Hypnose : l'Exil
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 Un voyage casse-bonbons

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James Brooks
Le Marchand de sable
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Fanny Melycena

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Jan - 20:58

Posée sur les genoux de Liam, James (dont en vérité elle ne connaissait pas le nom) répondit à une de ses questions, à savoir que non, elle n'était ni enlevée et n'allait pas être violée dans un coin. Au moins une bonne chose, elle aurait ainsi le temps de comprendre ce qu'elle faisait en ce lieu étrange et sale.

Puis vint la suite de la réplique du jeune homme, d'un ton qu'elle n'appréciait pas, et comme quoi ce n'était pas le moment, qu'ils étaient en pleine conversation et qu'elle dérangeait. Cela était décidé en l'instant, mais il est clair qu'elle ne porterait pas dans son cœur ce quel qualifia dans sa tête de « sale petit con ». Elle se retint toutefois d'une réponse sur le moment, ce dernier se rattrapant de justesse par la proposition de lui expliquer le tout plus tard. Pourquoi pas...

C'est à peu près au même moment que l'homme sur qui elle était assise l'entoura de sa main devenu énorme. Wahou, c'est que le lieu où elle était tombé était vraiment étrange, c'était quoi ce bazar ? Comment avait-il fait ça alors que quelques secondes plus tôt, il était normal ? Mais pas le temps de poser de question à ce propos, le second garçon était devenu quelque peu blanc, style malade, prenant congé du groupe après quelques paroles, ce qui permit à l'homme étrange de virer ses invités, elle comprise, de son bar. Le pompom, après se faire envoyer bouler, se faire jeter, MA-GNI-FIQUE.

Bref, sortie rapide de l'établissement en suivant Liam, et surtout en se soustrayant à son bras. Ok, elle aime les câlins, mais elle n'était certainement pas un objet, et jusqu'à preuve du contraire, c'est elle qui décide de quand elle en voulait. Et dehors, celui qui était sorti le premier qui manifestement avait vomi tout le contenu de son estomac, top moumoute, une petite nature, c'est que ça ferait un sacré coéquipier si elle devait traîner longtemps avec le groupe, vraiment trop bien... Il va sans dire que la tête de l'obsessionnelle en disait particulièrement long sur ses impressions du moment.

Toutefois l'impression ne resta pas bien longtemps, remplacée par la surprise la plus totale. Quel était donc ce paysage fait de sucrerie ? Comment ça se faisait ? C'était même possible.. ? Mais encore une fois, pas le temps de se poser de question qu'on la pressait d'avancer, et pour le coup, ça commençait réellement à l'énerver, même pas le temps de s'arrêter et discuter 2min. En tout cas, elle avait maintenant le droit à quelques explications :

- Un monde des rêves... Ok... Pourquoi pas puisqu'elle était en séance d'hypnose et tout et tout... à la limite... faudrait éclaircir ça plus tard...
- Plus loufoque maintenant, des pouvoirs... Ou-ai... Bon à la limite, le coup du gros bras un peu plus tôt pourrait plus ou moins attester de la véracité de la chose, et elle avait une réponse à son questionnement un peu plus tôt... Soit, à éclaircir aussi...
- Ah, ce serait une raison pour laquelle les « habitants » de ce monde n'aiment pas les gens comme elle, des « voyageurs »... Rapport entre les deux ? Léger la chose, m'enfin, à admettre aussi...
- Le petit groupe resterait effectivement ensemble... Rester avec le plus vieux du groupe, pourquoi pas, mais la petit nature et le petit con, moyennement intéressant. Encore une fois : « M'enfin, on verra ».

Fin de promenade à pied, passage à une promenade en camion, pour changer, encore une fois pas le moindre moment pour rester en place. Le moment de pause vint après un petit tour du quartier, enfin, et pas trop tôt, même plutôt tard ! Même le droit à un briefing sur le pourquoi du petit tour, et de la « dangerosité » de la situation. À nouveau, admettons, et écoutons le conseil au moins pour le moment...

Jouons donc à se présenter ! Ce qu'elle fit en s'adressant aux autres :

- Bon – Quitte à s'ennuyer dans ce camion qui pue, autant se présenter, me semble qu'avec votre délire à bouger et courir partout, on a même pas pu s'poser pour discuter vraiment. Moi j'suis Fanny, et... vous voulez savoir quoi en fait ? Vous en avez p'têt rien à foutre à la limite... Dites le hein au pire. Racontez moi quand même s'qu'on fout là et pourquoi, et ce qui vous êtes, même si j'm'en fou, si on est destiné à être bloqué ensemble, autant s'connaître...

Puis elle s'appuya contre son dossier en mettant les pieds sur le tableau de bord.

- Dites, vous avez pas aussi un truc pour me couvrir, j'vous vois m'mater, et oui j'suis pas beaucoup habillé, et surtout il fait frais... dans... C'est quoi aussi ce putain de blède ? Pourquoi tout est en sucrerie ?
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeSam 10 Jan - 12:25

[HRP : les tours de posts restent inchangés, ce sera donc Rochel qui postera après ce message et ainsi de suite.]

***

Mr. Toffee avait assisté à l'apparition de Fanny avec un regard légèrement inquiet et suspicieux, forcé de subir tous les événements qui s'enchaînaient de manière tout sauf logique. Une fois les choses revenues à la normale, pour peu que cela signifie quelque chose à Dreamland, Toffee épousseta sa veste d'un geste agacé alors qu'il écoutait Liam sans vraiment le regarder. Lorsque l'éventualité d'aider les voyageurs fut évoquée, il haussa un sourcil plein de curiosité avec une pointe de scepticisme. A vrai dire, il n'était pas vraiment convaincu de pouvoir faire quoi que ce soit et ne connaissait ces gens que depuis peu mais...
- Pourquoi pas, après tout ? Si ça peut me permettre de récupérer mon business et la confiance des habitants, je ne vais pas cracher sur votre offre. Mais je vous préviens, voyageurs : si la situation dégénère et devient hors de contrôle, je quitterai la ville sur le champ. Il est hors de question que je mette ma vie en danger.

Le ton résolu du britannique révélait que cette option ne serait pas facilement négociable, sinon pas du tout. Toffee invita ses hôtes à sortir pendant qu'il préparait ses affaires. Il les rejoint à la sortie avec un petit sac élégant qu'il portait à la main. Visiblement, le contenu de ce dernier était maigre et une sorte de cliquetis métallique s'en échappait à chaque pas du barman.
- Ne vous en faites pas : je ne le prendrai avec moi que si j'en ai besoin. Le reste du temps, je le laisserai dans votre camionnette si vous le permettez.

Le soir ne tarda pas à tomber, bien plus tôt que ce que le climat estival pouvait laisser penser. En effet, la vallée dans laquelle se trouvait CandyLand voyait toujours le soleil se coucher plus tôt qu'ailleurs du fait de l'altitude et de la couronne qui bordait la ville. Le ciel orangé, seule source de lumière restante, éclairait faiblement les rues obscures dans lesquelles les rares riverains encore dehors s'empressaient d'aller s'enfermer chez eux. Quelques bruits de pas pressés, des serrures que l'on verrouille, des portes qui claquent et des volets que l'on ferme, telle était la mélodie mortifiante d'une ville qui s'éteint pour passer la nuit dans la peur.
Après une dizaine de minutes, plus un bruit. Le ciel obscurci faisait s'étendre les ombres qui  s'emparèrent de la ville et des ruelles vides de toute vie. La température avait baissé et une très légère brume commençait à s'étaler sur le sol du fait du microclimat de CandyLand qui emprisonnait les nuages.

Sans ce paysage idyllique et sucré, l'on se serait vraiment cru dans une ville fantôme dont les recoins inquiétant effrayaient autant par la possibilité de ne rien y trouver... que d'y trouver quelque chose. L'ambiance mystérieuse qu'avait pris la ville s'étendait à tout ce qui se trouvait à l'intérieur et même l'enquête s'en retrouvait étrangement affectée : que trouverait-on, ce soir ? Verrait-on enfin les Grands Dévoreurs ? Ne les verrait-on pas du tout ?
Le bruit du moteur se coupa. Le silence morbide qui régnait dehors s'engouffra jusque dans la camionnette du violeur qui, en coupant le contact, privait ainsi la ville de sa dernière source de lumière. Les étoiles étaient absentes, cachées par les nuages noirs apportés par le crépuscule ; même le vent semblait s'être enfui. Quant à la Lune, il faudrait encore attendre quelques heures avant de la voir dépasser de la crête Est de la région. D'ici-là, la ville était noyée dans le noir.

Mal à l'aise et très peu rassuré, Toffee laissa Liam finir son briefing rapide avant de se racler la gorge pour briser à nouveau ce silence oppressant.
- J'ai... pris la liberté d'emporter des lampes torches pour vous aider dans vos recherches nocturnes. Malheureusement, je n'en ai que deux. Il sortit l'une d'elle de son sac et l'alluma brièvement avant de hausser les épaules en constatant la faible lumière jaunâtre que produisait celle-ci. Eh bien je crois qu'elles ne dureront pas très longtemps... et je n'ai pas de piles de rechanges. Il faudra donc économiser l'énergie.
Il tendit une lampe torche à Liam et l'autre à James, près duquel il s'était installé en montant.

Au loin, rien ne semblait bouger. Aucun cri pour l'instant, ni de bruit de dent ou de mastication... Si les Grands Dévoreurs étaient présents cette nuit, ils devaient sans doute se tenir à distance de la camionnette afin de rester discrets. La brume ondulant lentement au raz du sol alimentait cependant l'impression de ne pas être seuls et qu'à chaque coin de rue, 'quelque chose' bougeait. N'était-ce réellement qu'une illusion, pourtant ?

Depuis la rue principale dans laquelle ils se trouvaient, les voyageurs disposaient désormais de tout un éventail de choix concernant les lieux sur lesquels enquêter. Les quartiers résidentiels et plus riches se trouvaient un peu plus loin, près du musée, de l'hôtel de ville et du tunnel pour le moment condamné. Les maisons y étaient spacieuses et bien souvent de plain-pied, disposant de jardins entourées de haies ou d'allées boisées.
Là où ils étaient, les commerces fleurissaient et profitaient du haut taux de fréquentation de cet endroit la journée ; placement stratégique. Les bâtiments y étaient collés et arrangés de manière très géométrique afin de permettre un trafic fluide et le déploiement d'étals dans la rue la journée.
A l'opposé du quartier riche et autour du quartier commercial s'étendait une zone d'habitation bien plus modeste sans pour autant être délabrée. Les maisons y étaient plus petites et plus serrées que dans le quartier riche mais la hauteur de ces dernières compensait le peu d'espace au sol par des habitations sur un ou parfois deux étages. Dans un style plus ancien et humble, les maisons partageaient de temps en temps le même toit, ne laissant à leur base que de petites ruelles serrées et culs de sac dans lesquelles étaient entreposés des objets sans utilité voire même quelques poubelles.
Au-delà de ce quartier, les portes de la ville et une petite zone boisée délimitaient la ville en marquant la sortie de celle-ci. On ne pouvait y trouver que de rares chemins de terre coupant de part et d'autre les petits bois dans lesquels de rares cabanes étaient cachées. Plus haut, quelques bâtiments étaient creusés directement dans le cratère de l'ancien volcan, là où la zone devenait plus rocailleuse. Certains étaient laissés à l'abandon par des villageois trop angoissés à l'idée de rester isolés ou bien trop téméraires pour partir – ces derniers ne finissaient d'ailleurs jamais très bien. Le seul bâtiment réellement actif dans cette zone était le poste frontière, QG des douaniers et contrôleurs frontaliers qui patrouillaient pour intercepter toute entrée et sortie du territoire. Cependant, depuis la recrudescence d'attaques ces derniers temps, ceux-ci limitaient leurs patrouilles au jour uniquement pour se barricader la nuit, à l'instar de la police de ville qui n'osait plus affronter leurs mystérieux prédateurs voraces.
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James Brooks

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeLun 12 Jan - 20:34

James était certains d'avoir suivi une piste mais n'insista pas auprès de Rochel. Il préférait se faire tout petit plutôt que d'attirer l'attention sur sa pauvre personne. Si Dakota avait été là elle aurait déjà résolue le problème, pleines d'idées dans sa tête. Elle lui manquait et il se demandait si elle aussi pensait à lui. Enfin, pour le moment l'adolescent était coincé à Candy land jusqu'à ce que le mystère sur les dévoreurs soient dévoilés. Cela n'allait pas être une mince affaire...
Rochel prit soudainement la porte et il n'avait pas l'air d'aller bien. James s'inquiéta mais décida que le jeune homme voulait peut être rester seul dehors.
Liam invita Mr Toffee à se joindre à eux pour les aider dans leur mission. L'adolescent trouvait que c'était une bonne idée car ce n'était pas les habitants qui allait leur porter mains fortes tellement ils avaient la trouille.
Ils retrouvèrent Rochel dehors et James lui demanda si ça allait.

La nuit commença à tomber sur la ville. Plus un chat ne trainait, il n'y avait plus que les voyageurs et Mr Toffee dans une camionnette.
Ce dernier sortie deux lampes torches de son sac qu'il avait préparé avant de lui en tendre une ainsi qu'à Liam.

- Ah merci !

Elle était pas vraiment rechargé mais une lumière était toujours réconfortante dans le noir.

Un silence plana dans la voiture qui fut brisé par la demoiselle, voulant faire les présentations. Il haussa un sourcil lorsqu'elle déclara qu'elle avait froid et que tout le monde la matait. Ce qui était faux, déjà, puisque l'adolescent était loin d'être attiré par Fanny. Par gentillesse néanmoins il fouilla dans sa hotte et en sortie le manteau qu'il avait acheté. Maintenant qu'il ne fessait plus moins 30 dégrés il l'avait rangé.
Il le tendit à Fanny avec un petit sourire.

- Tiens...Moi c'est James mais ça tu le sais déjà...Et pour répondre à ta question on se trouve à Candy Land, comme son nom l'indique tout est en sucrerie et en fait on est coincé ici jusqu'à ce qu'on trouve les types qui mangent les habitants

Dis comme cela, on pourrait croire qu'ils avaient atterris dans un cartoon et pourtant, c'était bien ce qui se passait.  Enfin là, pour le moment il fallait trouver par où commencer l'exploration. Un endroit peu fréquenté ? Abandonné ? En tout les cas l'ambiance était loin d'être joyeuse et puis une espèce de brouillard était apparue dehors. Un vrai film d'horreur. James s'attendait à ce que soudainement un type avec une tronçonneuse fasse son apparition pour les tuer. La camionnette lui parut soudainement étroite bien que la présence des autres étaient un peu rassurante.

- Bon...

James trifouilla dans sa hotte et s'équipa des lunettes de plongés autour de son cou, on ne sait jamais si un truc pique les yeux, de Cristalline qui alla rejoindre son coupe-papier dans sa poche, ainsi que du dentier régénérant au cas où.

- On y va ?

Demanda t-il avant de sortir du véhicule. Rester ici n'allait pas faire avancer grand chose. Sa lampe torche éclairait faiblement la rue et à vrai dire la route était vraiment peu visible avec la brume. Tournant sur lui même, il sursauta lorsqu'il lui sembla avoir vu quelque chose à l'intersection.

- Là !

Sans même réfléchir, James se mit à courir en direction de l'endroit où il avait vu quelque chose. Il ne voyait même pas où il mettait les pieds et dans sa grande maladresse, trébucha, se retrouvant nez à nez avec le bitume. Un gémissement de douleur s'échappa de ses lèvres mais heureusement il n'avait rien de casse. Le voyageur se redressa mais dans sa chute il avait cassé sa lampe.

- Zut...
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeJeu 15 Jan - 13:01

Le signe de tête qu'intima Liam à l'insomniaque n'avait rien de très compatissant mais ce dernier se leva néanmoins, encore légèrement tremblant d'avoir régurgité. Il lui fallut quelques secondes pour réprimer le tournis qui s'était emparé de tout son corps à peine fut-il sur ses deux pieds ; les autres ne semblaient pas l'attendre ni se préoccuper de son état, les avait-il offensé en sortant aussi précipitamment ? Eh, peut-être que ça ne serait pas arrivé si les gens comme cette nana savaient toute l'horreur de ce qui pouvait sortir de leur bouche.

Noyant son début de colère dans des rêveries abstraites, Rochel suivit le groupe, lâchant un « pff » dépité suite à l'explication de Liam concernant DreamLand et l'importance de ne pas s'y aventurer seul. Bien sûr, le dépressif ne savait pas encore réellement ce qu'était ce monde, il n'avait pas l'expérience du quadragénaire mais s'aventurer dans ce monde horrible et à fortiori mal accompagné lui semblait être une absurdité incommensurable en opposition totale avec les préceptes du monde réel.

Le bruit de la porte du Candy Crusher que l'on fermait le fit se retourner pour voir Mr. Toffee avancer à pas rapides vers la camionnette dans laquelle Rochel montait déjà. Liam avait-il réussi à démarcher le barman pour les assister ? Les soupçons de l'insomniaque furent validés alors que le britannique montrait son sac à main.

