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| Poufsouffle et fières de l'être ! | |
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Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Dim 5 Juil - 12:27 | |
| Qu’est-ce qui n’avait pas marché ? Chaque fois que ses pleurs s’apaisaient, elle se posait cette question, et ses larmes reprenaient de plus belle. N’avait-elle pas fait qu’être franche avec Anastasia, depuis le début ? N’était-ce pas plutôt son aînée qui se victimisait seule chaque fois que quelque chose ne se passait pas comme elle le voulait ? Après tout, c’était comme lorsqu’elle avait utilisé son pouvoir sur elle sans le vouloir. La galloise n’avait pas fait exprès, elle ne cherchait qu’à se réconforter elle. Mais au lieu de lui poser des questions, de s’intéresser calmement au « problème », la brunette lui avait immédiatement reproché sa manipulation. Soumise ou révoltée, il n’y avait pas de juste milieu chez Anastasia, juste des extrêmes…
Les yeux noisette de la rouquine se tarirent enfin. Elle savait à peu près quoi dire à son amie désormais, ne restait plus qu’à la trouver. A ce sujet, son épouvantail lui tapota gentiment l’épaule et lui glissa l’oreille en murmurant :
- Nous ne sommes plus seuls, Selene. Je crois que tu n’auras pas besoin de chercher ton amie longtemps…
L’adolescente redressa la tête, les yeux rougis, la mine défaite. D’abord, elle ne vit que le visage ravagé de la version masculine d’Anastasia, ses traits baignés de larmes brillantes. Cette vision lui déchira le cœur. Se mettait-elle dans cet état à cause de ce qui s’était passé ? Quelqu’en soit la raison, la toquée n’avait pas envie d’être la source de tels tourments pour ses amis. C’était pire encore que de les blesser directement. Sans se relever, elle avança alors jusqu’à la dépendante affective pour lui faire face. Là, elle s’aperçut alors de la dose d’effroi qui se reflétait dans son regard, mais aussi les globes oculaires dans son mouchoir ensanglanté.
La galloise sursauta, ses yeux s’écarquillèrent d’horreur, une main vint se placer devant sa bouche ouverte. Son attention allait d’Anastasia aux globes morts, des globes à Anastasia. Impossible de croire qu’ils soient vrais ou que son amie ait été capable d’une telle atrocité. Elle leva même la tête vers son épouvantail, mais il était tout aussi perplexe et attendait silencieusement.
- Tu… comment… c’est…, la solution se dessina alors dans sa tête, avec une clairvoyance sinistre, Simon, c’est ça ? Il ne t’a pas blessée ?!
Elle avait l’air affolée désormais, l’inquiétude balayant toute l’amertume qui lui restait des mots crachés quelques temps auparavant. Pourtant, sa pâleur indiquait qu’elle était au moins aussi bouleversée qu’Anastasia. Preuve était faite que l’homme était vraiment un criminel. Et s’il était encore dans les parages ? S’il guettait dans un coin le meilleur moment pour les assassiner ? Selene savait que sa bague l’avait considérablement affaiblie désormais, elle ne saurait pas se défendre aussi efficacement qu’elle le voudrait. Elle scruta rapidement les environs et malgré tout le dégoût que les yeux lui inspiraient, elle les prit dans ses mains en s’assurant que le mouchoir les couvrait bien.
- On va aller les amener à la police, d’accord ? On leur racontera tout sur lui, et ils le retrouveront. C’est le mieux qu’on puisse faire.
Une foule de sentiment venaient se bousculer dans le cœur frêle de la rouquine. Le plus douloureux d’entre eux devait être la culpabilité. Pas vraiment celle de ne pas avoir suivi le « jeu » du sociopathe, parce qu’elle était convaincue que ça n’aurait pas été bon. Plutôt la culpabilité de ne pas l’avoir arrêté avant. Aurait-elle dû le mettre plus strictement à l’épreuve ? Aurait-elle dû le tuer un peu plus tôt ? Est-ce que quelqu’un qui avait le pouvoir d’empêcher un meurtrier de nuire avait le devoir de le neutraliser ? Depuis qu’elle était à Dreamland, Selene n’avait jamais eu à tuer elle-même, mais elle avait été entourée de personnes qui l’avaient fait. Etait-ce son destin ?
Sa mine s’assombrit, mais ses larmes étaient sèches désormais. Son épouvantail s’évanouit dans les airs après l’avoir gratifiée d’une dernière caresse de bienveillance sur le sommet de son crâne. La rouquine songea alors à ce que lui avait dit son amie plutôt, et au fait qu’elle prenait, encore, les devants pour la protéger. Comme si, effectivement, c’était Anastasia l’enfant et elle l’adulte. Elle posa doucement le cadeau morbide de Simon pour prendre dans ses mains le visage de son aînée : elle voulait être certaine qu’elle l’écoutait.
- Par rapport à ce que tu as dit tout à l’heure… je n’ai jamais cherché à jouer la fille fragile, et je ne t’ai jamais dit que j’avais « besoin » de ta protection. Bien sûr que ça me touche beaucoup quand tu me promets de me protéger, mais si je veux que tu restes avec moi ce n’est pas pour ça, c’est simplement parce que je tiens énormément à toi. Tu es mon amie, même plus que ça, ajouta-t-elle en rougissant, je ne veux pas te perdre pour ça.
Elle marqua une pause. Son visage n’était pas celui d’une enfant à ce moment, mais celui de la jeune femme qui sommeillait en elle. Cette ambivalence s’exprimait de plus en plus ces derniers temps. Elle se trouvait certainement à un point de basculement : celui où l’adolescente qu’elle était en avait trop vu et qu’elle avait besoin de se changer en adulte prématurément pour survivre. Pour ne pas devenir folle.
- Je suis ici depuis longtemps… c’est normal que je sois plus forte. Plus forte. Pas invincible. Ne prends pas… mal le fait que des fois je prenne les devants pour nous deux. Je n’ai pas la sensation d’avoir été tyrannique avec toi pourtant, tu m’as toujours suivie de ton plein gré, non ? Je veux que tu sois toi-même, reprit Selene immédiatement sans laisser le temps de répondre, pas que tu te soumettes, juste… que tu puisses te sentir libre de me dire ce que tu penses à chaque instant. C’est bien moins blessant que ce que tu as fait tout à l’heure…
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| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Dim 5 Juil - 15:36 | |
| Anastan avait l'impression de vivre un arrêt sur image en enfer. A cheval entre chaos et néant, la voix de Simon résonnait dans sa tête comme le son lointain et inquiétant des tambours du Bronx en partance pour un affront apocalyptique. "Tu n'aurais pas dû briser les règles. Tu n'aurais pas dû..." Selene avait raison. Jouer le jeu ou pas aurait eu le même résultat au final. Pourtant Anastasia avait naïvement espérer... Espéré quoi ? Elle se sentait éternelle perdante, n'avait jamais le bon raisonnement, la bonne réaction, la logique imparable, encore moins la force, même en tant qu'homme. Elle n'avait jamais véritablement compris le monde, les gens, la vie. Tout cela la dépassait.
Anastan n'avait qu'une envie, faire comme Gabriel. Partir à pieds, seul jusqu'en Mongolie et s'y suicider. A la place de quoi il restait tétanisé devant deux globes oculaires sanguinolents à se répéter inlassablement: "ce monde n'est pas fait pour moi; je n'y arriverait jamais" car pour être Gabriel il lui aurait fallu une personnalité propre, autonome, libre, ce qu'il n'avait pas... Il aurait voulu hurler sa fureur et son épouvante, prendre à témoin dans une joute guerrière la première divinité venue pour ce désastre, courir à la recherche de Simon afin de lui faire la peau... C'est cela ! il se lèverait et irait achever le travail de Dark-Selene. Dans un aveuglement de douleur, il le poignarderait sauvagement jusqu'à ce que mort s'en suive, en une centaine de coups violents. Le sang aurait giclé; il aurait contemplé le visage hagard du psychopathe avec rage et détermination. Selene aurait pu enfin être fière...
C'est alors qu'il vit le filin doré: son amie était-elle à moins de trois mètres de lui ? il leva la tête et vit dans les yeux noisettes la même intensité de souffrance puis d'effroi que lui. Etaient-ils à nouveau sur la même longueur d'onde ? Non. L'adolescente avait toujours un coup d'avance; elle était moins stupide, moins empotée et surtout moins inutile. D'ailleurs c'est elle qui brisa le silence en premier tandis que Stan s'effondrait à nouveau en larmes. L'idée que quelqu'un venait d'être assassiné à cause de son homologue féminin lui était insupportable. Il ne répondit à la première question que par un signe de tête positif, à la seconde par un signe négatif. Il fit de même quand elle lui parla d'aller à la police, comme s'il avait perdu l'usage de la parole. Le contact de ses mains douces le déchargeant du poids incommensurable de ces deux yeux verts abandonnés sur le petit mouchoir lui brisa le coeur. Il aurait voulu les attraper et les embrasser; il n'en fit rien. Elle lui prit le visage; il s'abandonna à elle, il ne savait rien faire d'autre, à quoi bon lutter ? Ce serait toujours le monde inversé entre eux deux: l'enfant protégeant l'adulte; le serment qu'Anastasia s'était fait était caduque, son amie n'avait pas besoin de protection; elle l'avait dit.
Anastan continua à faire des "oui" de la tête à chacune des paroles de Selene. Il manquait de mots pour lui expliquer qu'Anastasia était incapable d'être libre et insoumise; l'idée même dépassait son entendement comme quand on demande à un aveugle d'y voir clair. Toutefois, après un long moment de silence, il dit d'une voix éraillée par la souffrance: Pardonne-moi. Je ne sais pas vivre; ni ici, ni ailleurs; tout est trop difficile pour moi. Après un temps il ajouta: ce n'est pas à toi que j'ai parlé tout à l'heure; c'est à Dark-Selene... Toi, je t'aime. Il se leva péniblement, fit un geste comme pour prendre la jeune fille dans ses bras mais n'osa pas, soupira et dit dans un murmure: tu as raison, allons à la police. Il prit la main de Selene, la serra serra fort dans la sienne et lui demanda: que penses-tu de ma version masculine ? j'ai l'impression que tu ne l'apprécies pas trop, je me trompe?
Tandis que la jeune fille répondait, il se rendit compte que le poste de police était non loin de la Mairie. La panique le prit: Simon y serait-il encore ? se vengerait-il ? Il lança un coup d'oeil à l'adolescente et s'aperçut qu'elle semblait très faible comme si chaque amorce de pas lui procurait une fatigue presque insoutenable. Il se reprit se disant que cette fois, ce serait bien à lui de la protéger en cas d'affrontement; elle l'avait dit: elle était forte, pas invincible. Ce détail fit un déclic dans sa tête: tout était question d'équilibre. Ils ne se connaissaient pas depuis longtemps; il fallait faire un effort mutuel pour trouver la sérénité de leur relation et non vivre dans la compétition, le rapport de force.
Anastasia avait enfin trouvé un nouveau serment, synonyme pour d'elle d'utilité pour son amie: elle mettrait tout en oeuvre afin qu'elles deviennent "deux soleils qui s'entretiennent mutuellement". Stan prit l'adolescente par la taille, par amour et en guise de soutien au moins psychologique. Ils arrivèrent sur la place de la Mairie face à une foule grouillante où couraient journalistes, magiciens, policiers jusqu'à un attroupement devant le fameux banc. Il ne fut pas difficile de comprendre qu'ils assistaient à l'arrestation du sociopathe.
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| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Jeu 16 Juil - 17:29 | |
| « Dark-Selene », voilà que son alter-ego Unseelie avait un nom. C’était rassurant dans un sens, qu’Anastasia la voit comme une personne différente, mais l’était-elle vraiment ? Quand elle utilisait sa bague, la galloise devenait une jeune fille qu’elle n’était pas – qu’elle ne serait jamais – mais surtout une jeune fille qu’elle aurait pu être si son mental en avait décidé autrement. Comme l’eau et la glace. Les molécules étaient agencées différemment, mais restaient identiques.
En tout cas, la souffrance palpable de son amie lui faisait mal au cœur, même si l’adolescente n’arrivait pas à se sentir coupable. Elle commençait à mesurer l’ampleur de la maladie d’Anastasia, aux émotions trop brûlantes, à l’étroit dans une carcasse de chair trop petite. Trop humaine. C’était cela : aux yeux de la rouquine, son aînée était comme un organisme éthéré, tout fait de sentiments, qui aurait été maladroitement condensé sous forme physique. Elle aimait et souffrait de trop aimer… comme les anges, penchés impuissants sur le destin de l’Homme. Si sombre.
- Ta version masculine ?
Selene réfléchit sincèrement tout en marchant. Elle entortillait machinalement une mèche de cheveux flamboyant autour d’un index, les yeux dans le vague. Ce serait mentir que de dire qu’elle n’avait pas apprécié leur acte d’amour, aussi étrange était-il. Mais l’emprise du désir déliée, que restait-il ? Avait-elle l’impression de regarder sa meilleure amie quand elle se tournait vers ce regard félin ? Pas vraiment. Soyons honnête.
- Je ne dirai pas que je ne l’aime pas beaucoup, répondit finalement la toquée, c’est juste… bizarre, j’avoue. Oh c’était bien cette nuit et tout ! s’empressa-t-elle d’ajouter, mais je crois que je ne t’aime pas comme ça… pas comme un petit-ami je veux dire, c’est plus fort que ça. Du coup… je crois que quand tu es comme ça, j’ai une vision de toi assez terre-à-terre et sexuelle… alors que d’habitude, tu es presque sacralisée dans ma tête, si-si, j’te jure !
La rouquine avait souri, mais son visage s’assombrit immédiatement alors qu’elles assistaient à l’arrestation de Simon. Son regard le trahissait, encore. Comment avait-elle pu être assez stupide pour croire qu’il était un inoffensif professeur monsieur-tout-le-monde ? Soulagée autant qu’embarrassée, Selene se détourna de la scène. Au moins, il ne nuira plus, c’était une bonne chose. Quand elle fut certaine que Sydney était attaché et embarqué, elle s’approcha doucement d’un inspecteur en uniforme occupé à discuter de procédure de transfert avec un collègue.
- Monsieur, excusez-moi, elle tendit le mouchoir et son sinistre présent, ce sont les… yeux de la victime. Cette euh… personne avait trouvé « amusant » de les glisser dans nos poches… peut-être que la famille voudrait les récupérer.
Meilleur point dans tout ça ? Ils avaient un flagrant délit, pas besoin de retenir Anastasia et Selene pour faire une déposition. L’adolescente s’empressa alors d’organiser une retraite. Elle n’avait pas non plus envie que le maire, qui ne l’avait connue qu’en tant qu’héroïne, ne la découvre mêlée à une sombre histoire de meurtre barbare. Sans rien en dire, elle était bouleversée. D’autant qu’elle se souvienne, elle avait bien sûr vu les meurtres froids de Liam, les lynchages des pirates, même l’amusement malsain des vampires d’Asmodée… mais c’était la toute première fois qu’elle voyait un être humain tuer pour le plaisir. C’était effrayant, parce que les monstres comme le sociopathe ne connaissaient aucune limite.
- Il doit être bien plus de 9h maintenant, mais on peut toujours alors à la boutique de l’oncle de Blanche… qu’est-ce que tu en dis ?
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| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Dim 19 Juil - 15:44 | |
| "Je ne t'aime pas comme ça..." Anastan avait accusé le coup de la révélation sans rien dire mais son esprit s'assombrissait à mesure qu'il marchait. La version masculine n'avait pas sa place dans le duo Anastasia-Selene et en souffrait.
