Les voyageurs à l'école des sorciers

Le sentiment qu’elle ressentait à l’heure actuelle lui était si inhabituel que Dakota mit un temps certain avant de mettre le doigt dessus. La honte. Si elle avait pu supporter avec dignité le fait d’être changée en poupée, celui de porter un string comme seul vêtement ou, le pire peut-être, celui d’être affublée d’un costume de pénis, cette gêne indicible lui semblait insurmontable. Elle savait qu’elle avait pris la bonne décision en libérant les seelies, mais ne pas avoir pensé à l’obscurité qui s’ensuivrait en compliquant leur fuite la mettait dans un état de mal-être presque insoutenable. Si elle n’avait pas été de porcelaine ses joues se seraient sûrement empourprées, mais à défaut elle se contenta de baisser piteusement ses yeux de verre dans le noir.

*Quelle idiote !*

Bien sûr personne n’avait de lampe de poche, mais un miracle comme seul Dreamland sait en offrir survint. Il était incarné par un petit être étrange et menteur, heureux possesseur d’une lanterne. Ils n’avaient plus vraiment d’autre choix que de le suivre aveuglément, l’adolescente si plia donc de mauvaise grâce. La honte la rendait toujours muette et paralysait son esprit si bien qu’il fallut que Sydney lui adresse la parole pour la ramener sur terre. L’idée d’être portée par quelqu’un qui la désirait ardemment n’était pas pour la réjouir, elle secoua donc la tête négativement en laissant les autres prendre de l’avance.

Avec ses petites jambes, maintenir une allure correcte était un vrai calvaire mais il fallait bien cet effort physique pour lui faire oublier son erreur. Bloody Mary qui flottait à ses côtés aurait pu la porter bien sûr mais ça aurait réduit à néant sa seule chance de passer outre. Il fallait occulter ça, mais surtout que les autres fassent de même. Etre méprisée par des gens qu’elle jugeait globalement stupide était au-dessus de ses forces.

- Je ne le supporterais pas. Je ne pourrais pas le supporter… grommelait-elle entre ses dents alors que la lueur du Derek et les silhouettes de ses compagnons s’éloignaient progressivement.

Cette distance, toute cette distance… un souvenir lui revint en mémoire comme une claque alors qu’une étrange sensation de soulagement se répandait dans tout son corps. Comment avait-elle put oublier ?! C’était bien sûr la distance qui annulait le pouvoir gênant de Kalyss, il lui semblait même avoir noté la distance exacte à une époque si lointaine qu’elle semblait se situer au siècle dernier. A croire que Dreamland attaquait sa mémoire et sa capacité d’analyse et de jugement. De colère et de frustration elle serra les poings, se rendant alors seulement compte que son corps grandissait progressivement pour retrouver son aspect original et tristement humain.

Jamais Dakota n’aurait cru être aussi heureuse de retrouver son corps malingre et d’une pâleur maladive. Elle palpa ses membres avec une hésitation presque touchante avant de pousser un profond soupir. Bon, c’était toujours un problème de réglé. La blondinette pressa le pas pour rejoindre ses camarades alors que le Dereck les faisait déboucher sur une sorte de salle immense dont la hauteur de plafond n’aurait rien eut à envier à une cathédrale. Le plafond constitué d’une sorte de liquide translucide leur permettait de voir la structure grandiose situé juste au-dessus de la cavité monstrueuse qui les abritait. Un bâtiment tout de couleurs et de fantaisie mais dont l’aura effrayante aurait poussé quiconque à prendre ses jambes à son cou.

- La tour de la gourmandise ?

Interloquée, la gamine ne pouvait quitter le plafond des yeux. On pouvait y voir les serviteurs y déambuler sans se rendre compte de rien et la peur d’être découverts se faisait oppressante. Les unseelies avaient pour l’occasion creusé des galeries sous toute la ville avec nombre de sorties et ce jusque dans le repaire de quelqu’un d’aussi puissant qu’un gardien. Si cette chose était une sortie, il aurait fallut l’y pousser à coup de pied pour qu’elle l’emprunte.

- Je ne sais pas pour vous, mais moi je traine pas dans le coin. C’est… flippant, lâcha-t-elle faute de mot plus percutant.

Rassuré, c'était bien le mot adéquat lorsque James vit que ses compagnons le suivait derrière leur éclaireur. peut être que ce dernier les menaient dans la gueule du loup mais il était leur seule lumière ici. L'idée de passer le temps dans la pièce où ils étaient avant dans le noir complet n'était pas pour lui faire plaisir. A la limite l'adolescent aurait pu faire apparaitre une bougie...
Bref, le choix avait été fait et les voyageurs arpentaient le tunnel et James au fur et à mesure qu'il s'était éloigné de poupée Dakota avait mit suffisamment de distance pour échapper au pouvoir de Kalyss. Soulagé, c'était tout à fait cela. Il n'y avait rien de plus gênant d'être obligé de ressentir quelque chose pour une femme alors qu'on était homosexuel, mais relâché de courte durée car Dakota une fois son apparence normale reprise les rejoignit rapidement au moment où ils pénétraient dans une salle. Le plafond était recouvert d'un truc transparent qui leur permettait de voir ce qu'il y avait au dessus d'eux. Rien de bien engageant devant l'édifice qui à son allure de bonbons devait contenir quelque chose d'effrayant. Peut être même un psychopathe ?
La galerie s'étendait vers des sorties inconnus et à moins d'avoir une carte du tunnel il fallait avancer avec beaucoup de chance.

- On ne peux qu'avancer de toute manière...si on retourne sur nos pas on retourne au point de départ...

Peut être que le propriétaire de la Tour serait gentil avec eux et comprendrait qu'ils n'ont pas fait exprès de rentrer dans sa propriété. James se tourna vers ses compagnons et dit d'une voix qui se voulait pleine d'assurance, alors qu'au fond il était mort de trouille.

- On y va...?

Leur course à travers le dédale obscur déboucha sur ce qui semblait être les fondations d'une tour selon Dakota.
*C'est quoi la "tour de la gourmandise" !?* se demanda Sydney, un brin choqué par le nom de l'édifice. D'un autre côté, Dreamland devait receler un bon nombre de bâtiments de la même carrure et portant des noms tous aussi bizarres les uns que les autres. Il poserait tout de même la question plus tard, quand ils auraient enfin un peu de temps à eux.

Le lieu était effectivement peu rassurant. Un grand espace souterrain dont le plafond semblait si haut qu'on aurait dit qu'il pouvait nous tomber dessus à chaque instant. Dans ce genre d'endroits, un "accident" était vite arrivé... Il redoubla donc de concentration et de vigilance tout en continuant à avancer. James avait raison : ils n'avaient pas d'autre choix que de suivre le petit gnome pour l'instant. La manœuvre était trop évidente pour qu'il fasse pleinement confiance à cet être farfelu. Il tenterait bien assez tôt de les distancer afin de les perdre ou pire encore.
A quatre ils auraient peut-être une chance d'en réchapper..?

La seule bonne nouvelle était que les pouvoirs semblaient s'être dissipés comme le prouvait la forme humaine recouvrée par Dakota qui les avait finalement rejoint.
Si le BIP qu'il avait entendu lors de l'attaque était une manifestation des Unseelies, il ne l'entendait plus, ce qui pouvait laisser penser qu'ils s'en éloignaient. L'idée rassura quelque peu Sydney qui sentit la boule de stress qu'il avait au ventre diminuer, laissant ce dernier gargouiller allègrement.

Le bruit résonnait tel un monstre à l'agonie. Ça aurait même pu être drôle dans une situation un peu moins tendue.
- s'cusez moi... bafouilla-t-il en passant sa main sur son ventre. *Avec un peu de chance ça fera fuir les Unseelies...*
Même avec cette touche d'humour, Syd ne pouvait s'empêcher de jeter des regards derrière lui, sur les côtés, partout et nulle part à la fois. La sensation d'être suivis ne le lâchait pas. Il en était sûr : les fées suivaient leurs déplacement si bien que faire marche arrière serait du suicide. Un plan bien ficelé, pour sûr !

Où les emmenait-on ? Certainement pas vers la sortie ou du moins pas comme ils l'entendaient. Serrant les dents, il s'adressa aux trois jeunes à voix basse : restez sur vos gardes. Je lui fait pas confiance à ce gnome. On est peut-être même suivis. Faites comme si de rien n'était mais réfléchissez tout de même à un plan de secours. Ou bien deuxième option, Dakota garde Bloody Mary sous la main.

Il savait pertinemment que cette dernière ferait comme elle l'entendrait et qu'elle ne se gênerait pas pour critiquer son plan, mais au moins les choses étaient claires : ils avaient été prévenus. A moins qu'eux aussi soient avec les Unseelies, mais dans ce cas pourquoi les avoir attaqués tout à l'heure au lieu de l'attaquer lui ? Non ça ne tenait pas la route. Par mesure de précaution il ralentit le pas afin que personne (du groupe tout du moins) ne soit dans son dos.

Après tout, mieux vaut considérer tout le monde comme un ennemi potentiel que comme un ami, on meurt moins bêtement...

Dakota reprit enfin son apparence normale. Ça n’était pas grand-chose, ça ne renversait pas la difficulté de leur situation, mais Selene sourit discrètement, soulagée. Avec ce retour à la normal, il flottait une illusion que le cours des choses s’inversait et jouait en leur faveur. Pourtant, ils débouchèrent ni plus ni moins sous la demeure de l’une des personnalités les plus dangereuses de Dreamland. La rouquine ne savait rien de la tour de la gourmandise qui se dessinait au dessus de leur tête, comme une autre dimension visible au travers un miroir, mais l’expérience de Sextus restait assez cuisante pour qu’elle ait saisi que les gardiens n’étaient pas des personnes commodes.

Elle frissonna alors que la phobophobe déclarait à haute voix ce que la toquée pensait tout bas. James renchérit et la décision fut prise. Leurs pas résonnaient dans la grande salle, les galeries vers lesquelles le Dereck les conduisait semblaient s’éloigner au fur et à mesure. Un bref silence lourd enveloppa les protagonistes avant que le ventre de Sydney ne gargouille en faisait sursauter l’adolescente. Lorsque le paranoïaque fit part de sa méfiance à voix basse, Selene fut interloquée par la suspicion qu’il laissait courir sur leur guide. Il avait l’air tellement mignon, tellement enfantin, se retournant régulièrement vers les voyageurs pour les encourager d’un sourire farceur… comment penser qu’il leur voulait du mal ?

- De toute façon, on n’a pas tellement… le choix, répondit-elle de même. Ne pas le suivre reviendrait à errer par nous même dans ce labyrinthe…

Que leur feraient les Unseelies si elles mettaient la main sur eux ? Ils avaient ni plus ni moins massacrer trois de leurs semblables, trois victimes qui laissaient des visions d’horreurs à la rouquine. Comment avait-il pu ? Quand elle y songeait, même avec Liam, elle n’avait pas vu autant de barbarie. Certes, le taulard avait égorgé une innocente et assassiné le garde du garde d’un vieux marchand, mais Bloody Mary avait réduit les fées en amas de chairs ensanglantés. De la sauvagerie qui lui retournait l’estomac rien que d’y repenser. Son regard noisette tomba sur la revenante, étudiant ses traits blafards avec une terreur difficilement contenue ; si jamais se trouvait acculée à l’affronter un jour, elle ne s'en sortirait pas. Même sous sa forme d’épouvantail, la femme-fantôme la déchiquèterait, éparpillerait ses morceaux en ruinant toute chance de reconstitution.

Le Dereck les entraina dans une large galerie, sans même hésiter parmi ses jumelles qui trouaient la pièce aux alentours. Cette fois, non pas des fées, mais des torches aux flammes magiques éclairaient la route. Rouge, bleu, mauve, rose, verte… toutes les couleurs se mêlaient avec une étrange harmonie, irréelle et fantastique.

La galloise jeta un œil à l’épouvantail tracé grossièrement sur sa main. Déjà, il ressemblait plus à un barbouillage de rouge à lèvre qu’autre chose, salissant sa main d’une tâche grasse qui évoquait presque à du sang. Elle grimaça, partagée entre l’angoisse et le dégoût, puis se mis à ranger ses ongles déjà douloureusement courts. A défaut de pouvoir s’octroyer la présence d’un épouvantail, elle se calmerait comme ça. Selene était si mal à l’aise qu’elle rêvait d’un couteau, d’une lame, n’importe quoi qui lui permettrait de graver son ami fidèle dans sa chair blanche ; une cicatrice de plus pour être apaisée.

