ils voulaient le tuer ! Avec un peu de chance, ils étaient même parfaitement au courant des effets des objets et avaient pris le même pour tenter de le tuer. De mèche avec les mages qui devaient l'empêcher de sortir du bâtiment tant qu'ils n'auraient pas accompli leur triste besogne ! Ils l'avaient bien eu, et à son propre jeu : ils l'avaient amadoué ! Il leur a fait confiance et maintenant il le paye !!
Décidé à ne pas vouloir finir en steak haché, il n'hésita pas à bousculer certains mages qui s'interposaient entre lui et les quelques mètres le séparant de la sortie. Enfin dehors ! Mais ce n'est pas ce qui l'arrêta, loin de là. Terrifié, il continua de courir jusqu'à la place du marché où sa peur redoubla d'intensité ; il dévia sa course pour se retrouver dans le parc. Ce même parc où ils avaient fait connaissance. Non ! Trop facile de le retrouver ici ! Il continua sa course grotesque jusqu'à l'essoufflement. Il n'en pouvait plus, ses poumons brûlaient et ses grandes inspirations lui donnaient l'impression qu'elles étaient insuffisantes ; il étouffait. Claudiquant, tête basse, souffle court, il continua pendant une dizaine de mètres dans le parc jusqu'à atteindre l'autre bout. Là, il s'étala au pied d'un arbre après avoir préalablement vérifié s'il ne s'agissait pas d'une énième entrée Unseelie.
Il ferma les yeux, posa ses mains dessus et, en se recroquevillant, commença à pleurer. - Pourquoi..? Pourquoi tout le monde ne cherche qu'à me tuer ? Pourquoi ?? Je... Je veux rentrer chez moi... Seul ! Il était conscient d'avoir échappé de peu à la mort, et cette expérience, il ne l'avait pas endurée de puis 10 longues années. A l'idée que chaque décennie serait marquée par ce genre d'évènement, il sanglota un peu plus. Être seul au monde : c'était sa malédiction à lui. | |
| | | James Brooks
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Dim 11 Sep - 15:12 | |
| Dakota n'avait jamais eu la langue dans sa poche mais avec la bague ce fut encore pire. Si Sélène s'en prit plein la tronche, fut traité de merde James en prit aussi pour son grade. La blondinette lui rappela que lors de la nuit sanglante il n'avait rien pour l'aider avec le poulpe. L'adolescent en était parfaitement conscient et regrettait de ne l'avoir pas aidé mais c'était Jules qui l'avait empêché...D'ailleurs ce dernier ne fut pas épargné et Dakota balança que son meilleur ami n'existait pas. James écarquilla les yeux sous la surprise, restant figé dans sa stupeur alors qu'une bataille de lancer d'objets faisaient rage dans la pièce. Le reste des paroles que se lancèrent les deux filles lui passèrent par dessus les oreilles, son esprit passant en boucle dans sa tête les dires de la blondinette. Elle n'avait pas été la première a les prononcés mais ça faisait toujours aussi mal d'entendre qu'un ami n'existait pas. La phobophobe avait touché là où ça faisait mal et toute la rancœur de James laissa place à la tristesse. les ailes disparurent comme elles étaient venus et l’adolescent regagna le sol où à travers ses yeux embués de larmes il vit Sydney s'enfuirent en courant, une habitude chez lui de partir quand les choses s'envenimait.
Un épouvantail avait aussi fait son apparition près de Sélène qui avait retrouvé son aspect normal elle aussi, pleurant à chaudes larmes. Quel scène digne d'une série américaine avec la salle sans dessus dessous, de la nourriture partout sur le sol et deux personnes en train de pleurer. James n'arrivait pas à découper ses sentiments à l'intérieur de lui, se retenant d'éclater en sanglot même si le coeur y était. D'une main tremblante il arracha la bague de son doigt et la laissa tomber sur le sol. Comme soulagé d'un poids les mots qu'il aurai du prononcer plus tôt franchirent sa bouche :
- Je te déteste !!
S'écria t-il , bien sur, à l'adresse de Dakota avant de suivre les pas de Sydney hors de la chambre en courant ignorant où il allait. Courant dans les couloirs il croisa des mages qui se demandèrent qui étaient ses fous qui couraient partout dans cette mairie. Ce n'est qu'une fois à bout de souffle que James daigna s'arrêter et après avoir reprit sa respiration et calmer ses larmes il constata qu'il s'était paumé...
- Génial...
Fatigué, l'adolescent se laissa glisser contre un mur pour y poser ses fesses et ramena ses genoux vers lui avant d'y poser son menton. Quelques secondes passèrent et une présence près de lui lui fit tourner la tête. Un sourire étira ses lèvres devant la personne qui lui faisait face.
- Jules...tu es revenu...
Sans un mot ce dernier prit place à côté de son créateur pour lui tenir compagnie. Après tout il était né dans son but, réconforter l'adolescent dans sa solitude et sa tristesse. | |
| | | Dakota Earnshow
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Dim 11 Sep - 15:59 | |
| Elle avait pris James à partie, et elle avait fondu vers elle avec traitrise. Elle avait profité d'être armée alors que Dakota ne l'avait. Petit garce dépourvue de courage ! La lame de l'épée qu'était devenu le coupe-papier lui entaillait désormais le coup mais la phobophobe ne bronchait pas. Les paroles perfides de l'ex-rouquine étaient bien plus intéressantes. La fuite du paranoïaque et de James aussi.
- Les rats fuient le bateau.
Dakota toujours plaquée par Selene tourna son regard flamboyant vers une flaque de sauce à la droite de sa crinière brune éparpillée sur le sol en un halo sinistre, mirant son reflet alors qu'elle susurrait de sa langue de vipère :
-Bloody Mary, bloody Mary, bloody Mary... ramène moi cette vermine.
Jamais elle n'avait si mal parlé à l'apparition qui, à peine sortie de restes peu ragoûtants rependus sur le sol, se voyait ordonné quelque chose sans s'il-vous-plait ni merci. Elle n'aimait pas ça, mais elle n'aimait pas non plus la lueur qui animait les yeux de son invocatrice. Elle n'aimait pas l'un des rats qui avaient pris la fuite non plus. Elle s'exécuta donc sans dire un mot, filant à travers le mur à la recherche de ceux qui avaient faussé compagnie à sa "maitresse" d'une manière si peu cavalière. Et elle espérait que celle-ci aurait retrouvé son aspect initial à son retour... les mauvaises fées étaient vraiment trop imprévisibles pour avoir envie d'en côtoyer une.
Pendant que Dakota invoquait sa créature, Selene avait perdu ses ailes et l’avait relâché pour aller pleurer dans les jupes d’un épouvantail. Elle croyait vraiment que ça finirait comme ça ? Après ce qu’elle avait dit ? Elle qui lui avait craché au visage ses tentatives de suicide et ses relations conflictuelles avec sa mère, qui avaient vomis des secrets avec un plaisir évident… croyait s’en sortir ? Non mais quelle blague !
- Tu peux répéter ? murmura-t-elle la voix chargée de menaces.
La surdouée profita de ses réflexes inhumains la rejoindre d’un battement d’aile et saisir la longue chevelure rousse de la toquée à sa base. Elle tira violemment en arrière par la forcer à la regarder dans les yeux, sans se soucier des paroles de son épouvantable ami. Leurs visages séparés par quelques centimètres seulement elle lui cracha tout son venin au visage sans aucun état d’âme.
- T’es qu’une petite pute, tu joues double jeu en te faisant passer pour une amie et tu répètes tout ensuite c’est ça ? Une commère de bas étage, une harpie aigrie ? C’est drôle les suicides c’est vrai, rien de tel pour animer les longues soirées d’hiver. Mais dis-moi, madame-j’me-crois-maligne, si tu trouves ça si drôle c’est quoi ces cicatrices sur toi ? T’as voulu te tuer aussi, grosse truie insensible que tu es ? On t’a aidé ? Bah va-y parle-moi, on est entre amies !
Elle tira un peu plus sur la crinière flamboyante qu’elle tenait dans ses poings serrés, mais relâcha aussitôt sa prise pour s’éloigner lorsque bloody Mary repointa son nez avec un garçon sous chaque bras. Dak’ se fichait bien de savoir comment elle les avait trouvé et attrapé, l’important était qu’ils se trouvaient là. Les rats ne pouvaient jamais fuir très loin en haute mer…
- Attache les sur des sièges, ordonna-t-elle sèchement à l’adresse du fantôme.
- Ne me parle pas sur ce…
- TA GUEULE ! hurla la surdouée, folle de rage.
Les yeux écarquillés, la revenante recula d’un bon comme si on l’avait menacé d’une arme. Pourtant ce n’était que cette chétive et ridicule petite créature, une humaine, une simple voyageuse. Mais elle qui provoquait la peur sentait qu’elle devait aussi, au moins pour cette fois, la ressentir. Elle s’exécuta donc en attachant Sydney et James à deux fauteuils avec des lambeaux de tissus solides arrachés à des tentures puis disparu une fois son travail effectué. Elle ne resterait pas une seconde de plus pour être traité comme un larbin par une folle furieuse d’unseelies en solde.
- On ne part pas comme ça, c’est très impoli. Vos parents ne vous ont jamais appris les bonnes manières ? Vous êtes mal élevés en plus d’être stupides et lâches ? REPONDEZ ! aboya-t-elle, échevelée.
L’adolescente s’approcha ensuite plus particulièrement de James à qui elle souffla avec hargne, son visage reflétant à la fois colère et trahison ressentie.
