Hypnose : l'Exil
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 Poufsouffle et fières de l'être !

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Selene Nymphadora

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MessageSujet: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeVen 22 Mai - 18:07

Proviens de Après la guerre [...]

Que son amie la soutint en disant qu’elle irait sans doute aussi à Poufsouffle lui tira un sourire d’enfant. Oh bien sûr, ça se trouve, l’université de sorcellerie n’avait absolument rien à voir avec Harry Potter – c’était même certain. Mais ça faisait chaud au cœur de ne pas se sentir infériorisée par ses amis. Alors qu’elle continuait de rêver un peu en s’imaginait avec une cape jaune et noir, une baguette magique en bois de houx dans la main – crin de licorne bien sûr –, buvant les paroles d’Albus Dumbledore, Anastasia la ramena à la « réalité » de Dreamland en parlant de s’acheter des objets magiques.

- Bien sûr que je veux t’accompagner ! Affirma Selene avec une expression trahissant sa surprise : aurait-il pu en être autrement ?

Être invincible. Cette phrase résonna étrangement aux oreilles de la rouquine ? Avait-elle envie d’être invincible ? Cela sous-entendait qu’on la prendrait pour cible, qu’elle devrait se battre encore. Hors, elle en avait assez des combats, assez d’avoir peur, assez de croiser la mort. Est-ce qu’avoir des pouvoirs impliquait qu’elle devait en faire usage ? Est-ce qu’être une voyageuse signifiait être constamment en danger ? Soudain, elle n’écoutait que d’une oreille la confidence de son aînée sur la toge magique. Elle repensait au Marchand de sable, à son avertissement dans la grande bibliothèque de Gloutoniskaïa…

La galloise sursauta encore quand les ceintures se refermèrent sur sa taille. Heureusement, Anastasia était là pour chasser les nuages qui s’amoncelaient dans le ciel de son humeur. Suivant ses indications, Selene regarda par son hublot et découvrir alors toute une foule de téméraires qui bravaient la proximité de l’avion techyoïte. Nain propulsé, navire flottant, elle aperçut même une famille sur un tapis volant et un homme chevauchant un dragon de la taille d’un cheval. Sur l’eau scintillante, le crépuscule projetait ses lueurs or et rose, aussi enchanteur que la métropole qui s’approchait peu à peu.

Quand l’avion eut atterri, la toquée avait l’impression que Techyo n’était plus qu’un souvenir. Un mauvais rêve. Ne lui restait de Julian que l’empreinte de ses lèvres et ses mots dans l’une de ses poches. Julian. Il aurait adoré Gloutiniskaïa, à coup sûr. Son sac sur son dos, Selene suivait Anastasia au milieu de la foule qui jaillissait de l’appareil. Si certains, comme elle, portaient encore des combinaisons de la capitale du nord, d’autres s’étaient changés pour des accoutrements plus locaux. Quand son amie annonça que c’était le début de la belle vie, la galloise, qui avait retrouvé sa bonne humeur, fit un « v » de la victoire avec ses doigts et lâchant un « ouaiiiiiii » d’adolescente.      

Malgré l’air doux qui l’appelait déjà à courir flâner en ville, il fallait d’abord qu’elle récupère sa hotte. Scrutant les alentours de ses yeux noisette, elle finit par repérer la pancarte indiquant le hall de débarquement de leur vol. La rouquine s’attendait, comme dans le monde réel, à trouver des tapis roulants qui apporteraient paresseusement les bagages que les gens récupèreraient plus ou moins maladroitement. Au lieu de ça, il s’agissait d’une vaste pièce au toit vitré dont l’accès était réservé aux personnes munies de billets. Selene dut à contrecœur lâcher Anastasia pour retrouver le sien, puis toutes les deux pénétrèrent dans le hall. Il n’y avait rien, si ce n’étaient des centaines de cases dessinées sur le sol carrelé, noires d’encre. L’adolescente poussa un « oooooh » de surprise en s’apercevant que devant chaque case était écrit le nom d’une personne.

- Dis, tu crois que…

Elle ne finit pas sa question : la famille Grogger venait de s’arrêter devant l’emplacement lui était réservé et immédiatement, toutes leurs valises étaient apparues. Emerveillée, la galloise s’empressa de trouver l’encart « Nymphadora Selene » et sa hotte se manifesta à son tour magiquement.

- C’est vraiment trop pratique !

Une fois chargée, ses affaires sur son dos, elle reprit la main d’Anastasia et prit la direction de la sortie. Un panneau indiquait que Gloutoniskaïa se trouvait à 4km. C’était amplement faisable à pieds, mais une fois sur le trottoir face à l’imposant aéroport, l’adolescente assista à un spectacle absolument… magique. Balais, voitures volantes, tapis volants, chevaux ailés, calèches autonomes, même un canapé avec des jambes ! Les moyens de transports locaux ne manquaient pas, chacun y allait de sa préférence. Deux hommes firent sursauter la rouquine en se téléportant brusquement, mais ils avaient attiré son attention sur la crinière ambrée d’une jeune fille qui enfourchait un élégant balai, un drôle d’oiseau bleu sur l’épaule. Elle portait une robe de mage verte à la coupe féminine et aux motifs qui changeaient sans cesse de forme. Le hasard faisait si bien les choses que la toquée ne put s’empêcher de l’interpeler :

- Blanche ?

L’étudiante se retourna et un grand sourire illumina son visage. Ses yeux d’émeraude étincelaient de malice. Avec un enthousiasme poli, elle s’approcha de sa démarche aérienne. De face, son oiseau était encore plus étrange : il avait la taille d’un pigeon, la tête d’un canard, les serres d’un aigle et la prestance d’un hibou.

- Selene c’est bien ça ?! Tu es de retour en ville ?
- Oui, oui, je suis avec une amie. Anastasia, je te présente Blanche Roland, c’est grâce à elle que j’ai pu travailler un peu à mon dernier séjour à Gloutoniskaïa.  
- Enchantée, dit la sorcière, d’ailleurs mon oncle m’a dit que tu avais disparu sans crier garde la dernière fois.

Pas de reproche dans sa voix, juste une taquinerie, mais la galloise rougit et entortilla une mèche de ses cheveux flamboyant en bafouillant :

- Ah oui… je… désolé… je voulais pas, un petit soucis…
- T’en fais pas, assura Blanche en ayant l’air de chasser un insecte avec sa main, il a dit qu’il s’en doutait. Les touristes se font souvent avoir par des petites farces et se retrouvent perchés sur un toit ou changés en poule pour quelques heures. Il a aussi entendu parler de tous les soucis des voyageurs avec leurs ombres… je vois que tu as la tienne, constata l’étudiante avec un sourire.
- Euh… oui, oui, je l’ai trouvée dans les terres gelées…
- Tant mieux. Je dois y aller, ce Paonacota a hâte de retrouver sa volière, elle fit un signe de tête vers l’oiseau sur son épaule, mais mon oncle m’a dit que tu avais fait un très bon boulot avec… Dakota, c’est ça ?
- Oui, c’est ça…
- Il serait ravi de te reprendre. Il y a quelqu’un pour le service, mais un coup de main au toilettage et à la caisse – encore – ce ne serait pas de trop ! Si jamais, sa boutique ferme à 20h aujourd’hui. Passe-y en fin de soirée si tu as le temps, je suis sûr qu’il pourrait vous embaucher dès demain !

Blanche gratifia les deux amies d’un clin d’œil, leur dit au revoir de la main et enfourcha son balai pour décoller aussitôt. Quand elle ne fût qu’un point vert mouvant dans le ciel, Selene se tourna vers son aînée, l’air timide et interrogateur :

- Tu en penses quoi ?
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Anastasia Waitten

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeMar 26 Mai - 10:20

Même si elle s'attendait à une réponse positive, Anastasia fut soulagée et heureuse de savoir que son amie apprécierait de l'accompagner dans une boutique par contre, son expression songeuse ne lui échappa pas; avait-elle mal pris cette idée d'achats d'objets de défense et de protection ?
cela déstabilisa la jeune femme. Devenait-elle déjà parano au point de désirer collectionner les carapaces ?
Après réflexions elle se dit que non, elle était juste méfiante; la guerre lui avait donné quelques leçons et les confidences de Selene lui prouvaient que Dreamland n'était pas un long fleuve tranquille.

La rêverie tourna court; tout se précipitait: l'atterrissage, le paysage, les gens étranges puis le grand hall.
La jeune femme regarda avec un air d'enfant émerveillé la façon dont Selene récupéra sa hotte; tout était vraiment magique et incroyable ici, le dépaysement total !
Elle avait hâte d'arriver dans la cité; le panneau indiquait 4km, en marchant bien elles en auraient pour une heure tout au plus.
Sourire aux lèvres elle regarda les moyens de locomotion tous aussi loufoques les uns que les autres, l'architecture extérieur de l'aéroport qui ressemblait à un gros champignon de conte de fée dont la base grossissait ou s'affinait en fonction du nombres de personnes qui entraient et sortaient.
Plus loin, elle aperçut des petits étals à ciel ouvert. Des camelots semblaient vanter marchandises et souvenirs touristiques à pleine voix, à coup de baguettes magiques faisant apparaître étoiles, images colorées, mots aguicheurs et publicitaires.

Elle s'apprêtait à entraîner l'adolescente dans cette direction quand celle-ci héla une jeune sorcière avec un drôle d'oiseau sur l'épaule.
Anastasia fut enchantée de faire la connaissance d'une amie de Selene. Elle rendit le bonjour avec un beau sourire, écouta la conversation avec grand intérêt puis admira l'envol sur balai laissant sa main levée en suspens, en guise de au revoir: tout ici la saisissait, les gens avaient l'air si sympathiques, si joyeux !
A la question de la jeune fille, elle répondit: oh oui ! pourquoi pas; tout le monde a l'air si gentil... Et au moins ce travail ne sera pas dangereux !
Si tu veux on pourra aller voir dès ce soir mais là j'aimerai aller regarder ce que les marchands proposent sur les petits stands là-bas.

Elle indiqua du doigt la direction et regarda Selene. Son visage souriant eut l'air de refléter la même curiosité. Elle attrapa la main de son amie et allèrent d'un pas léger et sautillant vers le marché improvisé.

Ici, que des petits objets; de tout: multicolores, utiles, inutiles, drôles, étonnants, incompréhensibles, magiques et autres. Il n'y avait donc pas de cape, genre de marchandise chère certainement réservée aux magasins de la cité.
Qu'importe; poussée par une gaîté toute touristique à l'idée de fureter dans ce bric à brac elle se mit en quête de "l'objet" soit disant indispensable, beau et inédit: Le Sport de filles par excellence !
Le nez dans la camelote, yeux pétillants, les deux amies étaient très concentrées à fouiller, contempler, ouvrir et fermer des petites boites, tester des petites choses à mécanismes divers quand soudain Anastasia se figea, une boite à pilules étranges à la main.
Instinctivement elle jeta un oeil vers Selene, trop occupée pour l'avoir remarquée.
La jeune restait bouche-bée, contemplant le petit boitier coloré, l'ouvrant, le refermant, touchant légèrement le contenu: 3 pilules bleues et roses...

Elle tenait dans les mains la perfection, la promesse de Symbiose Ultime entre elle et son amie, la condition sine qua non, le tout en un, le symbole d'inséparables, corps et âmes devenu réalité, l'Amour complet et parfait.
Dans ce pilulier l'espoir de devenir pour Selene la soeur, le frère, la mère, le père, l'ami, l'amie et enfin, l'amant était là sous ses yeux.
Le fantasme enfin réalisé du double masculin, se jurant de n'offrir que douceurs, caresses et baisers tendres et torrides à la fois, nuits d'amour propulsant au 7e ciel qui se nommerait Nirvana...

Comment annoncer cela à l'adolescente ? comment lui en parler ? comment aborder le sujet et... l'accepterait-elle ?
La perplexité mêlée de fébrilité se lisaient sur son visage comme dans un livre ouvert.
Le marchand ayant tout remarqué depuis le début lui fit un clin d'oeil de connivence et agita sa baguette magique.
Un couple de jeunes magiciens - certainement des étudiants - apparurent et se placèrent en riant devant un miroir. La jeune fille fit un geste étrange et se changea instantanément en garçon; le jeune homme fit de même et se transforma en fille. Les deux adolescents admiraient leur nouveau reflet en riant de plus belle, prenant des poses, s'embrassant langoureusement. Ils firent un autre geste et reprirent leur sexe initial. Comme ils récidivaient l'expérience, Anastasia appela l'adolescente et l'invita à regarder les métamorphoses. Quand la prestation fut terminée, ce sont deux filles qui repartirent bras dessus, bras dessous, sourire mi-coquin, mi-câlin, craquantes, faisant un petit signe d'adieu.
Ebahie, la jeune femme se tourna vers son amie: Imagine que je puisse me transformer en garçon, comme ça, d'un coup ! super beau, super tendre, le prince charmant, quoi... Tu crois que tu serais folle amoureuse de moi ? Elle partit dans un éclat de rire afin de détendre l'atmosphère un peu lourde de sous-entendu que provoquait une telle interrogation.

Tout en attendant la réponse, voyant que Selene s'était légèrement retournée, elle sortit discrètement 113 rubz de sa poche, les tendit au marchand et rangea soigneusement sa boîte de 3 pilules Piss'2 bout-piss A.C. à l'intérieur de son blouson dans la même pochette que le dessin d'épouvantail.

Elle ne se servirait peut-être pas de tout de suite de ce nouveau pouvoir. Elle attendrait que son amie soit prête à accepter, se jurant de lui apporter un bonheur intense et sans limite.

----
Achat: Piss'2 bout-Piss A.C, 3 pilules: 113 rubz.
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Selene Nymphadora

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeMar 26 Mai - 14:38

Selene était aux anges : elle était à Gloutoniskaïa, son amie était aussi enthousiaste qu’elle à l’idée de travailler dans le coin, et le temps était clément. Un grand sourire illuminait son visage. Elle se sentait sincèrement heureuse ; pas comme l’un de ces instants volés à l’adversité qui lui permettaient d’apprécier la saveur des choses simples, mais un vrai bonheur. Celui de ne plus avoir peur, de ne plus avoir mal, de pouvoir rêver tranquillement.

Visiblement, la métropole magique n’avait pas usurpé sa réputation de grande cité commerciale. Sur le parvis de l’aéroport sud, déjà des étalages de produits divers, babioles et autres accessoires de petite taille, du plus neutre au plus magique. L’adolescente suivit son aînée et jeta un œil intéressé aux rayons, retenant d’une main les mèches de cheveux roux qui menaçaient de lui masquer la vue. Plusieurs articles lui tirèrent des exclamations amusées, comme ces lunettes qui permettaient de tout voir en rose, ou cette peau de banane ensorcelée sur laquelle les gens étaient obligés de trébucher. D’autres étaient réellement intéressants : comme ces boules d’algues qui permettaient de respirer sous l’eau. Selene en acheta une boite, persuadée qu’un jour pendant son tour du monde, elle sera bien contente de pouvoir explorer les fonds marins.

Anastasia l’appela alors pour qu’elle puisse voir à son tour les changements de sexe d’un couple de jeune gens. C’était époustouflant et troublant. A la fin, l’adolescente ne savait plus à quel genre de personne elle avait à faire. Difficile d’imaginer que ce constat puisse être à ce point déroutant. Apparemment tout aussi soufflée, son amie se tourna vers elle pour lui faire une plaisanterie à laquelle elle rétorqua aussitôt, en partageant son rire :

- Oh oui, très certainement. D’ailleurs, on ne dit pas que l’homme idéal est une femme ?!

La galloise n’avait absolument pas perçu les sous-entendu de la trentenaire. Maintenant que Julian n’était plus là, les nœuds tiraillant ses sentiments s’étaient déliés. Elle Aimait Anastasia, elle l’avait rien que pour elle désormais. A cette pensée, elle se sentait envahie d’une chaleur indescriptible que l’absence de conflit rendait encore plus diffuse. Sa mère, sa meilleure amie et son amante. C’était une attirance inconsciente au final, un désir connu que de son subconscient, celui de s’endormir contre la peau de la jeune femme ; de ne vivre qu’à travers son affection.

Aucunement perturbée, la rouquine détournait déjà les yeux pour continuer de détailler les étalages chaotiques. Il n’y avait rien d’autre pour la satisfaire, mais elle prenait plaisir à lire la notice des articles. Certains étaient réellement saugrenus, à se demander comment la loi locale pouvait tolérer qu’ils soient vendus au public.

- Tiens, tu as vu ça ? disait Selene à son ainée en montrant ses aquaplantes, comme ça si jamais on a envie d’explorer un lac ou un fond marin, on n’aura même pas besoin de bouteille !

Elles suivaient la route qui menait vers l’entrée de Gloutoniskaïa. Dans la mesure où la plupart des gens prenaient leurs propres moyens de transports depuis l’aéroport, le chemin était presque désert. Un agréable silence planait, rompu simplement par le bruit des divers véhicules qui passaient régulièrement au dessus de leur tête. Le soleil, qui avait poursuivi sa course vers le crépuscule, était désormais d’une intense couleur orangée qui peignait les feuilles de palmiers qui longeaient la route.

Bientôt, un grand arc qui ressemblait fait de sucre d’orge s’étendit au-dessus de la voie, un « bienvenu à Gloutoniskaïa » scintillant en lettres dorées. Les deux amies débarquaient sur un grand carrefour, aussi bondé au sol que dans les airs. De sorte de grandes lucioles de couleur changeante faisaient office de feux tricolores, les klaxons étaient remplacés par des onomatopées qui rivalisaient d'originalité les unes avec les autres. Il y avait très peu – voire pas du tout – de machine fonctionnant à l’électricité ou à l’essence. La magie remplaçait tout, immanquablement.

- Oh regarde, l’adolescente désigne une série de lampadaires qui venaient de s’allumer, ce sont des boursouflets qui les font fonctionner. Je les trouve trop choux !

En effet, on pouvait distinguer dans chaque habitacle de verre deux boules de poil qui lévitaient avec lenteur. On ne voyait ni visage, ni membre, ni rien du tout. Parfois ils se rentraient dedans et étaient propulsés avec lenteur dans des directions opposées, comme s’ils étaient incapables de décider de leur direction.

