|
|
| Après la guerre, ben plus de guerre... | |
| | |
Auteur | Message |
---|
Anastasia Waitten
Maladie mentale : Dépendance affective
Messages : 646
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 133 rubz
| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Lun 11 Mai - 10:29 | |
| La première impression d'Anastasia face à la réaction de Julian fut la consternation; elle en resta bouche-bée, incapable de remuer ne serait-ce que le petit doigt. Une fois de plus, il avait fait le contraire de ce qu'elle avait imaginé. Elle avait pensée que la partie serait rude, que Julian n'abandonnerait pas comme cela sa Selene, qu'il défendrait sa présence dans le groupe. Elle s'était même attendue à ce qu'il la remette vertement en place lui signifiant que s'il voulait rester elle n'avait pas à s'en mêler; elle avait envisagé qu'il lui claquerait dans la figure qu'elle n'avait pas à juger sa pathologie puisque cinglée elle aussi. Tandis qu'il exécutait son pliage, elle avait même pressenti qu'elle se soumettrait à n'importe quel argument contraire pourvu qu'il soit un tant soit peu éloquent puisque julian avait prouvé qu'il n'avait pas la langue dans sa poche. Il avait également su démontrer que quand il voulait vraiment quelque chose, comme aller vers la Tour, rien ne l'arrêtait... Elle avait donc conclut que puisqu'il tenait à Selene, il imposerait coûte que coûte sa présence, défendrait bec et ongles son amour, chercherait même à le reconquérir, qu'il se battrait pour sa Belle comme les Chevaliers des Temps Anciens. A la place de cela, il avait encore craché son fiel, était partit sans attendre de réponse de l'une ou l'autre avant la fin des 5 minutes et avait laissé l'adolescente tremblante d'émotion en plan. Anastasia en ressentit une immense douleur, comme si c'était elle qu'il abandonnait ainsi à la moindre contrariété. Elle se mit à culpabiliser: comment Selene prendrait la chose ? n'était-elle pas allée trop loin ? lui en voudrait-elle au point de casser leur amitié, arracher le puzzle d'âme de son cou, le jeter à terre de dépit et de dégout, la laisser là et attendre midi pour la fuir avec Julian ? L'angoisse montait. Elle regarda l'adolescente qui tournait les yeux vers la sortie, pâle comme la mort et vit l'épouvantail ami qui la réconfortait. Allait-il lui souffler à l'oreille que cette femme était folle et qu'il fallait déguerpir avec le jeune garçon?
Rien de tout cela ne se passa. Selene dit adieu à Julian et s'engagea, raide vers la sortie. Tout aussi raide et livide Anastasia lui emboita le pas, terrorisée à l'idée de devoir essuyer les remontrances de son amie. Malgré tout, en passant le dernier sas, la deuxième impression balaya la première: elle avait gagné ! très facilement, certes, puisqu'elle n'avait même pas eu besoin d'utiliser son pouvoir mais elle sortait victorieuse de ce premier combat, c'était ce qui importait le plus au monde et bien qu'elle s'attendait à devoir se lancer un jour dans d'autres batailles plus rudes, ce premier succès lui redonna force et courage: elle avait réussi à protéger son amie; elle, la solitaire, la mal-aimée avait réussi à chasser l'adversaire néfaste qui avait fait souffrir Selene.
Le vent froid, le grand soleil et les paroles de Selene firent l'effet d'un onguent divin dans le crâne de la jeune femme qui prit la presqu'enfant dans ses bras, caressant ses cheveux, se baignant dans ces yeux noisettes auxquels elle redonnerait lumière, riant et pleurant à la fois. Pardonne-moi Selene... J'étais loin d'imaginer que Julian nous abandonnerait aussi facilement. J'ai peut-être été méchante dans mes propos mais j'ai voulu lui faire aussi mal qu'il t'avait fait mal, je pensais qu'il comprendrait... Surtout, j'ai voulu te protéger. Tant que je serai à tes côtés je ne supporterai pas une seconde qu'on te frappe, qu'on te viole, que tu deviennes esclave ou qu'on te fasse pleurer. J'écarterai de toi tous ceux qui te feront souffrir. Anastasia ne révéla pas à son amie ce qu'elle pouvait penser de la réaction de Julian, c'était inutile et affligent. Elle ajouta seulement: Je suis consciente qu'à Dreamland il existe des gens bien plus dangereux, armés, dotés de pouvoirs et d'objets malfaisants, mille fois plus forts que les miens mais je les combattrai quand-même ! j'économiserai, je travaillerai pour acheter des objets magiques qui m'aideront à veiller sur ton bien-être et ton bonheur. Elle embrassa l'adolescente sur la joue et lui prit la main afin d'aller jusqu'au plan qu'on apercevait à 50 mètres de la gendarmerie. Oui, allons à Gloutoniskaïa ! s'exclama t-elle tandis qu'elle cherchait la direction à prendre pour aller à l'aéroport. Le chemin n'était pas compliqué mais serait long: l'aérogare était excentré, il faudrait presque deux heures à pieds. Selene était encore toute blanche et frémissante. Si tu es d'accord, je propose qu'on aille se boire un café ou autre chose dans le lieu qui te plaira afin de reprendre un peu de force avant cette longue marche, qu'en penses-tu ? et pour ce soir, il me reste un ticket "menu complet" qu'on pourrait se partager là où on sera, cela pourrait être sympa ? | |
| | | Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
Messages : 582
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 1062 rubz
| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Lun 11 Mai - 21:26 | |
| Selene laissa Anastasia la prendre dans ses bras. Plus elle l’écoutait, plus ses doutes se dissipaient et bientôt, ils ne furent plus que de vagues sensations émoussées. Julian méritait-il vraiment une telle levée de bouclier ? Oh certes : c’était un aimant à problème, il avait trahi sa confiance, s’était montré sourd à sa souffrance, était d’une maladresse légendaire mais… était-il « néfaste » pour autant ? Au final, l’adolescente ne savait plus et admit tout en bloc le discours unilatéral de son amie. C’était plus simple. Les paroles protectrices de son aînée la firent tendrement sourire alors qu’un baiser s’écrasait sur sa joue. Bien qu’elle se soit elle-même résolue à être l’ange gardien d’Anastasia, et qu’il y avait donc conflit d’intérêt, la toquée était touchée par ces déclarations.
- T’es trop gentille, réussit-elle simplement à dire quand les deux comparses se dirigèrent vers un plan numérique.
Elle frémissait encore, son corps conservait en écho la fébrilité de son petit cœur. Accrochée à la main chaude de la trentenaire comme si elle aurait aimé s’y fondre, Selene se pencha aussi pour observer le trajet qui les conduirait à l’aéroport. Effectivement, ce serait long cette fois, il fallait sortir un peu de Techyo.
- Ok, répondit-elle avec plaisir en réalisant que ses jambes étaient encore en coton, un thé ce serait parfait pour moi. Et puis pour l’aéroport, on peut prendre le bus tu sais ? Marcher deux heures ce sera quand même long et il ne fait pas chaud. En plus j’ai hâte d’être à Gloutoniskaïa !
