Hypnose : l'Exil
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 Opération évasion

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Eve M. Todrovitch

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Maladie mentale : Troubles paranoïaques

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MessageSujet: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeJeu 28 Juil - 17:38

Coming from here.

====

Malgré ses réticences visibles, l’hypocondriaque accepta de répondre aux interrogations de la détenue. Elle l’écoutait d’un air presque absent, son regard froid perdu dans un infini qu’elle seule savait sonder. La petite plaisanterie de Yoru tomba à l’eau puisque la concernée ne réagit même pas, provoquant négligemment la chute de nouvelles cendres qui furent emportées par le vent. Elle secoua la tête pour signifier qu’elle avait écouté mais ne releva ses yeux vers son compagnon qu’au moment où il lui retournait sa question. Eve le dévisagea longuement encore, puis un léger sourire en coin fit mine d’étirer ses lèvres pâles. C’était une esquisse, une pâle imitation de l’expression corporelle la plus simple qui soit, mais c’était un début.  

- Il n’y pas grand-chose à dire sur moi. Mon père était un russe immigré aux États-Unis et ma mère une New-yorkaise issue d’une famille assez pauvre.

Elle marqua une pause, le temps d’inspirer une bouffée de sa cigarette et d’en ressortir un nuage de fumée grise, ses premières paroles fumantes comme la gueule incandescente d’un dragon.

- On n’était pas très riche. Je suppose qu’on a eu la vie réservée aux gens de basses classes. Brimés, oubliés, écrasés par des enfoirés qui se croient intouchables parce qu’ils ont plus d’argent.    

Un éclat étrange sembla fuser sur ses pupilles figées, mais elle demeurait impassible. Dans sa tête, le film de son premier meurtre se rediffusait avec précision, depuis les ombres de la nuit jusqu’aux odeurs de la vieille maison du violeur, depuis la sensation du couteau qui s’enfonce dans son corps mou à la vision du sang qui dessine une flaque sur le sol. La main qui ne tenait pas la clope frémissait légèrement, souvenir de la force froide qui l’avait guidé dans son acte sans lui tiré aucun remord, ni aucune autre réaction que la satisfaction. La jeune femme se dissimula en remettant d’un geste ses cheveux en arrière, gardant sa paume serrée contre son cou.

- Mes deux parents sont morts… impunément. J’avais 18 ans quand je me suis retrouvée toute seule. J’ai dû partir de chez moi et apprendre à me débrouiller toute seule. Ça m’a conduit en prison mais… je suis toujours vivante, donc je suppose que j’me débrouille pas trop mal.

Sans qu’une seule émotion ne perturbe ses traits, elle dégagea d’une pichenette d’autres cendres et regarda l’hypocondriaque pour étudier ses réactions. C’était de la curiosité pure et simple, car quelle réaction pouvait-il avoir, qui changerait quelque chose dans la vie de la taularde ? Elle n’avait pas besoin de la compassion des gens qu’elle ne la connaissait pas et qui ne pouvaient pas comprendre. Les morts ne revenaient pas par des souhaits, des excuses, ou des bons sentiments ; et les vivants ne survivaient que par leurs propres forces. Avec une pointe de cynisme perceptible malgré son ton trop plat pour ce qu’elle évoquait, Eve conclut en disant :

- Et je n’ai pas de petit ami non plus.
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Yoru Nakatomi

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeMer 3 Aoû - 21:21

Yoru écoutait la taularde avec attention, hochant la tête de temps en temps, silencieux, le regard dans le vague. Sa vie n'avait pas été facile et il comprenait maintenant pourquoi elle était si froide avec les autres, et violente. Pauvre, mal entourée, à 18 ans elle se retrouve confronté à la mort de ses parents, très vite obligée de se défendre seule pour survivre, puis.. la prison. Voilà pourquoi elle était forte. Elle ne se laisserai pas écraser les pieds comme si elle eut forgé son caractère de ses expériences passées. Yoru leva les yeux vers elle lorsqu'elle eut finit de parler. Son regard n'exprima rien. Car il ne pensait rien à ce moment précis. Il était nul pour les consolations mais dans son cas c'était carrément inutile! Ça servirait à quoi? Ce serait comme consoler Yoru pour la mort de ses parents. Cependant, il dit:

-Souvent les gens juge les autres trop rapidement.. Tu vois, ils ne voient pas ce qu'il y a, à l’intérieur. Moi j'suis pas comme ça..

Yoru s'arrêta de parler un moment et observa la jeune fille fumer sa cigarette. Il reprit très sérieusement:

-Je comprend ce que tu ressens.. Vraiment j'dis pas ça pour essayer de te consoler ou quoi! J'pense que l'on peux vraiment comprendre ce que ressent une personne que lorsque l'on a vécu la même chose ou quelque chose de comparable.. Fin bon!

En ce qui concernait la dernière phrase d'Eve, il savait déjà la réponse. Comme pour changer l'ambiance et le sujet, il souri et lança d'un air amusé:

-Sincèrement j'savais que t'avais pas de copain.. C'était évident.. C'est pas pour t'vexer hein! Le prend pas mal! Vu comment tu m'a agressé dès qu'on s'est rencontré.. si tu fait comme ça avec tout les mecs ...! En plus de ça t'as le panneau "Va chier"placardé sur ton front en permanence.. Avoue que c'est pas très engageant!

Cette dernière réplique, il l'avait prise d'un film qu'il aimait bien! Elle lui allait si bien! L'hypocondriaque rit encore quelques secondes puis craignant une réaction démesurément violente de la part d'Eve, il se rappela à l'ordre et s'arrêta subitement de rire. N'osant pas la regarder dans les yeux, il jeta des petits coups d’œil furtifs et peureux vers elle et ne voyant pas de réaction, comme d'hab -_-, il la regarda plus longuement. C'est à ce moment qu'il vit que cette fille était... jolie. Son visage était beau mais elle n'inspirait tellement pas l'amitié, elle était tellement inatteignable dans sa manière d'être.. Qu'on ne prenait pas forcément le temps de la regarder sans préjugés aucun. Et qu'on se trouvait un peu con aussi, comme si on l'a dérangeait à chaque fois qu'on parlait! Yoru aperçu de la où il était, une blessure à la lèvre de la taularde.

-Tu t'es battu?.. Oui tu es blessé là..

Il s'approcha d'elle en lui montrant l'emplacement de sa morsure à la lèvre sur lui même et assez proche et sans demander la permission, il posa 2 doigts sur le cou de la jeune femme et sentit une douleur comme un poids et une déchirure. Son pouvoir de détecter les blessures et maladies n’annonçait rien de vraiment grave, mais suffisamment pour que l'hypocondriaque finisse pas se détacher d'Eve après quelques secondes de contact. Son pouvoir de médecin devait s'être déclenché mais que très peu de temps, pas assez pour soigner la blessure entièrement mais surement un peu pour soulager Eve un temps. Cette évolution, il en serait le dernier au courant, ses pouvoirs évoluant chaque jours. Il annonça alors:

-Tu es blessé ailleurs.. Quelque chose de douloureux comme un poids.. J'sais pas, un bleu peut-être?.. T'sais j'arrive pas encore à bien gérer mes pouvoirs.. Mais j'crois que j'm'en sort pas trop mal pour l'instant...


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Eve M. Todrovitch

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeMer 3 Aoû - 22:38

Il n’était pas comme les autres ? C’est ce qu’il croyait. En vérité, tout le monde se gargarisait d'être unique, différent, mais au fond, il n’y en a pas un pour attraper l’autre. Par le simple fait même d’avoir accepté de vivre dans cette société illogique pendant si longtemps, sans émettre la moindre protestation, il était complice. C’est toujours tellement plus facile d’être spectateur des dérapages de la machine, voire même totalement étrangers aux aberrations qui frappent les autres, mais de malgré tout se prévaloir d’une vertu invérifiable – inexistante.

Eve ne fit aucunement part de ces pensées houleuses, mais elle inspira profondément de son poison pour tenter de les carboniser avec la fumée ardente. Rien que d’y songer, sa main libre s’était remise à trembler et elle dut la fourrer dans sa poche pour que son interlocuteur ne s’en aperçoive pas. Ses yeux n’exprimaient toujours rien. L’errance solitaire, et la prison bien plus encore, lui avait appris à masquer ses émotions derrière une glace sans teint ; car dans le monde cruel qu’était celui de la misère, ou l’univers sans pitié qu’était le milieu carcéral, celui qui se montrait aussi clair qu’un livre ouvert avait déjà un pied dans la tombe.

La réplique qui amusait le japonais ne la fit pas rire. Pas même intérieurement. La russo-américaine lui lança un regard vide, se demandant s'il était raisonnablement plausible que les soupçons qu'elle portait à son égard soient justifiés. Lorsqu’il cessa brusquement son hilarité, un soulagement pour les oreilles de la jeune femme, elle tira une nouvelle fois sur sa cigarette. Déjà la moitié, et elle n’en avait pas d’autre. Elle en aura bien eu besoin pourtant, car si la journée de la veille lui avait fait oublier ses habitudes, cette matinée se chargeait de les lui rappeler.

Soudainement, Yoru s'aperçut qu’elle était blessée à la lèvre. Sans prévenir, il s’approcha et posa deux doigts sur son cou, comme s’il cherchait à lui prendre le pouls. Clope fumante entre deux doigts, Eve lâcha froidement :

- Qu’est-ce que tu fous ? J’suis pas morte.

Instantanément, elle crut sentir sa chair fendue se rétracter et son épaule lui fit légèrement moins mal. Surprise, elle fit glisser sa langue sur sa lèvre inférieure et constata qu’effectivement, la blessure s’était pratiquement totalement refermée. Une inspection rapide de son épaule lui indiqua que le bleu violacé s’était un peu résorber, offrant des couleurs un peu plus abordables et moins effrayantes.

- Ça alors… t’arrive à guérir les blessures ?

Vu le résultat, ce n’était pas grand-chose, mais compte tenu de ce dont était capable le commun des mortels dans le monde réel, ce petit tour restait stupéfiant. Malgré son admiration, la détenue passa une main dans son cou comme si l’hypocondriaque y avait laissé une substance gluante et prévint avec un calme qui contrastait avec son discours :

- Fais gaffe quand même la prochaine fois. J’aime pas qu’on me touche, sauf quand j’ai donné la permission de me sauter.

Elle projeta une gerbe de cendres au sol, comme si elle n’avait rien dit qui pourrait choquer les mœurs de l’asiatique, puis porta sa cigarette en fin de course à ses lèvres. Une idée lui vint sans crier garde, idée qui leur permettrait de faire s’écouler d’autres longues minutes d’attente. Un coup d’œil dans la salle où était réfugiés les sans-abris lui appris que Zak dormait toujours. Eve proposa :

- On va se trouver un tabac ? Juste le temps que je m’achète une réserve et un briquet. Je tiendrai pas sans.


Dernière édition par Eve M. Todrovitch le Ven 5 Aoû - 22:44, édité 1 fois
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Yoru Nakatomi

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeVen 5 Aoû - 20:55

Lorsque la demoiselle lui annonça qu'il savait guérir les blessures, Yoru ouvrit des yeux ronds de surprise, son regard déjà fixé sur le sol comme un point de repère rassurant, lui évitant de la regarder. Après une demi seconde, il se ressaisissant immédiatement, il dit d'un ton vantard:

-Ouai j'y arrive ouai! .... Bien sûr! J'sais faire plein de trucs cool..


Yoru releva la tête et regarda Eve avec un air sérieux. Un sourcil relevé pour exprimer sa lassitude comme pour se vanter et sa langue lustrant ses dents de devant avec un petit bruit aigu. Il posa son épaule contre la battisse, les bras croisés et croisa une jambe sur l'autre. Il se l'a pétait ouai! Une fois de temps en temps ça ne faisait pas de mal! Il était content, intérieurement d'avoir découvert une nouvelle faculté, et qui en plus servait à guérir. Pour une fois que ce n'était pas quelque chose de répugnant mais au contraire, un pouvoir qu'il a toujours souhaiter! Guérir les maladies et blessures était une force incroyable! L'asiatique s'interrogea alors:

*Ça marche sur moi? Oh si ça marche sur moi ce s'rait trop GÉNIAL! Nan attends.. Je verrai plus tard..*

L'hypocondriaque fut sortit de ses pensées par la taularde qui une fois de plus choqua l'asiatique avec une phrase des plus cru. Il regarda cette dernière l'air dégouté et se mit à observer les environs en faisant mine de n'avoir rien entendu. Il acquiesça d'un hochement de tête à sa question et entreprit la route vers une rue commerçante.
En silence, Yoru parcourut ces rues accompagné d'Eve, guettant une enseigne de bar tabac. Pour meubler ce silence pesant (les rues étaient vides et les bruits de pas résonnants), il lança:


-Tu sais que la clope ça va te fait vieillir plus vite! T'as pas peur de devenir moche? Tu devrait arrêter.. J'dis ça.. A te voir on te croirait sportive.. Tu pourrai même avoir un cancer.. Ce serai con de mourir comme ça!