Le silence retombé ne dura pas très longtemps car Fanny exprimait désormais le désir de faire les présentations, racontant sa vie d'une manière tout aussi grossière que son apparition, que ses manières et que son... accoutrement. L'insomniaque lâcha un soupir énervé et ne daigna même pas tourner la tête. Cette fille l'énervait et il ne parvenait pas à chasser ce sentiment de son cœur. Et puis pourquoi demandait-elle ça si elle s'en foutait ? Il laissa James s'occuper de tout. Certes, il n'aurait pas apprécié qu'on le traite comme ça à son arrivée : lui aussi avait eu beaucoup de questions dont il n'avait pas encore vraiment trouvé de réponse... mais lui au moins avait su se tenir.

Liam prit soin de briefer la fille qu'il semblait avoir déjà pris sous son aile. Des « chasseurs de tête », était-ce réellement ce qu'ils étaient à présent ? Rochel avait davantage vu ça comme une simple enquête, oui : il était enquêteur, pas chasseur de tête ; il n'avait aucune envie d'être le chasseurs des chasseurs, le prédateur des prédateurs et ultimement le tueur des tueurs. Il voulait juste mettre ces criminels derrière les barreaux et permettre à la ville de retrouver la paix. Encore une fois, il avait la désagréable sensation d'être attaché par défaut à un groupe auquel il n'avait aucune raison d'appartenir...
La référence au suicide lui fit tiquer l’œil mais il ne dit rien, ne se manifesta pas. Il resta assis, accoudé au rebord de la portière, tête posée sur la main, regardant par la fenêtre. Il sentit un regard se poser sur lui sans savoir s'il l'hallucinait juste ou si ce regard était bien réel et effectivement dirigé vers lui. Si c'était le cas, ce n'était rien d'autre qu'une provocation à laquelle répondre n'apporterait rien.

Ce joli petit merdier qui s'organisait tranquillement autour de Rochel n'arrangeait rien à son état d'esprit. Un camionneur franchement bizarre et obsédé, un enfant, une... fille de bien peu de vertu et un barman réprouvé aux vêtements criards, mais djû, n'y avait-il que lui que ça dérangeait ?!
Toffee distribua ses lampes-torches. Ces deux outils permettaient de scinder le groupe en deux, ce qui n'était pas très prudent mais pouvait permettre aux recherches d'aller plus vite et de couvrir une plus large zone.
Rochel en profita pour chercher dans ses affaires la fiole qu'il avait trouvée en même temps que sa peluche Bourriquet. Il la sortit de son bras valide, l'autre lui faisant encore un peu mal.

- James, je peux t'emprunter un peu de lumière, s'il te plaît ? J'ai une potion sur moi mais je ne sais pas si elle pourra nous être utile.
Le faible halo orangé de la lampe-torche força l'insomniaque à tourner la fiole dans tous les sens pour capter suffisamment de lumière. Une fois le bon angle trouvé, il lut l'étiquette :
- « Potion du Haschisch ». Aucune idée de ce que ça peut être... Je la prends quand même au cas où, lâcha-t-il avec un haussement d'épaules avant de suivre James qui sortait déjà.
L'air frais lui arracha un frisson mais le flux d'adrénaline à l'idée du danger lui fit rapidement oublier sa condition physique, autant le froid que la douleur ou que le sommeil qui semblait plus tolérable à présent que la lumière du soleil ne lui brûlait plus les yeux.

S'exclamant, le cadet du groupe courut dans une direction bien précise. D'abord surpris, Rochel se résolut à le rattraper après avoir jeté un bref coup d’œil en arrière, en direction de la camionnette.
- James ! N'y va pas tout seul, bon sang!!
La lumière de la lampe s'affola et le son du verre brisé mit fin au peu de lumière qu'ils avaient, forçant l'insomniaque à se diriger à tâtons dans la direction qu'il pensait la bonne. Les gémissements de James l'aiguillèrent et il trouva finalement le garçon, affalé à terre. Il l'aida à se relever.

- Ça va, tu n'as rien ? Ah.. Qu'est-ce qui t'as pris de partir comme ça ?! Et Qu'aurais-tu fait si tu avais effectivement trouvé un dévoreur, hein?
La colère dans le ton du dépressif cachait en fait la peur qu'il avait éprouvé à l'idée qu'il arrive quelque chose à James. Allez, viens : ne restons pas ici sans lumière.
Le bruit de ses chaussures sur les morceaux de verre ne laissaient aucun doute quant à l'état de la lampe-torche : il leur était désormais impossible de diviser leur groupe, du moins pas tant qu'ils n'auraient pas trouvé une autre source portable de lumière.

Il héla Liam afin que celui-ci leur vienne en aide :
- Hé, on pourrait avoir un peu de lumière par-ici, s'il vous plaît?
La seconde torche les éclaira alors de sa lueur, accompagnée d'une petite remarque désobligeante de la part de son porteur ; Rochel se retourna pour constater que James n'avait rien. Mis à part quelque éventuelle coupure due au verre brisé, ce dernier semblait entier, ce qui était déjà rassurant. L'ombre de la lampe-torche cassée et les reflets du verre faisaient penser à une scène de meurtre, intrigante et déstabilisante. Il s'approcha et s'agenouilla pour inspecter l'objet ; il n'y connaissait rien et était incapable de discerner si ce dernier était récupérable ou non. En revanche, son regard fut attiré par une autre ombre, quelques mètres plus loin. Il toucha le bras de James pour attirer son attention vers la chose informe qui se découpait dans la brume.
- Tu vois ce que je vois, là-bas ? Ce n'est peut-être pas un dévoreur mais on dirait que tu as eu un bon instinct. En tout cas, ça ne bouge pas...

Le dépressif s'approcha prudemment et une fois à portée, il tendit sa main de manière peu assurée, jusqu'à toucher la chose.
C'était dur et froid et ça ne semblait pas organique. Accroupi, il osa s'approcher encore jusqu'à attraper la trouvaille de James ; il se releva une fois l'objet en main et l'approcha de son nez, l'air circonspect.
- Du chocolat.
Ça ressemblait à une boucle en demi-cercle assez épaisse rattachée à quelque chose de solide mais trop mâchouillé pour qu'on puisse en distinguer la forme originelle. Dégoulinant de bave, l'objet en chocolat semblait avoir fondu et rendu suffisamment lâche pour qu'on puisse le briser ou le détacher.
- Je n'ai aucune idée de ce que c'est ni d'où ça provient mais on dirait que c'est officiel : les Grands Dévoreurs sont de sortie, ce soir.
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Liam Baldwin

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeMer 28 Jan - 16:02

Sois belle et tais-toi. Oui, c'était exactement ce qui venait à l'esprit du tueur à chaque fois que cette bombe atomique à cerveau de mouche desserrait les lèvres. Il lui brûlait les lèvres de répondre que tout ce qu'il avait envie de connaître d'elle, c'était le trou qu'elle avait entre les jambes. Mais il y avait trop de monde. Trop de gens qui auraient pu lui être utiles en temps voulu. C'était vraiment pas le moment de fermer le clapet de cette mijaurée aux yeux de biche en la violant sur le capot de sa camionnette.

D'ailleurs en parlant de camionnette...

Les yeux de Liam s'étrécirent à la vue des marques de chocolat qu'avaient laissé sur le tableau de bord les chaussures de Fanny. Il l'essuierait avec la peau de son petit cul dès que les choses se seraient tassées. Et les Baldwin n'oubliaient jamais.

Pour l'heure, il fallait focaliser son attention sur la suite du programme, il détourna donc ses yeux de la nouvelle venue pour se tourner vers Toffee et son offrande en lampes torches. La lumière était faiblarde mais c'était mieux que pas de lumière du tout, il gratifia donc leur invité d'un signe de tête en guise de remerciement. Il actionna une ou deux fois le bouton de l'objet afin de s'assurer qu'il fonctionnait correctement puis la glissa dans la poche avant de son jean. Le reste de ses possessions tenait sans mal dans son sac à contenance infinie, même s'il gardait toujours auprès de lui, dans le creux de son aine, le couteau papillon qu'il avait volé il y a une éternité à la jolie Julie.

Ahhhh... Julie... Si mignonne, si innocente, si... si foutrement Elipsienne. Même préjugés, même haine. Et même sort. Mais ses pouvoirs devenaient si évidents qu'il n'aurait probablement pas pu la duper à l'heure actuelle. Un bras triplant de volume ça fait toujours tâche dans une ville anti-voyageurs.

Ses pensées vagabondaient ainsi alors que la petite troupe sortait du véhicule pour se diriger vers... hey ! Même pas le temps d'y réfléchir que le gosse détalait déjà comme un lapin vers une ombre qui bougeait au loin. Parti vite et tombé encore plus rapidement. Le bruit de verre brisé et le faisceau de la torche qui disparu au loin lui fit lever les yeux au ciel. Et bien... le moins qu'on puisse dire était que James n'était pas une lumière [HRP : oh oh oh ! Jeu de mot ! >> sort]. Rochel qui avait accouru ne tarda pas à lui demander d'éclairer la scène, ce que Liam fit de bonne grâce sans se priver de commenter, narquois :

- Et bah alors James, t'as oublié comment te servir de tes pieds ?

Au moins il ne s'était pas pété la gueule pour rien. Le tombeur aux yeux cernés venaient de dégoter un objet en chocolat qui n'était pas inconnu à Liam. Les rouages de son cerveau se mirent doucement en branle alors qu'il tentait de se souvenir de l'endroit où il avait bien pu croiser ce... ce...

- ...cadenas. C'est un cadenas. Comme celui du marchand, cet imbécile pensait pouvoir se protéger en s'enfermant avec un cadenas en chocolat. Je lui avais dit que c'était inutile... et j'avais raison visiblement.

C'est avec un sourire en coin qu'il attrapa la lampe que Rochel tenait encore à la main. Cassée ? Ouais, le verre de protection était en miette, mais l'ampoule était intacte. Une rapide inspection tira un bref rire moqueur à l'ex-taulard qui remit en place la pile qui avait en partie sauté. Aussitôt le faisceau revint et Liam le plaça sous son menton, donnant à son visage un air plus qu'inquiétant dans l'obscurité.

- Tadam ! Mon petit côté magicien. Si vous êtes sages je vous apprendrai peut-être un jour... même si je suppose que ça risque d'être compliqué si James se sert aussi bien de ses mains que de ses pieds.

Allez, assez rigolé. Ils avaient du pain sur la planche. Séparer le groupe semblait une bonne idée même si ça risquait de les mettre en position délicate en cas de confrontation avec les dévoreurs. Il fallait tenter de trouver des indices sur la scène du crime qui, à n'en pas douter, était l'épicerie dans laquelle il avait acheté sa carte de CandyLand un peu plus tôt dans la journée. Mais il fallait aussi poursuivre ceux qui venaient de disparaître devant leur clown personnel. En fait, ce plan était une évidence pour lui. Ce qui était moins évident... c'était la manière de scinder le groupe.

Il serait bien parti avec l'idiote pour se la faire dans une ruelle, mais il fallait avouer que ce n'était pas le plus judicieux... même si... Son regard glissa jusqu'aux cuisses dénudées de la jeune femme que les pans du manteau laissaient entrevoir lorsque le vent soufflait un peu trop. Son bras énorme pulsait sous l'effet de l'afflux sanguin et le tueur ne savait pas combien de temps il pourrait réprimer ses pulsions. Sa langue vagabonda inconsciemment sur ses lèvres alors que ses yeux dévoraient la silhouette de Fanny. Heureusement que l'obscurité était là pour couvrir les signes évidents de sa déviance sinon elle aurait probablement fuis... ou lui aurait sauté dessus sans culotte. Avec cette fille excentrique tout était possible.

- J'ai envie d'aller jeter un coup d'oeil à la boutique mais il faudrait quand même tenter de rattraper celui ou ceux qui ont fait ça. Qui veux avoir le plaisir de ma compagnie ? La demoiselle ? Notre invité ? Le mioche ? Ou Blanche-Neige ?

Sa dernière remarque tira un soupir à Rochel qui, étrangement, s'imposa comme unique choix possible. On aurait presque dit qu'il voulait discuter... ohoh... il commençait enfin à s'énerver ? C'était pas trop tôt, depuis le temps qu'il lui rentrait dans le lard. Mieux valait avoir un pitbull qu'une lavette en guise de compagnon.

Le tueur tendit la lampe torche à James avec un large sourire moqueur :

- Allez, cours... sans te péter la gueule cette fois. Bientôt tu ne pourras plus les retrouver.

[HRP : pour l'enquête on va temporairement scinder le groupe en deux. D'un côté Rochel/Liam (Rochel servira de MJ) et de l'autre Fanny/James/Toffee (Toffee sera le MJ et n'interviendra que lorsque ce sera nécessaire). Un groupe n'a pas à attendre l'autre pour poster bien sûr Wink]
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Rochel Willow

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeMer 28 Jan - 21:36

Le morceau de chocolat informe n'évoquait rien pour Rochel qui n'avait pas vu ce dernier lors de son passage éclair dans l'épicerie. Cependant, son visage s'assombrit à l'idée que le commerçant qu'ils avaient croisé ait été dévoré ; il avait l'air d'un type honnête et sympathique, pourtant... comment pouvait-on faire ça à une telle personne ? Un monstre. Oui : il fallait véritablement être un monstre.

Un peu troublé par la révélation que venait de faire Liam, l'insomniaque se vit arracher des mains la lampe qu'il tenait ; l’aîné du groupe semblait bien décidé à réparer l'outil et y parvint sans trop de difficultés. C'était à croire qu'il n'avait eu besoin que d'un rapide coup d’œil pour cerner le problème que ni James, ni Rochel n'avaient pu voir.

Admiratif de ce sens pratique, Rochel ne pouvait cependant pas laisser passer la dernière pique que Liam venait de lui lancer, ni l'occasion de pouvoir lui parler en face à face. Il s'imposa alors en levant la main à mi-hauteur, ajoutant d'une voix passablement irritée mais néanmoins monotone :
- « Blanche Neige ». Fanny et Mr. Toffee, vous aiderez James à filer la piste qu'il a découvert. Pour ma part, j'irai avec vous, Liam. En route.
Sans ajouter un mot, le dépressif se mit en route en enjoignant son coéquipier à le suivre d'un signe de tête qui ne saurait accepter un refus.

Sur le chemin de l'épicerie, il se retourna pour s'assurer que les autres ne l'entendraient ni le verraient. Il se tourna alors vivement vers le violeur et lui attrapa l'épaule avec autant de force que sa colère naissante le lui permettait, cherchant le regard de ce dernier.
- Bon. Fanny me sort par les yeux mais ça n'est pas la raison pour laquelle j'ai tenu à faire équipe avec vous, Liam. Alors avant qu'on continue, vous allez m'expliquer ce que je vous ai fait ; ce que vous avez contre moi. Pourquoi est-ce que vous me provoquez comme ça, qu'est-ce que ça vous apporte, bon sang ?!

Il lâcha l'épaule de Liam et soupira, tentant de faire redescendre la pression qu'il avait accumulée. Ses yeux ternes et cernés croisèrent à nouveau le regard dur du taulard mais la colère avait laissé place à l'habituelle tristesse que la fatigue accentuait naturellement.
- Vous m'énervez, Liam. C'est quelque chose que je n'ai pas ressenti depuis longtemps et je ne sais pas pourquoi vous m'énervez. Ne prenez pas ça pour un compliment : ça n'en est pas un à mes yeux. Je veux juste comprendre, je veux juste savoir si c'est ma tête qui ne vous revient pas ou si vous attendez quelque chose de moi, auquel cas dites-le moi clairement !

De lui-même, il aurait placé sa rencontre avec Liam sur le plan du fortuit mais devait-il y voir son purgatoire ? Jusqu'où, jusqu'à quand devrait-il payer pour son erreur ? Il avait envie de hurler, de se cogner, de se tuer, de graver « n'ai-je pas déjà assez souffert ?! » dans sa chair avec ses propres ongles à chaque fois qu'il 'y' repensait ou qu'il se rappelait l'endroit où il était et pourtant quelque force vindicative parvenait encore à placer insidieusement des obstacles sur sa route déjà chaotique.

- Vous n'avez pas idée à quel point j'ai souffert, ajouta-t-il avant de se reprendre : ou peut-être que si, je ne sais pas. Et je m'en fiche parce que je ne suis pas vous, Liam : là où vous cherchez les problèmes, moi je cherche les solutions ; nous n'avons pas une vision du monde compatible, du moins  c'est ce que je pense. Peut-être que ça vous plaît d'emmerder les gens, mais ce n'est pas comme ça que vous ferez avancer les choses. Du moins pas pour ce qu'on a à faire présentement.

Il n'avait pas l'intention de retenir Liam plus longtemps avec son discours moralisateur mais il espérait au moins que ce dernier lui réponde. D'une part parce qu'il avait besoin qu'il le fasse et d'autre part parce que s'ils voulaient former une équipe au sens propre, ils auraient besoin de mettre leurs différends de côté. Les dévoreurs étaient probablement organisés et seule une organisation meilleure pourrait les mettre dos au mur ; cette organisation ne serait possible qu'une fois la confiance établie.

