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| Poufsouffle et fières de l'être ! | |
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Auteur | Message |
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Anastasia Waitten
Maladie mentale : Dépendance affective
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Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse: 133 rubz
| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Lun 8 Juin - 22:25 | |
| Anastasia commençait à être terriblement inquiète de l'attitude de Selene; même fatiguée, même angoissée elle n'était pas comme cela d'habitude... Commençait-elle a en avoir assez de son amitié un peu collante ? peut-être n'avait-elle pas appréciée son manque d'amabilité par rapport à Simon ? Elle n'avait eu aucune réaction face à l'achat de la pierre, semblant se désintéresser totalement du fait qu'elle voulait parler à Edem de temps à autres. La jeune femme aurait voulu avoir son avis outre-tombe sur le nouveau venu et l'attitude à adopter mais face à son amie qui n'avait même pas regardé la couleur du poste radio choisi, ce désir lui passa comme tout le reste: leurs vacances, la pilule, la joie de vivre des aventures palpitantes mais sans danger. Ce n'était même pas la peine de proposer d'aller au restaurant, elle était sûre que l'adolescente refuserait prétextant qu'elle n'avait pas faim, ce n'était pas normal. Et ce regard... pourquoi la dévisageait-elle comme si elle était devenue une étrangère qui la terrorisait ? avait-elle quelque chose de changé ? Interloquée, tout en suivant Selene "un peu plus loin", elle parcouru des mains son visage à la recherche du bouton, de la pustule ou du furoncle responsable mais ne sentit rien. Simon aussi la suivait tant bien que mal, visiblement en carafe, mécontent, ayant l'air de se demander où elles allaient. C'est alors que Selene, se retournant, congédia en bonne et due forme le nouveau; Anastasia n'en revint pas, ce n'était vraiment pas son style; où allait-il dormir ? Certes elle ne l'aimait pas mais de là à le laisser toute la nuit seul à Dreamland sans réel pouvoir, sans objet magique ou technologique et sans un sou... Le regard de la jeune fille habituellement si limpide était fuyant et voilà qu'elle courait maintenant en l'entraînant pour acheter "un truc"... quelle mouche l'avait piquée ? suivant tant bien que mal elle réussi à bredouiller: Ne pourrait-on pas lui prêter un peu d'argent pour qu'il puisse manger et dormir dans un lieu correct ? il va bientôt travailler, il nous remboursera... L'adolescente arrêta enfin sa course et avant que la jeune femme ai eu le temps de lui demander ce qui n'allait pas, Selene lui expliqua le problème.
L'information tomba comme un couperet dans la tête d'Anastasia mais le plus horrible était la peur qui défigurait presque son amie. Elle s'empressa de la rassurer: naturellement que que viendrais avec toi, nous fuirions ensemble; dans le monde réel j'ai une voiture et pas mal d'argent, nous pourrions toujours trouver un lieu ou un pays où on serait tranquille. Prends ton carnet de croquis, je vais y noter mon adresse et mon N° de téléphone et tu me donneras tes coordonnées car on ne se réveillera pas au même endroit, il faudra bien se retrouver.
A peine eut-elle terminé sa phrase que Simon se planta devant elles leur servant, d'une voix larmoyante qui eut le don de l'énerver, du vous me laissez à la rue, je ne sais même pas où est la mairie, etc, etc. Pauvre chou ! Encore sous le coup de ce que l'adolescente venait d'expliquer, elle avait trouvé son attitude détestable et irrespectueuse. Elle répondit du tac au tac: Bravo pour la confiance ! t'es jamais sorti de ton bled ou quoi ? la mairie en général c'est au centre-ville et on est où ? au centre-ville ! il te faut une nounou pour te border aussi ? tu attends tout de nous mais toi tu proposes quoi à par ton air blasé à nous prendre pour des connes quand on s'achète un truc, tu crois que je ne t'ai pas vu ?!
C'était sorti tout seul. Elle avait bien conscience de l'avoir provoqué une fois de plus mais cela avait été plus fort qu'elle. Il avait baissé les yeux et il la vouvoyait: il était faible; il n'était rien de moins qu'un nabot laid et insipide qui jouait à se la pêter devant deux gonsesses; elle allait lui rabaisser son caquet, elle voulait savoir ce qu'il avait dans les tripes si tant est qu'il y ait quelque chose !
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| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Mar 9 Juin - 7:54 | |
| Dès que son amie l’eut rassurée, Selene eut l’impression de pouvoir recommencer à respirer. Même si c’était irréaliste, l’idée de s’enfuir avec Anastasia lui donnait suffisamment de courage pour affronter son destin. Si sa vie était fichue, alors au moins, elle ne serait pas seule. Etait-ce de l’égoïsme ? Peut-être un peu. Pouvait-il en être autrement ? Elle était une enfant ; elle ne pouvait survivre seule. Elle s’apprêtait à répondre quelque chose au sujet des coordonnées, mais voilà que Simon les avait rattrapées. Décidément, il ne tenait pas en place ! La rouquine s’en voulut de se sentir agacée de le voir à nouveau s’immiscer entre elles, et n’oserait jamais avouer que cette fois, elle ne s’était pas offusquée de la réponse de son amie. Décidée toutefois à apaiser les choses, elle s’avança comme pour s’interposer entre les deux adultes, coupant court à tout début de dispute.
- Nous sommes vraiment désolées mais… ici, c’est pas toujours facile pour les gens comme nous de gagner ce qu’on a. On n’a pas souvent les moyens de se montrer généreux, parce que chaque rubz a été gagné difficilement et qu’on ne sait pas quand on en aura cruellement besoin.
Elle avait planté ses yeux noisette dans les glaciers du sociopathe. Encore une fois, elle s’efforçait de paraître forte et déterminée. Elle avait beau avoir l’air fragile, elle n’en restait pas moins la voyageuse la plus expérimentée de leur trio. Ça, Simon devait le comprendre – et l’assimiler. Ce n’était pas par méchanceté, c’était juste… pour sa propre survie. Selene ne prétendait pas avoir raison sur toute la ligne, mais elle pensait que son avis commençait à avoir une certaine valeur.
- Vous savez, j’ai passé beaucoup de nuits dehors, moi. Planquée dans des granges, des parcs, et des fois mêmes juste en plein air sans aucune civilisation à la ronde. Faut s’habituer à dormir n’importe où, ça doit pas être pour rien qu’on nous appelle des « voyageurs ».
Elle eut un sourire à la fois triste et encourageant. La lumière du plus proche lampadaire donnait à sa peau une blancheur surnaturelle alors que ses yeux étaient toujours aussi ternes, délavés par la souffrance. S’il n’était pas trop bête – ce qui ne semblait pas être le cas – Simon comprendrait bien qu’il ne passerait qu’une seule nuit dans les rues. Une seule. Combien en avait-elle passées, elle ? Et c’était sans compter que chacune de ses nuits de sans abris avait été meilleure que la façon dont elle été traitée sur le bateau de Georges Mikles. Dans la cale qui empestait le moisi et la mort.
- Désolée. A demain Simon, n’oubliez pas, 9h devant la mairie !
Sur ce, elle prit la main d’Anastasia et l’entraina avec elle. Elle jetait malgré tout plusieurs coups d’œil nerveux en arrière, de peur que le trentenaire ne les suive. L’adolescente se sentait… bizarre. C’était une sensation impossible à décrire, un concentré de plusieurs émotions confuses. Les doutes, la fatigue, la tristesse, la joie, les remords, rien n’était clair. Avait-elle mal agi ? Devait-elle donné plus ? N’avait-elle pas déjà été bien gentille de proposé à l’inconnu un travail ? Une vraie personne généreuse lui aurait-elle offert le gîte et le couvert ?
Les deux amies avaient quitté le marché. Les rues ne dormaient pas encore mais la foule était bien moins dense. Selene avait l’impression que l’arrivé de Simon avait bloqué la proximité qu’elle ressentait auparavant avec son aînée, comme s’il était un témoin qui l’empêchait d’exprimer ce qu’elle voulait. Elle avait envie de retrouver ce lien, de se replonger dans l’extase qui l’avait gagnée la nuit dernière, juste après leur dispute ; quand elle avait faillit l’embrasser…
- Oh tu sais, je ne crois pas que ce soit nécessaire que tu me notes à nouveau ton adresse, dit brusquement la galloise, je n’aurais plus le papier dans le monde réel ; et je m’en souviens ! Tu habites dans Bayview, dans la 3th avenue, pas loin de l’Amstrong avenue et de Hunters point. C’est ça ?
Il y avait autre chose qu’elle voulait lui demander. La rouquine n’était pas certaine d’oser, parce que ça touchait aux cordes les plus sensibles de la jeune femme. Mais… elle était son amie, pas vrai ? C’était son rôle de s’intéresser à ce qu’elle ressentait, de prendre la température de son cœur. La gorge un peu serrée, elle questionna avec empathie :
- Et… avec ta pierre, je me disais… tu n’aurais pas envie de reparler à… Gabriel ? | |
| | | Simon Fox
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Mer 10 Juin - 19:18 | |
| Serrant la mâchoire, Simon encaissa la réponse plus que cinglante de la brunette. Elle osait lui parler de confiance … N'était-ce pas elle qui se méfiait de lui depuis le début ? Quelle hypocrite ! Il fit un unique pas vers elle, une telle méchanceté dans le regard que malgré tous les masques qu'il tenterait de s'imposer, rien au monde ne pourrait la cacher. Il pointa un doigt fin et raide vers elle, accusateur. Mais avant qu'il n'ai put déballer la tirade acide qu'il s’apprêtait à cracher, la rouquine s'interposa, écœurante de douceur et de compassion. Oubliée la cathédrale et la perspective de l'explorer plus en profondeur. Oubliée l'idée d'en apprendre plus sur ces fameuses tours. Une seule et unique idée tournait tel un ouragan déchaîné sous son crâne ; leur faire payer. Il voulait les voir souffrir. Il voulait les entendre hurler de terreur, gémir de douleur. Il voulait les voir se prostrer, pauvres victimes en positions fœtale à ses pieds.
Agité de tremblements incessants, son œil gauche commençait à l'agacer également. Selene avait passé de nombreuses nuits dehors... La belle affaire ! Avait-il une tête à dormir dans la paille ? Non madame ! Il était quelqu'un de distingué et non un traîne savate prêt à se rouler en boule dans la première grange venue ! Le visage fermé, complètement impassible, seul le tic nerveux agitant son œil laissait transparaître l'état de colère intense dans lequel il était. Son regard passant de l'adolescente à son amie, il fini tout de même par afficher un sourire timide avant de dire sur un ton calme et parfaitement détaché : « Navré si je vous ai donné l'impression de ne pas vous faire confiance mais vous même n’étiez pas spécialement confiantes envers moi. Et pour ce qui est de la mairie, il se trouve que sans mes lunettes il m'est difficile de distinguer clairement les bâtiments. Je n'ai reconnu la cathédrale que parce qu’elle possède des formes et des couleurs qui ne trompent pas. Mais peu importe. La nuit porte conseil parait-il. »
Il paraissait si calme, si serein, ne donnant pas du tout l'air d'en vouloir à qui que ce soit. Il souriait même un peu. C'était un sourire triste et mélancolique. Seul son regard laissait transparaître un éclat de haine. Ana ne devait sûrement pas être dupe puisqu'elle connaissait ce regard. Mais toute autre personne ne se focalisant pas dessus laisserait passer l'information, ne voyant en lui que quelqu'un de déçu et un peu triste. Il s'en fichait. Si au moins une des deux se laissait avoir, c'était l'essentiel. Et si cela pouvait créer une certaine discorde entre elles, c'était encore mieux ! Oh oui, les voir se déchirer serait encore mieux que de les faire souffrir lui-même.
Alors que les deux filles s'éloignaient de lui, main dans la main, il resta planté au milieu de la foule, ne les quittant pas du regard un seul instant. Prédateur patient qui surveille son futur repas. Oui, il allait les monter l'une contre l'autre. Il ferait de Selene son amie et d'Ana son ennemie. Il les regarderait se déchirer à cause de lui et rien au monde n'aurait un goût plus doux que cela...
Leur contour flou quitta la place, s'engageant dans une rue moins peuplée. Certain quelles ne pourraient plus le voir, il se mit donc en marche, suivant exactement le même parcours qu'elles. Il ne voulait pas les quitter d'une semelle. Gardant toutefois une distance de sécurité, il s'agaça de ne pas parvenir à les voir nettement. Si seulement il avait put avoir ses lunettes ! Mais elles n'étaient pas très difficiles à suivre. La foule se faisait moins dense et, lorsqu'il arrivait dans la rue où elles se trouvaient, il s'adossait à un mur en attendant qu'elles aillent dans la suivante, prenant bien soin de se dissimuler pour ne pas être repéré. Sa veste orange sur le bras, son pantalon restait suffisamment vif pour attirer l'attention. Pas l'idéal lorsqu'on suivait quelqu'un. D'ordinaire, lorsqu'il filait une personne, il était vêtu de noir... Mais en se montrant prudent, tout se passerait bien. Il avait bien l'intention de les suivre jusqu'à leur hôtel. Ses deux petites demoiselles voulaient dormir confortablement … Mais si lui n'avait pas droit à un lit, il ferait en sorte qu'elles même passent une très mauvaise nuit ! | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Jeu 11 Juin - 12:10 | |
| Anastasia recula terrorisée à la vue de l'index pointé tel une lame acérée et du regard féroce de Simon. Elle était allée trop loin, elle le sentait. Peut-être avait-elle sous-estimé cet homme ? Dans sa panique intérieure elle était prête à lui offrir de quoi manger et dormir à l'hôtel malgré ses maigres moyens tant elle se sentait incapable de se défendre, de relever un défi aussi haineux ou calculer une stratégie de combat psychologique. Ses colères ou phrases acerbes n'étaient qu'explosions instinctives et passagères; elles ne ressemblaient en rien à un plan logique, défini à l'avance. Bras ballants, prostrée, anesthésiée, la jeune femme attendait l'agression verbale ou physique. Heureusement, Selene vint à son secours mais ce qu'elle dit ne la rassura pas. L'adolescente ne voulait décidément pas prêter d'argent alors qu'elle... Elle aurait bien donné sa bourse pour avoir la paix. Le nouveau tremblait de rage, son tic oculaire faisait tressauter sa paupière. Blanche de frayeur elle pensa qu'il allait leur faire la peau mais à son grand étonnement, il parla d'une voix calme, presque doucereuse. Elle allait tomber dans le piège quand elle vit l'éclair de haine traverser, l'espace d'un instant, son regard polaire. Elle lança un coup d'oeil vers son amie, avait-elle vu ce détail ? Une chose était sûre: elle venait de comprendre que le ton de l'individu était faux. Derrière l'amabilité apparente, se logeait un esprit implacable; jusqu'à quel degré ? Anastasia était incapable de répondre à sa propre question. D'une voix blanche elle bredouilla: Excuse-moi, je ne savais pas que tu étais myope... Contrairement à ce que la peur lui dictait elle ne proposa pas d'argent ou de ticket: Selene ne voulait pas; elle devait avoir ses raisons. En aucun cas elle ne voulait la contrarier; elle était sa seule amie, elle se rangerait toujours de son côté. D'une voix intimidée elle continua: moi non plus je ne sais pas où est la mairie ni même à quoi elle ressemble mais Selene sait peut-être ? sinon... Tu peux demander à des gens, ils sont gentils par ici, ils se feront un plaisir de te guider... Elle lança un regard vers l'adolescente qui ressemblait plus à un S.O.S. qu'à une interrogation. Avait-elle deviné ? toujours est-il qu'elle congédia Simon et lui prit la main.
Ce contact chaud et doux lui fit du bien; elle aurait tellement aimé pouvoir se décontracter, prendre la jeune fille par le cou et chercher l'hôtel le plus loufoque de la ville en sautillant de joie. A la place, malgré la douceur de la nuit elle était glacée jusqu'aux os; elle remit son blouson. Selene n'avait d'ailleurs pas l'air plus sereine; elle se retournait comme si elle craignait d'être suivie. Le malaise était-il communicatif ou réel ? Anastasia avait la même impression. Rasant les murs, elle accéléra le pas, jetant un oeil régulièrement par dessus son épaule sans rien voir d'autre que quelques passants qui flânaient. Quand la jeune fille lui récita par coeur son adresse à San-Francisco, elle aurait aimé lui répondre enjouée: c'est tout a fait cela, quelle bonne mémoire ! à la place, la gaîté se mit à sonner faux et la fin de sa phrase tomba mollement dans un murmure angoissé.
Arrivées au coin d'une rue Anastasia s'arrêta. Il fallait qu'elle mette en mots le fond de sa pensée; Selene était son amie, elle comprendrait peut-être... Cet homme me fait peur Selene, je ne sais pas pourquoi. Si je m'écoutais je prendrai les jambes à mon cou et m'enfuirai loin d'ici, loin de lui; j'ai l'impression qu'il va se venger... Je sais que tu es bardée de pouvoirs qui te rendent très forte, malgré cela je ne suis pas rassurée. J'ai même le pressentiment qu'aucun de tes pouvoirs n'aura de parade contre l'attaque qu'il va choisir. Tu as vu son regard de haine quand il parlait ? moi j'ai vu et cela me terrorise... Tout en parlant elle triturait nerveusement la petite pierre nécromancienne dans ses doigts. A la question de la jeune fille elle répondit avec un sourire triste: je ne sais pas... Gabriel c'est loin et je l'ai un peu idéalisé. Je ne suis pas sûr qu'il répondrait à mes questions ni même qu'il veuille me parler vraiment, il était tellement sauvage et solitaire... C'est ce qui faisait son charme ! Et puis, il était avant tout journaliste. Si je l'appelait, il passerait son temps à me poser mille et unes questions sur Dreamland sans jamais répondre aux miennes ! Elle regarda son amie avec douceur, elle était si jolie, si menue, si...Et puis c'est toi que j'aime maintenant; personne ne te remplacera jamais dans mon coeur, pas même Edem. J'ai réfléchi; c'est juste une immense amitié que j'éprouve pour lui, de la tristesse aussi car il est mort très jeune alors qu'il adorait la vie. Toi c'est différent, c'est beaucoup plus fort. sans toi je ne serai rien. Prise dans un élan de bonheur, elle embrassa l'adolescente en lui murmurant: tu es mon cadeau du ciel, je ne t'abandonnerai jamais. Cette effusion lui fit un bien fou, son coeur battait la chamade avec la sensation que cela faisait une éternité qu'elles ne s'étaient pas adonnées à un peu de tendresse. Légèrement revigorée elle ajouta: je crève d'envie d'essayer cette pierre ! je vais appeler Edem au sujet de Simon; peut-être saura t-il nous conseiller quelque chose...
