Hypnose : l'Exil
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 Mieux vaut être mal accompagné que seul

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Dakota Earnshow
Eve M. Todrovitch
Gregory Williams
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Eve M. Todrovitch

Eve M. Todrovitch


Maladie mentale : Troubles paranoïaques

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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeJeu 23 Juil - 12:04

Aaaah, les hommes. Ce besoin primaire d’essayer d’instaurer l’autorité, de montrer qu’ils ont la plus grosse. La démonstration de Simon l’avait à peine fait sursauter. Après avoir constaté l’agonie du reptile, elle s’était replongée dans ses yeux froids, dénuée de peur, folle. Ses mains tremblaient de l’envie de se jeter sur lui, la voix de la démence lui soufflait de le faire, mais elle restait là, refusant à rompre le contact visuel. Prédateur contre prédateur. Monstre contre monstre. Ça devenait plus qu’une évidence désormais, un seul d’entre eux ne pourrait survivre ; et Eve était bien décidée à ce que ce soit elle.

Pendant la courte absence du sociopathe, la russo-américaine réfléchit. Ses blessures invalidaient d’office un affrontement purement frontal parce que son adversaire avait beau ne pas être bien épais, l’état de son dos était trop handicapant. La surprise sera son meilleur atout, il ne lui restait qu’à domptait la folie qui grignotait ses intestins. Pourquoi déjà ? Ah oui, parce qu’il avait permis au Marchand de sable de rentrer dans l’épicerie, parce que c’était un criminel, parce qu’il essayera forcément de la tuer…

Eve prêta attention au discours de Simon et leva les yeux au ciel. Avec le plus profond désintérêt du monde, elle l’évalua de la tête au pied de son regard inexpressif et rétorqua du tac-o-tac :

- J’en dis que j’ai pas besoin de votre aide.

Son nez ne saignait plus. Elle retira le coton qui obstruait sa narine et le jeta dans la petite poubelle située sous sa caisse. De son côté, Dakota se lançait dans une analyse psychologique du comportement de leur aîné. Elle avait parfaitement raison : le sociopathe aurait pu s’y prendre de milliers de manières pour se faire ne serait-ce que tolérer – à défaut d’être accepté. Alors pourquoi se présenter d’emblée comme un tueur ? Même les assassins n’aiment pas rencontrer d’autres assassins, parce que cela remet en cause leur supériorité dans la chaîne alimentaire. Qu’espérait-il ? Que les filles comprennent ? Qu’elles adhèrent à sa cause ? Eve secoua la tête. Nul ne semblait saisir qu’elle n’était PAS une criminelle. Elle faisait ce qui devait – ou devrait – être fait. Personne ne comprenait. Personne.

Le patron choisit ce moment pour sortir de son bureau et se rendre compte de la vraie étendue des dégâts. Au moins, lui était un homme censé. Alors qu’il sortait pour dégoter du meilleur matériel, la détenue jeta négligemment sa petite pelle sur sa caisse et attendit en croisant les bras. Elle suivait des yeux sans vraiment la voir la chouette harfang qui chassait les serpents avec enthousiasme. Ses pensées glissaient vers Rochel et Jade. Les deux seules personnes avec lesquelles elle se sentait capable de fermer les yeux, les deux seuls « alliés » qu’elle n’avait jamais eu… Elle haussa les épaules. Qu’importe. La solitude la caractérisait depuis si longtemps qu’elle en connaissait les plus profonds secrets. Ne pas s’attacher, jamais. Au-delà d’une devise, c’était devenu naturel. Alors pourquoi… ce petit frisson, qui ressemblait à de l’espoir, que sa route croise à nouveau celle du phobique des rêves ?

Le boss revint avec le matériel adéquat et le travail reprit. Avec son dos en feu, Eve se dit qu’au final, la caisse n’était pas « si » chiante dans un bled aussi paumé. D’ailleurs, quelques curieux venaient parfois essayer de voir ce qu’il se passait à l’intérieur de l’épicerie, que ce soit pour comprendre pourquoi elle était exceptionnellement fermé ou pour glaner quelques potins. Les ouvriers qui s’épuisaient à la réouverture du tunnel repartaient avec des mines dépitées en réalisant qu’ils n’auraient pas leurs boissons ce jour, mais de vieilles bonnes femmes au nez de fouineuses tentaient discrètement de repasser plusieurs fois devant la boutique pour trouver de quoi colporter.

La russo-américaine ne leur accordait aucune attention. En vérité, elle était bien trop occupée à surveiller que Simon ne tente aucune attaque dans son dos et qu’aucun des scorpions encore cachés dans le sable ne la pique. La monotonie du raclement des pelles et du souffle des voyageurs était devenue assourdissante tant elle soulignait le climat glacial qui régnait entre les protagonistes. Qui romprait le silence en premier ? La paranoïaque se jurait que ce ne serait pas elle. Quelque part, elle se sentait presque de retour au bercail ; il lui était arrivé de faire des travaux d’intérêt généraux avant l’arrestation qui l’avaient conduite en prison.

Quand Eve eut finit de déblayer l’ilot de caisse, son nez avait désenflé, son dos lui faisait mal et elle suait à grosses gouttes. Si aucune pause n’était prévue dans leur après-midi, elle allait finir par se l’offrir. De l’eau et une clope, c’était tout ce dont elle avait envie actuellement.
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Simon Fox

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Maladie mentale : Sociopathe

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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeVen 24 Juil - 17:51

Encore une fois la situation lui échappait. Jouer franc jeu ne semblait pas fonctionner beaucoup mieux que de jouer la comédie. Décidément, ce monde était contre lui. Quoi qu'il entreprenne, rien ne se passait comme il l'entendait. Alors comment était-il sensé faire pour s'en sortir ? Il jouait à une partie de carte dont il ne connaissait pas le fonctionnement et il posait les siennes sans savoir ce qu'il faisait. Comment pouvait-il gagner dans ces conditions ? Il ne pouvait pas ! Voila tout !

Il imitait ? Elle lui avait dit qu'il imitait. Dans un sens c'était souvent la vérité mais pas cette fois. Cette fois-ci il était sincère. Cela n'arrivait pas si souvent que ça. Et en plus de ça, elle venait de sous-entendre qu'il n'était pas quelqu'un de sain! Il était vrai qu'il avait quelques pulsions qui entraient en parfaite contradiction avec les règles que l'Homme s'était imposé, mais en quoi cela faisait-il de lui quelqu'un de malsain ? Il vivait comme il l'entendait voilà tout ! Pas de chaîne imposée par la société, pas de bride ni d'entrave d'aucune sorte. Il agissait comme il l'entendait, utilisant toutes les failles du système judiciaire pour ne pas se mettre à dos les mauvaises personnes.

Il ne ressentait rien ? Vraiment ? Il ressentait bien assez de choses selon lui. La passion, le désir, l'envie de posséder quelque chose … ou quelqu'un. Et satisfaire cette envie... L'euphorie ! Il y avait aussi l'autre côté du miroir. La colère, la haine viscérale qu'il ressentait lorsque les choses lui échappaient, comme en cet instant. Cette envie de frapper, le poing serré, contre un mur pour évacuer toute cette hargne !
Immobile, il sentit son œil tressauter au rythme de son tic nerveux. Rien d'autre dans son expression ou dans son attitude n'aurait put trahir ce qu'il ressentait en cet instant.

Elle déclinait son offre... Et Eve aussi. Que lui restait-il ? Implorer ? Susciter sa pitié ? Il aurait put, mais il savait déjà qu'elle ne ressentirait aucune pitié pour lui. Elle ne semblait d'ailleurs pas du genre à avoir pitié de qui que ce soit.  Alors quoi ? Laisser tomber ? Certainement pas. Les dents serrées, lutant contre l'envie furieuse qu'il avait de se jeter sur elle et de lui arracher la gorge à main nue, il adressa un sourire presque parfait au bonhomme qui sortit une nouvelle fois de son bureau. Voila que cet imbécile se rendait enfin compte de l'aspect ridicule du matériel mit à disposition de ses employés. Il était temps.

Croisant les bras, il regarda sans rien dire l'animal qui se débarrassait des reptiles. Voila une chouette qui aurait parfaitement eut sa place sur l'une de ses étagères, figée les ailes déployées et une couleuvre toute aussi immobile dans le bec.
Le temps que mit le directeur à revenir, Simon l'employa à ne pas quitter des yeux la plus jeune du groupe. Réfléchissant  à un moyen de s'incruster de manière permanente dans leur groupe, une pensée lui vint alors. Elle avait dit qu'Eve n'était pas sa compagne de route ? Pourtant elles semblaient bien se connaître. Cela voulait dire qu'elle s'était imposée, d'une manière ou d'une autre contre la volonté de Dakota. Tout n'était donc pas perdu. La gamine avait assez de gentillesse en elle pour supporter qu'on la suive contre son gré. Mais ce dont il avait besoin, ce n'était pas seulement de la suivre. Il voulait sa protection. La protection des deux serait l'idéal mais avec Eve ce n'était pas gagné.

Le gérant revint et Simon s'empara de la pelle qu'il lui tendait. Il la lui aurait volontiers fracassée sur le crâne mais il n'y aurait alors plus eut personne pour le payer. Sentant ce manche en bois qui pesait dans ses mains, il le serra avec force au point d'en faire blanchir les jointures de ses doigts. Avec une pelle dans les mains, il était plus dangereux que jamais. Mais il se fit violence pour la planter dans le sable plutôt que dans un crâne. Il pelleta. Encore. Et encore. Il devait trouver un moyen de les faire changer d'avis. Il devait intégrer leur groupe. Coûte que coûte. Sa survie en dépendait.

Il n'avait pas dut s'écouler dix minutes lorsqu'il cessa brusquement de pelleter. Droit comme un i, il observa les filles s'échiner de leur côté. L'atmosphère était si chargée qu'une simple allumette suffirait à déclencher l’explosion. Une idée lui avait traversé l'esprit. Dakota lui reprochait de ne rien ressentir ? Mais lorsqu'il avait touché Selene, il avait été envahi d'une foule d'émotions qui n'étaient pas les siennes. Il avait même agit, induit par les émotions de la jeune fille. Il n'avait plus fait la part des choses et il avait tout gâché des cet instant. Cette fois-ci c'était le contraire. Il s'y était mal prit depuis le début. Alors que risquait-il à toucher l'une des deux filles ? Mais laquelle ? La sauvage au regard de glace ? Certainement pas. Si Dakota ne pouvait pas la sentir, ce n'était pas en se comportant comme elle qu'il y parviendrait. Il ne restait qu'un choix possible.

Sans rien dire, il s'approcha de Dakota, se plantant juste derrière elle. Il leva la main pour la toucher lorsqu'il l'aperçut. Un petit scorpion, aussi noir que de l'encre, avait escaladé la jeune fille sans qu'elle ne le sente. Il devait être assez léger pour passer inaperçu. Il se trouvait sur son épaule et si Dakota faisait un geste trop brusque, elle se ferait piquer. Le cerveau de Simon se mit en branle, fonctionnant à plein régime. Que faire ? La laisser se faire piquer serait assez amusant. D'autant que si une piqûre de scorpion noir n'était pas mortelle en général, si celui-ci la piquait dans le cou, elle risquait de mourir asphyxiée parce que sa gorge gonflerait. D'un autre côté, c'était lui qui risquait de se faire piquer par l'insecte s'il s'y prenait mal. Mais si Dakota gardait à l'esprit qu'il lui avait évité d'affreuses souffrances, elle serait peut-être plus encline à le tolérer dans le groupe. Il se décida finalement.
Sa main n'était restée figée qu'une demi seconde en l'air le temps de sa réflexion et il lui fit changer sa course, la dirigeant vers le petit animal en pleine ascension. Il voulu l'attraper par la queue pour le dégager mais Dakota se retourna au même moment. Il cueillit donc le scorpion à pleine main avant de se retrouver, sans savoir comment, sur les fesses. Le sable avait amortit sa chute mais une douleur fulgurante explosa dans la paume de sa main. Il laissa échapper un cri bref qu'il réprima aussitôt. Au point où il en était, il resserra son étreinte et écrasa la bestiole avant de la laisser tomber dans le sable. Il ouvrit sa main et regarda la marque rouge et gonflée qui commençait à se rependre. S'était-il trompé concernant ce scorpion ? Non, il connaissait trop bien les insectes pour ça ! Ce genre de scorpion n'était pas mortel. Alors pourquoi ne sentait-il déjà plus ses doigts ?

Son cœur ne s'était même pas emballé lorsqu'il était tombé et lorsque le scorpion l'avait piqué, pourtant, voilà qu' il commençait à accélérer. C'était une sensation très étrange. Et fort désagréable. Très certainement un des symptômes de la piqûre. Et voilà que sa tête commençait à tourner. Regardant toujours sa main, il sentait son cœur battre dans son poignet. Au delà, il n'avait plus qu'une affreuse sensation de brûlure, comme si sa main était plongée toute entière dans de l'acide brûlant.

La respiration s’accélérant autant que son cœur, c'est d'une voix essoufflée qu'il parvint à s'exprimer.
« Et maintenant... vous n'en voulez toujours pas... de mon aide ? »
Il avait dit cela sans une once de reproche, y mettant seulement son interrogation, tout en regardant Dakota sans laisser transparaître la moindre émotion. Mise à part la douleur.
Il attrapa son poignet de sa main valide, serrant les dents pour ne pas gémir tant il avait mal. Sa main gonflait vite. Elle serait bientôt aussi épaisse que large et le rouge commençait à devenir violet foncé, presque noir au centre de la paume. Ce ne pouvait pas être une nécrose. Pas si tôt. Pourtant la couleur ne laissait rien présumer de bon.

Malgré la douleur, malgré le risque, il ne regrettait pas ce qu'il avait fait. Car désormais Dakota ne pouvait plus douter de ses intentions. Il avait besoin d'elle et il ferait tout ce qu'il pourrait pour être accepté. Le meilleur … comme le pire. Et à présent qu'elle avait une dette envers lui, même si elle ne l'aimait pas, même si elle savait ce qu'il était, elle ne pourrait pas faire l'autruche et simplement ignorer son geste.
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Dakota Earnshow

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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeLun 3 Aoû - 17:21

Cela devait bien faire une heure que leurs activités se résumaient à pelleter du sable, sans constater une réelle avancée dans leurs travaux. Il y en avait bien trop, Dakota se sentait comme Sisyphe, condamnée à s'échiner dans le vide pour un résultat nul. Pas de pierre à pousser ici, juste une marée ocre dont le niveau ne baissait qu'avec peine. Entre deux coups de pelle, la surdouée jetait un œil à ses collègues et tout spécialement à Simon. Elle le sentait bien l'observer avec trop d'insistance pour ne pas avoir une idée derrière la tête. A chaque regard surpris, l'adolescente resserrait son emprise sur sa pelle, bien déterminée à s'en servir si nécessaire. En combat au corps à corps elle n'avait aucune chance mais ça ne l'empêcherait pas de se défendre. Elle se jurait de défendre sa vie comme une lionne dans le cas où l'inconnu décidait de se venger du refus qu'elle lui avait fait.

Et le marchand de sable dans tout ça ? Aussi silencieux qu'une tombe, mais ce n'était en rien rassurant. Il était immortel, il avait tout son temps. La phobophobe l'imaginait parfaitement guetter le bon moment pour agir, le moment où elle baisserait sa garde. Celui où son esprit serait tellement focaliser sur autre chose qu'elle deviendrait une proie facile...

- Que... ?!

La sensation de la main de Simon sur son épaule l'ébranla aussi sûrement qu'un choc électrique. Trop concentrée sur l'un de ses ennemis elle en avait oublié l'autre, et voilà qu'il en profitait ! D'un coup de pelle, la gamine envoya le sociopathe au sol avant de reculer de deux pas, son arme improvisée brandie devant elle. Son cœur qui s'était emballé se calma peu à peu à la vue du scorpion broyé et de l'état pitoyable de la paume de son « sauveur ». L'entendre essayer de se vendre de nouveau comme garde-du-corps acheva de lui faire retrouver son sang froid.