- Et toi… toi… tu me détestes ? Moi qui croyais que tu étais mon ami. Mais tu te jouais juste de moi, tu es comme les autres. Tu piges que dalle ! Tu pensais qu’à m’abandonner de toute façon, je le sais ! Regarde comme tu es parti vite ! Tu n’avais pas le droit de me laisser ! Tu…
Sa voix se brisa soudain alors qu’elle se sentait prise d’une fatigue terrible, accablante. Elle retomba en douceur au sol alors que ses ailes disparaissaient en lui rendant sa blondeur naturelle et son regard glacé. Un peu troublé aussi. Le contre coup de la magie la fit tomber à genoux alors que les souvenirs de ce qu’elle avait dit et fait déferlaient en vague destructrice sur sa conscience. Elle avait vraiment… elle avait osé ? Il y avait bien un fond de vérité, mais elle n’aurait jamais, ô grand jamais dit des choses pareilles !
Dakota leva son regard un brin hagard vers James, la peur d’avoir peur de l’avoir perdu la prenant toute entière. Les mains saisies de tremblement elle s’accrocha au fauteuil avec la force de la terreur et du désespoir, fuyant le regard du garçon alors qu’elle bredouillait maladroitement :
- Je… je suis désolée je le pensais pas… enfin pas à ce point-là. Pardonne moi je… je me contrôlais pas…
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| | | Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Dim 11 Sep - 17:56 | |
| Elle ne vit pas venir la phobophobe qui agrippa sauvagement ses cheveux pour lui faire redresser la tête. Entre ses sanglots, un cri de douleur s’échappa de sa gorge douloureuse. Elle leva les mains sur son crâne, cherchant à faire Dakota lâcher prise, mais c’était peine perdue : sa faiblesse ne pouvait lutter contre la poigne ferme et froide de la benjamine et les paroles que cette dernière lui cracha au visage réduisirent à néant ses dernières forces. L’insulte résonna longtemps à ses oreilles, très longtemps, prenant le pas sur tout autre chose. Les images de la tour de la luxure s’imposèrent d’elles-mêmes, Liam et Jonh étaient penchés au dessus de son corps nus, mais si elle avait hurlé pour le premier, elle avait cherché le second. Quand bien même Asmodée l’y avait poussé… elle avait couché avec un homme d’au moins dix ans son ainé… Dakota avait raison, elle n’était rien qu’une pute.
Le reste des insinuations se mêlèrent en une bouillie sonore que Selene ne releva même pas. Un ultime gémissement fuit ses lèvres lorsque la phobophobe tira à nouveau sur ses cheveux roux, puis elle se laissa tomber misérablement, comme une poupée brisée. Bloody Mary revenait, portant chacun des deux déserteurs sous un de ses bras fantomatiques, mais cette scène semblait se dessiner derrière une vitre épaisse. La toquée n’avait pas perdu connaissance, mais son état était similaire. Son ami empaillé s’efforçait de la consoler, caressant ses épaules de ses bras maigrelets, et elle se laissait porter sans trop s’en rendre compte. Avait-elle jamais eu un autre véritable ami que lui ? Lui qui, même dans les situations les plus désespérantes, ne cessait de la soutenir ? Il valait mieux que les autres, oui, beaucoup mieux…
Les larmes de la rouquine séchèrent progressivement. Elle se sentait bercée dans une bulle chaude mais fragile, qui ne tenait à rien du tout avant d’éclater et de la ramener à la réalité. Son pouvoir dut alors prendre fin, la laissant seule. Elle n’était qu’une pute après tout… elle ne méritait sans doute pas d’être aidée, ni secourue. Peut-être devrait-elle finir ce qu’elle avait commencé dans la tour de la Luxure ? Asmodée lui avait même glissé d’astucieux conseils pour optimiser sa tentative de suicide, mais elle n’avait jamais eu l’occasion de les mettre à exécution. Elle n’en avais pas encore eu envie en fait, mais désormais, elle avait tellement mal… ses pensées se bousculaient dangereusement, menaçant l’implosion de son cerveau, son cœur battait contre une herse d'épine.
Ils ne verraient sans doute même pas qu’elle s’était éclipsée, ils voulaient qu’elle meure de toute façon. Selene gémit légèrement en se redressant, sa tête chancelante, mais elle réussit à s’emparer de son épée avant de se remettre sur pieds. Alors que Dakota s’excusait devant James sans lui prêter ne serait-ce qu’une seconde d’attention, elle avança jusqu’à la salle de bain et laissa le loquet magique l’enfermer à l’intérieur. Adossée à la porte, la galloise poussa un long soupir indéfinissable ; entre tristesse abyssale et résignation. Il y avait longtemps qu’elle n’était plus faite pour vivre ; dans la mort, son meilleur et unique ami l’accompagnerait. Jusqu’à la fin il veillerait sur elle, comme il l’a toujours fait.
Avec une lenteur qui semblait mettre le monde sur pause, l’adolescente se dévêtit encore une fois et activa le remplissage du bassin que Dakota avait vidé. Le temps que l’eau inonde les lieux, son arme redevint un coupe-papier tout ce qu’il y avait de plus normal, mais son embout suffirait à entailler sa chair blanche. Sans doute. Pourtant, quelque chose subsistait… de l’espoir peut-être ? L’espoir que quelque chose, n’importe quoi, l’empêche de commettre l’irréparable.
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| | | Sydney Miles
Maladie mentale : Paranoïaque
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Dim 11 Sep - 20:47 | |
| Retour à la case départ. Seul, tout seul, avec personne d'autre que la souffrance et la peur. Était-il donc condamné à ne jamais connaitre le bonheur, la quiétude ou simplement... L'amitié ? A croire que oui. Le destin aussi lui voulait du mal, mais à la différence des autres, celui-ci ne faisait pas retentir de BIIP à l'intérieur du crâne du pirate parano'.
Le temps passait et ses larmes cessaient bientôt de couler. Il ne voulait pas se laisser abattre comme ce jour où... Non ! Il avait grandi depuis et devait l'affirmer ! Son visage quitta l'herbe du parc tandis qu'il relevait son corps encore tremblant. Il resta assis dans l'herbe une bonne dizaine de secondes avant de sentir une présence glaciale derrière son dos. Il sursauta et se retourna tel un animal apeuré et son regard croisa celui du fantôme. Bloody Mary se tenait là, froide et distante comme son invocatrice, sans dire mot.
- ... Tu vas me tuer, c'est ça ? Tu es là pour ça... Alors vas-y. Il lui tourna le dos et ferma les yeux en attendant le moment fatidique. Au lieu de s'exécuter, Bloody Mary lui répliqua : - Je ne suis pas là pour ça, ou plutôt pas encore. On m'a juste chargée de te faire revenir à la mairie, de gré ou de force. La lueur malsaine qui brillait dans ses yeux indiqua qu'elle utiliserait d'avantage la force qu'autre chose. Sur ces mots, elle entoura le torse de Sydney de son bras fantomatique avant de le soulever dans les airs. - Lâche-moi, t'entends !? Je veux pas y retourner ! Et puis qui t'a donné cet ordre ? Dakota ?? Elle a pété un câble, comment tu peux lui obéir dans un moment pareil ?? - Ça suffit ! Tu va venir et te taire !! Oh, et encore une chose : si tu me traite encore une fois d'objet comme tu l'as fait dans les souterrains, je t'étripes !!!
Cette fois, l'idée était passée. C'est donc sans rien ajouter que Syd cessa de se débattre, laissant Mary l'emmener loin du parc. Heureusement, elle ne passa pas à travers les murs de la mairie que Sydney ne pouvait physiquement pas traverser... Sans quelques dommages collatéraux. En chemin, ils croisèrent James, adossé contre un mur. Le même sort que Sydney l'attendait, et c'est tels deux sac à patates qu'ils entrèrent dans cette pièce qui serait leur tombeau, cette fois...
Sur ordre de Dark Dak, Bloody Mary les attacha à des fauteuils et le pirate priait pour que le nœud ne soit pas difficile à enlever. Manque de pot, il était bien fait, et aussi, bien serré... Dans la pièce rien n'avait changé si ce n'est Selene qui était passée du stade de dépressive à loque à peine vivante. Aucune trace de blessure, mais cette dernière ne bougeait plus, allongée sur le sol ; ce qui inquiéta le paranoïaque. Pour qui s'inquiétait-il le plus ? Selene ou lui-même ?
Par chance (pour Syd), c'est James qui fut le premier à passer au lance-flamme. Sydney profita donc de l'inattention de la psychopathe à son égard pour tenter de défaire le nœud. Par chance, il réussit à le desserrer un peu, mais cela ne suffisait pas pour le moment. Heureusement, les bouts de tissus utilisés n'étaient pas très résistants ce qui donna confiance à Sydney. Un espoir, un dernier espoir de survie. Il fallait faire vite, Dakota en aurait bientôt fini avec James, puis si Selene n'était pas morte, elle la tuerait, et tuerait enfin le pirate. Le nœud craquait, il serait bientôt libre.
Dans la pièce, l'épouvantail de Selene disparaissait et il sembla se produire la même chose pour les ailes de Dakota qui reprit son apparence normale. Toute tremblante, elle s'accrochait désormais au fauteuil de l'adolescent, se répandant en excuses auprès de celui-ci. Ils l'avaient échappé de peu... Une minute de plus et c'était la fin ! Selene montra enfin un signe de vie, se leva et se dirigea tel un fantôme vers la salle de bains dans laquelle elle s'enferma. Au moment où la porte se refermait derrière elle, le nœud qui entravait Syd se rompit. Dans un cri, il finir de déchirer les lambeaux de tissus avant de bondir du fauteuil, coupe-papier en mains.
Les yeux vides, il brandissait le coupe-papier en direction de James et de Dakota. - Que personne ne m'approche... Personne ne me touche ! Dans cette histoire, la seule qui n'avait pas voulu le tuer c'était Selene, et cette dernière venait de s'enfermer. Elle l'avait même sauvé en plongeant sur Dakota lorsque cette dernière l'avait délogé de sous la table. En un instant, le coupe-papier se transforma en épée longue et fine à la légèreté déconcertante. Faisant quelques pas vers la porte de la salle de bain sans quitter le duo des yeux. Il tambourina : - Selene, laisse-moi entrer ! Pitié !! Si je sors de la mairie, ELLE va encore envoyer Bloody Mary, et cette fois elle me tuera ! PITIÉ !! Laisse-moi entrer !!