Un sourire illumina son visage pâle. Il rayonnait, même si ses yeux trop ternes renvoyaient, comme toujours, des murmures de tristesse. Une bourrasque lui envoya dans la figure ses cheveux roux. Avec une moue interloquée plutôt comique, elle souffla vers le haut comme une enfant, soulevant le rideau flamboyant qui masquait à moitié ses traits. Avec un rire cristallin, elle remit sa chevelure en place avec ses doigts fins et désigna un petit bas-café non loin. Quand on ne connait pas, on ne fait pas la difficile avec les enseignes.
- Et puis on verra pour le diner, dit Selene en entraînant son amie, on sera peut-être encore en voyage à ce moment… je ne sais absolument pas combien de temps ça va prendre.
Malgré sa devanture flanquée d’un écran qui diffusait des publicités frénétiques et colorées, l’intérieur de l’établissement était assez soft, bien que moderne. Les tables étaient hautes, de formes impromptues, et il en était de même des sièges et des bancs. Tout était noir, rouge ou gris, depuis le carrelage à carreaux aux robots qui assuraient le service. A ce sujet, la rouquine sursauta, momentanément bloquée par la surprise, quand elle s’aperçut que les deux silhouettes qui prenaient les commandes n’avaient rien d’humain. Elle déglutit, saisie d’une terreur inexplicable. Inconsciemment, son cerveau avait réagi : la dernière fois qu’elle s’était retrouvée face à ce genre de machines, elle était en guerre.
Ces I.A. avait un squelette noir à l'intérieur d'un corps dessiné par une coque en plastique. Ils avaient l’air inachevé en fait, comme des mannequins de boutique de prêt-à-porter qui se seraient mis à bouger. Aucune expression sur leur visage, des diodes s’allumaient ici et là quand ils exécutaient des mouvements, leurs « bouches » s’illuminaient quand ils parlaient. D’un pas mal assuré, la galloise s’était approchée du comptoir. L’un des robots s’approcha alors avec une souplesse très humaine et lui demanda avec une voix contradictoire – à la fois synthétique et chaleureuse :
- Que puis-je faire pour vous madame ? - Je… je…, elle s’éclaircit la gorge, un thé à la menthe et un café s’il vous plait.
Alors que le serveur mécanique se retournait pour préparer sa commande, Selene jeta un regard à Anastasia. Elle n’osait pas lui demander si ça allait, si elle aussi luttait contre les souvenirs cauchemardesques des mécanoplaines. En silence, elle contempla son amie jusqu’à ce que son attention soit attirée par une tasse de thé, une tasse de café et un écran électronique.
- Voici votre commande madame, cela fera 6 rubz. Souhaitez-vous participer à notre tirage au sort ? Vous pourrez gagner deux billets d’avion pour n’importe quel destination, à retirer n’importe quand. Le gagnant sera annoncé dans 30 minutes. - Ah euh… oui oui. Et je t'invite, glissa-t-elle à Anastasia.
Après tout, c’était toujours une chance de voir leur voyage payé non ? Même si l’adolescente croyait peu à ce genre de jeu : elle n’avait jamais gagné. Bon certes, elle n’avait jamais beaucoup joué non plus. Elle s’appliqua à écrire « Selene Nymphadora » dans une case prévue à cet effet, enregistra sa candidature et laissa son amie faire de même. Deux tentatives valent mieux qu’une, non ? Emportant leurs boissons sur un petit plateau déjà chargé de sucres et de touillettes, la toquée quitta le bar pour choisir une table un peu isolée. Là, elle posa sa hotte hors du passage et s’assit, jambe croisées. Ses couleurs lui revenaient mais son regard était toujours un peu pensif. Alors qu’elle ajoutait du sucre à son breuvage bouillant, elle commença à parler, confidente :
- Tu sais… ça me touche vraiment, vraiment beaucoup, la façon dont tu me défends. C’est bon… d’avoir quelqu’un comme toi, un sourire triste étira ses lèvres maquillées, avant je croyais avoir des amis à Dreamland… une fille un peu plus jeune que moi avec un sale caractère et un garçon de mon âge vraiment adorable, elle savoura un silence en repensant à James mais l’écourtant dès que la douleur succéda au plaisir, au final on a jamais su vraiment se comprendre, même si on a passé de bons moments. Ils m’ont vite oublié quand on a été séparés, murmura-t-elle, je suppose que je dois vraiment pas être facile à vivre.
L’adolescente haussa tristement les épaules, ses yeux rivés sur le thé encore trop chaud pour être bu. Instantanément, elle se remit à sourire sincèrement.
- Enfin bon, désolé, j’y repensais comme ça. Ce n’est pas grave maintenant, j’ai hâte de partir ! Tu veux qu’on regarde ma carte pour se planifier quelques destinations à l’avance ?
| |
| | | Julian McMorre
Maladie mentale : Peur des convenances, normes et des règles.
Messages : 490
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 161 rubz
| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Mar 12 Mai - 19:04 | |
| Il ne fallu pas plus de quelques minutes à Julian pour être de retour en cellule. Il n'était pas partie à la va vite, et pourtant, aucune des deux filles n'avait rien dit de plus. Et à l'heure qu'il est, elles étaient certainement déjà parties du commissariat.
Et mine de rien, il ne savait pas quoi penser d'un tel événement. Aurait-il voulu qu'elles répondent, qu'elles le retiennent, ou non ? Et d'ailleurs, comment ça devrait se passer normalement ? Il n'en savait rien puisqu'il n'avait jamais eu à vivre de telles choses ! Tout ce qu'il savait, c'est qu'il s'était affreusement trompé sur Anastasia. Elle était si normal que ça l'en rendait malade d'avoir pu se croire ami avec elle.
En fait, rien que de repenser qu'il ait pu comme tout le monde se faire une amie le fit vomir dans la cuvette de sa cellule. Oh, pour ce qui était de supporter tout ce qu'il ne pouvait esquiver, comme vivre, marcher, croiser des gens normaux tout le temps, ...etc... voir même travailler, ça passait, il contrôlait sa peur. Mais là, avoir eu une amie, c'était le compte de tout le monde, et ça ne lui était jamais arrivé jusqu'à présent, il n'avait pas pu développer de résistance à cela. Et une fois la bouche d'essuyée, il se cala sur le petit lit, tout tremblant de peur de refaire plus tard quelque chose si commun, si normal. Ce n'était pas une si mauvaise chose au final que les événements aient tournés ainsi.
Concernant Selene, sa Selene, enfin plus maintenant, il en était amoureux. Il ne pouvait rien y faire, impossible de lutter contre cela. Et même si ça l'avait effrayé au plus profond de lui-même de coller à la norme ainsi, il avait repoussé ça au fond de lui-même, très loin pour ne pas y penser, en recouvrant le tout de ses sentiments pour elle. Mais vu que c'était à présent terminé, il avait peur de lui-même. Il avait osé se laisser aller, faire quelque chose de si classique, tant, qu'il était plus que probable qu'il finisse par autre chose de vu et revu, la séparation. Et effectivement, c'était arrivé. Il avait là le combo du normal pour un être humain. Pour calmer sa peur de recommencer, sa peur de ce qu'il avait pu faire et qui l'amena à nouveau à vider son estomac déjà vide depuis depuis le soir d'avoir, il se jura que ça n'arriverait plus. C'était la première ET dernière fois. Il fuirait loin de la personne en question si ça devait arriver.