Yoru souri en tirant la langue, toujours concentré sur son chemin, il souhaitait simplement amener un peu d'humour dans cette ambiance morbide. Il savait d'avance quels effets ces paroles auraient sur la taularde. Aucun! Et il trouvait ça désespérant.. C'était comme parler à un glaçon quoi.. Aucune réaction, parle pas, souri pas, froid.. Glacé..


-Tiens! voilà ton tabac! J'sais pas si ce sera ouvert par contre!


L'hypocondriaque montra l'enseigne du doigt qui se trouvait à quelques mètres. Il annonça doucement:

-J'te préviens, je rentre pas.. J't'attend dehors!
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Eve M. Todrovitch

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeVen 5 Aoû - 22:44

Ils s’étaient donc mis en marche. Il était encore trop tôt pour que les rues soient bondées et leurs pas semblaient résonner dans les dédales d’Elipse. Incroyable comme cette ville était semblable à San Francisco et pourtant, certains quartiers condamnés et flanqués de pancartes évoquant des conséquences étranges sans doute liées au voyageurs lui rappelaient à quel point Eve était loin de chez elle. Une pensée fusa dans son esprit, furtive, s’interrogeant sur ce qu’il advenait de son corps qui lui, n’avait pas quitté l'enclos de la prison. Cette pseudo liberté imaginaire était pourtant, malgré ses contraintes, bien plus appréciable que les murs froids et les barbelés du monde réel, mais elle ne pouvait tempérer sa colère à l’égard de Thores.

Pour ce voyage inopportun qui avait déjà failli lui couter la vie, elle mourrait d’envie de se jeter à la gorge de sa psychiatre pour lui faire passer le plaisir de ses tours d’hypnose. Pour se contenir, elle tira fortement sur sa cigarette qui touchait à sa fin, à quelques millimètres du filtre. Alors qu’elle s’arrêtait pour l’écraser sous la semelle de ses rangers sans lacets, Yoru lui fit une remarque sur les conséquences de la clope sur sa santé. Sans prévenir, un rire sans joie, froid et moqueur, s’échappa des lèvres de la détenue. Tenir un discours anti-tabac aussi superficiel à une taularde, c’était comme banalement dire à un raciste que ses opinions étaient stupides. L’intention était bonne, mais c’était parfaitement inutile.

L’hypocondriaque finit par lui indiquer l’enseigne d’un bar, à quelques mètres sur leur trottoir, juste après une supérette dont le rideau n’était pas encore levé. Eve rejeta nonchalamment ses cheveux noirs dans son dos en répondant :

- Bien sûr que c’est ouvert.

Lorsque Yoru lui signala qu’il préférait rester dehors, elle se tourna vers lui avec lenteur, un pied sur la première des deux marches qui conduisaient à l’intérieur de l’établissement. Un flot discontinu de voix leur parvenait, ainsi que des tintements de verres et le bruit de fond d’une vieille télévision. Cette fois, le visage ordinairement impassible de la russo-américaine adoptait une expression ouvertement moqueuse, bien que ses yeux figés dans les pupilles du jeune homme restaient inévitablement glacées :

- T’as peur de prendre 10 ans d’un coup en respirant l’air vicié de l’intérieur ?! J’te comprends.

Sans un mot de plus, elle s’introduisit souplement dans le bar et s’avança fermement vers le comptoir. Si elle ne les voyait pas, elle devinait les regards qui se posaient sur elle, intrigués de voir une jeune femme qu’ils ne connaissaient pas s’introduire de si bon matin dans leur sanctuaire d’habitués. Bien évidement, parmi tous les étalages, elle ne reconnaissait aucune des marques de clopes utilisées dans le monde réel. Elle se contenta donc de demander avec un naturel désarmant de lui donner 2 paquets de n’importe laquelle des marques, pourvu qu’elles soient fortes, et un briquet. On lui réclama 15 rubz. Ne sachant pas non plus comment compter l’argent qu’elle avait volé, Eve donna au hasard l’un des gros billets qui enlaçait les gemmes. Vu le regard du barman, c’était un peu beaucoup, mais il lui rendit sa monnaie en grognant et se désintéressa de son cas.

La détenue s’apprêtait à sortir lorsqu’un sifflement bruyant lui étant adressé perça le demi-silence de l’établissement. Le visage inexpressif, elle fit volte face pour adresser un franc geste obscène au groupe de vieux pervers qui répondit en éclatant de rire tout en se félicitant. Eve resta bloquée à la porte, résistant contre une furieuse envie d’aller les trouver pour leur flanquer une raclée. Ce genre de type la faisait vomir tant ils lui rappelaient l’épave qui avait violé et tué sa mère. Pourquoi était-elle en prison alors que des ordures dans ce genre pouvaient toujours écumer les bars en se gargarisant d’obscénités ? C’était à s’arracher les tripes de colère.

Pour se réprimer, elle s’empressa de libérer l’une de ses paquets de son emballage plastique et en tira une cigarette qu’elle alluma en tremblant. C'était tellement bon de se brûler les poumons en guise d'exutoire. Sur le trottoir, Yoru l’attendait toujours. Sa précédente remarque lui revint. Elle souffla volontairement ostensiblement un long nuage de fumée et le provoqua en disant :

- C’est très gentil de te soucier de ma santé. Si jamais j’attrape une connerie, ou que je deviens hideuse… je me dirai « oh, ce bon vieux Yoru avait raison ! ».

Malgré son ton ironique, son visage ne laissa place à aucune émotion. Son regard néanmoins, était bousculé par une tempête de glace qui dévisageait l’hypocondriaque de la tête aux pieds. Dans sa tête, les pensées paranoïaques fusaient comme des trains lâchés à toute vapeur : « ces connards sont tous les mêmes ! » « Et lui là, j’suis sûr qu’il m’a touché exprès ; j'dois l'exciter aussi. » « J’aurais dut l’allumer tout à l’heure, pour être sûre qu’il ne recommence pas. »

- Ceci dit, acheva-t-elle, la taule est plus dangereuse pour la santé que la clope, tu ne crois pas ?

Dans les icebergs qu’étaient ses pupilles sombres, une lumière de défi brillait. Qu’allait-il donc répondre cet asiatique qui jouait les bons scouts ? Rien que pour assouvir sa curiosité, Eve était pressée de savoir.


===== HRP =====

Résumé des achats :
2 paquets (2*20 clopes) à 6 rubz
1 briquet à 3 rubz
Total : 15 rubz

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Yoru Nakatomi

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeLun 8 Aoû - 10:35

La taularde entra dans le bar ne manquant pas de lancer une petite blague en rapport avec la précédente mise en garde de Yoru concernant les risques de la cigarette sur la santé. Il lui adressa un sourire forcé, le nez froncé et le regard blasé en guise de réponse. Il savait que ça n'aurait aucun effet sur elle d'avance mais il s'en fichait. Qu'elle s'empoisonne si ça lui chantait, si ça pouvait la faire se sentir mieux.. Rien qu'en ouvrant la porte du bar, un flot de fumée en sortit et l'asiatique s'écarta quelque peu sur la chaussée pour en respirer le moins possible. Il se demanda alors comment les gens pouvait avoir l'idée de commencer à fumer lorsque lui ne supportait même pas l'odeur de la fumée. Encore si ça sentait bon! Mais là non! Et Dieu sait ce qu'ils mettaient dans leur cigarette à Dreamland! Peut-être des trucs encore plus toxic que la nicotine dans le monde réel! Mais elle, elle s'en fichait! Yoru au contraire avait apprit a se méfier de tout de ce monde, des gens, des choses, des animaux, des lieux.. Tout quoi!

En revenant, Eve lui démontra très efficacement que dans sa vie, la cigarette était la moins dangereuse des choses qu'elle ait rencontré. La prison en était une bien plus dangereuse et Yoru fut contraint d'accepter que ce qu'elle disait était vrai. Il dit:

-Ouai j'avoue que ça devait pas être simple tout les jours..


L'hypocondriaque hésita.. Allait-il lui demander? Qu'en avait-il à faire après tout.. No, il souhaitait simplement un peu plus comprendre Eve, il se lança alors franchement d'un air naturel tandis qu'ils reprenaient la route:

-Et tu me raconterai comment c'était la prison?

Espérons que Yoru ne soit pas choqué par le personnage d'Eve à vie. Déjà qu'il l'a surveillait toujours du coin de l’œil et qu'en sa présence, il redoublait d'attention tant il ne lui faisait pas encore confiance! On dit toujours que la première impression reste à jamais gravée dans les esprits.. Dans ce cas, elle devra lui montrer son côté gentil pour qu'il entreprenne d'effacer de sa mémoire cette première impression qu'il avait d'elle! Ils parcoururent quelques centaines de mètres quand ils passèrent devant un bazar chinois. Eve lui demanda de s'arrêtait car elle avait besoin d'y faire des achats. Il acquiesça et entra avec elle car lui aussi avait besoin d'acheter des choses.

Dans ce genre de magasin, on pouvait trouver de tout, des fringues comme des objets déco en passant par les friandises ou la maroquinerie! L'asiatique avait besoin d'acheter des vêtements alors il se dirigea vers ce rayon tout en gardant un œil sur Eve. Elle serait capable de s’échapper avec le fameux papier contenant l'adresse du passeur! >.> Yoru choisit donc un jean bleu foncé à 20 rubz, un tee-shirt uni noir à 10 rubz et une veste foncée à 25 rubz ainsi que deux dessous à 5rubz l'unité et une paire de basket de sportif à 25 rubz. Il passa ensuite au rayon hygiène et choisit une brosse à dent bas de gamme à 5 rubz et un dentifrice (5 rubz) en plus d'un savon (encore 5 rubz). Enfin, il alla au rayon sac à dos et en choisit un noir de type basique à 200 rubz où il fourra tout ses achats. L'argent qu'il avait amassé ou volé depuis son arrivé à Dreamland lui servira enfin à quelque chose! Repartir sur d'autres bases! Pour ce qui est de trouver à manger, il s'arrangera, ça pouvait attendre l'ouverture des sandwicheries! Plus tard, il alla rejoindre Eve qui se trouvait quelques rayons plus loin. Il lui lança:

-Euh... Tu choisis quoi là?


=====HRP=====
Résumé des achats:
Jean: 25 rubz
Tee-shirt uni: 10 rubz
Veste: 25 rubz
2 dessous: 10 rubz
Paire de basket: 25 rubz
Brosse à dent: 5 rubz
Dentifrice: 5 rubz
Savon: 5 rubz
sac à dos: 200 rubz

TOTAL: 315 RUBZ

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Eve M. Todrovitch

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeLun 8 Aoû - 14:07

« Pas simple tous les jours » ?
Eve accusa cette réponse comme une gifle et seule la surprise l’empêcha de décocher une droite à son interlocuteur. Il ne savait décidément rien de la prison. Pour une jeune femme de 21 ans, même pour une jeune femme comme elle, c’était un enfer. Personne ne pouvait s’y plaire, c’était une jungle faite de grillage et de béton ; une jungle où il était totalement impossible de garder les fauves parfaitement dociles. Elle n’était pas une criminelle, elle voulait juste respirer dans ce monde qui l’oppressait, cesser d’être écrasée. Si personne ne la protégeait, elle avait le droit de le faire.

Lorsque l’hypocondriaque lui demanda si elle lui raconterait comme c’était, la russo-américaine ne répondit pas, tirant nerveusement sur sa cigarette. Quelques flashs s’interposaient devant son champ de vision. Son arrivée, la première bagarre où elle avait expédié une fille à l’hôpital, le cachot, un second affrontement, le bureau du directeur,… le film s’arrêta au piège tendu par des ennemies où elle écopa d'un coup de couteau qui manqua de la tuer. Eve aperçut l’une de ces boutiques bazars où on trouvait de tout et dit sèchement :

- Viens, on entre là.

Elle écrasa sa clope et fit un pas dans l’établissement. Le vendeur, un petit homme aux traits asiatiques les regarda passer sans un mot. La détenue passa une main dans ses cheveux, scrutant tous les rayons qui s’offraient à elle. Depuis la décoration aux vêtements, en passant par les articles de sport ou les ustensiles de cuisine, rien – ou presque – ne manquait. Bien évidement, ce n’était certainement pas de la super qualité, mais il y avait plusieurs années que la jeune femme était habituée à la médiocrité.

Pensant aux cotés pratiques du voyage qui l’attendait, la russo-américaine choisit une carte de Dreamland qu’elle observa longuement d’un léger air étonné, puis s’empara d’une boussole et d’une lampe torche. En se retournant, elle aperçut Yoru qui semblait l’épier comme s’il craignait qu’elle ne lui fausse compagnie. Elle le dévisagea froidement avant de longer le rayon des articles de sports… et de revenir en arrière. Une série de battes de baseball était docilement suspendue sur une tige en métal, et l’idée d’en détenir une était plus que séduisante. Eve savait comme elle pourrait faire mal avec, de quoi calmer ses futurs ennemis… voire même le japonais qui l’accompagnait.