Après avoir envoyé un sourire à la jeune fille, elle plaça la pierre dans la paume de sa main et la dirigea vers le ciel. Des éclairs en surgirent. Dans un brouhaha de coups de tonnerre la foudre tomba. Prise au dépourvu, Anastasia regarda autour d'elle pour voir la réaction des passants face à tout cela. Elle fut bien vite rassurée. Elle avait oublié qu'elles étaient à Gloutoniskïa, la ville de toutes les magies. C'est tout juste si les gens s'y intéressèrent; pour eux cette pierre devait être banale. C'est alors qu'une voix de femme, ressemblant à s'y tromper à une élocution de standardiste lui demanda avec qui elle voulait entrer en contact. Surprise mais jouant le jeu elle répondit: avec Edem, s'il vous plait. La voix lui demanda de patienter quelques instants. Simon avait peut-être entendu les coups de tonnerre mais de là où il était, il lui serait impossible d'entendre les dialogues outre-tombe: au paradis, il n'y avait pas de mégaphone. Collée à son amie pour être sûre qu'elle entendrait bien tout, elle n'eut pas longtemps à attendre. La voix d'Edem s'éleva légèrement comme sortant directement de la pierre: La Belle, quel plaisir ! que me vaut l'honneur d'une telle visite ? parle, le Génie de la Pierre est ton serviteur, il exhaussera tous tes voeux ! Sur cette phrase, il partit de son grand rire chaleureux qui ravit la jeune femme. Pleine d'émotions elle répondit: Bonjour Edem. J'espère que tout se passe bien pour toi là tu es ? j'ai effectivement des questions à te poser; peut-être sauras-tu me conseiller ? Elle expliqua tout ce qui leur était arrivé depuis leur rencontre avec Simon, ses impressions, sa peur et lui demanda même s'il pouvait le voir. Le fantôme d'Edem enchaîna: Tout va très bien là où je suis; c'est plein de bonheur et d'amour dans le coin, pas de souci ! pour répondre à ta question je te dirai que non, je ne peux pas voir ce Simon, je ne suis tout de même pas Dieu ! par contre, je peux te conseiller à ma façon, écoute bien: tu as certainement raison; Simon est peut-être méchant. Un peu ? beaucoup ? pas du tout ? tu ne le sais pas ni moi non plus. Je dirai donc que tu ne peux pas l'accuser sans preuve et qu'il ne sert à rien de lui faire du rentre dedans tant que tu n'en sauras pas plus sur lui. Cherche les preuves plutôt que te miner à en attraper un ulcère ! comme on dit chez moi: "le léopard ne se déplace jamais sans ses taches" ! ou encore: "assieds-toi au bord du fleuve et tu verras passer le corps de tes ennemis". Mais comme je te connais bien, je vais t'en donner un autre, un peu plus à ma façon de voir les choses sous son aspect positif et surtout avec humour: "aime ton ennemi, c'est le meilleur moyen de lui taper sur les nerfs ! je t'embrasse par la pensée la Belle et embrasse ton amie pour moi. N'hésite pas à m'appeler quand tu auras besoin !
Le silence se fit que la jeune femme n'osa pas rompre. "Aime ton ennemi" avait-il dit... Abasourdie, Anastasia regarda son amie en quête de ses impressions. Tout en l'écoutant, elle lui avait repris la main et se dirigeaient vers un petit hôtel qui n'avait rien d'extraordinaire mais qui semblait correct. Le toit rose et les murs vert pomme lui donnaient un aspect sympathique, les fenêtres rondes laissaient deviner un intérieur chaleureux. L'enseigne lumineuse semblait respirer doucement comme un dormeur bienheureux; ce détail eut le don de calmer totalement ses angoisses. Elle s'approcha de la porte où les prix étaient notés d'une écriture ronde, agréable à l'oeil. C'est alors que tombant du ciel, un petit paquet de confettis s'étala sur le sol à ses pieds. Comme elle se baissait pour les regarder, le petit tas se recomposa sous son air médusé, en un ticket "Nuit d'hôtel prépayée pour Anastasia". | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Jeu 11 Juin - 18:04 | |
| L’angoisse visible d’Anastasia fut contagieuse. L’adolescente, qui n’était déjà pas bien rassurée, sentit tout son corps se tendre sous l’effet de l’inquiétude. Simon serait-il réellement dangereux ? Elle commençait à pencher pour la version de son amie. Celle-ci souffrait de dépendance affective mais n’était pas paranoïaque. Selene inclina légèrement la tête sur le côté, observant son aînée de ses yeux noisette, comme si elle voulait se souvenir pour qui elle se battait désormais. D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle n’avait jamais essayé, ni même eu l’intention d’essayer, de tuer quelqu’un. Trop gentille, trop altruiste, elle avait même sauvé Liam d’une flèche qui aurait pu lui coûter la vie. Pourtant à cet instant… elle se dit que si quelqu’un menaçait Anastasia, si elle n’avait pas d’autre choix, elle serait capable de la tuer.
Finalement, le sujet revint sur la pierre nécromancienne. La rouquine comprenait. Ça la rendait triste pour son amie, d’essayer de ressentir ce qu’elle avait dû connaître : l’amour pour un être trop sauvage pour rester à ses côtés, trop indépendant pour se confier. Le premier amour ; le pire de tous. Avait-elle jamais connu quelque chose comme ça ? Oh bien sûr, elle avait eu des crush, le dernier en tête – et le plus important de tous à ses yeux – était même à Dreamland. Mais avait-elle déjà eu l’un de ces premiers amours dévastateurs ? La toquée songea avec tristesse que non. Avec Julian, ça avait été trop court. Avec Anastasia, leur relation était trop ambiguë pour en être réduite à cette définition.
Un court instant, juste avant qu’elle ne se fasse enlacer, Selene crut voir une silhouette avec un pantalon orange fuir la lumière des lampadaires pour se mouvoir dans l’ombre. Après un clignement de paupière, elle avait disparu et la tendresse des bras aimés lui firent oublier l’angoisse qui menaçait de l’enivrer.
- Moi aussi je t’aime, murmura l’adolescente sans réellement déchiffrer ce qu’elle voulait signifier.
Tandis que son aînée déclenchait le pouvoir de sa dernière acquisition pour faire appel à son ami défunt, la galloise s’étira, non sans scruter les alentours. Pas de traces de Simon, elle devait avoir rêvé. C’était vraiment bizarre de pouvoir contacter les morts de la sorte, comme s’ils avaient tous un portable d’outre-tombe qui ne demandait qu’à sonner pour avoir des nouvelles des vivants. Quelques secondes, la toquée se surprit à se dire qu’elle aimerait bien contacter sa mère, mais pour lui dire quoi ? C’était assez triste à dire, mais elle ne lui manquait pas vraiment. Ça lui ferait plaisir de l’entendre bien sûr, et elle avait souvent demandé à dieu de lui dire pourquoi la police n’avait pas arrêté son père avant le coup fatal. Mais tout ce dont elle se souvenait de Kathy Nymphadora, c’était une poupée de chiffon usée, pâle et désincarnée, décolorée par le cauchemar que lui faisait vivre son mari.
Collée à son amie pour entende la voix d’Edem, Selene se dit immédiatement qu’elle l’aimait bien. Il avait ce petit quelque chose de bon vivant, de chaleureux, qui mettait immédiatement en confiance. Le genre de personne qu’elle aurait adoré rencontrer. Silencieusement, pour ne pas perturber ses conseils, elle se dit qu’elle adoré qu’il soit encore envie et qu’il forme avec Anastasia et elle-même un vrai trio de l’amitié. Alors la pierre se tut, la nuit douce de Gloutoniskaïa reprit ses droits, personne ne leur avait ne serait-ce que jeté un regard. Sur la route qui menait à leur prochain logement, la galloise demandait :
- Tu crois que c’est ce qu’il faut faire alors ? Aimer Simon ? S’il te fait vraiment peur à ce point, je ne sais pas si j’arriverai à faire semblant. Je te fais confiance tu sais ? Si vraiment tu dis qu’il est inquiétant…
Elle fut interrompue par le petit paquet qui tombait aux pieds d’Anastasia alors qu’elles rentraient dans un petit hôtel mignon appelé « Lovegood Inn ». Voilà qui tombait très bien ! A l’accueil, un couple finissait de régler leur réservation. L’hôte était un homme minuscule, dans un costume sur-mesure, debout sur une pile d’encyclopédies qui devaient être collés par magie pour rester si bien alignées. Il loua aux filles une chambre au rez-de-chaussée, qui donnait sur un charmant jardin intérieur, simple mais bien entretenu. Anastasia ne paya rien, Selene tendit ses 25 rubz avant de récupérer la clef.
Les couloirs devaient être ensorcelés parce que la galloise ne voyait aucun haut-parleur mais une douce musique à la harpe était diffusée à bas volume. La moquette était verte pomme, les portes roses avaient des angles arrondis, les lumières étaient – comme toujours – prodiguées par des lots de boursouflets. Une fois à l’intérieur, la toquée ne put retenir une exclamation d’admiration. Tout était soft, mais tellement couleur locale que c’était mille fois plus ravissant qu’une chambre équivalente n’importe où ailleurs.
- Bah moi, lança la rouquine en ébouriffant ses cheveux roux, je vais me prendre une douche ! On reparle plus tard de ce qu’il faut faire pour Simon ?
Elle déposa un baiser sur la joue de son amie et s’enferma illico dans la salle de bain. Le rituel classique lui prit une petite demi-heure : toilettes, déshabillages, douche, lessives à la main de ses effets personnels qu’elle étendit sur de petites barres normalement prévues pour recevoir des serviettes. Selene se félicita d’avoir réussi à ne pas mouiller sa chevelure flamboyante : elle enfila alors des dessous propres, sa robe de soirée mauve – qui lui servait de pyjama – et sortit de la salle de bain. Fraiche et rayonnante, elle adressa un grand sourire à Anastasia en posant sa hotte dans un coin de la pièce.
Quand son amie fut à son tour partie se décrasser, l’esprit de l’adolescente se prit à vagabonder. Elle se souvint de l’irruption de Julian dans l’hôtel de Techyo… il s’était jeté sur elle, l’avait embrassée, l’avait allongée sur le lit. Sa jupe s’était remontée, une chaleur nouvelle s’était mêlée à l’angoisse et… son fantasme nostalgique s’arrêta. A la place du phobique, c’était désormais sa meilleure amie qu’elle imaginait. Plus étrange encore, elle sourit d’un air coupable. La question que la dépendante affective lui avait posé en arrivant à Gloutoniskaïa résonna dans sa tête. Et si elle avait été un homme ? …
Elle sursauta. L’espace d’un instant, elle aurait juré voir un bout de la tête de Simon l’épier par la fenêtre. Encore une fois, tout avait été si vite qu’elle était persuadée que son imagination lui jouait des salles tours. A force de se méfier de lui, voilà qu’elle se mettait à le voir partout, l’imaginant tapis dans les ténèbres à attendre le bon moment pour l’étriper.
- T’es trop bête ma vieille…, se moqua-t-elle d’elle-même.
Mais malheureusement, cela ne la détendit pas. Le bruit de l’eau qui coulait indiquait qu’Anastasia était encore sous la douche. Selene ne voulait pas la déranger, ni passer pour une gamine trop peureuse pour rester seule trente minute dans une chambre. Nerveuse, elle se leva souplement pour aller verrouiller la porte d’entrée, puis tirer les rideaux. De plus en plus angoissée, comme si le sociopathe pouvait être déjà entré, elle récupéra d’abord sa poupéeventail et ses deux aiguilles qu’elle posa sur sa table de chevet, puis s’empara de son vieux carnet et de son crayon. Sans son amie dans les parages, elle ne résista pas à son T.O.C et alors qu’elle dessinait ses épouvantails, une pilule de valium se matérialisa dans sa main gauche.
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| | | Simon Fox
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Ven 12 Juin - 15:27 | |
| Lorsqu'il se retrouva planté devant le petit hôtel aux couleurs pimpantes, Simon ne put s'empêcher de constater à quel point cette ville l'horripilait. Tout ici respirait la bonne humeur et l’insouciance. Un peu comme s'il se trouvait au beau milieu d'un conte de fée devenu réalité. Il était temps que le rêve cesse. Il était temps pour les deux petites bécasses de retrouver la dure réalité. Il avait essayé de jouer la comédie, de se montrer gentil et conciliant. C'était terminé. Enfin en quelque sorte.
Une lumière s'alluma à l'une des fenêtres du rez-de-chaussée. S'approchant prudemment il vit les deux demoiselles se mettre à leur aise. Selene fila alors dans la salle de bain. C'était l'occasion rêvée ! Il retourna à la porte de l'hôtel et y pénétra. L'homme à la réception était ridiculement petit et Simon le toisa d'un air parfaitement indifférent. Il lui expliqua tout de même qu'il était passé voir une amie et qu'il n'avait donc pas besoin de ses services. Le petit homme lui sourit par pure courtoisie mais le cœur n'y était pas. S'engageant dans le couloir où une musique calme s'élevait doucement, il repéra tout au fond la porte du placard où le personnel d’entretien rangeait son matériel. S'assurant que l'homme à la réception ne pouvait rien voir ni entendre de la où il était, il clencha. Ouverte ! Quelle chance ! Là, il chercha de quoi mener son plan à bien et trouva exactement ce qu'il lui fallait. Il y avait beaucoup de bric à brac qui n'avait pas la tête de matériel de nettoyage, mais au milieu de tous ces trucs Simon dénicha de grands flacons en verre remplis de produits à l'aspect visqueux et vraiment inquiétant. Il s'empara du plus gros et le brisa en ayant prit soin de l'entourer de quelques chiffons pour étouffer le bruit et absorber le liquide. Il prit ensuite l'éclat de verre le plus long et tranchant, prit un autre chiffon pour l'enrouler à l'une des extrémités et ressortit du placard, une lueur assassine dans le regard.
Alors qu'il se dirigeait vers la porte de ces dames, longeant le couloir en sens inverse, une merveilleuse surprise s'offrit à lui. Ana, la très chère Ana, celle à qui il destinait la partie la plus intimidante de son plan, sortait de la chambre pour s'offrir à lui de son plein grès. N'était-ce pas merveilleux ? Plaqué contre le mur, son éclat de verre calé dans sa main droite, il attendit qu'elle referme la porte. Elle lui faisait dos et ne l'avait pas vu, aussi, avant qu'elle n'ai eut le temps de faire plus qu'un pas, il s'adressa à elle d'une voix sarcastique et plus que mauvaise : « Alors très chère, comment trouvez-vous l'hôtel ? »
Alors qu'elle se retournait, il se précipita sur elle et la plaqua contre le mur du couloir, sa main gauche appliquée sur sa bouche et l'éclat posé contre sa gorge. « Un seul cri et ce sera le dernier que tu pousseras... » Ses yeux rivés dans ceux d'Anastasia, il ne portait plus aucun masque. Elle pouvait désormais le voir tel qu'il était vraiment ; un monstre implacable sans âme et sans une once de remord. Un être prêt à tout pour obtenir ce qu'il désirait, quoi qu'il en coûte. Sa bouche était étirée en un mince trait horizontal et lorsqu'il parlait, c'était de façon calme et froide, suffisamment bas pour que personne d'autre qu'elle ne l'entende.. « Bien, puisque j'ai toute ton attention, on va pouvoir s'amuser un peu. Ton amie aime les jeux je crois ? Ça tombe bien puisque j'en ai un à vous soumettre. Tu veux connaître les règles ? » Il appuya un peu plus fort l'éclat contre la carotide de sa victime, juste pour être certain d'avoir toute son attention. « Elles sont très simples tu vas voir. Tout d'abord, Selene ne devra rien savoir de ce petit jeu, ce sera plus amusant comme ça. Et elle ne devra rien savoir non plus de cet entrevu. Ensuite, je veux qu'à partir du moment où tu seras de retour dans cette chambre et ce jusqu'à nouvel ordre de ma part, tu fasses semblant de m’apprécier. Au moins un peu. Selene ne doit y voir que du feu. Demain devant la mairie tu me feras ton plus beau sourire. Elle doit m'apprécier et tu dois tout faire pour que ce soit le cas. » Il se tut pour laisser le temps à la jeune femme d'assimiler les règles. « Bon, et pour finir, arrive la partie la plus amusante de mon jeu. Lorsque tu retourneras dans la chambre, je veux que tu te dispute avec ta chère amie. Je me fiche de savoir comment tu t'y prendras. Je veux l'entendre gémir et pleurer, qu'elle soit anéantie. Et je te préviens, je suis peut être myope mais j'ai une excellente ouïe. Cela dit je vais être bon prince. Je te laisse un délai de une heure. Pas une seconde de plus. »
Ses yeux toujours plantés dans ceux de sa victime, il n'avait plus du tout l'air d'un petit homme sans histoire et tout à fait banal. C'était un véritable psychopathe et rien en cet instant n'aurait put démontrer le contraire.
« Oh et une dernière choses, des fois qu'il te prenne l'envie de ne pas jouer avec moi. A chaque fois que tu transgresseras l'une de ces règles, je tuerais quelqu'un. Tu ne sauras ni qui ni quand ni comment mais saches que ça pourra tomber sur n'importe qui. Un père de famille, une jeune mariée, un grand frère ou une petite fillette avec des flots dans les cheveux. Il ne me suffira que d'un instant, comme à présent. Maintenant si tu me dis qu'avoir leur mort sur ta conscience te laisse de marbre, je m'incline ma chère. Mais ça vois-tu j'en doute sérieusement. » Il commença dès lors à relâcher la pression qu'il faisait peser sur son corps. Il avait beau avoir l'air maigrichon, il avait en lui la force d'une bête suffisante pour arriver à ses fins. « N'oublie pas les règles du jeu. Je ne laisserais passer aucune transgression. »
Il relâcha tout d'un coup, reculant de deux pas. A cet instant, un sourire s'étala sur sa face, machiavélique, les lèvres serrées ne laissant pas le moins du monde entrevoir ses dents. Son couteau improvisé toujours dans sa main droite, il fit un petit signe de tête vers la porte de la chambre.