- Tu sais quoi, demanda Selene alors qu’elles attendaient à un passage piéton, je pense bien m’acheter une chouette ou un hibou… ça peut être pratique, pour le courrier. Et puis un animal de compagnie, ce serait sympa, non ?!
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Simon Fox

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeMer 27 Mai - 13:31

Après la douleur, ce fut le noir complet. Sa conscience dérivant dans un doux néant de coton, Simon             entendait comme l’écho de voix lointaines. Puis, petit à petit, ces voix finirent par s'éteindre. A la place, une légère lueur commença à remplacer l'obscurité et au lieu de dériver comme une plume, Simon commença à chuter. C'était enivrant !
Un nouveau choc se fit sentir et la chute recommença pour se terminer au beau milieu d'une rue encombrée de passants. A genou sur des pavés si lisses et aux formes toutes plus irrégulières les unes que les autres, Simon resta un instant les yeux écarquillés à observer tout ce qui l'entourait.

Rassemblant ses souvenirs, il tacha de déterminer la dernière chose qu'il lui était arrivé. Il était sur le chemin de ronde qui menait à sa cellule, puis Santana s'était planté devant lui, le regard fou et les veines palpitant comme des vers sous a peau. Il l'avait saisi et soulevé en l'air comme un fétu de paille et … et quoi ? Il l'avait jeté dans le vide … C'était donc sur le sol de la prison qu'il aurait du atterrir, et non pas au beau milieu de … de où d'ailleurs ?
Relevant la tête, ses yeux se posèrent sur un écriteaux de bienvenue peu conventionnel qu'on aurait dit tout droit sortit de 'l'étrange noël de monsieur Jack'. Se relevant doucement, il essaya de lire ce qui y était écrit. Il remarqua avec agacement l'absence de ses lunettes mais ne les trouva nul part sur le sol. S'acharnant un peu, il parvint à y lire « bienvenu à Gloutoniskaïa ».
« Gloutoniskaïa » lu t-il à voix haute. « Quel nom bien étrange. » ajouta t-il pour lui-même.
Prenant le temps de regarder tout autour de lui, il se demanda s'il était en train de rêver ou bien s'il était tout simplement mort. Et si c'était là le paradis, il eu un sourire narquois en pensant à cette mère de famille qui lui avait juré qu'il finirait en enfer sans vraiment comprendre pourquoi d'ailleurs.
Après quelques minutes à marcher le long de la rue, le nez en l'air et les yeux ne sachant plus où se poser, il en arriva à la conclusion qu'il n'était pas en train de rêver. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que jamais de toute sa vie il n'avait fait un rêve qui puisse s'approcher de prêt ou de loin à ce qu'il avait sous les yeux. Il y avait trop de monde, trop de détails farfelus et précis, trop de senteurs exquises ou abominables, de sons agréables ou irritants, trop de choses que lui même se savait incapable d'imaginer...  Mais s'il ne rêvait pas, alors que c'était il passé ? Où se trouvait-il ?

Se disant qu'il aurait bien le temps de répondre à cette question plus tard, il continua de marcher paisiblement lorsque son regard croisa celui d'une fillette. Celle-ci le dévisageait avec curiosité, une glace haute d'au moins une vingtaine de boules toutes de couleurs différentes à la main. Simon se figea au milieu de la rue alors que la fillette, que sa mère tirait par la main, continua d'avancer sans le quitter des yeux, la langue tirée sur une glace trop grande pour elle. Baissant le regard, Simon ne put que constater ce que tout le monde autour de lui devait remarquer. Bien que tout le monde ici sembla étrange et bien loin de tout ce qui pouvait être conventionnel – a commencer par tous ceux qui volaient d'une façon ou d'une autre – lui-même devaient attirer bien des regards avec sa tenue orange vif de détenu tout juste évadé d'il ne savait trop quelle façon.
« Voila qui est embêtant » remarqua t-il à haute voix.
La soirée semblait douce et, pour ne pas attirer l'attention plus que nécessaire, il retira sa veste orange pour ne laisser voir que son tee-shirt blanc sans manche, beaucoup moins voyant. Portant sa veste sur son bras, il continua de marcher, attentif à tout ce qui l'entourait mais sans vraiment parvenir à assimiler toutes les informations qui lui parvenaient. Il y avait bien trop de choses étranges pour que son cerveau n'arrive à tout enregistrer.

Alors qu'il arrivait à un passage piéton dont les feus semblaient être de vraies lucioles, il ne put s’empêcher de lever les yeux vers un couple à califourchon sur une sorte de gros cochon ailé qui, à l'aide de baguettes magiques, semblaient se livrer un duel de feu d'artifice au dessus d'eux, offrant par la même aux passants un magnifique spectacle. Hypnotisé par ces successions de couleurs envoûtantes, Simon, ne regardant plus vraiment devant lui, fini par rentrer dans quelqu'un.
Emporté par son élan, il trébucha, ses pieds s’emmêlant avec ceux de l'étrangère et ils finirent tous deux étalés au milieu du passage piéton. Autour d'eux, les gens continuaient de marcher, la plupart les ignorant superbement. Certains ralentirent un peu et voyant qu'il n'y avait pas de blessé, poursuivaient leur chemin également.
C'était l'occasion ou jamais de savoir où il se trouvait. Il se releva puis tendit une main secourable à la demoiselle qu'il avait bousculé, se parant de son sourire le lus chaleureux.
« Voila un hasard fort heureux, moi qui espérait justement tomber sur quelqu'un capable de me renseigner ! Bien sur je ne pensait pas tomber dessus … littéralement. »
Ramassant sa veste qui était étendue sur le sol, il l'épousseta du mieux qu'il put avant de la replacer en travers de son bras. Il poursuivit sur un ton enjoué :
« Ma question va peut-être vous paraître étrange mais voyez-vous, j'ignore où je me trouve. Gloutoniskaïa n'est pas vraiment le genre d'endroit où j'ai pour habitude de passer mes vacances et j'aimerais beaucoup savoir où cela se situe, géographiquement parlant bien sur. »
En face de lui, les deux jeunes femmes semblaient bien se connaître, et même être très proches au vu des regards qu'elles se lançaient. Et avec un peu de chance, s'il y avait mit la bonne intonation, elles lui répondraient sans même lui poser de question. De toute façon, tout était tellement bizarre ici qu'un homme venant d'atterrir au milieu de la rue de nulle part ne devait choquer personne.[/i]
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Anastasia Waitten

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeMer 27 Mai - 22:16

Anastasia était sceptique.
Selene n'avait pas répondu du fond du coeur à sa peudo boutade mais plutôt par une phrase du style tournure littéraire ou réflexion philosophique " l'homme idéal est une femme..." cela ne lui donnait aucune précision à ce qu'elle aurait voulu savoir. Elle décida de remettre à plus tard l'expérience, il n'y avait aucune urgence et la ville promettait tellement de surprises agréables !

La jeune femme n'en finissait pas de s'extasier sur tout ce que lui montrait son amie: l'aquaplante, l'arc en sucre d'orge, kitch par excellence mais joyeux au point de désirer retomber en enfance, les lucioles, les klaxons onomatopées qui la firent éclater de rire, les boursouflets tellement adorables qu'on aurait envie d'en posséder un en guise de peluche et quand l'adolescente exprima le désir d'acquérir une chouette ou un hibou, elle s'exclama: Quelle bonne idée ! un oiseau qui nous suivrait partout comme un ami et qui enverrait nos petits mots à tout le monde ! comment l'appelerait-on ?

L'air était doux, l'esprit était en liesse; Dreamland leur offrait enfin du rêve que rien ne viendrait ternir.
La jeune femme était heureuse, décontractée et avançait d'une démarche féline, le nez en l'air.
Oh, regarde ! s'écria t-elle à l'intention de son amie regarde le couple sur le gros cochon, la-haut !
Ne voulant pas rater une miette du duel coloré qui se déployait au-dessus d'elle, Anastasia s'arrêta net avant de traverser la chaussée.
Ce qui devait arriver dans ce genre de circonstance arriva: un individu butta contre elle au point de s'étaler ensemble au milieu du passage piéton.
Confuse elle bredouilla des excuses mais quand l'homme tendit la main pour l'aider à se relever elle déclina l'offre jetant: merci, je peux me débrouiller.

Anastasia n'aimait pas qu'on la touche - sauf Selene - L'espace d'un instant elle se remémora ses frictions avec Léorio, le prêtre qui passait son temps à vouloir prendre sa main ou son épaule en l'appelant "mon enfant"; elle ne supportait pas, pourtant elle l'aimait bien; alors un étranger...!

A propos d'étranger... Après être remontée sur le trottoir aux côtés de Selene, elle dévisagea l'individu: à peine plus grand qu'elle, un nain ! maigre comme un clou, blanc comme un linge, moche, cheveux trop courts, lèvres trop fines, sourire désagréable, bref, tout ce qu'elle détestait en matière de physique masculin et de ressenti au premier abord sur les personnes.
Il avait pris la parole. Sa voix doucereuse lui écorcha les oreilles. Quant à ses vêtements... Il n'y avait pas besoin de sortir de Berkeley pour deviner que c'était l'uniforme des prisonniers de San Francisco !
Elle jeta un oeil furtif et inquiet vers Selene et écouta la tirade empruntée, qu'elle jugea faussement décontractée et faussement joviale, du type en question.
Elle en avait déjà vu, dans son quartier des zozos de cet acabit: petites frappes, boules de haine, racistes, qui prenaient un plaisir sadique à emmerder leur monde et plus particulièrement les plus faibles qu'eux, à savoir les mômes, les nanas et les handicapés.

Tandis qu'il époussetait sa veste, la jeune femme restait songeuse. Elle avait vu son regard.
deux yeux bleu pâle, froids, glacials, métalliques, comme ceux de sa mère.
Un frisson lui traversa l'échine.
Ce n'était pas de la peur, plutôt de l'aversion contre tout ce qui lui rappelait cette femme, de près ou de loin, c'était épidermique.
Pâle, incapable de sortir un mot, elle regarda encore Selene.

Quand l'homme en vint au fait avec ses questions, ses soupçons se confirmèrent; elle lui répondit:
Je vois...
Elle avait beau n'avoir aucune attirance envers l'homme, elle ne pouvait pas le laisser dans l'ignorance.
Elle se remémora son arrivée se disant qu'elle aurait bien aimée qu'une des personnes présentes dans l'église lui expliquent où elle était; au lieu de cela, elle avait dû piquer une crise pour qu'on daigne enfin lui adresser la parole et l'informer.
Elle continua:
Tu es un voyageur, comme nous deux; c'est comme cela qu'on nous appelle ici.
On arrive à Dreamland par hypnose, par les rêves ou bien quand on est dans le coma.
Tu es dans une des villes de ce vaste continent.
Dreamland ne porte pas toujours bien son nom: beaucoup de gens nous détestent ou se méfient.
Tu as eu de la chance de ne pas atterrir à Ellipse, leurs prisons n'ont rien à voir avec celles de San-Francisco !
dit-elle en regardant la veste orange puis en plantant son regard dans le sien, sciemment.
Tous les voyageurs qui arrivent ici ont quelque chose d'anormal; un trouble, une phobie ou une maladie mentale. A un moment donné, tu reçois des pouvoirs en rapport avec ce que tu as; ce sera à toi de les découvrir.
Voilà, je pense t'avoir tout dit; je te souhaite bon voyage, Dreamland est immense, tu as le choix et nous nous avons à faire, salut.


La dernière phrase était sans ambiguité: Anastasia congédiait poliment mais fermement le gêneur.
Elle avait déjà réussi à éloigner Julian, elle n'allait laisser ce mec s'installer et prendre ses aises entre elles deux.
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Selene Nymphadora

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeJeu 28 Mai - 8:37

Selene ne savait pas comment appeler son éventuelle future chouette. Elle était du genre à aimer les noms originaux, spécialement taillés pour ceux qu’ils désignaient… du coup, elle avait plein d’idées et aucune à la fois. La température était douce, rien à voir avec Techyo. Les minuscules étoiles de sa combinaison moulante scintillaient à la lueur des feux d’artifices que lui désigna Anastasia. Elle était si captivée qu’elle ne vit pas non plus venir l’inconnu qui jeta malencontreusement son amie à terre. Tout s’était passé si vite qu’elle ne sut pas trop comment réagir. Elle restait plantée un peu bêtement, à demi-penchée, prête à aider son aînée à se remettre sur pieds si besoin.

- Ça va ? demanda-t-elle sincèrement inquiète, autant à l’émotive qu’au sociopathe.

Ses yeux noisette se posèrent sur l’homme qui profitait visiblement de la situation pour engager la conversation. En voyant ses vêtements, la galloise ne pensa pas tout de suite à un prisonnier : son esprit d’adolescente avait une vision toute faite des détenus, celle qu’on voit dans les séries, les films ou les informations. Liam correspondait bien plus à l’image qu’elle se faisait d’un taulard par exemple. Pour l’heure, le sourire chaleureux de l’inconnu était très engageant, ça suffisait à endormir sa méfiance d’enfant.

Selene allait ouvrir la bouche mais les regards que lui jetaient Anastasia la réduisirent au silence. Celle-ci n’avait pas l’air du même avis concernant leur présent interlocuteur. Pourtant, il était presque évident qu’il était un voyageur – tout nouveau qui plus est. Il devait aussi avoir expérimenté le dôme d’Elipse pour avoir atterri ici sans rien connaître du tout, ce qui devait être d’autant plus déroutant pour lui. Au moins, il avait eu la chance de ne pas se faire piquer comme un animal et traîner sur un bateau d’esclavagiste dès ses premières minutes à Dreamland ; la toquée mettait un point d’honneur à ce que d’autres ne connaissent pas ce qu’elle avait connu.

- Alors en fait…

Elle allait répondre mais Anastasia lui passa devant. L’adolescente fut choquée par le ton employée par son amie. Certes son explication était concise, il ne manquait pas grand-chose de l’essentiel, mais pourquoi avoir été aussi sèche ? Les yeux ronds, elle regardait tour à tour son aînée et le sociopathe, comme si d’un moment à l’autre l’un des deux allait dire que c’était une farce et qu’ils se connaissaient depuis toujours. Mais absolument pas : Anastasia semblait bien décidée à planter l’inconnu là et ce dernier ne devait pas être plus avancé qu’avant de savoir où il était. C’était difficile à admettre, le monde des rêves et tout ça...

Selene cala derrière son oreille une longue mèche rebelle qui dansait au gré du vent devant ses yeux ternes, puis elle fit un pas vers le trentenaire. Il était à peine plus grand qu’elle mais ce n’était pas moins déstabilisant que s’il la dominait d’une tête ou deux : c’était un adulte ; même à Dreamland, son complexe d’adolescente était toujours en éveil. Avec un sourire timide, fuyant le regard de son amie qu’elle devinait désapprobateur, elle dit :

- On est peut-être… enfin… pas obligé de se séparer tout de suite.

Elle retint sa respiration. En allant à l’encontre de ce que venait de déclarer Anastasia, elle avait l’impression de désobéir ouvertement à sa tante. Pourtant, elle ne voyait pas pourquoi se montrer aussi peu chaleureuse avec un néophyte voyageur. Tous passaient par ce stade de flou, c’était inévitable, et la toquée déplorait intérieurement le manque d’altruisme de ses semblables entre eux. L’union fait la force, non ? Si les voyageurs se tirent dans les pattes, alors ceux qui retrouveront le monde réel seront très peu nombreux le jour où le Marchand de sable aura trouvé un moyen de tous les exterminer.

- Je veux dire… vous avez sûrement pas mal de question et… mon amie et moi, on a rien d’urgent de prévu pour l’instant, on commence simplement un tour du monde ! Elle retrouva son sourire et osa se tourner vers Anastasia, on peut peut-être aller discuter quelque part le temps de… euh… vous aider à comprendre ?

Un instant bien sûr, l’adolescente songea qu’elle faisait preuve de naïveté ; mais n’avait-elle pas décidé de ne plus avoir peur ? Elle était à Dreamland depuis suffisamment longtemps pour avoir connu des épreuves bien pire que la rencontre d’un inconnu. Sa méfiance s’envola bien vite, au profit de sa volonté d’aider, d’être utile. Pour inciter Anastasia à ne pas la contredire, elle lui attrapa doucement la main et plongea dans ses yeux de toute sa fragile candeur.
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Simon Fox

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeVen 29 Mai - 12:11

Son approche avait porté ses fruits … en quelque sorte. Alors que la plupart des gens se laissaient facilement convaincre par ses sourires de façade, cette jeune femme là ne semblait pas tombée de la dernière pluie. Avisant sa tenue de bagnard, elle l'avait tout de suite calculé. Ne se laissant pas abuser, elle voulu couper court à la conversation après lui avoir expliqué qu'il se trouvait à Dreamland. Prenant le temps d'encaisser ce flot d'information pour le moins déstabilisantes, son sourire s'effaça de moitié lorsque l'inconnue fit mine de le congédier. La transperçant de son regard froid et mauvais, un tic nerveux commença à agiter son œil gauche comme à chaque fois qu'il ne parvenait pas à obtenir exactement ce qu'il désirait. Et ce qu'il ne désirait surtout pas, c'était stopper là cette conversation. Cette garce devait en savoir bien plus sur ce pays que ce qu'elle venait de lui dire et s'il voulait tirer correctement son épingle du jeu, il devait TOUT savoir !
Il s’apprêtait à changer de tactique, passant d'un ton mielleux à un ton plus bourru, mais la plus jeune des deux intervint. Elle manifesta son désir de poursuivre la conversation, lui offrant tout ce qu'il désirait ardemment. Il récupéra son sourire qui, cette fois-ci était à moitié vrai puisqu'il était satisfait.

« Avec grand plaisir ma jolie. Je me doutais bien que je n'étais plus en Amérique en voyant tout ce … » Il leva les yeux en l'air, cherchant le mot juste mais il n'y avait aucun qualificatif capable de décrire ce qui les entourait. Amenant directement la conversation au sujet qui l’intéressait le plus, il poursuivit, prenant délicatement l'adolescente par l'épaule pour quitter le passage piéton et continuer de marcher dans la rue illuminée de mille couleurs flamboyantes.
« Ton amie a parlé de pouvoirs ? J'avoue que cela m'intrigue un peu. »
Le jeune fille tenait son amie par la main, preuve supplémentaire qu'elles étaient plus que proches. Peut-être deux sœurs.