Maintenant que la colère avait cessé, Rochel sentait soudainement la culpabilité l'envahir de nouveau. La culpabilité de ne pas avoir été là pour Alice, bien sûr, présente continuellement, mais également celle d'avoir pris du retard sur leur programme : égoïste, il avait tenu à s'expliquer avec Liam mais peut-être que ce temps qu'ils avaient pris avait condamné le pauvre commerçant... Peut-être auraient-ils pu le sauver, sans ces considérations. L'insomniaque fit ce qu'il put pour ne pas y penser mais le mal était fait. Chaque victime que feraient les dévoreurs cette nuit serait une victime de trop par rapport à ce que Rochel aurait voulu et il croisait également les doigts pour que le groupe de James ne rencontre aucun problème. Certes : leur mission était tout aussi importante car eux aussi étaient sur la trace des monstres...

Il serra les poings et espéra qu'il ne fut pas trop tard. Il n'osait même plus croiser le regard de son interlocuteur. Bras croisés, le dépressif regardait au loin d'un air contrarié le noir de la nuit qui s'étendait sur la ville. La lumière de la lampe se reflétait sur la brume au sol. Il frissonna. Aucun mouvement, pas même dans les recoins obscurs que formaient les bâtiments.
Cet aspect fantomatique lui glaçait le sang et ses yeux fatigués ne lui permettaient pas d'être aussi alerte que son esprit inquiet l'aurait voulu. Il sentait son corps s'alourdir et peser sur ses mollets fatigués ; il ne trouvait aucune posture qui ne lui était pas inconfortable ; il ne savait même plus si c'était la brume qu'il voyait danser lentement ou s'il avoyait effectivement quelque chose se mouvoir dans l'ombre occasionnellement.

L'attente d'une réponse de Liam sembla durer une éternité pour lui, quand bien même ça n'était pas le cas. Dans l'esprit de Liam, ce n'était probablement qu'une discussion anodine et sans incidence mais c'était facile pour lui, pour eux qui, une fois leur nuit d'enquête finie, pourraient s'endormir sans craindre de devoir faire face à l'horreur de leurs propres rêves. Pour Rochel, le moindre problème venait s'ajouter et peser de plus en plus dans la balance de son esprit faiblissant et il cherchait plus que tout à se délester ne serait-ce que de ce que les gens normaux ne voyaient que comme un petit soucis. Lui, il ne pouvait pas dormir. Il ne pouvait pas se réfugier dans le sommeil et espérer oublier la veille alors que les nuits n'étaient différents des jours que dans la solitude qu'il ressentait encore davantage dans ces moments-là. La veille et le lendemain étaient liés sans possibilité de rupture. Les seuls échappatoires auxquels il avait droit ne le reposaient pas ; pas assez. Et puis s'échapper vers quoi sinon vers ce qu'il fuyait originellement ?

En un mot comme en mille : il était fatigué, dans tous les sens du terme. Malheureusement, la nuit ne faisait que commencer... et leurs ennuis aussi.
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeDim 1 Fév - 15:17

Suite à ses quelques paroles, pourtant – presque – sympathiques, Fanny n'eut de réponse que d'un seul, le petit jeune. James qu'il s'appelait... C'était un prénom sympathique, mais il était tout de même trop jeune pour elle.
En attendant, elle n'avait peut être pas cerné énormément Rochel – compliqué quand la personne ne parle pas, mais elle avait compris que c'était un con même pas capable de se présenter et d'expliquer un peu tout ce qui se passe. Il aurait été à sa place qu'elle lui aurait expliqué, elle, et il en aurait été content.
Bref, le petit jeune eu le mérite quant à lui de lui passer un manteau, même si elle n'en demandait pas tant. Il faisait frais, mais pas au point d'avoir besoin d'un manteau d'hiver. M'enfin, il avait été gentil au moins. Elle le remercia pour cela.

Il expliqua ensuite que tout ici, si ce n'est eux donc, était en sucrerie. Ça, c'était une nouvelle intéressante pour quelqu'un appréciant toute sorte de friandises, et appréciant jouer avec du chocolat, de la chantilly ou tout autre chose du même genre. La partie moins marrante fut le rappel du sujet pour lequel ils étaient tous réunis ici, une chasse à l'homme. Il faut avouer qu'elle appréciait la chasse à l'homme, mais pour les mettre dans son lit, pas les tuer ou quoi que ce soit du même style, et c'était là la seconde proposition. La chose risquait d'être fastidieux et relativement ennuyeux, mais elle devait s'y plier.

Puis on eut enfin de l'action ! L'étrange mec distribua deux torches, et James ainsi que l'autre sortirent avant que le premier ne parte en courant dans une ruelle adjacente, et qu'un bruit de verre cassé se fasse entendre. Allons bon, à peine se plaint-elle intérieurement de sa future tâche que la tâche vient à elle ?
Elle se prit donc à suivre à pas tranquilles Liam vers le lieu du « drame », sans se priver de récupérer des morceaux de chocolat sur le tableau de bord. Et quel drame que cela était ! James, en courant, s'était ramassé et avait cassé la lampe. Quel doué... D'ailleurs son copain n'était pas beaucoup plus doué que lui au final puisqu'il suffit au criminel de prendre la lampe et de re-clipser la pile pour avoir à nouveau de la lumière.

Le tout prit une tournure de film. Fanny n'était pas encore sûre de tout ce qui se passait, mais il semblait qu'il y avait un « grand dévoreur » qui était passé par là, et que les grands génies du groupe voulaient le scinder en deux, un groupe allant là d'où venait le cadenas, l'autre poursuivant « l'adversaire ». Étant nouvelle ici, elle préféra ne rien dire, mais elle trouvait ça particulièrement idiot – et même si ça référence n'était pas tip top, les films avaient clairement démontré l'idiotie d'agir ainsi... Encore plus quand le groupe d'enquête venait d'être composé des deux personnes qui semblaient les plus fortes du groupe, tandis qu'elle même et le reste étaient assignés à la poursuite. Ben oui, pourquoi pas, quelle idée intelligente.

Une fois les deux premiers parties, la recherche de traces avec la lampe révéla des miettes de chocolat à terre. La conclusion n'était à partir de là pas bien compliqué, il n'y avait plus qu'à suivre la direction indiqué. Dans tous les cas, ce ne serait certainement pas elle à la tête du groupe, elle tenait à ses jolies fesses, que les autres se fassent croquer avant, elle pourrait fuir.

S'adressant aux deux autres :
- Je vous laisse passer mes gens, vous semblez bien plus compétents que moi, mieux vaut que vous soyez devant...

Elle avait dit cela sans vraiment le croire, même si il était vrai que même aussi peu doué il avait l'air, James avait certainement plus de moyen qu'elle de lutter contre... quoi que ce soit.
L'obsessionnelle se dit alors que si elle devait rester avec le groupe, faire ami-ami pourrait être « utile », surtout à la vue du Liam pour lequel elle avait eu une drôle d'impression un peu plus tôt. Il paraissait dangereux, vraiment dangereux – pas pour rien qu'elle avait demandé un manteau. Pour le coup, être en expédition loin des deux autres et rester avec le « gentil » n'était pas une mauvaise chose.

Elle commença donc à l'adresse de James, en rendant son ton totalement sincère – sans pour autant l'être sur tous les points évoqués, et sans tenter le charme, ça se voyait beaucoup trop quand quelqu'un le faisait dans de telles conditions :
- Ahem... Désolé pour mon « arrivée ». J'pense que ça vous ennui un peu, mais ce n'est pas vraiment voulu, et j'ai pas forcément était très « ouverte » en disant que je me fous de votre histoire. M'enfin, toute cette histoire me dépasse ( - et c'était d'ailleurs vrai - ), je me demande encore si je ne me suis pas endormie lors de la séance d'hypnose. Donc bon, reprenons du début si tu veux bien. Moi, c'est Fanny, contente de te rencontrer et de ne pas être seule ici, et merci pour le manteau, t'es sympa. Toi et les autres, vous êtes arrivés ici comme moi ? S'quoi votre histoire à tous ? D'ailleurs, les deux autres sont un peu étrange, tu veux pas m'en parler tant qu'on est séparé d'eux ? Liam semble... dangereux, et l'autre est un vrai connard à m'avoir ignoré comme ça... Je me trompe peut être.

Le tout fut agrémenté d'un grand sourire pratiquement sincère. Elle se fichait d'en savoir plus que ça à son propos, elle voulait dans l'immédiat assurer sa sécurité et contrôler son environnement, pas se faire des amis. Ça viendrait après si elle devait vraiment rester coincé ici.

Elle en profita pour se tourner vers Mr Toffee :
- Et vous ? C'est quoi votre histoire ?

Autant parler avant que les ennuis n'arrivent...
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James Brooks

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeDim 1 Fév - 19:48

Il ne savait pas pourquoi il s'était mis à courir comme un con, sans réfléchir. En plus sa mère lui avait bien dit plusieurs fois de ne pas courir comme ça, une voiture pouvait toujours surgir à tout moment. Mais là franchement, il avait douté qu'un véhicule puisse le percuter. Non à la place l'adolescent s'était bêtement rétamé tout seul. Le pompom aurait été qu'il se fasse mal mais heureusement rien ne semblait s'être cassé. Juste peut être quelques égratignures dû aux frottements.
Rochel arriva rapidement pour l'aider et le sermonna. James baissa la tête comme un enfant en train de se faire gronder. Il murmura un désolé et le bruit du verre ne faisait qu'accroître sa culpabilité. Ses yeux brillaient de larmes prêtes à couler mais l'adolescent tâchait de les retenir. Non mais il était un chasseur de dévoreur tout de même !
Rochel invita Liam à venir les éclairer, et ce dernier ne se priva pas de faire un commentaire sur la chute de James. Ce dernier ne répondit rien, inutile de s'enfoncer encore plus. Le gentil voyageur avait trouvé quelque chose qui était mâchouillé et chocolaté. Il ne fallut pas longtemps au psychopathe pour trouver de quoi il s'agissait. Et à vrai dire c'était loin d'être rassurant.

- Ca veut dire que y'a vraiment des dévoreurs...

Pendant un instant il avait eut l'espoir que tout cela n'était qu'une grosse blague mais manifestement ce n'était pas le cas. Liam s'empara de la lampe cassé et la répara en un tour de main.

- Oh...merci !

Magie ou pas, le principal était qu'il avait retrouvé sa lampe torche et vu l'obscurité c'était bien utile.

Après une réflexion sur la suite des opération, il fut décidé de séparer le groupe en deux. James ne savait pas vraiment si c'était une bonne idée de faire ça...Généralement dans les films d'horreurs ils faisaient ça et au final le méchant les tuaient tous. D'ailleurs il avait jamais compris pourquoi les personnages se séparaient. Enfin du coup Rochel accompagna Liam, et James lui souhaita bonne chance. De son coté il se retrouvait avec la demoiselle et Mr Tofee. Ce dernier avait une présence rassurante mais en même temps il en imposait. Finalement c'était bien d'être dans son équipe.

Le trio bizarre se mit donc en route, cherchant des indices, suivant une piste semé de chocolat et non de petits cailloux. Fanny engagea la conversation, se présentant à nouveau, questionnant James sur lui et sur les autres.

- Bah tu t'es en quelque sorte endormie, sauf que ton esprit s'est détaché de toi pour venir ici...Dis comme ça c'est bizarre...Enfin oui moi je suis venue là par hypnose, avec mon meilleur ami, James et ma meilleure amie, Dakota, mais on a été séparé...J'espère qu'ils va bien...Pour Liam et Rochel je sais pas du tout comment ils sont arrivés...Il paraît que maintenant y'a d'autres moyens. D'ailleurs Rochel il est très gentil, alors le traite pas de cons ! Il est juste réservé. C'est plutôt de Liam qu'il te faut te méfier, d'ailleurs ça m'étonne qu'il t'ai pas pris avec lui pour faire...ces choses là...Mais bon tant mieux qu'il l'ait pas fait ! Même si j'ai peur pour Rochel maintenant...Mais ça va bien se passer hein ?


Mr Tofee ne répondit pas à sa question. Il n'était pas vraiment des plus bavards aussi James répondit il à sa place.

- En fait c'est un humain qui est venu s'installer ici, et il avait une superbe recette qu'on lui a volé et la révélation des ingrédients l'a fait fermer boutique...Du coup il est soupçonné d'être parmi les méchants et avec les deux autres ont est venu l'interroger pis il a accepté de nous aider à coincer les vrais dévoreurs...Parce que je pense qu'il est innocent de toute façon...

Compliqué comme histoire, alors il avait tenté d'aller à l'essentiel pour ne pas que Fanny soit perdue. Il pensa alors à quelque chose et demanda dans un total hors sujet:

- Au fait, quand t'arrive ici t'a un pouvoir, mais tu dois pas encore l'avoir trouvé...Hum...généralement c'est en rapport avec un de tes problèmes, bien qu'il peut y avoir des exceptions comme moi ou James ! Tu a peur de quelque chose ? Un Tic, un toc ?
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeLun 2 Fév - 13:29

La lueur de la lune qui baignait les rues, associée aux lumières provenant des fenêtres des habitations barricadées, permettait de voir suffisamment pour se passer de lampe torche. Par soucis d'économie Liam ne tarda pas à éteindre la sienne et, alors qu'il la glissait dans sa poche et que leurs compagnons disparaissaient dans la direction inverse, Rochel lui saisit l'épaule avec force. Cette fougue dura... allez... tout au plus 15 secondes. Juste le temps de dire que, oh et puis merde, le taulard était vraiment pas sympa. Après ça il se dégonfla comme une baudruche pour se perdre en lamentations.

Tellement pathétique.

- T'as eu une vie difficile ? Mon pauvre chéri. Prends un ticket et fais la queue, rétorqua-t-il mesquinement.

La souffrance il connaissait. Il la comprenait. Il en avait pitié. Mais sa compassion n'était destinée qu'à ceux qui avaient la force de se battre. Ceux qui contentaient de se traîner au sol en blâmant le destin et attendant la mort n'avait le droit qu'à son profond mépris. C'était trop facile, c'était de la faiblesse. Quand on vous frappait il fallait rendre le coup. En quoi pleurer sur son sort avait jamais aidé personne ? Quand il avait cédé à la faiblesse, enfant, tout ce qu'il avait récolté c'était plus de tourments. Fracasser le crâne de son père avait au contraire réglé tous ses problèmes. Pas besoin d'être un génie pour additionner 1 et 1 et en tirer des conclusions évidentes.

Qu'il l'énerve ! C'était le but. Liam s'épousseta la chemise comme si la sensation fantôme de la main de Rochel sur son épaule n'avait rien été de plus qu'une poussière.

- Pleurer réglera jamais rien. Tu trouves que ma méthode n'est pas la bonne, mais la tienne n'a pas l'air de marcher des masses, tu m'excuseras. Le tueur lâcha un rire moqueur. Et je ne cherche pas les emmerdes. Je veux te faire réagir. Créer un déclic qui transforme la loque que j'ai devant les yeux en homme.

Le trentenaire poussa un soupir alors qu'ils marquaient une pause devant l'entrée du magasin, lors qu'il rallumait sa torche pour explorer l'intérieur. La porte avait été partiellement dévorée et l'intérieur n'avait rien à envier à un décor d'après-guerre. Enfin pour ce qu'il en savait, la taule avait eu le mérite de lui épargner son service militaire. Liam tourna les yeux vers Rochel que la scène semblait horrifier. Malgré l'atmosphère malsaine et la peur qui flottait dans l'air, son comparse semblait attendre plus de lui. Qu'il lui ouvre son cœur peut-être ? « J'ai été maltraité et violé par mon père toute mon enfance et depuis que je l'ai buté m'a vie est un vrai paradis. Suis mon exemple petit ! » ? Pas dit que ça ait l'effet escompté. De toute façon il n'avait aucune envie de se justifier. Le phobique souffrait, oui, mais ce n'était pas de la souffrance personnelle. Il avait la gueule d'un clebs qui geint sur la tombe de son maître.

- Et c'est quoi au juste, ton « truc » ? Hum ? T'as perdu un ami, un parent, une petite amie... ton cochon d'inde ? Tous peut-être ? Alors laisse moi te dire un secret : ceux qui ont souffert ce sont eux, pas toi. Toi t'as encore la possibilité de refaire ta vie et connaître à nouveau le bonheur si tant est que tu prennes la peine d'essayer. Eux ils sont morts. Alors rien que par respect pour eux tu devrais te reprendre. Tu crois que c'est ça l'image qu'ils veulent avoir de toi ? Mais je suppose que c'est plus facile de se victimiser.

Il lui rappelait Selene. Toujours à chialer comme une truie, dire qu'il était mauvais même quand c'était elle qui commettait la faute. Pour certains il restait bien plus simple d'être éternellement malheureux en accusant les autres, de ne jamais chercher de solution.

- Va savoir, ça t'empêche peut-être de te sentir coupable de refaire ta vie. Mais laisse moi te dire que c'est pathétique.

Son petit doigt lui disait qu'il allait finir par s'en prendre une mais il s'en fichait bien. C'était tellement jouissif de voir son visage partagé entre la colère, la tristesse et la consternation !

