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| Opération évasion | |
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Auteur | Message |
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Liam Baldwin
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| Sujet: Re: Opération évasion Dim 11 Sep - 18:33 | |
| Si la batte posée sur son épaule demandait de la distance, les yeux noirs de la demoiselle semblèrent demander l’espaces de quelques instants une proximité outrageuse, comme ce petit mordillement de sa lèvre soulignait un peu plus. Liam qui se contrôlait jusqu’alors à l’aide d’une grande concentration et de pincements discret n’y tint pu, son pénis comprenant aussi bien les allusions que son esprit. Avec synchronisation son bras droit et son entre-jambe furent pris d’envie de grandeur et, si sa chemise masquait plus ou moins la seconde, le premier était plus que visible. Sa manche le boudinait horriblement et risquait de craquer d’un moment à l’autre à l’instar des vêtements de l’incroyable Hulk.
Eve ne le remarqua d’abord pas, trop occupée à expliquer son plan et à le regarder droit dans les yeux. C’était appréciable pour le violeur qui eut le loisir de réfléchir à une explication plausible pour cette cause à effet. Triste fut de constater que malgré ce temps offert rien de crédible ne lui venait à l’esprit. Si cette nana était vraiment futée elle comprendrait quoi qu’il arrive, et puis en un sens c’était plutôt flatteur. Quelle femme n’aimait pas se sentir désirable ?
- Un passeur… répéta-t-il, l’air pensif.
Laisser leur destin reposer entre les mains d’un parfait inconnu était risqué. Ça lui rappelait tous ces mexicains qu’on trimballait dans des camions à bestiaux pour passer la frontière dans l’espoir de devenir citoyens américains, après les avoir dépouillé de toutes leurs possessions bien sûr. Des pigeons la plupart du temps, et il se refusait à rentrer dans cette catégorie. Mais le choix ne lui était pas vraiment proposé. Dans une ville comme Elipse toute proposition de sortie était bonne à prendre, aussi douteuse soit-elle.
- Pourquoi pas. Ça ressemble à un piège, mais je suppose que faire preuve de prudence sera suffisant pour se préserver du mauvais vent.
D’ailleurs en parlant de météo… Jonh avait l’air d’avoir retrouvé son éternelle humeur maussade, transformant le ciel au-dessus de leurs têtes en amas de nuages gorgés de pluie. Une chance que la rue soit vide, mais devant l’impossibilité de savoir combien de temps durerait cette chance il fallait agir vite. Le tueur se détourna donc de la prisonnière pour se rapprocher du dépressif dont il attrapa fermement le bras de sa main disproportionnée pour l’entrainer dans une ruelle adjacente, sombre à souhait. Les ombres des buildings proches s’entremêlaient pour devenir aussi épaisses que de la mélasse. On n’y distinguait que les silhouettes qui s’y mouvaient, se résumant pour l’heure au duo et à un chat de gouttière sortant d’une poubelle.
Le trio ne tarda pas à les rejoindre alors que Liam s’adressait à son élève avec un brin d’amusement, mais d’agacement aussi. Qu’est-ce qu’il lui prenait d’un coup ? Il allait bien avant qu’il parle à cette gonzesse alors quoi ? Il lui faisait une crise de jalousie ? Une partie de cul n’avait jamais rien voulu dire pour le tueur, et il faudrait que son comparse intègre cette idée pour que leur collaboration puisse se poursuivre.
- Tu nous fais quoi là ? Je sais que tu ne contrôles pas ton nuage mais franchement… y’a quoi qui te déprime là ? Le fait que je me fasse des amis ? Que je ne veuille pas discuter de ce qui s’est passé ? Parce que je peux en parler, mais ça te plaira p…
Liam s’interrompit brusquement quand il sentit la présence des autres dans son dos. Il fit aussitôt volte-face en affichant un sourire de surface. La curiosité était un bien vilain défaut, mais ce n’était pas le moment de se mettre des gens à dos, surtout quand c’est gens étaient votre seul lien entre la liberté et vous. Et que l’un deux était plus ou moins d’accord pour vous laisser garer votre voiture dans son garage.
Il désigna Jonh et reprit à l’adresse de Yoru, Eve et Zak :
- Je voulais éclaircir un point avec mon ami, ça ne vous dérange pas que l'on s'entretienne quelques minutes ?
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| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: Opération évasion Lun 12 Sep - 2:41 | |
| Liam souleva un point du plan qui donna à la taularde l’envie de lui lancer un faux-sourire plein d’ironie. Certes, ça ressemblait à un piège, et elle y avait déjà pensé, mais comme il le soulignait très bien, la prudence sera leur meilleure alliée. Même si la fuite ne faisait pas partie du code d’honneur de la jeune femme, le suicide n’y figurait pas non plus, et elle avait bien compris que rester dans cette ville en tant que ce qu’elle était, c’était s’exposer à une traque extrêmement dangereuse. Cela dit, elle ne démordait pas que les elipsiens ne perdaient rien pour attendre ; déjà deux morts et deux blessés sur son tableau de chasse vengeresse, et rien ne lui ferait plus plaisir que d’améliorer son score. Ils l’avaient cherché en la poursuivant comme un animal maudit dès son arrivée, ce n’était que justice.
Loin de ces considérations paranoïaques, décrochant des yeux noirs du criminel, il lui sembla que l’un de ses bras venait de prendre un volume disproportionné. Sa chemise saillait tant le contour de son membre qu’elle ne pouvait pas croire qu’un détail de cet importance lui ait échappé en l’apercevant pour la première fois, alors quoi ? Supposant qu’il ait bien perçu les signes qu’elle lui avait lancés, le désir aurait pu faire son office, mais ce type ne bandait tout de même pas avec son bras ?! Ils étaient à Dreamland, mais ça restait un fait absurde. Cependant, tant qu’il lui restait de quoi faire sous la ceinture, s’il ne s’affichait pas comme ennemi de son intégrité d’ici qu’ils trouvent un endroit plus propice à leur échange de bons procédés, il ferait l’affaire. La fin de ce jeûne masculin lui permettrait de se libérer un peu de ses pensées trop lourdes, un voyage en première classe vers des contrées sacrées, la meilleure des cames pour une détenue comme elle.
Un changement dans les nuages au dessus de leur tête attira son attention. Eve leva ses yeux froids vers l’amas gris qui s’entassait, avant de les faire atterrir sur le duo d’inconnus. D’ailleurs, elle connaissait le nom du doyen, mais pas celui de son acolyte en retrait. Un personnage visiblement maussade et pâle, certainement sombrement ennuyeux ; à ce demander comment un homme aussi charismatique que ce Liam pouvait trainer avec cet individu terne. Néanmoins, la surprise de la russo-américaine ne fit que s’accroitre lorsque le taulard entraina le dépressif à l’abri de l’ombre d’une ruelle adjacente. Ce comportement suspect lui tapait sur le système, ce qui était dommage pour l’hypersexuel après avoir marqué d’aussi beaux points d’entrée de jeu.
Poussée plutôt par l’envie de faire part de son impatience que par celle de s’incruster dans une conversation privée, Eve avança jusqu’à flirter avec les ténèbres qui enveloppaient les deux hommes. Elle surprit une petite partie de la tirade de Liam et lorsque celui-ci se tourna vers elle, elle restait aussi immobile qu’une statue de glace, visage impassible, batte sur l’épaule, yeux illisibles.
- C’est dommage, répliqua-t-elle presque immédiatement, j’ai le sentiment que ça aurait pu être vachement intéressant à partager comme discussion.
Sans le moindre sourire, elle poursuivit sur le même ton inexpressif :
- Enfin bon, je comprends qu’on préfère laver son linge sale en famille ; mais magnez-vous, j’ai véritablement aucune raison d’attendre ici la fin de quelque chose qui ne me regarde pas. Et…
La jeune femme montra le ciel de l’index de sa main libre.
- Si comme je le pense, l’un de vous est à l’origine de ça, j’apprécierai qu’il l’arrête toute de suite, dans la mesure du possible. Je ne tiens pas à ce que les flics me retrouvent…
La fin de sa phrase resta à l’intérieur de sa tête. Quelque chose comme « alors si ça devient trop voyant, je peux m’occuper d’endommager l’émetteur de la balise. », mais elle préférait pour l'instant ne rien dire qui puisse être potentiellement pris pour une menace. La compagnie du trentenaire était trop attirante pour qu’elle puisse se résoudre à ruiner les bases d’une entente cordiale – et surtout d’un deal intéressant.
Eve s’éloigna donc et s’adossa à un mur un peu plus loin, batte de baseball dans ses bras croisés, un pied contre le mur derrière elle. L’envie de griller une nouvelle clope, simplement pour passer le temps, se fit sentir ; mais l’esprit de conservation digne d’une fille en taule depuis plusieurs années lui interdisait ce plaisir. Il fallait économiser ses cigarettes si elle ne voulait pas tomber en rade dans un moment plus critique où la nicotine lui serait d’une grande aide.
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| | | Jonh Matrevis
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| Sujet: Re: Opération évasion Lun 12 Sep - 19:27 | |
| Si Jonh voulait passer inaperçue c'était un peu loupé. Liam finit par apercevoir le nuage gris au dessus du dépressif et décida de l'embarquer dans une ruelle pour aller discuter. Les paroles du taulard affichèrent un sourire amusé à demi caché sur les lèvres du jeune homme. C'était amusant comme il pouvait se croire le centre du monde alors que son état de déprime n'était nullement lié à Liam. Jonh ne se faisait aucune illusion sur leur relation, il n'était pas débile. Le taulard avait le droit de fréquenter qui il voulait et d'avoir de nouveaux amis. Mais ça il n'eut pas le temps de le dire car les deux autres les avaient rejoints, soit par curiosité ou l'envie de ne pas rester près du restaurant. Déjà que d'apparence le dépressif n'avait pas sentit la jeune femme ses paroles ne firent qu'augmenter cette antipathie. De quoi elle se mêlait en plus ? Et de prime de le menacer. Il n'y avait pas que lui qui avait un pouvoir voyant, Liam non plus n'était pas des plus discret avec son bras grossit. En plus Jonh ignorait si son nuage pouvait disparaître. Enfin bon autant profiter du fait que la demoiselle se soit éloigné pour mettre les choses au clair avec son amant de bain.
- Ca n'a rien à voir avec toi, j'ai d'autres soucis plus important que ce qui s'est passé dans cette salle de bain. Je sais très bien où est ma place dans notre relation alors t'en fais pas pour ça.
Voila c'était dit et bien que Jonh l'avait dit sur un ton qui ne demandait aucune objection il y avait quelque chose qui clochait. Bref...ne pas faire attendre les deux autres plus longtemps et aller chez ce passeur, car tout de même le dépressif avait choppé quelques phrases de leur discussion. Jonh leva les yeux au dessus de lui et, sait on jamais lui ordonna de disparaître très fort dans sa tête. Comme si il avait entendu son message le nuage s'évapora. Pendant combien de temps, ça Jonh l'ignorait mais au moins ça faisait un repérage en moins.
- Bon alors on y va chez votre passeur ?
Il n'avait pas particulièrement envie de rester dans cette ville qui ne les aimaient pas et de se faire chopper par les flics. la femme brune n'avait plus qu'à leur faire partager le filon, comme elle l'avait si bien dit. | |
| | | Liam Baldwin
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| Sujet: Re: Opération évasion Mar 13 Sep - 17:17 | |
| La réflexion de la taularde lui passa au-dessus de la tête. La question de Liam, si elle avait été posé comme telle, n’en était pas une. Il n’aimait pas que l’on se mêle de ses affaires. Elle aurait dû comprendre et déguerpir sagement jusqu’à ce qu’il siffle, mais il fallait croire que le sens caché de ses paroles était trop subtil pour parvenir jusqu’à l’encéphale enfumé de la jolie demoiselle. Il ne répondit malgré tout que par un sourire - à moitié masqué par les ombres de la ruelle - qui ne trahissait en rien ses pensées, et un vague haussement d’épaule.
- C’est dommage, en effet.
Il n’écouta pas vraiment la suite même s’il fit semblant d’y prêter l’oreille. Elle était pressée, elle voulait s’en aller, elle s’ennuyait, elle avait ses règles… elle était une fille en somme. Acariâtre capricieuse et avec un vagin. Et elle avait des clopes. Les deux derniers points rattrapant largement les deux premiers il fit bonne figure en gardant son air naturellement calme et débonnaire de charmant dragueur. La porte du septième ciel lui étant ouverte il aurait dommage de tout gâcher par quelques paroles bien senties sur la raison de la présence du mot faible dans l’expression « sexe faible », ainsi que tout ce que cela impliquait.
- On fera ce qu’on peut pour régler ce problème.
Le tueur laissa Eve s’éloigner puis se tourna vers Jonh qui avait l’air d’avoir enfin retrouvé l’usage de sa langue. Le gosse assurait que sa déprime n’était pas due à leur séance d’exploration de grottes sous-marines, mais devait-il le croire ? Il avait beau l’affirmer avec force il restait un détail, une impression bizarre… Liam chassa cette pensée comme il l’aurait fait d’un moustique dérangeant. S’il y avait quelque chose, son élève finirait par le lui dire. Peut-être était juste qu’il s’était découvert homosexuel ou bi et que ça le turlupinait. Ce n’était pas ses oignons après tout.