Le concept de maladie mentale le dérangeait un peu. Il ne considérait pas que quoi que ce soit clochait chez lui, même si la plupart des spécialistes l'ayant étudié en prison l'aient qualifié de sociopathe, voire même de psychopathe pour certains. D'une certaine façon, le fait que les gens le considèrent comme un prédateur lui plaisait assez. Il se voyait lui-même comme quelqu'un de supérieur, bien plus intelligent et malin que les gens normaux et à qui tout était dut. Il lâcha l'épaule de la jeune fille pour être plus libre de ses mouvements et, tout en conservant son air jovial et parfaitement amical il poursuivit son investigation.
« Donc, j'ai un pouvoir. Je suppose qu'il n'y a pas de façon particulière de le découvrir ? »
Si son pouvoir avait un rapport avec sa soi-disant pathologie, cela pouvait être tout et n'importe quoi. Peut-être un pouvoir qui lui permettrait de mieux approcher ses proies, quelque chose qui le fasse passer inaperçu, ou alors quelque chose pour lui permettre de les tuer avec plus de discrétion et d'efficacité !  Dans sa tête, c'était le festival de la spéculation. Lui qui trouvait ces films de super héro ridiculement puériles, voilà qu'il s'imaginait affublé de capacités extraordinaires.

A cet instant, rien au monde ne comptait plus pour lui que de découvrir ce qu'il était capable de faire dans ce monde tout neuf. S'il était un monstre de violence et de haine à San Francisco, ici il serait un prince de l'horreur !
« Quoi qu'il en soit je suis vraiment ravi de vous avoir rencontré toi et ton amie. Vous êtes adorables. » Il ponctua sa flatterie en posant à nouveau sa main sur l'épaule de l'adolescente, la congratulant d'un sourire plus grand encore.
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Anastasia Waitten

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeVen 29 Mai - 15:46

Pour la deuxième fois depuis peu, Anastasia se demanda si Dreamland ne l'avait pas rendue parano...
Tandis qu'elle parlait à l'inconnu, elle avait bien senti le regard plein de reproches de son amie.
Elle aurait même pu mettre des mots sur ce qu'elle lisait sur son petit visage: "c'est comme ça que tu accueilles les nouveaux ? tu n'es vraiment pas sympa, il ne t'a rien fait !"

Pour sûr, elle n'avait pas été sympa... Avait-elle eu tort ? n'avait-elle pas été trop excessive dans son jugement à priori ?
Elle qui ne supportait pas ce qu'on appelle le délit de sale gueule, c'était pourtant bien ce qu'elle venait de faire...
Déstabilisée, la jeune-femme bargeotait.
Non. Elle était ainsi depuis qu'elle aimait Selene. Devenait-elle trop possessive ? pire, jalouse?
La voix moralisatrice et bienséante lui criait que "oui, elle avait été odieuse !", la voix de la dépendance affective la prévenait qu'il pourrait y avoir de l'amour à perdre avec un tel comportement mais la petite voix instinctive, enfouie dans son for-intérieur, lui soufflait "méfiance" tandis que l'alerte rouge mentale clignotait, sirène hurlante quand Anastasia croisa le coup d'oeil froid, mauvais de l'individu, accompagné d'un tic.

Selene venait de la regarder. Oh, ce regard... Comment pouvait-elle lui refuser quelque chose? elle était tellement adorable, désarmante, craquante.
Si le type n'avait été là elle l'aurait prise dans ses bras, elle aurait parlé de la pilule, elle...

Mais voilà que le gus n'avait même pas attendu sa réponse qu'il prenait l'adolescente par le cou et entamait la conversation !
Elle fulminait; il n'avait tenu aucun compte de ce qu'elle avait dit et l'écartait comme un trognon de pomme.
Les bargeotages intempestifs, souvent signe précurseur de crise, reprirent de plus belle:
OK, il resterait pour avoir ses foutus renseignements mais il n'aurait pas intérêt à faire le moindre faux pas, elle l'aurait à l'oeil et surtout, qu'il ne s'aventure pas à toucher un cheveu de son amie, il le regretterait. ce ne serait pas des bâtons qu'elle lui mettrait dans les roues mais des poteaux ! elle lui casserait les reins jusqu'à ce qu'il devienne un petit agneau suppliant.

Selene lui avait pris la main; sa colère s'apaisa légèrement.
Elle laissa son amie expliquer les détails mais l'homme semblait uniquement intéressé par les pouvoirs, ce qui fit remonter le thermomètre à 37°2: "le Pouvoir ! il n'y a donc que ça qui l'intéresse ?"
Tandis que l'adolescente brossait un tableau de ces fameuses capacités dreamlandienne, elle repensa aux facultés de Julian qui était obligé de subir le port de vêtements normaux. Combien de fois l'avait-elle entendu pester contre ce "foutu pouvoir" et être au bord de la crise d'angoisse.
Elle attendit la fin de phrase de l'adolescente et enchaîna: Tu sais, Dreamland ne donne pas forcément des pouvoirs arrangeants. Tu peux même parfois être freiné à cause d'eux. Je connais quelqu'un qui la phobie de la normalité et bien figure toi que son pouvoir est de devoir supporter des vêtements normaux et il n'a pas le choix.[/color
Elle cru voir l'individu pâlir légèrement. Afin d'être bien comprise, elle en rajouta une couche: je vais te donner un exemple caricatural: un voyageur qui serait méchant, se verrait affublé d'un pouvoir qui le rendrait plus gentil afin de le protéger car Dreamland n'est pas tendre. Par contre, quelqu'un de plus faible aura un pouvoir fort afin qu'il puisse se défendre, tu comprends ?
Elle espérait bien qu'il comprendrait ! d'ailleurs il n'avait pas l'air stupide, cela tombait bien.
En rigolant, songeant à Leorio elle ajouta: il y en a même qui peuvent faire apparaître des démons !
et puis...Dreamland t'oblige parfois à vivre des choses difficiles... moi par exemple, j'ai fait parti d'un commando d'élite. J'avais un flingue laser, à lunette infra-rouge - un bijou - d'une portée de 350 mètres; du jamais vu dans le monde réel !

La dernière tirade était on ne peut plus calculée. Le type allait se méfier, cela lui passerait l'envie de jouer les Mickey.
Elle se garda bien de lui faire une liste de tout ce qu'il était possible de mettre en place contre les gêneurs: c'était sa liste à elle, qui s'allongeait au fur et à mesure qu'elle jetait un coup d'oeil sur ce visage détestable.
Certes, il n'était peut-être pas méchant; à lui de le prouver !

Mais qu'avait-il à prouver ? il avait été plutôt correct, allant jusqu'à dire qu'elles étaient adorables...
Pourquoi se transformait-elle en furie chaque fois qu'il levait le petit doigt ?
Dans l'incapacité de répondre de manière claire à son propre questionnement, elle se mit à culpabiliser et lui envoya un sourire qu'elle regretta aussitôt: rien à faire, il avait le regard de sa mère; il avait quelque chose qui ne présageait rien de bon.
Elle décida de prévenir Selene mais la comprendrait-elle ? adhérerait-elle à ses craintes infondées ?

Doucement elle retira sa main de celle de son amie et fit semblant d'être intéressée par la devanture d'une boutique qui se situait approximativement à 50m du couple.
Le filin doré disparut.
Elle se calla dans un renfoncement afin de ne pas être vue et envoya un message télépathique à l'adolescente:
Selene... Tu vas encore penser que j'exagère mais je voudrais te dire que je ne sens pas ce type; il n'a pas l'air cool.
Je te demande de l'observer discrètement... regarde ses yeux comme ils sont froids comme la glace de Techyo.
Je n'ai pas envie qu'il reste avec nous; disons, je préfèrerais qu'on choisisse un voyageur vraiment sympa pour nous accompagner; lui, il ne me semble pas clair...
Je sais que je ne peux pas t'obliger à le virer si tu l'aimes bien mais je voudrais que tu sois plus méfiante; tu es trop gentille et tu donnes trop vite ta confiance, cela me fait peur... J'espère que je ne te choque pas et que tu ne m'en voudras pas trop de t'avoir dit cela ? et... N'oublies pas que nous avons un rendez-vous avant 20h00. Sincèrement, je préfèrerais qu'il ne nous y accompagne pas, qu'en penses-tu ?
Je suis juste dans le recoin de la petite boutique au toit vert et bleu; j'attends ta réponse et je te rejoins; je t'aime.


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Selene Nymphadora

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeVen 29 Mai - 16:42

Quand l’homme l’appela « ma jolie », elle fut un peu déstabilisée. Beaucoup même. Le teint écarlate, elle se laissa entrainer par l’épaule, sans oser dire à haute voix que ce contact ne la mettait pas à l’aise. Depuis toujours, sans doute à cause de la tendance maladive de son père à la battre durant son enfance, elle supportait difficilement que des étrangers la touche avec autant d’aplomb, sans raison apparente. Ils avançaient sur le passage piéton, puis de l’autre côté de la rue. Selene fut soulagée quand elle retrouva sa liberté de mouvement et répondit :

- Vous avez bien un pouvoir, mais il n’y a pas de moyen particulier de les découvrir non… ils peuvent être très voyants ou très subtiles. Ça dépend des gens.

Anastasia enchaina immédiatement, apportant plus de détail sur le fonctionnement des pouvoirs. Un sourire ravi colora le visage de l’adolescente : son amie retrouvait sa langue, de façon moins abrupte ; c’était mieux que de la voir ruminer dans son coin. C’était même ravissant de la voir rire. Peut-être, après tout, suffisait-il de briser la glace ? Ce n’était jamais évident de rencontrer des inconnus, mais pour l’instant elles ne faisaient rien d’imprudent, pas vrai ? Simon avait l’air vraiment gentil. Bon, il la fit frissonner quand il posa à nouveau sa main sur son épaule, mais le compliment « adorable » lui fit bafouiller un « merci » qui franchit à peine le rideau de cheveux roux tombé devant son visage pivoine.

Tout en avançant, ils avaient mis le gros carrefour dans leur dos pour s’aventurer dans des axes secondaires. Des immeubles se dressaient, haut en couleur, avec de grandes fenêtres de laquelle sortait parfois une sorcière ou un magicien à califourchon sur un balai. Au rez-de-chaussée des bâtiments, on voyait surtout des boutiques aux vitrines diverses : des libraires, des robes de seconde main, des animaleries, des herboristes, des vendeurs de potions & remèdes miracles, … En voyant un groupe d’adolescents passer en faisant léviter à deux mètres du sol un ballon rouge qu’ils transformaient tour à tour en animal plus ou moins réussi, la toquée se pencha vers son comparse masculin pour lui expliquer :

- Là, nous sommes à Gloutoniskaïa. C’est une ville basée sur la magie, un peu comme Harry Potter.

C’était en fin de compte son éternelle référence, même s’il y avait de nombreuses différences et que, d’ailleurs, elle n’était pas certaine que son interlocuteur ait lu la série. La main d’Anastasia s’était échappée de la sienne pendant qu’elle cherchait autre chose à présenter au sociopathe, comme si elle s’improvisait guide touristique, mais elle n’avait pas vu que son amie s’était éloignée d’une cinquantaine de mètre. Elle sursauta quand sa voix résonna dans sa tête. Confuse, elle détourna d’abord le regard, écarlate, tellement mal à l’aise qu’elle se dandinait légèrement d’un pied sur l’autre. Finalement, elle obéit au conseil de son aînée et plongea ses yeux noisette dans les orbes bleus glacés du trentenaire. Elle y resta accrochée un moment ; trop long sans aucun doute.

- D-Désolée, balbutia-t-elle en passant nerveusement une main dans ses cheveux flamboyants, je… je me demandais comment vous vous appeliez ? Moi, c’est Selene.

C’était la seule question qui lui était venue pour faire diversion, car même si elle ne partageait pas la sensation alarmante d’Anastasia, elle n’était pas au point de confier à l’inconnu que son amie avait la faculté de lui parler par télépathie. La galloise masqua sa gêne derrière un sourire innocent d’adolescente, le teint encore un peu rose, et elle quitta le regard pétrifiant de Simon pour scruter les alentours :

- D’ailleurs vous avez vu où est passée Anastasia ? Je l’ai perdue…

En fait, elle cherchait simplement une façon de détourner l’attention du sociopathe pour se concentrer sur sa réponse mentale. Regardant distraitement un couple sortir de la boutique de potion avec plusieurs fioles au contenu rose dans les mains, elle reprit le fil de la connexion télépathique :

« Désolée, c’est raté pour la discrétion… mais euh… je ne veux pas trop te contredire, mais je me dis qu’on ne devrait pas le juger aussi vite… je crois que je t’ai parlé de Dakota ? Une fille que j’ai rencontré ici il y a longtemps et… elle aussi avait ce type de regard. Pourtant, elle n’était pas foncièrement méchante. Elle avait une personnalité un peu bizarre mais… je l’ai assez connu pour comprendre que c’était surtout une fille qui n’avait pas assez été aimée petite. »

Elle marqua une pause, observant Simon a la dérobé. Il avait l’allure d’un type normal. D'un de ses professeurs de géographie en fait, c’était le même moule, à défaut d’être sa copie conforme. Certes elle n’était pas complètement à l’aise, surtout que sa combinaison moulante lui donnait l’impression d’être perpétuellement nue, mais y avait-il vraiment lieu de s’alarmer ?

« Tu penses pas que ça peut être juste un type malheureux ? Moi il me fait penser à quelqu’un que je connais, et en plus il vient d’arriver, ses pouvoirs doivent être nuls. Je saurais largement nous défendre en cas de problème, je t’assure ! » pour ne pas vexer son amie, elle consentit à ajouter « mais si tu veux, on le teste jusqu’à demain ? On peut très bien se rendre chez monsieur Roland plus tard. En attendant on passe un peu de temps avec lui, on prend toutes nos précautions, aucune de nous deux ne se retrouve seule avec lui et… on décide plus tard quoi faire ? »

Etait-ce un trop plein de confiance ? En fait, aux yeux trop jeunes de Selene, le mal humain avait l’apparence de son père ou de Liam. Le sociopathe ne lui évoquait ni l’un, ni l’autre. C’était difficile alors de voir en lui une réelle menace potentielle.
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Simon Fox

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeDim 31 Mai - 13:07

Alors que Simon s'était figuré que son pouvoir lui permettrait de transcender sa propre personnalité, voilà que la brunette lui coupait l'herbe sous le pied. Son pouvoir irait donc à l'encontre de ce qu'il était ? C'était impossible ! Ça ne devait pas se passer ainsi !
Alors que le psychopathe se retrouvait confronté à une véritable déception, elle en rajouta une couche, peut-être dans le but de le dégoûter, allant même jusqu'à évoquer l'une de ses expériences personnelles. Essayait-elle de l'intimider ? Si c'était le cas, c'était complètement loupé. Bien au contraire. Elle venait de confirmer à Simon quelque chose qu'il avait envisagé ; elle représentait un danger et il devrait se méfier d'elle, devant se montrer doublement convainquant s'il voulait arriver à ses fins avec celle-là.

Reprenant un peu contenance, il tacha de ne plus trop penser à cette histoire de pouvoir, gardant tout de même un peu l'espoir de ne pas tomber sur quelque chose de trop handicapant. Il aviserait le moment venu, lorsque ça lui tomberait dessus. De plus, voilà qu'il se retrouvait seul avec la benjamine du groupe, l'autre s'était éclipsée sans prévenir, soudainement passionnée par un étalage de babioles et de breloques. Se désintéressant d'elle, il se dit que c'était le moment ou jamais d'affermir sa prise sur la petite. Mais celle-ci avait prit les devants, se transformant en véritable guide touristique pour le plus grand plaisir du sociopathe. Il aimait que les gens aillent vers lui sans avoir besoin de fournir le moindre effort.

Il était vrai que cette ville avait des airs de série fantastique. Et même si Simon n'avait jamais prit la peine de perdre son temps à regarder une fiction comme Harry Potter, il visualisait facilement le genre d’univers que ce devait être. Cette atmosphère avait des relents de gaieté et de naïveté enfantine absolument insupportable mais qui avait tout de même un certain charme qui ne laissait pas Simon de marbre. Voir ainsi des gens voler comme si la pesanteur n'existait plus, ou faire apparaître des choses sorties de nulle part, en transformer d'autres en des choses totalement différentes.... Tout ici respirait la magie et Simon avait l'impression de nager en plein cœur d'un roman décousu sans queue ni tête où tout était possible. L’excitation qu'il ressentait en cet instant n'avait rien de comparable avec ce qu'il avait jamais ressentit auparavant. Il se sentait pousser des ailes et, intérieurement, il aurait presque remercié cet imbécile susceptible de l'avoir balancé du haut de la passerelle.

Soudain, la rouquine plongea ses yeux dans ceux de Simon. D'ordinaire, c'était lui qui fixait les gens sans jamais baisser le regard, les mettant parfois mal à l'aise. Et comme la plupart des gens, elle fini par rompre le lien la première, allant même jusqu'à bafouiller des excuses. Lui continuait de la fixer intensément, tachant de comprendre cette petite chose misérable qui se trouvait devant lui, incapable de soutenir un regard plus de quelques secondes sans se sentir gênée. Dans le règne animal, il n'était pas rare de voir des rixes éclater après un affrontement de regard trop intense. Et souvent, c'était le premier à baisser les yeux qui se retrouvait vaincu. Simon n'était certes pas de cette trempe là, ne quittant jamais personne des yeux à moins d'être certain que l'autre ne faisait plus attention à lui.

