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| Après la guerre, ben plus de guerre... | |
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Auteur | Message |
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Julian McMorre
Maladie mentale : Peur des convenances, normes et des règles.
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| Sujet: Après la guerre, ben plus de guerre... Sam 25 Avr - 17:28 | |
| Arrive de : Le Soulevement des MachinesAssit dans son fauteuil, lunettes de vision visée sur les yeux, Julian avait vraiment l'impression d'être sur le champ de bataille. Et comme les soldats y étant présent, il put tour à tour désespérer face à la puissance du golem, tant pour sa propre vie – même si concrètement, il ne risquait rien – que pour celle de sa douce. Mais il avait bien choisit son âme-sœur, et il savait que Selene n'était pas n'importe qui. Au bout du compte, il s'était rassuré à travers cette pensée, au point de réussir à se rendre le « spectacle » moins difficile à voir. Et quand il l'a vit « changer », redevenir sa Dark Selene, celle qu'il avait vu pour la première rencontre, il su purement et simplement que le golem n'avait aucune chance, qu'elle trouverait comment l'abattre. Déjà à l'époque, contre de simple Elipsiens, elle avait fait preuve d'une telle force que personne ne pouvait douter – tout du moins selon lui – que le géant métallique survivrait. Dans la réalité, le combat fut moins unilatéral qu'il en avait l'air, mais Julian, dans son petit monde, ne doutait plus que tout irait bien et se détendit complètement sur sa chaise. Et quand le golem mourut définitivement, il n'en fut même pas étonné et ne participa pas à la liesse commune de ses compagnons d'infirmerie. Qui plus est, il continua encore à l'admirer une fois à terre, combien même elle montrait signe de fatigue, et que ses blessures n'aidaient pas vraiment à rester en forme : après tout, les infirmiers qui l'avaient scannés n'avaient-ils pas dit que tout se révélait relativement ok pour elle au final ? Il n'y a pas photo, Julian en était persuadé : Selene était bien plus forte que lui, bien meilleure, et encore plus dans une telle situation. Elle n'avait pas cette phobie envahissante qui était la sienne. Certes, à force d'y être confronté tout le temps ou presque depuis des années, il la supportait en partie, mais comment aurait-il pu être aussi efficace sur le champ de bataille quand le moindre ordre reçu vous donnait des mots d'estomac ? Oh oui, il en avait exécutés plus d'uns au final, principalement par nécessité, pour sa vie, mais rien qu'y repenser le rendait nauséeux. En attendant, robots jouets, ou même cette formation en rangs serrés de robots plus perfectionnés qui semblaient même avoir appris des combats précédents, aussi forts et nombreux puissent-ils être, ils n'avaient aucune chance face à sa douce. Toutefois, il s'en mordait les doigts de ne pas être présent pour partager en direct ce moment avec elle, de l'aider et la soutenir. Surtout au moment où toutes ces certitudes s'évanouirent quelque peu quand elle reçue une balle. La réalité frappait : elle pouvait réellement mourir là-bas, et il n'en avait absolument pas envie. Mais rien, il ne pouvait rien faire, rien du tout. Aussi dur cela pouvait-il être, il resta donc à regarder, en serrant les dents, se disant que ça pourrait être bien si au bout d'un moment, tout cela stoppait, et qu'elle puisse rentrer à la base. Surtout que la situation, en y regardant bien, commençait à craindre sérieusement. Et d'ailleurs, Anastasia ? Ou était-elle ? On ne la voyait pas là parce qu'elle était dans la base, mais vivante au moins ? Ou simple cadavre frais ? Ou encore cadavre recyclé ? Seule la première proposition se trouvait être désirable. Et il lui en devrait une, clairement, si elle réussissait à arrêter tout cela, sauvant sa Selene... C'est dans le doute, dans l'inquiétude qu'il attendit, le temps paraissant s'allonger à l'infini, dans l'attente que tout finisse. Et dans l'éventualité que tout tourne mal, il lui fallait voir le tout jusqu'au bout. Malgré tout, Julian se résonnait en se disant qu'il ne choisissait pas ses amis chez les gens normaux et inintéressant. Alors si il était plus que probable que tout tourne mal à l'intérieur de ce QG de robots avec des gens normaux, tout finirait par s'arranger ne serais-ce que par la présence d'une personne appréciée de sa personne. Il fallait vraiment être anormalement chanceux pour survivre, et les gens anormaux, c'était là les personnes qu'il adorait. Donc Anastasia réglerait tout problème, tout comme Selene avait réglé celui du Golem. Mais à quel point cela était dit pour se rassurer, et à quel point il le pensait vraiment ? Bonne question. La limite des deux était mine de rien relativement floue. Et il eut raison lorsque tout s’accéléra, ou s’arrêta plutôt, bien qu'il ne le sache pas. Les communications s'étaient soudainement stoppées, net et pour tout le monde. Une seule probabilité : l'équipe d'élite avait réussi à leur donner la victoire. Il fallu tout de même attendre quelques heures pour en avoir la certitude et que tous s'en réjouissent. Julian, non fatigué, attendit le retour des troupes, et surtout de ces deux amies, en lisant son petit livre d'énigmes. Et quand ces dernières arrivèrent, il fut sur le moment empêché de les rejoindre : il fallait tout d'abord les soigner. Qui plus est, il avait été viré de son propre lit, soit disant qu'il allait mieux, et qu'il avait juste besoin de ne pas faire d'efforts. Son fauteuil suffirait pour la journée, et le soir même, il pourrait le quitter s'il ne faisait pas de folies par la suite, sans quoi il serait bon pour retourner à l’hôpital. Une fois autorisé, il resta toute la journée auprès de Selene et Anastasia qui, par chance, avaient pu être mises l'une à côté de l'autre à l'infirmerie. Il raconta héroïquement ses exploits – qui n'en étaient pas – aux filles, sans même se rendre compte qu'elles n'en avaient certainement pas envie, puis les questionna sur ce qu'il n'avait pas pu voir pour Selene, toute son action dans la base pour la seconde, et écouta patiemment les quelques réponses qu'il avait eu, ajoutant quelques commentaires à sa manière, félicitant ses compagnes pour leurs exploits, les trouvant géniales. La fin de journée arriva plus vite que prévue, et ils furent convoqué pour la paye. Résultat des courses pour le phobique ? Le droit de filer du bureau sans un sous, rapidement et si possible sans commentaire. Semblerait-il qu'il ait eu été catastrophique sur le champ de bataille. Mais même se passant de commentaires, Julian ne put retenir un immense sourire, probablement mal prit par les gardes, étant extrêmement heureux en cet instant. En effet, il devait bien être le seul à la M.E.R.D.E. à avoir provoqué un tel désastre, et à ne pas être payé, rien de normal en somme. En plus, il s'était relativement amusé sur ce champ de bataille tout sauf classique, et il n'avait pas eu à payer le moindre soin même en ennuyant son patron. Véritablement un bilan final positif. Il attendit ensuite les filles dans le couloir, pour pouvoir rentrer à l'hôtel, ou faire autre chose. À avoir glandé toute la journée, aucun d'eux n'était certainement fatigué. | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Sam 25 Avr - 18:13 | |
| La douleur était un cocon. Selene avait l’impression qu’elle se répandait dans son sang avec la force d’un puissant venin, paralysant ses membres, engourdissant ses organes. Elle ne sentait plus son bras gauche, en fait, elle ne sentait plus grand-chose. Le concert de détonation vrillait ses oreilles et même si son collègue la portait courageusement pour l’éloigner du danger, le volume ne diminuait pas. Le bourdon était atroce, final tragique d’une grande symphonie de guerre. Ils allaient tous mourir c’était évident désormais… ils auraient beau courir, les robots étaient trop nombreux.
Soudain, le silence. La rouquine à demi-inconsciente aurait pensé être devenue sourde si elle n’entendait pas le souffle bruyant de l’homme qui la portait et le bruit de ses pas sur la terre glacée. Il s’était arrêté d’ailleurs, surpris aussi par ce brusque néant. On pouvait même entendre les rafales de vent froid griffer l’air avant que les quelques soldats qui restaient ne poussent des exclamations mêlant étonnement et soulagement. Selene demanda timidement à retrouver la terre ferme et son collègue accepta de la poser délicatement. Elle était d’une pâleur inquiétante et son bras blessé se replia machinalement contre son ventre.
La nausée souleva son estomac tant la souffrance était déchirante, mais la toquée leva ses yeux noisette vers les rangs ennemis. Tous les robots sans exceptions s’étaient effondrés, inertes. Pas un cri, pas une exclamation. Certains étaient même en flammes et se consumaient lentement. Bizarrement, la galloise se sentit bouleversée par cette vision : tous ces corps mécaniques étaient si désincarnés qu’ils avaient l’air plus morts que mort. C’était troublant.
Des larmes silencieuses ruisselèrent sur ses joues blafardes. Le soulagement, mais aussi la tristesse qui émanait de ce théâtre de désolation, la peine de savoir que trop nombreux de ses compatriotes avaient succombés ce jour. Bientôt ses sanglots devinrent nerveux, incontrôlables. Elle tomba à genoux, son doux visage tordu par la première expression de son traumatisme. Les secours arrivaient et Selene sentit à peine qu’on l’allongeait sur un brancard pour la ramener vers un camp de fortune. Elle n’avait pas honte, elle laissait libre court au relâchement de la tension. Ses traits étaient encore baignés de larmes quand Anastasia revint de sa mission et les pleurs de l’adolescente reprirent de plus belle en constatant que son amie était bien vivante.
La galloise n’avaient pas encore de mots mais elle attrapa la main de son aînée et ne la lâcha plus jusqu’à ce qu’ils atterrissent enfin au QG de la M.E.R.D.E. Elle ne l’a quitta qu’à contrecœur quand il fallut notamment s’occuper de son bras et s’assurer que son corps ne succomberait pas à une fatigue soudaine après la fin de l’effet de ses vitamines. Par la suite, pendant sa convalescence diurne, une infirmière était venue apporter un colis de la part d’Anastasia. C’était un puzzle d’âme, envoyé avant qu’ils ne partent sur le terrain. Selene fut tellement émue qu’elle crut qu’elle allait se remettre à pleurer mais ses yeux semblaient être taris. Elle se contenta de se tourner vers son amie allongée sur le lit voisin, le visage plein de reconnaissance, et de balbutier un « merci » en passant le collier autour de son cou gracile.
Julian fut également autorisé à leur rendre visite. Ça lui faisait du bien de voir son petit ami à ses côtés, en pleine forme, véritable torrent de paroles. Il fallait avouer que la jeune fille n’avait pas vraiment envie d’entendre parler des horreurs du champ de bataille, mais elle se laissa bercer par le son de la voix du phobique. Rien que le son, qui vibrait sur sa peau comme autant de caresses. Elle ne fut pas surprise qu’il ait pu assister aux combats mais répondit simplement d’une voix faible qu’elle n’avait rien fait de spécial après la défaite des robots. Il semblait tellement l’admirer qu’elle ne voulait pas lui dire qu’elle avait pleuré presque jusqu’à l’atterrissage de leur vaisseau à la base.