« Je serais toi, je rentrerais avant que la petite rouquine ne sorte de la douche. Ce serait dommage de ne pas commencer à jouer tout de suite non ? »
Puis, toujours le sourire jusqu'aux oreilles, il marcha d'un pas tranquille vers le hall d'accueil, repassant devant le petit bonhomme qui lui souhaita une bonne soirée, certainement par automatisme, et qu'il ignora superbement, puis sortit de l'hôtel, allant ranger discrètement son éclat de verre dans la poche de sa veste qu'il récupéra sur une barrière semblant faite de sucre d'orge, où il l'avait posée un peu plus tôt. Il retourna ensuite aux abords de la fenêtre de la chambre des deux filles, scrutant de temps à autres à l'intérieur pour s'assurer de la bonne marche des événements. Si Anastasia se pliait aux règles de son jeu, il ne tarderait pas à apprécier la complainte de la petite Selene, bouleversée et inconsolable. Rien au monde n'aurait un son plus doux et agréable à savourer. Et si au contraire elle allait rapporter à son amie le monstre qu'il était, elles ne tarderaient pas à recevoir une oreille ou une langue en cadeau. Pourquoi pas les deux. Dans tous les cas, il passerait un agréable moment. | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Ven 12 Juin - 22:48 | |
| Aimer Simon ? non, je ne pense pas que soit véritablement possible, je pense que la petite phrase d'Edem était une image dont je n'ai pas encore saisi le sens profond... répondit-elle à son amie. Moi aussi je te fais confiance. On réussira toujours à s'en sortir, ne t'en fait pas! enchaîna t-elle afin de décontracter l'atmosphère. Anastasia était fatiguée de toutes ces tensions, elle avait besoin de se reposer. L'intérieur de l'hôtel était prometteur. Confortable à souhait, les couleurs étaient joyeuses et le bois chaud dominait. Le petit monsieur juché sur son énorme pile de livres donnait à l'endroit une impression d'érudition désuète, presque humoristique. La jeune femme tendit son ticket-jeton en guise de paiement que le nain rangea soigneusement dans un grand tiroir orné d'une clé sculptée avant de leur indiquer leur chambre au rez-de-chaussée, face à un petit jardin que l'on devinait médicinal style moyenâgeux, agrémenté d'un banc et d'une table dégrossis à même un tronc d'arbre. La musique était ravissante et sereine; elles allaient passer une bonne nuit, c'était certain ! La chambre était adorable, tout en bois également, presque comme chez les hobbits du "seigneur des anneaux" avec ce petit rien décalé en plus qui laissait à penser qu'ici tout pouvait être magique. Sourire aux lèvres, Anastasia suivit des yeux son amie qui se précipitait dans la salle de bain. Elle en profita pour ranger un peu ses affaires, sortir son tee-shirt propre, sa trousse de toilette, pester contre le fait qu'elle avait encore oublié d'acheter du rechange se disant malgré tout qu'avec la chaleur ambiante ses sous-vêtements seraient secs dès l'aube ! au moment de passer la main dans la poche intérieure de son blouson, elle se rendit compte qu'il n'y avait rien. Où était passé le dessin de Selene ? "il a dû tomber dehors quand je me suis penchée pour ramasser mon ticket..." pensa t-elle un peu inquiète. Sur ce elle sortit dans le couloir en repoussant doucement la porte. A peine eut elle fait un pas que Simon surgit de la semi obscurité et la plaqua contre le mur. Son cri d'effroi fut avorté par la main du nouveau qui s'appliqua durement sur ses lèvres. C'est alors qu'elle vit l'éclat de cristal acéré approcher de sa gorge. C'est alors aussi qu'elle comprit qu'elle avait eu raison de se méfier mais tort de le sous-estimer. C'est alors enfin qu'elle pressentit que le pire se mettait en place inexorablement.
Tremblant de tous ses membres, les jambes en coton ses yeux ne pouvaient se détacher de ce regard plus dur que le métal, déshumanisé, où se lisait la folie meurtrière la plus froide et la plus implacable. Le corps de l'individu lui coupait la respiration. incapable de bouger, elle faisait vaguement oui ou non de le tête à chacune de ses menaces, la terreur anéantissant toute autre possibilité de réflexion. Quand enfin il la lâcha, vacillante, elle resta quelques instants contre le mur afin de reprendre ses esprits. C'était clair, il irait jusqu'au bout; tuer était son plaisir, faire souffrir en était l'apothéose. Elle s'obligea à reprendre point par point la règle du jeu. Aucune erreur ne serait pardonnée, il fallait qu'elle assimile... Au bout d'un moment elle redressa fièrement la tête. "Jamais !" pensa t-elle. "Jamais je ne ferai souffrir Selene sciemment, quel qu'en soit le prix." Paradoxalement, malgré l'agression, une colère sombre s'installa en elle lui laissant entrevoir une faible lueur d'espoir: puisqu'il fallait jouer elles joueraient, et au plus fin encore, sans avoir jamais pris un cours de théâtre ! Il lui avait accordé une heure de battement, ce n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde; elle ne laisserait pas ce temps passer à ne rien faire. Mue par l'énergie du désespoir, la rage comme seule force, elle entra dans la chambre.
Selene venait de finir ses ablutions et lui apparaissait, adorable, en robe du soir... "On oublie !" se dit-elle afin de s'auto-conditioner a son nouveau rôle. Tout en se dirigeant vers la salle de bain, elle sourit à son amie et lui lança d'un air enjoué et anodin, assez fort pour que la phrase fut entendue du dehors: Tu sais j'ai bien réfléchi, je pense que je me suis trompée; Simon est quelqu'un de sympa. Comme tu disais si bien par rapport à Dakota, ce n'est sa faute s'il a des yeux froids; avec tout ce qu'il a vécu, le pauvre... et sans un mot de plus elle s'enferma dans la pièce d'eau.
Machinalement elle se déshabilla nettoya ses sous-vêtements et les posa à côté de ceux de Selene. pas une seule fois elle n'osa se regarder dans la glace par crainte de perdre le fil de son nouveau personnage face à la réalité de son visage. Raide, elle se glissa sous le jet d'eau bien chaude, cela lui fit du bien. Trop. Craignant l'engourdissement voluptueux, elle tourna vivement le robinet direction eau froide et se frictionna. Grelottante, elle s'essuya, se coiffa vaguement, se brossa les dents et se rhabilla: il fallait qu'elle sorte. L'adolescente, la tête bien calée dans les oreillers dessinait l'air reposé. La jeune femme l'apostropha: je viens de m'apercevoir que j'ai perdu ton dessin, certainement à l'entrée de l'hôtel, j'y vais et je reviens de suite.
Dehors, l'air était doux. Elle aperçut Simon dans le noir, fit semblant de ne pas l'avoir remarqué et s'appliqua à chercher son papier plié en quatre. Chance ! il avait volé un peu plus loin dans le caniveau sec. Elle le ramassa, le déplia afin de vérifier et le remis dans sa poche; c'était bien cela. Elle eut même l'impression que le petit épouvantail au sourire de travers lui faisait un clin d'oeil; c'était le moment, c'était la bonne distance. Tout en dirigeant ses pas vers l'établissement elle se concentra afin d'entrer en contact télépathique avec son amie. Selene, ne bouge pas, ne sursaute pas, continue de dessiner comme si de rien n'était et écoute-moi, c'est très important. Assimile bien tout ce que je vais te dire et garde cela pour toi; ne montre jamais que tu sais quelque chose. Anastasia lui rapporta en détail tout ce qui s'était passé, tout ce que Simon avait dit. Il va falloir jouer le jeu et réfléchir à comment se sortir de cet enfer. Crois-moi; je suis peut-être un peu cinglée mais pas mytho ni parano, c'est l'exacte réalité. Je pense que tu ne pourras pas utiliser tes pouvoirs: si tu le blesses ou s'il s'en aperçoit il tuera un innocent et si le tues, c'est toi qui deviendras une meurtrière comme lui, tu auras cela sur ta conscience jusqu'à la fin de tes jours, il ne faut pas. Il faut qu'on soit plus malines que lui. Je pense que tu as compris qu'à partir du moment où je pénètrerai dans la chambre, il sera impossible d'avoir des regards d'amitié, encore moins des gestes ! je vais devoir te balancer des horreurs en pleine figure, je n'ai pas le choix, toi seule sauras que je ne pense pas un mot de tout cela mais tu feindras les plus grandes souffrances en étant plus vraie que nature ! cela risque de durer un moment... Pour tenir le coup sache que si je te dis par exemple: je te déteste, cela signifiera je t'aime dans la réalité mais ça c'est notre code secret, motus et bouche cousue; sois forte, j'ai confiance en toi et je t'aime de tout mon coeur.
Durant tout le discours elle avait simulé un malaise afin de garder la distance des 50m, dans l'attente d'une réponse. Puis, prenant son courage à deux mains, elle entra, traversa le couloir et fit irruption dans la chambre. Le grand jeu allait commencer. Ce que tu peux être laide avec cette robe ma pauvre fille ! attaqua t-elle en prenant le ton de sa mère. Sur ce, elle retourna dans la salle de bain afin de se déshabiller en claquant la porte. Elle reparut en tee-shirt et lança fielleusement: salope ! dégueulasse ! tu as laissé un de tes poils de cul dans le lavabo, va nettoyer ! je te déteste et je me demande bien ce que je fous avec toi !
C'était plus dur que prévu. La jeune femme réprima un sanglot. Il allait falloir s'habituer... Afin de ne prendre aucun risque elle ajouta: tu es tellement stupide que j'ai failli en pleurer, tu me le paieras ! Sur ces paroles nauséabondes, une boule d'angoisse dans la gorge elle se coucha. Elle espérait que Selene ferait de même: elle avait absolument besoin de glisser subrepticement et à l'insu de Simon, sa main sous les draps à la recherche de celle de son amie pour la serrer fort. | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Sam 13 Juin - 11:18 | |
| Comme toujours, dessiner lui avait fait du bien. Son vieux carnet était plein désormais, noirci d’épouvantails. Si ça tante savait… à ses yeux, sa nièce avait vu le docteur Parkinson pour tenter de guérir son T.O.C. Certes, Selene se sentait moins dépendante désormais. Elle se laissait moins aller à ses rituels, ne se blessait (presque) plus elle-même, et savait même vaincre son tempérament angoissé et soumis. Dreamland lui avait inculqué certaines leçons qui, elle devait l’admettre, lui avait fait du bien. D’autres cependant, elle s’en serait passée volontiers. Anastasia sortit enfin de la douche. La galloise mit l’inquiétude qu’elle crut voire briller dans son regard sur la nouvelle – potentielle – perte de son dessin. Elle hocha alors simplement la tête, calées contre les oreillers, caressant des yeux les formes crayonneuses de ses fidèles amis. Un sourire fendit même son visage doux. Étrange. Elle se sentait heureuse. Avant, le monde des rêves était un temple de souffrance, un endroit qu’elle voulait fuir à tout prix. Désormais, il y avait sa meilleure amie et sa perspective de tour du monde. Il fallait pourtant bien qu’il y ait un élément perturbateur. Sans crier garde, la voix d’Anastasia résonna dans l’enceinte de son crâne. Même si elle y était habituée, et malgré la mise en garde de son aînée, Selene sursauta. Qu’importe de toute façon, elle avait tiré les rideaux. Personne ne pourrait la voir même en collant son nez à la fenêtre. Toutefois, la toquée n’eut finalement aucun mal à rester immobile. Le récit de la dépendante affective la glaça jusqu’aux os. Oh oui elle la croyait, aucun doute. Alors Simon était réellement un criminel ? Sa tête lui tourna. Elle s’était laissée bernée si facilement. Les larmes, la bonne humeur, la voix chaleureuse, son histoire tragique, tout ça. Dans la tête de l’adolescente, les meurtriers étaient tous comme Liam. Du coup, alors qu’elle était seule et vulnérable dans la chambre d’hôtel, elle tremblait de peur que le sociopathe ne casse soudainement la fenêtre pour faire irruption et la violer pendant qu’Anastasia était dehors. Certes elle avait préparé ses armes, elle avait joué la dure, mais c’était différent de se préparer à la guerre et de faire la guerre. Au fond, elle aurait voulu que Simon ne soit qu’un gentil gars paumé, un pauvre type envoyé en prison pour un homicide involontaire. Affronté un vrai criminel, c’était autre chose. - « A… attends !! Je… écoute-moi… »Mais trop tard. Elle sentait que le contact était rompu. Selene n’avait pas envie de « jouer » ! Folle de terreur, elle avait l’impression que les murs allaient se resserrer pour écraser sa silhouette fragile, que Simon allait jaillir de sous le lit. Ses yeux noisette exorbités couraient de la fenêtre à la porte, de la porte à la fenêtre. A cet instant, alors qu’elles étaient toutes les deux menacées par un malade mental, la rouquine aurait voulu que son aînée la protège. Qu’elle la console, qu’elle lui dise qu’elles n’avaient qu’à fuir loin de lui, ce serait si simple… non. Au lieu de ça, elle préférait la blesser ? Même si c’était pour de faux, la toquée avait besoin de douceur, pas de la lame émoussée d’un couteau. Selene était à genoux sur le lit quand Anastasia revint, biche fragile à la peau de porcelaine, si vulnérable. Ses orbes délavés exprimaient tout son désarroi, mais son amie joua son rôle, engageant avec une remarque qu’elle n’attendait pas. Dans d’autres circonstances, les attaques de son aînée l’aurait fait éclater de rire. La galloise les trouvait tout sauf naturelles, encore moins quand elle connaissait celle qui les proférait. Anastasia ne jurait que par les émotions… en vrai, si elle était en colère, elle critiquerait un comportement, un geste, une parole, … mais pas l’apparence ou un poil de fesse dans la salle de bain. Pourtant, la rouquine se sentit déchirée de l’intérieur. Pas à cause des critiques ridicules, mais parce qu’elle se sentait seule. Face au désespoir et à la peur de ses yeux noisette, sa seule alliée jouait le jeu de Simon. Alors elle comprit. C’était exactement ce que voulait le sociopathe ! Qu’elles se désunissent, qu’elles ne soient plus une unité forte mais au contrôle, deux proies blessées et isolées. C’était comme ça que les prédateurs chassaient, pas vrai ? Sa décision était prise. C’était bête d’en vouloir à Anastasia, elle n’était pas assez forte pour se défendre mais elle… elle, elle pouvait ! Le sociopathe avait commis une erreur en se révélant aussi tôt. Selene se força alors à laisser échapper un sanglot bruyant. Ça l’embêtait de se plier aux règles, même quelques minutes, mais ce ne fut pas si dur parce que sa douleur était réelle. Tout en pleurant, elle attrapa sa poupée, ses aiguilles, son nouveau carnet, et disparut dans la salle de bain en criant suffisamment fort pour qu’on entende de dehors : - Je le SAVAIS ! J’aurais mieux fait de rester avec Julian. Sale vieille…Elle ne pouvait se résoudre à insulter sa meilleure amie, même pour de faux. Elle claqua la porte et s’enferma, laissant libre cours à ses larmes en s’asseyant sur le couvercle des toilettes. Son fidèle épouvantail apparut à ses côtés, les sourcils froncés. - Ma Selene… allons console-toi, je lui là moi, je ne te ferai pas de mal. Elle se jeta dans ses bras, sans retenir ses pleurs cette fois. Le sociopathe devait être bien satisfait… qu’il profite de ses courts instants de bonheur. Quand elle recouvrit l’usage de la parole, l’adolescente murmura dans l’oreille – ou l’endroit où elle aurait dû se trouver – de son ami : - Ce n’est pas de la faute d’Ana… c’est lui… mais je peux nous défendre cette fois. Ce n’est pas Liam… juste...- Je sais que tu as peur des conséquences, interrompit l’épouvantail, mais tu sais, je serai avec toi quoique tu fasses. Et puis… ce n’est pas bon de se laisser mener à la baguette comme ça. Moi je sais ce qu’il t’a coûté de fréquenter un criminel auparavant, je ne veux pas que ça t’arrive à nouveau. Tu comprends ? Ce ne sera pas ta faute s’il tue des gens. Et si c’est le cas… alors tu n’auras qu’à le capturer pour le ramener à la police, pas vrai ? Le discours de son ami l’avait galvanisée. Bien sûr, elle ne le laisserait pas gagner. Le lien doré qui l’unissait à Anastasia était plus fort que la volonté de nuire d’un sociopathe. Sans crier garde, elle se rassit sur le couvercle des toilettes, posa sa poupée sur les genoux et enfonça profondément une aiguille dans sa poitrine de tissu. Une vive douleur devrait alors traverser Simon, exactement au même endroit, sans qu’il ne sache qui en était le responsable. Selene ne se sentait pas vraiment mieux, elle détestait faire du mal, mais elle appréciait d’avoir la force de riposter. Elle ne planta pas la deuxième aiguille, préférant garder le « plaisir » pour plus tard. Elle arracha une page de son carnet et se mit à écrire. Si elle ne pouvait pas parler, rien ne l’empêcher de griffonner quelques mots pour son amie. De toute façon, Simon ne le verrait pas, et il devait être occupé à se plier de douleur. Quand elle eut fini, son épouvantail avait disparu, sa présence n’était plus utile lorsque les larmes de sa protégée avait été séchées. Selene revint alors doucement dans la chambre et s’assit délicatement à côté d’Anastasia. Quand cette dernière ouvrit les yeux, elle lui sourit avec tristesse et lui tendit le mot qu’elle avait rédigé. « J’ai bien compris ce que tu as dit et je ne t’en veux pas. Moi aussi je suis morte de peur, mais je refuse que quelqu’un comme lui détruise notre relation. Si on joue à son jeu, ça veut dire qu’on se soumet, et je ne veux pas me soumettre. Je l’ai trop fait dans ma vie et à Dreamland. Tu ne peux peut-être pas le faire, mais moi, je peux le combattre et lui faire regretter ce qu’il a fait. Je ne le tuerai pas, je ne veux pas qu’il m’y oblige, mais je peux faire en sorte d’inverser le rapport de force. Tu me laisses essayer ? Si tu ne te sens vraiment pas bien, j'ai une pilule pour toi. Elle a les mêmes effets que mes pouvoirs : tu ne ressentiras plus la peur, la tristesse et la colère. Ce sera mieux pour dormir. » === HRP === Au cas où pour Simon, je te mets ici la définition du pouvoir de Selene par rapport à la poupée :
- Spoiler:
Qui aime bien châtie bien... Deux fois par jour/topic tu pourras matérialiser une petite poupée vaudou aux allures d'épouvantail. Il suffira d'y attacher l'âme de ta future victime en lui faisant la toucher et d'y planter une aiguille pour qu'elle ressente à l'endroit visé une douleur poignante le temps d'1 message RP. La poupée disparaîtra après utilisation et tu ne possèdes pour l'heure que deux aiguilles.
Tu sais où me trouver si tu as des questions | |
| | | Simon Fox
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Sam 13 Juin - 16:25 | |
| Adossé contre le mur vert pomme aux abords de la fenêtre de la chambre des deux filles, Simon attendait patiemment. Sa veste toujours sur le bras, il ressortit le morceau de verre et l'examina de prêt. Il n'y avait pas de sang dessus. Il n'avait pas appuyé assez fort, ou alors le verre n'était pas assez tranchant. Tant mieux, son intention n'avait pas été de blesser Ana mais bien de la terrifier. Si elle avait dut se justifier d'une blessure au cou devant Selene, cela aurait compliqué les choses. Finalement, il laissa tomber le petit éclat transparent à ses pieds. Il était inutile de s'encombrer de cela. Et il n'en avait nul besoin pour tuer quelqu'un si jamais Anastasia venait à transgresser les règles de son jeu monstrueux.
Il ferma les yeux un instant, savourant l'air doux de la nuit qui était éclaircie par de drôles de petites boules velues luminescentes qui semblaient vivantes. Quelle drôle de ville décidément. Lorsqu'il les rouvrit, il aperçut Ana prêt de l'entrée de l'hôtel. Qu'est-ce qu'elle manigançait celle-là ? Avait-elle décidé de transgresser les règles ? Allait-il devoir se montrer plus persuasif ? Mais non, elle était juste venue ramasser un vulgaire bout de papier. La surveillant néanmoins du coin de l’œil, il fut presque déçu de la voir retourner à l'intérieur. Il s'était attendu à au moins un peu de combativité de sa part. Elle n'avait même pas tenté de se défendre, ni même d'émettre la moindre objection.