Elle s'appelait donc Selene. Devait-il lui donner son vrai nom ? Ou au contraire s'inventer une identité qui ne manquerait pas d'endormir sa méfiance au profit d'une douce naïveté ? Cela dit, elle semblait déjà suffisamment naïve sans devoir en rajouter. La seule à convaincre était sans aucun doute sa compagne. Optant pour l'honnêteté, il lui répondit avec un sourire et un air qui se voulait chaleureux :
« Moi c'est Simon. Simon Fox, comme le renard. » Cette petite plaisanterie ne manquait jamais de faire sourire son auditeur. « Je suis enchanté de faire ta connaissance » ajouta t-il simplement.
L'autre s’appelait Anastasia. Et elle n'était toujours pas revenue parmi eux. La cherchant du regard, Selene semblait soucieuse et … et quoi ? Il y avait quelque chose dans son expression que Simon ne parvenait pas à déchiffrer. Lui qui analysait si aisément les expressions sur un visage, voilà qu'il n'arrivait pas à cerner cette expression là. Elle était comme ailleurs. Étrange. La fixant un moment de son regard perçant, et ne parvenant toujours pas à déterminer ce qu'elle avait dans l'esprit, il fini par répondre vaguement.
« Je l'ai vu s'approcher d'un étal il y a un instant. Elle ne doit pas être loin. Et puis, elle semble tenir à toi. Je ne pense pas qu'elle soit du genre à te laisser seule avec un étranger trop longtemps. Je me trompe ? »
En disant cela, il se collait l'étiquette 'étranger' sur le visage, mais insidieusement, il suggérait aussi à la jeune fille qu'il avait conscience d'être un étranger pour elle et, d'une certaine manière, cela ne pouvait que le rendre moins inquiétant.
« Si tu veux, on peut aller la chercher. Tiens, c'était ce stand là. » il pointa le doigt vers un étal bariolé où il n'y avait nulle trace d'Anastasia. Son regard cherchant en tout sens, il n'apercevait nul part la jeune femme, perdue dans la foule incongrue qui se mouvait devant eux. Pourquoi s'était-elle éloignée ainsi ? Cela ne semblait pas coller avec le caractère protecteur de celle-ci. Il était évident qu'elle ne portait pas Simon dans son cœur et, sachant d'où il venait, pourquoi l'avoir laissé seul avec son amie ? Elle devait avoir quelque chose derrière la tête et cela ne rassura pas du tout le trentenaire dont le sourire commença à s'effacer doucement. De l'extérieur on aurait put y voir un signe d'inquiétude à l'idée de ne pas retrouver la jeune femme mais en réalité il sentait quelque chose lui glisser entre les doigts et il n'aimait vraiment pas ça.
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Anastasia Waitten

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeDim 31 Mai - 21:17

Selene, sans le savoir, avait touché la fibre sensible de la jeune femme en faisant le rapprochement avec cette Dakota aux yeux froids, bizarre mais pas méchante: elle avait été mal aimée étant petite... Comme elle, en fait !
Elle n'y avait pas pensé: l'homme avait peut-être souffert... Peut-être même avait-il été la tête de Turc de ses camarades de prison à cause de sa taille, ce qu'il l'aurait rendu méfiant, distant ?

Grâce à sa pathologie mentale, Anastasia savait lire et interpréter les sentiments, les besoins, les attentes des gens, au-delà de ce qu'un visage ou une attitude feinte pouvait montrer.
Elle était capable de pressentir une colère naissante, une peine qui commence à sourdre ou une joie avant même qu'elle n'explose mais elle savait que parfois, il lui arrivait de se tromper. Cela lui était d'ailleurs arrivé avec Leorio au début de leur relation; aussi n'était-elle pas sûre d'elle et penchait pour la proposition de l'adolescente: lui laisser sa chance.
Que risquaient-elles en effet ? Selene avait beaucoup de pouvoirs et des objets de protection. Elle même aurait le pouvoir en temps voulu de l'obliger à partir s'il le fallait, tandis que lui, hormis ses propres capacités et un pouvoir peu évolué... On pouvait considérer qu'il était en état d'infériorité, de faiblesse par rapport à elles deux réunies.

Durant tout le temps de ces réflexions, elle était restée immobile dans son renfoncement. Plusieurs choses la tracassait.
la première est qu'elle avait imaginé le road trip à deux; au pire à trois mais avec un voyageur réellement sympathique. Ce type-là arrivait comme un chien plutôt galeux dans son jeu de quille; cela ne lui plaisait pas.
Ensuite, même s'il avait souffert, jamais elle ne pourrait ne serait-ce que l'estimer un peu, à cause de cette similitude entre ses yeux et ceux de sa mère. Elle se méfierait toujours, c'était plus fort qu'elle; c'était gravé dans ses tripes.
Enfin, elle était bien d'accord pour le "tester" comme avait dit Selene, c'était la moindre des choses et c'était une décision sage. Le problème est que la jeune femme se sentait incapable de faire une telle chose; elle n'arrivait même pas à imaginer comment on pouvait s'y prendre simplement parce qu'elle n'était pas un fin stratège, comme on dit. Elle était inapte à mettre en place tests et pièges susceptibles de sonder la personne.
Mais si Selene avait proposer cela, c'est peut-être parce qu'elle saurait le faire sans avoir besoin de son aide...

Mi rassurée, mi contrariée, elle sortit de son coin et se retrouva presque nez à nez avec l'homme, suivit par l'adolescente.
Elle sursauta de surprise, lut dans les yeux pâles de l'individu une sorte d'inquiétude qu'elle prit pour une confusion partagée et n'en tint pas rigueur.
Très rapidement son regard se posa sur Selene qui semblait à peu près sereine. Elle en fut rassurée, c'est tout ce qui lui importait.
Elle se garda bien d'expliquer quoi que soit au nouveau venu: cela ne le regardait pas.
Elle sourit à son amie, lui prit la main et attendit que le groupe parte vers une direction. Peu lui importait laquelle puisque le but était les tests.
De toute façon la promenade était gâchée à cause de l'importun; ce début de voyage commençait à avoir un goût amer. Elle aurait tant aimé que Dreamland lui fiche la paix cinq minute; à croire qu'elle était maudite !

Les pas de l'adolescente semblaient les diriger vers un square, c'était une bonne idée.
Le genre d'endroit public où elles ne risquaient rien tout en n'étant pas serrées ou coincées par la foule.
Elles pouvaient même s'installer sur un banc et "discuter" tout en regardant les bambins batifoler dans le bac à sable bleu.
D'ailleurs, il fallait qu'elle prévienne discrètement son amie de sa décision.
Une diversion fut toute trouvée: une adorable petite fille aux grands yeux sombres et aux longs cheveux d'ange passa près d'eux, tout sourire, promenant une drôle de petite bête à cheval entre le chat, l'oiseau et le lézard.
Anastasia se tourna vers l'individu et s'écria: oh, regardez la mignonne petite fille avec son drôle d'animal !
tout aussi vivement elle regarda Selene et lui souffla dans un murmure: je suis d'accord, on lui laisse une chance et on le teste. Tu veux bien commencer ?

Nonchalamment mais avec aplomb, elle ne regarda pas l'étranger: elle avait lu dans un livre qu'il ne fallait jamais défier du regard un animal sauvage, cela attisait son agressivité ou sa peur. Il fallait au contraire l'ignorer et passer son chemin. Dans ce récit, la personne avait écrit que c'était tout aussi valable pour les individus humains.
Cela tombait bien: l'ignorer et passer son chemin était très exactement ce qu'elle rêvait de faire !

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Selene Nymphadora

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeLun 1 Juin - 8:09

- Euh… non, non… euh… je ne crois pas…, avait bafouillé Selene quand Simon lui avait demandé si Anastasia l’abandonnerait avec « un étranger ».

C’était une drôle de phrase parce que, quand on était un voyageur, qui était un étranger ? Après tout, ça ne faisait que 3 jours qu’elle connaissait la femme qui était devenue plus que sa meilleure amie. Leur relation avait beau être fusionnelle, toute personne censée serait d’avis de dire qu’elle était aussi « une étrangère ». La toquée faisait confiance à Anastasia mais en fait, elle aurait très bien pu, elle aussi, être une sociopathe qui cherchait à se délecter de sa naïveté. Elle la charmait, l’isolait, se l’appropriait… jusqu’au coup de grâce ? Fort heureusement, la rouquine n’était pas paranoïaque. Mais si elle avait appris une chose à Dreamland : les étrangers n’étaient pas toujours ceux que l’on croyait.

Elle suivit Simon jusqu’à l’endroit où il avait vu disparaître l’émotive du groupe et celle-ci jaillit brusquement de sa cachette. Quand son regard se posa sur elle, Selene lui sourit chaleureusement, non sans un clin d’œil complice, et ils reprirent leur marche dans les rues de Gloutoniskaïa. Que faire lorsque l’on se retrouve avec un nouveau venu qui n’a, très certainement, ni de quoi se nourrir ni de quoi se loger ? Le crépuscule avait accroché son manteau doré sur le ciel, la soirée s’annonçait longue.

Son regard terne fut attiré par une belle fontaine au centre de laquelle des sculptures de sirènes se dressaient à taille réelle. Dans le square, il y avait quelques arbres aux feuilles singulières et un bac à sable bleu destiné aux enfants. Les parents étaient assis sur des bancs, lisant l’épais livres aux allures de grimoires, tricotaient magiquement sans avoir à toucher ni l’aiguille ni la laine, ou bien discutaient en jetant régulièrement un œil à leurs bambins. Quand Anastasia montra la gamine avec son animal étrange, la rouquine aussi voulut le voir, de sorte qu’elle ne fut pas assez rapide pour se concentrer sur le véritable objet de la diversion.

- Ah oui… euh…

Commencer quoi ? En fait, quand elle parlait de « tester » Simon, elle voulait simplement dire : passer du temps avec lui, faire connaissance, comme elle l’aurait fait avec Léorio s’ils avaient eu le temps de se poser tous ensemble. Elle non plus n’était pas douée en termes de manipulation, ni en psychologie avancée. Était-ce le moment de s’entraîner ? Après tout, même si elle laissait sa chance au sociopathe, elle n’avait surtout pas envie d’un autre Liam s’infiltre dans son entourage.

- Vous voulez qu’on s’assoit là ?

Elle désigna simplement les rebords de la fontaine, suffisamment larges pour accueillir leurs fessiers. Selene prit place entre ses deux aînés, posa sa hotte entre ses jambes et s’étira. Le soleil se reflétait dans sa chevelure rousse, la rendant plus carotte que jamais. Une petite idée venait de germer dans son esprit d’adolescente. Ça ne lui plaisait pas d’avoir recourt à ce stratagème, mais c’était une garantie que son amie apprécierait certainement. Heureusement, à cause de sa nature angoissée, le rose qui colorait ses joues devraient être pris pour de la timidité.

- Bien, je vous propose un jeu pour briser la glace. Bon je sais, c’est plus de votre âge, taquina-t-elle gentiment avec un sourire amusé, mais ce serait plus sympa que de faire comme si vous passiez un entretien d’embauche, Simon.

Elle le regarda intensément, ses yeux noisette délavés brillant de son innocence, puis elle se tourna vers Anastasia avec un clignement d’œil entendu.

- Même pour vous, ajouta-t-elle avec malice en revenant vers l'inconnu, ça peut être intéressant de savoir que vous ne vous trouvez pas en présence de deux psychopathes sanguinaires.

Sans se douter un instant que sa déclaration pourrait avoir causé une réaction chez son interlocuteur, Selene déclencha l’un de ses plus récents pouvoirs. Dans sa main gauche, fermée mais naturellement posée sur ses genoux, deux aiguilles à coudre se matérialisèrent, et dans la droite, une poupée-épouvantail apparut en un clin d’œil. Son amie comprendrait peut-être mais Simon, lui, n’avait aucun moyen de savoir à quoi celle-ci servait et encore moins quand la toquée lui tendit avec un air engageant :

- Je n’ai pas de bâton à palabre, mais on va faire avec une poupée à parlotte ! On la tiendra tour à tour. Celui qui l’a dans les mains se présente et quand il a fini, chacun des deux autres pourra lui poser 2 questions. On a le droit qu’à un seul joker ! A vous l’honneur Simon.

Si ses déductions étaient exactes, seule la première personne qui touchait sa poupée y était liée. Ce qui signifiait qu’une fois que le sociopathe l’aurait pris en main, Anastasia ne risquera plus rien, et elle aurait un moyen de le stopper en cas de besoin. Simple précaution.
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Simon Fox

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeLun 1 Juin - 12:40

La brune apparut devant lui, comme sortie de nul part. Alors qu'elle sursauta, lui-même n'eut pas le moindre tressaillement. Quoi qu'elle soit parti faire, elle avait terminé. Tachant de déterminer à son expression si elle préparait un mauvais coup ou pas, il ne parvint à aucune conclusion satisfaisante. Légèrement contrarié, il suivit docilement le binôme en direction d'un square pour le moins féerique. Alors que les rues étaient déjà très animées, voilà qu'ils se retrouvaient au milieu de bambins et de leurs parents, d'amoureux en quête d'un arbre sous lequel s'embrasser et d'une foule d'autres passants quelconques et sans intérêt.

Anastasia leur fit alors remarqué une fillette que Simon regarda rapidement. Elle-même n'avait rien d'extraordinaire, même si ses cheveux d'un blond magnifique cascadant dans son dos lui donnaient des airs de princesse. Son animal en revanche avait de quoi surprendre et Simon se surprit à sourire alors qu'il s'imaginait en train de le disséquer. Il aurait donné cher pour avoir l'occasion d'étudier un tel animal, l'analysant sous toutes les coutures et, pour finir, l'empailler et l'exposer fièrement sur l'une de ses étagères déjà surchargées de trophées. Mais bien vite il se rappela qu'il ne possédait plus rien de tout ça depuis qu'il était en prison. Toutes ses possessions ayant été saisies puisqu'il n'y avait aucune chance pour qu'il sorte un jour de sa cellule. C'était déjà un miracle pour qu'il n'ai pas reçu la peine de mort !

L'humeur légèrement maussade, il regarda avec dédain le bout de rebord où Selene leur proposait de s'asseoir. La fontaine n'éclaboussait pas assez loin pour qu'ils soient mouillés mais à l'idée de se faire asperger, Simon fit une moue dégoûtée qu'il masqua bien vite sous un nouveau sourire, plus réservé cette fois. Il se résigna à s'asseoir aux côtés de l'adolescente après être resté un moment debout, droit comme un piquet, laissant Anastasia prendre place à l’opposé.
Et voilà qu'elle proposait un jeu à présent ! Simon se demanda un instant s'il ne devrait pas se trouver d'autres voyageurs pour l'aider à comprendre ce monde. Mais quelles étaient les chances pour qu'il trouve par hasard des voyageurs, et qui plus était, des voyageurs prêts à l'aider ? Autant chercher une aiguille dans une botte de foin magique. Tachant de se prêter au jeu de la rouquine, il braqua son regard inquisiteur sur elle, bien décidé à ne pas abandonner si vite une si précieuse informatrice.

De toute évidence, ce 'jeu' avait pour but de le tester. Et la seule façon pour lui de rester dans ce petit groupe, c'était de réussir ce test. Mais comment savoir jusqu'où il pouvait aller sans dépasser les bornes ? La frontière était souvent mince entre le jeu d'acteur et le jeu du prédateur. Et si l'une des deux se rendait compte de ses véritables intentions – à savoir se servir d'elles pour en apprendre le plus possible sur Dreamland et, pourquoi pas, profiter de leur générosité pour obtenir le gîte et le couvert lorsque le besoin s'en ferait sentir – elles le laisseraient en plan et il n'aurait plus qu'à se débrouiller seul.
Selene ajouta alors un petit commentaire qui étendit son sourire jusqu'à ses oreilles. Elles, des psychopathes ? Mais bien sur. Et lui-même était un petit agneau tout juste né... Elles étaient tellement loin de l'avoir cerné ! Il avait toutes ses chances. A ce moment là, la jeune fille sembla activer son pouvoir car dans sa main apparut une petite poupée qui faisait penser à un épouvantail. A moins que ce ne soit un artefact magique qu'elle aurait obtenu dans le coin ? Elle la lui tendit, expliquant que c'était l’équivalent d'un bâton de parole et que c'était à lui de commencer les présentations. Ce qu'il pouvait détester ça ! Non pas qu'il n'aime pas attirer l'attention, mais il détestait être contraint à parler de lui. A cet instant, il aurait plutôt voulu les interroger elles, et non pas subir un interrogatoire. Mais après tout, s'il devait en passer par là pour qu'à leur tour elles se dévoilent, c'était un maigre tribu à payer. D'autant qu'il savait déjà plus où moins pour qui il voulait se faire passer.

Se saisissant de la petite poupée, aussi délicatement que si elle avait été brûlante, sa main effleura celle de la jeune fille. Elle était chaude et douce et sa chaleur sembla remonter jusque dans son poignet puis jusque dans son coude, son épaule puis au plus profond de son corps, la où son cœur avait toujours battu avec une froide indifférence, de la même façon que peut osciller un pendule dans une horloge. Aussitôt, toutes ses certitudes se craquelèrent. Lui qui un instant plus tôt était parfaitement sur de lui, sachant exactement comment se conduire, comment agir avec les deux filles pour se les mettre dans la poche, voilà qu'il n'arrivait plus à rassembler ses pensées.
En fait, ce n'étaient pas ses pensées qui avaient un problème. C'était la façon dont elles se bousculaient autour d'un seul et même sentiment. Un peu comme des anticorps tachant de se débarrasser d'un corps étranger venu s'insinuer dans son âme.

Ses sentiments à l'égard de la jeune fille ne pouvaient pas changer comme ça du tout au tout ! C'était impensable ! Et pourtant, voilà qu'au lieu de la considérer comme un bout de viande dont on peut se servir pour le jeter ensuite, il se trouvait qu'il avait envie de la connaître … Était-ce bien cela ? Il n'en était pas vraiment sur. Il sentait qu'il devait se méfier d'elle... mais pourquoi ? C'était ridicule ! Elle avait l'air si fragile ? Alors pourquoi la voyait-il comme un danger potentiel...sans vraiment en être sur.

Complètement perdu, Simon serrait à présent le petit épouvantail entre ses mains jointes, fixant Selene d'un regard plus que perplexe. Ses sentiments n'étaient plus qu'un chaos indescriptible où se mêlaient de la curiosité, de la méfiance, de la gaieté et une certaine touche de naïveté. La curiosité, il connaissait, ce n'était pas vraiment nouveau pour lui, mais cette affection pour elle qui se dégageait de son âme comme un poison purulent, il la sentait le brûler de l'intérieur comme si quelqu'un venait d'embraser ses entrailles.
« Je … »

Tachant de reprendre un peu de contenance, il prit une grande inspiration, ayant oublié ce qu'il avait l'intention de leur déballer comme mensonges à son sujet. Ne parvenant toujours pas à quitter Selene des yeux, il vit son propre reflet miroiter dans la pupille de l'adolescente et ce qu'il y vit le fit frissonner. Il comprit. La rouquine semblait avide de faire sa connaissance mais restait néanmoins sur ses réserves, restant prudente face à l'étranger qu'il était. Et voilà qu'il ressentait la même chose à son égard. Comment était-ce possible ? Tout se bousculait dans sa tête et il n'arrivait plus à déterminer ce qu'il ressentait auparavant. Il l'avait touché.... ce devait être ça. Oui, c'était forcement ça. Baissant les yeux sur ses propres mains, il regarda un instant l’épouvantail. Si c'était bien là son pouvoir, il ne devait en aucun cas en parler aux filles. Moins elles en sauraient sur lui et sur ce qu'il était vraiment, et plus il aurait l'avantage. Plus encore qu'avant, il se sentait méfiant envers elles...
Cela dit, d'un autre côté, il avait envie d'en apprendre plus sur elles, et, bizarrement, pour une fois, ce n'était pas pour une raison personnelle, mais bien parce qu'il en avait envie.

