Hypnose : l'Exil
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 Ruelle mal famée [Premiers pas]

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Léorio Vardonis
Julian McMorre
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Le Marchand de sable

Le Marchand de sable


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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitimeMar 11 Nov - 17:13

L'odeur de déjections s'était insinuée jusque dans le couloir qui menait aux cellules de garde à vue dans lesquelles avaient été enfermés les voyageurs. Le fumet répugnant avait ensuite gagné la salle de pause où se trouvait Wanda, Bob et Alexander en pleine pause café. Puis... elle s'infiltra jusque dans le bureau du chef de la police d'Elipse. les narines frémissantes et une grimace de dégoût sur le visage, celui-ci ne mit pas longtemps avant de sortir de son antre tel un diable de sa boite pour hurler dans le couloir :

- C'est quoi cette odeur de merde ?! Bob ! Ramène ton cul et va voir ce que ces monstres sont en train de faire avant que mes vêtements sentent la vieille pissotière !

- Mais boss, j'étais en train de boire mon ca...

Le regard noir de son supérieur le dissuada de finir sa phrase. C'est donc en traînant les pieds que le policier obèse rejoignit les cellules, un mouchoir plaqué sur son nez et sa bouche afin de réprimer une violente envie de vomir. C'était répugnant, on aurait dit que cette gonzesse s'était littéralement fait dessus. D'ailleurs c'était le cas. Pourquoi avait-il fallut que tous les voyageurs du monde pointent leur nez ici ? Pourquoi fallait-il qu'ils soient si tordus et dangereux ? Et pourquoi avait-il fallut que le chef le choisisse lui ?! Putain de poisse.

Il ressortit aussitôt pour aller chercher un seau d'eau froide et une éponge, faute d'avoir mieux sous la main, avant de revenir faire face à la cellule d'Anastasia. Le flic lâcha l'éponge dans l'eau et le posa par terre avant de se saisir de ses clé d'une main et de sa matraque de l'autre. La peur faisant tambouriner si fort son cœur dans sa poitrine qu'il se sentait au bord de l'infarctus, même s'il arrivait à garder bonne figure.

- Tu recules, face au mur ! Le cliquetis des clés se fit entendre dans la cellule une fois qu'elle eut obtempéré. S'ensuivit le grincement métallique du seau poussé jusque dans la cellule du bout du pied, puis un nouveau cliquetis. Tu te nettoies comme tu peux. On revient dans cinq minutes pour vous chercher, toi, le vieux et le...

Bob s'interrompit, médusé. Les fringues du mec avaient changé, non ? A leur arrivée il portait une cape de sataniste et là... des fringues de voyou. Un t-shirt délavé, un jean troué, un blouson en cuir... ne manquaient plus que les tatouages. Et pas la moindre trace, de cape. Blême, le flic cria à l'attention de la troupe de policiers qui attendaient hors de vue dans le couloir, bienheureux de ne pas avoir été désignés d'office :

- L'individu B a été confirmé voyageur ! Il... il change de fringues... Il ajouta à l'adresse de Julian, C'est vraiment naze en fait. Pas trop honte d'être un loser doublé d'un monstre ?

Sa blague, si elle ne fit rire que lui, eut au moins le mérite de le détendre...

************

10 minutes plus tard, ce ne fut pas un flic mais six qui pénétrèrent dans la pièce, arme au poing. Les ordres pleuvaient en direction de Léorio et d'Anastasia : s'approcher des barreaux, se tourner, attendre qu'on leur enfile des menottes... et la fermer. Bientôt ils furent tous les deux entraînés jusque dans le couloir, laissant Julian et Selene à leurs cellules. Où les emmenaient-ils ? Et pour quoi faire ? Ça, ils le sauraient bientôt.

Le vieillard et la jeune femme furent tous les deux emmenés dans deux pièces similaires. Les murs étaient gris sales et l'ameublement sommaire. Tout ce qu'on pouvait y voir c'était une chaise de bureau, une autre qui ressemblait à celle qu'on trouvait chez le dentiste et au-dessus de cette dernière une bête dont le génome voguait entre celui du poulpe et de la méduse. Ses tentacules pendouillaient lamentablement, tels des serpentins défraîchis depuis bien trop longtemps. Au bout de chacun de ses bras brille une aiguille, longue fine et redoutable, et son corps quant à lui était aussi translucide qu'un sac en plastique rempli d'eau, cadavre synthétique jeté à la mer. Rien de bien engageant. Et le discours qu'on leur servi fut assez proche, lui aussi.

- Assieds-toi, et ne t'avise pas de bouger pendant que je t'attache ou on se fera un plaisir de constater ô combien nos matraques épousent bien la forme de ton crâne. Ensuite on vérifiera ta nature. Savoir si tu est un humain ou un monstre.

La haine qui suintait de leurs paroles, de leur regard, avait autant de quoi soulever l'estomac que l'odeur de merde qui flottait encore dans l'air malgré le débarbouillage. Que Léorio et Anastasia parlent ou supplient si l'envie leur en prenait, cela n'empêcherait pas la suite du programme de se dérouler sans accroc.

Bientôt les tentacules frémirent et se mirent en mouvement, glissant jusque contre les visages des voyageurs pour le tâter à l'aveugle. Le contact était glacé et répugnant mais la suite fut pire : sans prévenir, les longues aiguilles s’enfoncèrent dans leur crâne, douleur atroce, alors que des images apparaissaient à l'intérieur de la bête. Des images non sans rapport avec la nature même des pouvoirs du duo. Et après que le Dreamer -car tel était le nom de la bête- aient rétracté ses tentacules, les policiers reconduisirent les voyageurs au bord du malaise jusqu'à leur cellule avec une certaine rudesse. Maintenant que leur nature avait été confirmée ils pouvaient laisser libre court à leur aversion naturelle sans remord. Plus aucun risque de faire une erreur judiciaire.

Avant que la porte de la pièce ne se referme sur le quatuor de nouveau réuni, ce fut le chef lui même qui se présenta dans son bel uniforme, l'air sévère mais surtout révulsé par la simple présence de voyageur au sein de SON commissariat. Oh bon Dieu qu'il détestait cette engeance...

- Bon, bande de monstres ouvrez bien vos esgourdes ! Il est trop tard pour faire quoi que ce soit ce soir, alors votre sort sera réglé demain. Et vous échappez à la case tribunal, mais je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise surprise pour vous. M'enfin, je vous laisse la surprise pour demain matin, ça vous laissera aussi le temps de parier sur vos probabilité de survie... ça vous apprendra, bande de monstres, à venir grouiller dans notre belle ville comme des putains d'asticots !

Le claquement de la porte puis le silence. La nuit risquait d'être longue. Et blanche...

HRP : j'interviendrai lorsque la nuit sera fini pour vous annoncer la "sentence". Wink
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Selene Nymphadora

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Maladie mentale : TOC des épouvantails

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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitimeMar 11 Nov - 22:42

Selene ne savait pas vraiment si les paroles de Léorio étaient rassurantes. Oh effectivement, s’ils avaient voulu les tuer, ils l’auraient fait avant. Toutefois, l’idée de « ce qu’il voulait faire de nous » n’en était pas moins effrayante. Pourtant, elle se tut. Le prêtre ne pouvait pas savoir les horreurs qu’on pouvait faire subir aux voyageurs à Dreamland et la rouquine ne voulait pas incarner l’oiseau de mauvais augure.

Silencieuse, elle retourna s’asseoir sur ce qui était censé lui servir de banc, ses mains menottées sagement posées sur ses cuisses. Ses yeux ternes s’attardèrent un moment sur ses collants qui avaient déjà pas mal souffert de toutes ses mésaventures avant que le doyen ne balance d’un coup une question sans rapport avec la situation. Ou peut-être que si en fait… allait-il leur proposer l’extrême onction ?

En entendant les réponses de Julian et Anastasia, la galloise eut presque envie de disparaître sous terre. C’est dans des moments comme ceux-ci que le fait qu’elle n’était qu’une adolescente lui revenait en plein visage. Ils avaient des convictions, des idées – même si elles étaient saugrenues. Son propre opinion lui apparaissait si insignifiant qu’elle laissa passer un moment de silence avant de confier :

- Moi oui… enfin, je vis avec ma tante qui est très croyante… du coup elle m’emmène régulièrement à la messe avec elle le dimanche. Je pense que ça a déteint un peu sur moi…

Une aiguille de nostalgie traversa la poitrine de Selene. Comme beaucoup des adolescentes de son âge, elle n’avait été que moyennement emballée par les cérémonies religieuses. D’ailleurs, Dreamland ébranlait énormément les préceptes catholiques qu’on lui avait enseignés. Pourtant sa vie d’avant lui manquait. D’avant qu’elle ne perde ce qu’elle était à tout jamais.

La voix faible de Julian qui s’adressait à elle lui fit relever les yeux. La distance qui les séparait apparut soudainement comme incroyablement grande. Quelque chose d’indicible lui donnait envie d’être à ses cotés. Sans doute l’immense gentillesse qu’il cachait derrière sa phobie singulière, ses crises et sa maladresse. Si un jour elle avait pensé à se marier, elle devait secrètement espérer quelqu’un comme lui : un homme qui ne la frapperait pas, qui ne la brusquerait pas, qui ne la détruirait pas. Parce que son corps connaissait déjà la douleur par cœur, il n’en avait plus besoin. Un sourire léger que personne ne fit flotta un instant sur ses lèvres blessées avant que les quatre compagnons soient murés dans le silence.

Selene sursauta lorsqu’un officier obèse vint apporter à Anastasia de quoi se débarbouiller. Elle aurait presque pu croire en un élan d’humanité si jamais son attitude n’était pas aussi ouvertement haineuse. Quand le défilé de policier se présenta pour n’emmener que les deux ainés de la bande, la rouquine se leva pour s’approcher des barreaux.

- Où est-ce que vous les emmenez ? demanda-t-elle en prenant son courage à deux mains mais bien sûr : pas de réponse.

En fait, on lui avait à peine adressé un regard. Même si ce n’était pas rassurant en soi, elle avait l’impression d’échapper à un traitement dont ses deux compagnons allaient bientôt faire les frais. Elle avait envie d’intervenir, de dire quelque chose, mais quoi ?! Avec ses menottes et sans son attirail, elle n’était qu’une gamine ordinaire frêle et échevelée. Rien d’effrayant en somme.

Quand elle fut seule avec Julian, son corps s’ébranlant, pris de tremblements, et elle éclata en sanglot. Des pleurs qui s’efforçaient d’être silencieux, des pleurs de petite fille. Mais une petite fille qui n’avait pas encore versé assez de larmes ces derniers temps. Une petite fille qui faisait tout pour se montrer courageuse mais qui craquait sous la pression.