Soudainement, la petite voix de la fée qui les guidait rompit le silence de la marche :

- La sortie est encore loin, mais on n’a pas besoin de se dépêcher, les Unseelies ne se sont pas encore rendu compte de notre présence !

Y aller ?! Mais il avait définitivement pété une durite ! Dakota dévisagea James comme s’il s’était agi d’un spécimen particulièrement stupide de bonobo. L’adolescente finit par détourner la tête avec dédain, sa silhouette malingre dégoulinant littéralement de mépris. Elle avait beau apprécier James, ces quelques remarques inconscientes étaient de trop. Sa patience limitée ne pouvait en supporter autant.

La masse de la tour de la gourmandise dispensait ses ondes de peur jusqu’aux profondeurs de ses entrailles. La masse du bâtiment qui devait s’évaluer à plusieurs milliers de tonnes donnait l’impression dérangeante de pouvoir s’écrouler sur leur tête à tout moment. On ne savait jamais après tout, et ça l’inconscient de l’adolescente le savait bien. Tendue comme la corde d’un arc elle pressa le pas pour traverser la cavité immense, mais c’était encore trop loin au goût de son cœur qui commençait à s’emballer. Les voix de ses compagnons lui parvenaient comme déformées, distantes, incompréhensible. Toute son attention était focalisée sur le tunnel qui lui faisait face à une 50ène de mètres de là.

Le dereck avait bien heureusement la même idée qu’elle, fonçant droit devant en ignorant le passage gigantesque ouvert dans le plafond. Il les entraina dans un large couloir qui pullulait lui aussi de « sorties » diverses et variées devant lesquelles il ne s’arrêta pas. Il devait probablement s’agir de portails aussi dangereux que la tour, la blondinette fila donc sans se poser de questions. Alors que leur guide leur annonçait enfin leur arrivée à sa manière plus qu’étrange, Sydney se lança sur un terrain piégé.

Les paroles qui s’échappèrent de ses lèvres firent rater un battement au cœur de Dak’ qui ne se rappela que trop le jour ou Ryld, paix à son âme, avait franchement déconné. Garder Bloody Mary sous la main… présenter la revenante comme un objet n’était pas chose à faire, et à force de la côtoyer la gamine commençait à avoir une idée assez précise de la réaction qui s’ensuivrait. Pour plus de précautions elle recula de quelques pas en affichant un rictus d’appréhension. A raison.

- Me garder sous la main ? Que crois-tu que je sois, insipide cloporte ? siffla Mary, la voix chargée de menaces.

Elle approcha son visage d’une pâleur morbide de celui du paranoïaque qui put profiter comme personne de la grimace de rage qu’elle arborait, découvrant ses gencives noirâtres dont suintait du sang. Tuer un allié de son invocatrice pour non-respect aurait été une grave infraction aux chartes magiques qui régissaient Dreamland, le fantôme inspira donc un grand coup, exhala son haleine putride qui s’insinua dans les narines de Sydney puis disparu dans un juron. Dakota aurait parié sans trop de risque de perdre que la demoiselle n’allait pas ressortir du miroir de sitôt. Comme s’ils avaient besoin de ça…

La phobophobe s’approcha du pirate pour le gratifier d’un regard de profond reproche. Les remontrances auraient probablement suivies si leur situation n’avait pas été aussi tendue, mais elle se contenta du coup d’un pardon en demi-teinte avec quelques paroles bien senties alors qu’elle attrapait l’homme par le bras pour le forcer à se remettre en marche.

- Mary n’est pas humaine, mais elle est susceptible. Très. Alors évite ce genre de remarques à l’avenir… ça aurait pu très mal tourner.

Pris en tenaille, il n'y avait pas d'autres mots. D'une part, il était obligé de suivre ce gnome à qui il ne ferait confiance qu'une fois loin de lui (et encore), et d'autre part le fantôme psychopathe qu'était Bloody Mary.
Il n'avait donc pas "le choix". Les mots de Selene résonnaient dans sa tête alors que Bloody s'insurgeait d'avoir été traité d'objet. Gratifié d'un grand zoom sur la superbe dentition fantomatique d'une tueuse en série, Sydney préféra - à défaut d'ouvrir une fois encore sa grande bouche - de la regarder d'un air égal. Était-ce de la haine, de la peur exacerbée ? Toujours est-il qu'il n'éprouvait pas en cet instant la peur qu'il aurait dû ressentir en subissant la menace de l'ectoplasme. Ou du moins pas consciemment...

Une fois Mary partie, Dakota vint l'avertir quant à la nature de son garde du corps, ainsi que sur la chance qu'il avait d'en avoir réchappé. En gros, c'est ce qu'il avait retenu. Syd ne put cependant s'empêcher de penser *Ben elle sort bien d'un miroir... Et elle est pas humaine. A défaut d'être un objet, elle préfèrerait être un animal !?*
Toute réflexion faite, il ne valait mieux pas que Bloody Mary entende cette boutade au risque que Sydney voie sa tête rouler loin de son corps. Tant pis, elle était marrante pourtant.

Ce qui le surprit d'avantage, ce fut la réaction de Dakota. En la voyant approcher, il s'était attendu à ce qu'elle le rabaisse à coup de réplique dont elle-seule avait le secret... Mais non. Cette fois-ci il était baba. Il serait resté planté là pendant des heures si cette dernière ne l'avait pas pris par le bras, l'incitant à continuer de suivre le Dereck.
Un tel changement devait être dû à ces lieux, à la pression à laquelle il les soumettait... Quoi qu'il en soit cela n'entrait pas dans les calculs paranoïaques de Syd qui ne savait plus du tout à quel saint se vouer... Les notions d'amis et d'ennemis sont d'habitude distinctes (vu que tout le monde est un ennemi) en temps normal, mais peut-être qu'il s'était trompé... Durant toutes ces années..? Impossible ! Il devait y avoir une explication, et il la trouverait !

*A moins que... OUI ! Ca y est ! Ils essaient de me mettre en confiance pour ensuite me laisser seul face au danger pendant qu'ils fuient ! Je suis leur chair à canon et rien d'autre... Il va falloir jouer malin si je ne veux pas finir échec et mat... Allez, quitte ou double.*

Sur ces mots, il se repris en main puis tournant la tête vers Dakota, il lui dit
- Oui, je me suis emporté, excuse-moi. C'est cet endroit... Je l'aime pas ! Je sais plus ce que je dis. C'est juste que j'ai voulu parler du miroir, pas de Mary en elle-même... Sortons d'ici au plus vite.
Il allongea le pas pour rattraper le Dereck dans sa course à travers le dédale de passages, les bifurcations, les carrefours... Jusqu'à être enfin à son niveau. Sa marche avait plutôt tenu de la course, mais au moins il était devant, sinon au niveau du groupe : celui-ci ne pourrait pas le laisser en arrière. Le danger le plus imminent était de tomber sur des Unseelies non plus derrière mais devant eux. Dans ce cas, il lasserait le groupe s'en charger tandis que lui économiserait ses forces.

Ah ! S'ils voulaient jouer à ça, il faudra le suivre, foi de Sydney Miles ! A son tour de distribuer les cartes et si des têtes tombaient, au moins ça ne serait pas la sienne !
Gardant un œil sur le derreck, Sydney continuait d'avancer tandis qu'un sourire conspirateur naissait sur la partie gauche de ses lèvres, laissant l'autre face neutre et assurée. Jouer double jeu, il savait faire. Restait à savoir s'il pourrait s'improviser un Joker en cas de besoin.

Un haussement de sourcil déforma pendants quelques instants le front de James suite au regard que lui fit Dakota. Pourtant ça ne lui paraissait pas débile ce qu'il avait dit...si l'adolescente préférait errer dans guide dans ce labyrinthe qu'elle le fasse, même si James n'avait pas envie de laisser son amie toute seule. Finalement la cadette du groupe concéda à les suivre et ils se remirent en marche suivant toujours le Derek. Sidney dont la méfiance était toujours présente depuis le début et même toujours envers ses compagnons du jour dit une chose qu'il n'aurait pas du, insultant Bloody mary d'objet ça...connaissant cette dernière ça ne lui plairait pas même si c'était un fantôme. Heureusement la situation ne tourna pas au vinaigre mais des bruits de voix se firent entendre derrière eux, lointaines mais quand même là. le Derek les avaient prévenus, leurs hôtes étaient au courant de leur présence.

- Je propose que l'on se grouille...

Souffla t-il dans sa barbe, qu'il n'avait pas, avant de presser le pas, en espérant que leur "sauveur" ne les trainent pas en enfer. Plus ils s’enfonçaient dans les tunnels plus les voix derrière le groupe se faisait plus distinctes. Ces bestioles allaient plus rapidement qu'eux et si la sortie ne se rapprochaient pas les voyageurs seraient bien dans le caca.
La créature fantastique s'arrêta soudainement devant deux trous inondant la lumière de sa lampe les murs épais qui répercutaient les Unseelies .

- La sortie n'est pas par là !

Déclara t-il de sa voix moqueuse en montrant le chemin de droite. Est ce que ce truc pensait vraiment le contraire de ce qu'il disait ? De toute façon il n'y avait pas trop le choix car des nouvelles lumières faisaient leurs apparitions.

- Bon bah j'y vais si personne se dévoue....

Plutôt que de moisir ici ou de se faire étriper, même si peut être que ce chemin menait aussi à la mort au moins James aurait tenté sa chance. Courant presque comme si il avait le feu aux fesse l'adolescent parcourut les derniers mètres en espérant que ses compagnons les suivit et ouvrit ce qui ressemblait à une porte. Derrière il tomba sur ce qui ressemblait à une maison...des meubles, des fenêtres.

- Qui est là ?

Une voix d'homme se fit entendre ou plutôt un homme était là se dressant de sa chaise, un bol devant lui.

- Euh...bonjour monsieur...désolé du dérangement on s'est perdu....mais on va pas vous embêter plus longtemps...

Un sourire navré se peignit sur son visage avant qu'il ne court vers la sortie ou que le monsieur décide de réagir méchamment. Même si les vrais ennemis étaient plutôt les Unseelies qui leur couraient après. James arracha presque la poignée de la porte et ferma les yeux lorsque la lumière du soleil fit son apparition à cause du temps passé dans le noir.
L'adolescent sortit et s'éloigna le plus loin possible tout en postant son regard sur la grande Tour qui surplombait la place.

Selene sursauta lorsque Bloody Mary s’insurgea contre Sydney. Elle n’aurait très certainement pas aimé se trouver à sa place et bien qu’elle compatissait silencieusement, elle profitait de l’expérience pour définitivement retenir qu’il ne valait mieux pas heurter la susceptibilité de la femme sanglante.

Les Unseelies les rattrapaient, un bruissement d’ailes mêlé à toute sorte de voix, criées, soufflées, sifflées, se rapprochaient inexorablement des voyageurs. La rouquine devinait l’essaim qui se divisait, se répartissait sur toutes les sorties qu’ils avaient entrevu dans leur visite guidée – et forcée – mais elle était certaine que les fées seraient toujours en surnombre lorsqu’elles parviendront à leur hauteur. La toquée suivit les yeux fermés la direction indiquée par le petit dereck, si souriant qu’il ne pouvait décemment pas chercher à leur jouer un mauvais tour. Faire irruption dans le salon d’un mage lambda en train de tranquillement déguster un bol de soupe ne faisait pas partie de son programme, mais elle était si pressée de fuir les hordes de mauvaises fées qu’elle se rua à l’extérieur sans penser à l’excuser… rougissant simplement.

La lumière vive d’un soleil étrangement frais éblouit l’adolescente qui mit machinalement fin à sa course. Ils étaient sauvés… normalement. Combien de temps les Seelies mettraient à alerter les secours nécessaires ? Arriveraient-ils à temps ? Selene avait cru comprendre qu’ils se trouvaient dans une ville magique, alors elle espérait que les autorités – ou qui que ce soit d’autres – soient sur place avant qu’ils n’aient à subir un assaut des fées comploteuses.