Anastasia s'était tellement persuadée que ce subterfuge serait l'incarnation de la symbiose parfaite entre elles deux qu'elle en fut totalement ébranlée. Selene n'avait besoin ni de cet homme, ni de protection, ni de symbiose, simplement d'une amie, sacralisée qui plus est. La jeune femme, elle, n'arrivait pas entrevoir la définition d'"amie". Pour elle, il fallait des preuves matérielles, des serments, des mots, des gestes, bref, elle passait son temps à se demander ce qu'il fallait faire sans songer un instant qu'il lui suffisait d'être. Elle ne possédait pas cette notion élémentaire du: "être aimé pour ce que l'on est".
Elle avait rêvé que l'adolescente tomberait amoureuse de Stanislas comme elle l'avait été de Julian tout en échafaudant l'idée confortable qu'elles se suffiraient à elles-même, n'auraient besoin de personne d'autre, seraient toutes les deux seules pour toujours sans aucune concurrence. Le plan avait échoué. Un jour, la jeune fille tomberait amoureuse d'un garçon de son âge, la délaisserait ou s'en occuperait moins et tel un ange déchu perdrait le paradis, ce n'était pas supportable. Que dois-je faire ? laissa échapper Anastan dans un souffle.
Anastasia se mit à détester Stanislas qu'il faudrait pourtant supporter jusqu'à minuit et se jura de ne plus jamais utiliser ces pilules pour Selene; elle seraient deux soleils féminins voilà tout. Toujours dans ses idées fixes, elle s'apprêtait à demander à son amie la recette pour être deux soleils qui s'entretiennent mutuellement quand levant les yeux, elle croisa ceux de Simon qui la regardaient d'un air entendu, rictus aux lèvres. L'effroi s'installa jusque dans la moelle épinière ainsi que la certitude qu'il reviendrait un jour pour se venger. Stanislas allait lever la tête en signe de défi mais la jeune femme utilisa ce qui lui restait de force afin de l'en empêcher et baissa les yeux; elle n'oubliait pas que le psychopathe avait tué à cause d'elle.
Tel un automate Anastan suivit Selene qui se dirigeait vers un inspecteur de police. Quand l'adolescente présenta les yeux du sacrifice, enveloppés dans l'écrin de tissus elle fut possédée toute entière par une indicible souffrance allant jusqu'à lui soulever le coeur. A qui avaient appartenu ces orbes ? quel avait été sa vie ? la personne était-elle jeune ou vieille ? combien la pleuraient aujourd'hui ? S'était-elle levée comme elle, sourire aux lèvres après une nuit d'amour enchanteresse, avait-elle regardé avec bonheur le bleu du ciel avant de côtoyer les ténèbres pour l'éternité ? Quand elle entendit les propos de Selene elle aurait eu envie de répondre: "il ne les a pas glisser dans nos poches mais dans les miennes seulement; ce fardeau était pour moi seule." A quoi bon, si ce n'était que se heurter davantage à l'incompréhension de son amie. Elle resta silencieuse.
La jeune femme était au bout du rouleau. Elle ne supportait plus cette violence, ces morts pour rien; elle ne supportait plus Dreamland, ni San-francisco, ni la férocité humaine. "Oui, l'enfer c'est bien les autres mais être seul est invivable" pensa t-elle. La vie lui pesait sur les épaules comme la croix de Yeshua et sa couronne d'épine; elle voulait partir sur la pointe des pieds sans resurrection.
Stanislas suivit Selene dans sa retraite, presque plié en deux sous le poids de ses entrailles. Arrivé à hauteur d'un mage immobile et serein au milieu du brouhaha il s'arrêta et le regarda d'un air suppliant. L'homme étrange, immense et beau baissa lentement ses yeux d'or sur lui, infime créature terrassée, et sembla comprendre la demande sans qu'un mot ne soit prononcé. Doucement il leva la main tandis que Stanislas disparaissait dans une fumée translucide vers le firmament laissant place à Anastasia. Mais là n'avait été la demande... le mage n'avait fait qu'exhausser la moitié du voeux: seul Stanislas était mort. Des larmes plein les yeux, elle regarda à nouveau le grand homme et le vit faire un imperceptible "non" de la tête avant de s'en aller dans une direction connue de lui seul.
La jeune femme rejoignit son amie au moment précis où elle posait sa question à propos du job chez l'oncle de Blanche. Ses yeux s'agrandirent démesurément comme s'ils allaient sortir de leur orbites cherchant dans la panique un quelconque soutien. Un arbre était là, elle y courut et laissa son estomac se vider du peu qu'il contenait. Elle aurait voulu vomir ainsi ses tripes, son coeur, ses poumons, laisser son corps se retourner comme un vulgaire gant de toilette. Elle aurait voulu qu'il explose en minuscules morceaux éparpillés sur cette terre incompréhensible mais rien ne se passa; la vie s'accrochait à elle comme une tique. Qu'importe, elle s'en débarrasserait en l'affamant, cela prendrait juste un peu plus de temps.
Quand l'organe gastrique fut vidé de toute impureté elle regarda Selene et répondit: Je voudrais aller à l'enterrement de la personne qui a été assassinée à cause de moi; c'est la moindre des choses que je puisse faire pour elle. Je ne t'oblige pas à m'accompagner. Elle s'abandonna quelques instants dans les yeux noisettes de l'adolescente et ajouta: Pardon. En cet instant je voudrais être tout sauf moi. je voudrais partir, mourir, n'être plus qu'une anonyme absence. Des larmes tombèrent doucement tels les notes d'un piano jouant Gnossière N°3 d'Erik Satie.
Elle n'eut pas le courage de vérifier si son amie la suivait ou non et se dirigea à nouveau vers le centre-ville où elle aurait certainement la chance de tomber sur l'église. Le supplicié était-il croyant ?
Le monument religieux était simple et beau. La bâtisse était ronde, les murs bleu clair et le toit blanc. Ici pas de croix funeste ni de porte, tout le monde pouvait entrer à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Quelques gargouilles de style rococo se dandinaient en haut des piliers tantôt moqueuses, tantôt soupçonneuses, les saints de pierre enchâssés dans leurs alcôves étaient à l'effigie des mages, des anges diaphanes semblaient survoler le tout. Quel était le dieu de ces habitants ? A droite s'étendait le cimetière. Chaque tombe était personnalisée. certaines étaient austères, d'autres foisonnantes d'objets peut-être magiques, sur d'autres était posé un simple parchemin roulé et scellé à la cire. Quelques rares possédaient un gardien de chair de sang, le plus souvent sous forme d'animal. Au fond de cet imbroglio hétéroclite de stèles se tenait un petit rassemblement de personnes. Anastasia s'en approcha.
Une jeune fille sanglotait dans les bras d'un homme plus âgé tandis que d'autres essuyaient leurs larmes discrètement. Une femme qui était probablement la mère du défunt lançait aux cieux des imprécations magiques de douleur tandis que des fleurs paradisiaques en tombait, recouvrant, une à une, le trou fraîchement creusé. Un homme fit jaillir de nul part sept candélabres et les disposa autour de la tombe dans un rituel étrange. C'est alors que la mère se tourna lentement vers Anastasia, la regarda longuement dans les yeux et lança: J'ai perdu mon fils unique à cause de vous voyageurs; il avait vingt ans. Vous êtes responsables de ce désastre. Avait-elle parlé réellement ? la jeune femme n'en sut jamais rien. La mère se baissa et dignement ramassa une poignée de sable blanc qui couvrait le sol et sortit une baguette magique de sa poche. Chaque grain se transforma en pierres jusqu'en faire un tas conséquent à ses pieds. Les gens présents se mirent en ligne silencieusement comme pour une file d'attente. La mère magicienne prit un caillou du tas, fit face à Anastasia et la lui lança au visage. L'effet de surprise et la douleur suffoqua la jeune femme. Elle aurait voulu fuir mais ses jambes ne lui obéissaient plus. Elle resta ainsi, semblant être dans l'acceptation de la victime qu'on immole pour une cause divine. Dans un même geste chaque personne prit une pierre, sans haine, sans rage, dans un ballai savamment orchestré et lancèrent les projectiles. Sous les coups de la lapidation Anastasia vacilla. | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Dim 19 Juil - 16:43 | |
| Visiblement, Anastasia ne voulait pas. Interloquée, Selene la regarda courir vomir pour revenir vers elle d’un air abattue. Jamais elle n’avait vu pareil détresse chez quelqu’un… ou peut-être il y a longtemps. Sa mère. Elle restait muette devant cette douleur, devant cette culpabilité, devant cette humanité à fleur de peu. Ce fut au tour de la toquée d’avoir la nausée : un homme était mort assassiné, indirectement par leur faute, et elle n’avait pensé à rien d’autre qu’à aller se trouver du travail. Insensible. Dreamland la rendait insensible. Avant, elle aurait pleuré toutes les larmes de son corps, elle aurait été bouleversée, elle aurait été la première à se rendre à la cérémonie. Et maintenant ? Sous ses airs de gentille fille, elle n’était pas mieux que les autres. Pas mieux que Liam ou que Jeremiah.
Immobile, la rouquine regarda la version masculine d’Anastasia s’éloigner. Qui était-elle ? Etait-elle toujours Selene Nymphadora ? Pourquoi ? Pourquoi elle ne ressentait plus les choses comme avant ? Pourquoi ne se sentait-elle plus comme avant ? Lentement, elle se mit à suivre son amie. Silencieusement. Elle comprenait qu’elle puisse avoir besoin de solitude, mais ne l’abandonnerait pas pour autant. Si la trentenaire se retournait, elle verra que sa cadette était là, fidèle au poste.
Qui était-elle ? Etait-elle réellement différente de Simon ? Ou bien était-elle une espèce de monstre bien plus sournois encore ? Le criminel lui, répondait à des pulsions malsaines qui ne différaient pas du monde réel. Mauvais d’un côté comme de l’autre du miroir. Mais en ce qui la concernait, cette distance mise avec les atrocités étaient nouvelles. Les catastrophes du monde réel l’affectaient plus que le chaos de la dimension onirique. Elle était comme ces colons qui se croyaient tout permis sur les terres étrangères… un homme se fait tuer, se fait arracher les yeux, et elle ne ressent rien.
Elle voulait avoir mal. Souffrir pour exister, pour ne pas se perdre, c’était sa devise depuis longtemps. A raisonnable distance du rassemblement funèbre, Selene prit son coupe-papier, remonta une manche de sa combinaison techyoïte et commença à entailler sa chair. Pas vraiment d’épouvantail cette fois, seulement une longue coupure sur son avant bras d’ivoire, dont le sang clair reflétait la lumière du jour. La douleur était douce. C’était un repère, pour se rappeler de tout. La rouquine se blessa une seconde fois, une estafilade parallèle à la première, puis elle ferma les yeux.
Myia. Elle voulait revoir Myia. Si quelqu’un aurait su se préserver de l’influence néfaste que Dreamland avait sur les voyageurs, c’était elle. La femme-enfant candide et mystérieuse. La galloise ne l’avait que fréquentée sur le Slavedog Millionnaire, elles n’avaient que très peu parlé, mais Myia restait un symbole à ses yeux. Celui de l’innocence, de la témérité, de la gentillesse aussi.
Selene rouvrit les yeux. Des sons inhabituelles s’élevaient depuis l’endroit où la famille et les amis du défunt se recueillaient jusqu’à maintenant. Quelle ne fut pas alors sa surprise de découvrir la lapidation rituelle, silencieusement organisée. C’était le bruit du choc des pierres sur Anastasia qui avait interpelé la rouquine, rendu presque assourdissant par ce mutisme irréel. Sa réaction fut instinctive, dénuée de pensée, de sentiment, ou de peur. Elle courut aussi vite qu’elle put et s’interposa au moment où son amie s’effondrait. Un projectile allait heurter la galloise en plein visage mais, comme s’il avait rencontré un obstacle invisible, avait été dévié de sa trajectoire jusqu’à l’éviter en frôlant sa joue.
Le temps s’était comme suspendu. L’adolescente face à la file « d’attente ». La rouquine face aux visages dévastés de la famille du défunt. Dans les yeux noisette de la toquée, pas de haine, ou de colère, mais une profonde incompréhension.
- Pourquoi ?! Demanda-t-elle presque comme une supplication, pourquoi vous faites ça ?! - C’est une voyageuse !! C’est de sa faute ! - Ah oui, rétorqua une Selene livide, estomaquée par cette réponse, vraiment ?! Et ça suffit pour la rendre coupable ?! Vous avez l’intention de lapider tous les voyageurs pour le repos du mort ? Et si ça avait été un dreamlandien, vous seriez allé jeter des pierres à tous vos voisins ?
La lèvre inférieure de l’adolescente tremblait. Outre le fait qu’il était difficile de comprendre comment ils avaient pu relier Anastasia au meurtre, cette réaction était digne des élipsiens. Elle n’imaginait pas que des groupuscules racistes existaient également à Gloutoniskaïa. Les gens semblaient avoir été mis mal à l’aise par son discours, mais la personne en tête de file arma son bras pour jeter sa pierre. Selene fit alors grandir son coupe-papier en argent, qui devint une magnifique épée.
- Allez-y, lancez-moi des pierres, mais je me défendrai, c’est promis ! Après un instant, elle ajouta : vous ne pouvez pas nous rendre tous responsables des agissements d’un fou. Je suis désolé pour cet ami, ou ce parent, que vous avez perdu, mais le… le tueur, il s’en serait pris à quelqu’un de toute façon. C’est un prisonnier, un criminel, il tue dans ce monde et dans le sien. Vous n’avez pas à accuser mon amie, ou n’importe quel autre voyageur !!
Est-ce qu’ils avaient été raisonnés par les paroles de Selene ? Est-ce qu’ils redoutaient l’affrontement avec une voyageuse ? Aucune idée. Ne demeurait que les fait : non sans quelques regards difficiles à déchiffrer, la foule se dispersa, laissant seules la galloise et son aînée. La rouquine réalisait alors que son cœur battait la chamade, prêt à bondir hors de sa poitrine. Elle se tourna alors, planta son épée dans l’herbe, et se pencha sur Anastasia.
- Une secte de fous… tu m’entends ? Viens. J’ai une trousse de soin, on sort d’ici et de vais m’occuper de toi, ok ?
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| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Lun 20 Juil - 13:49 | |
| Anastasia n'avait jamais imaginé combien la lapidation pouvait être à ce point douloureuse dans le corps et dans l'âme avant de l'avoir expérimentée. Sonnée, elle était tombée lourdement au sol. Le visage était abominablement tuméfié. Des estafilades et des plaies plus importantes laissaient couler le sang dont elle sentait l'ignoble goût âcre dans la bouche. Le cuir chevelu et le nez n'avaient pas été épargnés. De ces endroits sensibles l'hémoglobine coulait à flot. Certes, quelques pierres de plus auraient été fatales mais là, les blessures étaient plus spectaculaires que véritablement dangereuses pour sa vie. La tête comme prise comme dans un étau, la jeune femme percevait des voix étouffées, lointaines tandis que les projections avaient cessées. Elle était heureuse au point de regretter son incapacité à sourire: la mort, enfin avait ouvert sa porte, un ange lui parlait et l'invitait à venir. J'arrive répondit-elle au divin personnage auréolé d'une céleste chevelure rousse. Elle referma les yeux et s'extasia du fait que son corps était en train de se dédoubler; elle le voyait se séparer de celui, gisant au sol et s'élever doucement. Alors le paradis existe ?... articula t-elle dans un souffle. De toutes parts à présent elle entendait Tu m'entends ? Viens. Un mot faisant écho à l'autre dans des sons cristallins bientôt remplacés par Je vais m'occuper de toi.... Ses yeux étaient dans le corps céleste à présent et pouvait voir le ciel d'airain, le sable blanc et l'épée fichée dans l'herbe. "L'archange Michel est là pour me protéger..." se dit-elle. Elle tourna la tête et le vit. Il était splendide mais ne correspondait pas du tout aux statues qu'elle en avait vu dans les églises. Le vrai avait un doux et très jeune visage féminin, des yeux noisettes qui semblaient la fixer avec inquiétude, une longue chevelure de feu et une trousse de soin dans les mains. Anastasia était à deux doigts d'abandonner avec délice son âme entre les mains divines quand un détail étrange traversa son champ de conscience: une trousse de soin ? A cet instant la jeune femme eut l'impression d'une chute vertigineuse dans un trou noir suivie d'un choc sur le sol dur. L'atterrissage forcé lui fit ouvrir les yeux réellement; Selene était penchée vers elle, une trousse de soin à la main. Le bonheur de retrouver son amie la fit sourire tant bien que mal malgré ses lèvres horriblement gonflées, rapidement chassé par le fait d'être de retour à la vie et plus particulièrement à Dreamland.