- Je suis désolée… je n’ai rien pu faire pour vous aider…

Ses yeux jouèrent à la fontaine pendant encore longtemps. En vérité, quand on fit revenir Léorio et Anastasia, son visage était encore baigné de larmes qu’elle essuya rapidement pour ne pas faire ce plaisir au chef du commissariat. L’envie de s’entourer d’épouvantails revenait la tarauder de temps à autre en lui labourant les entrailles, mais elle ne pouvait rien faire. Rien sinon les imaginer, troquant leur présence contre la réalité. Pourtant, quand ils furent enfin seuls, elle demanda timidement :

- Qu… qu’est-ce qu’ils vous ont fait ?
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Julian McMorre

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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitimeMer 12 Nov - 13:35

Depuis plusieurs minutes, Julian luttait avec ardeur contre le sommeil, adossé contre son mur. Malgré tout, il sentait clairement que cela ne durerait pas, et déjà il n'avait que peu de conscience de ce qui se passait à l'extérieur de sa personne.
Certains dirons qu'il s'agit là d'une bonne chose, il n'aurait pas à s'inquiéter outre mesure de la suite des événements.

Un peu d'action l'aida tout de même à se réveiller un peu. Un garde à l'air dégoutté en le regardant cria quelque chose à ses collègues, à propos de lui-même semblait-il, comme quoi il était bien un voyageur... Ouai il était quelqu'un de pas normal ! Et alors ? C'était cool ça au moins, au lieu d'être bloqué dans un moule et de jouer au mouton...
Et quoi ? Se foutre de sa tête juste parce qu'il a un pouvoir pas top top.. ? Au moins il a un pouvoir ! Au moins ! Alors que ce sale flic n'a rien, n'est qu'un subordonné minable qui ne s'élèvera pas dans la hiérarchie. Tss... Aucun intérêt de lui répondre.

Tiens, il était reparti une dizaine de minutes pour revenir chercher deux de ses camardes, le Prêtre et Anastasia. Où est-ce qu'ils les amenaient ? S'il n'avait pas été dans cet état à résister médicament qu'on lui avait administré, il est probable qu'il se serait fortement inquiété. Même si la fille n'intéressait pas beaucoup Julian, cela n'était pas le cas à propos de Leorio.
Que faire ainsi ? Pas grand chose à part attendre.

D'ailleurs, il crut par la suite entendre Selene craquer après quelques paroles qu'il ne réussit à décrypter. C'est vrai qu'elle était jeune, très par rapport à lui, mais elle était forte, ça paraissait presque étrange de faire quelque chose d'aussi normal et classique, mais le phobique savait que tout le monde n'était pas à 100 % comme lui. Il pouvait pardonner quelque chose ainsi, c'était tout de même Sa Selene.
Ce n'est pas que la volonté lui manquait pour essayer de la soutenir, mais ça lui fut impossible, incapable d'ouvrir la bouche.

Et il fini par s'endormir totalement, à demi allongé à terre, et ne voyant pas ses camarades venir. Le sommeil fut sans rêve, alors qu'il faisait tout le temps des rêves. Vraiment étrange comme monde, mais de fait génial...
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Léorio Vardonis

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Maladie mentale : Démonomanie

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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitimeSam 15 Nov - 12:07

Il écouta les réponses patiemment. Le jeune homme était apparemment sans aucune réelle croyance, Anastasia non plus, et seul Selene avait subi les sévices du catholicisme. Soit, ce n'était pas forcément plus mal pour leur expliqué, et il leur expliquerait en détail tout ce qu'il devait expliquer, ce qui permettrait aussi à Anastasia de mieux comprendre.

Mais alors qu'il allait commencer son discours, ils reçurent de la visite. Tout d'abord, un garde qui s'occupa de la peur précipité de la femme non croyante, et lui passa un seau et une éponge pour se laver. Il annonça que il reviendrait la chercher, en compagnie de l'homme d'église.
Vu la scène qui se passa ensuite, il pensa que c'était pour un interrogatoire concernant leur qualités de voyageurs. Mais pour lui, ce n'était pas un voyageur. Juste un prêtre entiché de Lucifer, qui le lui rendait bien. Pourquoi ces gens persistaient-ils à croire qu'il était un voyageur?

Puis, on vint les chercher. Pas moins de 6 personnes pour un vieillard et une jeune femme terrifié, voilà ce qui semblait représenter l'inquiétude  des Elipsiens concernant des voyageurs. Ce n'était pourtant pas des terroristes...

Ils furent emmenés et séparés, chacun allant dans une pièce. Le prêtre détailla la sienne bien rapidement, sans dire un mot, et en exécutant chacun des ordres des forces de l'ordre.
Il n'y avait rien de bien intéressant, si ce n'est cette espèce de créature tentaculaire, avec des aiguilles. A quoi servait-elle?

Il eut la réponse bien assez tôt, lorsque l'aiguille le transperça et que la douleur vrilla son crâne. Il fit suffisamment d'effort pour montrer le moins possible à ses geôliers sa douleur. Il l'avait vu dès son entrée dans la pièce:  ils ne reculeraient devant rien, leur haine étaient bien plus forte. C'était ce démon qui hantait tout être humain qui agissait maintenant.

Cependant, avant qu'il ne fut reconduit, il comprit vite ce qui s'était passé en voyant l'être translucide. On y voyait des images de lui et de Lucie. Et voilà la fatalité, on voyait un démon, on pensait tout de suite à des pouvoirs occultes ou tout autre chose, et il était classé voyageur. Même ici, il n'était guère assez croyant pour savoir ce qu'était réellement un démon.

Il fut remmené dans sa cellule, tout comme Anastasia, et le chef vint peu de temps après, leur annoncer que la sentence était déjà donné et qu'ils la découvriraient tous le lendemain. Soit, un jugement sans tribunal... Cela ne l'étonnait guère. Et puis, il souffrait trop pour se permettre une quelconque remarque inutile.

Il se tourna vers Selene, s'inquiétant de leur sort.

- Je crois qu'ils nous ont... Sondés voir si on était bien des voyageurs. Avec un espèce de mollusque pourvu d'aiguille.

Il se tenait la tête, se battant contre la douleur. Mais il continua malgré tout son discours.

- Ce machin montrait des images de moi et Lucie au travers de son corps... Et ils en ont déduits que j'étais un voyageur, mais Lucie est juste la fille de Lucifer, elle vient d'elle même quand j'implore mon seigneur à l'aide!

Il se dit que ses compagnons ne comprenait pas tout, et Julian avait l'air de dormir. Il avait été le seul témoin réel, et il n'avait sans doute pas tout saisi.

- Il est temps que je vous explique ma question précédente, je crois. Je considère que le Vatican a tort et nous cache des choses, et endoctrine trop ses fidèles. Depuis très longtemps je fais des recherches sur les démons, et ils ne sont pas tous mauvais. J'étais un bon prêtre, un bon pion, diront certain,  autrefois. Et j'ai crée mon église en me séparant du Vatican par la suite, après leur "Exorcisme"....

Il prit une pause, reprenant sa respiration suite à la douleur de plus en plus lancinante. Il se mit debout, et ouvrit sa tunique suffisamment pour que ses deux compagnes voit ce qu'il portait, puis referma sa tunique.

- Ce qu'il appelle un pouvoir, c'est ma capacité à faire venir Lucie, mais elle est parfois un peu dur de l'oreille, et têtu. Elle m'a aidé lors de l'attaque de l'église à sauver Julian. Mais sans cette tenue, elle serait encore plus dur à "maîtriser", si l'on veut. C'était ce que Julian voulait que je vous montre, mais j'avoue ne pas être à l'aise avec cela... Mais nous allons voyager ensemble, et j'en suis plutôt heureux, alors autant que vous sachiez tout, non?

Il se mit contre la paroi du mur. Il ne pouvait plus tenir, il devait se reposer. Il chercha le sommeil....
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Anastasia Waitten

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Maladie mentale : Dépendance affective

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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitimeDim 16 Nov - 21:19

Anastasia fut brusquement réveillée par un claquement de voix masculine lui donnant l'ordre de se plaquer contre le mur.
Ce qu'elle fit sans attendre dans un triple frisson: celui de ne pas être encore tout à fait rétablie, l'autre d'angoisse et le suivant quand elle prit conscience de sa propre odeur de déjection dont elle eut honte.

Elle fut frappée de lire de la peur dans les yeux du policier pourtant bien charpenté mais baissa les siens rapidement car la peur n'était pas seule dans ce regard, la haine la cotoyait.
Sans savoir pourquoi elle se sentit coupable, diminuée aussi par le misérable incident dont elle était victime.

Le policier ouvrit la porte métallique qui grinça sur ses gongs alourdissant d'autant l'atmosphère déjà tendue, posa un seau d'eau et une éponge au sol, matraque en main comme s'il craignait qu'elle lui saute dessus et repartit promptement en refermant les lourds barreaux derrière lui.

Anastasia se nettoya tant qu'elle pu, frotta son sous-vêtement et le fond de son pantalon jusqu'à s'en abîmer les mains mais l'odeur persistait.
Gênée, elle obliquait de temps à autre un oeil vers Léorio qui semblait ne rien voir.
Elle fut rassurée: le vieil homme d'église avait du savoir vivre.

Elle entendit le policier déclarer que Julian était bien un voyageur car il changeait de fringues... A cet instant elle faillit sourire devant la cocasserie du propos, elle qui aurait bien eu besoin d'avoir du linge propre ! mais le coeur n'y était pas: elle s'inquiétait trop de savoir où elle et Léorio seraient emmenés.

Les cinq minutes passèrent très vite: 6 policiers armés arrivèrent en trombe avec des ordres plein la bouche.
Dans un état second elle obtempéra se demandant pourquoi un tel traitement.

Elle et Léorio furent jetés chacun dans une pièce.
La porte se referma sur Anastasia, tremblante face à tant d'agressions, verbales, sonores et autres sentiments négatifs presque palpables.

Ses yeux tombèrent net sur une une sorte de mollusque mi-calamar mi-pieuvre qui pendait du plafond.

"Qu'est-ce que cette...chose ?" se demanda t-elle mais quand elle vit les fines et longues aiguilles au bout des tentacules, le long siège pourvu d'attaches en cuir comme ceux des chaises électriques américaines, la frayeur la saisit.

Elle faillit se débattre pour s'enfuir en hurlant mais le flic qui caressait sa matraque l'en dissuada.

Tenant à peine sur ses jambes, elle se laissa installée et harnachée comme un paquet mou.
La bête était juste au-dessus d'elle.

L'horreur s'en suivit l'instant d'après.
Les longues tentacules poisseuses et glacées s'attardèrent sur son visage.
Elle entendait comme des bruits de suscion tandis que certaines ventouses  prenaient position en des endroits très précis autour se son crâne et de son front.