Retrouvant un sourire, véritablement chaleureux cette fois-ci, il commença à parler de lui.
« Je m'appelle Simon Fox, mais ça tu le sais déjà. J'aimerais bien te dire qu'elle profession j'exerce mais à vrai dire, j'ai de nombreuses casquettes. Il m'est arrivé d'enseigner les sciences du vivant dans un collège ou de me retrouver vendeur en papeterie, mais mon dernier métier en date c'était guide touristique dans un musée. Je suis comme ça, je ne tiens pas en place. »
Mais pourquoi se sentait-il l'envie d'être à ce point gentil avec elle ? Ce n'était pas dans sa nature ! Pourtant, la bête qui sommeillait en lui était comme muselée, sans aucune possibilité d'avoir voix au chapitre. Continuant sur sa lancé, il ajouta :
« Quoi d'autre … j'ai 32 ans, je ne fume pas, oh et j'adore les insectes. J'en ai toute une collection chez moi … enfin j'avais... c'est un peu compliqué... »
Ne voulant pas évoquer son passage en prison, il préféra taire cette partie de son histoire. Cela dit, il était probable que l'une des deux lui poserait la question concernant ses vêtements.
« Voila, pour le reste, à vous de me poser vos questions. »
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Anastasia Waitten

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeLun 1 Juin - 22:21

Selene avait décidée que le groupe s'assiérait sur la margelle blanche de la fontaine en s'installant d'office au milieu d'eux.
Anastasia était mal à l'aise, elle avait l'impression d'assister à une épreuve d'examen.
Etre obligées de faire subir un test plutôt que lier connaissance naturellement la dérangeait. Pourquoi en étaient-elles arrivées là avec cet individu ?
mais à qui la faute ? c'était bien elle qui avait attisé la méfiance; Selene avait été toute prête à donner son amitié au nouveau venu. Etait-elle en train de se radicaliser ?
La jeune femme soupira et posa sa tête sur l'épaule de son amie; elle se sentait lasse, une migraine naissante commençait à lui vriller les tympans.
Il faut dire que depuis son arrivée à Dreamland elle n'avait jamais eu l'occasion d'être seule et cela lui manquait.
L'espace d'un instant elle eut la nostalgie de son appartement à San-Francisco, de sa solitude; tout y était tellement plus simple...

Dans un semi brouillard elle vit l'adolescente sortir sa poupée-épouvantail. La jeune femme eut un léger sursaut, elle ne s'attendait pas à ce que son amie utilise un pouvoir; elle avait plutôt imaginé une série de questions bien ciblées. Cela augmenta d'autant sa gêne: comment allait réagir le nouveau venu en constatant aussi clairement qu'elles n'avaient pas confiance en lui ?
Elle se redressa et scruta le visage de l'homme afin de voir sa réaction tout en se demandant ce qu'elle aurait fait elle-même en de telles circonstances.
Elle fut assez surprise de constater qu'il se pliait au jeu.
Elle suivit du regard la main qui osait à peine se saisir de l'objet au point de toucher par inadvertance celle de son amie puis plongea son regard dans celui de l'homme.
Ce qu'elle y vit la laissa interdite. Il s'y passait une foule choses; il avait l'air d'osciller entre un sentiment puis un autre puis encore un autre. A croire que dans ces yeux si pâles, si froid, si habituellement dénués d'expression - à part la lueur fugitive de méchanceté - toutes les sensations de l'âme humaine se dépliaient tel un éventail.
Elle se recula légèrement et ferma les yeux. Elle s'était trompée.
Un individu capable d'avoir dans le regard une telle panoplie d'émotions ne pouvait pas être foncièrement méchant, c'était impossible !
Peut-être était-il plus simplement caractériel ou peu sociable ? Comme elle en quelque sorte. Peut-être avait-il une pointe de méchanceté, un léger défaut d'orgueil qui le rendait méprisant et distant ? comme un peu tout le monde; rien d'alarmant... Quelqu'un d'à peu près comme tout le monde avec un grain en plus comme tous les voyageurs, en fait.

Anastasia fut rassurée. A cause de sa pathologie il lui aurait été très difficile de lutter à contre sens de son amie mais aussi de cet homme: elle avait trop besoin de se sentir aimée; elle aurait fini par craquer.
Paradoxalement elle se sentit vidée de toute énergie. Un désir incompréhensible de s'enfermer dans sa coquille comme un escargot la prenait comme si elle éprouvait le besoin irrésistible de se protéger d'elle ne savait quoi.
Elle plongea à nouveau ses yeux dans ceux de Simon; il s'était présenté. Elle le dévisagea avec un regard neuf. Les métiers qu'il avait fait étaient intéressants, sa voix et son sourire étaient chaleureux, rien à voir avec la première impression qu'elle avait eue et dans les orbes de ciel arctique il n'y avait plus rien de ressemblant avec sa mère...

Quand il prononça "c'est un peu compliqué..." elle ne put s'empêcher de poser les yeux sur la veste orange mais son cerveau était vide, la migraine avait subtilisé toute faculté de réflexion.

Quand il les invita à poser leurs questions, elle avait toujours le nez baissé sur ce vêtement, se demandant pourquoi elle manquait ainsi de réaction.
Elle se massa le front et regarda son amie, comme perdue.
Elle ne sut pas vraiment si c'était à elle ou à Selene de questionner, les mots partirent tous seuls.
Rien de ce qu'elle prononça ne ressemblait à ce qu'elle avait eu envie de lui demander auparavant.
Sa vois s'éleva juste pour dire:
en guise de questions j'aimerais te demander de me raconter ton plus beau souvenir puis, ton souvenir le plus triste.
Elle attendit la réponse tandis qu'au fond de son crâne un visage souriant apparaissait: Edem.
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Selene Nymphadora

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeMar 2 Juin - 8:55

Selene avait senti la tête d’Anastasia se poser sur son épaule mais gardait les yeux fixés sur Simon. Dès qu’il avait pris la poupée, elle eut l’impression de déceler un étrange trouble dans ses yeux jusque là bleu glacier. Il semblait aussi curieux et à la fois aussi réservé qu’elle l’était en cet instant. Etait-ce le fait de devoir parler de lui ? L’adolescente se demanda brusquement si elle n’avait pas manqué de tact. Il n’était pas si rare que les voyageurs cachent des secrets personnels assez horribles à revivre ; elle-même ne voyait pas comment elle allait raconter sa vie en parlant de ses parents. Elle les occulterait sans doute.

La rouquine n’osait pas quitter le regard de l’homme, ni faire le moindre geste, à peine respirer. Il semblait en proie à un tel combat émotionnel qu’un instant, elle fut tentée de lui dire d’oublier le jeu mais en même temps, c’était peut-être le début de quelque chose ? Anastasia ne lui faisait pas confiance, elle-même gardait des réserves, mais rien n’apporterait plus de certitude que mieux se connaître. Même s’il se révélait être un tordu, un criminel, elle saurait y faire. Depuis Liam, elle se sentait grandie. Elle n’était plus une victime, plus une proie. Selene réalisa qu’elle n’avait jamais parlé du violeur à son amie. Devait-elle le faire ? Leur coexistence avait été un désastre… c’était peut-être mieux d’oublier ; comme elle avait oublié ce qui s’était passé dans la tour de Sextus.

Elle se détendit et sourit à son tour quand Simon commença enfin à déballer quelques pans de sa vie. Professeur, vendeur, guide touristique… des métiers complètement différent. Pourquoi à 32 ans, il était toujours incapable à se fixer quelque part ? Dans le monde du capitalisme, tout le monde – ou presque – visait un boulot confortable, un logement décent, et idéalement quelqu’un avec qui partager sa vie. Qu’est-ce qui contraignait Simon à changer aussi souvent ?

Selene eut une petite pointe au cœur quand elle réalisa qu’il était en âge de séduire Anastasia si elle lui plaisait. Rien n’était moins sûr vu le départ qu’ils avaient pris, mais est-ce que ça allait être à son tour de tenir la chandelle ? Même si c’était une position qui lui était plus familière – ses amies du monde réel ayant eu bien plus de petits amis qu’elle – elle ressentait une étrange appréhension à voir s’aimer ses deux aînés. De la jalousie même, peut-être ?

En tout cas, son stratagème avait marché. Maintenant que le sociopathe avait touché sa poupée, son âme y était liée. Si jamais il se montrait dangereux, elle disposait déjà d’un moyen de le neutraliser. La toquée rougit de sa propre malice, satisfaite de voir qu’elle était capable de prendre les devants pour protéger ses alliés, mais aussi honteuse de trahir la confiance d’un inconnu qui ne demande qu’à être aidé. Quand l’attention de Simon fut reportée sur Anastasia qui lui posa ses deux questions, la galloise glissa discrètement ses deux aiguilles dans l’une des poches de sa combinaison étoilée, non sans grimacer parce qu’elle s’était piqué pendant la manœuvre.

Pour être honnête, la question de son amie surprit beaucoup Selene. Elle s’attendait à quelque chose de très terre à terre, du style « pourquoi tu portes ces vêtements » ou « comment tu es arrivé à Dreamland ». En y réfléchissant, c’était logique : la valeur des souvenirs dépendait de l’affectif. Pour une personne qui souffrait de trouble émotionnelle comme ceux d’Anastasia, les sentiments qui transparaissaient à travers un souvenir devaient signifier beaucoup.

- Hum… c’est à moi, c’est ça ? demanda l’adolescente d’une petite voix.

En fait, elle ne voulait pas poser ses questions. L’une d’elle principalement. Elle se rendait compte que ce qui lui importait, c’était de ne pas côtoyer un autre individu comme Liam. Quelqu’un capable de martyriser une enfant ou d’égorger une femme de sang froid. Au fond, elle avait extrêmement honte d’avoir fréquenté cette homme ; d’avoir été protégée par lui. Alors Selene voulait demander si Simon avait déjà tué quelqu’un. Cette question n’avait au fond aucun sens… il pourrait dire oui, il pourrait dire non, il pourrait utiliser son joker, ou mentir. Au final, elle ne serait pas rassurée.

- Moi ça va être moins poétique, prévint-elle, je me demandais si… est-ce que tu te souviens comment tu es arrivé ici ? ou plutôt : la dernière chose dont tu te souviens avant d’arriver à Dreamland. Et euh… c’est assez original ta passion des insectes. Ça te vient de quelque chose en particulier ?

Oui, ses questions étaient nulles. Elle se sentait soudain si vide qu’elle ne s’imaginait pas faire mieux.

- Tu pourras passer la poupée à Anastasia après… si ça t’intéresse qu’on continue.
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Simon Fox

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeMer 3 Juin - 20:43

Simon s'était attendu à ce que la plus âgée du groupe l’interroge sur les raisons de son incarcération. Mais elle n'en fit rien. Cela dit, les deux questions qu'elle lui posa, si elles semblaient innocentes et bien moins inquiétantes qu'un 'pourquoi t'étais en taule', posèrent un véritable problème au sociopathe. Pour n'importe qui, ces deux questions ne nécessitaient sans doute aucune réflexion préalable, mais pour Simon, ce n'était pas si évident.
Lâchant l'épouvantail miniature d'une main il se passa les doigts dans les cheveux qu'il avait très court. Se grattant un moment la tête, il marmonna :
« Mon plus beau souvenir ? … et bien... »
Il laissa retomber sa main sur son genou et tacha de se remémorer un instant heureux de sa vie. Rien de bien compliqué en perspective, le moindre instant de bonheur ferait l'affaire. Le seul problème, c'était que chaque moment où Simon avait un tant soit peu éprouvé du plaisir, c'était dans des instants d'illégalité. La fois où il avait fait manger à son collègue de travail une tourte cuisinée avec la viande de sa propre femme sans qu'il le sache, ou encore la fois où il avait poussé la petite Virginie à se suicider à force de la tourmenter en lui rappelant que son père l'avait violée et qu'elle n'était qu'une bonne à rien. La voir ainsi désarticulée sur le trottoir lui avait donné de véritables frissons !
Il ne pouvait en aucun cas relater ces souvenirs là. Mais dans ce cas, que pouvait-il bien leur raconter ? Il devait mentir. Tout simplement. Alors qu'il voulu prendre la parole, la perspective de mentir à Selene fit naître une boule dans sa gorge. Mais pourquoi ? C'était ridicule. Il était passé maître dans l'art du mensonge et de la tromperie alors pourquoi l'idée de ne pas être honnête envers elle le gênait autant ? Il décida donc de ne mentir qu'à moitié.
« C'était un soir un peu avant noël. J'avais 9 ans et mon père m'avait conduit à la fête foraine qui s'était installée prêt de notre village. Je crois bien que c'était le plus beau soir de toute mon enfance. Je me suis gavé de barbe à papa et de cornets de glace, j'ai fait le tour de tous les manèges qui ne me faisaient pas peur et j'ai même vu une femme qui avalait des sabres enflammés ! »
Ce n'était qu'un demi mensonge car cette soirée avait vraiment eu lieu. Ce qu'il se garda bien de préciser c'était que ce qui avait rendu cette soirée mémorable c'était le fait d'avoir put attacher un chien sur les rails du train fantômes pour le voir se faire écraser, rendant l’attraction inutilisable à cause des morceaux qui avaient volé un peu partout, se coinçant dans les mécanismes.
Il sourit à ce souvenir macabre. Ce qu'il avait put avoir comme imagination dans son enfance !

« Et pour le plus triste, et bien... »
Il réfléchit un instant et, les yeux dans le vague, fixant un point invisible devant lui, il répondit :
« Je dirais que c'était à l'enterrement de mon père. »
Il ne donna pas plus de détails. Ce jour n'avait pas été triste mais très frustrant. Les policiers l'avaient interrogé pendant des heures à la suite de l'enterrement car il était l'un des suspects de leur enquête. Heureusement que Simon savait couvrir ses traces. Cela dit, bien des années après ils avaient fini par l'inculper pour ce meurtre... et quelques autres. Tout ça à cause de cette femme !

Battant un instant des paupières comme pour chasser quelque poussière, il plongea son regard dans celui de Selene, attendant ses questions.
Plus directe que son amie, elle alla droit au but. Comment était-il arrivé ici ? Ce n'était pas compliqué à expliquer. Même si, en lui parlant du détenu qui l'avait balancé par dessus bord, il devrait également évoquer son séjour derrière les barreaux. Et pour la question concernant sa passion, il n'avait pas vraiment de réponse à donner. Il aimait ça un point c'est tout, au même titre qu'il aimait voir une personne souffrir.
« Je pense que je dois être dans le coma, commença t-il. J'ai eu quelques différents avec un colocataire et il m'a … comment dire... il m'a fait tomber par dessus une passerelle. La dernière chose que j'ai vu, c'est la rambarde de sécurité s'éloigner de moi pendant que je tombais. »
Il ne dit rien au sujet du fait que son colocataire en question n'était autre qu'un prisonnier, tout comme lui, puis il enchaîna avec la deuxième question.
« En ce qui concerne ma passion, il n'y a pas grand chose à en dire. On ne sait jamais vraiment pourquoi on apprécie telle ou telle chose. Tout ce que je sais, c'est que j'aime contempler ces petites créatures. Malgré leur petite taille et leur faiblesse apparente, elles sont capables de survivre à des choses qui nous tueraient. Elles possèdent même parfois des talents plus qu'impressionnant, qu'il s'agisse de leur camouflage ou de leurs armes, on ne sait jamais à quoi s'attendre avec elles. Imagine qu'il existe une espèce de fourmis capable de dépouiller un bœuf de sa chair en quelques heures ! »
Simon aurait adoré pouvoir contempler une de ces colonies traverser un village indigène. La panique qui s'emparait des villageois en cet instant, un enfant resté en retrait au milieu des maisons. Puis la colonne noire et stridulante qui avançait inexorablement vers lui … Oui, il aurait payé cher pour pouvoir assister à un tel spectacle.
Les yeux toujours plongés dans ceux de la rouquine, il souriait bêtement, rêveur. Il se sentait bien, un peu nerveux mais étrangement serein. Même si ses pensées étaient relativement gores, il n'avait plus aucune mauvaise intention à l'égard de l'adolescente, ni même de son amie et, si cela ne lui ressemblait pas, ce n'était pas pour lui déplaire... Enfin pas en surface en tout cas.
A l'intérieur, quelque chose bouillait en lui. Comme un chat furieux qu'on aurait cloîtré dans une cage et qui feulait comme un beau diable. Mais c'était en vain car la bête n'avait plus aucune prise sur l'esprit de son hôte.
Simon tendit soudainement le bras vers Anastasia, lui souriant plus chaleureusement qu'il n'aurait jamais put le faire en temps normal et la fixant d'un regard neuf.
« C'est ton tour on dirait bien. »
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Anastasia Waitten

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeJeu 4 Juin - 11:33

Edem... Que lui aurait-il conseillé, face à cette situation, s'il avait été encore en vie ?
Sa joie et son bon sens lui manquait; elle aurait donné tout ce qu'elle possède pour avoir encore un lien outre-tombe avec lui.
La petite voix adorable de son amie formula les deux questions. A ses yeux elles étaient bien plus intéressantes que les siennes mais la jeune femme avait ressenti le besoin de sonder les tripes de l'individu.
La question de la prison lui avait brûlé les lèvres mais il y avait quatre vingts chances sur cent qu'il ne dise pas la vérité: tous les coupables ne clament-ils pas leur innocence même quand les preuves sont avérées ? une telle réponse ne l'intéressait pas.
Tandis que Simon réfléchissait Anastasia se massa à nouveau les tempes. Pourquoi avait-elle si mal au crâne tout à coup ? la différence de température entre Techyo et ici ? peut-être... Mais en fermant à nouveau les yeux elle se rendit compte que c'était à cause de la fatigue, de cette puissante et inextricable ambivalence de sentiments à l'égard du nouveau. A cheval entre l'inconscient et le conscient, la sirène d'alarme continuait à hurler tel un véhicule de police lancé à fond de train dans le brouillard.
Elle écouta intensément les réponses aux questions.
Quand il eut terminé, elle ne put s'empêcher de penser: "C'est tout ??? foutage de gueule !"
Exit l'éventail d'émotions déployé comme un paon fait la roue, la jeune femme en revenait à son point de départ: méfiance et fuite !
Il en avait dit le moins possible, elle le sentait et il avait camouflé une vérité: très mauvais point pour lui.
Noël et la fête-foraine avec papa ? fastoche, n'importe qui aurait répondu cela faute de mieux. Genre de sujet bateau qui ne signifiait rien, ne dévoilait rien.
Quant à l'enterrement de son père... Il n'avait dit que cela, rien de plus. Anastasia était persuadée qu'il avait sciemment éludé les questions. Le fait qu'il ne donne aucun détail alors qu'il savait passer un test pour cause de manque de confiance était la preuve irréfutable que ce type avait des trucs pas catholiques à cacher, elle en était sûre comme elle était presque certaine que Selene, si jeune et si tendre serait prête à essuyer une larme de commisération face à ce misérable pathos; c'était à vomir !
La collection d'insectes - seule réponse détaillée donc porteuse d'informations - ne rassura pas la dépendante affective, habituée depuis l'enfance à sonder au plus profond des individus, leur nature véritable ou presque; c'était ses seuls repères sur le genre humain.
Elle disséqua: "contempler les petites créatures": petites donc à priori inoffensives, comme lui ? "contempler": il se contemple comme Narcisse ?
La phrase suivante était lourde sous entendus sur sa personne: les insectes, c'était lui, voilà pourquoi une telle passion.
En ce qui concernait les talents impressionnants de ces petites bêtes, il ne semblait attiré que vers les combattants: camouflage, armes, dépouiller un boeuf de sa chair... comme les fourmis légionnaires?
Pas une fois il n'avait parlé des insectes utiles ou inoffensifs comme les papillons, les coccinelles, etc.
Tout cela était loin d'être rassurant... "On ne sait jamais à quoi s'attendre avec elles"... C'était exactement ce que ressentait la jeune femme à son l'égard.