Elle décrocha donc son arme et atterrit dans l’espace réservé aux fringues que Yoru venait d’écumer. Ce n’était pas indispensable, mais son pantalon empestait toujours les poubelles et ses rangers sans lacets n’étaient pas très pratiques. La taularde choisit donc un jean, une veste noire et une paire de baskets avant de passer au rayon suivant. Il n’y avait rien d’intéressant, mais son acolyte vint la tirer de son observation en lui demandant ce qu’elle prenait. Sans un mot, elle lui montra ce qu’elle tenait dans ses bras et se dirigea vers la caisse. 270 rubz cette fois. Elle scruta le contenu de sa bourse volée, cherchant à apprendre dans la foulée à compter la monnaie locale, et paya avec un sourire forcé qui ne rompit pas la glace de son regard.

Une fois à l’extérieur, elle enfila sa veste par-dessus son tee-shirt et glissa dans les poches de celle-ci sa torche, sa boussole, sa carte pliée, ses paquets de clopes et son briquet. Sa batte de baseball négligemment posée sur l’épaule, Eve se décida à répondre à l’hypocondriaque :

- C’est l’enfer. La taule… c’est l’enfer.

Ses yeux se perdirent à l’horizon. Si longtemps qu’elle avait été enfermée… 6 ans, ça peut paraitre peu, mais c’est énorme. Dire qu’elle était ici pour une procédure de liberté conditionnelle, dire que si elle avait une chance de revoir l’extérieur du monde réel avant l’heure, c’est parce qu’on l’accusait d’être cinglée. Foutaise ! Elle n’était PAS folle, on s’acharnait sur elle, encore et toujours.

Ses pupilles inexpressives revinrent s’ancrer dans les yeux de Yoru. Un coup de vent balaya la rue, faisant danser ses mèches brunes. Elle était jolie qu’il pensait ? Peut-être devrait-il scruter l’intérieur alors.

- J’y suis enfermée depuis 6 ans environ, et je suis toujours en vie. Et c’est pas faute d’avoir faillit y passer.

Pour illustrer ses propos, elle souleva le coté gauche de son tee-shirt, jusqu’à ce que soit visible la cicatrice laissée dans son coté. Blafarde, visiblement assez maladroitement recousue, ou négligemment.

- Et heureusement que les bleus et les ecchymoses ne laissent pas de marques longue durée, eux, acheva la détenue en cherchant à définitivement semer l’effroi dans l’encéphale de l’hypocondriaque.


+++ HRP +++

Résumé des achats (en rubz) :
carte : 10
boussole : 15
batte de baseball : 50
baskets : 25
lampe torche : 35
jean : 20
veste : 25


TOTAL : 180 RUBZ
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Yoru Nakatomi

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeMer 10 Aoû - 21:59

A la suite d'Eve, Yoru passa également à la caisse pour payer ses achats avec tout l'argent qu'il avait pu amasser depuis sa venu dans ce monde. Il sortie discrètement quelques billets de sa poche sans se soucier de leur valeur et les avança sur la table espérant qu'il ne manque pas d'argent et qu'il ne paraisse pas suspect. L'homme en face de lui le regarda, surement avait-il donné dix fois trop d'argent, autrement il lui aurait fait remarquer le contraire, si bien qu'il lui rendit la monnaie en rouspétant. L'asiatique sortie enfin dans la rue et alla rejoindre Eve à quelques pas.

Cette dernière tenait sa batte de base ball sur les épaule et ce n'était pas pour rassurer l'asiatique qui garda ses distances tandis qu'il sortit ses nouveaux vêtement du sac et en arracha les étiquettes. Il s'habilla dans la rue, le regard d'Eve sur lui ne le gêna pas dans la mesure où il garda son boxer, ce fut plutôt la présence nouvelle de son acquisition qui le mit mal à l'aise. Un coup de ce machin là à pleine puissance et on pouvait casser des os. Mais ça ne devrait pas lui arriver tant qu'il ne disait pas de conneries! Une fois revêtu d'habits tout neuf, il enfila ses baskets et souri en fermant son sac pour le mettre sur son dos. Un nouveau look pour une nouvelle vie! C'est alors que la taularde commença à se confier.

Lorsqu'elle lui montra sa cicatrice, le cœur de Yoru se serra comme s'il ressentait sa douleur, ou du moins celle qu'elle avait eu à supporter. Elle disait donc vrai. Cette marque resta pour l'asiatique, comme une preuve bien réelle de ses dires. L'hypocondriaque observa la jeune femme en se demandant qu'est-ce qu'elle avait bien pu faire pour écoper de 6 ans de prison. Mais il n'osa pas lui reposer la question de peur qu'elle ne le prenne mal (d'autant plus qu'elle était armée maintenant -_-).

-L'enfer c'est ici pour moi.. Si tu es ici.. C'est que tu dois avoir un problème.. Le prend pas mal, mais.. tous les voyageurs que j'ai rencontré jusqu'alors avaient des problèmes à soigner.. Phobie, trouble de la personnalité, paranoïa.. Quel est le tiens?

L'asiatique souhaitait simplement comprendre la jeune femme et insista bien sur son idée d'un ton grave et sévère:

-Si tu es arrivé à passer dans ce monde, c'est que tu avais un problème à soigner..

Il l'a regarda sérieusement sans bouger. Le temps semblait s'être comme figé. A cet instant, la confiance de Yoru envers Eve ne tenait qu'à un fil, celui -ci se romprai selon ce qu'elle allait répondre. Il ne savait pas d'où elle venait, ce qu'elle avait fait pour passer 6 ans de sa vie en prison et pourquoi elle était ici. Yoru l'a regardait toujours tenant fermement la bretelle droite de son sac à dos dans sa main en gardant un œil attentif sur les mouvements de la batte de base ball. Pourquoi s'armer d'une batte d'abord? Ce choix en disait long sur la personnalité d'Eve. Peut-être préférait-elle tuer les gens en les faisant souffrir, lentement, en les rouant de coup jusqu'à leur dernier souffle! Plutôt que de choisir un flingue, quelque chose de propre et d'efficace, elle préférait peut-être la violence, les coups, les bleus, le sang qui gicle.

Yoru sentit un frisson courir le long de son dos.
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Eve M. Todrovitch

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeJeu 11 Aoû - 2:18

Imperméable à l’impudeur, Yoru s’était changé devant elle… soit. De toute manière, il fallait avouer qu’après toutes ces années en prison, ses yeux n’avaient pas eu le loisir de se poser sur le corps d’un homme depuis un certain temps. Après tout, cet asiatique agaçant n’était pas si mal foutu que ça ; peut-être un peut trop maigre, mais c’était un bon début. Néanmoins, il ruina tout le fragile effet qu’il avait silencieusement produit sur la détenue en lui répondait qu’elle devait « avoir un problème ». L’insistance de son partenaire commis d’office ne lui tira pas même un sourire, rien d’autre qu’un léger mouvement de tête de gauche à droite. Ses yeux étaient froids, plongés dans les pupilles de l’hypocondriaque comme deux stalactites de glace.

- L’unique problème que j’ai, c’est d’être du mauvais coté de la balance. Celui qui est brisé mais jamais dédommagé, celui qui paie pour les autres. Tu vois ?

Un gouffre immonde d’injustice. Dans sa tête, la voix du docteur de la prison résonnait encore comme s’il était présent pour restituer son verdict « Mademoiselle Todrovitch pourrait souffrir de graves troubles paranoïaques. Je ne suis pas psychiatre, mais je pense que l’intervention d’un spécialiste s’avère primordiale avant qu’elle ne retrouve la liberté ». C’était elle la folle désormais ? Pour avoir fracasser le crâne d’un type qui la menaçait ? Pour avoir manquer de refroidir une détenue qui la cherchait ? Pour avoir tuer le violeur de sa mère ? Pour avoir réduit en pièce une ordure qui avait essayé de l’agresser ? Pour avoir passer à une autre l’envie de la suivre en pleine nuit ?

Toutes ces images se mélangeaient, dansant une valse macabre dans son esprit dérangé. Chacune de ces situations étaient altérées dans l’enceinte de son crâne, les protagonistes arboraient des sourires maléfiques et coupables, le sang brillait comme s’il cherchait à percer la membrane de ses souvenirs pour se répandre à ses pieds. Son visage restait de marbre, comme un rideau tiré devant une scène apocalyptique. Dans un souffle, lâchant enfin l’asiatique du regard, elle défendit :

- Je ne suis PAS folle, alors arrête de le ressasser, ça me fait chier.

Et même si elle se reconnaissait souffrir de quelque chose, croyait-il vraiment qu’elle allait l’annoncer comme on exalte une pièce de collection ? « Moi, mon médecin pense que je suis sujette à de graves troubles paranoïaques accompagnés de crises de violence incontrôlées ». Quel idiot !

Eve recommença à marcher, encombrée par ses achats qu’elle devait s’empresser d’enfiler. Elle n’était pas exhibitionniste elle, et préférait trouver un endroit où se dissimuler un minimum. Alors qu’elle avançait, une ritournelle grinçait dans sa tête, comme un disque usé las de tourner dans le vide : « Ils t’en veulent tous ! On veut t’empêcher d’obtenir justice ! Tu n’es pas folle, tu as raison, entièrement raison. ». Pour chasser ces réminiscences, la russo-américaine s’alluma une autre cigarette en croisant un kiosque à journaux. Là, son regard inexpressif tomba sans le vouloir sur une UNE détonante :

DEUX MEURTRES perpétrés hier soir dans les ruelles d’Elipse. Un adolescent complètement défiguré, et une jeune femme comptant plusieurs os démis ont été retrouvés dans la nuit. Il semblerait qu’ils aient été abattus à mains nues et de façon impulsive. Aucun vol ni aucune atteinte à l’intimité de ces personnes n’est à déplorer. On sait également que plus tôt dans la soirée, deux voyageuses prises en chasse par la police seraient parvenues à échapper aux autorités ; on n’écarte pas un lien entre ces deux affaires.


Son visage restait impassible, totalement insensible à l’image qu’on lui renvoyait des atrocités qu’elle avait commise, mais par simple crainte d’être reconnue, Eve enfila ses lunettes d’un geste naturel. Personne ne devait avoir eu le temps de réellement retenir son visage de toute façon, mais on était jamais trop prudent. Elle tira sur sa clope et avant que Yoru n’ait pu dire un mot au sujet du journal déjà plusieurs mètres dans leur dos, elle ordonna froidement à voix basse :

- Pas un mot ! Je ne veux pas en parler.
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Yoru Nakatomi

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeMer 17 Aoû - 18:58

La réponse à l'accusation n'était pas fausse.. mais n'aidait pas à l'avancée de la réflexion de l'asiatique qui ne savait toujours pas quel était la maladie de la taularde. Peut-être n'en avait-elle pas, hypothèse qui, bien vite fut mise de côté par l'hypocondriaque, qui était certain que la fille devant lui avait réellement un problème! Peut-être qu'elle avait une maladie mais qu'elle n'en avait pas conscience et ce serait alors ça son problème! Schizophrène? Non.. Yoru finira par le savoir un jour ou l'autre, dans la mesure où il demeurait obligé de la suivre pour un certain temps.

Cependant, en entendant sa réponse, Yoru haussa les épaules.. Pas la peine d'insister. Autrement, il allait vraiment finir par la contrarier et Mr Hyde risquait de se manifester! >.<
Le duo reprit alors la route en silence, Yoru ne parla pas et allait de pensée en pensée.. Vol.. Meurtre... Viol (on sait jamais -_-)... Arnaque... Deal de drogue... Trafiquante d'armes? Qu'avait-elle bien pu faire pour se retrouver en prison!! Tant qu'il ne saura pas la cerner et ne connaitra pas un minimum de l'histoire de sa vie, Yoru ne lui fera pas confiance! En chemin, il lança:

-Hé tu crois pas que l'autre là euuh.. Zac! Il va pas s'inquiéter qu'on soit partit?


A sa place, l'hypocondriaque aurait pété un câble en croyant que ses compagnons d'infortune se serait barrés sans lui en dire un mot. Mais ce n'était pas son cas, alors il s'en fichait! Le sac sur le dos, Yoru se sentait à l'aise dans ses nouveaux vêtements, ils étaient beaux, chaud et propres! et il en était fier! Il souri. Comme quoi un rien peux égayer la vie des gens -_-. Une douche n'aurait pas été de refus et Yoru restait toujours en alerte à la moindre occasion où cela pouvait se produire, prêt à dégainer son savon et sa brosse à dent.
Le duo passa devant un kiosque à journaux et Yoru observa le pas ralentit d'Eve qui fixa une UNE de journal. En passant à sa suite, l'asiatique pu lire l'article en vitesse pour en retenir les informations importantes.

*Ouai.. et quoi?...*

Pensa-t-il. Lorsque la taularde lui ordonna de se taire et de ne pas en parler, un frisson glacial parcouru alors le dos de l'asiatique tandis que son visage blêmi soudainement comme s'il fut vidé de son sang en quelques secondes.. La remarque d'Eve voulait tout dire, il avait bien comprit! Encore si elle n'avait rien dit, il aurait pu penser qu'il ne s'agissait que d'un excès de curiosité de la part de la jeune femme, que de regarder la UNE d'un journal local. Mais en réalité, c'était d'elle dont on parlait et elle s'était démasqué toute seule à cause de sa propre remarque.