Dans la chambre, il commença à y avoir de l'animation. Comme la fenêtre était close, Simon ne comprit pas entièrement le sens de leur conversation, mais elle était animée et pour le moins violente. Une porte claqua une première fois. Il y eu un peu de silence. Simon referma les yeux, savourant sa petite victoire. Voir ses victimes se soumettre était quelque chose de très satisfaisant. D'un autre côté, cela avait été un peu trop facile. De premiers sanglots s'élevèrent dans la chambre. Simon sourit d'aise. Toujours adossé contre le mur, les yeux clos, il imagina la scène qu'il ne pouvait malheureusement pas contempler. La petite Selene éplorée, les bras autour des genoux, impuissante et si seule. Cela dit elle ne tarda pas à donner de la voix elle aussi et une fois de plus la porte claqua. Simon laissa échapper un petit rire moqueur.
Satisfait, il se dit qu'il était temps de se trouver un endroit où dormir. Il aurait bien l'occasion de continuer à les tourmenter le lendemain. Il longea la rue sur quelques mètres lorsque soudain, il sentit une vive douleur lui déchirer la poitrine. Serrant les dents et portant ses mains à l'endroit douloureux, sa respiration commença à devenir saccadée. C'était quoi ce bordel ? Une attaque cardiaque ? Non, la douleur n'était pas bien placée pour ça. Mais à part une attaque cardiaque, Simon ne voyait pas d'où une telle douleur pouvait venir.
Tentant de trouver un coin tranquille, histoire de se poser et d'attendre que ça passe, la douleur sembla se faire de plus en plus aiguë à mesure qu'il avançait. Le temps sembla se suspendre et plus rien d'autre n'existait en cet instant que la vivacité de ce mal. Il parvint à se glisser dans une petite ruelle à peine assez large pour laisser passer deux personnes de front. Posant un genou à terre, Simon ne parvint à réprimer un gémissement de bête blessée. Autour de lui, le monde n'avait jamais été si flou et lorsqu'un passant l'ayant aperçut se pencha prêt de lui, s'enquérant de son état, il ne parvint même pas à lui répondre. Il sentit une main se poser sur son dos, si proche et semblant pourtant si lointaine. La souffrance était sa seule réalité et le reste n'était qu'un songe incertain et vaporeux.
Finalement, il parvint à articuler de vagues excuses comme quoi il avait dut manger un truc qui n'était pas passé et le badaud s'en alla non sans se retourner, inquiet. A nouveau seul, Simon lâcha sa poitrine meurtrie et rampa, tel un chien blessé, jusqu'au niveau d'un escalier biscornu qui montait jusqu'au deuxième étage d'un petit immeuble. Il se glissa dessous puis s'effondra dans la poussière, se tordant de douleur et gémissant de plus belles. Jamais de toute son existence il n'avait éprouvé une telle douleur. Il avait l'impression que sa poitrine était en feu, traversée par une rivière de métal en fusion et qu'elle pouvait exploser à tout instant. Simon avait le visage figé en une horrible grimace, les dents serrées, les yeux fermés et des larmes s'accumulant aux coins de ses paupières closes. Il avait envie de mourir. C'était trop. Beaucoup trop pour lui. Il porta une nouvelle fois ses mains à sa poitrine, griffant le tissu qui la recouvrait comme s'il avait put faire disparaître la douleur en faisant ça. Se tortillant comme un ver, il laissa échapper un cri bref et puissant. Que cela cesse ! Pitié que cela cesse ! Dans son dos, le mur froid entra au contact de son dos nu, son tee-shirt ayant un peu remonté. Mais même cela ne parvint pas à le distraire de cette douleur intense et inhumaine. Le monde n'existait tout simplement plus, que la souffrance et l'envie que tout se termine enfin. | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Dim 14 Juin - 20:25 | |
| Allongée sur le lit, tête tournée dans la direction opposée à Selene, Anastasia était torturée de honte comme jamais. Non seulement elle n'avait jamais parlé de manière aussi grossière à quelqu'un et en plus elle sentait que son amie n'adhérait pas à son choix de jouer temporairement le jeu de Simon en attendant une meilleure idée. Avait-elle eut le choix ? peut-être; certainement même. Le souci est qu'elle n'avait jamais été agressée de la sorte; le choc psychologique violent n'avait fait que décupler les inconvénients de sa pathologie à savoir, la soumission et l'incapacité à réagir par elle-même. Les forces qu'elle avait acquises au contact de l'adolescente s'étaient évaporées.
"Chassez le naturel, il revient à grand galop" comme on dit. Face à Simon, elle s'était retrouvée comme l'enfant qu'elle était devant sa mère, à dire oui poliment et aimablement à chaque ordre donné sur un ton glacial où l'amour était absent. "Oui" voulait dire: contenter cette femme. Chaque soumission, une miette d'espoir pour un geste tendre dont elle ne vit malheureusement jamais la moindre amorce. Elle imaginait qu'en étant gentille et obéissante sa mère s'adoucirait avec le temps. C'est exactement ce qu'elle avait pensé pour Simon: "si je suis obéissante, il m'aimera bien; je pourrais alors lui demander d'être moins méchant et il le fera..." Hélas, à force de solitude la jeune femme ne savait pas vraiment comment fonctionnaient les humains ni comment elle fonctionnait elle-même d'ailleurs.
Son incapacité à protéger Selene lui explosa en pleine figure comme une bombe à retardement. Elle était une incapable, aussi méprisable que les petits roquets hargneux qui aboient de loin, mordent des mollets par derrière et s'enfuient en piaillant au moindre jet de gravier. Elle ne méritait pas l'amour de son amie; elle n'avait rien su faire pour elle à part chasser son petit ami du groupe. Elle n'était qu'un vulgaire parasite, pire qu'une tique, à pomper le sang des autres, devenir obèse et abandonner le corps qui l'avait nourri. En cet instant, Anastasia se haïssait, haïssait sa faiblesse et sa stupidité. Que lui avait valu de lire autant de livres pour en arriver là ? à rien d'autre qu'une perte de temps.
Selene était partie dans la salle de bain en rétorquant sur le même mode qu'elle. Elle prit l'insulte au premier degré: eh oui... en plus elle était vieille ! elle avait un peu oublié ce détail, au contact de l'adolescente. "Avoir 30 ans et être restée aussi conne...!" se dit-elle sans avoir le courage de terminer sa pensée. A présent son amie parlait avec l'épouvantail, elle pouvait entendre les sons sans comprendre la conversation. Sa hargne contre elle-même redoubla: elle était tellement en dessous de tout que l'adolescente en était réduite à chercher réconfort et à parler avec un homme de paille plutôt qu'avec elle.
Malheureusement cette colère n'apaisa pas pour autant sa terreur ni cet élan instinctif de soumission. Son for intérieur refusait de voir les choses comme Selene et censurait toute initiative de rébellion. Piégée par elle-même elle était inutile et en était consciente.
sans oser regarder son amie en face, elle lut le mot, mains tremblantes, emprunta le crayon et répondit: "pardonne-moi Selene. Je m'étais jurée de te protéger; à l'âge que j'ai cela aurait été même normal; à la place de cela, je suis transie d'effroi, incapable de t'aider. Ce n'est même pas pour toi ou pour moi que j'ai peur mais pour les autres: je ne veux pas, je ne peux pas concevoir qu'il tue quelqu'un même si on n'y peut rien. Il va faire exprès de choisir le plus bel enfant, la maman la plus aimante, le fiancé le plus adorable que la terre n'ai jamais porté; je ne peux pas prendre ce risque. Mais... Oui, je te fais confiance. En ai-je le choix ? m'aimeras-tu encore un peu après tout cela ? je voudrais tellement être différente, être une autre; quelqu'un dont tu serais fière plutôt qu'un boulet à traîner! Elle resta songeuse quelques instants et reprit: "Merci pour la pilule car j'aimerais ne plus avoir peur mais non; je veux garder la colère qui est en moi, c'est la seule force qui me reste. D'ailleurs, moi aussi j'ai des pilules, je les achetées sur le stand près de l'aéroport. Je voulais réserver l'effet pour toi seule sans savoir si cela te plairait ou non; cela tient toujours mais à présent j'entrevois un plus à cette magie: je vais enfin pouvoir changer de peau; je pense pouvoir acquérir un peu de cran en plus afin de t'aider à affronter Simon. Je vais aller dans la salle de bain en prendre une et je te rejoins. Quoi qu'il arrive, n'oublie jamais que je t'aime plus que moi-même.
Elle tendit le mot à Selene, fouilla dans son sac à dos, en ressortit la petite boîte et se dirigea vers la salle d'eau dont elle ferma la porte. Persuadée que Selene ne l'aimerait plus, elle comptait sur cette métamorphose comme une ultime bouée de sauvetage et sur les caractéristiques masculines pour lui donner les forces qui lui manquaient. Elle remplit un verra d'eau, piocha une pilule et la porta lentement à ses lèvres afin d'être sûre que l'espoir s'installerait à nouveau dans son être par ce geste. Le changement physique fut instantané et sans aucune douleur, comme pour les deux jeunes gens devant le miroir. Elle sentait toutefois que le mental était plus lent à se mettre en place. Elle se regarda dans la glace et recula de surprise devant ce visage d'homme.
Anastasia au masculin était beaucoup séduisant. Grand: 1,76m, mince, l'allure féline encore plus prononcée lui donnait un caractère racé, élégant et décontracté. Le visage était fin, les yeux étaient pénétrants, doux, profonds mais une étincelle de tigre sauvage - et non plus de louve, mère protectrice - s'allumait de temps à autres. Les traits plus prononcés lui donnait du caractère où se lisait davantage les origines Russes. Les cheveux étaient courts mais pas trop. Légèrement bouclés ils étaient rebelles, ce qui accentuait d'autant léger côté sauvage. Sans frange, il avait l'air plus direct et surtout moins engoncé que son homologue féminine; à la place, juste une mèche indisciplinée qui retombait parfois sur son front. Les mains étaient restées longues et fines mais on y devinait force et douceur; comme la jeune femme, il paraissait beaucoup plus jeune que son âge.
Après un temps d'incertitude, se demandant quel serait la réaction de son amie, il se décida à sortir, ouvrant la porte d'une manière plus virile, plus assurée. Il regarda l'adolescente dans les yeux et se sentit chamboulé: elle était si belle, si tendre, si fragile et si forte à la fois, si mince, si... Il l'aimait encore plus. Il eut un petit sourire en coin, craquant, comme pour s'excuser. En réalité il était complètement déstabilisé par ce petit bout de femme qui le dévisageait. Il n'avait qu'une envie: la prendre dans ses bras, respirer son odeur et l'embrasser passionnément. La chaleur de l'amour et du désir monta en lui; c'était fort, beaucoup plus intense que pour les femmes, plus impérieux aussi. Il s'obligea au calme et décrochant enfin son regard de celui de l'adolescente, il se dirigea vers le lit et tout doucement reprit le carnet et le crayon, frôlant sciemment le main de la jeune fille. Il écrivit: "Le presque anagramme d'Anastasia est Stanislas mais appelle moi Stan, ce sera plus simple. Ne t'inquiète pas, Ana est encore en moi, c'est moi... En homme et c'est un bonheur. Je me sens plus fort, plus assuré simplement parce que pour les garçons, la référence est le père et non plus la mère dont Ana est incapable de se dépêtrer. Mon père était absent mais gentil, il ne m'a jamais fait de mal et surtout c'était un éminent chercheur, récompensé par son travail et j'en suis fier ! Moi aussi je suis dépendant affectif mais de toi uniquement, si tu le veux bien naturellement. Je resterai ainsi pendant 24 heures et, ironie du sort: il est minuit comme dans le conte de Cendrillon ! Je vais descendre voir si Simon est encore là: je ne me vois pas passer la nuit à écrire !
Tout en marchant dans le couloir, il espérait vivement que Selene l'aimerait autant qu'Anastasia sinon plus car pour lui tout était clair: plus de blocage petit bourgeois concernant l'homosexualité, il avait tout d'un homme et rêvais... Le tout petit monsieur le regarda passer avec un air entendu. Un large sourire de connivence éclairait son visage rond. A Gloutoniskaïa les transformations étaient monnaies courantes, il l'avait reconnu, ce qui ne serait certainement pas le cas de Simon ! Il arpenta la rue de part et d'autres, scruta le jardinet à la recherche d'une silhouette et ne trouva que la nuit douce et enchanteresse pour tout écho. En retournant sur ses pas, il butta contre un paquet ficelé sur lequel était collé un mot: "Pour Stan, de la part du maître d'hôtel". Curieux il s'empressa de l'ouvrir et découvrit des vêtements de rechange à sa taille. Il se mit à rire: cela tombait bien, il se sentait un peu à l'étroit dans des habits féminins ! Il entra, se mit dans un coin et se changea. le petit homme faisait ses comptes.
En pénétrant dans la chambre il lança gaiement d'une voix grave, chaude et douce: La voie est libre, ma chérie ! ce dernier mot lui avait échappé. Etait-il resté la/le chéri de la jeune fille ? confus il ajouta: si tu préfères que je dorme sur le fauteuil, il n'y a aucun souci... A propos de Simon, je sais quoi lui dire demain matin à 9h00, mon discours va le calmer pour un petit moment. Il veut savoir comment fonctionne Dreamland ? je vais le lui expliquer clairement ! mais... Si tu préfères qu'on change de région et qu'on file tout de suite à l'aéroport, c'est sans problème: je suis ton serviteur pour la vie ! Il eut un temps d'arrêt puis, de la tendresse plein le regard il lui dit tout bas: sauf contre-ordre de ta part, le filin doré relie encore nos deux coeurs, tu sais... | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Lun 15 Juin - 14:03 | |
| Le temps que son amie lise et réponde à son mot lui parut interminable. Elle restait là, assise à ses côtés, tremblante de savoir ce qu’Anastasia pensait, ce qu’elle comptait lui dire. Comptait-elle lui faire la morale ? Lui justifier qu’il était plus sûr pour tout le monde de se soumettre à Simon ? Comme sa mère lui répétait qu’il valait mieux ne pas s’opposer à son père. Plus l’adolescente y pensait, plus la contrariété s’ajoutait à la peur. Elle avait la sensation d’avoir recueilli un animal sauvage abandonné qui lui avait manifesté sa gratitude en la mordant.
Malgré toute sa force pourtant, toute sa détermination brûlante, le doute revint quand elle lut la réponse de son aînée. Etait-ce juste de risquer que le sociopathe ne tue des innocents à cause d’elle ? Mais était-ce juste qu’elles se sacrifient pour des inconnus qui ne reconnaitraient jamais leur geste ? Selene se voyait déjà séquestrée dans un sous-sol, un peu comme dans les films. Affamée, torturée, violée. Déshumanisée, jusqu’à ce que le bourreau se lasse et ne l’achève. Elle n’était pas prête à risque cela et puis… quelle était la garantie que Simon ne tuerait pas d’innocent même si elles « jouaient » ?
Là était la réponse. La plus grosse erreur était de faire confiance au criminel. Il avait établi les règles, il était parfaitement disposé à les enfreindre. La galloise avait froncé les sourcils en lisant la partie concernant les pilules, mais quand elle leva les yeux du texte, son amie s’était levée sans rien dire pour prendre la direction de la salle de bain. Intriguée mais étrangement calme compte tenu de la situation, l’adolescente s’approcha précautionneusement de la porte, l’ouvrit, et inspecta le couloir. Pas de trace de Simon. Elle répéta la même opération avec la fenêtre, scrutant la pénombre du jardin intérieur, mais il n’y avait plus personne dans les parages.
Elle revint alors sur le lit, réfléchissant à ce qu’il convenait de faire. D’après le récit d’Anastasia, leur comparse masculin était un sadique. Il aimait faire du mal. Il n’y avait alors pas à se sentir coupable de ses crimes : il en commettra inévitablement. C’était atroce, mais c’était la vérité. Les sadiques aiment voir souffrir leurs proies ; les voir se débattre, geindre, supplier. C’était ça qu’elles devaient lui refuser. Selene se souvenait d’un film où l’un des personnages disait que si les Hommes aimaient tant la violence, c’était parce qu’elle procure un certain plaisir. Si on retire le plaisir, le geste devenait creux et sans intérêt. C’était ça la solution : priver Simon de son plaisir. Ne pas plier, ne pas pleurer. Ça rejoignait un peu ce qu’avait dit Edem.
Quand la porte de la salle de bain s’ouvrit à nouveau, la rouquine sursauta. Le choc de la première rencontre. Elle reconnaissait son amie sans vraiment la reconnaitre. Celle-ci était plus grande, les cheveux courts, la silhouette masculine, des yeux de félins. Il lui fallut de longues secondes, en fait jusqu’à ce qu’Anastasia lui dérobe à nouveau son carnet, pour comprendre l’objet de la transformation. Un homme.
Tandis qu’elle observait la version mâle de son aînée lui rédiger un mot silencieux, Selene sentaient en elle une véritable tornade émotionnelle. D’abord, il y eu le malaise. Etrange comme malgré la condition inconditionnelle d’un sentiment, les notions sexuelles avaient un impact déterminant. Anastasia avait beau avoir le double de son âge, elle avait su être à la fois une meilleure amie, une mère, une sœur… et même l’embrasser comme une amante. C’était une relation ambiguë et fusionnelle, douce, intime, comme seules deux femmes savaient les tisser. Maintenant qu’elle était un homme… leur simple cohabitation dans une chambre d’hôtesse sentait l’intimité physique, les échanges brûlants de baisers, les étreintes passionnées. Jamais leur différence d’âge n’avait été aussi flagrante : la toquée se sentait petite, insignifiante, pâle.
Selene n’osa pas lever les yeux en prenant le mot, mais ses émotions évoluaient. Vint le désir, quelque chose qu’elle n’avait jamais ressentit – du moins, pas comme ça. Avec le changement de sexe, il n’y avait plus de remise en question au sujet de l’homosexualité. C’était bizarre de faire l’amour avec sa meilleure amie, mais quand la dite meilleure amie était un homme… n’était-ce pas la parfaite première fois ? Les étranges sentiments qu’elle avait éprouvé à Techyo revinrent : l’envie d’être possédée, d’appartenir à Ana, de ne plus être une enfant. Au final, elle avait oublié Simon, mais Anastasia – ou plutôt « Stanislas » – se chargea de lui rappeler après un deuxième tour de vérification.
- Il veut qu’on lui résiste… je pense que c’est ce qui l’amuse : qu’on se débatte, qu’on se fatigue à le résonner, qu’on ne se laisse pas faire. Il gagnera dans tous les cas. Je ne crois pas qu’on doive culpabiliser parce que… il tuera des gens de toute façon. Il avait l’air fou, pas vrai ?