Il en était encore là ? Cet homme était vraiment long à la détente. Il pouvait la sauver mille fois, jamais cela ne serait suffisant pour la convaincre. Tout d'abord rien ne disait qu'il n'avait pas lui même déposé le scorpion dans un stratagème pour la manipuler. Ensuite... il fallait être naïf pour ne pas se rendre compte que ce marché serait profondément inégal. Elle était bien plus forte que lui. Plus que se faire protéger, ce serait à elle de surveiller les arrières de ce criminel... où était l'intérêt ? Si la seule chose qu'il était capable de faire était d'attraper des scorpions, il était évident qu'elle n'avait aucun intérêt à accepter. Sans parler du fait que la simple présence de Simon créait un profond et désagréable sentiment d'insécurité.

- Vous êtes terriblement borné.

Combien de fois faudrait-il le repousser avant qu'il ne la laisse en paix ? Jusqu'alors elle s'était contentée de tourner les talons quand les gens qui l'accompagnaient ne lui convenaient pas, ou de les faire fuir par excès de mauvaise humeur. Mais le sociopathe s'accrochait comme un chewing-gum sous sa semelle. L'exemple type de ces chiens qui se faisaient abandonner sur le bord d'une route mais persistaient à tenter de retrouver leurs anciens maîtres. Il n'était pourtant pas bien compliqué de comprendre qu'on ne voulait pas de vous, pourtant. A croire que le désespoir était la plus grande source de bêtise en ce monde.

Son regard glacé glissa jusqu'à la paume dont la plaie noircissait déjà. Enflé et rouge, le reste de la main de tarderait pas à suivre, et le reste avec. Le souvenir de son début de gangrène à bord du Slavedog Millionnaire lui revint, lui tirant un rictus. Il y avait fort à parier que cet homme n'avait pas les moyens de se faire soigner. La mort était probablement ce qui l'attendait s'il ne tombait pas sur un bon samaritain... ou une scie chirurgicale pour une amputation en règle. Quelle idée de prendre ce scorpion à pleine main ! Il avait dû croire naïvement que les créatures d'ici étaient semblables à celles du monde réel et en payait désormais le prix. Dommage pour lui.

- Pourquoi voudrais-je de l'aide d'un mort ? Si vous ne faites rien, le venin va se répandre. Ces serpents et ces scorpions ont été envoyés par quelque chose qui souhaite notre mort à tous, il ne fait aucun doute que vous n'avez plus longtemps à vivre si vous vous contentez de regarder votre blessure se nécroser.

Vu la tête que tira Simon, il ne devait pas s'attendre à ce genre de réponse. C'était l'effet qu'elle produisait sur la majorité des gens d'ailleurs. On la trouvait insensible, calculatrice, égoïste et glaciale... ce n'était pas pour rien si son âme avait l'apparence d'une femme de glace avec un trou béant à la place du cœur. N'importe qui se serait senti redevable, leur conscience morale leur imposant de rendre la pareille. Mais ni morale ni pitié ne permettait de survivre à Dreamland. C'était un monde qui encensait la loi du plus fort et l'individualisme. Plus on se préoccupait des autres et plus nos chances de mourir croissaient de façon exponentielle. Simon venait de l'apprendre à ses dépends.

- Allez voir un médecin ou coupez-vous la main, mais cessez de me poursuivre avec vos demandes inconsidérées. Je ne serai jamais votre escorte, ni votre professeur. Même si j'acceptais dans une phase de folie de vous laisser m'accompagner, ce serait pour vous voir dormir pieds et poings liés, et vous laisser vous débrouiller seul en cas de problème. J'espère que ma réponse est cette fois-ci assez claire pour être intégrée.

Plantant sa pelle dans le sable, elle matérialisa un gigantesque bazooka grimé en requin, apparence qu'elle observa un instant avec un scepticisme profond quant à son esthétisme. Comme si l'objet comprenait ses pensées, il recouvra une couleur grise on ne peut plus classique, changement que Dak' approuva du regard. Elle pointa l'arme vers le criminel encore à terre et lâcha un profond soupir d'agacement.

- Je n'aime vraiment pas me répéter.
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Eve M. Todrovitch

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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeLun 3 Aoû - 18:39

Eve ruminait intérieurement son envie de nicotine et poursuivait son travail sans rien dire. Au final, elle n’en avait pas tant besoin que ça. C’était plutôt une manière indirecte d’exprimer sa liberté, de se clamer qu’elle n’était plus cloîtrée en enfer. Du moins en apparence. N’était-elle pas ni plus ni moins dans une prison onirique ? Faite de grands espaces, de fantaisie et de songes, mais rien n’était réel. Rien. Et aussi avantageuse sa vie à Dreamland pouvait potentiellement le devenir, il n’en restait pas moins qu’un jour, il faudra y mettre fin. Cette simple évidence était d’une cruauté implacable.

Du coin de l’œil, elle vit Simon s’approcher de la gamine. Elle vit le scorpion, la main qui se tendait, la nervosité de la phobophobe, et devina ce qui allait suivre. Avec une objectivité glaciale, la russo-américaine observa le nouveau venu s’emparer de l’insecte, se prendre un coup de pelle, se faire piquer, et finir les fesses dans le sable avec une main en pleine nécrose. Il continuait à se vendre, comme une prostituée qui supplierait un client d’accepter son corps en échange de quelques pièces. Dans les yeux marron d’Eve, le mépris se mêla à la folie. Il devait être un de ces misérables en prison qui rampent pour se mettre à l’abri des plus forts. Un instant, la paranoïaque songea à sa trousse de soin. Un instant seulement, puis une idée plus noire s’immisça dans son crâne malade.

Aussi silencieuse que l’ombre délavée qu’elle était, Eve s’approcha enfin du duo, faisant machinalement tournoyer sa pelle dans ses mains. Ce serait mentir de dire qu’elle ne mourrait pas d’envie de fracasser la silhouette mince du sociopathe, mais elle se contenait en refoulant ses pulsions criminelles derrière son masque inexpressif. Dakota mettait les points sur les « i » admirablement bien, elle ne comptait pas l’interrompre, mais marcha jusqu’à se trouver dans le dos de Simon. Suffisamment proche pour lui coller un coup de pelle avec une bonne allonge, mais suffisamment loin pour qu’il ne puisse pas la surprendre. En aucun cas. De cette façon d’ailleurs, il ne pouvait pas avoir les deux filles en visuel. C’était l’une ou l’autre.

Pas un trait du visage de la russo-américaine ne frémit quand la benjamine dégaina son bazooka, bien qu’elle avait conscience de pouvoir aussi être une cible. D’un coup d’œil furtif, elle s’assura que le boss ne revenait pas voir comment le travail avançait, puis elle lâcha froidement :

- Pourquoi on ne prendrait pas le parti d’abréger ses souffrances ?

La sentence était tombée comme une pierre. Le regard sans âme de la jeune femme s’attarda sur la nuque de Simon avant de remonter vers la blondinette. Pourrait-elle la convaincre ? Ou, à défaut, s’assurer sa « non opposition » ? C’était une très bonne question. Sans aucun sentiment, Eve s’expliqua d’une voix laconique :

- Je connais les types comme lui. Capables de se mutiler pour attirer les grâces d’un protecteur, jusqu’à ce que ce ne soit plus nécessaire et qu’il le liquide. Il aurait parfaitement été capable de ramasser ce scorpion en espérant que tu te fasses piquer ; et comme ce n’est pas le cas, il essaye de retourner la situation à son avantage…

La taularde fit lentement crisser sa pelle sur le sol couvert de sable. Un bon coup ! Maintenant ! Et on ne parlera plus de Simon. Il sera sorti, comme une poubelle, et personne ne se demandera jamais ce qu’il était devenu. Dans un monde comme dans l’autre. Eve était persuadée que débarrasser l’univers du sociopathe était un service rendu à la communauté, même si celle-ci était foutrement incapable de s’en rendre compte.

- Tu dois connaître la fable du scorpion et de la grenouille non ? On est exactement dans ce cas de figure. On ne peut PAS lui faire confiance. Au final… on pourrait presque voir ça comme une euthanasie, ce qui serait même bienveillant de notre part ; pour lui, et pour les autres.

La voix désarticulée de la folie soufflait dans la tête d’Eve. Elle se sentait galvanisée, légitimée, autorisée. Simon était un criminel, un traître. Il sortait de prison, son regard était sans vie, et il complotait avec le Marchand de sable pour vendre ses semblables. Il méritait la mort. La mort, avant qu’il ne tente réellement de tuer l’une de ses deux comparses. Parce qu’il le ferait. Elle SAVAIT qu’il le ferait. C’était une évidence. Elle le sentait. Instinct bestiale. Elle le sentait. Mais elle n’avait pas peur. Ses yeux se posèrent à nouveau sur la nuque du sociopathe, débordant de démence ; des frissons qui couraient sur sa peau blafarde, révélant les tics nerveux de ses mains qui ne demandaient qu’à broyer la chair et les os.

- Si tu n’as pas envie d’être mêlée à ça, tu peux simplement prendre une pause de 5 min. Ce sera fini le temps que tu reviennes, je prends la responsabilité de tout.
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Simon Fox

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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeMar 4 Aoû - 15:56

Borné ? Ça oui il l'était ! Renoncer était un mot qui ne faisait pas partie de son vocabulaire. Au pire il mettait les choses entre parenthèses le temps de faire autre chose mais il finissait toujours par revenir à la charge.

« On me le dit souvent, j'en ai bien peur. »

De toute évidence, il avait commis une nouvelle erreur en pensant que le scorpion ne serait pas trop dangereux. Il était dans un autre monde après tout. Quel imbécile vraiment ! Sa main pulsait douloureusement et il avait le vertige par moments. Il aurait dut être horrifié, paniquer, être au bord de l'hystérie. Mais bien que son cœur battait la chamade à cause du venin, il se sentait étrangement serein. Mieux encore, le flot constant de souffrance qui se déversait en lui, désagréable au premier abord, commençait à lui donner de curieuses sensations. Était-ce dut au venin ? Non, déjà lorsque Selene lui avait planté ses aiguilles vaudou dans le corps, il avait ressentit cette sensation sans vraiment s'en apercevoir. C'était comme si la douleur parvenait à réveiller en lui ce que sa sociopathie l'empêchait de ressentir. Cela dit, il n'aurait sut dire quoi exactement. C'était à la fois atroce et délicieux. Désagréable et doucereux. Un peu comme de croquer dans un citron. Une fois l'acidité passée, on peu apprécier la saveur du fruit.

Un sourire amer s'étira sur son visage. Il avait envie de hurler de douleur et en même temps de rire aux éclats. Comme il ne parvenait pas à choisir entre l'un et l'autre, il se contenta de cette grimace incompréhensible pour les deux demoiselles.
Soudain, la gamine sortit une arme aussi grosse qu'elle. Le rendu était d'ailleurs assez ridicule. Toute personne saine d’esprit aurait au moins frémi face à la menace. Mais Simon, n'en pouvant plus se mit à rire, ou plutôt à glousser, la voix partant dans les aiguës.
Eve proposa même d'abréger ses souffrances. Trop aimable, vraiment. Dévoila sa véritable nature, elle était prête à tuer un homme de sang froid. Certes, Simon n'était pas un modèle de droiture, mais de là à l'abattre comme un cheval qui aurait raté une haie …

La douleur commençait à remonter dans son poignet. Il l'avait saisi de sa main valide et plus il appuyait, plus la douleur pulsait jusque dans son coude. Il voulait que cela cesse … et en même temps, il ne le voulait pas. Cette sensation... Ce mal... Cette orgie des sens !
Simon avait écouté la cinglée débiter sa tirade en gloussant doucement. Lorsqu'elle eut enfin fini ses conneries, il rit un bon coup, les yeux fermés, et les dents serrées, ses épaules secouées de spasmes incontrôlables tant il riait. Elles devaient vraiment le prendre pour un fou. Mais qu'importe. Elles-même n'était pas vraiment loin de la folie si on les regardait bien. Alors que valait le jugement d'un fou sur un autre fou ? Pas grand chose à vrai dire.

Rouvrant les yeux, sa main valide entourant toujours son poignet meurtrit, il planta son regard de glace dans celui pas beaucoup plus chaleureux de la jeune fille qui lui faisait face. Il avait les yeux exorbités et les lèvres pincées, étirées en un mince sourire qu'il était impossible de décrypter. Lorsqu'il s'exprima, il ne desserra que très peu les mâchoires. Passant au tutoiement, il joua sa dernière carte. Le bluff.

« Me tuer ? Ce serait si facile. D'un autre côté, as-tu vraiment envie de voyager avec quelqu'un qui aura assassiné de sang froid un homme à terre ? A moins que ce ne soi toi la meurtrière ? D'un autre côté, vous ignorez quel est mon pouvoir. Il est vrai qu'il n'est pas d'une puissance inouïe, cependant, je peux vous garantir que vous risquez de ne pas apprécier ce qu'il va arriver si vous essayez de m'ôter la vie. Une autre voyageuse a déjà essayer... et je dois avouer que je n'aimerais pas être à sa place en cet instant. »

Malgré la douleur, il paraissait si sur de lui que le doute planait. Bien que ses yeux commençaient à le piquer, il ne cligna pas une seule fois des yeux, transperçant la gamine de son regard de fou et son sourire s'étirant de plus belle. 
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Dakota Earnshow

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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeVen 7 Aoû - 20:45

Ils étaient fous, complètement fous. Tout autant l'un que l'autre. Celui qui se riait de la douleur et de sa mort prochaine comme celle qui projetait froidement des assassinats en plein supermarché. Pire encore, ils persistaient à la considérer comme une alliée potentielle. Dakota avait beau répéter encore et encore qu'elle ne voulait pas de leur compagnie, ils persistaient à la prendre à partie, tentant de la mêler à leurs plans tordus et autres activités criminelles. Il n'y avait rien de plus fatiguant que de gérer un esprit malade... alors deux ? L'adolescente avait déjà bien assez à faire avec son propre problème pour s'occuper des leurs.

Les lèvres serrées, elle attendit patiemment que les deux personnes qui lui faisaient face cessent de divaguer. Ils y avaient tant à dire qu'elle ne savait pas par où commencer, et d'un autre côté elle était plus que las de participer à ce dialogue de sourds. Si seulement elle avait pu réellement les réduire en charpie sans faire s'envoler sa paye par la même occasion ! Mais il fallait tenir compte des circonstances et s'adapter, même si ça rongeait sa patience aussi sûrement que de l'acide.

- Ca y est, vous avez fini ? Vos discours sont pathétiques à en pleurer.

Posant son bazooka à terre, elle fixa longuement Simon et Eve avec un mépris plus que palpable. Qu'est-ce qui était le pire, au final ? Que la harpie puisse lui faire la morale et penser un seul instant que Dakota accepte d'être sa complice dans une affaire de meurtre ou que la tentative de bluff du monstre ? Concernant ce second point, la surdouée en aurait presque rit si elle n'était pas aussi profondément agacée. Il tentait de sauver sa peau en se cachant derrière des menaces qui auraient pu tenir la route si seulement il avait possédé plus d'informations sur ce monde.

« Mon pouvoir ». Ce singulier avait été une singulière erreur. Par expérience, la phobophobe savait pertinemment que le premier don était rarement utile avant l'apparition du second, et dangereux plus tard encore. Mais cet homme ne semblait pas savoir qu'on pouvait posséder plusieurs pouvoirs, et ce simple fait trahissait son impuissance à se défendre correctement. Il avait tenté un coup de poker sans se rendre compte qu'il ne connaissait pas les règles du jeu. Si la stalkeuse s'en rendait compte elle aussi, Dakota ne donnait pas cher de sa peau.  Et un dernier détail rendait le tout comique... No Power's Land. Encore une donnée que ce pauvre imbécile n'avait pas en main. L'as de la manche de Dakota, pour filer la métaphore.

- Je suis morte de peur, ironisa-t-elle sans détacher son regard glacé de celui de Simon.

Toujours pas de mouvement du côté du bureau du directeur, mais il serait plus que sage de régler rapidement cette situation avant qu'elle ne dégénère. Mais était-ce seulement possible de résonner deux fous bons à enfermer ? Elle ne perdait rien à essayer à part un peu de son temps et c'était pour l'heure la seule chose qu'elle acceptait de gaspiller.

- Que ce soit clair : je peux te tuer sans risques quand je veux. Tu ne possèdes pas les connaissances nécessaires pour faire pression sur quelqu'un de manière crédible, sache le. Sans chercher à développer, elle leva les yeux vers Eve. Quant à toi... cesse de chercher à m'apprendre la vie. Tu parles beaucoup pour une personne d'assez inconsidérée pour vouloir abattre quelqu'un au milieu d'un magasin, sans raison concrète. Oui, cet homme est louche et son insistance dérangeante. Est-ce que ça mérite une « euthanasie », pour reprendre tes termes... non.