La dure réalité lui revint en tête à commencer par Edem, mort par la faute du manque le plus élémentaire de cette trousse de soins, le sacrifice de Ron, Simon, l'innocente victime et la mère vengeresse. Le désir fou de se cacher, lovée dans les bras de l'adolescente la prit afin de laisser couler un flot de larmes purificatrices sur tous les mondes jusqu'à ce que l'Amour puisse enfin être roi. Maman... murmura t-elle seulement dans un soupir.
Anastasia n'arrivait à se lever, ses jambes en coton ne la supportait pas. Elle laissa Selene la soigner, tressaillant légèrement à chaque application douloureuse. Durant tout le temps de l'opération elle garda ses yeux rivés dans ceux de son amie, lui offrant en partage une douceur infinie en guise de remerciement. Quand elle alla un peu mieux, son regard se baissa sur l'avant-bras découvert de l'adolescente: deux entailles parallèles, fraîches et sanguinolentes dessinaient un chemin aux épouvantails. La jeune femme leva vivement les yeux et dit: Pourquoi ? tu aimes le sang à ce point qu'il te faille ainsi contempler le tien régulièrement ?
Anastasia se leva difficilement et prit son amie tendrement dans ses bras. Elle était heureuse d'avoir retrouvé ses impressions féminines, l'amitié lui semblait plus simple, plus accessible et plus profonde. Merci de m'avoir sauvée, mon petit chevalier ! lui souffla t-elle dans les cheveux si fins qu'ils voletèrent. Et si on allait à ce rendez-vous de job à présent ? il n'y a plus rien à faire ici; le mal est fait on ne pourra plus changer les choses à cet endroit; ailleurs, peut-être...
La tombe du jeune homme était solitaire et silencieuse depuis que le groupe était parti. De cela, un jour, il n'y aurait plus que poussière parmi la poussière. En attendant les fleurs étaient fraîches. Le vent balaya une rose carmin et un lys blanc. Anastasia les ramassa et les déposa précautionneusement sur la stèle avant de prendre la main de son amie comme à l'accoutumé. | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Lun 3 Aoû - 19:32 | |
| Son amie ne pouvait pas se lever. L’adolescente entreprit donc de la soigner sur place, au milieu du cimetière, non sans s’assurer régulièrement que les fanatiques ne reviennent pas leur jeter des pierres. Les yeux remplis de douceur qui refusaient de décrocher des siens la firent sourire tendrement, même si ses pensées, elles, ressassaient leur incompréhension. Comment des gens pouvaient être aussi stupides ? Même pour elle et sa grande tolérance, c’était impossible de concevoir qu’on lapide quelqu’un – à fortiori pour un crime qu’il n’avait pas commis.
- C’est rien, t’en fais pas, murmura Selene quand son aînée lui posa une question troublante sur ses propres blessures.
Elle rangea sa trousse de soin après s’être autant que possible occupée des contusions et écorchures d’Anastasia et sommairement bandé ses coupures. L’étreinte la surprit d’abord, puis elle se détendit. Sa meilleure amie était de retour, même dans le corps d’un homme, leur discorde n’existait plus. La rouquine songea un instant que s’accoutumer à une dépendante affective c’était jouer au yoyo avec ses émotions, puis elle s’abandonner complètement à la chaleur qui enveloppait son corps d’adolescente. C’était bête – et déraisonnable parce qu’elle savait préférer la version originelle de son aînée – mais elle avait envie de refaire l’amour. C’était un besoin nouveau, celui de dissoudre sa fébrilité sentimentale dans l’effusion charnelle. Elle voulait se sentir prise par cet être qu’elle aimait, comme si la soumission était la seule solution qu’elle connaissait pour lâcher prise sur ses souffrances.
Main dans la main avec son amie, la galloise hésita longuement, tiraillée par le fait que sa confidente était également son amant. Bien décidée à résistant à ses envies, elle passa une main dans ses cheveux, mal à l’aise, avant de d’entamer d’une petite voix.
- Dis… euh… est-ce que c’est normal de… enfin… d’avoir envie de faire l’amour comme ça ?
Le teint écarlate, Selene trouvait ses pieds absolument passionnant. Plutôt que de chercher la boutique de Vendredi, elle avançait sans trop savoir où aller, volontairement ou involontairement. Elle se sentait encore trop perturbée pour se rendre immédiatement à l’animalerie, et puis ce serait plus simple d’arriver directement à la demi-journée. Malgré ce qui filtrait explicitement de sa question, la galloise espérait qu’Anastasia ne la prenne pas pour une invitation. Elle se sentait réellement novice en la matière et espérait que l’avis d’une personne plus expérimentée l’aiderait à ne pas se sentir dénaturée.
- Je veux dire… euh… c’était vraiment bien et… je sens vraiment que ça a changé un petit truc en moi. Enfin tu vois, avant je n’en avais jamais vraiment envie parce que je connaissais pas. Maintenant j’ai envie de recommencer et je me demande si ce n’est pas… mal. Tu vois ?
La rouquine avait lu les Chroniques des vampires d’Anne Rice. Si elle avait besoin d’un comparatif pour expliquer comment elle se sentait depuis qu’elle avait couché avec « Stan », se serait typiquement la manière dont Lestat décrit la vision que les buveurs de sang ont du monde. Les couleurs étaient plus colorées, les sons plus beaux, les sentiments plus forts. Rien n’était différent, et tout à la fois. Ce serait parfait, si ce relent de culpabilité ne venait pas tout gâcher avec un arrière-goût amer.
- Aussi… est-ce… c’est normal que j’ai eu envie que tu ailles plus fort ? Hum… je me sentais un peu… « dominée » tu vois ? Et j’ai trouvé ça bien… tous les filles trouvent ça bien ? Est-ce que ce n’est pas un peu être une… euh…
« Pute » sonnait un peu fort, « trainée » faisait sale et « soumise » n’expliquait rien. Alors la phrase de l’adolescente resta en suspend, faute de mots pour imager ce qu’elle ressentait. La crainte. De devenir une autre, d’être une fille souillée, de mal s’y prendre. On a beau protester contre l’instruction parentale, le jour où l’on cesse d’être la petite poupée de porcelaine innocente et pure, c’est comme un saut dans le vide. A ses yeux, le monde de la sexualité était encore un antre de tabous et d’interdit. Y avoir mis le pied déclenchait cette peur viscérale de s’y laisser tomber, comme s’il s’agissait d’un cancer incurable. Selene poussa un soupir et s’émancipa de la main d’Anastasia pour rejoindre un banc. A l’image de la petite rue dans laquelle elles se trouvaient, il semblait fait de sucre, bariolé comme un bâton de sucre d’orge et dégageant une odeur appétissante.
- Désolé… j’suis un peu perdue avec tout ça.
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| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Mar 4 Aoû - 14:44 | |
| Tandis qu'elles marchaient main dans la main, Anastasia se sentait un peu plus sereine malgré les élancements dans le crâne dus aux projections de pierres. Elle n'oublierait jamais le crime de Simon mais la lapidation lui donnait l'impression d'avoir expié sa faute, celle de ne pas avoir su gérer le jeu machiavélique du sociopathe, d'avoir poussé ce fou au meurtre, sans le vouloir.
Selene semblait perdue dans ses pensées, à un tel point que ses pas se dirigeaient vers des petites rues plutôt qu'en direction de l'animalerie. Peut-être ne désirait-elle plus travailler ? Qu'importe, elles étaient bien toutes les deux et la promenade calmait les tensions. L'endroit était beaucoup plus tranquille que le centre-ville. Des petites maisons coquettes et enfantines s'étalaient en enfilade de part et d'autre de la chaussée, précédées de jardinets fleuris qui embaumaient tantôt la rose, tantôt le jasmin ou la lavande. Le soleil, haut dans le ciel sans nuage indiquait la fin de matinée et la légère brise semblait éparpiller doucement les turpitudes de l'homme et de la vie pour faire place à quelques instants d'enchantement. Plongée dans ses rêveries, Anastasia accueillit la phrase de Selene avec un léger sursaut. Elle se sentait tellement femme depuis sa rencontre avec le magicien qu'elle ne comprit pas tout de suite le désir à peine voilé de son amie. Instinctivement elle passa la main dans ses cheveux et eut la désagréable surprise de constater qu'ils étaient courts. Dans l'impossibilité d'accéder à sa demande, le mage avait dû tout au plus adoucir son côté masculin si difficile à supporter; malgré tout, il lui faudrait continuer à subir cet état jusqu'à minuit. Elle écouta son amie en silence jusqu'au moment où elle lâcha sa main pour s'installer sur un banc doux comme un bonbon. Anastasia fut prise de l'envie irrésistible d'y goûter et lécha le rebord en éclatant de rire. Ses lèvres éclatées lui rappela la dure réalité mais n'en eut cure car elle venait de comprendre autre chose: le mage avait simplement fait en sorte que la cohabitation homme-femme soit enfin sereine et parfaitement intégrée. Les pilules étaient efficaces, c'était le mental d'Anastasia qui avait tout compliqué; le sorcier avait dénoué l'écheveau emmêlé, pour le plus grand bonheur de la jeune femme. Anastan pouvait réaparaître et répondit en souriant: Oui, c'est normal que tu aies envie de faire l'amour encore et encore. Il ajouta sur le ton de la boutade: le contraire m'aurait un peu vexé ! Plus sérieusement, il tenta d'expliquer le fond de sa pensée sur le sujet: Non, ce n'est pas "mal" je pense qu'au contraire, c'est bien. Cela donne du plaisir, rend joyeux, calme dans les moments de stress... D'ailleurs, chaque fois qu'on se sent angoissés, on devrait faire l'amour, cela devrait obligatoire ! et puis cela rapproche d'une manière très particulière de l'être aimé. Ce sont les religions mortifères qui nous obligent à croire que le sexe est mal, simplement parce qu'elles prônent la misère sur terre et le bonheur après la mort. Aussi parce que ceux qui les ont mit en place aiment contrôler et qu'il est plus facile de soumettre un peuple triste et coupable plutôt qu'un peuple heureux et bien dans sa peau. A les écouter il ne faudrait jamais faire l'amour mais simplement forniquer dans le but de procréer, quelle horreur ! Heureusement, dans d'autres croyances il est dit que faire l'amour c'est transcender son âme et s'approcher des dieux; je pense plutôt comme cela. Anastan contempla son amie avec des yeux plein d'amour et ajouta encore: oui, c'est normal aussi de me demander d'aller plus fort si tel est ton désir. En amour on peut tout demander à partir du moment où l'autre est d'accord. D'ailleurs, si tu n'as pas envie de te sentir soumise, tu peux aussi prendre les rennes, faire comme tu veux de moi; si tu te met sur moi par exemple, là tu fais comme tu le sens. Du coup, c'est moi qui supplierait et demanderait "plus fort !" En riant Anastan enlaça Selene et l'embrassa longuement. Après cette étreinte pleine de tendresse il avoua: Tiens, à ce moment précis c'est moi qui ait envie de faire l'amour avec toi, dans un petit coin de nature, tous les deux, tous seuls et sous le soleil ! qu'en penses-tu ?
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| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Ven 7 Aoû - 19:56 | |
| Selene écoutait attentivement Anastasia. Cette dernière ne s’en rendait pas compte, mais son pouvoir agissait sur l’adolescente, qui buvait ses paroles avec soulagement. Ainsi, ce n’était pas anormal. C’était de la faute des religions. Elle se sentit coupable à cette idée, comme si elle venait d’un coup de cracher au visage de sa tante et de l’éducation catholique qu’elle avait reçu. Elle n’avait jamais été trop influencée par ces principes, trop occupée à rêver de fées et d’épouvantails, mais certaines leçons s’étaient ancrées malgré elles.
La rouquine se sentait comme… émancipée. L’enfant en elle découvrait le monde des adultes mais ne rougissait plus. Elle était curieuse, c’était comme si un tout nouvel univers s’offrait à elle. Un univers qui avait toujours été là, mais dont elle n’avait jamais eu accès. Quand l’alter ego masculin de son amie l’embrassa, elle ferma les yeux, s’abandonna. C’était bon de se sentir femme. Ça lui donnait le tournis. Pourtant, elle n’était pas encore prête à toutes les folies : la proposition coquine la fit rougir. Elle écarta timidement une mèche flamboyante de son visage et répondit gênée :
- Désolée… ce serait super mais… en fait j’ai plein de questions ! Finit-elle pour éviter de prononcer catégoriquement son refus.
C’était la vérité. Comment Anastasia était-elle sexuellement ? En tant que femme. La galloise l’imaginait douce et voluptueuse, mais aussi incroyablement passionnée. Un oxymore érotique à elle seule. Et puis il y avait des choses bien plus terre-à-terre, mais qu’on ne demandait qu’à une amie plus expérimenté. Les yeux noisette de la toquée balayèrent les horizons mais aucun sorcier ne semblait s’intéresser à leur conversation grivoise. Sur le ton de la confidence, le rouge aux joues, Selene demanda :
- Parle-moi de tes expériences toi ! Tu… euh… tu as dû déjà faire plein de choses non ? Je veux dire, par exemple, tu as déjà faire une p… une fellation ? Dans le monde réel, la seule de mes copines qui l’a déjà fait en a fait une histoire… j’te raconte pas.
Elle n’osait pas vraiment regarder son aîné. Parce que c’était son visage d’homme, ou parce que son âge lui donnait l’impression qu’elle pouvait se faire réprimander. Sans doute un peu des deux. Pourtant elle découvrait seulement l’excitation enfantine que devaient ressentir ses camarades de lycée quand elles se racontaient leurs aventures. Elle avait juste un temps de retour, c’était tout, mais elle s’imaginait déjà revenir en ayant rattrapé ses leçons. Pour une fois, ce serait Selene le centre d’attention. La « douce », la « pure » Selene qui n’est plus vierge… elles allaient lui en parler pendant au moins un mois.
- C’est quoi le souvenir sexuel le plus mémorable que tu as ? Me dis pas avec moi, ajouta-t-elle avec un sourire embarrassé, je te croirai pas.
Oui décidément, elle préférait Anastasia en femme. Elle préférait sa meilleure amie, celle à qui elle pouvait tout dire, tout demander, et avec qui elle voulait tout partager. Oh non, elle ne regrettait pas qu’elles aient couché ensemble, bien au contraire. C’était certainement ce qu’il fallait pour qu’elle soit en confiance, qu’elle ne soit plus mortifiée par l’étape de la « première fois ». Mais au final… elle voulait en parler, surtout, et « Stan » pouvait difficilement remplir ce rôle aussi bien que l’individu féminin qui lui avait donné naissance.