Les traitements de haute technologie avaient largement accélérée sa guérison, de sorte qu’à la fin de la journée, ses égratignures et autres bleus n’étaient plus qu’un souvenir. Même son bras gauche ne lui faisait plus trop mal et elle avait pu se défaire du bandage, mais sa peau à l’endroit de la blessure avait une teinte rose foncé et était très sensible. Son bras droit étant valide, lui, elle avait pu passer l’après-midi à noircir une feuille de brouillon qu’on lui avait gracieusement donnée d’épouvantails mélancoliques.
Affronter leur employeur fut une épreuve qui se passa étrangement « bien » compte tenu des circonstances. Selene se sentait encore dans un état second, affaiblie par sa guérison rapide et une partie de ses pensées errant toujours au milieu des cadavres de la mecanoplaine. Quand elle fermait les paupières trop longtemps, elle revoyait les corps gelés la regarder d’un air vide. En fin de compte, elle se sentit peinée que Julian ne reçoive rien mais accepta les remontrances sans broncher et s’empressa de quitter le bureau chèque en main. Plus pâle qu’à l’ordinaire, la galloise s’autorisa malgré tout un sourire solaire qu’elle distribua autant à Anastasia qu’à son petit-ami. Ils étaient réunis, c’était l’essentiel. Comme toujours, son cœur fragile saurait absorber la souffrance et la diluer dans des joies simples.
- Je crois que j’ai déjà besoin de vacances, dit-elle en prenant ses comparses par la main, ça vous dit qu’une fois qu’on a récupéré nos affaires, on passe à la banque changer nos chèques contre des gemmes, et on va manger quelque part. Je sais pas pourquoi, j’ai une envie de japonais, avoua-t-elle avec un petit rire cristallin qui dissimulait mal sa tristesse en toile de fond, je sais pas s’ils ont ça ici. Je ferai bien quelques courses aussi… acheter une tenue locale par exemple.
Selene n’avait pas envie de se morfondre ni de ressasser ce qu’ils avaient fait. Dans un sens c’était une fuite, mais dans l’autre… elle avait besoin d’oublier. | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Sam 25 Avr - 21:48 | |
| Tenter de réconforter le jeune stagiaire s'était avéré impossible, il était inconsolable. Sentant qu'il préférait rester seul avec son désespoir, Anastasia rejoignit rapidement Edem. De toutes façons elle ne pensait qu'à lui; pas seulement parce qu'il était le seul survivant du couloir. Sa respiration était sifflante et saccadée. Plusieurs plaies béantes ruisselaient de sang, la couleur de sa peu virait au gris sombre, signe de la mort qui étendait déjà l'ombre de sa main sur le visage de l'homme qui lui faisait battre le coeur. Elle ne s'en était pas trop rendue compte jusque là; les événements n'avaient pas donné la parole à ses sentiments, trop concentrés qu'ils étaient tous par leur mission mais maintenant que tout était fini la vérité lui éclatait en pleine face: elle était amoureuse. Elle le trouvait si beau, si drôle, si gentil. Elle ne se posait plus la question de savoir s'il avait une petite amie ou s'il était marié; elle s'offrait le luxe d'une parenthèse idéale après l'enfer qu'ils avaient vécus sachant qu'il était fort probable qu'ils ne se reverraient plus une fois retourné à Techyo.
Le feu commençait à se déclarer dans la caverne des machines mais seule une fumée âcre arrivait jusqu'à eux. Elle entreprit d'ôter le bandage en tissus à fleurs de sa cheville afin d'épancher un peu le sang des blessures. Elle ne décolérait pas contre la M.E.R.D.E qui les avaient parachutés là sans trousse de secours ni même une bouteille d'eau. Edem avait ouvert les yeux et la regardait. Elle lui sourit; il tenta d'y répondre mais ne put offrir qu'une faible grimace avant de s'évanouir à nouveau. La jeune femme lui parlait doucement, lui demandant de tenir le coup, de ne pas se laisser aller au néant, de lutter jusqu'à l'arrivée probablement imminente des secours. Elle avait délicatement posé sa tête sur ses genoux, caressant tendrement ses cheveux et son visage afin de l'apaiser. En réalité elle se sentait impuissante et cela l'effrayait. Elle resta ainsi pendant un temps qui lui sembla une éternité dans la pénombre verdâtre de la pierre fluorescente qui accentuait d'autant la couleur cadavérique du jeune homme. Edem tremblait, la fièvre avait monté. La respiration se faisait douloureuse et saccadée, entrecoupée de râles. Le temps passait ou plutôt ne passait pas et personne ne venait. le silence était total, implacable. Des larmes coulèrent sur les joues d'Anastasia et l'angoisse l'étreignit comme un étau: ils n'allaient les abandonner là tout de même !
Tout à coup, le corps d'Edem se redressa; les yeux commençaient à se révulser et les orbites étaient creuses. Il tenta de happer l'air à grand bruit sans pouvoir y parvenir. Mike s'était précipité à son chevet au moment où dans un dernier et long soupir il rendit l'âme. Sa tête retomba lourdement sur les genoux d'Anastasia, abandonnée là pour l'éternité. dans un dernier réflex nerveux l'homme eut un soubresaut et son corps s'immobilisa.
NOOOOOOON hurla t-elle puis ce fut le black out.
En état de choc elle ne se rendit pas compte que Mike tentait de la réconforter en lui parlant, elle ne vit pas les secours arriver, ne sut pas par quel moyen elle arriva à la surface. Insensible au froid, elle ferma juste les yeux que le grand jour brûlait; elle ne voulait pas voir le jour, dans son regard Edem dansait indéfiniment. Pourquoi fallait-il que ceux qu'elle aimait meurent sans qu'elle ne puisse rien y faire ? et Selene ? morte aussi, certainement. Elle ne remarqua pas les quatre murs blancs de l'infirmerie ni le médecin qui tentait, sans y parvenir, de prendre la Rangers fendue qu'elle serrait encore contre elle. Elle n'entendit pas qu'on lui annonçait que le morceau de métal bleu resterait affleurant dans les chairs tant il avait été profondément soudé. C'est à peine si elle eut conscience de bruits de voix, comme si elle était enfermée sous l'eau d'un aquarium à bulles. On l'aida à se relever. Les yeux mort elle obtempéra, reconnut à peine Julian et Selene, juste suffisamment pour les suivre tel un automate jusqu'à un bureau où se trouvait une personne vociférante qui semblait vomir des mots désagréables à l'encontre du phobique. Elle sentit qu'on la complimentait mais n'en fut pas atteinte bien au contraire: "quand Julian apprendra que j'ai fait mon travail normalement il me détestera...Une fois de plus, je n'ai pas su faire autrement". L'homme la gratifia d'un chèque de 400 rubz. Voyant Selene prendre la même chose et la mettre dans sa poche elle fit de même. Si elle avait été dans son état normal elle n'aurait pas manquer de dire que 400 rubz étaient une honte, un salaire de misère par rapport à ce qu'ils avaient fait mais à nouveau le trou noir l'envahit. Edem était au bout du couloir et lui faisait signe d'approcher, sourire aux lèvres. Elle s'élança vers lui pour le rejoindre; il avait ouvert grand ses bras, il lui était impossible de décliner une telle invitation; il lui prit la main, lui demandant si elle voulait aller manger quelque part; il avait envie de Japonais. Elle n'osa pas avouer qu'elle détestait le poisson cru, pour lui elle se forcerait. Leurs sourires était comme des soleils, elle ne vit pas que ses bras se refermaient sur du néant et que le couloir s'assombrissait. Tandis qu'elle suivait ses deux amis comme un mouton sans cerveau, elle gambadait aux côtés d'Edem aux portes de la mort.
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| | | Julian McMorre
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Dim 26 Avr - 10:20 | |
| À peine sortie du bureau que Selene prit tout naturellement la main de Julian, pour son plus grand plaisir. Malgré tout, il avait immédiatement dû lutter contre lui-même : Se tenir par la main n'était-il pas ce que tous les couples faisaient ? Et il n'avait pas vraiment l'envie de faire « comme tout le monde ». Ce qui l'aida sur le moment fut de remarquer qu'elle eut prit aussi la main d'Anastasia. Cela faisait déjà moins couple, et les amis se promenaient mine de rien rarement main dans la main. Il y avait donc là un entre-deux peu commun, qui lui convenait parfaitement.
En marchant vers les vestiaires où ils étaient autorisés à récupérer toutes leurs affaires, sa douce discuta d'un passage à la banque, ce genre d'établissement où tout le monde se devait d'aller, même lui, insupportable à fréquenter. Mais il ferait l'effort, après tout, il n'avait rien à échanger, et il n'était pas courant de s'y rendre pour « ne rien faire ». Peut-être resterait-il toutefois sur la pas de la porte de cette dernière, y rentrer complètement ne l'inspirait dans tous les cas pas le moins du monde.
Concernant la proposition de restaurant, elle lui faisait froid dans le dos. Lui, aller dans un tel établissement où tout le monde allait, où tout était réglé à travers un menu, où tout le monde restait sur sa chaise, à table, où tout le monde agissait de la même manière ...etc... ? C'était purement et simplement impensable ! Restait le fait que Selene prendrait peut être mal le fait qu'il ne veuille pas. Avec un compromis de plat à emporter et d'aller manger au parc ou un truc du genre, à la limite, il pourrait faire un effort. Et puis si il s'agissait de Japonais, ce n'était pas extrêmement courant, beaucoup de gens n'aimaient pas, ce qui faciliterait la tâche au phobique.
Mais à peine le temps de réfléchir à tout cela qu'il s'était retrouvé séparé des filles, elles dans leur vestiaire, et lui dans le sien. En moins de 2 min, sa sacoche et le peu de possessions qu'il avait étaient récupérées, avec un bonus inattendu : une – d'après l'étiquette-notice – potion de soin majeur. Vraiment, il adorait ce monde dans lequel régulièrement, des objets ou de l'argent apparaissaient dans son sac, gratuitement, totalement anormalement.
Il profita de son tour devant une glace du lieu pour maudire son « pouvoir » si l'on pouvait appeler ça comme cela. Ses compagnes avaient pu, elles, changer de vêtement, remettre les leurs en quittant la tenue militaire. Mais lui, il avait comprit depuis quelques temps que sa capacité faisait que cette dernière s'adapte automatiquement à l'environnement où il se trouvait. De ce fait, pas de vêtements de rechanges possibles à tous les coups – il faudrait qu'il fasse le test – et destiné à avoir gardé une tenue militaire toute la journée. Il avait hâte de sortir du building pour « se changer », même si cela revenait à être habillé comme les habitants de cette ville, comme tout le monde. D'ailleurs, cette pensée lui donna de sérieux mots de ventre sur le moment, dû au stress et la peur de la situation. Certes, il s'habituait rapidement à ce « problème », mais ce n'est pas pour autant que « faire avec » signifiait « s'en moquer ». Il supportait la chose, comme il devait depuis des années, dans le monde réel, supporter de multiples situations de ce genre s'il désirait pouvoir vivre (et encore, vivre est ici un grand mot, puisque c'est là ce que tout le monde désire, mais il avait aussi convenu plus jeune que le suicide était une idée idiote, puisque ça aurait été faire comme tout le monde, et qu'il s'agissait d'une volonté de vivre, mais ailleurs).