Elle eut un haut-le-coeur difficile à contrôler.
La créature s'immobilisa un instant et les policiers se rapprochèrent.

Elle crut que l'étrange expérience était terminée et s'apprétait à souffler, rassurée, quand une douleur atroce d'aiguilles s'enfonçant dans son crâne la prit au dépourvu.
Elle ne put s'empêcher de lâcher un cri de douleur mais se retint coûte que coûte de hurler, par fierté personnelle: elle avait bien vu que les policier connaissaient la douleur provoquée et semblaient se délecter de la torture infligée.

Elle sentit et entendit les aiguilles transpercer l'os du crâne et s'immiscer dans la cervelle.
La douleur excita les glandes lacrimales et sans le vouloir se retrouva avec la vue brouillée de larmes.

C'est alors qu'à l'intérieur de la masse ectoplasmique du poulpe, réel ? synthétique ? des formes s'animèrent.
Les policiers s'étaient encore rapprochés et regardaient aussi.

Elle vit des formes abstraites remuer et changer de couleurs par brefs intervalles.
Qu'était-ce ? elle n'en savait rien.

Elle vit les policier bouger, comme mal à l'aise, se penchant encore davantage sur le corps du mollusque, scrutant les détails avec des points d'interrogation dans les yeux.

Puis elle vit deux cerveaux comme dans un IRM et constata que les parties "communication" des deux cerveaux se coloraient d'un rouge intense en brèves ondulations.

Elle n'eut pas le temps de se poser à nouveau la question: "Qu'est-ce ?" que les aiguilles se retirèrent en un mouvement brusque et précis.
Les policiers la libérèrent des sangles et la raccompagnèrent sans ménagement d'où elle venait.

De cette intrusion honteuse dans son cerveau, ils avaient constatés qu'elle était "un monstre", une voyageuse... Mais comment et pourquoi ?

Elle eut la réponse de la bouche de Léorio qui avait subit la même chose et parlait d'une Lucie comme étant un pouvoir de voyageur.

Ainsi avait-elle un pouvoir...

Obnubilée par cette découverte, elle ne pensa même pas à répondre elle aussi à la question de Sélène.

Elle avait un pouvoir... Oui, mais lequel ? elle n'avait rien vu de tangible comme Léorio, juste des images fugaces. Qu'était-ce ?

Elle entendit vaguement les explications du vieil homme sur sa croyance et se dit machinalement que, oui, il avait raison, tous les démons n'étaient pas mauvais et que, oui,  l'Eglise les manipulaient sur beaucoup de choses; elle avait lu...

Oui, elle avait lu; elle n'avait fait que cela de sa misérable existence mais ici, à Dreamland, cela ne lui servait à rien.

En temps habituel elle aurait adoré que Léorio développe ses propos, de même qu'elle aurait peut-être rit en voyant sa tenue sado-maso cachée sous sa soutane mais là, non seulement elle avait trop mal mais en plus, cette brusque information, à peine dévoilée la taraudait.

Elle se souvint de la crise de Julian face à la normalité déplorable du lieu et songea que ce qu'elle et l'homme d'église venaient de subir était on ne peut plus anormal pour un lieu soit-disant normal.
Elle était sûre que si Julian savait, il ne réjouirait pas de cette originalité là...

Enfin , n'en pouvant plus, elle se risqua à poser la question:

Je sais maintenant que j'ai un pouvoir... Savez-vous lequel ? comment se fait-il que je ne le sache pas et que pour moi il ne se soit jamais rien passé ?

Au même moment, un chef policier vint les informer que leur sort serait réglé dès le lendemain, sans tribunal; peut-être la mort ou pire, ce qui balaya d'un coup l'espoir d'une réponse à sa question.

Dégoûtée, incapable de réfléchir, de parler davantage, elle s'allongea sur la litière sans même chercher un sommeil qui de toutes façons ne viendrait pas.

Encore une question de la plus haute importance qui était renvoyée aux calendes grecques...
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Julian McMorre

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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitimeLun 17 Nov - 21:00

Julian avait depuis toujours besoin d'assez peu de sommeil pour reprendre ses forces, et les effets de la piqûre ayant cassé de faire effet, il fini par se réveiller 1 heure ou deux avant l'aube, avant la sentence qui attendait le groupe.

On ne peut pas vraiment dire que la position dans laquelle il avait dormi l'avait aidé à se détendre physiquement, les douleurs à droite à gauche le lui signalant suffisamment bien comme cela. Il commença donc à se lever pour s'étirer et marcher un peu – en rond – dans sa cellule, puis réalisa que durant son sommeil il n'avait pas rêvé. Pourtant, il rêvait tout le temps, chaque jour, plusieurs fois par nuit. Le moment de réflexion qui suivit lui fit subodorer qu'il s'agissait certainement de la faute de ce mon étrange, et puis en plus, dans le vrai monde il dormait non ? Alors comment rêvé s'il était dans une certaine mesure dans un rêve.. ?

Bref, le problème attendrait, il y avait plus important que cela. Depuis son arrivée en ce monde, il n'avait pas eu un seul moment à lui, et encore moins un moment pour réfléchir à tout ça, le groupe n'avait pas cessé de courir à longueur de temps, ça en devenait vraiment fatiguant. Même lui, contrairement à son habitude, s'était prit au jeu à foncer sans chercher à comprendre au cœur de tous les conflits. Et puis Selene, comment se faisait-il qu'il agissait sans réfléchir quand la situation la concernait ? Impossible dans l'immédiat de résoudre la question.

Il fini par se poser en indien sur le lit afin de réfléchir calmement à tout cela, étape par étape. Tout d'abord ce monde... Bon, effectivement, rien n'est normal, c'est tout sauf classique de se faire courir après comme ça sans avoir rien fait. En plus, c'est un monde parallèle, c'est cool et carrément inhabituel. Mais bon, réellement, c'est quoi ? Juste un monde avec ses règles aussi... Enfin, pour le moment, c'est amusant de le découvrir et différent du monde réel, mais en fait, tout ce qui arrive depuis son arrivée, c'est la norme pour tout voyageur... En fait, ça dépend du point de vue, mais bon, globalement, il finirait par s'y « habituer », et à ce que tout cela devienne normal... Et en plus, là, se retrouver enfermé dans une cellule pour un rien, à part le fait que c'est un classique d'ici, ça faisait très scénario de film... – Frisson dans le dos – Et il est où le rebondissement ? Enfin, encore que si c'est une réalité, même alternative, il n'y a pas de rebondissement final, et Julian avait le pressentiment que ça ne finirait alors pas vraiment très bien pour eux. Bah, après tout, ça serait en mode « anormal » pour lui-même à ce moment là, donc pourquoi pas ? Mais pour le moment, tout était normal et anormal à la fois, situant vraiment stressante pour lui...

D'ailleurs, cette histoire de voyageur, en être un, et qu'il y en ait plein d'autres, et certains qui n'ont plus d'ombre, c'était vraiment une histoire délirante. Y avait-il une raison logique autre qu'un léger soucis, qu'une légère araignée au plafond pour une chose ou une autre ? Fallait vraiment être anormal pour se promener juste à cause de sa entre deux mondes – et à vrai dire, être malade était aussi l'être tout court. D'ailleurs, même ici ils passaient pour des anormaux. Et il semble que les voyageurs n'ont pas de pouvoirs similaires, chacun les siens, unique. Au moins un point positif dans tout ça, vraiment une bonne chose.

Lui-même c'était quoi.. ? Changer de fringues ? C'est quand même bof comme pouvoirs, le garde n'avait pas tord. Mais Selene disait que ça évoluerait, et ça, sa foi, ce n'était pas une idée mauvaise ! D'ailleurs, elle a bien plusieurs pouvoirs non ? Donc ça devrait en être de même pour lui ! Oh qu'il avait hâte de savoir ce que ça donnerait par la suite ! Enfin, si suite il y avait, prendre cela en considération n'était pas con en fait.

Selene... Selene... « Sa » Selene... Elle était jeune, très jeune, et lui déjà 26 ans, la différence d'âge était là vraiment grande, et une relation entre eux serait vraiment anormale. Bah, après tout, il n'en faut pas plus pour le jeune homme. Mais elle-même, elle en pensait quoi ? Ça la gênerait sûrement, et lui imposer ça n'était pas vraiment génial. Bien qu'elle ne soit pas comme tout le monde, elle ne pouvait pas être aussi anormale que lui-même, et un « vieux » ne lui conviendrait pas, certainement... Il faudrait lui en parler tiens, vraiment.
Par contre, il faudrait qu'il lui demande son histoire. Parce que même si physiquement elle avait 15 ans – encore que, un quelque chose lui disait que son corps n'avait pas vécu que des choses classiques pour un âge pareil – mais ses yeux reflétaient bien des choses. Tout d'abord à la fois une envie de jeunesse, et pouvoir redevenir innocente, tout ça à cause de l'autre partie visible au fond de ses pupilles, une histoire dure et grave, pas celle de quelqu'un de son âge, clairement pas. Elle avait dû grandir d'un coup, bien trop vite par rapport à la normale.
Pensée partagée à ce moment là entre le fait d'être content qu'elle soit tout sauf normale, et le fait qu'elle ne soit pas lui, et veuille des choses normales.
Malgré tout, il serait là pour elle, sans comprendre pourquoi il réagissait étrangement envers elle comme il ne l'avait jamais fait. Simili coup de foudre ? Hum, sans point de comparaison ni de données objectives là-dessus, impossible d'intégrer la chose dans l'immédiat. Laissons la chose de côté.

Dans tous les cas, trop de questions, pas assez de réponses comme d'habitude tiens...

Bon, stop pour la réflexion pour le moment, parce que ça ne sert à rien. Tout ce qui est certain, c'est que déprimer sur la situation de servirait à rien, et c'est ce que tout le monde ferait, et l'inverse serait d'être persuadé que tout irait bien, donc autant n'en avoir rien à faire.

Julian se leva alors et tenta de voir si les autres étaient encore là, ou s'ils dormaient, ou tout autre chose. Pas de chance, sa cellule placée comme elle l'était, il ne voyait rien du tout. Du moins, aux voix avant son sommeil, Selene avait l'air placée juste à côté.
S’asseyant contre le mur – à croire qu'il apprécie vraiment s'asseoir – il commença envers la jeune fille :

- Dis, t'es réveillée.. ? Enfin, même si tu l'es pas tant pis. Hum j'sais plus trop ce que j'ai pu dire, mais si on y réfléchie bien, ça va être la dèche là pour nous. Faudrait vraiment être optimiste pour penser que ça va aller.
Oh, oups... Pardonne moi, je ne sais pas me retenir, j'ai tendance à constater les choses telles qu'elles sont, dans leur vérité crue et difficile à accepter, je voulais pas te déprimer plus que la situation ne le fait...