Dakota avait conscience qu'elle risquait de s'attirer les foudres de la harpie mais elle s'en contrefichait bien. Sa jauge de sociabilité s'était vidée depuis bien longtemps déjà et elle n'avait qu'une envie : qu'on lui fiche la paix sans compromettre son compte en banque. Peut-être que faire virer ces criminels seraient la meilleure façon d'y parvenir d'ailleurs. S'ils ne se laissaient pas convaincre, la gamine prévoyait déjà d'aller toucher deux mots au directeur. Ca ne devrait pas être bien dur de justifier leur éviction.

- Une fois cette journée finie, je ne veux plus vous voir. Vous ferez alors ce que vous voulez, y compris vous entretuer. Mais d'ici là... ayez la présence d'esprit de faire ce pourquoi vous êtes là. Travailler, j'entends, si jamais cette donnée vous avait échappé.

S'éloignant du duo avec raideur, elle se plaça dans un coin d'où elle pouvait les observer sans être surprise dans son dos, son bazooka appuyé contre le mur. Et ensuite ? Pelleter, toujours. Il n'y avait plus qu'à espérer que les deux autres suivraient son exemple. Mais même s'ils le faisaient... la question était : lui laisseraient-ils la paix une fois dehors ? Eve allait probablement chercher à partager une fois encore la chambre d’hôtel. Cette monstrueuse sangsue de Simon était bien capable de s'inviter aussi, où dans une moindre mesure de louer l'une des chambres adjacentes. Si c'était le cas, il lui faudrait sérieusement penser à un plan B.

Si ce plan B rimait forcément avec des mesures expéditives il lui faudrait être prudente sur la manière de faire. Impossible de savoir quand le tunnel menant à Candyland serait de nouveau ouvert, par conséquent elle ne pouvait pas se mettre la ville à dos avec une sordide affaire de meurtre. Peut-être que Mary saurait traîner ces détraqués assez loin pour qu'on ne puisse pas retrouver leurs corps ou lui imputer leur disparition ? La phobophobe avait bien le temps d'y réfléchir, la pendule accrochée au-dessus de la porte du bureau indiquant 15h seulement. Un long, trop long après-midi en perspective...
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Eve M. Todrovitch

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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeSam 8 Aoû - 23:37

Et aller, la tentative de bluff et le discours culpabilisant. C’était à gerber. Même sans être une grande vogayeuse, Eve savait que ne posséder qu’un pouvoir signifiait n’avoir aucune ressource. Quelque soit la nature de ce dernier, il ne pouvait qu’être faible ou incontrôlé… voire les deux. Comme un prédateur, elle inspira profondément, s’imaginait humer une odeur nauséabonde qui émanait du sociopathe. La tirade moralisatrice de Dakota, elle, fit intérieurement exploser la russo-américaine. Inconsidérée ? Parce que c’est « inconsidéré » de se débarrasser d’un danger potentiel ? Ce type souffrait le martyr, était mourant, mais il riait comme un forcené. C’était un fou. Est-ce que cette petite sotte avait loupé le moment où elle lui proposait de sortir du magasin pour ne pas avoir de sang sur les mains ? La paranoïaque était parfaitement prête à assumer ses actes auprès du patron, et même à les justifier.

Ne plus les voir à la fin de la journée ? Elle espérait bien être débarrassée de miss-je-sais-tout autant que de l’autre malade mental. L’idéal serait même de mettre le plus de distance possible entre eux. Que Simon soit à son propre compte, qu’il œuvre pour le Marchand de sable, ou la résistance, sa tentative d’intrusion ne disait rien qui vaille. La phobophobe ne le voyait même pas, elle qui a si peur du maître de Dreamland. Il se creusait une place aux premières loges pour la trahir. Elle avait beau dire qu’elle ne voulait plus le voir… elle n’aurait pas le cran de le repousser jusqu’au bout – tout comme elle n’avait pas le cran de valider son exécution.

Eve balança sa pelle, de rage, dont le choc fut amorti par le sable. Livide, secouée de frissons inquiétants qui n’avaient rien à voir avec la température, elle se pencha vivement sur le sociopathe et lui passa un bras autour du cou. Elle se rapprocha, jusqu’à ce que sa joue épouse la sienne, serrant juste assez pour lui montrer que ça n’était en rien une étreinte amicale. Dakota était retournée pelleter comme l’employé modèle qu’elle était – la taularde était au-dessus de ça pour l’instant.  

- Tu auras peut-être la gamine mais moi, je connais les gens comme toi, siffla-t-elle à son oreille, ton numéro ne marchera pas.

Elle le lâcha brusquement et ramassa ses outils pour se remettre au travail. Autant elle ignorait la benjamine, autant elle se plaçait toujours de façon à ce que Simon ne la surprenne pas. De toute façon, sans soins adaptés, le venin risquait de lui laisser de graves séquelles, voire de le tuer. Il y avait une sorte de plaisir malsain à savoir qu’il allait continuer à agoniser, même si elle était plutôt du genre expéditif.

Les minutes s’égrenaient avec une lenteur pétrifiante. Le raclement des pelles étaient plus lourds que jamais, comme si les menaces proférées avaient chargé l’atmosphère de plomb. Aucun des trois protagonistes ne s’aimait, tous étaient taraudés de questionnements meurtriers, mais chacun devait se murer dans le silence. Eve avait de plus en plus l’impression d’être de retour entre les murs délavés de son pénitencier pour femmes. Là où l’on sait qu’il n’y a pas d’amis, pas de bons camarades non plus. Rien d’autres que des visages sans intérêt et des ennemis. Ces ennemis que l’on doit surveiller en permanence, parce que leur présence est dangereuse, mais leur absence encore plus.

Devrait-elle reprendre le train ? Finalement, elle ne s’était jamais posé cette question depuis la veille au soir. Elle s’était simplement arrêtée pour profiter du gîte, présumant que la tranquillité de Candyland serait propice à sa convalescence – et loin des yeux de la résistance. Mais au fond, rien ne l’empêchait de réembarquer, même le soir même, et laisser Dakota avec son comparse efféminé et son psychopathe blessé. Aller vers Elipse ? Hors de question, mais peut-être vers la côte ? Elle n’avait pas vu grand-chose des autres continents, hormis les glaciers du nord et les abysses.

Un bateau. Seule. Quelque chose qui ressemblait le plus à une émotion semblait s’allumer dans le cœur froid d’Eve. Elle observait de l’extérieur sa solitude, se voyait avancer sur un sentier plongé dans les ténèbres, et ça la rendait presque triste. Presque. Pourquoi tout semblait inlassablement se liguer contre elle ? Même les gens comme Dakota ou Liam avaient des soutiens. Et elle ? Est-ce « qu’il » pensait à elle ? Au moins un peu ? Ou est-ce qu’elle n’était véritablement que l’ombre abîmée d’une femme qu’on ne peut plus apprécier ?

Et ce sursaut d’humanité mourut. Noyer dans un nuage de songes déments, sans vie, crus.
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Gregory Williams

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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeLun 24 Aoû - 18:10

[Envoyez moi un message si les prix sont à modifier]

S’engageant à la suite de l’adolescente, Gregory découvrit à son tour leur chambre. La chambre unique, avec un unique lit double assez grand pour contenir  deux personnes. L’idée de partager  un lit avec une autre personne ne le révoltait pas, du moment que la nuit restait purement dédiée au sommeil. Mais ils étaient trois. Sans avoir eu même le temps de caler  un mot ou de prendre une initiative, l’hématophobe vit les deux filles se relayer pour parer au problème. Il n’eut pas le loisir qu’on lui parle ou qu’on lui explique ce qui s’était passé, mais à présent tout était bon, niveau sommeil.

Visiblement tout en bas de la chaine alimentaire, il fut le dernier à aller s’occuper de lui dans ce qui leur servait de salle de bain. Il était courbaturé, et franchement il ne voulait même pas se regarder dans un miroir. Un examen rapide de son corps lui montra les bleus qu’il avait acquis, et il frissonna à la vue des traces rouges et des quelques croutes qu’il avait gagné. Non sans dégoût et une certaine envie de régurgiter, il passa à la douche et enleva ce qui ne devait pas être là de son corps. Dans un meilleur état émotionnel et corporel qu’avant, Greg, propre et nettoyé, se faufila dans le lit aux côtés de Dakota. Malgré le petit somme qu’il avait piqué dans le train, sa fatigue qui  semblait s’accumuler encore et toujours eut raison de lui et il s’endormit comme une masse.

Il avait tellement bien dormi que lorsqu’il se réveilla la chambre était vide. Cette fois-ci il n’avait pas douté un seul moment de sa présence dans ce monde magique. Il était vraiment ici coincé et en même temps libéré, pour le moment. Il commençait à s’habituer à l’idée qu’il se reverrait plus ses proches avant un bon bout de temps, et qu’il ne fallait désormais plus penser à retourner dans son monde d’origine, mais plutôt à faire sa vie dans celui-ci.
Bien que non visible sous les nuages, le soleil était déjà bien levé, et l’horloge indiquait onze heures. Si ça ce n’était pas du sommeil royal … Bon certes ce n’était pas le meilleur lit, mais au moins il en avait eu un. Il ne pouvait pas se plaindre. Profitant de l’absence de Dakota et d’Eve, Gregory émergeait tranquillement de son sommeil, uniquement pour réaliser qu’il était en train de perdre son temps.

Ils étaient retenus ici, et il y avait peu de chance que les deux filles ne se trouvent en dehors de la ville, enfin Dakota. La seule solution pour les retrouver était donc de partir aléatoirement dans les rues et les trouver. Au pire il retournerait à l’hôtel le soir s’il manquait de chance, mais c’était aussi une occasion d’utiliser la boussole magique qui lui avait été donnée en récompense de sa … bravoure ?
Il prit ses maigres possessions avec lui et quitta la chambre.
Avait-il vraiment envie de revoir tout de suite l’adolescente ? Elle avait beau être spéciale à sa façon, et il l’appréciait beaucoup, mais le fait était que sa dignité en prenait  un coup à chaque moment passé qui lui rappelait son infériorité. La ville avait beau ne pas être accueillante et un peu sinistre, c’était déjà mieux qu’Ellipse. Finalement il ferait un tour tout seul, après quoi il irait rejoindre Dak.

Il se souvenait  un peu de son excursion la veille depuis la gare jusqu’à l’hôtel, si bien qu’il refit le chemin en sens inverse. Un peu dans ses pensées, il ne remarqua pas les regards des rares personnes dans les rues qui se tournaient vers lui. Puis depuis les endroits qu’il avait identifiés et sauvegardés dans sa mémoire, il s’aventura  un peu hors du chemin pisté, et fit passer le temps.
Vint un moment où son ventre commença à crier famine, et il se décida à aller cherche un endroit où manger. Il compta vite fait l’argent qu’il avait, et se dit que c’était bien assez pour se restaurer. Il se rappela un endroit qu’il avait vu qui semblait correct, et se mit en route.

Arrivant devant une sorte de boulangerie qui proposait des menus relativement … bon marché ? Peut-être, il  n’en avait aucune idée. Il se mit  à dévorer des yeux les choix éventuels, lorsque la vendeuse lui adressa la parole avec une expression inattendue sur son visage.

-Bonjour, désolé, je ne vous ai pas entendu, vous avez dit ?

-On ne nourrit pas les SDF gratos ici, alors allez-vous en avant que j’appelle la police.

Un peu choqué par ces paroles crues, le premier réflexe de l’hématophobe fut d’arborer sa meilleure expression d’incompréhension, mais d’un coup il réalisa les regards que les gens lui adressaient. C’était l’heure de la pause midi et il ne manquait pas de gens pour le regarder de haut. Se sentant oppressé et menacé, il s’éloigna de toute population, et se demanda bien ce qui n’allait pas. Très vite, il réalisa qu’il était juste débile. Il avait gardé son T-shirt de la veille. Oui, le T-shirt plein de terre, de sang et défoncé par endroits. Pas étonnant qu’on se méprenne sur sa situation sociale.

Il fallait qu’il remédie à ça plus vite que possible. Il trouva le premier magasin qui fallait, et s’acheta  un T-shirt basique noir, un peu trop grand mais qui allait. 10 rubz plus tard et un son vieux haut rangé, il avait acquis la compétence « ne plus avoir l’air d’un clodo ».
Reprenant sa route et trouvant une autre boulangerie, il fit la queue, et s’acheta un menu sandwich dessert boisson de base, de quoi lui remplir l’estomac juste ce qu’il fallait pour 15 rubz.
Marchant encore un peu, il trouva un banc à l’abri pour  s’assoir et profiter de son repas.

Son estomac était désormais plein, et ses jambes voulaient clairement qu’il reste assis. La digestion s’entama, et le temps passa un peu, les gens qui passaient de temps en temps donnaient un peu de vie à l’endroit, mais cela ne suffisait pas  changer l’atmosphère du lieu. C’était juste déprimant.
Puis il décida de se lever, et consulta sa boussole en pensant à Dakota. L’aiguille changea direct de cap, et pointa avec obstination la direction à suivre, qui semblait changer assez rapidement avec la distance parcourue. Il ne faisait nul doute que l’ado était proche, mais qu’elle ne se déplaçait pas.

Gregory marcha alors dans la ville, sans trop d’idée de quoi faire, trouva un journal par terre qui datait de quelques jours. Il l’épousseta vite fait et se mit à la lecture. Lisant sans trop de concentration, il abandonna le journal, sans aucun souvenir de ce qu’il avait lu. Il avait besoin d’air.
Il ne se sentait pas mal, mais juste pas dans son élément. Il avait besoin de sortir un peu de la ville.
L’hématophobe se dirigea ainsi vers la gare, et une fois arrivé à destination, il longea les voies pendant un moment, puis s’arrêta.

Rien de spécial en vue, si ce n’est un silence plaisant. Il vérifia qu’il avait toutes ses affaires sur lui, et il s’assit contre un rocher. Le contact avec la roche était froid, mais ça lui plaisait bien.
Il se surprit à se laisser divaguer, pensant à tout et  à rien en même temps, à sa phobie et à ses éventuels pouvoirs, à ce monde et aux aventures folles qui lui étaient tombées dessus.
La bruine qui commençait à tomber le sortit de ses pensées, et il se dit qu’il allait bien devoir retourner en ville et trouver Dakota.

Revenant sur ses pas, il sortit sa boussole et suivit l’aiguille qui le guidait à travers la ville.
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Dakota Earnshow

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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeDim 6 Sep - 17:12

Les minutes s'étaient égrainées avec une infinie lenteur et, après un temps qui lui avait paru une éternité, Dakota pu enfin constater que les aiguilles de la pendule indiquaient 20h. Elle ne sentait plus les muscles de ses bras tant ils étaient endoloris. Et dire qu'elle comptait faire un travail tranquille, non physique... L'adolescente soupira en se massant les bras, non sans grimacer de douleur.

Et les autres dans tout ça ? L'état de Simon n'avait fait que dégénérer tout au long de l'après-midi. Sa main s'était complètement nécrosée, les chaires noircies remontant à présent jusqu'au coude. L'homme quant à lui était blême comme un cadavre, agité sporadiquement de spasmes. Il n'avait probablement plus beaucoup de temps devant lui, ce qui n'était pas un mal. Une mort « naturelle » qui ne causerait de mal à personne. Pas besoin de se demander à qui on imputerait la faute, ni si ce sociopathe la pourchasserait. Une fin heureuse, en quelque sorte. Eve quant à elle n'avait cessé de s'échiner sans détourner son regard du criminel. On pouvait lire une violente pulsion meurtrière dans ses yeux, c'était un véritable miracle qu'ils aient pu terminer leur journée sans qu'une bagarre mortelle n'ait éclaté. La phobophobe ne comptait pas rester plus longtemps pour voir les choses tourner mal.

Après avoir accepter avec un stoïcisme parfait son salaire de 213 rubz, elle déposa ses outils, récupéra ses affaires et quitta la supérette sans mot dire. Dehors, la nuit était déjà tombée. Brumeuse, humide et déprimante comme cela semblait être la règle dans cette ville. Dak' ouvrit son parapluie et s'éloigna dans la rue, non sans jeter régulièrement des regards en arrière pour s'assurer de ne pas être suivie.

