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| Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure | |
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Auteur | Message |
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Dakota Earnshow
Maladie mentale : Phobophobie
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Sam 11 Fév - 16:03 | |
| [HRP : j’ai un mur de serpents autour de moi Roy XD, mais bon, on va faire comme s’il l’avait remarqué hein, sinon on a pas fini kof kof]
Depuis l’intérieur de son cocon reptilien, une voix parvint jusqu’à Dakota. C’était celle d’un homme et on pouvait y percevoir une note d’inquiétude mais il en fallait plus pour attendrir la phobophobe. Ecartant juste assez les serpents pour laisser apparaitre l’un de ses yeux glacés, elle jaugea celui qui venait de lui adresser la parole. Un homme de la vingtaine, l’air à la fois perdu et admiratif. Il n’avait pas l’air du coin et c’était peut-être ce qui le motivait à aborder des inconnues dans des fêtes foraines, mais qu’il soit de Gloutoniskaïa ou d’ailleurs la gamine s’en fichait bien. Il troublait sa précieuse tranquillité et c’est tout ce qu’elle voyait pour l’heure.
- Les bancs publics sont, comme leur nom l’indique, publics. Par conséquent vous pouvez bien faire ce que vous voulez tant que vous ne vous asseyez pas sur mes genoux.
Sur cette remarque aigre, elle referma le rideau reptilien pour se retrouver de nouveau dans l’obscurité. Son agacement avait cru et même si elle avait du mal à l’admettre ce n’était pas qu’on lui parle qui lui posait problème. C’était que ce n’était pas la personne qu’elle aurait espéré qui l’avait fait. Elle s’était attendue à ce que James finisse par arriver mais au lieu de ça elle n’avait eu le droit qu’à un touriste en vadrouille. La blondinette soupira en plongeant la main dans sa poche pour en tirer son porte-monnaie traceur.
Lorsqu’elle l’ouvrit elle put constater qu’à 3 km environ à l’est de sa position se trouvaient Selene et son meilleur ami. Leurs points clignotaient à l’emplacement de l’auberge ce qui signifiait qu’ils étaient rentré sans elle. Très bien ! Si c’était comme ça elle n’y rentrerait pas. Il était hors de question de faire le moindre pas vers cette adolescente pleine de mauvaise foi qu’était cette rouquine de malheur ! Dak’ referma le porte-monnaie d’un coup sec, les lèvres pincées. Contrariée au plus haut point, les rires des enfants qui résonnaient à l’extérieur lui donnaient l’impression qu’on se moquait d’elle. Cette simple pensée était insupportable.
C’est le bruit d’un estomac affamé tout proche qui la tira de ses ruminations, la poussant à écarter de nouveau ses serpents. L’homme qui avait pris place à ses côtés était à l’origine de ce bruit incongru, et à bien y regarder il lorgnait tout particulièrement sur chaque personne qui passait devant lui avec de la nourriture à la main. On aurait dit une femme au régime devant une pâtisserie, spectacle à la fois triste et pathétique.
- Tenez, je n’ai pas faim, déclara-t-elle d’une voix monocorde.
Joignant le geste à la parole, elle avait tendu vers Roy l’une de ses barquettes de nourriture, celle qui contenait son entrée « spécial noël ». Pas de méprise néanmoins, ce n’était aucunement un acte de gentillesse. Il fallait juste se rendre à l’évidence que ce genre de mets ne se conservait pas longtemps et qu’il ferait meilleur office dans un estomac que dans une poubelle. Ça aurait vraiment été du gâchis d’utiliser son bon pour qu’il ne profite à personne, elle avait bien peur d’en avoir peur.
Dakota regarda les barquettes encore posées à ses côtés et serra les dents. Si l’amitié la conduisait là elle était bien mieux seule à n’en pas douter, mais l’isolement avait aussi des mauvais aspects qu’elle ne pouvait négliger. Plus personne pour surveiller ses arrières tout d’abord, ou pour l’épauler en cas de problème. Elle risquait d’avoir sous peu peur d’avoir peur de ne pas être à la hauteur de mener à bien seule cette dure tâche que représentait la résolution du mystère de disparition des ombres. Et si le marchand de sable pointait le bout de son nez ? Personne ne serait là pour écrire son épitaphe.
Il lui fallait à tout prix quelqu’un pour pallier au manque dans le cas où Selene persisterait dans sa victimisation absurde avec le soutien inconditionnel de James-le-naïf. Quelqu’un qu’elle pourrait manipuler un minimum pour avoir ce qu’elle voulait, sur lequel elle aurait l’ascendant pour une raison x ou y comme… comme ce mec-là. Quel genre de touriste allait mourir de faim sur les bancs publics après tout ? Il devait fuir quelque chose, ou dans le cas le plus utopique être un voyageur en vadrouille. A cette pensée les yeux de Dakota s’étrécirent et elle ramena sa chevelure reptilienne en arrière, faisant disparaitre la barrière qu’elle avait dressé entre elle et le monde.
- C’est plutôt vous qui avez un problème, il me semble. Vous n’avez pas l’air d’ici… qu’est-ce qui vous amène à Gloutoniskaïa au juste ?
Le visage impassible et la voix glaciale, la phobophobe faisait malgré tout un effort de conversation. Son entrainement avec la toquée lui aurait au moins permis d’aborder les gens sans un mépris évident ce qui était une évolution en soit, même si l’exercice se révélait encore bien difficile et plus que périlleux. Elle examina rapidement l’inconnu et constata qu’il portait des vêtements somme tout classiques. Il devait venir d’une ville « réaliste » comme Elipse, ou du monde réel. Cela la titilla tellement qu’elle ne put s’empêcher d’ajouter :
- Vous êtes un touriste elipsien ? Ou… un voyageur peut-être ?
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| | | James Brooks
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Sam 11 Fév - 18:12 | |
| C'est vrai que cette ville était grande, James en avait déjà fait l'expérience en cherchant les filles hier à l'aide des garçons et tout à l'heure quand il s'était perdue. Mais il avait peur pour Dakota, de la laisser toute seule comme ça en sachant qu'ils étaient les cibles du Marchand de Sable. L'adolescent n'était même pas sur que Sélène souhaitait revoir la blondinette après cette petite dispute. Il lui avait semblé que les deux demoiselles étaient devenus amies pendant son absence mais apparemment c'était pas encore ça.
- Ouais...allons voir là bas...
Il n'était pas du tout convaincu de trouver Dakota là bas. Ca aurait été trop simple et son amie était quelqu'un de compliqué et surtout intelligente pour ne pas aller dans un endroit où elle risquerait d'être perturbé dans sa solitude. Sélène demanda à son tour au serveur de mettre leur repas dans des boîtes mais d'une toute autre façon. La gentillesse et tout ça pouvait payer aussi. Elle demande aussi pour James mais ce dernier n'était pas certain de vouloir manger. Peut être une fois Dakota près de lui il aurait l'estomac dénoué. Les deux voyageurs sortirent donc du restaurant et James se mit à espérer que Dakota serait juste devant assise sur un banc mais aucune trace d'une chevelure blonde ou serpenté. L'adolescent soupira de tristesse se demandant où est ce qu'elle était passé et n'eut pas d'autre choix que de suivre Sélène, n'ayant pas de moyens de savoir où la phobophobe était passé.
Le trajet se passa dans un silence total. James n'avait rien à dire trop inquiet et c'est à peine s'il avait remarqué que la rouquine s'était arrêté pour dessiner, continuant de marcher. Et puis tout d'un coup ses inquiétudes s'envolèrent comme par magie. L'auberge fut enfin en vue des voyageurs qui pénétrèrent dans le bâtiment. Toujours pas de traces de Dakota. Bah elle était forte Dakota...mais est ce que pour autant elle reviendrait ici ? La dame de l’accueil ne l'avait pas vue non plus. Sélène lui demanda si il voulait monter maintenant en précisant que si Dakota n'était pas revenu pendant la nuit ils iraient la chercher.
- Faisons ça alors
James suivit donc Sélène jusque dans la chambre et posa sa hotte sur le sol avant d'y sortir Simone qui alla se cacher sous le lit à cause de la présence de la rouquine. L'adolescent alla poser son repas sur une petite table où était posé une enveloppe adressé à son nom. Comment est ce que la personne savait qu'il s'appelait comme ça et qu'il était ici ? Mise à part le maire et ses deux employeurs il était anonyme aux yeux des habitants. Intrigué James ouvrit le papier et en sortie la bague qu'il avait laissé à la mairie en souhaitant s'en débarrasser. Apparemment c'était pas l'avais du maire qui avait peut être pensé qu'il l'avait oublié. Il n'aimait pas ce bijou mais bon il le rangea quand même dans sa poche avant de se tourner Sélène.
- On fait quoi en attendant que Dakota revienne ?
De toute façon il n'aurait pas réussi à dormir et l'envie de partir tout de suite à la rechercher de son amie le taraudait. | |
| | | Roy Gunther
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Sam 11 Fév - 18:39 | |
| Les bouts de doigts qui écartèrent ce qui semblait être des serpents - le jeunes hommes ne s'en souciait pas plus que cela - laissèrent apparaître des yeux d'autant plus froid qu'il n'était étonnant. Étonnant car, pour une enfant d'un quinzaine d'année, ce n'était pas spécialement ce genre de regard que l'on s'attend à rencontrer. De plus sa réponse acerbe - bien que tout à fait juste - mélangé à un peu d'humour réussi à arracher un mince sourire à Roy. Laissant tout de même un espace entre lui et le cocon dans lequel s'était enfermé sa jeune inconnu, l'aquaphobe posa son séant sur le banc.
Au fond de lui, il se demandait toujours pourquoi il l'avait abordé. Il avait bien remarqué qu'elle ne souhaitai pas être dérangé mais il avait tout de même pris l'initiative de lui parler. Malgré tout ces diplômes, il lui manquait encore de nombreuse lacunes sur le plan social. Le regard perdu en face de lui, il ne savait que faire pour s'extirper de cette situation pour le moins gênante.
A forces de s'amuser au attractions de la foires, petits et grands commençaient à réclamer leurs doses de sucres aux marchands de confiseries. Toutes cette étalage de nourritures sommes toutes appétissantes, bien qu'inconnu, réveilla l'estomac du jeune homme. Ces yeux détallaient chaque passants tenant quoique ce soit de comestible. A force de lorgner, son ventre produit ce bruit si caractéristique qui met mal à l'aise plus d'une personne. Un long grognement s'échappa de son abdomen. Cela eu pour effet de faire sortir sa voisine de son autarcisme.
Elle poussa vers lui une barquette de nourriture. Oh merveille !!! La mine réjouie, l'affamé s'inclina devant sa jeune bienfaitrice. Il était tellement hypnotisé qu'il ne remarqua qu'à peine la crispation de la mâchoire de l'enfant, souvent synonyme d'une frustration quelconque. Malgré son appétit digne de Gargantua, Roy pris entre son majeur et son pouce un peu du contenu de la barquette. Restons humain, restons digne quelque soit la situation. La voix de la jeune fille bloqua son geste à mi-course.
Gloutoniskaïa ? Touriste elipsiens ? Au moins il connaissait désormais le nom de la ville dans laquelle il se trouvait.
"Je ne suis pas de ce monde si c'est ce que vous cherchez à savoir. Je me nomme Roy Gunther. J'habite à San Francisco et étudie à l'UCSF. Puis-je savoir qui vous êtes si cela n'est pas indiscret ?" | |
| | | Dakota Earnshow
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Sam 11 Fév - 19:16 | |
| - Oh, un voyageur donc, répondit Dakota du tac-à-tac sans se soucier pour l’instant de la question qu’on lui avait posé en retour.
Ses orbes bleus s’étaient légèrement étrécis sous l’effet de la curiosité et de l’intérêt stimulé. C’était comme si les dieux capricieux de Dreamland s’étaient pris de la lubie de veiller sur elle une fois n’est pas coutume. Si Selene la rejetait et que James l’abandonnait, on lui confiait au moins un nouveau compagnon qui avait pour l’instant l’air plutôt correct. Mais les voyageurs restaient ce qu’ils étaient, c’est-à-dire des fous, la demoiselle garda donc en tête de bien rester sur ses gardes.
Vu sa manière de parler, Roy devait être un nouvel arrivé en ces terres dangereuses. Seuls les idiots ou les personnes mal informées pouvait déclamer avec tant d’assurance au premier venu qu’il venait d’un autre monde malgré la haine qu’on nourrissait pour eux en de nombreux lieux, à commencer par Elipse. Et si Gloutoniskaïa restait pacifique envers eux, la prudence restait de mise par pur principe de précaution. Cet homme était donc un novice, mais suffisamment intelligent pour tenir une conversation et suivre des études universitaires. Dakota ne put s’empêcher de penser mesquinement que ça la changerait des adolescentes toquées allergiques à la notion de logique.