La salle de bain, avec son système de verrouillage, était sans conteste un refuge idéal où personne ne pourrait le faire sortir sans consentement. Mais pour sortir, encore fallait-il entrer ! Il pria, pria encore et encore intérieurement que Selene veuille bien lui ouvrir. Qu'il puisse enfin se calmer. Qu'il puisse s'assommer avec un coin de mur. | |
| | | James Brooks
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Lun 12 Sep - 18:43 | |
| Jamais James aurait pensé que Dakota deviendrait ainsi. Envoyer Bloody Mary les chercher pour les ramener de force dans la pièce et les attacher en plus de cela. Le pire c'est que le fantôme avait bien serré les liens et l'adolescent ne pourrait pas couper les liens en faisant apparaître un objet coupant. Dakota ne se préoccupa pas vraiment de Sydney mais plutôt de son cas, l'accusant de trahison, d'avoir voulu l'abandonner. En même temps qui voudrait rester avec une personne qui vous a blessé ? James était peut être gentil et naïf mais il y avait des limites à sa générosité. Alors que ce dernier allait répliquer la blondinette redevint enfin normal, un air fatigué peint sur son visage. Comme se rendant compte de sa méchanceté elle s'excusa auprès de son ami, disant qu'elle ne s'était pas contrôlé dans ses paroles. James le savait bien, tout comme les paroles qu'il avait lui même prononcé à Sélène. La rouquine d'ailleurs c'était finalement relevé pour disparaitre dans la salle de bain. L'adolescent se demanda ce qu'elle comptait faire là dedans mais fut vite interrompu par Sydney qui avait réussi à se détacher et les menaça de son coupe-papier, les ordonnant de ne pas l'approcher. Quand il s'agissait de sa personne ce lâche avait des couilles mais après il n'y avait plus personne...
Profitant du fait que le pirate était allé tambouriner à la porte de la salle de bain pour demander asile James regarda Dakota qui attendait toujours une réponse de sa part. C'était assez difficile de lui en vouloir car mine de rien la blondinette était une amie précieuse, qui malgré tout appréciait l'adolescent pour sa candeur naturelle et ne lui avait presque jamais reproché.
- Ca va...je te pardonne...tu peux me détacher s'il te plaît ? Ca me coupe les poignets, elle a trop serré...mon coupe papier doit être quelque part
Il ignorait où était passé ce dernier, étant parti en courant comme un voleur de la salle. Il fallait espérer que James ne l'ai pas laissé tomber dans un couloir dans sa fuite. Au pire de toute façon l'adolescent pourrait imaginer quelque chose de coupant à la place mais il était trop fatigué pour réfléchir. | |
| | | Dakota Earnshow
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Mer 14 Sep - 18:34 | |
| Effondrée sur le sol, ses mains agrippée à l’accoudoir de James au point de s’en faire blanchir les phalanges, la phobophobe était submergée par une vague d’éreintement et de honte. Beaucoup de honte. Celle d’avoir rabaissé et traité ses camarades pire que des chiens n’était rien face à celle de s’excuser. Ses paroles bien que dures n’était que le reflet exacerbé de sa pensée orgueilleuse et calculatrice. Bien sûr qu’elles les trouvaient bêtes, usant et ridicules, mais c’était aussi les seuls gens sur qui elle pouvait compter. Qu’ils soient réellement inférieurs à elle intellectuellement n’était pas une raison suffisante pour rabrouer la fille qui l’avait gentiment écouté dans la limousine, pour mettre le seul ami qu’elle avait jamais eu face à une vérité blessante et destructrice, pour traiter comme une bête un pauvre gars qu’elle ne connaissait que depuis quelques heures.
Mais si les excuses étaient justifiées et ses paroles inacceptables, pourquoi est-ce que ça faisait si mal ? A croire que sa fierté avec un corps et que ses actes se résumaient à le rouer de coup avec rage. Les demandes de pardon bafouaient son honneur et piétinaient son amour propre. Dakota était déchirée entre la haute estime qu’elle avait d’elle-même et ce besoin d’être entourée, non pas pour se faire des amis mais parce que la solitude était une bien horrible compagne. Si sa vie en solitaire cloitrée dans sa chambre lui avait bien appris une chose, c’était que sans aide elle ne ferait que creuser sa tombe un peu plus chaque jour.
** La mort ou le déshonneur… quel choix de merde.**
Pendant qu’elle se perdait en excuses et en réflexions troublées, Selene avait su choisir son moment pour faire une sortie de tragédienne. Pièce de théâtre oblige Sydney avait décidé d’endossé le rôle de la victime poursuivie, pathétique et paniquée, scénette surjouée qui ne poussa même pas la gamine à lever les yeux du tissu blanc cassé du fauteuil. Appeler Bloody Mary ? Même si elle l’avait voulu ça n’aurait pas marché, elle avait si mal traité la revenante qu’elle ne risquait pas de la revoir avant un bon bout de temps.
Elle soupira à cette idée avant de lever à contre cœur la tête vers James qui, après avoir dit la pardonner, lui demandait de le libérer de ses liens. Une vague de chaleur l’envahit soudain jusqu’à enflammer légèrement ses pommettes. Quel était ce sentiment ? De la joie ? Non, ce n’était pas tout à fait ça. Impossible de mettre le doigt dessus, même si quelques propositions fusèrent dans son crâne sans qu’elle ne puisse rien confirmer. Soulagement ? Réconfort ? Confusion ? Transport ? Gêne ? Surprise ? Amo… non. Ça c’était risible.
Cette pensée triviale lui rendit le contrôle de son esprit, balayant tout avec un facilité déconcertante. Le passé était le passé, les sentiments étaient superflus. Il fallait se concentrer sur le moment présent au lieu de se perdre en tergiversations, et le bon début serait de mettre la main sur ce coupe-papier de malheur.
- Ok… laisse-moi juste le temps de le trouver.
Dakota se redressa avec lenteur alors que ses jambes tremblaient sous le poids de son corps. Cette expérience l’avait vidée de toute énergie, c’était bien le cas de le dire. Un coup d’œil circulaire lui permit d’apercevoir l’arme à moitié masquée par la table renversée. Doucement mais sûrement pour ne pas chuter elle fila jusque-là pour le récupérer et revint tout aussi lentement pour libérer le psychotique. Sous cette forme, couper les liens était difficile. Après tous les coupe-papiers étaient fait pour couper, comme leur nom l’indiquait, du papier… et non des lanières de tissus récalcitrantes.
Mais ses efforts ne furent pas vains ! ô joie, les bandelettes finirent par céder en libérant le garçon, et aussitôt Dakota se mit en tête de rejoindre le paranoïaque qui tambourinait toujours sur la porte de la salle de bain comme un dégénéré. La surdouée repoussa l’homme d’une main affaibli tout en répliquant sèchement à ses insinuations :
- Pousse-toi de là, je ne vais pas te tuer. Pourquoi je le ferais d’ailleurs ? Ça ne m’apporterait rien, ce serait idiot de ma part.
Elle toqua à la porte avec cette même hésitation autant due à la fatigue qu’à sa réticence à engager la conversation après ce qui s’était passé. Encore des excuses à fournir, elle qui n’en avait jamais eu besoin, elle qui les trouvait inutiles car dépourvu d’effet concret. Mais ses comparses étaient du genre à leur donner de l’importance, alors autant se plier à leur caprice pour tenter de restaurer un semblant de cohésion dans le groupe et ça même si elle ne croyait pas réellement au bien-fondé de son discours.
- Allez ouvre ! Je... je suis désolée ok ? T'es pas une pute, ni une garce, ni une conne, ni... j'arrive même pas à me souvenir de tout ce que j'ai dit mais c'est faux. Alors arrête de bouder maintenant, t'as plus l'âge !
Silence.
L’adolescente colla son oreille à la porte close, et tout ce qu’elle réussit à percevoir fut le bruit de l’eau qui coulait. De l’eau… qui remplissait la baignoire probablement. Pourquoi ? Ça n’avait pas de sens. La bataille avait un peu salie la toquée mais pas de quoi reprendre un bain, sans parler du fait que ce n’était pas du tout le moment. C’était louche, et en quelques secondes le souvenir de sa lettre s’imposa dans son esprit. Et si elle tentait de…
- ... Qu'est-ce que tu fais là au juste ? Tu tentes pas de te tuer rassure moi ? Parce que là, si c'est vraiment ce que tu fais, tu serais vraiment conne et lâche et tout ce que tu veux ! Et ça je le sais parce que j'ai été dans le même cas, alors ferme ce robinet et ramène toi ici tout de suite !
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| | | Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Mer 14 Sep - 19:46 | |
| Les larmes lui revenaient, irrésistiblement. A la première qui glissa sur ses joues blanches, son épouvantail de jeunesse se matérialisa de nouveau, fidèle au poste. Il l’enlaça de ses deux bras pour la serrer contre son corps empaillé, puis lui murmura à l’oreille, d’une voix incroyablement réconfortante :
- Tu es certaine de vouloir t’en aller ? - Je ne suis pas certaine de vouloir rester, répondit l’adolescente.
