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| First night in Elipse | |
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Auteur | Message |
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Eve M. Todrovitch
Maladie mentale : Troubles paranoïaques
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| Sujet: First night in Elipse Dim 22 Mai - 18:27 | |
| Eve poursuivait sa route, laissant derrière être le corps désarticulé d’une jeune femme qui aurait pu lui causer préjudice en réalisant qui elle était. La nuit recouvrait désormais totalement les rues de la capitale du monde des rêves, plongeant ses quartiers populaires dans une semi-pénombre angoissante. Des éclats de voix s’échappaient des fenêtres ouvertes, des fumets appétissants descendaient le long des murs des immeubles, des voitures de police passaient sirènes éteintes pour veiller discrètement à l’ordre des lieux. La progression de la détenue devenait plus difficile car si ça n’étaient pas les autorités qu’elle devait éviter, c’était les groupes de jeunes qui discutaient dans un jargon de cité obstruant les entrées de plusieurs ruelles.
La paranoïaque finit par arriver dans une minuscule impasse occupée par un lot de grosses poubelles qui débordaient de sacs et débris en tout genre. En levant ses yeux marron, elle aperçut, se détachant de l’obscurité grâce au carré de lumière qui la trahissait, une fenêtre devant laquelle des vêtements étaient étendus sur des fils tirés à la manière de toile d’araignée. Un sourire s’afficha sur ses lèvres pâles alors qu’une idée germait dans son encéphale de criminelle. Elle dût chercher un moment parmi les déchets qui dépassaient des bennes à ordures avant de trouver ce qui ferait l’affaire : un manche à balai brisé, suffisamment grand pour compenser le bon mètre qui lui manquerait pour atteindre la fenêtre.
Ceci fait, elle scruta les environs pour s’assurer qu’elle était toujours incognito, abritée par les ténèbres épaisses, puis entreprit de grimper sur le monceau de sacs qui outrepassait la capacité maximale de la grosse poubelle. En plus de l’odeur infecte, ses pieds s’enfoncèrent plusieurs fois dans un mélange d’immondice en crevant les sacs plastiques. Eve réprima un haut-le-cœur et tendit alors son manche à balai une fois qu’elle se fut hissée à hauteur convenable. Décrocher le jean qui lui faisait de l’œil fut le plus simple : il était placé plus bas, les pinces qui le retenaient déjà mises à mal, certainement par un oiseau pendant la journée. Il tomba donc sur la tête de la taularde, qui le rejeta au sol, cherchant déjà à atteindre une chemise ou un tee-shirt.
Son bras droit douloureux était secoué de tremblements, déséquilibrant sa prise sur le manche qui frappa malencontreusement la vitre derrière le voile de vêtements. La jeune femme retint son souffle, tendue, aux aguets de la moindre apparition à la fenêtre, mais personne ne se manifesta. Elle s’autorisa une expiration profonde, puis s’attela de nouveau à son exercice périlleux, serrant les dents, et réussit à décrocher de sa ligne un large tee-shirt noir délavé au moment où son pied gauche s’enfonçait profondément dans un sac, menaçant de la faire tomber.
Eve se rétablit au prix de moulinets maladroits avec ses bras, puis descendit de son perchoir puant. L’odeur la suivrait très certainement jusqu’à ce qu’elle ait l’occasion de se laver mais au moins, elle pourrait abandonner sa combinaison de prisonnière, qui était une véritable balise pour la repérer. N’ayant pas le choix de la cabine, elle se changeant rapidement dans l’impasse obscure, héritant d’un jean trop long au niveau des jambes et d’un haut trop large. Soit, ça aurait pu être pire. Elle enfonça sa tenue de détenue aussi profond qu’elle le pouvait dans la benne, sous de gros sacs poubelle, retenant sa respiration pour ne pas être asphyxiée par les effluves nauséabonds.
Satisfaite, elle quitta sa cachette sans se dissimuler cette fois, gardant simplement dans ses poches ses mains couvertes de sang séché. La tête basse, de façon à ce que ses cheveux noir masquent une partie de son visage, elle sillonna les rues du quartier populaire – qui lui évoquait China Town – sans que personne, ou presque, ne fasse attention à son passage. La première étape de son plan était achevée mais désormais, il allait lui falloir trouver comment sortir de ce monde étrange, qui n’était manifestement pas le sien.
En doublant une ruelle, Eve fut attirée par un bruit de verre sur le bitume. Elle fit marche arrière et scruta les ténèbres à peine percées par les lueurs de lampadaires lointains. Un homme était assis sur un tas de carton, tanguant d’avant en arrière devant trois bouteilles d’alcool dont l’une était couchée, visiblement vide. Ne sachant pas où aller, la russo-américaine estima que pour une nuit, le camping urbain ne serait pas pire qu’autre chose. Elle s’approcha lentement, recevant alors des relents d’alcool fort qui lui tirèrent presque un sourire nostalgique. Durant son errance étasunienne, après avoir tué l’assassin de sa mère, il lui était arrivé d’être obligée de dormir dans la rue quelques nuits, le temps de retrouver assez de ressource pour louer un appartement minable.
- Salut, lança-t-elle en s’asseyant en tailleur à une distance raisonnable, je peux m’assoir ?
La détenue ne voyait pas vraiment les traits de l’inconnu dans l’ombre oppressante. Celui-ci parut se pencher vers elle pour l’observer, puis lâcha d’une voix bourrue et somnolente qui trahissait son taux d’ivresse :
- La… la vie est dure même pour les putes maintenant… ?!
Eve se demanda un instant si elle était satisfaite ou pas que le clochard l’ait prise pour une prostituée, mais au moins, il n’avait pas décelé en elle son état de voyageuse. A cet instant, elle se serait presque véritablement cru à San Francisco.
- On va dire ça, répondit-elle lentement. Tu partagerais un peu de ton réconfortant avec une catin sans argent ?
L’homme émit un grognement inintelligible que la jeune femme prit pour un oui. Elle se pencha et tendit furtivement une main, assez vite pour que les yeux gorgés d’alcool de son hôte ne s’aperçoive pas – malgré la pénombre – que ses doigts étaient couverts de sang. Une fois la bouteille en main, la détenue la secoua légèrement pour estimer sa contenance puis but une bonne gorgée du liquide translucide. Il lui décapa la gorge et avait un assez mauvais goût qui lui tirant une grimace et un hochement de tête.
- Merci bien… ça va m’aider à réfléchir.
Le clochard ne répondit même pas, absorbé par une profonde somnolence éthylique.
Dernière édition par Eve M. Todrovitch le Sam 28 Mai - 12:02, édité 2 fois | |
| | | Yoru Nakatomi
Maladie mentale : Hypocondrie
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| Sujet: Re: First night in Elipse Jeu 26 Mai - 22:43 | |
| Yoru n'avait besoin de personne pour se débrouiller et c'est en un pas assuré qu'il continua sa route jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche. L'attente fut courte et déjà un bus se pointa devant lui, l'asiatique entra en évitant de toucher les barres, vitres et tout autres éléments du véhicule pouvant être porteur de nombreuses bactéries laissées par les mains sales des gens. Les mauvaises habitudes revenaient sans que Yoru n'y résiste. Les gens étaient nombreux dans ce bus. Tous regardaient l'hypocondriaque d'un air mauvais, comme si ce fut un délinquant, un clochard ou un marginal (pas faux) qui n'était pas le bienvenue mais ça lui était égal. Il avait l'habitude. Lorsque qu'il arriva à destination, le car s'arrêta, Yoru en sortit. Il parcourut le trottoir quelques minutes et se retrouva devant son immeuble. Il murmura pour lui même comme pour se remémorer, s'encourager:
-4eme étage, sans ascenseur, appartement 17 à gauche.
En sortant sa clé, l'asiatique soupira. Un étrange sentiment le hantait depuis son retour dans le vrai monde. Comme s'il rentrait de vacances. Il était à la fois nostalgique de son séjour déjà terminé et content de rentrer et retrouver son petit chez soit. Il poussa la porte, salua d'un bref signe de la main le concierge qui scrutait des yeux toutes personnes entrant et sortant de l'immeuble. Une fois dans son appartement, il posa son sac, ses clés sur la table basse du salon. Il retira son manteau qu'il accrocha sur le porte manteau, son masque qu'il jeta a la poubelle et alla dans la salle de bain se rafraichir un peu.
*Qu'est-ce que c'est bon de rentrer..*
pensa-t-il avec un sourire aux lèvres. L'asiatique prit son téléphone et composa un des numéros qui était noté sur le carnet situé à proximité de son téléphone. De suite une petite voix annonça:
-Pizza rapido j'écoute! Quelle est votre commande?
-Euh Bonjour! Je voudrais une 4 fromages et un coca s'il vous plait.
La commande arriva 20 minutes plus tard. Yoru adorait les pizzas de Pizza rapido, c'était les meilleures de toutes selon lui! Le jeune homme paya donc sa commande et se posa devant la télé. Il zappa, mangea, rêvassa quelques moments jusqu'à somnoler. Les terres gelées, exactement au même endroit où il se trouvait avant de repartir dans le monde réel. Puis soudain, une rue sombre d'une ville, un air de déjà vue, une impression étrange. Yoru reconnu instinctivement Ellipse.
-Voila que Dreamland hante même mes rêves maintenant..
Pourquoi avait-il dit ça? Brusquement Yoru se retrouva dans cette ruelle sombre d'Elipse, en sueur comme sortant d'un terrible cauchemar. Était-il toujours en train de rêver? Tout avait l'air si réel. Il ne rêvait plus non. Il était revenu à Ellipse mais il n'en savait pas la cause qui n'était autre que la conséquence de son rêve lucide. Jamais il n'avait fait de rêve lucide jusqu'alors. Comme quoi, jouer entre le fictif et la réalité pouvait troubler les esprits.
-Je suis revenu.. Ici..Mais pourquoi?
Souffla l'asiatique qui en prit conscience dans un moment de panique. Il ne remarqua que quelques secondes plus tard les 2 personnes le regardant au loin, assises dans cette ruelle sombre et sale. Choqué, il se retourna pour ne pas montrer son malaise et se concentra pour se calmer.
*Mais pourquoi je suis ici? J'étais chez moi il y a deux secondes.. C'est pas croyable.. je dois rêver! >.< Je sais plus..! C'est horrible!O_O*
Dernière édition par Yoru Nakatomi le Ven 27 Mai - 22:01, édité 1 fois | |
| | | Eve M. Todrovitch
Maladie mentale : Troubles paranoïaques
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| Sujet: Re: First night in Elipse Ven 27 Mai - 0:28 | |
| Eve ne sut pas vraiment combien de temps elle était restée muette en la compagnie morte du clochard ivre. L’homme chancelait machinalement d’avant en arrière, émettait de temps en temps un grognement incompréhensible, attrapait une bouteille pour boire au goulot une maladroite gorgée d’alcool fort, puis recommençait son manège désolant. Devant son état, la jeune n’avait même pas cherché à entamer la discussion. Au moins, sa compagnie brisait une solitude qui, dans un moment pareil, aurait pu la rendre folle.
La paranoïaque s’efforçait régulièrement de se souvenir de tout ce qui lui était arrivé depuis sa séance d’hypnose. Oublier lui serait préjudiciable, car il fallait qu’elle ait en tête toutes les conséquences de l’opération malsaine opérée à son égard pour s’en venger correctement. C’était aussi une manière de ne pas perdre le fil, car si elle restait dans l’ombre de la ruelle, elle entendait régulièrement les rares passants nocturnes évoquer à haute voix des lieux qu’elle ne connaissait pas. Elle ne sut pas cependant si la police avait déjà découvert ses deux meurtres, car aucune sirène n’avait encore retenti dans la nuit morose. Par instant, Eve se demandait si ses anciens comparses étaient toujours libres ou si les autorités leur étaient déjà tombées dessus, mais l’impossibilité d’avoir une réponse l’amenait à vite mettre de coté cette interrogation.
Épuisée, la détenue avait fini par se déplacer pour s’installer contre un mur sale, complètement plongée dans l’obscurité glauque de l’endroit, puis s’était assoupie pour une somnolence sans rêve. Elle se sentait entre deux états, régulièrement éveillée par les gigotements du sans-abri qui faisait tinter ses bouteilles vides, mais jamais ne vit apparaître l’image d’un songe, aussi incohérente fut-elle. La russo-américaine s’endormit pourtant brièvement, la tête enfouie dans ses genoux malgré l’odeur répugnante qui l’embaumait encore.