La chose valait pour une amitié avec quiconque. Et encore, ça serait normal d'être si anormal dans ses relations avec les gens, et l'anti-norme lui faisait peur aussi. Il devrait donc apprécier les gens, un minimum. Mais ça aussi l'effrayait puisque c'était ce qui se voyait le plus. Donc considérer ses futurs compagnons comme les meilleurs amis qu'il puisse avoir serait un compromis pour calmer cette terreur qui lui broyait l'estomac.
…
Sur ces considérations, le temps restant avant libération passant plus que rapidement, et avant même de dire ouf, il était sorti du commissariat, ses affaires récupérées auprès d'un robot vraiment moche. Il en avait ras le bol de voir des robots partout. C'était là tellement classique ici qu'il fallait vraiment partir de cette ville, au point de redouter en croiser n'importe où. Autant croiser un être humain, il y était « habitué », autant des robots, non. Et la chance, c'est justement que l'on en trouvait n'importe où.
N'ayant plus d'argent, plus du tout, il grignota quelques uns de ses gâteaux avant de réfléchir à un moyen de fuir, vite. Un plan interactif semblait indiquer 2 bonnes heures de route vers l'aéroport le plus proche. D'expérience, il savait qu'en trottinette, il en aurait pour deux fois moins de temps. Et une heure à ne penser qu'à rouler, se vider la tête de sa peur, ne pas regarder s'il y avait des robots là où il se trouvait serait parfait. Et ne pas penser tout court à toutes ces normes aussi d'ailleurs...
Et l'aéroport, vu le nombre de route bien lisses ne gênant pas les roues de rouler correctement, fut effectivement en vue au bout d'un peu plus d'une heure, ses jambes menaçant quelque peu de lâcher. Décidément, il manquait d'exercice, une bonne chose qu'il ait pu racheter un tel engin...
Et maintenant, restait plus qu'à trouver un ticket... surtout cela... | |
| | | Anastasia Waitten
Maladie mentale : Dépendance affective
Messages : 646
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 133 rubz
| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Mar 12 Mai - 22:20 | |
| Main dans la main les deux amies s'étaient mises en route. Selene avait raison: deux heures de marche seraient pénibles d'autant que le manteau ne suffisait pas à protéger la jeune-femme du froid. Elles s'engouffrèrent dans le premier café venu qui ne devait pas faire partie des grands standings techyoïtes mais il y faisait bien chaud et des haut-parleurs diffusaient une musique en sourdine, agréable à écouter. Elles se dirigeaient vers le bar quand Anastasia vit l'adolescente sursauter. Elle tourna vivement la tête, en alerte et se trouva presque nez à nez avec un robot dont elle avait vu des prototypes dans une des salles circulaires de la base. Son envie de café faillit s'évanouir à cause du choc mais la voix aimable et le coup d'oeil inquiet de Selene lui firent relativiser les choses: dans peu de temps elles auraient quittées cette ville et tous les mauvais souvenirs qui y étaient rattachés.
La surprise s'accentua quand le robot-serveur leur proposa un jeu de hasard dont le gain était justement un voyage en avion ! sans trop y croire la jeune femme laissa Selene décider et pianoter sur la tablette, fit de même tout en remerciant chaleureusement son amie pour l'invitation et s'installa à une table en retrait. Anastasia écouta avec grand intérêt les propos de l'adolescente mais sa tristesse, rapidement masquée par un sourire ne lui échappa pas. Non, tu n'es pas difficile à vivre lui répondit-elle tu es seulement trop gentille, du coup certains en abusent...
Selene eut à peine le temps de déplier sa carte que la musique s'arrêta laissant place à un jingle puis une voix franchement synthétique et criarde annonça les résultats du jeu: ...Et le premier prix avec bonus spécial surprise a été remporté par... nouveau jingle et changement de voix: Selene Nymphadora et Anastasia Waitten ! jingle plus long puis à nouveau la première voix: Les deux jeunes femmes ont gagnées deux billets d'avion et deux tickets de bus ! Tous les clients se tournèrent vers elles, sourires aux lèvres, curieux de dévisager les gagnantes. Gênée, la jeune femme cacha légèrement son visage en riant de plaisir. Elle avalèrent leur boisson chaude et sortirent bras dessus, bras dessous: Gloutoniskaïa était à elles !
D'un pas alerte elles se dirigèrent vers le premier arrêt de bus. La jeune femme vérifia la ligne sur le plan: c'était directe. Nous aurons tout le temps de regarder la carte dans l'avion si tu veux. de toutes façons là-bas je ne connais rien, je te laisse décider de l'itinéraire. Le bus arriva. Il était presque 13h00, les gens avaient dû reprendre leur travail car il était quasiment vide. Anastasia laissa la place avec fenêtre à son amie et s'assit. Un écran lumineux indiquait une heure dix de trajet jusqu'à l'aéroport. Elle posa le sac à dos à ses pieds et se détendit enfin. Le déplacement silencieux et l'ambiance feutrée du véhicule incitèrent la jeune femme à fermer les yeux en soupirant d'aise. Ayant pris soin de prendre la petite main chaude de l'adolescente elle s'assoupit et n'émergea qu'au moment où la voix d'un haut-parleur annonça leur arrêt. Elle reprit rapidement ses affaires et se dirigèrent vers la sortie.
Vu de l'extérieur, l'architecture de l'aéroport était surprenante. L'ensemble ressemblait vaguement à une espèce d'avion intersidéral sur le point de décoller, le tout réalisé dans un métal bleu argenté qui miroitait au soleil. Les portes étaient de vastes ouvertures en arc de cercle, vitrées. Elle prirent la première qui s'offrait à leurs yeux et pénétrèrent à l'intérieur. Des gens couraient en tous sens, des robots glissaient furtivement et les immenses panneaux de destinations couvraient les murs blancs en clignotant. Anastasia chercha Gloutoniskaïa des yeux et trouva une multitude de lignes et d'horaires. Pour ce qui était du timing, aucune inquiétude: un avion décollait toutes les demi-heures par contre, au niveau des destinations c'était une autre affaire: Gloutoniskaïa-Est, Ouest, sud, nord, centre, etc... La jeune se femme se tourna vers Selene le regard interrogateur quand dans son champs de vision elle aperçut une silhouette connue au milieu de la foule. Elle la regarda attentivement, pâlit et se raidit: Julian était là, trotinette sous le bras et regardait les panneaux. Il avait l'air pâle, fatigué, triste. Le coeur de la jeune femme bondit dans sa cage. D'un signe de tête elle indiqua le jeune homme à l'adolescente et réussit à articuler: que fait-on?
Anastasia culpabilisait. Elle était consciente d'avoir été un peu dure même si elle avait le sentiment qu'il l'avait bien mérité.
------ HP: J'ai pris l'initiative de nous faire gagner le ticket de bus en plus car il me reste 4 jetons: juste ce qu'il faut ! ça ira ?
| |
| | | Julian McMorre
Maladie mentale : Peur des convenances, normes et des règles.