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| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Mer 12 Aoû - 13:28 | |
| Face au flux de questions des plus intimes Anastasia fut extrêmement désarçonnée. Non parce qu'il fallait parler de sexe mais bien plutôt parce qu'il fallait parler de soi, acte dont la jeune femme n'avait aucune expérience. Secrète, fermée et solitaire, elle n'avait jamais éprouvé le désir de se confier, de raconter quoi que ce soit à qui que ce soit. Déconnectée de la réalité sociale, élevée dans une famille athée et libre, elle avait sur ce sujet des vues que Selene n'avait absolument pas. Preuve en était de sa réaction face à la simple proposition de mener la danse; alors le reste...
L'autre souci était l'âge de son amie. Elle n'était qu'une adolescente, peut-être un peu immature sur le sujet pour son âge et elle ne voulait en aucun cas la choquer.
Stanislas n'ayant qu'une expérience s'effaça au profit d'Anastasia qui garda le silence un moment.
Comment expliquer que sous son air rébarbatif se cachait quelqu'un d'extrêmement sensuel ? comment raconter qu'il lui était déjà arrivé de faire comme Aomamé dans "1Q84" de Murakami, à savoir aller dans des bars spéciaux, repérer un homme attirant et l'inviter dans l'hôtel attenant à faire l'amour sans aucun espoir de lendemains, simplement pour le plaisir, sans que son amie la prenne pour une prostituée ? Comment lui faire comprendre que ce choix n'était rien d'autre que la peur de s'engager, de s'attacher à quelqu'un, le refus de l'idée de souffrance affective ? Il lui semblait impossible de lui annoncer qu'elle connaissait beaucoup de positions, de manières de faire bien plus troublantes que la femme installée sur l'homme. Quand elle lui expliquerait qu'une de ses positions préférées était la levrette, qu'elle avait adorée être attachée, les yeux bandés, qu'elle-même avait bandé les yeux et attaché des hommes, qu'elle avait pratiqué la sodomie tout cela avec les plus grandes jouissances, Selene serait traumatisée ! Sans compter Gabriel, le premier véritable amour... Il aimait aller de temps autres dans des clubs échangistes non pour échanger mais pour offrir à la vue de tous le spectacle de leurs ébats, cela décuplait son désir et son orgasme. Au début la jeune femme y allait pour lui faire plaisir puis, avec le temps, avait appris à apprécier. Avec lui elle avait aussi appris à faire de l'acte sexuel un acte d'amour et là, les mots lui manqueraient peut-être pour expliquer l'incroyable différence.
Anastasia prit la parole sur la pointe des pieds: Oui, j'ai fait pas mal de choses mais c'est normal à l'âge que j'ai... En fait j'aime beaucoup faire l'amour et les fellations aussi mais... La jeune femme était très embarrassée et avait l'impression de n'offrir que des banalités stupides à son amie. C'est surtout la vision de Selene qui avait provoqué ce "mais"; cette idée de surenchères d'expériences juste pour le plaisir de se vanter devant les amies du collège, au risque d'être dégoûté pour longtemps de certaines choses. la copine en question s'était peut-être sentie obligée d'avaler le liquide séminal juste pour ne pas perdre la face alors qu'elle n'y était pas prête... Anastasia trouvait cela catastrophique; elle ne voulait pas de cela pour son amie !
Elle continua: Faire l'amour avec quelqu'un est un acte très beau, à condition que les deux soient en accord et se respectent; à partir de là, tu peux faire tout ce que tu veux et oser refuser ce que tu n'aimes pas. par exemple je n'aime pas les rapports sado-maso; je ne me vois pas faire mal ou avoir mal ! je déteste aussi tout ce qui est scato, je trouve cela dégoûtant et surtout, je n'aime pas la vulgarité, la pornographie. Pour moi l'acte sexuel est un art. L'art du langage du corps et des sens, l'art d'offrir et recevoir, l'art de se mener mutuellement au septième ciel. Aussi, quand je fais l'amour avec quelqu'un même très simplement, je n'offre jamais à la vue du partenaire un corps avachi ou banal; je fais en sorte de magnifier chaque posture, chaque caresse, chaque frisson. Comment dire... J'aime atteindre la virtuosité comme un musicien avec son instrument. Pour moi ce n'est pas quelque chose d'ordinaire, du coup je ne sait pas trop en parler et chaque souvenir est mémorable.
Selene comprendrait-elle sa façon de voir les choses ? peut-être pas mais s'il devait y avoir une suite amoureuse entre elle et Stan ou entre elles deux, c'est ce qu'elle aurait envie de lui apprendre, de lui faire partager; faire de son amie une amante hors paire capable de mettre le feu à n'importe quel homme avec distinction et doigté, à donner et recevoir des orgasmes au-delà du commun des mortels; il n'y avait pas demi-mesure chez la jeune femme.
Mal à l'aise, Anastasia espérait que l'adolescente déciderait de parler d'autres choses, elle ne la sentait pas prête à des confessions plus intimes. .
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| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Dim 16 Aoû - 1:53 | |
| En écoutant les explications de son amie, Selene penchait la tête sur le côté, comme une enfant particulièrement attentive. Elle buvait littéralement les paroles de la jeune femme, l’élevant au rang de symbole sexuel après celui de symbole émotionnel. Sans qu’elle n’ait pu connaître aucune des aventures d’Anastasia, la galloise sentait vibrer dans sa voix la sensualité à l’état pur, l’extase charnelle, un tourbillon de sens qui la laissa toute troublée. Il y avait quelque chose d’indiciblement puissant dans l’aura de la trentenaire, la force d’une femme libre, d’une femme maîtresse de ses désirs. Les yeux noisette de l’adolescente brillaient d’admiration. Une petite flamme venait de naître au creux de son ventre, chaude, douce. L’envie d’être magnifiée à son tour, d’être aimée, adulée, convoitée. « Atteindre la virtuosité »… peut-être était-elle folle ; mais alors, elle avait envie d’être une folle incroyablement sensuelle.
- Ce serait super… que tu puisses m’apprendre, répondit Selene avec lenteur.
Elle croisa les jambes et regarda le vide devant elle. Un pigeon blanc semblait l’observer avec insistance, mais elle ne le voyait pas vraiment. C’était de plus en plus difficile de concevoir que sa vie ne se construisait pas à Dreamland tant elle se sentait à l’aise. A Gloutoniskaïa, dans le monde des rêves, c’était là que la nouvelle Selene voulait revenir vivre après son tour du monde.
- J’ai jamais été trop populaire, confia l’adolescente avec un brin d’amertume, j’étais plutôt la fille bizarre au fond de la classe. Trop timide, trop sage et pas assez normale pour être intéressante… ce ne serait pas pareil si j’étais comme toi, elle poussa un soupir, j’ai connu l’esclavage, j’ai vu des gens mourir, j’ai même participé à une guerre… mais je ne connais rien du fait d’être une « femme ». C’est bête non ?
Une vision traversa l’esprit juvénile de la toquée. Nue, elle était attachée à un lit par des liens solides, son corps se cambrait avec volupté sous les caresses de son amant « Stan ». Elle en voulait plus, encore plus, bien plus que son imagination ne pourrait pour l’instant formuler. Gardant ce fantasme pour elle, Selene haussa les épaules et poussa un autre soupir pensif. Pour l’instant, son parcours initiatique sur la route du sexe était une idée vague alors que quelque chose de bien plus concret l’attendait : le remplissage de son porte-monnaie. Elles avaient perdu bien assez de temps comme ça, il était temps de retrouver son vieux poste.
- Bon aller, je pense qu’on peut y aller… mine de rien, nos sous ne vont pas arriver tout seul. Non pas que je n’aime pas Gloutoniskaïa, mais j’espère déjà que notre future implique un maillot de bain, une plage et du soleil… tu en dis quoi ?
Selene bondit vivement sur ses pieds et alors le pigeon blanc qui l’observait jusque la s’envola pour venir lui tourner autour de la tête. Il roucoulait joyeusement – semblait-il – et ne semblait pas enclin à s’en aller. Particulièrement soucieuse de ne pas se faire déféquer sur le crâne, la rouquine poussa un couinement d‘enfant et tenta de s’éloigner, à moitié courbée, les mains au dessus de la tête, mais rien n’y faisait. Plus elle bougeait, plus l’oiseau s’approchait, et il finit par se poser docilement sur son épaule droite pour se frotter contre sa joue. L’adolescente se décrispa au bout de quelques secondes pour analyser l’animal qui l’observait d’un air niais. Il ne transportait rien mais avait une sorte de petit collier avec écrit « Tom ». L’espace d’un instant, la toquée crut voir de l’affection dans les yeux stupides de la bête. Finalement, elle ne tourna vers Anastasia – en gardant la tête la plus éloignée possible du pigeon qui cherchait encore à se frotter à sa joue – et demanda, peut convaincue :
- Euh… je fais quoi ?!
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| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Dim 16 Aoû - 9:55 | |
| La jeune femme sentit qu'elle s'était trompée dans son jugement; Selene n'était peut-être pas prête à entendre certains détails mais était vivement intéressée par sa façon de penser sur le sujet, du coup elle se détendit et renchérit: je t'apprendrai tout ce que tu veux. Je pourrais aussi te faire découvrir les massages avec des huiles parfumées ou même faire l'amour en musique ! d'ailleurs, c'est drôle, les sons très graves me font immanquablement frémir; les guitares basse, les percussions du genre grosse caisse ou tambours du Bronx ! cela me prends dans le bas du ventre... Et puis, avec Stan et toi, j'ai réalisé un de mes fantasmes: découvrir les sensations d'un homme, j'ai adoré.
Tandis qu'elle parlait, elle levait les yeux vers le ciel comme perdue dans des souvenirs délicieux. C'est alors qu'elle vit un pigeon blanc, posé sur une branche qui semblait les regarder. Qu'était-ce ? une tourterelle ? une colombe ? Anastan songea d'instinct que Gloutoniskaïa leur faisait un signe et se sentit heureuse. Les pigeons et les colombes ne sont-ils pas symbole d'amour, de roucoulements d'amoureux ? Les Grecs n'en logeaient-ils pas dans les temples d'Aphrodite ? A cette idée la jeune femme sourit aux nues avant de continuer: Tout ce que je t'ai dis doit rester entre nous. Je ne veux pas qu'on sache ce que je pense sur le sujet, c'est mon secret. C'est pour cela que je m'habille avec des vêtements passe-partout et que je ne porte pas de dentelles; je veux qu'on me fiche la paix; c'est moi qui choisis, pas le contraire ! les hommes sont trop entreprenants quand on s'affiche; ils confondent l'art du sexe et la simple baise; je n'aime pas baiser c'est trop fade. Et puis... quand tu dévoiles ta sensualité par des signes extérieurs, tu peux t'attirer des ennuis. Il n'y a qu'avec Gabriel que je portais des fringues sexy: il aimait bien... Anastan observa à nouveau le volatile qui venait de se poser sur une branche plus basse, tournant la tête de tous côté comme s'il suivait la conversation. Concentrée, l'adolescente ne semblait pas l'avoir remarqué et parlait des ses souvenirs pas très heureux. Anastasia ne put que constater une grande similitude avec ce qu'elle avait elle-même vécu. Comme moi ! ne peut-elle s'empêcher de lancer. On se ressemble beaucoup sur certains points... Moi aussi j'étais seule à l'école. Même les profs ne semblaient pas m'aimer; je n'ai jamais été la chouchoute de personne, pourtant j'aurais adoré... Je pense que c'est à cause de la mauvaise enfance qu'on eu; cela fait de nous des gens différents et les autres n'aiment pas les différences, en général ils la rejette. Pour le reste, je ne peux pas trop en parler parce que je ne comprends pas. Tout le monde semble trouver normal les guerres, la torture, l'asservissement et disent comme d'une fatalité: "c'est comme ça..." mais quand tu racontes que tu aimes l'amour sous toutes ses formes, ils prennent un air choqué et crient "péché mortel" ou te traitent de salope.
la jeune femme examina le visage de son amie et ne put s'empêcher d'ajouter: C'est comme toi; je vois bien que tu as encore envie de faire l'amour pourtant tu te retiens, tu crèves d'envie de passer à autre chose, pourquoi ? tu trouves que l'argent est plus important que l'amour toi aussi ? A peine la phrase fut-elle prononcée qu'elle la regretta. Une fois de plus son mauvais caractère avait parlé de manière cassante; elle s'empressa de corriger le tir: mais tu as raison, j'adore les bords de mer, on fera l'amour dans l'eau ! mais pour cela il faut des rubz, allons... elle n'eut pas le temps de préciser quoi que ce soit, le pigeon blanc était descendu de sa branche et voletait joyeusement autour de Selene qui faisait son possible pour l'éviter jusqu'au moment où il s'installa sans vergogne sur son épaule en vue d'un calin ! son petit oeil tout rond semblait brillant de malice et d'affection. On le garde ! s'écria joyeusement Anastan et quand tu auras ta chouette je le prendrai sur mon épaule ! les pigeons blancs sont rares. Je suis sûre que c'est un signe, il n'est pas là par hasard; il est avec nous parce qu'il sent qu'ici il y a plein d'amour, je suis sûre qu'il sera un excellent ami ! Sur ces paroles elle avança doucement la main et caressa le plumage de l'animal qui se mit à roucouler. Regarde comme il est adorable... murmura t-elle à l'oreille de l'adolescente qui ne semblait pas encore très convaincue.
Anastan prit la main de son amie. Il ne devait pas être loin de midi; ou peut-être plus ? le soleil était haut dans le ciel. Tout en marchant la jeune femme ôta son blouson; il commençait à faire bien chaud. cela réveilla des courbatures et le mal de crâne oublié. Elle se tourna vers Selene et demanda: Tu crois que le père de Blanche va m'embaucher avec toutes mes blessures au visage ? il va me prendre pour un loubard qui s'est fait bastonné au coin d'une rue ! et puis... demain je serai une femme, il ne va pas trouver cela bizarre ?
Elles arrivèrent au bout de la ruelle et débouchèrent sur un carrefour un peu plus animé. Le pigeon semblait avoir décidé d'élire domicile sur l'épaule de Selene ad vitam eternam. Ne sachant pas quelle direction prendre, Anastan regarda son amie d'un air interrogateur avant de la suivre vers une route qui allait s'élargissant. A nouveau elles croisèrent quelques magasins et le ciel était rayé par le passage de gens à califourchon sur un balai. L'oiseau repéra quelques miettes de pain, s'envola pour aller les picorer puis s'installa à nouveau sur son perchoir l'air satisfait. Anastan était heureuse. Tout semblait enfin respirer la sérénité, aucun gêneur ne les accompagnaient, elle était bien décidée à accumuler le plus d'argent possible afin de poursuivre leur tour du monde, direction la plage ! quelle couleur choisirait-elle pour son futur maillot de bain ?