C'était peut-être trop demander ; un essaim de petites silhouettes graciles, chacune longue comme une main, jaillit par la même issue qu'avait emprunté les voyageurs. Elles brillaient assez faiblement, émettaient des bruits semblables à un mélange de murmures et de tintements métalliques. Certaines en profitèrent d’ailleurs pour tournoyer autour du groupe de 5, cherchant à les griffer avec leurs ongles étonnement fins. La rouquine reçut une estafilade sur la joue ; elle brandit un bras pour se protéger et la manche de son gilet fut réduite en lambeaux. La peur de terminer défigurée par ces petits êtres rageurs déclencha son pouvoir et son apparence d’épouvantail la sauva de l’attaque vile. Elle agitait ses bras-branches dans tous les sens, heurtant parfois l’une des minuscules Unseelies en l’envoyant au tapis, mais ça ne suffisait pas à stopper ses quelques sœurs qui laceraient sa chemise d’épouvantail et le sac constituant son visage.

D’autres fées firent irruption, à taille humaine cette fois, des ailes de papillon ou de libellule frémissait dans leur dos. L’une d’elle, une grande femme brune au visage d’une douceur froide claqua sèchement des doigts. Il y eu un éclair de lumière rose, et comme un lustre qui se décroche du plafond, le soleil artificiel dressé sur la place du marché chuta jusqu’à s’écraser sur le sol, éclatant en une gerbe d’étincelles dorées. Cris et bousculades, enfin ; les clients nocturnes comme les vendeurs tardifs cherchaient à fuir cette invasion féérique. Les ténèbres reprirent leur droit sur la place, épousant les contours de la tour de la Gourmandise pour la rendre plus effrayante encore.

Selene osa un nouveau balayage des bras et cette fois, elle eut plus de chance. La majorité de ses assaillantes reçut une gifle qui assomma leur corps fragile et elle pu écarter les deux dernières pour se dégager. Alors qu’elle hésitait entre s’enfuir ou venir en aide à ses camarades, une série de « pop » magique se répercuta, témoignant de l’apparition de plusieurs mages visiblement aguerris et pas très satisfait du désordre causé par les Unseelies.

Les excuses brouillonnes que lui servit Sydney laissèrent Dakota de marbre. Elle se contenta de relâcher sa prise sur son bras pour le laisser s’éloigner droit devant pour rejoindre le Dereck. Quoi qu’on lui dise elle ne pouvait pardonner sur des mots. Les mensonges existaient sûrement en nombre plus grand que les vérités. Seuls les actes comptaient et pouvaient modifier sa perception des individus, et pour l’heure le bilan des plus et des moins n’était pas bon du tout.

Le bruissement des ailes des unseelies lui parvint rapidement depuis tunnel situé dans son dos tomba comme un couperet, la poussant à se secouer un peu. Coup d’œil nerveux en arrière, démarche qui s’accélère, mais malgré tout la menace semblait se rapprocher inexorablement. Ses doigts maigres se crispèrent nerveusement dans sa poche sur la forme ronde de son miroir alors que sa conscience lui hurlait que c’était peine perdue, que Mary ne viendrait pas et que seule la faucheuse serait au rendez-vous. Qu’elle ferait bien d’en avoir peur, et c’est ce qui arrivait inexorablement.

Plus ils avançaient plus elle se déboitait le cou à surveiller leurs arrières alors que la sueur dégoulinait de son front moite. C’est lorsque les tremblements de ses membres devinrent incontrôlable que la chance leur sourit. La sortie leur tendait les bras…

Sans réfléchir à l’endroit où elle menait, à ses alliés ou à leurs poursuivants, l’adolescente se jeta dans l’ouverture pour tomber face à un petit vieux en robe de mage qui la fixait, interloqué, par-dessus son bol de soupe. Elle perçu à peine ses compagnons qui sortait hors de la pièce, trop obnubilée par cette situation parfaitement inconvenante.

**Dis quelque chose, dis quelque chose…**

- Désolé de cette intrusion. Bon appétit et… hum… au revoir.

La blondinette tourna des talons et fila dehors sans demander son reste. Elle aurait pu se croire sauvée mais elle était bien trop réaliste pour ça. Les probabilités pour qu’on leur fiche la paix juste parce qu’ils avaient passé la porte était quasi nulle. Confirmant cette évaluation, des unseelies jaillirent de la maison qu’ils venaient de quitter pour les attaquer sans ménagement. Petites ou grandes, toutes étaient pourvues d’attributs mortels et Dakota ne dû sa survie qu’à la chance. Elle regarda un moment l’œil morne la majeure partie des mauvaises fées se jeter sur Selene avant de se détourner pour s’enfuir.

Son cerveau semblait s’être mis en pause alors que ses jambes avaient enclenchées le pilote automatique. Le monde n’était plus que hurlements et giclés de sang, un aperçu de guerre dont elle se serait bien passé. Alors qu’elle pensait avoir instauré une distance de sécurité respectable le soleil magique chuta pour s’écraser au sol qu’il gratifia d’un cratère rougeoyant. Le souffle de l’explosion projeta la phobophobe à quelques mètres comme si elle n’avait été rien d’autre qu’une poupée de chiffon. Même si elle ne souffrait que de brûlures superficielles et d’écorchures tout son corps n’était plus que douleur. Si dans quelques heures son corps ne serait plus qu’un hématome géant s’était bien le dernier de ses soucis. Tout son esprit n’était occupé que par une chose : la terreur à l’état pur.

Dakota se redressa péniblement sur ses coudes en gémissant avant de ramper comme un cloporte en priant pour que personne ne lui prête attention. Ses larmes avaient laissé des sillons pâles dans la crasse qui couvrait désormais son visage, signe qu’elle pouvait elle aussi ressentir quelque chose d’autre que le mépris. Au bout de quelques mètres dans la poussière elle leva les yeux sur la troupe de mages débarqués de nulle part et prêts à en découdre. Elle fut si soulagée qu’elle se laissa retomber sur le sol pour y verser cette fois ci des larmes de joie.

Jamais elle n’avait été aussi heureuse d’être venue en aide à quelqu’un. Après tout si elle n’avait pas libéré les seelies qui sait ce qui aurait bien pu se passer ? Ce n’était malheureusement pas encore assez pour la pousser à être plus altruiste… humaine en somme.

Impossible de courir sans éveiller d'avantages de soupçons sur lui, ce dont il n'avait pas du tout besoin. Sydney se contenta alors d'allonger le pas dès que Dakota eût lâché son bras. Bien qu'il marchât vite, James eût tôt fait de le dépasser en courant. Syd continua à la même allure mais fixant maintenant le dos de l'adolescent avec un regard noir.
*Tant pis, tant que je ne suis pas le dernier à sortir, tout va bien. Hm... Réflexion faite, c'est encore mieux ainsi : il me servira de chair à canon si des ennemis m'attendent à la "sortie".*

Il n'avait pas eu tort de se joindre à ces gosses, seulement de leur faire confiance. Ils étaient ses ennemis et il ne devait pas chercher plus loin. La nature de l'Homme est d'être mauvaise et de vouloir du mal à son prochain. Et en l’occurrence, le prochain c'était lui. Cependant c'était cette même confiance qui ferait que ses ennemis s'entredéchireraient en lui laissant une chance d'évasion : les jeunes toqués contre les fées psychopathes. Ces gamins étaient fous de toute façon et il n'avait rien à voir avec eux, après tout. Il avait appris à mentir quant à sa "maladie" :
"oui, oui ! Je suis parano', soignez-moi, monsieur le médecin, pitié des pillules !"
Mais le fait est que le monde lui en voulait ; tous étaient contre lui jusqu'aux psychiatres qui voulaient l'enfermer dans l'illusion d'une maladie. Il savait au fond de lui qu'il était sain dans un monde de malades !!

Ses pensées s'arrêtèrent net lorsque le Dereck les mena vers ce qui semblait être une porte. Emboîtant le pas à James, Syd tomba nez à nez avec le curieux personnage dans ce qui semblait être un salon. Il ne le quitta pas des yeux tandis qu'il fit un détour immense jusqu'à la porte, comme si l'homme était un pestiféré. D'ailleurs c'en était peut-être un ? Une simple poignée de main "amicale" et il serait contaminé ! Haha ! Il ne se ferait pas avoir aussi facilement. Il sortit enfin, et le seul problème qu'il rencontra fut le soleil qui l'éblouit.

... Seul problème ? Encore une fois il avait parlé trop vite. En voyant Selene et Dakota sortir il comprit que quelque chose était à leurs trousses. Ses impressions furent confirmées lorsque des fées jaillirent de toutes part. Elles semblaient agressives jusqu'à leur manière même de voler qui ressemblait à s'y méprendre à un essaim d'abeilles tueuses. Ou plutôt d'abeilles trucideuses, ou éviscéreuses... Mais il n'avait pas envie de savoir quel adjectif employer. Encore une fois, il entendit ce BIP à l'intérieur de son crâne. Strident, long, aiguë... D'où, de quoi, de qui venait-il ?

Il n'eut pas le temps de trouver de réponses à ses questions. Un POP à côté de lui le fit sursauter. Un autre. Encore un, toujours plus. C'étaient des mages venant se battre contre les fées (et/ou contre lui). Il n'eut pas le temps de prendre du recul sur la situation car son sursaut avait déclenché chez lui un mouvement automatique. Se courbant pour éviter quelconques projectiles magiques ou tout simplement les fées, il courait. Peu importait la direction, il fuyait, lâchant par moment des cris lorsque des fées passaient trop près de lui. Dans l'anarchie de le situation, il ne pouvait plus réfléchir. Il avait simplement... Peur. Pourquoi était-il sorti de chez lui la veille ? POURQUOI !?

Il trouva un peu de calme dans une ruelle déserte et se recroquevilla au milieu de poubelles et de cartons entassés ci et là. Il ferma les yeux. Haletant, tremblant, suant à grosses goutes, il n'osait ni bouger ni faire de bruit. Les jeunes avaient sans doute besoin d'aide... Non ! S'ils ne se débrouillaient pas seuls, il ne pouvait rien de toute façon et avec un peu de chance, la faction gagnante repartirait chez elle en l'oubliant dans sa ruelle humide. Une canette tomba alors d'un des cartons faisant un bruit métallique en heurtant le sol dallé. Syd se jeta sur cette dernière avant qu'elle ne rebondisse et retourna immédiatement entre les cartons avec ce qui avait failli être le glas de sa triste existence. Il s'agissait d'une bombe anti-moustique. Il n'avait aucune idée si cela fonctionnait également sur les fées, et aucun symbole sur l'étiquette n'indiquait que cela était le cas. Il décida cependant de la garder avec lui au cas où. Il pourrait toujours en vaporiser une bonne dose dans les yeux d'un adversaire un peu trop coriace.

C'était trop beau pour que le calvaire s'arrête une fois sorti du tunnel mais c'était fort être optimiste. Cela n'arrêta pas les Unseelies d'être au grand jour et la grande place se trouva infesté de ses bestioles qui semblaient vouloir venger leurs camarades. Si le mode épouvantail protégeait Sélène des attaques de ces mauvaises fées c'était loin d'être le cas pour les autres voyageurs. James tentait de protéger son visage de ses mains, chaque coup de griffe sur ses bras lui arrachant un gémissement de douleur. Dans son esprit il essayait de trouver quelque chose pour se défendre mais seule la panique était dans la place. C'était quand même bête de crever maintenant, alors qu'ils avaient tout fait pour revenir dans ce monde plutôt que de rester sagement chez eux...L'adolescent avait encore des choses à faire ! Surtout en ayant trouvé des amis à présent ! Et les amis s'était censé se protéger non ?

James ne voyait pas ce qui se passait autour de lui et lorsque le faux soleil tomba tout comme Dakota, il vola sur quelques mètres avant de retomber durement sur le pavé. C'était vachement douloureux et l'adolescent avait l'impression d'être éparpillés en morceaux mais vu qu'il avait mal au moins il était vivant. James ouvrit les yeux, essuyant la poussière qui maculait son visage et se stoppa en voyant les nouveaux venus. Des mages, du moins c'est ce qui semblait être, était apparu pour leur venir en aide, ou plutôt pour cesser tout ce tapage. Il remercia sincèrement Dakota d'avoir libéré les fées lumières et de les avoir envoyé prévenir la haute hiérarchie.