C'est ainsi que, de par sa volonté de retrouver une tenue « à lui », que son pouvoir s'activa. Pour son plus grand plaisir, il retrouva ses vêtements, ceux avec lesquels il était atterrit en ce monde, avec sa cape à capuche le protégeant du monde extérieur, des autres et de leurs normes, le différenciant d'eux avec cette tenue « anormale ». Et puisqu'il ne s'agissait pas de la première fois que cela se passait, il cru comprendre, en réfléchissant aux fois précédentes, que s'il le désirait vraiment, il pourrait la retrouver quand il le voulait. Découvrir une chose pareille le rendit particulièrement heureux, la journée au final se trouvait être véritablement bonne !
Pour l'annonce de son « plan » concernant le restaurant, il attendit d'être sorti du building, où ses habits ne se changèrent toujours pas selon le style de la ville. Véritablement parfait ! Il ne restait qu'à faire attention au temps d'activation de cette compétence. Mais toute cette petite euphorie intérieure l'empêchait complètement de réagir au fait qu'Anastasia n'était pas vraiment avec eux. Encore qu'il ne l'aurait certainement pas vu en temps normal non plus.
Se tournant donc vers Selene : - Dis... Je suis désolé, mais autant la banque, je peux venir, et attendre devant, je peux faire l'effort, mais un restaurant, c'est vraiment trop dur pour moi... Japonais y'a pas de soucis, mais si on pouvait manger en extérieur, genre à emporter... Enfin... J'y peux trop rien, excuse moi, mais c'est vraiment trop normal de faire un restaurant déjà de manière générale, et ça l'est encore plus après ce qu'on a vécu... Mais si t'as vraiment envie, vas y avec Anastasia, je veux pas t'empêcher d'avoir ce plaisir, j'resterais dehors moi...
Puis, en serrant la main de sa douce, le regard gênée, ennuyé de l'embêter ainsi : - J'espère que tu m'en veux pas hein... Mais les courses, ça après y'a pas de soucis hein, c'est pas normal qu'un mec veuille bien y aller, alors c'est cool... | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Dim 26 Avr - 16:11 | |
| La mine de Selene s’était assombrit en s’apercevant qu’aucun de ses deux amis ne semblaient rebondir sur sa proposition. En fait, Anastasia paraissait même absente. Ses yeux gris-vert d’ordinaire brillants d’émotions diverses étaient comme éteints, ternis par les horreurs qu’ils avaient vu ? Après tout, les deux sœurs dreamlandiennes n’avaient pas beaucoup échangé depuis leur retour. Leur silence commun en disait long mais plus le temps passait, plus le traumatisme de l’aînée du trio était impossible à ignorer et plus le cœur de la rouquine se serrait. Du coin de l’œil, elle avait vu l’émotive embrasser le vide, mais elle n’avait rien dit.
Quand elles furent toutes les deux dans les vestiaires féminins, occupées à récupérer leurs effets, Selene réfléchissait sans savoir comment aborder le sujet. Elle avait vaguement entendu des infirmières rapporter que pratiquement toute son unité était morte mais ne pouvait se douter qu’il y avait plus. C’est avec lenteur qu’elle enfila sa tenue habituelle, son manteau, son bonnet et son écharpe. Elle avait l’impression que si elle restait face à son casier, elle suspendrait le temps et n’aurait jamais à affronter la détresse de son amie ni la sienne, qu’elle refoulait aussi loin qu’elle le pouvait.
Pourtant il fallut bien rejoindre l’extérieur. Les rues froides de Techyo attendaient les voyageurs, identiques à quand ils l’avaient quittée : débordantes de monde, effervescente, cumulant les magasins, restaurants et autres sièges de société dans un agencement qui défiait presque la logique. Les immeubles interminables perçaient la chair des nuages pourtant haut dans le ciel nocturne, leurs lumières et projections se reflétant sur ces toiles brumeuses. La toquée enfila ses mitaines mais un vent glacé attaqua malgré tout son visage. L’hésitation envahit ses pensées : elle avait l’impression de revenir d’un autre monde, comme si son épisode militaire avait été un rêve au cœur d’un rêve.
La petite a parte de Julian la fit redescendre sur terre. Lui au moins était resté lui-même ; elle oubliait même l’état de son visage après qu’il se soit fait passer à tabac. Son petit-ami n’avait pas été transformé par la guerre, c’était un tel soulagement qu’elle le dévorait de ses yeux noisette et sourit timidement, écartant sa remarque quelque peu machiste sur le shopping.
- Ne t’en fais pas, c’était simplement une idée le restaurant. Je crois juste que j’ai un peu faim et j’ai envie de faire quelque chose de… pas dangereux, elle avait failli dire « normal » mais s’était rattrapée à temps, on pourra aussi prendre à emporter et rentrer à l’hôtel, tout simplement.
Une idée traversa alors l’esprit de l’adolescente. Une flèche ensoleillée qui l’incita à faire face à ses deux compagnons à la fois.
- Ou alors on fait un prend un vol de nuit et on va à Gloutoniskaïa ! C’est… c’est vraiment une ville très chouette, complètement magique et il fait bien meilleur question température. J’aimerais beaucoup vous la faire découvrir, ce sera certainement plus amusant qu’ici après… ça.
D’un signe de tête, elle avait désigné l’établissement de la M.E.R.D.E. En fait, elle ne connaissait pas suffisamment Techyo pour assurer qu’on ne pouvait pas s’y amuser, mais la nuit qui s’étendait déjà au-dessus de leurs têtes et la température polaire ne faisaient que lui rappeler les horreurs du champ de bataille. Peut-être valait-il mieux partir, mettre le plus de distance possible entre elle et la mécanoplaine, jusqu’à ce qu’elle se sente prête à revenir explorer les environs un jour… si jamais elle s’éternisait à Dreamland. Néanmoins, l’air toujours absent de son amie lui fit remarquer qu’il y avait pour l’instant mieux à faire que de penser à la suite de leur road trip onirique.
- Ana ?
Selene lui prit les deux mains et se planta devant la jeune femme. Elle répéta son prénom et attendit de voir dans les yeux de la concernée qu’elle avait son attention et que son regard ne la traversait plus. La galloise avait envie de pleurer à voir sa comparse si bouleversée mais se retint pour lui glisser sur le ton de la confidence :
- Je… tu as envie de me raconter ? Dis-moi ce que je peux faire pour toi…
Sans recevoir une réponse, l’adolescente comprit en un éclair. Anastasia lui avait parlé de ses débordements affectifs, de ses attaches déraisonnée. En y repensant, le désespoir dans ses orbes gris-verts voulaient tout dire. Sans un mot, la toquée enlaça son amie aussi fort que lui permettaient ses bras fatigués. Après quelques secondes d’étreinte silencieuse, elle lui murmura au creux de l’oreille :
- Il y en avait un auquel tu tenais beaucoup, c’est ça ?
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| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Lun 27 Avr - 12:37 | |
| Toujours en pleine confusion mentale, Anastasia suivit ses amis jusqu'aux vestiaires et prit la porte de celui pour femmes avec Selene. Mécaniquement elle revêtit ses habits habituels. En chaussettes, elle contempla longuement ses deux Rangers, plus principalement celle qui était fendue, les reposa dans la hotte et enfila ses baskets.
Elles étaient prêtes et sortirent de l'établissement. Le froid intense fit suffoquer la jeune femme en tee-shirt et blouson; son corps ne fut plus que tremblements. C'est à ce moment qu'Edem se mit à lui parler avec son habituel ton optimiste, le visage fendu d'un large sourire: Dis la Belle, tu vas rester encore longtemps dans cet état ? tu crois que ça me fait plaisir de te voir comme ça à cause de moi ? Ok, je me suis tiré sans prévenir ça se fait pas j'avoue mais regarde, le monde continue de tourner, la vie est belle et tu as une amie toute malheureuse de voir que tu disjonctes... Et puis j'existe dans ton coeur si tu le veux. Quand il t'arrivera des coups durs tu n'auras qu'à penser à moi. Pas en macchabée bien sûr ! mais à moi avec la banane même quand tout va mal; ton ange gardien du sourire, ça te vas ? Donc si tu m'aimes un peu, tu vas me faire plaisir: tu repasses ton visage tout froissé, tu le repeins avec les belles couleurs de la vie, tu rallumes les lanternes de tes yeux, tu relèves la tête et tu croques la vie à pleine dents comme j'aurais aimé le faire encore longtemps. Fait cela pour moi la Belle, OK ? Bon, je dois te laisser, les Ancêtres m'attendent...Tu sais, en Afrique on n'appréhende pas du tout la mort comme vous; chez nous "les morts ne sont pas morts". Je suis Techyoïte mais mes ancêtres viennent de là-bas, ils ne m'abandonnent pas et je ne t'ai pas abandonné non plus, d'accord ?...Mia dogo Ana......Ana ?
Tandis qu'il parlait les yeux d'Anastasia tentaient de fouiller au-delà du ciel à s'en brûler la rétine. Il avait raison; comme elle était stupide ! stupide et fragile, trop peut-être pour Dreamland et voilà qu'il lui offrait sa force heureuse en Ultime Cadeau; n'était-ce pas la plus belle preuve d'amour ? Pour la jeune femme, cela le fut en tout cas. Qu'importait à présent l'absence physique face à une chaleur spirituelle aussi intense ? Elle resta songeuse un moment. Comme dans un fondu enchaîné, quand Edem prononça "Ana" elle entendit en écho Selene qui l'appelait et pour la première fois depuis qu'elle était revenue du souterrain elle vit son amie en chair et en os: elle n'était pas morte ! Le visage du défunt devint flou, sa silhouette s'éloigna jusque devenir un fin nuage et disparut au bord de l'horizon de la Terra Incognita. Quand elle eut repris ses esprits terrestres elle appliqua à la lettre les conseils et dévisagea Selene les yeux pétillants d'amour comme si elle voyait un dieu en personne. Complètement transformée, elle lui répondit: Il s'appelle Edem... Il est mort dans mes bras. C'est la première fois que je côtoie la mort d'aussi près; c'est difficile à vivre d'autant que je l'aime beaucoup... Mais il n'est pas mort: il est Africain ! il m'a parlé; tout va bien maintenant et je n'ai plus trop envie d'entendre parler de cette guerre, du moins pas avant un bon moment...