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| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Dim 16 Aoû - 13:35 | |
| Garder le pigeon ? En vérité, Selene aurait plutôt souhaité l’inviter à partir, mais ce dernier ne semblait pas décidé à s’en aller et, avouons-le, il avait quelque chose d’attachant. L’adolescente marmonna quelque chose comme « tant qu’il me fait pas caca dessus… » et se détourna à la recherche d’un plan. Même si elle ne l’avait pas relevée, elle n’avait pas vraiment compris la remarque d’Anastasia, comme quoi elle trouvait l’argent plus important que l’amour. Quel était le rapport ? Était-ce mal de vouloir se trouver un travail ? Ne lui avait-elle pas prouvé jusqu’à maintenant qu’elle était quelqu’un d’irraisonnablement sentimental ? Selene excusa son amie et se concentra sur la recherche de « l’Eden à poil et à plume » sur un plan de quartier. Une bonne vingtaine de minute de marche les attendait, mais c’était pour la bonne cause. Ayant rapidement griffonné les indications du trajet sur son carnet neuf, la toquée avançait avec une main dans celle de son aînée et les yeux vérifiant régulièrement ses notes. Quand Anastasia lui fit part de ses inquiétudes, elle sourit légèrement et dit en haussant les épaules : - La dernière fois, on s’est présentées avec Dakota échevelées, égratignées et inexpérimentées… je pense qu’il sait que la vie de voyageur n’est pas toujours drôle. Si tu travailles bien, ça ira. Quant au fait que tu seras une femme demain…, elle désigna d’un geste de la main les gens qui les entourait, on est à Gloutoniskaïa, il n’y a pas plus commun que la magie. Tu pourrais être un chien demain que je ne pense pas que ça l’étonne. Tom s’était remit à voler. Jamais bien loin, il picorait stupidement ici et là avant de revenir tourner au-dessus de sa maîtresse. Finalement, la rouquine avait pris le partie de l’ignorer. Au moins, est-ce qu’il saurait porter du courrier ? Ce serait utile. Selene n’avait pas été très bavarde sur la route, concentrée sur ses indications pour ne pas les perdre, et enfin, elle découvrit la devanture coquette. Il y avait pas mal de monde en raison du marché de Gloutoniskaïa qui se tenait non loin. - C’est ici ! Expliqua-t-elle en poussant la porte en verra. Le concerto animalier suscita une étrange nostalgie, comme si elle n’était pas venue depuis des années. Piaillement, aboiements, feulement, grattement, sifflement, et autres manifestations indescriptibles. Une sorcière aux cheveux multicolores tenait la caisse. Elle avait des boucles d’oreilles fluo, des yeux roses plus grands que la moyenne et quelque chose de féerique dans la forme du visage. Quand les deux voyageuses se présentèrent dans la boutique, elle leur demanda poliment si elle pouvait les aider et la rouquine demanda à voir Vendredi Roland. Quelques minutes plus tard, le petit homme chauve rejoignait ses candidates, ses yeux verts examinant Anastasia avant de s’écarquiller en reconnaissant Selene. - Oh-oh, fit-il en serrant les mains des demoiselles, vous voilà donc de retour. Votre départ a été un peu… précipité la dernière fois. Il n’avait pas l’air contrarié, mais l’adolescente se sentit embarrassée. Effectivement, elle avait déserté son poste sans raison et n’avait aucune vraie excuse pour ça. Elle bafouilla un « désolée » que le gérant balaya d’un geste de la main. - Disons que ça ira, vous faisiez du bon boulot. Vous souhaitez retravailler pour moi ? La galloise hocha la tête. En tournant la tête, elle vit que la jeune caissière aux cheveux colorés dévisageait Anastasia, comme si elle le trouvait plutôt à son goût, malgré ses multiples blessures. Le cœur de Selene s’emballa : pour la première fois, elle expérimentait la jalousie. Rien ne l’enchaînait contractuellement à « Stan », c’était même son souhait, mais à la fois, elle ne supportait pas l’idée qu’il batifole avec celle future (?) collègue qui était, avouons-le, plus jolie qu’elle. Aussi fût-elle soulagée quand Vendredi invita les deux amies à le suivre dans son bureau ; tout était bon pour se soustraire au regard rose pâle de la sorcière. Pour atteindre le bureau du gérant, il fallait descendre et passer devant les fameuses fiches qui avaient été plus que précieuses à la toquée lors de son précédent contrat. C’était un endroit assez simple au final ; petit, impeccablement rangé, avec deux ou trois engins qui tournoyaient ou vapotaient en silence. L’homme invita les voyageuses à s’assoir et en fit de même sur un fauteuil imitation cuir. - Bien, donc je suis Vendredi Roland, vous le savez, glissa-t-il à Selene, je suis fondateur et gérant de ce magasin. On a de tout, des spécimens les plus communs aux plus rares, que l’on se procure sur commande. J’ai effectivement besoin de personnel, d’autant que j’ai élargi mon activité en ajoutant un salon de toilettage. Il claqua des doigts : quatre contrats apparurent de nulle part et deux stylos flottaient dans les airs, à portée de main pour les deux potentielles employées. - J’aurais besoin de vous pour assister notre toiletteuse, dit Vendredi à Selene, j’ai pu voir que vous aimiez suffisamment les animaux pour que ce poste vous plaise. Quant à vous monsieur…, il attendit qu’Anastasia se présente, vous reprendrez le poste de Miss Nymphadora. Le reste du contrat est le même : 23 rubz net de l’heure, 10h-20h d’amplitude avec 1h15 de pause sur la journée. Un jour de congé par semaine, paiement quotidien et vous êtes libres de rompre le contrat chaque soir. Si ça vous va, signez et…il est bientôt 14h, c’est parfait pour commencer. ==HRP== Je te conseille fortement de lire un peu ce topic Ana, histoire que tu vois comment se passait le précédent job dans cette boutique. Déjà ça pourra te donner une idée de comment RP dans ce genre de petit boulot, mais aussi tu verras ce que faisait Selene vu que tu reprends son poste. Comme ça tu pourras directement dire dans ton message qu'elle t'explique ce qu'il faut faire | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Lun 17 Aoû - 12:43 | |
| Après que Selene l'eut rassurée sur son physique, elles marchèrent un moment tout en suivant le plan pris en note. Anastasia nota mentalement les dédales de rues afin d'être capable de se repérer si un jour elle devait être seule. Enfin elles arrivèrent sur une place de marché qui battait son plein; un peu plus loin clignotait l'enseigne de l'animalerie. La jeune femme était restée aussi silencieuse que son amie; elle sentait une angoisse inexplicable monter dans sa gorge à la vue de son futur lieu de travail. Il faut dire que son premier job avait été une guerre sanglante qui avait laissé des stigmates et le fait de devoir s'occuper d'animaux n'occultait pas pour autant les souvenirs violents. Elle eut une pensée pour Edem ainsi que pour les autres en espérant qu'ici tout se passerait pour le mieux.
La devanture du magasin était large, de style baroque multicolore où se côtoyaient sculptures d'animaux et publicités animées des dernières nouveautés, commerçantes à souhait. L'intérieur était vaste, lumineux, odorant et bruyant. On pouvait apercevoir un escalier qui descendait vers des sous-sols. Dans la salle principale, chats, chiens, animaux étranges à poils étaient exposés à la vue des clients. Un peu plus loin, derrière des verrières Anastan aperçut serpents, araignées et autres horreurs dont elle souhaitait ne jamais avoir à s'occuper ! Un grand rayon de nourritures pour animaux s'étalait en arrière plan
En tournant la tête, Anastan accrocha le regard appuyé de la caissière. Ses grands yeux rose étaient étranges et magnifiques. Envoûté - Anastasia mise au rencart - Stan eut le plus grand mal à décrocher son regard de la jeune fille au visage de fée. Quand enfin il y réussit, ce fut pour contempler sa longue silhouette fine et ressentir dans le bas ventre comme une chaleur bien connue. Baissant les yeux, il tenta de contenir ce désir soudain tout en se disant que tout de même, il était avec Selene ! Certes... Mais l'adolescente n'avait pas semblé totalement accroc à lui, tandis que la jeune magicienne, d'ailleurs un peu plus âgée... Là s'arrêta la contemplation car le patron arrivait. C'était un petit homme à l'air sympathique et malin qui les invita à aller dans son bureau. Stan le suivit en jetant un dernier coup d'oeil en direction de la caisse, tout en apercevant les prunelles de Selene assombries par la jalousie. cela lui fit un choc. Pourquoi serait-elle jalouse puisqu'elle ne l'aimait pas ? n'avait-elle pas préféré se précipiter vers cette boutique plutôt que faire l'amour ? Certes il fallait bien travailler mais il n'y avait pas urgence, ils avaient perdus du temps pour Simon, ils auraient pu perdre une heure ou deux de plus !
Plongé dans ses pensées, Stan avait descendu l'escalier sans s'en rendre compte. Il se trouvait à présent dans une salle où s'amoncelaient des cages garnies d'oiseaux multicolores. Il fut saisi par la beauté de certains volatiles. Pourtant son coeur se serra à la vue de toutes ces pauvres bêtes en prison vouées aux loisirs et à la décoration intérieure des habitats humains. A Dreamland aussi on utilisait des êtres vivants comme objets plutôt que les laisser vivre leur vie dans la nature. Plus loin, une autre pièce dont il ne vit pas le contenu se dessinait tandis qu'ils passaient devant toute une série de fichiers.
Installé dans un fauteuil Anastan écoutait avec la plus grande attention les explications. Quand ce fut à son tour de se présenter, il bredouilla: Hem... Pour aujourd'hui je m'appelle Stanislas mais demain matin je m'appellerai Anastasia... Waitten, heu... Pour les deux.
Il reprendrait l'ancien poste de Selene. Anastan glissa un oeil vers son amie et constata qu'elle n'avait pas eu de sursaut effrayé; il en conclut qu'elle n'avait pas travaillé auprès des reptiles et autres arachnides ! il signa le contrat après l'avoir lu, empocha son exemplaire et se leva sur l'invitation de l'employeur.
Une fois le petit homme parti, la jeune femme poussa un soupir de soulagement; tout s'était bien passé. Elle se tourna vers Selene qui l'emmena vers la salle aux oiseaux puis dans la salle aux rongeurs tout en lui expliquant les diverses tâches à effectuer. Elle prit connaissance de l'utilité et du fonctionnement du fichier, regarda le système d'ouverture des cages et écouta l'adolescente demander l'obscurité pour les perruches. Tout était assez simple mais les besognes étaient nombreuses; elle espérait ne pas trop s'emmêler les crayons. Selene avait à peine terminé ses explications que déjà la caissière le hélait, lui, afin qu'il rapporte un hamster. la voix était douce et cela le ravit. Il s'empressa de s'exécuter sous l'oeil vigilant et les recommandations de l'adolescente, pressé de revoir la jolie fée. Le petit animal tremblant blotti aux creux de ses mains, l'homme remonta les escaliers au pas de course afin de satisfaire la demande pressante.
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| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Ven 21 Aoû - 10:43 | |
| Toiletteuse ? L’adolescente était déjà taraudée d’appréhension. Est-ce que ce n’était pas risquée ? Est-ce qu’elle allait devoir préparer des animaux « dangereux » ? Un instant, elle s’imagina tenter de faire une manucure à un dragon. Terrifiant. Elle aurait bien voulut retrouver son ancien post, mais elle était contente qu’Anastasia le récupère. Ce n’était pas bien dur, elle devrait s’y faire sans trop de mal. Après avoir signé les exemplaires de son contrat, la rouquine entraîna son amie jusqu’au fameux mur aux « fiches », là où chaque espèce présente dans la boutique avait droit à un casier où se trouvait une unique plaquette vierge.
- Cet endroit, expliqua Selene en souriant, c’est ton temple. Chaque fois que tu veux savoir quelque chose sur un animal : ce qu’il mange, ses conditions d’élevage, pourquoi il mue, etc… tu prends la fiche de son casier, tu poses ta question, et la réponse apparait. Parfois, tu vas avoir des questions générales. Comme par exemple… « quelles espèces conviennent le mieux pour un environnement à très basse température ? ». Dans ce cas, tu te places face au mur, tu questionnes, et toutes les fiches possibles vont se mettre en évidence seules. La galloise repensait avec nostalgie aux nombreux allers-retours qu’elle avait fait entre l’étage du magasin et ici, pour recueillir des informations précieuses. Au final, son boulot consistait essentiellement à savoir utiliser ses fiches. Le reste, c’était être aimable avec la clientèle et respecter les normes de manipulations quand il fallait sortir une bête de son enclos.
La caissière aux airs de fée appelait déjà Anastan à l’aide. La toquée regarda la version masculine de sa meilleure amie s’en aller, non sans afficher une moue boudeuse. C’était stupide, pourquoi était-elle jalouse ? Le jeune homme d’un jour pouvait bien faire de l’œil à qui il voulait, même aux sorcières hybrides, ce n’était pas son problème, pas vrai ? Elle qui était si misérablement humaine, et folle qui plus est. Il n’y avait pas la moindre chance que son charme ne rivalise avec sa nouvelle collègue.
Dans un silence triste, Selene se rendit dans la pièce réservée au personnel où un casier à son nom l’attendait déjà. Elle y entreposa sa hotte, ordonna à Tom de rester sage et d’être propre – sans savoir s’il obéirait – puis sortit vers la porte au-dessus de laquelle trônait une pancarte « salon de toilettage ». La pièce était récente effectivement, tout semblait neuf, la peinture, le carrelage blanc, la baignoire, les lampes diffusant une lueur douce, la table de travail, et même la responsable arborait une présentation irréprochable. Contrairement à la caissière magnifique, la toiletteuse avait un visage naturellement renfrogné qui ne jouait pas en sa faveur, mais elle était impeccablement coiffée d’un chignon et son sourire eut tôt fait de rassurer la rouquine.
- Bonjour, je m’appelle Solenn Summ. Tu vas travailler avec moi n’est-ce pas ? J’ai reçu la note de monsieur Roland, elle désigna un petit papier plié en avion qui voletait encore paresseusement, tu es ? - Selene Nymphadora, répondit la jeune fille en serrant sa main. - Oh tiens donc ! Jolie coïncidence. Enchantée Selene. Pends donc une blouse, tu as déjà fait ça avant ?
La toquée se dirigea vers une armoire où se trouvaient plusieurs blouses blanches et de nombreux objets dont elle ne connaissait pas encore l’utilité. Tout en faisant « non » de la tête, elle s’habilla et revint se placer face à sa supérieur qui lui montrait un tableau blanc sur lequel des notes étaient prises avec ce qui semblait n’être ni du feutre, ni de na craie.
- Tu vois ici, il y a le programme de la journée. L’espèce, le soin demandé, l’heure. Comme tu le vois, les après-midi, on est ouvertes sans rendez-vous. Tu n’as pas peur des animaux au moins ? - Non, euh… répondit l’adolescente qui n’en était pas sûre, mais est-ce qu’on peut toiletter vraiment… tout ? demanda-t-elle timidement. - Tout ce qui passe notre porte en tout cas, assura Solenn avec un sourire bienveillant.
On frappa à la dite porte. Un homme entra, tenant au bout d’une laisse un chien qui faisait presque la taille d’un petit ours. Il était d’une noirceur terrifiante, ses pattes presque aussi large que les cuisses de la galloise, son poil long, sa tête entre le saint-bernard et le husky. Ses iris étaient d’une blancheur étonnante, indiscernable du reste de l’œil sans l’anneau d’ébène qui le délimitait.
- Un chien-ours de Midgard, commenta la toiletteuse après avoir saluer le propriétaire de la bête, ça commence fort pour toi Selene.
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| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Sam 22 Aoû - 22:11 | |
| Quand Anastan apporta le hamster, la caissière en profita pour lui envoyer une oeillade lourde de sous-entendu qui le dérangea sans qu'il sache trop pourquoi. Bien sûr elle était très belle; il avait même éprouvé une forme de désir pour elle à la vue de son corps sexy mais quelque part au fond de lui, c'était Selene qui comptait le plus malgré son manque d'amour pour lui. Il répondit à cette invitation par un sourire timide et retourna quatre à quatre au sous-sol où l'attendait le patron avec une tenue de travail sur le bras.
Ne vous en faites pas lui dit-il c'est une taille unisexe et s'il s'avérait que ceci soit trop ample pour demain, le vêtement s'adaptera instantanément à votre nouvelle silhouette.
Anastan le remercia et entreprit d'enfiler le tee-shirt à logo, le short rouge et la casquette noire à l'enseigne du magasin elle aussi. Affublé ainsi, il se trouva ridicule et détesta ses poils aux jambes. Anastasia serait peut-être mignonne demain avec ce genre de costume mais lui... Pour le coup il fut rassuré de constater que son amie était déjà partie au salon de toilettage, il évitait ainsi un éclat de rire gentiment ou franchement moqueur ! il s'apprêtait à retourner vers la salle des fiches afin de réviser ce que l'adolescente lui avait montré quand il sentit quelque chose de collant et de froid qui glissait lentement sur sa jambe. Se penchant, il constata qu'une limace rose et baveuse déambulait là visqueusement, abandonnant sa bave gluante sur sa pilosité.