Sidney avait disparu de son gens de vision, à moins que ce paranoïaque soit partie se terrer comme un lâche dans un trou. Si jamais il le revoyait il lui dirait sa façon de penser ! (ou pas)
Les mages faisaient fureur face au mauvaise fées par rapport aux voyageurs qui faisait une magnifique équipe de bras cassé. Seule Sélène disposait d'un pouvoir de protection en fin de compte.

En quelques instants, Selene avait perdu de vue tous ses compagnons. Au milieu de la bataille, prise entre les feux de sortilèges lancés par les mages, elle voulu courir se mettre à l’abri mais elle fut happée par une longue lance qui l’emporta sur plusieurs mètres avant de se ficher dans un arbre. Elle la traversait sur le coté, de part en part et bien qu’elle ne pouvait en aucun cas ressentir la douleur sous cette forme, ni être blessée, sa terreur était bien réelle. Si ses yeux n’avaient pas été réduits à de simples boutons grossièrement cousus sur de la toile, elle aurait pleuré toutes les larmes de son corps.

Comme par magie, l’arme se dématérialisa. Bien que sa consistance de paille la rendait plus légère, la toquée se sentait étrangement lourde, ses jambes cédèrent et elle s’effondra sur le sol. La place du marché n’était déjà plus qu’un grand champ de bataille. Les Unseelies ne se laissaient pas faire, refusant pour l’instant une retraite face aux sorciers qui se faisaient de plus en plus nombreux. La maison qui leur avait servi d’issu jouxtait une route assez étroite aux abords de laquelle se dressaient toutes sortes de bicoques farfelues, mais une chose était certaine : elle s’éloignait de la zone dangereuse.

Selene rampa sur plusieurs mètres, trainant dans la poussière sa chemise d’épouvantail lacérée par les petites fées puis, lorsqu’elle sentit que ses jambes accepteraient à nouveau de la porter, elle se remit debout et commença à courir. Longtemps, elle n’osa pas regarder par-dessus son épaule et quand elle le fit, ce fut pour découvrir le spectacle de la place du marché de Gloutoniskaïa, illuminée d’éclats de lumière, émanant cris et bruits de bataille. La tour de la gourmandise semblait également faire partie de la fête. En portant le regard vers le ciel, on voyait que les nuages réverbéraient d’autres sources de lueurs magiques, autres foyers par lesquels les Unseelies avaient choisi de faire surface pour attaquer les habitants.

La rouquine cessa de courir. La nuit semblait presque être redevenue tranquille. Elle passait dans une petite rue endormie, silencieuse. Boutiques de plumes, brocanteur d’antiquité magique, bibliothèque de grimoires anciens, animaleries spécialisées… la comparaison au Pré-au-lard traversa l’esprit de l’adolescente, mais ça ne la fit pas sourire. Sa transformation prit fin, et elle recouvra ses traits humains. Comme une libération désespérément attendue, elle inspira profondément et tomba à genoux. Quelque chose roula sur sa joue droite et en y portant une main, elle découvrit du sang. L’entaille n’était pas très profonde, mais suffisamment pour lui faire mal. Son gilet était fichu désormais ; elle le retira fébrilement, le rejeta loin, mais n’arrivait plus à bouger.

La voilà perdue dans une grande ville, seule, alors que n’importe où n’importe quand, d’autres Unseelies pourraient surgir et s’en prendre à elle. Qui se soucierait qu’elle disparaisse ? Dakota ? Sans doute pas. Sydney ? Il y avait peu de chance. James et Zephyr peut-être ? Selene se raccrochait à cette idée, mais ça ne retint pas les larmes qui lui venaient. Au beau milieu de cette minuscule rue du « bonnet pointu », entre une confiserie et une librairie, elle se mit à pleurer le plus silencieusement possible. Elle n’avait même plus la force de s’arrêter pour dessiner un épouvantail, ni même se le graver dans la chair s’il fallait. Au contact du sel, sa blessure la picota. Des larmes mêlées de sang ruisselèrent sur ses mains, imbibèrent les bandages de son bras gauche.

- Voyons, voyons, ma Selene, ne pleure pas.

Surprise, la toquée releva la tête. Il était là, son vieil ami, tel qu’elle l’avait laissé au Pays de Galle. Grand, maigre, son chapeau rapiécé couvrant un sac de toile bourré de paille mais sans visage, un grand manteau usé qui s’agitait parfois au gré de la brise.

- C’est… toi ? murmura-t-elle timidement.
- Oui, confirma l’épouvantail, je ne suis plus uniquement dans ta tête désormais, je serai avec toi chaque fois que tu auras besoin de moi.

Sans réfléchir, ni songer au fait que ce geste témoignerait de sa fragilité mentale, oubliant jusqu’à l’assaut des fées, la jeune fille se releva et enlaça son ami d’enfance. Elle avait grandi depuis, il semblait plus petit, mais sa présence lui faisait toujours autant de bien. Il était son grand frère, son rempart face à la douleur et à l’abandon. Ses larmes redoublèrent d’intensité, mais de soulagement cette fois.

- J’avais… tellement peur… et puis, ils m’ont laissé… j’étais toute seule et je… je sais pas quoi faire !
- Calme-toi d’abord. Tu n’es plus seule maintenant, je te tiendrai compagnie autant de temps qu’il faudrait pour que tu te sentes mieux.

La rouquine acquiesça, tremblante, fragile. Comme lorsqu’elle était petite, elle s’assit dos contre son piquet, attrapa ses jambes et enfouit sa tête dans ses genoux. Sa chevelure rousse cascada de ses épaules, l’ensevelissant sous un drap flamboyant. Impossible de dire combien de temps elle resta prostrée ainsi. Ses larmes séchèrent, elle sentit son ami qui disparaissait dans son dos, mais il était toujours là ; dansant dans l’enceinte de son crâne, la rassurant encore et encore.

Le combat faisait rage au-dessus de sa tête et sa tignasse méchée de rose manqua plutôt deux fois qu’une de se faire griller par un sort lancé au hasard. Dakota restait plaquée au sol en attendant que les choses se tasse à défaut de pouvoir faire mieux. Autant laisser les professionnels combattre, elle avait prévenu et c’était déjà pas mal. Les minutes s’étiraient, interminables et angoissantes jusqu’à ce qu’enfin les derniers cris s’éteignent, rendant à la place son calme d’antan.

C’est sur des jambes flageolantes qu’elle se redressa, le corps endoloris au point de ne plus rien sentir d’autre que la douleur cuisante. Le frottement des vêtements sur sa peau la fit grimacer mais elle tint bon, tanguant sous la brise légère en observant le résultat de la grande bataille. Les corps des soldats des deux camps jonchaient le sol mais il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir que ceux des unseelies étaient plus nombreux. Les dernières fées maléfiques s’étaient enfuie, trouvant refuge dans leurs sombres sous terrain jusqu’à la prochaine fois du moins. Les mages restant contemplaient le carnage avec un mélange de colère et de tristesse. De peur aussi. Dakota pouvait comprendre ça.

Le danger écarté, la phobophobe réintégrait peu à peu son calme originel et avec lui sa vision calculatrice et matérialiste de la vie. Rendre service était une chose mais la société actuelle était de consommation. Tout avait un prix, et elle n’allait pas rater l’occasion de le réclamer. Nonobstant la douleur, elle se mit donc en route vers le sorcier qui semblait diriger les opérations d’une démarche qui se voulait assurée. Une fois plantée devant lui elle s’éclaircit la gorge avant de s’introduire en tendant sa main menue et pâle en avant.

- Bonsoir messieurs, je m’appelle Dakota Earnshow. Je suis celle qui a libéré les seelies et leur a demandé de vous prévenir après que mes amis et moi ayons découvert les plans des unseelies. Je suis soulagée d’avoir pu le faire à temps, même si des pertes humaines n’ont pas pu être évitées malheureusement.

Elle n’avait pas franchement l’air désolée, n’offrant que son visage impassible standard à son interlocuteur. Tous les regards étaient désormais tournés vers leur duo, et Dak’ comptait bien profiter de cette attention pour en retirer quelques bénéfices. Un lit, à manger, des informations ou de l’argent… tout était bon à prendre. Tout avoir était l’utopie qu’elle espérait réaliser.

Le vieil homme qui lui faisait face serra la main qu’on lui tendait, l’air intrigué et sceptique. Malgré son âge avancé il dégageait une aura de puissance impressionnante et la surdouée se demanda l’espace d’un instant s’il pouvait lire dans les pensées. Elle chassa vite cette hypothèse devant le doute que créaient ses dires, car un simple tour dans son crâne aurait suffi à valider ses affirmations quant à son rôle.

- Bonsoir, si l’on peut encore le nommer ainsi. Je suis Ernest Mc Arthur, maire de Gloutoniskaïa. Vous n’avez pas l’air d’une affabulatrice, mais permettez-moi de douter de votre implication dans cette… il désigna le champ de bataille de la main… contre-attaque.

- Peut-être m’accorderiez-vous plus de crédit si je vous parlais des nombreux tunnels et entrées qu’ont créées les unseelies un peu partout sous la ville ? Il y a même une cavité sous la tour de la gourmandise… On y a chuté sans le vouloir, par un passage dans un arbre creux du parc proche d’ici. Les seelies étaient enfermées dans des bocaux et servaient d’éclairage, vous trouverez aussi les unseelies que l’on a abattu dans le réseau souterrain.

Un nouveau silence s’installa, plus pensif cette fois. Elle en savait visiblement trop pour inventer, mais les mages n’étaient pas dupes : elle n’en parlait pas pour le simple plaisir d’aborder le sujet. Elle voulait quelque chose, et elle ne tarda pas à dire quoi.

- Ça peut paraitre déplacé, mais je me demandais si vous pouviez nous… être d’une aide quelconque en retour. Nous sommes des globe-trotteurs sans le sou, blessés et affamés, avec le ciel comme seul toit au-dessus de nos têtes…

- … Et vous nous seriez gré régler ces quelques désagréments en retour ? termina le mage un étrange sourire aux lèvres.

Les hurlements et le fracas des sorts avaient maintenant laissé place au silence. Un silence inquiétant. Étaient-ils tous morts ? Qui avait gagné ? Si les Unseelies avaient remporté cette guerre, alors il ne valait mieux pas sortir, mais Sydney voulait en avoir le cœur net. Il s'extirpa alors des cartons sous lesquels il s'était caché, puis, tel un petit rongeur apeuré, il longea les murs à vive allure, s'arrêtant à chaque coin pour vérifier si le secteur était sécurisé. Bientôt les cadavres jalonnaient les rues de Gloutoniskaïa jusqu'aux endroits d'où les Unseelies étaient sortis pour attaquer les villageois.

Les fées semblaient avoir subi de plus lourdes pertes que les mages, ce qui était plutôt bon signe. Qu'allait-il faire, maintenant ? S'il revenait vers ses "amis" comme une fleur, ça ne leur ferait sans-doute pas très plaisir. Ils étaient peut-être restés là-bas, à se battre tandis que lui se terrait dans son trou. Honte ? Oui, il avait un peu honte de lui. Mais qu'aurait-il pu faire d'autre, après tout !?
Si les jeunes avaient fui, il fallait les retrouver. Où pouvaient-ils être ? Il décida de retourner à l'endroit d'émergence des Unseelies ; l'endroit même par lequel ils étaient sortis. C'était le point de rendez-vous le plus probable. Quelques mages semblaient justement s'y rendre.

Il accosta l'un d'eux.
- Excusez-moi, les fées ont-elles été repoussées ? Sommes-nous... En sûreté ?
- Oui, on a réussi à les faire fuir. Mais elles reviendront sûrement, j'en ai peur. Nous sommes sauvés... Pour l'instant. Et vous, ça va ? Le mage regarda le parano' de haut en bas, le toisant presque. C'est vrai qu'en comparaison, il avait l'air assez frais pour quelqu'un qui venait d'essuyer un conflit d'une telle ampleur. Le mage, quant à lui, en ressortait avec une robe un peu noircie, quelques gouttes de sueur froides avaient perlé sur son front et le long de son dos.
- Ça va. dit-il, gêné. Mes amis et moi on était à l'intérieur. Dans le repaire des fées - mais on est pas de leur côté, hein ! Et je... Ne sais pas où ils sont maintenant. Il fixa le sol, invoquant toute la tristesse dont il aurait pu faire preuve en perdant un être cher.