Après un long moment de silence troublé seulement par le sifflement des serpents qui avaient remplacé sa chevelure, Dak’ piocha quelque chose dans l’une de ses barquettes restantes et le mâcha sans conviction. C’était plutôt bon à vrai dire, mais ses entrailles toujours nouées par la contrariété lui coupèrent l’envie de réitérer son geste. Ne lui restait plus qu’à faire preuve un minimum de politesse en répondant –enfin- à l’interrogation du phobique. Et décider bien sûr de la quantité d’informations qu’elle pouvait se permettre de révéler sans se mettre en danger.
- Ça l’est, comme toute question. Mais je m’appelle Dakota Earnshow et je viens aussi de San Francisco.
Son regard glacial suivit la course d’un gamin qui passa devant eux à toute allure, avec dans sa main une glace à quatre boules superposées dans un équilibre instable. Elle ne le quitta des yeux que lorsqu’il tomba, comme elle s’y attendait, étalé dans la poussière à trois bons mètres de sa gâterie qui avait atterri après une pirouette dans un parterre de fleurs. Personne ne semblait prêter attention à ce qu’elle disait, mais elle ne pouvait s’empêcher d’avoir peur d’avoir peur que quelqu’un les épie dans l’ombre. Un œil de sable par exemple, doté d’une voix tonnante.
Dakota reporta son regard vers Roy et le détailla de nouveau avant de soupirer, ses doigts jouant machinalement avec le bord en plastique mou de ses barquettes de nourriture. Il n’avait pas l’air surpris plus que ça de la magie du lieu, ce qui était en parfaite contradiction avec son arrivée récente. Et pourtant, il avait une ombre ce qui prouvait qu’il avait débarqué ici après l’exil massif mais il était déjà assez mort de faim pour avoir l’air pathétique et… c’était bien trop illogique pour pouvoir tirer des conclusions de ses simples observations. Elle allait être forcée de poser des questions ce qui était particulièrement désagréable quand on savait pertinemment qu’on finirait par avoir peur d’avoir peur qu’on lui mente.
- Tu n’es pas là depuis longtemps non ? Pourtant tu ne sembles te surprendre de rien. Mes cheveux par exemple ne te font ni chaud ni froid, pas plus que les sorts qui animent tous les manèges. Tu penses rêver peut-être ?
La gamine ricana, moqueuse. Ils pensaient tous ça jusqu’à ce que les ennuis leur tombent dessus.
- Je préfère te prévenir dès maintenant que tout ça est parfaitement réel. Prendre les conséquences de ta mort à la légère pourrait te coûter cher. Il ne fait pas bon de voyager seul de manière générale.
Elle se rembrunit aussitôt, repensant à ses « compagnons » qui vous jetaient aussi facilement qu’un cleenex usagé. Son porte-monnaie fut rapidement sortit de sa poche et ouvert, dévoilant sur son plan interactif magique que Selene et James n’avait toujours pas bougé de l’hôtel. Probablement s’étaient-ils endormis, lassé de sa « mauvaise conduite » ? La toquée avait dû encore une fois retourner le cerveau de James, trop naïf pour s’en rendre compte. Peut-être même tentait elle encore de le séduire même en sachant qu’il était gay ?
Ces peurs naissaient les unes après les autres dans son cœur alors que les doigts de la surdouée se crispait sur son bien. Et dire qu’elle faisait des efforts pour s’entendre avec cette… cette… Rha ! Elle ne trouvait même pas de mot pour décrire tout le mépris que cette fille lui inspirait.
- … même si parfois on se dit que la solitude n’est pas plus mal, grommela-t-elle à peine audible.
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| | | Roy Gunther
Maladie mentale : Aquaphobie
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Sam 11 Fév - 20:46 | |
| Ainsi donc, c'est ainsi que ce nommait les personnes venant d'un autre monde. Un voyageur... Roy termina son geste inachevé et mâchouilla lentement, histoire de déceler toutes les saveurs pouvant être présent dans cette nourriture étrangère. Ce faisant, il réfléchis au implication de ce mot : Voyageur.
Il y aurait donc plusieurs, si ce n'est de nombreux, autres personnes dans le même cas que lui. Ou pas... Si la théorie du Docteur Parkinson était exacte, le monde onirique, comme il l'appelait, pouvait être atteint de différentes manières. L'atteinte de l'inconscient par l'homme remonte bien plus loin. La transe par exemple. Utilisé par les gourous pour connaitre les vérités qu'attendait leur tribu. Les "bad-trip" des jeunes pourrai être un pendant moderne de ces transes. Plongé dans leur inconscient, les drogués verrait tout ce qu'il s'efforçait d'oublier par les substances hallucinatoires ou euphorisantes. Parkinson ne fit qu'expliqué puis médicalisé ces voyages.
C'est vers ce moment-là de ces réflexions que la jeune enfant lui révéla son identité et qu'elle venait également de San Francisco. Coup de chance ? Il dirait plutôt coïncidence... Il ne s'était pas senti pousser vers elle pour rien.
Le petit rire de Dakota attira l'oreille de Roy. Il discerna avec peine la dernière phrase de sa voisine mais son cerveau finit par comprendre le murmure presque inaudible qu'il avait perçut. Il tourna son regard pour la détailler. Ce qu'elle faisait également de son côté. Que l'un et l'autre se dévisage sans grande pudeur amusa silencieusement Roy. Il remarqua une sorte de carte ou brillait de points clignotants. Instantanément, le jeune fut le parallèles entre les phrases de Dakota, la scène de l'animalerie et l'isolement que qu'elle cherchait. Une dispute ? Il ne l'espérait pas. Si, comme elle le disait, il ne faisait pas bon de se promener seul dans ce monde, cela signifierai qu'elle craignait de l'être ? Mettant de côté ces réflexions pessimistes, il entreprit de répondre à la petite.
"Je suis arrivé aujourd'hui. En découvrant les environs, je vous avais déjà vu dans une animalerie avec deux autres personnes. C'est sans doute l'une des raison qui m'ont poussé à venir ici, sur ce banc. Et non je ne suis guère surpris de ce qui m'entoure ni de votre chevelure reptilienne. Pour être parfaitement honnête, je trouve cela intéressant. Etant dans ce monde par hypnose, je m’intéresse quand à la signification de cette existence parallèle. Que représente-t-il ? Mais j'ai une autre question. Qu'entendez-vous par... Mort..."
Marquant une pause, il jeta un regard presque interrogateur à la jeune fille avant de détourner les yeux.
"Et oui la solitude n'est pas un mal... parfois... Il faut juste savoir quand s'éloigner."
L'aquaphobe prit une grosse bouché de nourriture. Il n'aimait pas ce qu'il venait de dire. Il ne voulait pas se faire moralisateur. Mais il sentait le mal-être de Dakota et, comme d'habitude, il ne pouvait s’empêcher de lancer une phrase qu'au fond de lui il espérait bienveillante.
Dernière édition par Roy Gunther le Dim 12 Fév - 8:24, édité 1 fois | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Sam 11 Fév - 21:03 | |
| James choisit de monter. Selene réussit à obtenir de l’aubergiste qu’ils paient tous plus tard, quand Dakota serait revenue, et ils montèrent dans la chambre qui leur avait été réattribuée. Là, elle déposa aussi sa hotte dans un coin en y rangeant son carnet. L’étroitesse de la pièce, dans la mesure où elle ne se trouvait qu’en présence de James… et d’une poule qui la fuyait, la mit mal à l’aise. Quand son ami lui demanda ce qu’ils allaient faire en attendant, elle évita son regard, le rouge regagnant ses joues, et répondit :
- Je ne sais pas… excuse-moi je… je vais me doucher !
Aussitôt, elle s’enferma dans la salle de bain, s’adossant à la porte pour pousser un soupir. Que devait-elle faire désormais ? Ça devenait flagrant que le psychotique était pressé de retrouver la blondinette, et elle ne pouvait pas le blâmer. Pourtant, ce n’était que logique de se dire qu’ils avaient plus de chance en attendant la phobophobe là où elle risquait de revenir, plutôt que de partir à sa recherche dans une ville gigantesque avec de fortes chances de ne jamais la croiser. Si seulement ils la connaissaient plus, ils auraient pu savoir où elle aurait préféré se réfugier. Certes, dans la solitude ; mais cette dernière était partout et nulle part, jusque dans la pièce d’eau où se terrait Selene.
Sans conviction, elle retira son tee-shirt et fit face à la glace. De ses yeux noisette qui ne brillaient plus, elle observait son reflet : celui d’une adolescente complètement perdue, embarquée dans une histoire qui la dépassait complètement. Elle avait la mine pâle d’une personne fatiguée, cette allure menue et fragile, le visage doux, ces lèvres fines que l’angoisse l’incitait si souvent à mordiller… elle se détestait en fait. Comment pouvait-on s’attacher à une fille si insignifiante ? Si faible ? Si commune ? Le seul qui avait sans doute sut l’apprécier, à sa manière, c’était Liam. Peut-être qu’elle était faite pour ça ? Servir de pantin sans défense, de catin soumise, à se faire battre et violer jusqu’à ce que son cœur explose. C’était à cela qu’elle servait ?
Son regard tomba sur la bague à son doigt. La pierre noire obsidienne luisait intensément, comme l’œil d’un démon qui l’espionnait ou lui laissait un message. Quel effet particulier avait ce bijou déjà ? C’était il y a deux nuits, mais impossible de se souvenir ce qui s’était passé. Si jamais elle avait pris connaissance d’une éventuelle utilité à cette chose, ça lui était étrangement sorti de la tête – oublié, envolé. Toutefois, la réponse à toute cette convergence de pensées vers l’objet magique déclencha son aura dévastatrice. Un frisson glacial l’envahit d’un coup, pour se rependre et chambouler totalement ses émotions. Les frustrations, la colère, le désespoir, l’incompréhension, tous ces éclats refoulés par sa personnalité trop douce venait de surgir à la surface comme un navire perdu au fond des mers rejaillirait à la surface. De grandes ailles de type papillon, peinte d’un kaleidoscope de couleur, sortir de son dos et ses cheveux roux devinrent noirs comme l’ébène.
Son reflet avait changé. Il avait l’expression d’une fille libre et puissante, une fille qu’on ne pouvait pas arrêter, qui avait trop souffert pour se laisser marcher sur les pieds une fois de plus. D’un geste vif, plus vif que ne le serait une humaine normale, elle fit volte face et ouvrit brutalement la porte pour revenir dans l’entrée de la chambre et demander :
- Pourquoi ?
Elle n’avait cure de ne porter plus que son soutien-gorge de Noël avec son short et ses rangers. Cette pudeur qui lui était habituelle s’était envolée, dévoilant à James son corps mince et les multiples cicatrices qui ornaient ses bras notamment. La tête haute, elle s’approcha du psychotique avec une assurance presque provocante.
- Pourquoi vous me détestez, qu’est-ce que j’ai fait ?
Ses ailes battirent furieusement, comme si elles réagissaient au flux de sentiments qui la guidait. Selene se sentait capable de tout dans cet état, capable de faire exploser les limites que lui imposait sa timidité naturelle. Puisant sa force dans l’inconscient criblé de mine de l’adolescente, le pouvoir de la bague avait sur elle un effet incontrôlable. De la main, elle poussa James au niveau du sternum de façon à le faire basculer sur le lit qui se trouvait dans son dos. Avec une lenteur provocante et aguicheuse, elle s’avança comme un fauve jusqu’à être à califourchon au dessus de son ami.
- Je suis la bonne poire c’est ça ? La conne qui nous tient compagnie et qu’on jette quand on en a plus besoin ?! Je pourrai mourir ou disparaitre si ça vous dérange tellement, mais avant dis moi juste, pourquoi tu fais plus attention à une petite peste qui te méprise plutôt qu’à moi ? Je suis… trop sympa avec vous, non ? Je vous aide, je vous soutiens, je m’efforce d’être conciliante, je vous donne tout ce que je peux… et en échange, vous m’envoyez chier, vous me méprisez dès que vous en avez l’occasion ; c’est ça ?
Sa diatribe s’adressait plus particulièrement à Dakota en réalité, mais le psychotique la recevait comme substitut, et peut-être aussi parce qu’elle le soupçonnait de médire en pensée tout en lui adressant ses sourires sympathiques. Elle rapprocha son visage de celui du sien avant de lui souffler :
- Pourquoi tu ne fais pas assez attention pour te rendre compte que je t’aime bien, moi ? Qu’est-ce qu’il faut que je fasse ?