Liam hocha la tête pour appuyer la proposition de Jonh d’aller voir le passeur et ils sortirent de la ruelle au coude à coude. Il ne se rendit compte que le nuage avait disparu que lorsqu’ils s’extirpèrent du renfoncement, et aussitôt fronça les sourcils. Il pouvait faire ça ? Pourquoi ne le faisait-il pas plus souvent ? Ses lèvres s’entrouvrirent pour poser la question mais il se stoppa avant qu’elle n’ait franchi ses lèvres. Il fallait qu’il arrête de douter de Jonh comme ça. Ça n’avait pas dû être caché volontairement, peut-être était-ce même juste qu’une nouvelle évolution de son pouvoir, qui sait ?
- Bon, maintenant qu’on a réglé nos affaires personnelles je suppose que l’on peut aller se jeter dans la gueule du loup dès maintenant… vous nous indiquez le chemin ?
Il agrémenta sa question d’une parodie de courbette qui ne manquait pas de charme.
- Enfin j’espère que nous n’aurons pas à traverser la ville entière, ou alors il va falloir que quelqu’un s’agrippe à mon bras droit pour en cacher la croissance.
L’ex taulard avait lancé ça comme une blague, mais ses yeux ne riaient pas. Ils dardaient la brunette avec ardeur, véritable invitation au rapprochement physique. Après tout s’ils devaient finir dans un lit autant faire par étapes, il paraissait que la plupart des filles se voyaient obligées d’effectuer ce genre de parades nuptiales. Si elles se révélaient aussi utiles pour lui Liam n’y voyait pas d’inconvénients. La fin justifie les moyens !
Son regard noir, un brin pervers glissa du visage de marbre de son possible futur coup à la bosse que formait le paquet de clopes dans la poche de la veste de la donzelle. Une cigarette… depuis combien de temps n’avait-il pas fumé ? Depuis son enlèvement par le capitaine Mikles à vrai dire, ce qui lui semblait s’petre passé il y avait au moins une décennie. L’objet de la tentation sous le nez, le besoin de nicotine montait en lui aussi vite et fort que celui de sauter dans le premier trou venu. Le besoin du geste, de la fumée dans ses bronches, de la détente qui s’ensuivrait inéluctablement.
Il désigna la poche du doigt avec un sourire avant de tenter, juste pour voir si l’audace porterait ses fruits :
- Je peux ? Ca fait une éternité que je n’ai pas pu fumer.
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| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: Opération évasion Mar 13 Sep - 21:06 | |
| Le nuage avait disparu, c’était toujours ça de pris. Les deux acolytes inséparables sortirent de leur ruelle pour revenir vers elle, le type terne en tête de marche. D’ailleurs, celui-ci lui demanda assez brusquement s’ils pouvaient se mettre en route. Eve ne prit même pas la peine de lever un sourcil d’étonnement, ses yeux en plein blizzard. Finalement, il parlait le bougre ; mais même pas de bonjour, ni de merci, aucune présentation… il fallait qu’il revoit son code des bonnes manières. Après tout, elle venait de lui offrir une porte de sortie de bonne grâce non ?
Heureusement, Liam rattrapait le coup avec une formulation bien plus courtoise. Sa parodie de pirouette bien que charmante, ne fit même pas frémir le cœur glacé de la détenue. Son regard perfora encore quelques secondes les prunelles de Jonh, puis se détourna pour fixer son ainé. Désormais, elle pouvait parfaitement voir son bras disproportionné, impossible qu’il lui ait échappé même au premier abord. Néanmoins, les semblants de parades amoureuses bras dessus-bras dessous n’étaient pas sa tasse de thé ; elle cherchait un coup d’un soir – voire plusieurs si le plaisir était au rendez-vous – pas un amant. Les yeux du taulard n’étaient pas calés sur le ton de la blague, non, il y brillait une petite lueur perverse signe que l’invitation était bien arrivée à destination.
Lorsqu’enfin, le trentenaire lui demanda une clope, elle faillit refuser, maudissant la vitesse à laquelle se consumaient ces saloperies, mais elle choisit de faire preuve de sociabilité. Une fois son paquet récupéré dans une poche de sa veste, l’envie d’accompagner son nouveau camarade ruinait ses dernières résignations à l’économie : elle piocha deux cigarettes, dont une qui lui était réservée. La quatrième de la matinée, Yoru lui répèterait peut-être que c’était mauvais pour sa santé et ce constat lui tira presque un sourire ironique. Presque. Ce n’est pas comme si ses poumons étaient à ça prêt. Elle usa de son briquet pour elle et pour le taulard, frémissant de plaisir à l’avance, comme si ce geste banal était en lui-même d’une sensualité prémonitoire. Pendant ce court instant où s’embrasait le bout de la clope de Liam, la russo-américaine leva les yeux vers lui, décongelés pour l’occasion, répondant à l’étincelle de désir qui habitait ses pupilles noirs.
- On n’aura pas vraiment à traverser la ville, commença-t-elle en récupérant ses apparats d’entité inexpressive, mais ce n’est pas tout prêt. On en aurait pour trois bonnes heures à pieds environ. Je ne serai pas contre un moyen de transport, mais je ne suis pas certaine que ce soit très sûr.
Avec une désinvolture d’enfant sauvage, elle agrippa le bras droit du trentenaire de sa main gauche et l’entraina en avant afin qu’ils recommencent à marcher. La chaleur de sa peau était perceptible à travers le tissu tiré au maximum. C’était assez plaisant, bien que l’idée qu’elle soit actuellement au bras d’un homme, comme une amante docile, était tellement parodique que c’en était ridicule. La jeune femme devait tenir sa batte à trois doigts pour pouvoir écarter sa cigarette de ses lèvres, mais elle réussissait ce petit mouvement inconfortable avec un naturel assez charmant pour qui savait apprécier les bad girl. Soufflant un nuage de fumée, elle interrogea discrètement, hors de portée des oreilles de leurs compagnons :
- Pour être franche, les rituels de proximité préliminaire, c’est pas du tout mon truc. Je couche parce que j’ai envie de prendre mon pied, et je récidive si ça a été le cas, rien d’autre.
Au moins c’était dit, et qu’importe s’il s’attendait à autre chose. Qu’importe également si sa transparence le déstabilisait, mais les détours tortueux de sous entendus étaient fatiguants. Ils s’étaient déjà silencieusement dit tout ce qu’il y avait à se dire non ? Alors autant que tout soit clair dès à présent. Ses yeux froids plongés dans l’horizon de la rue qui semblait débouchée sur une consœur plus fréquentée, Eve poursuivit sur le ton nonchalant de la conversation :
- Mais parlant de ce bras justement, je me trompe ou bien on peut dire qu’il est en érection ?
Elle conclut sa question en aspirant une longue bouffée de nicotine. Quelque soit le sujet de conversation, il semblait lui glisser dessus comme de l’eau sur une pierre, comme si rien – ou presque – ne saurait ébranler sa personne intérieur.
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| | | Liam Baldwin
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| Sujet: Re: Opération évasion Mer 14 Sep - 20:02 | |
| La cigarette dansa sur la main de Liam quelques instants alors qu’ils agitaient les doigts en un ballet savant. Le tube sautait, roulait, virevoltait d’une manière envoutante alors que le trentenaire profitait du contact qui lui avait si longtemps manqué. Bientôt il réintégra sa place habituelle entre l’index et le majeur de la main gauche, son extrémité se glissant l’espace d’une inspiration entre les lèvres fines du tueur. C’était bien la seule chose entre dehors de la nourriture qui avait franchis cet enclos depuis la mort de son père. Mais son esprit était loin, bien loin de là alors qu’Eve embrasait le bout de la clope en lui jetant des regards brûlant.
Ce n’était pas comme ça que ses deux membres allaient retrouver leur aspect normal… heureusement la demoiselle accepta de se pendre à son bras ce qui masquait, quoi que de manière imparfaite, son pouvoir. Le tourbillon hormonal qui prenait naissance au creux de son ventre était de plus en plus fort, dévastateur. Il était de ceux qui le poussaient trop loin, dans des caves sombres ou des ruelles glauques, avec un jolie victime à se mettre sous la dent. Mais cette fois ci il n’y aurait pas de victime, car sa partenaire était plus que consentante. Et elle ne mâchait plus ses mots !
C’était le signal que le pervers attendait pour laisser libre cours à son esprit malsain. Pendant la «séduction » d’une inconnue dont on ne savait rien, c’était comme marcher sur des œufs. Impossible de prendre trop de risque de peur de tout voir s’effondrer comme un château de carte. Mais la taularde venait de le libérer de ces contraintes de manières et de sous-entendus si subtils qu’ils n’en étaient presque pas perceptible. Alléluia.
- L’enrobage ce n’est pas mon truc non plus, sauf quand il s’agit de préservatifs, répondit-il avait humour en tirant sur sa cigarette.
La fumée s’insinuait dans ses poumons comme un délicieux supplice. Comme un camé qui s’injectait sa dose en connaissant les risques, Liam se fichait bien d’un éventuel cancer des poumons. A vrai dire celui de la prostate l’aurait bien plus embêté. Son bras indiquait d’ailleurs clairement l’importance de son 5ème membre, et Eve le fit remarquer à juste titre. En érection ? Oui, c’était une manière de voir les choses.
- Je suppose, une érection répondant à une autre. Les dieux de Dreamland sont de grands comiques.
Ses yeux noirs glissèrent jusqu’à la poitrine de la taularde qui, bien que masquée, frottait de manière plus que tendancieuse contre son biceps hypertrophié. Elle ne faisait que le tenir et pourtant, le voir comme un préliminaire était bien plus excitant. Sa langue passa subrepticement sur ses lèvres avant de regagner sa tanière. Si seulement elle avait porté des vêtements plus attrayant, il aurait pu marcher la journée entière dans cette position…
Le tueur tira sur sa clope puis jeta un rapide coup d’œil en arrière pour être sûr que les trois autres mâles les suivaient. Aucun d’eux n’avait l’air réjouis et il les comprenait bien : ce ne serait pas eux qui tireraient leur coup ce soir. Il y avait de quoi se rendre malade, surtout quand on voyait celle qui lui promettait une partie de jambes en l’air qui s’était déjà trop faite attendre. Les filles consentantes se faisaient rares de nos jours, de vraies saintes nitouches ! Comme cette jumelle-là, comment s’appelait-elle déjà ? Oh, ce n’était même pas important.
- Au fait pendant qu’on joue franc jeu, autant savoir ce que tu attends au juste de cette nuit. Des préférences ? Je te proposerais bien d’utiliser des joujoux que mes pouvoirs m’apportent aux gré de mes envies, mais on se connait depuis trop peu de temps pour que tu acceptes que je t’attache je suppose. J’ai juste ?
Il avait sauté du vouvoiement au tutoiement sans transition, mais quand on connaissait leur futur emploi du temps il aurait été ridicule de continuer les politesses gratuites. Coinçant sa clope entre ses lèvres il tira sa paire de menottes de sa poche, lui fit faire deux tours autour de son index et les rangea pour récupérer son cancer en tube. Il étira ses lèvres en un sourire cynique avant d’exhaler une longue bouffée. Au moins elle savait où elle mettait les pieds.
- On pourrait peut-être aussi brièvement faire connaissance. J’aime savoir avec qui je couche… enfin ça m'arrive. Et toi tu m’intrigues. Le bridé à l’air en colère contre toi, je me demande bien pourquoi…
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| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: Opération évasion Mer 14 Sep - 21:22 | |
| La répartie du taulard lui plaisait. Finalement, ce type n’était pas mièvre et fleur bleu, il était au moins aussi détaché qu’elle l’était, et ça, c’était une bonne chose. A tel point qu’elle s’autorisa un petit sourire amusé qui ne fit pas pour autant complètement fondre la glace de ses yeux marron. Les mecs qui s’encombraient de sentiments étaient ennuyeux ; à quoi bon ? S’attacher et souffrir, c’était un domaine d’exploration qu’elle laissait volontiers aux autres. Elle était un chat errant, de ceux qui n’ont besoin de personne pour survivre.
Ainsi donc, elle se trouvait en présence d’un voyageur dont le bras grossissait au même titre que son sabre personnel ? Intéressant. Absurde, mais intéressant. Restait à savoir pourquoi diable avait-il hérité de cette faculté assez particulièrement, mais il suffisait de voir la liberté avec laquelle il parlait sexe pour supposer que sa personnalité devait l’avoir énormément aidé. Au moins, il lui faisait plus l’effet d’un homme expérimenté que d’un vieux pervers en manque de jeunette, et elle espérait que leur soirée soit à la hauteur de ses attentes.