La nuit n’était pas terminée lorsqu’elle rouvrit les yeux. Eve sut qu’il était tard parce que le ciel était noir d’encre et de toutes les fenêtres qu’elle pouvait voir de son emplacement, aucune n’était allumée. Un silence pesant avait envahi sa ruelle ; même le clochard dormait d’un profond sommeil, à moins qu’il ne soit en réalité en plein coma éthylique. La détenue n’eut pas le temps de vérifier car une voix venue de nulle part résonna brusquement. Elle semblait venir du trottoir opposé, alors qu’il n’y avait manifestement personne. Lentement, méfiante, la paranoïaque se mit sur ses pieds et fit quelques pas vers les halos de lumières projetés par les vieux lampadaires.
Un homme apparut soudainement. Un japonais qui portait des vêtements en toile d’une autre époque. Eve perçut faiblement sa phrase lâchée machinalement, ce qui lui fit froncer les sourcils : il était « revenu » ici ? Il connaissait les lieux alors ? Si c’était vrai, elle ne pouvait pas le laisser partir. Il se détourna en réalisant qu’elle le regardait, mais elle s’avança souplement en l’interpelant :
- Hey, toi comment tu…
La russo-américaine se mordit la lèvre inférieure. Ce n’était peut-être pas une bonne idée de s'exprimer aussi fort, même à une heure aussi tardive de la nuit. Elle accéléra donc l’allure pour rejoindre l’hypocondriaque et lui parler afin qu’il soit le seul à l’entendre.
- D’où est-ce que tu viens toi ? Je t’ai vu arrivé de nul part et… tu as dis rêvé de « Dreamland » ; c’est bien ici non, tu es déjà venu ?
Impossible de savoir pourquoi l’inconnu semblait chercher à fuir la proximité de la taularde. Est-ce que les lumières jaunâtres qui jouaient sur ses traits laiteux la rendaient si effrayante que ça ? Ou bien était-ce l’odeur de détritus qui la suivait qui le repoussait ? Il la prenait aussi pour une catin ou une clocharde ?
Pour être certaine que Yoru ne lui échappe pas, Eve l’attrapa soudainement au col pour le plaquer contre le mur tagué d’un immeuble endormi et lui posa une main couverte de sang séché sur la bouche pour l’empêcher de crier. Son regard marron était plongé dans les yeux du japonais ; elle le tenait juste assez fermement pour lui montrer qu’elle était déterminée, mais pas assez pour lui faire mal.
- J'te ferai rien, ok ?! Mais : j’ai bien entendu, tu reviens dans ce… monde ? Tu vas pouvoir m’expliquer ce qu’il est alors ?! Et puis… si tu en es déjà sorti une fois, tu sauras le refaire n’est-ce pas ? Et tu m’emmèneras avec toi…
A son contact, l’hypocondriaque avait étrangement pâlit. Il commençait à s’agiter ; la détenue serra son col un peu plus fort en susurrant froidement, presque à la manière d’un secret :
- Les flics me cherchent déjà ici… si tu hurles lorsque que je lâche, j’te tue, c’est clair ?
Eve attendit quelques secondes, puis recula pour laisser à son nouvel acolyte la possibilité de recouvrir son espace vital… et de lui répondre, bien entendu.
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| | | Yoru Nakatomi
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| Sujet: Re: First night in Elipse Ven 27 Mai - 9:04 | |
| Au revoir mon petit chez moi protecteur, ma bonne pizza toute chaude et ma salle de bain toute propre! Bonjour la saleté, l'inconnu et les emmerdes! A peine fut-il retourné à Ellipse que l'asiatique tomba sur une folle meurtrière pommée. Yoru savait qu'il n'avait pas de chance en général mais à ce point là! C'était quand même abusé. La Russo-américaine s'approcha de lui alors qu'il tentait de se calmer pour le submerger de questions auxquelles il ne ne répondit rien. En somme, il la jeune femme ne lui inspirait pas de bonnes choses, et il essaya donc de fuir cette dernière tant bien que mal puisqu'elle le "collait" et était bien décidée à avoir des réponses. L'asiatique fixait le sol en avançant sans regarder la jeune femme. Perturbé, il n'avait qu'une envie: Quitter cette ruelle qui sentait la mort et la poubelle (ou peut-être était-ce la demoiselle? >.<), trouver un endroit où il serait en sécurité, et de nouveau fringues parce que là, niveau discrétion, c'était pas le top! Mais la taularde ne voyait pas ces nouvelles résolutions de la même manière.
Brusquement Yoru se sentit plaqué contre un mur et tenu fermement au niveau du col. Il n'eut pas le temps d'émettre un son que déjà Eve, posa sa main, qui apparu rouge/marron à la lueur d'un vieux lampadaire au loin, sur la bouche de l'hypocondriaque pour qu'il ne puisse plus crier ni parler. Sa respiration s'accéléra, il n'avait d'autre moyens que d'attendre et écouter sagement les questions de la meurtrière. Faux! Au contraire, il gigota, se tortilla en émettant des "hummmmmuuhhhh" à répétition mais cela ne faisait que rendre la jeune femme plus agressive. Plus il s'agitait, plus il sentait qu'elle serrait son cou un peu plus fort. Le visage de l'hypocondriaque avait pâlit au contact de ces mains, rouges! Il se doutait d'où provenait ce rouge et ça lui donnait envie de gerber. Était-elle une criminelle? Avait-elle tué des gens? (visiblement oui) Allait-elle le tuer maintenant??? Lorsque la taulard susurra sa dernière phrase, l'asiatique s'arrêta de bouger et son regard inquiet, s'encra dans celui d'Eve. Pourvu que son pouvoir ne fonctionne pas à cause de la peur. A cette idée et aux conséquences que ça pourrait avoir, Yoru baissa brusquement les yeux et hocha de la tête quand Eve lâcha prise.
Yoru reprit son souffle levant les mains comme pour tempérer l'ambiance, il parla doucement de manière à ce que le clochard au loin ne soit pas réveillé.
-wouow (rire nerveux). Décidément j'ai pas de bol!
A chacune de ses pauses, et sans le vouloir, il s'essuya la bouche.
-Alors, faut rester cool hein! Je sais pas qui tu es ni d'où tu viens tu vois j'ai même pas envie de savoir (il regarda d'un air inquiet les mains d'Eve et s'essuya une fois de plus la bouche).. mais au moins j'peux répondre à tes questions. Je viens du vrai monde comme toi.. Je suis déjà venu à Dreamland auparavant pendant ma séance d'hypnose chez Parkinson et un jour j'me suis réveillé dans le vrai monde.. Enfin tout les patients de Parkinson se sont réveillé dans son cabinet et y'en a encore qui sont dans le vrai monde! Je ne sais pas comment ça s'est fait, j'ai pas d'explications! Et là, j'me retrouve ici pour la deuxième fois parce que j'ai fais un rêve, ouai un rêve. Oui j'étais chez moi, c'était un rêve tellement réel et je savais que je rêvais.. de Dreamland. Enfin c'est trop bizarre et j'suis pommé là!
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| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: First night in Elipse Ven 27 Mai - 10:04 | |
| L’asiatique leva les mains en signe de non-agression pour manifester sa coopération. Eve soupira de soulagement : ce n’était pas que le tuer lui aurait posé un problème moral, mais il aurait encore fallut qu’elle déguerpisse à l’aveuglette, et cette manière de fonctionner, en plus de la fatiguer, était improductive. Elle fit un nouveau pas de recul en observant son interlocuteur. Mis à part sa façon d’essuyer machinalement sa bouche, comme s’il craignait qu’elle lui ait filé une maladie incurable, il paraissait relativement clean.
D’ailleurs, il fit même un bond dans l’estime de la détenue lorsqu’il comprit son problème et qu’il répondit à une partie de ses questions. Un sourire pâle étira les lèvres de la russo-américaine, contente d’enfin trouver quelqu’un qui pourrait lui donner un coup de main dans cette mascarade. Au moins, les faits étaient confirmés : elle se trouvait dans un autre monde appelé Dreamland auquel elle avait accédé par le biais de son hypnose. En fin de compte, Yoru n’avait pas énormément d’explications, mais une chose fit tilt dans son cerveau :
- Ton Parkinson là… ce serait pas un psy par hasard, ou un truc du genre ? Je me suis retrouvée ici après m’être fait hypnotisée par une psychiatre commise d’office… Camélia Thores… ils pensent tous que je suis cinglée là-bas.
Le regard de la jeune femme se perdit dans le vide alors qu’un éclair meurtrier traversait sa pupille dilatée. Qu’arrivait-il en ce moment même à son corps si elle dormait dans le monde réel ? Est-ce que les gardiens, ou ce foutu directeur de prison ne seraient pas en train de profiter d’elle ? Cette simple idée la fit frémir de rage et amplifia son désir de s’en aller au plus vite. Les questions se bousculaient pourtant dans sa tête, à tel point qu’elle ne savait plus dans quel ordre les poser. Le japonais lui avait clairement dit qu’il ne savait pas comment il s’était échappé la dernière fois, ce qui n’était pas un bon point, mais dans la mesure où il connaissait le terrain, il restait un atout indispensable pour le moment.
Au bout de la rue, les halos circulaires de deux feux de croisement blancs se découpèrent sur le bitume sombre. Bientôt, le véhicule fut assez proche pour qu’Eve reconnaisse aux gyrophares silencieux trônant sur son toit qu’il s’agissait d’une patrouille de police. Rapidement, elle attrapa une manche de Yoru pour l’entrainer avec elle dans une rue adjacente et ne le lâcha que lorsqu’ils furent parvenus près d’un parc manifestement fermé pour la nuit. La détenue s’approcha de la petite barrière qui empêchait symboliquement l’entrée, chassant d’une main la nuée de moustique qui tournoyait au dessus d’elle comme un nuage pluvieux.
- La dedans, on sera tranquille je pense…, souffla-t-elle en sautant habilement la barrière.
Une fois que l’hypocondriaque l’eut suivi, elle se mit à marcher lentement le long d’une allée. Ses pieds foulant les gravillons produisaient un léger bruit qui résonnait étrangement dans le silence nocturne du parc. La russo-américaine enfouit ses mains dans ses poches et prit la parole, faisant allusion aux autorités elipsiennes.
- Ils me poursuivent depuis que je suis arrivée… au départ, les gens s’en prenaient à une fille bizarre habillée en abeille avec une paire de lunette qu’elle ne pouvait pas retirer. Je l’ai aidé à s’enfuir, mais on s’est fait courir après jusqu’à ce qu’on se réfugie dans un vieil immeuble complètement délabré et envahi par les insectes nuisibles… la police est arrivée et au lieu de nous aidée, elle nous a accusé d’être des voyageuses, de ne pas être les bienvenues et qu’on avait le choix entre la mort ou la prison.
Eve marqua une pause. La lune jouait malicieusement de son reflet qui dansait sur les feuilles des arbres agités par la brise. Une fontaine éteinte se trouvait au cœur d’un pare-terre florale circulaire méticuleusement délimité par des entrelacs de menuiserie devant lesquels étaient implantés des pancartes « ne pas marcher sur la pelouse ». Tout en enjambant nonchalamment la limite pour aller se laver les mains, la taularde poursuivait afin d’aboutir à sa question :
- J’ai aussi eu un truc bizarre… une sorte de grosse montre est apparut sur mon poignet, et elle bipait de plus en plus fort lorsque les flics approchaient. Elle a disparu mais… est-ce que tu sais à quoi sont dus ces trucs étranges ? Et pourquoi les gens nous en veulent à mort ici ? Tu connais l’endroit non ? Alors il faut au moins que tu me dises tout ce que je dois savoir.
La jeune femme avait terminé d’effacer de ses doigts blancs les preuves de ses crimes. Elle fit face à l’hypocondriaque et croisa les bras, patiente mais décidée. Elle avait au moins compris qu’on se retrouvait projeté à Dreamland par le biais d’une inconscience… mais il manquait encore trop d’éléments à son puzzle.
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| | | Yoru Nakatomi
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| Sujet: La rencontre des strudels en string Sam 28 Mai - 10:01 | |
| L'atmosphère semblait se détendre quelque peu dès les premières révélations de Yoru mais ce dernier se rendit bien vite compte que la taularde ne savait vraiment que très peu de choses au sujet de Dreamland, des pouvoirs, des autorités et des habitants d'ici, etc.. Il faudra être précis et clair pour la mettre en garde de tout ce qui lui arrivera. M'enfin, elle avait pas l'air d'avoir grandement besoin qu'on l'a protège. L'asiatique commença alors:
-Oui Parkinson est un psy qui est très réputé pour soigner les phobies, toc et autres maladies..