Sans prévenir, alors que la distance s’était amoindrie au fur et à mesure de son discours, (dark)Selene avait embrassé James. Même si elle était en colère, même si son cerveau ne ressemblait plus qu’à une bibliothèque qui avait essuyé une tempête, ce contact bref avait été vécu intensément. En s’écartant, c’est presque émue, ou en tout cas, un peu plus douce, qu’elle murmura :
- Ça ?
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| | | James Brooks
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Sam 11 Fév - 23:06 | |
| Sélène était vraiment bizarre là. C'est ce que James pensa en la regardant aller dans la salle de bain. Elle devait se sentir mal sans doute...James avait complètement oublié que son amie le trouvait à son goût. Qu'est ce qu'il pouvait faire en attendant ? Tiens Simone était sortie du lit en même temps que l'adolescente avait quitté la pièce. Elle ne l'aimait vraiment pas...Pour s'occuper James prit Simone et lui caressa les plumes jusqu'à ce que la porte de la salle de bain s'ouvre brutalement pour laisser passer une Sélène différente. Il avait déjà vu son amie sous cet aspect et même sa voix était pas pareil. Elle faisait peur en fait. L'adolescent déposa son animal sur le sol qui fila se cacher alors que DarkSélène s'approchait dangereusement de lui. Il avait envie de s'enfuir mais il ne pouvait pas la laisser dans cet état là si ?
James se retrouva allongé sur le lit, la fausse brune au dessus de lui qui lui sortait des paroles sous son incompréhension totale. Quand est ce qu'elle avait vu qu'il l'a voyait comme ça au juste ? C'était tout bonnement ridicule. James appréciait vraiment la voyageuse mais apparemment c'était la jalousie qui l'a rendait vilaine. Elle n'avait rien compris visiblement, comme la majorité des gens. James était gêné par cette proximité, la peur n'étant même pas à l'appel car il pensait que jamais son amie lui ferait de mal. C'était comme ça c'est tout il avait foi en elle. Mais dans sa tête il y avait une voix qui lui disait de la repousser, de la frapper et de s'enfuir mais il ne bougeait pas. Ce fut le baiser qui fut la goutte qui faisait déborder la vase et sans même avoir rien demandé les traits de l'adolescent furent replacé par ceux de Jules. Ce dernier n'était pas du tout content. Que cette pleurnicharde côtoie son créateur il pouvait passer outre mais là qu'elle ose poser ses sales pattes sur lui et s’adresser comme ça hors de question.
Le jeune homme leva son bras et lui mit un poing dans la figure avant de la pousser violement.
- Putain pour être conne t'es vraiment conne...! Tu crois que de faire ça va changer les choses ? Hé reviens sur terre la rouquine ! Tout ce que tu va réussir c'est à lui faire peur ! T'es un cœur d’artichaut ouais comme l'a dit la gosse et elle a pas tort ! Et tu peux toujours courir pour que James te renvoi ton amour tu as trop de poitrine !
C'est vrai en plus on lui avait déjà dit que James était gay ou bien avait elle la mémoire courte quand ça l’arrangeait ? Jules se leva et fouilla dans a hotte avant d'en sortir le coupe paoier qu'il tendit pour le transformer en une épée, la pointant vers Sélène.
- Je te préviens si jamais tu recommences je t'étripes ! C'est clair ?
Ca avait l'air de lui passer au dessus de la tête mais c'était toujours gentil de prévenir non ? En tout les cas il était hors de question de rester dans la même pièce que cette folle en chaleur.
- Sur ce je me casse et t'a pas intérêt à me suivre pauvre conne !
Exécutant ses paroles l'ami imaginaire sortit de la chambre puis de l'auberge sous le regard surpris de la tenancière qui ne se souvenait pas l’avoir vu entrer. Et l'autre là qui ne voulait pas ramener ses fesses, où est ce qu'elle était donc passé ? C'est pour ça que les gonzesses ça lui sortait par les yeux et les oreilles, ça disparaissait à la moindre contrariété. Bref, nouvel objectif : retrouver la blondinette en espérant qu'elle ne se soit pas fait bouffer. | |
| | | Dakota Earnshow
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Dim 12 Fév - 0:24 | |
| [HRP : comme dit dans mon MP, Parkinson n’est aucunement conscient de ce qu’il fait et par conséquent tu ne peux rien savoir toi-même. Je vais donc répondre sans prendre en compte la partie hors sujet de ton message qu’il te faudra éditer ^^’]
Il était arrivé aujourd’hui et les avait déjà « repéré » ? C’était même pour ça qu’il l’abordait ? Louche, très louche, trop louche… Dakota glissa d’une vingtaine de centimètres sur le côté pour laisser un espace plus conséquent entre le potentiel stalker et elle-même. Son cerveau carburait déjà au régime maximum pour lui envoyer les pires pronostics. Ce mec se faisait peut-être suivre par un psychiatre pour une pathologie grave, il devait les suivre de près depuis des heures en guettant le moment ou l’un d’eux s’éloignerait du groupe. Peut-être même avait-il un pouvoir de discorde ? Si tel était le cas, il était tout à fait probable qu’il soit à l’origine du comportement agaçant de Selene à qui elle devrait du même coup des excuses pour s’être emportée ?
Vu sous cet angle, sa dernière remarque ponctuée de pauses était d’autant plus inquiétante. La peur d’avoir peur qu’il soit vraiment un détraqué dépassait désormais toutes les autres, poussant la surdouée à s’éloigner un peu plus, prenant soin de faire glisser sa chevelure de gorgone du côté du danger potentiel.
Bon, il ne restait plus qu’à trouver une excuse pour s’enfuir, n’importe quoi qui paraisse naturel et empêche ce malade de s’emporter en se rendant compte de la fuite. Le stress commençait à envahir totalement son cœur et son esprit alors qu’elle jetait des regards alentour à la recherche d’une idée de génie. Malgré la foule elle se sentait désespérément seule et –horreur- en danger imminent. Une excuse, allez bon sang rien qu’un excuse…
- Je… dois rentrer. Ils m’attendent pour manger et ce qui reste de mon repas va refroidir. Bonne soirée et à une autre fois peut-être.
Raide comme un piquet Dakota s’était mise debout, les mains fermement refermées sur ses boites en plastique. Il fallait partir vite, mais pas trop pour ne pas attiser les soupçons… et à trop vouloir bien faire elle était tout sauf naturelle. L’angoisse reprenant le dessus sur le self-control, elle finit même par courir au bout d’une vingtaine de secondes, plongeant dans la foule dans l’espoir d’y semer Roy.
Les badauds s’offusquaient sur son passage lorsqu’elle les bousculait où allait jusqu’à enfoncer son coude maigrelet dans leurs côtes pour qu’ils s’écartent, mais la gamine ne reculait rien pour restaurer un minimum de sérénité. Son cœur battait la chamade lorsqu’elle s’arrêta enfin à un arrêt de magicobus non loin de la fête foraine et elle dû s’asseoir pour reprendre son souffle. Un regard nerveux dans la direction d’où elle venait lui assura que le stalker ne l’avait pas suivi, faisant baiser d’un cran la tension.
Ne restait plus qu’à décider de son plan d’action. Rentrer à l’auberge était hors de question, mais trainer dans le coin était risqué. Malgré sa couronne de Méduse la phobophobe ne se sentait plus en sécurité nulle part. Elle jeta un coup d’œil au plan interactif de son porte-monnaie et constata avec étonnement que les points de Selene et James avaient bougé. Celui de son –ex- meilleur ami avait pris de l’avance et celui de la toquée le rejoignait à une vitesse parfaitement anormale. L’œil de Dakota tiqua.
- C’est quoi ce bordel ? murmura-t-elle les sourcils froncés avant que ses yeux ne s’écarquillent lentement, Ne me dites pas qu’elle… qu’elle s’est transformée en unseelies ?!
C’était la seule explication plausible qui lui venait à l’esprit pour expliquer la rapidité de la toquée. Et en se remémorant le caractère abominable qu’elle avait sous cette forme, la gamine ne put s’empêcher de craindre pour la santé du psychotique. Au diable les disputes puériles, elle aurait tout le temps de faire la tronche une fois ce mystère éclairci, et si ça lui permettait de semer le stalker tout irait pour le mieux.
Dakota se remit à courir, le plan magique devant les yeux pour ne pas se perdre. L’angoisse d’avoir peur d’avoir peur de se faire renversée si elle traversait la rue était bien sûr présent, mais ce n’était plus le temps de faire des détours…
… la vie de James était peut-être en jeu.
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| | | Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Dim 12 Fév - 1:50 | |
| La transformation en Jules l’avait surprise, tout comme le poing qu’il lui mit à la figure, de sorte que même ses réflexes améliorés ne furent pas suffisants pour l’éviter. A l’intérieur de sa bouche, sa joue s’était écorchée et le goût du sang titilla plus encore sa colère. La diatribe du psychotique, tout comme sa menace bidon, lui passa largement au dessus de la tête. Il n’avait même pas su trouver d’autres insultes que « conne », à croire que ses facultés mentales étaient réduites au stricte minimum, même pour les plus basses des bassesses humaines. Une fois seule, (dark)Selene éclata d’un rire inquiétant en se redressant sur ses jambes, portant ses doigts à ses lèvres pour recueillir un peu du sang qui coulait dans sa cavité buccale.
- M’étriper hein ?
En rester là et attendre sagement ? Hors de question. Ça, c’était le boulot de son autre elle, celle qu’elle était quand elle n’était pas capable de se défendre ou de s’affirmer. Folle de rage, l’unseelie temporaire se rua sur sa hotte pour en tirer son coupe papier et le brandit pour qu’il devienne également une épée. Un sourire mauvaise sur son visage habituellement doux, elle ouvrit la fenêtre et regarda en contrebas : elle avait de la chance, c’était la bonne façade. De là, elle voyait l’ami imaginaire qui s’éloignait, arme en main, tout content de sa prestation musclée.
Déployant ses ailes féeriques, elle s’envola souplement dans la nuit qui était désormais complètement tombée, sans se soucier d’être à demi-nue. C’était grisant comme sensation : une liberté sans limite, sans faille, une sensation de s’évader réellement. Parmi la foule de personne qui se trouvait encore dans les rues à ce moment de la soirée, le voyageur qu’elle visait était un point qu’elle ne perdait pas de vue. Après avoir profité un court moment du vent qui ébouriffait ses cheveux noirs, (dark)Selene fondit sur Jules dans son dos et lui infligea en le survolant un méchant coup de sa lame sur l’épaule de son bras armé. Ce dernier laissa échapper son propre coupe papier magique sous la douleur alors que la coupable décrivait une vive pirouette de demi-tour pour revenir à l’assaut vers sa cible blessée, trois fois plus rapide qu’une adolescente ordinaire.
Le psychotique reçut alors le genou de la toquée menue en pleine figure, suffisamment fort pour le faire tomber. Plusieurs cris de surprise avait retentit dans la foule devant cette violence qui n’était pas habituelle à Gloutoniskaïa. Après l’attaque de véritables Unseelies l’avant-veille, les esprits étaient encore à vif, et en voyant la voyageuse ailée si agressive, plusieurs passants s’étaient déjà mis en tête de contacter les autorités. La concernée n’en avait cure. Elle se stabilisait à un mètre du sol au dessus de sa victime, la détaillant de ses yeux noisette qui n’exprimaient là qu’une froideur sans fond. Il y avait des tas de choses qu’elle avait envie de lui cracher à la figure : qu’il ne servait à rien à James, qu’il ne serait utile qu’en disparaissant, qu’elle n’allait pas se laisser piétiner par un abruti imaginaire, et toute sorte de joyeusetés de moins en moins reluisantes, mais les souvenirs des pouvoirs peluchisant de Jules se manifestèrent à temps.
- « Pauvre con », se contenta-t-elle de mimer en s’éloignant immédiatement par la voie des airs.
Elle savait ce qui lui restait à faire : prendre ses affaires et s’en aller. Même si la galloise ne savait pas où, elle voulait quitter cette ville qui lui rappelait trop ces faux amis, à défaut de pouvoir quitter Dreamland lui-même. Elle n’avait pas à avoir peur désormais, elle était devenue tellement forte, tellement autonome, elle n’avait pas besoin d’une surdoué insupportable et de son larbin naïf.
Dans la chambre d’hôtel, (dark)Selene n’avait plus qu’à récupérer sa hotte avant de prendre le large. Sans regret. Elle saignait toujours mais savourait le goût ferreux de l’hémoglobine comme carburant pour sa rage froide, la tempête d’émotion qui la tourmentait réduisant pratiquement sa raison à néant. Néanmoins, au moment de reprendre son envol, elle se sentit fébrile, puis totalement épuisée. Ses ailes se rétractèrent, ses cheveux recouvrirent leur roux flamboyant, et elle tomba à genoux, laissant son épée lui échapper des mains.