Messages : 490
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 161 rubz
| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Mer 13 Mai - 19:14 | |
| Vraiment, l'aéroport était si immense et si impressionnant que Julian n'en revenait pas. Du grand hall remplie de gens, il pouvait apercevoir sur les panneaux les annonces pour les avions d'un côté, de l'autre celles pour les transports dragonites. Il y avait même à en croire les indications un coin spécial « tube de déplacement ». L'idée de ce que cela pouvait être restait flou à l'esprit du jeune homme, et ce n'est que parce qu'il voulait absolument fuir cette ville pour aller n'importe où ailleurs qu'il fit l'effort de ne pas aller voir. Puis, alors qu'il allait se décider avec ses dés d'une destination au hasard, excepté Elipse bien évidemment, le tout avant de réfléchir à trouver de quoi payer le transport maintenant qu'il n'avait plus un centime de Rubz en poche, il croisa le regard d'Anastasia. La voir ici signifiait que Selene n'était certainement pas loin, et rien qu'à cette idée, son cœur fit un bond dans sa poitrine, au point qu'il la chercha. Mais elle était petite, et il n'entrapercevait que ses cheveux par à-coups au milieu de tout ce monde. Mais malgré tout cela, il devait se tenir à sa précédente décision. Sans compter que cette femme, Anastasia, était aussi là. Il était proprement impossible de continuer avec leur groupe, combien même cela faisait mal. Il serait seul à partir de maintenant, ou accompagné de personnes autres que les deux filles si les choses se présentaient ainsi. C'est ainsi qu'il prit une des décisions les plus dure qu'il pouvait dans son état actuel, en s'approchant d'un comptoir pour une agence de voyage quelconque. Là, n'ayant vraiment pas envie de se prendre plus la tête que cela, il se pencha et sur les cris de l’hôtesse demandant ce qu'il faisait là, il arracha de l'imprimante une feuille, et prit un stylo dans un pot du rebord. Il y griffonna quelques mots, pas plus, sans faire attention à la jeune femme qui le menaçait d'appeler la sécurité s'il ne partait pas immédiatement. Ce qu'il fit tout en lui rendant le stylo avec un merci lancé un peu à l'arrache, la dame soulagée qu'il parte sans rien faire de plus qu'avoir volé une simple feuille. Elle n'avait même pas vraiment prit le temps de se concentrer sur le visage du phobique et l'oublierait rapidement. Avec sa feuille, pliée simplement en deux, il revint bien en vue d'Anastasia et lui fit signe, montrant en l'air la feuille sur laquelle était écrit « Pour Selene ». Et le mot en question, il la posa sur une chaise juste à côté, assez clairement pour que la jeune femme puisse le voir faire et comprenne qu'il fallait venir maintenant l'attraper. Puis il partie, se confondant assez simplement grâce à son pouvoir dans la foule. Aucune des deux jeunes fille ne pourrait le retrouver maintenant. Et une fois « à l’abri » d'être trouvé, il s'assit devant un écran d'affichage et lança deux dés. 4 et 2. D'après ces résultats, et la logique indicative qu'il leur avait donné, il partirait donc à Riven Town, bien qu'il ne sache absolument pas ce qu'était cette ville. Elle ne pouvait qu'être mieux que Techyo de toute manière. Pour le billet, il n'eut pas à se prendre longtemps la tête. Il comptait faire la manche dans un coin, ou peut être même aller directement voir les gens pour qu'ils lui avancent de l'argent, mais manifestement, ce monde semblait l'apprécier puisqu'un hiboux débarqua instantanément de nul part pour lâcher une enveloppe droit dans ses mains. Prenant peur que cela l'ai eu rendu visible aux filles, il commença par fuir loin de là où il s'était posé, puis ouvrit sa lettre. Dedans, il y trouva un « ticket de transport inter-cité », et les détails lus dessus indiquaient clairement que l'avion était comprit dans les transports possibles. Ce fut parfait pour lui. Il passa par les toilettes de l'aéroport histoire de faire ce qu'il y avait besoin, et surtout de boire gratuitement de l'eau au robinet. Il mourrait de soif. Ensuite, il n'eut plus qu'à aller droit à la porte d'embarquement où il donna son ticket. On lui indiqua qu'il n'y avait pas de problème mais que sa trottinette irait en soute. Il ne dit rien et la confia à l'hôte d'accueil robotique qui lui fit remplir un petit papier accroché à la poignée de l'objet : Nom / Prénom / Destination / Vol. Le couloir utilisé juste après amenait au grand air et à un engin ressemblant étrangement à un crayon à papier, mais tout blanc, lisse et rectiligne. Ce dernier flottait à un bon mètre du sol, sans bruit et sans que le phobique ne comprenne comment. Il y avait quelques fenêtres habillement dissimulée et la seule chose qui cassait l'harmonie de l'appareil était la porte ronde placé proche de l'avant, de la « mine de crayon » qui avait l'air de servir de cockpit. Suivant le mouvement d'autres passagers, il s'avança et fut monté dans l'avion avec l'aide d'une petite plaque ronde elle aussi lévitant et répondant à la télécommande d'un employé des lieux. Une fois dedans, il fut étonné de la normalité de l'intérieur, un avion pratiquement classique à ce que l'on pouvait imaginer, si ce n'était la multitude d'écrans partout. Mais surtout, il put entendre une annonce, le départ était annoncé 15min plus tard. Bientôt il aurait quitté Techyo, bientôt... Part Là : Riven Town
Dernière édition par Julian McMorre le Mar 19 Mai - 15:09, édité 1 fois | |
| | | Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
Messages : 582
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 1062 rubz
| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Sam 16 Mai - 0:06 | |