Le mage regarda des deux côtés, comme s'il cherchait de l'aide ou un échappatoire à cette situation embarrassante. Voyant que rien de tout cela ne s'offrait à lui, il soupira puis posa sa main sur l'épaule de Syd qui sursauta. Il n'aimait pas les contacts physiques.
- Allez, courage ! Je suis sûr qu'ils vont bien. Allons sur la place du marché, les autres mages y sont déjà. Avec un peu de chance vous retrouverez vos amis là-bas. Sur ces mots, il l'invita à le suivre. Le paranoïaque s'exécuta et ils marchèrent ensemble jusqu'à la place où d'innombrables cadavres recouvraient le sol. Triste spectacle.

Au milieu, un attroupement de mages qui semblaient discuter. Ils allèrent se coller à eux dans l'espoir de capter la conversation. Sydney ne voyait qu'une seule personne au milieu, qui semblait parler à quelqu'un de beaucoup plus petit que lui. Malheureusement, les mages ne laissaient pas suffisamment de place à Syd pour qu'il puisse s'approcher d'avantage. Il se concentra pour filtrer les voix alentours.

C'était Dakota ! Il en était certain ! Ce timbre de voix... Et la petite taille, tout collait. Au moins, elle avait survécu. Les autres ne devaient pas être très loin. Il regarda tout autour de lui mais ne vit personne. Attendre que la foule se disperse était la meilleure solution. Apparemment, Dakota semblait négocier avec son interlocuteur. Sans doute en échange d'avoir libéré les Seelies ?

Comme on dit, après la pluie voilà le beau temps. Bien qu'on ne pouvait pas trop comparer une mini guerre au mauvais temps mais elle était enfin terminé et encore mieux : James était vivant. Poussiéreux avec des égratignures mais bien en chair et en os. Le silence avait laissé place au vacarme de la violence et des cadavres des deux camps gisaient sur le sol. C'était méga glauque...L'adolescent n'avait vu que ce genre de chose via la télévision et jamais en vrai. Une expérience en plus grâce à ce magnifique monde ! Bref...où étaient ses amis ?
James se redressa en grimaçant massant son postérieur qui en avait prit un sacré coup tout en regardant autour de lui pour apercevoir ses compagnons. Il n'y avait aucune trace de Sélène ni de Sidney juste Dakota qui dialoguait avec l'un des mages. Même dans ses moments là la blondinette ne perdait pas le Nord...
Il rejoignit son amie qui finissait juste de parler avec son interlocuteur. Il ne savait pas de quoi ils avaient parlés mais le mage parla de régler les désagréments causés, par un peu leur faute il fallait quand même l'avouer.

- Bien sur on va vous aider à...euh....ranger

Intervint il bien que le sourire bizarre qu'affichait le mage n'était en rien rassurant. Peut être aurait il dû fermer sa bouche en fait...Il avait tendance à trop l'ouvrir dernièrement. Gêné James regarda autour de lui et tomba sur Sidney qui semblait en parfaite santé par rapport à lui et à Dakota. Gros lâche, il la retenait celle là. Il ne restait plus que Sélène qui avait mystérieusement disparue et à l'idée que la rouquine ai été embarquer quelque part pendant sa lutte et laissé pour morte comme un vulgaire saucisson lui nouait la gorge.

- Il faut retrouver Sélène...

Souffla t-il assez bas pour que seule Dakota puisse l'entendre.

Selene finit par se relever. Ses jambes lui faisaient mal, mais elle ne pouvait rester prostrée au milieu de la route tout le restant de la nuit. Elle s’observa dans une vitrine afin de constater les dégâts. Hormis sa griffure à la joue et ses cheveux désordonnés, elle ne s’en tirait pas trop mal. Une main fébrile écarta les mèches rousses qui s’égaraient devant ses yeux noisette, puis l’adolescente se détourna de son image. Elle avait envie de se reposer, de dormir même, dans un lit de préférence. Depuis combien de temps ne l’avait-elle pas fait ? Elle ne se souvenait pas du lit de Parkinson, mais simplement des nuits dans le Slavedog Millionnaire et celle passée dans la grotte de Telehem. En creusant un peu les méandres de sa mémoire, elle retrouvait des bribes du jour où elle avait perdu connaissance dans les bras d’un vampire pour se réveiller dans la fange de la tour de la Luxure… mais elle préférait oublier.

Lentement, la galloise se mit à marcher. Qu’avait-elle d’autre à faire ? Dans le ciel, les éclats de lumière s’étaient estompés, signe sans doute que toutes les différentes batailles avaient pris fin. Que devait-elle faire désormais ? Revenir sur ses pas ? Elle n’avait pas vu la moindre trace de ses compagnons dans le désordre, et son premier réflexe avait été de s’enfuir aussi loin qu’elle pouvait, pensant qu’ils avaient fait de même. Pourtant, si jamais il n’en était rien et que tous étaient toujours sur la place du marché, il n’y avait aucun doute qu’elle passerait pour une idiote et que Dakota proposerait de l’abandonner.

La toquée poussa un soupir. Ils lui manquaient. C’était stupide à dire, d’autant qu’ils ne se côtoyaient pas depuis plus de 24h, mais ils lui manquaient. Après tout le temps qu’elle avait passé avec Liam et Jonh à se faire brimer, des compagnons plus humains avaient été les bienvenus. Que ferait-elle seule ? Cette question lui tordait les entrailles à lui donner la nausée. Dans ces instants là, elle regrettait de ne pas avoir son portable. Ses mains raclèrent le fond de ses poches, en vain évidement, mais l’espoir laissait au moins quelques secondes de répit à son antagoniste.

Les pas de Selene l’emmenèrent hors du quartier marchand, vers de petites maisons colorées et saugrenues. Certaines semblaient en équilibre précaire, légèrement courbées, d’autres étaient rondes, presque prêtes à rouler comme des billes. Cette vue lui tira un sourire faible, la mine épuisée. En passant devant une petite demeure blanche en forme de cône, un miaulement profondément mystérieux la fit sursauter. Là, sur la palissade qui reflétait la lumière de la lune, un chat couleur neige la dévisageait de ses yeux incandescents. Devant l’air surpris de l’adolescente, il recommença, comme une invitation, puis ronronna en sautant souplement dans la rue pour venir se frotter à ses jambes.

- Isys craque toujours sur les jeunes gens égarés, j’espère que vous n’avez rien contre les chats.

La rouquine leva les yeux. Elle n’avait pas vu la porte s’ouvrir ; une petite vieille femme sans doute à peine plus grand qu’elle se tenait sur le perron. Sa robe de sorcière argentée allait de paire avec ses cheveux grisonnants et son sourire si purement bienveillant autant instantanément toute appréhension à la jeune fille.

- Non… non, ça va, répondit-elle, elle est très jolie.

La concernée ronronna de plus belle, frottant son pelage doux contre les jambes douloureuses de Selene. La propriétaire de l’animal éclata d’un petit rire, puis fit un geste gracieux de la main. Le petit portillon qui donnait sur son jardin s’ouvrit de lui-même, libérant le passage d’une petite allée couverte de gravillon.

- Je crois qu’elle apprécie, et te retourne le compliment. Entre ne te gêne pas ; tu as l’air fatiguée et complètement perdue. Et puis… je crois qu’Isys t’aime vraiment beaucoup, ça m’ennuierait que tu reprennes la route avec ma meilleure amie et colocataire.

La toquée se sentait embarrassée de cette proposition, autant parce qu’elle ne voulait pas déranger que parce qu’on lui avait toujours dit qu’il fallait se méfier des inconnus, notamment lorsqu’on était une jeune fille seule. Mais sa bienfaitrice dégageait tellement de bonté qu’elle ne pouvait pas être mauvaise, et puis… avait-elle jamais croisé quelqu’un qu’elle connaissait à dreamland ? Ses alliés eux-mêmes étaient de parfaits inconnus, elle ne connaissait d’eux que leur pathologie. Avec délicatesse pour ne pas bousculer son admiratrice à quatre pattes, la galloise s’aventura dans le jardin et atteint son hôte qui lui souriait chaleureusement… une expression qui avait quelque chose de maternel.

- Oh, mais tu es blessée ! s’exclama la vieille magicienne.

Aussitôt, l’adolescente sentit sa griffure se résorber d’elle-même. Sous ses bandages, apparents désormais, ses blessures achevèrent leur cicatrisation, ne laissant aucun souvenir sur sa peau crémeuse. Surprise, la jeune voyageuse porta une main à sa joue, intacte.

- Anastasya Vynovna, se présenta la sorcière. Entre je te prie, tu es mon invitée ce soir, et j’en suis ravie. Isys ne se laisse jamais séduire par de mauvaises personnes.

Impressionnée par l’aura de sérénité que dégageait la gloutoniskaïenne, le cœur débordant d’une reconnaissance timide, la toquée baissa les yeux et entra en répondant :

- Selene Nymphadora… et merci beaucoup.

Le mage ne savait pas trop quoi penser de ce petit bout de femme qui lui faisait face. Elle avait l’air terriblement jeune, mais aussi extrêmement mature. Calculatrice et froide auraient aussi été deux qualificatifs parfaits pour cette blondinette à peine sortie des jupes de sa mère. Et s’il applaudissait l’audace, Ernest Mac Arthur appréciait moyennement qu’on lui force ainsi la main. Gloutonisaïa était une ville de commerce, et se faire ainsi soutirer une récompense pour un acte qui aurait dû être gratuit car moral ressemblait ni plus ni moins à du racket. Malgré tout cette demande semblait logique quand on voyait l’état déplorable de cette fille couverte d’égratignures et de poussière. Soit, ils pourraient bien faire un geste.

Mais s’ils s’attendaient à se retrouver couverts d’or cette bande serait vite déçue, autant cette gamine blafarde que son ami à l’air niais, ce pirate qui les observait de loin et la jeune rouquine qui avait déserté la place. Les seelies l’avait déjà informé de ce qui s’était passé sous terre, et aucun mensonge ne marcherait pour faire grossir la récompense. Son regard brillant glissa tour à tour d’un protagoniste à l’autre, puis il fit signe à la troupe de se rassembler. Ils enverraient un émissaire fée pour ramener le membre manquant, le temps ne pressait plus.

- Soit, nous allons vous offrir une récompense. Une douche, un repas, des soins et un lit pour la nuit vous seront offerts. Nous pousserons les choses jusqu’à vous céder à chacun trois objets de tirés de nos réserves mais ensuite nous vous demanderons de vous retirer. Il n’est jamais bon d’abuser de la générosité des gens qui vous sont redevables.

Si cette dernière remarque avait été prononcée sans aucune once d’agressivité dans la voix, On ne pouvait pour autant ne pas y lire un avertissement. L’adolescente qui avait déjà ouvert la bouche pour parler la referma aussitôt, murmurant quelque chose que le mage ne put comprendre. Bon, tant que le message était passé…

La troupe de mage guida le groupe de voyageurs jusqu’à la mairie de la ville qui ressemblait à s’y méprendre à la tour de la gourmandise en version miniature. Les tours colorées ressemblaient tant à des sucreries qu’on en sentait presque l’odeur, donnant l’irrésistible envie de goûter pour vérifier. Pendant ce temps une seelies avait filé jusqu’à la maison d’Anastasya pour ramener Selene, et la troupe enfin réunie ils furent mené jusqu’à une sorte de salle des coffres remplie d’un fatras immonde d’objets en tout genre.

Dans un coin de la pièce se tenait un tas plus modeste et relativement ordonné, bien moins éblouissant qu’une grande partie de ce qui se trouvait ici mais malgré tout ça représentait un cadeau appréciable. Le maire pointa du doigt l’objet de la récompense avant d’annoncer, magnanime :

- Nous vous autorisons à prendre chacun trois objets. Certains ont des effets que nous ne cernons pas encore bien, mais je suis sûr que vos expérimentations porteront leurs fruits. Il y a aussi quelques produits de première nécessité pour des… globe-trotteurs comme vous. Ainsi que d’autres petites choses amusantes. Servez vous mais n’oubliez pas…

Ses yeux jusqu’alors aimable s’étrécirent alors qu’il ajoutait un ton en dessous :

- Seulement trois objets chacun. Les voleurs sont très mal vus.