Il avait dû attraper "ça" en remontant au magasin; peut-être était-il passé trop près des vivariums ? Anastan tenta sans succès de décoller l'animal. mal à l'aise, il se dit qu'il devait prévenir le patron, il ne voulait à aucun prix être taxé de voleur, dès le premier jour, pour une bête aussi immonde ! C'est alors que la chose prit la parole: Pink-Daddy t'aime très fort tu sais ? Pink-Daddy est collée à toi, elle t'appartient pour toujours à présent, c'est un cadeau de Dreamland tout spécialement pour toi ! Pink-daddy ? quel nom stupide et quelle voix horrible, on aurait dit celle de Gollum en version féminine !
A grandes enjambées, le jeune homme se dirigea vers le bureau de l'employeur et toqua. le petit homme l'invita à entrer et écouta avec attention l'histoire de sa nouvelle recrue. Il se pencha, examina le gastéropode en question et déclara: c'est étrange... Je ne connais pas ce genre d'animal pourtant dieu sait si nous en avons en rayon des bizarreries de toutes sortes ! Il se redressa et poursuivit: une chose est sûre, cela ne vient pas de chez moi, ni même de Gloutoniskaïa et il vous sera impossible de l'enlever. Par une magie qui m'est inconnue cet animal fait partie intégrante de vous, il faudra la supporter jusqu'à la fin de vos jours. Vous êtes un voyageur, cela fait peut-être partie d'un de vos pouvoirs, qui sait ?
Anastan bafouilla un remerciement pour ces renseignements et s'éclipsa. Pink-Daddy te regarde avec ses petits yeux et te trouve très beau. Elle est vraiment très amoureuse de toi... Ta gueule ! coupa Anastan furieux tandis que la caissière le hélait afin qu'il apporte une licorne de salon. Supporter "ça" jusqu'à la fin de sa vie ? c'était bien sa veine; cette journée mal commencée se continuait de manière décidément bien abominable. Et d'ailleurs qu'était une licorne de salon ? ils ne pouvaient pas avoir des animaux comme tout le monde dans ce bled ?
Un pouvoir "ça" ? tu parles d'une connerie de merde ! maugréa entre ses dents le jeune homme hors de lui, tout en se plaçant devant le mur aux fiches comme le lui avait enseigné Selene. Instantanément le bruit épouvantable d'un millier de papiers se secouant dans tous les sens se fit entendre. Des dizaines et des centaines de fiches se haussèrent puis se rangèrent à nouveau dans leur espace, du sol au plafond, par ordre alphabétique puis par ordre de numéro de rangement. Les fiches 'historique du magasin" prirent la relève années après années suivies par celles "en rupture de stock". Enfin, les fiches "animaux rares" se levèrent en masse, voletant au plafond tels des oiseaux effarés puis se replaçèrent elles aussi. Eberlué, bras ballants, Anastan contemplait le capharnaüm, impuissant, jusqu'au moment où une fiche tomba tomba sur la table. Il la ramassa et lut: "Tu parles d'une connerie de merde": animal inconnu non identifiable. aussitôt suivi par: alors, la licorne de salon ça vient ? la cliente est pressée ! crié par la caissière du haut des marches, puis par: Pink-Daddy t'aime tellement qu'elle adorerait bien te faire un petit bisou dans le cou sussuré par la chose et enfin que se passe t-il ici à la fin ! peut-on m'expliquer tout ce bazar ? prononcé par le patron sur un ton plutôt sévère. | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Sam 29 Aoû - 19:23 | |
| Selene resta longtemps figée devant la bête. Pas par peur, même si elle ne pouvait pas nier être impressionnée, plutôt par admiration. Kyra, parce que c’était son nom, émanait une intense sensation de gardien. Le genre d’animal fidèle, loyal, affectueux avec ses maîtres mais implacable avec ceux qui nuiraient à sa famille. A côté de lui, elle se sentait fragile, petite, comme ces enfants qui découvrent le zoo et se retrouve soudainement face à un vrai lion. La rouquine n’avait pas écouté l’échange entre sa supérieure et le propriétaire de l’animal mais heureusement, Solenn lui répéta l’essentiel sans qu’elle n’eut besoin de le demander.
- Il faut lui faire un shampoing et lui raccourcir sa fourrure. Dans la nature, ils ont un pelage très long pour résister à l’hiver du nord, expliqua-t-elle, mais quand ils sont domestiqués, c’est mieux de les rafraichir de temps en temps. Leur poil est très très résistant, la lotion magique qui les assouplit est très chère alors… la plupart des propriétaires préfèrent les faire toiletter s’ils en ont la possibilité.
La toquée hocha la tête, observa le chien qui suivait docilement Solenn jusque dans la baignoire, malgré l'absence de son maître. Visiblement, il était habitué. Il ne manifestait aucune hésitation en déplaçant sa grande silhouette dans la pièce qui paraissait soudain un peu étroite. Il gratifia même la toiletteuse d’un rapide coup de langue sur la main quand elle passa à proximité de ses babines.
- On va commencer par le shampoing. Regarde dans l’armoire, prends la lotion SH689○ et mets une paire de gants.
La galloise s’exécuta. Les gants ressemblaient à de simples protections en plastique mais quand elle les enfila, elle les soupçonna soudain d’être bien plus résistants que la normale. Il y avait beaucoup de flacons parmi les shampoings, elle dut farfouiller un moment, et trouva ce qu’elle cherchait entre l’anti-pou pour Nifleur et la formule 3-en-1 pour poils de licornes. En revenait vers Solenn, elle tenait précautionneusement la petite bouteille. La trentenaire la remercia d’un sourire et déboucha la lotion sans même y toucher, la faisant habilement léviter pour vider dans la baignoire miraculeusement pleine d’eau un liquide épais de couleur blanche.
Ensuite ? Il fallut frotter. Armée de brosses au crin métallique, Selene s’échinait sur le chien qui semblait particulièrement apprécier ce traitement. Sa queue remuait, balançant à droite et à gauche des gouttelettes d’eau parfumées aux fleurs printanières. Une ou deux fois, il poussa un aboiement de satisfaction, profond, grave, si bouleversa que la rouquine sursauta et manqua de tomber dans l’eau. Après une bonne demi-heure d’huile de coude, Kyra était suffisamment shampooiné. Ses poils étaient tellement ébouriffés qu’il semblait avoir doublé de volume et il accueillit la douche du rinçage avec moins d’enthousiasme.
- Bien, c’est une bonne chose de faites, commenta Solenn, tu ne vas pas pouvoir m’aider à lui faire une « coupe », c’est trop délicat. Par contre, apporte-moi la caisse bleue de l’armoire. Il y a tout ce qu’il faut dedans. Je te laisserai lui passer le coup de brosse final, généralement, il adore ça ! - Ok !
Enthousiaste mais les bras endoloris, la galloise apporta à sa supérieure ce qu’il fallait. Elle avait utilisé ses pouvoirs magiques pour sécher le chien et désormais, elle manipulait habilement, sans les toucher, cinq paires de ciseaux qui tournaient autour de la bête. Pour distraire cette dernière, la toiletteuse lui grattait copieusement le menton et lui offrit même une petite friandise cachée jusqu’à lors dans sa poche. Tout en massant ses muscles, les pensées de Selene s’évadèrent vers Anastasia. Est-ce qu’elle s’en sortait ? Elle aurait aimé pouvoir l’aider plus… le boulot n’était pas dur mais tout de même,…
- Terminé !
L’adolescente admira le résultat. Le chien paraissait plus fin, moins ours, mais encore plus imposant. Sa formatrice lui confia alors un grand peigne aux dents d’acier et l’invita à doucement le glisser dans les poils encore bien épais de la créature. Celle-ci, debout au centre d’un carcan velu, ne se laissait pas faire. Non pas qu’il détestait ça, au contraire : il adorait tellement qu’il se contorsionnait régulièrement pour essayer de lécher les mains providentielles à l’origine de ce massage. Au bout des quinze minutes de peignages, Selene riait comme une enfant, couverte de bave.
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| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Dim 6 Sep - 17:16 | |
| Face à l'arrivée impromptue du patron, Anastan fut couvert de honte et s'il avait pu être une souris afin de s'éclipser dans un trou, il l'aurait fait volontier. Qu'est ce qui lui avait pris de parler ainsi tout haut face aux fiches avec des propos aussi grossiers ? Le jeune homme bredouilla des excuses certainement inintelligibles tandis qu'il sentait la chose gluante monter lentement le long de son corps. Ce contacte froid et visqueux lui donna des frissons d'horreur, qu'avait-il fait à Dreamland pour écoper d'une telle punition ? D'accord il avait un besoin inassouvi d'amour mais avec une limace parlante répondant au nom ridicule d'une boite rose de sucre à l'enseigne bien connue dans le monde réel, tout de même !!! Ne tenant aucun compte de l'absolue détresse de son employé, le petit homme lança à l'adresse de la caissière qui piaffait en haut de l'escalier:
Dites à la cliente que nous donnons un dernier coup de brosse à sa licorne de salon afin qu'elle soit parfaite !
Puis enchaîna pour Anastan:
pour votre gouverne, ce lieu n'est pas une salle de jeu mais une pièce d'archives aussi vous serais-je gré de bien vouloir respecter cet endroit de travail et d'éviter à l'avenir d'y faire n'importe quoi !
Je suis désolé, je ne voulais pas... Tenta d'expliquer le jeune homme mais le patron balaya d'un geste impatient le reste de sa phrase avant de poursuivre:
une licorne de salon est un animal miniaturisé afin qu'il soit capable de vivre en appartement et pouvoir s'installer sur le canapé du salon si cela fait plaisir à son maître. Je ne vous cacherais pas que ce genre d'animal, déjà rare en taille normale, est hors de prix ainsi modifié. Seul les gens très aisés peuvent s'en procurer un. Autant vous dire que si j'en avais envie, je pourrais dès à présent fermer mon magasin et me reposer car avec la vente d'une telle bête, on pourrait considérer que j'ai largement fait ma journée.
Sur ce, il entraîna le jeune homme tout au fond du magasin où se trouvait des enclos. La licorne était splendide. Pas plus grande qu'un doberman, elle était d'une finesse et d'une blancheur inégalée, ses yeux d'un bleu pur brillaient de douceur et d'innocence, sa corne, à mi-chemin entre l'ivoire et l'opaline, se dressait, quasi cristaline au milieu de son front. C'est avec le plus grand respect qu'Anastan attrapa le fin licou doré que lui tendait le patron afin qu'il amène l'animal merveilleux vers sa futur maîtresse, une grande femme mince et élégante, vêtue d'un tailleur sur mesure somptueux. Tout en se chargeant des finalités de la vente, la jolie caissière lança un regard en point d'interrogation à l'adresse d'Anastan qui lui répondit par un haussement d'épaule confus avant de repartir vers le sous-sol.
Selene lui manquait déjà. Que faisait-elle exactement ? S'entendait-elle bien avec sa collègue ? Et comment réagirait-elle en voyant le nouveau parasite baveux dont il était affublé désormais ? Elle allait le fuir, c'était sûr ! Plus jamais elle n'oserait toucher sa peau sans faire une grimace de dégoût. Désoeuvré, il commença à distribuer la nourriture aux petits résidents qui en avaient besoin sans réussir à trouver un intérêt à ce nouveau job. L'idée de devoir s'occuper quotidiennement de ces pauvres animaux réduits à l'état de soumission, devenant propriété de maîtres gâteux qui les humaniseraient au point de leur acheter des manteaux et autres babioles le rendait sombre. Incapable de changer le monde pour autant, il s'obligea à penser que ce salaire servirait au road-trip promis à son amie. Le tour de Dreamland... Ce rêve fou lui redonna le sourire.
Pink-Daddy sera bientôt dans ton cou pour le petit bisou, tu es content ?
La voix faussement sirupeuse le fit sursauter. Ce n'était pas possible, il n'allait pas pouvoir vivre éternellement avec « ça » !!! C'est alors qu'il entendit la jeune magicienne aux cheveux rose pousser un cri et appeler tout le monde à sa rescousse, ,visiblement paniquée. Il remonta les marches quatre à quatre et constata le spectacle abominable: un jeune adolescent en larme tenait dans ses bras un animal à la fois chien, renard et chauve-souris dont la tête avait été massacrée et qui vivait encore. Instinctivement, Anastan porta la main à sa bouche afin d'étouffer un hurlement face à cette pauvre bête mortellement mutilée, sauvagement torturée par un fou furieux tandis que le jeune sauveteur expliquait l'avoir trouvé gisant et baignant dans son sang sous l'escalier d'immeuble de sa tante.
Le patron qui arrivait en courant, stoppa net de stupeur tandis que la porte du salon de toilettage s'ouvrait. | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Mer 9 Sep - 21:36 | |
| L’adolescente avait ouvert la porte pour reconduire le chien à son maître, qui attendait dans une salle minuscule prévue à cet effet. En découvrant Anastan horrifié, la caissière blafarde, Vendredi figé dans une expression indécise, et l’animal mutilé dans les bras d’un jeune garçon, elle s’immobilisa à son tour. Elle s’amusait il y a encore 5 min mais désormais, elle sentait qu’un amas de nuages s’était amoncelé au plafond de la boutique. Pendant un instant, Gloutoniskaïa oblige, elle croyait même qu’ils allaient vraiment se matérialiser pour imager le patron qui s’était visiblement décidé pour le mécontentement.
- Bon sang Morgana, je vous croyais plus avertie que ça, grommela-t-il à l'adresse de la caissière en s’approchant de l’adolescent, crier comme ça… il examina rapidement l’animal, non sans grimacer, avant de reprendre : et ce canivol est bien trop blessé. C’est un vetomage qu’il lui faut, pas une animalerie.
Il exécuta quelques gestes rapides avec ses mains, une lumière verte émeraude scintilla momentanément, et certaines des plaies ouvertes se refermèrent. Malgré cela, la bête restait considérablement amochée. Les sanglots de son sauveur s’étaient amoindris mais ne s’étaient pas arrêtés pour autant. Visiblement embarrassé par cette peine pour laquelle il était trop contrarié pour être empathique, il conseilla d’un ton bourru :
- J’ai pu réduire un peu les dégâts mais je ne suis pas un spécialiste. Emmène-le vite chez un vétomage, il saura quoi faire.
Le jeune garçon hocha la tête et sortit et laissa la boutique plongée dans le silence. A mi-voix, Solenn enregistrait le règlement du toilettage et le chien-ours quitta à son tour les lieux, sur les traces de son maître. Pendant tout ce temps, la rouquine avait dansé d’un pied sur l’autre, mal à l’aise. Sans véritable raison, car elle n’avait rien fait, elle se sentait coupable et redoutait ce qui allait suivre. Vendredi Roland, qu’elle avait toujours vu comme un homme professionnel mais bienveillant, regardait désormais Anastasia et Morgana tour à tour, d’un œil sévère. Les mains sur les hanches, il s’assura que personne n’entrait avant de déclarer :
- Je n’ai pas pour vocation d’être dérangé toutes les cinq minute dans mon travail parce que vous n’arrivez pas à assurer le votre ! Théoriquement, vous ne faites appel à moi qu’en cas d’extrême urgence, ou pour consulter le registre des « commandes » et des bêtes rares. Donc à l’avenir, je m’attends à ce que ce soit le cas !
Il se tourna brusquement vers Selene qui ne put s‘empêcher de sursauter. Ses yeux ternes peinèrent à soutenir le regard impérieux et pourtant, elle n‘avait rien à se reprocher. Elle s’était plutôt bien débrouillée pour son premier toilettage… bon, elle n’avait pas fait grand-chose en soit, mais elle aurait été ravie de couper les poils du chien si elle était capable de faire léviter des objets.