Sa marche solitaire ne dura pas plus que deux pâtés de maisons. Au détour d'un immeuble elle tomba nez-à-nez avec Gregory, sa boussole à la main. Ce garçon était peut-être plus futé qu'elle ne le pensait, finalement. S'il n'avait pas l'air au mieux de sa forme, son violent malaise de la veille semblait être passé. Ce n'était pas un mal. La gamine n'avait jamais considéré avoir la patience de s'occuper d'un malade en psychiatrie. Elle le détailla un moment, silencieuse, avant d'ordonner avec froideur :

- Nous rentrons à l'hôtel.

L'absence de point d'interrogation était évidente. Dakota n'était pas du genre à s'enquérir de l'avis des gens quand elle était persuadée de faire le bon choix. Elle dépassa l'hématophobe qui ne tarda pas à la suivre. Que ça lui plaise ou non, c'était le cadet de ses soucis, comme la manière dont il avait occupé sa journée. Elle espérait juste qu'il ait eu la présence d'esprit de chercher un emploi pour tenter de gagner une indépendance financière durable. Il ne pourrait pas éternellement compter sur les talents des autres. Personne de sain d'esprit ne donnerait jamais 800 rubz à un homme pour qu'il fasse cuire des pâtes.

Leurs pas résonnaient dans la nuit. Ni Eve ni Simon ne donnaient signe de vie. Avaient-ils enfin compris ? Il fallait l'espérer. Ce ne serait d'ailleurs pas un mal d'aborder ce sujet épineux avec son comparse du moment. Face à un individu aussi dangereux que ces deux là, Dakota ne donnait pas cher de sa peau. Avec un claquement de langue, signe d'agacement profond, la surdoué prit la parole non sans vérifier une énième fois au préalable qu'ils étaient bien seuls :

- J'ai travaillé en compagnie d'Eve et d'un autre voyageur aujourd'hui. J'ai eu le loisir de constater combien ils étaient dangereux, alors reste sur tes gardes. J'ai peur qu'ils s'accrochent à nous, ça ne pourrait que mal se finir.

« Pour eux », même si elle s'abstint de le dire. Une chose était sure : elle barricaderait si bien la porte ce soir que la paranoïaque ne pourrait jamais mettre un pied dans la pièce. Elle l'avait bien assez côtoyé pour toute une vie. Mais il restait un autre sujet à aborder, bien plus préoccupant.

- Je sais aussi que j'ai attiré sur nous l'attention d'une entité dangereuse. Si tu vois du sable, même si tu ne fais que l'entendre... sauve-toi. Ce n'est pas quelque chose face à quoi l'on peut luter. Dès que nous aurons retrouvé James, nous partirons loin d'ici, sans se faire remarquer. Plus on entendra parler de nous, plus nous serons en danger.

Gregory pouvait-il seulement comprendre ? Il devait la prendre pour une folle qui se montait le bourrichon, ersatz de Sydney Miles. Rien que d'imaginer qu'on puisse l'assimiler à ce genre d'individu, Dakota en avait des aigreurs d'estomac.

Dans le hall de l'hôtel, la phobophobe replia son parapluie en ignorant complètement le regard morne de l'aubergiste. Tout dans cette ville paraissait se dépérir, comme une fleur pourrissant lentement dans son pot jusqu'à une mort inévitable. Cette ville était vouée à disparaître, la vie ne pouvait demeurer dans une telle enveloppe. Elle grimpa les escaliers grinçant et ferma la porte derrière son camarade, non sans s'être assurée au préalable auprès de l'employée qu'on ne laisserait pas pénétrer Eve dans la chambre. Par mesure de sécurité, Dak' poussa tout de même une commode devant le panneau de bois. Cette femme pouvait se révéler terriblement insistante, parfois.

- Et toi... comment as-tu meublé ta journée ? S'enquit-elle, l'air tout sauf réellement intéressée.

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Eve M. Todrovitch

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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeLun 7 Sep - 18:43

HRP : j'ai parlé à Simon par MP avant d'écrire. Son personnage est en pause pour une durée indéterminée pour l'instant, d'où cette porte de sortie Wink.

===

L’après-midi s’était tellement étirée qu’à un instant, la taularde s’était demandé si le Marchand n’avait pas figé le temps avant de disparaître. Le silence était si lourd qu’il semblait lui aussi peser sur ses membres épuisés, se joignant à ses courbatures pour déchirer ses muscles. Son dos était en feu mais elle avait appris à l’ignorer, comme le reste. Eve n’était plus qu’une boule de chair abîmée et de nerfs brûlants, animée par une idée fixe nourrie par la démence. Elle n’avait pas besoin de Dakota, ni de son aval, ni de rien. Simon agonisait déjà, empoisonné par le scorpion qu’il comptait glisser dans le cou de la gamine… belle ironie du sort. Ils étaient deux prédateurs blessés… mais un seul des deux ne verra le jour le lendemain.

A 20h, la russo-américaine put enfin poser les outils pour recevoir sa paye. A l’image de son travail, de cette ville et de ses comparses, même les gemmes de son salaire semblaient plus ternes. Dans les vestiaires, elle se souvint qu’elle n’avait toujours pas de tee-shirt depuis que le sien s’était gorgé du sang de ses blessures dans le train. Elle enfila donc sa veste, remonta la fermeture éclair jusqu’à son menton et mit son manteau hivernal par-dessus. Après avoir retrouvé le confort de son jean et de ses rangers, Eve quitta le magasin sans regret.  

La nuit était humide. Brumeuse. San Factody avait tout d’une ville fantôme, en train de mourir sur elle-même, désertée par la joie de vivre. Les lumières jaunâtres qui éclairaient les allées principales laissaient d’indénombrables zones d’ombres aux allures de trous noirs. D’ailleurs, n’était-ce pas Simon qu’elle voyait tituber hors d’atteinte de la lumière ? Dakota était partie sans demander son reste et grand bien lui fasse. Désormais, la folie était reine dans la caboche de la détenue.

Lentement, elle avait suivi le sociopathe, sans fléchir, sans hésiter, pratiquement sans ciller. Quand elle fut certaine d’être à l’abri des vieux lampadaires aux halots fantomatiques, elle posa sa hotte et s’empara de sa batte de baseball. Elle ne voyait presque plus rien mais entendait le souffle coupé du trentenaire à l’agonie ; elle distinguait son ombre mince, recroquevillée sur son bras en pleine nécrose. L’excitation montait, démente, froide, comme chaque fois qu’elle était persuadée de tuer pour la bonne raison ; comme chaque fois qu’elle désirait sentir les os se briser sous ses coups ?

- Plus que nous deux on dirait…

Eve ne laissa pas le temps au criminel de se retourner. Elle franchit d’un bond la distance qui les séparait et lui asséna un coup dans le dos qui l’envoya au sol. Ses mains tremblaient, agitées de tics nerveux, sa tête se pencha sur le côté, observant la forme sombre à ses pieds. Viser la tête. Lui exploser. La russo-américaine souleva sa batte, l’abattit de toute ses forces et heurta si violemment le sol poussiéreux qu’elle lui échappa. Disparu. Sans crier garde, sans signe avant-coureur, Simon s’était volatilisé. Au début, elle songea qu’il s’agissait d’un pouvoir et que le sociopathe allait brutalement surgir dans son dos ; et finalement… Eve n’eut d’autre choix que d’admettre que sa proie avait été tirée de son coma.  

Frustrée, le monstre sanguinaire logé dans ses entrailles se défoula sur une vieille poubelle rouillée qui s’émiettait à chaque coup de batte. Un vieux chat gris mouillé s’était enfuit en courant, terrorisé par le bruit et le démon humain qui en était la source. La russo-américaine s’arrêta brusquement, brisée par la douleur, ses cheveux noirs trempés par la brume. Après avoir récupéré sa hotte, elle se traîna jusqu’à un vieux bar où elle commanda un hamburger. C’était pas terrible, mais c’était simplement une excuse pour pouvoir s’assoir ailleurs qu’à l’extérieur.

En attendant sa commande, elle s’assit devant une table pour deux accolée à un mur écaillé et tira sa carte de Dreamland de sa hotte. Où aller ? Elle n’avait pas vraiment envie de rester côtoyer Dakota et son petit copain et visiblement, il n’y avait rien d’autre à faire dans cette ville qu’attendre que le tunnel soit ouvert. Autant partir, elle aurait sûrement plus de chance ailleurs. Ses yeux marron balayèrent lentement le continent imaginaire jusqu’à ce qu’elle la voit : Riven town. Une fille plus au nord-ouest, où se trouvait un aéroport. L’endroit idéal pour ouvrir ses horizons. D’après les minces tracés de chemins-de-fer, elle pouvait y être en un changement, ça ne devrait être ni galère, ni hors de prix.

Son burger arriva. Avec les gestes machinaux d’une femme désincarnée, elle commença à manger, le regard dans le vide. Depuis la veille, le train devait avoir été nettoyé, vidé, et réparé. Après un peu de chance, il y aura un départ tardif vers le nord, histoire de lui éviter de passer une nuit de plus dans ce trou à rats.

Direction => La fin d'un voyage


Dernière édition par Eve M. Todrovitch le Lun 19 Oct - 21:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeLun 19 Oct - 20:28

Plus le récit de Gregory avançait, plus les traits de Dakota se figeaient en un masque de froideur méprisante. Alors qu'elle s'échinait à trouver du travail, supporter des clients agaçants, se battre comme une abomination puis pelleter à en avoir des ampoules plein les mains, son compagnon n'avait rien fait. Ah si : faire la grasse matinée, marcher et penser. Penser... pas de manière constructive visiblement, sinon il aurait au moins trouvé un moyen de se rendre utile. La phobophobe l'avait pourtant prévenu qu'elle le laisserait derrière s'il se révélait incapable de se débrouiller seul, et c'est ce qui venait de se passer. On n'était pas payé 800 rubz pour faire un plat de pâtes. On n'était pas logé gratuitement quand on s'évanouissait dans sa cabine. On ne survivait pas quand on ne faisait que se cacher et fuir. L'hématophobe n'apprenait rien. Il n'avait pas que la gentillesse et la fidélité des chiens, il avait aussi cette stupidité qui les poussaient à dépendre de l'Homme. Et il était hors de question qu'elle soit cette personne-là.

Sans répondre à ses babillages inconséquents, elle le laissa parler tandis que son regard bleu glacier était rivé sur sa boussole. Tout ce qui concernait cet sangsue ne l'intéressait plus. Seul James comptait... attendez ! L'aiguille de la boussole bougeait beaucoup, comme si son meilleur ami était en train de se déplacer proche de l'hôtel. Il lui fallut un moment pour le réaliser tant ça ne semblait pas crédible. Le tunnel aurait été rouvert dans la soirée ? Si c'était vrai il n'y avait plus aucune raison de s'attarder ici.

Alors que Greg s'éclipsait dans la salle de bain pour vider sa vessie, Dakota réunit rapidement ses affaires et quitta la chambre d'hôtel. Pas de mot, pas plus d'invitation à la suivre. Tout ce que le jeune homme découvrirait en sortant de la salle de bain serait une pièce désertée. La gamine ne ressentait aucun remord à laisser là le nouveau voyageur. Il avait eu plusieurs chances qu'il avait gâché, il n'y avait plus qu'à espérer que cela lui apprendrait à se prendre en main à l'avenir. Dans tous les cas, Dak' s'en lavait les mains.

Filant à travers les rues, l'adolescente ne quittait pas des yeux l'aiguille de sa boussole. Plusieurs fois elle manqua de peu de rentrer dans un poteau, un mur ou un passant, collisions évitées de justesse par les hululements, précieux avertissements, de Chouette. Il ne lui fallut pas plus de 10 minutes pour se retrouver sur le quai de la gare où James se tenait, sagement assit.

- James !

Le cri étouffé qui s'échappa de ses lèvres était à peine audible. Sur son 31, le psychotique n'avait pas l'air d'avoir trop souffert des événements qui avait mis Candyland en quarantaine, mais il ne fallait pas tirer de conclusions hâtives. Elle avala la distance qui les séparait pour pouvoir vérifier qu'il était vraiment intact, autant physiquement que psychologiquement. Enfin... autant que quelqu'un croyant à l'existence de son ami imaginaire pouvait l'être.

- Tu n'as rien ? On m'a dit qu'il se passait des choses terribles à Candyland, j'avais peur qu'il ne te soit arrivé quelque chose de grave.

Dakota pinça les lèvres avant de s'asseoir à côté de lui dans un soupir. Elle aurait aimé de joyeuses retrouvailles mais il était important d'abord tout de suite un sujet épineux.

- D'ailleurs... j'ai aussi rencontré quelques difficultés. Le marchand de sable... il m'a retrouvé. Il faut qu'on parte vite et qu'on se fasse oublier. Peut-être qui si l'on ne fait pas de vagues pendant quelques temps il perdra notre trace.

James-le-chat choisit ce moment grave pour s'extirper de la hôte et se caler contre son cou en ronronnant. Est-ce qu'il cherchait à la rassurer, à sa manière ? C'était si inattendu qu'elle ne savait pas comment réagir à vrai dire, se contentant de rester assise là, raide comme un piquet. Elle aurait tant voulu être capable de se détendre, de prendre son meilleur ami dans ses bras et d'être positive... mais tout ce qu'elle pouvait faire c'était appréhender l'avenir, un éventuel rejet et une mort prochaine.

La main crispée sur sa boussole, Dakota se surprit à se demander où était le marchand de sable. Ses yeux s'écarquillèrent d'horreur lorsque l'aiguille se mit à tourner à une vitesse folle. Partout. Il était partout. Bien sûr, comment est ce que ça aurait pu être autrement ? Cette chose était le monde. La blondinette fourra la boussole dans sa poche et se concentra pour  tenter de calmer les battements de son cœur qui s'emballait, irrépressiblement.

- Si c'est possible de lui échapper, ajouta-t-elle à mi-voix, pâle comme un linge.
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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeMar 20 Oct - 16:55

Fanny l'avait accompagné jusqu'à San Factody, il lui avait rien demandé mais bon, il était pas du genre à envoyer bouler. Tant qu'elle suivait son rythme ça lui allait et puis de la compagnie ne faisait jamais de mal.
La voyageuse lui fit finalement ses adieux une fois arrivée et l'adolescent la salua de la main. Il y avait de fortes chances pour qu'ils se recroisent à Dreamland, dans le monde réel ça pouvait être plus compliqué. Il avait cependant la chance d'avoir Dakota ici et ailleurs. A ne pas la chercher partout, raison pour laquelle il avait décidé de l'attendre directement à la gare pour être sur de ne pas la louper, de perdre encore du temps. Jules avait fait son apparition et avait pris place à côté de lui sur le banc.

Et puis elle était finalement là, et n'avait pas l'air d'être mal en point. James lui sourit et l'aurait volontiers serré dans ses bras si il ne craignait pas d'avoir encore plus mal.

- Ca va, j'ai juste failli me faire dévorer par des loups garous et par une petite fille...Mais notre équipe de voyageur était au top !

S'exclama t-il joyeusement, ses dures épreuves semblait avoir eu lieu il avait des mois alors que c'était à peine hier. Mais maintenant qu'il avait retrouvé sa meilleure amie il se sentait en sécurité. Dakota aussi avait eu des soucis, et encore plus horrible que lui. Le marchand de sable en personne. James posa sa main sur celle crispée de son amie.

- Ne t'inquiètes pas ! Maintenant qu'on est tous les trois réunis, en se serrant les coudes, le marchand de sable peut aller se cacher

James attrapa la main de Jules et l'obligea à la poser sur les deux autres avant de lever la sienne en l'air comme un cri de guerre. Il avait toujours rêvé de faire ça, mais tout seul ce n'était pas vraiment très drôle.

- Mais tu étais toute seule durant tout le temps où l'on a été séparé ?