Sans attendre de réelle réponse Liam se mit à faire le tour du magasin, les marchandises répandues au sol crissant sous ses pas. Pas la moindre trace du marchand. Soit les dévoreurs l'avaient entièrement dévoré, soit il l'avait kidnappé soit il était dans le coup. Une théorie du complot qui aurait sûrement beaucoup plus au paranoïaque qui lui avait tenu lieu de collègue pendant son aventure chez les héséprydes. Liam se dirigea avec nonchalance vers tiroir -caisse pour constater qu'il faisait partie des rares choses épargnées par les goulus du coin. Dommage, il se serait bien remplis les poches mais il faudrait remettre ça à une autre fois. Il y avait fort à parier que s'il allait chercher un pied de biche pour forcer l'objet Rochel n'allait pas voir ça d'un bon œil et ce garçon était déjà bien assez casse-couilles comme ça.

Quelque chose sembla attirer son attention dans le fond du magasin et il braqua le faisceau de sa lampe dans cette direction alors qu'il reprenait sur le ton de la conversation :

- J'irais pas faire un duel de celui qui a connu la plus grande souffrance, ni même de celui qui a la plus grande bite. On connaît tous les deux la réponse de toute façon... Il agrémenta sa remarque d'un clin d'oeil entendu, l'important c'est de se ressaisir. J'arrêterai de te faire chier quand tu reprendras du poil de la bête. Les dévoreurs, tu risques pas de les buter avec tes larmes.
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Fanny Melycena

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeLun 2 Fév - 19:42

Pour le coup, poser une ou deux questions simples n'avait pas été la meilleure idée que Fanny avait pu avoir. Le James avait sauté à cœur joie sur l'occasion d'expliquer la situation et sa vie en long, en large et en travers. On ne peut pas dire qu'elle comptait oublier cette leçon là.
Quoi qu'il en soit, en écoutant d'une oreille, elle put entendre son compagnon défendre Rochel durant leur petite marche au clair de lune. La connerie, de la réserve ? Mouai... Elle était là depuis peu longtemps, il y avait toujours le bénéfice du doute, mais il avait très mal commencé pour être dans ses proches. M'enfin, la jeune femme s'en contre-fichait royalement de se faire des amis, ce n'était pas bien grave.
Par contre, l'information qui ne tombait pas dans l'oreille d'un sourd concernait celle à propos de Liam. Il était donc dangereux, et pervers. C'était intéressant à savoir, et surtout à réfléchir. Elle avait beau être elle-aussi perverse à n'en point douter, sa sécurité primait avant tout. Elle devrait tâter doucement mais sûrement le terrain pour savoir jusqu'où aller.

En attendant, pas de réponse de la part de l'homme bizarre, Toffee. Et franchement, certes son histoire pouvait poser le doute, mais sa gueule ne laissait pas le moindre soupçons de culpabilité à son propos. Il ne pouvait vraiment pas être un « Grand Dévoreur » comme le groupe nomme les coupables. Son manque de réponse ne choquait même pas.

Par contre, la fin de la discussion intéressa beaucoup plus l'obsessionnelle qu'elle était. Un pouvoir elle se devait d'avoir, ceci lié à ses « soucis ». Donc, pas compliqué à trouver, il devait y avoir un rapport à la peau de manière générale. Ce n'était pas pour rien qu'elle était chez le psy' à se faire hypnotiser. Toutefois, Fanny n'était pas du genre à étaler sa vie à un inconnu, encore moins quand le problème en question l'avait plusieurs fois amené à agresser des gens.
Elle prit tout de même soin de répondre :
- J'ai bien une obsession pour laquelle je me suis fais hypnotiser, et qui selon ce que tu me dis fait que je suis ici. J'ai l'obsession des tagliatelles, et ait besoin d'en manger à chaque repas sans quoi ça me fait des poussées de stress énorme...

Sérieusement, où avait-elle trouvé ce bobard énorme aussi facilement ? D'ailleurs, il le croirait vraiment ? Bah, on verrait bien. Et maintenant, la touche « gentillesse » :
- Merci pour les infos, c'est cool vu que je suis un peu paumé.

Pour la suite de l'action, elle réagit au fait que marcher en suivant des miettes ne servirait probablement à rien. Premièrement, il courait certainement, et secondairement, James lui en aurait dit plus si les bestios avaient déjà été vus, autrement dit, ils savaient se cacher, et donc aucune chance de les trouver ainsi.
D'ailleurs, quand on regardait les quelques traces laissés dans les « monuments » en sucrerie de la ville, elles étaient pour le moins diverses et variés, avec des morsures de tailles différentes, ou des « griffures » de traces différentes. Ça promettait pour la suite.

Elle proposa alors :
- Hey... Si ils sont si doués pour se cacher et agir, ça pourrait être cool de tendre un piège ou autre truc classique du genre. J'sais pas, mais on a un mec avec nous qui sait cuisiner les ingrédients du coin non ? Ou au moins les présenter niquel. Si on fait ça bien, et qu'on se planque, on aura p'tête une chance de les voir, ça serait déjà ça de gagné, et ça ouvre pas mal de possibilité.

Puis elle alla arracher le bras d'une statue en chocolat blanc représentant... un habitant du coin célèbre certainement... En plus, la statue avait déjà perdu de la matière.

- Voilà, j'ai déjà ça, suffit d'aller à la place du village, on fait un jolie tas, monsieur nous fait une belle représentation ou une super bonne recette, ils y résistent pas, et le tour est gagné non ? Enfin si on est bien planqué, mais ça devrait pas être trop difficile à faire. Enfin, j'ai confiance en toi, et c'est par où ?


Fanny était toutefois prête à écouter d'autres possibilités...
- 'fin, si tu as mieux, balance et je te suis. Tu as plus d'expérience que moi pour tout ça...
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Rochel Willow

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeLun 2 Fév - 20:38

Maintenant que les hostilités étaient engagées, Rochel ne pouvait plus vraiment espérer s'en sortir sans nuire à la cohésion du groupe ou à l'humeur de chacun. Mais cela lui importait peu car il était pour lui beaucoup plus important de dire ce qu'il avait sur la conscience. Bien entendu, il n'eut que mépris et critiques en réponse. Que pouvait-on espérer d'autre de la part de Liam ?
Il voulait le faire réagir ? Donc c'était le seul but de la manœuvre : le titiller comme on agiterait un bout de bois devant un animal blessé pour voir ce qu'il se passerait ?!
- Et en quoi ce n'est pas « chercher les emmerdes », ça, Liam?! demanda-t-il sèchement.

La réponse ne vint pas mais la scène qui se déroulait sous ses yeux maintenant que la lampe torche éclairait la devanture de l'épicerie aurait de toute façon empêché l'insomniaque de se focaliser sur Liam. Comme si ce scenario de film d'horreur était parfaitement anodin pour lui, le taulard continua sa diatribe amorale sur un ton inchangé.
Plus Liam parlait, plus le phobique serrait les poings, non pas qu'il ait envie de frapper ce dernier mais parce que justement : il s'en retenait de toute ses forces.
Ce monstre osait parler de ce genre de sujet avec une désinvolture parfaitement répugnante ! Il ne savait rien de ce qu'il avait vécu. Il voulait résumer ça à la simple perte d'un être cher ? Qu'il le prenne ainsi mais ça n'était qu'une donnée du problème dont Rochel avait connaissance dans son intégralité. Bien sûr qu'il aurait voulu aller mieux ! Qui ne le voudrait pas ? Jamais il n'avait demandé la pitié des autres ! Jamais il ne s'était allé à pleurer sans que ce fussent ses nerfs qui l'y forcent ! Sans sa maladie, il aurait probablement pu affronter le deuil avec plus de force mentale mais son cœur le tenait autant pour victime que pour coupable, aussi la victimisation n'était encore que la partie apparente de l'iceberg que l'insomniaque s'efforçait pourtant de cacher sous les eaux ; mais ce dernier de remonter et d'émerger inéluctablement.

La Bible enjoint à pardonner aux ignorants car ils ne savent pas ; aussi eût-il dû pardonner à son ainé mais Rochel ne supportait pas qu'un con le prenne pour un con. Le ton moqueur et méprisant de Liam faisait bouillir intérieurement Rochel, si bien qu'il ne parvint pas à avancer sans que son corps tout entier tremble sous l'effet de la colère... ce qui s'avéra peu pratique pour enjamber les morceaux de la porte ayant volé en éclats.
Pendant un instant, il avait même souhaité qu'un dévoreur arrachât la tête de Liam en surgissant de l'ombre. Il se reprit néanmoins de peur que son souhait ne se réalise, ne se matérialise dans ce monde onirique issu de l'endroit même où était née cette idée atroce et violente.

A l'arrière du magasin, un léger bruit attira l'attention des deux compères. Alerte, l'insomniaque tendit l'oreille mais le silence était revenu, aussi écrasant et inquiétant qu'auparavant. L'avant dernière pique du violeur n'eut aucun effet sur le phobique car ce genre de discours phallocrate n'avait jamais eu beaucoup de force à ses yeux. En revanche, la dernière fut la goutte qui déborda du vase.
Il appela son comparse d'une voix tremblante de colère, dents serrées : Liam?
Une fois certain qu'il eut retenu l'attention de son interlocuteur, il écrasa son poing de toutes ses forces contre la figure de celui qui l'énervait tant.
- Vous allez arrêter de me « faire chier » dès maintenant, s'il vous plaît, ajouta-t-il d'une voix lente et monotone qui faisaient ressortir toute sa haine.

- Je n'ai pas la prétention de vous juger alors je n'accepterai pas que vous le fassiez alors que vous ne savez rien de moi. Du moins pas assez. Vous extrapolez et tentez de me faire entrer dans une case qui ne me correspond pas. Pourquoi ? Peut-être parce que c'est vous qui avez du mal à concevoir que les gens puissent ne pas être comme vous. Vous avez perdu un parent, une fiancée, un enfant ? Alors nous avons tous deux nos cicatrices. Je fais mon deuil comme je le peux et je ne peux rien presser.

Il avança en direction du bruit qu'il avait entendu plus tôt, prêt à utiliser son pouvoir narcoleptique à tout instant, adressant finalement à Liam une dernière remarque :
- Maintenant concentrez-vous sur notre mission et arrêtez de vous venger sur moi de votre incapacité à pleurer ceux qui vous ont été cher.

Les bris de verre et de friandises crissait sous les chaussures du dépressif quand bien même faisait-il tout son possible pour marcher à pas feutrés. Plus il s'approchait et plus il se courbait, paré à contrebalancer la force d'un animal lui bondissant dessus ou toute éventuelle attaque physique.
Brusquement, il fit un bond en avant et sursauta lorsqu'il vit une silhouette avachie derrière le comptoir. Un râle étouffé s'échappait de la chose ; il s'approcha encore plus lentement, hélant la source de cette respiration saccadée :
- Eh.. eh ! Vous.. Vous m'entendez ? Vous allez bien ? Il se redressa jusqu'à croiser le regard du violeur : l'épicier ! Il est blessé!

Posant sa main sur le torse de la victime, l'insomniaque ressentit une sensation de poisse tiède. Il leva la main à hauteur d'yeux : un liquide visqueux glissait le long de ses mains et gouttait à présent sur le sol. Quoi que ce fut, ils étaient au beau milieu d'une flaque assez conséquente. Cela ne prit pas longtemps pour que l'odeur extrêmement sucrée vienne brûler la gorge de Rochel.
- Du caramel..? s'interrogea-t-il, surpris
- Du... sang, le corrigea le commerçant, visiblement au bord de l'agonie.

Le phobique sentit son échine se parcourir de frissons qui le firent tressaillir. Il... pataugeait littéralement dans une flaque de sang de Candylandien. Cette idée macabre court-circuita un bref instant son cerveau ; il secoua la tête pour se reprendre mais ça lui était impossible. Il concentra alors toutes ses forces à revivre sa haine envers Liam : tout sauf revivre une troisième fois cette horreur de voir mourir quelqu'un. Tout ce sang... tout ce sang... tout ce saaaaaaa....aale con ! Ce sale con, il ne lui offrirait pas le loisir de se moquer de lui une nouvelle fois. Il l'entendait déjà : « ah ben ! T'es fort pour les discours mais dès qu'il s'agit d'avoir des couilles, y a plus personne ! »
Non. Liam n'aurait pas ce plaisir ; Rochel ne comptait pas lui offrir.

Il réprima une remontée gastrique et tenta de croiser le regard évanescent du vendeur :
- Qui ? Qui a fait ça ? Qu'est-ce qui vous a fait ça ? Combien étaient-ils ; où sont-ils partis ? Qu'avez-vous vu!?
Le pauvre homme mourant toussa et cracha un caillot de caramel avant de s'adresser non pas à Rochel mais à Liam :
- Heh... z'aviez raison pour... le cadenas.
L'insomniaque attrapa son visage musculeux entre ses mains, le forçant à le regarder.
- Répondez-moi ; restez avec moi!

Après une très courte perte de conscience, l'épicier rassembla tout ce qui lui restait de force vital et dans un ultime tressaut, il lâcha de son dernier souffle :
- Plusieurs...

Finalement, il s'éteignit dans les bras du phobique désemparé et au bord du malaise. Ce dernier resta agenouillé là, sans pouvoir bouger, sans pouvoir rien dire, les yeux écarquillés et rivés sur ce corps inertes dont les yeux et la bouche demeuraient entre-ouverts sans qu'aucune lueur, sans qu'aucun souffle ne s'en échappe perceptiblement.

Rochel se sentait aussi vide intérieurement que le cadavre qu'il empoignait sans pouvoir se résoudre à le lâcher.
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Liam Baldwin

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeMar 3 Fév - 15:34

Dans le silence pesant qui régnait dans le magasin on aurait presque pu entendre les poings de Rochel se serrer, ses dents grincer sous l'effet de la colère. A la lueur de sa lampe torche, Liam pouvait voir que les yeux de son interlocuteur n'étaient plus aussi ternes. Ils étaient même flamboyants de rage mal contenue.

Bien, très bien... c'était ce qu'il recherchait même si c'était à double tranchant. D'ailleurs la réplique ne tarda pas sous la forme d'un coup de poing au visage. Ça lui rappelait Jonh, tiens. Les dépressif n'aimaient jamais quand on leur déballait la vérité au visage. Ils se complaisaient dans leur malheur comme s'il s'agissait d'une couverture bien chaude et quand tu faisais mine de le leur retirer ils braillaient et tapaient du poings comme des enfants capricieux. Qu'est-ce qu'il croyait, au juste ? Qu'un coup le ferait taire ? Bon sang, malgré la douleur cuisante qui enflammait sa joue, tout ce que le tueur lui offrit en réponse fut un sourire goguenard. « J'ai gagné » auraient clamé ses yeux, si seulement Rochel avait pu les voir, mais Liam s'était tourné et tenait la torche braqué sur son agresseur, se plongeant lui-même dans l'ombre.

- Poli jusque dans ses accès de violence. Quel homme admirable, railla-t-il en se massant la joue. Le problème, c'est que justement ça ne me plaît pas.

Autant parler dans le vent, son comparse ne sembla même pas l'entendre tant il était concentré sur le fait de lui démontrer par A+B qu'ils étaient différents, avec des méthodes différentes, qu'il n'aimait pas qu'on le mette dans une boite -que dirait-il à son enterrement?- et que tout ce dont il était capable c'était attendre comme un con que ça passe. Glorieux.

Il n'eut pas le temps de  répondre qu'un nouveau bruit retentit à l'endroit qu'il éclairait auparavant. Il orienta aussitôt sa lampe torche dans cette direction alors que Rochel s'improvisait commando. Il avançait courbé en deux sous le regard amusé de Liam, avant de disparaître derrière le comptoir. Le cri étouffé qui suivit ne laissait pas grande possibilité quant à la source de la découverte. Un macchabée, ou un blessé dans le meilleur des cas. Et vu que « ça » faisait encore du bruit, l'ex-taulard pariait pour la seconde solution.

« Bingo ! » pensa-t-il alors que Rochel le hélait en levant vers lui un regard désemparé. Blessé, mourant même. Il aurait dû parier, même si Blanche-Neige lui aurait probablement sauté à la gorge s'il avait lancé l'idée. Il ne lui fallaut pas plus de dix secondes pour rejoindre le duo et s'accroupir à leur côté alors que les questions pleuvaient sans recevoir aucune réponse. C'était pas joli-joli... A la remarque du commerçant Liam hocha la tête, l'air sincèrement désolé pour le bonhomme.

- Vous auriez dû quitter la ville, personne n'est à l'abri ici. Vos murs ne peuvent pas plus les arrêter que ce fichu cadenas.

Le phobique persistait à vouloir arracher des réponses au marchand. Mais c'était trop tard. Ils n'eurent droit qu'à un mot, un seul... ils auraient mieux fait de lui offrir une dernière clope, vu l'utilité. Bientôt le corps de pain d'épices cessa de tressaillir dans les bras ,de Rochel qui sembla sombrer dans un état catatonique. Et voilà. Tout un travail à recommencer.