*Elle a tué ces gens...

Yoru ralentit le pas pour fixer une distance entre elle et lui afin de se protéger. Il n'arrêta pas de la fixer et en particulier sa batte de base ball qui l'angoissait à présent terriblement. D'une voix non assurée, il lança:

-Je.. Je vois pas de quoi tu parle..

Et il se mit à rire, d'un rire nerveux. Battu à main nu.. Comment on pouvait battre quelqu'un au visage à mains nues, jusqu'à la mort! C'était inhumain! Défiguré... Il fallait de la force, ou être dans une colère monstrueuse pour faire de telles choses. Deux voyageuses..

*Deux voyageuses??*

Yoru en déduit qu'au moment des faits, Eve devait se trouver avec une autre personne. Peut-être l'a-t-elle tué elle aussi!? Yoru se posa mille questions et resta silencieux continuant à fixer Eve. Il voulut rester sur une hypothèse qui lui paru intéressante et pertinente: Eve serait encline à devenir ultra violente lorsqu'elle est contrariée, triste ou en colère. Pour preuve, l'envie de posséder une batte de base ball (objet qu'elle n'a pas prit pour faire une partie de base ball j'imagine, mais plutôt pour mieux broyer le visage des gens!!!), son attitude déplacée si ce n'est violente, lors de leur rencontre! Son côté froid et sans émotions... Bref! Tout portait à croire qu'Eve avait ce problème, celui de ne pouvoir contrôler sa colère.. ses émotions en générale.. Yoru lança, rompant le silence:

-On va ou maintenant? Tu veux pas qu'on trouve un truc à bouffer là parce que j'ai vraiment la dalle! Les boulangeries, ça ouvre tôt non?


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Eve M. Todrovitch

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeMer 17 Aoû - 20:08

- Tu es simplement tellement volubile et curieux depuis qu’on s’est rencontré que je te voyais bien engager une discussion sur ces atrocités, répondit nonchalamment Eve, et j’ai pas envie de parler de ça. Je m’en fiche juste totalement.

La jeune femme faillit ajouter que l’hypocondriaque lui avait suffisamment prit la tête avec ses questions mal venues, mais elle craignait de ne vexer celui qui était pour l’heure son unique compagnie. Attendre une heure décente pour rendre visite à leur passeur, sans personne à qui parler histoire de leurrer le temps, serait certainement d’un ennui effrayant. Le rire faux son acolyte lui fit comprendre qu’il n’était pas à l’aise. De toute façon, il avait peur d’elle depuis l’instant où elle lui avait sauté à la gorge avec une menace de mort en prime. Ce souvenir tira à la paranoïaque une esquisse de sourire qui étira les coins de ses lèvres blanches.

Yoru réclama soudainement une boulangerie pour se remplir la panse. A vrai dire, Eve n’avait pas faim. Va savoir si c’était la situation qui lui coupait l’appétit, ou bien le gruau de la veille qui avait anesthésié son estomac. Soufflant un nuage de fumée, elle rétorqua sans regarder son interlocuteur :

- Où on va d’après toi ? Chercher notre ami défoncé. Tu avais l’air de t’inquiéter pour lui non ?

Elle ponctua sa pique ironique en donnant une pichenette à sa cigarette qui dispersa dans les airs des paillettes de cendres noires et grises, puis poursuivit en indiquant un petit établissement sur le trottoir d’en face d’un signe de tête vague :

- Je crois que ça ouvre. Vas-y si tu veux.

Pour montrer qu’elle l’attendrait, la jeune femme s’assit sur le capot d’une voiture garée contre le trottoir, encore couverte d’une fine pellicule d’humidité, et porta sa clope à sa bouche dans un geste involontairement aguicheur. Si l’asiatique ne pouvait pas voir ses yeux marron derrière les verres de ses lunettes, elle pouvait scruter les siens et le détailler du regard en toute discrétion.

Lorsqu’il se fut éloigné elle poussa un soupir, inspira une grande bouffée de nicotine qui carbonisa un peu plus ses poumons déjà usés et observa autour d’elle. Depuis qu’elle avait intégré Dreamland, elle avait tellement couru qu’elle ne s’était pas aperçu du plaisir que cela procurait de pouvoir être assise nonchalamment dans la rue, sans surveillante pour crier la fin de la promenade, sans ennemie pour lui chercher des ennuis, sans crissements de verrous, claquement de barreau ni rumeur de bagarre. Mais ce n’était pas ici qu’elle voulait être libre. C’était comme les rêves que l’on faisait avant de se réveiller sur sa couchette misérable de prisonnière : elle voulait vivre dans le monde réel.

Profitant de l’absence de l’hypocondriaque et du peu de passant dans la rue, la russo-américaine décida subitement de se changer, utilisant comme paravent la voiture qui jusque là lui servait de fauteuil. Son pantalon volé et ses vieux rangers la quittèrent rapidement. La fraicheur de la matinée mordit la peau laiteuse de ses cuisses nues qui n'avaient pas vu le soleil depuis longtemps. Eve enfila bien vite ses nouvelles acquisitions. Ce n’était pas du grand luxe, mais c’était toujours plus acceptable que ce qu’elle avait jusque là. Il ne lui manquait plus qu’une bonne douche, pour laquelle elle aurait tué deux fois s’il le fallait ; parce que depuis ses péripéties de la veille, elle se sentait crouler sous la crasse.

Yoru revint enfin avec son petit déjeuner dans les mains et la jeune femme écrasa son mégot sur le trottoir en lui demandant d'une façon désespérément inexpressive :

- Alors, tu as trouvé ton bonheur ?
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Yoru Nakatomi

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeJeu 18 Aoû - 18:05

-T'inquiète pas.. je te juge pas..

Mouai.. C'est tout ce qu'il avait trouvé à dire.. Il ne l'a jugeait pas.. mais émettait des hypothèses, pour lui même et c'était pas juger ça! Enfin, pour Yoru c'était différent. Lorsque Eve parla de Zac, Yoru fit la grimace. Son "ami défoncé"? Il le connaissait à peine, et ne s'inquiétait pas d'abord! Il se mettait à sa place et ça aussi c'était différent, selon Yoru. D'une voix méprisante, il avança:

-C'est pas mon ami! J'le connais pas et j'me mettais juste à sa place, il a peut-être cru qu'on l'avait abandonné.. Et étant donné que c'est toi qui a l'adresse du passeur.. J'aurai les boules à sa place..


Le ventre de Yoru émit un son bien perceptible qui l'obligea à repenser à son état de faim. Il rêvait d'un bon plat chaud et consistant mais pour l'heure il devra se contenter de quelque chose de froid provenant d'une boulangerie non loin. L'établissement ouvrait et Eve ne manqua pas de lui indiquer. Il pressa alors le pas vers la boulangerie quand il se stoppa. Là il se retourna vers la taularde et lança:

-Euh.. Tu m'attends hein.. Ouai..

Pas rassuré, Yoru fit un geste de la main exprimant le méprit et s’avança dans la boulangerie. Une délicieuse odeur l'envahit dès son entrée. Une odeur de pain chaud, de croissants croustillants, même de sucre. Un sourire se dessina sur les lèvres de Yoru qui observa les vitrines intérieures garnies en ce bon matin de multiples mets aussi appétissants les uns que les autres. Mais son attention se tourna vers les sandwich bien remplit que proposait la maison. La boulangère arriva alors de la cuisine, alertée par le tintement des clochettes de l'entrée et le salua:

-Bonjour monsieur, que désirez vous?


Yoru ressemblait à quelqu'un d'ordinaire, bien vêtu, un Dreamlandien qui venait choisir son pain de bon matin avant d'aller bosser. Il n'avait plus à subir les regards méfiants et moqueurs d'auparavant, causés par son accoutrement moyenâgeux, sale, inadapté à la ville et au temps et troué. Avec un grand sourire, l'asiatique indiqua à la vendeuse en montrant du doigt:

-Bonjour.. Je voudrais un sandwich crudité poulet, un pain au chocolat et une bouteille d'eau s'il vous plait.

Il en bavait presque et ne lâcha pas du regard la vendeuse, qui, de plus, était à son gout, qui emballait sa commande. Elle tendit le sac contenant tout ce qu'il avait demandé et renseigna l'asiatique du prix à payer. Yoru sorti le plus petit billet qu'il avait dans sa poche et le lui donna, elle lui rendit la monnaie et il parti.
Une fois dehors, toujours le sourire affiché sur le visage, Yoru regarda dans son sac et commença à saisir de son sandwich quand il leva les yeux vers Eve et lui répondit:

-Ouai, j'avais envie de tout acheter mais j'me suis modéré..


Il mordit dans son sandwich et savoura sa bouchée en se rapprochant d'Eve. Il ne se souciait plus de son attitude, baissa sa garde, juste le temps de manger. Il reprit le chemin vers le refuge de sans abri d’où ils venaient en disant:

-Allez on y va!



==== HRP ====

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Eve M. Todrovitch

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeVen 19 Aoû - 0:42

Yoru semblait soudainement moins mal à l’aise, à croire qu’avoir de quoi manger suffisait à lui faire oublier ses soucis. Peut-être qu’il était vraiment simple d’esprit en fin de compte. Derrière les verres sombres de ses lunettes de soleil, Eve détaillait de haut en bas le grand asiatique, le soumettant à un examen qu’elle n’avait depuis longtemps fait passer à aucun autre homme qu’aux rares qu’elle voyait en prison. Certes, elle avait trouvé louche qui la touche soudainement, et n’écartait pas ses soupçons quant au fait qu’il pourrait vouloir lui sauter dessus à un moment ou un autre ; mais après tout, physiquement, il n’était pas si mal, non ? Coucher avec un jeune punk tatoué lui rappellerait la jeunesse qu’elle avait laissée sur le paillasson de la taule.

Un sourire inattendu fendit brièvement son visage pâle. Peut-être l’une des rares fois où ses traits n’étaient pas figés dans une impassibilité dérangeante. Elle se souvenait de ses années de vagabondage, lorsqu’elle allait de ville en ville, sans toujours savoir ce qu'elle fuyait. A cette période de sa vie notamment, ses plaisirs charnels avaient été les seuls instants où pour quelques minutes, les ombres qui pesaient sur son âme se dispersaient. Elles revenaient à l’assaut bien sûr, dès que la flamme de son bas ventre s’était éteinte, mais son esprit avait pu se reposer, et il était prêt à porter à nouveau sa rancœur et ses fardeaux. Ses partenaires avaient tous été de parfaits inconnus, au mieux des collègues de travail. C’était mieux ainsi, elle n'avait su s’attacher aux gens de toute façon.

Au loin, une cloche sonna sept coups. Sans doute provenaient-ils d’un bâtiment érigé à l'instar des cathédrales dans le monde réel, même si rien n’indiquait que les dreamlandiens développaient des religions similaires. Eve écouta le son avec un délice intime. Petite, ses parents l’emmenaient à la messe le dimanche matin. Bien sûr, Dieu ne les avait pas sauvés de l’absurdité du monde, à croire qu’il était de mèche lui aussi – ou bien tout simplement qu’il n’existait pas – mais ce simple souvenir sonore laissait sur son cœur glacé une empreinte mélancolique.

Elle mourrait d’envie d’allumer une autre cigarette. Non pas vraiment parce qu’elle était encore en manque, mais simplement pour s’occuper. Pour tromper l’ennui, elle faisait tournoyer sa batte de baseball, parodie de majorette dénuée de féminité. Ses vieux vêtements puants finirent dans une poubelle, accentuant sa sensation de prendre un nouveau départ dans cette dimension, plus satisfaisant que le premier. Certes, le monstre qui grondait dans son ventre était toujours là, fiévreux de pouvoir se venger de l’injustice dont elle était la cible. Elle avait déjà tué deux elipsiens pourtant, mais sa haine démente n’était jamais rassasiée de sang frais ; en chaque visage local elle voyait un ennemi, en chaque geste une menace.

La jeune femme se demandait ce qu’étaient devenus les premiers voyageurs qu’elle avait croisé. L’image de Cieline s’imposa, et elle songea avec froideur qu’étant donné son taux de débrouillardise, elle avait certainement dû se faire arrêter ou tuer depuis longtemps. Sans son aide, le séjour à Dreamland de l’apiphobe se seraient sans doute très vite soldé par une balle dans la tête, mais cette dernière semblait ne jamais avoir connu la reconnaissance. Totalement injuste, encore une fois.

Finalement, penser à ses connaissances éclairs de la veille faisait palpiter son cœur d’une rancœur glacée. Ses mains tremblèrent, une fois de plus, signe qu’elle rêvait d’écraser ses poings contre la chair de quelqu’un. Pour tenter de se maitriser, elle tourna la tête vers Yoru et s’efforça de se souvenir de ce qu’elle s’était dit à son sujet quelques minutes plus tôt. Qu’il était pas mal ? Que coucher avec lui l’apaiserait un peu, avec un voyage dans le passé en prime ? Sans crier garde, Eve rompit le silence qui les unissait depuis plusieurs minutes. Comme à l’ordinaire, son ton était en total décalage avec sa question, inexpressif et plat, dénué d’émotions :

- Dis-moi, c’est quoi ton genre de fille ?