L'hypocondriaque eut peur d'employer ce mot dans la mesure où il ne savait pas de quoi était atteinte Eve, il grimaça et après un temps de silence où il vit que rien ne se passa. Il continua quand il calcula ses dernier mots "commise d'office' et "cinglée". Sans vouloir paraitre différent, il continua tout de même mais sa voix avait changé de ton, comme si sa gorge fut serré, il dégluti et lança:
-Ouai.. voilà c'est pour soigner plein de choses hein! Je ne juge pas, je suis hypocondriaque moi.. Ca n'a rien à voir mais.. voilà!
L'asiatique se gratta l'arrière du crane d'un air gêné quand soudain, une voiture de police arriva plein phare en leur direction. D'un coup, Yoru fut entrainé par la manche dans une petite ruelle adjacente puis jusqu'à l'entrée d'un parc interdit d'accès de nuit. Que Nenni! La demoiselle l'enjamba nonchalamment et sans réfléchir, l'asiatique en fit de même. Il scruta tout de même les environs pour voir s'il n'y aurait pas de témoins et que la voiture de police avait bien été semée, la moindre faute était fatale dans ce monde, il le savait et il avait prit la résolution d'être plus prudent à l'avenir.Face aux explications de cette fuite soudaine, Yoru eut un sourire aux lèvres. Pas moqueur mais compatissant. Elle venait d'arriver et déjà plein de conneries lui était arrivé. Elle lui faisait penser à lui même qui, maladroit, avait déjà vu la déco du tribunal d'Elipse et avait été condamné à la mort le jour de son arrivé. L'asiatique décida alors de répondre à toutes les interrogations d'Eve. Car il n'y avait pas de raison de cacher tout ça (et puis ce n'était pas dans son intérêt) et il savait que lui, aurait bien voulut à son arrivée qu'on lui explique tout ce qu'il y avait à savoir comme il allait le faire:
-Il faut que tu saches qu'ici, les gens comme nous qui venons du vrai monde, on les appel des voyageurs et ils sont très mal vu ici. Surement parce qu'ils sont différents des habitants d'ici et qu'il auraient tendance à mettre un peu plus le bazar que les gens normaux. Ne fais confiance à personnes.. Même pas à certains voyageurs je dois dire..
L'hypocondriaque fit une pause, il pensa a Dakota, Maxim, Liam, Melena, Jade et Elie... Il continua:
-C'est un peu la loi du plus fort en fait! Ah oui, et chacun des voyageurs à une maladie, un toc, une psychose ou une maladie mentale.. Tous! Je peux te le dire parce que j'en ai déjà rencontré beaucoup et.. Tous avaient des pouvoirs.
Yoru observa Eve un moment, elle était attentive, il continua:
-Ta montre c'est ton pouvoir. Ton pouvoir grandira de plus en plus avec le temps et tu acquerra d'autres pouvoirs un peu plus fort. Chacun de tes pouvoirs iront à l'encontre du problème pour lequel tu as du aller voir cette psychiatre commise d'office. C'est comme ça qu'ils disent soigner leur patients. Ce monde est grand, regarde comme je suis habillé, j'ai parcouru plusieurs endroits différents de Dreamland. Je sais qu'il y a Elipse, nous sommes a Elipse, les terres gelées, la plaine aux collines, sextus (il fit un signe en direction de son accoutrement avec une grimace significative), des océans, une forêt qui s'appelle incarnation, kephren, la plaine félicité.. C'est tout les endroits où je suis allé.
L'asiatique d'étira alors et lança comme un oublie:
-Ah oui! Ici la monnaie c'est de rubz et .. n'ai pas peur des trucs bizarres, sinon t'as pas fini.. -_-
Il se permit un sourire. | |
| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: First night in Elipse Sam 28 Mai - 12:29 | |
| « Ne fais confiance à personne ». Cette phrase résonnait désormais dans l’enceinte du crâne de la détenue, occultant presque la suite du discours de l’hypocondriaque. Bien sûr, dans le monde réel, les gens n’étaient pas plus dignes de confiance en général, c’est l’une des raisons pour laquelle Eve ne s’attachait à personne. Elle n’avait pas besoin des leçons de Yoru à ce sujet, sa famille ayant trop souvent été la bonne poire des soi-disant organes de confiance qu’étaient les autorités ou la justice. Néanmoins, son regard brun dévisageait désormais différemment l’asiatique qui lui exposait les B A BA de la vie Dreamlandienne pour les voyageurs comme elle. Suivant ce qu’il disait, il n’était alors pas sûr de se fier à lui, pas plus que lui ne devait croire en sa bonne foi. Un coup d’œil à l’eau de la fontaine qui apparaissait noircie là où se mêlait le sang qu’elle avait ôté de ses mains lui tira un sourire pâle.
- Ne faire confiance à personne hein ? répéta-t-elle en faisant machinalement quelques pas qui l’éloignaient de con acolyte.
Après un éclat de rire sans joie aucune, la russo-américaine leva la tête vers le japonais pour lui répondre sur un ton implacable :
- Puisque je n’ai pas le choix et que ton discours à l’air cohérent vu la situation, je vais te croire pour l’instant.
Elle ne jugea pas nécessaire de réitérer la menace qu’elle avait déjà faite il y a quelques minutes. Le silence pesant qui suivit sa déclaration traduisait assez clairement que si l’hypocondriaque faisait un pas de travers, ce serait certainement son sang qui teinterait l’eau de la prochaine source à laquelle jeune femme se laverait les mains. D’autres choses préoccupaient Eve pour l’instant : les pouvoirs par exemple. Le sien était de faire apparaître une montre bruyante qui ne donnait même pas l’heure ? C’était assez maigre comme potentialité. Et en quoi était-ce en rapport avec son éventuelle pathologie ? Sur son dossier médical, on disait qu’elle souffrait très certainement d’une sorte de psychose paranoïaque, et c’était la raison pour laquelle on avait fait appel à Camélia Thores. Le fait qu’elle ait une capacité spéciale était une preuve qu’elle était malade ? Parce que maintenant, ça allait être de sa faute si ce monde était décidé ne jamais lui être équitable ?!
- Putain de connerie, murmura-t-elle en s’appuyant sur le rebord de la fontaine.
La lune miroitait paresseusement sur la surface plane, les teintes rouges ressortant presque comme une créature tentaculaire qui s’étiraient en s’effaçant. Après le dur réalisme de la prison, voilà qu’elle se retrouvait plongée dans l’imaginaire sans limite du monde des rêves. A tout moment, elle se serait attendue à ce qu’une équipe de tournage sorte de derrière un buisson pour annoncer que la bonne blague était terminée, mais il n’en était rien. Les gens qu’elle avait tués avaient été aussi palpables qu’elle, aussi « vrais », et pas un metteur en scène n’était intervenu pour lui demander de ne pas abimer les figurants.
- Et qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Si ce monde est aussi dangereux que tu le dis, on ne peut pas rester ici indéfiniment. Tu sais où trouver de l’aide pour sortir ? Où passer nos nuits ? Où nous faire de l’argent ?
Toutes ces questions pratiques étaient certainement primordiales. Même si Yoru ne savait pas « comment » sortir, il saurait peut-être de quel coté se diriger ; et puis, si Dreamland fonctionnait comme là d’où ils venaient, l’argent était toujours une bonne manière d’obtenir ce dont on avait besoin.
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| | | Yoru Nakatomi
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| Sujet: Re: First night in Elipse Dim 29 Mai - 21:51 | |
| Le rire diabolique qu'offrit la russo-americaine surprit Yoru qui, ne s'y attendant pas, écarquilla ses yeux amande d'un air choqué et fit même un léger pas en arrière. L'asiatique pensait réellement que cette fille était cinglée, et elle n'en finissait pas, de part son comportement, de renforcer l'opinion de Yoru à son égard. Il se demanda alors quels avantages aurait-il à rester avec une taularde comme elle qui pouvait à tout moment décider de le tuer pendant son sommeil ou se faire prendre par la police et lui avec! Pas question! L'hypocondriaque ne voulait pas avoir de problèmes comme il en avait eut auparavant. Il souhaitait à présent réfléchir sur ces questions sans réponses à savoir: Comment rentrer? Est-ce que le rêve lucide pouvait le ramener à San Francisco? Avait-il quelque chose à accomplir pour enfin être libéré de ses pouvoirs et ne plus entendre parler de Dreamland?! L'asiatique enchaina:
-Oui enfin bon, tu n'a pas à avoir peur de moi.. Moi tout ce que je veux c'est la même chose que toi.. Trouver une solution pour me barrer d'ici et avec le moins de casse.
La jeune femme posa alors une série de questions auxquelles Yoru n'avait pas de réponses précises:
-Qu'est-ce qu'on fait? J'en sais rien moi.. On fait tout pour ne pas se faire remarquer et on réfléchit à un plan pour sortir de ce monde. Pour l'argent tu peux postuler à l'ADPLE, t'y vas et y'a des annonces, généralement les employeurs en ont rien à foutre de savoir si t'es un voyageur ou non du moment que tu fais bien le boulot. Les nuits tu les passes où tu veux, probablement dans ce parc pour ce soir vu que tu es fauchés.
Un silence de quelques secondes régna entre les deux voyageurs. Yoru hésitait a poser sa question, mais après mure réflexion, il se lança avec un ton faussement naturel:
-Heu.. Tu t'appelles comment au fait?.. Moi c'est Yoru.
Il enchaina alors pour lancer une conversation. Après tout il avait envie de connaitre la personne, vu qu'apparemment ils allaient rester encore un petit moment ensemble:
-Tu viens de.. prison alors.. J'peux te demander.. Enfin.. t'as fais quoi pour te retrouver las-bas?
Ça avait le mérite d'être franche! L'asiatique n'était pas vraiment à l'aise en présence de cette fille. Elle ne lui inspirait rien de bon, il restera donc sur ses gardes tout le temps où il l'a conciderera comme suspecte mais il lui laisserai une chance, si elle venait à être coopérative.
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| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: First night in Elipse Dim 29 Mai - 23:13 | |
| En attendant les réponses de Yoru, Eve s’était détournée, promenant son regard aux alentours. Un essaim de papillon de nuit aussi gros que ceux que l’on trouvait dans les pays tropicaux survolèrent un lampadaire, masquant momentanément la lueur blanchâtre qu’il projetait. Elle marchait machinalement, s’éloignant légèrement de la fontaine, piétinant les pare-terre floraux soignés par la municipalité. Un sourire sarcastique étira ses lèvres pâles au fil des explications de l’hypocondriaque. Celui-ci ne pouvait pas le voir bien sûr, dans la mesure où la taularde était dos à lui, mais il signifiait qu’elle percevait très nettement le changement de ton dans les indications de son compagnon. S’il s’était montré coopérant, la briefant presque à la façon d’un parrain dans un jeu de rôle, son discours était maintenant bien plus individualiste.
- Ne fais confiance à personne, murmura-t-elle une nouvelle fois avec un petit rire, mais le jeune homme ne l’entendit pas.
Au moins, elle avait appris que comme dans le monde réel, on se faisait de l’argent en bossant honnêtement – ou presque. Ce n’était pas un problème ; les petits boulots temporaires, elle n’avait connu que ça, elle saurait s’y accoutumer. Subitement, l’asiatique prit l’initiative de se présenter. Sa démarche avait été trop franche pour qu’il ait donné un faux prénom, à moins qu’il n’ait déjà manigancé un plan pour se servir d’elle ? La détenue se retourna pour détailler les traits de son interlocuteur mais n’y décela aucune fourberie. Ils étaient plutôt marqués par la gêne, voire une certaine peur tout à fait compréhensible. S’il jouait un rôle, il était très fort.
Dans la situation actuelle, la russo-américaine estima cependant qu’il n’y avait pas grand danger à révéler son prénom. Elle allait répondre, mais l’hypocondriaque enchaina avec une interrogation plutôt maladroite. D’abord, comment pouvait-il avancer avec certitude qu’elle sortait de prison ? Simplement parce qu’elle avait parlé de psychiatre commise d’office ? Peut-être bien qu’il travaillait pour elle après tout, afin de contrôler sa thérapie, ou de s’assurer qu’elle ne remettrait plus les pieds dans le monde réel. La jeune femme fronça les sourcils, de moins en moins convaincue de la bonne foi du japonais.
- Étrangement perspicace, rétorqua-t-elle froidement en prenant soin de détacher chaque syllabe avec lenteur. On pourrait presque croire que t’essayes de me faire cracher le morceau sur quelque chose ; ou bien tu as peur que j’te tue dans ton sommeil pour te dépouiller… t’as de l’argent sur toi ?