| Selene avait écouté les paroles réconfortantes de son amie en ajoutant du sucre dans son thé. Elle sortait déjà carte, pensant avoir le temps de la consulter d’ici à ce que le gagnant du jeu concours soit annoncé, mais le robot devait s’être trompé : non seulement il ne s’était pas passé 30 minutes quand il clama les résultats, mais en plus le prix n’était pas « deux billets pour une personne » mais « deux gagnants avec chacun un billet ». C’était sensiblement différent mais qu’importe ? Les deux filles avaient été désignées. Parfois, à Dreamland, les voies de la chance étaient impénétrables. Heureuse d’avoir gagné un voyage gratuit, la rouquine rit de concert avec Anastasia et but son thé à grandes gorgées, quitte à se brûler un peu la langue. Elle ne se fit alors pas prier pour se faire entraîner à l’arrêt de bus le plus proche et hocha la tête à la suggestion de consulter la carte plus tard. De toute façon, c’était principalement une excuse pour tuer le temps en rêvant un peu. Elle doutait d’avoir suffisamment d’économie pour faire le tour du monde sans se poser de temps en temps pour bosser un peu. Tant que ce n’était pas en tant que soldat, elle n’avait rien contre un peu de besogne. Ayant pris place près d’une fenêtre, le front appuyé contre la vitre glacée par la température polaire, Selene laissa ses pensées divaguer, main dans la main avec Anastasia. Elle imaginait les voyages qu’elle n’avait pas encore faire, inventait des contrées merveilleuses encore inconnues, anticipait des éclats de rires complices. C’était une sensation étrange de se sentir si libre. En fait, c’était plaisant et effrayant. Rien ne la retenait nulle part. Pas de menaces ni de contrats, aucun boulot à accomplir, aucun service à rendre, aucune ombre à trouver. Dreamland était devenu un terrain de jeu. Au fait, pourquoi ne se réveillait-elle pas ? Ah oui, parce que si elle le faisait, elle abandonnerait Anastasia. Son Anastasia. Sa protégée. Parce que maintenant, c’était elle qui protégeait. Quand l’adolescente émergea de ses pensées, son cerveau était tout engourdi, comme si c’était un muscle qui avait trop travaillé. C’était épuisant de rêver. Elle bailla, une main devant sa bouche, puis sortit du bus avec son fidèle barda sur le dos. L’aéroport de Techyo était absolument gigantesque en plus d’être surréaliste. Les yeux noisette de la toquée s’écarquillèrent en le voyant ; elle était si surprise qu’elle restait bloquée devant de longues secondes avant de suivre son amie pour y entrer. A voir toute une fourmilière se presser, accompagnée de valises flottantes et de robots porteurs, Selene se sentit un peu ridicule avec sa hotte en osier. Vivement le jour qu’elle puisse s’acheter un de ces sacs magiques à contenance illimitée ; ce serait moins pratique question rangement, mais mille fois moins encombrant. En observant les écrans d’affichage des prochains vols, elle s’aperçut qu’aller à Gloutoniskaïa n’était visiblement pas un problème. En plus, il n’y avait que 5h de vol ! Compte tenu de la distance entre les deux métropoles, la rouquine soupçonna les avions locaux d’être considérablement plus rapide que l’A380 d’airbus, mais elle ne s’estima pas suffisamment calée en aéronautique pour lancer une discussion sur le sujet. De toute façon, l’expression de son amie laissait entendre qu’elle avait vu quelque chose de surprenant… et elle sut bientôt pourquoi. Julian. Selene peinait à le voir réellement tant la foule était dense, mais apercevoir son visage entre deux salves de voyageurs avait suffit à faire bondir son cœur dans la poitrine. Les suivait-il ? Comptait-il finalement argumenter pour se faire accepter ? Allait-il se répandre en excuses et implorer autant son retour dans le trio que dans la vie de la toquée ? Elle rougit en ayant cette pensée, mais sans doute espérait-elle silencieusement de pouvoir faire un léger retour en arrière. Retrouver Julian ET Anastasia et vivre de leur amour à tous les deux. Quand bien même ils n’étaient pas vraiment compatibles. Quoiqu’il en soit, c’était un fantasme d’adolescente, un espoir inavoué, une pensée en l’air… - Je ne sais pas, murmura-t-elle réellement indécise. Le phobique lui, ne venait pas. Il avait laissé un mot et s’était évaporé dans la marée ambiante. Bientôt, Selene se demanda s’il n’avait pas été un mirage, ou une hallucination, mais la présence du papier sur une chaise miraculeusement libre quand on voyait la densité de personne au mètre carré, était une preuve en soi. Toute tremblante, elle avait mis un petit moment à percer la foule pour trouver la feuille qui lui était destinée. A l’intérieur était marqué à la va-vite : - Spoiler:
Je t'ai aimé, t'aime et t'aimerai toujours. C'est assez anormal pour être vrai. Merci pour tout. Adieu ma Selene
La toquée avait des yeux ronds. Qu’en dire ? Qu’en faire ? Est-ce que son cœur lui faisait mal parce que Julian la quittait ou bien par culpabilité de ne pas savoir répondre à son amour ? Un peu des deux, peut-être. Intriguée, si une telle déclaration se trouvait dans ce moment, qu’y avait-il dans l’autre découvert plus tôt ? Elle le retrouva dans l’une de ses nombreuses poches et commença sa lecture après s’être assurée qu’Anastasia ne l’avait pas perdue de vue. Plus sa lecture avançait, plus elle avait l’impression d’être une enfant de 4 ans qui n’avait pas encore appris les bases de l’alphabet. Les mots se décousaient, les phrases se déchiraient, le sens ne se faisait pas. Jamais – au grand jamais – elle n’avait suscité tant d’intérêt chez un garçon pour qu’il lui laisse une lettre pareille. - Spoiler:
Selene, excuse moi pour toutes les misères que je t'ai fais. Mon problème est vraiment ingérable, même pour moi, et si je n'arrivais pas à tout rendre subjectif et relatif tout le monde, je ne sais pas si je serai là. Et encore, je crois que ça empire, d'après ce qu'un spécialiste m'a dit, à ce rythme je risque de finir dans un asile.
Dans tous les cas, tu es et resteras géniale. Je suis certain de ne pas m'être trompé sur toi en t'estimant différente des autres. Et je n'avais pas le droit de te critiquer. Tu n'es pas moi et je ne suis pas les autres. Et si comme je l'ai dis j'aime plus les autres que moi, alors c'est normal que je veuille que tu sois heureuse en vivant une vie normale (j'ai tenté un jeu de mot, bidon n'est pas ?).
Vraiment, pardonne moi pour tout. Et normalement, si tu lis ça c'est que je suis pas là (j'espère, sinon la suite a pas de sens). Cherche pas et soit sûre que je vais bien, même seul, ce qui est le plus probable pour moi.
Sache aussi que ma décision a été prise lorsque je t'ai donné ce mot : Tu seras et resteras la seule pour qui j'ai pu avoir des sentiments et avec qui je sortirais. Histoire que je sois totalement anormal et que je reste donc seul jusqu'à la fin.
L'origami, c'est pour qu'une part de moi reste avec toi, et preuve que tu es quelqu'un de bien, pour que tu l'oublie pas.