Elle passa une main dans ses cheveux incroyablement noirs comparés à sa peau laiteuse, humecta ses lèvres, mais demeura aussi impassible qu’une statue de glace.

- Moi par exemple, tu me sauterais ?

Eve n’avait jamais été douée avec la délicatesse et la subtilité. De toute façon, à quoi ça servait ? Elle n’était absolument pas amoureuse, mais voulait simplement passer le temps et renouer avec un vieil exutoire ; alors pourquoi passer par quatre chemins ?
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Yoru Nakatomi

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeMer 24 Aoû - 16:00

Il était 7 heures lorsque Yoru sortit de la boulangerie. Il entama son sandwich avec entrain alors que le silence régnait entre les deux voyageurs. L’asiatique n’avait tout simplement pas remarqué ce silence pesant et le regard d’Eve qui le scrutait. Il «était bien trop obsédé par son sandwich qu’il savourait à chaque bouchée. Tellement de temps avait passé sans qu’il mange quelque chose qui lui plaisait, qu’il avait choisit lui-même, bien qu’en temps normal c’était lui qui préparait lui-même ses sandwiche et sa cuisine en générale, en prenant bien soin de choisir les meilleurs ingrédients. Ici, à Dreamland forcément, faire le difficile n’était pas envisageable dans la mesure où il n’avait pas de chez soi ni de quoi cuisiner. Ce sandwich et ce pain au chocolat lui suffiront donc pour cette fois.

La taularde ne cessa de le fixer du regard avec un sourire étrange que Yoru ne pouvait pas vraiment identifier : moqueur ou bienveillant ? Il finit alors par relever les yeux et le remarquer. Un frisson glacial parcourut son dos lorsqu’elle lui posa alors sa question, il blémi légèrement. Que répondre... ? Son genre de fille ?

-Euhhh… Mon genre de fille… Baaaah…

Il n’eut pas le temps de répondre que déjà elle enchaîna sur une autre question, encore plus dérangeante ! S’il l’a sauterai ? Yoru ouvrit de grand yeux et l’a regarda ahurit. On ne lui avait jamais posé une question pareille, aussi franche et crue que celle-ci. Mais il l’avait bien comprit, Eve était comme ça : Franche et crue. L’hypocondriaque se demandait tout de même pourquoi elle insistait autant sur ce sujet. Elle était en manque ou quoi ? Il reposa son sandwich dans son sac et finit sa bouchée avant de répondre en bafouillant :

-Bah... T’sais… Mon genre de fille… hum jolie, bien proportionnée, intelligente et avec quelque chose en plus tu vois… Un truc qui l’a différencierait des autres. M’enfin... mrffphh j’te dis ça... En fait c’est pas trop mon truc tout ça...

La réelle réponse était « Oui, j’voudrais bien… si ma maladie ne m’en empêchait pas !!! »
Yoru tourna la tête l’air dégoûté et fit mine d’observer la rue. En apparence, il était serein et l’ai presque blasé... Intérieurement, Yoru bouillonnait, il se détestait presque ! Dire ça... A elle ! Elle devait bien se moquer de lui maintenant ! Elle qui devait avoir eut des tonnes et des tonnes de prétendants ou d’aventures en tout genre. Pourvu qu’elle ne le prenne pas pour un gay ! Pire, un puceau… Génial. Sa fierté masculine en prenait un terrible coup. Mais pourquoi n’avait-il pas mentit ? Peut-être était-ce sa question que l’avait déstabilisé ! Il parlait souvent trop vite avant de réfléchir et penser aux conséquences. C’était ça, il était impulsif. Et voilà où ça le menait…Pour se rattraper, il lança :

-Ouai mais j’ai eu des copines hein ! Avant... !

Avant de devenir hypocondriaque ! >.< Mais ça, il ne comptait pas le lui dire !
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Eve M. Todrovitch

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeMer 24 Aoû - 17:31

Yoru répondit en bafouillant, esquivant totalement la seconde question de la jeune femme. Jolie ? Intelligente ? Bien proportionnée ? Avec un truc en plus ? Il cherchait une bête rare là. Une blondasse pulpeuse sur laquelle on n’avait pas oublié de monter le cerveau ? Bonne chance. En tout cas, Eve était certaine de ne pas rentrer dans les critères énumérés par l’asiatique, mais elle ne s’en formalisait pas le moins du monde. Il y avait longtemps qu’elle avait cessé de vouloir plaire à tout prix. Un irrépressible petit sourire apparut sur ses traits ivoirins. Sans joie, peut-être légèrement moqueur. Son acolyte évitait toujours sa question… était-ce si difficile que ça de dire « oui je nous trouve un coin tranquille quand tu veux » ou « non merci, t’es pas mon genre » ?

Quant au fait que « c’était pas son truc », la russo-américaine souleva légèrement un sourcil. Quel homme normal, dans la fleur de l’âge qui plus est, ne s’intéresserait pas aux individus du sexe opposé ? Il était homo, sans aucun doute. L’hypocondriaque précisa maladroitement qu’il avait déjà eu des petites amies. Cette fois-ci, la détenue ne put retenir le rire qu’elle retenait jusqu’à lors. Il était peut-être puceau en fait. Son hilarité avait toujours l’air surfaite, froide, comme si elle riait mécaniquement, par réflexe.

- Je vois, souffla-t-elle.

Sans prévenir, elle passa son bras libre autour du cou de Yoru, l’obligeant à se pencher vers elle et approcha sa bouche son oreille. Leur peau s’effleurèrent, leurs corps s’épousaient. Eve se mordit la lèvre inférieure avant de murmurer doucement :

- Si jamais un jour tu as envie de savoir ce que tu vaux avec une femme… je pense que je pourrai faire l’effort de te rendre ce service.

Elle conclut avec un baiser bref sur la joue, froid, sans sentiment, puis s’écarta rapidement, comme si le jeune homme aurait pu lui filer une maladie contagieuse. Le sourire moqueur qui flottait encore sur son visage s’évapora, signe que la plaisanterie était terminée. Un vieillard qui venait vers eux à ce moment les dévisagea impudiquement, lorgnant parfois sur la batte de baseball que la russo-américaine faisait toujours tournoyer grossièrement. Cette dernière lui lança sèchement :

- Quoi, t’as jamais vu des amants se balader aux aurores ?!

Le concerné détourna vivement les yeux, ignorant alors jusqu’à l’existence des deux voyageurs. Eve passa une main dans ses cheveux et se gratta l’arrière du crâne. Voilà, ils revenaient au refuge de sans-abris, devant lequel plusieurs SDF erraient comme des fantômes, faisant les cent pas ou assis par terre, fumant fébrilement de vieilles cigarettes. La jeune femme reçut les mauvaises odeurs comme une claque et espérait que Zak serait réveillé pour qu’elle puisse enfin dire adieu à cet endroit. A quelques mètres de la porte qui donnait sur l’intérieur, elle trébucha sur quelque chose de dur et manqua de se retrouver par terre. En se retournant, elle vit un clochard au visage noirci par la crasse qui la dévisageait avec un sourire édenté, la jambe au travers de la route. Il émit alors plusieurs bruits de baisers grossiers avant de tirer la langue de façon obscène.

Dans la tête de la détenue, le monde devenait sourd. Une rancœur glacée coulait dans ses veines comme un venin dangereux, ses pensées paranoïaques étouffaient sa raison. Ce type l’avait forcément fait exprès ! Et s’il l’avait blessé ? S’il se jetait sur elle pour la violer ? Personne ne plaiderait sa cause, bien évidemment. Elle n’était qu’une taularde, une orpheline démunie, une voyageuse. Les gens d’ici riraient si elle souffrait, si elle était humiliée, mais elle ne leur laisserait pas ce plaisir. Elle devait lui rendre ce qu’il méritait, pour lui passer l’envie de toucher qui que ce soit.

Croyant avoir capté l’attention de la russo-américain, le SDF entreprit un nouveau panel de gestes provoquant, encouragés silencieusement par un type bourru grillant non loin une clope abimée. Il ne vit pas venir le pied de la jeune femme qui décolla du sol comme une fusée pour lui fracasser la mâchoire. Les os craquèrent, il bascula sur le coté et Eve en profita pour lui assener un coup de batte dans le bas du dos, puis un autre dans les omoplates. Dans l’enceinte de son crâne, les fusibles de la retenue claquaient un à un. Il était comme l’ordure qui avait tué sa mère, elle le massacrerait...
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Yoru Nakatomi

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeSam 27 Aoû - 18:32

La réaction de la taularde ne surprit pas Yoru qui observa ses traits. Elle qui d'habitude restait de marbre à chacune des situations auxquelles elle avait à faire face, cette fois sourit simplement. Un sourire moqueur sans doute. Suivit d'un haussement de sourcil en guise de surprise. Puis enfin un rire qu'elle ne pu contenir exprimant carrément le mépris. Cependant, Yoru ne dit rien, il continuait à l'observer, redoutant ses prochaines paroles, l'air à la fois énervé et concentré. Lorsqu'Eve s'approcha de l'hypocondriaque jusqu’à entourer son cou de son bras, le jeune homme se crispa et serra les dents priant pour que ce moment passe aussi vite que possible. Il désapprouvait parfaitement ce genre de comportement, Sans prévenir et tout! Elle avait le chic pour le mettre mal à l'aise! La proposition de la taularde acheva son malaise et il manqua de s'effondrer lorsqu'elle conclu son approche par un baiser sur la joue. Puis elle s'écarta et Yoru manqua de lui hurler dessus. Il brandit son poing en avant en direction de la taularde, bien en appuie sur ses jambes et serrant les dents il commença:

-Bordel, tu te rends pas compt...!

L'asiatique s'arrêta net lorsqu'il aperçût un vieillard les observer, il continua le mouvement de son bras le laissant retomber et se décrispa comme s'il fondait et acheva:

-'te, ça ne se fait pas devant les gens.......................... voyons...

L'hypocondriaque se racla la gorge et manqua de s'étouffer lorsque Eve prétendit qu'ils étaient amants en guise d'excuse au papi. Mais c'était une manie chez les filles de balancer cette excuse pour se sortir du pétrain! >,< Déjà, avec Elie, maintenant avec Eve... Qui d'autre? Le vieille homme disparu, l'air renfrogné et l'asiatique haussa les épaule puis se tourna vers Eve pour lui lancer d'un ton froid:

-Ne refais pas ce que tu viens de faire, s'teuplé.

Pourquoi user de la violence lorsqu'on pouvait utiliser des mots, il ajouta:

-Y'a que je suis, hypocondriaque.. Je supporte pas le contact avec les gens, c'est le seul truc qui me fait peur. Alors t'es prévenue maintenant..

L'asiatique tourna les talons et reprit la route vers le camps de SDF accompagné de la taularde, en silence. Dès son entrée, Eve fut hélé par un clochard mal en point et visiblement ivre qui faisait des gestes obscènes à la taularde pour attirer son attention. Une technique de drague? Comme si ça allait marcher... -_- Nan mais sérieux, Yoru s'était toujours demandé ce que pensait dans leur tête les gens comme ce pauvre homme en faisant ce genre de choses aux filles.. Ça marche pas! Jamais ce genre d'approche ne marcherait! Il ne devait plus avir toute sa tête tout simplement... Yoru l'observa quelques secondes mais ce qu'il faisait le dégouta, il s'énerva et lança tout haut:

-Hey mais ta gueule toi! Arrête ça connard!

Il ne l'écoutait pas et continua en tirant la langue vers Eve accompagné maintenant d'un autre SDF. C'était dégueulasse. Yoru n'eut pas le temps de se tourner vers elle pour juger son expression que déjà elle se rua sur le clochard pour lui flanquer une bonne leçon.. Elle lui lança un bon coup de pied dans la mâchoire. Yoru en entendit des craquements d'os et reteint son souffle en inspirant prit de surprise. Choqué, les yeux ronds comme des soucoupes, parce qu'il ne s'attendait pas à une telle riposte, il tourna lentement la tête vers Eve pensant qu'elle s’arrêterait là. Mais nonnn! Elle usa de sa batte de base ball pour tabasser le pauvre pervers. Parce que là, en ce moment même c'était lui la victime -_-. Yoru déstabilisé par la violence d'Eve et par les regards, de plus en plus nombreux, qui commençait à tous se retourner sur cette bagarre, se sentit désemparé. Que faire? Un truc et vite! Il choisit d'arrêter Eve à tout prit et de se barrer! Il fallait qu'elle arrête au risque de se faire expulser du camps, de se faire démasquer en tant que voyageurs ou pire se faire embarquer par la police! Yoru lança:

-Putain mais Eve arrête!!