Demanda t-il subitement en se rappelant qu'elle n'avait mentionné personne dans son affrontement. Il serait forcément compliqué de semer une entité qui avait l'air d'avoir des yeux partout, même dans un livre, alors ça allait pas être de la tarte. L'adolescent ne comptait cependant pas abandonner Dakota et la défendrait bec et ongles avec l'aide de Jules.
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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeSam 24 Oct - 13:35

James... il se tenait là, devant elle, en chair et en os. Le simple fait de savoir qu'elle n'était plus seule la rassurait. Ils n'auraient qu'à se trouver un coin tranquille, un lieu reculé où personne ne viendrait les chercher, où les médias étaient moins curieux. Le voyage vers la guérison ? Il devrait attendre le moment où ils auraient l'un et l'autre les moyens de distancer cette entité monstrueuse qui les avait prise en chasse... mais pouvait-on réellement fuir le monde entier ?

Dakota fut ramené à la réalité par les questions de son ami concernant ses éventuelles relations. Bien sûr qu'elle n'avait pas été seule tout ce temps, vu la propension qu'avaient les déchets à la parasiter. Quand ce n'était pas l'un c'était l'autre, et parfois ils avaient même la folie de s'y mettre à plusieurs. Est-ce qu'elle pourrait rajouter une expérience de babysitter à son CV ? La question se posait réellement. Le fait est que si elle avait toujours eu une présence humaine à ses côtés, l'adolescente s'étaient sentie seule à partir du moment où elle n'avait plus eu James à ses côtés. Évidement ce n'était pas le genre de choses qu'elle pourrait déclarer. La peur d'avoir peur de subir mépris et rejet de la part de la personne la plus importante pour elle se révélerait trop forte.

- Seule ? Tout est relatif. J'ai rencontré quatre voyageurs successivement, que je n'ai aucun désir de revoir. Ils cherchaient ma protection et s'imposaient à moins... très usant pour les nerfs. Deux d'entre eux étaient d'ailleurs des criminels dans le monde réel.

La phobophobe leva les yeux au ciel en soupirant. La psychotique, lui, avait l'air d'avoir eu plus de chance. Il devait probablement regretter de revenir vers quelqu'un d'aussi froid et acariâtre qu'elle. Dans un jour, une semaine ou un mois, il disparaîtrait de sa vie comme elle l'avait fait avec Gregory. Un juste retour de karma auraient dit certains, sauf qu'il fallait être stupide pour croire à ces histoires.

- … tu dois regretter de m'avoir rejointe, si ce groupe te plaisait autant.

Ce constat avait été clamé sans émotion aucune et pourtant, le cœur de glace de Dakota se serrait douloureusement dans sa poitrine gracile. Il lui fallait s'occuper l'esprit, penser à autre chose... Son regard s’arrêta sur une carte ferroviaire sur laquelle figurait les différentes lignes de train. Ça ferait l'affaire. Le temps passé à chercher l'endroit idéal où se réfugier l'empêcherait de se noyer dans les méandres de la paranoïa et de la jalousie, sentiments qu'elle exécrait au plus haut point. Elle était déjà assez psychologiquement détraquée pour ne pas s'ajouter de nouvelles tares.

Sur la carte on pouvait voir en gras la ligne principale qui liait Elipse à Gloutoniskaïa, déservant de nombreuses petites gares dont faisait partie San Factody. D'autres lignes plus mineures s'étendaient telle une toile d'araignée, menant à des villes aux noms divers et variés, autant réalistes que totalement loufoques. Tiens, celle-là par exemple : le pays du Bonheur. C'était tellement ridicule... mais pourquoi pas après tout ? Avec un nom pareil, cet endroit devait être l'un des rares endroits paisibles de Dreamland. Situé en bord de mer sur la côte ouest du continent, juste au nord de la forêt noire, il était isolé ce qui était exactement ce qu'elle recherchait. James ne verrait probablement aucune objection à se rendre là-bas, si tant est qu'il souhaite continuer à voyager à ses côtés.

- Je pense avoir trouvé l'endroit parfait pour une retraite temporaire. Le pays du Bonheur te tente ?

C'était le cas, visiblement. Dakota laissa son meilleur ami commenter tout son saoul puis elle se dirigea vers le guichet. Un moustachu aux joues flasques lui jeta un regard morne qui ne passa pas inaperçu, même au travers de la vitre crasseuse. Il lui soutira avec un manque de zèle évident 25 rubz qu'il lui troqua contre un billet de train, avant de réitérer l'opération avec James.

Il était 19h36, le prochain départ n'ayant lieu qu'à 00h20. L'estomac de la gamine gargouilla -une fois n'est pas coutume- comme pour lui suggérer une manière intelligente de mettre son temps à profit. Pelleter tout l'après-midi avait dû lui faire consommer tellement de calorie qu'un plein énergétique était de rigueur. Mais y avait-il seulement un seul restaurant valable dans ce patelin ? Le seul qu'elle avait en vue était à la limite de la salubrité, à une vingtaine de mètres de là. Le seul point positif était qu'à l'intérieur ils pourraient échapper à l'humidité envahissante qui faisait pénétrer le froid nocturne jusqu'aux tréfonds de sa carcasse maigrichonne. Soit, adjugé vendu.

- Il nous reste du temps à perdre, alors pourquoi ne pas manger ? Tu pourras en profiter pour me raconter plus en détail ta chasse aux loups-garous.

A vrai dire elle avait du mal à imaginer James combattre quoi que ce soit, et encore moins des monstres énormes et menaçants.
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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeDim 25 Oct - 15:08

Bizarrement il n'était pas étonné que Dakota ait laissé derrière elle les autres voyageurs. A force James avait compris que sa meilleure amie ne voulait pas s’encombre de personne incapable de survivre par eux même. L'adolescent était pourtant bien une exception, car il n'avait franchement pas l'âme d'un tueur. Si les autres et Jules n'avaient pas été là il serait sans doute déjà mort déchiqueté par les loups garous. Rien que d'y penser ça lui donnait la chair de poule mais il était heureux de n'avoir pas trépassé encore pour pouvoir voir Dakota à nouveau.

- Je comprend...y'en avait un aussi de mon côté qui était assez suspect

Il pensait bien évidemment à Liam. Même si il connaissait pas vraiment cet homme, il lui avait rien inspiré de bien. James était donc bien content d'être loin de lui et aussi de la perverse. Il n'y avait que Rochel qui était un bon gars.
Dakota lui répliqua sans aucune émotion qu'il n'avait qu'à rester avec son groupe si il regrettait tant d'être là. James ne se rappelait pas avoir dit ça. Vraiment, sa meilleure amie devait arrêter d'être paranoïaque.

- Bien sur, ça m'arrive tout le temps d'attendre avec impatience quelqu'un que je ne veux pas voir

Elle devait arrêter de penser qu'elle ne représentait rien pour lui. Elle lui avait manqué, son caractère froid aussi et il s'était sentie bien seul. Il ne voyait pas comment lui faire comprendre qu'il tenait réellement à elle.
Dakota était de toute façon occupé à regarder une carte ferroviaire, sans doute pour leur prochaine destination. James aimerait bien aller pour une fois, dans un endroit calme pour pouvoir se reposer pleinement et surtout guérir ses blessures. Elle lui proposa de se rendre dans une ville au nom qui voulait tout dire. Ou qui pouvait aussi être l'inverse.

- Ca me va

Ce n'était qu'en s'y rendant qu'ils pourraient constater. Ou bien faire appel à une guide Dreamlandien pour voir ce qu'il en pensait. Le pays du Bonheur pourrait tout aussi bien être un enfer. Genre une ville où à la moindre insulte, comportement inacceptable on te faisait sauter la cervelle. James fit part de sa crainte à Dakota avant de la suivre pour payer le ticket de train. Leur moyen de transport ne serait pas là avant minuit. Et l'idée de manger était bonne, car James n'avait pas vraiment beaucoup mangé depuis son arrivée ici. Ca serait aussi l'occasion d'échapper au froid de la soirée.

- D'accord allons y !

Il y avait un restaurant juste à côté d'eux, qui avait pas une bonne apparence mais on disait qu'il fallait pas se fier à ça. C'était peut être très bon les repas que ce restaurant proposait. James attrapa Simone pour la remettre dans sa hotte. Il avait pas envie qu'elle finisse en poulet cuit.

Les deux jeunes voyageurs se dirigèrent donc vers leur point de restauration. James entra le premier, une odeur indescriptible lui fit froncer le nez. Mais il faisait plus chaud que dehors. Il y avait quelques clients attablés, qui ne respirait pas la propreté. Il finit par trouver une table assez isolé.

- Alors qu'est ce que tu veux savoir ? Comment on a réussi à sauver des habitants en bonbons des mâchoires des loups garous ? Ca a pas été facile tu sais, parce que tout le monde pensait que c'était une petite fille qui dévorait les gens alors que c'était pas elle. Elle était juste toute seule et effrayé...même si elle a essayé de nous bouffer

James releva la manche de sa chemise pour lui montrer son bandage sur son bras. Il ne lui en voulait pas, elle n'avait que chercher à se défendre face à une injustice.

- Mais au final c'était des loups garous qui terrorisait les villageois, ils nous ont encerclé alors qu'on s'était réfugié dans un bâtiment. Et en même temps on cherchait aussi qui avait volé la pépite du musée !

Il s'interrompit lorsqu'une serveuse s'approcha d'eux, elle avait l'air ravie de travailler. D'une voix morne elle leur demanda leur commande. James prit un sandwich et attendit que la dame soit partie avant de reprendre.

- On a fini par coincer les voleurs mais il restait encore les loups garous à vaincre. Mais dans mon combat contre l'un des voleurs j'avais finit en poupée alors je pouvais pas aller me battre contre les bêtes...

James continua son récit, entrecoupée de massage de nourriture. Il lui raconta comment Liam avait terrassé des loups garou avec son boulet qui grossissait. L'adolescent qui avait voulue empêcher un chat en mashmallow de se faire tuer et s'était retrouvé au milieu des loups garous, qu'il avait failli se faire dévorer mais que Jules l'avait sauvé. Comment avec Fanny il s'était infiltré dans un poste frontière pour trouver la pépite pendant que Liam et Rochel étaient partie affronter le chef des loups garous.

- Au final tout le monde s'en est sortie, Candyland est même sauvé ! Mais je crois que je vais avoir peur des loups pendant un moment...
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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeLun 26 Oct - 18:34

Attablée dans le restaurant miteux sur lequel elle avait jeté son dévolu -par dépit - , Dakota écoutait les histoires abracadabrantes de son unique ami. Enfin... tout aurait été absurde ailleurs que dans ce monde. L'enquête loufoque qu'il lui narrait lui fait hausser plus d'une fois un sourcil, interdite. Accuser une enfant de dévorer des gens ? Quel était le rapport entre cet histoire et les voleurs ? Sans parler du fait que l'individu suspect évoqué plus tôt se révélait n'être personne d'autre que Liam le présumé violeur du Slavedog Millionnaire. Malgré toutes les remarques qui germaient dans son crâne, la phobophobe écoutait sans broncher, les seuls bruits s'échappant de sa bouche étant de discrets sons de mastication. Un steak aussi infâme que les frites graisseuses qui l'accompagnaient, soit dit en passant.

Ce qu'elle tirait de tout ça ? Que si James se tenait assis devant elle, cela tenait du miracle, qu'il était toujours incapable d'exploiter correctement son potentiel et qu'il n'avait finalement pas tant envie que ça de rester avec les autres. Un bilan pas si catastrophique que ça, au moins sur le plan émotionnel. Pour la logistique elle aurait tout le temps de fignoler ça plus tard. James était comme un diamant brut qui n'attendait que d'être taillé et poli. Ses pouvoirs étaient puissants, mais l'adolescent ne savait visiblement pas les mettre à profit...

- Tu n'aurais pas dû t'en sortir si mal. Il faudra qu'on se penche sérieusement sur les manières de te défendre lors des situations de crise, James.

Le ton sec qu'elle empruntait donnait à sa remarque des airs de réprimande, si ce n'est de mépris. Se rendant compte de son manque de tact, la blondinette ajouta maladroitement :

- Je tiens trop à toi pour me permettre de te perdre à la première difficulté venue. Il faudra vraiment qu'on travaille là-dessus. Pour toi.

Ces mots ne paraissaient pas naturels dans sa bouche, d'ailleurs rien que les prononcer la mettait mal à l'aise. Se mettre à nu équivalait à mettre à jour ses faiblesses, mais il fallait se rendre à l'évidence : elle les avait déjà dévoilé lorsqu'elle avait avoué son amour au psychotique. Elle ne pourrait jamais faire pire. Et même si c'était le cas, il lui était à présent inconcevable qu'il puisse la blesser ou la trahir. Loin, loin était l'époque de la nuit sanglante ! Les sombres souvenirs étaient masqués par la brume de l'affection qui grandissait entre les deux adolescents, peut-être finiraient-ils même par s'y perdre à jamais.

Lorsque James eut fini de conter son histoire, Dakota prit le relais avec bien moins d'enthousiasme mais beaucoup plus de concision. Elle lui narra le combat apocalyptique qui avait eu lieu à Elipse, menant à l'arrestation d'une dangereuse terroriste voyageuse. Puis ce fut le tour de la marche tenaillée par la faim, puis du combat en train. Enfin, l'attente, le boulot minable couplé à l'attaque mené par un sbire du marchand de sable. Et enfin ? Des coups de pelle, encore et encore, pour se débarrasser de la marrée de sable envahissante.

- Rien qui sorte de l'ordinaire, en définitive. Avons-nous déjà eu le droit à un moment de répit, depuis notre arrivée à Dreamland ?

La question était rhétorique, bien évidement. Après s'être soigneusement essuyée la bouche et avoir offert le restant de son steak à James-le-chat, Dakota réclama l'addition et s’acquitta des 15 rubz de son menu - ce qui était déjà cher payé, de son point de vue. Une fois que son ami eut fait de même ils retrouvèrent la lumière blafarde de la lune qui donnait au brouillard qui s'était levé un aspect laiteux. Ils avaient fait traîner en longueur et il ne restait plus qu'une demi-heure avant le départ du train. La marche fut rapide, autant pour quitter cet endroit lugubre que pour tenter de semer le froid qui s'accrochait à ses membres telles les serres d'un rapace.

Elle aurait voulu trouver chaleur et réconfort en prenant dans sa main celle du psychotique, mais elle n'en avait pas le droit. Ça n'aurait été que faire passer pour de l'amitié des sentiments plus fort, profiter de sa naïveté, lui mentir même. Une conduite parfaitement incorrecte. Les bras de la gamine restèrent donc désespérément inertes le long de son corps tandis qu'elle pressait le pas. C'était déjà trop beau que de pouvoir voyager en compagnie de James, elle ne pouvait demander -ni même espérer- plus.

Le quai de la gare était désert ou presque. Seule une vieille femme s'y tenait, une valise cabossée à ses pieds. Malgré son nom, le pays du Bonheur ne semblait pas être une destination très touristique, à moins que la faute incombe à l'heure tardive. Lorsque la locomotive entra en gare, Dakota réajusta sa hotte sur son dos et monta à bord, bien décidée à mettre le plus de distance possible entre le Marchand de Sable et leur duo.

[…]

Le voyage se révéla relativement court, si bien que la phobophobe eut à peine l'occasion de piquer du nez trois petites heures. C'est la secousse du train et l'annonce du conducteur qui la tirèrent de son sommeil léger, le cerveau encore cotonneux.

- Gare du pays du Bonheur ! N'oubliez pas vos bagages en descendant du train !

Après avoir grommelé quelque chose d'inintelligible, Dakota se saisit de sa hotte et quitta tant bien que mal le wagon, son équilibre rendu instable par son état de fatigue. Dehors il faisait encore nuit mais des lampadaires clinquants éclairaient l'endroit comme en plein jour. Neuf, propre et beau, c'étaient ce qu'inspirait l'architecture des lieux. Un peu trop coloré et m'as-tu-vu mais la blondinette ne comptait pas faire la difficile. Et non loin de la gare se dressait un immense panneau éclairé d'ampoules et de néon, vague parodie du célèbre panneau d'entrée de Las Vegas :

Spoiler:

L'adolescente dû plisser les yeux pour ne pas être éblouie par tant de luminosité, cherchant à discerner se qui se trouvait au delà. Et la réponse la laissa assez perplexe. Autant que le graffiti à moitié effacé dont elle n'arrivait pas à comprendre le sens.

- Un mur ?