- Mademoiselle Nymphadora, il se trouve que votre ami a du mal à assimiler son poste. Laissez tomber le salon pour l’instant, vous allez le former sur le restant de la journée.
La galloise ne put empêcher un éclair de déception traverser ses traits doux. Bien sûr elle aimait son ancien rôle, mais elle s’était sentie si excitée par le fait d’assister Solenn… et oui, il y avait cette pensée qu’elle n’osait pas avoir. Celle qui disait que ce n’était pas dur de faire ce qu’elle devait faire, qu’elle ne comprenait pas comment son aînée avait pu mettre leur patron en colère. Elle ne le sut jamais car Mr Roland se retira pour retourner dans son bureau et la toiletteuse, après avoir récupéré la blouse et les gants de la toquée, non sans une petite mimique déçue, s’en retourna dans son salon.
La caissière aux allures de fée, qui s’appelait donc Morgana, semblait absorbée par le rangement de son poste mais le bout écarlate de ses oreilles trahissaient son embarras. Après s’être mordu la lève inférieure, sans trop savoir quoi dire, Selene s’avança timidement vers son amie pour lui demander :
- T’en fais pas, ça… ça ira ! On va travailler toutes les deux, d’accord ? Tu n’auras qu’à regarder comme je fais et… qu’est-ce que tu n’as pas su faire en fait ?
Malheureusement, pas le temps d’avoir une réponse, ni même de voir qu'il y avait un locataire dans le cou de l'émotive. La cloche de la boutique tinta et une mère rondouillarde aux cheveux turquoise assortis à sa robe de sorcière entra, accompagnée de deux jumelles qui devaient avoir six ans. Toutes les deux portaient le même modèle de robe ample, mais l’une l’avait en rose quand l’autre était argenté. Après un rapide coup d’œil circulaire, la mère de famille s’approcha de la rouquine qui lui offrait son plus beau sourire aimable. Retour en terrain familier.
- Excusez-moi mademoiselle, je cherche… un animal assez spécial pour mes filles. Deux en réalité. Un pour chacune. Il faudrait qu’ils soient semblables tout en ayant des particularités distinctes… vous voyez ? - Je pense que oui. Si vous voulez, le temps que je trouve ce qu’il vous faut, mon collègue pourra emmener vos filles voir les chiots, ils sont adorables.
Selene adressa un clin d’œil à son aînée et disparut dans une danse de cheveux roux. Les fiches avaient retrouvé leur place, intactes, et après quelques secondes de questionnement – « quels animaux vont par paires » puis « lesquelles de ces paires ont des individus avec des caractéristiques propres » et enfin « adaptés aux enfants » - il ne lui restait que trois fiches en main. La toquée remonta et fila directement voir la mère pour lui annoncer :
- Alors, nous aurions trois options que je vous inviterai à venir voir avec moi. Des minililis, c’est une espèce de singes, très amicaux et joueurs. Ils vivent en couple mais s’alimentent complètement différemment et, là où ce sera peut-être problématique, l’un est diurne et l’autre nocturne. - Pas pratique évidemment, commenta la cliente. - Vous avez aussi le boutfeu-glouton : de tous petits dragons de la taille d’un chat et qui ne crachent pas de feux. Ils vivent en couple, leurs écailles ne sont jamais de la même couleur, et leur présence sert souvent de catalyseur à la magie préférée de leur maître. - Intéressant ! Du coin de l’œil, elle s’assura que ses filles n’étaient pas loin. - Sinon tout simplement, un couple d’inséparable au plumage différent. | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Ven 11 Sep - 11:41 | |
| Selene passa la porte tenant en laisse un animal mi-chien, mi-ours au port altier. Le chagrin à la vue du petit animal tuméfié était aussi visible sur son visage que sur celui d'Anastan mais ce dernier fut stupéfait de la réplique du patron: être « avertie » ? comment pouvait-on jamais être « averti » à la vue d'un animal mutilé de la sorte, peut-être par la main de l'homme ? Interloqué il resta coi, admirant malgré tout la dextérité magique du patron qui avait réussi à donner les premiers soins.
Le jeune homme s'apprêtait à retrouver son lieu de travail mais eut à peine le temps de faire un geste qu'il fut stoppé dans son élan par le regard sévère de Vendredi qui enchaînait avec une deuxième conception incompréhensible pour Anastan: ''ne le déranger qu'en cas d'extrême urgence ?'' Il le regarda avec de grands yeux ronds, souffle coupé par l'émotion. Le petit animal torturé ne faisait donc pas partie des « extrêmes urgences »... Cet incident était-il à remiser au fond du dossier des simples anecdotes à Gloutoniskaïa ? Mais ce ne fut pas tout. Cerise sur le gâteau nauséeux, le petit homme doutait à présent de ses capacités et demandait à son amie de l'assister. Un sentiment d'humiliation fit monter le rose aux joues d'Anastan. Il regarda en coin Morgana et l'adolescente déçue de quitter le salon de toilettage.
Que dire ? Rien ! Une cliente venait d'entrer et il fallait qu'il aille montrer aux enfants les adorâââbles petits toutous confinés dans une cage d'à peine un mètre carré au sol recouvert de sciure stérile, jouant avec un nonos en caoutchouc !!! Heureusement le supplice ne dura pas trop longtemps car les jumelles furent aussitôt subjuguées par les boutfeu-gloutons ajoutant à cela une cage pour chacun comme il se doit - ''au moins cela augmentera leur espace vital !'', songea t-il – et la nourriture appropriée. Stan eut la merveilleuse idée de proposer une cage rose et une cage argentée du même ton que les robes enfantines qui fit grimper la mère aux nues, le remerciant avec un ton aussi suave qu'un loukoum.
Une fois les politesses d'usage terminées, le jeune homme s'empressa de rejoindre Selene: il fallait qu'il s'explique. Ne sachant pas trop par quel bout commencer, il regarda son amie et lança rapidement:
En réalité le patron s'est trompé, j'ai tout assimilé, le job est simple, tu peux retourner au salon tout de suite si tu veux, c'est seulement que... je...
Comment annoncer à l'adolescente qu'une limace avait été la cause de ce branle-bas-de-combat ?
Il y a eu un incident... Continua t-il plus doucement mais tendu à l'extrême et rouge de confusion. J'ai hérité d'un nouveau pouvoir... Enfin si on peut appeler cela un pouvoir ! C'est affreux, ignoble, cela m'a fait perdre mon sang froid, du coup toutes les fiches s'étaient envolées... Mais bon, elles se sont replacées, pas de quoi fouetter un chat. Il tournait autour du pot, incapable d'expliquer de quoi il avait échu tant il craignait que Selene se détourne de lui définitivement. Sans le voir, il imaginait les traces de bave gluantes laissée par la chose tout le long de son corps. Traces sur lesquelles les fibres du tee-shirt noir avaient dû adhérer laissant ici et là des petits chemins noirâtres et visqueux au toucher. Il sentait peser sur lui le regard interrogateur de son amie, l'intimant certainement à poursuivre quand il vit Morgana s'avancer vers eux. La démarche féline, le corps longiligne, elle était splendide. Usait-elle de magie pour paraître chaque fois encore plus belle aux yeux de Stanislas ? Mais l'heure n'était pas à la contemplation. Le visage grave elle stoppa devant eux et dit:
c'est l'heure de ma pause mais avant d'aller manger un casse-croûte je voulais tout de même vous expliquer que si j'ai crié tout à l'heure ce n'est pas parce que je fais mal mon travail mais parce que ce n'est pas la première fois...
Elle s'arrêta quelques instants comme si elles visualisait des images épouvantables et raconta:
je ne l'avais encore jamais vu de mes yeux; c'est la première fois que quelqu'un apporte un animal dans cet état au magasin mais ce même genre d'incident est passé plusieurs fois aux informations; pas à la une mais tout de même... je pense que Vendredi est au courant; et il aime trop les animaux pour ne pas mener une enquête dans son coin. C'est un gang qui fait cela; ils ne nomment C.G.C.: ''Commando des Gueules Cassées'' et leur jeu, si on peut appeler cette horreur un jeu – est de fracasser la tête et surtout les mâchoires de l'animal avec un marteau mais pas suffisamment pour qu'il meure. Ensuite ils abandonnent la bête souffrante dans un coin où ils sont sûr que quelqu'un la trouvera. Personne ne sait qui ils sont, ils se planquent bien, ni pourquoi ils font cela. Voilà, je tenais à vous le dire... | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Ven 18 Sep - 10:25 | |
| La galloise fut ravie de voir que, non seulement les mini-dragons avaient leur petit succès, mais qu’en plus, l’initiative de son amie étaient appréciée. Après toute cette agitation, rien de mieux que des clientes heureuses pour se donner l’impression que l’incident était déjà loin. Un sourire flottant sur ses lèvres rosées, Selene observa la petite famille passer à la caisse, débourser 5000 rubz pour le tout, passer la porte du magasin. Elle s’apprêtait à féliciter Anastasia mais cette dernière la devança, annonçant que ce n’était pas le job qui lui causait problème mais un nouveau pouvoir.
Pour l’instant, la toquée n’avait pas la limace amoureuse en visu, elle ne pu qu’afficher un air compatissant, tout en se demandant à quoi pouvait bien ressembler un pouvoir « ignoble » venant de sa meilleure amie. Même si elle lui assurait que tout allait bien, la galloise ne se sentait pas de rejoindre le salon en laissant la trentenaire seule avec ses ennuis. C’était ce qu’elle allait lui dire quand la dénommée Morgana brisa leur intimité pour revenir sur l’épisode de l’animal blessé.
Un gang hein ? Qui se faisait appeler C.G.C ? Est-ce que la caissière savait ce qu’elle faisait en donnant ces informations à la jeune voyageuse ? Sans doute pas. Pourtant, la rouquine avait l’impression que c’était un signe, une invitation silencieuse. Après tout, n’avait-elle pas protégé tout un groupe à Elipse ? N’avait-elle pas réalisé un exploit pendant la guerre de Techyo ? Ne s’était-elle pas interposée entre Anastasia et la famille de fanatiques qui la lapidait ? Quelque part, Selene se sentait l’âme d’une justicière. Etait-ce une façon de se prouver sa force ? De racheter les pêchers de ses compatriotes criminels ?
Un flash. Une fraction de seconde, elle s’imaginait comme ces héros nés des fantasmes du monde réel. Masquée, défendant bénévolement le faible et l’opprimé. Il y avait un début à tout, et beaucoup de « héros » étaient des enfants brisés qui renaissaient de leurs cendres. Ils étaient comme elle ; elle était comme eux. L’adolescente hocha légèrement la tête, l’air grave, avant de répondre à mi-voix :
- Ok, euh… ok.
Que dire de plus ? Ses yeux noisette croisèrent ceux d’Anastasia, ouverts comme un livre. Après la fermeture du magasin ce soir, elle n’ira pas dormir ; pas de suite en tout cas. Elle fera ce qu’elle pouvait pour arrêter cette bande et qu’on ne trouve plus d’animaux mutilés dans les rues de Goutiniskaïa.
- Bizarre, confia-t-elle à son aînée quand elles furent seules, outre que je ne comprends pas leur motivation, pourquoi les torturer à coups de marteaux ? Si ce sont des magiciens, ils ne doivent pas manquer de sortilèges pour faire du mal. Et si ce ne sont pas des sorciers, comment la police peut ne pas les trouver, …
En vérité, Selene réfléchissait à haute voix. Elle était encore pensive quand deux groupes de trois personnes pénétrèrent dans la boutique, dont l’entrée parut brusquement trop étroite. Parmi les premiers visiteurs, une adolescente fit un signe impatient de la main pour faire comprendre aux vendeurs qu’ils ne faisaient que regarder. Dans l’autre trio néanmoins, un homme portant une robe d’étudiant en magie s’approcha avec ses amis et demanda en regardant successivement la galloise et Anastan :
- Excusez-moi, on cherche des hiboux postaux. Pour les longues distances, on aura des correspondants dans la région de Sextus cette année. - D’accord, acquiesça la toquée, alors je- - Hééé ! interrompit brusquement l’un des garçons de l’autre groupe qui se donnait des airs de bad boy, combien les couleuvres de Kephren ? - Pardon, s’excusa Selene auprès des étudiants, je vous laisse voir avec mon collègue pour les hiboux ? Elle s’avança alors vers le trio de collégiens en conservant son sourire malgré les airs moqueurs qu’ils affichaient. Les petites coûtent 500 rubz, les plus grandes peuvent aller jusqu’à 950 rubz. - Haaaan… et elles mangent quoi ? - Des petits mammifères, répondit immédiatement la rouquine, ce qui tenait plus de la supposition que de la vérité. - Trop cool, marmonna la fille de la bande. - Mon frère dit que tous les p’tits sorciers devraient en avoir une. Je prends la minuscule au fond là ! Et ton numéro aussi.
Le blondinet qui ne devait pas avoir plus de 13 ans lui adressa un clin d’œil. Ses amis s’esclaffèrent bruyamment alors que la toquée rougit. S’efforcer de rester impassible ne faisait qu’amplifier sa gêne, et donc le teint écarlate de son visage, et donc les gloussements des trois jeunes clients. Elle bafouilla qu’elle s’absentait et s’empressa de préparer un vivarium, ignorant les sifflets admiratifs qui la suivirent et les murmures volontairement indécent. Ses mains tremblaient quand elle attrapa la couleuvre et si cette dernière n’était pas à moitié endormie, elle l’aurait sûrement mordue pour le dérangement. Finalement, Morgana revint de sa pause pile au bon moment pour encaisser les petits voyous et, croisant Anastasia qui accompagnait les étudiants vers la caisse, Selene se réfugia deux minutes dans le vestiaire du personnel pour griffonner quelques épouvantails sur son carnet neuf. Elle se sentit immédiatement calmée, les yeux rivés sur ses amis de toujours, et une petite pilule bleue venait d’apparaître dans sa main.
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| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Mar 22 Sep - 21:31 | |
| Un gang ? Anastan était estomaqué. Comment des gens pouvaient-ils prendre du plaisir à torturer des animaux quelle qu'en soit la raison ? Il aurait voulu poser mille questions à Morgana mais la clientèle en avait décidé autrement. Qu'importe, il se jura de mener sa petite enquête après les heures de travail; il espérait simplement que Selene serait du même avis. Il posa des yeux en points d'interrogation vers son amie et fut soulagé de voir qu'elle pensait à peu près la même chose. Malheureusement les questions de l'adolescente restèrent en suspens: six personnes bruyantes entrèrent d'un coup dans l'échoppe.
Anastan se chargea de présenter les hiboux voyageurs, sagement posés sur les barreaux de leur cage, l'oeil mi-clos. se sentant incapable de repérer ceux qui sauraient faire de grands trajets sans fatigue, il expliqua aux étudiants qu'il allait se renseigner et se dirigea à grands pas vers la salle des fiches. Les trois jeunes adolescents avaient l'air de mener la vie rude à Selene mais dans l'impossibilité de s'interposer il lui lança une oeillade afin de la décontracter quelque peu. Arrivé dans la salle il formula sa question et trois fiches tombèrent naturellement dans sa main. Il remonta les escaliers quatre à quatre après les avoir lues, jeta un coup d'oeil inquiet vers son amie qui préparait un vivarium et renseigna les trois jeunes hommes.
Ceux qui ont trois plumes vertes sur l'aile sont rapides mais ne vont pas très loin. Ceux qui ont deux plumes bleues sont des longs cours. Il ne sont pas très rapides mais peuvent voler sur de très longues distances sans se fatiguer, je pense que ce sont ceux-là qu'il vous faudrait expliqua Anastan
Les étudiants se penchèrent plus avant vers la cage afin de détailler les infimes nuances aux bords des ailes et acquiescèrent.