Tu sais, t'es vraiment géniale, enfin depuis ton intervention dans la ruelle, c'est vraiment dingue tout ce que tu as fait, on s'rait pas allé aussi loin sans toi, clairement. Et j'sais pas ce qui s'passe, mais quand il s'agit d'toi, j'perds un peu le sens des choses, j'fais même des trucs étranges qui semblent normaux, genre j'ai l'impression d'avoir vécu s'que les gens appellent un coup de foudre, mais bon, j'sais pas trop comment ça marche, s't'un peu ce que je ressens là comme ça...

Et là, j'pense même à passer outre ma phobie et essayer d'être normal pour toi... Enfin j'veux dire, moi ça me gène pas d'essayer une relation de couple – j'ai même jamais essayé, c'est trop normal pour moi, j'sais rien de tout ça – mais bon si c'est toi c'est ce que je dis, j'ai envie d'passer outre ça, et d'essayer ce truc normal... Mais bon, si on est tous les deux pas normaux, ça s'ra pas une relation normale, question de point de vue – Mmmf... J'dis aussi ça pour m'rassurer tout seul et moins penser au fait que ça soit normal, classique – m'enfin voilà quoi...

Mais j'sais pas, j'veux pas t'imposer ça, t'es jeune et tu rêves p'têt d'autres choses, surtout après ce que tu as vécue, ou que j'crois que tu as vécue...  Et d'ailleurs, tu m'raconteras hein... j'veux pas que tu portes tout ça toute seule, j'veux t'aider...

'fin, voilà...


Et sur ce dernier mot, Julian se tut et attendit une éventuelle réponse, ou que le temps passe.
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Selene Nymphadora

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Maladie mentale : TOC des épouvantails

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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitimeMar 18 Nov - 11:09

La galloise eut le tournis. Un « mollusque pourvu d’aiguilles » ? Une petite voix égoïste lui soufflait qu’elle fût bien heureuse de ne pas avoir subi l’opération. Léorio poursuivit en expliquant que selon lui, Lucie n’était pas un pouvoir mais une apparition de Lucifer. Un sourire faible fit une apparition fugace sur les lèvres de Selene : c’était justement un discours de voyageur. Tout comme celui d’Anastasia. La fatigue et l’anxiété plombait ses membres et sa tête. Pourtant, elle prit la peine de renvoyer sa chevelure hirsute dans son dos avant de répondre à mi-voix :

- Même si elle est dure à contrôler, Lucie est votre pouvoir Mr Léorio. Vous allez voir, il va se renforcer avec le temps, et il y en aura d’autre. Et toi Ana… certains même plus de temps que d’autres à découvrir leurs pouvoirs. Ils peuvent avoir des effets très subtils…

Et oui, tous ne se transformaient pas en épouvantail dès que l’angoisse devenait trop forte. D’ailleurs, ce qu’elle se garda bien de dire à son ainée, c’est aussi que certaines pathologies semblaient entrainer des capacités plus pétrifiantes que d’autres. La rouquine avait beau avoir connu de longues semaines à Dreamland, l’évolution de ses pouvoirs ne lui permettait même pas de sortir de prison. Alors que Dakota par exemple…

Le fil de ses pensées se brisa quand un souvenir qu’elle pensait ne jamais revoir refit surface. La tour de Sextus. En fait, c’était comme une cascade de lames acérées projetée sur son corps. Les blessures, le goût du sang, l’épuisement… le viol aussi, et sa tentative de suicide, et son intimité qu’elle avait offerte à Jonh contrainte par le pouvoir de la gardienne.

Bien sûr. Ses pouvoirs étaient entravés par les menottes, alors cette parcelle de mémoire qu’avait scellée son meilleur ami était libérée.

La nuit fut longue. L’adolescente n’avait pas fermé l’œil un instant, sa chair consumée par l’horreur réveillée qui lui sautait au visage. Comme si avoir effacé ces souvenirs les avait concentrés en une boule de douleur vive et autonome. Tout son corps lui paraissait sale, hideux, et elle ne pouvait rien faire pour se calmer. Selene s’était alors recroquevillée sur le banc inconfortable qui lui servirait de couche, tordue de tremblements maladifs. Ni le sommeil, ni son imagination ne réussirent à lutter contre les réminiscences acides. D’ailleurs, les ongles de sa main droite avaient attaqué la peau de son bras gauche, rouvrant une partie de sa plus récente cicatrice.

En fait, c’est la voix de Julian qui la sauva des ténèbres ; elle s’y accrocha comme à une bouée pour s’extirper d’un siphon. Etait-ce… une espèce de déclaration d’amour ? En vérité, la galloise passa complètement sur sa remarque parfaitement crue de la situation. Dans son esprit malade, seule ne résonnait les bribes du discours parlant de coup de foudre et de relation de couple.

Le cœur de Selene s’était mis à battre intensément, comme s’il cherchait à s’échapper de ce corps souillé pour sautiller jusqu’à Julian. Pourtant, les souvenirs de la tour de la luxure étaient désormais trop vivaces pour qu’elle ne s’imagine avoir une relation intime avec quelqu’un. En plus, le phobique était beaucoup plus âgé qu’elle… mais elle, quel âge avait-elle en fait ? Réellement 15 ans ? Ou bien ce qu’elle avait traversé lui en avait donné bien plus ?

Elle se redressa sur le dos. Ses yeux ternes inondés de larmes silencieuses fixaient le plafond sombre. Elle avait mal partout. Une douleur imaginaire qui lui avait pourri la vie jusqu’à ce qu’elle puisse l’oublier, et qui était maintenant de retour…

- T’es… super…, dit-elle d’une voix faible qui ne lui ressemblait pas.

Que lui dire ? Comment être à la hauteur de sa déclaration ?

- Je pense sincèrement… que t’es le mec le plus gentil que j’ai rencontré dans ma vie… je… j’aimerais beaucoup comme tu dis… dire qu’on est ensemble, ou quelque chose comme ça…

Elle poussa un soupir et une autre larme roula sur ses joues blêmes.

- Je ne pense pas… être le genre de fille qu’il te faut… je… je ne vais pas pouvoir te donner… tout ce que tu attendrais de moi, je ne peux pas et... je suis qu’une gamine… j’ai jamais vraiment eu quelqu’un avant, je ne sais pas ce que c’est…

Selene se mordit la lèvre inférieure. En fait, elle mourrait d’envie qu’il passe outre, qu’il accepte de la laisser revenir à elle… si jamais la sentence lui en laissait l’occasion. Mais elle ne voulait pas l’emprisonner, ni lui faire miroiter ce qu’elle n’était pas. Elle n’était pas une femme, ni une jeune femme. Elle était une enfant brisée qui s’efforçait de ne pas voler en éclat.

- C’est mieux que tu ne saches pas ce qui m’est arrivé, souffla-t-elle dans un murmure, tu ne me verrais plus pareil après… même moi, je voudrais ne pas savoir. Quand mes pouvoirs se réactiveront, j’aurais oublié…
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Léorio Vardonis

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Maladie mentale : Démonomanie

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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitimeJeu 20 Nov - 9:13

Après son explication, c'est Anastasia qui posa une question fort intéressante: la nature de son pouvoir. En effet, depuis qu'elle était ici, son pouvoir ne s'était nullement manifesté. Quel sorte de pouvoir pouvait-elle posséder? En tout cas, si comme le disait Selene, Lucie était bien un pouvoir, cela pouvait être intéressant pour l'avenir. Il devait y réfléchir...

Il se posa et se chercha à dormir. Un sommeil sans rêve, mais cependant réparateur.
Il se réveilla semble-t-il le premier. Il réfléchissait à ce qui pouvait leur arriver. Une exécution en public? Plausible, mais comme il l'avait déjà dis, il en doutait. Un passage en tant qu'esclave, pour aller faire des travaux forcés? Possible aussi. Mais il doutait que cela arriverait ici. C'était trop... Petit. Et si cela avait été dans cet endroit, il n'aurait pas eu à attendre le petit matin pour la sentence. Alors, que leur réservait-il?

Puis, il entendit des murmures. Et il comprit bien rapidement la teneur des murmures, et de qui ils provenaient. Apparemment, Julian était en train de faire des aveux à Selene, sa "moitié nouvellement trouvé". Bien que maladroit, c'était beau à entendre, pour un vieil homme comme lui. Cela lui faisait penser à son passé dans l'église. Quelque chose qu'il n'avait pas pu renouveler, depuis son changement d'épaule et qu'il regrettait, c'était les mariages. Toujours beaucoup de bonheur, dans ces cérémonies. Et à l'époque, il était déjà moins strict dans sa manière de procéder. Voir l'amour dans les yeux des personnes était toujours un moment privilégié de sa profession. Bien sûr, il y avait l'amour de Dieu ou des diverses croyances, mais ce n'était pas du tout la même chose. Il avait vu ce regard entre Julian et Selene.

Cependant, ce que répondit Selene était à la fois sensée et fou. Que pouvait-elle avoir vécu pour lui répondre ceci? Il espéra que Julian ne tiendrait pas compte de cela, qu'il ferait tout pour rester avec cette jeune fille... Après tout, ils méritaient d'être heureux tout deux, malgré son jeune âge par rapport au jeune homme. Léorio attendit patiemment d'entendre la réponse du jeune homme, mais il ne les interrompit pas. Non, c'était leur moment, il devait faire semblant de dormir.

Une fois qu'un silence se fut installé, il marcha, faisant comprendre qu'il était réveillé. Il voyait Anastasia qui se réveillait.

- Bonjour à tous. Alors, prêt pour notre sentence?

La façon dont il l'avait dit se voulait plutôt rassurante, mais à vrai dire, il était toujours incertain de ce qui arriverait. Puis il se rappela d'un détail.

- Quoi qu'il arrive, si nous nous en sortons indemnes... Appelez moi simplement Léorio. Je suis peut-être le plus vieux du groupe, mais je pense que chacun d'entre nous mérite autant de respect que celui que vous me donnez. Et je vous remercie encore pour m'avoir aider pour mon ombre. Je ne l'oublierais pas.

Puis il se posa, il savait qu'ils n'auraient plus longtemps à attendre.
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Anastasia Waitten

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Maladie mentale : Dépendance affective

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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitimeVen 21 Nov - 14:29

Suite à la réponse de Selene, Anastasia pensa qu'elle avait certainement dû hériter du pouvoir le plus subtilement subtil de Dreamland...!
Imaginant qu'elle n'était certainement pas prête à le découvrir elle pensa à autre chose.

Des questions sur la religion précise de Léorio lui brûlèrent les lèvres. Elle s'approcha des barreaux afin de le voir et s'adresser à lui mais il s'était apparemment endormi.