Sans réfléchir, il se rua sur elle par derrière, lui attrapant les bras et la serrant tout contre lui, l'empêchant de faire un mouvement de plus. Elle se débattit et sa force était comme décuplée tant sa colère était grande mais il serra plus fort et n'eut pour seul espoir de l'arrêter que de la faire chuter. Il l'a tira en arrière en y mettant tout son poids. Tout deux tombèrent à la renverse et Yoru s'empara vivement alors de la batte de base ball au moment où Eve, déséquilibrée par la chute, desserrait sa main du manche. Rapidement, Yoru se redressa tenant fermement la batte dans sa main, il recula de quelques pas et lança:

-Que tout le monde se calme!

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Eve M. Todrovitch

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeSam 27 Aoû - 19:59

Ses coups ne cessaient pas. Autour, les spectateurs affolés et désemparés s’estompaient comme des mirages. Dans son ventre, le monstre rugissait de haine, et tout ceux qui se mettraient en travers de sa route seraient vus comme des ennemis de sa justice, des défenseurs de l’offense qu’on lui avait fait ; offense qui aurait pu devenir crime, et restée impunie, comme d’habitude. Le camarade de sa victime voulu se ruer sur elle, mais il reçut la batte en pleine tête et s’écroula sur le champ, inconscient.

Eve sentit brusquement qu’on lui empoignait les bras. La jeune femme ruait, se débattait comme une démente, hurlait, mais bien qu’il n’était pas spécialement fort, son opposant réussit à la contenir jusqu’à la faire basculer en arrière. Son arme lui échappa, mais amortie par le corps qui la tenait entravée, la russo-américaine évita d’être sonnée par le bitume et roula sur le coté pour se remettre sur ses pieds.

Elle découvrit alors Yoru, incitant au calme, sa batte dans la main. C’était lui qui l’avait empêché de corriger l’immonde personnage qui ne méritait que cela. Elle aurait du se douter qu’il la trahirait, à partir du moment où elle avait compris qu’il était comme tout le monde : un rebut d’une société gangrénée jusqu’à l’os.

Eve se jeta sur lui, et le coup qui l'atteint à l’épaule ne la stoppa pas. Elle fit chuter l’hypocondriaque sur le trottoir dont la tête heurta violemment le bitume. Profitant de l’instant de flottement, la détenue s’installa sur son torse à califourchon, récupéra son arme et lui colla une droite en pleine figure. Pour cette fois, elle avait évité de lui écraser le nez.

Ses yeux dissimulés par ses lunettes de soleil étaient protégés du pouvoir de l’asiatique, mais s’il les voyait, il aurait découvert deux pupilles brillant d’une folie froide, inhumaine. Avant qu’il ne reprenne suffisamment ses esprits, elle lui flanqua un autre coup au visage, puis attrapa son col pour le rapprocher de ses traits.

- Tu as choisi de le défendre, siffla-t-elle. Alors que tu sais ce qu’il allait me faire ?! Tu le sais hein ?! Il allait essayer de me...

Elle n’eut pas l’occasion de poursuivre sa diatribe, ni sa correction. Une masse lourde la heurta sur le coté et elle fut balayée comme un poids plume. La jeune femme roula jusqu’au milieu de la route ; sa tête tournait, son corps était brusquement douloureux. Elle se remit sur ses jambes, mais un type imposant était déjà là, prêt à lui asséner un poing dans le ventre digne d’un marteau-piqueur. Le souffle coupé par le choc, la paranoïaque tomba à genoux, recroquevillée sur elle-même. Ses cheveux sombres comme l’enfer cascadèrent sur le sol, une série de picotements courait sur sa peau, son cœur battait à briser sa cage thoracique.

Sa crise se terminait. Elle était écœurée, toujours, de l’injustice permanente qui rôdait, sous-jacente, mais elle était calmée. Des bribes de conversation lui parvenaient. Amener les deux hommes qu’elle avait blessés à l’hôpital ? Ça ne servait à rien d’appeler la police parcequ'ils ne se déplaceraient pas pour une bagarre de clochards ? Qu’ils n’avaient qu’à la mettre dehors et la laisser se débrouiller dans la rue ? D’ailleurs, cette dernière sentence lui fut transmise à haute voix par le type qui l’avait mise hors combat. L’un des surveillants du refuge sans doute. Pour l’heure, il lui rappelait surtout un maton… même si elle n’en voyait que très rarement en prison, dans le quartier des femmes.

Eve ne bougeait plus. Sa respiration se faisait lente. Qu’importe si une voiture venait à s’engager, elle attendait que celui qui l’avait stoppé s’en aille. Lorsque ce fut fait, elle se redressa lentement. L’épaule où l’avait frappé Yoru lui faisait mal, ses muscles étaient endoloris, sa peau blanche éraflée par endroit. En se remettant debout, elle réalisa que tout le monde la regardait, bouche bée. Une fois encore, on lui demanda de partir, sous peine cette fois de prévenir les autorités. Son sang gorgé de folie battait encore dans ses veines. Ils étaient tous contre elle, cherchaient à lui nuire. Ces elipsiens particulièrement. Son regard tomba sur l’hypocondriaque, que deux inconnus aidaient à se relever. La détenue restait de marbre, inexpressive.

Elle tira une cigarette de sa veste et l’alluma. Ses mains tremblaient encore, mais la brûlure de la fumée diffusa dans son corps douloureux une vague d’apaisement. Les sirènes de l’ambulance se faisaient entendre au loin, elles approchaient. Pour ce qu’il avait fait, la russo-américaine mourrait d’envie de planter son acolyte sur place, mais elle trouvait plus injuste encore de l'abandonner seul aux mains des habitants de la métropole. Elle haïssait assez leur mode de fonctionnement pour leur livrer en pâture une victime de plus, même si elle le méritait.

- J’y vais moi, et tu sais où. Si tu veux venir, oublie pas de réveiller ton copain pour qu’il nous accompagne.

Et sur ces mots, elle souffla un nuage gris qui s’éloigna sans se retourner. Entre le mastodonte qui l’avait chargé et le coup de batte de Yoru, elle risquait de porter encore un certain temps les traces de cet affrontement, mais qu’importe. Ce n’était pas comme s’il s’agissait de la première fois.
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Yoru Nakatomi

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeMar 30 Aoû - 21:43

Yoru espérait que le calme revienne dans le refuge de SDF et la batte en main, il regardait Eve se redresser rapidement, redoutant sa réaction. Il ne savait pas justement, comment elle allait réagir, mais la rage qui l'a consumait pouvait encore se lire dans ses yeux. Malheureusement, Eve ne comptait pas en rester là. Au même titre que le pauvre pervers, elle se rua sur l'asiatique pour lui faire regretter son geste. En l'empêchant de se battre, et en voulant calmer la situation et ne pas se faire repérer en tant que voyageurs,Yoru ne voulait que se protéger lui et elle avec! mais elle ne vit en lui qu'un traitre qui l'empêchait de punir les injustices de ce monde. Soit.. De toute façon, Yoru n'en était pas à sa première bagarre sauf que là, c'était avec une fille, folle et enragée!

La taularde lui sauta dessus et le plaqua au sol, l’immobilisant en se positionnant à califourchon sur son torse. La tête de Yoru rappa violemment sur le bitume et c'est surement la chose qui lui fit le plus mal. Il porta ses mains à l'arrière de son crane et hurla de douleur quand Eve lui assainit plusieurs coups de poings au visage qui achevèrent de le sonner. Il se débattit tant bien que mal, la vue trouble et l'esprit brouillé, essayant de lui attraper les mains mais ce n'était plus qu'une furie, incontrôlable et d'une extrême violence. Dans sa colère, rien ne pouvait l'arrêter! Yoru ne pouvait pas faire grand chose, sinon se protéger le visage et attendre que ça passe.

Heureusement, un homme ou devrai-je dire une armoire à glace vint mettre fin à cet affrontement entre la taularde et l'asiatique en dégageant violemment d'un coup d'épaule la jeune femme. Cette dernière fut éjectée sur le côté mais se releva comme pour revenir à 'assaut mais retomba à genoux lorsque ce même homme lui assainit un coup de poing dans le ventre. Le choc fut violent et eut au moins le mérite de l'a calmer.
Yoru, lui, essayait tant bien que mal de se relever. Sa tête lui tournait, son visage lui faisait mal comme des tiraillements incessants et l'arrière de sa tête lui lançait terriblement. Il se reteint de crier de rage, énervé d'avoir été battu par une femme, d'avoir été battu tout court! Il se maudissait de toujours se retrouver dans des situations pareils. Pourtant, il n'avait voulut que la paix! Qu'aurait-elle fait après, si il ne l'avait pas arrêté? Elle aurait surement tué ce SDF, ou l'aurait surement tué, lui! Sans scrupule! Comme on écraserai une araignée qui nous a simplement énervé par sa présence.

-Mais bordel! C'est une malade mentale cette fille! Elle est tarée! Faut l'enfermer!!!


Yoru porta sa main à son visage et pu recueillir du sang sur ses doigts. Son arcade sourcilière était ouverte, son œil n'était pas touché mais il était persuadé d'avoir un coquard dans les prochain jours, tout comme une bosse à l'arrière du crane (si ce n'est pire). En touchant les parties douloureuses de son visage, il remarqua aussi une coupure à la lèvre. Impossible de parler, de sourire (même si à ce moment précis, il n'en avait vraiment pas envie), de manger, sans avoir mal. Cette lèvre inférieur fêlée était une blessure qui allait le faire souffrir encore longtemps.

Alors que faire maintenant? Aller à l’hôpital pour se faire soigner, se soigner soit même ou ne rien faire et attendre que ça passe? (PAS QUESTION!!). L'asiatique prit appuie sur les bras qui s'offraient à lui comme aide. Une fois debout, l'hypocondriaque vit une femme en train d'appeler une ambulance.

L'asiatique lança un regard noir à Eve. Heureusement qu'elle avait ses lunettes de soleil autrement, elle en aurait bavé. Un homme, probablement surveillant du refuge vint à la rencontre de Yoru pour lui présenter une boite à pharmacie avec tout le nécessaire pour soigner des blessures comme celle qu'il avait en ce moment. L'asiatique se prêta vivement au jeu et se mit à se soigner comme s'il eut fait ça toute sa vie (euuhh.. ouai normal). Il désinfecta donc les plaies en grimaçant et plaça plusieurs strips de cicatrisation à son arcade tandis qu'il ne mis qu'un pansement sur le bord de sa lèvre.

Eve qui fumait à ce moment là, vint le prévenir qu'elle repartait. Yoru se redressa et sans lui adresser la parole, il comprit. Il devrait la suivre malgré tout. Furieux de ce qu'elle venait de lui faire, il prit quand même le temps de remercier chaleureusement les gens du refuge qui l'avait aidé et héla Zac avant de tourner les talons et suivre la taularde, déjà devant. Il n'avait ni envie de lui parler, ni envie de la regarder. Cette fille était devenu son ennemi. Mais paradoxalement, ils devront faire route ensemble. A ce moment précis, Yoru s'était dit qu'une fois dehors, il reprendrait la route seul.


Dernière édition par Yoru Nakatomi le Mar 6 Sep - 21:41, édité 1 fois
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Eve M. Todrovitch

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeMer 31 Aoû - 1:12

Yoru la suivait avec une distance de sécurité, mais Eve n’en avait cure. Elle avançait en clopant tranquillement, expédiant les restes de sa haine dans la fumée qu’elle recrachait après chaque bouffée. La douleur était déjà loin, sous-jacente, comme si elle la ressentait sans la ressentir. Durant son existence, elle avait tellement eut l’habitude d’avoir mal physiquement, à défaut d’avoir un cœur qui savait se décongeler, que ces souffrances étaient généralement reléguées derrière un rideau. Qu’étaient les bleus, les bosses et les ecchymoses ? Rien du tout. De la chair meurtrie… rien qui ne valait sa vie, réduite en pièce par un monde véreux et sa justice pourrie. Voilà désormais qu’elle se retrouvait dans une autre dimension, peuplées par des dingues, où elle faisait office de proie. De mieux en mieux.

Lassée par le port de ses lunettes, elle n’avait pas l’habitude d’en porter, la russo-américaine les ôta de son nez et les accrocha à son tee-shirt. Ses yeux glacés s’offrirent à nouveaux, regard vide plongé dans le lointain. Un coup d’œil sur le papier dormant dans sa poche l’informa sur l’adresse qu’elle cherchait, mais force était de constater que, comme elle s’en doutait, elle ne savait pas où c’était. Si Elipse était aussi grande que ne l’était San Francisco, ce n’était pas la peine de chercher à tâtons.

Comme dans sa ville natale, de grand panneaux étaient installés pour porter des cartes et la paranoïaque eu la chance d’en trouver un quelques minutes plus tard. Du bout des doigts, elle suivait la liste des rues répertoriées sur le coté pour trouver celle qui l’intéressait, puis se servit du quadrillage pour déceler son emplacement. Ce n’était pas la porte à coté. A pieds, ils en auraient sans doute pour trois bonnes heures, à condition qu’ils ne s’arrêtent pas et ne se trompent jamais d’itinéraire. Le métro leur aurait rendu un grand service, mais n’était-il pas risqué pour des gens comme eux de s’aventurer dans une boite de conserve sous-terraine ?