Un sourire carnassier étira ses lèvres blanches. De son point de vue, il avait pour unique but de titiller la crainte que Yoru semblait avoir à son égard, mais pour le concerné, il devait être réellement effrayant. Après tout, ce n’est pas de sa faute si sa question ressemblait à une demande rhétorique d’un psychanalyste qui cherchait à vous faire dire que vous êtes l’unique coupable de votre malheur. Eve rejeta sa chevelure brune en arrière, levant au ciel ses yeux marron tout en poussant un soupir.
- Tu ne serais pas plus tranquille en le sachant, reprit-elle sérieusement, et je ne te ferai pas plus confiance en sachant que tu sais. Alors, à quoi bon que je le dise ?
Elle revint vers l’hypocondriaque, sans le quitter de ses yeux inexpressifs et ne s’arrêta que lorsqu’elle fut à moins d’un mètre de lui. D’aussi près, elle pouvait lire l’inquiétude dans les pupilles de Yoru. Quelque part, c’était une bonne chose : s’il avait peur, il y avait moins de chance qu’il tente quoique ce soit de déplacé. Néanmoins, même si elle se méfiait de lui – comme de tout le monde – la taularde n’avait pas oublié les bases de la bienséance en prison. Elle tendit une main avant d’ajouter :
- Ceci dit, je m’appelle Eve.
Devant l’hésitation de l’asiatique, elle le rassura sans l'ombre d'un sourire :
- Tu peux y aller, elle ne va pas te sauter à la gorge.
Jamais il n’était venu à l’esprit de la jeune femme que Yoru puisse être réticent à lui serrer la main à cause de sa maladie. Dommage d’ailleurs, car cela ne ferait que renforcer les soupçons qu’elle avait à son égard… elle le garderait étroitement à l’œil.
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| | | Yoru Nakatomi
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| Sujet: Re: First night in Elipse Mer 1 Juin - 19:06 | |
| Yoru sentit d'un coup que sa question était déplacée. C'est vrai! Ce ne devait pas être évident pour une taularde à peine dehors de se confier à un inconnu comme Yoru. Il l'a comprenait après tout. Mais de là à croire qu'il travaillait avec sa psychiatre c'était un peu tiré par les cheveux. Avait-il l'air de bosser d'abord? Comment pouvait-il connaitre tout ce qu'il venait de lui dire si il n'avait pas lui même été projeté dans ce monde pourri auparavant? Surprit par sa réponse, l'asiatique lança avec mépris tout haut:
-T'en as de l'imagination..
C'est peut-être pour ça que tu t'es retrouvé en prison
Lança-t-il pour lui même. Il pouffa de rire à cause de la situation et en prime esquiva la question que posa la taularde à propos de son argent, bien sûr qu'il en avait! Il l'avait gagné à la sueur de son front en risquant sa vie et c'était pas à une inconnue qu'il le lèguera par charité. Le pire c'était qu'elle en serait capable, de le dépouiller pendant son sommeil! A cette idée Yoru se sentit un peu moins à l'aise d'un coup. Apparemment ne pas savoir pourquoi Eve était allé en prison le laisserai plus tranquille, à voir.. Et puis quoi qu'il dise, elle ne lui ferai jamais confiance.. Yoru l'avait bien vu! Elle l'accusait d'être une taupe au service de sa psychiatre pour la surveiller et avait eut du mal à le croire lorsqu'il la briefa sur ce qu'il y avait à savoir de ce monde. Elle était parano en fait! Cette déduction lui paraissait possible et déjà Yoru s'était dit qu'il ferait attention à tout ce qu'il dirait à l'avenir. Il commença alors une réflexion approfondie sur le pouvoir d'Eve.
Il s'agissait d'une montre qui bipait de plus en plus fort lorsque les flics arrivaient. Ce ne pouvait pas être la peur des policiers dans la mesures ou justement, son pouvoir aurait du en conséquence tout faire pour qu'elle soit en confrontation directe avec eux. Cette montre devait l'avertir de quelque chose..
*Mais de quoi putain* Pensa Yoru dont la perturbation devait se lire sur son visage.
Et il n'allait pas lui poser plus de question à ce sujet, autrement elle le suspecterai de vouloir la tuer en contournant son pouvoir ou je ne sais quoi!Au fil de la conversation, il aura surement des éléments nouveaux pour compléter son puzzle mais pour l'heure, il ne fallait pas la brusquer, elle avait l'air un peu à cran! Lorsqu'Ève se présenta, l'asiatique souri jusqu'au moment où elle lui présenta sa main. Main qui je le rappèle était couverte d'un sang inconnu il y a quelques minutes et lavée brièvement dans l'eau d'une fontaine d'un parc public! Toutes les données étaient rassemblées pour que Yoru, charmant jeune homme poli et honnête, n'accepte pas la poignée de main de la taularde! A son plus grand malheur (et malaise). Il regarda alors le bras tendu d'Eve et lança:
-Content de te connaitre. Je ne sers pas la main des gens en général, c'est pas toi, c'est juste que.. j'peux pas.
Yoru espérait qu'elle comprenne qu'il avait un problème du à sa phobie mais comme elle le croyait taupe, elle allait au contraire le voire encore plus louche! Ça lui était égal. Son regard était encré dans celui de la jeune femme, si elle faisait le moindre pas ou geste suspect, il userai de son pouvoir. Faible pouvoir mais qui avait bien servit autrefois pour faire diversion. =p | |
| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: First night in Elipse Mer 1 Juin - 19:52 | |
| Il ne pouvait pas la toucher ? Eve le contempla un instant de ses yeux impassibles, cherchant à savoir s’il plaisantait, puis elle récupéra sa main en levant les yeux au ciel.
- Tant pis.
Au moins, il avait l’air sincèrement gêné même si dans le fond, ça ne prouvait rien. La jeune femme se détourna une nouvelle fois. Quelle heure pouvait-il bien être ? Elle ne savait pas combien de temps elle avait dormi dans la ruelle avec le clochard. Ce qui était certain, c’est qu’il y avait assez longtemps qu’elle était là pour que son estomac la tiraille un peu. Elle n’avait pas besoin d’explorer les alentours pour savoir qu’il était trop tard pour trouver quoique ce soit et qu’il allait malheureusement falloir devoir remettre son besoin au lendemain… ou à plus tard.
La taularde quitta la zone d’aménagement de la fontaine et rejoint le sentier afin de s’allonger sur un banc, le regard tourné vers le ciel. Il était beau ; cela faisait bien longtemps qu’elle n'en avait pas vu de comme ça. Les étoiles scintillaient, se détachant de la toile d’encre noire, transperçant parfois la fine épaisseur des nuages qui divaguaient avec mollesse. Elle releva un genou et passa une main sous sa tête. Son bras droit douloureux reposait sur son ventre qui se soulevait légèrement au rythme de sa respiration.
- Je suppose qu’on n’a pas grand-chose à faire avant demain, lança-t-elle à Yoru, en vérifiant rapidement où il était.
De quoi allait se constituer sa journée à venir d’ailleurs ? Elle ne savait pas par où commencer ses recherches, et c’était bien le problème. Le mieux serait très certainement de chercher des gens qui puissent lui donner des informations sur ce qu’elle était, n’importe qui du moment qu’ils avaient un minimum d’indications supplémentaires à lui apporter sur les voyageurs. Peut-être un jour tomberait-elle sur une personne qui savait comment traverser les mondes ? Peut-être même rencontrerait-elle des voyageurs qui savaient comment rentrer. C’était certains ; après tout, l’hypocondriaque en était une preuve, elle n’était pas une pionnière. Il suffisait donc de savoir trouver les anciens et les informations à leur sujet.
- A partir de demain, on enquête, déclara-t-elle à son acolyte.
Subitement, la russo-américaine se redressa. Elle venait de penser à autre chose :
- D’ailleurs dis moi, dans toutes les régions de ce… monde que tu as vu, tu n’as pas rencontré d’autres voyageurs plus anciens encore ? Qui pourraient être assez importants tu vois… voire savoir comment sortir d’ici. Si quelqu’un doit être au courant de comment faire, ou être le plus proche de la solution, ce sont certainement eux.
Eve adopta finalement une position assise, coudes appuyés sur ses cuisses. S’il avait une réponse, ce serait réellement une bonne chose. Dans la situation dans laquelle ils se trouvaient, avoir un objectif à atteindre ne serait certainement pas du luxe, ça leur permettrait de se canaliser sur quelque chose de plus constructif que d’éviter de se faire arrêter.
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| | | Zak Matveidev
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| Sujet: Re: First night in Elipse Jeu 2 Juin - 18:50 | |
| Le jeune homme posa la feuille d'aluminium et le briquet sur la table basse et s'allongea dans le canapé, les bras derrière la tête. Sa respiration était calme, ses yeux brillants. La pièce était plongée dans la pénombre du soir tombant, mais ses pupilles avaient la taille d'une tête d'épingle, comme si une violente lumière était braquée sur son visage. Il entrait dans une douce torpeur.. C'était agréable, un peu comme entrer dans de l'eau chaude, sans vagues, se laisser entraîner par un langoureux courant.. Un océan de mollesse. Une étendue de bonheur sans fin, noyée dans une brume ambrée, éclairée par les rayons diffus d'un soleil invisible.. La paix. Il laissa échapper un soupir de satisfaction, les yeux fixés sur le plafond gris et sale du studio minable qu'il ne voyait plus. Il marmonna une phrase inintelligible et sourit, béat. Puis il ferma les yeux en prenant une profonde inspiration, complètement détendu.
Isaac Matveidev chassait le dragon.
Les heures s'écoulèrent, et le froid envahit bientôt la pièce par une fenêtre restée grande ouverte. Il faisait à présent nuit noire, et Zak dormait d'un sommeil paisible, le visage décontracté. Il planait, quelque part dans un monde lointain où tout était beau et calme.
Ici aussi il fait nuit, remarqua-t-il, surpris.
Il se promenait dans son illusion, intrigué, d'un pas de somnambule. Une ville se déployait autour de lui, comme sortant du néant. D'abord translucide, elle gagnait en réalité de seconde en seconde, au fur et à mesure qu'il parcourait les rues, les parcs, levant parfois les yeux pour scruter le noir du ciel, où se déployaient des gratte-ciel. Les bruits étaient estompés, faibles. Tout était vide. Une cité fantôme qui lui semblait familière, sans qu'il soit capable de l'expliquer. Il marcha longtemps, perdu, mais nullement effrayé par le réalisme de ce qu'il voyait et sentait, puisqu'il n'y avait aucune raison de l'être. Rien ne l'agressait ici. Il rêvait simplement d'un outre-monde parfait où il absorbait toutes les sensations visuelles, tactiles, olfactives et auditives sans jamais en être heurté. Il les absorbait. Il faisait partie de ce monde chuchotant où tout se répondait dans une étrange harmonie, un peu dissonante, qu'il ne parvenait pas à comprendre. Ses pieds foulaient le sol comme sans le toucher. Il flottait, somnolent. Une brise légère vint caresser son visage, faisant osciller une mèche de cheveux sombres devant sa figure. Il la repoussa en arrière d'un geste machinal, en marchant. Il réalisa de façon diffuse que son pas était plus lourd qu'avant. La lumière d'un lampadaire situé devant lui l'éblouit, comme un violent éclair. Il recula, aveuglé, désorienté, le bruit du vent dans le feuillage d'un arbre résonna dans son crâne comme celui du papier qu'on froisse. A ce moment précis, le toxicomane aurait dû se réveiller en sursaut dans son canapé. Mais il n'en fut rien. Un second coup de vent balaya la rue, plus fort cette fois, et il frissonna. Il avait froid. Quelque chose avait changé, il ne parvenait pas encore à comprendre quoi. Il s'était arrêté de marcher, et une sourde angoisse commençait à monter en lui, insidieuse et glacée. Ses sens étaient exacerbés au point qu'il en avait mal, il avait l'impression que sa tête allait éclater. Il fit encore quelques pas, puis dut s'appuyer au lampadaire pour tenir debout. Son pouls s'accéléra brutalement, il fut envahi d'une désagréable sensation de nausée. Ceci n'était pas un rêve. Ni même un délire. Il s'agissait de la réalité. Une autre réalité.
Haletant, il tenta de reprendre ses esprits, mais sa conscience lui échappait, il était défoncé. Il l'avait presque oublié, tant sa peur et sa surprise prenaient toute la place dans ses pensées.. Il s'assit, adossé au lampadaire, et resta là un long moment. La nausée finit par passer, et son esprit redevint un peu plus clair. Comment était-ce possible? Comment pouvait-il se trouver là et non dans son canapé miteux, quelque part à San Francisco? Etait-il devenu somnambule? Il tenta de se réveiller par tous les moyens, mais rien n'y fit : il ne dormait pas. Ou du moins, il ne rêvait pas. A partir de ce moment, d'autres questions s'imposèrent à lui, toutes plus inquiétantes les unes que les autres.