Elle aperçut le fil doré qui la liait, ce fil du bonheur qu'elle avait négligé et se mit à rire d'apaisement. Je n'ai pas encore eut l'occasion de te le dire mais depuis un moment, quand on est proche l'une de l'autre, un filin doré relie mon coeur à ton coeur; je trouve cela magnifique ! lança t-elle à son amie en l'enlaçant. Puis voyant le puzzle d'âme autour de son cou: Cela t'a fait plaisir ? regarde, j'ai l'autre moitié ! Trémoussante de vie, elle sortit son collier de sous le blouson et le mit sous les yeux de l'adolescente. Avec tout cela on est inséparables comme des soeurs siamoises !
Elle sentit la présence de Julian qui avait peut-être tout entendu. Elle glissa vers lui un regard coupable en repensant à son travail qu'elle avait effectué "normalement". Serait-il capable de comprendre que son trouble mental l'avait empêcher d'agir autrement, face à Joan si directive, presque aussi froide que sa mère ?
Un énorme gargouillement gastrique la ramena aux choses bassement matérielles: elle mourrait de faim et de soif ! de fatigue aussi... J'ai très faim et je crève de soif ! pourrait-on aller manger quelque chose...dans un endroits chaud ? je suis transie et les manteaux ici sont affreux ! J'aimerais aussi m'acheter un sac à dos, c'est possible ? Et... Je ne sais pas pour vous mais j'aimerais qu'on s'en aille ailleurs. Je n'aime pas tellement cette ville et il y fait trop froid. C'est possible ? | |
| | | Julian McMorre
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Mar 28 Avr - 9:53 | |
| Ayant entendue la proposition de Julian, Selene avait annoncée, sans s'offusquer du refus du jeune homme pour un restaurant, de prendre à emporter, et cela lui convenait totalement. Surtout qu'une fois rentrés à l'hôtel, ils pourraient peut être enfin retrouver Leorio qui devait certainement se faire du mourant pour eux, enfin, probablement.
Elle eut ensuite une idée légèrement différente : partir de Techyo. L'idée en soi n'était pas inintéressante mais bon, à quoi cela servirait-il d'être dans cette ville pleine de technologie si l'on ne pouvait pas la visiter un minimum et acheter ce qu'il y avait besoin pour la suite de leurs pérégrinations ? Encore que cela puisse l'ennuyer quelque peu, utiliser des objets sur-employés par quantité de gens de cette ville n'étant pas vraiment à son goût, et l'idée seule lui faisait déjà gargouiller les boyaux. Mais côté visite... la ville était si étrange avec toute sa technologie qu'elle était bien plus qu'anormale à ses yeux et comparé à la plupart des villes, même Elipse, qu'en faire le tour n'était en soi pas déplaisant. Il ne comprenait pas vraiment que sa douce veuille la quitter si rapidement. Tout de même, après « ça », ce n'était plus « ça », et tant qu'ils resteraient en ville, il ne devrait pas y avoir de problèmes. Ils auraient tout le temps ensuite de se diriger vers la destination proposée. Et s'ils partaient, il n'aurait pas l'occasion d'aller s'approcher en douce de cette fameuse tour de l'avarice qu'offrait Techyo. Il mourrait littéralement d'envie de la voir, sans prendre de risque bien sûr, sans rentrer dedans, mais au moins la voir...
Puis, alors qu'il allait s'exprimer, toute l'attention de Selene fut reporté sur Anastasia, au point de lâcher sans préavis la main du jeune homme. Ne comprenant pas nécessairement ce que disait la toquée à sa camarade, Julian préféra s'amuser avec une borne « plan interactif » et découvrir un peu mieux leur environnement. Ce qu'il entendit en fond sonore quand Anastasia le désespéra quelque peu : pour un truc absolument normal quand on va, littéralement ici, à la guerre, elle se sentait aussi mal ? Est-ce qu'il se sentait mal lui d'avoir vu de nombreux collègues mourir horriblement ? D'avoir failli lui-même y laisser la vie plus d'une fois entre la tempête, le tabassage, l'écroulement du sol, ...etc... ? Non, pas le moins du monde.
Ainsi, il préféra carrément s'éloigner, zieutant les vitrines des boutiques, pour ne pas être désagréable, laissant les deux jeunes filles régler ça à deux.
Au bout d'un moment, elles semblaient en avoir fini, peut être ? Il profita dans tous les cas de l'interlude pour balancer à ses camarades qu'il y avait un supermarché virtuel pas loin si elles continuaient dans la direction qu'il prenait. Il les attendrait là-bas, comptant explorer ce qu'était un tel magasin.
La chose fut simple : Le client, une fois arrivé, s’asseyait dans un siège, mettait un casque, et pratiquement immédiatement pouvait se promener dans le magasin par la pensée, ou plutôt une reproduction de lui-même dans un monde virtuel projetait avec le casque, le tout dans une immersion la plus totale. Pour le moment, découvrir les choses ainsi allaient tant elles n'étaient pas classiques, mais il s'entait bien qu'il ne faudrait pas qu'il s'y habitue, sans quoi il risquerait fortement d'avoir une crise... | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Mar 28 Avr - 21:28 | |
| Les yeux de son amie s’illuminèrent et immédiatement, Selene sentit son cœur se remplir de chaleur. La souffrance d’Anastasia était communicative, l’adolescente pourrait presque la sentir glisser des mains de son aînée aux siennes, mais ça faisait de bien de se sentir autant aimée. Les émotions de la jeune femme étaient magnifiques de son point de vue. Exacerbées, elles avaient encore tout cet éclat de l’adolescence : incontrôlables, fougueuses, passionnées. Douces et amères, beautés tranchantes. La rouquine ressentait tout ça comme si c’était elle qui avait connu Edem ; cette empathie l’émut. Anastasia lui porta le coup de grâce en lui affirmant qu’un filin doré les unissait toutes les deux et qu’elles étaient désormais inséparables. Oh oui alors ! Une joie immense soufflait dans la poitrine de Selene, chassant les ombres les plus tenaces : après lui avoir donné le pire, Dreamland lui offrait désormais le meilleur. Julian n’avait pas donné son avis quant à l’idée de quitter Techyo mais la galloise hocha la tête quand son amie confirma son envie de partir. Elle n’eut toutefois pas le temps de relancer son Jules sur le sujet puisque ce dernier lança qu’il prenait de l’avance pour visiter un « magasin virtuel ». Décidément, jamais de temps mort avec lui, toujours de l’action. La rouquine le regarda s’immiscer dans la foule avec un sourire tendre. - Je crois que si on ne l’arrête pas, il voudra tester toutes les bizarreries de la région sans dormir ni manger, elle eut un petit rire, on le rejoint ? On aura de toute façon besoin de vêtements plus chauds. Même si on ne reste pas ici longtemps, on ne sait pas ce que nous réserve l’avenir. J’ai déjà eu besoin d’aller dans le grand nord en urgence par exemple… j’ai failli mourir de froid là-bas. C’était sans compter l’abominable homme des neiges bien sûr, mais Selene restait bien plus traumatisée par le blizzard qu’ils avaient affronté avec Jake et James en quittant le Drag’car. Aujourd’hui, elle sentait bien qu’aucune de ses tenues n’était réellement faite pour résister aux températures très basses. Même si son gros manteau limitait les dégâts, elle était bonne pour une pneumonie si elle s’éternisait dans le coin avec si peu de matière. Tout en marchant pour rejoindre le fameux magasin virtuel de son petit-ami, elle dit à Anastasia : - Le filin doré…je crois que c’est un pouvoir. Ça doit être pour ça que ta télépathie marche avec moi mais pas Julian… ça me touche beaucoup que ce soit moi. Les voilà devant la vitrine. On aurait plutôt dit un salon de coiffure : des rangées de sièges confortables étaient alignées de part et d’autres d’une pièce carrée. D’énormes casques masquaient presque entièrement le visage des clients, Selene reconnut son Jules à son accoutrement singulier. Des femmes si superficielles qu’elles avaient l’air synthétiques s’occupaient de l’accueil et franchissaient parfois une porte coulissante en fond de salle pour rapporter à une personne un sac plein d’articles avant de l’accompagner vers une caisse. Intimidée par cette ambiance ultra-technologique, la rouquine jeta un regard confus à Anastasia avant de rentrer. La porte déclencha une ligne mélodique qui lui évoqua les Daft punk. Une grande femme mince aux yeux turquoise et aux cheveux multicolores coupés en carré l’invita à prendre place sur un siège en l’aidant à mettre sa hotte et son manteau de côté. Quand elle eut mis le casque, la toquée se retrouva instantanément devant une suite de rayons où se promenaient déjà d’autres personnes. Elle se pinça et fut surprise de constater qu’elle ressentait la douleur comme s’il s’agissait de sa propre peau. Dommage qu’elle n’aperçoive ni Julian ni Anastasia, elle dut se résigner à faire ses achats seule. Elle commença pour un rayon « utilitaire » où elle attrapa une grosse batterie ; de quoi recharger son magnégide. Par la suite, elle dut chercher plusieurs minutes pour trouver le rayon du prêt-à-porter féminin. Ici, on pouvait oublier les pantalons, les jupes et autres chemisiers : les rayonnages croulaient plutôt sous toutes sortes de combinaisons. Des colorées, des noirs, des variantes, des isolantes, des refroidissantes, des ultra-résistantes, des chauffantes, des à températures variables, des à capuches, des avec gants, des unisex, des très masculines, … chez les techyoïtes c’était visiblement plus qu’une mode : c’était LA manière de s’habiller. Désemparée devant ces articles qu’elle ne connaissait pas, Selene jeta finalement son dévolu sur une combinaison isolante. Un modèle simple : il se contentait de retenir le froid sur la couche externe du tissu, de sorte qu’on ne pouvait souffrir des températures basses. Il n’était ni imperméable, ni rafraichissant en cas de chaleur, mais le prix des modèles plus sophistiqués firent peur à l’adolescente. Elle dégota une cabine dans un coin de cette boutique virtuelle et commença les essayages : la combinaison était d’un élégant bleu roi constellé de minuscules points argentés repartis de façon inégales : on aurait dit un beau ciel de nuit clair parsemé d’étoiles. Plusieurs fermetures éclairs dissimulant – ou non – des poches étaient disposées dans un chaos stylistiques. La fermeture principale glissait de son col jusqu'à l’orée de son bas-ventre. La galloise eut d’abord l’impression que le modèle était trop petit mais un battement de cils plus tard et tout était ajusté. Elle eut alors tout le loisir de s’admirer dans un grand miroir : le tissu était si moulant que toute sa silhouette gracile était fidèlement épousée. C’est presque avec déception qu’elle constata que sa poitrine de 15 printemps n’était pas encore si fournie que ça. Heureusement que la courbe de son postérieur lui laissa un sentiment de satisfaction. Selene s’arrêta soudain de se détailler et rougit, comme si quelqu’un risquait d’entrer dans la cabine pour lui faire une remarque désobligeante. Elle ne s’accorda que cinq minutes de plus pour admettre que malgré sa pâleur elle se trouvait plutôt jolie et que la couleur de la combinaison allait parfaitement avec ses cheveux aux éclats rougeoyants. Sans trop savoir comment procéder, elle se dirigea vers les sorties et à peine eut-elle franchit les barrières que son casque se releva de lui-même. Moins d’une minute après, le temps qu’elle se réhabitue à la bonne dimension, une vendeuse aux lèvres colorées de vert se tenait devant elle avec un sac translucide et un ticket de caisse. - Une grande batterie compatible pour tout objet technologique et une tenue isolante, taille S’’, modèle FB8795. Ça vous fera un total de 360 rubz mademoiselle. En suivant la jeune femme pour se faire encaisser, Selene se souvint qu’ils n’étaient pas passés à la banque. Ils devraient y penser avant de quitter la ville. Tandis que la vendeuse prenait ses gemmes, elle remit à sa cliente un autre petit sac en expliquant : - Il y a une promotion sur votre modèle de combinaison, pour tout achat de plus de 300 rubz, nous vous offrons des lots de produits « sans technologie ». Si vous souhaitez vous changer avant de sortir, vous avez une cabine juste ici. Elle pointa du doigt un habitacle entouré d’un rideau mauve que la toquée n’avait pas vu jusque là. Puisque ses deux amis semblaient toujours occupés, elle fila s’isoler pour d’abord découvrir son lot promotionnel : une trousse de toilette, une trousse de soin, une lampe torche et un bon repas. Plutôt pas mal ! Contente de son affaire, elle entreprit alors d’enfiler sa combinaison. La sensation était la même que dans le monde virtuel, si ce n’est qu’en sortant de la cabine et en tomba nez à nez avec Julian, elle avait soudain la sensation d’être toute nue. HRP ========== Anastasia : c'était plus facile pour moi de supposer que tu ferais des courses aussi. Si ce n'est pas le cas et que tu sais que ton personnage ne se prêtera pas au jeu, dis-le moi et j'édite sans soucis n'hésite pas à me question moi ou Jade sur le prix des articles qui t'intéresseraient si jamais tu ne les vois pas dans la boutique - sachant qu'à Techyo, tu ne peux acheter que les objets "technologiques". HRP2 ========== Achats de Selene : Grande batterie : 300 rubzCombinaison isolante : 60 rubz | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Mer 29 Avr - 13:32 | |
| Tandis qu'elle parlait, Anastasia avait bien remarqué Julian s'éloigner pour jouer avec le plan de ville lumineux, revenir vers elles puis repartir l'air énervé, dépité. Cela lui déplut fortement, au point qu'elle se demandait comment Selene pouvait être amoureuse d'un type pareil ! certes, il avait une belle gueule mais c'était loin d'être suffisant. Non seulement Môssieur ne voulait pas aller au restaurant alors qu'elle et l'adolescente en raffolaient - et si on restait démocratique, à 2 contre 1: on va au restau - mais en plus, il ne s'était pas soucier du fait que les filles avaient faim et soif, ni du fait qu'elle étaient transies de froid. Bref, le mufle, l'égoïste dans toute sa splendeur, tout cela parce qu'il adorait caresser dans le sens du poil sa phobie chérie de l'anormalité. D'ailleurs dans "anormalité" il y mettait une définition bien à sa façon et surtout tout ce qui arrangeait bien sa petite personne. Sa soit-disant maladie mentale n'était rien d'autre qu'un simple fourre-tout bien confortable !