Perdue dans ses rêveries, la soudaineté du geste de Simon la fit se reculer vivement.
Elle le fixa d'un oeil perçant. Son sourire chaleureux et ce regard le rendait presque séduisant. Désarçonnée, elle baissa les yeux: était-elle encore en train de se tromper ? l'éternel et épuisant va et vient reprenait tel une balance folle incapable de s'équilibrer.
Rapidement cependant elle se souvint de la réponse à propos de son arrivée à Dreamland: il avait embobiné Selene, c'était inadmissible !
A nouveau elle planta dans le regard bleu ses yeux gris aiguisés et sans ciller elle lui balança froidement: avec les fringues que tu portes ton fameux colocataire c'est un taulard; tu viens tout droit de la prison de San-Francisco, c'est une évidence, ne nous raconte pas de conneries !
Elle avait décidé de soutenir fermement son regard cette fois, si joute il devait y avoir. D'où tenait-elle cette force ? de Selene, de cette amitié jurée, de ce serment fait à la vie à la mort. C'est lui qui baisserait les yeux en premier; cela prendrait le temps qu'il faudrait. de toutes façons, il fallait qu'elle révise l'utilité de son prochain achat quand ce monsieur daignerait leur foutre la paix afin qu'elles ailles, entre nanas, dans une boutique.
Yeux mi-clos, regard en fer de lance brûlant dans celui bleu-acier glacial du comparse, elle ajouta: Je passe mon tour. Moi aussi je suis capable de raconter n'importe quoi, cela n'a aucun intérêt.
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Selene Nymphadora

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeJeu 4 Juin - 15:03

Ça avait presque fonctionné. Presque. Simon avait accepté de répondre à ses questions. Certes ses souvenirs étaient assez classiques mais après tout, n’étaient-ils pas à la hauteur de son apparence ? Il ressemblait tellement à l’américain moyen lambda qu’il était difficile de l’imaginer autrement. Oui. Selene avait été satisfaite des réponses du nouvel arrivé, prenant ses confidences comme un premier contact, mais Anastasia, elle, explosa froidement.

La toquée resta bouche bée. Elle n’ignorait pas que le sociopathe était très certainement un prisonnier, ses habits étaient vraiment significatifs, mais elle comptait voir s’il se confiait de lui-même. Après tout, les injustices existaient, n’est-ce pas ? Et si Simon était l’un de ces hommes envoyés en prison par erreur ? Ou pour un motif qui n’allait pas de paire avec « dangerosité » ? Désormais, elle ne le saurait probablement jamais, parce que la dépendante affective avait réduit ses efforts de clarté en pièce.

Le pouvoir de Simon prit fin d’ailleurs, son regard s’était refermé, de nouveau illisible, de nouveau glacial. Selene eut peur cette fois. Pas simplement à cause des yeux du détenu, mais parce qu’elle se sentait au milieu d’une guerre entre le feu et la glace. Elle s’était machinalement mise à s’écorcher la peau autour de l’ongle de son pouce, sans s’en rendre compte. En vérité, elle mourrait d’envie de faire apparaître l’un de ses épouvantails pour se sentir mieux et savoir comment rétablir la situation. Le souvenir d’Anastasia qui l’accusait d’avoir utilisé ses facultés sur elle était encore trop douloureux, et puis elle avait promis. L’adolescente se fit donc violence pour réprimer son T.O.C. et, dans sa main droite, se matérialisa une autre de ses pilules couleur vive.

D’un geste lent, la rouquine récupéra sa poupée des mains de son amie et se mit debout pour faire face aux deux autres. Le jeu était terminé visiblement. Après avoir glissé son médicament dans la même poche que sa consœur, elle tritura nerveusement l’épouvantail miniature désormais lié à Simon. Elle imaginait différemment sa première soirée à Gloutoniskaïa ; différemment que face à un inconnu louche en conflit avec son amie, à se demander si elle aurait le courage de l’abandonner.

- Ecoutez, commença l’adolescente gravement.

Cette fois, elle ne souriait plus. Sa naïveté apparente était envolée, tout comme son expression chaleureusement. Son visage s’était terni, comme s’il avait été déserté par son âme d’enfant et qu’il ne restait que les échos de ses malheurs. Ses yeux noisette ne renvoyaient rien de beau, sinon un courage brûlant – de la détermination plutôt. Elle ne voulait pas avoir l’air méchante, mais avoir l’air intransigeante.

- On ne dirait peut-être pas, mais je suis dans ce monde depuis longtemps maintenant. J’ai traversé des choses suffisamment horribles pour qu’un seul prisonnier de San Francisco ne me fasse pas peur.

Et c’était la vérité. Un instant, elle regarda son amie, puis récupéra ses aiguilles. C’était de la simple prudence : Simon pouvait très bien se jeter sur elle, ou sur Anastasia, il faudrait réagir vite le cas échéant. Un sentiment de fierté envahit le petit cœur de Selene : elle avait été la plus maligne ce coup-ci, elle avait muselé le mal avant qu’il ne l’atteigne.

- Je suis aussi suffisamment forte pour me défendre. En fait, je pourrai vous blesser maintenant si je le voulais, et je n’hésiterai pas à le faire si vous vous en prenez à l’une de nous deux.

Rester ferme. Rester impassible. Rester inflexible. C’était dur ! Les dernières lueurs du crépuscule s’estompaient déjà. De grands lampadaires habités par des boursouflets éclairaient le square d’une lueur bleuté irréelle. Il faisait doux, la toquée portait sa combinaison isolante, mais elle eut l’impression d’avoir froid. Quand elle reprit la parole, elle avait l’air sincèrement désolée :

- Je ne voulais pas qu’on ait besoin d’en arriver à ce genre de mise en garde mais… si vous voulez qu’on vous face confiance, vous ne devez pas essayer de nous mentir, d'accord ?

Mais en vérité, accepterait-elle un sociopathe ? Le seul qu’elle n’avait jamais croisé, c’était Jeremiah. Ça faisait longtemps maintenant. Elle l’avait très peu fréquenté mais se souvenait parfaitement qu’il avait un goût pour le meurtre encore plus prononcé que Liam. Si elle avait connu la vraie nature de Simon, peut-être n’aurait-elle pas cherché à être si conciliante, ni si clémente.

- Je me sentirais mal d’abandonner quelqu’un qui vient d’arriver ici. Vous devrez apprendre à connaître Dreamland, vous trouver de quoi manger, de quoi dormir, éviter de vous attirer des ennuis… on n’est pas obligés de devenir amis si c’est impossible, on peut juste… cohabiter temporairement. Je vis ma vie avec Anastasia, vous vivez la votre, je reste simplement à votre disposition pour répondre à vos questions, elle eut presque l’air implorant quand elle ajouta, je peux même vous trouver un travail et vous pouvez pas savoir comme c’est précieux d’avoir un départ comme ça ici.

Selene se doutait que sa proposition ne plairait pas à son amie, mais c’était réellement au-dessus de ses forces de chasser un voyageur comme on chassait un chien galeux. Au moins, les conditions étaient posées et sa poupée était prêtre à l’emploi. Au moindre dérapage, elle utilisera ses pouvoirs, même si ça ne lui faisait pas plaisir de faire du mal.
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Simon Fox

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeJeu 4 Juin - 16:59

Alors qu'il était en train de tendre la petite poupée épouvantail à Ana, quelque chose sembla s'éteindre en lui. C'était un peu comme si quelqu'un venait de souffler sur une bougie, changeant par la même l'atmosphère ambiante. La bête qui avait été retenue captive était à nouveau libre de ses mouvements sans vraiment comprendre ce qu'il venait de lui arriver. Son sourire se figea, devenant faux mais néanmoins présent. Bon sang c'était quoi ce bordel ? Qu'est-ce qui lui avait prit de se montrer aussi expansif ? Il avait prévu de leur monter tout un bateau, s'inventant une autre vie, se fondant dans la peau d'un autre personnage qui aurait endormi leur méfiance. Au lieu de ça, il avait niaisement sortit de vrais souvenirs, été bien trop honnête, compromettant ainsi tout espoir de se mettre la plus âgée dans la poche. Il avait tout fait foirer !

Serrant les dents tellement il fulminait intérieurement, son œil gauche se mit à trembloter, signe précurseur d'une terrible explosion de colère. Et ce n'était jamais bon signe pour les gens qui l'entouraient. La dessus, Ana elle aussi s'emporta, pas dupe une seule seconde du pseudo cinéma qu'il leur avait joué. Elle avait planté son regard dans le sien, froide et implacable, bien plus déterminée que la plupart des gens qu'il avait l'habitude de croiser. Il la haïssait ! Parce qu'elle lui tenait tête. Parce qu'elle était si forte, peut être même plus que lui ? Non ! Certainement pas ! C'était lui le prédateur ! Il n'était pas la proie ! Il ne le serait jamais !
Broyant à moitié la poupée dans sa main qu'il avait baissé, il se releva et fini par la lui jeter sur les genoux d'un geste rapide et court. Ne la lâchant pas un seul instant du regard, il aurait voulu pouvoir la tuer d'un simple tressaillement de paupière. Son pouvoir, dans lequel il avait mit tellement d'espoir un peu plus tôt, venait de le compromettre en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Il avait voulu être gentil envers Selene ! Gentil ! Honnête ! Mais quel imbécile !!!

« Tu ne veux plus jouer ? Soit. Comme tu voudras. Je suis las de ces jeux de gamins de toute manière. »
Comme sa voix était glaciale ! Il n'avait pas voulu paraître si mauvais mais il n'arrivait plus à contenir sa frustration. Il s'imaginait en train de transpercer ces deux yeux qui le fixaient avec un objet bien tranchant. Un scalpel ou même un cutter pourquoi pas. Les yeux crevés elle paraîtrait beaucoup moins prétentieuse et sure d'elle. Ensuite il s'amuserait à lui entailler la peau du visage, la découpant en fines lamelles qu'il retirerait avec une lenteur qu'il savourerait ! Elle hurlerait à s'en exploser les poumons. Et personne d'autre que lui ne l'entendrait.
Selene se leva à son tour, clairement prise entre deux feux. Elle semblait encore vouloir croire qu'il y avait quelque chose de bon en lui. La pauvre chérie. Encore si naïve à son age. C'était affligeant !
Elle prétendait ne pas avoir peur d'un prisonnier, c'était sans doute vrai. Simon ignorait ce qu'elle avait put traverser dans ce monde loufoque. Mais avait-elle la moindre idée du monstre qui se trouvait en face d'elle ? Certainement que non. Elle aurait tenu un tout autre discours autrement.

Pendant qu'elle parlait, elle avait retiré deux aiguilles de sa poche et, l'épouvantail dans l'autre main, elle prétendait pouvoir lui faire du mal. Il n'avait pas quitté Ana des yeux, même lorsque Selene avait fait sa tirade. Mais en voyant du coin de l’œil ce qu'elle avait dans les mains, il brisa le contact visuel pour observer attentivement l'adolescente. Elle semblait si sure d'elle qu'il commença à se demander ce qu'était vraiment cette poupée. Il ne connaissait rien de ce monde et, en voyant cette ville même un court instant, on comprenait rapidement que même une fillette pouvait se montrer dangereuse avec les bons objets en main. Était-ce le cas de Selene en cet instant ? Elle avait fait apparaître la poupée, elle résultait donc de son pouvoir. Et si cette petite breloque avait une autre utilité que de servir de simple jouet ?

Malgré ses menaces, une pointe de gentillesse perçait encore dans sa voix. Simon pouvait peut-être encore sauver les apparences. La comédie, ça le connaissait... Le tout, c'était de réussir à se calmer. De reprendre contenance et de rentrer dans la peau d'un personnage. Le petit guide touristique qui conduisait les foules à travers le musée de San Francisco, féru d'histoire et prêt à répondre à toutes les questions posées. Sauf que cette fois les questions concerneraient sa vie.
Tachant de remettre un peu d'ordre à sa tenue, il tapota doucement sa veste orange toujours posée sur son bras, prenant une mine désolée et affligée. Le remord à l'état pur ! Fixant un instant son regard sur le ciel désormais aussi sombre que son âme, on aurait put croire qu'il cherchait ses mots. Lorsqu’il replongea son regard dans celui de la jeune fille, ses yeux étaient partiellement embués de larmes naissantes. Il lui avait fallu du temps avant de trouver la technique pour pleurer ainsi sur demande. Mais cela faisait toujours son petit effet. La mâchoire tremblotant légèrement, il murmura doucement :
« Comme vous voudrez... Vous voulez la vérité, vous allez l'avoir. Mais je vous préviens, elle n'est pas très belle. Oui j'étais en prison... Et non je ne suis pas innocent. »
Voila une déclaration qui ne manquerait pas de moucher l'autre saloperie prétentieuse.
« Ce n'est pas quelque chose dont j'aime parler et j'aurais préféré ne pas aborder le sujet. Mais je suppose que je n'y couperais pas. Je ne désire pas semer le trouble dans votre esprit ni même vous monter l'une contre l'autre. Mais je ne veux pas que vous me jugiez trop sévèrement. J'ai fais des erreurs dans ma vie. On en fait tous. Disons que mes erreurs à moi ne sont pas du genre à être pardonnables. »
Il se rassis partiellement sur le rebord de la fontaine, laissant ses yeux errer dans le square.
« Si mon souvenir le plus triste est bien celui de l'enterrement de mon père, ce n'est pas parce qu'il est mort... C'est parce que c'est moi qui l'ai tué. »
Il laissa le silence s'installer quelques secondes avant de reprendre, se forçant à ne regarder ni l'une ni l'autre dans les yeux, les laissant le regarder, comédien sur sa scène s'interdisant de regarder son public.
« Il n'a jamais été spécialement tendre avec moi mais il n'était pas un mauvais père. Mais avec le temps, il a changé. Un jour j'ai voulu lui présenter une amie... Plus qu'une amie d'ailleurs. »
A l'évocation de se faux souvenir, il se mit à sourire tendrement, comme s'il repensait à l'amour de sa vie.
« Au milieu du repas il s'est énervé, prétendant qu'elle ne m’apporterait rien de bon. J'étais trop intelligent pour passer ma vie avec des catins. Je devais travailler dur, travailler et rien d'autre... Il n'était jamais satisfait de mes choix. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle j'ai souvent changé de carrière. Il l'a empoigné pour la jeter hors de sa maison et j'ai voulu m'interposer. »
Il marqua un temps d'arrêt, l'air grave, il se décida enfin à plonger son regard dans celui de Selene. Il mit tout son talent à paraître à la fois triste et sincèrement repentit de ce qu'il avait fait.
« Je l'ai poussé et sa tête à cogné sur le rebord de sa cheminée. Son sang s'est mit à imbiber la moquette tellement il saignait. Ça formait une tache qui ne cessait de croître. J'étais pétrifié. »
Il se tut un instant encore, comme si une boule s'était formée dans sa gorge. Lorsqu'il reprit la parole, sa voix tremblait légèrement, comme s'il était sur le point de fondre en larme.
« Le lendemain, Irina … Irina s'est … elle ne supportait pas de … elle a sauté du cinquième étage de son immeuble... »
Sa voix se brisa de façon tellement convaincante qu'il douta un instant de jouer la comédie. Il se retourna, feignant de retenir ses larmes. Toujours dos aux deux filles, il ajouta :
« En deux jours j'ai perdu les deux êtres que j'aimais le plus. »
Lorsqu'il refit face à Selene et à Ana, les regardant tour à tour, il semblait avoir retrouvé une certaine détermination, un peu comme s'il essayait de faire table rase du passé et d'aller de l'avant.
« Ce jour là j'ai commencé à fuir. Et le reste de ma vie n'a été qu'une fuite perpétuelle. Je ne suis jamais resté plus de quelques mois au même endroit, changeant sans cesse de vie pour essayer d’échapper à ce que j'avais fait. Mais ça a fini par me rattraper. »
Il désigna ses vêtements et ajouta avec ironie :
« Finalement j'ai fini par obtenir ce que je méritais. »

Il était possible qu'Ana ne se soit pas laissée berner, trop méfiante pour se permettre de croire un seul instant qu'il pouvait être un tant soit peu honnête. Mais il était un trop bon acteur pour ne pas au moins instaurer le doute dans son esprit. Tout dans son expression et dans son attitude reflétaient son histoire. Et il venait quand même de leur avouer qu'il était un meurtrier. Ce n'était pas rien ! C'était même sans doute risqué mais au point où il en était, il lui avait fallut sortir le grand jeu. Prétendre être innocent n'aurait servi à rien face à la garce prétentieuse.
« Je comprendrais que vous ne vouliez pas de moi dans votre petit groupe, et je sais que je ne suis pas forcement de très bonne compagnie, mais… Si ce monde est aussi dangereux que vous le dites, votre aide m'est indispensable. Jamais je ne m'en sortirais tout seul. Je ne vous demande pas de m'apprécier ni même d'être mes amies. Mais je vous serais éternellement redevable si vous acceptez de me supporter, au moins le temps que je sache me débrouiller seul dans ce monde. »

Redevable … les promesses étaient faites pour ne pas être respectées après tout non ? Si les deux filles avaient des ennuis il serait bien la dernière personne à leur venir en aide, mais elles devaient absolument croire le contraire. Jouer les faibles, les dépendants pour susciter au moins la pitié... Et si elles ne marchaient pas dans son jeu, il pourrait toujours les tuer … Ne serait-ce que pour apaiser la colère qui sourdait toujours au fond de lui.
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Anastasia Waitten

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeVen 5 Juin - 12:15

Tandis que son regard était planté dans celui de Simon elle avait tout le loisir de constater les changements; froideur, hargne, haine et tic oculaire avaient refaits leur apparition.
"Cela n'en finira donc jamais..." pensa t-elle à deux doigts d'abandonner face à l'allure implacable de l'adversaire, sentant de surcroit l'air de reproche muet de l'adolescente peser sur ses épaules mais quand il lança de dépit la poupée-épouvantail sur ses genoux, elle se ressaisit: ce mouvement de rage était le signe qu'il n'était pas invincible; elle avait lu que, souvent, la colère était synonyme de peur; elle voulait voir jusqu'où il était capable d'aller et quand il craquerait. Elle voulait marquer les territoires en quelque sorte, consciente que ce combat de coq, qui devait être ridicule vu de l'extérieur n'était rien d'autre qu'un affrontement entre deux dominants d'une même meute et la meute était Selene, c'est-à-dire Tout pour la jeune femme.