La galloise ramena ses jambes devant elle pour y appuyer son menton, prenant auparavant soin de correctement rabattre sa robe pour ne pas que ses dessous soient visibles. L’air pensive, elle leva ses yeux noisette vers son ami(e) et lui sourit :
- On ne fuira pas. C’est notre tour du monde, il est hors de question qu’on s’en aille la queue entre les jambes. Je verrai demain en le retrouvant ce que je fais… tu peux lui parler si tu sais quoi lui dire, je te soutiendrai.
Selene réalisa subitement que son ami(e) avait été sérieuse quand elle avait proposé de dormir sur le fauteuil puisqu’elle ne semblait pas vouloir la rejoindre sur le lit. Elle se fit alors glisser souplement jusqu’à poser ses petits pieds au sol, un sourire malicieux de jeune femme sur les lèvres, et attrapa la main de son aîné(e) pour l’emmener avec elle sous les draps.
- Sois pas idiote, tu vas pas dormir ailleurs qu’avec moi. Euh… ça t’embête vraiment si je t’appelle toujours Ana ? Je crois que je ne me ferai jamais à Stanislas… et puis j’aurais l’impression d’être avec quelqu’un d’autre, alors que…, avec la lenteur d’une biche sauvage qui se l’aise apprivoiser, elle embrassa langoureusement la dépendante affective en posant une main tremblante sur sa joue, c’est avec toi que j’ai envie d’être… | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Lun 15 Juin - 22:50 | |
| Selene avait encore de la contrariété dans le regard, Ana-Stan l'avait bien vu en entrant à nouveau dans la chambre. Au final, Simon n'était-il pas train de gagner sur toute la ligne sans le savoir ? paradoxalement ce n'était pas son jeu qui les désunissaient mais leur incapacité à être d'accord toutes les deux sur la façon dont il faudrait lutter; c'était un comble !
La virilité masculine d'Anastasia était un peu frustrée; la jeune fille n'avait pas eu la réaction espérée. Après le choc de la surprise, elle n'avait plus osée le regarder, n'avait rien dit, ne semblant pas éprouver d'émotion particulière et avait même tiré sur sa robe comme s'il était un vulgaire étranger avant de prendre la parole. Stan balaya son désappointement, écouta son amie avec concentration et répondit: Tu as tout à fait raison Selene, en ce qui concerne ce qu'il veut. Quelque soit notre façon de réagir, il y trouvera du plaisir parce qu'il nous pousse à nos corps défendant à parler de lui, à penser à lui. Même notre indifférence serait une réponse qui lui conviendrait car il l'interprétera comme une attaque digne d'être relevée, c'est un cercle vicieux dont il nous est impossible de nous extraire sauf si on est plus forts que lui ou si on s'en va ailleurs. Tu sens-tu plus forte que lui ? pour ma part, je ne parierai pas... Reste à savoir si à deux, bien soudés à ne faire qu'un, nous aurons raison de lui. Tout dépendra de la force de notre amour et de nos efforts mutuels à se comprendre et accepter les différences, les incapacités de l'autre. Il eut un petit moment de silence et continua sa réflexion: Oui, il tuera des gens encore et toujours, c'est sa pathologie. il n'a pas l'air fou, il est fou. la psychose ne se soigne pas, il est construit comme cela. dans sa tête, il a raison, ce sont les autres qui ont tort, les autres qui sont fous. Un psychotique c'est aussi un pervers manipulateur et à moins d'être comme lui, nous ne gagnerons jamais véritablement le combat. A terme, il faudra fuir, il n' y aura pas d'autre choix; lui ou nous, peu importe. En plus, je culpabiliserai de savoir qu'il a tué; je suis comme cela, je n'y peut rien. Il ne me sera pas possible de balayer d'un revers de main un crime dont j'aurais connaissance pour la simple raison qu'on n'y peut rien ! Reste à savoir ce qu'on veut: se battre contre lui pour une histoire de fierté personnelle au risque d'y laisser plus que des plumes ou fuir afin de continuer notre tour du monde en paix, en mettant un mouchoir sur notre amour-propre ? Franchement, ce soir je n'ai pas la réponse à ces questions même si je penche pour la fuite, simplement parce que je n'aime pas m'embêter l'existence avec des fous furieux.
Stan arpentait la pièce à pas mesurés, en proie à un dilemne intérieur. Il sentait que Selene ne serait pas d'accord avec son choix, simplement parce qu'elle était trop jeune. A son âge, on n'abandonne pas la proie pour l'ombre, on relève les défis ! par manque de sagesse, pour se mesurer au monde, pour tester ses propres forces ou pour tout à la fois, c'était incontournable, c'était l'adolescence.
Il l'aimait, à en mourir, en tant que femme et tant qu'homme. Ana voulait créer la symbiose, Stan en serait l'accomplissement charnel, un jour, quand elle serait prête. Déjà il savait qu'il accepterait le choix de la jeune fille quoi qu'il en coûte et qu'il lui faudrait être à la hauteur malgré toutes ses faiblesses. "Ainsi soit-il" se dit-il tout bas, glissant vers Selene un regard d'une douceur magnétique. La jeune fille s'était levée. Comme elle était belle dans sa petite robe et ses cheveux couleur de feu ! le coeur chaviré il fit un geste vers le fauteuil mais elle le rattrapa par la main en l'attirant vers le lit. Il se laissa faire, son petit sourire l'avait dévasté, il était incapable de lutter. Dommage pour le prénom, j'aimais bien... essaya t-il d'articuler mais à sa grande surprise, les lèvres douces de Selene se plaquèrent sur les siennes.
Les sens de l'homme étaient aux abois, l'homme lui-même... Il répondit à ce baiser d'abord doucement avec toute la tendresse qu'Anastasia éprouvait depuis si longtemps puis plus passionément en fourageant dans ses cheveux si doux, caressant ce visage adoré pour finir fougueux comme un homme sait l'être, abandonnant ses mains sur ce corps si lisse, si tendre, si merveilleusement beau. Au moment d'effleurer ses seins, petits, ronds, parfaits, il s'arrêta doucement: était-elle prête ? Je t'aime, mon amour, comme jamais cela ne m'est arrivé avant toi mais je suis un homme et je te désire aussi, intensément... En as-tu envie ?
Si elle disait oui... Si seulement elle pouvait dire oui... Il lui ferait l'amour comme à une reine; il... Mais si elle disait non, il l'embrasserait encore et encore et ils s'endormaient enlacés l'un l'autre. | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Mar 16 Juin - 7:51 | |
| Il y avait d’abord eu l’appréhension. Quand les baisers cessèrent d’être doux pour se faire brûlants, quand les mains d’Anastasia se perdirent dans ses cheveux roux et s’égarèrent sur son corps. La transformation était parfaite : elle avait réellement l’impression d’avoir affaire à un homme. Du coup, ses incertitudes revinrent. Leitmotiv de raison qui ne savaient complètement se faire ignorer devant la passion. Désormais, son amie se consumait d’un désir d’homme et elle, devait lui répondre comme une femme… voulait lui répondre comme une femme. En un éclair, Selene repensa à ses copines de lycée dont la plupart « l’avait » déjà fait et une espèce de fierté d’adolescente naquit à l’idée de leur raconter qu’elle n’était plus vierge. Elle essaya aussi de se rappeler leurs conseils, si ça faisait mal, s’il fallait dire oui à tout, si…
Anastasia avait parlé. La toquée se figea un moment. Elle ne s’attendait pas à ce qu’on lui pose la question. Ce n’était pas si dur de se laisser aller quand on sentait son corps aussi fiévreux, il suffisait de s’abandonner à la chaleur, de laisser sa tête perdre le contrôle. C’était comme sombrer dans un rêve. Répondre à la question, c’était un brusque retour de la réalité. Malgré tout, elle ne s’en formalisa pas. Elle tremblait. De l’anxiété, de l’excitation, de l’impatience, du désir, tout ça à la fois. Ses lèvres retrouvèrent celles de la version masculine de son aînée et elle l’attira lentement, jusqu’à ce qu’elle soit allongée sur le lit, Anastasia penchée au-dessus d’elle.
A partir de ce moment, même si on lui avait dit que Simon pouvait jaillir par la fenêtre pour les surprendre, elle en aurait sûrement rigolé. Son jeune corps d’adolescente était renversé par des émotions d’adulte. Heureusement, ses pouvoirs avaient effacé de son esprit les relations forcées de la tour de Sextus. Il n’y avait que sa chair pour se souvenir qu’elle n’était déjà plus vierge mais ni son cœur, ni sa raison, ne pouvaient être assombris par de sinistres échos.
Selene eut parfois presque honte de ce qu’elle ressentait. Par exemple, cette envie d’un abandon total, d’appartenir à cet homme qui l’embrassait passionnément, de se plier à chacune de ses caresses d’un genre nouveau, de répondre à tous ses désirs avec une docilité amoureuse. Elle ne reconnut pas sa propre voix quand elle ne put retenir un gémissement alors qu’Anastasia était plongée dans son cou gracile. A un moment elle fut nue, mais elle avait oublié avoir fait les gestes autorisant que ses vêtements soit retirés. Pourtant, elle ne se sentit pas mal à l’aise… c’était la première fois, dans ses souvenirs, que quelqu’un d’autre que ses camarades de lycée dans les vestiaires la voyait comme ça. Une foule de questions superficielles avait tenté de s’élever dans le tourbillon de flammes : est-ce que je vais lui plaire comme ça ? Est-ce que je suis pas trop grosse ? Ou trop maigre ? Ou pas assez musclée ? Ou pas assez formée ? Ou …
Oh qu’importe. Elle se cambrait de plaisir, ses seins tendus vers le ciel, sa chair tendre vibrante, son corps tout entier saisit de frissons irrépressibles et savoureux. Un autre flash lui rappela qu’une fois, elle avait crut entendre qu’on surnommait les orgasmes « la petite mort ». Jusqu’à lors, elle n’avait jamais compris pourquoi mais maintenant… la galloise se disait que si toutes ces sensations charnelles pouvaient converger vers leur apothéose, elle accepterait volontiers que son âme s’éteigne pendant l’éclat final.
- Viens, murmura-t-elle le souffle court, viens, …, c’était presque une supplication.
Elle était si jeune que tous les signaux de son corps la bouleversaient ; c’était comme si d’un coup, elle se découvrait des fonctionnalités qu’elle ne connaissait pas. Elle sentait que son intimité était humide comme jamais, qu’elle avait la chair de poule, que sa tête lui tournait, que d’intenses décharges la secouaient de bas en haut… à vraie dire, alors qu’on les bassinait continuellement avec la prévention sexuelle – et qu’elle s’était toujours dit avec l’assurance de la jeunesse que « bien sûr, jamais elle n’oublierait de se protéger » – et bien… pas une seconde elle ne se demanda si Anastasia avait vérifié s’il y avait des préservatifs dans les tiroirs des tables de chevet.
Alors ça commença. Son amie lui avait écarté les jambes avec douceur, l'avait pénétrée avec légèreté. Selene avait gardé les yeux fermés. Pour plein de raison : parce qu’elle n’osait pas affronter directement la nudité, parce qu’elle appréhendait encore, parce que les sensations étaient idéalisées – sacralisées même – tant qu’il n’y avait pas les images. Ses cheveux flamboyant l’auréolaient, sa voix s’exprimait sans son consentement, ses muscles se crispaient ou se détendaient au rythme des va-et-vient. Ça ne lui avait pas fait mal du tout. Au plaisir des préliminaires succédait une sensation plus ardentes, plus incontrôlables, plus irraisonnable aussi. Elle sentait qu’Anastasia s’efforçait d’être douce, retenait sa fougue, mais paradoxalement, la chair habituée à souffrir de l’adolescente semblait en réclamer plus. La douceur avait mit l’enfant qu’elle était en confiance mais désormais, c’était la femme latente dans son jeune cœur qui demandait à être assouvie. Ses bras minces s’enroulèrent autour du cou de son amie. Elle l’embrassa d’abord passionnément, avant de lui glisser à l’oreille d’une voix suave qu’elle ne reconnaissait pas :
- Tu peux y aller plus fort…
===HRP===
J'en connais un qui se dit qu'il aurait mieux fait de rester à la fenêtre pour se rincer l'oeil ! =p (kof kof). On ne va pas trop te faire attendre Simon donc si tu veux poster de ton côté tu es libre bien sûr, mais sinon au plus tard dans mon prochain message, je pense que je nous ferait prendre la route de la mairie. | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Mar 16 Juin - 12:14 | |
| Stan n'eut pas à attendre de réponse, Selene l'attirait sur le lit. Il avait craint de voir en elle une adolescente un peu effarouchée, tendue, il trouva une jeune fille dont l'être tout entier palpitait déjà d'excitation à peine contenue. Elle était chaude, offerte et répondait à la perfection à chacune de ses étreintes. L'homme était fou de bonheur et d'amour. Tout en l'embrassant voluptueusement il commença à dégrafer la robe de soirée aussitôt aidé par des mains plus expertes et se déshabilla lui-même. Anastasia eut un choc en découvrant ce pénis déjà en érection, un torse légèrement velu et l'absence de poitrine. La joie de pouvoir profiter réellement d'un des plus grands fantasmes féminins décupla son désir. La tête dans les nuages, les yeux plongés dans ceux, enfin pétillants de vie, de son amie, Stan couvrit de baisers et de caresses ce corps si délicieusement réceptif. Il osa quelques attouchements légers attendant une réaction de pruderie, c'est un cambrement de volupté qui lui répondit; alors il partit à l'assaut des multiples plaisirs qui font chavirer les femmes arrachant à Selene un gémissement de plaisir. Il sut à cet instant que leur entente sexuelle aussi serait parfaite. Il se promena longuement sur la corde sensible jusqu'au moment où, les sens en feu, elle l'invita à une incursion plus pénétrante.
Tendrement, il se glissa vers le chemin du jardin des délices, se dépucelant l'un l'autre dans une vague de sensualité extatique. Les sensations étaient si intenses qu'Anastasia comprit très vite qu'il n'était pas toujours évident pour un homme de se retenir, il fallait du contrôle. Au bord de la jouissance Stan allait et venait doucement, s'arrêtant quelques secondes puis reprenant. le corps de Selene, lui se faisait pressant au point qu'elle lui intima l'ordre d'aller plus fort. La cadence s'accéléra jusqu'à la folie, jusqu'au paroxysme. Enlacés, bouche contre bouche, langue contre langue, le torse de l'homme se leva d'un coup tel le Faune en son après-midi, prélude à un orgasme ravageur, orchestré par les gémissement de son amie éperdue de plaisir. Ils avaient jouis à l'unisson. Le voeu d'Anastasia était exhaussé.
En sueur, les oreilles bourdonnantes, l'esprit encore au nirvana l'homme sourit à l'adolescente qui semblait nager dans un bonheur indescriptible. Il aurait voulu rester ainsi indéfiniment l'un dans l'autre afin de reculer les frontière de la séparation. Il l'embrassa intensément jusqu'au moment où le corps reprenant son droit au repos, libéra les deux amoureux qui se roulèrent sur les draps en riant. Stan attrapa la main de son amie, l'entraîna dans la salle de bain où ils se détendirent ensemble sous le jet d'eau bien chaude, ses mains parcourant encore et encore chaque détails de ce corps, de ce visage, de cet être adoré.
Tout en se séchant, une appréhension monta: ils n'avaient pas songés un instant à se protéger. Pouvait-on attraper le sida ou être enceinte à Dreamland ? cela lui sembla peu probable, ils n'était pas dans le monde réel ! Il faudrait qu'il en parle avec Selene, demain. Il étouffa un baillement: il devait être bien tard ! Ils se glissèrent ensemble sous les draps et s'endormirent dans les bras l'un de l'autre à l'orée d'une dernière étreinte.
Quand Stan ouvrit les yeux un rai de lumière se glissait sous les doubles rideau: il devait faire grand jour. Il regarda la petite pendule: 8 heures ! Il se pencha vers la jeune fille et l'admira dans son sommeil. Elle ressemblait à un ange... Il entrepris de la réveiller sous les caresses. | |
| | | Simon Fox
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Mar 16 Juin - 20:09 | |
| Comment une simple douleur pouvait-elle à ce point terrasser un homme ? Il était vrai que Simon n'était pas habitué à la souffrance. Mise à part celle qu'il infligeait aux autres bien sur. Et cette sensation dans sa poitrine était tout simplement insupportable. Il ne s'était jamais rien cassé, ne s'était jamais ouvert plus que de quelques millimètres avec un couteau et son seul séjour à l'hôpital avait été pour une intoxication alimentaire. Autant dire qu'il ne connaissait rien à la véritable souffrance. Et maintenant qu'il en faisait l'expérience, il se sentait impuissant, faible et vulnérable. Il aurait put avoir peur. Il aurait dut. Mais au lieu de ça, il ne ressentait que de la haine. Il se haïssait d'être aussi faible, il haïssait cette sensation et, plus que tout, il haïssait celui ou celle qui en était l'auteur. Et il avait bien sa petite idée sur la question. Alors qu'il était toujours allongé par terre sous ce drôle d'escalier, ses seules pensées qui n'étaient pas dirigées sur la douleur de sa poitrine étaient entièrement tournées vers Ana. Ce ne pouvait être qu'elle.
Au bout d'un moment qui lui parut être une éternité, la douleur diminua puis fini par disparaître purement et simplement. Un peu comme si quelqu'un lui avait enfoncé une dague pour la lui retirer d'un coup sec, le laissant essoufflé et en sueur dans la poussière. Ne se levant pas, des fois que la douleur revienne, il resta allongé là, savourant cette trêve que son corps lui accordait enfin. Il était étendu sur son flan gauche, le dos contre le mur et, alors qu'il récupérait son souffle, il sentit une énorme fatigue peser sur lui. Finalement, il s'assoupit là, à même le sol.
Lorsqu'il reprit conscience, l'aube pointait. Un mouvement attira son attention tout prêt de son visage. Juste devant lui, un drôle de petit scarabée avançait sans se soucier du géant qui se trouvait allongé devant lui. Ce qui étonna Simon fut que ce petit insecte ne ressemblait à aucun qu'il connaissait. Et en matière de scarabée, il en connaissait un rayon. Se redressant doucement pour se mettre assis en tailleur, il prit l'insecte dans le creux de sa main avec une délicatesse dont on aurait put le croire incapable. Il le porta devant ses yeux pour l'étudier plus attentivement. Il avait bien six pattes, de gros yeux globuleux ainsi qu'une carapace noire qui semblait impénétrable. Cependant, il avait également quelque chose d'unique. Il possédait en prime de ses six pattes une paire de pinces comme celles d'un scorpion ainsi qu'une crête sur le dos. Son ventre était d'un blanc immaculé et il possédait deux paires de mandibules. « En d'autres circonstances, j'aurais put te consacrer un peu plus de temps mon jeune ami, dit il tout en reposant la bestiole. Mais j'ai deux ou trois petites choses à régler avec une certaine demoiselle. » Son regard qui, quelques secondes plus tôt était empli d'une curiosité enfantine n'était à présent plus que noirceur et folie.