Eve recouvrit son visage de marbre et tira sur son poison volatile alors que Liam lui faisait la proposition de pratiques un peu particulière. Pour imager son offre, il tira de sa poche une paire de menotte à frou-frou qu’il rangea immédiatement après. Se faire attacher ? Non, ce n’était pas son truc. Elle n’était pas difficile à coucher certes, mais c’était simplement parce qu’elle en avait envie, il était hors de question de servir de jouet sexuel soumis à qui que ce soit.
D’ailleurs, si ses souvenirs étaient exacts, un type avait essayé une fois, assez longtemps avant qu’elle n’entre en prison. A peine avait-il sournoisement passé un anneau métallique autour du poignet de la jeune femme, lui murmurant de se laisser faire, que sa tête avait violemment rencontré les montants de son lit. La paranoïaque lui avait sans doute laissé la vie sauve parce que ça avait été leur troisième petite sauterie et que les précédentes avaient été satisfaisantes, mais il avait perdu connaissance et s’était réveillé plusieurs heures plus tard avec une bosse, une migraine atroce et menotté à son propre pieu.
La détenue attendit que Liam termine, observant sans y répondre son sourire cynique, puis laissa la fumée filer entre ses lèvres entre-ouvertes avant de rétorquer :
- T’as juste, et je peux même dire que tu ferais mieux de ne pas essayer.
Avant de continuer, elle tourna la tête pour poser son regard inexpressif sur Yoru. Il était toujours en retrait, avec le camé qui n’avait rien pipé de particulier depuis qu’il l’avait débusqué dans un parc public. Ah si, il avait stupidement demandé de l’eau. Il fallait croire que les boulets s’assemblaient bien.
- Lui..., c’est simple : une saleté de clochard projetait de m’agresser ; je lui ai collé une raclé; et il s’est interposé pour le défendre… alors je l’ai corrigé aussi. Il m’a même frappé ce con !
La russo-américaine lâcha un instant le bras du taulard pour soulever la manche de son tee-shirt et lui montrer le bleu que lui avait fait l’hypocondriaque. En reprenant place, elle tira longuement sur sa clope. Cette fois, ses mains tremblaient ostensiblement, mais elle n’avait pas la possibilité de s’en cacher. Elle souffla une longue volute de fumée avant de reprendre, emportée dans son élan narratif :
- Comme s’il m’avait pas assez pris la tête avec ses questions qui sous-entendaient que j’étais cinglée. Le type de la sécurité qui m’a arrêté m’a eu par surprise, sinon je l’aurai allumé aussi ; rien à foutre qu’il était large comme une armoire, j’en ai déjà étalé des plus durs que ça.
Ses yeux froids semblaient s’être assombris un peu plus sous l’influence de la rancune qui refluait dans ses veines. Elle inhalait ses bouffées de nicotine en attendant que la brûlure sur ses poumons ne l’apaise légèrement, puis dégagea d’une pichenette les cendres accrochées à sa cigarette. Son visage désespérément impassible, elle conclut :
- Enfin, passons. Pourquoi pas faire un peu connaissance… mais pitié, ne me parle pas d’une ex qui t’aurait fendu le cœur, ça ne me ferait même pas soupirer.
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| | | Jonh Matrevis
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| Sujet: Re: Opération évasion Ven 16 Sep - 17:02 | |
| Liam semblait avoir saisi le message, au moins cela était fait. Les deux voyageurs rejoignirent donc les trois autres qui les attendaient. le taulard partit refaire sa chasse auprès de la femme brune et Jonh se retrouva avec Yoru et un autre homme qui n'avait pas ouvrit la bouche depuis le début. Autant dire que la situation d’ambiance était méga génial... Alors que le groupe avançait vers le lieu où les attendaient leur porte de sortie une ombre s'étendit sur l’ombre de Jonh sur le trottoir. ce dernier leva la tête et soupira en voyant que son nuage était revenu. Finalement sa disparition pour l'année n'était pas pour maintenant. La seule chose sur était que le dépressif pouvait passer son cumulus nimbus à quelqu'un jusqu'à une certaine distance. Il avait déjà usé de ce moyen auparavant et il était fort à parier qu'il valait mieux faire de même dans cette charmante ville qui les adoraient. Et en plus de cela il était haï par l'un des voyageurs, avec qui il devrait sans doute collaborer. L'asiatique ne semblait de toute façon pas avoir compris la discussion entre lui et Sélène dans la grange. Tout comme la rouquine d'ailleurs. Avec les jeunes c'était toujours la faute des autres...
Enfin bon, à remuer ses pensées aussi grises le nuage ne restait pas tranquille et il fallait vite s'en débarrasser avant de se faire repérer. L'envie de le filer à Eve était passer dans son esprit mais à vrai dire même si il s'agissait d'une fille cette dernière n’aurait aucun mal à lui mettre une raclée surtout à l'aide sa sa batte. Jonh devait donc se contenter des habitants d'ici et profiter lorsque l'un d'entre eux passeraient dans leur sens pour filer son nuage à quelqu'un d'autre.
Justement une personne passa près de lui et "sans faire exprès" le dépressif le bouscula légèrement en allant sur le côté et s'excusa avant de regarder la personne continuer son chemin mais plus toute seule. Une autre chose de faite mais il devait quand même garder un oeil au cas où son super acolyte reviendrait se poser au dessus de sa tête.
Jonh jeta un œil à Yoru qui n'avait pas dit un mot depuis son arrivé, juste son visage avait suffit pour faire savoir qu'il avait oublié. Il était peut être temps aussi de crever l’abcès ?
- Comment tu t'es retrouvé avec cette femme...?
Souffla t-il à l'asiatique pour que lui seul l'entende. | |
| | | Liam Baldwin
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| Sujet: Re: Opération évasion Sam 17 Sep - 9:21 | |
| Dommage, elle n’était pas joueuse… Liam caressa sa poche avec une pointe de regret avant de tendre une oreille attentive aux discours de sa future compagne d’un soir. Elle se vantait sans honte de violences en chaine, déballant ses menaces comme des cadeaux de noël. On ressentait un besoin énorme de faire preuve de force et d’impressionner les gens. Celui de se faire respecter coûte que coûte. N’était-ce pas la pire des faiblesses ? C’étaient ceux qui doutaient de leurs réelles compétences qui parlaient aussi ouvertement de ce genre de choses en dehors des situations de crises. On aurait presque cru qu’elle donnait autant de détails pour tenter de retirer au tueur toute envie de tenter quelque chose, et c’était peine perdue.
C’est le regard vide de toute expression qu’il fixa le bleu, non sans se demander quelle réaction elle attendait au juste. Qu’il s’offusque des actes du méchant Yoru ? Qu’il la plaigne ? Qu’il promette de la venger ? Aucune de ses options ne lui plaisait, ce n’était pas ses affaires après tout. Qu’elle se démerde, la seule chose qui l’intéressait lui, c’était de tirer son coup.
L’ex taulard tira sur sa clope, ses yeux levés au ciel pour observer le nuage de Jonh s’éloigner tranquillement au-dessus de la tête d’un péquin qui passait par là. S’il pouvait faire ça, il aurait pu aussi bien le faire plus tôt…
Il fut ramené à la conversation par Eve qui lui disait de ne pas parler de ses histoires de cœur. Pas besoin de le demander, il ne comptait pas s’étendre sur sa propre vie. Pour lui faire connaissance c’était surtout pousser l’autre à parler de lui sans mettre en évidence le fait de ne presque rien révéler le concernant. Vu les mœurs de la demoiselle elle risquait de ne pas apprécier la vérité de toutes façons. Liam souffla un long nuage de fumée, le regard perdu dans le vide avant de répondre avec une pointe d’amusement :
- Et bien, que de péripéties… tu as l’air de te faire facilement des ennemis. Mais non, ne t’inquiètes pas je ne compte pas te faire un résumé sentimental de ma vie. C’est plutôt une succession d’histoires cul que cœur, rien qui ne vaille la peine d’être raconté.
Il profita un instant du contact de la poitrine de la détenue contre son bras, une façon comme une autre de se donner du courage avant d’aborder un sujet sensible pour lui.
- Mais j’ai une fille. Enfin… j’ai quasi adopté une gosse ici, à Dreamland. Elle s’appelle Ella. Je l’ai perdue de vue au moment de notre expulsion massive et je n’ai aucune idée de l’endroit où elle se trouve. Si jamais tu croises une voyageuse rouquine de 7 ans fais-moi signe.
Un clin d’œil fut glissé à l’adresse d’Eve, mais aucune joie ne s’en dégageait. C’était plus un tic qu’autre chose, une manière de faire bonne figure et de simuler –mal- un détachement de la situation. La petite lui manquait horriblement et il était fou d’inquiétude et de rage à l’idée de ne plus jamais la revoir. Il fallait qu’il mette la main dessus peu importe le prix, peu importe les efforts à fournir. Son angoisse mégalomaniaque transparaissait malgré ses efforts pour la masqué, aussi se força-t-il à revenir en terrain neutre.
- D’ailleurs tu as des enfants toi ? Non… tu sembles trop jeune et bien trop attachée à ton indépendance pour t’enticher d’un lardon. Probablement quelques démêlés avec la justice étant donné ta propension à attirer les agresseurs et à t’en défaire par la force… peut-être même as-tu connu la prison ?
Le violeur la toisa un instant dans un demi sourire, en profitant pour inhaler un peu de poison. Il avait présenté les choses de manière à ne pas la positionner en coupable et ça semblait porter ses fruits, même s’il était persuadé que la demoiselle était loin d’être toute blanche. Un brin paranoïaque d’ailleurs, et totalement vindicative. Il était presque sûr qu’elle avait fait de la tôle ou de la maison de redressement à un moment quelconque de sa vie. C’était le genre de choses qui vous marquaient au fer rouge.
- Oui… ça doit être le cas. Ça se voit, ça se sent dans ta manière d’être et, de rester sur tes gardes. C’est la seule manière de s’en sortir là-bas de toute façon. Mais ne crois pas que je te juge, loin de là. Beaucoup de gens bien y sont, et j’en sors moi-même.
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| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: Opération évasion Sam 17 Sep - 10:41 | |
| Si elle se faisait facilement des ennemis ? Non, c’étaient les ennemis qui apparaissaient sur sa route comme de mauvais champignons. Si seulement on voulait bien la laisser tranquille, ou même si la justice avait été à même de faire son travail correctement, jamais elle n’aurait eu à se défendre toute seule, jamais. Ses parents seraient bien vivants, elle serait une jeune femme tout à fait respectable employée dans un quelconque bureau de San Francisco… et peut-être même qu’elle aurait un fiancé tiens. Un schéma de vie tristement ennuyeux quelque part, mais pourtant incroyablement idéal pour quelqu’un qui vivait entre quatre murs de bétons depuis 5 ans. Elle ne regrettait pas ce qu’elle avait fait, c’était juste, elle regrettait que le monde ne soit pas différent, et que des innocents comme elle paye le prix de ses imperfections.
Mais ces réflexions s’évanouirent comme la fumée de sa cigarette dans l’atmosphère. Liam parlait enfant. Il avait une gosse lui ? Incroyable, même adoptée. Pourtant, malgré ses efforts visibles pour rester de marbre, il angoissait manifestement à l’idée d’avoir perdu son bout de chou. La russo-américaine hocha simplement la tête, mais resta pensive. Compatir à ce sentiment qu’elle ne connaissait pas était au dessus de ces forces, mais si un jour il en avait besoin, il serait injuste de ne pas aider un homme à retrouver son enfant pas vrai ? Même si elle ne connaissait pas encore la nature de cette relation. Et puis de toute manière, c’était toujours une information à retenir.
S’en suivit alors une suite déduction qui tomba juste. Perspicace le vieux, ou simplement habitué à reconnaitre ses semblables. Au moins, il ne l’accusait pas, c’était un bon point. Eve en avait assez d’entendre tout le monde répéter qu’elle avait tort. Jurés, juges, avocats, gardiennes, docteurs, personne ne comprenait rien à rien dans ce qu’elle avait fait, dans ce qu’elle était. Et encore, ils n’étaient pas au courant qu’elle avait déjà tué, et qu'elle prenait soin d’éviter de prendre la vie des codétenues contre lesquelles il lui arrivait de se battre, bien que ce n’était pas l’envie qui manquait. Ce serait bête de prendre des prolongations alors que la sortie était si proche… avancée même, grâce à ce rendez-vous psychiatrique. Le seul hic était qu’elle n’était pas folle.
- Centre de détention de San Francisco, répondit-elle simplement avant de tirer sur sa clope. Numéro d’écrou 577432… un joli surnom, j’en ai jamais eu d’autres je crois.
Nouveau nuage de fumée. Surtout, ne pas montrer qu’elle abhorrait la taule. Bien que ce fût sans doute le cas de tous ceux qui y étaient confrontés, elle était forte, un monstre qu’ils cherchaient à maintenir en cage – à tort – alors c’est l’image qu’elle continuerait de donner. Le visage de marbre, comme si elle tenait plus de la statue que de l’humaine, elle leva ses yeux inexpressifs vers Liam. Et lui, comment s’était-il retrouvé là-bas ? Et ici ? Pour les mêmes raisons qu’elle ? Sortie anticipée sous réserve d’un test psychiatrique ? Un type qui arborait son penchant pour le cul sans aucune réserve et qui se baladait avec une paire de menottes dans sa poche, difficile de se tromper sur la raison de son incarcération. D’autant qu’il bandait avec le bras, c’était un signe.