Il sortit alors de la salle, laissant les voyageurs sous la surveillance d’employés de la mairie plus que zélés. Lorsque nos amis eurent enfin choisit ce qu’ils désiraient emporter, ils furent menée dans une suite commune où ils pourraient profiter d’un confort appréciable et de baumes magiques régénérant. Ce n’est que pour une nuit, alors profitez en bien…

*******

Liste des objets du tas de trésor :

- Un coupe-papier qui brille d’une lueur mystérieuse
- Une planche volante (rechargeable à l’énergie solaire, autonomie de 2h)
- Un miroir en argent
- Un grand bloc de mana
- Un sac à dos contenant gourde et lampe de poche.
- Une bague d’une unseelies
- Un porte-monnaie rempli de 5 pièces du monde réel
- Un sachet de piment hot-weather
- Un lot carte de DL, boussole, trousse de soin et couverture de survie.
- Une poule pondeuse, du nom de Simone.
- Une bourse de 150 rubz

Attention néanmoins : plusieurs personnes peuvent choisir un même objet, mais une même personne ne peut pas prendre plusieurs fois le même objet.

Ex : Selene et Sydney prennent une poule => Ok
Selene prend deux poules => pas ok

Nous vous informerons par MP des effets cachés des objets si vous avez eu la chance ou le malheur d’en prendre un qui en est pourvu

Elle perdait peu à peu le contrôle et ça ne lui plaisait pas, oh ça non. Mais il fallait avouer que le maire semblait avoir bien plus d’expérience dans le domaine que Dakota du haut de ses 13 ans. Plus il parlait plus elle plissait ses lèvres fines, ses yeux glacés s’étrécissant jusqu’à n’être plus que deux fentes. Elle était si agacée et frustée qu’elle entendit à peine la remarque de James et n’y réagit pas du tout. Bon, il essayait clairement de réduire sa liste de demande, mais ce qu’il leur proposait restait plus que correct. Enfin ça le serait s’il ne tentait pas de leur refourguer des bibelots sans aucun intérêt. La surdouée voyait bien dans son regard qu’il avait déjà mis le doigt sur leur nature de voyageur, il n’aurait pas été étonnant qu’il tente de les arnaquer en profitant de leur ignorance des choses de ce monde.

Les menaces maquillées ne plaisaient pas non plus à la phobophobe qui préféra se taire plutôt que de répliquer quelques paroles bien senties qui auraient fait s’envoler leur récompense. Elle aurait tout le temps de s’exprimer lorsqu’elle aurait eu ce qu’elle voulait. Patience est mère de toutes les vertus après tout.

Leur groupe se mit donc sagement en route à la suite des mages, et ce jusqu’à rejoindre un bâtiment qui n’était pas sans rappeler la tour effrayante du maitre de cette ville. Mais à contrario de sa réplique plus imposante, la mairie ne dégageait rien d’autre que gaité et gourmandise. Elle se surprit un instant à renifler à la recherche d’une quelconque odeur de fruit et de sucre, avant de secouer la tête de dépit pour pénétrer à l’intérieur.

Sans leur laisser le temps de la visite on les guidait déjà à travers un dédale de couloirs sinueux et sans fins, d’escaliers montant et descendant, de passages secrets derrière des tableaux ou des tentures et ceux jusqu’à ce que Dakota n’ai plus la moindre idée de la manière d’en ressortir seule. Sa conscience lui soufflait d’ailleurs insidieusement qu’ils l’avaient probablement fait exprès, et qu’elle ferait bien d’avoir peur d’en avoir peur. La donzelle pesta en seule réponse avant d’enfin pénétrer dans la salle des trésors dont la seule vue aurait réveillé en n’importe qui la soif de l’or et des possessions matérielles. Tout était si grandiose, si brillant… malgré son enfance dorée Dakota ne pouvait s’empêcher de se sentir comme une pie devant un objet scintillant.

La surdouée avança la main vers un objet au hasard quand Ernest Mac Arthur les héla depuis l’autre bout de la salle pour leur présenter le coin le plus pitoyable de ce paradis des avares. Elle se demanda un instant si c’était une blague mais le mage avait l’air on ne peut plus sérieux, tout comme ses menaces si vol il y avait.

- Si ce n’est pas de l’arnaque je ne sais pas ce que c’est, souffla-t-elle amère alors que l’homme les abandonnait entre les mains de ses employés.

Elle reporta ses pupilles bleus glacier vers leurs « récompenses » pour l’examiner plus attentivement avec l’espoir d’y trouver la perle rare. Il avait bien parlé d’objets enchantés, quelque chose de formidable se cachait donc peut-être derrière ce sac, cette bague ou cette… poule. Non, lla poule aurait été vraiment invraisemblable. Dak’ se détourna du regard stupide du gallinacée et posa un genoux à terre pour fouiller directement dans le tas. Son examen rapide la laissa plus que troublée.

Plusieurs objets étaient si inutiles qu’ils se devaient d’être magiques, pour d’autres par contre il était évident qu’ils seraient utiles… mais comment choisir ? Ils n’avaient le droit chacun qu’à 3 objets et si elle avait pu, la blondinette aurait tout emporté. L’idée d’un vol lui traversa l’esprit mais elle laissa vite tomber. C’était bien trop dangereux pour un résultat qui n’en vaudrait sûrement pas le coup, sans parler du fait qu’elle n’avait aucune idée du chemin à emprunter pour se tirer d’ici.

Après quelques nouvelles minutes de réflexions elle se décida pour le miroir en argent, le porte-monnaie rempli de 5 pièces et la bague d'une unseelies. Le miroir dans l’espoir qu’il satisferait Mary (même si elle en doutait grandement), les pièces car ce ne pouvait que masquer quelque chose qui l’intriguait fortement et la bague dans l’espoir d’hériter de dons féériques.

- J’ai fait mon choix… vous avez pris quoi ? demanda-t-elle, l’air légèrement contrariée.

Selene n’avait pas eu le temps de rester longtemps chez son hôte. A peine avaient-elles partagé une tasse de thé, l’adolescente narrant les tristes exploits des Unseelies, qu’on frappa souplement à la porte. Il s’agissait d’une fée, aussi grande qu’une femme adulte, des ailes de papillons multicolores scintillantes dans la nuit. Elle informa qu’elle venait chercher la rouquine de la part du maire, et la concernée ne put que se plier à la requête, remerciant chaleureusement Anastasya. Elle quitta leur demeure avec le miaulement triste d’Isis, dans les bras incroyablement fort de l’émissaire pour sa silhouette frêle.

La toquée mit un certain temps à se familiariser avec ce voyage aérien, puis elle atterrit devant un édifice qui ressemblait à s’y méprendre à la tour de la gourmandise. Ses allures de pièce montée en sucrerie donnait faim à Selene, qui avait déjà oublié son dernier repas dans le monde réel… les aventures, ça creuse, surtout quand on est une jeune fille aussi fragile.

L’intérieur de la mairie se révéla complètement surprenant. Les escaliers montaient, descendaient, s’entremêlaient, sur une surface que l’on ne soupçonnerait jamais de l’extérieur. La salle au trésor quant à elle, était grandiose, fantastique, magique, tout simplement. La galloise se sentait minuscule au milieu de ces merveilles, elle suivit ses compagnons en retenant ses exclamations de surprise mais laissant ses yeux noisette courir sur tout ce qu’elle voyait. Elle avait déjà assez honte d’avoir volé un gilet avec un porte-monnaie à l’intérieur lors de son précédent passage à Dreamland pour ressentir l’envie de dérober quelque chose, mais si elle s’efforçait de ne rien laisser paraître, elle bavait devant certaines choses, forcément.

Le tas modeste vers lequel les voyageurs furent conduit lui fit un léger pincement au cœur, mais il fallait comprendre… il n’avait fait qu’alerter, appeler à l’aide et s’enfuir : pas de quoi leur offrir des trésors inestimables. L’adolescente choisit d’abord un sac à dos, dans lequel se trouvaient une gourde et une lampe de poche. C’était toujours utile : pas plus tard que dans les galeries des Unseelies, sans l’intervention du petit Dereck, ils seraient restés dans le noir et auraient sans doute connu la colère des mauvaises fées sans pouvoir recevoir aucune aide.

Pour le reste, Selene aurait bien voulu dégoter un objet vraiment utile, et hors du commun. Quelque chose de rare, qu’elle ne trouverait pas ailleurs. Ses doigts cherchant fébrilement dans le tas finir par effleurer un coupe-papier qui dégageait une lueur étrange. Elle le souleva, le regarda sous toutes ses coutures, mais ne décela rien. Pourtant, elle sentait qu’il devait être magique… que ferait-il dans les coffre de la mairie de Gloutoniskaïa sinon ?

La rouquine était gênée de fouiner ainsi dans un tas de babioles qui ne lui appartenaient pas pour dégoter quelque chose, mais on l’avait autorisé, non ? Ce n’était pas une proposition rhétorique, qui attendait en réalité qu’ils fassent tous preuve de modestie et de grand cœur ? La main au dessus d’un objet qu’elle allait saisir, elle hésitait. C’est vrai qu’elle pourrait ne rien prendre et remercier simplement le maire de l’hospitalité dont il faisait preuve, même pour une nuit. Néanmoins, ils étaient des voyageurs… des parias dans leur cas, des bêtes traqués souvent ; elle ne pouvait pas rater cette occasion de dégoter quelque chose qui lui serait utile.

La bague qu’elle ramassa était sombrement belle, argentée et sertie de joyaux noir onyx, comme des gouffres sans fond. Selene l’essaya et… par chance, elle était exactement à la bonne taille pour son majeur. Si elle s’avérait inutile, elle serait au moins très jolie à porter. Sans oser relever les yeux vers les employés qui attendaient patiemment qu’ils se décident, elle se redressa timidement, remettant derrière ses oreilles une mèche de ses cheveux flamboyant.

- J’ai pris une… une bague, un coupe-papier et le sac, répondit-elle doucement à Dakota.


*********

Pris dans le tas :
- Bague d'une Unseelie
- Sac à dos + gourde + lampe de poche
- Coupe-papier brillant d'une lueur mystérieuse

Le maire parlait bien, trop bien même pour être honnête. Un vrai requin ! Quoi qu'il en soit, ce dernier n'avait pas mis longtemps à débusquer le jeune pirate au milieu de la foule. Qu'est-ce qui lui avait mis la puce à l'oreille !?
Les plans de Dakota avaient - encore une fois - fonctionné et l'idée de recevoir des cadeaux enchanta Sydney. Un gamin dans un magasin de jouets, voilà ce qu'il était intérieurement. Intérieurement seulement car extérioriser ce genre de choses n'est jamais bon pour l'image d'un gars de 20 ans s'habillant en corsaire...

*C'est l'heure de partager le trésor, companons !"* pensa-t-il. Il ne se risquerait pas à imiter ses idoles pour leur sens aiguë de l"emprunt à durée indéterminée". Non, il ne volerait rien. 3 objets, c'était bien assez. Et puis rien que de regarder ce tas d'immondices (la poule lui plaisait bien, quand même.), cela semblait même un peu trop. Son regard fut cependant accroché par quelques reliques qui pourraient s'avérer sympas.

La pièce était un véritable coffre-fort et les objets entassés en son centre étaient bien susceptibles de renfermer des pouvoirs magiques. Une idée lui effleura subitement l'esprit :
*Si la mairie renferme un gros trésor, alors la tour dans le centre-ville doit renfermer un PLUS GROS trésor !!*
Restait encore à savoir ce que cette dernière renfermait... D'autre... Que le trésor. Elle devait être envahie d'Unseelies voire des bestioles encore plus sadiques !!

Le temps de sa réflexion cupide, la petite blonde avait fait son choix et lorsqu'elle demanda au groupe ce qu'ils avaient choisis, Sydney se contenta d'avancer vers le "trésor" en lâchant un Garr ! Son expression de pirate favorite. Se tournant vers ses "amis", il leur avoua Je me suis toujours promis de faire ça le jour où je trouverais un trésor. Hé hé hé !