Le film de ce qui venait de se passer défila dans sa tête en accéléré, jusqu’au moment où elle blessait le psychotique. Là, elle ferma les paupières, pale comme un linge, secouée de tremblement. C’était trop dur de s’avouer que les sentiments qui l’avaient guidé étaient les siens, parce que désormais que sa conscience avait récupérer son ordre ordinaire, son comportement lui parut odieux, même criminelle. Le baiser volé s’imposa en un flash, trop imparfait pour être apprécié, lui enfonçant plutôt une aiguille dans le cœur. Ses mains plaqués devant sa bouche, elle murmura :
- Non… je… James…
Des épouvantails ! Il lui en fallait, il lui en faillait, tout de suite ! Ses gestes rendus lents et imprécis par la fatigue intense et l’horreur qui l’habitait, la galloise réussit tout de même à récupérer son carnet pour se mettre à y griffonner comme une possédée. Une pilule se matérialisa et tomba à ses cotés, mais elle n’y fit pas attention : sa bulle de folie était totalement fermée à la raison.
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| | | Roy Gunther
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Dim 12 Fév - 9:08 | |
| Tandis que le jeune homme ruminait sa bouchée, il osa jeter un oeil à sa nouvelle connaissance. Nouvelle connaissance qui, il le sentait, allait bientôt partir au vu des regard inquiet qu'elle jetait autour d'elle et de l'écart qu'elle venait d'augmenter entre eux deux. Sa théorie ne tarda pas a se vérifier. Dakota balbutia une phrase d'excuse et s’éclipsa, bousculant tout les fêtards sur son passage. Rejoindre ces amis... Un beau mensonge pour une fille s'isolant volontairement. Roy soupira profondément. Lui et son manque de tact, quelle calamité ! Bon voyons le bon coté des choses : son estomac ne criait plus autant famine qu'avant. Mais cette seule pensée le dégoûta. Comment pouvait-il penser cela alors qu'il était la raison de la fuite de la gamine ?
L'idée de la retrouver lui traversa l'esprit. Mais en avait-il le droit ? A ne connaitre que le nom d'une personne ne lui donne pas le pouvoir de la suivre par mont et part vaux. Même si, il doit le reconnaître, elle était plus ou moins son point d'appui dans ce monde. Ils venaient du même monde d'origine et elle avait, semble-t-il, une expérience bien plus poussée des lieux que lui. Une fatigue pernicieuse vint s'infiltrer dans son esprit. Il se leva, récupéra son Stetson posé à coté de lui et commença à marcher en direction de la foule. Une agitation peu commune régnait au sein de cette assemblée.
"Ma soeur vient de m'appeler. Il y a une Unseelie en ville ! Elle a attaqué un jeune homme !"
Unseelie... Qu'est-ce donc encore que cela ? Et apparemment ce n'était pas une bonne soeur. Quoiqu'il en soit, cette agitation lui ôta sa fatigue et il pu courir dans la direction vers laquelle beaucoup de gens regardait. Il voulait savoir de quoi il en retournait.
Sentir le vent froid et sec sur son visage lors de sa course acheva de le réveiller définitivement. Des passant quelques peu paniqués arrivèrent en face de lui, fuyant la "Unseelie". Au moins il était dans la bonne direction. Ce n'est que quelques minute de courses plus tard qu'il arriva sur les lieux de l'incident. Un jeune homme était par terre, se tenant l'épaule droite.
"Est-ce que ça va ?"
La question était stupide d'autant que le sang qui coulait le long du bras du garçon commençait à former une petit flaque rougeâtre. Se rappelant quelques cours de secourisme, il pensa à compresser la plaie à l'aide d'un bandage. Chose qu'il n'avait pas sur lui en permanence. Cependant il avisa une lame non loin. Il s'en servit pour découper un morceau de son T-shirt à manche longue qui obtint alors des manches courtes. Il appliqua les lambeaux de tissus sur l'entaille et serra bien fort afin d’empêcher l'hémorragie. Le blessé grimaça de douleur à cause de la pression sur son épaule.
"Toutes mes excuses mais comme je ne sais pas maîtriser la magie, je ne voyant que cette solution pour empêcher le sang de couler. Puis-je vous être utile en vous raccompagnant chez vous ?"
Laisser cette personne seule relèverai d'un manque de bon sens flagrant. Il espérait que son aide ne sois pas mal pris. Comme avec Dakota... | |
| | | James Brooks
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Dim 12 Fév - 15:54 | |
| Alors que Jules marchait tranquillement dans la rue au milieu des passants, à cause bruit il n'entendit pas les ailes derrières lui et fut surpris par une vive douleur à l’épaule qui lui fit lâcher son épée qui redevint un coupe papier. La salope elle osait l'attaquer par derrière ! Elle n'avait donc aucun honneur, en même temps venant d'une fille qui se jetait sur les hommes ça ne l'étonnait pas plus que ça. Sélène retourna à l'assaut et le jeune homme n'eut pas le temps d'esquiver un coup de genoux qui le fit tomber par terre sur les fesses. Sale garce. Si Jules avait eu des fusils à la place des yeux l'adolescente serait déjà criblé de balles une centaine de fois. Elle n'avait même pas les couilles de descendre et de se battre à égal. Elle lui mima gentiment une insulte avant de s'envoler comme elle était venue.
- Lâche...
Murmura t-il à son adresse mais elle avait sans doute pas entendue étant déjà loin. Une foule s'était regroupé autour de lui comme si c'était un spectacle. Mais bon actuellement c'était plus le fait de savoir comment expliquer à James qu'il avait une blessure à l'épaule...A moins de trouver un remède rapidement avant qu'il ne laisse sa place. Avec de la chance il y avait peut être un médecin dans ces sales curieux. Jules fut interrompues dans ses réflexions lorsqu'un type s'adressa à lui en posant une question tout bonnement stupide. Il saignait à mort mais sinon tout allait bien. Sans rien comprendre pourquoi il faisait ça, l'inconnu coupa son haut et s'en servit pour lui faire un bandage. Sous le serrage Jules émit un râlement.
Visiblement la présence de cet homme auprès du blessé rassura les habitants qui commencèrent à se disperser. Les humains étaient vraiment irrécupérable.
- Tu soignes souvent des inconnus comme ça toi ?
Peut être était il pompier, infirmier ou un truc dans le genre ? Ca faisait faire des réflexes ce genre de métier dans la vie courante. Jules se releva et épousseta ses vêtements en se servant de son épaule non blessé. Il savait que dans ce genre de circonstance il fallait dire merci mais bon il avait rien demandé alors...
- Je crois pas que je vais rentrer sinon je vais commettre un meurtre
Et puis hors de question de laisser James tout seul avec cette folle. Elle avait osé le blesser ! Quelle amie ferait ça ? Juste parce qu'il ne l'aimait pas cette meuf était monté sur ses grands chevaux. En parlant des amis de son cher créateur le jeune homme vit arriver une Dakota essoufflé qui semblait avoir couru un cent mètre.
- Ah bah putain t'es enfin là ! tu sais qu'à cause de toi je me suis fait embrocher par l'autre conne ? | |
| | | Dakota Earnshow
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Dim 12 Fév - 18:04 | |
| Les muscles de ses jambes semblaient en feu mais Dakota refusait de s’arrêter ne serait-ce que pour regarder son plan. Elle n’osait même pas imaginer ce qui avait pu arriver à James de peur d’avoir peur d’en avoir peur, cercle vicieux qui la paralysait rien que d’y penser. Après un temps qui lui parut infiniment long, elle s’arrêta essoufflée devant Jules qui présentait une vilaine blessure à l’épaule qu’un homme s’échinait à soigner. Lorsque la blondinette réalisa que ce « médecin » n’était autre que Roy qui avait pu arriver avant elle sur les lieux par magie –quoi de plus normal à Gloutoniskaïa – son sang ne fit qu’un tour. Ce mec était donc vraiment un stalker ? Et si c’était lui qui avait blessé le double de Ja…
Ses pensées paranoïaques furent stoppées net par l’estropié lui-même qui lui balança que par sa faute « l’autre conne » l’avait embroché comme un poulet. L’œil de la surdouée tiqua. Comment est-ce que ça aurait pu être de sa faute à elle ? Elle n’était pas la mère de Selene et en aucun cas elle ne pouvait être tenue responsable de ses bêtises et autres exactions.
- Ma faute ? T’es un marrant toi. Si James n’avait pas pris sa défense alors qu’elle se victimisait comme une actrice dramaturge on n’en serait pas là. J’étais sensée faire quoi hein ? Jeter ma fierté aux ordures ? Plutôt mourir, déclara-t-elle sèchement en s’agenouillant aux côtés de l’ami imaginaire.
La plaie saignait mais n’était pas très profonde, quelques points de suture feraient l’affaire à condition de trouver quelqu’un pour les réaliser. La gamine y jeta un coup d’œil critique en tentant d’ignorer la présence de Roy qui représentait pour elle une menace tant qu’il ne se serait pas expliqué sur sa fâcheuse manie de les suivre à la trace. Franchement, aucun individu sain d’esprit ne faisait ça non ?
Selene ne se trouvait pas aux alentours, elle avait dû fuir comme la lâche qu’elle était. Le seul point positif était qu’elle ne devait plus se trouver sous forme d’unseelies, mais plutôt terriblement exténuée à pleurer toutes les larmes de son corps. Sa force et sa capacité à se mouvoir ainsi diminuée ils n’auraient pas trop de mal à lui mettre la main dessus pour avoir des explications. Il était plus que temps que cette galloise leur rende des comptes.
- Maintenant que vous avez satisfait votre curiosité malsaine, quelqu’un connaîtrait un sort de soin dans le coin ? fustigea-t-elle à l’attention de la foule qui s’était attroupée.
Plusieurs silhouettes se détachèrent de la masse, l’air légèrement gênées. En deux coups de cuillère à pot, mais surtout beaucoup de magie, la plaie de James se referma sous l’effet d’un baume curatif qu’on lui appliqua à la va vite. Ne resta bientôt plus que la déchirure du tissu pour témoigner de la violence dont il avait été victime, et la parole des témoins. Dakota l’aida alors à se remettre debout avant de planter ses orbes glacés dans ceux de Jules.
- Bon… faut qu’on retrouve Selene et qu’on mette les choses au point. On peut pas se permettre de voyager ensemble si à la moindre contrariété elle se change en furie pour nous agresser. D’ailleurs… qu’est-ce qui a entrainé cet incident ? Il s’est passé quelque chose ?
Vu la tête que tirait l’ami imaginaire c’était bien le cas, et ça n’avait pas l’air de le réjouir du tout. Elle aurait bien voulu le cuisiner mais la présence des curieux alentours, sans parler de celle de l’aquaphobe qui ne se décidait pas à leur fausser compagnie de lui-même, ne les invitait pas au dialogue. L’air contrariée Dak’ finit par se tourner vers le stalker pour lui dire le fond de sa pensée. Après tout elle n’était plus seule et ne risquait par conséquent plus grand-chose. Du moins elle l’espérait.
- Au fait… Mr Gunther, vous comptez nous suivre longtemps comme ça ? C’est pour ça que vous vous faites soigner, vous êtes une sorte de maniaque ?
Elle le jaugea avec un mélange de mépris et de dégoût en reculant d’un pas. Les paroles ambiguës de cet homme étaient encore fraiches dans sa mémoire et ne l’invitait pas au tact et à l’amabilité. Si ce mec était un détraqué il devenait plus qu’urgent de s’en débarrasser et même si Jules n’était pas très fiable, on pouvait compter sur lui pour ce genre de tâches…
Dernière édition par Dakota Earnshow le Jeu 16 Fév - 12:08, édité 1 fois | |
| | | Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Lun 13 Fév - 19:05 | |
| Elle avait noirci deux pages de carnet d’épouvantails lorsqu’enfin, sa frénésie démente prit s’arrêta. Ça ne suffisait pas pourtant, parce que même si la démultiplication de ses emblèmes lui permettait de se calmer en rendant ses pensées plus claires, ces dernières une fois dénouées la renvoyaient plus nettement à ce qu’elle avait commis. Se présenter à James à moitié déshabillée ? L’embrasser ? Le blesser ? Son ami lui en voudrait certainement à vie ; et Dakota… Dakota allait la tuer non ? Pour venger ce qu’elle avait fait subir au psychotique, elle serait sans doute capable de la mordre avec sa couronne de serpents.
Dès lors, la crainte de voir ses camarades débarquer dans la chambre d’hôtel lui nouait les entrailles. Comment s’expliquer ? Comment dire que c’était de la faute de cette bague offerte par le maire et qu’elle n’avait eu aucune idée de son effet. Elle aurait pu la jeter, la balancer par la fenêtre, mais une intuition l’incitait à la conserver, même si son effet la terrorisait. Cette fille qu’elle devenait sous son pouvoir, naissait-elle réellement de ce qu’elle ressentait ? Sa souffrance l’avait submergée, immense, mais aussi toute la colère refoulée compressée au fond de son âme depuis son enfance. Le bijou d’Unseelie la rendait plus forte, mais aussi plus dangereuse… trop dangereuse.