Mais était-ce juste de lui faire payer tant qu’elle n’avait aucune certitude ? Après tout, il disait avoir adopté une gosse, et ses sentiments à son égard avaient l’air sincères. Il ne mentait pas. En prison, surtout pour un esprit méfiant comme le sien, on apprend vite à analyser les expressions des autres. Lui laisser le bénéfice du doute ? … pour l’instant alors, et elle utiliserait son « pouvoir » à l’occasion pour sonder qu’il ne préparer rien contre elle. C’était ce que lui indiquait son bidule non ?
- Jolie preuve de perspicacité cela dit, poursuivit Eve, nous sommes donc deux rebuts de justice qui se baladent bras dessus bras dessous dans un monde imaginaire… encore un peu, on dirait un conte de fée pour taulards.
Ses yeux retrouvèrent l’horizon sans le voir. Machine à penser et à survivre que les émotions effleuraient tout juste. Ce n’était pas l’appréhension ni la crainte qui l’animait, seulement la curiosité et la méfiance. Peut-être était-elle au bras du pire des serial killer ?! Le trentenaire avait le charisme d’un criminelle haut de gamme, mais s’il avait été enfermé pour meurtre, il ne serait sans doute pas « sorti »… alors quoi ? Une de ses histoires de cul qui a mal tourné ? Un violeur ? Rien qu'à cette pensée, sa batte la démangeait. Il valait mieux l'écarter pour l'instant.
- Enfin, excuse moi, corrigea Eve avait un léger demi-sourire, j’oubliais que toi, tu ne faisais plus partie du monde carcéral. Je suis donc la seule de nous deux à toujours profiter gratuitement des repas offert par la prison. Combien de temps depuis que tu n’avais pas vu l’extérieur ? reprit-elle plus sérieusement. T’as des projets ?
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| | | Liam Baldwin
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| Sujet: Re: Opération évasion Sam 24 Sep - 8:57 | |
| Liam resta silencieux tout au long de la petite tirade carcérale d’Eve. Il avait visiblement touché juste, et la demoiselle faisait des efforts pour ne rien montrer des sentiments que ce sujet évoquait… sauf qu’elle tirait bien plus sûr sa clope et que sa prise sur son bras s’était légèrement resserrée. C’était humain de détester ce trou à rat qu’était la prison, pas de quoi avoir honte.
Les questions ne mettraient pas longtemps à lui être retournées, Liam se concentrait donc déjà sur un mensonge solide à donner comme cause d’incarcération. Il avait à vrai dire commis tellement de délit que se concentrer sur les vols et agressions serait suffisant, sans parler du rapt et viol d’enfant. Mais ce n’est pas ce qu’elle voulut savoir. A l’audition du mot « projet » la bouche de l’ex-taulard se déforma en un rictus. Il en avait eu, mais ils s’étaient évaporés dans la nature en même temps qu’une certaine rousse.
- Ca faisait 9 ans que j’étais en prison. Vols et agressions, t’essaye de survivre avec les moyens du bord mais t’as toujours des gens à qui ça ne plait pas. J’ai eu ma conditionnelle y’a deux jours à peine et mes projets… je n’en ai plus vraiment. Je voulais adopter Ella et me ranger, mais c’est un peu compromis maintenant.
Il tira longuement sur sa cigarette pour calmer les battements de son cœur qui s’emballaient. Compromis ? C’était un euphémisme. C’était tout simplement foutu.
Leur groupe n’avait pas cessé de marcher tout au long de leur conversation et ils étaient désormais à plus de la moitié du chemin. Les gens les regardaient tout deux étrangement, non pas en tant que voyageurs mais en tant que personnes dangereuses. La batte d’Eve devait probablement y être pour beaucoup, le sang qui la couvrait surtout. Le tueur remarquant cette attention toussa discrètement avant de murmurer à l’adresse de son futur trou :
- Tu devrais ranger ça, sauf si tu veux que des flics nous arrêtent pour savoir à qui appartient le sang sur ta batte. Sauf si l’incarcération dans les deux mondes t’amuse, ce qui je te préviens tout de suite n’est pas mon cas. J’ai largement eu assez de taule pour toute une vie.
Une voiture de flic tournait justement à l’angle, comme un mauvais coup du destin. Les engrenages du cerveau de Liam se mirent à tourner à toute allure alors qu’il jetait un regard circulaire à la recherche d’une porte de sortie. Un tabac presse fit l’affaire, le violeur s’y glissant in extremis avec la brune sur les talons. Le regard méfiant du gérant le tira de son mutisme et le poussa à s’approcher du comptoir.
- Bonjour, je voudrais un paquet de clopes et un briquet. N’importe lesquelles j’ai pas de préférence.
Sous le coup du stress son corps avait oublié ses envies pour le moment en lui rendant une physionomie classique. C’est avec une main de taille normale qu’il déposa donc les rubz sur le comptoir avant de prendre son dû.
Il n’aimait pas être redevable, surtout à une gonzesse qu’il n’appréciait mentalement qu’à moitié. La première chose qu’il fit fut donc de tirer une cigarette de sa nouvelle acquisition pour la glisser dans la main d’Eve. Ce geste fut agrémenté d’un sourire étrange et de quelques mots glissés à l’oreille :
- Comme promis ce n’était qu’un prêt. C’est important de tenir ses promesses…
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| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: Opération évasion Dim 25 Sep - 3:32 | |
| Vols et agressions. Eve médita un instant sur ces déclarations du taulard. Pourquoi l’avait-on incarcérée elle déjà ? Coups et blessures aggravées ? Refus d’obtempérer ? Peut-être même insulte et violence à l’encontre d’agents des forces de l’ordre. Quelque chose comme ça, mais ça n’étaient que des noms posés subjectivement sur des faits. De quel droit le type qu’elle avait frappé l’avait touché ? De quel droit les flics l’avaient attrapée et menottée si rudement ? De quel droit l’un de leurs vieux loups s’était-il permit un discours aussi désobligeant à son égard ? De quel droit…
Les échappées colériques de la paranoïaque furent stoppées par Liam qui parlait d’adopter Ella. Vraiment ? Ce mec était vraiment étrange. Quel service social aurait accepté de confier la garde d’une môme à un détenu fraichement sorti de taule après près de 10 ans de cabane ? C’était un rêve un peu utopique. Avant même d’en être sortie, la russo-américaine savait que le monde ne laissait aucune place aux gens comme eux, aucune deuxième chance, parce qu’ils avaient eut le malheur de se trouver du mauvais coté des barreaux. Tout dépend de ça en fait… du coté des barreaux duquel tu te trouves. Un monde pathétique.
Liam parla du sang qui se trouvait sur sa batte. Ses yeux glacés se levèrent vers l’arme en question. Elle ne se souvenait pas avoir cogné quelqu’un avec jusqu’à ce qu’elle soit tâchée, mais il était probable que sa mémoire lui fasse défaut. Le destin décida de jouer contre eux alors qu’une voiture de police tourna à l’angle de la rue, juste en face. Eve pesta en suivant son acolyte à l’intérieur d’un tabac et pendant qu’il commandait ses cancers en tube, elle essuya négligemment sa batte à l’intérieur de son tee-shirt. Son geste dénuda un instant la peau blanche de son ventre plat, puis le tissu le recouvrit à nouveau lorsqu’elle s’estima satisfaite du résultat. Cependant, elle ne voyait pas comment elle pouvait bien la « ranger »… est-ce qu’il suggérait qu’elle se la mette dans le fondement par hasard ?!
En recevant sa clope, la jeune femme eut un imperceptible sourire avant de la glisser dans son propre paquet. Le bras de sa promesse du soir avait retrouvé une taille normal, alors elle profita enfin de l’occasion pour le lâcher et tira une dernière fois sur sa cigarette. Elle l’écrasa dans un cendrier en fixant les prunelles sombres de son interlocuteur :
- J’aime les hommes qui tiennent leurs promesses.
Aucun sourire, aucune expression particulière, si ce n’était ce masque de marbre qui ne la quittait jamais. Sans mouvement précurseur, Eve se dressa sur la pointe des pieds pour embrasser les lèvres du taulard. Un baiser froid, sans sentiment, pour le simple plaisir d’épouser brièvement le torse de Liam avec sa poitrine ; pour le goût de la chair et la provocation. Peut-être également voulait-elle lui montrer que la partie était encore entre ses mains, que c’était elle qui ouvrait les jambes et pas lui qui les lui écartait.
- Prends-ça comme une promesse aussi…
Prévoyant l’excroissance du bras du trentenaire, elle s’y agrippa avec toute la force de son désintérêt et l’accompagna à l’extérieur. La réponse enflammé du doyen la surprit, mais elle s'y laissa aller volontiers, jusqu'à ce que le regard appuyé du gérant les incite silencieusement à s'éloigner. Le danger policier s’était éloigné. Pour tenter de réduire l’effet de dangerosité dégagé par sa batte, la jeune femme la tenait en son milieu, négligemment, sans la faire balancer avec arrogance. Elle n’avait pas mieux de toute façon, et débordait d’excuses pour l’achat de cet objet.
Les projets avortés de son amant d’un soir lui revenaient, sans raison. Peut-être parce qu’elle n’avait pas de plans géniaux qui l’attendaient à sa sortie de prison, juste la banalité de son vagabondage, affligeante et pourtant libre. Qu’aurait-elle d’autre de toute façon ? Plus rien ne lui appartenait, pas même la vieille maison de ses parents. Après un moment d’hésitation, elle se décida à ouvrir la bouche. Sans cigarette pour s’occuper, la coupure dans la discussion devenait pesante.
- Ça fait… cinq ans que j’me dis que lorsque je sortirai de taule, le premier truc que je ferai serait de m’envoyer en l’air avec un mec. Ensuite, j’me fumerai une bonne clope dans son pieu, j’me tirerai, j’me trouverai un taff merdique pour gagner juste ce qu’il me faut pour quitter la Californie et reprendre mon errance ailleurs.
Son ton était désespérément inexpressif. Comme si ses années de paranoïa avaient grignoté ses sentiments, les avaient disloqués, éliminés… elle n’était pratiquement plus qu’une machine de chair chaude et froide, réglée sur la destruction des injustices.
- C’est nul comme projet. Je ne connais pas ton Ella, et franchement, je pense que le monde réel est trop pourri pour accorder une seconde chance à des gens comme nous. Pourtant… je trouverai injuste que ce ne soit pas le cas, alors si une fois rentrée… et libre, je peux t’aider en quelque chose pour la retrouver, tu n’auras qu’à me faire signe.
Eve ne savait pas trop ce que cette déclaration engageait. En fait, elle s’en moquait un peu, que Liam accepte ou décline l’offre. Sa vie ne tenait plus à grand-chose, oscillant entre la possibilité d’une prolongation de peine ou d’un internement en institut psychiatrique au moindre faux pas. Alors si elle devait plonger vers l’une des deux options, autant que ce soit pour une cause juste. Même si elle ne connaissait pas encore le trentenaire, le jugement final lui appartenait toujours de toute manière.
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| | | Liam Baldwin
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| Sujet: Re: Opération évasion Dim 25 Sep - 13:02 | |
| L’attention de Liam était trop portée sur le buraliste pour qu’il entrevoie l’éclaire de chair blanche que dévoilait Eve en nettoyant sa batte. Alors que celle-ci écrasait sa clope il suivit son exemple en se débarrassant de la sienne d’une pichenette, le tube de nicotine atterrissant sur le macadam juste devant le magasin. Qu’on ne lui parle pas de ces conneries d’écologie, la vie était trop courte pour qu’on s’attarde sur la santé de cette bonne vieille planète, surtout que ce monde ci n’était même pas le sien.
Leurs regards sombres s’entremêlèrent un instant alors que la taularde lui susurrait une remarque qui ne pouvait être que suggestive. Le baiser glacial qui s’ensuivit tout autant. Et dire qu’il avait enfin retrouvé son aspect normal ! Mais non, il avait suffi d’un contact charnel, la poitrine de la brunette frottant contre son torse pour réveiller une nouvelle pulsion hormonale. Elle était si froide, si distante… mais le tueur se promettait bien de faire fondre ce glaçon à sa manière. Sous le coup d’une pulsion il glissa sa main dans laquelle ses menottes venait d’apparaître derrière la nuque de sa future partenaire, plaqua sa proie contre le mur proche et l’embrassa animé d’un désir brûlant.
C’est le regard du buraliste qui lui transperçait le dos qui le poussa à mettre un terme à son manège pour suivre Eve dans la rue. Ses envies pulsaient dans son bas ventre de manière frénétique et c’était bien par un simple miracle qu’il réussissait à se retenir d’entrainer Eve dans une ruelle pour lui écarter les cuisses. On ne jouait pas avec un hypersexuel sans en payer les conséquences, et la demoiselle l’apprendrait bien vite si elle persistait sur cette voie accidentée.