Selene avait l'air heureuse de savoir qu'elles étaient liées à un fil d'or et lui donna des détails sur ce pouvoir agrémenté de télépathie pour elles deux. Cette idée d'exclusivité enchanta la jeune-femme mais cela ne lui donnait toujours pas d'indication sur la fréquence des messages. Il avait été prouvé que cela ne marchait pas toutes les heures ni même toutes les demi-journées. Tous les jours alors ? pourquoi pas... Mais cette expression comportait un piège: cela pouvait signifier "jour + nuit", soit 24 heures or 24 heures à Dreamland, cela pouvait être très, très long... Elle n'avait pas intérêt à gaspiller ce don pour dire n'importe quoi !
Pour comble Julian s'était dirigé vers un supermarché et Selene le suivait en excusant son comportement, elle était aveugle ou quoi ? Anastasia détestait les supermarchés, immenses halls sans âmes aux promotions-traquenards où tout était fait pour vous abaisser au rang du consommateur débile éternellement frustré. Elle préférait l'intimité des petits magasins qui offraient souvent des choses beaucoup plus originales que les grandes distributions. D'accord, celui-ci était virtuel mais pour l'anormalité on repasserait !
Quand le cerveau d'Anastasia commençait à barjoter, rien ne pouvait l'arrêter et tout y passait. En regardant avec Selene les articles en vitrines elle continua sur le même terrain: elle était sûre qu'il n'aimait pas véritablement Selene pour ce qu'elle était mais uniquement quand elle utilisait ses pouvoirs ou des objets magiques. Non, ce n'était pas Selene qu'il aimait mais ses gadgets bizarres et pour la jeune femme, cela faisait un sacré distingo.
Selene émit le désir d'entrer dans ce lieu... Anastasia poussa un soupir. Bah, elle avait l'air si contente à l'idée de faire des emplettes; elle ne pouvait pas lui refuser cela. Elle aurait fait n'importe quoi pour son amie et serait allée n'importe où. A la différence que cette amie n'était pas égoïste pour un sou et lui rendait bien les quelques sacrifices concédés. Pas comme Julian ! La jeune femme prit la main de l'adolescente pour marquer son acquiescement tout en restant branchée dans ses pensées.
D'ailleurs Julian ne semblait pas le moins du monde déstabilisé par les horreurs de cette guerre. Comment pouvait t-on avoir si peu de sensibilité, si peu d'empathie ? Ah oui, c'est vrai, tirer sur du robot et voir un gus mourir avec les boyaux qui lui sortent par la bouche c'était anormal donc super-rigolo, super-marrant, génial quoi ! "Pauvre mec" pensa t-elle.
Glacée jusqu'aux os la chaleur du magasin lui fit du bien. Elle fit bonjour de la tête à la jeune femme de l'accueil et s'installa sur un fauteuil à côté de son amie sans un regard pour Julian qui de toutes façons ne s'était absolument pas intéressé à elles occupé qu'il était à assouvir sa pulsion du moment. Décidément, Anastasia ne pouvait pas comprendre de telles attitudes. Elle mit le casque sur sa tête et fut virtuellement projetée dans les rayons qui étalaient des objets technologiques, du plus banal au plus incroyable. Elle resta un moment devant la multitude de modèles de combinaisons techyoïtes. En fait, elle voulait un pull épais mais il n'y en avait pas. En plus elle était seule; plus précisément sans Selene et elle était frustrée. Choisir un vêtement sans discuter avec une amie de sa couleur ou sa texture, ne l'intéressait plus. Elle aurait adoré entrer ensembles dans la cabine d'essayage, en enfiler une dizaine les unes après les autres, les comparer par rapport à leur silhouette respective, délirant sur les tons qui "vont bien au teint" ou pas, celle qui "grossit" ou qui "amincit", se tordant de rire sur celle qui rend ridicule et s'exclamer sur celle qui fait ressembler à un top-model... Comme des nanas en plein shopping, quoi, du normal ! Du coup, elle décida d'acheter la chose la plus minablement banale qu'on pouvait s'offrir à Dreamland; pour cela, même pas besoin d'aller à Techyo, la cité la plus techno du monde et sa banlieue; c'était le genre d'objet qu'on pouvait trouver dans n'importe quel boui-boui de n'importe quel patelin paumé: un sac à dos ! Julian serait vert ! enfin, si seulement il daignait s'intéresser à leurs achats: c'est tellement normal de demander à des filles "alors, vous avez trouvé des trucs intéressants ?" Pour le coup elle eut du mal réprimer un fou-rire. Plus sérieusement elle se demanda comment en parler avec Selene. serait-elle ouverte à une mise en garde ? pas sûr, elle était amoureuse... Anastasia avait la sensation que Selene avait un faible pour ce type simplement parce qu'elle n'avait rien trouvé de mieux à Dreamland pour l'instant mais qu'à terme, il ne la rendrait pas heureuse. cela la mettait en rogne.
La jeune femme chercha un rayon d'objets magiques mais il n'y en avait pas. Elle se dirigea alors vers les caisse. Une fois devant, son casque se défit automatiquement et une jeune caissière enregistra son achat. Cela fera 200 rubz, s'il vous plait Anastasia régla la somme et osa une question: Excusez-moi mais j'aurais voulu un pull, vous n'en avez pas du tout ? Non mais nous avons un rayon d'objets usuels en super-promo, juste à votre droite et j'ai vu qu'il y avait des... manteaux. En prononçant ce dernier mot la jeune fille au rouge à lèvres vert fit une moue de dédain et lui souhaita le bonsoir.
Elle se dirigea vers le lieu indiqué. Effectivement, les manteaux n'étaient pas au top de la mode d'ici mais il faisait si froid... Elle en choisit un simple et bien rembourré, noir, prit un "repas complet", une bouteille d'eau de 1L et paya avec 6 jetons qu'elle trouva dans une coupelle: un panneau indiquait qu'ici tout genre de monnaie était accepté.
Elle allait sortir quand elle vit Selene et Julian devant une cabine d'habillage à rideaux mauve. Ignorant ce dernier, Anastasia ne put que lancer un Wouah ! d'admiration face à Selene en combinaison ultra-moulante couleur nuit étoilée. Tu es magnifique avec cette combinaison, elle te vas très bien ! Elle en profita pour ôter son blouson afin d'enfiler le manteau. Elle fouilla ses poches pour transférer rubz et autres de la poche de l'un à la poche de l'autre mais elle avait beau gratter la doublure de la poche intérieure de son cuir, il n'y avait rien. Une sueur froide perla sur son front et elle se mit à pâlir: J'ai oublié le dessin dans la poche intérieure de la combinaison de la M.E.R.D.E., j'y retourne !
-------- HP: Achat boutique: 1 sac à dos: 200 rubz.
Dernière édition par Anastasia Waitten le Jeu 30 Avr - 20:32, édité 1 fois | |
| | | Julian McMorre
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Jeu 30 Avr - 14:49 | |
| Des courses virtuelles dans un espace virtuel, seul en un immense supermarché... Pour Julian, l'expérience était intéressante. En effet, combien même cela pouvait habituellement le rendre malade à en mourir de devoir faire comme tout le monde des courses par obligation vitale de se nourrir (- ce qui peut en soi avoir tendance à compliquer la chose : comment se choisir quelque chose à manger lorsque l'on a absolument pas faim à cause d'un mal de ventre causé par sa peur ? -), cette fois la situation s’avérait suffisamment particulière et inhabituelle pour qu'il puisse ignorer en partie sa peur, oubliant partiellement qu'ici, c'était la norme de faire ainsi ses achats.
Dans ce magasin, être enfin seul lui fit tout d'abord beaucoup de bien. Dieu seul savait que depuis qu'il avait atterri en ce monde il n'avait jamais vraiment eu l'occasion d'être seul et de souffler. À tout moment des gens se trouvaient proches de sa personne, et il y avait même toujours du bruit causé par d'autres personnes, ou choses, les rares moments où il était isolé.