Haut. Gigantesque même. Il devait être haut d'au moins 8 mètres, véritable rempart contre les envahisseurs. Bon, les locaux avaient eu la décence de ne pas mettre de barbelés, ça rendait tout de même les choses plus agréable qu'une prison. Sur cette enceinte était peinte une véritable fresque colorée et joviale, comme si l'artiste avait cherché toute les manières possibles et imaginable de représenter le bonheur avant de les afficher là tel un enfant naïf. Comme si des dessins étaient capables de chasser la tristesse et les mauvaises intentions... mais peut-être était-ce le cas ici ? La seule coupure était constituée d'une porte massive aussi grande que le reste devant laquelle se tenait deux gardes sur leur trente et un, aussi immobile et fier que ceux de Buckingham palace.

- Et bien... je suppose que nous avons plus qu'à demander à ces gardes s'il est possible de rentrer.

[HRP : si tu leur demandes, ils nous laisseront rentrer sans problème. Et si tu t'interroges sur l'enceinte leur réponse sera simple >> c'est le seul moyen qu'ils ont trouvé pour préserver le bonheur qui se trouve à l'intérieur de ces murs. Ils seront très prévenants, accueillants etc... et nous indiqueront l'endroit où trouver l'office du tourisme à l'intérieur.]
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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeSam 31 Oct - 18:05

James ne savait pas trop comment prendre les commentaires de Dakota. D'accord il s'appelait pas Jackie Chan mais honnêtement l'adolescent avait l'impression de s'être bien défendu. Visiblement pour elle, il s'en était trop bien sortie et aurait préféré le voir davantage blessé par rapport à ses prouesses. La vérité c'était que James était loin d'aimer la violence, et encore moins de se battre. Il était pas une brute et préférait de loin éviter des disputes.
C'était surtout les autres qui l'avait empêché de finir six pieds sous terre, et plus d'une fois Jules lui avait sauvé la vie. Son meilleur ami qui lui avait promis de ne plus le laisser seul, quand Dakota lui manquait.

- J'ai aucune envie d'apprendre à me battre...

Murmura t-il en jouant avec une miette de pain de son sandwich entre ses doigts. Il était loin d'avoir ne serait ce que la moitié du courage de Dakota et que dire de son intelligence. Elle avait beau être plus jeune que lui il se sentait parfaitement ridicule quand elle parlait. James n'était pas bête loin de là, il n'avait cependant pas grandie de la même façon que sa meilleure amie. Cette dernière lui avait raconté son aventure à son tour et cela ne faisait que prouver ce que l'adolescent pensait. Face à elle, il était vraiment rien.
C'était plutôt lui qui se demandait pourquoi Dakota trainait avec lui, alors qu'il y avait sans doute des milliers de jeunes plus courageux et fort que lui. Comment elle avait pu tomber amoureuse de lui...Cette révélation l'avait beaucoup touché, et il était triste de ne pas ressentir la même chose.

- On avait failli l'avoir, ce moment de répit, quand on s'était retrouvé au village du Père Noël avant que l'on nous sépara de force...

Il ne savait même pas comment ça avait été possible. En un clin d'oeil il s'était retrouvé près de Candyland, et avait failli se faire écraser par une camionnette.

Le repas n'avait pas vraiment été des plus fameux, mais au moins avait ils pu se mettre au chaud pendant un bon moment. Leur train arrivait dans une demi-heure et James avait hâte de découvrir le Pays du Bonheur. Même si il était un peu inquiet sur une telle appellation il était curieux de savoir pourquoi ça s'appelait comme ça.

L'adolescent profita du confort du train et de sa chaleur pour se reposer un peu. Même si il avait déjà bien dormi à l'hôtel, il était encore un peu fatigué de cette bataille. Le brusque arrêt le fit sursauter et il mit quelques secondes à reconnaître où il était. Ils étaient arrivés. James retrouva son sourire, et s'empara de sa hotte doucement pour ne pas réveiller sa poule. Il faisait nuit mais c'était tellement bien éclairé qu'on voyait comme le jour et que dire du panneaux de bienvenue. Si James n'avait jamais été à Las Vegas, il en avait un peu un aperçue...d'une autre façon.

- Wah ça en jette !

Dakota n'avait pas l'air de partager son avis mais ce n'était pas la première fois. Toujours souriant, la présence du mur ne l'ébranla même pas une seconde. Ce n'était même pas un mur froid, il avait joliment été décoré. James adorait déjà cette ville et n'attendis pas plus longtemps pour aller au devant des gardes. Pas de boucliers ni d'épée. Habillés en costume comme des gardes du corps.

- Bonsoooir ! On peut entrer ?

N'ayant pas l'air de terroriste, les deux gardes ne posèrent pas de questions et ouvrirent la grande porte. Si le mur extérieur donnait déjà un petit aperçue ce n'était rien comparé à ce qui se trouvait au delà. C'était un véritable artifice de couleur et James avait l'impression de se retrouver devant ses dessins quand il était petit.

- Pourquoi vous avez construit un mur ? C'est dommage

- C'est pour protéger le bonheur qui se trouve à l'intérieur

- Oh je vois...bon bah merci messieurs !

Il ne voyait pas mais ne posa pas plus de questions. Souriant à Dakota, il prie la main de cette dernière vers la sienne avant de s'avancer. Le bonheur se lisait sur tous les visages, pas une once de noirceur se trouvait dans ce lieux.

- J'adore cet endroit ! Regarde il y a un magasin de vêtement, il faut que j'en achète j'ai plus que ce costume, et j'ai l'air vraiment ridicule là dedans ! Mais avant faut trouver l'office de tourisme tu as raison !

La ville avait l'air tellement immense que James ne savait pas par où aller pour trouver ce bâtiment. Il interpella une jeune femme pour lui poser la question.

- Excusez moi, où se trouve l'office de tourisme ?

- Oh vous êtes des touristes ? Bienvenue au Pays du Bonheur ! L'office se trouve là bas, au bout de la grande rue que vous voyez

- Ah merci !

- Mais de rien ! Passez un bon séjour !

Après un dernier échange de sourire, James se tourna vers Dakota.

- Ils sont vachement sympas ici !

Ils suivirent donc la direction indiqué, croisant des murs encore plus bariolés que celui qui servait à protéger la ville. L'office de tourisme ne pouvait pas être loupé vu l'énorme panneau posé sur son toit. James entra et s'ensuivit des salutations enjouées. Pendant que Dakota allait fouiner de son côté, l'adolescent s'arrêta sur une brochure concernant une fête foraine. Ils devaient absolument y aller ! Ca serait l'occasion de changer les idées de sa meilleure amie. Il n'attendit pas plus longtemps et alla rejoindre la voyageuse.

- Je sais ce qu'on va faire !

Il lui présenta la brochure avec un énorme sourire, ses yeux brillants comme un gosse.
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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeDim 8 Nov - 21:52

Plus elle se rapprochait des murs, plus leur masse lui semblait oppressante. Qu'est-ce qui avait bien pu motiver ce besoin d'autarcie ? On aurait presque pu croire qu'il y avait quelque chose qui rôdait dans les alentours, une chose qu'ils souhaitaient garder à l'extérieur de leur pays. A moins que ce ne soit l'inverse. Plus elle pensait de la sorte, plus la phobophobe ne pouvait s'empêcher de ressentir de l'hypocrisie dans les sourires que lui renvoyaient les personnages de la fresque, un profond sentiment de mensonge. Sa vue finit par se brouiller sous l'effet de la fatigue et Dakota rendit les armes : peu importait que ce pays soit un paradis ou un enfer, tant qu'il lui fournissait un lit.

De son côté, James paraissait sincèrement ravi de leur destination. Il se chargea d'ailleurs des formalités en demandant un droit de passage et quelques renseignements de base. L'adolescente, de son côté, écoutait et observait avec son éternel masque d'impassibilité. Elle aurait dû passer inaperçu, son ami accaparant toute l'attention, mais au lieu de cela il lui semblait que plus le temps passait, plus les rares passants encore debout la fixaient. Inconsciemment, elle se tâta le visage à la recherche de poussière ou de tâche de sauce oubliée. Recherche vaine, bien évidement.

Son autre main était enfermée dans celle de son compagnon qui bavardait avec bonne humeur, parlant de shopping et de projets d'avenir. Il n'avait pas l'air de s'inquiéter le moins du monde, peut-être était-ce le signe qu'elle s'alarmait trop. Dak' tenta donc un semblant de conversation en tentant un bref :

- Tu n'as rien de ridicule, mais je ne t'empêcherai pas de refaire ta garde-robe. Ça te va plutôt bien, en fait.

S'il était vrai que ce costume était seyant, il fallait avouer qu'il ne se prêtait pas à n'importe quelle activité, mais il n'y avait pas de raison d'être aussi à cheval sur le code vestimentaire. Ici c'était Dreamland, pas le monde réel, et il y avait fort à parier que personne ne viendrait les accoster en se proclamant police de la mode... ou si justement ? Oh bon sang, elle avait vraiment besoin de sommeil...

La surdouée se laissa entraîner de bonne grâce jusqu'à l'office du tourisme pendant que James se chargeait de tout. Elle ne se décida à faire quelque chose de constructif que lorsqu'elle fut temporairement abandonnée dans le hall. Le plus urgent était de se trouver un endroit où dormir, puis un travail s'ils comptaient s'établir ici un moment le temps de se faire oublier. La femme derrière le guichet devrait être à même de la renseigner sur le sujet.

Dakota s'avança, les yeux plissés à cause de la lumière des néons autant que des couleurs pimpantes du mobilier. Les guichet jaune canari, par exemple, lui donnait l'impression que sa rétine allait fondre. C'était toujours dans ces moments là qu'on regrettait que les gens ne rêvent que trop rarement en noir et blanc. S'éclaircissant la gorge, elle planta son regard glacé dans celui de l'employée qui lui adressa un sourire d'une blancheur éclatante. Un sourire large et éternel, il semblait même à la phobophobe qu'elle pouvait sans mal compter toutes les dents qui se trouvaient dans cette bouche. C'était... déstabilisant. Surtout quand on avait plus l'habitude d'être pourchassée et insultée qu'accueillie à bras ouverts.

- Bonsoir. Mon ami et moi venons d'arriver dans votre pays et...

- Un pays magnifique n'est-ce pas ? Je suis certaine que vous vous y plairez ! De nombreux touristes nous visitent chaque année avant de faire le choix de s'installer définitivement parmi nous !

- Et j'en suis ravie pour vous. rétorqua Dakota avec une ironie dissimulée. Mais avant de parler d’emménager, nous aimerions déjà trouver un endroit où dormir. Une chambre d'hôtel correcte nous suffira, pas besoin d'un établissement luxueux.

- Un hôtel? L'employée fixa la blondinette, interdite, avant d'éclater de rire. Mais nous n'avons pas d'hôtel ici, mademoiselle. Nous sommes une communauté très accueillante vous savez. Nous pourrons sans mal trouver des habitants pour vous héberger et, si vous désirez vous établir au Pays du Bonheur, nous vous indiquerons comment acquérir votre propre demeure. Considérez dès à présent que vous êtes ici chez vous !

C'était... trop anti-naturel. L'esprit étroit de Dakota ne pouvait accepter ce genre de comportement, elle qui venait d'un monde où les riches laissaient mourir les pauvres dans la rue, où tout le monde fermait sa porte à clé pour éviter les intrusions, où chacun se montrait si égocentrique qu'il ignorait jusqu'à la souffrance des autres. Qui offrirait ainsi l'hospitalité à des inconnus ? Et s'ils se révélaient être des meurtriers ? Des fous ? Ce qu'ils étaient, en définitive, soit dit en passant. Mais non, cette idée ne semblait même pas effleurer l'esprit des gens d'ici, comme si leur sourire pouvait réellement chasser toutes les mauvaises intentions... très naïf, d'un point de vue Dakotien. Ils s'en mordraient probablement les doigts le jour où les événements tourneraient mal.

- … soit. Indiquez-moi donc quelqu'un d'assez généreux pour nous accueillir quelques jours. Et l'emplacement de votre agence pour l'emploi.

Une nouvelle fois la femme ne sembla pas comprendre puis pouffa devant l'ignorance de son interlocutrice. La surdouée détestait ça. Se retrouver dans la position de l'inculte n'était jamais agréable, surtout quand on avait un orgueil aussi gonflé que le sien. Heureusement, au rire succéda les éclaircissements. L'employée lui fournit rapidement une adresse après avoir pianoté sur son ordinateur et passé un rapide coup de téléphone. Mr Ordis serait l'homme qui les hébergerait gracieusement. Quant à l'emploi, les explications données laissaient Dakota assez perplexe.

- Ici, on ne choisit pas son emploi, voyons ! Si vous désirez travailler, il vous faudra vous rendre à la mairie pour y passer un test écrit qui mettra en avant vos capacités et vos centres d'intérêts, ainsi que des tests physiques. Après analyse, les responsables détermineront à quel tâche vous êtes destinés. Nous ne pouvons nous épanouir dans un travail qui ne nous correspond pas c'est pourquoi ici, au Pays du Bonheur, nous faisons notre maximum pour que votre vie professionnelle soit plaisante et enrichissante !

Comment faisaient-ils pour pourvoir tous les postes requis au sein de la ville en respectant ce schéma ? C'était ridicule. Personne ne pouvait être heureux de se lever pour tenir une caisse ou ramasser des poubelles. Il y avait vraiment quelque chose qui clochait dans ces explications utopistes. Enfin, ça aurait cloché dans le monde réel, mais jamais l'adolescente ne se ferait vraiment à la logique déviante du monde des rêves.

C'est à peu près à ce moment-là que James se planta devant elle avec une brochure de fête foraine à la main. Au regard brillant du garçon, Dakota ne répondit que par un soupir. Elle aurait bien voulu, elle aussi, tout prendre à la légère. Peut-être qu'à force de côtoyer son ami elle finirait par y arriver. Ou pas.

- Je n'ai jamais été très à l'aise dans les parcs d'attractions à cause de...

De mon problème, mais ce n'était pas le genre de chose qu'on clamait haut et fort sans crainte, surtout quand le problème en question était la peur d'avoir peur. D'avoir honte en public, par exemple, où d'être rejeté.

- Bref. Mais je t'accompagnerai si tu veux, même si je ne promets pas de monter sur un manège. Dans tous les cas, je sais de mon côté où l'on va dormir ce soir.
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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeJeu 12 Nov - 15:52

Le fait que Dakota acceptait de l'accompagner était déjà une grande victoire pour James. Il essayerait quand même de la convaincre de faire au moins un manège avec lui. Quelque chose de soft, pas de vitesse ni de maison hantée. Il devait bien y avoir ça dans leur fête foraine. Sa meilleure amie n'avait pas lambiner et avait déjà trouver un lieux pour dormir.

- Oh ? Où ça ? Quel hôtel ?

James était loin de s'attendre à ce que ça soit les habitants qui se chargeaient d’accueillir les touristes, dans leur propre demeure. C'était comme une sorte de famille d'accueil quand les étudiants partaient en voyage scolaire.

Alors que l'adolescent regardait à quelle heure fermait la fête foraine, pour savoir dans quel ordre faire les choses. Il avait des vêtements à acheter aussi. Même si Dakota lui avait dit que sa tenue actuelle lui allait bien il était pas certains que ça convienne à un garçon de son âge. Et puis c'était pas fait pour les grandes aventures même si tous les deux espéraient trouver du repos dans cette ville.
Une vieille dame fit alors soudainement irruption dans la pièce et tendit un seau rempli de bonbons. Décidément, ils étaient adorable dans cette ville.

- Merci !


James en prit un au hasard et le mangea sans plus se poser de questions. Erk, c'était au gingembre. Il aurait préféré en avoir un à la fraise.
Spoiler:

Enfin, ils avaient oublié l'essentiel : un plan de la ville ! C'était le b.a.ba de tous touristes pour éviter de se perdre ! L'adolescent s'avança donc vers la gentille dame du guichet, qui lui souriait mais pas de la même façon qu'à Dakota.

- Bonjour, est ce que je pourrais avoir un plan de la ville s'il vous plaît ?

- Mais bien sur mon mignon !

Elle lui sortie une carte et la déroula avant de s'emparer d'un stylo pour entourer quelque chose dessus.

- C'est là où j'habite, je finis à 19 heures et je serai ravie de t’accueillir ! On va bien s'amuser

Elle lui fit un clin d'oeil et si James ne comprenait pas tout il savait cependant quelque chose.