Elle abordait ses projets personnels comme si rien ne s’était passé, comme si rien ne se passerait jamais, alors que l’esprit de Liam était pris dans une prison de fantasmes délirants. Les images déferlant dans son crâne lui servait d’exutoire et l’empêchait de commettre l’irréparable. Ça aurait vraiment été dommage de perdre une partenaire volontaire par un surplus « d’enthousiasme ». Il prêtait une oreille distraite aux dires de la femme pour ne pas perdre le fil de la conversation, mais formuler une réponse structurée dans son état mental actuel aurait mérité sa place dans la liste des travaux d’Hercule.
- C’est… ouais, un peu nul. Mais tous les projets le sont. Ils finissent toujours par se casser la gueule, donc plus ils sont simples mieux c’est.
Et ça c’était une réponse nulle, mais c’était bien le dernier de ses soucis. Elle se proposait de l’aider à trouver Ella, gentille attention qui n’en restait pas moins risible. Qu’est-ce qu’elle pourrait faire ? L’aider à l’enlever et à s’enfuir dans un autre pays la rouquine sous le bras ? En quel honneur il se le demandait bien…
- J’y penserais.
**Mais là, j’ai surtout besoin que tu me pompes mon cœur**
Liam s’empêcha d’exprimer la pensée qui lui traversa le crâne avec la force d’une balle de fusil et se contenta d’un sourire carnassier tout en se forçant à regarder les passants. Tout pour ne pas regarder Eve et ses seins pointant sous le tissu de son t-shirt trop grand, pour ne pas glisser sa main dessous et les saisir sans douceur, pour ne pas… Le violeur serra les dents dans une ultime tentative pour se contrôler. Au loin l’enseigne kitch d’un Love Hotel clignotait comme une signe du destin. Une halte ne leur ferait probablement aucun mal. Surtout qu’il n’avait aucune idée de quand l’opportunité de se vider les couilles se présenterait.
- Tu veux pas faire une pause avant de te lancer dans l’aventure ? demanda-t-il en désignant d’un signe de tête la bâtisse au loin.
Dernière édition par Liam Baldwin le Dim 25 Sep - 16:10, édité 1 fois | |
| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: Opération évasion Dim 25 Sep - 14:04 | |
| Son comparse était soudainement beaucoup moins loquace. Comme en témoignait son bras aussi dur que devait l’être son membre précieux, l’excitation devait chambouler un peu ses méninges et Eve se demanda un instant si elle ne l’avait pas un peu trop allumé. Ses yeux glacés se levèrent vers le taulard, mais il fuyait soigneusement son regard et n’ouvrit la bouche que pour lui proposer une halte dans un love hôtel aux allures désespérément kitch. Certes, ils avaient un objectif, mais elle restait la seule détentrice de l’adresse du passeur : ses acolytes en retrait n’auraient donc pas le choix que de les attendre. Pourquoi se priver alors ? Après tout, elle aussi se sentirait mieux une fois l’acte accompli, et elle préférait le faire avant d’apprendre que Liam était en fait une ordure bonne à réduire en pièce.
- Ok, dit-elle simplement, sans un coup d’œil en arrière.
Rien que le hall de l’établissement annonçait la couleur. Moquette rouge délavée et miteuse, murs vieil or écaillé, lampes poussiéreuses et tamisées par la quantité phénoménale d’insectes qui y étaient morts. Le cadre était répugnant, mais la russo-américaine n’était pas habituée à faire la difficile, et elle voulait juste se faire sauter, pas fêter ses noces. Elle accompagna donc le trentenaire jusqu’au comptoir, laissant sa galanterie masculine s’exprimer pour qu’il réserve le sanctuaire de leur coopération charnelle, et paya sa part avec désinvolture. Bien évidement, il n’y avait pas d’ascenseur. Une odeur âcre envahissait les marches de l’escalier, et le léger plissement de nez de la détenue fut sans doute la seule preuve qu’elle n’était pas morte.
Son cœur ne s’emballait pas, son visage restait de marbre, à croire qu’elle était en train de tout faire sauf de s’offrir à un hypersexuel. Ils croisèrent un couple dans le couloir du premier, une blondasse perchée sur des talons vertigineux qu’Eve dévisagea froidement, et un type beaucoup plus vieux qu’elle qui transpirait encore comme un gros porc. La jeune femme dut se surpasser pour ne pas l’agripper au col afin de lui coller une rouste dont il se souviendrait encore dans sa prochaine vie, et échappa à la contemplation de ce monstre qui lui rappelait le type qui avait tué sa mère en pénétrant dans la chambre étroite qu’elle partageait avec Liam.
La pièce empestait une vieille odeur de fauve et de fluides corporels, signe qu’elle n’avait pas été soigneusement nettoyée depuis un bail. Les draps miteux avaient l’air de ne pas avoir été lavés depuis longtemps, les rideaux qui pendouillaient tristement étaient tâchés de toute sorte de choses au point de faire oublier qu’à l’origine, ils étaient blancs.
- Les femmes d’abord ? glissa laconiquement Eve en se glissant dans la salle de bain pour s’y enfermer.
Rien de surprenant, le mot « sale » ne suffisait pas à décrire l’état dans laquelle cette dernière se trouverait, mais pour un coup rapide, ça suffirait. Elle avait vu pire de toute façon, et il fallait admettre qu’en prison, l’hygiène n’était pas vraiment mieux. Un cafard courait maladroitement dans le lavabo, elle ouvrit le robinet d’eau chaude jusqu’à ce que le raz-de-marée rattrape l’insecte et l’entraine dans les profondeurs des canalisations. Le miroir était couvert d’éclats de dentifrice et autres éclaboussures moins ragoutantes, mais la paranoïaque ne s’en formalisa pas. Elle ôta rapidement ses vêtements, les laissant au sol faute de mieux, et s’observa autant qu’elle pouvait. Ce n’était pas grand-chose, mais toujours légèrement mieux que ce qu’elle avait en taule.
Eve contempla longuement ses traits pâle, sa lèvre blessée, ses cheveux emmêlés, puis se mit sur la pointe des pieds pour essayer d’admirer son corps jusqu’à ses fesses. Elle ne se plaisait pas. L’errance et la prison l’avaient rendue trop dure, trop tendue et pas assez féminine. Quel homme succomberait à une femme dont on sentait la musculature fine et nerveuse juste sous la peau blanche ? Dont le visage avait perdu ses expressions ? Dont les yeux ne savaient plus rien refléter d’autre que la folie ? Elle s’en foutait de toute façon, mais c’était désolant. Ravagée ainsi parce que le monde était gangréné de pourritures… seuls ses seins au bonnet honorable lui restaient, mais ils étaient glacés comme le reste, vide de toute aura de désir profond.
Elle entra dans la douche crasseuse pour se laver rapidement, du mieux qu’elle pouvait. Au moins histoire de se débarrasser de la poussière qui la couvrait depuis la veille, du goût de la transpiration, et pour rendra à ses cheveux noirs une allure potable. Une fois sa tâche accomplie, elle se rendit compte qu’il n’y avait qu’une serviette, qui empestait le renfermé. Qu’importe, elle s’en servit pour se sécher le mieux possible, s’appliquant toutefois à ne pas y laisser de traces de sa pilosité, remit sa culotte et sa veste qu’elle ne ferma même pas. C’était inutile de toute remettre en sachant pertinemment que Liam enlèverai l'ensemble sous peu. Un dernier regard dans le miroir : elle était plus fraiche, pâle, échevelée, et c’était tout.
La jeune femme quitta la pièce, assumant sa semi-nudité avec un détachement complet, déposa ses effets au coin du lit, près d’elle, et s’assit dessus, contre le mur, ses yeux marron inexpressif fixés sur Liam :
- Je n’attends plus que toi.
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| | | Liam Baldwin
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| Sujet: Re: Opération évasion Dim 25 Sep - 16:50 | |
| C’était sale, petit et gris. Le stéréotype du motel glauque qui louait les chambres à l’heure, avec son va et vient de prostituées et de vieux shnocks répugnant la braguette encore ouverte. Le tueur s’approcha du comptoir derrière lequel un jeune maigrelet aux allures de drogué regardait un vieux poste en noir et blanc. Un match de football américain se déroulait sur l’écran et il fallut que Liam tousse à plusieurs reprises pour que l’employé daigne lever ses yeux chassieux de sa télévision datant de mathusalem. Un tableau de prix était punaisé au mur crasseux, et les prix était à la hauteur de l’état des lieux : minables.
- Une chambre, une heure, lâcha l’ex taulard sans préambule.
- 10 rubz. Deuxième étage porte 23, répondit le gringalet avant de reporter son regard sur le poste.
Une clé rouillée glissa sur le comptoir jusqu’à la main de Liam qui se referma sur sa prise. Il quitta ensuite le hall en compagnie de sa dame pour monter à l’étage supérieur où les odeurs de foutre et de poussière atteignaient un seuil qui frisait l’indécence. Mais il en fallait plus pour incommoder le trentenaire. Il en avait connu des ruelles sombres, des caves empuanties, des cabanes miteuses perdues dans les bois. La plupart du temps ses victimes avaient largement le temps d’empester l’air avant qu’il ne se décide à leur creuser une jolie tombe avec vue sur la mer, où qu’il les jette tout simplement dedans avec une ancre attachée aux chevilles.
Eve le précéda dans la chambre en lui offrant l’occasion d’embrasser du regard sa silhouette et la courbe rebondie de son postérieur. Elle était raide comme une trique et stressée en diable mais ce n’était pas un problème. Même les filles les plus glaciales faisaient un doux et chaud cocon une fois qu’on s’y trouvait fourré. Il se foutait bien de se la tringler sale ou propre, tant qu’il pouvait y ranger son épée mais la taularde semblait aussi coquette que les autres filles et alla directement s’enfermer dans la salle de bain.
Il profita de son temps libre pour observer la chambre aux draps collés et aux rideaux crasseux, une fine pellicule de poussière recouvrant tout de son linceul. Ils n’avaient pas l’air adepte du ménage dans le coin c’était le moins que l’on puisse dire, mais son œil de faucon tomba vite sur l’élément essentiel que les tenanciers n’avaient pas négligé.
- Ils ont au moins fournis les capotes…
Sur la table de nuit avait été jeté trois préservatifs encore dans leur emballage et c’était bien la seule chose qui n’avait pas l’air d’avoir servis récemment. Liam prit une chaise branlante qu’il rapprocha du lit, jouant distraitement avec l’une des capotes. Sa solitude lui permettait de se calmer et de remettre de l’ordre dans sa tête, ce qui lui rendait du même coup son apparence normale. Jonh l’attendait dehors avec les deux autres, ils n’avaient pas le choix, mais ce fait risquait d’installer une tension dans leur groupe. Le bridé voudrait peut-être même se ven…
Son fil de pensées fut interrompu par l’entrée de corps à demi nu de la pourfendeuse d’injustice dans son champ de vision. Assis en position d’observateur il ne chercha pas à masquer la manière dont il la dévorait des yeux, pas plus que la croissance de son entre jambe ou la langue qui glissait sur sa lèvre supérieure de manière provoquante. Ce n’était plus le moment de penser, il fallait agir.
- J’ai toujours été prêt mon ange, je viens d’arriver j’ai pas eu le temps de me salir.
Le violeur se mit debout, réduisant à néant en quelques pas la distance qui le séparait de sa proie. Elle était offerte et il la désirait comme jamais. Son nom, son passé, tout ça n’importait pas, il voulait juste ne faire qu’un pendant un moment fugace. Un godemichet doré était apparu dans sa main et il le balança sur le lit sans autre forme de procès pour pouvoir englobé le sein pâle d’Eve. Il pouvait sentir son cœur battre dans sa paume alors qu’il fondait vers son épaule pour y déposer un baiser, laissant courir sa langue jusqu’au creux de son cou.
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| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: Opération évasion Dim 25 Sep - 17:47 | |
| Alors que Liam approchait rapidement, le désir au fond des yeux, elle retira sa veste en dévoilant ses seins blancs. La main chaude du taulard contre l’un de ses tétons attisa le feu qui menaçait déjà de la consumer, son cœur accéléra en vue de l’excitation, sa tête bascula en arrière pour savourer les baisers déposés sur sa peau dure. Enfin, sa rédemption promise arrivait, comme une dose d’héroïne qui allait se distiller dans ses veines, museler la folie, dissoudre la haine, noyer la rancœur. Le jouet du taulard attira l’attention de son regard glacé : celui-ci lui plaisait plus, elle voulait qu’il l’utilise, elle voulait perdre pied jusqu’à ne pouvoir se rattraper qu’à l’épaule de cette homme qu’elle ne connaissait pas. Le monstre logé dans son ventre feulait de plaisir, il rangerait les griffes tant que ça durerait.