C'est ainsi que, tout joyeux, il se dépêcha d'aller dans le rayon gâteaux et bonbons. Oh qu'il avait envie de plaisirs bêtes et méchants tel que ces gourmandises. La dernière fois, cela datait des deux cafés payés à l'hôtel, autrement dit pratiquement une éternité. Ce qu'il désirait par dessus tout ? Il les trouva, sous des marques Dreamlandaises certes, mais qu'importait l'emballage quand l'intérieur était similaire, et donc probablement aussi bon non ? Qu'importe, il en avait vraiment envie, et même s'il avait comprit que l'argent pour un voyageur était très précieux, il n'en avait cure. Et puis, faire comme tous les autres voyageurs lui serait insupportable maintenant qu'il avait une part de choix. Les premiers articles attrapés dans les rayons furent ainsi 200g de bonbons, pour un total de 4 rubz et deux paquets de spéculites, l'équivalent des spéculos en Dreamland, pour 6 rubz total.
Et comme son prochain objectif se trouvait souvent dans les rayons concernant la nourriture, il le trouva assez vite. À son plus grand étonnement, il ne pensait pas qu'il pourrait y avoir un tel marché concernant les piques apéritifs. Ici, à Techyo, ils en avaient au moins une dizaine de types différents : piques chauffants pour apéritifs chaud, la même chose concernant l'inverse, des piques refroidissants. Il y avait aussi des piques vibrants ou des piques avec pinces pour aliments difficiles à attraper, et tout pleins d'autres, dont au moins la moitié que le phobique n'aurait pas su donner l'utilité. Ceux qu'il recherchait, les simples, en bois, pour les machouiller à longueur de journée, se trouvèrent dans un petit coin, bien caché sur l'étage le plus bas du rayon. 150 piques par paquet à en croire l'étiquette. Il en prit 2 pour un total de 6 rubz, ne sachant pas s'il en perdrait ou pendant combien de temps il ne pourrait pas en racheter.
Et maintenant, direction les rayons ne concernant pas la nourriture : de toute manière, à y être resté ainsi, il avait fini par ne plus le supporter, conscientisant de plus en plus que les Techyoïtes devaient tous passer et repasser dans ces rayons, et qu'il était en train de faire de même. En plus, maintenant que ses envies étaient satisfaites, aucune raison de rester, autant courir dans le coin « loisirs et jeux » du magasin. Il put y faire deux nouveaux achats que beaucoup de monde jugerait inutiles : un jeu de cartes à 5 rubz, et un lot de 3 dés simples au même prix. Total des deux à 10 rubz. Qui est-ce que cela ne détendait pas de tenter le hasard en jouant aux cartes ou avec des dés ? Et après tout, les voyageurs avaient, tout du moins en avait-il l'impression, beaucoup de raison de stresser et très peu de se détendre. Dans ces conditions, le problème était réglé.
Collé à ce rayon, il put apercevoir le rayon « sport », ce qui le fit réagir à l'un de ses besoins les plus essentiel, mais aussi en partie handicapant. Il haïssait marcher. Tout le monde marchait pour se déplacer, tout le temps ! Certes ils pouvaient prendre la voiture, l'avion ou tout autre moyen de déplacement, mais majoritairement, pour aller d'un transport à un autre, il était nécessaire de marcher. Mais le fil des événements dans ce monde avait réussi à lui amener la pensée sur autre chose que ce « détail », à oublier que pour compenser sa peur qu'il devait affronter tout le temps, à tout moment dans le monde réel, qu'il « supportait » et tenter d'oublier, qu'il utilisait le plus souvent possible sa trottinette pour le soulager. Et dans le monde réel, il roulait au final bien plus qu'il ne marchait. Elle était tout le temps proche de lui, et en un pas maximum il pouvait l’attraper et monter dessus pour aller faire un tour. Le seul problème était toute route trop mauvaise pour en faire, où il devait de gré ou de force marcher, ainsi que son travail où il était hors de question d'avoir le droit de l'utiliser. Mais de toute manière, pour les routes mauvaises, les gens évitaient de les emprunter à pied, ce qui compensait la gène. De fait, il couru – littéralement – voir s'il put trouver un tel engin, et tel engin se trouva parmi une douzaines de modèles, électriques pour la plupart, volants ou non. Ces derniers, pour rien au monde il ne les aurait acquit. Il supposait sans difficulté que c'était ces derniers que tout le monde choisissait, et il lui était manifestement impossible de faire « comme tout le monde ». Le modèle choisit restait simple, à propulsion humaine pure et dure, juste 2 roues, la planche et le manche pour se diriger, le tout pliant, avec des grandes roues de ville, pas les petites pour enfants ou le sport. Sa modeste somme était de 25 rubz, suffisamment peu cher pour qu'il puisse l'acheter, ceci pour son plus grand bonheur.
Côté trekking, rayon proche aussi, il trouva pour 50 rubz un sac de couchage. Mine de rien, si il devait dormir en dehors comme il aimait le faire plutôt que dans un hôtel, classiquement, ne lui permettant d'avoir qu'un mauvais sommeil, il aurait un minimum chaud et ce serait plus agréable que le sol pur.
Puis, alors qu'avec tout son barda empilé d'un côté dans un panier qu'il avait trouvé, et de l'autre la trottinette, il tilta, et se retourna pour se diriger vers le coin papeterie. Il y acheta un peu carnet à dessin ainsi qu'un criterium pour un total de 7 rubz. Ça ferait un joli cadeau pour sa douce, elle qui avait le besoin récurent de dessiner.
Ainsi se fini ses courses, revenant dans le monde réel en « sortant » du magasin virtuel. Une hôtesse s'approcha rapidement, tout juste le temps de reprendre ses esprits, avec ses articles et la facture de 108 rubz, chiffre tout à fait sympathique. Heureux il démonta juste après avoir payé le carton de la trottinette, fourra toutes ses affaires dans sa sacoche, pratiquement pleine à force d'y mettre des choses diverses et variées et prit un pique dans la bouche pour le machouiller. Et quand on lui avait indiqué que sa compagne avait déjà fini ses dépenses, il fonça sur son deux-roues devant la cabine pour attendre qu'elle sorte, et combien même la « vendeuse » hurlait qu'il était n'importe quoi de faire de la trottinette en intérieur.
Là, Selene finit par sortir de la cabine. Il ne remarqua même pas Anastasia, qui mine de rien ne fit même pas elle-même attention à Julian. Le phobique n'en revint pas de voir sa douce dans sa si jolie et moulante combinaison qui laissait ressortir toutes ses formes. Émoustillé de par son peu d'expérience en la matière, il ne put retenir une excitation plutôt visible à l'entrejambe à cause de la combinaison techyoïte qu'il portait à cause de son pouvoir qui s'était remit en route pendant qu'il visitait le magasin. Gêné, il tenta de le cacher tant bien que mal, ne réussissant qu'à le montrer encore plus. Et pour se rattraper, il sorti le carnet et crayon, les tendant à Selene :
- Tiens, c'est pour toi, c'est cadeau. Vu que ton carnet doit être plein bientôt et que tu as besoin de dessiner... Enfin voilà...
Et tout en disant cela, il rougissait plus qu'il n'avait jamais su le faire jusqu'à présent.
--- --- ---
200g de bonbons – 4 rubz. 2 paquets de spéculites – 6 rubz. 2 paquets de piques apéritifs en bois – 6 rubz. 1 jeu de cartes – 5 rubz. 1 lot de 3 dés simples – 5 rubz. 1 trottinette – 25 rubz. 1 sac de couchage – 50 rubz. 1 carnet + criterium – 7 rubz (donné à Selene :3)
TOTAL : 108 rubz. | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Jeu 30 Avr - 17:22 | |
| Les joues de Selene virent à l’écarlate quand son amie usa du compliment « magnifique ». Le « merci » timide qu’elle avait essayé de formuler se transforma en suite de sons inintelligibles. Du coup – et peut-être heureusement – elle ne vit pas le renflement de Julian au niveau de ses parties intimes. Par contre, elle devint si rouge quand il lui offrit son cadeau que c’était à se demander si elle ne garderait pas cette couleur à vie. Un nouveau carnet et un critérium… ce n’était pas grand-chose, mais ça la touchait énormément. C’est vrai que le sien ne comportait plus beaucoup d’espace vierge.
- Merci… c’est adorable, réussit-elle à dire en se mettant sur la pointe des pieds pour embrasser son Jules.
La galloise ne remarquait même pas que ses deux amis s’ignoraient royalement. L’exclamation d’Anastasia sur son dessin lui fit brusquement tourner la tête vers elle. Pas le temps de dire quoique ce soit, son amie avait quitté le magasin à toute vitesse. Selene s’empressa alors de ranger ses affaires dans sa hotte, son carnet neuf soigneusement tout en haut de son bazar, et la prit sur son dos en expliquant avec précipitation :
- Faut qu’on la rattrape, tu viens ?! Je veux pas la perdre comme Léorio !
Elle eut tout juste le temps d’entendre le phobique lui dire qu’il préférait plutôt les rejoindre à l’hôtel avant de quitter la boutique pour fendre la foule en direction du centre de la M.E.R.D.E. Le froid la griffait beaucoup moins. En réalité, elle s’en sentait même totalement préservée, hormis les zones de son corps, comme son visage, qui étaient toujours exposées à la température polaire. Quand l’adolescente pénétra dans le hall sous le regard suspicieux des vigiles, elle n’eut à faire que quelques pas pour trouver Anastasia en discussion, apparemment animée, avec deux hôtesses d’accueil en tailleur élégant. En s’approchant, Selene comprit qu’on refusait à son amie l’accès aux sections internes de la base : maintenant que leurs contrats étaient terminés, il faudrait une autorisation spéciale pour entrer, question de sécurité. Elle posa doucement une main sur l’épaule de l’émotive pour lui glisser à l’oreille :
- Ne t’en fais pas ce n’est pas grave. Je te ferai un autre dessin… je t’assure que ce n’est pas grave, insista-t-elle après avoir croisé le regard ferme des hôtesses.
La rouquine attrapa le bras de son amie pour l’entrainer à l’extérieur. Voir son aînée si bouleversée par la perte de son cadeau la rendait toute chose, mais ce n’était pas la peine de s’attirer des ennuis pour un croquis. Les supérieurs de la M.E.R.D.E devaient déjà suffisamment les avoir dans le collimateur. De retour sur le trottoir, la toquée n’avait pas lâché Anastasia. Au contraire, c’était désormais avec un bras-dessus/bras-dessous amical qu’elle la gardait contre elle pour qu’elles puissent avancer sans se perdre. Ses yeux noisette naviguaient passivement dans la foule qui défilait d’un flot continue alors qu’elle tentait de consoler la jeune femme :
- Voilà ce que je te propose : on passe à la banque troquer nos chèques contre de l’espèce locale, on va se prendre un truc dans le restaurant que tu veux et on va se dégoter un vol de nuit pour Gloutoniskaïa.