Le violeur claqua des doigts devant les yeux de son compagnon sans même obtenir un clignement d’œil. Bon... autant profiter de cette pause pour observer le corps. Malgré l'étreinte qui limitait l'observation on pouvait discerner de nombreuses traces de morsures. Des morsures de tailles différentes. « Plusieurs »... oui, de toute évidence. Il s'y était attendu, mais le reste moins. Car les tailles n'étaient pas que légèrement différentes, elles l'étaient énormément. L'un des dévoreurs avait réussi à sectionner le bras du marchand en une bouchée. La marque était bien lisse, arrondie et nette. Si certaines marques étaient d'origine humaine, celle-là et quelques autres ne l'étaient pas, de toute évidence.

S'ils ne les rattrapaient pas vite, le gosse, la chaudasse et Toffee risquaient de passer un sale quart d'heure.

- Allez, debout Blanche-Neige, faut qu'on mette la main ceux qui ont fait ça.

Pas de réponse. Le silence n'était brisé que par le « ploc » régulier des gouttes de caramel qui tombaient au sol.

Liam inspira profondément, plus qu'agacé. Ce n'était pas le moment d'être en état de choc. Fallait le secouer mais vu leurs altercations il y avait fort à parier qu'une gifle finirait en bain de sang. Alors quoi ? Le planter là ? Ou tenter de le faire réagir une dernière fois ? Le tueur se laissa glisser au sol, le dos contre le comptoir et s'alluma une cigarette. Il inspira une bouffée, puis deux, avant de se mettre à parler la clope encore coincée dans le bec. Le bout rougeoyant paraissait danser alors qu'il déballait ce qu'il lui passait par la tête, tentant de se remémorer une époque révolue de son passé.

- J'ai testé ta « méthode » quand j'étais plus jeune et tu sais quoi ? Elle ne marche pas. Au début t'attends que ça passe tout seul comme si ce n'était qu'un rhume ou une autre connerie du genre, tout simplement. Mais plus tu attends plus la douleur grandit. Elle devient obsédante, envahissante... elle se met doucement mais sûrement à hanter tes jours et des nuits, de longues nuits à garder les yeux braqués au plafond comme s'il allait apporter la sacro-sainte solution. La souffrance devient omniprésente. Tu peux même la sentir fourmiller dans ton cerveau comme une masse grouillante d'asticots, à vouloir te fracasser le crâne contre un mur pour que ça s'arrête. Ça te bouffe tellement qu'au final, tout ce qui te reste c'est l'envie de te coucher sur le sol et de crever là, comme un chien.

Rochel commençait à tressaillir, ce n'était pas le moment de s'arrêter en si bon chemin. Où qu'il mène.

- Alors oui, ce mec est mort. Tu t'en veux peut-être d'avoir pris le temps de t'engueuler avec moi. Tu crois peut-être que c'est ta faute. Mais rester ici à tenir un cadavre va rien résoudre. Ceux qui ont fait ça sont dehors. Ils rôdent. Peut-être qu'ils s'en prennent à quelqu'un à l'heure actuelle, un habitant ou... James. Ou Toffee. Ou même cette connasse qui passe son temps à dégueulasser mes affaires et à dire de la merde. Alors au lieu de perdre ton temps à te lamenter fais quelque chose pour l'avenir. Lève ton cul et aide moi à mettre ces dévoreurs hors d'état de nuire.

Il pointa le corps du marchand du bout du mégot qu'il avait arraché à ses lèvres.

- C'est le mieux que tu puisses faire pour ce pauvre type.
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeMar 3 Fév - 20:14

Une obsession pour les tagliatelles ? James ne savait pas si elle était sincère ou si elle se moquait de lui. A vrai dire il préférait penser qu'elle ne voulait pas lui dire qu'elle était son problème, ce que l'adolescent comprenait parfaitement, pas besoin de lui sortir une aussi grosse énormité. Il était peut être naïf mais pas con. James ne chercha donc pas à insister si la miss voulait garder secret la raison de son hypnose.

- Je vois !

De toute façon il serait bien fixé un moment ou un autre quand un pouvoir venant de Fanny se déclenchera. L'idée de la voir devenir molle comme une tagliatelle le fit doucement sourire. James connaissait les siens et Mr Tofee n'avait pas parlé d'en avoir dans sa poche. Cependant aucuns dons ne les aideraient à trouver où étaient passés les dévoreurs, ils pouvaient se trouver n'importe où. Fanny avait raison, il fallait se montrer créatif pour attraper les vilains. L'idée de les appâter était excellente. Et vu les marques laissés sur les maisons ils avaient faim.

- Ca me va ! Allons à la place du village et en chemin on peut s'approvisionner en appât !

Enfin avant il demanda à Mr Tofee où se trouvait la place du village, parce que l'adolescent n'avait pas de plan sous la main. En chemin, le voyageur pendait donc à prendre de quoi donner envie aux dévoreurs. Il se sentait quand même coupable de détériorer la beauté de Candyland mais c'était pour leur bien. Des bouts de volets, de panneaux et d'autres objets se retrouvaient donc dans son sac.

- Et si on faisait fondre le chocolat pour soulever l'odeur ? Parce que bien que ici ça sente tout le temps la sucrerie il faudrait une odeur supérieure pour les attirer...Vous voyez ce que je veux dire ?

Suggéra t-il en éclairant tour à tour ses deux compagnons. Il espérait que leur plan fonctionne et que les dévoreurs ne ressemblaient pas à des monstres. Bien qu'il ait vu des choses étranges à Dreamland depuis ses débuts, il était difficile encore de s'habituer à ce genre de chose. Il se souvenait encore du visage du yéti et rien que d'y songer il en eut des frissons. D'ailleurs il se mit à penser à Sélène, qui était rentré après avoir retrouvé son ombre. Son amie était sans doute retourné chez elle une fois réveillé.
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeMer 4 Fév - 10:09

Et bien et bien ! On peut dire que l'idée du piège – pourtant jetée à l'arrache – était bien passée ! Le petit James s'éclatait à arracher tout ce qui passait à portée de main pendant que Mr. Toffee leur montrait le chemin pour la place centrale. Elle en profita pour faire de même.

Puis vint la proposition non conne de faire fondre le chocolat, ce à quoi elle répondit :
- Ouaip, le faire fondre est une super idée. Reste le problème que l'on a pas de récipient pour ça, et encore moins de feu. Tu as toi, ou notre cher copain ?

À force de marcher, ils avaient fini par arriver à la place du village. Cette dernière était mine de rien assez grande, avec en plein milieu une énorme statue d'un beignet équipé d'une épée en sucre d'orge et d'un chapeau de réglisse. Quelques bancs en sucre cristallisés étaient éparpillés à droite à gauche.

Observant le tout, Fanny fini par s'avancer près de la statue et y poser tout autour ce qu'elle avait ramassé, puis alla même jusqu'à donner des coups de pieds dans les bancs, qui étant en sucre, cassèrent peu difficilement, et ne furent pas compliqués à traîner auprès du reste des sucreries.

Puis s'adressant aux autres :
- Bon... Si tu as de quoi tout faire cramer, ça peut être cool. En attendant, r'garde autour de nous, mais va falloir nous trouver une planque. En plus, on fait quoi s'ils viennent ? On les suit non ? Sauf si tu as envie de te battre, je sais me défendre mais...

…en se rappelant de la quantité de traces différentes sur les murs et sols...

… tu as vu la tronche des morsures dans les murs et des « griffures » si on peut appeler ça comme ça dans les sols ? M'enfin, après, tu vois ce que tu veux faire... T'as quoi comme « pouvoir » d'ailleurs ?

Puis continuant dans ses idées :
- Se planquer dans la maison d'un citoyen du coin, c'est une idée correcte, je veux bien me faire ambassadrice pour ça... Pour le cramage de sucrerie et l'reste, je te laisse gérer, mais à la limite je t'aide en poussant une poubelle en nougat d'une ruelle du coin avec toi. Ça devrait tenir.

Et enfin Fanny alla se poser sur un des bancs pas encore cassé, attendant réponse de l'intéressé, appréciant toute zone de peau qu'elle pouvait voir sur lui. C'était bien qu'il fasse un peu chaud ici... De toute manière, l'autre, Toffee, ne répondait pas et faisait juste présence avec eux. Elle osa tout de même une question à sa personne :
- Z'avez un pouvoir vous ?
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeMer 4 Fév - 20:21

En effet James n'avait pas pensé au récipient ni au feu. Et il savait pas comment faire un feu en frottant des sucreries. Du coup son idée n'était pas si bonne qu'il le pensait. Peut être que dans sa hotte quelque chose aurait pu faire l'affaire mais elle était resté dans la camionnette.

- J'ai rien de tout ça

Avoua t-il en faisant une petite moue. Ils étaient cependant déjà arrivé à la place du village avec une superbe statue en forme de beignet, qui donnait envie de la manger. Au fond on pouvait comprendre la gourmandise des Dévoreurs. James suivit Fanny et déposa lui aussi ce qu'il avait collecté. C'était bien beau leur petit ramassage mais maintenant ?

- On les suit ou on les attrape...ça dépend à quoi ils ressemblent...Si ils font genre deux mètres de hauts on sera pas de taille à lutter...mais si c'est genre des lutins je pense qu'on pourrait s'en sortir

Enfin vu la trace que les Dévoreurs avaient laissés derrière eux ça ne devait pas être des lutins ou des humains. Peut être un genre d'animal.

- Je pense pas que les citoyens nous laisseraient entrer, ils ont trop peur, ils sont tous barricadé chez eux

La preuve était les volets qui étaient tous fermés depuis que la nuit était venue.
Elle demanda à Mr Tofee si il avait des pouvoirs, et ce dernier lui répondit qu'il n'était pas un voyageur comme eux mais un Dreamlandien.
James eut alors une illumination et se frappa le front de la paume de sa main.

- Je suis bête si j'ai pas de quoi créer du feu feu je peux le fabriquer ! Enfin l'imaginer !Genre des allumettes ! Bref du coup il nous faudrait une poubelle pour le chocolat fondu...Je vais voir si y'en a une dans la ruelle là bas

Indiqua t-il en pointant du doigt le rue en face de lui. Les lampadaires de la place suffisait pour éclaircir l'endroit et James les laissa pour aller chercher sa poubelle. Alors qu'il avait mit main basse sur ce qu'il était venu chercher, un mouvement sur sa droite le fit sursauter et à l'aide de sa lampe torche il éclaira un chat en forme de marshmallow. L'adolescent ferma les yeux, sentant son coeur battre à cent à l'heure. Cette situation était vraiment stressante pour lui. A peine ce sentiment traversa son esprit que ses traits se changèrent pour laisser ceux de Jules. Ce dernier attrapa la poubelle et la tira en direction de la place où l'attendait les deux loustics.

- Bon j'ai pas que ça à foutre alors on se grouille de buter ces dévoreurs à la con

Lâcha t-il une fois arrivé à leur hauteur.

- Qu'est ce qu'on brûle pour allumer un feu ?
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeJeu 5 Fév - 15:03

Durant la discussion, Fanny avait apprit que Toffee serait très certainement inutile, n'ayant pas le moindre pouvoir. M'enfin, n'était-elle pas dans le même cas, inutile, à ne pas connaître son propre pouvoir ? On verrait ce que ça donne, le bénéfice du doute elle lui laissait.

Puis James parla « d'imaginer des allumettes », et sans plus d'explication partie chercher une poubelle en chocolat. Ok, on lui avait plusieurs fois parlé de pouvoir, et elle était assez perplexe vis à vis de tout ça, mais il avait l'air vraiment sérieux. Elle demandait à voir, mais son scepticisme naturel demandait des preuves.

En attendant que ce dernier revienne, elle comptait bien régler la question concernant « les habitants qui ne voudraient certainement pas nous ouvrir ». C'est pourquoi elle se dirigea vers une bâtisse bordant la place qui l'avait fait tilter puisque cette dernière était en pain d'épice, comme dans le conte. Toutefois, il faut avouer qu'elle exécrait le pain d'épice, et n'avait aucune envie de mordre dedans, clairement pas.

Frappant à la porte de l'habitation, elle demandait à ce qu'on lui ouvre pour que le groupe puisse se cacher le temps que les « grands dévoreurs » mordent à l'appât qu'ils étaient en train de préparer, et qu'ils pouvaient bien aider vu qu'ils travaillaient pour eux. La réponse ne fut pas très satisfaisante, et elle se fit prier à travers la porte elle-aussi en pain d'épice, mais de poignet en chocolat – noir à en croire la couleur, de filer d'ici et de les laisser tranquille, qu'ils attireraient les méchants chez eux à rester là et qu'ils ne voulaient rien avoir à faire avec Toffee ou eux.

Sans aucun doute, cela énerva Fanny au plus au point qui revint au centre de la place au moment où James... - ou pas - arriva. Qui était ce mec plutôt beau gosse qui se pointait avec les fringues de James ? Sérieusement ? Ils sont pas sensé être pratiquement les seuls à gueule humaine par ici...
C'est aux paroles et par le fait qu'il se pointait avec une poubelle qu'elle comprit que c'était un espèce de délire certainement dut aux pouvoirs dont on lui rabâchait - plus ou moins vrai - les oreilles depuis qu'elle était arrivé. Dans l'immédiat, elle ne chercha pas plus à comprendre, se méfiant tout de même "au cas où", et le montrant, surtout qu'elle n'était pas d'humeur pour ce genre de petit jeu.
D'ailleurs, les paroles agressives avaient exacerbé l'énervement de Fanny qui répondit :
- Crame ce que tu veux, tes fringues par exemples, on a que ça, sauf si l'aut' veut bien nous filer à la place quelques fringues, ça crame bien. Suffit pas d'grand chose, une fois lancé, le reste suivra très bien. Sauf si t'as mieux.

Puis, frustrée de s'être fait jeter quelques minutes auparavant, annonça :
- J'ai d'ailleurs trouvé où se planquer, si t'es bien l'mec avec qui je suis arrivé ici... Faut que tu m'expliques ça rapidement une fois qu'on est caché, sinon je risque de te frapper un petit peu dans le doute où tu sois un grand dévoreur...

et elle s'en fut de retour à la maison en pain d'épice, dont la porte vola en morceau d'un coup de pied appuyé extrêmement résolu - vraiment, une porte de cette constitution ne servait décidément à rien... Les habitants, un homme et sa femme – bonbons arlequins vivants – crièrent de peur et partirent se cacher à l'étage de leur maison. À l'intérieur, tout, absolument tout était fait de friandise.

Elle prit cependant soin de leur crier :
- C'est bon, on s'casse dès qu'on a attrapé vos dévoreurs. Vous m'remercierez plus tard.

puis alla à la porte :
- Quand vous voulez ! On a une bonne planque maintenant, la fenêtre de leur salle à manger donne sur la place !


Dernière édition par Fanny Melycena le Jeu 5 Fév - 18:50, édité 1 fois
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Rochel Willow

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeJeu 5 Fév - 18:45

L'incitation de Liam à se remettre debout n'avait que très partiellement atteint les oreilles de Rochel et le rendu consistait en une phrase assourdie et floue comme s'il eût la tête plongée sous l'eau. Il était incapable de faire obéir son corps et ses pensées naviguaient dans les eaux sombres de ses souvenirs les plus terribles. C'était la troisième fois qu'il voyait quelqu'un mourir aussi près de lui, c'était la deuxième fois qu'il se sentait coupable de ne pas avoir été présent au bon moment. Et tout cela court-circuitait son cerveau.

Il mit un moment à comprendre que ce bruit à côté de lui, c'était Liam qui venait de s'adosser contre le mur. Pourtant, l'insomniaque ne put se résoudre à quitter le cadavre des yeux pour faire face à son aîné qui commençait à parler.
C'était étrange comme ses paroles donnaient l'effet de se faire raconter sa propre vie. A chaque interprétation de ses propres souffrances, Liam touchait le point juste, avait le mot qui désignait parfaitement ce que ressentait Rochel. L'attente, il la connaissait. Le temps qui refusait de s'écouler, cela aussi faisait partie de son quotidien, même si d'autres raisons venaient corréler ce fait. Mourir ? Il y avait songé mais sans se considérer comme méritant de se l'offrir.

Chaque témoignage honnête du quadragénaire faisait écho jusqu'à réveiller ces sentiments de souffrance et de tristesse chez Rochel qui les ressentait à l'unisson des confessions qu'il écoutait. Les larmes montèrent aux yeux du dépressif dont la vue se trouble au point qu'il ne vit plus rien du peu qu'il distinguait encore dans l'obscurité du magasin.

La conclusion tomba brusquement, arrachant Rochel à son errance rétrospective pour le remettre face à la réalité qu'était Dreamland. Ses pesées allaient bien sûr vers James, Fanny et Mr. Toffee mais elles avaient encore du mal à considérer ce cadavre comme ce qu'il était ; c'était comme si l'esprit de Rochel refusait de soustraire à cet homme son humanité, comme s'il eut voulu que son âme soit encore là, quelque part, à attendre qu'on fasse quelque chose pour lui, un geste, un repenti, une sépulture.
Mais voilà : le temps pressait et l'urgence parvint à décrocher le regard de l'insomniaque de la victime qu'il tenait encore fermement. Il laissa échapper un sanglot qu'il s'efforça de réprimer par la suite, essuyant ses larmes d'un revers de manche.