Le bassin était face à elle. Les jambes flageolaient, épuisées, tout ses membres lui faisaient mal, la main qui tenait le coupe-papier tremblait nerveusement. En fermant les yeux, elle revit le jardin de son ancienne maison au Pays-de-Galles. La silhouette de son ami dans cet empire vert était son phare à l’époque, l’antagonisme doux à la violence de son père. Il avait toujours été là, aussi loin qu’elle puisse s’en souvenir ; et voilà que des années plus tard, dans un monde imaginaire, il réapparaissait, présent chaque fois qu’elle avait besoin de se sentir aimée et soutenue. Comme une enfant qui se détend dans les bras de sa mère, Selene posa ses mains sur les branches de son ami et reposa sa tête contre l’une de ses manches usées. Elle était si bien, si bien…
Comme quand elle était petite, en présence de ce camarade surprenant, ses larmes séchaient vite. Trop vite peut-être, car lorsque Sydney se mit à tambouriner à la porte comme un forcené, l’épouvantail eu tout juste le temps de lui promettre une nouvel fois qu’il serait toujours là pour elle avant de disparaitre. La toquée renifla, soupira, mais continuait de regarder l’eau s’écouler. Elle n’avait pas envie de répondre, pas la force non plus. La lassitude qui avait envahi son corps allait jusqu’à paralyser sa langue. Elle voulait dormir en fait ; dormir et oublier. Ce fut au tour de Dakota d’entrer en scène, avec des excuses qui avaient du mal à faire leur office. Si elle était une pute : elle avait 15 ans et n’était même plus vierge parce qu’elle avait eu des relations avec deux hommes pratiquement inconnus et beaucoup plus vieux qu’elle. Comment ça s’appelait ça ?
La jeune fille n’osait même pas se répondre tant cela lui donnait envie de se jeter la tête la première dans le bassin en espérant que sa tête heurte le fond et qu’elle perde connaissance. Néanmoins, les derniers arguments de la phobophobe firent mouche. Comme un nouveau bloc de fatigue qui s’abattait sur ses épaules, la galloise défaillit et du se rattraper aux murs pour ne pas tomber. Son cœur lui faisait mal, si mal… mais à cet instant, elle avait envie de serrer la blondinette dans ses bras. Juste parce qu’elle pouvait comprendre ce désespoir sans nom qui donnait envie d’en finir, juste parce qu’elle aurait aimé qu’elles deviennent amie.
Selene coupa l’arriver d’eau et se traina lentement jusqu’à la porte. En croisant le miroir, elle choisit de s’y regarder. Ses yeux étaient encore rougis par les larmes, ses cheveux encore humides complètement décoiffés et son visage avait été tâché par certains projectiles alimentaires. Un coup d’œil à sa bague lui apprit qu’elle était toujours là, inchangée. Elle aurait pu s’en débarrasser, mais quelque chose au fond d’elle ne pouvait s’y résoudre… quelque chose qu’elle n’admettait pas. Malgré l’ordre de Dakota, l’adolescente se donna le temps de se débarbouiller un peu, le contact de l’eau fraiche sur sa peau brûlante était un véritable soulagement. Une fois ceci fait, elle nettoya rapidement – et comme elle put – ses vêtements neufs d’à peine quelques heures, puis quitta le lavabo.
Une main sur la poignée de la porte, elle hésita encore. Elle avait peur. Peur de ce qu’allait lui dire sa cadette, peur de la suite, de ce qu’elle allait ressentir, de la façon dont James allait la regarder, de tout. C’en était trop, elle n’y arriverait pas seule. Poussant un soupir, la toquée s’adossa à la porte et dressa la paume d’une main devant elle. Blanche et lisse, déjà lavée du dessin fait au rouge à lèvres. Cette fois, il lui fallait un compagnon qui ne partirait pas, qui l’accompagnerait jusque dans son lit pour garder ses rêves. Lorsque la pointe du coupe-papier parvint à entailler sa chair, elle frémit un peu, grimaça, mais l’apaisement qui découlait de ce geste d’automutilation remplaçait bien vite la douleur. Elle avait l’habitude.
Rapidement, un petit épouvantail géométrique et grossier occupait la base de son pouce gauche. Il saignait doucement, mais ce n’était pas grave. Un sourire illumina son visage en le voyant, une vague chaude l’irradiant tout entière. De l’autre coté de la porte, sans même le savoir, Sydney et Dakota étaient la cible de son pouvoir. Selene se sentait enfin prête, elle se retourna, essuya la lame du bout des doigts et ouvrit enfin. Son regarde croisa celui de la blondinette, puis rejoignirent le sol qui parut soudain mortellement intéressant.
- Désolé, murmura-t-elle d’une voix faible, je ne voulais pas… je ne pensais pas non plus ce que je disais. Excuse moi.
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| | | Sydney Miles
Maladie mentale : Paranoïaque
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Jeu 15 Sep - 17:37 | |
| C'est un sentiment envahissant, vraiment envahissant : la peur. La peur de mourir, l'impression que quoi que l'on fasse, où qu'on aille on ne sera jamais en sécurité. Ce sentiment était le quotidien du paranoïaque mais cette fois-ci il était tellement exacerbé que Sydney était incapable de se maîtriser. Il aurait voulu hurler et se taire, courir et s'allonger au sol, se tuer et sauver sa peau, les tuer tous et les fuir.
Il y avait tout à faire, et rien ne se faisait : son cerveau fonctionnait en mode réflexe. Qui a un jour prétendu que l'Homme n'était plus un animal ? La seule chose qu'il pouvait faire pour l'instant, c'était tambouriner à cette fichue porte dans le maigre espoir de ne pas mourir avant d'être entré. Les mots de Dark Dak repassaient en boucle dans sa tête, comme un écho qui entaillait son cerveau à chaque répercussion. Oui, c'était vrai : ça n'était pas le courage qui l'étouffait. C'était la peur, l'angoisse et la suspicion qui l'étouffaient littéralement.
Tous ont déjà connu cette sensation du glaçon qui se crée dans le ventre, le cœur qui s'emballe, cette boule qui se crée au fond de votre gorge jusqu'à vous étouffer pendant un bref instant, et surtout cette sueur froide significative qui vous coule le long de l'échine et vous colle à la peau. A l'intérieur de votre tête, c'est le tout et le rien, le cosmos a laissé place au chaos ; entre ces moments de vides et ces bouffées d'idées, un cerveau qui tourne à plein régime sans être capable d'embrayer une vitesse. Il en était là et la seule chose qui lui remit les idées en places fut le contact avec Dakota qui l'écarta de la porte. Et tel un débile, Sydney se poussa, comme si ce fut naturel d'obéir à la personne qui a tenté de vous tuer il y a à peine trois minutes.
L'épée toujours en mains, il regarda le monde tourner trop vite autour de lui, hébété. La vie était si fragile... D'un mouvement de poignet, il tuait Dakota ; d'un mouvement de poignet, il se tuait lui. Il n'entendait même plus ce qui se disait. Il n'entendait plus rien, à vrai dire. Mode autiste : on.
C'est le moment que choisit Selene pour sortir de la salle de bain. Syd réfléchit. Que voulait-il faire, déjà ? Ah oui : s'enfermer dedans. Mais pourquoi, au juste ? A cet instant précis, il était incapable de ressentir la moindre peur, la moindre angoisse ; toute suspicion avait disparu – ou plutôt étaient voilées car il savait que ces sentiments ne pouvaient avoir disparu vraiment. Le choc post traumatique ? De la drogue dans la nourriture..? Il ne pouvait pas réfléchir sans se fier à son instinct, lui-même guidé par ces sentiments négatifs qui étaient depuis longtemps son quotidien. Une sensation étrange se dégageait de tout ça : il se sentait… Libre…
Toute cette oppression, cette machination contre lui semblait prendre fin, comme si tout s’était brusquement évanoui… Il baissa lentement son bras, laissant ainsi la lame retrouver sa taille initiale avant de tomber au sol. Lui-même surpris, Syd ramassa son arme dont il coinça la lame entre son flanc droit et son pantalon, de sorte qu’il puisse dégainer rapidement en cas de besoin. Mais en l’occurrence, ce cas de besoin semblait si loin, presque irréel. Apaisé, voilà le mot juste : il se sentait apaisé. Serait-ce un autre pouvoir ? Si c’était le cas à qui appartenait-il ? Bien que ses sentiments les plus forts soient la cible de cette cause d’apaisement, ils n’en étaient pas neutralisés pour autant, seulement altérés. Ainsi, le doute subsistait. Faiblement mais surement.
Il décida de n’en rien faire ; une partie de lui-même souhaitait que cet état durât aussi longtemps que possible… De cette altération découlait une envie – sinon un besoin – de croire, de faire confiance en ce petit groupe de jeunes. Jamais depuis son arrivée il n’avait pris le temps de les connaitre, mais ils l’avaient accepté au sein de leur groupe et la piste des fins douteuses semblait désormais vaine au pirate qui s’adossa au mur. Sydney n’écoutait même plus ce qui se disait autour de lui, plongé dans une intense réflexion avec un morceau de son âme.
Ce recoin perdu de son esprit qui avait été préservé des malheurs du paranoïaque, un bout de mémoire âgé de dix ans. Un enfant dans un corps d’adulte. Comme si ces longues années d’auto-exclusion de ce monde venaient de disparaitre. Il redevenait le Syd d’antan, celui qui aimait jouer avec ses amis, celui qui parlait avec une naïveté adorable, celui qui n’avait pas peur des gens. Conflit interne et inconscient entre l’enfant et la maladie, luttant pour la possession d’un corps redevenu neutre le temps d’un songe. Il était trois.