Elle ne savait pas comment réagir. En fait, elle ne savait pas quoi faire du tout. Selene eut l’impression de mettre des heures avant de se souvenir comment marcher et ses pensées étaient tellement obnubilées par les déclarations de Julian qu’elle resta de longues secondes la bouche ouverte devant Anastasia avant de dire : - Tu viens, on va choisir notre avion ? Tant qu’on est à Gloutoniskaïa, je crois qu’on s’en fiche du point cardinal. Elle sourit mais le cœur n’y était pas vraiment. Quelque part, elle en voulait au phobique. Pourquoi avait-il fait ça ? N’avait-il pas vu qu’elle était suffisamment troublée pour rajouter deux couches de mots débordant de sentiments ? Non en fait, c’est à elle-même qu’elle en voulait. Elle aurait dût laisser passer le temps, cacher ces mots et les relire plus tard, quand elle aurait été vaccinée. Au lieu de ça, elle se retrouvait aux portes d’un nouveau voyage, ses valises lourdes de culpabilité et de sentiments refoulées. Consciemment et volontairement, mais ils n’en étaient pas moins féroces. | |
| | | Anastasia Waitten
Maladie mentale : Dépendance affective
Messages : 646
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 133 rubz
| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Sam 16 Mai - 16:59 | |
| Anastasia s'apprêtait à courir derrière Julian, plutôt que ramasser la feuille de papier, et s'excuser pour les propos à son égard qui avaient un peu dépassé ses pensées mais Selene avait répondu "je ne sais pas" à sa question et ne semblait pas décidée à le rejoindre. Elle en fut déstabilisée; elle comprenait mal cet amour où l'un et l'autre abandonnaient si facilement la proie pour l'ombre et elle avait tendance à penser que leur sentiment n'était au final qu'une tocade qui ne durerait qu'un moment mais quand elle vit le visage de l'adolescente s'assombrir en lisant le mot puis l'autre, plié en origami, elle douta de sa conclusion et eut mal pour son amie. Sa mine décomposée laissait deviner le contenu: des mots d'amour. Elle se mit à culpabiliser: tout cela était sa faute; elle aurait dû se taire et laisser Selene s'apercevoir par elle même... De quoi ? qu'il était égoïste ? qu'il lui aurait pourri la vie à force de cumuler erreurs et prises de risques ? qu'elle aurait passer son temps à angoisser pour au final pleurer un départ, une absence, un abandon ? Elle ne voulait pas que la jeune fille devienne aigrie ou méchante à force de claques dans la figure. Elle voulait qu'elle reste comme elle était: naïve, fraîche, gentille et généreuse et puis... elle ne voulait pas la partager ou alors avec quelqu'un qui en vaudrait vraiment la peine; pas n'importe qui ! pas avec un type suffisamment lourd pour en rajouter une couche sur des morceaux de papiers griffonnés à la va-vite. Certes... Mais de quel droit protégerait-elle ainsi quelqu'un en allant à l'encontre de ses désirs soit-disant mauvais ou inadéquats ?... Il n'y avait que les parents pour imposer de tels diktats... Le cerveau d'Anastasia était repartit dans ses barjotages incessants souvent synonymes de crise future. Pourquoi réagissait-elle ainsi depuis qu'elle avait une amie ? en temps habituel elle ne se serait mêlée de rien ou serait partie sans fracas ou plus certainement n'aurait eu aucun avis sur la situation, laissant faire et décider les autres pour elle pourvus qu'elle se sente estimée par tous. Maintenant c'était le contraire. Seul l'amour de Selene l'intéressait et la comblait, pire elle y était vigilante comme un animal sauvage défendrait un morceau de viande durement acquis; ce que pensaient les autres ne l'importait plus.
La question de Selene la fit sortir de sa torpeur. oui, tu as raison, prenons n'importe quel avion, le premier qui décollera. Elle entoura le cou de son amie mais le coeur n'était plus à la joie et à l'effervescence d'un beau voyage. Elle entendit un haut-parleur annoncer Gloutoniskaïa... départ dans 15 minutes mais n'entendit pas la direction; qu'importe Selene avait dû l'entendre sinon, ce serait la surprise. Elles suivirent les passagers qui se rassemblaient en masse devant le couloir menant à l'avion, s'arrêtant un par un devant une sorte de scan sur lequel il fallait passer ses bagages puis se dirigèrent vers un avion en forme de crayon dont la porte ronde s'ouvrait.
Anastasia ne sut pas si c'était le soleil, la blancheur scintillante de l'appareil, l'odeur caractéristique des lieux de départ ou la petite plaque ronde qui montait déjà des passagers ou tout à la fois qui chassait les nuages noirs mais son coeur s'allégea. Elle soupira profondément afin d'évacuer les derniers lambeaux d'angoisse et sourit à Selene. Elle n'osa pas parler de Julian; elle se sentait impuissante face à la tristesse de la jeune fille. Gauchement elle ne put qu'articuler C'est beau, non ? De nombreuses personnes étaient encore agglutinées derrières elles. le mouvement de foule les poussa à monter rapidement sur le socle qui lévita leur laissant découvrir l'intérieur simple, confortable, aux parois tapissées d'écrans. Elles se dirigèrent vers les sièges dont le numéro était inscrit sur les billets. Elle avait le siège près du hublot mais le laissa à Selene. Elles s'installèrent. Anastasia rangea son sac à dos et son manteau dans le petit coffre au-dessus de leur tête et s'assit. Sur un écran on pouvait lire: décollage dans 7 minutes. Elle regarda son amie en souriant et lança: on va bientôt partir pour une belle aventure ! tu veux bien déplier ta carte ? tu as entendu quelle direction on a prise ? Le temps que Selene prenne la carte, elle jeta un coup d'oeil aux passagers; certains étaient des vacanciers, d'autres penchés sur des tablettes préparaient peut-être un voyage d'affaire ou une conférence, d'autres n'avaient pas la combinaison techyoïte et devaient être des étrangers ou des voyageurs; comme elles deux ? allaient-elles faire de belles rencontres ?
Au moment où Selene dépliait la carte une ceinture de sécurité les harnacha automatiquement. La jeune fille fut obligée de soulever la grande feuille haut au-dessus d'elle pour qu'elle ne se coince pas. Son air de surprise fit éclater de rire la jeune femme. La porte se refermait en douceur, l'avion allait décoller d'un instant à l'autre. | |
| | | Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
Messages : 582
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 1062 rubz
| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Lun 18 Mai - 15:19 | |
| Ses pensées destinées à Julian s’étiolaient au fur et à mesure qu’elle avançait avec Anastasia vers la salle d’embarquement. L’adolescente s’efforçait de se convaincre que la vie à Dreamland était ainsi : combien de compagnons n’avait-elle pas perdue depuis ses premiers pas dans le pays des rêves ? Myia, Yoru, Lys, James, Dakota, Alexander, … tous n’étaient désormais que des souvenirs, plus ou moins agréable. D’ailleurs, Selene resta plus longtemps fixée sur Myia dont elle revoyait le visage souriant. Est-ce que la femme-enfant avait pu s’en sortir saine et sauve ? Elle l’espérait… elle était de ces personnes qui méritaient de s’en sortir, plus que n’importe qui d’autre.
La toquée fut tirée de ses pensées par deux hommes en combinaison officielle qui s’approchèrent d’elle après que sa hotte ait passé le tapis à rayon X. D’après leurs dires, non seulement elle était trop grosse pour un bagage en cabine mais en plus, certains de ses objets étaient interdits. On l’invita à prendre avec elle le strict minimum tandis qu’une femme, visiblement contrariée par ce contretemps, empaqueta sa hotte pour la ranger dans un grand caisson noir. Selene ne conserva alors que son sac à dos avec quelques provisions, sa carte, son carnet, un crayon, ses trousses de soin/toilette et s’empressa de suivre Anastasia.
- Oui, c’est cool, murmura-t-elle avec un petit sourire qui trahissait le retour de l’excitation.
Elle eut un moment de panique en cherchant son billet pour le faire contrôler – elle avait oublié dans quel poche de sa combinaison étoilé il était rangé – puis se détendit enfin quand elle put accéder à la plateforme qui amenaient les passagers jusqu’à l’intérieur de l’impressionnant avion techyoïte. Une hôtesse avait aux deux amies la direction de leurs sièges d’un geste machinal et toute d’eux les trouvèrent sans soucis. Plutôt que de ranger son sac à dos dans les compartiments prévus, la rouquine le cala sous son siège. Ce n’était pas un mal puisqu’à peine furent-elles installées qu’Anastasia suggéra qu’elle sorte sa carte.
- Ah !!!
Son plan déplié faillit se faire happer par la ceinture de sécurité qui se déploya d’elle-même. Elle rosit un peu, pas seulement à cause de l’hilarité de son aîné, mais surtout parce que d’autres personnes s’étaient tournées vers elle après son exclamation. Feignant de ne pas être déstabilisée, Selene étendit dignement sa carte devant Anastasia en lui indiquant l’emplacement de Gloutoniskaïa.