- Mon amie a déjà trouvé un endroit où dormir

La jeune femme ne quittait pas son sourire bizarre et s'empara de la main de l'adolescent, qui sursauta sous ce geste soudain.

- Ma maison est bien meilleure...

Ok. Ca devenait vraiment trop bizarre. Le voyageur retira vivement sa main et prit la carte sous le regard vexé de la guichetière. Si ça n'avait été qu'elle, mais lorsque James regarda autour de lui, tout le monde avait l'air d'avoir envie de le bouffer.

- Euh...faut que j'aille au toilette

Il donna la carte à Dakota et se mit à marcher d'un pas rapide vers les WC avant de s'enfermer à l'intérieur. Derrière leurs sourires c'étaient en fait des cannibales, comme la sorcière dans Hansel et Gretel. Et il allait finir dans un four.
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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeJeu 3 Déc - 21:04

- Pas dans un hôtel. Chez un hôte. Ils fonctionnent comme ça par ici et qu'on le veuille ou non, il faudra s'y faire je le crains.

Bien que surpris, James n'avait pas l'air traumatisé plus que ça par la nouvelle. Ça en ferait au moins un des deux qui dormirait sur ses deux oreilles cette nuit. Et Dakota ? Elle fixerait probablement la porte jusqu'au matin pour s'assurer que Mr Ordis ne se révèle pas être un sociopathe, un cannibale ou tout autre personne de cet acabit. On avait beau parler d'hospitalité, plus elle y pensait plus l'idée la révulsait. Ces pensées communistes étaient trop éloignées de ce bon vieux capitalisme pour être vues autrement que comme des cadeaux empoisonnés. On n'avait rien sans rien, il ne restait plus qu'à découvrir le prix de cette généreuse proposition.

D'ailleurs en parlant de bonté douteuse, une vieille femme se glissa entre son ami et elle pour leur glisser un seau de bonbons répugnants sous les yeux. D'abord décidée à refuser, Dak' plongea tout de même sa main dans le récipient pour s'en octroyer un de mauvaise grâce, faute au regard d'invitation insistant que lui lançait la réceptionniste par dessus son comptoir. Cette chose devait être empoisonnée, il était donc normal d'avoir peur d'en avoir peur... mais elle craignait aussi que la populace veuille la lyncher parce qu'elle osait mettre à la poubelle un présent. Indécise et profondément contrariée, la blondinette finit par enfourner le bonbon avec un grimace. Goût citrouille. Et aucun effet indésirable à première vue. Appuyant deux doigts sur son cou pour s'assurer que son pouls n'était pas perturbé, l'adolescente mit un moment avant de lever les yeux vers James et de découvrir...

… Qu'il était passé de charmant à divin.

Elle resta un moment immobile, incapable de réagir à ce flux d'hormones qui déferlaient dans ses veines. Elle avait commencé à développer des sentiments pour le psychotique mais ce qui l'envahissait n'avait rien à voir avec de l'amour. Ça la prenait aux tripes, enflammant son entre-jambes aussi sûrement qu'un feu de sapin au point de déconnecter quelques neurones. Si elle avait été dans son état normal, la phobophobe aurait probablement fait le lien avec le pouvoir de Kalyss. Au lieu de ça, dès qu'elle eut la carte fourrée entre les mains elle emboîta le pas à son ami, s'engouffrant dans les toilettes avec lui . Dakota tourna le loquet sans attendre puis tourna les talons pour plonger dans le regard de James l'un des plus effrayants que la terre ait porté.

La terreur qui se lisait sur les traits de son compagnon n'était pas suffisante pour éteindre les feux de la passion. Les hurlements un peu, par contre.

- Mais qu'est-ce qu'il y a ? Je ne suis quand même pas si repoussante... si on essayait seulement, on pourrait...

La phobophobe n'eut pas le temps de finir sa phrase. Dans un sursaut de panique, James s'était écarté, dévoilant par la même occasion le reflet que lui renvoyait le miroir qui trônait au-dessus du lavabo. L'angoisse qui l'étreignit fut si profonde qu'elle plaqua une main sur son cœur, le souffle coupé, avant de s'écrouler au sol totalement inconsciente.

Lorsqu'elle se réveilla, la première chose qui la heurta fut la douleur lancinante à l'arrière de son crâne. Elle avait dû le fracasser sans douceur sur le carrelage dans sa chute mais quelques palpations l'informèrent qu'elle n'avait pas de saignements. Cela dit, on ne pouvait écarter la thèse de la commotion cérébrale mais généreux comme ils étaient dans le coin, ils lui offriraient peut-être les frais médicaux. Et en profiterait pour lui prendre un rein ou deux, cela allait de soi.

Dakota ouvrit les yeux mais les referma aussitôt tant la lumière des néons lui donnaient la migraine. Elle se redressa tant bien que mal et réitéra l'opération avec un peu plus de succès. James n'avait pas l'air dans son état normal et semblait refuser de la regarder dans les yeux. Et elle ? Elle ressentait toujours ce désir absurde qu'on cernait beaucoup mieux après avoir embrassé le sol.

- ...Pardon, finit-elle par dire d'une voix blanche. Je pense que ce sont les bonbons.

Ne pas accepter des bonbons d'un inconnu, l'un des principes de base que vous inculquaient les parents. Noyé dans d'autres niaiseries totalement fausses comme l'existence du père-noël ou le fait qu'ils aient raison en toute circonstance. De quoi se mordre les doigts de n'avoir pas fait le tri bien avant dans ces informations.


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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeDim 6 Déc - 15:55

Si Dakota avait eu un flingue à la place des yeux il serait dans doute mort. C'était ridicule parce que jusqu'à il y avait cinq minutes, regarder sa meilleure amie dans les yeux ne l'avait pas terrorisé. Pourtant en cet instant, il donnerait tout pour partir loin d'elle. Si il n'avait pas eu les jambes aussi paralysées par la peur. Alors l'adolescent se mit juste à hurler tandis que Dakota se rapprochait de lui. Essayer quoi ? Rien du tout oui ! James mit ses mains devant son visage et s'écarta vivement de Dakota. Ce n'est que lorsqu'il entendit un boum que l'adolescent écarta les mains de sa tête. Son amie était allongé sur le sol, avec une main sur son coeur. Merde, elle venait de faire une attaque ? James s'approcha d'un pas pour voir si elle respirait toujours. Des fois que ça pouvait être une feinte pour l'égorger. Même si c'était pas elle. Parce que Dakota lui ferait jamais de mal. Elle devait être possédé par il ne savait quoi.

Son amie finit par ouvrir les yeux et James fut soulagé. Il craignait de devoir passer la journée dans les toilettes et vu la furie à l’accueil il avait pas envie de sortir pour lui demander d'appeler les urgences. L'adolescent avait juste à ne pas croiser son regard. Elle s'excusa, blâmant les bonbons.

- Les bonbons ?


ll était vrai qu'à part cette sucrerie, il n'y avait eu rien d'autre d'anormal.

- Et bien notre séjour commence bien...

Il soupira avant de rajouter d'une voix encore apeuré

- Je suis désolé, à cause de moi tu t'es cogné

Tant que les effets ne seraient pas dissipés ils devaient rester ici pour plus de sécurité. James se demandait bien ce que le bonbon qu'il avait pris avait eu comme conséquence sur lui. En tout les cas, ce n'était pas la même chose que son amie.

- Qu'est ce que ça à fait sur moi ?


Demanda t-il innocemment. Il n'avait pas pensé que les familiarités de la dame de l’accueil était lié à un sort. Ce n'était pas la première fois qu'on le draguait, et même si il arrivait toujours à passer son chemin, il s'était quand même fait avoir une fois par un autre voyageur. Cette déception lui faisait toujours mal quand il y repensait. Le visage de James s'était assombrie à ses pensées noires. Jules l'avait prévenue mais il n'en avait fait qu'à sa tête, et il avait eu, encore une fois, tort.
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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeDim 6 Déc - 20:15

Dakota avait beau se creuser la tête, elle n'arrivait à trouver un exemple de moment où elle s'était trouvée aussi honteuse. L'effet des sucreries commençait à s'estomper ne laissant derrière lui qu'un profond malaise à lui en retourner l'estomac. Si son attirance n'avait été que le fait de ce bonbon, l'adolescente aurait pu passer outre mais... ce n'était pas le cas. Plus elle passait du temps en la compagnie de James, plus des sentiments se développaient à son égard. Cet épisode n'avait été qu'un mauvais coup du destin en la forçant à exprimer une attirance réelle. Elle se sentait tellement stupide qu'elle aurait voulu mourir.

Son meilleur ami était là à s'excuser et aucun mot n'arrivaient à sortir de sa bouche. C'était comme si sa langue pesait des tonnes. Comment lui expliquer ça ? Comment répondre à sa dernière question, posée avec l'innocence d'un enfant ? La peur d'avoir peur de le mettre mal-à-l'aise faisait du coude à coude avec celle d'être lourde, ennuyeuse ou gênante. Alors que son rythme cardiaque s'emballait, la phobophobe faisait son maximum pour maintenir son masque inexpressif alors qu'elle levait enfin ses prunelles glacées vers James.

- Tu te souviens de Kalyss ? Celui avec qui nous nous étions caché à Elipse, avant l'incident du Monstropouple? Elle marqua une pause pour lui laisser le temps d'aller piocher ses souvenirs dans un coin de son crâne. L'effet de ton bonbon équivalait à son pouvoir.

S'il avait remarqué son amorce de séduction, cela l'expliquerait amplement. Mais la blondinette ne pouvait s'empêcher de se sentir malhonnête. Oui, c'était le bonbon qui l'avait poussé à parler. Mais pas à le penser. D'ailleurs, plus elle restait en sa compagnie plus elle se rendait compte qu'elle commettait une terrible erreur.

Ils s'entendaient bien et elle ne voulait pas voyager sans lui, c'était un fait. Elle lui avait aussi révéler ses sentiments qu'il avait gentiment repoussé, la plaçant dans la trop célèbre « friend zone ». A chaque fois que son regard se posait sur lui elle ressentait un mélange de douleur, de honte et de plaisir coupable. Est-ce que cette situation était viable sur le long terme ? Non. Ce n'était même pas certain que ce le soit à court terme. Elle se faisait du mal, comme si sa maladie ne lui causait pas déjà assez de tort. C'était comme être un homme mourant de faim devant un buffet gargantuesque : on s’enivre de l'odeur que pour s'affamer d'avantage.

Dakota avait beau savoir qu'elle faisait une erreur, elle n'arrivait pas à se persuader de prendre une route différente. Le peu de temps qu'ils avaient passé séparés n'avait été qu'inquiétude profonde et nuits blanches. L'adolescente avait beau retourner les choses dans sa tête encore douloureuse de sa chute, elle ne trouvait pas de solution viable. Les fesses sur le carrelage étincelant de propreté, elle attendait le miracle qui lui apporterait la solution à tout ça. Une amnésie fulgurante ou un changement de sexe feraient probablement l'affaire.

- C'est pour ça que tout le monde te courait après. Moi y compris. Même si...

La surdouée s'interrompit brusquement, assez déstabilisée. Ses doigts trituraient nerveusement une mèche de ses cheveux alors qu'une boule se formait dans sa gorge. Elle n'allait quand même pas sérieusement pleurer ? Le manque de sommeil et l'accumulation de stress n'étaient vraiment pas bons pour son self control.

- Bref, c'est sans importance. Sortons d'ici et allons chez ce Mr Ordis. On y restera quelques jours le temps que ça se tasse et on quittera cet endroit. Il ne m'inspire pas confiance. Les gens sont trop heureux pour être honnêtes et les rares explications que j'ai eu quant au fonctionnement de ce pays sont aberrantes.

Elle se remit debout, lissant sa jupe avec des gestes maniaques. La commissure de ses lèvres tressautait sous l'effet des sentiments et des peurs multiples qu'elle réprimait avec difficulté. Si elle n'avait pas eu si peur d'avoir peur de se sentir pathétique, elle se serait probablement enfermée dans les premiers cabinets venus pour pleurer toutes les larmes de son corps. Mais ce n'était pas digne d'une Earnshow.

Le duo ne tarda pas à quitter leur refuge temporaire pour rejoindre les rues du pays du bonheur. Les voies soigneusement perpendiculaires abritaient une multitudes de maisons coquettes construites sur le même unique modèle, les seules différences étant les couleurs des portes et des volets, les éventuelles fresques peintes sur les murs et la décoration des jardins. C'était aussi idyllique que cauchemardesque, dans un sens, et sans les plans urbains disséminés à chaque carrefour, Dakota était persuadée que c'était le type même d'endroit où l'ont pouvait se perdre et errer à jamais.

Après une marche de 20 minutes environ, la phobophobe s'arrêta devant l'adresse qu'on leur avait indiqué, le papier froissé dans son poing serré. Elle croisa le regard vide d'un flamand rose décoratif et soupira, envisageant sérieusement une nuit à la belle étoile. Un simple coup d'oeil vers l'air perpétuellement béat de James la dissuada rapidement. Il ne comprendrait pas et, soyons franc, peut-être faisait-elle une poussée de paranoïa. Saisissant cette pointe de bon sens avant qu'elle ne s'enfuit, l'adolescente gravit les quelques marches du perron et frappa à la porte, bientôt accueillie par leur hôte.

L'homme qui se dessina dans l'embrasure de la porte devait avoir dans les 25-30 ans. Plutôt banals, ses traits étaient masqués derrière d'énormes lunettes à monture orange, le tout surplombé par une tignasse brune qui révélait qu'on l'avait brutalement tiré du lit. Si Dakota avait eu un cœur, elle aurait peut-être culpabilisé. Au lieu de ça, elle détailla Mr Ordis de son regard glacé, de sa coiffure à ses chaussons têtes-de-chien en passant par son pyjama à rayures, et pinça les lèvres.

- … euh... bonsoir ? Vous devez être des nouveaux venus que j'hébergerai quelques jours, c'est ça ? Tenta l'homme, un sourire hésitant sur les lèvres.

- Non, nous sommes les livreurs de journaux.

Mr Ordis resta interdit quelques secondes après quoi Dakota reprit dans un soupir de profond dépit :

- C'était ironique. Nous sommes les nouveaux venus.

Leur hôte les invita à entrer dans son intérieur aussi coloré et festif que le reste du pays. A priori il vivait seule et Dakota en était grandement soulagée. Au moins, ils n'auraient pas à supporter des piaillements d'enfants ou des discussions de femme au foyer sans intérêt. La chambre dans laquelle on les abandonna avec deux sandwichs au beurre de cacahuète était petite mais confortable. Elle ne contenait que deux lits jumeaux, une table de nuit et une commode. Dak' posa sa hôte sur cette dernière et attendit que Mr Ordis, « Tim pour les amis » de son propre aveu, leur fausse compagnie pour se détendre un peu.

- Je me sentirais plus à l'aise si je pouvais bloquer cette porte avec une chaise, soupira-t-elle, jetant un regard sur la porte qui venait de se fermer.

James allait sûrement se rire de sa méfiance mais elle n'arrivait pas à chasser ce sentiment profond de malaise et dans ces conditions, fermer l'oeil risquait d'être impossible. Rien que de penser à tous les risques potentiels, la phobophobe se sentait nauséeuse.
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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Déc - 16:36

Comment oublier cet horrible poulpe ? C'était un épisode qui faisait toujours autant culpabiliser James. Alors bien évidemment il se rappelait aussi de Kalyss, et de son pouvoir gênant. Savoir que l'adolescent avait à son tour excité tout le monde le mettait mal à l'aise. Il se sentait aussi coupable d'avoir augmenter avec ce bonbon l'état des sentiments que Dakota avait pour lui. Ils n'avaient jamais reparlé de cette discussion au village du Père Noël. James ne tenait pas non plus à en avoir une à ce propos.

- Je vois...


Dakota n'avait pas terminé sa phrase mais il n'insista pas pour connaître la fin. Il avait passé assez de temps avec elle pour savoir qu'elle n'était pas dans son état normal. Elle jouait avec une mèche de ses cheveux ! Il était donc totalement d'accord pour sortir d'ici et aller chez leur hôte. Même si il ne cacha pas sa déception lorsque Dakota annonça qu'ils n'allaient rester que quelques jours. Le Pays du Malheur lui aurait peut être mieux plu...James ne voyait pas ce qu'il y avait de suspect à être heureux tout le temps et accueillir les gens chez soi.

- Moi j'aime bien cet endroit...