Ses membres étaient tellement lourds que Selene eut un mal fou à se lever et dut s’appuyer contre un mur pour ne pas tomber. Elle voulait partir, mais dans cet état de fatigue, elle ne réussirait pas à sortir de l’auberge sans s’évanouir. Prise au piège, forcée de rester dans cette pièce où ses compagnons rentreraient sans doute un jour pour lui régler son compte. Son cœur s’accéléra à cette idée. Et si James… la comprenait ? S’il acceptait ses excuses ? Qu’elle ne voulait pas dire et faire tout cela, qu’elle n’avait aucune idée de ce que sa bague ferait. Si seulement lui pouvait la croire… s’il n’était pas mort ?
Après tout, le corps qu’empruntait Jules était le sien. La blessure qu’elle lui a infligée risquait-elle de mettre sa vie en péril ? Avait-il été secouru ? Et si la blondinette rentrait seule, que devrait-elle lui dire ? Incapable de calmer le flot de pensée, l’adolescente se laissa finalement glisser au sol pour se remettre à griffonner des épouvantails. Une seconde pilule apparut, roulant jusqu’à la première, mais elle n’y fit pas plus attention. L’apparition de ces visages familiers, qu’elle traçait le plus souriant possible pour chasser ses démons, la calmait momentanément, mais l’incendie de la négativité était encore le plus fort.
Son visage se crispa, ses yeux noisette s’embuèrent et à la première des larmes qui roula sur ses joues pâles, son ami d’enfance se matérialisa. Il se pencha pour effleurer le crâne flamboya de sa protégée et lui murmura de sa voix réconfortante :
- Ça va aller Selene, je suis là… - Mais… mais comment ça pourrait aller ? rétorqua-t-elle en interrompant son œuvre, j’ai… j’ai blessé James alors que… je l’aimais bien… je comprends pas comment j’ai pu faire ça, à cause de cette bague… il va me détester maintenant, et Dakota…
Sa gorge se noua, se refusant à laisser sortir la fatalité qu’elle imaginait. Et si Bloody Mary débarquait pour en finir avec elle sous ordre de sa collaboratrice ? Ses yeux larmoyant se tournèrent aussi vivement que lui permettait sa fatigue vers la fenêtre, mais rien d’autre n’entrait que le vent tiède qui faisait danser les rideaux légers. L’épouvantail aurait tellement voulu pouvoir encore une fois faire oublier la galloise, pour qu’elle ne souffre plus, mais il savait qu’il ne pourrait pas le refaire pour l'instant. Se penchant plus encore, il attrapa le visage de la jeune fille entre ses bras-branches pour la faire doucement le regarder.
- Tu sais que moi, je serai toujours là pour toi ? Tu n’as pas fait exprès, tu ne pouvais pas savoir ce qu’allait provoquer cette bague… si t’es amis en sont vraiment, ils comprendront, tu ne crois pas ? - Si mais… non… je ne sais pas… je crois que je n’apporte que des problèmes… - Pourquoi tu dis ç… - C’est vrai, coupa la toquée, ma présence n’intéresse personne… j’aurais mieux fait de rentrer chez ma tante et de laisser tomber tout ça…
Elle voulait repousser les membres de son épouvantail mais ne put que s’y accrocher avec désespoir. Malgré le réconfort que sa présence distillait dans ses veines, elle pleurait toujours amèrement, la poitrine douloureuse. Pourquoi avait-elle cette impression qu’elle était maudite ? Pourquoi n’avait-elle pas pu avoir une vie normale ? Un père qui ne la batte pas ? Qu’elle ne devienne pas orpheline ? Que son psy ne l’envoie pas dans un autre monde ? Ces épreuves la rendaient folle. Ce qu’elle ressentait, le poids qui l’écrasait, étaient simplement indicibles.
- Tu sais que tu devais revenir, reprit son ami avec douceur, tu n’aurais pas été tranquille dans le monde réel avec tes pouvoirs.
Selene ne répondit rien, mais elle posa sa tête contre le piquet en bois, le vieux manteau de l’épouvantail collé contre sa joue. Une odeur de boue et de paille envahit ses narines, la transportant loin dans son enfance, comme les premières fois où elle avait trouvé refuge à ses cotés. | |
| | | Roy Gunther
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Mer 15 Fév - 16:59 | |
| C'est vrai que Roy était d'un naturel un peu trop serviable. Il aidait toutes personnes ayant besoin d'aide. Pourquoi ? Il n'en savait rien et il s'en fichait pas mal. Pour lui, ce qui comptait, c'était le bonheur d'autrui. Un état d'esprit trop rare ayant pour effet la méfiance de nombreuses personnes. Dakota en est malheureusement une preuve flagrante. Donc... pour répondre à la question du jeune homme, oui il soigne souvent des inconnus. Il hocha la tête un sourire presque naïf. Mais il n'eu pas le temps de répondre d'une manière plus compréhensible au blessé car celui-ci pesta contre une personne venant derrière lui. Le secouriste improvisé se retourna et - Oh coïncidence ! - il vit arrivé une Dakota en nage. Au moins il pourrait lui demander une explication quant à son petit mensonge et sa fuite de tout à l'heure.
Mais pour le moment, il préféra se tenir à l'écart et rester silencieux tandis que les deux belligérants dont il venait de faire la connaissance entamais une petite guerre verbale et que la nouvelle venue passe ces nerfs sur une foule un brin décontenancée. C'est vrai que pour un pays ou la magie prenait une place importante la réactivité des foules laissait à désirer. Comme hélas, partout ailleurs. Cela eu quand même pour effet de faire réagir certains neurones dans les boites crâniennes de quelques passants qui appliquèrent presque nonchalamment un baume sur la plaie qui se referma rapidement. Décidément, que l'on soit de ce monde ou de l'autre, un humains reste un humains : égoïste.
A peine l’épaule remit d'aplomb, la jeune fille assomma de question le jeune homme qui ne répondit que par une moue significative. Ainsi donc il voyageait ensemble et la Unseelie dont il avait entendu parlé est leur compagne de route. Ces personnes l’intéressait de plus en plus. Non seulement ils semblaient avoir une assez bonne connaissances des lieux mais en plus, il les soupçonnaient de tous venir du même monde que lui. Ils pourraient lui être d'une aide précieuse tant pour obtenir des information que pour une éventuelle protection physique. Au fond de lui naissait l'envie d'intégrer leur groupe. Mais sa timidité l'empéchait de réaliser ce désir. Et puis Il avait déjà fait une un tier du groupe par son comportement... Mais il n'eu pas le loisir de continuer ces réflexion car son ex-voisine de banc l'interpella sèchement.
Les suivre ? Pas à l'heure actuelle. Maniaque ? Encore une qui avait l'esprit vif mais qui partait dans une mauvaise direction. Il avait un problème psychologique certe mais de là à dire que c'est un maniaque, il y avait une limite. Il ne put retenir un profond soupir.
"Je n'ai jamais eu l'intention de vous suivre. Et mon traitement n'est aucune lié à une quelconque lubie maniaque de ma part. Je souhaite juste maîtriser mon aquaphobie afin qu'elle n'influe plus sur la santé physique des gens qui m'entoure."
Au fond de lui, il sentait que cela ne convaincrait en rien la jeune fille mais au moins la vérité a été dite et il aurait sa conscience tranquille. | |
| | | James Brooks
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Mer 15 Fév - 19:17 | |
| La faute de James ? En quoi était ce sa faute si la rouquine s'énervait toute seule ? Et puis en plus c'était dû aux paroles véridique de Dakota sur son caractère. C'était ça quand on était une fille : on prenait tout au pied à la lettre. Il n'avait pas le temps de discuter de toute façon, il fallait rapidement trouver un remède pour soigner cette blessure avant que son créateur ne reprenne possession de son esprit. Mais tous ces gens autour d'eux le mettait en rogne et lui donnait envie de leur hurler dessus. Surtout que la politesse et lui ça faisait deux. Dakota demanda à sa place et après quelques secondes d'hésitations quelqu'un daigna enfin bouger ses fesses et vite fait bien fait la coupure disparue comme par magie. Voilà une bonne chose de résolue. Jules n'eut le temps de répondre à sa question mais sa tête voulait tout dire avant de revenir à celle de base. L'air fâché n'était plus et c'était à) présent celui de la surprise qui illustrait la face de James. D'abord : où était il ? Et puis pourquoi Dakota était là ? Il était ravie de la revoir certes mais l'adolescent semblait encore une fois avoir manqué un épisode.
Il y avait aussi un homme inconnu avec eux que la blondinette semblait connaitre et apparemment pas fiable vu les questions à son égard. C'était un aquaphobe de ce qu'il répondit. Il y avait des chances que se soit un voyageur comme eux... Et puis se remettant de son étonnement son tête à tête avec Sélène lui revint en mémoire. Elle était allé dans la salle de bain puis en était tout d'un coup sortie complètement changé. Elle l'avait même...même embrassé...et ses mots qu'elle avait dit l'avait tellement abasourdis qu'il n'avait rien fait. Sans même s'en rendre compte des larmes avaient commencé à rouler sur les joues de James.
- Elle m'a...elle m'a embrassé...
Se dit-il à voix haute pour se rendre compte de l'action de Sélène envers lui. Il n'en revenait tout simplement pas, quand bien même elle avait été dans état normal...Autant dire que l'adolescent était terrifié. | |
| | | Dakota Earnshow
Maladie mentale : Phobophobie
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Jeu 16 Fév - 13:00 | |
| Le maniaque semblait nier ce qualificatif, se défendant même de n’être qu’un simple aquaphobe. Ce ne fut qu’avec un effort énorme que Dakota se retint de lui rétorquait que l’un n’empêchait pas l’autre et qu’il avait beau dire : il les suivait bel et bien. Cette ville était si grande que l’hypothèse de la coïncidence était parfaitement improbable, les chances que ça arrive réellement était d’une sur un million. Et puis… le fait de dire qu’il se faisait soigner pour ne plus que sa maladie nuise aux autres était inquiétant en soit. Qu’est-ce que la peur de l’eau pouvait bien le pousser à faire de dangereux pour les autres ? Par précaution, la surdouée recula encore d’un pas.
Les bras croisés elle continuait de toiser Roy, les rouages de son cerveau tournant à toute allure alors qu’en parallèle Jules laissait place à un James déboussolé. Le regard perdu qu’il lança à Dak’ fut le grain de sable qui se glissa dans l’engrenage, stoppant au moins temporairement la paranoïa de la gamine pour la faire se concentrer sur ce qui était arrivé à son ami.
Il avait l’air bouleversé, terrifié aussi. Lorsque la phobophobe le vit pleurer elle ne put s’empêcher de se sentir en colère. Qu’est-ce que Selene avait bien pu lui faire bon sang ?! Elle avait donc fait pire que de le prendre pour un mannequin d’entrainement, le poursuivant jusque dans les rues pour l’embrocher comme un vulgaire morceau de viande ? Puis la réponse tomba comme un couperet… la toqué l’avait embrassé.
Interloquée, les yeux de Dakota papillonnèrent un moment alors qu’elle intégrait l’information. Elle avait quoi ? Cette idiote avait fait quoi ?! Elle lui avait dit pourtant que James était gay le soir où elles s’étaient changées en unseelies pour la première fois, à croire que cette fille était sourde en plus d’être niaise ! L’adolescente serra les dents avant de s’approcher de son meilleur ami pour lui tapoter maladroitement l’épaule dans le but de le consoler.
- T’inquiètes pas James, elle et moi on va discuter de la définition du mot « gay ». Si elle te retouche encore je la…
« …tue ». Mais elle n’acheva pas sa phrase, la laissant en suspens. A vrai dire elle ne savait pas pourquoi elle prenait ça à cœur, elle qui dans le monde réel n’avait jamais eu d’ami et dont seuls les intérêts personnels avait une quelconque importance. C’était comme si le mal qui était fait à James lui était aussi infligé dans une moindre mesure, et elle se sentait incapable de fermer les yeux la dessus.
La première étape consistait désormais à mettre la main sur cette écervelée lubrique et pour ça son portemonnaie magique rendrait de nouveau bien des services. Elle le sortit pour y jeter un œil, sans chercher à expliquer ce dont il s’agissait au psychotique de peur qu’il ne prenne mal le fait d’être lui-même pisté. De toute manière il était si troublé qu’il n’y prêterait probablement pas d’attention. Sur l’écran clignotant Selene était indiquée comme se trouvant dans leur chambre, à l’auberge. Voilà au moins une chose qui leur faciliterait la tâche.