- Je dois être présent pour ceux qui sont encore en vie, répéta-t-il d'une part pour intégrer cette réalité et d'autre part comme une justification spirituelle pour lâcher doucement le corps de l'épicier qu'il allongea au sol respectueusement. Ses mains eurent du mal à lâcher la chemise qu'elles empoignaient encore fortement mais après un effort de volonté, il y parvint.
Ce qu'il ne réussissait pas à faire, en revanche, c'était de s'admettre innocent. Cela lui était actuellement impossible même s'il sentait au fond de lui que Liam avait raison. Il le sentait car ce n'était pas le seul à lui avoir dit ça : les psychologues, ses amis, sa famille, sa sœur... tous avaient tenté cette approche à la mort d'Alice, sans succès.

Il se promit d'honorer la mémoire de cet homme qu'il avait laissé mourir et se releva, encore quelque peu déboussolé.
- Je... désolé. Allons-y.
Faire quelque chose pour l'avenir ? Rochel ne savait pas trop comment  faire mais c'était sans doute une réponse qu'il devrait trouver par lui-même. Comme il l'avait dit plus tôt, ce n'était pas l'envie qui lui manquait de considérer ses souffrances comme du passé. Mais si seulement il pouvait commencer par passer une nuit normale... C'est-à-dire pour commencer : une nuit qui ne serait pas celle-ci...

Reprenant un peu plus de constance à mesure qu'il essayait de se tenir aux conseils prodigués par Liam – fussent-ils bons ou mauvais – il essaya de prendre du recul sur la situation.
- Vous avez probablement raisons sur ce point, Liam : il n'y a plus rien à faire ici... Quand nous avons trouvé le cadenas, l'épicerie devait déjà avoir été attaquée depuis longtemps. Ce qui signifie qu'il y a peu de chances pour que les dévoreurs reviennent par ici. Par contre, pour James et Fanny...
Sincèrement, il ne savait pas si les dévoreurs pouvaient s'en prendre à eux et il ne tenait pas à le savoir ; encore moins à le découvrir. Ce pourquoi son envie de quitter les lieux avait pris le dessus.

Il fallait espérer que leurs deux camarades ainsi que leur guide avaient trouvé quelque indice de leur côté ou que la piste avait été concluante bien que Rochel craignait un peu cette seconde option pour le face à face qui en résulterait. Si ses cibles étaient sensibles à son pouvoir narcoleptique, il pourrait se rendre utile mais il ignorait s'il avait saisit l'essence de ce dernier dans toute sa subtilité. D'ailleurs il priait pour que cette fois-ci cela ne l'endorme pas lui, ça ne serait vraiment pas le moment.

Sur le trajet du retour, le cœur de l'insomniaque resta lourd et le manque de sommeil s'en faisait ressentir davantage encore. Il avait beau presser le pas, Liam semblait toujours plus rapide que lui et finissait par devoir l'attendre inévitablement tous les x mètres.
- Si vous voulez partir devant, allez-y, Liam. Je finirai bien par vous retrouver. C'est juste que... je suis fatigué. Fatigué de tout ça ; fatigué tout court.
Il s'attendait à une réponse du genre « parle moins et marche plus, Blanche-Neige ! » mais il avait horreur d'être un poids mort. A la différence de quelqu'un qui entretient volontairement la pitié, Rochel ne voulait en aucun cas se laisser aller à ne rien faire, être utile était tout ce qu'il souhaitait. Mais il atteignait visiblement les limites de son corps et si sa volonté semblait renforcée, ses jambes ne se mouvaient plus que grâce à elle.

Il hésita à boire sa potion du haschich dans l'idée qu'elle pouvait lui conférer un de regain de quelque sorte que ce soit mais le mot lui-même ayant une connotation péjorative du fait de son rattachement aux narcotiques, il préféra la garder pour un 'plus tard' plus qu'hypothétique.

Ils croisèrent bientôt la camionnette du taulard, signe que les deux autres ne devaient en théorie plus être très loin, bien qu'il ne sût où chercher.
- Ah, on aurait dû convenir d'un lieu de rendez-vous... Que fait-on ?
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James Brooks

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Fév - 19:54

Cramer ses fringues ? Jules l'a regarda comme si elle était folle, ce qui était à vrai dire une vérité. Il fallait vraiment avoir une case en moins pour se balader à poil comme elle l'avait été en atterrissant ici. C'était vraiment dommage que Liam ne l'ai pas choisie dans son équipe pour la faire redescendre sur terre. Mais bon, de toute manière, il n'y avait pas grand chose qui prenait feu dans les alentours, Jules avait juste pas envie de ruiner les vêtements de son créateur.

- Hors de questions

Il devait bien se servir de papier pour mettre des affiches tout de même. Fanny n'attendit pas plus longtemps pour leur annoncer qu'elle avait trouvé une planque, tout en menaçant Jules de le frapper. Il regarda cette dernière avec dédain.

- Ose poser un de tes sales doigts sur moi et c'est pas que le chocolat qui va fondre

Pendant que la crétine allait défoncer la porte des habitants, et qu'on vienne pas l'engueuler là dessus il avait rien dégrader pour une fois, il alla voir si il n'y avait pas du papier. Avant de lever les yeux ciel pour regarder dans la poubelle qu'il avait ramené. Des journaux, c'était parfait.

- Putain mais ferme ta grande gueule, et ramène moi du papier journal

Elle était épuisante cette gonzesse. Heureusement que James aimait les mecs, quoique même ceux là pouvait être chiant. Jules vida la poubelle et tria avant de ne mettre que le papier. Il attendit que la voyageuse ramène le butin pour pouvoir commencer. Une fois le tout mis en place, il tendit sa main et se concentra, reproduisant dans son esprit une boîte d'allumette deux en un ( merci jade ♥) et d'en faire craquer une pour embraser un papier qu'il avait gardé avant de le jeter dans la poubelle. Le feu se propagea et Jules attrapa un bout de volet au chocolat noir afin de le jeter dedans. Une odeur forte ne tarda pas à lui donner envie de garder. Il détestait le chocolat et les friandises.

- Ca devrait aller filons nous planquer

Accompagnés des deux autres, Jules alla dans la maison que Fanny avait défoncé. C'était vraiment pas très malin...Espérons que les Dévoreurs, si ils ramènent leurs culs, ne remarqueront pas qu'il manque une porte et venir finalement bouffer la famille. En attendant, il n'y avait plus qu'à squatter dans la salle à manger en observant par la fenêtre.
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeMar 10 Fév - 21:27

Il lui en avait fallut du temps, mais Rochel semblait enfin réveillé et à peu près alerte. Autant qu'un mec avec des valises de 8 km sous les yeux pouvait l'être. Lorsqu'il annonça être décidé à repartir Liam écarta les bras, mimique muette signifiant sans équivocité aucune « à la bonne heure ! ». Le tueur prit les devants et sortit le premier du magasin, écrasant son mégot sur ce qu'il restait de porte d'entrée. Le mort ne s'en formaliserait pas.

Sur le trajet le phobique traînait la patte. S'ils représentaient les personnages de la fable du lièvre et de la tortue Liam n'avait aucun doute quant à l'animal qu'ils représentaient respectivement, et pas seulement pour ses capacités au pieu. Le traînard s'en rendit rapidement compte, lançant un héroïque « partez devant, je vous rejoindrais ». Mouais, à d'autres. Il n'était pas bon de rester seul alors que des bestioles capables de vous croquer un bras en une bouchée rôdait. Avoir Rochel sous le bras pour le leur balancer en cas de problème était plus qu'utile, hors de question de le semer en route.

- On est pas à deux minutes près, je peux ralentir, répondit-il simplement sans prendre la peine de développer sa pensée.

Dans l'obscurité les maisons se succédaient, seule leur odeur pouvant permettre d'en identifier la nature. Liam avait de nouveau éteint sa torche, les transformant Rochel et lui en deux ombres anonymes s'étirant à la pâle lumière lunaire. Il n'y au pas d'autre bruit que celui de leurs pas jusqu'à ce qu'ils arrivent à la hauteur de la camionnette, chien fidèle abandonné le long du trottoir. Le tueur s'accouda au capot et observa les alentours en quête d'un indice quelconque sur l'emplacement des trois autres. Le phobique profita de cette « pause » pour regretter le manque de point de rendez-vous. Le trentenaire  lui répondit avec un sourire goguenard et un haussement d'épaules je-m'en-foutiste au possible.

- On cherche la merde. Devant l'air interrogatif voire méfiant de son comparse, il compléta : Non mais... vraiment. Les voyageurs passent rarement deux minutes sans créer des ennuis. Tu veux qu'on les trouve ? Bah faut chercher leur merde.

Ça devrait pas prendre longtemps d'ailleurs. On pouvait voir que les maisons du coin, et sur tout la longueur de la rue, avaient été amputées d'une partie de leur architecture et il en était de même pour la statue qui trônait un peu plus loin. Pas de traces de dents, il ne pouvait s'agir que des agissements de leurs camarades. Ses yeux suivaient le boulevard jusqu'à s'arrêter sur une lueur orangée, au loin, qui attira son regard. Le violeur la pointa du doigt non sans étouffer un rire bref. D'ici on aurait presque pu croire qu'ils avaient organisé un barbecue... ou une fondue au chocolat.

- Ce genre de merde. J'espère juste que ces cons n'ont pas mis le feu à la ville.

Quoique, ça restait peu probable. Pour enflammer du chocolat ou du pain d'épices il fallait sacrément fortiche. Magicien, même. L'autre groupe avait dû vouloir faire fondre de la bouffe vu l'odeur entêtante de cacao que leur portait la brise, mais dans quel but ? Appâter les dévoreurs ? Si Liam saluait l'initiative il doutait franchement qu'on puisse attirer ces prédateurs avec quelque chose qui pullulait déjà dans le coin. Il aurait plutôt fallut miser sur un appât exotique...

L'image de Fanny entièrement nue et couverte de nutella s'imposa à son esprit. La courbe de ses seins sous leur gangue de chocolat, le creux de son nombril à peine visible mais qu'il se ferait un plaisir de révéler à l'aide de sa langue, son entre-jambe protégée uniquement par cette couche éphémère de cacao... Ouais y'avait pas à dire, c'était tout de suite bien plus alléchant.

Il n'aurait peut-être pas dû y penser car son bras droit tripla de volume alors qu'une bosse se formait au niveau de son entre-jambes, réveillant une douleur lancinante dans ses couilles. Une nénette pour se vider ou un coin tranquille pour se secouer la nouille, c'était tout ce qu'il voulait à cet instant. Bon sang, pourquoi les créatures de Dreamland ne lui permettaient jamais de caser un moment de détente dans son emploi du temps ? A croire qu'ici les gens ne baisaient jamais.

**Ils ne savent pas ce qu'ils perdent.**

Tentant d'ignorer ses hormones en ébullition, Liam suivit la piste jusqu'à une place sur laquelle avait été entreposée une masse de friandises. Devant le tas énorme et désordonné se trouvait une poubelle d'où dépassait un morceau de chocolat et dont provenait la lumière. Le cacao avait commencé à fondre sur le papier, étouffant les flammes. Ça ne durerait plus très longtemps avant que l'obscurité ne revienne. Mais où était les autres ? C'était bien beau de retrouver la réserve de Riri, Fifi et Loulou, mais c'était eux qu'il voulait et la dernière chose dont le violeur avait envie c'était de jouer à cache-cache. Dévorer du dévoreur, tringler Fanny, ou même James tiens ! Ok. Mais pour les jeux de cours de récré on pouvait repasser.

- Bon, où sont passé ces putains de canards ?

Rochel ne comprendrait pas la référence mais Liam s'en foutait autant que de la date de péremption de ses capotes. De toute façon il n'eut pas à répondre car l'ex-taulard trouva sans trop de mal la réponse à sa question. Toutes les maisons étaient closes sauf une. Elle n'était pas grande ouverte, mais elle baillait... et personne à CandyLand n'aurait laissé sa porte ouverte, même juste entrebâillée, alors que les grands dévoreurs vadrouillaient.

- Bah chez l'oncle Donald pardi... murmura-t-il, les mâchoires serrées.

D'un pas vif il entraîna Rochel dans son sillage jusqu'à la demeure des bonbons arlequins géants et y pénétra comme s'il avait été le maître de céans. Il referma la porte derrière eux et alla droit vers le salon d'où provenaient des voix qu'il ne connaissaient que trop. Et plus il marchait plus il était en colère bien que sa physionomie ne le montre pas le moins du monde. Tout ce qu'il affichait pour l'heure c'était un sourire qui ne s'étirait que plus encore à l'écoute des sanglots provenant de l'étage.

- Jolie planque... c'est l'idée de qui ? Interrogea-t-il avec désinvolture.

Les regards de Jules et Toffee convergèrent inconsciemment vers Fanny. Le tueur s’avança les bras légèrement en avant comme s'il avait voulu lui offrir une accolade pour la féliciter, au lieu de quoi il lui asséna une claque si violente de sa main énorme qu'il l'envoya rouler sur le tapis. Il avait senti une sorte de résistance qui avait fini par céder face à la force brute, mais sa main avait tout de même été renvoyée après coup en arrière, le forçant à reculer d'un pas. Le pouvoir de cette pétasse sûrement, mais il aurait toujours le temps de s'y attarder le lendemain. Pour le moment il fallait surtout remettre les points sur les i.

Son regard c'était fait dur, haineux. Sa main normalement proportionnée désigna la porte d'entrée alors qu'il prenait la parole d'un ton doucereux. Le fait que la lèvre de la voyageuse soit fendue et qu'un hématome apparaisse sur sa joue ne l'amadouait pas le moins du monde. Non... plus il la regardait, plus il fulminait d'une colère froide, aussi tranchante que la lame d'un couteau.

- Ça... c'est une putain de connerie. On est mandatés par le maire. On doit protéger les habitants de cette putain de ville et toi tu fous en danger les habitants ? Tu ouvres les portes pour les dévoreurs ? Tu entres par effraction chez des gens terrifiés ? C'est quoi le but ? Qu'on se fasse virer ? Lyncher ? Si tu veux pas que je t'encastre la tête dans la cheminée la prochaine fois t'as intérêt à intégrer certaines données, à commencer par : « tu fous pas la merde ». Si tu fais la moindre chose qui pourraient nous causer du tord je propulserais ton joli p'tit cul sur la lune en pièces détachées.

Il se tourna vers Rochel, l'air complètement blasé.

- Tu vois je te l'avais dit. Faut chercher la merde.
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeMer 11 Fév - 21:28

Pendant que Liam remerciait Fanny à sa façon, le chocolat qui avait commencé à fondre finit d'éteindre le peu de papier qui continuait encore à brûler. Des braises s'échappaient à présent une fumée sombre dont l'odeur s'était mélangée à celle du chocolat pour un mélange pour le moins spécial.

Peu de temps après, Toffee intervint en pointant discrètement une direction du bout de son doigt : une ombre se formait, une silhouette approchait du piège ! D'abord hésitante, cette dernière finit par fouiller dans les cendres de journaux à la recherche de l'origine de l'odeur si entêtante de la plaque fondue.
N'écoutant que son courage, décidé à retrouver son honneur, Mr. Toffee sortit en trombe de la maison pour se jeter directement sur sa cible, la maintenant avec difficulté au sol.
- Je le tiens ! cria-t-il à l'adresse des voyageurs avant de se prendre un coup et de tomber au sol, lâchant sa prise tout en perdant connaissance.

Heureusement, le petit groupe était venu à son secours. Déjà on le tenait, on maîtrisait le salaud et on découvrait avec plus ou moins de surprise qu'il s'agissait d'un homme tout comme eux.
- Lâchez-moi, je vous dis !! Je ne suis pas ce que vous recherchez, laissez-moi au moins m'expliquer ! Et puis vous êtes qui, d'abord ?!
- Je crois qu'on pourrait vous demander la même chose, répondit Rochel sur un ton sec.

Forcé de coopérer, l'homme obtempéra et se laissa faire en signe de bonne foi avant de se justifier :
Je suis l'un des investigateurs que monsieur le maire a chargé de trouver et d'appréhender les Grands Dévoreurs... Ou devrais-je dire : LE dévoreur.
Suite aux regards interdits de certains, il poursuivit.
- J'ignore si le maire vous a dit quoi que ce soit à notre sujet mais mes camarades et moi-même travaillons pour lui, je vous assure ! Seulement ce vieux grincheux déteste tout ce qui n'est pas lui, et encore plus ce qui n'est pas sucrerie. Faute de résultats, il nous traite d'incapables alors qu'il y a un mois à peine il nous accueillait à bras ouverts. Pfeu ! Faux-cul, hypocrite !

L'insomniaque du groupe soupira. Pour lui, c'était un fiasco : ils pensaient attraper un dévoreur et voilà qu'ils attrapaient un type sorti de nulle part. Il osa cependant une question :
- Si vous êtes plusieurs alors où sont les autres? ce à quoi le captif répondit par un signe du menton en désignant la crête bordant CandyLand.
- Ils sont restés là-haut. On pense enfin avoir trouvé la planque du dévoreur mais en grimpant, on a entendu des cris et on a vu du feu alors je suis venu vérifier. On s'attendait vraiment pas à ce que ce soit une bande de bras cassés dans votre genre... D'ailleurs vous comptiez faire quoi avec ce feu ?! Enfin bref, passons. Si on est dans le même camp, alors autant vous dire ce qu'on sait.