Mais putain, je suis où? Comment j'vais revenir? Et si je pouvais pas?! Et si c'était pas un monde peuplé d'humains?!
A cette dernière pensée, Isaac pâlit, horrifié. Il avait toujours très froid, mais il était maintenant en sueur. Etait-il possible..? Il fallait qu'il trouve un abri, quelque chose, en attendant le jour. S'il daignait venir. Il ne savait pas quelle heure il était, et les étoiles ne lui disaient rien, il ne savait pas les lire. Mais où se cacher dans un endroit pareil? Sûrement pas dans un immeuble, il avait trop peur de ce qu'il pouvait y trouver. Le vide et le silence de la rue lui semble tout à coup rassurant, dans la mesure où cela signifiait qu'il était seul. Cependant, il éprouvait une peur panique à l'idée que quelqu'un, ou quelque chose puisse se manifester. Soudain il eut une idée. Un parc. Il avait entendu le bruit du feuillage d'un arbre. Il y n'y avait pas un seul arbre dans la rue. Un parc, ou un bois. Pas loin, après le croisement, sur la gauche. Il fallait qu'il s'y rende, il s'y sentirait forcément moins vulnérable. Son esprit embrumé s'apaisa quelque peu à cette idée, et il se leva, pour marcher d'un pas incertain vers l'emplacement supposé de ce parc. Au bout de deux ou trois minutes, il parvint à la grille, qu'il escalada tant bien que mal, après avoir vérifié que personne ne pouvait le surprendre. Il alla sous le couvert des arbres, près du sentier, tâchant de rester dans l'ombre tout en progressant. Au bout d'un moment, il parvint à un espace plus dégagé, au milieu duquel se trouvait une fontaine. Il entendit une voix, se figea, tendu à l'extrême. Il se fit aussi silencieux que possible, mais une racine dépassant du sol le fit trébucher.. Il se rattrapa de justesse à un arbuste en étouffant une plainte, mais c'était trop tard, et il était trop près. Avec le boucan qu'il venait de faire en malmenant cette pauvre plante, la ou les personnes qui se trouvaient à quelques pas sur sa droite, de l'autre côté de l'arbuste, l'avaient sûrement entendu.
Merde.
Isaac retint son souffle, pétrifié, sentant sa dernière heure arriver. | |
| | | Yoru Nakatomi
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| Sujet: Re: First night in Elipse Ven 3 Juin - 16:28 | |
| "Tant pis" C'est tout ce que répondit la taularde en levant les yeux au ciel. Elle entreprit alors de s'allonger sur un banc public et d'y passer la nuit. Yoru n'était plus à ça prêt! Il préférait passer une nuit dehors dans un parc de verdure plutôt qu'une nuit dans un hôtel tout miteux à bas prix. L'asiatique s'assit alors par terre sur le gravillon qui recouvrait le chemin principale, dos contre le banc où se trouvait Eve. Il répondit alors à la Russo-Américaine:
-Ouai j'suis d'accord pour enquêter.. Il faut bien un but à atteindre pour ne pas devenir fou ici.. On pourrait aller dans un magasin s'acheter genre des cartes et des boussoles, des vivres et.. des fringues pour moi.. Parce que là sérieux j'passe pas trop inaperçu..
Les habitants de Sextus avaient vraiment pas de gout en matière de vêtements pensa Yoru en regardant son accoutrement à la lueur du lampadaire. Le sortant subitement de ses pensées, la Russo-Américaine se redressa comme si elle eut une idée fumante. L'hypocondriaque grimaça et répondit:
-Mhh.. Plus ancien je sais pas.. J'ai rencontré beaucoup d'autres voyageurs, peut-être que si on les questionnait, on aurai plus d'information.. Faut dire que j'ai pas vraiment gardé de bons contacts avec eux.. Ils m'ont saoulééé.. Bref! De toute façon j'pense qu'ils doivent encore être dans le monde réel maintenant!
L'asiatique bascula sa tête en arrière et observa le ciel. Le silence, les courants d'air frais du soir, la lueurs faible du lampadaire.. On s'y sentait bien dans ce parc tout compte fait! En sécurité.. Il pensait. Quand soudain, un curieux bruit de feuillage attira l'attention du binôme. Alerte, Yoru se redressa subitement et s'avança vers l'endroit suspect. Un mec qui avait l'air totalement pommé essayait de se cacher tant bien que mal derrière les feuilles de l'arbuste en question.. Et si c'était un Elipsien prêt à les dénoncer à la police après avoir espionné leur conversation!!?
-Hey toi!!! Qu'est-ce que tu fou?!
Rien qu'à l'idée de se retrouver une nouvelle fois dans ce tribunal, Yoru bouillonna de rage, jamais il n'y retournerai! L'hypocondriaque fondit sur l'inconnu et l'attrapa par le colle. Il le fixa dans les yeux et son premier pouvoir se déclencha sous l'effet de la colère et de la peur mélangé. L'"espion" se mit alors à éternuer comme pas possible. Pour la discrétion on passera. Yoru savait ce qui l'attendrai, des maux de gorges atroces et une envie de se gratter intense. L'asiatique regarda alors la taularde qui était déjà debout. Il lâcha alors l'inconnu dégouté, (de toute façon, il ne pouvait pas aller bien loin dans son état) et lança à Eve:
-Hé merde!! C'est qui ce mec?
Il se retourna vers Zac et le mit en garde:
-J'espère pour ta gueule que t'es pas un de ces Elipsiens de merde.. | |
| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: First night in Elipse Ven 3 Juin - 17:16 | |
| Yoru avoua qu’il ne connaissait pas de « vieux » voyageurs susceptibles de les aider dans leurs recherches. Soit, au moins, il était motivé pour enquêter, ce qui n’était pas un mal. La détenue était pour l’instant bien décidée à quitter ce monde et ce par tous les moyens possibles et imaginables. Le fait que l’hypocondriaque ne soit pas en bon termes avec ses anciennes connaissances lui fit légèrement se soulever un sourcil, sans que l’expression impassible de son visage ne change. Bizarre, bizarre. M’enfin bon, à bien y penser, elle non plus ne gardait pas vraiment de contact avec les gens. Dans sa vie avant la prison, elle était un courant d’air qui passait ; de ces personnes qui entraient dans une petite ville, la marquaient, et disparaissaient sans laisser de trace. L’esquisse d’un sourire fugitif étira ses lèvres pâles en l’honneur de ce souvenir presque mélancolique, puis elle repensa aux recommandations de l’asiatique sur le matériel à emporter. Carte et boussole ? Bien évidemment, c’était le minimum souhaitable pour voyager en sachant où ils allaient. Eve se serait également bien procuré une arme, n’importe quoi qu’elle estimerait suffisamment efficace pour faire mal, mais elle n’en dit rien à haute voix.
Un court silence s’installa entre les deux voyageurs, jusqu’à ce qu’un bruit dans les buissons attirent leur attention. Yoru fut le plus rapide et s’élança vers l’endroit concerné, non loin de la fontaine, et débusqua un type qui était manifestement en train de les espionner. Soudainement enragé, il s’était jeté sur Zak pour l’attrapé au col et aussi vite qu’inexplicablement, une crise d’éternuements incontrôlable secoua l’intrus. La russo-américaine ne laissa rien paraître de sa surprise devant la réaction vive de son complice et s’approcha lentement jusqu’à le rejoindre.
Entre les éternuements énergiques du toxicomane se glissaient progressivement des quintes de toux que l’on supposait douloureuses rien qu’à les entendre.
- C’est toi qui a provoqué ça ? demanda-t-elle du bout des lèvres.
Si c’était vrai, son opinion du japonais venait d’être gratifiée d’un peu plus d’estime. Certes, il devenait un ennemi beaucoup plus dangereux dans le cas où il viendrait à la trahir, mais pour l’instant, il était un allié non négligeable. Ses yeux glacés contemplaient les mouvements convulsés du skyzophrène, les bras croisés sur sa poitrine qui se soulevait lentement au rythme de sa respiration calme. Il était grand et mince, l’allure maladive d’un type usé par les substances illicites, mais ça ne disait pas d’où il venait. Lorsqu’il commençait à se calmer, elle s’avança en déclarant :
- ‘Bouge pas. Si tu fais un geste brusque, c’est moi qui m’occupe de toi, et je ne te filerai pas qu’un rhume.
Encore secoué par quelques éternuements et crises de démangeaisons, même si le ton implacable de la détenue ne l’avait pas convaincu, Zak ne put pas l’empêcher de le fouiller rapidement. Sa besogne faite, elle s’éloigne d’un pas pour se retrouver à coté de Yoru, sans cesser de fixer le toxicomane qui se remettait enfin du pouvoir handicapant de l’hypocondriaque.
- Il n’a rien sur lui, informa Eve, pas d’armes, mais pas de papiers non plus. J’ai pas non plus mis la main sur un micro mais…
A cet instant, elle se dit qu’elle aurait donné énormément de chose pour être capable de détecter les traitres et toutes autres sortes d’enflures qui chercheraient à lui nuire rien qu’en claquant des doigts. A peine eut-elle cessé de formuler intérieurement ce souhait qu’elle sentit son poignet droit devenir légèrement plus lourd. Elle le souleva pour constater que sa fameuse montre bipante était réapparue, sauf que cette fois, elle était absolument silencieuse. Sa bouche s’ouvrit, mais se referma sans avoir prononcé le moindre son. Était-ce une coïncidence qu’elle apparaisse juste à ce moment précis ? Et la dernière fois, elle devenait folle au fur et à mesure que les flics – qui avaient l’intention de la tuer ou de l’emprisonner sans grande raison – s’approchaient de la taularde.
En fronçant les sourcils et sans quitter des yeux son gadget, la russo-américaine intima sèchement :
- Ok, dis-nous d’où tu viens et pourquoi t’avais l’air de nous espionner. Ne nous mens pas surtout…
Elle leva le poignet un peu plus haut en désignant son appareil esthétiquement horrible, sans toutefois savoir si ce qu’elle allait avancer était vrai. Néanmoins, sa voix glacée était tellement convaincante qu’on ne pouvait que la croire :
- Je le saurai.
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| | | Le Marchand de sable
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| Sujet: Re: First night in Elipse Mer 8 Juin - 16:28 | |
| Les quelques heures que les voyageurs avaient passé dans le monde réel s'étaient ici mués en mois, poignée de semaines où les intrus avaient disparus pour laisser place à des cataclysmes sans précédent. Pendant ce laps de temps la LPV n'avait pas eut grand chose à faire pour la cause voyageuse mais Margaret Simpson venait de recevoir ce soir là un message d'un informateur qui était formel. Ils étaient de retour, et en masse par dessus le marché. On lui signalait déjà différents groupe en formation en lui octroyant du même coup la tâche de prendre l'un d'eux sous son aile.
La cinquantenaire enfila une veste cintrée vert pomme, glissa dans ses escarpins et visa sur son crâne un chapeau vieillot ayant une visée plus dissimulatrice qu'esthétique. Ainsi préparée elle quitta son appartement et referma la porte à clé derrière elle. Être investie d'une mission ne voulait pas dire faire la part belle aux voleurs.
Si les informations étaient exactes, trois personnes venues de l'autre monde se trouvait dans un petit parc non loin de chez elle. Une fois arrivée elle enjamba la barrière avec précaution pour ne pas finir les quatre fers en l'air tout en tendant l'oreille pour percevoir des voix au milieu des murmures du vent dans les branches. A force de se rapprocher elle distingua les voix de trois personnes différentes, dont deux semblaient vouloir en intimider la troisième. Elle tiqua à l'expression « elipsien de merde » utilisé par Yoru mais décida de faire abstraction. Il était vrai après tout que la majorité de la ville en avait après les êtres de leur espèces.
- Vous ne devriez pas aborder ce genre de sujet dans un lieu public. C'est dangereux, surtout à Elipse comme vous semblez le savoir jeune homme, déclara Maggy avec calme en sortant de l'ombre que lui avait jusqu'alors offert la végétation du lieu.
Si son entrée avait pu surprendre, son apparence n'avait rien d'effrayant. C'était la femme mure par excellence et son air bienveillant, un brin amusé, ne trompait pas. Elle pointa du doigt la « montre » d'Eve et reprit après s'être humecté les lèvres.
- Montrer vos pouvoirs c'est encore bien pire si vous voulez mon avis. On vous enverrait à Freedoom pour moins que ça, alors camouflez ça rapidement mademoiselle ou je ne pourrais plus vous être d'aucune aide.