La voix de l'homme la fit frissonner d'horreur, heureusement Selene s'était approchée, avait repris doucement la poupée et commençait à parler: elle n'avait pas peur. Le ton paraissait si sincère qu'Anastasia se dit qu'elle avait bien de la chance, elle-même crevait de trouille engloutie dans ces deux lacs de marbre hivernal. N'empêche, elle irait jusqu'au bout !
Et le bout du tunnel arriva.
Elle sentit d'abord un frémissement des iris qui se tournèrent ensuite légèrement vers Selene en points d'interrogation et d'un coup, le contact fut rompu; il avait lâché prise, elle avait gagné. Quelle qu'en soit la raison, en détournant le regard, le dominant s'était soumis, c'est ainsi qu'elle voyait la chose. Il n'était donc pas invulnérable; Anastasia poussa un long soupir afin d'évacuer la tension.

Tandis que son amie, d'un ton convainquant mettait en garde l'individu en vantant sa force et ses pouvoirs elle en profita pour goûter la douceur de cette nuit naissante, suivant des yeux les balais fluorescents qui traversaient le ciel.
C'est vrai qu'elle avait du cran et ses pouvoirs étaient nombreux. La jeune femme ressentit une fierté d'être aimée par quelqu'un comme elle mais avait-elle eu raison de dévoiler ainsi ses armes ?
et si Simon faisait partie de ces personnes qui aimaient justement relever les défis afin de juger de la véracité des propos ?
Elle-même n'avait-elle pas eu tort de mettre en place une telle provocation ? n'aurait-il pas envie de se venger ?
nul ne pouvait le savoir. D'un geste, la jeune femme éloigna ses idées sombres.

Elle sursauta quand Selene l'invita à venir travailler... avec elles ???
elle fixa l'adolescente en ouvrant de grands yeux où se lisait toute l'incompréhension du monde.
A croire que l'adolescente aimait à se jeter dans la gueule du loup ou à donner le bâton pour se faire battre !
Anastasia eut la sensation que la jeune fille avait pris là un risque inconsidéré. D'autant que presque tous les voyageurs s'étaient débrouillés dans Dreamland sans être chapeautés à ce point. Que lui prenait-il de vouloir protéger justement celui-là ? était-elle masochiste ?
Pourquoi pas... Nombre de personnes battues mettaient en place dans leur vie des réactions aberrantes, l'adolescente ne faisait pas exception.
Elle baissa les yeux et ne broncha pas. Son amour pour Selene l'obligeait à la suivre même jusqu'au point de non retour; c'était ainsi et elle acceptait cette chaîne avec bonheur.

Contemplant le fil doré qui unissait leurs deux coeurs avec un sourire ému, elle avait décroché de la conversation à tel point que la phrase du nouveau venu l'atteignit de plein fouet.
Bouche bée, yeux exorbités de surprise elle écouta l'histoire de Simon.
Elle ne s'était pas attendue une seconde à une telle honnêteté de sa part...
Leur méfiance initiale aurait-elle portée ses fruits pour finalement se métamorphoser en confiance mutuelle ?
Elle fut chamboulée par cette tragédie; d'autant qu'il avait des circonstances atténuantes: il avait poussé son père sans l'intention de lui donner la mort.
Quant à sa petite amie... Cela lui rappela sa propre souffrance à l'annonce du suicide de Gabriel.
Dans un élan d'empathie elle le regarda et dit:
Je te remercie de nous avoir confié ton histoire.
A mon tour d'être honnête avec toi: il me sera impossible d'être ton amie à cause de la froideur de ton regard; il ressemble trop aux yeux de ma mère... Je sais que tu n'es pas responsable mais c'est ainsi. Je pense malgré tout être capable de te supporter... Là non plus je ne promet rien, je ferai un effort. Je suis sûre que tu comprends ce que j'essaie de te dire.
Mon animosité envers cette femme est telle que souvent j'ai rêvé lui crever les yeux et lacérer son beau visage pour ne plus avoir à supporter...
et en riant, afin de décontracter l'atmosphère, elle ajouta: Il ne faudrait pas qu'un jour mon fantasme devienne réalité !

Soulagée elle se tourna vers Selene et la regarda avec tendresse. Elle était certaine d'avoir fait plaisir à son amie en ne bannissant pas le nouveau venu.
D'une voix enjouée elle lui dit: j'aimerais vraiment aller dans une boutique, je voudrais acheter un objet. J'ai changé d'idée: j'attendrai un peu pour la toge ! et... Il n'est peut-être pas encore 20h00, que penses-tu d'aller voir pour le job avant de chercher un hôtel ou quelque chose du même genre ?
La-dessus elle prit l'adolescente par le cou et l'embrassa sur la joue.
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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeVen 5 Juin - 14:17

L’attente après sa déclaration lui avait paru interminable. Elle triturait nerveusement ses aiguilles, craignant de devoir s’en servir ; parce qu’elle avait peur de la réaction de Simon, parce qu’elle avait peur de faire mal. Heureusement, le masque de colère de l’homme se fissura, laissant place à une expression d’intense remord à laquelle l’adolescente ne pouvait être indifférente. Elle retint son souffle, comme si le sociopathe était sur le point de sauter et que si elle osait respirer, il basculerait dans le vide.

Son histoire se déroula alors. Tragique, douloureuse. Pas un instant Selene ne se dit que chaque mot était un mensonge, que les larmes étaient feintes, que tout n’était que cinéma. Elle s’en voulut même de l’avoir forcé à révéler ses secrets, parce qu’elle ne serait pas prête à lui raconter son enfance. Plus que jamais, elle avait envie d’aider ce pauvre homme. En prison pour un crime involontaire, portant sur ses petites épaules le suicide de sa fiancée, pratiquement tué par un codétenu… où était dieu dans ce genre de cas ? Dieu… celui qui avait laissé sa mère mourir sous les coups de son mari devenu fou. Parfois, la galloise se demandait comment sa tante pouvait y croire aussi fort…

- Bien-bien sûr qu’on va  vous aider, je…, ses yeux noisette se tournèrent vers Anastasia.

La rouquine fut soulagée de constater que son amie aussi se rangeait du côté de la tolérance. Elle lui sourit d’un air gêné. La tension quittait ses muscles, son visage retrouvait sa douceur. Ses mains tremblaient quand elle rangea ses aiguilles, ses yeux s’abaissèrent vers sa poupée épouvantail qui lui souriait avec sa bouche de travers. Une expression réconfortante pour la toquée, la plus belle du monde. La voix de son aînée qui s’adressait à elle la fit sursauter. Il était trop tôt pour que sa voix enjouée soit communicative, mais elle s’abandonna dans l’étreinte avec le plaisir d’une enfant. Des bras chaleureux de mère et d’amie, qui expiaient immédiatement ses doutes et ses craintes. Avec elle, elle ne craignait aucun monstre.

- Il doit être 20h passé mais ce n’est pas grave, on ira demain matin. Pour l’instant on peut aller voir les boutiques si tu veux, oui.

Selene quitta à contrecœur son refuge pour s’approcher de Simon. Elle posa la main sur son épaule, doucement, prête à la retirer au moindre signe de rejet. Que pouvait-elle faire pour lui ? S’excuser serait peut-être la moindre des choses.

- Je suis désolée de vous avoir… menacé. On ne rencontre pas que des gens très fréquentable ici… même parmi ceux qui sont comme nous. On devient toujours méfiant, ce n’est pas contre vous. Venez… on y va.

La mine toujours mal à l’aise, la galloise fut la première à quitter le square. La nuit rendait certaines rues de Gloutoniskaïa plus féeriques encore. Comme si les lampadaires à boursouflets ne suffisaient pas, on trouvait parfois de grandes guirlandes qui flottaient dans les airs, des portes aux poignées luminescentes ou encore des êtres minuscules qui volaient rapidement en gloussant. Le célèbre marché de Gloutoniskaïa était bondé en ce début de soirée, mêlant touristes et locaux en une joyeuse foule réunie pour se ruiner en articles magiques – principalement. Machinalement, Selene suivait les panneaux qui y menaient, obligeant leur trio à se fondre dans la masse. Bientôt, elle eut peur de perdre Anastasia. Elle l’attrapa par la main et lui expliqua d’une voix qui se voulait enjouée mais qui ne masquait pas complètement le sentiment de tristesse qui assombrissait toujours ses pensées :        

- Le grand marché de Gloutoniskaïa est connu dans tout Dreamland. Cette ville c’est un peu… le symbole commercial du monde des rêves. Tu vois ? Les gens achètent, achètent, achètent, … je pense que ça n’est pas pour rien que c’est ici que se trouve la tour de la gourmandise.

D’ailleurs, si la rouquine ne savait pas grand-chose sur le gardien de Techyo, elle avait lu à la bibliothèque des choses sur celui de la métropole magique qui l’avait pétrifiée. Baal, démon à l’apparence de clown, dont le simple rire faisait perdre la tête à ceux qui l’entendaient. Quelque part, c’était une chance que Julian ne soit pas avec elles. En relativisant, finir en prison était un moindre mal quand on pense à ce que le monstre de Gloutoniskaïa lui aurait fait si c'était chez lui qu'il s'était introduit. D’ailleurs, ils n’étaient même pas encore arrivés au marché qu’on voyait déjà le grand bâtiment aux allures de cathédrale. Les murs semblaient faits de bonbons, les tours avaient des formes grotesques. La bâtisse surplombait tout l’espace commercial, comme si elle souhaitait se nourrir des effluves de gourmandise qui en émanaient.

On entendait déjà les rumeurs du marché : les vendeurs clamant leurs prix, les enfants qui braillaient, les parents qui les rappelaient, les chiens qui aboyaient. A tous les sons habituels s’ajoutaient toutes sortes de pétarades, de gongs, d’éclairs de lumières, de hululements indéfinissables,… Malheureusement, la magie ne prenait pas sur Selene. Elle était fatiguée par toutes les émotions de la journée. Quitter son petit ami, se réconcilier avec son amie, rencontrer un inconnu, faire l’arbitre, entendre son histoire tragique… son cœur fragile était au bord de l’explosion. Se penchant dans le creux de l’oreille d’Anastasia, elle murmura de façon à ce qu’elle soit la seule à l’entendre :

- Vivement qu’on aille se coucher rien que toutes les deux…
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Simon Fox

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeDim 7 Juin - 18:49

Échec et mat … L'une comme l'autre avaient gobé toute l'histoire, absorbées par la mise en scène plus que convaincante du sociopathe. Telles deux stupides truites, elles s'étaient jetées sur le hameçon qu'il leur avait tendu, l'avalant avec voracité jusqu'à s'en étouffer. Anastasia était à ce point tombée dans le panneau qu'elle alla même jusqu'à lui confier une petite part de sa vie, volontairement ou non. Simon savait désormais quel était son point faible. Sa mère … Il devait en découvrir plus à ce propos pour pouvoir s'en servir contre elle, mais tout vient à point à qui sait attendre, et en terme de patience, lorsqu'il était certain de gagner au final, Simon était capable de ronger son frein un très long moment, reléguant ses pulsions au second plan.
Lorsqu'elle évoqua la possibilité de devenir violente envers sa mère, et même carrément gore, il réprima un sourire entendu, lui-même ayant imaginé cette scène un peu plus tôt à son égard. Il voyait très bien où elle voulait en venir à propos de cette femme et il se demanda ce qu'elle avait bien put lui faire pour éveiller chez la brunette une telle animosité.

Selene le tira de sa réflexion lorsqu'elle s’approcha de lui. Cette fois-ci, ce fut elle qui établi un contact physique, posant sa petite main si frêle d'adolescente sur son épaule. Rien que ce simple geste signifiait un grand pas en avant pour Simon. Il n'était plus l'étranger, celui de qui il fallait se méfier. Il était devenu la victime, le pauvre homme, envoyé en prison pour un crime dont il n'était pas vraiment responsable, l'homme qui avait perdu l'amour de sa vie, celui qui méritait le pardon … et la confiance. Son visage reflétait encore toute la mise en scène précédente, exprimant à la fois les remords et le désir de tourner la page. Offrant à Selene un demi sourire, il lui tapota l'avant-bras avec délicatesse, caresse de chat qu'on vient de caresser dans le sens du poil.
« Je ne t'en veux pas, ne t'inquiète pas. Tu as eu raison de réagir comme ça. Tu voulais surtout protéger ton amie. Je peux le comprendre. »
Accrochant le regard d'Anastasia il ajouta :
« Je ne vous en veux pas non plus. Et à défaut d'être amis, nous n'avons qu'à simplement devenir des connaissances. Peut-être qu'avec le temps... »
Il laissa sa phrase en suspend, son sourire s'étant transformé en une moue mélancolique.

Il avait rejoint dans son adolescence un groupe de théâtre afin de pouvoir étudier ce que lui même était incapable d'afficher naturellement ; les expressions liées à toutes les émotions que pouvait contenir un esprit humain. Qu'il s'agisse de la tristesse, de la joie, de l'amour … Il savait comment incliner ses sourcils, quelle forme donner à ses lèvres, à quel point plisser les yeux pour exprimer tout un panel d'émotions aussi variées que complexes. Et le plus amusant pour lui dans tout ça, c'était de constater à quel point les gens tombaient facilement dans le panneau. Le cerveau humain ne considèrant pas un seul instant qu'il se trouve en face d'un leurre. Tout ça grâce à une chose merveilleuse qu'on appelle l'empathie, le fait d'être capable de se mettre à la place de l'autre rien qu'en observant ses expressions corporelles. Qu'il s'agisse de souffrance, de bonheur, de tristesse ou de joie … L'empathie … Simon avait beau faire semblant, jamais il ne serait capable de ressentir toutes ces choses qu'il imitait si bien. Et pourtant … son pouvoir lui avait donné un petit aperçut de ce que pouvait être ces émotions. Sur le coup, il avait trouvé ça assez agréable. Mais à bien y réfléchir à présent, il préférait la simulation.

Quoi qu'il en soit, il sembla vite évident que Simon ne couperait pas à une séance de shopping. N'aimant déjà pas ça en temps normal, c'était d'autant plus frustrant sans un sou en poche. Marchant derrière les deux filles, son sourire se transforma pendant quelques instants en un affreux rictus malveillant, son regard redevenant d'un naturel froid et indifférent, avec une pointe de triomphe en prime, l'un comme l'autre étant à cet instant le pur reflet de sa personnalité. Si l'une des filles l'avait ne serait-ce qu'entraperçu à ce moment là, elle aurait tout de suite comprit ce qu'il était en réalité. Mais aucune des deux n'eut cette chances et ils continuèrent leur chemin à travers le dédale de rues toutes plus magiques les unes que les autres. La nuit ne commençait pas si mal.

S'étant rapidement lassé des merveilles qui l'entourait, Simon chercha dans le décor quelque chose qui aurait put valoir la peine qu'il s'y intéresse, mais rien n'était à la hauteur de ses espérances. Il suivait docilement les deux filles, devant parfois jouer des coudes pour se faufiler à travers la foule et ne pas les perdre de vue. Il détestait cette sensation d’oppression, tous ces corps qui se frôlaient, se bousculaient. Cela dit, la foule était un endroit parfais pour un crime discret. Une lame dans la manche, une bousculade et hop, la lame s'insinue entre les cotes. Et avant même que l'homme n'ai touché terre et que les gens ne comprennent ce qu'il vient de se passer, le coupable est déjà loin.