Le jeune homme, la trentaine au vu de son visage, insista pour qu'on le relâche avant de continuer. Il épousseta sa veste salie afin de se débarrasser de la cendre qui s'y était accrochée.
Il inspecta brièvement chacun des membres du petit groupe, ses yeux s'attardant notamment sur Fanny avec un air satisfait avant de glisser en direction de Toffee à qui il offrit un regard méprisant alors que ce dernier n'avait pas encore repris connaissance.
- Désolé pour votre ami. Quand on se fait attaquer, on réfléchit pas trop, je suppose. Quelle idée, aussi..? Donc : je disais UN dévoreur et c'est encore loin du compte. Disons plutôt « une ». Une fillette rondouillarde avec des couettes ridicules. Elle se planque ici... c'est une voyageuse, une boulimique. De ce qu'on sait, c'est elle qui est à l'origine de ces massacres mais on n'a encore jamais pu mettre la main sur elle. Enfin si, une fois on a réussi à la chopper mais elle s'est transformé en mini-Bouddha, putain elle pesait des tonnes ! Impossible de la bouger. Alors on l'a ligotée et elle s'est mis à manger la corde comme si c'était un spaghetti géant. En plus, pour pouvoir couvrir une si grande zone, je suis sûr qu'elle a un pouvoir pour se dédoubler ou un truc du genre. Ça n'a rien à voir avec les monstres gigantesques qu'imaginent les Candylandiens mais ça fait flipper quand même... C'est un monstre, impossible de la raisonner : elle ne vit que pour manger. J'aurais jamais cru qu'une petite grosse me ferait courir autant, heh !

Il passa sa main derrière sa tête, visiblement gêné d'avoir raconté une anecdote aussi peu reluisante. Mais bon, si on veut se faire des alliés, il ne faut rien cacher.
De temps à autres, il jetait un coup d’œil anxieux en direction de la crête, cherchant des yeux ses compagnons comme s'il espérait recevoir un signal comme quoi tout allait bien, ou même un signal comme quoi ils avaient besoin de lui, n'importe quoi. Il semblait ne pas apprécier d'être seul et c'était assez compréhensible au vu de la situation actuelle.

La Lune, apparue depuis peu à l'horizon de la région baignait désormais une partie de la ville dans une lueur laiteuse qu'intensifiait le léger brouillard qui ne se dissiperait probablement qu'au petit matin. La ville semblait encore plus fantomatique mais au moins pouvait-on y voir un peu mieux sans avoir à allumer sa torche. Cela ouvrait de nouvelles possibilités d'enquête et le captif s'en rendit compte, pressant un peu les choses :
- Ecoutez : faites ce que vous voulez, prenez ce que je viens de dire comme argent comptant ou pas mais ne vous laissez pas leurrer : à chaque fois qu'on a croisé cette gosse, elle s'est mise à nous attaquer et refuse le dialogue. Si vous comptez y aller, faites gaffe. Il y a plein de postes désaffectés sur les flancs de la montagne, je suis convaincu qu'elle se planque dans l'un d'entre eux. Mes amis devraient pouvoir se débrouiller ; moi je vais encore rester un peu ici à faire le planton des fois que votre feu de camp ait eu un véritable effet...

La localisation exacte de la dévoreuse importait peu quant à l'issue à laquelle il fallait s'attendre si cette dernière était aussi belliqueuse que le disait le voyageur. Pourtant le temps pressait et chaque minute gâchée équivalait à prendre le risque de laisser mourir un habitant ou un voyageur mandaté. Il y aurait bien des indices à la sortie de la ville, des traces de pas ou des marques. Si la fillette descendait effectivement toutes les nuits, trouver quelque chose n'était qu'une question de temps.

Le voyageur, lui, commença à inspecter les environs de ses yeux observateurs sans savoir si on le laisserait partir ou si on allait lui tenir la jambe encore longtemps avec une pluie de question.
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Fanny Melycena

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeSam 14 Fév - 11:51

Alors que Fanny attendait tranquillement à l'intérieur de la maison avec ses compagnons, elle put voir les deux manquants arriver. Pour elle, il s'agissait là d'une bonne chose, puisque ainsi, si les grands dévoreurs se pointaient, elle aurait plus de boucliers à disposition pour sa défense, et plus de force de frappe, quoi qu'elle se contre-foute de ce dernier point.

Sauf que l'entrée de Liam ne se passa pas tout à fait d'une manière agréable, ce dernier laissant partir son bras de toute sa force pour asséner une claque énorme à la jeune fille qui roula sur le tapis – en guimauve d'ailleurs – avec douleur. Elle avait la lèvre fendue, la joue qui la lançait fortement, avec certainement un hématome qui serait peu jolie à voir d'après son touché, et mal à l'épaule suite à la chute.

Elle se redressa immédiatement, une rage pure envers Liam flamboyant dans ses yeux. S'il y avait à l'instant même une chose sûre et certaine pour elle, c'est qu'elle le tuerait, ou le torturerait jusqu'à la limite de la mort avant de le laisser récupérer et recommencer encore et encore. Et elle lui arracherait un magnifique morceau de peau pour recommencer une nouvelle collection ici, puisque celle du « monde réel » n'avait pas suivi dans dreamland. Ce serait un morceau de choix qu'elle garderait précieusement. Et d'ailleurs ouai, elle ne le tuerait pas, elle le laisserait vivant, écorché vif sur une partie du corps, la figure si possible, pour qu'il se souvienne de ne jamais plus la toucher.

Elle lui cracha d'ailleurs quelques mots emplis de haine :
- Hey sale connard ! On m'dit rien, j'sais à peine ce que je fous ici, et limite j'm'en contrefous j'ai pas demandé d'partir à la chasse aux gros bizus de dévoreurs à la con ! Alors quand j'cherche à quand même aider, à faire quelque chose, vient pas faire ton p'ti chef tout chaud tout excité qu'on t'obéisse pas, surtout quand tu te casses faire joujou ailleurs ! J'savais même pas qu'c'était l'maire qui vous a demandé ça ! Et tant qu'à faire, les deux autres, tu dis rien ? Pauvre tâche de merde ! Ils ont rien dit pour stopper l'idée, ils sont tout aussi coupable !
Puis reprenant une grande inspiration avant de continuer :
- Écoute, touche moi encore une fois, rien qu'une seule, et j'te tue sur place. Et tu vois mon cul ? – dit-elle en enjoignant le passage par un relevé de sa mini-jupe, laissant tout voir – Tu y posera jamais, au grand jamais les mains.

Puis avant qu'elle put continuer, Toffee cassa tout en courant sur un quelqu'un ou quelque chose qui avait été attiré par le piège. Ses pseudos-compagnons partirent à sa suite, et Fanny ne se pressa pas, arrivant en marchant. En effet, en plus de ne plus rien en avoir à faire, elle se posait la question de ce qui s'était passé au moment de la baffe. Elle avait à peine sentie le coup toucher, c'était autre chose qui l'avait projeté, et en plus, elle avait tout juste réussie à remarquer que la main de Liam était repartie en arrière. Ce n'était pas spécialement normal ça, serait-ce ce dont on lui parlait, les « pouvoirs » qu'ils obtiennent en arrivant ici ? Ça demanderait plus d'approfondissement par la suite. Qu'est ce que c'était ? Un bouclier ? Un pouvoir pour atténuer les coups ? Autre chose ? Aucune idée précise pour le moment, et pas assez d'éléments pour répondre. Elle préféra laisser courir pour le moment pour se recentrer sur les événements.

Ce n'était donc d'après l'homme qu'ils avaient capturé pas « des » mais un seul grand dévoreur, et c'était une gamine ? Vraiment, c'était tout ? Ridicule. En plus, ça faisait quelques temps déjà que ce mecs et ses potes étaient incapables de s'en débarrasser. Pour le coup, Fanny, qui en avait ras la casquette de restait avec son groupe de gens limités mentalement, sauf peu être le James qui avait prit le temps de lui parler, se dit que ça pouvait faire un bon parti pour se venger de Liam. D'ailleurs ce qu'elle avait comprit, il était véritablement dangereux, et beaucoup plus expérimenté ici. Il lui fallait un moyen sûr de le massacrer, et celui-là pouvait être pas mal. Peut être même s'allier à l'autre groupe à la limite, pourquoi pas... à voir.

Voila, sa décision était clairement prise. Elle n'aimait pas ses compagnons, et ils semblaient ne pas l'aimer. Problème réglé, elle se cassait de là, ce qu'elle fit immédiatement en partant dans une direction semblant mener à la fameuse « montagne » et aussi la sortie de la ville. Elle profita tout de même pour balancer :
- Comme quoi mon idée soit disant foireuse a servie à quelque chose, on a des infos maintenant ! Enfin, vous ! Moi j'me casse, démerdez vous.

En marchant – elle s'était débrouillée pour passer rapidement dans une ou deux ruelle pour pas que son ex-groupe la suive ou rattrape, elle ne voulait vraiment rien avoir à faire d'autre avec eux – elle prit dans le visage un bout de journal survivant du feu qu'ils avaient fait. Dessus, un article parlait de « Bobby the kid » qui pouvait répondre à pratiquement n'importe qu'elle demande pour peu que l'on en paye le prix, en prononçant une modique phrase pitoyable. Pourquoi ne pas l’appeler ? Il pourrait peut être l'aider à se venger aussi...

Une fois relativement éloignée de son point de départ, elle sortie l'article qu'elle avait gardé dans sa poche et lança :
- Oh Bobby ! Viens à notre secours !

Une fois qu'il serait là, elle comptait lui offrir n'importe quoi, même son corps, elle s'en fichait, et il avait une bonne tête sur la photo en plus, du moment qu'il pouvait l'aider à par exemple rejoindre l'autre groupe, l'autre gamine, voir la maîtriser ou la forcer à s'allier plus ou moins avec Fanny, voir si possible, plus sympathique, demander à Bobby de rendre à Liam sa baffe en récupérant un morceau de peau au passage, ou encore le lui servir sur une table de torture, attaché de manière à ce qu'elle puisse le castrer tranquillement... Oui, ça c'était bon...
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeSam 14 Fév - 19:57

Il ne s'écoula pas plus d'une seconde avant que Bobby ne se matérialise dans la ruelle où se trouvait Fanny. Il portait son éternel Stedson, un jean qui moulait à la perfection son postérieur musclé et une chemise juste assez ouverte pour laisser entrevoir son torse épilé. Et s'il souriait de prime abord il ne tarda pas à tapoter le bord de son chapeau en remuant la tête, dépité. Pas de danger à l'horizon, ce qui voulait dire que cette donzelle l'avait appelé sans raison.

- Écoute petite... je sais que Bobby the Kid te fais rêver et que tu voulais le rencontrer, mais l'annonce précise bien que Bobby the Kid ne se déplace que pour sauver des vies. Pense à toutes ces personnes qui pleurent de désespoir faute de n'avoir pu recevoir son aide !

Il tira de sa poche une annonce complète -et pas à moitié brûlée comme celle que tenait Fanny – avant de la tendre à la demoiselle avec un sourire colgate.

- Bobby ne sait pas si c'est à cause du feu ou de l'analphabétisme, mais tu avais dû rater ce détail beauté. Voilà donc un nouveau flyer gratuit... non, non, ne remercie pas Bobby the Kid, il doit bien ça à l'une de ses fans les plus fidèles. Bobby the Kid a même ajouté un autographe, petite veinarde !

Il lui adressa un clin d’œil complice.

- Par contre, il va falloir payer à Bobby ses frais de déplacements. Comme tu es jolie, Bobby the Kid se contentera d'un baiser...

Il tendit la main vers le visage de Fanny, où commençait à s'étendre un bel hématome, mais ne put achever son geste. C'est non sans un certain agacement qu'il se rendit compte qu'il lui était impossible de toucher la peau de sa « non- cliente ». Adieu doux baiser, et plus si affinité ! C'est l'air légèrement frustré qu'il reprit, après avoir laissé retombé son bras le long de son corps.

- Ça ce n'est pas très correct, bébé. Bobby the Kid n'aime pas se faire arnaquer. La prochaine fois que tu appelleras Bobby, tu as intérêt à avoir de quoi payer.

Il disparu sans autre forme de procès, laissant la voyageuse et ses envies de vengeance dans la ruelle. Si elle voulait prendre les armes, il lui faudrait le faire elle-même. Si Bobby était le sauveur des désespérés, le protecteur -contre rémunération- de ceux en danger de mort, il n'était pas un vulgaire mercenaire. Sauver une vie (et de l'argent en prime) était la seule bonne raison de se salir les mains pour autrui.
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Rochel Willow

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeLun 16 Fév - 12:08

Mise à part l'histoire de canards à laquelle Rochel n'avait rien comprit – ce qui avait valu à Liam un haussement de sourcil hautement interrogateur – l'insomniaque comprit cependant rapidement ce que son collègue de traque voulait dire par « chercher la merde » alors que celui-ci lui désignait une scène hautement improbable.

Des bouts de bâtiments et monuments avaient été arrachés et entassés, tas auquel 'on' avait mit le feu d'une manière ou d'une autre. Le brasier éphémère perdait rapidement en intensité mais cela était suffisant pour que les sucreries fondent, dégageant une forte odeur de chocolat, de caramel et de fumée.
Pas le temps de s'attarder sur le pourquoi du comment car l'ex taulard fonçait déjà vers la demeure d' « oncle Donald ». Rochel le suivit à pas rapide sans vraiment savoir ce que Liam avait pu voir de troublant.

Il fallut un bref instant à Rochel pour réadapter ses yeux à la pénombre ambiante après avoir fixé le feu. Tandis qu'il essayait de distinguer meubles et gens, il entendit parfaitement le claquement violent de la main gigantesque de Liam sur Fanny. Interdit, il ne comptait pas laisser passer ça ! Son collègue remit les points sur les « i » avec Fanny avant de lui adresser, à lui, une boutade qui le rendait presque complice de ce comportement inacceptable.

- Liam !! Bon dieu mais ça n'était vraiment pas nécessaire, cette claque ! Que ça vous énerve, je peux comprendre, continua-t-il dans une optique de calmer le jeu plus que l'envenimer. Mais on ne baffe pas les gens comme ça, votre simple discours aurait suffi ! reprit-il avec colère. Il y avait une nette différence entre ne pas se laisser marcher sur les pieds et agresser à tout va. Que tirerait Fanny de cette discussion si ce n'était la baffe et non le discours moralisateur pourtant véridique et légitime, lui ?

Pendant ce temps, le taciturne Mr. Toffee, qui était resté à regarder par la fenêtre, lâcha une exclamation avant de se précipiter dehors pour se jeter sur sa cible. L'insomniaque, soucieux de savoir comment les choses allaient tourner, se dirigea vers la porte, non sans jeter un regard à Liam et Fanny et de se dire davantage à lui-même qu'aux autres :
- On se croirait dans une cour d'école primaire...

Alors que Toffee criait à l'aide, Rochel sortit en courant pour se diriger vers leur allié candylandien. Il était prêt à utiliser son pouvoir tout en apportant son aide pour maîtriser le mystérieux inconnu dont les poings faisaient aussi mal que les décibels qui sortaient de sa bouche.
L'interrogatoire se mena sans réel accroc au soulagement de Rochel.
Il ne savait pas trop s'il devait croire cet homme dont il ne connaissait même pas le nom... mais son témoignage semblait sincère concernant le soucis qu'il se faisait pour ses amis. Son investissement pour la ville n'avait rien à voir avec le portrait que leur avait dépeint le maire, en revanche. Ce dernier les avait traité d'incapables et de profiteurs mais à présent, que penser de ce jugement ?

Indécis, l'insomniaque préféra reporter son attention sur le barman inconscient qui gisait au sol. Ce pauvre gars avait dû se prendre un bon coup de poing mais par chance, il n'y avait rien de cassé. Pourquoi ? Comment pouvait-on faire preuve d'un tel courage téméraire et irresponsable ?
- Je ne sais pas dans combien de temps Mr. Toffee sera sur pied mais quoi qu'on fasse, je pense qu'il vaut mieux ne plus nous séparer. Si un groupe entier a autant de problèmes à arrêter la dévoreuse, alors c'est inutile d'essayer de la trouver rapidement et de se faire tuer tout aussi vite. Et puis il y a déjà l'autre équipe de... il fit un geste à l'attention du captif pour l'inviter à leur donner son nom.
- Carl, répondit l’intéresse d'une voix blasée et monotone.
- … Carl. Reprit Rochel par politesse. Une autre chose me tracasse : Liam et moi avons trouvé l'épicier. Il s'est fait attaquer dans sa boutique et il... nous n'avons rien pu faire pour le sauver... Il n'a eu le temps de nous dire qu'un seul mot : « plusieurs ». Alors s'il dit qu'il y a plusieurs dévoreurs tandis que Carl affirme qu'il n'y en a qu'une... Nous avons un petit problème de cohérence. Lequel a raison?