Elle poussa un soupir de mère constatant les bêtises de ses enfants avant de vérifier rapidement qu'ils étaient toujours seuls. Un ou deux loubards finiraient par pointer leur nez dans le coin pour se piquer sans être dérangés, il fallait se presser.
- Je m'appelle Margaret. J'appartiens à une organisation militant pour votre protection et à défaut de pouvoir vous aider moi même je peux vous diriger vers des gens en ayant les capacités. Ne reste qu'à savoir si vous me faites assez confiance pour croire en mes paroles. | |
| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: First night in Elipse Jeu 9 Juin - 11:36 | |
| Zak n’eut pas le temps de répondre à la question de la détenue car une autre personne jaillit soudainement de l’ombre d’un buisson. Il s’agissait d’une femme d’âge mûre, enveloppée dans un manteau vert, qui portait un chapeau passé d’époque servant à dissimuler partiellement ses traits bienveillants. Prise de cours, Eve ne sut pas comment réagir à l’apparition de l’inconnue : son air calme ne laissait transparaitre aucune malice. Même pour quelqu’un qui ne faisait jamais confiance à personne, la cinquantenaire n’avait pas l’air dangereuse ou menaçante.
Lorsqu’elle lui recommanda de cacher ses pouvoirs, Elle plaqua machinalement sa main contre sa montre énorme et ramena son bras son corps. Son gadget n’avait toujours pas sonné et, légèrement déçue, la russo-américaine admit qu’il ne devait pas exactement être un détecteur de mensonges. Elle se concentra un instant et elle sentit l’appareil se dissiper entre ses doigts qui se refermèrent alors sur son poignet. Margaret poussa un soupir presque maternel avant de se lancer dans une présentation. Une organisation militante pour la protection des voyageurs ? Ça existait ?
A priori, Eve n’avait aucun moyen de vérifier la véracité des dires de la cinquantenaire et c’est ce qui l’embêtait. Son air bienveillant pouvait être un masque travaillé et peaufiné, comme les rabatteurs qui parvenaient à charmer les jeunes filles pour obtenir discrètement les informations nécessaire à un kidnapping. Certes, Margaret aurait simplement pu appeler la police si elle savait où les trouver, mais peut-être aussi que son « organisation » dirigeait une activité particulière en rapport avec les voyageurs. Prises d’organes, cobayes, assassinats mafieux… Méfiante, la taularde demanda :
- Qu’est-ce qui se passe si on refuse de vous suivre ?
Elle continuait de réfléchir malgré tout. Pour l’instant, elle n’avait rien. Ni argent, ni informations, ni toit, ni de quoi manger. Elle se trouvait plus démunie qu’elle ne l’avait jamais été dans le monde réel et il ne faisait aucun doute que les recherches qu’elle prévoyait d’entreprendre demanderaient un minimum de moyens. Que risquait-elle ? En restant seule, les autorités d’une ville la traqueraient jusqu’à l’avoir arrêtée voire tuée et elle n’était même pas sûre de pouvoir progresser dans ses projets. En suivant Margaret, elle avait une chance sur deux de tomber sur des gens compétents qui sauraient l’aiguiller et se trouverait au moins un toit, voire peut-être une douche et des vêtements de rechange plus adaptés encore que ceux qu’elle avait. Et puis, elle prévoyait de rencontrer des gens capables de l’aider non ? Si elle se méfiait à chaque nouvel informateur, elle n’avancerait jamais.
- Mais… si on vous suivait, est-ce que les gens vers qui vous nous conduirez savent comment nous faire sortir de ce monde ? Ou bien pourraient-ils au moins nous donner des pistes… ou nous informer sur d’autres personnes auraient trouvé comment faire ?
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| | | Yoru Nakatomi
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| Sujet: Re: First night in Elipse Dim 12 Juin - 9:17 | |
| A la question d'Eve concernant la crise d'éternuement et de toux de Zack, Yoru haussa les sourcils et leva les yeux au ciel. Cela pouvait dire "Bien évidemment" mais aussi "Alors elle.. n'importe quoi!". Vue le degré de confiance qu'avait Eve pour l'asiatique, ce dernier préférait ne rien dire à propos de ses pouvoirs et de sa maladie. Cela risquerait d'empirer la vision qu'avait la taularde de l'hypocondriaque, elle pourrait se faire des films, le trouver dangereux, et le craindre, devenir parano au point de croire qu'il lui ferai du mal s'il en avait l'occasion! La jeune femme fouilla donc l'inconnu qui se laissa faire. Une fouille vigoureuse et efficace, comme si elle eut fait ça toute sa vie! Peut-être que c'était le genre de fille à raquetter les petits de sa classe sur les bancs de l'école! Cette idée traversa l'esprit de l'asiatique qui trouva ça plutôt amusant. Son sourire en coin disparu lorsqu'elle sortie de nulle part une grosse montre, assez hideuse, il fallait le dire, accrochée à son poignet. Selon elle, il s'agissait d'un détecteur de mensonges.
Au final, ce ne sera pas cette fois qu'ils découvriront la réelle utilité de ce pouvoir incarné en montre car une tiers personne arriva dans le parc. Une inconnue, âgée d'une cinquantaine d'années portant un grand chapeau. Cette dame stoppa tout gestes provenant du trio de voyageur tant son entrée fut surprenante! Pendant tout son monologue, elle n'eut de cesse de donner des conseils bienveillants sur l'attitude des voyageurs: Ne pas dévoiler ses pouvoirs et ne pas parler de ce sujet en public! Le mot Fredoom fit tiquer l'asiatique au même titre que l'expression "Elipsien de merde" fit tiquer la vieille. Suite aux présentations, l'asiatique observa Margaret. Rien de malsain ne se dégageait de sa personne, elle semblait sincère et .. surtout.. Que feraient Eve, Yoru et Zack de mieux, par eux même, que ce que proposait cette militante? Sans se poser de questions, et on avait l'habitude chez Yoru, l'asiatique dit alors:
-Ça me parait franc.
Il se tourna vers Eve et lui dit à voix basse:
-Et puis on a pas trop le choix aussi!
Et voilà! Il allait passer pour un complice, une taupe ayant avertit ses supérieurs pour piéger Eve en flagrant délit d'utilisation de pouvoirs! Et en l'incitant (et insistant) à les suivre sous la couverture de "Protecteur de voyageurs". Ça pouvait coller comme scénario en fait, mais ce n'était pas ça.. La taularde, aussi méfiante que jamais ne put s'empêcher de poser des questions, légitimes et intéressantes auxquelles Yoru accepterai volontiers d'en avoir les réponses. Il en ajouta quelques autres afin de ne pas paraitre trop suspect.. Il se retourna vers Margaret et lança:
-Vous avez une preuve que vous ne nous voulez pas de mal? Et que vous faites bien partie de cette organisation militante pour la protection des voyageurs? Que cette organisation existe?
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| | | Zak Matveidev
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| Sujet: Re: First night in Elipse Mer 22 Juin - 10:55 | |
| Zak n'avait pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait lorsque deux inconnus à l'allure étrange s'étaient jetés sur lui. Incapable d'esquisser le moindre mouvement défensif, terrassé par une violente toux, accompagnée d'une crise d'urticaire et d'éternuements incontrôlables. La fille, ou du moins l'espèce de chose floue et chevelue qui l'avait ballotté comme un sac à patates s'était penchée vers lui et l'avait fouillé, sans qu'il puisse émettre la moindre objection. Il n'en pensait pas moins, cependant.
*Putain d'bordel de merde mais qu'est-c'que c'est qu'ce merdier?! LÂCHE-MOI SALOPERIE MAIS KESSTUFAIS?!*
Il entendit leurs voix. Il lui sembla que celles-ci s'adressaient à lui, mais il était incapable de comprendre un traître mot de ce que les deux inconnus lui disaient. Il sentit seulement que leur ton n'était pas exactement aimable et leurs regards peu avenants, du moins ce qu'il en distinguait, ayant les larmes aux yeux suite à sa quinte de toux inexpliquée. Quelques secondes plus tard, et avant qu'il n'ait réussi à prononcer une seule syllabe, leur attention fut reportée ailleurs, mais il ne sut pas pour quelle raison, étant trop occupé à se relever tant bien que mal, en frottant ses yeux et sa gorge.
- Khof khof khoff.. Arh.
S'appuyant à l'arbuste qui avait trahi sa présence un instant plus tôt, il parvint finalement à se mettre debout, pour se trouver face à une petite bonne femme toute verte, assez âgée, et vêtue de façon franchement abominable. Il trouva cette apparition horriblement drôle, seulement il n'avait même pas la force de rire. Il toussa donc encore un peu, manquant s'étouffer. Puis il tâcha de se reprendre en main, ce qui n'était pas chose facile : la tête lui tournait, sa gorge le brûlait encore affreusement, et sa perception physique des choses était complètement distordue. Il avait l'impression de sentir son coeur battre dans ses yeux, ses mains tremblaient, et il tentait de les en empêcher en rajustant ses vêtements défraîchis tant bien que mal et en les tordant nerveusement, attentif à son environnement, qui lui échappait pourtant complètement. Curieusement, il ne se sentait pas énervé par la situation, ni frustré par son état lui interdisant toute pensée lucide. Il était juste complètement à côté de ses pompes, et cherchait désespérément à s'accrocher à un élément qui l'empêcherait de sombrer en lui-même. Les trois inconnus palabraient, de leur côté. Il les couvait d'un regard torve, ses yeux allant rapidement de l'un à l'autre, tâchant d'analyser leur comportement afin de s'y retrouver, sans succès. Une pensée jaillit alors dans son esprit embrumé. Il avait soif. Extrêmement soif.
- Erscusez-moi, esque quelqu'un ici aurait.. De l'eau? Par hasard. | |
| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: First night in Elipse Ven 8 Juil - 14:24 | |
| La vieille femme n’avait pas répondu mais Yoru s’était tourné vers Eve, murmurant qu’elle avait l’air franche. La taularde le dévisagea sans ciller, ses yeux froids détaillant avec insistance ses traits asiatiques pour chercher une trace de culpabilité quelconque. Margaret sincère ? Certes, dans leur situation, ils avaient besoin de quelqu’un et si cette inconnue disait vrai, elle pourrait très certainement les aider. Néanmoins, comment être certain qu’elle ne cherchait pas simplement à les rapatrier vers la police ?
L’hypocondriaque renforça les questions posées par la détenue. Celle-ci passa une main dans ses cheveux et croisa les bras. Dans cet instant d’inactivité où retombait l’adrénaline de leur récente fuite, la douleur de son épaule blessée revenait à la charge. Sa langue passa machinalement sur sa lèvre inférieure, épousant les contours de la morsure qu’elle s’était infligée quelques heures plus tôt.
Zak choisit ce moment pour intervenir, totalement en décalage avec la situation. De l’eau ? Il avait soif ? Mais est-ce que l’un d’eux avait simplement l’air d’avoir préparé un pique-nique ? La taularde n’avait ni eau, ni toit, ni nourriture, et d’ailleurs elle avait faim. Un coup d’œil rapide sur la grande silhouette dégingandée du skyzophrène confirma les soupçons que la russo-américaine commençait à avoir sur lui : sans doute un drogué. Il n’avait pas l’air méchant d’ailleurs, juste complètement à coté de ses pompes. La jeune femme leva ses yeux inexpressifs au ciel et lâcha sèchement :
- Non on n’a pas d’eau. Mais si tu veux, y’a une fontaine là…
Elle se tourna vers le bassin pour le montrer du doigt, puis laissa l’homme à son choix avant de s’intéresser à Margaret. Cette dernière n’avait toujours pas répondu aux questions des voyageurs. Eve s’approcha lentement d’elle, sans décroisa les bras, puis figea ses yeux marron dans les pupilles de l’inconnue. Les doigts de sa main gauche pianotaient rythmiquement sur son bras droit, prêts à saisir la gorge de la vieille femme au moindre signe de danger ; mais heureusement, ayant été lavée du sang qui salissait ses mains blanches, son geste passait plutôt pour un réflexe nerveux d’impatience.
- Et bien madame, s’il faut se presser, répondez-nous. Je suis prête à vous suivre, si seulement vous me persuadée de ne pas être de mèche avec les autorités.
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| | | Le Marchand de sable
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| Sujet: Re: First night in Elipse Mar 19 Juil - 13:55 | |
| Une déferlante de méfiance et de suspicion s'était abattue avec violence sur la pauvre Margaret qui ne baissa pas les bras pour autant. Après tout il était normal qu'ils ne fassent pas confiance à la première personne venue leur promettant monts et merveilles. Le plus expérimenté des trois devait d'ailleurs avoir largement connu assez de situation de trahison pour être sur ses gardes. Néanmoins on finit par lui accorder une confiance relative, mais on lui posait trop de questions, bien trop de questions dont elle ne connaissait pas la réponse.