- On va la chercher, annonça-t-elle en prenant la main de son amie dans la sienne, Et vous Mr Gunther… oh, faites ce que vous voulez. Je suis sure que vous allez nous suivre de toutes manières, mais sachez tout de même que nous avons largement les moyens de nous défendre de vos potentielles intentions malsaines.
Comme pour souligner ses propos, sa chevelure reptilienne se tendit jusque l’intéressé pour lui siffler de manière provocatrice au visage, exhibant du même coup leurs crochets enduits de venin mortel. Elle ne pouvait pas régler tous leurs problèmes à la fois, il fallait donc reporter l’affaire Gunther à plus tard le temps d’éclaircir l’histoire dans laquelle trempait Selene.
Dakota se mit donc en marche, entrainant son meilleur ami derrière lui sans lâcher sa main une seconde. Il était important que la rouquine s’explique devant lui, même s’il n’osait pas parler en sa présence et puis… en cas de problème elle serait là pour le défendre. Hors de question de le laisser seul de nouveau, proie potentiel de tous les psychopathes du coin.
Elle poussa la porte de l’auberge en conquérante, ignora royalement le regard intrigué de la gérante et grimpa les escaliers pour ouvrir à la volée la porte de leur chambre. La toquée était occupée à faire ce qu’elle savait le mieux faire : pleurer et chouiner auprès de son pote le mannequin de paille au sourire tordu. Dak’ la toisa avec mépris avant de s’éclaircir la gorge, les mots se détachant ensuite avec une lenteur menaçante :
- Selene, fais-moi le plaisir de te relever et d’assumer ce que tu viens de faire. Ne pense même pas à fuir.
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| | | Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Jeu 16 Fév - 14:12 | |
| Ses sanglots étaient devenus silencieux, la simple présence de son ami épouvantail la berçait. Les mêmes questions tournaient en boucle dans sa tête sans qu’elle ne puisse trouver réponse à l’une d’entre elle : qu’allait-elle faire désormais ? Dakota allait-elle chercher à la tuer ? Seul le bruit métallique de son coupe-papier qui reprenait sa taille normale la fit sursauter en la tirant de son cercle douloureux. Il restait un peu du sang de James dessus. Écœurée, Selene se leva pour aller le rincer dans sa salle de bain en essayant de ne pas penser à ce qui l’enduisait, et le balança dans sa hotte avant de s’accroupir contre le piquet son amis, qui lui assurait toujours qu’il était là pour elle.
De ses doigts tremblants, la toquée récupéra les deux pilules bleues échouées sur le sol pour les glisser dans sa poche, puis attrapa son carnet et son crayon pour les serrer contre sa poitrine. Derrière ses yeux clos, elle imaginait les voix de tous ses épouvantails qui récitaient une litanie vouée à la soutenir. Une chaleur émanait de ces déclarations asséchant les larmes silencieuses qui continuaient de doucement rouler sur ses joues blêmes. Quand elle se sentit mieux, elle consentit à ouvrir ses paupières, mais ce fut pour voir la porte de la chambre s’ouvrir et une Dakota courroucée entrer pour réclamer des explications.
Ses entrailles se renouèrent un peu, malgré l’action réconfortante de tous les dessins qu’elle avait faits. Avant d’obéir, elle ne put s’empêcher d’en tracer un dernier nerveusement, grossier et souriant, mais suffisamment bien réussi pour achever de l’apaiser et déployer son pouvoir sur la phobophobe et le psychotique. C’était plus fort qu'elle, l’angoisse nourrissait cette frénésie irrépressible ô combien démonstrative que sa folie serait belle et bien longue à soigner. Serrant son œuvre entre ses doigts dont les articulations blanchissaient sous la pression, Selene se remit lentement sur ses pieds, la tête légèrement rentrée dans les épaules, mais suffisamment ragaillardie par ses multiples images et son ami de paille pour affronter le regard glacée de la benjamine.
- J’ai pas fait exprès, souffla-t-elle d’une voix affaiblie, je t’assure. Je… je ne savais pas à quoi servait la bague… je l’ai activée sans le vouloir, et après…
Son visage se crispa, signe d’un malaise sincère, qui n’avait rien à voir avec la comédie. Du revers d’une main, elle essuya ses yeux noisette humide et renifla un coup. Elle avait l’impression d’être devant sa tante après avoir faire une bêtise et la menace des serpents qui sifflaient n’aidait en rien. La peur de se voir mordue luttait si bien contre le réconfort instauré par ses amis que sa voix ne sortit pas pendant un court instant, durant lequel son épouvantail posa ses bras-branches sur ses épaules en la défendant :
- Elle dit la vérité, ce n’est pas la peine de la terroriser comme ça. - Je suis désolée James, reprit enfin la galloise en se tournant vers son le concerné, vraiment désolée… je n’aurais jamais fait ça sans… sans la bague…
Elle aperçut alors que celui-ci n’était plus blessé et que l’unique vestige de ce qu’elle lui avait infligée était la déchirure dans son vêtement. Baissant les yeux, elle s’expliqua également sur ce geste, sa voix perdant encore en volume sonore :
- Jules m’avait frappé… j’me contrôlais plus et… je t’avais fait ça pour me venger. Je voulais pas te faire du mal ! Je…
Un soupir douloureux souleva sa poitrine. Allaient-ils la croire ? C’était la vérité pourtant, avant cette soirée là, elle n’avait aucune idée de l’utilité de son bijou maudit, comment aurait-elle pu prévoir ? En temps normal, elle n’aurait ni embrassé son ami, ni n’aurait tenté de l’embrocher avec une épée. Avant de disparaitre, son épouvantail l’enlaça pour lui insuffler une grosse dose de courage. Une fois seule face à ses deux comparses, elle murmura :
- Je réutiliserai plus la bague. Je savais vraiment pas ce qui allait se passer, je suis désolée…
Elle n'était pas capable de dire autre chose, parce que c'est tout ce qu'il y avait à dire. C'était effectivement de sa faute, mais il n'y avait plus rien à réparer, juste espérer que ses comparses ne lui en tiennent pas trop rigueur. Ce n'était pas de sa faute, et s'il ne le reconnaissaient pas, ses dizaines d'épouvantails griffonnés sur son carnet le lui susurrait sur un ton réconfortant, l'enveloppant dans une bulle interne de soulagement.
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| | | James Brooks
Maladie mentale : Trouble dissociatif de la personnalité
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Ven 17 Fév - 22:21 | |
| Tellement bouleversé par le geste de Sélène James eut un mini recul de 1 millimètre lorsque Dakota lui tapota l'épaule comme si on venait de lui brûler la peau. Ce n'était que son amie qui était présente, la rouquine n'était pas là, et heureusement. Il ne tenait pas vraiment à la revoir mais en même temps quelque part l'adolescent exigeait des explications. Dans ses souvenirs il lui semblait que Sélène savait son orientation sexuelles...alors pourquoi être aussi têtue...? James essuya ses larmes du revers de la main tandis que Dakota prenait l'autre dans la sienne. Elle était chaude et amicale, c'était la première fois que l'adolescent et elle était aussi proche. Il resserra la prise comme si c'était une bouée sauvetage et suivit son amie en direction de l'auberge. Pas le temps à la gérante de leur parler, ils filèrent directement là haut et pénétrèrent dans la chambre. Comme il fallait s'y attendre la rouquine avait les yeux rougis par les pleurs et son ami épouvantail était présent. Si l'inconnu les avaient suivis il devait se croire dans un film vu comment la scénario était mélodramatique.
James n'arrivait pas à croiser le regard de Sélène teinté entre l'énervement et le sentiment de s'être fait trahir même si c'était à cause de la bague, il y avait quand même un motif pour qu'elle soit activer. le pouvoir de ce bijou était de laisser sortir sa colère non ? Et bien voilà la rouquine était une frustré amoureuse. Doublé d'une menteuse en plus ! Que venait faire Jules dans l'histoire ? James ne se rappelait pas l'avoir vu dans la chambre ni dans la rue...A moins que...A moins que son meilleur ami n'ait eu un nouveau pouvoir et sois capable de le téléporter, ce qui expliquerait ses déplacements sans qu'il ne sache comment il était parvenu à un endroit ! Jules était venu et avait éloigner James pour s'occuper de Sélène ! Cette dernière parlait de vengeance, mais se venger de quoi ? L'adolescent n'avait jamais été méchant envers elle et lui montrait même son soutien...et qu'est ce qu'il récoltait en échange ? Un casi-viol.
- Tu me dégoutes
Les mots étaient sortis tout seul sans qu'il s'en rende compte et il lui apparaissait étrange comme si ce n'était pas les siens. Il était énervé par l’attitude de l'adolescente et l'envie de la frapper pour qu'elle cesse de dires âneries était très forte. Et puis tout d'un coup toute la tension retomba après que la rouquine ai griffonné sur son carnet. Néanmoins il avait toujours quelque chose à dire.
- Je ne comprend pas pourquoi tu as agis comme ça...qu'est ce que je t'ai fait dis moi ? je ne t'ai jamais insulté ni quoique se soit...je te croyais mon ami moi
Il vit du coin de l'oeil Dakota ramasser quelque chose par terre et l'avaler. Et au bout de quelques secondes l'effet du pouvoir du valium cessa et la colère retenu monta d'un coup dans les veines de James. Sans même pouvoir contrôler son geste il s'avança vers Sélène et lui foutu une baffe de toutes ses forces.
- C'est toi la peste dans l'histoire ! Moi Dakota je l'adore et je sais qu'elle m'aime bien aussi même si elle ne le montre pas ! Ca te plait pas et bien tant pis pour toi va voir ailleurs si j'y suis...!
Une autre baffe partie s'échouer sur la joue de la rouquine accompagné d'un regard meurtrier d'une voix menaçante.
- Ose encore le toucher avec tes sales pattes ou le blessé et je t'arracherai les tripes pour te pendre avec est ce bien clair ?
L'adolescent effleura les lèvres de Sélène juste assez pour la mordre et la regarda d'un air hautain avant de s'éloigner. Son visage laissa alors place à la surprise.
- Mais...mais Jules t'étais pas obligé de lui faire mal...!
James suivit du regard son meilleur ami uniquement visible à ses yeux qui venait de quitter la chambre. | |
| | | Roy Gunther
Maladie mentale : Aquaphobie
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Sam 18 Fév - 15:48 | |
| Roy commençait à ressentir la fatigue de toutes ces nouvelles sensations depuis qu'il est apparu dans ce monde. Le scepticisme de Dakota l'ennuyait autant qu'il l'épuisait. Il préféra oublier la méfiance sans doute innée de cette personne et ferma les yeux. Il avait remarque que le jeune homme qu'il avait soigné était... différent maintenant. Un changement dans sa personnalité sans doute car un visage bien plus doux était apparu.
"Dédoublement de la personnalité ?" Pensa l'aquaphobe.
Bien probable. Donc tout les voyageurs, comme Dakota l'a appelé, ont un problème psychotiques. Intéressant. Mais le cerveau du jeune homme encaissais mal autant d'information. Il lui fallait un break. Il prêta l'oreille quand la phobophobe parla de retrouver leur camarade. Il les suivrait et verra à quoi ressemble le reste de la troupe. Il n'était en rien invité mais l'épuisement dans lequel il se trouvait lui faisait perdre son inhibition naturel.
"Advienne que pourra" murmura-t-il.
La petite fille lâcha une demi-menace qui le fit sourire. Des moyens de défenses contre lui. Tant qu'il n'y avait pas d'eau, ils pourraient toujours se défendre mais ils n'en auraient aucune raison. Il se contenta de hausser les épaules. La souffrance physique l’indifférait. Il les suivit d'assez loin pour ne pas les gêner mais de suffisamment près pour entendre d'éventuelles conversations. Sa curiosité malsaine voulait être encore rassasiée.
Ils arrivèrent dans une auberge où la tenancière semblait complètement perdu. Roy s'inclina par respect, un léger sourire d'excuse aux lèvres. Ce fut pour voir une jeune fille assise par terre dans la chambre des jeunes gens qu'il avait suivit le petit groupe ? Ah un épouvantail ??? Pas très gaie ni très logique tout ça... Il s'ensuivit une scène digne des plus grands films français : dégoulinant de sentiments et d'excuse bafouillé dans la langues des désespérés. Ouahooo... Il ne manquait plus que la dernière apparition de l'acteur qui lance la menace irrévocable du "Ne refait jamais ça".
Bingo ! Le jeune homme (dans une crise de dédoublement de toute évidence) s'occupa d’interpréter magnifiquement cette partie du scénario. Quoique la petite violence de la fin était de trop. Le jumeau (original?) de "Jules" en fit d'ailleurs la remarque. Il lui restait un petit morceau de tissus. Il la tendit au garçon.