Il se releva et retrouva sa veste qu'il avait laissé tomber devant l'escalier. Il l’épousseta et l'enfila. S'endormir à même le sol, même s'il faisait relativement doux, l'avait quelque peu refroidit. Ce qu'il lui était arrivé n'était pas le fruit du hasard. Rien ne l'était jamais. La seule possibilité était qu'Ana avait voulu jouer aux plus malignes. Elle allait regretter de ne pas l'avoir prit au sérieux. Elle avait peut-être même réussi à informer Selene. Ses pleures avaient été plus que convainquant mais Simon n'écarta pas la possibilité qu'ils aient put être feints. Si Ana n'avait rien dit à son amie, elle avait tout de même agit contre lui. Il était vrai qu'il n'avait pas stipulé dans ses règles qu'elle n'avait pas le droit de se servir de ses pouvoirs contre lui. Il avait commit une erreur en omettant ces satanés dons. Il ne recommencerait pas. Quoi qu'il en soit, tout se payait. Et c'était l'heure de passer à la caisse.
Après une petite demi heure de fine observation, Simon fini par trouver ce qu'il lui fallait. Il était retourné sur ses pas et avait retrouvé le petit square à la fontaine aux sirènes. Là, il avait trouvé ceux qui payeraient pour le crime d'Ana. Lovés sur un banc et profitant du lever de soleil dans les bras l'un de l'autre, un jeune couple terminait en beauté une soirée qui n'avait certainement pas dut être calme. En dehors d'eux, il n'y avait encore personne alentour. Simon ne voulait pas en arriver là aussitôt mais elle ne lui en avait pas laissé le choix… Elle serait bien obligé de le prendre au sérieux désormais.
Il avança vers eux par derrière, le bruit de ses pas étouffés par l'herbe grasse parsemée de fleurs aux couleurs chatoyantes. Le petit banc faisait face à la fontaine dont le bruit couvrait également ceux de sa présence et un arbre juste à côté du banc prodiguait une ombre qui lui garantissait une parfaite discretion. Sans crier gare et sans perdre une seule seconde d'hésitation, il attrapa la tête de l'homme qui reposait contre l'épaule de sa compagne et lui fit faire un demi tour dans un craquement ignoble. Tout contre lui, la jeune femme n'eut pas vraiment le temps de comprendre ce qu'il venait de se passer. Elle vit l'arrière du crane de son amant mais son cerveau refusait de faire le lien. Simon n'attendit pas que ses neurones se reconnectent. Il lui envoya un coup de poing en pleine tempe, ayant prit soin de placer la phalange de son pouce en première ligne. Personne n'avait rien vu ni entendu. Le square était paisiblement calme et Simon savoura cette plénitude. C'était très apaisant.
Profitant du fait qu'il n'y avait toujours personne à l'horizon, il porta les cheveux de la femme à son visage et inspira profondément. Elle sentait les roses. Mais attention, pas le parfum bon marché simulant les roses, non, ont eut dit que ses cheveux n'étaient en fait qu'un magnifique bouquet de roses rouges, leur parfum entêtant procurant une indicible sensation au sociopathe. Il se sentait étrangement bien. Délaissant la chevelure d'un blond presque blanc, il se mit face au banc pour contempler quelques secondes les deux amants. L'homme était toujours en position assise alors que la femme avait basculé, se retrouvant allongée sur le banc à cause du coup. Il posa un genou à terre et se pencha sur son beau visage. Elle était encore en vie.
Simon attrapa un petit galet sur le sol, long et plat aux bords émoussés, puis il se releva et se pencha cette fois sur le cadavre du jeune homme. Il lui remit la tête dans le bon sens et, avec une dextérité de chirurgien, il enfonça le galet entre l’œil gauche et son orbite, s’appliquant à ne pas le crever. Lorsque le petit caillou fut assez profondément enfoncé, il fit levier pour retirer le globe de son support. Celui-ci sortit de l'orbite en produisant un 'plop' assez ridicule. Il prit l’œil dans le creux de sa main et tira pour briser le nerf oculaire qui le reliait toujours au cerveau. Il attrapa ensuite un petit mouchoir de tissu beige dans la poche de la veste de sa victime et y plaça son premier trophée. Il recommença l'opération pour le deuxième œil et le plaça à côté de son jumeau. Les deux globes aux iris d'un vert presque turquoise étaient maintenant bien emballés dans le mouchoir qui fut vite maculé d'un peu de rouge. Simon glissa le précieux paquet dans la poche de sa veste orange et quitta le square sans un regard en arrière. Lorsque la jeune femme se réveillerait, non content de découvrir l'homme qu'elle aimait complètement refroidit, elle devrait en plus affronter les mutilations que Simon avait savamment opéré. Et le pire dans tout ça était qu'elle n'avait pas vu son visage et qu’elle serait bien en peine de le reconnaître.
Il restait encore un peu de temps avant le rendez-vous de 9h. En attendant, Simon se baladerait un peu dans la ville. Après tout, pourquoi ne pas faire un peu de tourisme ? Il se lava les mains dans l'eau de la fontaine, sifflotant un air enjoué. C'était une belle journée qui commençait. | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Mer 17 Juin - 9:14 | |
| Alors qu’Anastasia acceptait d’accélérer la cadence, Selene se sentit s’abandonner définitivement. Qu’importe les sons inconnus que sa voix produisait, il y avait ce concert de frissons, ce plaisir à la fois localisé et diffus, une extase purement charnelle qui devenait si intense qu’elle la soupçonnait d’être sacrée. La petite mort. Dans une ultime exclamation de jouissance, elle sentit qu’elle n’existait plus. C’était un instant divin, celui où on a l’impression, une fraction de seconde, de ne faire qu’un avec le monde ; de s’éparpiller, puis de revenir à son corps.
« wow ». C’était tout ce qu’elle aurait été capable de dire en se roulant sur les draps, le souffle court, un sourire béat aux lèvres. La plénitude dura un certain moment, s’étendit sous le jet chaud de la douche, réanimée par les caresses et baisers de son amant(e). La prise de conscience se fit petit à petit : elle était nue, elle n’était plus vierge, elle avait couché avec un homme qui avait le double de son âge. Même si ses sentiments pour Anastasia étaient intacts, elle ne pouvait s’empêcher de se dire qu’envers et contre le plaisir qu’elle avait ressenti… ce n’était pas « bien ». D’ailleurs, qu’avait-elle avec les personnes plus âgées ? Est-ce que c’était Dreamland qui transformait ses exigences, ou bien était-elle de ces filles qui ne se sentaient vivre qu’avec des mâles bien plus vieux ? Un instant, elle s’imagina à 20 ans avec un mari de 40 ou 50 ans et… ça lui fit peur.
Tout en se séchant, Selene constatait qu’elle ne se sentait pas différence. Toujours aussi fragile, toujours aussi jeune, toujours aussi angoissée. On faisait un tel foin avec les « premières fois » qu’elle se serait presque attendue à être subitement transcendée. En fait, il ne lui restait de son expérience que les échos du plaisir, le bonheur de ne pas l’avoir fait avec n’importe qui et – elle ne l’avouerait pas – l’envie de recommencer.
Quand elle se recoucha dans les bras d’AnastaStan, elle fut à nouveau frappée par la différence qu’il y avait entre l’étreinte d’un homme et celle d’une amie. Elle s’endormit avec un arrière goût désagréable, cette sensation de ne pas avoir fait quelque chose de « très bien ». Après tout, c’était peut-être le sentiment de culpabilité qui hantait toutes les adolescentes après leur première fois ? Sa tante serait horrifiée d’apprendre ce qu’elle avait fait ; qu’il s’agisse de son corps onirique n’y changerait pas grand-chose.
Elle s’éveilla sous les caresses de son amie. Un sourire illumina son visage de porcelaine, ses cheveux roux était en pagaille. Elle lui murmura un « salut » encore brisé de sommeil. Balayés tous ses doutes de la veille : avec la fougue de la jeunesse, elle ressentit pour la première fois ce désir de femme qui disait « j’ai envie de le faire ! ». Malheureusement, l’heure accrochée à la petite pendule contribua à la victoire de sa raison : elles devaient y aller. La toquée récupéra ses sous-vêtements, sa combinaison et sa trousse de toilette, pour s’enfermer dans la salle de bain. Elle était si euphorique qu’elle rit toute seule en voyant son air échevelée dans le miroir.
Après avoir enfila sa tenue techyoïte, elle se brossa les dents et se peigna soigneusement. Elle n’avait pas oublié qu’aujourd’hui, elles allaient potentiellement trouver du travail, alors autant être présentable. Autre chose lui revenait en tête, de moins agréable, qui lui fit l’effet d’un glaçon glissant dans son estomac : Simon. Elle ne savait plus qu’elle attitude elle avait prévu d’adopter, désormais, elle avait juste envie de ne jamais le revoir.
- J’ai fini, dit-elle simplement en sortant de la salle de bain pour laisser la place à son amie.
Assise sur le lit, elle mit ses rangers et prit sa poupée vaudou pour l’étudier sans vraiment la voir. Avait-il eu mal quand elle avait planté l’aiguille ou son pouvoir ne fonctionnait pas à distance ? Jusqu’à maintenant, elle se sentait énormément honteuse quand elle faisait du mal au gens. Mais là… en fait, elle espérait juste ne pas avoir à recommencer, mais ne regrettait rien.
Avant qu’Anastasia ne revienne, Selene repensa à sa pilule de Valium. Elle la retrouva dans une de ses poches et l’avala, sans réfléchir. Pour ne pas s’effondrer d’angoisse à l’idée de retrouver le criminel, c’était la seule solution qu’elle avait trouvé pour museler ses émotions trop fortes. Ainsi, elle pourra réagir plus objectivement, sans entrave, sans retenue. Il était 8h27 quand la dépendante affective ressortit de la salle d’eau et l’adolescente était prête, sa hotte sur le dos, sa poupée et son aiguille inutilisée dans les mains.
- Je me disais, commença-t-elle brusquement, je ne sais pas si j’ai envie d’emmener Simon chez l’oncle de Blanche… c’est un type cool, j’ai pas envie que ça se passe mal. On le retrouve et… on avise, ok ? Tu voulais lui dire quelque chose je crois ?
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| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Jeu 18 Juin - 21:33 | |
| Malgré la jouissance mutuelle et l'air béat de Selene après l'amour, Stan avait senti une sorte de distance de la part de la jeune fille, au moment de la prendre dans ses bras pour dormir; une gêne qu'elle n'avait pas avec Anastasia. Du coup il se demanda si l'idée des pilules étaient si bien que cela; avaient-ils eu besoin de concrétiser leurs sentiments par l'acte sexuel ? Dans l'absolu, oui, se dit-il mais dans la réalité... Anastasia avait bien vu dans le miroir que l'homologue masculin accusait bien plus l'âge réel que la jeune femme cachée sous sa crinière folle; cela devait intimider l'adolescente. Stan n'eut pas le loisir de philosopher longtemps sur ces question car la jeune fille s'éveillait dans un sourire enchanteur. Il aurait tant aimé l'étreindre encore malheureusement l'heure était bien avancée, il fallait se préparer. Tandis que Selene était sous la douche, il entreprit de se raser... Pour la première fois. La sensation plutôt désagréable, apparaissait déjà comme une corvée. Pour comble de malchance il se coupa par deux fois et essaya tant bien que mal d'arrêter le sang en s'aspergeant d'eau froide. Il n'oublia pas de plier ses sous-vêtements féminins et de les ranger dans son sac. Quand la place fut libre, il fila sous la douche sans omettre d'embrasser fougueusement l'adolescente toute fraîche.
"Quand me dira t-elle je t'aime..." pensa t-il tout en se savonnant rapidement. Il était conscient qu'en tant qu'homme, ses sentiments à l'égard de la jeune fille étaient différents de ceux d'Anastasia; il devait en être de même pour Selene or, elle n'avait encore rien dit à ce propos; cela le déstabilisait d'autant qu'ils avaient encore une journée et une partie de la nuit à vivre ainsi et, il fallait bien l'avouer, Anastasia se plaisait bien en version masculine; elle se sentait plus forte, plus rationnelle, plus aventurière et un peu plus agressive aussi ce qui ne serait pas plus mal pour... Simon ! "aah noon..." pensa t-il. Dans son euphorie de la nuit passée avec son Amour, il l'avait oublié celui-là !
Le jeu... Débile! Mue par la panique Anastasia avait presque obéit aux règles mortifères alors qu'il aurait suffit de réfléchir quelques instants pour s'apercevoir qu'il y avait d'autres solutions, surtout à Dreamland ! Il se dépêcha de finir sa toilette: l'heure tournait; si la mairie était un peu loin, ils arriveraient en retard au rendez-vous. "Quoique après-tout..." se dit-il dans un demi sourire, "si on pouvait ne pas y aller du tout, les problèmes seraient vite résolus !". Pas tant que ça... Il pourrait passer son temps à les rechercher et une fois retrouvés, la vengeance serait terrible. "Non", pensa t-il, "il faut lui rabattre le caquet tout de suite, tuer la folie dans l'oeuf, ne surtout pas le laisser éclore." Stan n'avait pas peur, il était décidé, il avait une parade vérifiable très rapidement, ce ne serait pas des mots en l'air, encore moins des menaces aléatoires tout juste bonnes à gagner du temps avant le pire. Concentré sur son monologue intérieur, la voix de l'adolescente le fit légèrement tressaillir. Oui, j'ai deux mots à lui dire, après on avisera, effectivement répondit-il simplement. Puis d'une voix plus enjouée: Vue l'heure, j'ai bien l'impression qu'on devra se passer de déjeuner ! Stan prit ses affaires et enlaça la jeune fille. Il aurait aimé l'embrasser toute la journée, courir en riant vers leur rendez-vous de travail au lieu de quoi... Ils sortirent de la chambre. Stan dit au revoir et merci au petit monsieur fidèle à son poste qui les salua en retour et s'engagèrent dans la rue déjà bien animée. Il faisait presque chaud. Sur le trottoir, un gamin transformait d'un coup de baguette magique un chien en crapaud avec trois pattes et un sparadrap sur la bouche, disant à qui voulait l'entendre: Bien fait, il n'avait qu'à pas me mordre ! ahahah, vous faites souvent comme cela à Gloutoniskaïa quand vous avez un souci? lança la jeune homme en rigolant, histoire d'amorcer une conversation. Ben Oui... répondit le môme comme d'une évidence des plus banales avant de continuer sa route en haussant les épaules. Les yeux encore rieurs Stan fit une oeillade à Selene, lui prit la main comme Anastasia faisait et arrivèrent d'un bon pas devant la mairie. Simon était déjà là. Visiblement, il les attendait. Stan ne put s'empêcher de penser avec amusement de la tête que ferai le nouveau en voyant l'adolescente avec un homme !
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| | | Simon Fox
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Mer 24 Juin - 17:09 | |
| Son petit paquet cadeau destiné à Ana bien calé dans sa poche, il se permit de vagabonder un peu dans les rues que l'aube commençait à réchauffer doucement. Il trouva facilement la mairie. Il faut dire que lorsqu'il n'y avait pas une foule opaque pour camoufler les rues, c'était bien plus facile de se mouvoir et de trouver son chemin. Petit à petit cependant, les gens commençaient à peupler la ville qui se réveillait doucement. Bientôt, Simon retira à nouveau sa veste d'un orange criard qu'il posa délicatement sur son avant-bras. Il souriait, ravi de ce qu'il avait fait et de ce qu'il lui restait à faire. Il aurait tant aimé pouvoir contempler le visage de la jeune femme dont il avait tué l'amant. Son visage crispé dans une expression de douleur et de chagrin que rien au monde ne pourrait consoler. Voila une chose qui ne risquait pas de lui arriver. Il était bien incapable de s'attacher à quoi que ce soit, pas même à un chien. Il avait bien eu un chat une fois. Il avait fini par l’empoisonner parce qu'il avait osé griffer le papier peint de son nouvel appartement. Le pauvre matou était à présent empaillé dans une posture agressive que Simon appréciait de contempler de temps à autres.
Le soleil pointa enfin le bout de ses rayons à travers les maisons et les immeubles biscornus et grotesques de Gloutoniskaia. Cette ville était décidément bien ridicule. Alors qu'il quittait la place de la mairie, se disant qu'il avait encore une bonne heure devant lui – il n'avait pas réussi à lire l'heure sur le cadran de l'horloge de la mairie – il retourna vers le petit square où tout une petite troupe s'était déjà agglutinée devant une banderole qui encadrait la scène de crime. La banderole semblait faite d'une fumée noire qui envoyait une décharge à quiconque osait la toucher, ou pire, la traverser. Cela suffisait à décourager les curieux les plus téméraires. Se plaçant à un endroit où il n'y avait encore que peu de monde, Simon put apercevoir la jeune femme hystérique tenter d'expliquer aux forces de l'ordre présentes ce qu'elle avait vécu. Le corps de l'homme quand à lui était déjà recouvert d'un linceul mortuaire noir destiné à le protéger de la vue des badauds.
Cela avait été plus fort que lui, il fallait qu'il la voit. Bien que ce crime n'avait été destiné qu'à atteindre Anastasia, il ne pouvait s’empêcher de le savourer jusqu'au bout. Ces larmes ruisselantes, ces yeux rouges d'avoir trop pleuré et de pleurer encore, cette bouche déformée par le chagrin, ces mains qui tremblaient de ne pas savoir quoi faire... C'était tout bonnement divin. Elle laissa même échapper un sanglot qui n'avait rien d'humain ce qui fit ricaner Simon, suffisamment doucement pour que personne ne l'entende. Pauvre créature. Si faible et pitoyable. Voila qu'elle se laissait aller dans les bras d'une jeune femme en uniforme qui lui tapotait dans le dos, la conduisant vers un endroit moins peuplé où elles seraient certainement plus tranquilles pour un compte rendu moins brouillon. Lorsqu'elle fut hors de sa vue, Simon fit demi tour, satisfait.
Le sourire toujours aux lèvres, il se rendit au lieu de rendez-vous avec un peu d'avance. Avisant un banc libre, il y prit place, observant les passants tous plus grotesques les uns que les autres. La magie était omniprésente ici et le fait de ne pas avoir de pouvoir, ou du moins pas de pouvoir utile, le rendait amère. En repensant à ce qui lui était arrivé lorsqu'il avait touché Selene, il se demanda en quoi un tel don pouvait lui être utile. Il n'était même pas certain d'avoir comprit ce qu'il lui était arrivé. Devant lui, une fillette passa tout en faisant de grosses bulles roses dans un chewing-gum. L'une d'elle devint plus grosse encore que sa tête avant de lui exploser au visage. Vraiment ridicule.