Selene et Julian ne faisaient aucun bruit. Peut-être dormaient-ils aussi ?

Elle était donc seule avec ses pensées.

A nouveau étendue sur sa litière elle se remémora son arrivée, ses péripéties et sa première idée, la plus rationnelle, à son avis, lui trotta à nouveau dans le tête: Dreamland était un monde parallèle, un pseudo-monde en quelque sorte.

Elle se souvint avoir fermement pensé que l'inconscient de Léorio avait fait apparaitre les démons dans l'église; elle en était encore convaincue.

En analysant la suite des évènements elle se dit qu'elle n'était pas responsable de la venue des policiers, en sortant du monument religieux car rien ne pouvait la distinguer des autres habitants. Elle était même allée jusqu'au bout de la ruelle sans encombre.

"Par contre, Selene... En robe de mariée-fantôme dans la nuit froide de la fin d'octobre et ses cheveux en broussailles..."

Mais ce n'était pas une hypothèse convaincante pour Anastasia: la ruelle était déserte à ce moment et elle n'imaginait pas non plus que le petit garçon fêtant Halloween à sa façon ait eu le temps d'alerter qui que ce soit: les policiers étaient arrivés juste après.

Elle se concentra sur le visage de Selene qui lui était apparu dès sa sortie de l'église pour la retrouver: fatiguée, inquiète, cachant tant bien que mal une certaine forme de peur, une fragilité qui suintait à ce moment précis derrière la carapace de force qu'elle nous donnait à voir...

"L'inconscient de Selene... C'est ce que nous vivons en ce moment !
La traque, l'arrestation, les agressions, la peur, la terreur... Pauvre Selene...
Serait-il possible qu'elle cache une si grande peur dans tout son être ? et laquelle ? pourquoi ?

et moi qui m'était jurée de la protéger, je n'ai rien pu faire; la haine des policiers est la plus forte...
Je déteste Ellipse !

Pourquoi cet endroit est-il ainsi ?
Existe t-il à Dreamland un lieu ou l'on pourrait trouver la joie ? des gens qui nous aiment et nous accueillent, genre: "bienvenue voyageurs ! venez chez moi, je vous invite à notre table et on fera la fête en votre honneur !" ?"

Anastasia poussa un long soupir et se retourna face contre mur.

Elle continua sa ballade mentale: ...ça vous laissera le temps de parier sur vos probabilités de survie..." avait dit le chef policier avant de conclure sur leur capacité de grouillements...
"Les "putains d'asticots" ne grouillent que sur la pourriture, monsieur le policier !" aurait-elle dû répondre...

Ainsi, on pouvait mourir à Dreamland ?

"Impossible ! on ne meurt pas réellement dans ce genre d'endroit, c'est impossible !

Enfin... Dans un sens, oui... Mais alors je ne serai morte qu'ici et pour les gens d'ici: je retrouverai mon corps réel chez le psy à San-Francisco; je dirai ma façon de penser à ce charlatan qui m'a envoyé là et je retournerai dans mon appartement, ciao Dreamland et bon vent !

Mais Selene ?... Léorio et Julian ?...
Idem !
je chercherai où habite Selene, je la retrouverai dans la vraie vie, je l'inviterai au restau et on musardera dans les rues, sans jamais un regret pour ce foutu endroit de merde ! la belle vie !

Qu'ils viennent, qu'ils me tuent ! je le demande instamment !"

Anastasia n'avait plus peur; les policiers n'auraient plus prise sur elle, elle ne craignait pas de mourir ici, c'était foutu pour eux !

Elle se délectait de ses conclusion quand elle entendit Julian parler.
Elle n'entendait pas bien tous les propos mais comprit qu'il s'adressait à Selene, lui faisant comprendre qu'il était amoureux d'elle.

Anastasia s'en réjouit, Julian était un peu tout-fou mais sympa.
Pourtant au fond d'elle, un malaise s'installa. Une petite voix lui soufflait qu'il allait lui prendre l'amitié de Selene... Elle secoua la tête afin d'écarter cette mauvaise pensée qui s'insinua tout de même et se tapit dans un petit coin du cerveau.

La réponse de Selene l'étonna: c'était presque un refus: Elle ne pouvait pas, à cause de ce qui lui était arrivé...

"Encore la peur" pensa Anastasia "Mais qu'a t-elle donc vécu de si terrible pour en arriver là ? la pauvre..."

Après un silence qu'elle n'osa pas rompre, elle entendit Léorio marcher et dire bonjour.
La nuit était donc terminée; les flics allaient venir avec leur sentence...

Qu'ils viennent ! je me fout de leur punition de merde à ces nazis notoires ! qu'ils nous crèvent !
on se retrouvera tous les quatre à San Francisco, on s'offrira un restau et on fera la fête !
répondit-elle bien fort.
Puis elle leur demanda, à tous les trois: Où habitez-vous exactement dans la vraie vie ?
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Julian McMorre

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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitimeSam 22 Nov - 15:08

Julian venait d'écouter la réponse de Selene, et y réfléchissait calmement, reprenant tout ce qu'elle venait de dire et cherchant ce qui convenait de dire vis à vis de son propre état d'esprit
En effet, il ne s'était pas attendu à un tel retour, non pas que cela le choquait ou autre, mais ce n'était pas dans le registre du classique. L'intérêt envers la jeune fille pour qui il avait craqué n'en fut que plus grand.

Et alors qu'il finissait sa réflexion, Leorio intervint en rompant le silence – ce qui fait d'ailleurs se dire au phobique que sa voisine de cellule devait être assez mal avec le silence qui s'était imposé – en évoquant la sentence qui arrivait.
La réponse fut assez simple...

Bah, tu sais Leo', on peut pas faire grand chose qu'attendre, alors bon, ça sert trop à rien de stresser et de se préparer à la chose. On sait même pas ce que ça va être, je vais pas me casser la tête avec ça...
Fait donc comme Anast', elle semble s'éclater là à les attendre...


Et s'adressant ensuite à la demoiselle :

Anast'... T'sais, j'suis pas fana de ta personne depuis que tu es arrivée ici, mais bon vu la situation... J'pense qu'il faut qu'on apprenne à se connaître. M'enfin j'voulais être franc avec toi. D'ailleurs, si tu veux retourner dans le monde réel, vas y sans moi, je m'éclate trop ici, il n'y a tellement rien de normal, rien de classique, ou peu... Je ne veux pas quitter ce monde. En plus j'ai un pouvoir étrange qui apparemment est destiné à évoluer.

Bon, sinon, d'où je viens ? Pas de la ville. J'ai déjà assez de mal comme ça à aller y travailler... J'vis dans une cabane que j'ai construit en forêt, je suis tranquille là-bas au moins. C'est un boût de terrain que j'ai pu acheter il y a quelques années par chance... Mais si tu veux retourner dans le monde réel et aller voir si mon corps est encore là, dit le et je te dirait où j'habite, ça me gène pas.


Puis réagissant au fait qu'il n'avait pas encore répondu à Selene :

Selene, excuse-moi de ne pas avoir répondu de suite, ils m'ont perturbé avec leurs questions, et je voulais une réponse qui convienne à quelqu'un d'exceptionnel comme toi.
D'abord, je ne suis clairement pas aussi super et gentil que tu le dis. Déjà, je suis un peu colérique sur les bords d'habitude, je m'énerve tout seul assez facilement, et je suis trop franc ou direct, ça prend le chou à beaucoup de gens. Mais bon, après c'est vrai que j'ai d'autres préoccupations plus importantes que d'embêter les gens, ça n'a pas vraiment d'intérêt pratique, et ce n'est même pas ce qui énerve le plus les gens qui ne nous aiment pas.

M'enfin...

N'empèche, ça m'a fait vraiment plaisir que tu dises que tu aimerais qu'on puisse dire que l'on est ensemble. Tu dois être la seule qui m'ait jamais dit ça. On peut pas dire que j'ai eu beaucoup d'expérience dans le domaine des sentiments, c'est pas un truc pour moi d'habitude. Tu dis que tu as jamais vraiment eu quelqu'un avant, ben c'est toujours plus que moi. C'est bien la seule chose – avoir des petites amies ou autre - à propos de laquelle mes parents ne m'ont jamais félicité de faire comme tout le monde... Enfin passons sur eux...

Quoi qu'il en soit, m'dire que tu n'es pas le genre de fille qui me convient ou ce qu'il me faut, ce n'est pas vrai. Je n'y connais rien à tout ça, comme plus ou moins toi d'après tes paroles. Je ne sais absolument pas ce qu'il peut me falloir ou quel genre de fille il me faudrait... En fait si, tout ce que je veux, c'est quelqu'un qui me comprenne plus ou moins et arrive à me supporter, quelqu'un avec qui je pourrais explorer ce côté des choses et de la vie. Mais vu comment je suis, t'imagines bien que y'a pas grand monde qui arrive ne serais-ce qu'à me supporter, alors former un couple, c'est utopique. Tu n'as pas tord de ne pas vouloir t'ennuyer avec moi, je supposes que tout est dur pour toi aussi.

Bah... c'est pas ça qui m’empêchera d'avoir – je crois vraiment que c'est ça – craqué pour toi.


Puis se souvenant de la fin du discours qu'elle avait tenu, sur un ton un peu plus vexé :

Ne plus te voir pareil si je sais ton passé ? Ça par contre, j'doute que ça puisse arriver, dire un truc comme ça à mon propos est presque vexant tu sais, 'fin j'dis rien parce que ça fait pas longtemps au final que tu me connais, vraiment pas longtemps, et j'te brusque comme ce qu'un malpropre ferait, mais j'm'en fou des conv'nances, j'dis juste ce que je pense... Dans tous les cas, tu es qui tu es, et je t'apprécies maintenant comme tu es. Ton passé, il fait parti du toi d'maintenant, et basta, j'vois pas pourquoi je chang'rais de regard. Je veux vraiment tout connaître de toi, et te soutenir, peu importe ce que tu as vécu.

et se reprenant sur un ton plus doux, comprenant qu'il s'était un peu laissé aller :

Ton pouvoir te permet d'oublier tu dis ? Et toi-même tu ne veux pas savoir ? Tu sais, j'crois que je suis vraiment fêlé du cerveau. S'il y a une réalité, elle existe, c'est tout, je n'aime pas occulter la réalité... Ça fait pas toujours du bien, mais je vis avec des réalités que les autres ne veulent pas garder en conscience depuis longtemps. Donc si ton pouvoir te permet d'oublier d'une manière ou d'une autre, donne moi ces souvenirs, cette vérité que tu veux cacher, je la garderais pour toi, j'peux au moins faire ça pour toi.

'fin, fait moi confiance, tu serais une des premières à le faire depuis qu'on me dit que je suis malade...