- Tiens regarde, on va là.
Elle pointa la ville d’un doigt tout en remettant l’une de ses mèches rebelles en place. Les couleurs avaient regagné son visage aux traits d’enfant, même les séquelles du chagrin d’amour étaient pour l’heure invisibles. Tant qu’elle ne pensait pas à Julian, c’était facile. Elle était trop jeune pour se laisser crucifier par une relation aussi fugace quelque part… même si elle n’avait pas sur se résoudre à jeter les mots de son ex.
- Oh, je me demande si on peut se balader dans la forêt incarnation…, elle indiqua une zone verte au nord est de leur destination, c’est une forêt magique. Quand tu y entres, tu te métamorphoses immédiatement en un animal qui représente hum… ta personnalité. J’y suis allé une fois, pour un… euh… travail.
La galloise réfléchit un instant. Etait-ce vraiment un travail ? Faire partie d’une équipe du dernier espoir pour empêcher un terroriste de faire exploser la forêt n’avait pas vraiment été un boulot en soi, mais elle avait été récompensée pour ses efforts. D’ailleurs, elle sourit au souvenir de ses anciens compagnons qui étaient bien sympathique, surtout Jade, qu’elle connaissait déjà depuis le Slavedog Millionnaire.
- Moi je me transforme en biche, confia Selene, je me souviens que quand j’y étais, j’étais avec un mec qui s’était changé en kangourou, et deux filles qui étaient l’une en lapin et l’autre en loup. On formait une équipe assez... spéciale !
Elle eut un petit rire qui fut bientôt couvert par l’annonce du commandant de bord. Outre les souhaits de bienvenue et les points de sécurité, il fut rappelé aux voyageurs qu’un repas serait servi en début de vols à ceux qui le souhaitent, ainsi qu’une collation un peu plus tard. Néanmoins, ne faisant par partie du prix du billet, ces services étaient payants.
- Tu voudras manger toi ? demanda la rouquine quand les derniers mots du pilote furent prononcés.
| |
| | | Anastasia Waitten
Maladie mentale : Dépendance affective
Messages : 646
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 133 rubz
| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Mar 19 Mai - 11:16 | |
| L'avion avait décollé et s'élevait silencieusement dans le ciel bleu pur. Une fois la ceinture de sécurité décrochée, elle se pencha légèrement afin de regarder Techyo vue de haut. Les tours de métal brillaient sur fond blanc de glace et de neige. Les lumières n'étaient plus que des petits points multicolores, la Tour se découpait en haut d'une colline, dominant le tout; La jeune femme eut un frisson en la contemplant. Ses sentiments étaient ambivalents: en même temps elle était soulagée et heureuse de quitter tous les mauvais souvenirs rattachés à cet endroit, en même temps elle regrettait le fait que leur virée ait tournée court, elles avaient dû rater beaucoup de choses; la cité présentait tellement de diversité. Son coeur se serra à la pensée de Leorio; était-il quelque part dans la ville ou parti ailleurs lui aussi ? le reverrait-elle ?
Elle fut tirée de sa rêverie par Selene qui avait reposé sa carte sur les genoux et lui indiquait le lieu de destination; La région était immense et il devait faire bien chaud: c'était loin de Techyo ! L'excitation joyeuse du voyage commença à prendre possession d'Anastasia. Tête contre tête concentrées sur le plan, fil doré de coeur à coeur elle avait l'impression d'être dans un Eden que rien ne viendrait assombrir. Elle suivit le doigt de son amie et regarda la zone verte. Une forêt magique où l'on se transformait en animal ? pourquoi pas mais quand l'adolescente lui raconta qu'elle y était une biche, elle eut un petit mouvement de recul. Les biches étaient des animaux fragiles, sans défenses, traquées par les chasseurs, proies pour les carnivores... Tu es sûre que ce ne sera pas un endroit dangereux ? Malgré tout Anastasia aimait les forêts; les contrées sauvages la ressourçaient. Aussi ajouta t-elle de manière plus enjouée: sinon pourquoi pas; cela me plairait bien ! à ton avis quel sorte d'animal deviendrai-je ?
La conversation fut coupée par l'annonce du commandant. A la question de Selene elle répondit: pour l'instant je n'ai pas très faim mais si tu veux manger quelque chose n'hésite pas ! et j'ai de l'eau dans mon sac. Elle se redressa, attrapa son sac à dos, en sortit la bouteille qu'elle posa sur la tablette. Prenant exemple sur son amie elle cala le sac sous le siège, c'était plus pratique que se relever à chaque fois. Sers-toi si tu veux. Il me reste un ticket repas-complet mais je préfèrerais l'utiliser à Gloutoniskaïa !
Autour d'elles les gens commandaient des plateaux ou déballaient des sandwichs, d'autres dormaient, certains travaillaient ou rêvaient. Des écrans proposaient des films. Pour les suivre il suffisait de pianoter le numéro d'écran sur un petit clavier incrusté au dos du siège devant elles et de mettre des oreillettes. Le voyage serait long. Une fois qu'elle fut sûre que Selene n'avait plus rien à dire, elle opta pour un film d'animation qui lui fit vaguement penser à Dark Cristal, version Dreamland. Quand le mot fin arriva, une hôtesse de l'air se pencha vers elles et proposa des collations payantes. Anastasia refusa poliment tandis que sur les sièges à leur droite deux enfants se chamaillaient en choisissant des friandises. Elle regarda l'horloge électronique, il ne restait plus qu'environ deux heures de trajet. Elle lança un regard guilleret et complice à son amie puis se pencha pour admirer le nouveau paysage. | |
| | | Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
Messages : 582
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 1062 rubz
| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Jeu 21 Mai - 19:34 | |
| En vérité, Selene n’avait aucune idée de si la forêt incarnation était dangereuse. Elle n’y était jamais allée à d’autre occasion que pendant sa mission de déminage. Maintenant que l’hypothèse avait été émise, elle craignait que les lieux ne soient effectivement pas un terrain de jeu et se promit de se renseigner avant d’y retourner en touriste. Quant à savoir en quoi sa meilleure amie se transformerait… voyons, un animal affectueux ? Pour qui les lieux de l’amour sont tout ? Elle pensa immédiatement à un inséparable, mais se dit ensuite que ce serait triste… elle serait une inséparable sans son autre moitié. N’étant pas certaine que cette nouvelle soit d’un caractère gai, la rouquine mentit avec un sourire attendri :
- Je ne sais pas… j’espère pas quelque chose qui peut me manger !
Faire une plaisanterie c’était le meilleur moyen de supporter ce petit mensonge, ou plutôt ce non-dit. Selene ne voulait pas attrister Anastasia en lui rappelant, même indirectement, que ses derniers prétendants n’étaient plus de ce monde. Gabriel. Edem. En se voyant proposer de l’eau, elle sortit aussi sa propre gourde pleine de son sac et la posa sur la tablette face à elle qu’elle déplia délicatement.
- Ça va, je suis armée aussi !