Il avait envie de croire Dakota lorsque celle-ci lui disait ne pas vouloir le tuer. Il voulait se rendre compte à quel point James pouvait être un ami formidable et surtout il voulait croire que Selene était loin de lui vouloir du mal en l’ayant sauvé peu de temps auparavant. Loin de toute réalité, Syd enfant et sa maladie semblaient parler à l’intérieur du crâne du pirate. *- Il faut leur faire confiance ! Ces gens sont gentils et tout seul je n’y arriverai pas, de toute façon… C’est impossible. L’amitié est quelque chose dont on ne peut pas se passer, et tu le sais. - Tu es aveugle à ce point ? Au point de ne pas voir qui sont tes véritables ennemis ? Cette gentillesse apparente n’est qu’une façade, on en a eu la preuve tout à l’heure : qui dit qu’une fois Dakota vaincue, Selene n’aurait pas tenté de nous tuer ? Si avoir des amis c’est accepter de se faire tuer tous les jours alors il est bien plus sain de vivre en solitaire, en ascète, même !! C’est du suicide de rester avec eux. - Et c’est du suicide de s’aventurer seul dans ce monde inconnu. La seule chose qui a été capable de prévenir un danger c’est ce satané BIIP… Et là, on ne l’entend pas !! Si ce n’est pas une preuve qu’ils ne sont pas un danger, qu’est-ce que c’est !? Même s’ils représentent un danger, il est moindre que d’aller SEUL se jeter dans la gueule du loup.
Aujourd’hui, je décide. Je décide d’être libre. Et je veux leur faire confiance, leur accorder le bénéfice du doute au moins cette fois.*
La santé avait battu la maladie, et bien que Syd ne fut pas conscient de sa maladie, il était pleinement conscient d’avoir remporté une victoire sur lui-même. Mais sa paranoïa n’était pas la seule chose qu’il ignorait : la nature du pouvoir demeurait un mystère et sa durée également. L’âme meurtrie du pirate devrait souffrir encore longtemps avant que cette victoire soit réelle et non point éphémère. Le pouvoir ne mit pas longtemps à se dissiper, rendant à Sydney toute sa capacité à haïr et à craindre autrui. L’ombre s’étendait à nouveau sur son cœur et bientôt la paix intérieure serait à nouveau perturbée par des pensées paranoïaques inéluctables ; ça n’était qu’une question de secondes…
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| | | James Brooks
Maladie mentale : Trouble dissociatif de la personnalité
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Ven 16 Sep - 15:35 | |
| Dakota avait du mal à marcher à cause sans doute de l'utilisation trop intensive de la bague. Les deux autres ne semblaient pas vouloir l'aider dans sa recherche et James était ficelé à sa chaise. Il regarda donc son amie avec de l'inquiétude peint sur son visage et en espérant que la blondinette trouve ce coupe papier disparu. Heureusement elle le trouva et alla défaire les liens de l'adolescent tant bien que mal. Ce dernier se massa les poignets tandis que Dakota allait remplacer Sydney à la porte de la salle de bain où à l'intérieur Sélène c'était enfermé. Elle n'avait pas semblé vouloir répondre à la demande du pirate de lui ouvrir.
James rejoignit les deux voyageurs mais resta quand même en arrière au cas où la rouquine ou l'homme ai des envies étranges de tuerie. Un pour se défendre l'autre avec la mauvaise magie donné par le bijou des fées. D'ailleurs la bague de James devait être quelque part aussi dans la pièce, il l'avait laissé tomber avant de s'enfuir en courant. Même si ce que Dakota avait balancé à la demoiselle épouvantail était méchant, elle faisait l'effort de s'excuser. Mais aucun résultat non plus ne parvint après le demande de pardon.
Ce n'est que lorsque la blondinette avait écouté à la porte et parler de suicide. Ce qui choqua James en apprenant cette magnifique nouvelle. Il n'était même pas au courant de cela mais peut être était ce à cause de cela le comportent étrange que son amie avait eu dans sa limousine ? Sélène et elle avait discuté à voix basse et peut être qu'à ce moment là Dakota s'était confié. C'était quand même triste de ne pas savoir ce genre de chose sur la première nouvelle amie depuis un moment. Enfin...
Le principal c'était que Sélène n'ai fait aucune bêtise et qu'elle ai rejoint le groupe même si elle avait l'air d'avoir vidé l'eau de tout corps. Si James avait apprit une chose dans sa vie et de sa solitude c'est que les câlins c'était le meilleur réconfort qu'il pouvait y avoir pour sécher les larmes. Alors l'adolescent s'approcha de la rouquine et la prit dans ses bras pour lui offrir de la chaleur et en même temps s'excuser de ce qui lui avait dit tout à l'heure.
- Ne refais plus jamais ça...ça me rendrait triste et pas que moi...tu es mon ami
Même si apparemment la demoiselle en voulait plus, ou bien avait il mal compris les propos de Dakota. Il serait quand même mal à l'aise de briser le coeur de la voyageuse. James la lâcha enfin et lui offrit un petit sourire avant de déposer un baiser sur sa joue. Et pour ne pas que Dakota se sente délaissé et crois qu'il y a du favoritisme, l'adolescent fit subir le même sort à la blondinette en lui glissant qu'il ne l'abandonnerait jamais étant donné que c'était plutôt lui qu'on avait tendance à lâcher comme une vieille chaussette...Tout comme à Sélène mais plus chastement il lui fit un bisou sur ses pommettes. C'était la séance câlin dans cette pièce et il ne restait plus que Sydney...L'adolescent ignorait quelle serait la réaction du pirate mais ses traits avaient l'air détendu comparé à d'habitude comme si ses soucis de paranoïa l'avait quitté.
- Allez toi aussi !
Lança t-il gaiement avant de l'entourer de ses bras mais ne lui fit cependant aucun bisou. C'était quand même un garçon...pas son type mais un homme quand même ! | |
| | | Dakota Earnshow
Maladie mentale : Phobophobie
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Sam 17 Sep - 11:40 | |
| Des excuses, toujours des excuses, encore des excuses. Au moins Selene était sortie de son mutisme et de son enfermement, la baignoire pleine et la présence en évidence du coupe-papier ne trahissant que trop la véracité des suppositions de la phobophobe. La vérité faisait mal, surtout lorsqu’elle se présentait sous forme de reproches mais ça ne justifiait pas de mettre un terme à ses jours. Il fallait espérer que son ainée le comprendrait vite, mais surtout qu’elle arrête d’afficher cet air de chien battu parfaitement horripilant.
- C’est rien. C’est du passé.
Et c’était vrai. Elle ne se sentait même pas en colère d’avoir été vue comme une gêneuse autoritaire à évincer, elle n’avait même plus peur d’avoir peur que tout aille désormais de travers dans leur petit groupe bancal. Plus rien, juste un vide sentimental apaisant où ne subsistaient plus que les émotions positives ou faibles. Dakota ne mit pas longtemps avant de reconnaître le pouvoir de la toquée qu’elle avait déjà expérimenté dans la limousine et dont elle avait pu observer les effets sur sa servante. Son regard de marbre glissa jusqu’à la plaie sanguinolente en forme d’épouvantail qui décorait la main de sa camarade puis tortilla une mèche de ses cheveux en silence.
C’était comme ces dessins sur son carnet, et ces cicatrices sur ses bras. Elle dessinait des épouvantails mais pourquoi ? Vu la conduite de son épouvantable ami on pouvait penser qu’elle trouvait en ces choses des compagnons réconfortant. Ses représentations picturales étaient probablement à la base de cette propagation de calme qui ne devait être à la base que l’apaisement personnel qu’elle ressentait suite à l’accomplissement du rituel de son T.O.C. Restait la question de ses pilules qui ne devaient être qu’un dérivé de ce même pouvoir étant donné les effets similaires. Mais alors pourquoi avoir parfois un effet direct et d’autres fois créer ces médicaments ? Etait-ce volontaire ou associé à une fonction de présence ou non de sentiments à « effacer » ? Une certaine distance à respecter peut-être ? A moins que…
La phobophobe fut stoppée net dans ses réflexions par l’arrivée de James qui, tout sourire, se lançait dans une câlin party. Tout le monde y passa, de Selene à Sydney en passant par Dakota. Les yeux écarquillés elle n’osait pas bouger ni articuler le moindre son. Qu’est-ce qu’il lui prenait ? Les derniers évènements l’avait rendu fou ? Les paroles qu’il lui glissa à l’oreille ne firent qu’augmenter son malaise et empourprer ses joues de porcelaine. Elle avait décidemment bien trop parlé sous forme d’unseelies, et dévoiler ainsi ses sentiments avait ouvert une porte qu’elle ne pouvait plus refermer.
Une porte vers son cœur, ses sentiments, son humanité. Un chemin tout tracé pour la comprendre et la blesser. Elle savait bien que son ami n’avait pas d’intention mauvaises à son égard, mais il était bien l’un des rares dans ce cas. Si les autres venaient à le savoir, elle avait bien peur d’avoir peur qu’il ne tente de l’atteindre par le biais de ses révélations. S’attaquer à James ou pointer du doigt sa solitude pour l’enfoncer un peu plus. Les gens savaient être fourbes.
Heureusement le pouvoir de Selene balaya ses inquiétudes d’un revers de la main. La blondinette pris la main de la toquée pour l’entrainer vers les fauteuils et la força à s’y asseoir sans commenter le moins du monde son avis sur ce genre d’embrassades. Ils ne connaissaient toujours que l’effet de deux objetx, et il fallait encore savoir l’utilité des autres. Mais hors de question cette fois d’activer ceux restant en même temps. Il leur faudrait au moins 3 paires de bras pour contenir les éventuelles nouvelles crises d’hystérie suite à l’utilisation d’un objet, alors deux voir trois !
- Je ne veux pas troubler la fête, mais… il nous reste encore à savoir à quoi servent le miroir, le porte-monnaie et… et la poule. Sait-on jamais. Et en ce qui concerne les bagues je crois que nous sommes tous d’accord pour dire que nous ne devons nous en servir que dans des cas désespérés… n’est-ce pas ? Ça nous rend agressifs, abominables, mauvais et en plus de ça c’est éreintant.
Dakota essuya du revers de la main la sueur qui couvrait son front, signe de la fatigue accumulée qui lui était tombée dessus lors de son retour à la normale. Son autre main était serrée sur son miroir mais elle n’avait pas encore le courage de le tester. Et s’il recelait une autre malédiction ?