Puis Julian attendit d'éventuelles réponses aux affirmations/questions de Leorio et Anastasia, voir une réponse aussi de Selene, le tout en attendant et laissant s'écouler les minutes jusqu'au moment du jugement, et en se levant pour s'étirer, en ayant marre d'être assit.
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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitimeDim 23 Nov - 13:44

Selene trépignait un peu. En fait, Julian ne lui répondait pas. Elle ne savait pas si elle l’avait vexé, ou dégoûté, ou effrayé ; ou les trois à la fois. Incapable de tenir en place désormais, l’adolescente s’était levée pour s’approcher des barreaux et espérer apercevoir le phobique dans la pénombre qui régnait dans la pièce. Elle avait tellement envie de le rejoindre et de se jeter dans ses bras… une petite voix lui susurrait que le réconfort s’y trouverait. Un havre apaisant où elle pourrait cesser de faire le poisson ballon. Redevenir ouvertement une fille fragile, rien qu’un instant.

Ce fût finalement Léorio qui brisa le silence en demandant de façon un peu abrupte s’ils étaient prêts pour leur sentence. Ce fut un saut d’eau froide sur la tête de la toquée. Non elle n’était pas prête. Elle n’arrivait même pas à concevoir comment quiconque pouvait accueillir la perspective de se faire condamner avec autant d’enthousiasme. La bouche de la galloise s’ouvrit sans qu’elle ne sache vraiment quoi dire et finalement ce fut Anastasia qui balança une réponse déterminée qui l’alarma.

- En fait…, commença doucement Selene avant d’être submergée par le flot de parole de Julian.

A croire qu’il préparait sa répartie depuis une bonne dizaine de minute. Tous les mots s’écoulèrent comme une cascade qui fit oublier à la jeune fille l’approche de l’heure fatidique, remettant en branle son petit cœur frêle. La dernière tirade de son aîné surtout, laissa planer un doute. Saurait-elle lui dire ? Saurait-elle avouer comme son corps avait été profané ? Même si ça n’était pas de sa faute, elle se sentait souillée et bonne à jeter. Comme une poupée désarticulée impossible à rafistoler. Un homme pouvait-il vraiment démarrer une relation en connaissant ce genre de chose ? Cette question clouait les lèvres de la rouquine et finalement, elle se tourna d’abord vers Anastasia, fébrile.

- Il ne faut pas mourir ici Ana… même si on est dans le monde des rêves, notre « âme » est bien ici. Si jamais on meurt à Dreamland, on ne retourne pas chez nous, notre corps reste vide pour toujours. On devient des légumes quoi…

Cette vérité était terrifiante. Pire que la mort véritable aux yeux de Selene car c’était comme un décès inachevé… partir, mais laisser quelque chose derrière soi. Une chose devant laquelle les gens qu’elle aimait viendraient pleurer des jours, de tristesse et d’espoir, en vain. Ils se lasseraient les uns après les autres, tourneraient la page, et on la débrancherait un soir aléatoire... comme ça. C’était horrible. Pour chasser cette pensée, elle ferma un instant les paupières pour se focaliser sur l’autre question de la jeune femme.

- J’habite à San Francisco aux Etats-Unis… au nord de Sunset District si vous connaissez, pas loin du Golden Gate Park, emportée dans un élan nostalgique, la toquée ajouta avec un sourire triste : avec mes amies, on traîne plutôt vers Ocean Beach…

Elle ne le dit pas, mais ça lui ferait énormément plaisir de rencontre Léorio, Anastasia et Julian dans la vraie vie. D’ailleurs, c’était amusant de savoir que ce dernier vivait dans une cabane en forêt… ça lui allait bien en fait. Ses joues s’enflammèrent instantanément : elle le trouvait de plus en plus « pour elle », c’était presque trop beau. Cœur d’artichaut ? Peut-être. Romantique ? Sans doute.

La rouquine se sentait rassurée par le fait que le phobique soit aussi inexpérimenté qu’elle. Sur le coup, elle ne pensait pas vraiment au long terme ; à leur avenir quelqu’il soit, à Dreamland ou dans le monde réel. Elle savait juste que ici et maintenant, il provoquait quelque chose d’assez… indicible en fait ! Et ses défauts n’y changeraient rien.

- J’ai essayé de me suicider, avoua-t-elle brusquement sans savoir par où commencer, ces choses que je veux oublier… m’ont amenée à faire ça. Je… ce n’est pas contre toi, si je dis ça, c’est déjà que je te fais confiance mais… c’est trop récent. J’ai déjà voulu mourir après ce qui m’est arrivé, je ne peux pas encore vivre avec, je ne suis pas assez… forte.  

Elle posa son front sur les barreaux. C’était froid. Ses mains menottées s’y agrippèrent comme si elle risquait de sombrer dans le néant.

- Ça me touche vraiment beaucoup que tu t’intéresses à moi c’est… je sais pas, ça fait du bien. Si tu veux bien me donner un peu de temps pour… pour vraiment tout te raconter sur moi, je te promets que ça viendra.  

Pourtant, avait-il vraiment besoin de connaitre son histoire pour l’apprécier ? Sa vie véritable, celle qui n’était pas inscrite dans la douleur, avait commencé il y a à peine 3 ans. Avant elle était un fantôme, une carcasse qui n’enfermait que pleurs et désarroi. Une enfant battue et rien d’autre. Devait-il savoir ça ?

Au final, Selene ne savait pas trop quoi dire. Les grands discours n’étaient pas son fort et tout semblait avoir été dit. S’étendre plus serait ressasser des choses douloureuses – ou plaisantes – mais inutilement. Finalement, prenant son courage à deux mains et refusant de réfléchir, elle lança :

- Quand on sortira d’ici je serai vraiment contente si on… enfin tu vois si… c’est « oui » quoi.  

Si certains pouvaient la voir, ils la découvriraient rouge pivoine, baissant ses yeux noisette en espérant que sa masse de cheveux roux viendrait masquer son visage. Ou son corps tout entier tiens. « C’est oui »… comme s’il l’avait demandée en mariage. N’importe quoi.

- Je veux dire euh… comme tu as dit on… être ensembles…

Elle piétinait littéralement sur place, au comble de la gêne. C’était de son âge, et à la fois tellement embarrassant…
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Léorio Vardonis

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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitimeJeu 27 Nov - 13:06

Léorio fut étonné de la réaction d'Anastasia concernant la menace. Il doutait toujours autant qu'ils allaient mourir. Et elle désirait absolument mourir? Après, sa façon de pensée n'était pas si stupide. Après tout, il ne savait pas ce qui devait arriver dans ce genre de cas. D'ailleurs cela sembla amuser le jeune homme qui venait de faire sa déclaration sulfureuse.

Cependant, Selene fit redescendre Anastasia sur terre, et brûla ses espoirs. D'après elle, si elle on mourrait ici, on devenait un légume dans la vie. Il doutait que ses fidèles voudrait d'un homme sans conscience pour faire la messe.... Puis il entendit les autres dirent où ils habitaient. Il se dit qu'après tout, il pouvait bien leur dire. Cela lui ferait de la compagnie, voir d'éventuels futurs croyants.

- J'officie et je vis dans une petite église, dans le quartier de Nob Hill, à San Francisco. Non loin de la cathédrale. J'officie tout les soirs, vers minuit, si cela vous intéresse.

Il repensa à ce qu'avais dis Julian, et se tourna en direction de sa voix.

- Oh, je ne m'inquiète pas réellement. Avec mes croyances, voir la mort n'est pas un réel problème.

D'ailleurs, si Dieu était plutôt contre beaucoup de choses, comme le suicide, Lucifer lui, avait au moins eut l'intelligence de ne pas donner autant de règles. Si jamais il ne voyait pas l'un, c'est l'autre qu'il verrait.

Puis il put entendre de nouveaux laïus, ceux des amoureux. Oh, chacun défendait bien son point de vue, mais tout cela pour des discussions certes intéressantes, mais en soit futile. Chacun voulait aller avec l'autre, ça crevait les yeux, et il faisait tant de détour pour rien...
Après, c'était peut-être aussi une technique pour se détendre et ne pas penser à ce qu'il allait arriver. Au moins, c'était mignon. Ils étaient vraiment fait l'un pour l'autre.

Le prêtre se mit à réfléchir. C'est vrai, après tout, pourquoi il restait dans les règles du Seigneur, lui qui n'avait jamais fait preuve d'indulgence envers lui, qui ne s'était jamais réellement montré? Malgré le fait que Selene lui dise que Lucie était un pouvoir, elle existait pourtant bien. Alors qu'il n'avait vu encore aucun ange réellement. Il n'avait jamais réellement vécu de lui-même, toujours liés aux préceptes de l'Eglise, et n'avait pas tout changer dans sa manière de procéder, depuis son changement de croyance. Il se devait de changer, pour lui au moins.

Après, de là à chercher à vivre une histoire tel que celle de Selene et Julian... Il était sans doute trop vieux pour cela. Cependant, il se jura dans son esprit qu'il ferait tout pour qu'ils puissent rester ensemble.

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Anastasia Waitten

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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitimeVen 28 Nov - 11:48

"J'suis pas fana de ta personne..., avait dit Julian.

Cette phrase tournait tellement dans la tête d'Anastasia qu'elle entendit à peine tout ce qui avait pu se dire ensuite et avait fini par traduire: "Je n'aime pas ta personne. Je ne te connais pas mais je n'aime pas ta personne..."

Dans son désarrois elle quitta lentement les barreaux qu'elle tenait, s'adossa au mur et s'y laissa glisser jusqu'à s'assoir.

Elle ferma les yeux, imperméable aux réponses des uns et des autres qui faisaient comme un bourdonnement dans ses oreilles.

Elle avait néanmoins perçu les propos de Selene concernant l'âme qui resterait à Dreamland.
Elle eut un frisson qui se dissipa très vite: athée, elle ne croyait pas aux âmes et pensait qu'après la mort il n'y avait rien.
Leorio non plus ne semblait s'inquiéter de la mort... Oui, elle irait à son office à minuit, pour voir, si un jour...

Léorio n'avait jamais eu un comportement trop négatif à son égard, supportant toutes ses crises, toutes ses réflexions désagréables...
Mais c'est un homme d'église, c'est peut-être normal dans son état d'être tolérant avec tout le monde, cela ne signifiait en rien qu'il l'aimait bien.
Dans combien de temps dira t-il, lui aussi "je ne suis pas fana de ta personne ?"