Eve mémorisa une partie du chemin et recommencer à marcher. Pour l’instant, prendre l’air lui faisait du bien. Le silence était ennuyeux lui, mais elle n’avait pas vraiment envie de réengager la discussion avec l’asiatique qui la suivait toujours en compagnie de Zak. On aurait presque dit deux stalker. Elle voulu chantonner un air pour se distraire mais, comme chaque fois qu’elle tentait l’expérience, elle réalisait que la prison l’avait énormément coupée du monde… elle ne connaissait aucune des nouvelles chansons en vogue et ne se rappelait pas assez des anciennes.

Sa cigarette fut donc sa seule consolation, grillant avec amertume, se dissipant dans les airs avec discrétion. Était-ce la métaphore de sa vie ? Consumée par les épreuves, sa santé mentale s’effritant petit à petit, sa raison se dissipant dans la brise du temps qui passe. Non. Elle n’était pas malade, même si la terre entière se liguait pour lui faire croire le contraire. Ce n’était pas un mal de demander à être dédommagée, que ce qu’on lui prenne lui soit rendu. Bien sûr, personne n’y comprendrait jamais rien.

La russo-américaine coupa par une petite rue piétonne déserte. Toutes les petites boutiques qui se déroulaient sur plusieurs dizaines de mètres étaient fermées, attendant une heure plus décente pour ouvrir leurs portes vitrées aux clients. Certaines terrasses avaient encore leurs chaises d’empilées et leurs tables rangées, les lampadaires étaient encore allumés et les auvents étaient redressés. Tout était si semblable à San Francisco parfois, c’était troublant.
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Liam Baldwin

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeMer 31 Aoû - 12:59

>> En provenance du monde réel

S’il s’était endormi nu, Liam était bien heureux de ne pas se réveiller à Dreamland dans la même tenue. Même si son jean et sa chemise n’offraient pas grande résistance au froid c’était tout de même mieux qu’avoir un blizzard qui nous soufflait directement sur les couilles. C’est cette sensation de froid poignant qui acheva de lui faire prendre conscience de son passage et le craquement de la neige derrière lui qu’il n’était pas venu seul. Les yeux plissés et la main en visière il constata que Jonh l’avait suivi, ce qui ne l’étonna même pas. Ils étaient ensemble depuis si longtemps que l’esprit de l’un avait dû entrainer l’autre avec lui. On ne se sépare pas facilement deux vieux compagnons.

- Faut croire qu’on est de retour ! hurla-t-il pour couvrir le bruit du vent avant de faire signe au dépressif de le suivre.

L’endroit semblait désert et pourtant, ils avaient été une bonne trentaine à disparaître ici. Pas la moindre âme qui vive, juste la neige, le froid et l’obscurité environnante. Il faisait nuit et la lumière de la lune perçait difficilement la tempête si bien que les trous noirs n’étaient rien d’autre que des trous sombres dans un océan d’obscurité. Le rideau de neige qui tombait drue et le vent cinglant furent les détails de trop, si bien qu’au bout d’à peine quelques pas à l’aveugle Liam tomba droit dans un vortex et Jonh à sa suite.

Ce fut si soudain qu’il en eut le souffle coupé, et avant même d’avoir pu comprendre ce qu’il se passait, ou même de ressentir de la peur, il se retrouva projeté sur le sol d’une rue piétonne encore déserte. Ici le soleil s’était levée, à croire que le vortex transportait autant dans le temps que dans l’espace, et la ville semblait à peine s’éveiller. Les 3 pauvres badauds se trouvant-là ne remarquèrent pas leur arrivée, même lorsque son élève lui atterrit dessus en lui tirant un grognement étouffé. Ce n’est que lorsqu’il se remit sur ses jambes en émergeant de derrière les tables d’un restaurant qu’il croisa le regard glacé d’Eve.

**Jolie…**

- Ne faites pas attention, on était juste tombés et… mais qui voilà !

Son sourire de début de phrase s’était vite mué en rictus moqueur lorsque son regard était tombé sur la silhouette de Yoru, un peu en retrait. L’asiatique n’avait pas changé, tout aussi tatoué et troué qu’une passoire. Et visiblement quelqu’un avait eu la bonne idée de le passer à tabac il y avait peu.

- Dreamland est petit, n’est-ce pas Yoru ? ajouta-t-il avait un sourire faussement affable.

Mais les informations les plus intéressantes découlaient de ces retrouvailles. Si Yoru se baladait avec ces deux là, c’est qu’ils étaient probablement des voyageurs. Et s’ils étaient des voyageurs il y avait peut-être moyen de moyenner avec cette bad girl qui le fixait la clope au bec. Même s’il n’avait jamais été particulièrement attiré par les ténébreuses il fallait avouer que c’était un changement appréciable après n’avoir croisé sur sa route que des pétasses et des minettes effarouchées. Peut-être même qu’elle s’y connaissait et ne rechignait pas à coucher le premier soir. Mais pour savoir, il fallait tenter.

Le tueur quitta donc la terrasse pour s’avancer à grand pas vers le trio, tendant la main vers eux pour serrer les leurs en guise de salutations. Il ne reçut que regards courroucés, inquiets ou inexpressifs, le taulard récupéra donc ses 5 doigts avec un petit rire amusé. Qu’à cela ne tienne, il ne s’arrêtait pas à ce genre d’accueil.

- Je m’appelle Liam Baldwin. J’ai déjà fait plusieurs bouts de chemins avec notre ami hypocondriaque, dans un monde ou dans l’autre, glissa-t-il l’air de rien avant de planter ses yeux noirs dans ceux de la paranoïaque, A qui ai-je l’honneur ? Tu ne nous présentes pas Yoru ? Où sont passées tes manières ?
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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeMer 31 Aoû - 21:34

La jeune femme ne remarqua les deux inconnus que lorsqu’ils se redressèrent de derrière les tables d’un restaurant fermé. Elle se stoppa net, dévisageant les deux hommes d’un air impassible, s’interrogeant sur la raison pour laquelle ils s’étaient trouvés là. Ils n’avaient aucunement l’air de SDF et, surprise, le doyen qui avait d’emblée pris la parole pour s’expliquer assez maladroitement reconnut l’asiatique bougon qui la suivait depuis le refuge. Étaient-ils amis ? Il ne manquerait plus qu’elle tombe sur un autre boulet formaté par la société moderne ; si c’étaient le cas, elle devrait peut-être lui régler son compte tout de suite.

Cependant, l’expression qu’affichait l’hypersexuel ne ressemblait pas vraiment à de la sympathie, ni à une éventuelle joie des retrouvailles. Il s’avança vivement pour leur tendre une main que la russo-américaine daigna à peine regarder. Elle n’avait pour l’instant que l’envie de lui écraser les phalanges, juste au cas où, alors il était préférable qu’elle ne fasse rien. Après tout, cette succession d’hommes du monde réel qui apparaissaient sur sa route restait des plus louches.

Sans se formaliser, Liam récupéra ses cinq doigts et se présenta avant de se tourner vers la paranoïaque. Son regard noir se plongea dans le sien, aussi illisible que ne l’étaient ses pupilles glacées. Il n’avait pas les yeux de l’un de ces moutons qui pullulaient par milliers au travers le monde, mais ceux d’un individu désillusionné, un individu qui avait peut-être été brisé, comme elle. Eve ne pouvait pas croire qu’il ait pu être ami avec l’hypocondriaque, elle ne voulait pas le croire non plus, car elle décelait chez lui quelque chose qui lui plaisait. Néanmoins, jamais elle ne baisserait sa garde, encore moins devant un parfait inconnu. Sans cesser de soutenir les orbes noirs du taulard de son regard inexpressif, la jeune femme leva une main pour ôter sa cigarette de ses lèvres et souffla un long nuage de fumée avant de répondre sur un ton aussi neutre que ne l’était son visage :

- J’suis une grande fille, j’ai pas besoin de lui pour me présenter. Je m’appelle Eve.

Une pichenette dégagea l’embout brûlé de sa clope et les cendres échouèrent sur le sol dallé. Elle ne pensait même pas à se tourner vers Jonh ; en cet instant, toute son attention était accaparée par le trentenaire. Ce n’était pas un coup de foudre, la déesse de l’amour devait avoir oublié de lui offrir un cœur – ou bien ne l’avait-elle pas mérité – mais un magnétisme inexplicable. Il était plus grand qu’elle, de sorte qu’elle était obligée de lever la tête pour ne pas perdre le lien de ses yeux sombres. Avait-elle déjà rencontré quelqu’un comme ça ? Qui lui donnait l’impression d’être comme elle ? Qu’importe après tout, tant qu’elle n’aurait pas de preuve, il restait un élément similaire aux autres : potentiellement bon à jeter.

Avec une désinvolture d’enfant sauvage, elle rejeta en arrière sa chevelure noire comme un gouffre sans espoir, puis lâcha sans l’ombre d’une expression sur ses traits laiteux :

- Je suppose que vous êtes comme nous et que vous allez devoir sortir de cette ville ? Ça tombe merveilleusement bien parce que je n’avais personne pour me tenir compagnie. La conversation de l’autre type m’a assez soulée comme ça, et je regrette encore de ne pas lui avoir écrasé la mâchoire sur le trottoir.

Eve ne se rendait même pas compte de ces élans de colère qui l’habitaient encore. Le venin courait dans ses veines, s’insinuant rapidement dans son organisme mais peinant à s’en échapper. Ses mains tremblaient légèrement, elle aurait bien frappé quelque chose pour extérioriser, mais elle fit l’effort de se retenir. Les images du clochard lui revenaient. Dans son crâne, son encéphale paranoïaque dessinait la suite d’un film qui n’aurait sans doute jamais eu lieu : il se jetait sur elle, inhumain, cherchait à la violer, et les spectateurs riaient, riaient, riaient… des rires sardoniques.

Ce n’était pas suffisant, mais elle était contente de l’avoir rosser. Il ne touchera personne avant un long moment désormais. Encore un salop qu’elle avait corrigé, mais elle avait l’impression que plus elle en fracassait, plus la nature en produisait. Horripilant. Pour chasser ces évasions fugitives de ses songes, elle tira une longue bouffée de sa cigarette, appréciant la brûlure sur ses poumons fatigués, puis expira en laissant s’échapper son poison volatile.
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Liam Baldwin

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeJeu 1 Sep - 16:37

Il ne voyait plus que deux yeux noirs à travers un écran de fumée…

Lorsque le nuage dû à la cigarette se dissipa, Eve le fixait toujours du même air inexpressif. Mais pas celui vide et idiot des demeurés habituels. Celui qui vous disait qu’il n’avait besoin de rien et de personne pour survivre, et pour qui vous n’étiez que d’éventuels bonus ou malus. Un peu le sien, en somme. La voir se présenter en rejetant une intervention extérieur ne faisait que la rendre plus sauvage, plus attrayante... plus bandante du point de vue du taulard.

D’ailleurs ses hormones commençaient déjà à bouillir et de peur de gâcher sa première impression il se pinça violement le bras dans son dos pour ne pas être vu du trio qui lui faisait face. La douleur fugace calma un peu le feu qui animait ses entrailles, mais probablement pas pour longtemps. La brune avait repris la parole pendant son petit manège, insinuant qu’elle manquait de compagnie. Aussitôt le sourire en coin de Liam s’étira en dévoilant une canine, lui donnant l’air d’un prédateur aux aguets, ce qui ne fit que s’amplifier lorsqu’elle résuma brièvement son dernier « exploit ».

- Ce n’est que justice pour avoir importuné une si charmante demoiselle, répondit-il du tac-o-tac.

La violence féminine ne le choquait pas, loin de là. La violence et le sang avaient toujours été pour lui des aphrodisiaques puissants, restes de ses traumatismes d’enfance qui avaient inextricablement liés le sexe et la douleur jusqu’à les rendre indissociables. N’était-ce pas ça, la passion ?

Cela dit un détail dans le discours d’Eve avait détaché son attention de ses formes et de sa peau laiteuse. Elle semblait relativement pressée de quitter « cette ville », et la seule ville à sa connaissance qui provoquait cette envie chez les voyageurs était Elipse. capitale de Dreamland, point d’arrivée et source de malheur de tous voyageurs qui se respectent. Enfin pour lui elle avait plutôt été source de plaisir et de torture pour ses victimes, mais il s’abstiendrait sans mal d’aborder ce sujet même si…

Ses yeux noirs glissèrent rapidement vers la silhouette longiligne de l’asiatique qui le fixait toujours avec animosité. Qu’est-ce que ce mec savait de lui ? Qu’est-ce qu’il pourrait bien raconter ? En y réfléchissant, pas grand-chose en fait. Il lui connaissait sa réputation de pervers, avait subi quelques menaces et le suspectait de vol mais il n’avait jamais été témoin d’aucun méfaits prouvé. Ni le meurtre de la gamine sur les voies, ni celle de la femme sur la plage. L’attaque du chariot ne comptait pas. Après tout il n’avait pas agi seul et leur survie entrait en ligne de compte. Ce fut suffisant pour rassurer le taulard qui porta de nouveau son attention sur la seule représentante du sexe féminin de leur petit groupe.