Simon croisa les jambes puis les bras, sa veste bien posée sur ses cuisses. Les minutes passaient alors qu'il pensait à la façon dont il allait remettre son 'cadeau' à Ana. Puis finalement, il aperçut au loin la tignasse rousse de Selene. Il avisa également Ana. Du moins c'est ce qu'il crut de prime abord, les contours flous de la jeune femme ne lui permettant pas d'en être sur. Mais la démarche ne correspondait pas. Elle était bien trop masculine, sure d'elle... Il se leva pour accueillir les deux demoiselles et se rendit compte de l'évidence. Ana n'était pas venue au rendez-vous. A la place, un homme accompagnait l'adolescente. Simon faillit demander de qui il 'agissait et où se trouvait Ana, puis un détail le frappa. Selene lui tenait la main. Le sociopathe plongea son regard de glace dans celui de l'inconnu, le sondant autant qu'il le put. Aussi étrange que cela paraissait, il y avait quelques similitudes avec la brunette. Mais si c'était bien elle, elle avait gagné en assurance. Voila qui n'était pas pour lui faciliter les choses.
« Bonjour mesdemoiselles, dit-il simplement en préambule. Enfin, je suppose ? » La question était destinée à l'inconnu qui ne pouvait être qu'Ana. A moins qu'il ne se trompe ? Non, il ne se trompait pas. La ville regorgeait de magie il n'était donc pas impensable que les filles en aient usé. Et puis, c'était logique finalement. Pour l'affronter, elle avait dut vouloir devenir plus forte. Et peut-être pensait-elle le déstabiliser de la sorte. Même s'il ne le montra pas, il était déstabilisé. Pour le cadeau, il verrait ça plus tard. Ce n'était clairement pas le moment. | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Jeu 25 Juin - 16:21 | |
| Les bras de son amie la rassurèrent. Elle était prête à y aller, à affronter le diable, à le combattre même s’il fallait. Alors qu’elles quittaient l’hôtel, Selene se sentait gonflée de détermination. Il n’y avait absolument aucune raison qu’elles continuent à aider Simon, pas vrai ? La veille, elle avait fait de son mieux pour l’intégrer, pour lui expliquer Dreamland, même pour lui offrir une situation ! Il aurait pu avoir un job, de la compagnie et un environnement sain dès son arrivée. Ni la rouquine, ni son aînée ne pouvaient en dire autant. En d’autres termes, elles avaient tendu la main et le sociopathe avait craché dessus.
Retrouver la mairie ne fut pas difficile. D’abord grâce aux panneaux, puis grâce aux rues que l’adolescente reconnaissait. Elle n’avait pas suivi la transformation du chien en crapaud mais répondit à l’œillade d’Anastasia avec un sourire. Il ne fallut pas plus de quelques minutes supplémentaires pour qu’elles arrivent sur le lieu de rendez-vous, environ à l’heure. Le criminel les attendait, assis tranquillement sur un banc. Dire que la veille, il avait osé menacer leur duo ! C’était si révoltant que même le cœur doux de Selene se sentait de prendre les armes. Ce n’était pas de la colère, car la pilule de Valium inhibait ses émotions violentes. C’était plus proche de l’auto-défense.
- Salut, murmura-t-elle froidement quand elle fut face à lui.
Elle déposa sa hotte sur le sol et fort heureusement, Simon accordait plus d’attention à AnaStan. Sans se presser, elle attrapa sa poupée vaudou au sommet de ses affaires et y planta, non sans sans trembler, la deuxième aiguille qu’elle gardait dans une main. En plein milieu du front. Le résultat ne se fit pas attendre : la douleur déchira la tête de Simon qui, sans doute malgré tout l’amour propre du monde, dut plier l’échine devant ses deux acolytes. La rouquine attrapa alors son pistolet cheddar pour le pointer vers le criminel. Il n’avait pas besoin de savoir ce qui sortirait de ce revolver difforme si elle appuyait sur la détente, simplement qu’il se sente suffisamment menacé pour écouter.
- Je suis désolée. J’ai bien réfléchi, rien ne va être possible entre nous…
La voix de la jeune fille fléchissait. Son courage s’enfuyait, comme si elle était un ballon qui se dégonflait. Face à un homme qui se tordait de douleur, par sa faute, elle se sentait cruelle, misérable, mauvaise. Ses idées perdaient en netteté, elle ne savait déjà plus ce qu’elle comptait dire à Simon. Elle n’avouerait alors jamais qu’elle avait encouragé l’activation de sa bague féerique. Faire appel à sa force lui permettait de briser ses chaînes, de se libérer de sa propre prison : elle n’était plus une adolescente douce et altruiste, elle devenait une créature dont la rancœur palpitait sous chaque parcelle de sa peau de porcelaine. Ses cheveux devinrent noirs, ses grandes ailes de papillons multicolores se déployèrent dans son dos.
(Dark)Selene s’approcha alors, força le trentenaire à se redresser pour lui presser son arme sur le front déjà douloureux. Ses yeux noisette n’étaient plus ni candides, ni ternes, ils étaient glacials et en alerte. Même si Simon ripostait, tentait de se jeter sur elle, ou quoique ce soit : ses réflexes étaient trois fois supérieurs à la normale : soit largement assez vifs pour ne pas se faire surprendre.
- Tu pensais réellement que tu pourrais… arriver comme ça, profiter de la gentillesse de deux femmes, et en plus les menacer pour jouer un jeu sadique avec toi ? Je t’avais prévenu pourtant, de ne pas me sous-estimer…
Elle écarta son arme et s’avança, jusqu’à pouvoir poser un genou sur le banc et se pencher sur l’oreille du taulard. D’une main, elle agrippa ses cheveux courts pour tirer légèrement en arrière sa tête transpercée par la douleur de la poupée et lui glissa :
- Je pourrais te tuer tout de suite tu sais… je suis sûr que tu ne serais une grosse perte ni dans ce monde, ni dans le notre…
D’un vif battement d’ailes, elle revint dans sa position initiale. Après avoir toisé Simon de longues secondes, elle rangea son pistolet cheddar, ramassa sa hotte, et lui dit :
- Je te laisse une chance de dégager d’ici, profite-en avant que je ne change d'avis. Ses yeux méconnaissables se tournèrent alors vers Anastasia, aller viens, on y va. Sauf si tu tiens toujours à ajouter quelque chose ? | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Ven 26 Juin - 10:02 | |
| HRP: bonne idée AnaStan, je retiens ! ................................................................... AnaStan jubilait de la réaction de Simon en l'apercevant: les yeux écarquillés il le sondait; il en conclut rapidement, trop rapidement, que la transformation avait fait son effet et qu'il était déstabilisé. Quelle ne fut pas sa surprise quand il entendit le "bonjour mesdemoiselles" ! Il avait deviné... Cet individu était vraiment fort et cela mit à mal sa fierté masculine. Il se prit à le jauger du regard de manière méprisante et belliqueuse, préparant une phrase bien piquante en guise de salutations matinales. Son élan fut coupé par la froideur inhabituelle du ton de l'adolescente. Il se tourna vers elle et se senti face à un mur tant son visage était fermé et son allure déterminée. Méthodiquement elle sortait de sa hotte la petite poupée épouvantail et avant qu'il n'ait eu le temps de quoi que ce soit, elle planta avec précision l'aiguille dans le front de tissu. AnaStan fut pétrifié de stupéfaction en voyant le nouveau se tordre de douleur, mains couvrant son visage, sur le trottoir poussiéreux. Il n'était pourtant pas au bout de ses surprises ! le reste s'enchaîna si vite qu'il n'eut aucun moyen d'intervenir. Il se sentait planté la, idiot, impuissant, le regard allant de la métamorphose de Selene à l'homme paralysé de douleur que la jeune fille violentait encore. D'aucun aurait pensé: "bien fait ! voilà une affaire rondement menée, merci Selene, partons maintenant." Mais le mélange Anastasia-Stanislas en faisait un personnage bien trop complexe pour adhérer à une conclusion aussi simpliste. Les caractéristiques des deux sexes s'entrechoquaient dans son crâne, ajoutant encore davantage d'émotions contradictoires même si les instincts virils dominaient pour l'instant. Ni l'un ni l'autre n'aimaient les déploiements outranciers de violences physiques préférant la discussion, la négociation ou les propos cinglants comme des coups de fouets. Violences psychologiques ? oui pour Anastasia mais pour Stan ? Lui avait rêvé faire une tête au carré au nouveau venu. de force moyenne, il avait, comme son homologue l'avantage de la souplesse et la rapidité. Elle avait imaginé un discours bien senti sur toutes les possibilités d'anéantissements que Dreamland pouvait offrir au nouveau venu s'il continuait sur ce terrain. AnaStan s'apprêtait donc à utiliser les deux options quand l'adolescente lui vola son "rôle" de manière éclatante. L'instinct de protection, encore plus développé chez Stan et sa virilité en prirent un coup; il se mit à détester Dark-Selene, la comparant à Wonder-woman face à lui pauvre Superman sans super pouvoirs, c'était vexant ! C'était à lui, homme, de régler cette affaire pas à une jeune fille à peine sortie de l'enfance ! De quoi avait-il l'air maintenant devant Simon ? d'une mauviette ? d'un impuissant ? d'un éjaculateur précoce sur le retour d'âge ? Il fulminait. A quoi avait servi le serment de protection de sa part ? à rien ! l'adolescente avait tous pouvoirs, elle n'avait besoin ni de lui ni d'elle. Ils étaient inutiles. Non, il n'y avait pas de symbiose, pas de condition sine qua non ni d'alter-ego; ils ne se complétaient pas. ils seraient à jamais en état de soumission absolue face à Selene. L'acte sexuel n'avait servi à rien, n'avait rien consolidé, ils ne faisaient pas Un, elle ne lui avait pas dit "je t'aime" en tant qu'homme, elle le prenait presque pour un étranger; c'était le fiasco total. Si Stan souffrait dans son amour-propre masculin, Anastasia était sentimentalement effondrée: Selene n'avait pas besoin d'elle, le verdict était tombé là sous ses yeux, elle ne s'en remettait pas. Elle se sentait faible, presque un poids mort pour son amie; l'angoisse était à son paroxysme. Stan ruminait le fait que s'il n'était qu'un coq de basse-cour émasculé, Anastasia n'était qu'une misérable poule ne caquetant pas longtemps, toute prête à accepter le rôle de mouton de Panurge à la moindre occasion ! La dernière phrase de la jeune fille fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. "Allez viens, on y va. Sauf si tu tiens toujours à ajouter quelque chose ?" avait-elle dit les yeux glacials à demi cachés dans sa chevelure corbeau. Anastasia aurait peut-être obéi avec un air de chien battu, lui n'était pas le chien qu'on siffle ! Il ricana et répondit: Que veux-tu que j'ajoute à cela ? tu l'as déjà réduit en chair à pâté, je ne vais en rajouter ! de toutes façons dans l'état où il est il ne m'écoutera même pas.Il fit trois pas comme pour partir puis se ravisa: Tu n'en fait qu'à ta tête, hein ? et il faut t'obéir, toujours être en accord avec toi sinon rien ne va plus ! La moindre des choses aurait été qu'on en parle et qu'on décide ensemble de l'attitude à adopter mais la communication et toi ça fait deux ! Tu prends des airs d'oisillon affolé alors que tu es invincible ?! à quel jeu joues-tu ? Logiquement, être amis, c'est mettre carte sur table, non ?La colère de Stan anihilait toute réaction d'Anastasia. Il continua d'enfoncer le clou de l'agressivité comme savent le faire la majorité des hommes blessés dans leur dignité. Tu as fait la fine bouche avec une moue de réprobation devant le mauvais choix d'Anastasia sur sa conduite après l'agression, toute prête à la culpabiliser en gémissant "elle ne sais même pas me protéger" alors qu'en réalité tu n'avais pas besoin d'elle, encore moins de moi.Aveuglé de colère, Stan ne se rendait pas compte, n'entendait pas la voix d'Anastasia qui hurlait: "Arrête, tu es en train d'entrer dans le jeu de Simon ! tu n'as pas le droit de dire tout cela, c'est mon amie, je l'accepte comme elle est !" Avant de pivoter sur ses talons il se pencha vers Simon, d'instinct, histoire de constater son degré de souffrance. L'individu semblait hilare, ce qui le vexa encore plus. Il n'enregistra pas totalement la phrase quil lui murmurait et ne sentit pas sa main glisser dans la poche de son blouson. Amer, il partit à grandes enjambées droit devant lui sans un regard vers Selene. Au bout d'un moment de marche soutenue, il s'effondra en sanglots sur un banc: La phrase d'Anastasia tournait dans sa tête comme une sirène hurlante mais ce n'était pas la seule raison: son coeur d'homme aimait la jeune fille, comme un fou, à en crever. Il ne songeait plus qu'à une chose, la serrer dans ses bras, l'embrasser, implorer son pardon mais il ne sentait pas de réciprocité. Les sentiments de l'adolescente envers lui étaient trop tièdes, elle était trop jeune, il était trop vieux. La douleur le terrassait, l'anéantissait. S'il perdait Selene, il n'y survivrait pas; Anastasia non plus. Etait-ce une raison pour se laisser mener par le bout du nez ? Brisé de désespoir, il ne trouva pas de réponse à cette question. | |
| | | Simon Fox
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Mar 30 Juin - 18:47 | |
| La froideur dans la voix de Selene n'était pas de bonne augure. Elle si douce, naïve, jeune enfant sans défense, devenant soudain plus tranchante que des morceaux de verre... Simon craignait de comprendre ce qui était arrivé. Cela dit il n'eut pas le temps de s'interroger bien longtemps car en quelques secondes, une vive douleur lui transperça le crâne. C'était comme si on venait de lui enfoncer un tisonnier brûlant pile entre les deux yeux. Dans sa main, Selene tenait encore ce petit épouvantail, une aiguille était plantée en plein dans on front. C'était donc elle !!! La charogne !
Plaquant ses deux mains sur son front, il bascula sur le banc qui, fort heureusement, était toujours derrière lui. Serrant les dents et gémissant tant la douleur était insupportable. Il avait fermé les yeux, et lorsqu'il les rouvrit, il n'avait plus devant lui la frêle adolescente si facile à manipuler. C'était une folle furieuse au regard plus glacé encore que le sien. Le canon d'une arme se plaqua alors contre son front qu'il avait lâché pour essayer de mieux discerner la jeune fille à travers un rideau de larmes de douleurs qui commençait à lui embuer les yeux. Ne pas la sous-estimer ? C'était un conseil judicieux, il en prendrait note. Ce fut alors plus fort que lui, il se mit à ricaner. En fait, c'était plus un gémissement qui se transformait en gloussement sur sa fin. Il sentit de petits doigts fins lui attraper la tignasse et le tirer avec une force insoupçonnée. Alors que la douleur l'aveuglait à moitié, il plongea son regard dans celui de cette furieuse réplique de la petite Selene. Oh oui elle pouvait le tuer. Il n'en doutait pas un seul instant. Mais étrangement, même en cet instant où il risquait de tout perdre, il ne ressentait nulle peur. Il gémissait toujours, terminant ses plaintes par des ricanements de plus en plus distincts. Ce monde était régit par des règles totalement différentes du monde réel. Sa première erreur avait été de vouloir jouer en suivant des règles erronées. On ne l'y prendrait plus...
Selene le lâcha finalement et il en profita pour enfouir sa tête en feu dans ses mains, tentant de reprendre contenance. Le fait de savoir que la douleur n'était que passagère l'aidait à résister à l'envie de hurler. Une chose à laquelle il ne s'était pas attendu éclata alors. Anastasia, dans sa version masculine, ne semblait pas aussi proche de Selene que son soi féminin.
Cette fois-ci, plus de gémissement. Il riait belle et bien. Les yeux clos, des éclairs blancs de douleur illuminant ses paupières closes comme des flash d'appareil photo, il était agité de soubresaut tant il ricanait. C'était sans doute aussi dut à la douleur, car il lui arrivait rarement de rire de la sorte. C'était plus fort que lui et, lorsque AnaStan se pencha sur lui pour il ne savait trop quelle raison, il saisi l'occasion. Glissant discrètement sa main dans la poche de sa veste, il attrapa le fin mouchoir qui enveloppait les yeux et les glissa dans l'une des poches du jeune homme. Et avant qu'il ne se redresse, il lui glissa rapidement à l'oreille, les dents serrées à cause de la douleur et suffisamment bas pour que lui seul entende : « Tu n'aurais pas dut briser les règles... C'est moi qui remporte la partie.»
Puis il laissa échapper un nouveau ricanement compulsif. Se laisser ainsi aller à son hilarité avait quelque chose d'apaisant au milieu de toute cette souffrance. Et puis, de voir ainsi ces deux âmes si proches se déchirer de la sorte avait quelque chose de délicieux. Lui qui n'avait jusqu'alors jamais vraiment souffert, il découvrait que même soumit à la plus barbare des tortures, il arrivait à éprouver un semblant de plaisir. Cette constatation le fit rire de plus belle et il fini par se retrouver allongé sur le banc, les genoux ramenés sur son torse et ses mains enserrant sa tête. Son corps était agité de soubresaut constants et un passant aurait eut du mal à savoir si il riait ou s'il pleurait. Un peu des deux sans doute.
Une chose était certaine, il ne pourrait plus suivre le plan qu'il avait prévu avec les deux filles. Et Selene était bien plus dangereuse qu'il n'y paraissait. Était-il donc judicieux de les poursuivre une fois que la douleur s'en serait allée ? Où devrait-il plutot tracer sa route et se trouver un nouvel objectif ? Oui la deuxième option était sans doute plus sure. Mais pour le moment, il n'avait pas envie de réfléchir. Il ne voulait qu'une chose ; que la douleur cesse à nouveau. Il n'arrivait pas à aligner ses pensées correctement avec tout ça. Il devait attendre. Impuissant et à la merci de Selene. | |
| | | Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Mer 1 Juil - 14:58 | |
| S’il y avait bien une chose à laquelle Selene ne s’attendait pas, même sous l’emprise de sa bague, c’était la crise d’AnaStan. Elle le défiait presque sans ciller de ses yeux de fées, ses cheveux noirs sauvages masquant une partie de ses traits. C’était quoi, la symphonie du mâle frustré ? Avait-elle jamais dit ne pas être capable de se défendre ? Avait-elle jamais supplié Anastasia de rester pour la protéger ? Au contraire, la rouquine n’avait eu de cesse de dire – et de se dire – qu’elle restait à Dreamland pour protéger ses amis, parce qu’elle en avait les moyens. Ce que débitait la version masculine de son amie était un tissu d’âneries et si ordinairement, la galloise se serait élancée à ses trousses les larmes aux yeux, l’influence de son artefact la rendait dédaigneuse et colérique. Elle regarda son aîné(e) s’enfuir avec une moue de désapprobation, comme s’il s’agissait d’un idiot fini en pleine crise existentielle.
Quant à l’autre psychopathe qui se tapait un fou rire, elle rêvait de lui rabattre le caquet. Elle songea à l’engluer à son banc avec son pistolet cheddar, histoire de le ridiculiser en plus de lui mettre des bâtons dans les roues, mais ça faisait cher le coup bas. Les recharges en mana n’étaient pas données mine de rien. D’un battement d’ailes rageur, (Dark)Selene s’envola, sa hotte dans ses bras. Dans un sens, Anastasia avait eu raison de s’enfuir, sinon elle lui aurait craché le fond de sa pensée au visage, et ça n’aurait pas forcément été très beau. Instinctivement, elle s’était dirigée vers le parc qu’elle avait découvert à sa dernière visite avec ses anciens compagnons : là où elle avait trouvé l’entrée secrète qui menait au QG des mauvaises fées. Tout semblait revenu à la normale depuis, si ce n’est une plaquette commémorative de l’affrontement de cette nuit là et des sorciers qui détonnaient tellement dans le décor que l’adolescente les soupçonna de patrouiller.