"Pour sa lèvre s'il te plait" | |
| | | Dakota Earnshow
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Mar 21 Fév - 22:33 | |
| C’était les excuses les plus minables qu’il lui avait été donné d’entendre, et de loin. Selene gagnait sans mal la palme de la mauvaise foi, ce qui ne méritait ni applaudissements, ni même un regard. Les sentiments de Dakota pour la rouquine avaient dépassé le stade du mépris pour rejoindre celui supérieur de la morgue glacée. « J’ai pas fait exprès »… comment pouvait-on sortir des conneries pareilles ? Et rajouter qu’elle ne savait pas ce que faisait cette bague ! Bien sûr qu’elle le savait bon sang, pour qui les prenait-elle, des idiots congénitaux tout juste bon à boire leur soupe à la paille en riant comme des benêts ?
La première remarque de James, cinglante, dû autant choquer son amie que celle qui se la prit de plein fouet. Ce n’était pas le genre de paroles qu’on s’attendait à voir sortir de la bouche de cet adolescent trop gentil et naïf à l’excès. La suite de son discours lui correspondait beaucoup mieux mais la Miss épouvantail choisit ce moment pour dégainer papier et crayon en répandant aussitôt une placidité tout sauf naturelle.
Seul le pouvoir calmant de la toquée empêchait Dak’ de partir à son tour dans une réponse désobligeante, sa colère muselée comme un chien méchant. Mais si elle n’était pas capable de s’énerver, elle l’était tout à fait de comprendre qu’une fois encore, Selene les manipulait avec ses gribouillis. Ce simple fait était inacceptable. Personne, je dis bien personne, ne manipulait un Earnshow. C’était eux qui tenaient les ficelles et tenter d’inverser cette situation relevait de l’insulte pure et simple.
La phobophobe ferma les yeux, inspira profondément et fit ce qu’elle savait faire le mieux : retourner les situations à son avantage avec un calme olympien. Cette accalmie sentimentale fournie par son opposante elle-même et qui lui permettrait de gagner la bataille en activant no power’s land. Plus de peur pour elle, plus de pouvoir pour tous, juste de quoi laisser James et Jules dire ce qu’ils avaient à dire. Et ils avaient de quoi, ça oui ! Même plus que la blondinette ne l’aurait pensé de prime abord…
La confiance et l’amour que son meilleur ami avait pour elle la laissait autant pantoise que la violence dont il fit preuve, Jules prenant le relais sans laisser à Selene le temps de digérer la première claque. Le baiser métamorphosé en morsure figea la phobophobe sous son masque impassible alors que dans sa poitrine elle ressentait un léger pincement au cœur. C’était un acte rageur, punitif et pourtant la vue du double de son camarade –impossible de faire l’amalgame même sans que ses traits ne se modifient- en contact rapprochée avec la rouquine lui déplaisait plus qu’il n’aurait dû.
La gamine mit ça sur le dos de la fatigue alors que Roy entrait en scène pour tendre le bout de tissu de l’amitié. Il y avait franchement de quoi rire, mais pour l’heure Dakota préférait reporter son attention sur la toquée qui ne tarderait pas à jouer les martyrs. Bien décidée à lui couper l’herbe sous le pied, elle prit la parole d’un ton glacial, ses iris bleus profondément inexpressifs accrochant ceux noisette de son ainée :
- J’ai pas fait exprès, je savais pas, sans le vouloir, j’me contrôlais plus, je voulais pas te faire du mal… tu ne sais que fuir. Fuir la réalité, ta culpabilité, tes responsabilités. Ça me donne envie de vomir.
D’un geste lent elle retira sa couronne de Méduse, les serpents redevenant de simples mèches d’un blond fané qui retombèrent paresseusement dans son dos. La surdouée voulait que toute l’attention de la toquée soit concentrée sur elle et non sur ses reptiles. C’était une conversation sérieuse, pas un jeu d’intimidation puéril.
- Tu savais ce que faisait cette bague, car tu l’as utilisé hier… sur moi. Tu as même tenté de me tuer et de retourner James contre moi. Comment veux-tu que l’on te croit après ça ? Tu n’es pas crédible pour un sou, ma pauvre. Et même si j’admettais que pour une raison qui m’échappe tu ais perdu la mémoire, il n’en reste pas moins que ce que tu as exprimé là… tu le penses au moins un peu. Si tu me détestes et que tu cherches à m’évincer auprès du seul ami que j’ai eu dans ma pitoyable vie d’ermite, ose au moins me le dire en face.
Dakota se rapprocha de James pour lui saisir la main, ignorant l’aquaphobe qui se tenait juste à côté avec un naturel déconcertant, à croire qu’il n’y avait réellement à sa place que du vent. Les doigts pris dans ceux du psychotique, elle ajouta de sa même voix monocorde :
- Tu auras beau faire ou dire ce que tu veux, je ne compte pas laisser James, ni te permettre de lui faire du mal. Je ne suis peut-être pas très expressive mais ce n’est pas pour autant que je ne ressens rien. Si tu l’agresses encore une fois, en l’embrassant ou en levant la main sur lui, volontairement ou non… je te tuerais. Et cette fois, je ne rigole pas, ses yeux s'étrécirent significativement, Je ne suis pas aussi gentille que lui. C'est une chose que tu devrais intégrer rapidement, m'est avis.
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| | | Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Mer 22 Fév - 0:20 | |
| Les mots de James l’avaient heurtée plus forts que les gifles qui lui meurtrirent le visage, plus douloureusement que la morsure de son ami sous l’influence de son autre personnalité. La fatigue et le choc menaçaient de faire céder ses jambes tremblantes, c’était même un miracle qu’elle tienne encore debout. Du dos de la main, elle essuya lentement le sang qui coulait sur son menton, incapable de répondre à toute l’hostilité dont elle faisait l’objet, mais ce n’était pas fini. Dakota retira sa couronne de méduse pour lui dire grosso modo qu’elle était une menteuse doublée d’une salope et triplée d’une lâche dont les actions étaient vaines. A maintes reprises, Selene avait ouvert la bouche, mais seuls les spectres silencieux de ses mots sortaient faire trembler ses lèvres vermeilles. Son cœur battait lourdement, à lui faire mal.
Si elle avait pu, elle aurait encore griffonné de ses amis, à s’en faire saigner les doigts, mais ses bras refusaient de bouger, tout son corps fragiles était figé sur place, ignorant royalement les nobles attention de l’inconnu qui avait suivi ses comparses. Même les larmes refusaient de couler, plus rien ne répondait, comme si son cerveau avait été anéanti par tant de violence émotionnelle. Pourtant, lentement, au prix d’un effort qui faisait frissonner tout son être, la galloise serra son carnet contre sa poitrine et répondit faiblement :
- Je ne suis pas une menteuse.
Parler lui faisait mal, et pas seulement parce qu’elle saignait, mais il fallait qu’elle le fasse. Une boule douloureuse gonflait dans son ventre, la forçant à se courber légèrement, le visage crispé, mais elle poursuivit en regardant Dakota :
- C’est… c’est vrai que tu me fais peur, que je me suis plusieurs fois demandé si tu me détestais, que je ne sais jamais quoi dire pour ne pas t’énerver… c’est vrai aussi que… que j’aime bien James, parce qu’il était gentil avec moi… mais je ne veux pas vous séparer, je n’ai jamais essayé. Ce que je suis avec la bague, ce n’est pas moi, je ne suis pas comme ça !
Elle avait réussi à élever la voix sur la fin, pour clamer avec force ce dont elle avait peur de douter. La magie de l’Unseelie ne faisait que reconstituer sa personnalité, une nouvelle personnalité construite à partir de ses traumatismes, de ses craintes, de ses dépressions, de ses doutes, et de toutes ses frustrations ou colères refoulées. Ce n’était pas Selene Nymphadora, c’était un monstre qui lui ressemblait.
- Je… je veux bien admettre que je ne m’y suis pas bien prise pour devenir amie avec toi… que je ne comprenais pas trop comment faire pour que tu sois moins distante. Avant que tu me le dises, je pensais que je devais faire quelque chose en particulier…
Sa gorge se noua, la forçant à s’interrompre. Elle se mordit la lèvre, pourtant déjà blessé, mais la douleur ne faisait que se noyer dans celle qui transperçait son ventre de part en part.
- C’est vrai que… j’ai déjà pensé… que j’aurais bien voulu que James s’intéresse à moi, même en tant qu’ami, mais je n’avais pas l’intention de le forcer, je ne pensais pas mal…
La rouquine commençait à se demander si tout n’était pas de sa faute. En fait, dans le monde réel, elle n’avait jamais été douée pour se faire des amis, parce qu’elle était trop timide et que sa pathologie finissait toujours par mettre une barrière entre elle et les autres. Elle n’avait un petit groupe de copines que parce que ces dernières étaient venues vers elle, pas l’inverse. Pour beaucoup des autres camarades de son lycée, elle incarnait la « fille bizarre », « la gothique », « l’épouvantail » ou tout simplement « la folle ». Alors, peut-être que ses dons en matière de lien social étaient-ils à revoir ? Ou bien était-ce le traumatisme encore trop récent d’avoir voyagé avec Liam qui la rendait aussi dépendante d’une nouvelle amitié ? Elle ne comprenait plus trop.
- C’est peut-être de ma faute, admit Selene à voix basse, mais je ne suis pas une menteuse. Je n’ai vraiment… aucun souvenir de la nuit d’hier, je vous jure ! Depuis ce matin je… j’essayais d’y repenser, mais je n’y arrivais pas !
Sa voix était gorgée de détresse, tout comme ses yeux noisette qui recommençaient à s’humidifier. Comment leur faire comprendre que c’était la vérité ? Qu’ils la détestent parce qu’elle avait un faible pour le psychotique, parce que sa bague la rendait incontrôlable, mais qu’au moins, ils lui accordent foi quand elle affirmait que sa mémoire comportait un trou inexplicable.
- Je peux… partir si vous voulez, et vous laissez tranquille… mais au moins croyez moi. S’il vous plait…
Elle baissa les yeux, alourdis par la tristesse, mais profondément sincère. S’ils voulaient, elle disparaitrait de leurs vies dreamlandiennes dans l’instant, elle s’arrangerait pour contacter Vendredi et lui dire qu’elle ne pourrait finalement pas venir le lendemain, et ferait route toute seule. Peut-être même que c’est ce qu’elle ferait d’ailleurs, quoiqu’ils disent.
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| | | James Brooks
Maladie mentale : Trouble dissociatif de la personnalité
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Jeu 23 Fév - 18:25 | |
| James n'en revenait toujours pas de ce qu'avait fait Jules et vit à peine Roy lui tendre un morceau de tissu qu'il prit mécaniquement, pour la lèvre de Sélène qui saignait. Cette dernière ne faisait rien pour essuyer le sang, en même temps vu ce qu'elle venait de se prendre en pleine tête. L'adolescent n'avait pas pensé à mal il voulait juste lui dire qu'il avait trouvé son comportement déplacé et que ça l'avait blessé qu'elle ne lui fasse pas confiance. Dakota n'avait pas été tendre non plus, se moquant des excuses de la rouquine, ne croyant pas vraiment à sa perte de mémoire. James se souvenait de la nuit dernière où les deux filles s'étaient transformés en Unseelies et échanges des mots pas très tendres, même lui avait eu le droit de faire partie de la fête. Alors pourquoi est ce que Sélène était la seule à avoir un trou ? Une nouvelle fois Dakota avait prit la main de l'adolescent qui fut encore une fois étonné de ce geste de la part de son amie. Elle avait déjà eu ce geste là tout à l'heure pour l'emmener mais là...était ce un moyen de montrer à la rouquine que James lui appartenait ? Après avoir essuyé des menaces la seule chose que déclara Sélène c'était qu'elle n'était pas une menteuse. Elle tenta une nouvelle fois de se justifier, que c'était la faute de la bague. Elle renchérit sur le fait qu'elle avait souhaité que James s'intéresse à elle, même en tant qu'ami. Mais l'adolescente avait rien compris de ce qu'il avait dit ou quoi ? Il venait juste de lui dire qu'il l'avait considérer comme une amie avant cet accident ! Elle voulait partir ? Et bien qu'elle se casse, même si James n'en avait pas envie parce que même si ce que la rouquine lui avait fait était odieux c'était quand même son ami. Et les amis bah ça pardonnait non ?