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| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Sam 17 Sep - 12:48 | |
| « Oui c’est du passé, mais le passé, c’est douloureux » songerait Selene si elle n’avait pas peur de ruiner la crédibilité de l’instant avec une citation du roi lion. Sydney baissa les bras lui, et s’effondra sur le sol, sans aucune explication. La rouquine allait lui demander ce qui n’allait pas, mais contre toute attente, James la prit subitement dans ses bras pour lui faire un câlin. C’était comme si son cœur arrêtait de battre dans sa poitrine. Surprise, elle n’osa pas tout de suite enrouler ses bras autour de l’adolescent ; et lorsqu’elle le fit enfin, après qu’il lui ait glissé quelques paroles qui accentuèrent le feu qui embrasait ses joues, le contact prenait déjà fin. Le bisou qui résonna sur sa joue acheva de l’émouvoir, elle baissa timidement les yeux, sa chevelure rousse humide ne masquant pas parfaitement son teint écarlate.
Dakota subit le même traitement, puis Sydney, et sans doute heureusement, car cela détourna l’attention suffisamment longtemps pour qu’elle fasse l’effort de chasser de son visage les marques d’affections qui trahirait ce début de béguin pour le psychotique. Néanmoins, les paroles de sa cadette lui revenaient, comme pour troubler la fête qui éclatait dans son cœur : « il est gay ». Si c’était vrai, alors il n’y avait rien à espérer de plus que de l’amitié. C’était pas mal, même beaucoup après tout ce qu’elle avait vécu à Dreamland… mais c’était aussi frustrant.
La blondinette mit fin à cette instant de détente pour la prendre par la main et la ramener vers un fauteuil dans lequel elle dut s’assoir. La toquée obéissait sagement, profitant du contact de la peau de son amie contre la sienne. Elle tenait vraiment à se faire accepter par la phobophobe, à ce qu’elle s’entende suffisamment bien pour être plus que de bête compagnons de route, à ce qu’elle finisse de lui confier ce qu’elle avait commencer dans la limousine. Peut-être aussi Selene avait-elle envie de parler d’elle. Elle ne l’avait jamais vraiment fait, car elle avait peur du regard des autres, des jugements qui tombaient trop vite, et de l’incompréhension qui était à la clef. Pas sûr que Dakota la comprenne, mais au moins, elle savait ce que c’était que de vouloir mourir. Enfin, presque, car si elles l’avaient vraiment voulu, elles seraient toutes les deux déjà suicidées et enterrées.
Non, la galloise avaient ses fidèles épouvantails pour tenir le choc. Et la surdouée, qui avait-elle ? Si la solitude était sa meilleure amie, alors c’était compréhensible qu’elle se montre si froide, si désagréable… et si peu ouverte tout simplement. Elle était plus jeune qu’elle, mais semblait à la fois à des années lumière de sa personnalité. Pourtant, elles étaient toutes les deux adolescentes non ? Et James aussi. Pourquoi cette barrière invisible ?
La rouquine était fatiguée, elle se serait volontiers endormie dans le fauteuil que lui avait imposé Dakota, mais celle-ci insistait pour qu’ils finissent de tester les objets. Certes, c’était nécessaire, mais en voyant l’état de leur suite, on pouvait aussi se demander si les bagues n’avaient pas suffit. D’ailleurs, Selene préférait éviter de regarder le désordre, chaos de nourriture éparpillé par la rage de sa cadette. Elle se força donc à raccrocher les préoccupations de cette dernière et, prête à faire preuve de bonne volonté, elle se proposa timidement :
- Je peux essayer le miroir si tu veux… je te dois bien ça.
Ses yeux noisette se levèrent un instant vers le bleu glacier de la phobophobe, puis s’abaissèrent sur l’épouvantail rouge-sang qui décorait sa main. Tant qu’il était là, elle n’avait plus peur, elle se sentait plus forte et moins fragile. Il viendrait même à bout d’un autre objet maudit s’il fallait ; et puis, son ami d’enfance serait présent lui aussi en cas de besoin, elle n’était jamais seule.
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| | | Sydney Miles
Maladie mentale : Paranoïaque
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Dim 18 Sep - 19:12 | |
| Petit discours émouvant dans la caboche du paranoïaque. Petit discours vain. Victoire facilitée par une quelconque magie éphémère. Voilà ce que c'était. Encore une ruse pour endormir ses soupçons. Ça ne pouvait être que ça. La paranoïa acheva de reprendre possession du pirate lorsque James vint lui faire un câlin. Sydney aurait voulu mettre les oh-là, mais il devait d'abord situer la scène et savoir combien d'épisodes il avait manqué. Il subit donc sans mot dire avant de se relever une fois l'étreinte finie.
Qu'est-ce qui était passé par la tête de James pour qu'il lui fasse un câlin ?? Boh... Allez savoir... Tant qu'il n'y avait aucune ruse derrière, cela ne servait à rien de se poser des questions inutiles. Il n'était pas sûr, mais il avait cru voir du sang sur la main de Selene qui se faisait emmener jusqu'à un fauteuil par Dakota. Du sang ?? Et ça viendrait d'où ? C'était pas net, tout ça... Et ça le fut encore moins lorsque Dakota décida de finir de découvrir la fonction de tous les objets. Heureusement, elle avait oublié que Sydney possédait également le lot de cartes, sac de couchage plus trousse de secours ainsi que le sachet de piment. Mais bon... Il serait étonnant que ces derniers aient un quelconque pouvoir.
Mais du point de vue de Syd, il n'y avait aucune raison de donner l'opportunité de s'entretuer une seconde fois ! - Mais mais mais... Mais vous êtes complètement timbrés, je rêve !! On a failli mourir à cause de ces objets, et vous, vous... Vous tenez tant que ça à mourir ? Vous en avez marre de la vie ?? Pas moi ! il fit une croix avec ses bras pour indiquer son refus inconditionnel de participer à une future boucherie. Vous faites ce que vous voulez, mais si je reste je sens que je vais vraiment péter un câble ! Voilà : vous avez gagné ! Vous croyiez m'avoir, vous pensiez pouvoir vous débarrasser de moi ?? Eh ben... Eh ben j'en ai ma claque, je m'en vais. Bon suicide collectif !
Sur ces mots, il tourna les talons et sortit de la pièce, refermant la porte derrière-lui. Il était préférable de voyager seul, en fin de compte. Il avait sous-estimé les pouvoirs que Dreamland apportait aux gens comme eux et s'ils étaient capables de créer de telles illusions, il n'était en sécurité nulle part avec eux. Errant dans les couloirs, son échappée de tout à l'heure lui avait permis de se souvenir du chemin à prendre et il retrouva donc sans trop de mal la sortie de la mairie. Il alla s'asseoir sur un des bancs qui cerclaient le bâtiment et repris ses réflexions ; loin de toute hypnose ses pensées étaient désormais claires et sa capacité à flairer l'omniprésent Danger s'était tirée de sa torpeur. Il se décala même d'un bon 50cm lorsqu'un vieil homme le regarda avant d'entrer dans la mairie.
Par où commencer... Où aller ? Il sortit ses cartes de Dreamlant. Goutoniskaïa... Ah ! Voilà. Par contre... Il n'y avait pas beaucoup d'endroits où aller... La ville la plus proche était Elipse ou Kephren. Et dans tous les cas, il devrait traverser un fleuve et des montagnes. Fichu pays ! Il devait bien y avoir des transports reliant les villes, non ? Sydney rangea ses cartes et décida qu'il demanderait à une personne pas trop louche comment rejoindre une autre ville. Sinon, il s'aventurerait seul dans ces nomansland interurbains. | |
| | | James Brooks
Maladie mentale : Trouble dissociatif de la personnalité
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Dim 18 Sep - 19:53 | |
| Ravi fut de constater que Sydney ne l'envoya pas vilainement balader. On ne savait jamais avec les paranoïaques ce qu'ils étaient capable de faire. Une fois la câlin party terminé Dakota emmena Sélène s'asseoir un fauteuil et proposa de découvrir les autres objets. Déjà ? James était fatigué et n'avait pas envie d'assister à un autre effet dévastateur et apparemment le pirate non plus. cela dit lui c'était plutôt la lâcheté qui guidait sa vie...mais bon il n'allait rien dire sur ce cas là car dans une autre vie pas si lointaine l’adolescent n'était pas mieux. Sydney s'en alla donc leur souhaitant une bon suicide collectif. Pourquoi tant de pessimisme ? En plus les voyageurs devaient rester ici pour aider et leur hôte ne serait surement pas content que l'un d 'entre eux se soit fait la malle. James n'avait pas du tout envie de se confronter à la colère d'un mage...
- Je vais le chercher...
Déclara t-il, car il était sans doute celui qui faisait le moins peur sur les trois, surtout au niveau de la magie des bagues. L'adolescent prit Simone dans ses bras qui allait le suivre comme son ombre puis sortit de la chambre. Il ignorait où était la sortie mais peut être que les Gloutons lui indiqueront le chemin...
C'est donc en déambulant dans les couloirs et en faisant sa tête de chat potté que James finit enfin par trouver la sortie et heureusement que Sydney n'avait pas été plus loin que le banc où il était. En espérant que ce dernier ne parte pas en courant en le voyant. L'adolescent s'approcha donc de son compagnon et prit place à côté de lui mais pas près pour ne pas que l'homme ai de mauvaises idées sur ses intentions. Il ne savait pas trop comment ramener le pirate parmi eux tellement sa maladie avait l'air grave. Le mieux était sans doute d'être sincère.