Elle resta ainsi un moment, sans bouger, silencieuse, comme en état de choc puis sans s'en rendre compte se mit à parler comme on se parle à soi-même, sans avoir même conscience que les autres pouvaient entendre:

Il ne m'aime pas... Pourquoi ? pourquoi m'a t-il dit cela et dans quel but ?
je ne lui ai jamais rien dit ni rien fait de désobligeant, je le trouvais même sympathique et drôle et il me dit cela, comme ça, de but en blanc, au moment où nous allons peut-être mourir...
Il me jette à la figure cette phrase en ultime testament, pourquoi ?
Parce que je suis trop banale ? parce que j'éprouve le besoin de rationaliser à ma façon ce qui arrive ?

Je ne sais pas qui je suis. Je ne sais même pas si je suis et contrairement à toi Julian, j'éprouve le besoin de trouver une explication rationnelle à ce qui est anormal, n'importe laquelle pourvu qu'elle me convienne sinon j'angoisse.

D'ailleurs, quoi de plus banal que de trouver des situations anormales dans un monde de rêve...
J'ai bien peur que tu confondes l'anormal avec le spectaculaire.
Julian aime ce qui est spectaculaire et moi je ne le suis pas...

D'ailleurs Julian aime Selene parce qu'elle est spectaculaire. L'aimera t-il encore le jour où elle ne le sera pas ? le jour où il la découvrira avec des vêtements normaux, des copines normales, avec des amusements, des joies, des peines comme tout le monde ?
j'espère qu'il ne la fera pas souffrir comme il vient de me faire souffrir avec sa phrase à la con !

Il s'éclate ici dit-il... je ne vois vraiment ce qu'il y a de tordant à se retrouver derrière les barreaux de types haineux et racistes qui vont nous juger sans tribunal et faire ce qu'il voudront bien de nos personnes.
A ce compte là Julian aurait adoré Hitler, il se serait éclaté à Treblinka ! mais en bon Américain, il ne connait certainement pas ce lieu.
Mes grands-parents Russes et Juifs, l'ont connus eux et ils y sont restés comme des millions d'autres; il n'ont pas dû s'éclater; simple question de point de vue, peut-être ?

Et moi je suis née en Amérique... Je suis tombée sur des parents qui ne voulaient pas de moi; sur une mère qui me déteste: "que tu es laide et stupide ma pauvre fille, je ne t'aime pas".

"Je ne t'aime pas"... La phrase qui claque la tronche; le coup de poignard dans le coeur.

Ils m'ont jeté leur monde au visage comme un seau d'eau et il a fallu que je me débrouille avec ça; seule avec au bout de mes lèvres d'enfant une demande d'amour qui se perdait dans le vide.

C'est au bout du rouleau que j'ai débarqué chez ce psy à la gomme pour atterrir ici à Dreamland et entendre encore et toujours cette même phrase: "je ne t'aime pas..."

Quel crime ai-je donc commis ?

Mon problème est que si les autres ne me montrent pas à chaque instant qu'ils sont heureux que je sois là, que je ne les gêne pas, je me sens aussitôt ridicule et déplacée. Alors j'éprouve le besoin de fuir ou de les quitter.

Il ne m'aime pas donc Selene s'éloignera de moi puisqu'elle est amoureuse de lui...

Tout m'agresse par son indifférence... J'aurais voulu avoir plein d'amis... J'aurais voulu un ou une amie qui puisse tout entendre, tout comprendre mais c'est impossible.

Je n'en peux plus, je veux partir


Anastasia se redressa comme un ressort, attrapa les barreaux, les secoua de toutes ses forces et se mit à crier:

Je veux mourir !
eh, vous les flics, tuez-moi ! je ne suis qu'une sale voyageuse, une ordure, une raclure, tuez-moi !
Les voyageurs eux-même me détestent, tellement je suis monstrueuse et dangereuse, tuez-moi, exécutez-moi !!!
.

Elle hurlait tout en continuant de secouer la porte de sa cellule à l'arracher de ses gongs.
Elle avait décidé de demander la mort comme unique échappatoire à sa souffrance jusqu'à ce que les flics arrivent, jusqu'au matin ou plus s'il le fallait.
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Julian McMorre

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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitimeLun 1 Déc - 13:04

Au lieu de répondre à Julian, Selene avait préféré le faire à Anastasia. Alors comme ça, si l'on mourrait dans ce monde, c'était terminé, et notre corps restait dans le monde réel, vite de toute âme ? L'idée était intéressante, combien de personne dans le coma étaient en réalité d'ex-voyageurs ? Loin d'être normal pour le coup, et plus classe qu'une explication médicale bête et méchante. D'ailleurs, dans ce cas, peut être même que toutes les personnes dans le coma l'étaient en fait... Et puis, ceux qui se réveillent pourraient être des voyageurs qui quittent ce monde non ? Enfin, aucun réel moyen de savoir pour le moment, donc pas la peine de se prendre la tête avec ça.

Puis la jeune fille parla de là où elle habitait. En ville. Bon, normal, comme la plupart des humains, mais on ne pouvait pas tant en demander que ça à vrai dire ! Tout le monde ne pourrait pas vivre en forêt comme lui... Serait-ce là une concession à faire si leur relation devait se développer plus qu'elle ne l'était actuellement ? On verrait à ce moment là.
Par contre, cela signifierait être dans le monde réel ? Bof, très peu pour le jeune homme pour le moment, il s'amusait bien assez dans Dreamland, et le monde réel était si ennuyant, si « normal ». Il ferait tout dans l'immédiat pour ne pas y retourner.

Puis Selene annonça de but en blanc, sans chercher à prendre des pincettes pour les gens plus sensibles que le phobique qu'elle avait essayée de se suicider. Vraiment ? Bon... Classique de beaucoup de gens, mais tout le monde ne le faisait pas quand même, qu'en penser ? En plus, d'après ses dires, c'était à cause des événements passés. Bon, vouloir oublier quelque chose, hum, normal aussi, et pas quelque chose d'apprécié par le jeune homme, m'enfin, elle a le droit d'être normale au moins un peu, il saurait passer outre. En tout cas, il se passerait bien de faire la leçon classique de morale « ne recommence pas ». Comme si ça servait à quelque chose. Il choisit alors de ne pas répondre à la chose.
Bon ! Tant pis, il l'aiderait à devenir assez « forte » pour porter tout ça, et pour le moment, c'était déjà bien de se dire qu'elle lui avait confié ça. Et si il fallait comme elle venait de déclarer lui laisser du temps, pourquoi pas, admettons. Ça l'énervait, réveillant un peu sa phobie, mais il avait craqué pour elle, et il savait qu'il était lui-même étrange comme personne, il était nécessaire de s'adapter un minimum pour elle.

« Oui »

Oui quoi ? Julian pensait avoir mal entendu, mais Selene avait-elle réellement dit « oui » pour être ensemble ? Vraiment ? Sa première copine s'ils s'en sortaient ? Génial ! Vraiment génial ! Sa crise de phobie qui commençait fut époussetée sur l'instant même par ces dernières paroles, remplaçant toutes émotions par une joie indicible ! Il courra et se jeta contre la grille pour essayer de la voir, mais impossible, puis se colla au mur pour passer son bras à travers les barreaux et tenter d'atteindre de la main la cellule voisine, dans l'espoir d'au moins lui attraper la main en disant un simple et unique « Merci pour ça. » de sa voix émue.

Mais ses esprits revinrent un peu grâce à « Super Anastasia ». Si elle était trop banale, et si c'était pour ça qu'il ne l'aimait pas trop ? Oui, clairement. Mais bon, à faire sa petite crise dans son coin à penser à haute voix, pour le coup, elle l'était vachement moins. Elle atteignit même un summum du délire en se jetant contre sa grille de cellule et hurlant tout ce qu'elle pouvait. Ce fut le coup de grâce, et Julian explosa de rire à ne plus pouvoir s'arrêter, quitte à devoir retirer sa main pour se rouler à terre en se tenant les côtes, essayant de dire à Anastasia lorsqu'il arriva un peu à sa calmer, et surtout en essayant de couvrir le bruit qu'elle faisait :

Pour l'coup ! T'es carrément pas banale ! Là t'es complètement fêlée, et t'es vraiment marrante ! J'crois qu'au final, j'commence à t'apprécier j'te rassure !

Puis il continua de rire, moment de détente dans cette situation un peu désespérée, faisant l'effort de repasser à nouveau sa main à travers les barreaux.
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Anastasia Waitten

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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitimeMar 16 Déc - 14:15

Aucun flic n'arrivait pour autant.

"Ce sont des vicieux pensa t-elle, ils vont le payer !" et plutôt que perdre en motivation face à ce silence cela ne fit que la décupler.
C'est dans un boucan d'enfer, porté par une véritable crise d'hystérie dont elle semblait entièrement possédée qu'elle entendit quelque chose comme un rire, tout aussi hystérique que sa rage, lui semblait-il.

Elle baissa d'un ton et prêta l'oreille.
Oui, il s'agissait bien d'un fou rire et plus particulièrement du rire de Julian qui commençait même à parler entre deux hoquet.

Complètement destabilisée par une telle réaction, elle se tut d'un coup et pu imaginer au bruits qu'il faisait qu'il était certainement écroulé, se roulant par terre.
C'est à ce moment qu'elle entendit la phrase miracle: Julian, finalement l'aimait bien... Mais à l'unique condition, apparemment, de n'être pas banale, d'être "complètement fêlée". comme il disait...

Incapable de réaction raisonnée elle ne pu que lui jeter:
"Mais t'es complètement cinglé mon pauvre Julian !.

Elle regarda avec de grands yeux où se lisaient des points d'interrogations Léorio, représentant du Ciel et de l'Enfer afin de recevoir une réponse et complètement interloquée s'installa sur sa couchette, les bras enveloppant ses genoux afin de réfléchir à cette nouvelle situation.

Avec la pathologie qu'elle traînait elle ne pensa pas une seconde à dire: "je suis comme je suis, c'est à prendre ou à laisser et si tu n'apprécie pas ma banalité, passe ton chemin, cela m'est complètement égale" mais plutôt l'inverse: "Julian m'aime quand j'ai des réactions anormales. Pour être aimée par lui je dois donc avoir des réactions anormales...".

La logique était d'une simplicité enfantine pourtant elle pensa que les humains étaient bien compliqués: "il ne pouvait pas le dire plus tôt !"

Le cercle vicieux dans lequel elle vivait depuis toujours commençait, ici aussi, à dessiner sa courbe:
Comme pour plaire à Selene elle avait décidé d'être douce, compréhensive et protectrice, pour plaire à Julian, elle décida de s'efforcer à être anormale, ce qui allait être difficile, vu son tempérament peu doué pour la fantaisie...
Elle n'en eut cure; elle ferait l'effort qu'il faudrait, quitte à s'épuiser !

Elle n'était pas amoureuse de Julian pourtant; loin de là même. Il n'était pas son genre d'homme, elle l'aimait juste comme un bon copain, il n'y avait aucune ambiguité à ce sujet.