Sans prêter attention aux passagers aux alentours qui commandaient volontiers des plats disponibles, l’adolescente piocha dans son sac l’une de ses boites entamées de viande séchée et commença à manger quelques lamelles d’un air distrait. Pianotant sur un écran tactile individuel dans le dos du siège de son voisin de devant, elle lança une partie d’échec techyoïte contre une I.A. Malheureusement pour la toquée, cette version du célèbre jeu du monde réel semblait s’être enrichie de plusieurs règles qui lui étaient inconnues. Et puis d’abord, elle rêvait ou les tours étaient remplacées par des catapultes qui pouvaient toucher derrière les lignes de pions ?
La mine déconfite, et son pot de viande séchée vide, Selene abandonna au bout de la sixième défaite cuisante. Dès lors, elle préféra sortir son vieux carnet, qui n’était pas complètement fini, pour dessiner avec des traits appliqués. Au final, c’était rare qu’elle ait le temps de crayonner avec légèreté, par simple plaisir. Même si ses focus restaient inchangés, ce n’était pas la même sensation. La destination s’y prêtant, elle représenta une foule de petits épouvantails en robe de sorcier, portant des chapeaux pointus, une baguette magique - ou pas - au bout de leurs mains grossièrement taillées dans le bois. Certains essayaient de se faire apparaître des jambes, d’autres de se changer en oiseau, d’autres encore de faire grossir un champ de citrouilles…
Elle ne décrocha de son œuvre que lorsqu’une hôtesse vint lui proposa une collation. La galloise refusa également mais se félicita d’avoir pensé à prendre son thermos de chocolat chaud. Il lui en restait un fond. Elle sourit en croisant le regard d’Anastasia et inclina le récipient vers elle en demandant :
- Tu en veux ? C’est du chocolat.
Posant le thermos sur la tablette de son amie dans le cas où elle en voudrait, l’adolescente s’autorisa un regard vers l’extérieur. Ils survolaient déjà la grande métropole, encore illuminée par un soleil qui amorçait lentement sa descente vers son crépuscule. On ne voyait pas encore le relief des maisons de sorciers tout plus extravagantes les unes que les autres, mais on distinguait bien les couleurs vives des différentes toitures. Selen aperçut même un hibou qui portait un gros colis rouge vif et des tout petits points noirs mouvants en contrebas qu’elle soupçonna d’être des magiciens sur des balais.
- J’aimerais Teeeeellement entrer à l’université de magie, dit soudain la rouquine à son aînée, mais je ne crois pas qu’ils y admettent des voyageurs… et puis, si je me souviens bien, je suis trop jeune. Il faut avoir au moins 18 ans rien que pour passer la porte ! Pourtant je m’imagine trop… elle mima être une jeune élève bien droite sur sa chaise qui apposait un chapeau sur sa tête d’un air noble et maniéré, GRYFFONDOR ! S’exclama-t-elle brusquement après quelques secondes de mutisme en affichant une expression d’attente volontaire ridicule.
Elle éclata de rire, non sans s’attirer le regard des enfants qui se chamaillaient à côté peu de temps avant. Après avoir rejeté sa crinière rousse en arrière, elle attrapa son thermos pour vider d’un trait ce qui restait de son chocolat. Elle ajouta alors, toujours amusée mais avec une pointe de déception :
- Enfin bon, si Poudlard avait existé et que j’y avais été, je suis sûre que j’aurais fini à Poufsouffle. | |
| | | Anastasia Waitten
Maladie mentale : Dépendance affective
Messages : 646
Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 133 rubz
| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Ven 22 Mai - 13:08 | |
| Anastasia accepta avec grand plaisir le partage du fond de thermos de chocolat plus par satisfaction de répartir le reste à deux, entre amies, que par réelle faim ou soif. Elle s'en servit un peu dans son nouveau mug et tendit le reste à Selene. Ce mouvement lui donna l'occasion de voir la grande cité colorée s'étendre sous le soleil couchant. La luminosité particulière rajoutait à l'ensemble un air magique et festif, promesse d'aventures heureuses et palpitantes. Excitée comme une puce à l'idée de l'arrivée imminente, elle s'exclama à propos de l'idée de suivre des cours à l'université. Malheureusement après une série de questions plus précises, l'adolescente lui assura que le projet n'était pas possible pour le moment. Afin d'alléger la déception elle répondit en riant: je t'aurais sûrement accompagnée à Poutsouffle et j'aurais été dernière de classe !Qu'importe d'ailleurs où elles iraient, l'aéroport - comme pour toutes les villes - devait être situé en banlieue proche de Gloutoniskaïa, elles commenceraient donc par faire connaissance avec cette métropole. Je voudrais en profiter pour faire des achats d'objets magiques dans une boutique pour voyageurs, cela te plairait de m'accompagner ? je ne pourrai rien acheter de cher mais cela me ferait tellement plaisir d'avoir des trucs comme toi; à nous deux on serait invincibles !Grisée, la jeune femme n'arrêtait pas de parler de tout, de rien, raconta qu'elle avait vu en publicité au magasin de l'aérodrôme de la M.E.R.D.E. une toge qui la transformerait en feuille de papier passe-partout. Je ne sais pas si j'aurai l'occasion de m'en servir un jour mais l'idée me plait bien!L'avion amorçait sa descente. Les ceintures de sécurité se bouclèrent automatiquement, les haut-parleurs diffusaient des informations d'une voix suave et chaleureuse. Plaquée contre le siège, elle peinait à deviner quoi que ce soit du paysage quand elle aperçut près du hublot un homme-nain harnaché d'ailes aux plumes flamboyantes virevolter et faire un coucou de la main; elle s'apprêtait à répondre, sourire aux lèvres mais le personnage était déjà parti comme une fusée laissant derrière lui une trainée de petites étoiles scintillantes. Plus leur appareil descendait plus il croisait d'engins volants extraordinaires. On pouvait même voir un navire à voile, surchargé de monde, de hiboux, de pigeons et de corbeaux. Anastasia n'en finissait plus de dire: regarde ! regarde ! à son amie. L'avion fit une boucle au-dessus de la mer. Le grand soleil rose-orangé miroitait sur les vagues, au bord de l'horizon. A califourchon sur des bulles géantes, des enfants jouaient à sauter sur l'eau, d'autres faisaient voler des cerf-volants magiques qui se transformaient au gré du vent, des jeunes gens surfaient sur des serviettes de soie multicolores... Anastasia n'eut pas le loisir de tout apprécier: l'avion filait droit au-dessus de la rampe d'atterrissage pour s'y poser et s'arrêter en douceur. Tandis que les hôtesses souhaitaient un bon séjour, les ceintures s'ouvrirent dans un petit claquement sec. Impatiente, les yeux pétillants de joie, la jeune femme se dépêcha de ranger ses affaires dans son sac en lançant à son amie: à nous la belle vie !Elles se dirigèrent vers le sas de sortie. Une foule bigarrée s'agitait en tous sens, riant, criant, pleine de vie dans un rythme qui n'avait rein à voir avec celui de travailleurs pressés de Techyo. L'air était doux au point de se mettre en tee-shirt, la porte était grande ouverte aux promesses de mille et unes péripéties. En état second, atteinte d'une fébrilité heureuse, Anastasia prit Selene par la main, la lui serra de plaisir, descendit et posa son premier pas sur le sol. Elle étaient arrivées. Selene/Anastasia direction >>Gloutoniskaïa | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... | |
| |
| | | | Après la guerre, ben plus de guerre... | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|