Elle espérait réellement la convaincre. Son affection pour Anastasia avait été décuplée par l’épisode militaire, comme si la peur de la perdre avait mis en exergue le fait qu’elle avait trouvé une âme-sœur. Une véritable âme-sœur, dans le plus beau sens du terme possible. Son cœur se serra pourtant : son petit-ami n’avait pas voulu les suivre. Alors qu’ils venaient de surmonter une épreuve terrible, voilà qu’il préférait aller gambader seul plutôt que de tenir compagnie à son escorte féminine. Toutefois il lui avait fait un cadeau, n’était-ce pas une preuve suffisante ? Le doute revenait à la charge, elle ne savait plus. A tous les coups, le phobique lui en voulait toujours à cause de la mésentente de la veille...
- En tout cas, on peut passer la soirée ensemble, reprit-elle d’un ton un peu trop amère, enfin, ça me fait vraiment plaisir ! assura-t-elle précipitamment avec un sourire, mais… Julian n’a pas voulu nous accompagner, il m’a juste dit qu’il nous retrouverait à l’hôtel… tu crois qu’il m’en veut encore ?
====== HRP ======
J'ai discuté avec Julian, il m'a dit lui-même qu'il ne nous suivait pas. Du coup à nous la soirée entre filles ! Youhouuuuu \o/ | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Jeu 30 Avr - 22:40 | |
| Anastasia n'attendit pas les derniers commentaires de Julian pour sortir, elle culpabilisait déjà de ses mauvaises pensées et avait besoin d'être seule. Comme souvent, elle préférait fuir les situations de conflits, signes de désamour plutôt que les assumer. Elle avait une dent contre Julian mais n'aurait pas supporter qu'il ne l'aime plus; tout cela était bien compliqué à gérer.
La nuit était tombée et malgré le manteau épais, le froid intense l'assaillit. Son corps avait dû s'habituer au confort de la combinaison pour ressentir à ce point les morsures glacées. Avant de faire un pas, elle décida d'enfiler son blouson sous son pardessus. Elle se retrouva engoncée mais la double épaisseur lui fit du bien et elle se mit à courir: elle n'en aurait pas pour très longtemps, le supermarché n'était pas loin de la M.E.R.D.E. C'était sans compter la fatigue accumulée dans ses jambes lourdes à force de ramper et marcher dans ce dédale infernal; en fait elle ne put guère qu'accélérer le pas sans plus. Avec soulagement elle aperçut le bâtiment. Elle se doutait bien qu'il ne serait pas aisé d'entrer à nouveau dans ce lieu pour demander un bout de papier plié en quatre dans une combinaison pourtant elle avait un plan; rien d'extraordinaire mais elle avait eu connaissance d'un code par la bouche de Joan à un moment où celle-ci pensait parler avec Ron sans être écoutée; cela faciliterait peut-être les choses, on verrait bien... La vue de l'immeuble lui fit immanquablement penser à Edem. Il avait beau lui avoir "parlé" sa présence lui manquait éperdument.
Elle entra dans le hall et eut à peine le temps d'expliquer sa requête que l'hôtesse d'accueil, sans doute paniquée d'avoir laissé entrer une étrangère au service, partit dans une explication animée dans des tons qui frôlaient le suraigu, comme quoi elle faisait un remplacement, l'hôtesse responsable étant aux toilettes, qu'elle reviendrait dans un quart d'heure, qu'il ne fallait pas entrer comme cela dans un lieu privé sans décliner son identité au portier, etc, etc... Anastasia qui ne possédait pas de contre-fa dans sa tessiture vocale n'arrivait pas à placer un mot entier dans ce souffle - que dis-je un souffle ? - dans cette tempête wagnérienne digne des Walkyries. Sur ces entre-faits et pour couronner le tout, Selene arriva en trombe faisant choir ses derniers espoirs en lui proposant un autre dessin et en l'entraînant vers la sortie sous le regard halluciné de l'hystérique déjà entourée de secrétaires, comptables et femmes de ménage avides de spectacle scandaleux. Anastasia était bouleversée, pire, désespérée par la tournure des événements.
Elle laissa son amie la serrer contre elle bras dessus-bras dessous; cette chaleur amicale lui faisait du bien et Selene avait l'air si contente de l'avoir tirée d'un mauvais pas... elle ne pouvait pas lui en vouloir ! Devant la cocasserie de la situation, elle se mit à rire aux éclats, serra plus fort l'adolescente et déambulèrent comme deux copines de lycée complices d'avoir fait un mauvais tour à un prof.
Quand Selene lui proposa d'aller à la banque, au restaurant puis de partir vers un autre lieu, les yeux de la jeune femme s'illuminèrent comme un enfant devant un sapin de Noël croulant sous les cadeaux. Oh oui ! s'écria t-elle cela me ferait vraiment plaisir ! tu avais envie d'un japonais si je me souviens bien, allons-y, ils doivent bien avoir autre chose que des sushis à leur menu, pour moi ! Anastasia était toute follette mais la perspective d'un dîner n'était pas la seule raison, elle avait une idée derrière la tête. Malgré tout elle réagit tout aussi joyeusement à l'annonce d'un voyage: Gloutoniskaïa ? je ne connais pas mais j'aurais très envie d'y aller, surtout avec toi mais... elle tourna la tête dans tous les sens à la recherche de Julian. Elle n'eut pas besoin de poser la question, l'adolescente l'informa que le jeune homme ne ferait pas partie de leur virée. Pourquoi ? ne put-elle s'empêcher de demander tout en culpabilisant à nouveau c'est à cause de moi ? et il t'en voudrait de quoi ? Anastasia sentait que le terrain devenait glissant et elle connaissait son pouvoir à présent: si elle donnait son avis il serait écouté et très probablement suivi or, elle avait réfléchit: elle ne dirait rien de ses soupçons à son amie, elle ne voulait pas lui faire de peine; pas aujourd'hui, pas après cette guerre ignoble. Elle se rendrait bien compte par elle-même, avec le temps, si cet amour lui convenait ou non. Mal à l'aise elle répondit: on en parlera tranquillement au restaurant si tu veux mais avant je dois retourner à la M.E.R.D.E, le quart d'heure est passé, l'hôtesse responsable sera derrière le guichet, c'est à elle que je dois m'adresser si je veux récupérer ton cadeau. Devant le visage interloqué de la jeune fille, elle ajouta: Je sais bien que tu te ferais un plaisir de m'en dessiner mille si je te le demandais mais c'est ce premier épouvantail que je veux. La feuille est toute froissée, elle le sera encore plus avec le temps mais c'est celle-ci la plus importante à mes yeux; c'est un pacte que je me suis jurée de tenir sur notre amitié: "A la vie, à la mort". Ce dessin est devenu un symbole que les milliers d'autres seraient incapables de remplacer, tu comprends ?
La jeune femme embrassa son amie et fit demi-tour. Tu peux m'accompagner si tu veux mais cette fois motus et bouche cousue ! Elle pénétra dans les locaux et reconnut dès le premier regard l'hôtesse d'accueil habituelle. Après les présentations d'usage elle expliqua le motif de sa présence en n'omettant pas d'ajouter: Je faisait partie du commando d'élite C.653 ZS L'hôtesse la regarda avec de grands yeux troublés et avec une voix où perçait l'émotion répondit: Je vais voir ce que je peux faire pour vous, attendez-moi ici. La femme disparut dans le dédale de couloirs et revint au bout d'un moment avec un papier plié en quatre entre ses doigts en disant: Si c'était cela vous avez eu de la chance, votre combinaison n'était pas encore partie au nettoyage à cause... de celle de certains de vos coéquipiers... Anastasia avait bien compris l'allusion aux 4 disparus. Les larmes au bords des yeux elle déplia la feuille afin de vérifier puis répondit: Oui, c'est bien cela... Au revoir.. et merci. Sur le signe de tête de l'hôtesse la jeune femme tourna les talons afin qu'elle ne voit pas la douleur couler sur ses joues et se retrouva sur le trottoir. Prenant une grande bouffée d'air afin de chasser l'angoisse, elle replaça son dessin dans la poche intérieure de son blouson et lança joyeusement à son amie: En route pour la banque et le restau maintenant, youhouou ! | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Ven 1 Mai - 0:30 | |
| De quoi Julian pourrait-il lui en vouloir ? Si son amie avait oublié, Selene n’était pas certaine de vouloir lui rafraichir la mémoire. Sa crise de larmes dans les toilettes de la M.E.R.D.E était loin d’être un de ses souvenirs favoris. Les yeux dans le vague, elle préféra garder le silence, tout en souhaitant paradoxalement qu’Anastasia se souviendra de ce à quoi elle faisait allusion pour lui dispenser ses conseils. Certes, certes, elle s’était résignée à ne plus se prendre le chou sur les questions de première fois. Mais comment devait-elle faire part de sa résolution à son petit ami ? Devait-elle laisser les choses faire ? Devait-elle lui dire que finalement, elle ne serait pas contre ? Devrait-elle l’aguicher ? Quel casse-tête !
La galloise, perdue dans ses sacs-de-nœuds d’adolescente, eut du mal à se raccrocher à ce que disait son aînée. Retourner à la M.E.R.D.E ? Mais… que… ne lui avait-on pas dit qu’elle ne pouvait pas entrer dans la base récupérer son dessin ? Elle ouvrit la bouche pour répondre mais les explications coupèrent court à tout argument. En fait, la toquée n’était pas certaine de mériter tout cet amour. La crainte de décevoir s’invita dans le tumulte d’émotion qui tourmentait son petit cœur. Comment ferait-elle pour être toujours à la hauteur ? Le baiser d’Anastasia la fit rougir, elle baissa ses yeux noisette. Elle avait des amies dans le monde réel, suffisamment proches et respectueuses pour ne pas se formaliser de son obsession sinistre. Pourtant, aucune d’elle ne lui avait faire ressentir ce que suscitait aujourd’hui l’émotive pathologique. Alors que Selene suivait silencieusement pour pénétrer à nouveau dans le hall d’accueil de la ME.R.D.E, elle prit la décision ferme de présenter Anastasia à sa tante quand elles se réveilleraient. Qu’importe que l’idée qu’elle se soit fait une amie du double de son âge soit difficile à faire passer… elle n’imaginait plus sa vie sans cette femme.
La galloise observa sa comparse obtenir gain de cause avec un sourire léger mais crut percevoir une étincelle au coin de ses yeux. A l’extérieur, sous le regard des vigils qui commençaient vraiment à les dévisager comme si elles préparaient un sale coup, elle vit que les joues de son aînée étaient humides. Elle ne prononça pas un mot mais l'enlaça tendrement avant de lui prendre la main pour l’entraîner vers un établissement qui se voyait de loin : un bureau du « Crédit Techyoïte » dont la vitrine était cerclée d’élégants néons bleus. Le logo, évoquant la tour de l’avarice, clignotait inlassablement. Sur un panneau numérique défilaient en boucle des annonces telles que « disponible 24/24h pour nos clients » ou encore « ouverture de compte rapide ».