Son choix était déjà arrêté, mais il fit semblant de chercher un instant. Puis, une fois certain qu'aucun objet ne tenterait de le mordre, il avança la main vers le lot de cartes DL, boussole, trousse de soin et couverture de survie. Ça, ça sera utile. Il alla ensuite prendre le sachet de piments Hot-Weather. Au mieux, ça donnerait du goût à une soupe. Pourquoi avoir choisi ça, il ne savait pas vraiment, mais le piment, ça peut piquer lorsqu'on le lance dans les yeux des gens. Alors ça aussi, ça serait utile. Pour finir, il choisit le coupe-papier scintillant.. Avec ça, il pourrait enfin se défendre (et/ou attaquer), et il n'aurait donc plus à fuir comme il l'avait fait tout à l'heure !

En parlant de ça, à chaque fois qu'il croisait le regard de ses compagnons, il n'y voyait que du mépris. C'est sûr, ils lui en voulaient... En particulier James qui semblait éprouver un profond dégoût envers Syd. Cela se voyait à 5km à la ronde.
- C'est bon pour moi. J'ai ce qu'il me faut. J'aurais bien pris la poule, mais...
Il se tût aussitôt. Ce qui se voulait être une boutade ne faisait rire personne, dans l'instant. Plus sérieusement, il avait toujours voulu avoir un animal de compagnie, mais il n'avait déjà pas de quoi se nourrir lui-même, alors une poule...

Il fit quelques pas en arrière, laissant la place à James afin qu’il choisisse ce qu’il voudrait.

Rien qu'à l'idée de savoir qu'il disposerait d'un vraie lit et d'un vrai repas pour ce soir suffisait au bonheur de James. Même si le maire était assez étrange et pas très drôle au moins il avait l'amabilité de ne pas avoir rembarrer Dakota avec ses demandes pour les remercier de les avoir prévenus pour les mauvaises fées. le monsieur envoya une fée chercher Sélène qui revint quelques minutes après et le groupe put partir vers la mairie de la ville. Si elle était une version miniature de la grande Tour cette dernière e imposant moins, son apparence de bonbons donnant l'eau à la bouche à James mais il connaissait un certain conte avec une vilaine sorcière dedans...

Le quatuor parcourut la mairie de longs en larges et en travers passant par des chemins que James ne saurait retrouver même avec une carte. En même temps son sens de l'orientation n'avait jamais été très bon. Finalement au bout d'un moment ils arrivèrent dans une salle rempli de trésors aussi étranges que magnifiques. C'était la caverne d'Aladin ! Sauf que les cadeaux que le maire comptait leur donner se trouvait dans un coin beaucoup moins sympa. Cependant dès que James croisa le regard de la poule son esprit se mit à gagatiser devant cet animal. Elle était trop mignonne !
Dakota commença à choisir la première suivit de Sélène puis de Sidney qui avait lâché un cri bizarre. James n'avait pu d’empêcher de rire devant ça, tellement ça avait été inattendue. Certes son coup de lâcheté restait encore dans l'esprit de l'adolescent mais il y avait des choses incontrôlables dans la vie. ce fut finalement au tour de James qui sans aucune hésitation s'empara délicatement de la poule blanche où un collier se trouvait autour de son cou. Il jeta un oeil à la médaille où était inscrit Simone. C'était donc une fille ! ( non sans dec XD)
Le reste, il ne savait pas trop quoi prendre. Déjà pas la gourde et la lampe de poche ça lui rappelait de mauvais souvenirs...

- Bon allez je vais prendre ça et ça

Dit il pour lui même en posant fébrilement sa main sur une bague et un coupe-papier. Une fois ses trois objets choisis, sauf un , Simone n'étant pas un objet ce qui faisait donc deux.

- Bon bah on a fini ?


***********************************************
-Simone la poule
-Un coupe-papier qui brille d’une lueur mystérieuse
- Une bague d’une unseelies

Dakota avait comme d’habitude été la plus rapide. Ses compagnons avaient à peine commencé à chercher dans le tas de « trésors » alors qu’elle posait sa question, lui laissant de loisir de les observer dans leurs recherches. Alors que Selene semblait presque répugner à recevoir quelque chose, Sydney donnait l’impression d’être un enfant le matin de noël. Son cri de pirate aurait même pu faire rire la surdouée si elle avait été dotée d’un quelconque sens de l’humour. James de son côté avait l’air totalement fasciné par la poule et, au grand étonnement de la gamine, la pris comme l’un de ses trois cadeaux. Elle resta un moment interdite, guettant la déclaration tant attendue « mais je rigole voyons ! » mais rien ne vint. Soit… c’était James après tout.

- Oui, on a fini.

Elle fit signe aux employés qui les surveillaient, ceux-ci se mettant aussitôt en branle pour les guider jusqu’au lieu qui leur servirait de chambre cette nuit. Le chemin parcouru était tout aussi long et tortueux que le précédent ce qui laissait tout loisir de réfléchir à leurs choix respectifs. Elle était la seul à ne pas avoir pris le coupe papier luminescent, ce qui en se fiant à la décision des autres se révélerait peut-être une erreur. Tout comme le fait d’être la seule à avoir jeté son dévolu sur le miroir et les pièces. Avait-elle eut tort ? N’allait-elle pas se retrouver avec des babioles sans intérêt ? Comme si un poids venait de tomber sur ses frêles épaules Dakota se courba légèrement, ses yeux ne quittant plus le sol.

La voix de sa conscience avait commencé à la harceler. Parce qu’elle devait avoir peur d’avoir peur d’avoir gaspillé sa chance, peur d’avoir peur de s’être trompée, peur d’avoir peur de régresser jusqu’à un niveau de réflexion et de lucidité inférieur à un pirate, une ado timide et un adorateur de poules. Rien ne prouvait tout ça, mais c’est l’inconnu et l’absence de preuves qui ne rendait le tout que plus angoissant. Elle ne pouvait pas se permettre ce genre d’écart… rater, c’était bon pour les autres.

La phobophobe jeta un regard troublé à ses pièces et à son miroir avant de se mordre la lèvre, geste qui lui tira un grognement de douleur. Sa dent avait attaqué à l’endroit où Dexter avait fendu sa lèvre d’un coup de poing peu de temps auparavant et la blessure n’avait pas dû encore cicatriser. Dexter… que cet imbécile de pyromane aille en enfer.

C’est sur cette brulante conclusion que Dak’ et ses camarades furent abandonnés devant une porte. L’adolescente ne perdit pas de temps, tourna la poignée et pénétra dans un endroit si somptueux que n’importe quel prolétaire en aurait eu les yeux qui saignent. La suite était immense et colorée à l’instar du bâtiment qui l’abritait, véritable clin d’œil à la maison de pain d’épice de la sorcière dans l’histoire d’Hansel et Gretel L’entrée donnait sur un salon aux fauteuils et poufs blancs si moelleux et volumineux qu’on aurait dit des chamallows. Ils faisaient face à une table basse sur laquelle leur hôte avait fait apprêter toute une gamme de baumes et de lotions magiques étiquetées avec soin. Dans l’angle de la pièce était dressé un buffet à en faire pâlir de jalousie la maison blanche, et de quoi désaltérer 20 personnes au bas mot.

La blondinette fit quelques pas dans la pièce, laissant courir son regard glacé sur le confort qui serait le leur pour une nuit. Elle laissa glisser ses doigts sur la pierre de la cheminée qui ressemblait à s’y méprendre à du nougat puis s’éloigna du feu éblouissant qui y brûlait pour aller visiter les pièces adjacentes, au nombre de deux. La première porte révéla un dortoir commun mais plus que confortable. La seconde donnait sur une salle de bain aux allures de rivière sauvage.

- Bon, on se sera pas fait arnaquer sur ce point au moins, murmura-t-elle en refermant la porte pour aller se poser dans l’un des fauteuils.

Elle attrapa l’un des pots qui trônait sur la table basse et plissa les yeux pour lire l’étiquette qui indiquait « soin des brûlures », avant de réitérer l’opération avec un second qui disait pour sa part « soin des plaies légères ». Ce serait bien assez pour régler ses quelques problèmes, la surdouée déboucha donc le premier avant de plisser le nez avec dégoût.

- Ça fouette leur saloperie ! J’espère au moins que c’est efficace…

*****

Description des objets magiques et animaux choisis :

Spoiler:

Ils étaient trois à avoir choisis le coupe-papier. Selene espérait silencieusement que cet objet mystérieux ne leur attire pas des ennuis, sans quoi ils auraient trois fardeaux sur les bras… et il en était de même des bagues. La poule de James lui tira un petit sourire affectueux alors qu’elle commençait à suivre les employés qui les conduisirent à une suite somptueuse. Le chemin avait une nouvelle fois été si tortueux que l’adolescente n’avait pas pu en retenir une seule des bifurcations, mais devant le confort qui leur était offert pour une nuit, cette considération s’échappa bien vite de son esprit.

Dakota s’avançait déjà mais elle, restait sur le seuil, éblouie, émerveillée. Il y avait un piège quelque part ? On viendrait vite leur annoncer qu’on s’était trompé, et qu’ils ne méritaient pas cette suite ? Dans le monde réel, elle n’était déjà pas l’une des jeunes filles les plus riches de San Francisco – très loin de là – mais à Dreamland, elle n’avait connu que la misère. Elle avait dormi dans la cale moisie d’un bateau, dans une étable à chevaux, mais jamais au grand jamais dans un véritable lit.

La rouquine entra à son tour, les jambes affaiblies par l’émotion, ses mains devant ses lèvres et les pupilles étincelantes. Après avoir côtoyé des fées, voilà qu’elle se trouvait plongée dans une pièce qui semblait tirée toute droit d’Hänsell et Gretel. Les couleurs l’enivraient, émanant d’une magie fabuleuse, enchanteresse, si loin de ce qu’elle avait connu jusqu’à lors. Le monde des rêves lui apparaissait définitivement sous un nouveau visage, et celui-ci ne lui déplaisait pas tant. Certes, il serait temporaire, sans doute non renouvelable, mais c’était enfin une note optimiste dans l’océan d’ennuis qui la ballotait.

La phobophobe commença par s’intéresser aux baumes de soin. Selene n’en avait pas besoin, Anastasya ayant guérit ses dernières blessures apparentes grâce à ses pouvoirs. Ce qu’elle voulait, ce dont elle rêvait depuis qu’elle avait rejoint Dreamland, c’était d’un bon bain chaud ; pouvoir se décrasser correctement, confort en prime, était un luxe rare ici, et c’était incroyable comme elle en avait envie. Avant de se faire piquer la place, la toquée se faufila souplement dans la pièce et à peine eut-elle refermée la porte qu’elle entendit un bruit de loquet signifier qu’elle venait de se verrouiller.

Au centre de la pièce, une sorte de pyramide sur laquelle les produits de bain étaient rangés de façon indiciblement esthétique était cernée par des oasis de plantes aux fleurs blanches qui semblaient presque respirer paisiblement. Une sphère lévitait sous un plafond qui adoptait la couleur nocturne du ciel extérieur, perdue dans des nappes de nuages magiques plus vraies que nature, à l’intérieur de laquelle se déplaçaient mollement des boursouflets somnolents. Le bassin décrivait un anneau autour de la structure centrale, remplit d’une eau translucide qui tournait lentement, incitant à se prélasser sans demi-mesure. A l’entrée, il y avait à droite une porte qui ouvrait sur un placard plein de serviettes et à gauche, un lavabo suspendu sous un grand miroir qui renvoyait l’image d’une adolescente fatiguée, échevelée, usée par des aventures interminables.

Une lucarne ouvrait sur la nuit douce et silencieuse, si loin des évènements qui venaient d’avoir lieu que Selene les oubliait presque. Avec une lenteur pudique, elle se déshabilla, posa sa nouvelle bague sur le lavabo, puis descendit s’immerger dans le bassin. Un délice. L’eau était exactement à la température dont elle rêvait, si agréable qu’elle apaisait immédiatement tout ce qui restait de ses tensions. Un sourire aux lèvres, la galloise plongea et ferma les yeux. Le silence absolu. Son cœur battait lentement, tout son corps fourmillait de ce plaisir retrouvé.