- Sélène, t'a jamais eu à me forcer pour que je sois ton ami ! Je m'attache aux gens naturellement y'en a pas besoin...Si tu veux partir pars mais je ne pense pas que ça soit la meilleure solution à faire ! Tu crois pas que ça serait en quelque sorte fuir ? Reste avec nous et assume tes bêtises ! J'ai aussi fait des choses que je regrette
Finit-il en regardant Dakota. Bien sur il parlait des moments où il avait laissé la blondinette toute seule. Ca, il ne le pardonnerait jamais à lui même d'avoir abandonner son amie. James tendit le tissu qu'il tenait depuis tout à l'heure à Sélène. L'adolescent ne pourrait sans doute pas avoir de contact avec elle pendant un moment sans s'éloigner systématiquement.
- Tiens essuies toi ça devient...glauque ton visage
En plus de ces yeux défoncés par les pleurs le sang sur son menton n'arrangeait rien. Dakota serait sans doute contre cette "réconciliation" mais bon, c'était pas sa mère. | |
| | | Roy Gunther
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Ven 24 Fév - 8:30 | |
| Roy commençait presque à se sentir chez lui. Ces disputes, ces larmes, ces revers de médailles. Rien ne changeait pour lui. Ou qu'il se trouve, la souffrance est toujours présente devant ces yeux. Entre le jeune homme qui tente, tant bien que mal, de recoller les morceaux avec la fille à l'épouvantail et Dakota qui, de toute évidence, désire garder le garçon pour elle, il y avait là tout les belligérants d'une comédie dramatique française. L'aquaphobe en vient presque à douté de la sincérité de chacun tellement ce qui se passe sous ces yeux lui semble pathétique et inutile. Enfin presque... Voir la phobophobe prendre la main de James adoucit presque la scène. Il aurait voulu sourire mais le mieux pour le moment est de garder un visage froid et stoïque. Il ne serait guère judicieux pour lui de montrer à quel point cette situation l'amuse et l'ennuie à la fois. De plus il aimerait bien prendre Selene sous sa coupe, histoire de lui donner plus de hargne ou plus force pour encaisser les coups. Elle ressemble à une porcelaine dans une cage à éléphants. Il y a une très fortes chances de la perdre à chaque mots que Dakota prononce à son encontre.
La diatribe de Dakota prit fin et la jeune accusée a enfin l'occasion d'expliquer son comportement. Ce fut quand la jeune fille accentua son "je ne suis pas une menteuse" que Roy eu un mauvais pressentiment. Après Selene... Dakota risque de s'en prendre à lui. Sa présence ici ne rentrait pas spécialement dans la logique de la gamine. Aïe... Il va s'en prendre plein la tête. Il redoutait quand même un brin la violence verbale de Dak' pour la simple et bonne raison qu'elle mettait souvent dans le mille apparemment. Enfin il verra ça sur le moment.
Mais pourquoi tant de violence de la part de deux filles ? L'étudiant savait que les guerres entre femmes était les plus violentes mais la raison tempérait tout cela. En général...
James parla une dernière fois. Une justification sur son caractère. Et, enfin, il tendit le petit bout de tissu à la blessée. A vrai dire, l'aquaphobe ne savait pas trop pourquoi il en était arrivé là mais bon... comme il l'avait dit précédemment... "Advienne que pourra" | |
| | | Dakota Earnshow
Maladie mentale : Phobophobie
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Ven 24 Fév - 9:53 | |
| Les remarques de Selene la concernant rétrécirent un peu plus les yeux de Dakota jusqu’à les réduire à l’état de fentes. Et dire qu’elle avait fait effort sur effort pour être sociable, que dis-je, agréable ! L’adolescente avait vraiment fait de son mieux pour nouer des liens avec la toquée et voilà comment on la remerciait : en lui disant qu’elle faisait peur et qu’elle donnait l’impression de la détester. Fouler ainsi au pied son dur labeur lui retournait l’estomac. Qu’aurait-elle à endurer encore pour une poignée de pilules qui semblaient se produire au compte-goutte ?
La rouquine continuait à tenter de se justifier mais commençait enfin à réaliser qu’elle était loin d’être blanche dans cette affaire. La phobophobe leva les yeux au ciel pour signifier que ce n’était pas trop tôt tout en tiquant toujours sur cette affaire de trou de mémoire. C’était vraiment trop louche, elle n’avait rien vécu de différent d’eux, si bien que si la cause était environnementale James et elle auraient dû souffrir des mêmes carences mémorielles. Peut-être simplement que l’esprit fragile et faible de Selene avait volontairement occulté ce fait et que demain elle leur servirait la même rengaine avec les évènements de cette nuit ? Son meilleur ami ne lui laissa pas l’opportunité d’exposer oralement ses théories en prenant lui-même la parole. De manière toujours surprenante à vrai dire.
Malgré tout ce qui venait de se passer, il ne cherchait pas encore à fuir la toquée à tout prix ? Il était en tout cas évident qu’il ne la voyait plus du même œil, mais ce n’était pas le problème de la surdouée. Tout ce qu’elle voyait c’était que le moment d’exprime –encore – sa pensée était arrivé et que James lui avait ouvert une porte qu’elle n’hésiterait pas à emprunter. Les valiums de la rouquine étaient bien trop précieux pour la laisser s’échapper comme ça, aussi insupportable pouvait-elle se montrer.
- Je ne peux pas te croire sur parole, mais je peux te laisser le bénéfice du doute jusqu’à preuve du contraire. Dans tous les cas je suis d’accord avec James. Si tu pars maintenant tu te condamnes à fuir éternellement… tu es sure de vouloir vivre comme ça ? Rester, assumer et vivre avec est la réaction la plus responsable que tu pourrais avoir.
Lâchant la main de son ami elle alla chercher une chaise pour s’y asseoir, la couronne de Méduse posée soigneusement sur ses genoux. Elle empila les boites de nourriture à côté d’elle avant de reprendre avec son calme habituel, plantant les glaciers qui lui servaient d’yeux dans ceux de la toquée.
- Bien sûr tu dois bien te douter que je ne vais pas te prendre dans mes bras en criant « absolution » mais je suis prête à faire un effort supplémentaire parce que je me souviens de ce que j’ai vu dans mon miroir en argent. Je n’aurais que deux conditions à la préservation de ce « groupe » que nous formons.
Elle dressa son index droit, le visage impassible.
- D’un, je veux que tu exprimes ce que tu as en tête au lieu de psychoter, de te faire des films et de nous faire payer tes accès de paranoïa, elle leva ensuite son majeur pour ajouter, De deux j’aimerais que tu arrêtes de penser que parce que je ne souris pas je suis forcément en colère ou sérieuse dans ce que je dis. J’emplois souvent l’ironie et je tente de m’ouvrir pour vous faire plaisir alors ça m’agace beaucoup. Vraiment beaucoup.
La tête de la gamine obliqua alors vers Roy comme pour signifier que la discussion était close. Même si le jeune homme restait silencieux et globalement impassible, la lueur d’amusement dans ses yeux trahissait sa curiosité malsaine. Qu’est-ce qu’il faisait encore là bon sang ? N’avait-il pas encore compris qu’il était de trop et qu’il serait mieux accueilli par une horde de loups affamés que par ce trio conflictuel ? Un tel manque de perspicacité tapait sur les nerfs de la phobophobe qui se mit à pianoter sur sa cuisse pour exprimer son impatience à le voir s’éclipser.
Bien sûr, son message ne fut même pas capté, à croire que ce maniaque était trop content de se repaitre du chaos, de la colère et du désespoir ambiant pour remarquer quoi que ce soit. Ce genre de parasite lui donnait envie de vomir, charognard, vautour tourbillonnant au-dessus d’un corps agonisant dans l’attente du plongeon après lequel il picorerait allègrement son foie. Qu’est-ce qu’il attendait au juste d’ailleurs ? Qu’ils sortent une banderole de bienvenue et lui file la carte de leur club très privé de voyageurs.
- Monsieur Gunther, loin de moi l’idée de vous souligner que vous nous dérangez mais… si en fait, c’est ce que je cherche à exprimer. Vous vous introduisez dans notre cercle privé, vous nous regardez laver notre linge sale tout en tentant de vous faire une place parmi nous à coup de bout de chemise déchirée mais soyons clair : ça ne marchera pas. Même si vous passiez le test du miroir je ne suis pas sûre de vouloir passer plus de temps en votre compagnie, vous êtes trop louche pour être honnête.
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| | | Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
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| Sujet: Re: Avoir le monde contre soi n'est pas une sinécure Ven 24 Fév - 11:42 | |
| La leçon de James eut l’effet d’une lance à incendie sur les flammes intérieures qui la dévastaient. Il ne s’était pas adouci pourtant, il ne l’avait pas prise dans ses bras, mais quelque chose dans sa déclaration lui faisait comprendre que tout n’était pas perdu. Selene hocha la tête en signe de compréhension, heureuse de ne pas se voir chassée à coup de pieds, même si le fait de rester lui coutait énormément. Lentement, elle réussi à décrocher l’un de ses bras de sa poitrine pour attraper le bout de tissu, même si elle n’avait pas l’intention de s’essuyer avec. Ne restait plus que le jugement de Dakota, qui tomberait comme une guillotine, à n’en point douter. Pourtant… bien que cette dernière avançait clairement ses doutes et son scepticisme, au fur et à mesure qu’elle parlait, la galloise sortait la tête de ses épaules.
Tout son tourment s’apaisait, son cœur reprenait un rythme normal : ses amis lui laissaient une chance. Après les conditions de la phobophobe, elle s’empressa de hocher la tête en affirmant « oui, oui, d’accord ! », et sourit faiblement, en regardant le bout de ses chaussures. Elle avait eu tort, c’était vrai maintenant ; ils ne la détestaient pas, et elle avait failli tout gâcher à cause de cette bague de malheur. La rouquine se sentait à la fois soulagée et responsable d’un capharnaüm sans nom. Puisque Dakota s’était tournée vers Roy pour lui signaler de partir, ce fût au psychotique que Selene annonça :
- Je… je vais me nettoyer.
Passant entre les silhouettes de l’aquaphobe et de la blondinette en espérant se faire oublier, elle rejoignit la petite salle de bain et manqua de se faire une frayeur en se rencontrant dans le miroir. Blafarde, échevelée, ses yeux rougis par les pleurs, son menton ensanglanté, effectivement, elle n’était pas prête à concourir pour un concours de beauté. Elle balança le bout de tissu dans une poubelle et tira plutôt quelques feuilles d’un papier toilette incroyablement doux pour se les presser contre sa lèvre meurtrie. Son visage se crispa à cause des picotements suscités par ce contact, mais elle tint bon jusqu’à ce que le saignement prenne fin. La galloise se débarrassa alors de sa compresse improvisée dans la cuvette, et la chasse la fit disparaitre comme un mauvais souvenir.
Elle entreprit alors de se passer de l’eau sur le visage, autant pour le laver que pour détendre ses traits tirés par ses crises de larmes. Plus le temps passait dans l’isolement de cette petite pièce, plus elle se sentait idiote. Qu’aurait-elle fait si elle était partie ? Voyager seule ne l’aurait certainement conduite qu’à tomber sur un autre criminelle du gabarie de Liam, et personne n’aurait été là pour la sauver. La vision du violeur s’imposa en un flash qui la fit tressaillir, la forçant à fermer les paupières pour ne pas faire un malaise. Sa force brutale, la pénétration violente, toute semblait imprégné sur son corps fragile et ne plus vouloir la laisser en paix.
- T’inquiète pas, il est loin maintenant, se murmura-t-elle pour se donner courage, il te touchera plus, plus jamais…
Avant de sortir, pour être sûre de reprendre le fil de ses relations sociales du bon pied, Selene décida de griffonner un dernier épouvantail sur son carnet. Un dernier petit, parce que tout son organisme semblait le lui demander, pour extérioriser toute la pression qui avait broyé ses entrailles pendant les dernières minutes. Elle abaissa donc le couvercle des toilettes pour s’assoir dessus, et se mit à dessiner avec ferveur, penchée sur sa feuille, comme une enfant totalement absorbée. Au fur et à mesure que se matérialisait son ami crayonné, ses muscles se détendaient, son cœur s’apaisait, comme si le sourire de l’épouvantail expiait toute la négativité de son corps.
Fin prête, l’adolescente bondit sur ses pieds et se regarda encore une fois dans le miroir. Sa lèvre inférieure serait certainement encore un peu gonflée jusqu’au lendemain, mais ça irait. Passant une main dans sa chevelure rousse, elle quitta la salle de bain pour revenir dans la chambre et s’y faire toute petite. D’ailleurs, maintenant que l’orage semblait passé, elle recommençait à avoir un peu faim et son repas de Noël l’attendait sagement dans ses barquettes en plastique. Utilisant les couverts en plastique qui lui avaient été gentiment prêtés par le serveur, elle s’assit en tailleur par terre, colmatant les brèches pouvant potentiellement ouvrir une vue vers ses dessous, puis entama son repas en silence. Son carnet posé juste à coté d’elle.
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