Le voyageur lâcha un bref ricanement. Hautain, il corrigea Rochel :
- J'ai pas dit qu'elle était toute seule comme vous l'entendez ! Nous aussi ça nous a fait drôle mais l'hypothèse la plus probable qu'on a trouvée, c'est qu'elle peut se dédoubler. Comment ferait-elle, sinon, pour frapper simultanément aux quatre coins de la ville ?
Rochel fut convaincu par ce raisonnement et se dit qu'après tout, si les villageois appelaient la menace les « Grands Dévoreurs » au pluriel, c'était sans doute également fondé.

Tout cela n'arrangeait pas l'état de fatigue du phobique qui, en plus de courir et lutter devait aussi mobiliser son cerveau. Et puis il avait faim... Il n'avait rien avalé depuis quelques temps déjà et comme pour compenser son manque de sommeil, son corps semblait plus affamé que jamais. Ce type de symptôme, il les avait déjà rencontré dans le monde réel et le monde des rêves ne semblait pas déroger à la règle. Toffee s'était réveillé à présent et il souriait gentiment à Rochel. Sans doute pour le remercier d'avoir prit soin de lui, il ouvrit la bouche et une fleur en sortit. Maintenant, ses yeux étaient remplacés par des billes roses et-...

L'insomniaque secoua la tête tout en fermant les yeux. Quand il les rouvrit, Toffee était toujours inconscient. La seule chose qui avait changé, c'était le vertige que ressentait à présent le phobique. Comme quoi, repousser ses limites n'est pas toujours bon, songea-t-il.
Pendant son absence, Fanny était partie...
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James Brooks

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeLun 16 Fév - 20:15

Jules ne se priva pas de ricaner lorsque Liam foutu une grosse baffe à Fanny. C'était tellement un rêve que de faire fermer sa grande gueule à cette petite pute. Finalement le taulard pouvait être utile parfois. L'idiote n'avait pas l'air d'apprécier la baffe et menaça son bourreau, jurant qu'il n'aurait jamais ses fesses.
Mais cette meuf croyait vraiment au Père Noël, si de simples paroles pouvaient arrêter l'hypersexuel. Sur le coup Jules se retint de laisser échapper un rire moqueur. C'était beau de rêver mais Fanny allait rapidement perdre ses illusions. Oh la main de Liam avait fait un geste étrange mais il avait quand même réussi à la toucher. Peut être à cause du gros bras qu'il avait.
Un mec pâle s'était mis dans le rôle du moralisateur, faisant soupirer Jules. Sérieusement ?

- J'suis pas certains que des paroles soit suffisante pour sa cervelle d'huître

Marmonna t-il. Toffe se mit alors soudainement à quitter la pièce et si Jules se demanda pendant quelques secondes ce qui arrivait à cette montagne, il eut tôt fait d'avoir sa réponse quand le Candylandien se retrouva à se battre. Alors que le groupe de voyageurs arrivaient sur les deux lutteurs, et que Toffee affirmait l'avoir ce dernier trouva le moyen de se faire assommer. Avec leur surnombre, ils n'eurent aucun mal à stopper l'individu, qui était vraiment trop gigotant. Leur prisonnier ordonna de le lâcher, hurlant le fait qu'il n'était pas ce qu'ils pensaient. Cette phrase faisait tellement " c'est pas moi, je suis innocent" que Jules avait envie de lui péter les dents. Mais il se retint, ce type avait peut être des informations ou même l'endroit où se trouvait ses petits copains.
D'après lui, le dévoreur serait une gosse obèse qui se transformait en statue et pouvait aussi se dédoubler. Pourquoi pas des jumelles aussi tiens. Alors fallait il croire Carl ou bien le prendre comme prisonnier ? Rien ne garantissait qu'il disait la vérité.
Rochel était aussi indécis et avait proposé de ne plus se séparer. Parlant d'une victime qu'ils avaient retrouvé avec Liam et qui avait juste eu le temps de dire un mot.

- Je te fais pas confiance alors tu va venir avec nous

Et puis si il disait la vérité c'était toujours bien d'avoir quelqu'un qui connaissait l'ennemi dans le rang. Le visage de Jules s'effaça pour laisser place à celui de James. Ce dernier écarquilla les yeux de surprise en se demandant bien ce qu'il faisait là et ce qui se passait. La seule chose qu'il le frappa ce fut Fanny qui leur faussa compagnie. Liam ne mit pas longtemps à se mettre à sa poursuite pour la ramener, du moins c'était ce que l'adolescent souhaitait. Il remarqua alors Mr Toffee qui était inconscient et Rochel qui était encore plus pâle. Et qui était cet homme ? Est ce que c'était les dévoreurs qui avait fait du mal à leur nouvel ami et l'avait lui aussi assommé ? James se souvenait être partie aller chercher une poubelle et ensuite c'était le trou noir.
La poubelle était pourtant bien là.
Gardant un oeil sur Carln, James s'approcha du voyageur restant pour lui tirer doucement sur la manche.

- Euh...qu'est ce qui s'est passé...? C'est qui lui...?

Demanda t-il à voix basse, inquiet autant pour lui que pour le teint blanc de son camarade.
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons - Page 2 Icon_minitimeLun 16 Fév - 21:32

La réaction offusquée de Rochel lui passait bien au-dessus de la tête, tout comme celle de Jules. Ils pouvaient tous se torcher avec leurs remarques narquoises ou pseudo-bien pensantes, tout ce que Liam savait c'était qu'il allait faire ravaler sa langue à cette salope. Il voyait la haine brûler dans les yeux de Fanny alors qu'elle déversait sur lui sa diarrhée verbale et tout ce que ça lui faisait, c'était lui donner envie d'enfoncer ses pouces dans ces globes oculaires pour y effacer toute trace d'impertinence.

« C'est pas que moi ! Les autres aussi ! »... peuh... de la merde oui. S'il y avait une chose que Liam savait, c'était qu'il fallait assumer. Quand on faisait une connerie, le reconnaître c'était la moindre des choses. Mais non, cette grognasse ne se remettait pas en question comme 99% des imbéciles heureux qui peuplaient ce monde, et l'autre de même. Belle gueule, tête vide et trop gros ego, voilà ce qu'il voyait. Et lorsqu'elle remonta sa jupe pour dévoiler son cul il se jura de s'y fourrer jusqu'à la garde, qu'elle le veuille ou non.

Alors qu'il entrouvrait les lèvres pour faire profiter à son auditoire d'une réplique aussi cinglante que sa gifle, Toffee sortit en trombe de la maison pour se ruer vers un dévoreur potentiel. Voilà qui coupait le tueur dans son élan mais il n'était pas à quelques minutes près. Il avait tout son temps... se ruer dans le tas pour finir les choses en deux secondes c'était bon pour les éjaculateurs précoces. Il suivit donc sans grande motivation le marchand, non sans garder un œil sur la voyageuse qui les suivait en traînant la patte.

Une fois sur place, ils ne découvrirent qu'un voyageur comme eux, qui venait d'envoyer le rouquin au tapis. Sans perdre de temps Liam reporta sa trique à son second bras, enserrant leur cible dans un étaux de fer jusqu'à ce qu'il crie grâce. Et les explications ne tardèrent pas. L'ex-taulard écouta en silence, la tête légèrement penchée sur le côté. Ils y avaient tellement de contradictions entre les différents discours, les différents témoignages qu'il y avait de quoi perdre pied. La réponse à la question de Rochel sur le nombre ne le satisfaisait pas vraiment, mais comment séparer le vrai du faux ? Garder ce mec à l’œil ne pourrait pas faire de mal, mais il fallait chercher la petite grosse et ce « Carl » n'avait pas l'air décidé à les accompagner... alors quoi faire ?

Élémentaire mon cher Watson ! Sans hésiter Liam attrapa ses menottes en fourrure et attacha les poignets de Rochel et de Carl. Ils le regardèrent un moment, interdis, pendant lequel il expliqua brièvement son geste et la pensée qui le motivait :

- On ne peut pas vous croire sur parole, mais on ne peut pas passer à côté de ce que vous nous avez dit. Dans le doute, on vous emmène avec nous. Il adressa un clin d’œil à Rochel avant d'ajouter à son adresse : Je sais que tu seras capable de le surveiller, maman.

Fanny choisit ce moment pour lâcher une dernière remarque haineuse avant de disparaître. Si elle croyait pouvoir s'échapper ainsi elle se fourrait le doigt dans l’œil jusqu'au coude. Liam se tourna vers le reste du groupe et clama avec un air faussement désappointé :

- D'ailleurs papa va devoir vous laisser, il va devoir ramener notre fille à la maison. Par soucis de traduction il reprit : Je reviens, on se retrouve aux gardes frontières. Elle peut être aussi saoulante qu'une bouteille de gin elle mérite pas de crever dévorée par une p'tite grosse.

Non, elle ne méritait pas ça. Elle méritait de se faire ramoner jusqu'à en saigner. Elle méritait de voir tous ses os broyés un à un jusqu'à ne plus pouvoir bouger. Elle méritait une souffrance longue, lancinante et terrible pour effacer l'air suffisant qu'elle affichait en permanence. Elle méritait d'apprendre la vie, tout simplement.

Il se dirigea donc vers l'endroit qu'elle avait emprunté. Pas la moindre trace en vue mais ce n'était qu'une question de temps. La ville était déserte et silencieuse, dès que cette pute ouvrirait sa trappe à ordure ce serait l'équivalent d'un néon « je suis ici ». Et ça ne tarda pas. Deux voix se firent bientôt entendre, celle de Fanny et celle... d'un homme. Liam s'arrêta un moment, l'oreille tendue, avant d'approcher plus lentement. Il ne comprenait pas la teneur de ce qui se disait, tout ce qu'il capta lorsqu'il fut assez près c'était qu'elle n'avait pas de quoi payer. Quoi... ce mec était un gigolo ? Non, peu de chance qu'elle appelle quelqu'un pour la tringler dans ces circonstances, mais quoi alors ?

Une vengeance, probablement. Tout menait toujours à la vengeance dans le coin. D'ailleurs plus ça allait plus le nombre de ses ennemis allait croissant. Il serait bon de renforcer un peu son arsenal pour parer à toute situation... après avoir rebroussé un peu chemin pour ne pas être trop repérable, il appela à son tour. Pas Bobby the Kid non, mais Labeau Nefaie. Après lui avoir demandé de baisser d'un ton, il se laissa proposer tout un panel d'objets dont la moitié étaient inutiles et/ou hors de prix. Mais les autres...

- Je vous prends l'autel, le magnégide, le triangle, le masque faune, le grand Zat', le fouet, la chaîne de hedera, le magnum et 20 munitions. Et je n'ai pas besoin de sac plastique, souffla-t-il à mi-voix.

La mâchoire de la géante se décrocha. On lui avait déjà fait de gros achats mais jamais pour une telle somme. Mais malgré la masse d'objets, elle refusa de descendre sous 25% de réduction. A prendre ou à laisser... et Liam prit. Le commerce était le commerce, il accepta sans broncher et déboursa les 5888 rubz demandés. Elle disparut ensuite sans demander son reste, laissant le tueur seul avec ses envies malsaines.

Il ne restait plus qu'à rejoindre Fanny.

L'attraper.

Et s'amuser.

Elle l'avait de nouveau distancé un peu mais ne se croyant plus suivie elle avait été moins dure à dénicher. Dès qu'il la vit, il projeta la chaîne de hedera en avant. Celle-ci s'allongea jusqu'à s'enrouler autour du pied droit de Fanny et la fit chuter. Poussant comme une plante, elle grimpa à une vitesse folle jusqu'à immobiliser ses poignets, s'enrouler autour de sa bouche en étouffant les cris, se développant, grandissant et s'enroulant jusqu'à ce que la pauvre fille ne puisse plus remuer un orteil. C'est seulement alors que Liam sortit de l'ombre.

La démarche assurée il s'avançait, tout sauf pressé. Il goûtait à la colère et l'appréhension qu'il pouvait voir sur le visage de sa proie que les chaînes ne masquaient pas totalement. Il ne s'arrêta que lorsque la bout de ses bottes toucha la cuisse de la donzelle, et prit alors la parole.

- Touché.

Il leva alors les mains et les regarda, affichant une surprise feinte.

- Hey... mais je suis encore vivant ! Après tes menaces je croyais qu'on me foudroierait sur place. Tu m'aurais donc mentis ? C'est pas très correct, ma belle.

Comme un échos de la remarque que lui avait fait Bobby, il y avait peu de chance que cela tire un sourire à la pauvre fille. D'autant plus que Liam posait déjà un genou à terre et tentait de glisser sa main entre les cuisses de sa proie. Alors que ses doigts tentèrent d’effleurer la peau, tout ce qu'il rencontra fut une résistance invisible, comme lors de sa baffe. Cette pute était vraiment intouchable...

- C'est contrariant, ton petit truc. Je comptais te baiser comme la chienne que tu es, mais ça perturbe un peu mes plans. Il ajouta après un soupir : J'aime pas trop qu'on les perturbe. Ça me fout en rogne.

Il accompagna ses dires d'un violent coup de poing dans l'estomac. Un coup d'un de ses bras énormes, qui aurait fait cracher du sang à Fanny si la chaîne ne l'avait pas empêchée. Au lieu de quoi elle dû l'avaler tant bien que mal pour ne pas s'étouffer avec. Liam quant à lui continuait, pensif.

- Pourtant j'avais réussi à te toucher, plus tôt. Et là aussi. J'ai du mal à saisir la nature de ce pouvoir. Sauf si...

Les fringues. Il pouvait la toucher tant qu'il y avait des fringues. C'était le contact avec sa peau qui était interdit. Putain de frustration. S'il ne pouvait l'enfourcher, il la pénétrerait avec son couteau. La satisfaction serait moindre mais... il n'eut pas le temps de pousser plus loin la réflexion. Le bruit d'une capote tombant de sa poche lui fit tourner la tête et lui arracha un sourire. Mais bien sûr, quel con ! Ces capotes qu'il se traînait depuis un bail allait pouvoir se rentrer utiles pour autre chose que lui éviter un herpes chimérique...

En moins de temps qu'il n'en faut pour dire « viol » il s'était revêtu de son capuchon de latex. Et il la prit, sans douceur, avec une sorte de rage transformant tout plaisir possible en douleur. Et les coups pleuvaient sur ce visage qui avait dû être joli avant d'être ainsi pris pour cible. Lorsque le tueur en eut fini et vida la capote dans son recycleur de fluide comme si c'était la chose la plus normale du monde, Fanny avait bien triste allure. Visage tuméfié, nez cassé, intimité violemment fourragée... l'ombre de la femme qu'elle était. Liam quant à lui... n'avait plus grand chose à voir non plus avec l'homme qu'il était. Il n'avait plus grand chose à voir avec les hommes tout court.

Il s'était changé tout bonnement en bonobo, flottant dans ses vêtements trop larges. Il s'en extirpa, son visage simiesque dévoilant sa surprise. Non, ça... ça ce n'était pas prévu.

- C'est quoi ces conneries ?! Lâcha-t-il en étouffant un juron.

Bon, au moins il pouvait parler. Et ce n'était pas le moment de se laisser surprendre. S'il prenait trop son temps, les autres allaient les chercher et ce n'était vraiment pas le moment. Il rhabilla tant bien que mal Fanny, maladroit avec ce corps qu'il ne connaissait pas assez. Une fois fait, il tira le styleffaceur de son sac, ne put se retenir de le sentir et de la mâchouiller un peu puis se força à le mettre à hauteur des yeux de sa victime. Le bonobo en herbe régla tant bien que mal sur 30 minutes et appuya sur le bouton. Le flash effaça la dernière demi-heure de l'esprit de Fanny, pour remonter à un stade situé entre leur rencontre et la baffe, y laissant un période vierge que Liam entreprit de combler alors que l'esprit de la jeune fille était encore malléable :

- On s'est séparé et vous aviez prévu de faire un piège avec James, malheureusement ça n'a pas attiré les dévoreurs. Il y a eu une dispute sur un point de détail et tu as préféré partir. Tu t'es faite attaquer par des habitants du coin qui t'ont pris pour un dévoreur isolé. Je t'ai retrouvé et sauvé avant qu'ils n'aient pu de tuer. Ils se sont enfuis dans une ruelle et tu m'as promis de ne plus te sauver comme ça.

Il la libéra de sa chaîne, à présent inerte, et la rangea dans son sac alors que Fanny reprenait ses esprits. Lorsqu'elle eut l'air d'émerger il reprit, comme si de rien n'était :

- Ça va aller ma belle ? Je pourrai t'aider à marcher quand j'aurai repris forme humaine mais d'ici là il faudra te débrouiller seule.

Avec ça plus de trace de baffe, de viol, de lynchage. Tout serait attribué dans la tête de la voyeuse à un groupe de Candylandiens paranoïaques. Il aurait même le rôle de héros, en espérant que ça suffise à calmer les ardeurs de cette garce concernant les prises de décision inconsidérées et hâtives. Dans tous les cas, il aurait la paix.

[HRP : si t'as des questions sur le fonctionnement des objets utilisés, tu sais comment me joindre ! XD ]
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