Elle émergea brusquement, ses cheveux flamboyants collants à son visage et épousant ses épaules frêles. Son visage ruisselait, débarrassé de toute la saleté qui avait pu s’y être déposée, recouvrant toute sa douceur épurée. Se tournant vers la pyramide d’ustensiles hors d’atteinte, la jeune fille se demanda comment elle allait bien pouvoir se servir. Elle s’approcha pour essayer de s’aider du rebord afin d’attraper un shampoing, et celui-ci se décolla immédiatement de son socle pour léviter jusque dans ses mains. Passé l’instant de surprise – elle finirait par se faire à la magie de Gloutoniskaïa – elle lava ses cheveux roux avec insistance. Après la fange de la tour de Sextus, la brûlure du soleil, la morsure du sel de mer, et un bain dans un lac, ils en avaient plus que besoin.

En lavant consciencieusement son corps tout entier, Selene frotta tout particulièrement son intimité, espérant vainement faire disparaitre l’horreur que Liam y avait laissé. Le souvenir ne s’effacerait jamais, mais peut-être que la souillure, elle, finirait par s’en aller. Une fois intégralement propre, embaumée par diverses fragrances délicieuses, la jeune fille quitta le bassin avec regret. Aussitôt, l’eau redevint aussi claire qu’avant qu’elle n’y entre et les produits qu’elle avait utilisé retrouvèrent leur place.

Après s’être un moment regardée dans le miroir, elle choisir une serviette dans le placard et s’essuya rapidement. Le contact doux du tissu prolongeait le plaisir du moment. Elle réhabilita ses vêtements neufs, jeta ses bandages usagés dans une petite poubelle, passa ses doigts dans ses cheveux pour faire mine de les coiffer et une fois qu’elle fut satisfaite du résultat, récupéra ses affaires pour sortir de la pièce, sa serviette sur la nuque.

Fraîche, propre et apaisée, elle serait presque méconnaissable. Une expression radieuse flottait sur ses traits délicats, tandis qu’elle prenait place dans un pouf blanc moelleux comme un marshmallow. Elle avait envie de parler, de faire connaissance, loin des soucis qui l’avaient déboussolée jusqu’à ce jour.

- La salle de bain est vraiment géniale ! commenta-t-elle.

Son regard noisette tomba sur James. Que lui auraient dit ses amies dans le monde réel ? « Tu es clean maintenant, tu as toute une soirée de tranquillité devant toi, ne laisse pas passer l’occasion chérie ! » Mais est-ce qu’elle oserait ? C’est une autre histoire…

Après une marche interminable dans les couloirs de l'étrange bâtisse, ils arrivèrent dans ce qui serait leur chambre pour la nuit. Enfin chambre... Comprenez palace cinq étoile (truffé de piège et de choses prêtes à vous tuer).
Sydney entra après Dakota et Selene pour découvrir un buffet à volonté ainsi qu'une salle de bain libr-... Ah ben non, plus libre, maintenant. Lorsque Dakota ouvrit la porte du dortoir, il jeta un œil furtif dans la pièce. Ça, pour sûr ils étaient bien logés ! Trop, même... Avoir prévenu les mages de l'attaque Unseelie ne les faisait pas mériter autant de gratitude, surtout au vue des pertes subies par ces derniers.

Les cadeaux étaient déjà suffisant, pourquoi les inviter dans ce lieu ? *Tout simplement pour nous empêcher de sortir et nous éliminer plus facilement !* pensa le pirate. A cette pensée il posa sa main sur son coupe-papier. Les autres ne seront jamais d'accord pour organiser des tours de garde. Humpf ! Les fous ! Qu'à cela ne tienne, il s'en chargerait lui-même. Et il surveillerait également les jeunes au cas où l'un d'eux soit un somnambule ou quelque chose du genre.

Se dirigeant vers la table où s'amoncelait la nourriture, l'eau lui vint à la bouche. Mais l'instinct de survie l'empêcha de s'emparer d'un morceau de viande, lui rappelant que c'était peut-être empoisonné, ou pire ! Tout ce qui l’entourait ressemblait à de la nourriture ! Même les murs !!
Regardant autour pour voir si personne ne l'observait, il pencha sa tête vers le mur le plus proche, sortit sa langue et le lécha. Bon... Ça n'était pas du sucre. Ça avait le goût d'un mur totalement normal, et eux au moins n'étaient pas enduits de poison ou d'acide.

Il décida d'attendre que quelqu'un se serve avant de manger à son tour. Il ne voulait pas jouer aux premières lignes. Faisant quelques pas dans la salle, il observait. Il observait les coins de mur, les recoins, les portes... Tout ce qui était susceptible d'abriter des caméras.
- C'est... Très joli, ici. On s'y sent vraiment en sécurité ! dit-il aux deux jeunes encore présents. D'un point de vue extérieur, cela ressemblait à un véritable compliment, mais l'ironie de la situation fit rire Syd sous cape. Évidemment qu'on n'y était pas en sécurité ! Mais le seul moyen de savoir quel piège on nous tend est de faire semblant de tomber dedans. Il irait prendre un bain si Selene en ressortait (vivante)

En parlant d'elle, la voilà qui sortait. Mon dieu... C'est quoi cette manie d'apparaitre et de disparaitre quand on parle d'elle !? Bon, à part ça, elle n'était franchement plus la même. Elle était propre, ses cheveux brillaient, elle sentait bon à 10m à la ronde... Pour sûr, ça devait lui avoir fait du bien.
Il s'empressa de réquisitionner la salle de bain avant que quelqu'un n'aie la même idée que lui. Et hop, le voilà enfermé à double tour. *J'espère que ça peut quand même s'ouvrir de l'intérieur, ce truc... J'voudrais pas rester là dedans toute la nuit, moi...*

Il se dévêtit, rechigna à quitter son bandana (mais le fit quand même) puis entra dans l'eau parfumée. Un bain... Un bon bain chaud... Ça faisait des lustres qu'il n'en avait pas pris un. Après un examen minutieux de la salle depuis l'endroit où il se baignait, il conclut qu'il ne courrait - à priori - aucun danger ici. Il se résolut donc à se décontracter et lâcha un soupir d'aise. Est-ce que les autres avaient mangé ? Il le saurait en sortant. Il avait tellement faim qu'il espérait qu'ils ne tardent pas à le faire. Posant son regard sur la pile de shampoing et de crèmes relaxante, il eut un réflexe de recul. On aurait pu croire que tout allait s'effondrer. Il serait mort enseveli sous un tas de shampoing... Pitoyable.

Or à sa grande stupeur, rien ne se passa - de ce qu'il avait imaginé. Le shampoing qu'il regardait depuis tout à l'heure vint à lui comme par magie, ce qui ne rassura pas le moins du monde le paranoïaque... Il mit le temps avant d'oser tendre la main vers le flacon et de s'en mettre sur les cheveux. Tout en massant son cuir chevelu, il guetta un éventuel mage caché parmi les ustensiles. QUI avait fait léviter ce shampoing !?
Même cinéma avec la crème pour le corps. *La force est avec moi* pensa-t-il en tendant la main d'un geste magistral pour attraper le flacon avant de passer la crème sur tout son corps.

Il sortit de l'eau presque avec regret. C'était mauvais signe, ça ! On l'incitait inconsciemment à rester dans l'eau !! Prenant deux serviettes, il se frictionna le corps avec l'une puis les cheveux avec l'autre. Il les roula finalement en boule avant de les poser dans un coin de la salle. En se rhabillant, il avait l'impression que ses vêtements allaient le salir. En effet, ils avaient eux aussi besoin d'un coup de neuf... On verrait ça plus tard.
Il noua son bandana puis fut soulagé de voir que la porte ne le maintenait pas prisonnier de ce sauna.
- A qui l'tour ? Demanda-t-il à qui voudrait l'entendre.
Oh, et faites gaffe aux shampoings : ils sont... Enfin ils... Bref, vous verrez par vous-même.

Une fois les "achats" finit les voyageurs furent conduit à une chambre, ou plutôt un vrai palace de bonheur pour les yeux de James qui s'illuminèrent. C'était encore mieux que chez Dakota ! On avait presque envie de manger les meugles et les murs tellement ça avait l'air appétissant mais l'adolescent n"était pas débile. Il n'y avait plus qu'à profiter du cadeau offert par leur hôte, comme il l'avait dit c'était juste pour ce soir. James posa la poule par terre commençant à avoir des crampes au bras quand Sélène fila de son côté dans la salle de bain laissant les trois autres en tête à tête. Des fioles étaient posés sur la table, de guérison apparemment et ça devait pas sentir bon vu la tête de la blondinette. Il fallait souffrir pour guérir...
James prit celle pour les plaies légères, ses griffures dû aux méchantes fées et regarda pendant quelques secondes la fiole avant de l'ouvrir. Se bougeant le nez comme lui avait apprit sa mère pour faire passer le coup du sirop immonde, il but une gorgée de la potion et une grimace s'afficha sur son visage.

- Béé c'est horrible !

Il reposa la fiole en la rebouchant tandis que ses blessures disparaissait à vue d'oeil, au moins ça fonctionnait. Sélène revint de son bain, une serviette enfermant ses cheveux revint en affirmant que c'était trop génial, posant son regard sur James. Ce dernier lui sourit, mais n'eut pas le temps de dire qu'il allait vérifier ses paroles que Sydney avait monopolisé la salle de bain.

- Ah bon bah j'irai après...

Et cette fois ci il n'y aurait personne de l'autre côté pour le voir tout nu pour voir si il avait fini. Enfin , en attendant que le pirate sorte James mangerait bien quelque chose. Ce dernier s'approcha donc du buffet et s'empara d'une pomme bien rouge digne de Blanche Neige. En espérant que celle ci ne soit pas empoissonné comme dans le conte. James croqua dedans à pleine dent et un cri de bonheur s'échappa de ses lèvres.

- C'est trop boon !

S'exclama t-il avant de tendre un morceau à Simone pour qu'elle mange elle aussi d'abord. L'adolescent partagea donc un repas avec un sa nouvelle compagnie jusqu'à ce que Sydney sorte enfin en disant de faire attention au shampoing.

- Les shampoings...?

Un rire sortit de sa bouche et posa la bague et le coupe papier sur un meuble puis s’élança vers d'où venait le voyageur, Simone dans ses pattes.

- A moi le tour !

Il ne savait pas trop pourquoi il avait rigolé, peut être parce que Sydney parler de lotion pour les cheveux comme si ils avaient été vivant était marrant. La porte se referma derrière lui lorsque James fut à l'intérieur de la pièce et ses yeux s'agrandirent encore une fois. C'était tellement beau...Un "cot" attira son attention sur sa poule qui l'avait suivit.

- Bah qu'est ce que tu fais là toi ? Tu veux prendre un bain aussi ?

Pourquoi pas ? Après tout on lavait bien les chiens. James se déshabilla de ses vêtements poussiéreux et déchirés, posa sa montre quelque part avant d'aller dans l'eau qui était parfaitement à la température mais en y pensant les poules ça ne sait pas nager...heureusement celle ci resta au bord. Ouf. James s'approcha de l'étagère à produit et ses yeux dérivèrent sur chaque étiquette. Il y avait temps de choix...Tiens à l'abricot ! L'adolescent tendit sa main mais n'eut pas le temps que la bouteille s'éleva comme par magie.

- Waaaaaaaah trop bieeen !

En espérant que la pièce était insonorisé car de l'autre côté ils se poseraient des questions à l'entendre poussé des cris. Enfin, une fois remit de ses émotions il pu enfin se laver le corps et les cheveux avant de sortir. par contre il n'y avait pas l'air d'y avoir de vêtement de rechange...James était loin d'être exhibitionniste et ça le gênait de remettre ses habits usés...que faire ?

- Je sais ! Je vais laver mon bas ! C'est pas grave si on me voit torse nu !

Exécutant ses paroles James entreprit donc le nettoyage de ce qui lui servirait de caleçon et il bien y avoir un séchoir pour les cheveux...L'adolescent regarda autour de lui et le trouva enfin. Il sécha donc tant bien que mal son habit et une fois ceci fait il l'enfila mais c'était pas non plus tip top alors il préféré mettre une serviette autour de ta taille en prime puis il décida de coiffer ses cheveux faisant apparaitre un peigne grâce à son pouvoir comme chez Bergerac. Voilà il était tout beau tout propre et pouvait sortir rejoindre les autres après avoir récupérer sa superbe montre Lucky Luke.

- C'est trop génial là dedans ! Le shampoing il est magique il bouge tout seul !

S’exclama t-il avec des grands gestes.