- Tu sais même si Dakota a l'air méchante elle est très sympa, si on la connaît bien entendu ! Elle a du s'élever toute seule je suppose...Quant à Sélène c'est vraiment une fille gentille comme tout qui ne ferait pas de mal à une mouche ! Et moi bah...encore moins...En clair personne ne veut ta mort dans le groupe, enfin Jules je dis pas il est bizarre ces temps ci, mais je pense que niveau sécurité tu sera mieux avec nous que tous seul...En sachant que en tant qu'expérience personnelle j'ai déjà croisé un cactus qui bougeait et lançait des épines, ainsi que des espèces de lézard dans les égouts et d'autres créatures fantastiques...Alors s'il te plaît reviens Sydney Finit-il en tournant la tête vers lui les yeux larmoyants. | |
| | | Dakota Earnshow
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Sam 24 Sep - 12:24 | |
| Alors que le pouvoir de Selene s’évanouissait, les paroles de cette dernière piquèrent Dakota comme une nuée d’aiguilles. Elle n’avait pas de mauvaises intentions, à force de la côtoyer on pouvait au moins lui accorder ce fait mais lui laisser tester son objet ? La peur d’avoir peur qu’elle ne le lui vole ou qu’elle le casse germait dans le cœur glacé de la gamine dont la main se crispa sur le manche d’argent. Croiser ces yeux noisette encore rougis par les larmes ne firent qu’amplifier ces peurs, le spectre de l’angoisse flottant désormais au-dessus de la phobophobe.
Si elle accédait à cette requête elle risquait d’être paralysée par la terreur, et cette simple idée la glaçait d’effroi, mais la perspective de l’essayer elle-même avait malheureusement un effet similaire sur ses nerfs. Elle avait beau tourner et retourner les choses dans sa tête, examiner les propositions qui se présentaient à elle, elle n’arrivait à rien. La peur son éternelle ennemie l’attendait au bout de chaque chemin aussi fourbe et infondée qu’à l’accoutumée. Les remarques de Syd’ bien loin de l’aider la firent sursauter alors que son regard troublé suivait la fuite du paranoïaque.
** Tu les fais fuir, tu es le seul problème, tu n’arrives à rien, tu n’es qu’un pantin inutile et tu ferais bien d’en avoir p…**
- STOP ! STOP ! s’écria Dak’ en portant ses mains à ses oreilles, se cognant avec le miroir sans le vouloir.
Une douleur sourde envahissait sa tempe à l’endroit où l’objet l’avait heurté. Elle sentait à peine une goutte de sang rouler le long de sa joue alors qu’elle pinçait les lèvres les yeux clos, pliée en deux dans son fauteuil.
Si seulement le calme était resté ! Elle avait encore cette pilule bien sûr mais… et si jamais elle en avait besoin plus tard ne serait-ce pas du gâchis ? Elle avait bien peur d’en avoir peur. Les inquiétudes tourbillonnaient dans son crâne jusqu’à lui donner le vertige et c’est le cœur au bord des lèvres qu’elle se remit debout sur ses jambes flageolantes. Tout ça était si fatiguant, si exténuant ! Et James était encore parti, il mentait, et si lui mentait ils pouvaient tous le faire, Selene la première.
- Je me sens pas bien, murmura-t-elle en se dirigeant d’une démarche zigzagante vers la salle de bain.
Dreamland l’avait changé, du moins l’avait-elle cru jusqu’à maintenant. Mais en réalité elle était toujours cette chétive gamine à grosse tête, trop imaginative, trop peureuse. Incapable de se dépêtrer de ces angoisses qui l’emprisonnaient aussi sûrement qu’un insecte était pris dans une toile d’araignée. Plus on se débattait et plus on s’y trouvait empêtré, un cercle vicieux dont la seule issue était la mort. Sauf qu’elle, Dakota Earnshow, avait trop peur d’avoir peur de mourir pour en arriver là.
**Tu es pathétique**
- Ta gueule, souffla-t-elle en poussa la porte qu’elle referma à double tour derrière elle.
Dakota se laissa tomber à genoux devant les toilettes et rendit un flot de bile dans un série de hoquets. Sa migraine c’était amplifiée mais sa main ne voulait toujours pas relâcher l’étreinte sur ce miroir, ce miroir qui n’était peut-être finalement qu’un bel objet sans aucun effet. C’était une possibilité comme une autre non ?
L’adolescente se raccrocha à cette hypothèse pour se remettre debout tant bien que mal, un filet de bave encore au bord des lèvres. Elle se rapprocha de la fenêtre cachée en partie par un rideau de lierre grimpant et y regarda à la lumière du jour son misérable reflet que lui renvoyait la glace.
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| | | Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Dim 25 Sep - 4:46 | |
| Sydney avait brusquement éclaté pour lâcher une longue tirade clamant qu’il refusait de participer plus que cela à leurs projets. Au fond, Selene le comprenait : il avait raison sur le point que tout ceci était déjà allé trop loin. Néanmoins, elle savait aussi que Dakota n’avait pas tort, à savoir que pour survivre à Dreamland, il fallait être préparé, et on n’était pas préparé en trimbalant des objets dont on ne connaissait pas le fonctionnement. La rouquine n’eut pas la force de rattraper le paranoïaque, et heureusement que la gentillesse de James le poussa à s’y coller, laissant alors les deux filles ensemble.
Le cri de la blondinette fit d’ailleurs sursauter la toquée qui suivait le psychotique du regard, et ses yeux noisette s’écarquillèrent la vue de la blessure. Interdite, ne sachant pas vraiment quoi faire devant le malaise apparent de son amie, Selene resta immobile trop longtemps à son goût, puis se décida à se lever pour s’approcher en murmurant :
- Dakota, tu sai…
La benjamine l’interrompit en déclarant qu’elle ne se sentait pas bien et se dirigea en titubant vers la salle de bain. La rouquine la suivit, mais resta bloquée devant la porte qui se ferma à double tour de son loquet magique et ne put que l’entendre vomir dans les cabinets. A qui parlait-elle de s'enfermer ? La galloise était persuadée que sa comparse lui avait confié souffrir d’une phobie, pas d’un trouble de la personnalité… alors celle-ci se sentait bouleversée au point de se parler seule ? Elle n’avait rien fait d’autre que de lui proposer d’essayer son miroir pourtant…
La toquée ne savait pas trop quoi faire, mais ce qui était certain, c’est que la phobophobe l’avait convaincue de ne pas commettre l’irréparable. Qu’importe la raison, elle ne l’avait pas abandonnée, et Selene se sentait redevable de la même chose. Timidement, elle se pencha légèrement, comme si parler plus proche de la serrure inexistante la rendrait plus audible, triturant d’un pouce sa blessure dont le sang coagulait déjà, pour se donner du courage.
- Écoute… je sais pas ce que tu as, mais tu peux m’en parler… je… je ne moquerai pas. Je ne suis pas comme… comme j’étais tout à l’heure à cause de la bague.
Selene grimaça, pas certaine d’avoir fait une super impression, mais que pouvait-elle bien faire d’autre ? En ce qui la concernait, c’était simple : quand ça n’allait pas, les épouvantails étaient toujours là pour lui redonner un peu de lumière ; et s’il n’y en avait pas, il suffisait d’en inventer. Elle était consciente que les graver sur la peau n’était pas vraiment la preuve d’un mental très équilibré, sa tante parlait même d’automutilation, mais ça n’était pas ça… c’était juste qu’une fois incrustés, ils l’accompagnaient partout à coup sûr. La douleur n’en était plus vraiment, avalée par le réconfort que lui apportait son nouvel ami ensanglanté.
Cependant, la phobophobe n’en avait sans doute rien à faire des épouvantails. Le visage de la galloise s’éclaircit, s’autorisant même un petit sourire. Ses amis ne soulageaient peut-être pas sa cadette, mais les pilules qu’elles produisaient marcheraient certainement, et puisqu’elle n’en avait pas besoin… autant les donner ? Ça ferait très certainement plaisir à la blondinette, et si ça lui permettait d’aller mieux, la toquée serait contente.
- Dakota, reprit-elle doucement, tu n’as qu’à… prendre la pilule que je t’ai donnée… je ne sais pas trop comment marche mon pouvoir mais… si jamais j’en fais apparaitre d’autre, je te les donnerai aussi. Promis ! J’en ai pas besoin moi…
Un instant de réflexion, puis elle ajouta, profondément sincère :
- Je ne toucherai pas à tes affaires si tu ne veux pas… dis moi juste comment t’aider.
En vérité, elle était lasse, mais elle n’abandonnerait pas la benjamine de leur groupe dans un moment pareil. D’autant que les garçons n’étaient toujours pas revenus. Et puis, Selene voulait toujours parvenir à briser la glace qui la séparait encore de la surdouée, et peut-être que l’aider du mieux qu’elle pouvait faciliterait l’atteinte de son objectif.
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| | | Sydney Miles
Maladie mentale : Paranoïaque
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Dim 25 Sep - 11:20 | |
| Toujours à la recherche d'une personne qui lui paraisse digne de confiance et à qui il pourrait demander sa route, Sydney commençait à se demander s'il verrait telle personne de la journée... L'un étant trop obscur pour être clair, un autre trop réservé pour être fiable, un autre trop joyeux pour être d'une quelconque utilité faste... Et un autre enfin qui était trop James pour lui indiquer le chemin le plus court pour fuir Gloutoniskaïa.
L'adolescent vint s'asseoir à côté du paranoïaque sur ce banc qui représentait désormais la frontière entre les deux choix possibles : rester avec eux... Ou partir seul. Aucun de ces choix n'enchantaient Syd, en réalité et les paroles de James ne l'aidèrent pas beaucoup à se sentir plus à l'aise. C'est vrai que Selene et lui étaient gentils ; mais ils l'étaient trop pour que ça soit naturel.