Une brise légère la fit frissonner et elle resserra son manteau vert autour de son corps engourdis par le froid nocturne. Par où commencer ? Elle ne pouvait pas se permettre d'être trop versatile et de risquer de se faire surprendre par un adepte de la promenade de nuit. Si seulement ils avaient pu la croire sur parole !
- Une preuve ? Mais quelle preuve veux-tu ? Un certificat signé assurant mon honnêteté ? Franchement jeune homme c'est parfaitement ridicule. Je n'ai aucun moyen de vous prouver que je suis de bonne foi. Et vous devez bien tous vous douter qu'une telle organisation est forcément secrète. On ne va pas se balader avec un écusson à nos initiales sur nos manteaux.
Elle secoua la tête de dépit. Les jeunes étaient vraiment terribles de nos jours. Si on ne leur démontrait pas par A+B que la route était sûre ils refusaient de l'emprunter. Et puis quant à cette question sur les autres voyageurs mieux informés...
- Mademoiselle je ne fais que mettre à l'abri les voyageurs que je croise. Mon mari en était un et il n'a pas trouvé en toute une vie comment partir d'ici de son plein gré. J'espère que vous aurez plus de chance que lui sur le sujet mais ce ne sera pas grâce à mes maigres connaissances que vous y parviendrez.
Maggy sortit alors de son sac à main une petite bouteille d'eau. Tel le sac de Marry Poppins un accessoire féminin se révélait une source sans fin d'objets en tout genre, et de quoi boire ne faisait pas exception. Elle tendit sa trouvaille à Zak avant de commencer à s'éloigner en direction de la sortie du parc. Trop de temps avait déjà été perdu, il était temps d'avancer.
Tout ce qu'elle avait à faire était de les emmener dans un foyer pas trop rigoureux niveau contrôle d'identité puis de leur glisser l'adresse de BlackBerry. Elle n'aimait pas cet homme, c'était un menteur et un manipulateur mais c'était tout de même le meilleur passeur qu'elle connaissait. Il n'y avait plus qu'à croiser les doigts pour ces petits jeunes.
- Je vais vous guider à une endroit sûr ou vous pourrez dormir et manger. C'est un refuge pour sans abri du coup la sécurité est plus que limité. Si vous voulez sortir d'Elipse il vous faudra ensuite rendre visite à un homme habitant à cette adresse...
Mme Simpson donna un papier plié en quatre à Eve avant de poursuivre :
- Le mot de passe est « évasion ».
Rapidement elle atteignit son but. Le lieu était glauque et bondé mais personne ne semblait faire attention à eux. Dans un coin des bénévoles servaient une sorte de gruau dont l'odeur pouvait sembler appétissante pour une personne affamée, mais bien moins pour quelqu'un qui avait eu droit à des repas corrects moins d'un jour auparavant. Avant de les abandonner à leur dangereuse destinée, Margaret leur adressa un sourire réconfortants et des adieux sincères.
- C'est ici que nos chemins se séparent... bon courage et surtout bonne chance... | |
| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: First night in Elipse Mar 19 Juil - 15:09 | |
| Comme Eve s’y attendait, les réponses de Margaret étaient très évasives. Qu’elle ne puisse absolument rien leur dire sur d’autres voyageurs plus expérimentés lui fit soulever un sourcil, mais elle n’ajouta rien et se contenta de hocher lentement la tête lorsque la femme leur proposa de les emmener en lieu sûr pour la nuit. De toute façon, vu leur situation, ils n’étaient pas vraiment à une prise de risque prêt ; il suffisait de rester aux aguets, c’était tout. Avant de partir, la détenue reçu un papier plié en quatre et le mot de passe « évasion » qu’elle enregistra mentalement afin de ne pas l’oublier.
Une fois à destination, l’allure glauque de l’endroit ne tira même pas un frisson à la russo-américaine. Les coins miséreux, elle en avait croisé plusieurs pendant son errance urbaine, et la prison était une résidence peut-être encore pire. Elle se contenta de balayer les lieux de ses yeux froids, cherchant autant à repérer l’endroit où était servit les repas que s’il n’y avait pas d’agents de police dissimulés dans la foule. Le sourire réconfortant de Margaret l’étonna et elle se sentit obligée de répondre un « merci » à moitié noyé dans le bruit ambiant.
Sans attendre l’approbation de ses camarades, Eve s’aventura alors entre les corps suants et malodorants, chancelants pour certains. Elle n’avait pas le temps d’attendre que l’hypocondriaque accepte de mettre les pieds dans un endroit aussi peu hygiénique, qu’il reste dehors si jamais il se dégonflait. De toute façon, c’était elle qui avait l’adresse du type qui pouvait les aider.
Bien qu’elle fût échevelée par toutes les courses qu’elle avait eu à faire dans la journée, son apparence peut-être trop propre sur elle tendait à attirer l’attention. Plusieurs regards épuisés, vitreux ou noyés par l’alcool se levaient vers elle. Si elle ne les ignorait pas, ses lèvres s’étiraient furtivement en un rictus ironique qui signifiait globalement « quoi ? Tu veux ma photo ?! » . Dans la queue qui la conduisait au gruau qui émanait une odeur infecte, même pour elle qui avait reçu comme dernier repas la cuisine approximative du pénitencier pour femmes de San Francisco, elle pensait déjà au lendemain. Il fallait impérativement qu’avant de se rendre chez l’homme indiqué par Margaret, elle puisse s’acheter quelques petites choses. Boussole, carte, de quoi se défendre… des vivres éventuellement.
Sa portion reçue, Eve préférait ne pas se demander de quoi elle était faite avant d’enfourner sa première bouchée. Malheureusement, le goût était aussi infecte que l’odeur ; mais dans la mesure où elle avait faim – et qu’elle avait besoin de forces pour le lendemain – il fallait bien qu’elle s’accommode à cette gastronomie lamentable. De longues minutes de tranquillité s’écoulèrent, isolée dans un coin où elle espérait passer inaperçue. Pourtant, au milieu du brouhaha indistinct qui l’entourait, une voix finie par se détacher, et la jeune femme du lever ses yeux inexpressifs pour se rendre compte que c’est à elle qu’on s’adressait.
- C’est pas courant de… de rencontre de jolies femmes seules ici…
L’homme avait une barbe de plusieurs semaines et un grand nombre de dents dans un état déplorable, mais il semblait cependant parfaitement clean. Dans les effluves nauséabonds qui s’élevaient dans toute la salle, son odeur n’était pas perceptible, mais la russo-américaine devinait sans peine qu’il n’avait pas connu de douches depuis un moment. Sans doute cherchait-il simplement quelqu’un à qui parler, mais la criminelle n’avait pas envie de discuter, encore moins avec des inconnus. Elle joua d’abord lentement de sa langue pour débarrasser ses molaires de sa ration collante, puis rétorqua froidement sans quitter les pupilles sombres du SDF :
- Le problème avec le charme des femmes seules, c’est qu’une fois qu’on les accoste, elles ne le sont plus, n’est-ce pas ?
Elle n’avait même pas envie de parler du « jolie » qui lui semblait hors de tout contexte. Sans autre forme de procès, elle reporta son attention à son repas en ignorant totalement l’homme qui se résigna à s’en aller en silence. Eve termina son gruau, rendit son bol usagé, puis choisit l’un des sacs de couchage miteux prêtés aux sans-abris pour la nuit. Elle avait perdu ses compagnons de vue, mais elle était certaine que s’ils avaient envie de s’échapper, ils la retrouveraient le lendemain. Pour l’heure, même si elle savait totalement imprudent de s’endormir, son corps réclamait les heures de sommeil dont il avait besoin. Rapidement – trop peut-être – ses paupières se fermèrent pour ne se rouvrir qu’au levé de soleil.
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| | | Zak Matveidev
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| Sujet: Re: First night in Elipse Mer 20 Juil - 13:23 | |
| Une bouteille d'eau. Ô joie immense! Isaac la but pratiquement d'une traite, laissant échapper un soupir de satisfaction avant de la jeter à ses pieds. Il commençait à bien aimer cette petite dame toute de vert vêtue. En plus, il aimait bien le vert, c'était connu. En revanche, il ne parvenait pas à comprendre l'agressivité latente que montrait cette petite brune agitée qui parlait d'une voix si sèche.. Curieusement, ça ne l'énervait pas. Cela lui était juste totalement incompréhensible. C'était perturbant. Il avait l'impression d'admirer un glacier. Pâle, glacé, imposant, et franchement pas très engageant. Cela le fit sourire. Puis le jeune homme entreprit de se lever, son cerveau en vrac le faisant un peu moins souffrir. Bon, c'était loin d'être parfait, sa perception des choses était encore très altérée, néanmoins il se sentait un peu plus lucide, capable de focaliser ses pensées sur des choses précises, et ses jambes semblaient bien vouloir le porter pour l'instant. En bon bipède il se tint donc sur ses deux jambes, et alla même jusqu'à comprendre la fin de la conversation entre le Glacier et la Dame-en-vert, avant de les suivre vers ce vague endroit dont elles parlaient, quelque peu chancelant, sans un mot.
Pas si vite bordel, j'vais finir le trajet en rampant..
Heureusement pour lui il n'en fut rien, et malgré la très désagréable sensation qu'il avait d'être vidé de toute son énergie, il parvint jusqu'au refuge, toujours sur ses deux jambes. Là, la petite bonne femme s'en alla, et malgré l'intention du junkie de lui montrer un signe de reconnaissance, il ne put que hocher la tête en la regardant d'un air absent. Lorsque son attention se focalisa de nouveau sur ses deux camarades d'infortune, il remarqua que le Glacier zigzaguait déjà entre les clochards et autres ivrognes à l'intérieur, et il s'empressa de la suivre, non sans répulsion. Cet endroit dégageait une familiarité qui lui déplaisait souverainement.. Des souvenirs brisés lui revinrent en tête. Flou violent d'orage, grondant dans son crâne. Il feignit d'ignorer les types qu'il écartait afin de dégager le passage pour suivre la jeune femme, et aller lui-même se sustenter, ce qu'il n'avait pas fait depuis un certain temps. Il oubliait souvent.. Une fois dans la file, il jeta un regard inexpressif autour de lui. Cette puanteur crasse, qu'il connaissait trop bien.. Il honnissait ce lieu. Tous ces lieux. Une fois servi, le gruau immonde lui arracha une grimace, mais il le mangea tout de même, distraitement, près du Glacier. Pas trop, quand même, au vu des regards enragés qu'elle jetait aux types qui s'approchaient d'elle.. Simple mesure de sécurité. Efficace, puisqu'elle ne semblait pas le remarquer du tout.
Il observa sans vraiment comprendre un accrochage entre la jeune brune et un clochard importun, puis alla lui-même rendre son bol pour pouvoir enfin se reposer. Il s'installa donc, toujours non loin du Glacier qui, malgré son aura d'une violente froideur, constituait pour lui une bouée dans un océan d'incompréhension. Un repère qu'il ne voulait pas quitter des yeux. Car malgré son absence de réflexion due à son esprit embrumé, une angoisse sourde grandissait en lui. Il ne se posait aucune question, suivant le cours des évènements, et pourtant les questions étaient là. Innombrables, effrayantes, un gouffre qui n'attendait que de pouvoir s'ouvrir sous ses pieds et l'engloutir.. Il avait peur de dormir, car il avait peur de se réveiller.
Il resta longtemps allongé, le regard fixé sur le plafond, la tête vide, sans trouver le sommeil. Il marchait au bord du néant, à l'orée de sa conscience. De temps à autres il détachait son regard du plafond pour chercher son repère des yeux. Elle dormait. Il retint un rire nerveux en la regardant. Il n'avait jamais vu auparavant quelqu'un capable de dormir en ayant l'air aussi tendu.. Il n'était même pas sûr qu'elle dormait, du coup.
- Peu importe, soupira-t-il d'une voix éteinte en regardant de nouveau le plafond crasseux du refuge, avant de fermer les yeux en espérant trouver le sommeil.
Dernière édition par Zak Matveidev le Mer 20 Juil - 18:39, édité 1 fois | |
| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: First night in Elipse Mer 20 Juil - 14:50 | |
| Eve ouvrit les yeux. Les fenêtres du refuge étaient toujours closes, plongeant la grande pièce dans la pénombre, mais les lueurs pâles de l'aurore filtraient entre les volets. Elle restait immobile, cherchant lentement à se souvenir de la raison pour laquelle ce n’était pas sa cellule de la prison de San Francisco qui l’attendait. Lorsque les évènements de la veille lui revinrent en tête, elle poussa un soupir et se redressa. D’une main, elle dégagea son visage de ses cheveux brun ébouriffés, puis remonta la manche droite de son tee-shirt. Comme elle s’y attendait, un hématome violacé marquait la peau blanche de son épaule.