Le problème sera la nourriture, continua le jeune homme. En vol, ces hiboux ne se posent pas une seule fois tant que le but n'est pas atteint, pourtant ils doivent reprendre des forces sinon ils ne tiendraient pas. La seule solution au problème est ceci... Anastan présenta un attirail magique de propulsion de nourriture à distance qui coûtait une petite fortune. Les étudiants se concertèrent puis s'isolèrent dans un coin afin de vérifier le contenu de leurs bourses réspectives. Le jeune homme en profita pour tendre le cou afin de voir si son amie avait réussi à se débarrasser de ses clients mais ne vit que Morgana.
Ok, lancèrent les étudiants, on prend un hibou à plumes bleues ainsi que le propulseur de nourriture.
Anastan les dirigea aimablement vers la caisse, les salua et sans plus attendre, partit à la recherche de Selene. Il parcouru le magasin puis la salle des fiches avant de la trouver dans le vestiaire, les yeux posés sur ses dessins habituels. Il prit doucement son joli visage entre ses mains et avec un sourire plein de tendresse se pencha pour l'embrasser.
Pink-Daddy a réussi à monter jusque dans ton cou et te fait un petit bisou, tu le sens ? Tu es content ?
Le jeune homme ressenti comme un épouvantable frôlement comparable à la succion d'une minuscule bouche froide et gluante sur le côté droit de sa gorge.
Aaah, c'est dégoûtant ! Ce pouvoir va me rendre fou avant la fin de la journée ! Cria t-il, tentant vainement de se débarrasser de la limace rose.
Rouge de colère et de honte, il intercepta le regard de son amie qui, immanquablement avait pu constater « la chose ». Par chance un nouveau client entra. Incapable de confier à son amie la particularité du pouvoir qu'il prenait pour une abomination, il se leva tel un ressort et couru au service du vieux monsieur qui venait d'arriver. | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Dim 27 Sep - 19:16 | |
| L’adolescente venait de glisser sa pilule dans une de ses poches quand Anastan fit irruption. Apaisée par ses amis crayonnés, elle laissa les mains de son aînée se refermer autour de son visage, mais le baiser fut interrompu par l’apparition d’une limace rose. Pink-Daddy ? En vérité, voir la version masculine de l’émotive tenter vainement de se débarrasser de ce parasites visqueux avait quelque chose de comique, mais la galloise n’osa pas dévoiler son hilarité devant la concernée, qui avait l’air profondément dérangée par ce pouvoir. D’ailleurs, elle se demandait bien en quoi cela pouvait être un pouvoir, mais la rouquine n’eut pas le temps de poser la question.
De nouveau seule, elle s’empressa de ranger son carnet et de retourner à son poste. Anastasia s’occupait d’un vieux monsieur et n’avait visiblement pas besoin d’aide. Selene regarda quelques minutes de l’émission culinaire qui passait sur la minuscule télé mise à disposition des employés, pour les distraire en période calme. Finalement, un couple de touristes techoïtes – vue leurs tenues – se présenta. Ils avaient cet air attendrissant de ceux qui avaient traversé de nombreuses épreuves mais s’aimaient malgré tout.
Après avoir salué poliment la voyageuse et la caissière, ils s’emparèrent rapidement de nombreux articles dont ils devaient déjà connaître l’usage. La galloise devina que ces derniers devaient servir à l’entretien d’une créature étrange mais n’osa pas poser la question. Finalement, le couple passa en caisse régla, et quitta le magasin en se demandant déjà quelle serait leur prochaine destination.
Toujours désœuvrée, l’attention de la rouquine fut attirée par celle d’un animal qui semblait émettre des sortes d’aboiement derrière le verre de son enclos. Il ressemblait à un chien, à ceci près qu’il avait six pattes, qu’il faisait la taille d’un gros chat et que son pelage, globalement rouge, était enflammé autour du cou. Il se dressait contre sa paroi, quatre pattes contre le verre, et semblait appeler Selene. Celle-ci s’approcha, attendrit, et l’animal redoubla d’effort pour lui faire passer un message. Interrogative, l’adolescente fut sauvée par Morgana qui lui souffla :
- Il a faim. C’est un Typhos. Quand ils n’ont pas assez mangé, leurs flammes sont jaunes, comme là. Elles sont beaucoup plus rougeoyantes quand ils sont en pleine forme. - Oh, ok. Merci !
Non pas qu’elle ne faisait pas confiance à sa collègue, mais la toquée prit soin de s’arrêter devant ses fiches pour savoir comment – et avec quoi – se nourrissait cette créature. Elle n’avait pas très envie de se faire mordre, ni carbonisée. Après quelques instants de renseignements, elle apprit que ce n’était pas un animal agressif au premier abord. De plus, il mangeait des croquettes à base de pierres volcaniques, de cendres et de différents métaux. Forte de ces informations, Selene remonta nourrir le Typhos et rangeait le sac de nourriture quand Anastasia en finissait enfin avec son vieillard.
- Il était un peu compliqué ce monsieur ? Elle lui adressa un coup de coude taquin avant de poursuivre, alors la limace, c’est ton nouveau pouvoir ? C’est vrai que ça ne doit pas être très très fun mais… tu sais à quoi elle te sert ?
C’était un intérêt sincère qui s’exprimait dans les pupilles fades de l’adolescente. Elle dégagea de devant son visage une mèche flamboyante et approcha son visage pour examiner le dénommé Pink-Daddy, toujours dans le cou de sa malheureuse propriétaire. Admettons-le, une limace, même rose, c’était assez moche. Mais il y avait pire, pas vrai ? Quoiqu’il en soit, le dieu qui régentait les lois du travail ne semblait pas vouloir que les deux collègues puissent échanger librement, puisqu’un petit garçon se présenta, une robe de sorcier noir et un chapeau pointu, pour demander s’ils avaient de la nourriture pour salamandre adulte.
- Oh, et aussi pour les boursouflets, ajouta-t-il quand la rouquine lui remit un gros paquet de sala’miam, les gros de 5kg s’il vous plait. - Oui, je reviens tout de suite !
Selene tournoya avec légèreté et se dirigea vers les étagères où étaient soigneusement rangées toutes sortes de paquets de nourriture pour animaux. Dans la mesure où il s’agissait d’une créature commune, elle ne mit pas longtemps à trouver ce qu’elle cherchait et à revenir vers le jeune client, un gros sac vert rempli d’herbe hachée dans les bras. | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Mer 30 Sep - 21:04 | |
| Tout en se précipitant vers son nouveau client avec un zèle outrancier dû à sa gêne, Anastan songea que Selene n'avait pas eu l'air trop dégoûtée à la vue de Pink-Daddy. Cela ne le rassura pas pour autant mais au moins pouvait-il supputer qu'elle ne le rejetterait pas complètement.
Il n'eut pas le temps d'approfondir ses états d'âmes, le vieux monsieur l'alpaga lui expliquant qu'il désirait s'offrir un animal de compagnie doux et tendre parce qu'il était très seul. Le jeune homme commença à lui présenter les chiots de races affectueuses mais le vieillard voulait quelque chose de plus original, moins contraignant aussi et de durée de vie assez courte, vu son grand âge. Anastan répondit poliment qu'il allait se renseigner dans la salle des fiches, qu'ici il y avait suffisamment de choix pour trouver son bonheur mais le monsieur ne l'entendait apparemment pas de cette oreille. Il lui prit le coude en le dévisageant puis raconta qu'il avait un fils, mort dans un accident de balai volant qui lui ressemblait, une fille qui habitait en Europe et qu'il ne voyait jamais et une femme décédée l'an dernier. Le jeune homme, mal à l'aise prit un air contrit de circonstance, répondant qu'il comprenait très bien et qu'il trouverait l'ami qu'il lui fallait dès qu'il aurait consulté le fichier. Faisant la sourde oreille le doyen continua son récit en ajoutant qu'il était atteint d'une maladie incurable. Certes, les magiciens et les docteurs de Gloutoniskaïa avait fait leur possible mais en phase terminale, ils ne pouvaient plus rien pour lui. Anastan baissa la tête et attendit que le vieux monsieur ait terminé ses explications lugubres. Quand le silence se fit, il gratifia le pauvre homme d'un sourire et fit un pas vers l'escalier.
Inutile de courir vers vos fiches, je voudrais juste un petit cygne Delamin, bleu de préférence.
Le jeune homme s'arrêta net et regarda son client. L'aïeul était petit, maigre, légèrement voûté mais son regard était profond et plein d'intelligence. Les iris de couleur grise, presque transparents, lui donnait un air étrange mais doux. Il était vêtu d'un costume noir, simple, impeccable et s'appuyait sur une canne fine et ciselée. Sur un second sourire, Anastan dirigea le vieil homme vers les volières et ne tarda pas à trouver ce que son client désirait. L'oiseau était minuscule et ressemblait effectivement à un cygne. Le plumage blanc s'irisait de bleu pâle à chacun de ses mouvements gracieux et lents. Le jeune homme ouvrit la cage et attrapa l'animal avec précaution avant de le déposer délicatement dans les mains noueuses de l'aîné. Sans attendre, le cygne voleta et se lova dans son cou. Ils arrivèrent ainsi en caisse. Le vieillard paya silencieusement, fit un pas vers la sortie et se retourna pour murmurer:
A ce soir Anastasia tandis que ses yeux brillaient d'un feu étrange.
A l'énoncé de son nom féminin, Anastan fut chamboulé: comment savait-il ? Il était planté devant la porte quand Selene le rejoignit en le taquinant. Tandis qu'elle lui donnait un coup de coude, il soupira et répondit:
il vient de me raconter sa vie, je ne savais plus comment me sortir me là ! En plus il m'a dit « à ce soir »; j'espère qu'il n'a pas l'intention de me narrer les circonstances de sa naissance et la biographie de ses ancêtres ! En plus, il m'a appelé Anastasia... Tu resteras avec moi s'il m'attend à la fin du boulot ? Il a l'air gentil mais il m'intrigue, je voudrais que tu le vois, si tu veux bien. Quant à la limace, je n'ai aucune idée de son utilité à part me pourrir la vie. Elle passe son temps à ramper en bavant et à me dire qu'elle m'aime, tu parles d'un pouvoir !
Il n'eut pas l'occasion de discuter davantage, l'adolescente partait servir un nouveau client. Il entreprit de nourrir les animaux, allant-venant des cages aux fiches puis des fiches aux paquets d'aliments divers et variés, jusqu'aux cages où les petits prisonniers donnaient des signes d'excitation et de joie gourmande.
Quand la distribution fut terminée, il se dirigea vers son amie qui saluait le petit garçon. Il n'eut pas le temps de lui dire quoi que ce soit, son ventre émit un énorme gargouillement, rappelant qu'il n'avait pas mangé depuis la veille au soir.
Quelle heure est-il ? Demanda t-il à l'adolescente je commence à avoir un peu faim ! | |
| | | Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Mer 7 Oct - 20:41 | |
| Selene revenait souplement vers son amie. Elle aussi commençait à voir faim, mais son coup d’œil à la petite horloge sous la télévision magique anéantit ses espoirs de prochaine libération.
- 16h15, répondit-elle en accentuant la lassitude de sa voix, on finit à 20h. On pourra prendre un petit quart d’heure de pause si tu veux, histoire de grignoter un truc.
Elle profita de l’accalmie pour s’étirer paresseusement, son corps souple se courbant avec une grâce presque provocatrice. Mine de rien, ces derniers jours avaient été tellement chargés que la simple monotonie du travail lui semblait étrangement décolorée. Que devenait Julian ? Avait-il mérité qu’elles l’abandonnent ? Certes, il avait une propension certaine à attirer des ennuis mais au fond, quel voyageur n’était pas comme ça ? Et puis… il y avait aussi « ce » truc. Elle repensait à lui comme à un ex qu’on a peut-être largué pour les mauvaises raisons, plus que comme un ancien compagnon. C’était à la fois rassurant et angoissant. Une angoisse d’adolescente normale dans ce monde anormale. Un sourire rêve s’afficha sur ses lèvres. « Normale ». Julian l’aurait maudite.
- Désolé, reprit la galloise en réalisant qu’elle s’était mentalement absentée de longues secondes, je repensais à ta limace. Je trouve qu’il y a plus horrible comme pouvoir.
Elle n’aimait pas mentir à sa meilleure amie, mais elle se doutait qu’il était encore trop tôt pour réaborder le sujet de Julian. Toutefois, soucieuse de corroborer ses dires par des exemples criant de vérité, histoire de prouver sa sincérité, elle raconta en s’approchant de la porte d’un ilot abritant toute sorte de rongeurs :
- Par exemple quand j’étais sur le bateau de pirates, il y avait une fille qui tombait raide morte dès qu’elle faisait une crise de thanatophobie. Il y en avait une autre qui devenait littéralement à vomir quand elle se regardait dans un miroir, ou encore un mec qui n’osait pas trop parler parce qu’il était irrésistiblement aphrodisiaque pour la personne à qui il adressait la parole.
L’ombre nostalgique qui traversait les traits pâles de la toquée était, elle, totalement réaliste. Melena, Shannon, Kalyss,… toute ces personnes qu’elle n’avait que croisées, avec lesquelles elle n’avait souvent jamais échangé un mot, étaient devenus comme de vieux amis dans sa mémoire. Dans tous les cas, elles étaient de vieux alliés, des comparses de galère. Qu’étaient-ils tous devenus ? La vente de Sextus avait séparé leurs destins… avaient-ils survécus ? Certains étaient-ils encore sous le joug d’un maître esclavagiste ? Etaient-ils morts ? S’étaient-ils réveillés ? Avaient-ils connus l’exil ? Il lui semblait avoir aperçu la brunette aux pouvoirs morbides quand les lutins les avaient appelés à l’aide pour retrouver le Père Noël, et dans la salle de réveil de Parkinson aussi. Certains autres aussi d’ailleurs… comme Jade et Elie.
- C’est marrant, commença l’adolescente qui avait ouvert l’ilot pour se retrouver dans un espace exigu qui regroupait tous les accès aux box. Elle ouvrit celui des lapins et attrapait délicatement chaque boule de poils pour la mettre dans une grande caisse de voyage le temps qu’elle change leur habitat. Avec le temps qui passe ici, j’ai l’impression que chaque personne que j’ai croisé m’a laissé quelque chose… comme si au fond, on était tous connectés. Tous les voyageurs…
En parlant, elle réalisa qu’Anastasia pourrait ne pas la comprendre. En effet, elle n’avait connu de ses semblables qu’un étrange prêtre adepte de démons, un jeune homme avec lequel elle s’était méchamment engueulée et un sociopathe criminel. Selene sortit de l’ilot les lapins, pour se dégager la place, et attrapa un sac poubelle dans lequel elle fit glisser la litière sale.
- J’ai vraiment rencontré des gens bien, assura la galloise, ses yeux noisette oscillant entre le vide et les orbes de son amie, j’ai l’impression que c’était hier… il y en a certains que j’aurais adoreré te présenter ! ajouta-t-elle avec enthousiasme.
Elle songea à Jade, Yoru, Myia, Lys, William, tous ces inconnus – au fond – qui lui avaient tendu, l’espace d’un instant, une main amicale. C’était fou comme elle aurait aimé mieux les connaître. Plus fou encore, ce ruisseau de nostalgie qui s’écoulait depuis qu’elle en avait ouvert la porte. Elle en oubliait son mensonge initial, ne restaient plus que ces souvenirs précieux qui, inexplicablement, scintillait dans des images teintées de souffrances et d’angoisse.
- Tu m’aides à changer les lapins, demanda-t-elle finalement, il y a personne, autant en profiter. | |
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