Il écoutait le jeune garçon d'une oreille tout en essayant de déceler dans ses paroles un double sens qui pourrait trahir un quelconque mensonge. De ce côté, il n'avait rien trouvé ; mais il tiqua lorsque James prononça un nom qui lui était jusqu'alors inconnu : Jules. Il redressa la tête pour venir fixer les yeux de l'adolescent. Mentir, Sydney savait faire. Mais les larmes... Alors ça c'était fort. Soit c'était un acteur de génie... Non : ces larmes semblaient sincères, et c'en était inquiétant.
- Bon, bon ! Je veux bien... Te croire pour l'épisode des monstres dans les égouts et tout et tout... Mais si je me suis emporté, c'est parce que... Il hésitait à lui révéler un bout de son histoire, mais il sentait que c'était le seul moyen pour qu'on joue franc-jeu avec lui. Tout simplement parce que ça m'a rappelé mon histoire. J'avais dix ans et... J'ai été trahis de la même manière. A cette époque aussi j'ai failli mourir et à partir de ça je n'ai plus pensé comme avant. J'ai découvert que le monde est bien plus manipulateur, bien plus dangereux et méchant qu'on voudrait le croire. Oui : j'avais enfin compris que l'homme ne fait qu'utiliser des masques en société pour mieux t'amadouer et t'embobiner.
Il marqua un temps pendant lequel il vint caler son dos contre le banc. Croisant les bras, il regarda un moment dans le vide avant de continuer : Tout à l'heure... J'avais eu l'impression que l'histoire se répétait à nouveau et ça je ne le supporterai pas. C'est triste mais je connais que vous ici - et encore - alors partir seul... Écoute : je veux bien revenir, mais pour ça il faut que je sois sûr que je peux vous faire confiance. Commence donc par me dire qui est Jules. L'idée d'être suivi par quelqu'un que je n'ai jamais vu ça... il ne termina pas sa phrase mais l'agrémenta d'un tremblement de tous son corps qui signifiait à quel point ça pouvait être désagréable. Comme être trempé de sirop de fraise poisseux. Si si, c'est très désagréable. Et en plus ça met un temps fou à partir.
Syd décida de ne pas bouger du banc en écoutant ce que James lui dirait : ça laisserait le temps aux filles de tester leurs objets tout en préservant James et lui-même d'une mort stupide. | |
| | | James Brooks
Maladie mentale : Trouble dissociatif de la personnalité
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Dim 25 Sep - 14:46 | |
| Les larmes de James brillèrent de joie lorsque Sydney annonça qu'il le croyait. C'était déjà ça de gagné ! Comme quoi la vérité payait le plus souvent. Néanmoins James ne dit rien sentant que le pirate allait lui confier quelque chose d'important. Et en effet, ce dernier avait été trahi par des gens et avait même failli mourir. L'adolescent ouvrit la bouche tel un poisson rouge alors que son interlocuteur finissait de parler. Remarque lui aussi avait failli se faire bouffer par des lézards géants dans les égouts... James était vraiment désolé pour son compagnon et il pouvait même comprendre un peu son sentiment, lui même étant un abandonné. Cet échange sincère aura au moins permis de comprendre un peu Sydney et sa méfiance envers eux. Et puis le pirate voulait bien revenir maintenant si James arrivait à lui faire gagner la confiance envers les autres voyageurs. Et Jules aussi que l'homme lui rappela. C'est vrai que son meilleur ami n'était pas très voyant aux yeux des autres.
- Bah Jules c'est mon meilleur ami depuis environ cinq ans ! Le soucis c'est que son pouvoir c'est d'être invisible alors c'est un peu difficile de le voir...Mais là il est pas dans le coin...A vrai dire ces derniers temps il vient que quand j'ai besoin de lui
Un peu comme toujours en y pensant. Leur rencontre était arrivé quand James c'était senti vraiment très seul, comme par magie Jules était apparut et depuis les deux ne se quittaient plus. Enfin bref...Maintenant il fallait valoriser les deux demoiselles, pour Dakota ça serait plus difficile vu son caractère tranchant mais elle était fiable James en était certains. par contre il ne connaissait pas Sélène depuis bien longtemps mais quelqu'un qui tentait de mettre fin à ses jours et produisait des calmants et se transformait en épouvantail ne pouvait pas être méchant.
- Pour ce qui est des filles, écoute je connais plus Dakota et elle m'a jamais fait de coup bas et je lui fais entièrement confiance ! Et Sélène elle est adorable comme tout, tu as bien vu réaction après que l'effet de la bague se soit dissipé ? Elle n'est pas mauvaise du tout ! Quant à moi...Et bien on se ressemble sur un point, on s'est fait tous les deux trahir par quelqu'un...
L'adolescent se gifla mentalement. Pourquoi pensait il toujours à lui ? Il devait l'oublier maintenant, il ne le reverrait sans doute jamais même, c'était plus que probable. James souffla et essuya ses yeux avant de se tourner vers Sydney pour lui sourire.
- Enfin, comme tu l'a dis il n'y a pas que des gens bons dans ce monde | |
| | | Dakota Earnshow
Maladie mentale : Phobophobie
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| Sujet: Re: Les voyageurs à l'école des sorciers Sam 1 Oct - 10:05 | |
| [HRP : euh… tant qu’on était séparé en deux groupes vous pouviez poster sans m’attendre hein, enfin j’dis ça j’dis rien XD]
L’espace de quelques secondes elle ne vit dans le miroir que le reflet de ses yeux cernés et de ses joues creuses puis… puis tout se dissipa. Au lieu de se voir ainsi que la pièce dans son dos elle pouvait désormais vois à travers l’objet. Pas très utile de prime abord sauf que… ce n’était pas que ça. Si les bâtiments n’avaient pas changés, pas plus que la végétation luxuriante de Gloutoniskaïa, les gens eux avaient subis des métamorphoses saisissantes. Dakota pouvait désormais observer à loisir à travers l’ovale d’argent un ange marchant au coude à coude avec un singe rusé, plus loin un attroupement de vipères semblaient jouer au bonneteau à quelques mètres seulement d’un attroupement constitués de petits personnages aussi étranges que variés penchés sur des billes. Et ce n’était qu’un échantillon de ce qu’elle pouvait voir. Ça n’avait pas de sens ! Qu’est-ce que ça pouvait bien vouloir dire ?
La voix de la toquée qui filtrait à travers la serrure fit sursauter la phobophobe qui se retourna avec brusquerie. Son geste, miroir toujours dressé devant elle, lui permit d’observer son reflet dans la glace qui occupait l’un des murs de la salle de bain. Enfin… le reflet qui avait remplacé le sien. Une femme de glace lui faisait face, magnifique et translucide, ses traits givrés totalement figés. Le trou béant dans sa poitrine à l’emplacement du cœur poussa la gamine à se tâter le torse avant de lâcher un rire qui sonnait faux. C’était idiot, bien sûr qu’elle avait un cœur, mais la symbolique du miroir était maintenant assez claire pour qu’elle arrête de se poser des questions. Elle pouvait voir la nature des gens. Et c’était ça qu’elle était ? Ça ne la fit même pas frissonner.
Elle s’approcha en silence de la glace, miroir toujours dressé en rempart entre elle et le monde. Ses doigts tendus glissèrent sur la surface réfléchissante alors que la sculpture glacé reproduisait ses mouvements à d’identique. C’était… saisissant. Toute peur s’était pour l’heure envolée en laissant place à la fascination. A la curiosité scientifique aussi.
- C’est bon c’est passé, finit-elle par répondre sur le ton du détachement avant d’ajouter, Mais je veux bien tes pilules.
Ne pas perdre de vue l’essentiel. Elle n’allait pas se laisser troubler par un vulgaire tour de magie non ? Les médicaments de Selene étaient la seule chose qu’elle connaissait capable de lui faire retrouver un calme total, et l’occasion d’acquérir un monopole sur ce produit n’était pas prêt de se présenter à elle tous les jours.
- Je sais à quoi sert le miroir, je vais t’expliquer.
L’adolescente s’approcha de la porte, la déverrouilla et écarta le panneau de bois qui la séparait de la rouquine. Elle ressentait le besoin impérieux de la voir, de la voir vraiment. Pour être sûr qu’elle pouvait lui faire confiance. C’était important de lever le voile sur ses compagnons pour calmer l’appétit du monstre qui se tapissait dans son ventre et qui stimulait sa peur irraisonnée.
Dakota resta un long moment sur le seuil de la porte pour détailler ce qu’elle voyait à travers le miroir d’argent. Selene lui apparaissait sous les traits d’une nymphe des bois, fragile et effarouchée. Sa longue crinière rousse était entremêlée de feuilles et d’herbe tout comme son corps nu d’une pâleur surnaturelle. Ses yeux aux longs cils de biche la fixaient, papillonnant naïvement en dévoilant par à-coups ses iris couleur de miel aux nervures végétales. Magnifique, chaleureuse et pure.
Un pâle sourire étira les lèvres de la phobophobe alors qu’elle baissait enfin son miroir pour s’expliquer… mais disparu aussitôt. Elle ne voyait plus rien. Pourquoi est-ce qu’elle ne voyait plus rien ?? Ses yeux bleus glacier s’étaient couverts d’un voile blanc opaque qui lui donnait l’air de souffrir de cataracte mais Selene n’eut pas le loisir de les observer longtemps. La gamine lâcha le miroir qui atterrit sans heurt dans le tapis épais puis couvrit ses yeux de la paume de ses mains dans un élan de panique.
- Je vois plus rien ! Fais quelque chose s’il-te-plait !
L’angoisse l’empêchait de faire le lien de cause à effet qui s’imposait et la laissait tremblante et désemparrée. Elle lâcha son visage et tâtonna à l’aveuglette pour se saisir des épaules de sa comparse, levant ses yeux morts vers elle.
- J’ai utilisé le miroir et je pouvais voir les gens comme ils sont vraiment, dans leur cœur et… et maintenant je ne vois plus rien ! Je ne veux pas devenir aveugle ! Dis-moi que je ne le suis pas vraiment !
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