Un coup d’œil aux alentours lui permit d’apercevoir Zak, mais pas Yoru. Qu’importe. La jeune femme se mit sur pied et slaloma entre les corps puants et endormis pour atteindre la sortie. La matinée était fraîche. La russo-américaine mourrait d’envie d’une cigarette à cet instant, mais il était bien évident qu’elle n’en avait pas et qu’elle n’avait pas envie de demander. Adossée à un mur, près de la porte du refuge, elle regardait passer les premiers travailleurs qui rejoignaient leurs voitures ou le métro d’un pas pressé. Certains lui jetaient un œil dédaigneux, mais c’était toujours mieux que les fustigations haineuses des élipsiens qui avaient découverts son identité de voyageuse.
Une femme d’un certain âge fit alors irruption dans la rue. Elle marchait à pas rapides, ses talons claquaient le trottoir avec obstination. Sa main fouillait aveuglément dans son sac à main rempli à ras-bord alors qu’elle semblait scruter l’horizon à la recherche de quelqu’un ou de quelque chose. Peu après avoir croisé Eve sans que leurs yeux ne se croisent, elle fit jaillirent de son sac un trousseau de clefs… qui emporta malheureusement avec lui son porte-monnaie qui tomba sur le bitume. Furtivement, la détenue le ramassa, s’assurant que sa propriétaire ne se retournait pas, et l’ouvrit pour en inspecter l’intérieur. Des gemmes dorées étaient enlacées par des billets marqués de la devise « rubz ». Si ses souvenirs étaient exacts, Yoru lui avait dit qu’il s’agissait de la monnaie locale.
Satisfaite, la paranoïaque plongea son argent dans la poche de son pantalon volé. Au volant d’une petite voiture jaune canari, la précédente élipsienne posa son regard sur la voyageuse avant de démarrer. Le sourire qui flottait sur les lèvres de cette dernière s’élargit discrètement alors qu’elle reprenait sa place adossée au mur, bras croisés et yeux dans le vague. On aurait dit que la chance avait légèrement tourné désormais, et elle était bien partie pour s’échapper de cette ville de dingues. Sa langue humecta ses lèvres avec lenteur.
Une silhouette sortit du refuge. Eve aurait voulu l’ignorer, mais une voix grave et mystérieuse s’adressa à elle. Il s’agissait d’un homme emmitouflé dans une vieille cape miteuse, un bonnet vissé sur son crâne et une barbe abondante masquant ses traits. Il n’empestait pas l’alcool, ni la crasse, et son regard brillait d’une étrange lucidité :
- Vous, vous êtes comme moi. Ne me demandez pas comment je le sais, je le sais, c’est tout. Et les gens comme vous et moi, s’ils veulent survivre, ils ont besoin de certains atouts… comme ceci.
Une main jaillit rapidement de sa cape noire pour tendre à la taularde une grande paire de lunette de soleil. Elles étaient – certes – plutôt classe, mais la jeune femme ne voyait pas réellement comment cet accessoire de mode pourrait lui être utile de quelque manière que ce soit. Elle ouvrait la bouche pour le demander lorsque son mystérieux interlocuteur reprenait la parole :
- Technologie techyoïte, virtuellement incassable. Un interrupteur sur la branche gauche, une molette sur la droite ; cette paire de verres sera votre meilleur atout. Autonomie d’une dizaine de minute, elle est équipée de micro-capteur solaire qui permet de la recharger en une heure.
Ces explications avaient été donnés si rapidement que la russo-américaine resta un moment figée à contempler l’objet. Le sans-abri – si toutefois il en était vraiment un – s’éclipsa juste après avoir fini de parler et lorsqu’elle se retourna pour le voir et, éventuellement, lui poser d’autres questions, il avait disparu. Son meilleur atout hein ? Et si elles étaient également équipées d’un mouchard qui allait indiquer sa position à la police ? Si jamais une bombe avait été placée à l’intérieure ?
- Pfff…
Eve osa tenter le coup et mit sur son nez la paire de lunevolutives, dissimulant derrière un écran noir ses yeux inexpressifs. Ses doigts glissèrent sur les branches. En effet, un petit interrupteur coulissant se trouvait sur gauche. Elle le poussa et fit tourner la molette discrète implantée sur la droite. Sa vision changeant brusquement, restituant son environnement au travers un filtre détectant les sources de chaleur. Sa main, qu’elle fit passer devant ses yeux apparaissait orangée. Sourire satisfait, nouveau cran de la molette, et cette fois, la jeune femme sentit les verres se restructurer à une vitesse insaisissable pour adopter l’apparence des lunettes de protection semblables à celles préconisées pour manier une scie circulaire.
Parfait. Au moins, ce type ne lui avait pas mentit quant à l’utilité que pourrait avoir cet objet. Elle l’éteignit, lui laissant reprendre son apparence standard de lunettes de soleil, puis l’ôta pour l’accrocher nonchalamment à son tee-shirt. La journée commençait plutôt bien.
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| | | Yoru Nakatomi
Maladie mentale : Hypocondrie
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| Sujet: Re: First night in Elipse Mer 27 Juil - 15:59 | |
| Yoru n'avait pas reçu de réponse assez concrète et pertinente pour faire confiance à cette dame en vert. Elle parlait de manière vague et comment la croire avec ça? Elle avait beau avoir l'air convaincante, restait à prouver ses dires. Le seul moyen de les prouver, simplement la suivre! L'asiatique accepta donc de la suivre parce que d'une, s'il ne le faisait pas, il devra rester seul dans ce parc avec aucun moyen de s'en sortir. Et deuxièmement, il était de nature impulsive voir déraisonnable, c'était bien connu! Le trio se mit donc en route vers un camps pour SDF ou soit disant ils pourraient manger et dormir et ainsi être en forme pour rencontrer un homme susceptible de les aider dès le lendemain. Lorsque Margaret tendit le papier avec l'adresse de cet homme dessus, Yoru ne le quitta pas des yeux et une fois dans les mains de la taularde, il lui lança un regard méfiant, qu'elle en remarqua pas. Pourquoi elle lui avait donné à elle?! L'asiatique ne lui faisait toujours pas confiance. Qui sait si elle ne partirai pas le lendemain toute seule avec ce papier!? Il se jura de prendre les mesures nécessaires pour ne pas que cela arrive.
Le petit groupe arriva à destination et le "Bonne chance" de Margaret sonna faux aux oreilles de l'hypocondriaque. Comme si leur réussite de dépendait que de la chance. C'était tout de même pessimiste! Elle qui disait aider les voyageurs, au final, les laissaient à leur sort dans un refuge de SDF avec le seul espoir d'être aidé par un homme dont ils ne connaissent que l'adresse de sa maison. Tandis que Eve et Zak entraient franchement dans le refuge pour immédiatement faire leur petites affaires, à savoir manger et trouver un coin pour dormir. Lui, resta à l'entrée. Il observa. Même dans le vrai monde, les refuges pour SDF étaient connu pour la violence qui y règne. Les vols, bastons, la misère, la saleté.. Un cadre que Yoru n'était pas pressé d’intégrer. Et puis l'odeur! Il ne savait pas si c'était celle de la boullasse qui y était servit en guise de diner ou bien celle des SDF. Il paria pour la seconde hypothèse et se lança. Il entra, la main masquant son nez et la respiration diminuée, esquiva non sans grimacer quelques hommes, slaloma pour enfin arriver au niveau de la "cantine". De là où il était, il voyait l'homme qui servait les repas et à quoi ces derniers ressemblaient.
-Ça doit être immangeable..
L'asiatique tourna les talons pour aller inspecter les lits et c'est sans surprise qu'il découvrit des draps miteux, poussiéreux et tachés dont on ne sait quelle substance, pas très accueillant. A cet instant, il avait perdu de vue Eve et Zak mais n'en teint pas compte. Le mieux à faire était de rester dehors et de les attendre ce qui voulait dire, dormir dehors et se priver de repas. De toute façon, c'est ce qu'il aurait fait si Margaret ne les avaient pas rencontrés. Une fois dehors, l'asiatique se trouva un coin, adossé au mur de la battisse à quelque mètres de la porte et caché par un espèce de tonneau rond auquel il cala sa tête. Là il ferma les yeux et s’endormit.
Le lendemain c'est la voix grave d'un homme qui le réveilla. Soudainement aux aguets, Yoru regarda furtivement l'inconnu d'un bref coup d’œil au dessus du tonneau et s’aperçut qu'il était avec Eve. Déjà levée? Où était Zak? L'hypocondriaque resta un instant à écouter le duo puis se redressa lorsque l'homme fut partit. Faisant mine de revenir d'une balade matinale (pour ne pas qu'Eve le prenne pour un voyeur), Yoru salua la demoiselle et lança:
-Bizarre ce mec, tu l'connais? Il t'as donné ses lunettes? Elles sont classes... Fais gaffe, y'a peut-être un micro intégré! Il est où l'autre?
Pas franchement réveillé, il se permit de bailler en s'étirant nonchalamment et se frotta les yeux, il ajouta:
-'Tin la nuit de merde que j'ai passé. J'suis cassé! Bon, j'peux savoir où on va maintenant?
Bien sûr, il voulait savoir l'adresse du passeur.
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| | | Eve M. Todrovitch
Maladie mentale : Troubles paranoïaques
Messages : 316
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 485,5 rubz
| Sujet: Re: First night in Elipse Mer 27 Juil - 18:04 | |
| Sans prévenir, l’asiatique débarqua de ce qui semblait être nul part et assaillit la taularde de questions avant même de lui dire bonjour. Certes, elle n’était pas l’une des personnes les plus à cheval sur les bases de la bienséance, mais ce comportement tenait au mieux d’une curiosité agaçante et au pire, d’une tentative d’espionnage maladroite. D’autant plus qu’elle était depuis longtemps en âge de fréquenter les gens qu’elle le voulait, en sans doute même plus que l’hypocondriaque aux traits tirés par la fatigue.
- Merci de tes conseils papa, je penserai à vérifier.
Ils étaient pour l’instant prisonniers d’une ville qui les prenait pour des monstres à chasser, alors autant s’accrocher aux maigres branches qui passaient à leur portée dans ce raz-de-marée, quitte à ce qu’elles cassent un peu plus tard. Elle surprit le regard de Yoru qui biaisait sur la poche où se trouvait l’adresse de leur futur passeur et y glissa une main pour empêcher toute tentative de lui arracher de force. Dévisageant son compagnon de ses yeux glacés, la russo-américaine rétorqua :
- Moi je vais faire quelques courses quand les magasins ouvriront et toi… je suppose que tu as besoin d’en faire autant.
L’un des bénévoles qui aidait à l’organisation de ce refuge venait de sortir, tirant de son blouson un briquet bleu électrique qui déploya sa flamme pour griller le bout de sa cigarette. N’y tenant plus, la jeune femme l’interpella le plus poliment possible pour lui demander s’il avait la gentillesse de lui en offrir une, et l’elipsien accepta avec un sourire teinté de compassion. La détenue alluma sa clope, passa une main dans ses cheveux en remerciant son sauveur, puis revint vers l’hypocondriaque en soufflant un nuage de fumée. Ils étaient peut-être dans un rêve, mais la sensation de soulagement qu’elle éprouvait lui semblait terriblement réelle.
Elle détailla un moment son acolyte, jusqu’à ce que son regard impassible puisse paraître dérangeant, puis elle fit tomber des cendres sur le bitume d’une pichenette du pouce avant de lui dire :
- Alors… Yoru c’est ça ? Je suppose qu’on va devoir passer encore un petit moment ensemble n’est-ce pas ? Puisqu’il faut bien tuer le temps d’une manière… je t’écoute, parle moi de toi. Qu’est-ce que tu fais dans la vie quand tu n’es pas chez un psychiatre qui t’expédie dans un monde parallèle. Des études ? Un job ?
Eve porta sa cigarette à ses lèvres avec une désinvolture charmante. Elle reprit appui contre le mur qu’elle avait quitté et croisa les bras à la façon habituelle des fumeurs. ses yeux étaient désespérément inexpressif, comme si ses pupilles avaient été gelées et demeuraient parfaitement incapable de refléter ce qui animait ses paroles, que ce soit la curiosité, la malice ou la mesquinerie.
- T’as pas une petite amie qui te manque à San Francisco ?
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