Bredouilla t-il tout en suivant sa meilleure amie. Son visage retrouva cependant rapidement le sourire lorsqu'ils se retrouvèrent dans les rues de la ville, au milieu de toutes ses couleurs. Rien n'était gris ou noirs, tout n'était que gaieté. C'était vraiment un endroit dans lequel James se sentait bien, et il aurait aimé que Dakota ressente la même chose. Il se demandait bien à quoi elle s'attendait en prenant cette ville comme destination ? Pour lui l'état des lieux concordaient avec le nom. Ils marchèrent une bonne vingtaine de minutes, mais pour l'adolescent cela ne lui avait pas parut aussi long tellement il avait été occupé à regarder autour de lui, avant de s'arrêter devant une maison. La demeure était aussi joliment coloré que ses voisines, et il sourit au faux flamant rose.

Dakota alla sonner à la porte et une homme ne tarda pas à leur ouvrir. Vu sa tenue, ils devaient l'avoir sortie du lit. James offrit un sourire désolé, pas que pour le réveil mais aussi pour l'humour de son amie. Leur hôte les invita à entrer et l'adolescent s'excusa pour le dérangement, le remerciant aussi de les héberger. Son regard restait émerveillé aussi dans cette maison et c'était avec les yeux remplies d'étoiles qu'il accepta le sandwich. Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas vu mangé de beurre de cacahuètes. Evidemment, la paranoïa de Dakota venait encore une fois gâché la fête.
James posa sa hotte sur le lit et en sortie Simone, la portant à bout de bras vers son amie.

- Simone fera la poule de garde !

Cette dernière se mit à coqueter, et c'était certains que cela voulait dire oui, James la posa sur le sol.

- Et toi tu devrais te détendre un peu ! J'ai pas croisé de loup, de poulpe, de grains de sable ou quoique se soit de suspect...

Déclara t-il en regardant Dakota avant de déposer un baiser sur sa joue.

- Maintenant qu'on est installé, on peut aller faire du shopping ? A moins que tu préfères rester là ? Mais c'est toujours bien d'avoir un avis !

Il aimerait bien aussi lui acheter un cadeau, car il avait vu des affiches annonçant que Noël était proche. Il pourrait alors lui lancer un super joyeux Noël.
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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Déc - 21:44

L’œil de Dakota tiqua à la vue de Simone la poule gardienne de porte. C'était du grand n'importe quoi mais elle n'arrivait même pas à en vouloir à James. La plupart des gens l'auraient tout autant cataloguée paranoïaque et son camarade avait au moins la délicatesse de le faire avec humour. Le regard glacé de la surdouée suivit quelques instants les pérégrinations du gallinacé, s'achevant sur l'oreiller d'un des lits, avant de remonter vers le psychotique. Ce dernier avait l'air en pleine forme et semblait même motivé pour aller faire les boutiques. Dak', elle, pointa l'air blasée la petite pendule accrochée au mur.

- Il est deux heures du matin, James. Je doute que le travail de nuit soit propice au bonheur, tu peux être certain que les boutiques seront fermées.

Elle s'assit sur le lit libre et entreprit d'inspecter son sandwich au beurre de cacahuète. L'odeur et l'apparence étaient normales et, force lui fut de reconnaître que James survivait très bien à son repas. Elle se mit donc à manger à petites bouchées avec ses bonnes manières habituelle, non sans glisser de temps en temps quelques miettes à Chouette et James-le-chat.

Son corps ne suivait plus et elle le sentait bien. La fatigue due au travail et aux émotions fortes de la journée déposait sur ses membres une chape de plomb. Son cerveau, lui, était en ébullition. Y fourmillait milles questions : « est-ce que le marchand de sable nous a suivi ? », « est-ce que nous ne venons pas simplement d'aller de Charybde en Scylla ? », « est-ce que je vais pouvoir étouffer ces sentiments qui n'ont pas leur place dans ce monde comme dans l'autre ? »... La phobophobe secoua la tête pour chasser ces interrogations puis alla jeter l'emballage de son en-cas nocturne dans la corbeille de la chambre.

- Si tu veux, nous irons faire du shopping demain. Tout ce que nous pouvons faire pour le moment c'est tenter de dormir.

Après avoir farfouillé dans sa hotte pour en tirer sa longue toge sextusienne, elle s'aventura hors de la pièce pour dénicher la salle de bain. Dans sa brève exploration, la blondinette eut tout le loisir de constater que rien de plus meurtrier qu'un couteau à beurre ne se trouvait dans cette maison. Tout y était relativement normal si on mettait de côté le goût des locaux pour les couleurs criardes et les slogans motivateurs. La salle de bain située au rez-de-chaussée n'échappait d'ailleurs pas à la règle avec son tapis rose bonbon, ses rideaux à fleurs et sa pancarte « pour un sourire charmant, pensez à bien vous brosser les dents ! ». Faisant fi de ce cauchemar de décorateur, Dakota se débarbouilla, enfila ce qui lui servait régulièrement de pyjama et -bien que ça n'ait aucun rapport direct avec la pancarte- se brossa les dents avant de quitter la pièce.

De retour dans la chambre, elle se glissa sous les couvertures non sans appréhensions. Son seul réconfort fut trouvé en la vue de Chouette, perchée sur sa tête de lit. Hors de portée des oreilles de James, l'adolescente souffla au rapace, plus que sérieuse :

- Si jamais quelqu'un d'autre que nous rentre ici, crève-lui les yeux. Elle marqua une pause avant d'ajouter, Enfin... si c'est le propriétaire, n'attaque que s'il a une arme à la main.

Est-ce que l'oiseau l'avait comprise ? Impossible de le savoir, mais c'était suffisant pour faire partiellement taire les angoisses sourdes de peurs éventuelles qui naissaient dans son cœur. Cette précaution prise, elle s'installa plus confortablement sur le côté, son chaton blottit contre son estomac. Elle pouvait voir James achever de se préparer à dormir et rejoindre le lit jumeau.

- Demain sera une journée chargée, essaye de dormir un peu quand même.

Chercher un emploi, faire les boutiques, aller au parc d'attraction... une succession de corvée qu'elle allait devoir endurer. Si seulement elle avait pu rester tranquillement dans sa chambre pour faire le tri dans la masse d'informations qu'elle avait... mais Dreamland ne leur laissait jamais le répit nécessaire pour s'organiser correctement. Tout devait être fait dans la précipitation et c'était comme ça qu'on échouait dans des remasterisations de contre-utopies. Dès qu'ils pourraient quitter cet endroit sans risquer de voir la représentation anthropomorphique du monde leur tomber dessus, il faudrait tenter de se renseigner d'avantage sur cette chose... mais où ? D'après ses lectures, il tenait plus du mythe qu'autre chose, les informations fiables le concernant devaient être plus rares qu'un soupçon d'intelligence chez un adolescent pré-pubère Texan.

Il y avait bien une piste mais Dakota répugnait à la suivre. Quand elle avait lu ce livre à la bibliothèque de Gloutoniskaia, elle avait arraché des pages concernant les gardiens actuels. Parmi eux, Djehuti était connu comme étant l'homme le plus savant de Dreamland. Il posséderait même la bibliothèque la plus fournie de ce monde mais... il était évident qu'il ne les laisserait pas consulter ces ouvrages par bonté d'âme. Les gardiens avaient tendance à défendre ardemment leur territoire, probablement même contre cet obèse rieur qui s'introduisait chez les gens en lançant des « joyeux noël ».
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James Brooks

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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeSam 12 Déc - 15:56

Il était si tard que ça ? James n'avait même pas remarqué qu'il faisait nuit, mais vraiment nuit nuit tellement les rues étaient encore agités dans la ville. Dakota avait raison, les boutiques devaient être fermé, il devait donc se montrer raisonnable et attendre que le jour se lève. Il avait vraiment hâte de retourner entre les murs décorés et de découvrir la mode d'ici.

- D'accord on ira tout à l'heure !


Répondit il gaiement. L'adolescent était si excité qu'il n'était pas sur de réussir à dormir. Elle le laissa, sans doute pour aller se changer. James n'avait pas de pyjama dans sa hotte. Il sortie le prospectus concernant la fête foraine de la poche de son pantalon. Là bas aussi il avait hâte d'y être. Il se demandait si Dakota avait déjà été dans ce genre de fête. Si il avait bien compris, même si sa meilleure amie avait les moyens ses parents n'étaient pas des plus présents pour elle. Finalement l'argent ne faisait pas le bonheur forcément. D'ailleurs cette dernière revint et se couche dans son lit. Il l'a vit parler à Chouette mais elle avait baissé la voix, du coup il n'entendait rien à ce qu'elle disait. L'adolescent haussa les épaules et se chargea de se déshabiller en ne gardant que son sous vêtement. Autant ne pas froisser sa tenu. Il l'a plia soigneusement avant de la poser au bord de son lit. Il fut ravie de se glisser sous une couette qui ne sentait pas le bonbon.

- Toi aussi, ne réfléchis pas trop ! Bonne nuit !


L'adolescent ferma les yeux, son esprit imaginant des tas de choses pour la journée. Des sacs remplies de vêtements, une course dans le palais des glaces et des attractions à sensations. Ca allait être formidable ! Le sourire aux lèvres, il finit par s'endormir.

Il était dix heures passés, lorsque James ouvrit les yeux. Le soleil brillait à travers les vitres de la fenêtre. Visiblement personne ne les avaient attaqué car Simone n'avait pas sonné l'alarme. En même temps il avait si bien dormi qu'il aurait sans doute rien entendu...L'adolescent s'étira avant de se pencher en avant pour attraper sa chemise au bout de ses pieds. Il l'enfila et se leva du lit pour s'approcher de la fenêtre. Les couleurs dehors le firent sourire. Si il n'avait pas été à Dreamland il aurait cru qu'il serait en train de rêver. Pourtant il savait que c'était "réel", et une affiche pour coca-cola avec un père-Noël brandissant la fameuse boisson le raccrochait à sa vraie vie dans l'autre monde.
Il sortie de la chambre pour aller au toilette et croisa Dakota en chemin.

- Bonjour ! Je vais faire pipi je reviens

Elle devait s'en foutre, mais l'adolescent préférait lui dire où il était au cas où elle s'inquiète. James finit par trouver les WC, fit ce qu'il avait à faire et se lava les mains avant de retourner dans la chambre.

- Tu crois que Tim est réveillé ? Je prendrai bien un petit déjeuner avant d'attaquer la journée !
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MessageSujet: Re: Mieux vaut être mal accompagné que seul   Mieux vaut être mal accompagné que seul - Page 2 Icon_minitimeSam 12 Déc - 21:02

Allongée dans son lit, Dakota fixait le plafond. Le tic-tac de l'horloge égrainait les secondes à une lenteur désespérante alors que le sommeil fuyait. Fuyait encore. Fuyait toujours. Ce n'était pourtant pas un problème de fatigue, loin de là. Ses bras, ses jambes et son dos étaient courbaturés et douloureux. Son corps entier lourd comme du plomb. A dire vrai, l'adolescente était si épuisée qu'elle aurait pu en pleurer mais...

Tic tac tic tac tic tac...

Elle se tourna sur le côté à la recherche d'une position plus confortable et son regard tomba sur James, à moitié hors des couvertures. A moitié nu, aussi, à croire qu'il n'avait aucune considération pour elle. C'était comme agiter un hamburger devant un petit éthiopien famélique. Ce n'était pas ça qui allait l'aider à tomber dans les bras de Morphée, loin de là. Ça n'ajoutait qu'un soucis supplémentaire à la longue liste qu'elle se dressait depuis des heures, avec bien évidemment dans la colonne d'à côté les multiples peurs potentielles qui y étaient liées. Et de la prévision de l'angoisse venait l'angoisse réelle, de l'angoisse réelle venait l'insomnie.

Impossible de savoir combien de temps elle passa là, immobile, tantôt à conjecturer, tantôt à fixer le psychotique en silence. Puis un clignement de paupières, le noir et enfin... le matin.

Les rayons de soleil qui filtraient entre les rideaux lui firent plisser les yeux alors qu'elle se redressait sur son séant. James dormait encore, elle sortit donc en silence pour se rendre dans la salle de bain et se rendre présentable. Mr Ordis avait mis à leur disposition des serviettes propres et une agréable odeur de pancake flottait dans l'air. Un parfait début de journée, aussi communiste soit l'endroit où ils avaient atterri. La phobophobe prit une douche rapide, démêla sa tignasse et sortit vêtue de sa combinaction dont le gris jurait horriblement avec la gaîté ambiante, avant de tomber sur son compagnon. Lorsqu'il lui annonça aller vider sa vessie, elle se contenta de lui répondre d'un air apathique :

- Ah. Bonjour.

Elle retourna dans la chambre pour y reposer sa toge et ne tarda pas à être rejointe par James. Il s'enquit alors de leur hôte, interrogation que la blondinette accueilli avec un haussement d'épaules. Elle n'avait rien constaté par elle-même mais l'odeur de cuisine était assez significatif.

- Je suppose. Je crois qu'il prépare à manger. Nous pouvons toujours descendre constater par nous-même.

Elle avait plutôt faim, d'ailleurs. Sa courte nuit sans tentative de meurtre ni avalanche de sable avait légèrement calmé ses angoisses et dénoué les nœuds qu'elle avait à l'estomac. Autant profiter de ce rare moment de sérénité pour se remplir le ventre, avant que la prochaine peur ne pointe le bout de son nez et lui coupe l'appétit. Le duo descendit donc les escaliers pour rejoindre la cuisine où Tim s'affairait effectivement en sifflotant. Ce dernier était sur son trente et un, tellement tiré à quatre épingles qu'on aurait pu croire qu'il se rendait à son propre mariage. En les apercevant il se fendit d'un sourire et les invita à s'installer autour de la table déjà bien garnie.

- Venez ! Venez donc ! Prenez place, c'est presque prêt ! J'allais bientôt vous réveiller d'ailleurs, je dois m'en aller dans un peu moins d'une heure... Il lissa sa chemise, les joues rosies. C'est le jour de mon mariage, vous savez...
- Oh. Hum... félicitation.

Maigre, trop maigre... mais qu'est-ce qu'elle n'aimait pas ces banalités ! Qu'est-ce qu'on était censé dire dans ces moments-là ? Son regard se mit à vagabonder aux alentours en quête d'une réponse mais ne fut que capté par la télévision qui diffusait une publicité pour coca cola où le Père-Noël se rinçait le gosier sur la plage. Dak' papillonna avant de soupirer, refaisant face à leur hôte. Ça ne devait pas être bien dur de faire semblant de s'intéresser, aussi peu mondaine qu'elle soit, elle était bien capable de ça.

- Vous êtes ensembles depuis longtemps ? S'enquit-elle avant de tartiner un pancake de sirop d'érable.
- Ah ah ! Non ! Bien sûr que non. En fait je ne l'ai encore jamais vu mais je suis sure qu'elle est parfaite !

La main de la surdouée s'était figée dans les airs, son petit déjeuner à quelques centimètres de sa bouche. Elle avait mal entendu, elle avait forcément mal entendu... ou pas en fait. Vu le peu qu'elle savait de l'endroit, ce pays du bonheur était bien capable de vous faire choisir l'âme sœur sur formulaire. Ses craintes furent d'ailleurs bien vite confirmées.

- Nous remplissons tous un questionnaire de personnalité et de goûts, aux alentours de 12 ans. Les responsables du secteur matrimonial déterminent ensuite qui est fait pour nous et nous sommes invités à nous marier lorsqu'ils jugent que nous avons atteint une maturité intellectuelle et émotionnelle suffisante. Je suppose que c'est un peu surprenant pour des gens de l'extérieur, mais je vous assure que ça crée des couples charmants !
- Si vous le dite.
- Vous pourriez même essayer tous les deux, non ? Qui sait ? L'amour vous attend peut-être au Pays du Bonheur !

S'abstenant de répondre, Dakota tenta d'abord de ne pas s'étouffer avec la bouchée de pancake qu'elle venait de prendre. S'inscrire dans leur agence matrimoniale de décérébrés ? Pour quoi faire bon sang ? Son regard glacé tomba alors sur James et son cœur rata un battement, comme pour souligner l'évidence. Oui... ce n'était peut-être pas si stupide si ça lui permettait de faire une croix sur ces sentiments qui n'avaient pas de raison d'être.
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