Un frisson courut sur sa carapace, détendant légèrement ses muscles nerveux. Sa chair frémissait, ça faisait si longtemps qu’elle se sentait presque néophyte. Elle posa une main contre le torse du trentenaire ; il était brûlant, ou elle était froide, les deux étaient possibles. Enfin, après plusieurs baisers dévorant son cou, elle réussit à laisser sortir un soupir de bien-être, attirant le violeur à continuer, à l’envelopper complètement. Comme souvent, ses pensées divaguèrent vers sa première fois. Pas longtemps avant qu’elle n’arrête le lycée, l’élu avait été un mec qui jouait de temps en temps les rebelles à ses cotés. Ils étaient sortis ensemble parce qu’il lui avait demandé et qu’Eve ne voyait pas pourquoi lui refuser. Elle ne l’aimait pas, tout comme elle n’en avait rien eu à faire qu’il lui prenne sa virginité. Néanmoins, elle l’avait surprise en train de se vanter à ses potes d’avoir « baiser Eve la terreur » en parodiant ses gémissements de plaisir.
C’était injuste qu’il se moque d’elle ; injuste qu’il ait pu faire ça à d’autres filles ; injuste qu’une ordure comme lui existe. Avec un calme dément, lorsque l’adolescente avait recroisé son petit ami, son poing s’était écrasé sur son nez assez fort pour le briser, son pied avait heurté ses bijoux de famille et un coup de genou dans le ventre avait achevé d’envoyer le vantard au tapis. Une victoire par K.O. qui lui avait couté une nouvelle exclusion temporaire, un sermon interminable du proviseur, un rendez-vous avec la psychologue scolaire et une dispute avec sa mère.
Les souvenirs s’estompaient déjà, Liam l’emportait loin de ses songes, loin des bribes de son passé brisé. Une main de la taularde tâtonna jusqu’à rencontrer le godemichet qu’elle mit dans les mains du trentenaire afin qu’il s’en serve. Le contact avec son intimité enflammée ajouté aux vibrations fit se propager l’incendie. Tout son corps s’embrasa dans un profond gémissement de plaisir, ses muscles se relâchèrent, ses prunelles décongelèrent pour n’exprimer que le désir profond. Aucun sentiment n’émanait de ses incitations à poursuivre, mais elle adorait la chaleur de l’hypersexuel, la prise de ses mains sur ses seins, ses caresses de plus en plus outrageuses. Lorsque leurs regards ce croisait, un seul message était envoyé par la russo-américaine : « putain, saute-moi ! ».
Nouveau sursaut habile du sex toy, nouveau frisson de la détenue. Ses pensées étaient déjà étouffées par un nuage cotonneux, presque trop loin pour l’atteindre, il ne manquait pas grand-chose. Le plaisir était décuplé par ses longues années d’abstinence entre les murs froids d’une prison. Bien sûr, elles se rendaient parfois ce genre de service charnel avec sa compagne de cellule, histoire de ne pas oublier à quoi ressemblait l’extase sexuelle, mais ça n’était pas la même chose qu’un homme dans une chambre d’hôtel, même aussi miteuse que celle-ci.
La drogue se distillait donc dans ses veines, avec la même force que lorsque la folie explosait dans son organisme. Eve larguait du leste au fur et à mesure qu’elle grimpait, d’abord les injustices de ce monde pourri, ensuite sa vie misérable, ensuite son errance, puis la taule… la glace de ses prunelles marron était en feu, l’acier de son corps avait fondu. Elle reprit suffisamment possession de ses membres pour que ses mains glissent jusqu’au pantalon de Liam afin d’en faire sauter les boutons.
- J’en peux plus, murmura-t-elle, viens.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Opération évasion Lun 3 Oct - 19:04 | |
| Aden se balançait sur sa chaise en chantonnant un air sans accord. Sa mère serrait fortement sa main droite dans les siennes de peur qu'il ne tombe. Elle était soucieuse et fatiguée. Aden, lui ne se souciait de rien, certes il ne connaissait rien à ce lieu mais il n'y voyait que des murs blancs avec quelques fauteuils grisés et vides par-ci et d'autres personnes par-là...
Une porte s'ouvrit et une dame en sortie, marchant droit devant elle, elle traversa la salle d'attente sans un regard pour personne puis quitta la pièce. Une voix grave et autoritaire demanda madame Fall et son fils. Aden sentit qu'on le tirait par la main et suivit sa mère en regardant ses pieds. Le carrelage était noir et terne, un carreau était un carreau, un autre lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Le carrelage se changea en bois, un parquet clair sur lequel apparut deux chaussures marrons. Aden releva lentement la tête découvrant un pantalon de velours sombre puis un pull à motifs vert et noir et enfin une tête barbue, des dents jaunes et de petites lunettes rondes. Un homme, Aden l'entendit discuter avec sa mère mais ne se soucia pas de ses paroles.
Soudain une main virile se posa sur son épaule.
- Bonjour Aden, je m'appelle Georges Hackwood et j'aimerais que nous parlions ensemble.
Aden se dirigea en direction d'un bureau ancien, les lieux sentait l'encens et le vieux livre. Sur les murs des textes et des images aux diverses formes noires et blanches. Sur la gauche un fauteuil ainsi qu'un sofa en tissu noir. Sur le meuble des papiers en vrac, des crayons mordus, une grosse boule en verre et quelques bouquins aux couvertures usées. Sa mère le tira en arrière et l'assis sur le canapé à ses côtés. Le psychanalyste s'installa sur la chaise face à eux. Il parla à sa mère, Aden reconnu son prénom à plusieurs reprises, la discussion tournait autour de l'autisme, de crises nocturnes et d'autres choses qui ne l'intéressaient pas.
- Et bien, je vais devoir en apprendre un peu plus de sa part mais on dirait qu'il n'est pas décidé à me répondre... - Aden, répond au monsieur, s'il te plaît. Aucune réponse, je crois que ça ne va pas être possible, je suis vraiment désolée, vous savez lorsqu'il ne veut pas, c'est impossible d'obtenir quoi que ce soit de lui... - Ne vous inquiétez pas madame, ce n'est pas le premier patient de ce type que je croise. Je vais vous demander de ne faire aucun bruit car la méthode que je vais employer nécessite un grand calme de la part du patient. Je vais, madame, utiliser l'hypnose cathartique qui fut élaborée par le professeur Breuer et que le grand Freud lui-même employait pour soigner ses patients névrosés et psychotiques. Ce sont, voyez-vous de grands noms de la psychanalyse et j'ai durant ma jeunesse étudié longuement les principes de l'analyse de l'inconscient. Soyez en sûr, qu'ainsi je trouverai ce dont souffre votre enfant.
La mère d'Aden acquiesça de manière non convaincue. Mais Il prit cette réponse pour un oui certain. Il claqua des doigts en direction d'Aden qui déposa ses yeux vers ses mains. Dans un jeu de paume il transit le regard du petit et lui dit d'une voix transperçante : - Aden, tu vas dormir. Dans un souffle, tu vas fermer les paupières, dans un sifflement, tu vas m'oublier, dans le silence, tu vas sombrer. Pour enfin tout me révéler.
Peu à peu un voile recouvrit les yeux de l'enfant. Les mains du vieux soigneur se déplacèrent de plus en plus vite devenant deux éventails qui filaient au milieu du crépuscule qui s'abattait sur Aden. Les éventails se changèrent en araignées qui rampaient contre un mur invisible. Il ne voyait plus que les deux arachnides, tout le reste disparaissait dans une brume noirâtre... Il n'entendit plus la respiration de sa mère qui s'inquiétait, il n'entendit plus la voix du psychanalyste, il n'entendit plus rien, il n'était plus là...
Aden perçut un grésillement proche tout autour de lui, il sentit comme de petites piqûres sur l'intégralité de son corps, il se vit briller d'une intégralité de petites décharges qui serpentaient le long de sa peau. Un mouvement face à lui attira son attention, c'est alors qu'il vit un individu au visage déformé qui semblait apparaître à travers une sorte de miroir. Celui-ci s'approcha d'Aden et le regarda longuement puis frappa violemment contre la paroi. "Bong, Bong !" - Roh, mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Maudite télé, tu vas marcher oui ? Je vais te mettre une de ces branlées, t'es pas près de l'oublier !
Croyant recevoir les coups, Aden se recroquevilla contre le fond du petit espace dans lequel il se trouvait quand soudain il vit le mur de verre éclater au visage du bonhomme. Il fut dans l'instant propulsé en avant comme vomis par les éléments et retomba violemment sur le ventre de son acolyte. L'homme saignait du nez et ne bougeait plus, Aden lui mit un doigt dans l’œil et ne constata aucune réaction. Il regarda autour de lui, il se trouvait dans une pièce sombre aux tapisseries, sortes de moquettes rouges déchirées qui recouvraient un mur aux traces de moisissure verdâtre. Deux grandes baies aux immondes rideaux rosés filtraient une lumière menaçante qui ne permettrait pas aux pauvres plantes vertes de retourner à la vie, trois personnes étaient debout au milieu de la pièce. Aden s’essaya sur son nouvel ami. Le tout avait une odeur de cigarette mouillée et son banc improvisé sentait terriblement les pieds. |
| | | Liam Baldwin
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| Sujet: Re: Opération évasion Mer 5 Oct - 15:27 | |
| Et il vint. Le corps de cette femme n’était qu’un jouet entre ses mains, une poupée de chair frémissante dont la peau frémissait d’un désir irrépressible. Elle avait voulu qu’il se serve de son nouvel instrument et il l’avait fait, savamment et de manière experte jusqu’à faire tomber les derniers remparts de froideur qui se dressaient devant lui, jusqu’à faire fondre complètement cette carapace de givre rigide qu’Eve interposait entre le monde et elle. Il sentait dans ses soupirs qu’il pourrait en faire ce qu’il voulait, et il le fit. Profitant de ses longues années de pratiques il usait de tous les moyens qui passaient dans son esprit tordu pour faire monter « son ange » toujours plus haut vers le septième siècle.
Mais détrompez-vous, ça n’avait rien là d’un acte généreux. Le plaisir de sa partenaire n’était qu’un bonus additionné au sien. Chacun de ses gestes, de ses caresses, visaient à faire croitre son plaisir personnel, à décoincer cette taularde raide et engoncée dans ses principes justiciers jusqu’à qu’elle ne soit plus qu’une vulgaire droguée en attente de sa dose. Jusqu’à ce qu’elle le supplie de lui donner ce qu’elle désirait. Lui. Être désiré était encore le meilleur aphrodisiaque que Liam connaissait.
Sa main énorme glissée sous la nuque d’Eve aurait pu la briser en un geste comme une fétu de paille, et cette impression de puissance et de domination le galvanisait complètement. L’idée d’utiliser quand même les menottes lui effleura l’esprit l’espace d’un instant mais il finit par la chasser avec un soupçon de regret. Il aurait vraiment été trop dommage de braquer une fille qui s’offrait complètement à lui juste parce qu’il avait voulu céder à une pulsion totalement égoïste. Avec ou sans bracelets de métal il restait despotique, jouant avec sa partenaire avec un sadisme terrible en alternant frustration et plaisir jusqu’à rendre le jeu insoutenable.
C’était lui qui tenait les rênes. Jamais plus il ne serait le jouet de personne, jamais.
Lorsque la vague de désir s’apaisa enfin, souillant au passage un peu plus les draps crasseux dans lesquels s’étaient déroulés leurs ébats, le tueur ne perdit pas de temps en contemplation stupide et en paroles mièvres. Il s’extirpa des draps humides et se glissa dans la salle de bain sans un mot. La douche entartrée l’accueillit bientôt pour déverser sur lui un flot chaud et libérateur qui le débarrassait de tous les fluides corporels collés à sa peau moite. Dans sa tête ne pouvaient s’empêcher de revenir les souvenirs de ses précédentes aventures, des sévices subis aussi. Pourquoi pensait-il à son père dans ces moments-là ? De quoi gâcher le plaisir à coup sûr.
Il resta un moment immobile sous le jet d’eau alors que le cafard que la taularde avait tenté de noyer plus tôt ressortait vaillamment par le trou d’évacuation de lavabo. Son regard noir glissa sur l’insecte alors que ses pensées vagabondaient vers les zones d’ombres de sa psyché. Il était comme un cancrelat, il était résistant. On avait beau les écraser, les noyer, les empoisonner… les cafards revenaient toujours. Vraiment une sale vermine.
Un sourire dérangeant étira ses lèvres fines alors que sa main se dirigeait vers le robinet pour couper l’arrivée d’eau. La serviette était déjà humide mais il se sécha tout de même du mieux qu’il put avant de quitter l’abri de la salle de bain. Son regard croisa celui d’Eve dans la semi obscurité due aux rideaux tirés et il lâcha sans qu’aucun sentiment ne vienne troubler son discours :
- C’était sympa, faudra remettre ça un de ces jours. Mais je crois que nos compagnons vont s’impatienter.
Le violeur ramassa sa chemise abandonnée au sol pour l’enfiler avant de réitérer avec son caleçon, son jean et ses chaussures. Ce fut ensuite le tour de ses joujoux de rejoindre poches et sac à main et une fois près il se dirigea vers la porte de la chambre qui empestait un peu plus le sexe, comme seules les chambres des motels savent le faire. Sa main se posa sur la poignée et il ne s’aventura à reparler que sur le pas de porte avant de refermer le panneau de bois branlant derrière lui.