- Si nous sommes bien à Elipse… oui j’aimerais en sortir. Je crois que j’ai fait très mauvaise impression lors de mon dernier passage ici.

Il agrémenta sa réponse d’un petit rire alors que l’image du corps ensanglanté de l’enfant chutant du train lui revenait clairement en mémoire. Il ne donnait pas cher de sa peau s’il retombait sur le père, ou si des affiches à son effigie avaient été placardées partout en ville. De toute façon il ne pourrait rien y changer, le tueur chassa donc ces pensées négatives pour se reporter sur un terrain agréable et connu : celui de la séduction.

- Vous avez un plan pour sortir je suppose ? Vous n’avez pas l’air d’une femme stupide, et une femme intelligente à toujours un atout dans sa manche ce qui m’amène à la question suivante : quel est le vôtre ?

Le trentenaire fit un pas en avant, la curiosité animant ses traits. Ce qui n’avait été à la base qu’une flatterie lui paraissait maintenant évident. Elle avait vraiment quelque chose en tête, et surement plus fiable que les idées farfelues qui lui passaient à présent par la tête. Il profita de la proximité pour jeter un œil à la poitrine d’Eve mais son T-shirt trop grand ne laissait presque rien paraître, forçant le taulard à redevenir sérieux.

- Aller, un prêté pour en rendu. Je suis sûr que moi aussi je pourrais vous rendre service de bien des manières…
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Eve M. Todrovitch

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Maladie mentale : Troubles paranoïaques

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeJeu 1 Sep - 17:33

Liam sourit, elle restait impassible. Il avait un air de prédateur, guettant une proie particulièrement intéressante. Que dégageait-il en réalité ? De la force, de la malice peut-être, une capacité à survivre aux flagellations de la vie. Sa réplique sur la justice surprit momentanément la jeune femme. Il marquait un point ; ou plutôt, un demi point, car l’outrage qu’avait commis Yoru n’avait pas été d’importuner une charmante demoiselle, mais plutôt de défendre une raclure humaine qui souhaitait attenter à son intégrité. C’était toutefois mieux que rien, les gens qui semblaient avoir une notion non-faussée de l’équité – selon le point de vue de Eve – étaient rares, et il valait mieux les garder de son coté.

Elle se contenta d’un hochement de tête silencieux en tirant sur sa cigarette. Soufflant un nouveau nuage de fumée, elle attendait la suite. Ce type l’intriguait, son charisme mettant à mal ses principes de précaution habituels. Il était intéressant en fait, et des hommes intéressants, si elle en avait déjà connu un jour, elle n’en avait pas fréquenté depuis plus de cinq ans.

Les yeux du taulard glissèrent rapidement vers un point situé dans son dos, avant de revenir se planter dans ses pupilles glacées. Il n’avait pas fait bonne impression lors de son dernier passage à Elipse ? Un nouveau point venait de s’afficher sur son compteur. Eve supposait que quoiqu’il ait fait, il devait avoir causé des tords aux habitants, avec une démonstration au moins aussi convaincante que celle qu’elle avait offert il y a encore peu de temps. Ils le méritaient, tous.

Bien sûr, il apparaissait dès lors comme quelqu’un de dangereux, une lame qui pouvait trancher dans son sens ou lui sectionner la gorge mais… elle avait confiance en elle. Personne n’avait réussi à la mater jusqu’à maintenant, pas même lorsque des gardiens véreux venaient se défouler sur elle dans les cachots de la taule, prétextant que « cette cinglée ne mérite que ça de toute façon, et personne ne la plaindra ».

Le trentenaire glissa une phrase outrageusement flatteuse pour demander si la russo-américaine avait un plan. L’enrobage était tellement flagrant qu’elle se demandait s’il n’avait pas fait exprès. Néanmoins, cela eu au moins l’effet de briser le gel qui figeait ses traits. Un léger sourire en coin faussement amusé étira ses lèvres et elle lâcha son mégot sur le sol avant de l’écraser lentement. Liam en profita pour faire un pas de plus, animé par une visible curiosité. Pour signaler qu’il y avait une distance de sécurité à ne pas franchir, et aussi montrer qu’on ne l’amadouait pas en un claquement de doigts, Eve releva souplement sa batte de baseball et la posa sur son épaule d’un geste nonchalant.

- Si vous avez remarqué que je ne suis pas une femme stupide, rétorqua-t-elle, vous devriez vous douter que ce ne sont pas des flatteries aussi faciles que celles-ci qui me feront le moindre effet.

Elle s’interrompit pour détailler le taulard de la tête au pied. S’il pourrait lui rendre service ? Peut-être bien. L’envie de se taper l’hypocondriaque lui était passé au moment même où il avait essayé de l’arrêter dans son élan de justice, et ce type avait le charisme charmant d’un lion mûr. Elle ne perdrait sans doute pas son temps avec lui, et si ses compliments ne lui faisaient ni chaud ni froid, l’intérêt qu’il semblait lui porter était assez évocateur. Signe d’acceptation tacite, Eve se mordit légèrement la lèvre, un éclat fugace brillant instantanément dans ses yeux marron, puis elle retrouva son expression habituelle. Impassible, neutre, un être entier d’indifférence.

- Mais c’est vrai que j’ai un plan. Un passeur censé nous permettre de quitter la ville sans passer par la case flic. Je ne suis pas du tout certaine que ça fonctionne, mais comme on me recherche déjà, j’aimerais autant tenter ma chance… j’ai cru comprendre que les gens d’ici ne sont pas très diplomatiques.

La jeune femme marqua une pause, perforant de son regard les pupilles de Liam. Elle avait les yeux froids d’un carnassier insensible, indépendant et indomptable. Dans ce duel de prédateurs, elle accepterait de se laisser prendre par cet homme, mais s’il agissait contre elle, comme Yoru, elle le massacrerait ; et cette fois, il n’y aurait personne pour l’empêcher d’en finir.

- J’veux bien de partager le filon. Je ne doute pas une seconde que vous puissiez m’être utile pendant la durée de notre coopération.
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Jonh Matrevis

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Maladie mentale : Trouble bipolaire IV

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeJeu 1 Sep - 20:25

Même si Jonh s'était vêtu d'un pantalon heureusement que le passage dans le monde du rêve l'habilla plus chaudement quand même. Ce qui ne l'empêcha de se sentir frigorifié en retournant au pays du Père Noël. Inutile que Liam lui dise qu'ils étaient de retour à Dreamland, il l'avait deviné tout seul. Les deux voyageurs avancèrent dans la neige et le taulard disparu soudainement devant les yeux du dépressif qui ne tarda pas à faire de même, se faisant happer à son tour. la chute fut rapide et non douloureuse car il tomba sur Liam, en plein milieu de table de restaurant.

- Désolé...

Souffla t-il avant de se relever époussetant son pantalon alors que Liam faisait déjà connaissance avec deux autres personnes. Jonh reconnut alors Yoru, ce dernier l'avait traité de violeur après avoir entendu sa discussion avec Sélène. Une conclusion hâtive de sa part car Jonh n'avait jamais voulu avoir de relation avec l'adolescente. Tout ça avait été la faute d'Asmadoée. Bref, le taulard semblait avoir trouvé une nouvelle proie qui ne semblait pas très sociale et ses yeux sombres n'aidait en rien. En résumé cette demoiselle rendait Jonh mal à l'aise et ce dernier n'avait pas ouvert la bouche depuis le début. De toute façon Eve ne semblait pas du tout porter attention sur lui, focaliser uniquement sur Liam et ses sous entendus. Yoru non plus le ne disait rien cela dit mais vu son état c'était un peu normal.
Le dépressif avait l'habitude de faire partie de l'arrière plan de toute façon, et c'était de sa volonté. Au moins on ne lui prêtait pas attention et il pouvait se morfondre tranquillement. Ce qu'il était en train de faire justement, voir Yoru avait ravivé des souvenirs en lui. Il avait abandonné Lys comme une merde alors qu'elle l'avait aidé...et il avait failli le faire avec elle dans cette Tour de dingue. Il avait réussi à résister en se faisant mal mais pas face à Sélène. Peu importe ce que celle ci pensait, si la rouquine ne l'avait pas aguicher il en aurai été autrement. le nuage au dessus de la tête de Jonh se composa de gris parmi l'aube d'Elipse où les habitants allant voguer à leurs occupations. Une grosse tâche sur une page blanche comme à la gare...L'enfant égorgé devant ses yeux restait ancré dans sa mémoire quand bien même il avait compris ce qui motivait Liam, ce geste restait quand même impardonnable.
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Yoru Nakatomi

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Maladie mentale : Hypocondrie

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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitimeMar 6 Sep - 22:50

Yoru marchait en silence, ruminant sa haine envers Eve et gardant une distance d'avec elle de quelques mètres en arrière. Ils passèrent près d'un restaurant quand elle ralentit puis s'arrêta pour fixer un point. Intrigué, Yoru se rapprocha et suivit le regard de la taularde pour s'arrêter sur Liam et John.

*Putain de merde.. Fait chier..*

Yoru soupira et fit un geste d’agacement, ses bras lâches se levant et s'abaissant, son corps pivotant légèrement comme s'il eut voulut repartir en arrière. Comment pouvait-il avoir si peu de chance?! Les voir eux, maintenant, ne le rendait pas vraiment heureux! A vrai dire, ça le saoulait déjà! Déjà qu'il était mal accompagné à la base: Un drogué et une tarée dégénéré, violente et paranoïaque! Alors allons-y! Rajoutons un gros pervers, voleur, vicieux et menteur accompagné d'un violeur! Très bien! La journée commençait très bien!

*Bordel mais pourquoi j'ai jamais de bol...*


Se répétait l'asiatique dans sa tête. D’emblée il ne porta aucune attention aux deux voyageurs qui venait vers eux. Il les connaissait déjà et ce qu'il avait su ou observé chez eux lui suffisait, il n'avait pas envie d'en savoir plus. Moins il leur parlerai, mieux il se porterai! A partir de maintenant, il ne ferai plus aucun effort pour essayer de s’intégrer, il ne défendrai plus personne qui serait en danger à moins que cette dernière arrive à se placer au même niveau que l'était Aldaée dans le cœur de l'asiatique. Il ne penserai plus qu'a sa pomme! Puisqu'on se fou de sa gueule, on le tabasse sans raison valable, on le dénigre, on le vole, on le sous estime... Yoru savait ce qu'il valait! Et il valait bien mieux que tout ça! Bien mieux qu'eux!

Le dialogue des deux taulards exaspéra l'asiatique pressé d'en finir tant il était surfait. Que du blabla inintéressant. L'hypocondriaque haussait de temps à autre les sourcils en levant les yeux au ciel en guise de lassitude extrême. Ce petit mouvement du visage lui ravivant une forte douleur à la paupière, il grimaçait presque tout le temps. Du m'as-tu vu! Voilà ce que c'était! A ce moment précis, Yoru avait réellement envie de se défouler sur le premier venu. Il s'imaginait tabasser de toutes ses forces et sa hargne Liam puis Eve, les défigurant et les faisant vivement souffrir pour tout ce qu'il avait subit depuis son arrivé à Dreamland.

L’âme de Yoru s'obscurcit soudainement, un peu comme si sa vie prenait un tournant particulier à cet instant précis. Il n'était plus qu'un mur, inexpressif et froid. A l'intérieur, plus rien ne bougeait, plus rien n'avait la force de bouger, ça n'en valait pas la peine! Ce n'était pas qu'il abandonnait! Non du tout! Lui n'abandonnerait pas, il irait jusqu'au bout quel qu'en soit les moyens qu'il fallait utiliser.

En temps normal, Yoru était quelqu'un de bien. Vraiment.. Il fallait simplement savoir le voir autrement que ce qu'il donnait à voir. Mais personne, à part Aldaée n'avait pu remarquer en lui cet aspect. Personne à part elle, n'avait éprouvé des sentiments positifs pour lui. Sa maladie l'avait renfermé sur lui même et elle avait réussit à ouvrir une brèche sans le blesser pour s'y infiltrer et apporter un peu de douceur dans sa vie. En l'a perdant, cette brèche ne s'était pas refermée. Une faiblesse toujours présente, un cœur meurtrie abandonné cherchant sa propriétaire...

Yoru eut une pensée pour Elle.. Il serra les dents et l'a regretta de longues minutes. Au lieu d'être avec elle, de rencontrer sa famille dans le monde réel et lui présenter son appartement comme il lui avait promit, il était là avec ces cons de nouveau prit dans le piège de ce monde infernal où personne ne sait comment en sortir... Quelle merde.
L'hypocondriaque resta muet et ne réagit même pas aux remarques acides des taulards à son propos. Il était déjà loin.. Très loin.. Plongé dans ses douces pensées.. Cette nostalgie si apaisante. Dans ce rêve qui ne se réalisera probablement jamais..
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MessageSujet: Re: Opération évasion   Opération évasion Icon_minitime

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