Pour Selene, c'était un peu différent; plus profond peut-être... Elle s'était déjà surprise à rêver toucher ses cheveux, effleurer son visage ou son bras, sa main. Quand elle la regardait, elle ressentait une attirance physique pleine de douceur à son égard et si elle devait pousser un peu plus loin son honnêteté vis-à-vis d'elle-même elle avouerait qu'elle avait déjà imaginé la prendre dans ses bras et l'embrasser.
Elle n'était pourtant pas homosexuelle, du moins cela ne lui était jamais arrivé.
Elle n'était pas non plus vraiment amoureuse dans le sens où elle ne concevait pas un rapport sexuel avec elle, cela allait bien au-delà. C'était comme une amitié doublée d'un fort désir de tendresse partagé.
Une amitié de fille ? elle ne savait pas; elle n'avait jamais eu d'amies.

Comme léorio était dans la cellule en face d'elle, elle le regarda encore, pensivement:
"Et lui ? que faudra t-il que je fasse pour qu'il m'aime ?"

Elle prit conscience que Léorio ne lui avait jamais dit qu'il ne l'aimait pas. L'inverse non plus d'ailleurs.
Qu'en penser ?

Peut-être l'heure était-elle propice à ce genre de dérivations puisqu'elle se mit à songer à lui en temps qu'homme.
Certes il était vieux mais pas tant que cela; il était encore beau, avait des yeux splendides et à sa grande surprise, quand il avait montré sa petite tenue sexuellement suggestive, elle avait pu constater que son corps était fin, bien musclé, absolument pas avachi comme certains de son âge.
Quel genre de sentiments avait-elle pour lui ?
Elle ne savait pas. Gênée, elle balaya mentalement ses drôles d'idées: un homme d'église, tout de même !

D'un coup elle ressentit la fatigue l'envelopper.

Il n'y avait aucune fenêtre dans son environnement immédiat. Il lui était donc impossible de savoir s'il faisait encore nuit ou si le jour s'était levé.

Elle s'installa en chien de fusil et s'endormit.

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Léorio Vardonis

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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitimeVen 19 Déc - 12:26

Le prêtre fut sidéré lorsqu'il entendit Anastasia commencer à parler seul. Apparemment, la réplique de Julian ne lui avait mais alors pas du tout plu. Elle commença à s'énerver, et à littéralement hurler dans sa cage, implorant qu'on vienne la tuer. Il fallait la calmer, et au plus vite, sinon leur seule chance de survie allaient partir à l'eau....

Mais ce que fit Julian étonna encore plus le doyen du groupe, car le jeune homme commença à partir dans un fou rire presque dément, après le moment de tendresse qu'il venait d'avoir avec Selene. La première pensée de Léorio fut de se dire que le jeune homme était un monstre de se moquer ainsi de Anastasia, mais la vérité était tout autre, et il le savait. Il était jeune, et elle venait de faire une chose plus qu'étrange et choquant. La jeune femme répliqua au jeune homme qu'il était cinglé, mais au moins, cela avait eu le mérite de la calmer.

Elle avait l'air pensive, et elle le fixait d'une bien étrange façon. C'était assez... Perturbant, même pour lui. Puis elle s'était couché. Il se tourna d'abord en direction de ses camarades de cellules. Il parla suffisamment fort pour qu'ils l'entendent.

- Je pense qu'il vaut mieux l'empêcher de dormir. Les gardes peuvent arriver d'un moment à l'autre maintenant.

Puis il se tourna vers Anastasia. Il était gêné de devoir le faire mais soit. Il parla suffisamment fort pour qu'elle puisse l'entendre et se réveiller.

- Excuse moi Anastasia, mais je crois qu'il vaut mieux que tu reste debout. Je n'aimerais pour ma part pas que les flics te frappe juste pour te lever.

Ce n'était qu'une légère excuse, mais il avait d'autre chose à dire.

- En tout cas, nous t'aimons tous. Oui, moi aussi je t'aime bien, malgré ce qui a pu se passer auparavant. Et je suis sûr que Dieu et Lucifer aussi, même si pour eux, il est bien plus difficile de l'affirmer. Alors, ne désire pas mourir ici. On va survivre, et on va affronter ces épreuves, d'accord?

Il avait attendu qu'elle se lève, et il la fixait dans les yeux, d'un regard bienveillant. Soudain, un craquement se fit entendre. Le dos du vieillard recommençait à grogner. Il poussa un juron. Quand cela finirait-il?

Il regarda à nouveau la jeune femme. Maintenant qu'il s'y attardait plus, il se demanda comment une femme comme elle ne pouvait pas être apprécier, aimer. Bien sûr, elle avait raconté une partie de sa vie, mais cela n'expliquait pas tout. Il était certain que n'importe quel saint aurait au moins été attiré et tenté par elle.

Mais pourquoi pensait-il ainsi? Certes, sa religion était bien plus libre, mais il ne devait pas penser à ce genre de choses. Après tout, il était vieux, et il n'aurait aucune chance. Il détourna le regard, gêné, et il s'installa, commençant à entamer une prière à Lucifer et ses enfants, leur implorant sa protection dans sa langue latine.
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Le Marchand de sable

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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitimeLun 19 Jan - 20:14

Ces monstres avaient passé la nuit à papoter comme des concierges et les flics de garde n'en avaient pas perdu une miette. Postés dans le couloir, le cul planté sur des tabourets juste derrière la porte entrouverte, ils avaient longuement débattu à mi-voix pour se décider si les échanges des voyageurs étaient réellement pathétiques ou si c'était une mise en scène pour les duper. Dans tous les cas ils n'avaient pas l'air très malins, à parler amour et religion alors qu'ils étaient à deux doigts de la peine de mort ou du goulag. Quoi que... apparemment le boss et le maire semblaient avoir d'autres projets en tête...

Lorsque le jour se leva enfin, amenant la relève avec lui, les policiers laissèrent place à leurs successeurs avant de rejoindre leurs pénates. Wanda et Alexander -car c'étaient eux- ne tardèrent pas à pénétrer, dans la pièce où les voyageurs étaient gardés, bien décidés à appliquer à la lettre les instructions qu'ils avaient reçu. Après avoir vérifié que les voyageurs portaient bien leurs menottes annihilant leurs pouvoirs, la fliquette s'occupa de sortir Selene et Anastasia de leurs cellules tandis que son collègue s'occupaient des hommes. Arme au poing et sécurité levée, la moindre des choses qu'on puisse dire était qu'ils n'avaient pas l'air de rigoler, niveau obéissance.

- Vous allez nous suivre sagement. Nous vous emmenons à l'héliport.

Un héliport ? Voilà une destination bien atypique pour des détenus, mais les ordres étaient les ordres. Le quatuor fut mené à travers une miriade d'escaliers et de couloir jusqu'à une aile du bâtiment où le toit était équipé pour accueillir des hélicoptères. L'un d'eux y était d'ailleurs déjà posté, les hélices en mouvement. Le vent produit par les pales envoyait voler les chevelures des voyageurs en tout sens et ceux-ci ne pouvaient rien y faire à cause de leurs menottes. Après ce déjeuner à la kératine, on les fit prendre place à bord et bientôt l'hélicoptère s'envola dans le ciel d'Elipse.

La vue aurait pu être magnifique si seulement elle n'avait pas été détériorée par le climat de haine et de peur qui régnait à bord. Sans parler de ce qui se passait au sol... plusieurs fois des explosions assourdissantes résonnèrent alors que des flammes apparaissaient au loin. Impossible d'être sûr mais on aurait pu croire que le vent leur apportait le son de pleurs et de cris. Leur imagination peut-être ? Ou peut-être pas. De toute façon ce n'était pas leur problème.

Non. Leur problème c'était Wanda. Les lèvres pincées et le regard vaguement coupable, elle fit signe à Alexander de se tenir prêt à leur retirer les menottes. Puis elle se mit à donner les explications qui manquaient depuis le début. Il y avait fort à parier que les voyageurs auraient préféré rester dans l'ignorance vu leur teint blêmes et leurs mâchoires qui se décrochaient...

- Notre ville a récemment fait l'acquisition d'un dôme techyoïte. Comme vous le savez sûrement, tous les gens comme « vous » arrivent ici, qu'on le veuille ou non, avant de perpétrer leurs méfaits. Cette technologie a pour but de nous protéger de vous en vous empêchant d'entrer. On ne m'a pas tout expliqué en détail, mais visiblement si cette chose marche vous allez glisser dessus et être envoyé ailleurs... comme des pierres qui ricochent à la surface de l'eau. Si elle ne marche pas... vous allez vous écraser au sol.

- Ce qui ne serait pas une grande perte, glissa mesquinement son collègue.

Elle lui jeta un regard noir et reprit :

- Dans tous les cas, vous auriez probablement écopé de la peine de mort avec le bazar que vous avez mis. Dans un sens ça augmente vos chances de survie.

Une ombre de pitié passa dans ses yeux avant de disparaître complètement. Bientôt le cliquetis des menottes qu'on détache se fit entendre puis... ils furent poussés dans le vide. Un à un.

Les corps chutèrent comme des pantins désarticulés, dans un concert de hurlements. Ils étaient très haut mais le sol se rapprochait inexorablement. A quelle hauteur était ce dôme ? Allait-il marcher ? Survivraient-ils à ce « ricochet » ? Et alors que les voyageurs se faisaient inexorablement à l'idée de mourir, leur corps heurta sans douceur une surface invisible dont le contact hérissa tous les poils de leur corps. Le magnétisme sûrement... mais pas le temps de se poser de question. Ils furent projeté vers le nord ouest si brutalement que ce fut une chance qu'ils n'aient rien eu à manger, sinon le contenu de leur estomac aurait été rendu.

Impossible de dire combien de temps dura ce vol. Une seconde ? Dix ? Cent ? Le fait est qu'ils atterrirent avec violence sur le bitume, roulant sur le sol jusqu'à heurter ce qui ressemblait à un trottoir. Ils étaient écorchés, endoloris mais vivants. Et s'ils levaient les yeux ils pourraient voir au-dessus de leurs têtes les silhouettes écrasantes des grattes-ciel, des véhicules volants et l'immense panneau holographique qui proclamait avec fierté « Bienvenue à Techyo, là où la technologie rend l'impossible possible ! ».

>> Direction Techyo

[HRP : j'invite le prochain qui écrira (et donc créera le prochain topic) à mettre au début de son message "en provenance d'Elipse" tout en ajoutant un lien vers ce topic sur le mot Elipse. Ca aide à suivre le fil des histoires... et à le remonter quand on s'y prend à l'envers ! Laughing ]
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MessageSujet: Re: Ruelle mal famée [Premiers pas]   Ruelle mal famée [Premiers pas] - Page 4 Icon_minitime

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