- On t’attendra en bas.
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| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: Opération évasion Mer 5 Oct - 16:28 | |
| Putain ce que c’était bon. C’était l’exclamation qui résonnait dans le crâne de la détenue lorsque l’acte prit fin et que Liam se retira de son corps brûlant. Alors que le tueur disparu immédiatement dans la salle de bain, elle restait allongée, immobile, savourant les derniers instant de son vol avant l’atterrissage. Sa peau frissonnait encore, son cœur poursuivait un rythme effréné, et ses souvenirs galopaient déjà sur les images de ce corps à corps purement sexuel. L’écho des caresses prolongeait son plaisir, lui qui retenait loin de son encéphale toute une horde de pensées lourdes, mais la musique s’atténuait, et elle devrait recouvrir sa réalité. Bientôt.
Envie d’une clope, la nicotine fixerait plus longtemps cette extase. Alors qu’Eve se redressait pour fouiller dans ses affaires, une quinte de toux suspendit ses gestes ; manifestation de ses poumons fatigués qui encaissaient mal la surcharge de poison et l’effort physique. Qu’importe, elle grilla l’embout d’une cigarette et se rallongea pour fumer tout en écoutant l’eau couler dans la salle de bain crasseuse. Qui qu’il soit, ce Liam savait y faire ; c’était un bon coup à garder sous la main, très certainement.
Il sortit après que l’eau ait expié de son corps les traces de son péché. La russo-américaine appréciait son détachement et se contenta de le regarder quitter la pièce sans répondre. Il n’y avait pas besoin de mots, il avait très certainement comprit que ses performances convenaient à une jeune femme qui ne demandait qu’à prendre son pied. Encore deux bouffées et la détenue consentit à se lever pour réintégrer la petite pièce d’eau où le cafard avait refait son apparition. Elle l’ignora cette fois, jetant un œil à son visage dont les joues ordinairement blanches étaient encore roses, puis balança sa clope dans les WC avant de profiter d’une autre douche.
L’eau emporta avec elle ses dernières sensations euphoriques. Ses prunelles gelèrent de nouveau, ses traits confirmèrent leur absence d'expression, sa peau laissa aller la transpiration et autres fluides intimes. Une fois que les robinets furent coupés, Eve était redevenue la taularde glacée et impassible qu’elle était avant cette épisode d’acrobaties en binôme. Elle s’essuya aussi bien que le lui permettait une serviette déjà mouillée, récupéra ses affaires, se rhabilla, et quitta la pièce en ne laissant derrière elle qu’une odeur de tabac mêlée à celle du sexe.
Dans les escaliers, elle se coiffait distraitement avec ses mains, passant ses doigts dans sa chevelure sombre et humide. Enfin, elle commençait à se sentir vivre un petit peu. Ce n’était pas grand-chose, elle n’était même pas aux Etats-Unis, mais ça restait amplement plus appréciable que la taule. Une fois dans le hall, elle fit claquer les clefs de la chambre sur le comptoir et s’aperçut que le réceptionniste était inconscient sur le sol, couvert par les éclats de le l’écran éclaté de sa télévision minable.
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ici ?
La jeune femme fit volte face. Ses yeux inexpressifs tombèrent d’abord sur Liam. Aucun fourmillement de son expression froide ne laissait entendre ce qui venait de se passer entre eux. Elle passa sur Jonh et Yoru, et aperçut enfin le petit garçon qu’elle ne connaissait pas. Machinalement, Eve fit sauter sa batte de baseball d’une main à l’autre et s’approcha en dévisageant le môme.
- On fait dans la garde d’enfants maintenant, demanda-t-elle d’une voix qui laissait entendre qu’elle n’avait pas envie de jouer la nounou.
Néanmoins, s’il était perdu et s’il était comme eux, elle savait déjà qu’elle ne l’abandonnerait pas. Ce serait injuste de laisser se livrer à lui-même un gosse si jeune ; un crime à la hauteur des monstres qui pourrissaient ce monde. Ce n’était pas son rôle, elle, elle démolissait les raclures, elle ne les imitait pas. C’est la nuance que les jurés qui l’avaient condamnée n’avaient pas saisi d’ailleurs… une bande d’idiots, rien de plus.
HRP : par soucis d'une chronologie logique, j'ai anticipé le fait qu'au moment où Eve descendrait (le temps de la douche et tout), Aden ne serait déjà plus sur le réceptionniste mais au sein de notre bande. Si ça dérange quelqu'un, je peux éditer^^' | |
| | | Jonh Matrevis
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| Sujet: Re: Opération évasion Mer 5 Oct - 20:21 | |
| Yoru ne semblait pas vouloir lui adresser la parole. Quelle rancune quand même alors qu'il n'avait rien fait, enfin si au fond mais ce n'était pas entièrement sa faute si il avait couché avec Sélène. L'adolescente n'était pas innocente non plus dans l'histoire. Jonh espérait bien ne pas la recroiser celle là... Enfin bref les deux devant qui semblait passionner par leur discussion qui devait être axé sur le sexe ou bien leurs envies de meurtres décidèrent de squatter un love hôtel pour assouvir leur besoin. Génial. Le reste du groupe entra donc mais resta dans le hall à les entendre, c'était moins remarquant que de faire le pied de grue devant cet établissement qui ne donnait pas du tout envie.
Le dépressif c'était assis sur un fauteuil qui semblait être le moins usé, poussiéreux ou à mettre à la poubelle en attendant que le couple ai finit. C'était fou ce qu'il y avait comme conversation. Même en essayant d'en amener une on lui foutait un vent. Jonh soupira et passa une main dans ses cheveux avant de contempler ses chaussures pour faire le temps. Au bout de quelques minutes qui parurent une éternité un bruit se fit entendre et devant les trois voyageurs un petit garçon se tenant assis devant eux, pas par terre ni sur un banc mais sur le réceptionniste qui gisait inconscient sur le sol. L'enfant semblait perdu ou terrorisé, bref toujours est il que avant il n'était pas là et son apparition soudaine ne pouvait pas être une simple coïncidence. C'était trop dangereux de le laisser tout seul. Le dépressif s'approcha donc du garçon et se mit à sa taille pour lui parler, cherchant pendant quelques secondes ses mots :
- Bonjour bonhomme, je suis Jonh et voici deux de mes amis, tu es dans un endroit très dangereux pour toi tout seul mais si tu restes avec nous il ne t'arrivera rien, tu veux bien te joindre à nous ?
Pas sur que le petit est tout saisi vu sa tête alors pour l'aider un peu Jonh lui tendit sa main attendant une réaction, qu'il espérait positive et non qu'il se retrouve devant un enfant en pleurs. | |
| | | Liam Baldwin
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| Sujet: Re: Opération évasion Dim 16 Oct - 12:34 | |
| Lorsque Liam descendit les marches miteuses pour rejoindre le hall d’entrée il s’attendait à trouver les trois mecs sur les dents, mais relativement sages. Au lieu de ça il tomba nez à nez avec leurs visages étonné et un gosse qui… sortait d’une télé. Le mioche s’affala sur le gérant dans une pluie de verre et de plastique, comme vomi par l’appareil qui était maintenant bon pour la casse. C’était Dreamland mais quand même, cette vision fut suffisante pour bloquer le taulard au bas de l’escalier en arborant un masque de surprise. Il fallut un certain temps pour que ses pensées s’ordonnent et qu’il émette l’hypothèse d’un malheur de téléportation. De toute manière, c’était ça où ce gamin était le frère de Samara de The ring.
- On peut même plus niquer tranquille sans que des morveux jaillissent des téléviseurs…
Il quitta enfin la dernière marche de l’escalier pour se rapprocher du comptoir afin de mieux observer les dégâts. Le mec qui lui avait loué la chambre saignait du nez et était dans les vapes, le chiard à califourchon dessus. Jonh s’était approché pour le faire bouger, mais ses paroles avaient d’étranges effets sur le gamin à croire qu’il avait été fini à la pisse. Vu son regard vide il y avait des chances que ce soit le cas.
Le tueur se désintéressa dès lors du spectacle offert par le trio pour se rapprocher d’un panneau en liège sur lequel était punaisé une multitude de petites annonces. Parmi elles se trouvaient une publicité pour les services d’une femme énorme et verte dont le charisme équivalait à celui d’une fougère. Le texte heureusement était plus intéressant que la photo, la grosse dondon vendant apparemment des objets exotiques, parfois même rares et magiques. Pendant sa lecture Liam se grattait le bouc, puis après une longue réflexion il finit par arracher la publicité et la glisser dans sa poche. On verrait ça plus tard.
Il obliqua ensuite vers des fauteuils en piteux état qui occupaient un angle de la pièce et se laissa tomber dans l’un d’eux. Un ressors mal placé se planta dans sa fesse droite, lui tirant une grimace avant qu’il ne se décale légèrement pour une position moins douloureuse, puis se saisit de la pile de vieux journaux qui trainaient sur une table basse. Les dates de ce monde ne signifiait rien pour lui, et une brève lecture de plusieurs d’entre eux lui appris que leur absence bien que courte dans le monde réelle avait été bien plus longue ici. Au moins 3 mois au jugé.
Pendant ces trois petits mois une foule de perturbations avaient eu lieu visiblement, mises sur le dos des voyageurs comme d’habitude. Mais quand on prenait en compte leur renvoi de ce monde ce n’était peut-être pas une hypothèse en l’air…
La pile de journaux ne mit pas longtemps à gagner son sac à main qui avait désormais ras-la-gueule de papier au point de l’empêcher de pouvoir se fermer. Un peu de lecture pour plus tard quand ils seraient au calme ne pourrait pas lui faire de mal et le peu qu’il avait entrevu était si louche qu’il se devait de se renseigner un minimum. Mais le temps lui manquait déjà avec la silhouette d’Eve qui déboulait du rez-de-chaussée avec son air aussi glacial qu’à l’accoutumée. Il n’avait pas fallu longtemps pour qu’elle fonde, mais recongeler avait été encore plus rapide. En un sens c’était triste. Il ne pourrait jamais comprendre une telle absence d’expressivité. L’absence d’expression c’était la mort de l’âme.
- Bon, on va pouvoir se tirer de ce trou à rat !
Mais non. Visiblement le belle brune avait quelques petits problèmes avec un couple en pleine crise de hurlements hystériques, au moins du côté de la fille. En fait à bien y regarder on aurait dit ni plus ni moins une pute qui réclamait son dû alors que son client se cassait sans payer. Ça devenait intéressant… il avait toujours aimé observer les conflits.
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| | | Eve M. Todrovitch
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| Sujet: Re: Opération évasion Dim 16 Oct - 13:39 | |
| Personne ne lui avait répondu. Non, liam avait simplement confirmé qu’il était temps de partir, son sac à main – qui d’ailleurs jurait avec son charisme – bourré à craquer. Après le plaisir, il était effectivement le moment de se concentrer sur leur sauvegarde, à savoir quitter cette ville de dingues. Sans un mot, ni même un regard de plus au môme silencieux, Eve allait prendre la direction de la porte lorsqu’un cri résonna dans l’escalier. Un homme d’âge moyen, l’archétype du grassouillet à lunette dont l’éternelle sueur couvrait son corps d’un film de gras écœurant débarquait dans le hall, une rouquine pâle et cernée sur les talons.
- Vous n’avez PAS le droit de partir comme ça ! On était d’accord, hurlait-elle d’une voix enrouée. - Et depuis quand les contrats oraux avec les trainées dans ton genre valent quelque chose ? rétorqua le quarantenaire en doublant les voyageurs sans les voir.
Réflexe mécanique, le bras de la détenue se tendit et agrippa fermement l’escroc à l’épaule. Qu’importe que cette fille en soit réduit à monnayer son corps, elle s’en fichait royalement, mais profiter de cette faiblesse pour prendre du bon temps gratuitement : ça, c’était injuste et écœurant. Eve sentit son cœur battre à vouloir lui briser les côtes, il lui rappelait celui qui avait violé et tué sa mère ; la première ordure qu’elle avait assassiné. Elle avait 18 ans à l’époque, c’était loin désormais… si loin… ses mains tremblaient, mais il fallait qu’elle s’efforce de ne pas être violente. Discrétion était leur maître mot pour sortir d’Elipse sans passer par la case prison.
- Je crois que… vous feriez mieux de lui donner ce que vous lui devez, ordonna-t-elle d’une voix blanche. - Occupez-vous de vos oignons, c’est vous qui…, commença l’inconnu avant d’apercevoir le soutien en muscles et testostérone de la taularde.