Lorsque Selene évoqua la tour de la gourmandise, une lueur d’intérêt s'anima dans le regard de Simon. D'autant plus lorsqu'il leva la tête pour constater de ses propres yeux que la tour en question portait bien son nom. Alors qu'il se retrouvait côte à côte avec Selene, il ne put s’empêcher de faire une remarque :
« C'est amusant, on dirait la basilique de l'intercession-de-la-vierge de Moscou… Mais en plus colorée. Je ne pensais même pas que c'était possible. »
Il n'avait jamais été en Russie mais, féru de culture, il connaissait pas mal de choses sur le sujet. Et le fait de voir en vrai un bâtiment qui aurait dut se trouver sur la place rouge l'intriguait au plus haut point.
Insensible aux attentions que les deux filles avaient l'une envers l'autre, Selene penchée sur l'épaule d'Anastasia, il interrompit sans aucune gène ce petit moment privé.
« Je me doute que ce monde, aussi bizarre soit-il doit être relié au monde réel d'une façon ou d'une autre, mais comment est-il possible que cette cathédrale soit ici. Je veux dire, est-ce que cette cathédrale-ci est physiquement reliée à sa jumelle ? Où bien est-ce que le maire de la ville s'est simplement dit qu'elle ne paraîtrait pas déplacée dans une ville aussi loufoque ? »
Il avait dit cela sans quitter le bâtiment des yeux un seul instant, intrigué par cette bizarrerie bien plus que par la magie ambiante. S'il s'était douté de ce qu'étaient les tours …
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Anastasia Waitten

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeLun 8 Juin - 12:03

Contrairement à Selene, Anastasia ne s'excusa pas. Elle trouvait leur réaction de méfiance tout à fait normale et même s'il ne l'avait pas fait exprès, il avait quand même tué son père; il n'avait pas dû y aller de main morte en le poussant ! Etant donné le regard froid de l'individu, elle en était certaine.
Ayant du mal à concevoir le mensonge, sauf quand il était évident, elle avait entièrement cru à son histoire, malgré tout elle resterait sur ses gardes.
Elle fut surprise de constater qu'il la vouvoyait alors qu'elle avait passé son temps à le tutoyer... Etait-ce pour garder une distance vis à vis d'elle où parce qu'il avait compris qu'il était inférieur, qu'il la craignait et la respectait ? peut-être tout à la fois ? qu'importe, cet acte la satisfaisait pleinement; ce n'est pas elle qui donnerait l'autorisation de davantage de familiarité, qu'il vouvoie donc ! quant à devenir des connaissances, elle n'y tenait pas: plus vite il saurait se débrouiller, plus vite il partirait.
Elle ne prit donc pas la peine de répondre à Simon et lui envoya un sourire pâle, un peu coincé, de simple courtoisie.

Tandis que le groupe se dirigeait vers le grand marché, la jeune femme lançait des regards à la dérobée vers son amie.
Elle avait fait l'effort d'un ton enjoué, afin de détendre l'atmosphère, qui n'avait pas reçu d'écho; Selene restait triste, sombre et ses rares tentatives étaient forcées.
Anastasia ne put s'empêcher de rejeter la faute sur le nouveau venu qui était en train de gâcher leurs vacances dreamlandiennes.
Du coup les plaisirs de cette foire permanente, où s'étiraient les étals multicolores à perte de vue, entourés d'une foule bigarrée et bruyante s'envolèrent et quand l'adolescente parla de la tour de la gourmandise, elle sursauta: après l'incident avec Julian, elle ne voulait plus entendre parler de ces lieux abominables et s'il prenait l'envie à Simon d'aller y faire du tourisme, elle n'irait pas le rechercher.

Le nouveau venu posait des question sur cette tour-basilique dont elle ne connaissait pas les réponses. elle supposa qu'il s'adressait plus Selene qu'à elle. Elle nota cependant qu'il avait de la culture générale, ce qui fut un bon point. Des rares voyageurs qu'elle avait connu, il était à peu près le seul à posséder des connaissances intellectuelles ou livresques, cela faisait du bien.

Selene semblait de plus en plus fatiguée; elle même d'ailleurs, était à peut-près dans le même état, migraine en plus; aussi répondit-elle au chuchotement de son amie: Ne t'inquiète pas, je n'en aurais que pour quelques minutes; je voudrais juste acheter une pierre nécromancienne, j'éprouve le besoin de parler à Edem de temps en temps. Je ne me sens pas bien depuis... Disons que j'ai besoin des conseils de quelqu'un qui a l'esprit pratique et en même temps optimiste, j'ai... besoin de réconfort, disons...

L'allusion de l'adolescente d'être toutes les deux seules dans une chambre d'hôtel avait réveillé le souvenir des pilules. Anastasia rougit légèrement.
Oserait-elle en utiliser une ce soir ?
après réflexion elle se dit que non, probablement pas.
Cette magie, quelque soit ce qui se passe ou non, devait être une expérience joyeuse pour elles deux, provoquant rires, étonnements qu'elle espérait agréables, c'est du moins ce qu'elle voulait mais ce soir elle avait l'âme triste et déstabilisée; Selene n'avait pas l'air mieux. Elle attendrait une occasion plus propice.

Elle s'approcha d'un stand spécialisé en objets magiques pour voyageurs.
A la recherche de sa pierre elle tomba sur une sorte de petite radio qui diffusait les programmes de San-Francisco.
Sourire aux lèvres elle s'en saisi. La petite étiquette marquait 50 rubz, cela n'était pas trop cher. Elle décida de l'acheter, cela égayerait certainement quelques soirées ! Rubz en main elle passa à la caisse puis revint non loin de Selene: il lui fallait la pierre !
Elle appuya sur un petit bouton pour voir comment l'appareil fonctionnait.
Ce devait être l'heure des informations dans la vie réelle car une voix de journaliste s'éleva: 'on Fox, dangereux criminel multi-réciviste et sociopathe a été emmené d'urgence à l'hôpital de San-francisco dans un état grave. Il est toujours dans le coma et même si son état est stationnaire, le pronostic vital reste réservé. Et maintenant passons...
Au même moment un petit enfant tomba et se mit à pleurer.
N'écoutant que son coeur, la jeune femme se précipita vers lui afin de le relever et le consoler, frictionnant le petit genou, en attendant sa maman qui ne tarda pas.
Elle échangèrent un sourire, s'inquiétèrent ensemble de la blessure des plus bénignes puis se séparèrent sur un autre sourire, un merci et un au-revoir.
Anastasia n'avait donc rien entendu du commentaire radiophonique et quand elle revint à l'étalage une musique rythmée s'égrenait.
Sympa la chanson ! dit-elle simplement à l'adolescente en appuyant sur le bouton "off".

Les pierres étaient en évidence, se ressemblant les unes les autres comme si elles faisaient partie d'un tirage illimité; le choix fut donc aisé.
J'ai ce qu'il me faut, je vais passer à nouveau à la caisse, tu n'as besoin de rien ? dit-elle à son amie.

Quand les emplettes furent terminées Anastasia reprit la main de la jeune fille tout en demandant: Tu veux qu'on se trouve un hôtel maintenant ?
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Selene Nymphadora

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeLun 8 Juin - 14:43

Selene ne dit rien quand son amie lui confia avoir besoin de parler à son ancien collègue défunt. Rien ne lui venait et de toute façon, Simon s’était immiscé sans gêne dans leur bulle d’intimité pour poser des questions relatives à la tour. Etait-ce parce qu’elle savait y avoir connu des horreurs qu’elle ne comprenait pas la curiosité des nouveaux voyageurs envers ces bâtiments ? A ses yeux, chacune de ces tours étaient des sanctuaires malsains, des lieux qu’elle ne pénétrerait jamais plus. Suivant machinalement Anastasia, elle répondit quand même à son aîné :

- Je ne sais pas si elles sont « physiquement » liées à leurs homologues du monde réel, mais il doit y avoir un lien… en tout cas, la plupart des gens s’accordent sur le faire que les deux mondes sont liés et que les 7 tours verrouillent la connexion. Mais personne ne sait ce qui se passerait si elles étaient détruites…

Son attention fut attirée par la petite radio qui diffusait des reportages qui venaient de l’autre côté du voile du sommeil. Comment ce prodige était possible si l’on pensait que le temps se déroulait de façon différente ? Qu’importe. Après le flash consacré à l’hospitalisation d’un criminel, le journaliste rappelait que le monde était toujours en crise face à ce que certains surnomment des « PFE » : Personnes aux Facultés Extraordinaires. L’opinion générale se déchirait entre ceux qui prônent la tolérance et ceux qui appellent à des mesures drastiques. On parle de répertorier, marquer, interroger, surveiller, toute personne qui fait – ou aurait fait un jour – preuve de capacités hors normes. Un frisson secoua l’adolescente : combien de temps avant que la police ne frappe à sa porte ? Les autorités devaient déjà avoir fait les liens nécessaires. Bientôt, même si elle était redevenue une simple jeune fille de 15 ans, on viendrait la trouver chez elle. A ce moment, devrait-elle mentir ou coopérer ?

Les informations étaient finies. Une chanson pop endiablée assurait la transition avec les émissions plus légères mais Selene ne l’écoutait pas vraiment. Il y avait des nœuds dans ses entrailles, sa tête était ailleurs. Que songerait sa tante si elle voyait sa nièce se faire emmener au poste ? Si elle ne revenait jamais ? Si on l’enfermait en quarantaine comme une malade de la peste ? Et si, pire scénario envisageable, les états du monde s’unissaient contre son « espèce » ? Oh oui, ce serait la fin de l’ethno-racisme. Les gens « normaux » ne feraient qu’un contre un nouveau type d’étranger…

La toquée était tellement éprouvée qu’elle sursauta quand son amie éteint la radio. Visiblement, elle avait trouvé ce qu’elle cherchait. La rouquine la dévisagea comme si c’était la première fois qu’elle la voyait, les yeux brillant d’espoir et de terreur mêlés. Quand elle lui demanda si elle avait besoin de quelque chose, elle répondit d’une voix blanche :

- Oui, euh… mais c’est plus loin.

En vérité, elle avait autre chose en tête. Elle attendit patiemment qu’Anastasia règle ses achats mais avant qu’elle n’ait pu dire quoique ce soit, celle-ci proposa de rentrer se trouver un hôtel. Il était encore tôt, mais l’adolescente se sentait moralement épuisée, et sa dernière nuit n’avait pas été reposante. Elle se tourna vers Simon, l’air embarrassée.

- Hum… on va devoir rentrer. On est désolées, on a voyagé toute la journée et nos deux dernières nuits on été courtes. On pourrait se retrouver demain matin à 9h ? Devant la mairie de Gloutoniskaïa ? Ça nous laissera le temps de discuter un peu et d’aller à la boutique où je pense pouvoir nous trouver du travail pour l'ouverture.

Ses yeux noisette fuyaient le taulard. Elle avait la sensation de le congédier, de lui servir une version enrobée de « laissez-nous profiter de notre intimité s’il vous plait » et c’était d’autant plus gênant que c’était à moitié vrai. Dans tous les cas, elle ne pouvait pas lui payer l’hôtel, ni le diner, et ils étaient loin d’être suffisamment amis pour que les deux femmes acceptent de passer la nuit dehors pour lui. La métropole magique avait un climat clément, il survivrait. Avant qu’il ne réponde, Selene lui dit brusquement :

- Oh attendez, je dois acheter un truc, si je le fais pas maintenant, je vais oublier. Bougez pas !

Elle entraîna Anastasia dans sa course au milieu de la foule, main dans la main. Quand toutes les deux furent suffisamment éloignées pour que le sociopathe ne puisse pas clairement voir ce qu’elles trafiquaient à cause de la fréquentation du marché, de la nuit, et de sa myopie, la toquée se tourna face à son amie. L’inquiétude se lisait dans ses yeux. Elle mourrait d’envie de griffonner son carnet, de s’entourer d’un ou deux épouvantail, mais elle contiendrait son T.O.C. encore un peu.

- En fait, je voulais juste nous éloigner de lui, expliqua-t-elle avec un petit sourire angoissé, je… je ne sais pas si tu sais que dans le monde réel, les gens comme nous sont recherchés. Il y a eu un… euh… un événement, avec le Marchand de sable, tous les voyageurs se sont réveillés avec leurs pouvoirs. Alors… tu te doutes que certains se sont faits remarqués, volontairement ou non…

Plus elle parlait, plus elle avait l’air de littéralement mourir de peur. Le flash radio l’avait bouleversée. Désormais, la galloise oscillait d’un pied sur l’autre, arrachant les peaux autour de ses ongles. En fait, elle avait besoin de mieux qu’un épouvantail sur du papier, elle avait envie de se le graver dans la chair…

- A la radio ils ont parlé de plein de choses horribles… il y a des gens qui veulent qu’on soit enfermés et coupés du monde et… même si on n’a rien fait, même si on a plus de pouvoirs dans le monde réel…, au prix d’un gros effort, elle ajouta, j’ai peur. Je me dis… si je m’enfuyais de chez moi, que je me cachais, tu viendrais avec moi ?
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Simon Fox

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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitimeLun 8 Juin - 16:03

Si Ana n'avait pas le moins du monde répondu à ses questions, Selene s'était efforcée de lever un peu le voile sur le mystère. Cela dit, sa réponse avait entraîné plus de questions que de véritables réponses et Simon se retrouvait au même point qu'avant, peut-être même un peu plus frustré. Il y avait donc sept tours à Dreamland, liées au monde réel. Et il était possible de les détruire... Que se passerait-il alors ? L'un des deux mondes cesserait-il d'exister ? Ou bien se sépareraient t-ils simplement, cessants d'être reliés. Ou plus étrange encore, se fondraient t-ils l'un dans l'autre, ne faisant plus qu'un... Autant d'hypothèses qui ne trouveraient pas leur réponse auprès des deux jeunes femmes. Elles étaient vraiment d'une inutilité affligeante et Simon se demanda un instant pour quelle raison il s'était donné autant de mal pour gagner leur confiance.
Le regard toujours fixé sur la cathédrale, qu'il voyait légèrement floue puisqu'il n'avait pas ses lunettes, il se targua d'avoir malgré tout réussi à identifier le bâtiment. Cela dit, avec ces formes et ces couleurs, ce n'était pas vraiment un exploit. Il aurait aimé aller la voir d'un peu plus prêt afin de vérifier que la réplique était vraiment conforme à l'originale mais les filles semblaient vouloir faire quelques emplettes. Réservant son étude pour plus tard, il les suivit. La tour n'allait pas s'envoler de toute façon.

Ignorant superbement Simon depuis le début, Ana venait de s'acheter une petite radio. Comme s'il n'y avait pas déjà assez de brouhaha dans la rue, voilà qu'elle voulait en rajouter ! Lorsqu'elle l'alluma, Simon serra les mâchoires. Figé, il écouta le présentateur annoncer qu'un certain Fox, criminel et sociopathe était tombé dans le coma. Il ne pouvait bien évidement s'agir que de lui. Comment allaient réagir ses deux nouvelles 'amies' en entendant cela ? Comment pourrait-il se justifier ? Et autre fait plutôt alarmant, il était certes dans le coma, mais à quel point son corps avait-il été amoché lors de cette chute ? Et s'il venait à mourir dans le monde réel, son esprit resterait-il prisonnier de ces lieux ? Tachant de ne pas penser à cela, sachant qu'il n'avait aucune prise sur ce qui se passait dans le monde réel, il commença à élaborer un nouveau mensonge qui permettrait de justifier ce que les filles avaient entendu. Alors qu'il attendait qu'elle se tournent vers lui, le regard expiateur, il se rendit vite compte qu'elle n'avaient absolument pas écouté les nouvelles …
Blasé, il se demanda si elles étaient naïves, sottes ou simplement débiles... Il était resté immobile durant tout ce temps, et, soupirant face à la réaction de mère poule d'Ana, il se détendit. Elles avaient beau être ici depuis un moment, il semblait évident qu'il ne serait pas si difficile de les berner. Cela dit, il n'y avait pas grand chose à tirer d'elles non plus. Peut-être devrait-il tout simplement les laisser tomber et se débrouiller tout seul. Mais il se dit qu'elle pourraient peut-être lui être encore un peu utiles. Après tout, s'il voulait s'en sortir au mieux, il devait en savoir plus sur ce monde.

Alors qu'Ana avait enfin terminé ses achats, Selene lui signifia que sa présence n'était pas requise à l’hôtel. Elles n'avaient clairement pas l'intention de lui venir en aide plus que ça et il fulmina intérieurement à l'idée de devoir renoncer à jouer les parasites. Il n'aurait pas été contre un bon repas chaud et un lit douillet pour la nuit au frais de la princesse, mais il savait reconnaître les batailles perdues d'avance et celle-ci en était une. Il avait débarqué dans leur intimité comme un chien galeux dans un jeu de quille. Non pas que cela le dérange, il s'en moquait bien, mais de ce fait, il n'était pas vraiment le bienvenu pour leur petite soirée intime.
Avant même qu'il n'ai put répondre quoi que ce soit, elle s'éloigna avec son amie pour à son tour acheter des idioties. Agacé, il resta planté là au milieu de la rue, les regardant rejoindre un stand aux contours incertains. Qu'il aurait aimé avoir ses lunettes. Il se sentait faible et vulnérable ainsi. Croisant les bras, il soupira d’énervement, tachant de ne pas quitter les deux filles des yeux même si c'était peine perdu avec la foule qui ne cessait de lui passer devant.

Finalement, sa patience arrivant à bout, il fendit la foule pour rejoindre le binôme qui était en pleine messe basse. Se plantant devant elles de sorte qu'elle ne risquaient pas de le louper, il joua les victimes une fois de plus.
« Bon, si j'ai bien compris, ce soir je joue les sans abris ... Toute expérience est bonne à prendre après tout... Dites moi au moins où se trouve la mairie, enfin si tant est que vous m'y retrouviez belle et bien demain ...»
Un instant, il se demanda si elles viendraient effectivement au rendez-vous le lendemain matin ou si elles s'éclipseraient sans lui. Il n'aurait aucun moyen de les retrouver dans cette ville après tout et, si elles désiraient vraiment se débarrasser de lui, elles s'y prenaient très bien. Il se demanda également où il passerait la nuit... Il n'était pas un gros mangeur et sauter un repas lui était égal, mais le sommeil était une chose très importante et il se retrouvait de bien mauvaise humeur lorsqu'il n'avait pas son quota de repos. Cela dit il était encore tôt et, si les filles le congédiaient dès à présent, il savait déjà comment il occuperait son temps. Il avait une cathédrale à aller étudier de près.
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MessageSujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être !   Poufsouffle et fières de l'être ! Icon_minitime

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