La magie de la bague prit fin. Selene s’effondra à genoux, épuisée, des larmes inondant déjà son visage d’enfant. Elle ne regrettait plus vraiment ce qu’elle avait fait à Simon, mais les accusations de son amie lui tournaient dans la tête ; encore et encore. Qu’importe qu’elle ait été un homme, son esprit ne changeait pas, pas vrai ? Donc c’était vraiment ce qu’elle pensait ? Qu’elle jouait les biches effarouchées pour la manipuler ? Rien n’était plus faux pourtant. Elle l’avait dit et répété, qu’elle protégerait Anastasia ; à quel moment avait-elle laissé entendre qu’elle était une jouvencelle en détresse ?
Son ami de paille était apparu de concert avec ses pleurs. Trop fatiguée pour se remettre debout, la jeune fille s’adossa à son piquet et enfouit sa tête dans ses genoux pour sangloter. Elle ne savait pas trop pourquoi au final. Pour tout. Pour Julian, pour James, pour Dakota, pour Anastasia, toutes ces personnes auxquelles elle avait tenu mais qui s’étaient détournées d’elle. A croire qu’elle était vraiment invivable, que personne ne l’aimerait jamais, qu’elle ne manquerait à personne.
- On devrait ne faire notre tour du monde que toi et moi pas vrai ? Au moins on ne risque pas de se laisser tomber…
L’épouvantail, qui jusqu’à là avait respecté le silence de sa protégée, lui répondit avec affection :
- Tu sais bien que ça me ferait très plaisir Selene, mais je ne remplacerai jamais les vrais amis que tu te fais… les humains je veux dire. - Quels vrais amis ? Coupa la rouquine un peu abruptement, Dakota me méprise à cause de cette bague, James a bazardé mon puzzle d’âme à peine après l’avoir acheté, et Anastasia m’en met plein la figure sans raison. En fait, il n’y avait que Julian de cool, et c’est moi qui l’ai jeté…
Elle essuya des larmes qui ruisselèrent de plus belle. D’ailleurs, La jeune femme changée en homme ne s’était pas privé de coucher avec elle avant de lui dire ses quatre vérités. Un vrai comportement de mec ! Quitte à larguer sa copine, autant en profiter une dernière fois. Dire qu’elle y avait cru, qu’elle pensait avoir eu sa première fois avec quelqu’un de bien…
- Tu dramatises un peu Selene, tu ne crois pas ? Anastasia avait l’air de sincèrement t’aimer, tu crois que tout ce serait envolé comme ça ? La concernée ne répondit pas alors l’épouvantail poursuivit, vous êtes toutes les deux très émotives et très sensibles. Sa colère doit cacher autre chose, non ? - Hum…
C’était tellement compliqué… pour la première fois depuis qu’elle s’était attachée à la trentenaire, elle avait envie de rentrer chez elle. Revoir sa tante, ses amies de lycée, retourner en cours, et reprendre sa vie de la façon la plus normale possible. Elle se sentait épuisée, en grande partie par son pouvoir, mais aussi par la douleur diffuse dans son cœur qui résultait de son accrochage avec Anastasia. Selene resta ainsi de longues minutes, à pleurer en silence, adossée contre le piquet de son épouvantail, comme dans son enfance, quand son père était en train de battre sa mère. | |
| | | Anastasia Waitten
Maladie mentale : Dépendance affective
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Mer 1 Juil - 22:33 | |
| Stan resta un moment recroquevillé sur ce banc à pleurer les larmes de son corps jusqu'au moment où la fontaine fut tarie. Il était l'heure de la réflexion à présent mais le cerveau était engourdi. Il prit une profonde inspiration, se leva et erra sans but au travers des rues en regardant la pointe de ses baskets. Plus rien ne l'atteignait, ni le rire des enfants, ni les passants, ni les magiciens. Le soleil éclatant ne réchauffait pas son corps, le parfum enivrant des fleurs de jardins ne frôlait pas ses narines. Il était en état second de douleur et de culpabilité. Qu'est-ce qui lui avait prit de parler ainsi à sa meilleure amie ? la seule qui l'avait accepté avec tous ses défauts sans rien demander d'autre en retour que de l'affection et un tour du monde heureux, histoire de se prouver que Dreamland pouvait répondre à ce que signifiait réellement son appelation: le rêve. Qu'avait-il bien pu se passer ? En temps normal, jamais Anastasia n'aurait parlé ainsi; pourquoi lui ? pourtant, quelque part, ils étaient bien la même la personne, non ?
Non. Ce n'était pas si simple. Cela faisait trente ans qu'Anastasia vivait et pensait comme une petite fille puis comme une femme, lui n'était homme que depuis quelques heures sans apprentissage ou plutôt, elle était homme depuis quelques heures et dans ce crâne l'un et l'autre s'entrechoquaient sans trouver d'équilibre. Peut-être fallait-il de l'expérience pour encaisser l'effet des pilules ? Peut-être n'avait-elle, n'avaient-il/ils ? pas l'état d'esprit suffisamment mature pour aborder sereinement ce changement ? Comment se traduisait la dépendance affective chez un homme ? Anastan était dans l'incapacité de trouver des réponses à ces questions. Ils étaient un et se sentaient deux. Mais était-ce vraiment cela ? n'y avait-il pas eu un phénomène déclenchant toute cette agressivité qui finalement faisait un dénominateur commun ? Ana et Stan vivaient dans la peur panique de perdre Selene, de ne pas être à la hauteur de ses attentes. Les deux ne voulaient faire qu'un avec l'adolescente. Pourquoi tout à coup étaient-ils devenus trois ?
Anastasia ne voulait plus être Stanislas; tout ce qui s'était passé était sa faute ! Anastasia aurait admiré Dark-Selene ! Vraiment ? Non ! s'écria l'homme assez fort pour faire se retourner les passants qui le croisaient. "Non" répéta t-il tout bas "Anastasia aurait détesté ces yeux froids comme sa mère, les cheveux noir corbeaux comme sa mère, la moue de désapprobation et de dédain que Selene avait eut sur son départ, comme sa mère. Dark-Selene ne l'aimait pas et ne voulait pas d'elle comme sa mère, elle était invincible, toujours gagnante; elle était capable de plaquer quiconque face contre terre sans remord, avec une éblouissante beauté de reine comme cette mère, alors qu'elle, toujours tremblante, larmoyante, à quémander un regard comme un chien réclame un os, sans beauté, sans réel caractère, elle était tout juste bonne à jouer à la poupée, seule, recroquevillée sous l'immense table de la salle à manger sinistrement déserte et silencieuse..." Stan avait laisser exploser la colère qu'Ana ne se serait jamais permise d'avoir; là était la différence. Mais Stan n'avait pas parlé de mère, plutôt de frustration soit-disant masculine... N'était-ce pas finalement la même chose, quelque-part, cette fameuse frustration ?
Anastan se triturait tellement le cerveau en raisonnements inextricables, qu'il ne se rendit même pas compte qu'il était entré dans un parc où se tenait une petite plaque commémorative. Songeur, visage pâle et défait, les yeux perdus dans un ciel qu'il ne voyait pas, implorant un dieu auquel il ne croyait pas, il semblait si fragile qu'on aurait pu penser qu'il allait s'écrouler sur place. paradoxalement cette détresse le rendait plus beau, pas physiquement mais intérieurement. On aurait presque cru voir Anastasia dans ses moments de douceur pure, désarmée, avec pour seul bagage l'amour et sa panoplie de faiblesses. C'est ainsi que sans s'en rendre compte ses pas avaient cessés. D'une main il se tenait à un arbre maigrelet affublé d'un vêtement sans forme que la brise faisait flotter doucement. Il ne voyait pas les promeneurs, il n'entendait pas le chien japper au loin ni même la personne assise tout prêt de lui et qui pleurait en silence. Vers ce ciel d'airain, vide puisque absent de la présence de la seule qu'il aimait, il murmura Selene comme on appelle les anges afin qu'ils nous délivrent du plus profond désespoir. Il voulait mourir. Sa main quitta la chose qui le retenait et s'effondra à genoux dans un sanglot à peine retenu. Il aurait voulu disparaître sous terre, la gratter de ses ongles jusqu'en former une tombe où il se serait allongé pour le repos éternel. Le coeur glacé, tremblant de froid, il se recroquevilla dans son blouson comme un oiseau blessé et cacha les mains qui rêvaient de caresser l'adolescente dans ses poches.
"Tu n'aurais pas dû briser les règles... C'est moi qui remporte la partie" entendit-il mentalement tandis que ses doigts frôlaient un tissu fin qui semblait contenir quelque chose. Encore tout à sa peine, il sortit l'objet machinalement. Sans réfléchir, il ouvrit le petit mouchoir à peine sanguinolent.
Quelque chose se déchira dans son cerveau. Son regard s'agrandit d'effroi autant qu'il pouvait être possible pour un être humain, sa bouche s'ouvrit mais aucun son ne pu en sortir. Il resta là, prostré, ses yeux incapables de se détacher de ceux, morts, qui le fixaient. | |
| | | Simon Fox
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Jeu 2 Juil - 12:25 | |
| Lorsque la douleur fini par se tarir, il était seul sur son banc. Enfin, seul … autant qu'on pouvait l'être avec une foule de monde qui allait et venait sur la place qui faisait face à la mairie. En revanche, nulle trace de Selene ni de la chère Anastasia. Il se redressa, tentant de remettre un peu d'ordre dans son esprit toujours un peu embrouillé. Première chose ; c'était Selene et non Ana qui l'avait terrassé. Comment ? Elle avait planté une aiguille dans le petit épouvantail dont elle s'était servie pour son pseudo-jeu pour faire connaissance. Elle n'était donc pas aussi innocente qu'il y paraissait. Elle avait prévu son coup depuis le début et il n’avait rien vu venir ! Quel imbécile ! Au moins la petite poupée avait disparu presque aussitôt et elle ne pouvait plus lui refaire se coup là... normalement. Simon se massa le front entre son pouce et son index. Que s'était-il passé d'autre ? Ah oui, les yeux. Il avait réussi à les glisser dans la poche de cette petite bécasse transformée en homme. Il s'était douté qu'elle finirait par vendre la mèche, il n'avait juste pas prévu qu'elle le fasse aussi tôt et que Selene réagirait aussi violemment. Quoi qu'il en soit, il n'avait pas totalement perdu la partie puisqu'il lui avait laissé un petit cadeau. Prenant quelques instants pour regarder autour de lui, il évalua la situation et les options qui s'offraient à lui. Cette ville était trop dangereuse pour lui. Là où régnait la magie, comment un homme qui en était dépourvu pouvait-il tirer son épingle du jeu ? Quels que soient les subterfuges qu'il pourrait utiliser, il y aurait toujours un sortilège inattendu pour le contrer. Et ça il ne pouvait pas le tolérer. Anastasia lui avait parut la plus dangereuse et pourtant, c'était elle la plus vulnérable en fin de compte. Lui qui parvenait à juger les gens d'un simple regard, il n'avait pas vu la dragonne qui se tapissait dans le cœur de Selene. Et cela avait bien failli lui coûter la vie. Il pourrait tenter une nouvelle approche avec elles, plus directe et beaucoup moins courtoise. Mais c'était risqué. Très risqué. Il ignorait ce que Selene pouvait encore avoir comme As dans son jeu et, s'il avait le goût du risque, il émettait quelques réserves quand il s'agissait de risquer sa vie. D'un autre côté, il pouvait tout aussi bien passer à autre chose. Tirer sa révérence dès à présent et quitter cette maudite ville. Il y avait beaucoup à apprendre sur ce nouvel univers qui s'offrait à lui. Pourquoi se cantonner à tourmenter deux fillettes ? Se relevant du banc, il remit un peu d'ordre à sa tenue orange vif et se passa une main dans les cheveux. Il étaient suffisamment courts pour ne pas être décoiffés mais il préférait s'en assurer. Machinalement, il voulu mettre ses lunettes mais il se rappela qu'il ne les avait pas. Encore un handicap supplémentaire. Il soupira d'agacement et se mit en marche, fendant la foule. Son ventre se mit à grogner, lui rappelant qu'il n'avait rien mangé la veille et qu'il jeûnerait certainement encore jusqu'au soir. Et peut-être même plus encore. Il était arrivé au centre de la place lorsqu'il stoppa net. Figé au milieu de la foule, une pensée ne cessait de le tarauder. Selene l'avait blessé à la fois physiquement et dans son amour propre. Pourquoi la laisserait-il s'en tirer à si bon compte ? Ce n'était pas dans sa nature. Mais elle était trop puissante pour lui … à l'heure actuelle. Une idée commença alors à germer dans son esprit de sociopathe. Ce monde regorgeait de choses hallucinantes. Tôt ou tard, il trouverait le moyen de devenir plus puissant. Lui aussi aurait des pouvoirs, tout comme elle. Il avait déjà fait l’expérience de son propre pouvoir, certes inutile et carrément handicapant, mais il ne doutait pas qu'il en posséderait d'autres. Selene semblait en avoir plusieurs alors pourquoi pas lui ? Peut-être apparaissaient-ils avec le temps. L'adolescente semblait être à Dreamland depuis un moment déjà alors il n'était pas étonnant qu'elle soit si forte. Il lui suffisait donc d'attendre. De toute façon, s'il était bel et bien dans le coma, il était ici pour un bout de temps. C'était décidé. Lorsqu'il en aurait les moyens, il retrouverait le petite Selene et lui ferait payer le coup de la poupée vaudou. Pour l'heure, il lui fallait une nouvelle destination. Il fit alors demi tour et se dirigea vers la mairie. S'il voulait consulter un plan de ce monde, il serait forcement affiché là bas. Il pourrait alors trouver le lieu le plus approprié, dépourvu de trop magie de préférence, pour en apprendre plus sur ce monde et les lois qui le régissait. Et pourquoi pas aussi trouverait-il d'autres voyageurs à parasiter. _________ hrp: deux solutions. Soit on reste ensemble et on se rejoint, soit je file à l'anglaise. A vous de voir | |
| | | Le Marchand de sable
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! Jeu 2 Juil - 22:18 | |
| Devant la mairie, la foule était en effervescence. Journalistes, policiers... même le maire se tenait sur le parvis dans sa plus belle robe de cérémonie brodée d'étoiles et de signes cabalistiques. Le brouhaha était si intense que pour en percevoir le sens il fallait si engouffrer totalement jusqu'à atteindre les marches, et c'est justement lorsqu'il arriva à cette hauteur que Simon put entendre qu'il était la cause de tout ça. Ville commerciale mais surtout hautement touristique, les meurtres barbares n'étaient pas chose courante à Gloutoniskaia. On empoisonnait, on jetait des sorts, on vous faisait disparaître dans une autre dimension mais briser une nuque et arracher des yeux ? C'était complètement inédit. Ce genre de choses n'arrivait pas parce que les habitants de la capitale de la magie étaient au courant de la protection dont la ville faisait preuve. Ici, les murs avaient réellement des oreilles... et pas que. Des feuilles passaient de main en main, avis de recherche de toute évidence et le détenu eut la charmante surprise d'y voir son portrait-robot, d'une exactitude à couper le souffle. Comment était-ce possible ? Il n'y avait pourtant pas eu de témoins... à sa connaissance. Mais le temps de réaliser et de chercher une échappatoire il était déjà trop tard. Un cercle de mages et de policier s'était formé autour de lui, coupant toute retraite. Le plus haut gradé pris bientôt la parole avec une suffisance palpable -il n'avait pas souvent l'occasion d'arrêter quelqu'un, c'était donc un bon jour pour lui. - Si j'avais su, j'aurais économisé du papier... passez lui les menottes, officier Roskoff ! Je n'aimerai pas qu'il tente encore d'arracher des yeux.Résistance ou non, il ne fallut pas longtemps pour que Simon profite de nouveau du contact de l'acier sur ses poignets. Et alors que son regard trahissait sa colère et son incompréhension, le chef de la police reprit en désignant une gargouille qui trônait, immobile, sur l'une des tours de la mairie. - Personne n'échappe à Graowl. Cette petite frappe à un regard perçant, et il était dans le coin quand tu t'es « amusé », pauvre taré.Comme si elle avait perçu l'échange, la statue monstrueuse tourna le visage vers le voyageur pour lui adresser un grand sourire moqueur, dévoilant sa dentition de granite. - Notre meilleur informateur... et plutôt bon dessinateur.Cadeau empoisonné, l'un des policiers trouva drôle de glisser dans l'une des poches de Simon l'avis de recherche plié en quatre avant de le faire rentrer dans un vieux fourgon cabossé... Pour la suite... on ne lui expliqua pas grand chose. Mais s'il tendait l'oreille il pouvait saisir quelques bribes de conversation contenant les réponses à ses questions. On comptait l'envoyer à Elipse, autant pour flatter ce partenaire commercial en lui offrant un voyageur criminel sur un plateau que pour économiser des frais judiciaires. Pour ce faire, il prendrait en la compagnie de deux policiers le prochain train. A ce qu'il avait cru comprendre, l'issue de son procès ne pourrait qu'osciller entre travaux forcés à perpétuité et peine de mort... joyeux programme en perspective. La journée n'était pas finie qu'il était déjà forcé de monter à bord d'une vieille locomotive dans laquelle un compartiment privé avait été réservé pour lui et son escorte. Des menottes ? Des chaînes ? Il n'en avait plus mais pour une raison étrange à chaque fois qu'il tentait quelque chose, pour battre ou s'échapper, ses membres semblaient lestées de plomb et il se retrouvait incapable de lever le petit doigt, affalé sur la banquette. Les heures passaient et alors qu'il feignait le sommeil il découvrit la raison de cette sorcellerie... L'un des policiers tentait d'inciter son camarade à se rendre au wagon-restaurant mais ce dernier, plus que réticent, se faisait prier. - On peut pas le laisser seul ! Et s'il s'enfuyait ?- Comment veux-tu qu'il découvre qu'embrasser son reflet le délivrera du sort d'entrave ? C'est un voyageur qui a tenté de tuer à Gloutoniskaia... il est forcément con comme un galet !Cet argument paru suffisant pour que le second flic suive le premier, laissant Simon seul dans le compartiment... grossière erreur. La locomotive ne tarda par à marquer l'un de ses nombreux arrêts, dans la petite ville industrielle de San Factody. Le sociopathe n'eut dès lors aucun mal à prendre la poudre d'escampette... mais pour aller où ? Son estomac se rappela alors à lui. Peut-être que commencer par faire un tour dans une supérette ne serait pas une mauvaise idée ? Simon, direction >> San Factody | |
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| Sujet: Re: Poufsouffle et fières de l'être ! | |
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