Pas moins de quatre hommes adultes, largement assez pour lui mettre une raclée s’il s’en prenait à cette brunette glaciale et audacieuse. Un tic facial faisant frémir le coin de ses lèvres grasses, il glissa une main dans la poche de sa veste de smoking pour récupérer son portefeuille. Eve le lâcha, ce type empestait encore la sueur et le sexe. Il tendit une poignée de gemmes dreamlandiennes à la jeune femme rousse, mais à peine eut-elle fini de vérifier fébrilement que le compte y était que son payeur se détourna en maugréant des gentillesses dont seul le « …putes » fut audible. Néanmoins, ce fut l’injure de trop. En fait, la détenue ne savait pas trop à qui il s’adressait, mais la camisole qui retenait sa folie se déchira, libérant le monstre assoiffée de justice.
Il tentait d’arnaquer une pauvre fille et en plus crachait sur l’équité rétablie ? Ça méritait un bon avertissement, histoire qu’il ne recommence pas. La paranoïaque le retint soudainement à l’épaule pour lui décocher une droite dont sa mâchoire se souviendrait même après avoir été remise en place. Sonnée, sa victime tituba, mais Eve agrippa sa chemise pour le ramener vers elle et lui coller un coup de tête qui écrasa son nez, puis enfonça son genou dans son service trois pièces.
Ses prunelles marron débordant de démence, elle le regarda s’écrouler sur la moquette moisie, le visage ensanglanté. Ses gémissements de douleur étaient à ses yeux pitoyables, la main qui tenait sa batte de baseball tremblait violemment, signe que d’un instant à l’autre, elle pourrait décider de lui fracasser le crâne. Après tout, combien de filles – fussent-elles des prostituées – avait-il arnaqué comme ça ? Il était un foyer d’injustices, mineures peut-être, mais dans ce monde pourri, la moindre des infections pouvait être source de gangrène. La folie jouait désormais des tours aux perceptions de la russo-américaine ; dans le regard larmoyant de sa victime, elle voyait de l’arrogance, dans ses plaintes, elle entendait des grognements de créatures dangereuses. « Tue-le » ordonnait le monstre qui habitait ses entrailles, mais dans un « pouf » totalement hors contexte, une tirelire à l’effigie d’un cochon ailé se matérialisa dans les airs. La surprise déconcentra Eve de ses intentions.
- POUCE ! s’exclama l’apparition. Enchanté, je suis Robert, désormais ton coach incontesté pour faire de toi la plus exemplaire des justicières ! - C’est une blague ? souffla froidement la concernée. - Pas du tout ! Tu vois ça ?! Le cochon se tourne pour montrer la barre de remplissage sur son coté. C’est ta jauge de justice ! Chaque fois que tu résous une injustice, tu gagneras 1 ou plusieurs niveaux et... une surprise t’attend au niveau 10 !
Agacée, la taularde tenta d’écarter Robert d’un mouvement de la main, mais il tourbillonna pour l’éviter et revint danser devant ses yeux.
- Ratééééé !... Malheureusement, tu as causé un tort qui n’était pas nécessaire en frappant cet homme, alors je ne peux te donner aucun point pour cette fois. Byyyyyyyye ! Le cochon disparut comme il était apparu, laissant alors Eve à son passage à tabac. En voyant sa victime tenter misérablement de tirer un téléphone de sa poche, sans doute pour avertir la police qu’ils étaient des voyageurs, la jeune femme dégagea le mobile d’un coup de pied qui heurta du même coup la mâchoire brisé du pauvre elipsien. Nouveaux hurlements de douleur étouffé dans le sang. La fille que la paranoïaque avait aidée était pétrifiée par la terreur et s’enfuit en courant lorsque son regard glacée se posa sur elle. Un tort qui n’était pas nécessaire ? La bonne blague… cette ordure méritait ce qu’elle lui avait fait, c’était plus qu’évident. La justice lui était tombée dessus pour toutes ses injustices passées et impunies.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Opération évasion Sam 22 Oct - 8:22 | |
| Aden somnola quelques instants sur son copain, son esprit se baladant entre ici et là...Un homme descendit les escaliers et regarda dans sa direction, finalement il traversa la pièce puis s'assit dans un fauteuil qui dégagea de légères alluvions poussiéreuses.
Une femme descendit ensuite, elle jaugea le petit garçon, maugréa quelque chose sans importance puis se saisit d'une batte de baseball, Aden chercha au sol les marquages d'un terrain mais n'y vit rien... Son père l'emmenait souvent voir les matchs des Yankees dont il était un grand fan et Aden avait fini par connaître les règles sans vraiment les comprendre. Un jeune homme s'approcha et lui tendit une main, peut-être voulait-il le prendre avec lui dans son équipe, le petit garçon chercha autour de lui s'il trouvait une balle. Il aperçut alors un objet brillant chromé sur le comptoir qu'il captura. Il regarda l'homme et déposa l'objet dans sa main, celui-ci regarda l'objet longuement puis d'un doigt appuya sur son extrémité. L'objet produisit alors un "ding" sonore faisant sursauté Aden. Le garçon lui sourit. L'enfant regarda longuement ses lèvres qui se pliait en rictus cherchant une signification à ce changement d'attitude, il ne lança pas la balle improvisée vers la batteuse et reposa même l'objet en question sur le meuble ce qui agaça Aden au plus haut point.
Aden hésita l'espace d'une seconde puis reprit l'objet. Il n'y posa pas même les yeux et le reposa dans la main de l'autre. Celui-ci patienta faisant sauter l'objet dans sa main puis reposa l'objet à nouveau...
Aden retenta d'offrir l'objet à son partenaire mais celui-ci le refusa forçant Aden à le reposer sur le bord du meuble.
Aden attendit de longues minutes puis attrapa l'objet et le colla contre lui. Il regarda la main avec insistance à la recherche d'un signe. Rien, un raclement de gorge au loin, des souffles rugueux et acides. Puis soudain un grondement, un homme si ce n'était un ours grognait en direction d'une demoiselle à la chevelure broussailleuse et aux reflets enflammés. Le sujet de leur échange était aux yeux d'Aden d'une invraisemblance ennuyeuse, toutefois il ne put s'empêcher de voir la batteuse échanger quelques mots avec lui.
Puis soudain elle l'attrapa et le frappa, peut-être que c'était une nouvelle règle du jeu, Aden n'en douta pas et se demanda s'il devait frapper l'homme qui lui tendait la main et qui ne lui tendait plus d'ailleurs. Au moment où il serrait les poings afin d'en mettre un coup dans le nez de son nouveau copain il entendit un bruit sourd tel que celui que produisait son matelas lorsqu'il sautait dessus. La grosse bête poilue était allongée sur le sol, il venait certainement de marquer un point pour son équipe, Aden paniqua, il n'avait pas le droit de perdre, il serra la sonnette dans sa main puis la rendit au jeune homme :
- Il faut qu'on gagne !
Lui dit-il s'armant du regard le plus sincère du monde... |
| | | Jonh Matrevis
Maladie mentale : Trouble bipolaire IV
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| Sujet: Re: Opération évasion Sam 22 Oct - 15:50 | |
| En effet cet enfant avait un sérieux problème...Jonh ne voyait pas ce qu'il cherchait en voulant absolument lui mettre cette objet prit sur le comptoir dans sa main et à plusieurs reprises le dépressif l'avait remis à sa place. Seulement voilà le petit semblait avoir jeté son dévolu sur cette chose et gardait ce dernier contre lui. Le dépressif abandonna finalement puis des bruits derrière eux attirèrent son attention. Au début il avait juste s'agit d'une dispute mais voilà il avait fallu que Eve s'en mêle et frappe l'homme, une raison de plus pour appliquer les paroles de Liam : se tirer d'ici rapidement avant que quelqu'un n'arrive et les attrape. Il ne fallait pas oublier qu'ici c'était Elipse... Jonh fut interpellé par l'enfant qui encore une fois lui tendait la sonnette en lançant qu'il fallait qu'il gagne. Ok...c'était sur maintenant que il avait un sérieux problème de compréhension des choses. ce n'était pas vraiment le moment de discuter alors Jonh s'empara de l'objet tendu avant de le mettre dans sa poche puis glissa au nouveau venu :
- Évidemment ! Alors comme tu as très bien compris on est tous les six dans la même équipe et pour qu'on gagne il faut vite sortir d'ici avant qu'on nous prenne la balle
C'était tous ce qu'il avait trouvé, étant donné que l'enfant semblait comparer la situation à un jeu, il ne savait pas lequel mais la sonnette semblait être dedans, peu importe ce qu'elle représentait à ses yeux. Jonh souleva le petit pour le prendre dans ses bras, n'ayant pas l'air très âgé et ni vraiment lourd il arriva à le porter et se tourna vers ses compagnons :
- On y va , ne restons pas ici
Exécutant ses propres paroles le dépressif sortit rapidement du bâtiment. Maintenant que les deux avaient fait plus connaissance la route pouvait continuer pour aller trouver leur porte de sortie. Jonh n'avait nullement l'intention de finir sur la potence encore moins si il y avait à présent un enfant dans le groupe. Même si les autres voyageurs n'étaient pas d'accord pour que le petit les accompagnent ils n'avaient pas le choix. | |
| | | Liam Baldwin
Maladie mentale : Hypersexualité
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| Sujet: Re: Opération évasion Dim 23 Oct - 19:20 | |
| Il s’était attend à quelques cris, une baffe perdue peut-être mais pas à ça. A quoi jouait cette greluche hystérique ? Bonne à sauter mais à part ça totalement inconsciente, vindicative et dérangée. Avant que quiconque ai pu réagir elle avait déjà fracturé la mâchoire du mauvais payeur qui s’évertuait désormais à gargouiller la bouche pleine de sang, allongé sur le tapis miteux du hall. Le cochon qui se matérialisait n’avait aucune espèce d’importance, non, ce qui risquait de leur coûter cher était de laisser partir la pute.
Alors que celle-ci passait en courant à côté de lui, Liam arma son bras et lui décocha un coup de poids magistral dans l’abdomen. La course de la femme fut stoppée net et elle chuta au sol pliée en deux. Elle ne bougerait pas de sitôt, il était prêt à parier n’importe quoi là-dessus. Il se pencha pour attraper la chevelure flamboyante et traina la prostituée jusqu’à l’endroit où gisait la victime d’Eve sans se soucier de ses gémissements plaintifs. Maintenant il fallait mettre les choses au clair. Le tueur planta donc son regard noir dans celui de la paranoïaque pour s’adresser à elle d’une voix doucereuse et lourde de menaces :
- Tu joues à quoi là ?
Il tira sur la poignée de cheveux roux pour bien faire voir le visage de la gêneuse et reprit aussitôt :
- Tu ne devrais pas te mêler de ce qui ne te regarde pas. Elle perdait quoi ? Un peu d’argent, de la dignité qu’elle n’a plus depuis longtemps déjà… A cause de ta crise de mes couilles elle allait se tirer pour alerter tout le voisinage et j’ai été forcé de l’arrêter.
Liam secoua légèrement sa proie avant d’ajouter à son intention avec un ton dégoulinant d’ironie :
- Dites merci à la demoiselle.
Après un dernier regard lourd de reproches à Eve, il traina la femme jusqu’au radiateur rouillé qui chauffait difficilement le hall, attrapant au passage le poignet de l’homme étalé au sol. Ils étaient affreusement lourds mais il parvint tout de même à les positionner de manière à les attacher au tuyau du convecteur avec ses menottes en fourrure. Un bracelet pour chacun, quel couple charmant ils formaient ! Le trentenaire s’essuya les mains sur son jean et sortit dans la rue sans attendre, après tout il ne savait pas quand se pointerait la prochaine envie associée à la réapparition des menottes dans sa main mais la seule chose de sure était qu’il préférait se trouver loin d’ici à cet instant.
Dans la rue les rares passants n’avaient pas été alertés par les cris qu’ils avaient dû prendre pour une vulgaire querelle d’amants. Liam en profita pour presser le pas sans même vérifier si les autres le suivaient. Il ne put le constater qu’à 200 mètres de là lorsqu’il jeta un bref regard dans son dos. La parano avait l’air hors d’elle, mais il se fichait bien de ce qu’elle pouvait penser. C’était bel et bien de sa faute à elle.
L’adresse de Blackberry refit finalement surface et ils s’y dirigèrent dans une ambiance pour le moins tendue. Ils auraient tout le temps d’en reparler et de se taper dessus plus tard mais pour l’heure leur situation ne s’y prêtait pas. Le petit groupe fini par s’arrêter dans un quartier glauque devant un immeuble délabré. La plupart des carreaux étaient cassés et rafistolés avec des morceaux de bois ou des bâches plastiques, alors que les murs semblaient avoir subis les assauts virulents de tous les taggueurs du coin. L’intérieur n’avait rien à envier à l’extérieur avec sa population de paumés, d’ivrognes, de drogués et de prolétaires. Un vrai coupe gorge…
- C’est vraiment là ? demanda-t-il sans réelle conviction.
Pourtant la rue était bien la bonne, mais plus il y pensait plus tout ça ressemblait à une véritable arnaque. Par sécurité il glissa sa main droite dans sa poche pour refermer ses doigts sur son couteau papillon. On était jamais trop prudent, et il respectait particulièrement cet adage en évitant de tourner le dos à Eve. Cette chienne enragée n’avait toujours pas digéré apparemment…
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| Sujet: Re: Opération évasion | |
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