- C’est parti ! déclara Selene avec un sourire qui illuminait son visage pâle, mais tu sais si tu n’aimes pas le japonais, on peut aller ailleurs. J’avais une envie de jap’, mais au final, je m’en fiche tant que je peux le faire mal au ventre, j’ai vraiment faim !
Sur ces mots, elle poussa la porte de la banque. A l’intérieur, elle découvrit une salle circulaire d’un blanc immaculé, des machines le long des murs, à l’exception d’un endroit où une porte en verre donnait sur un couloir éclairé. Intimidée, elle se plaça devant l’un des écrans qui s’éclaira en lui proposant différentes options : « retirer », « déposer de l’argent sur un compte », « échanger un chèque contre de l’espèce », « prendre rendez-vous avec un conseiller », … l’adolescente navigua intuitivement en suivant les instructions et finit par recevoir enfin ses 380 rubz en gemmes. Elle les rangea soigneusement dans sa bourse et attendit que son amie soit prête pour ressortir.
Il neigeait désormais. De petits flocons tombaient lentement sur la ville hyper-technologique, couvrant les enseignes lumineuses d’un linceul blanc. Selene eut brusquement la tête de quelqu’un qui se rappelle de quelque chose. Tout en marchand aux côtés d’Anastasia, elle reprit le sujet de leur soirée entre copine :
- Sincèrement, on mange où tu veux. Tu aimerais faire te faire un film après ?! J’ai eu deux places pour Noël il y a un moment mais… mes occasions d’aller au cinéma sont rares. Je ne sais ab-so-lu-ment-pas ce qu’ils passent ici, confia-t-elle avec un rire cristallin.
Elles croisèrent une boutique surmontée d’une horloge numérique. Il était déjà presque 21h. La nuit était bien noire dans le ciel où aucune étoile n’était visible à cause de l’orgie lumineuse de la capitale. Pourtant, la rouquine était persuadée d’une chose, comme si elle comprenait peu à peu l’esprit de cette ville commerciale :
- Ne t’en fais pas pour Gloutoniskaïa, je suis sûr que tant qu’on a de quoi payer, on pourra avoir des vols à n'importe quelle heure, dit-elle en faisant la moue.
Elle espérait simplement que Julian serait d’accord pour partir et qu’il ne s’attirera pas d’ennuis tant qu’il était seul. La galloise avait la douloureuse impression que c’était sa spécialité… comme s’il était trop « normal » de faire profile bas. | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Ven 1 Mai - 10:07 | |
| L'espace d'un instant la jeune femme crut percevoir un malaise dans l'attitude de son amie, était-ce à cause d'elle, à cause de Julian ou des deux ? elle essuya une dernière larme du revers de la manche et reçu le baiser de Selene avec une émotion telle qu'elle ne put s'empêcher de penser: "Ah, si j'avais été un homme...". Voilà que ses drôles d'idées la reprenait mais d'un autre côté, vu sous cet angle tous les problèmes seraient résolus; Selene serait pour elle et pour elle seule sans avoir à la partager avec un amant. Son amie ne serait plus jamais triste, elle y aurait mit un point d'honneur et puis... Elle n'aurait même pas eu besoin de se poser la question de savoir si elle serait prête ou non à faire l'amour: elle l'aurait abordée avec une tendresse infinie, lui faisant découvrir sans qu'elle s'en rende compte les mille et unes sensations que procurent les caresses sur le corps, d'abord chastes puis plus ciblées, tout en douceur allant crescendo jusqu'au passionnel, s'arrêtant à la moindre alerte de tension, persistant au moindre tressaillement de plaisir... elle n'aurait pas résisté. Seulement voilà, elle était femme... Ces pensées érotiques lui firent naître une chaleur intense au niveau du bas-ventre mais l'éducation bourgeoise qu'avait reçu Anastasia barra la route au moindre élan concret; d'ailleurs l'adolescente remettait le restaurant Japonais sur la balance. Je meure de faim aussi et l'idée d'être assise bien au chaud avec toi, entourée d'effluves de cuisine alléchantes me ferait presque tourner de l'oeil ! allons dans un Japonnais, j'aperçois une enseigne là-bas.
Devant la banque, le logo de le la Tour de l'Avarice fit instinctivement reculer la jeune femme: elle avait eu son compte dans le dangereux et le sordide; ce lieu ne l'intéressait plus du tout pas même pour une promenade touristique; la photo lui suffisait amplement ! A l'intérieur tout était informatisé. Anastasia observa les manipulations de son amie sur l'écran, constata qu'elle changeait les rubz en gemmes et fit de même. Elle fut surprise, une fois dehors par le radoucissement subit de la température: il neigeait à présent et l'idée d'une bataille de boule de neige suivi de la construction d'un bonhomme de neige - ou plutôt d'un épouvantail, ce serait plus amusant - quand le tapis blanc serait suffisamment épais lui frôla délicieusement l'esprit. Elle regarda son amie qui avait l'air de penser à quelque chose d'important mais elle ne fit que remettre sur le tapis son choix asiatique suivi de l'idée d'un film. Pour le restau, comment te dire... En amitié ou amour, quand on voit que l'être chéri à vraiment envie de quelque chose, le bonheur de l'autre est d'accéder à son désir; je ressens donc une grande joie à l'idée de te faire plaisir et puis j'adore les crevettes, il doit bien y avoir au menu ! Anastasia était rassurée, elle avait réussi à glisser subrepticement une des règles fondamentales des relations amoureuses épanouies - selon ses définitions - sans avoir à parler des manquements de Julian. Elle enchaîna: et pour le cinéma c'est une bonne idée ! par contre, si on pouvait éviter pour ce soir les films de guerre ou de robots, cela m'arrangerait ! sinon j'aime tout, même les dessins animés et les manga et c'était vrai ! combien de fois s'était-elle affalée sur son canapé en regardant Bob l'éponge ou Naruto; si quelqu'un l'avait vu, à l'âge qu'elle a...
Elles prirent la direction du restaurant Japonais entrevu, une horloge marquait 21h00, c'était une bonne heure pour s'empiffrer ! la neige continuait de tomber auréolant la ville d'une magie scintillante. Gloutoniskaïa... Ce nom aussi avait sa magie et le fait de pouvoir s'y envoler bientôt fit rêver la jeune femme pourtant cette réjouissance n'avait pas l'air d'être complètement partagée par Selene, elle s'inquiéta: L'endroit est dangereux ? les gens sont en guerre là-bas aussi ? tu n'as pas l'air convaincue par ce choix...
Une carte de menu holographique s'étalait devant elles. La jeune femme s'empressa de regarder s'il proposait quelque chose de "mangeable". Elle fut très vite rassurée en survolant la longue liste de plats frits, sautés à la poêle, mijotés, accompagnés de soupes de légumes et de riz, elle en salivait d'avance. Le restaurant était attirant. Lumineux, pas trop grand, tables aux belles nappes en tissus contrastant avec le déballage de technologie, l'ambiance zen et feutrée eut raison de ce choix. Anastasia poussa la porte. Elle furent accueillies par une douce musique asiatique et par un serveur customisé à outrance façon orientale, sourire plaqué qui les dirigea vers une petite table pour deux. Avec enchantement, la jeune femme le regarda allumer une bougie selon un rituel qui était peut-être de là-bas. Le sol était composé de carreaux transparents, immense aquarium pour carpes koi de toutes dimensions. Elles s'installèrent. La chaleur de la pièce faisait monter le rose au joues et cela lui donna l'idée de proposer à Selene un petit apéritif maison. Je ne suis pas trop branchée alcool mais une fois n'est pas coutume et puis...j'aimerai fêter nos retrouvailles, on aurait pu ne jamais se revoir avec ce que l'on a vécu, qu'en penses-tu ? | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Ven 1 Mai - 11:56 | |
| - Oh pour ça il n’y a aucun problème, acquiesça Selene en riant quand son amie lui demanda d’éviter les films à base de robots et de guerre, un dessin-animé bien bête ce serait parfait.
Elle ne le montrait pas, mais elle avait été troublée par la déclaration d’Anastasia par le « devoir » d’un être aimé. En fait, elle ne savait pas s’il s’agissait d’un reproche déguisé ou s’il s’agissait d’une référence à Julian. Alors qu’elles se dirigeaient vers ce qui ressemblait le plus à un restaurant japonais – dans la mesure où le Japon n’existait pas à Dreamland – la toquée se creusait les méninges pour savoir à quel moment elle aurait pu blesser les sentiments de son aînée. Après tout, cette dernière était anormalement sensible, peut-être qu’un petit détail avait pris des proportions démentes. Ça y est, voilà qu’elle angoissait. Tout en se rongeant les ongles, elle releva ses yeux noisette vers les orbes gris-vert qui la détaillaient avec inquiétude. Avait-elle laissé entendre que Gloutoniskaïa était une ville à problème sans le vouloir ?
- Ah non-non, s’empressa-t-elle de répondre, euh… je t’en parle quand on sera dedans.
Elle sourit. Un sourire malicieux, celui d’une adolescente qui mourrait d’envie de partager quelque chose avec sa meilleure amie. Elle survola le menu sans vraiment le regarder : tant qu’il y avait du poisson cru et du riz, ça lui allait. Excitée désormais, la galloise emboita le pas à la trentenaire pour pénétrer l’établissement au charme orientale. L’intérieur était vraiment beau. Elle poussa même un « oooh » d’émerveillement en s’apercevant que le sol était un grand aquarium où des carpes koï nageaient nonchalamment. Gamine dans l’âme, Selene ne pouvait s’empêcher d’être amusée par leurs similis de moustaches.
Arrivant devant leur table, elle posa sa hotte dans un coin pour ne gêner personne et enleva écharpe et bonnet. Elle ne portait plus que sa combinaison neuve scintillante. Sa chevelure rousse et sauvage cascadait, indomptable, et les efforts qu’elle fit pour la discipliner un peu furent vains. Anastasia lui proposa un apéritif alcoolisé. Son âge lui revint en pleine face, narquois, pour lui rappeler qu’il y avait un monde entre les « adultes » et les « enfants » en termes d’habitudes gastronomiques. Elle était encore mineure ! Si ses amis ne manquaient pas – d’essayer – de la faire boire au cours de certaines soirées, c’était loin d’être une pratique coutumière.
- En fait euh… je… je ne bois pas d’alcool, confia-t-elle si bas qu’elle n’était pas certaine qu’Anastasia ait entendu. Songea à nouveau à ce précepte de faire plaisir à l’autre, Selene s’empressa de reprendre plus fort : normalement je ne bois pas d’alcool, mais je veux bien goûter au cocktail maison avec toi !
Après tout, c’était vrai qu’elles auraient pu ne jamais se revoir et sa tante n’en saurait bien. Après avoir faire la guerre contre des robots, ce n’étaient pas quelques goutes d’alcool qui allaient lui faire du mal. Tout en consultant le menu des différentes combinaisons de sushis, makis, sashimis et autres temakis, l’adolescente entreprit de faire une présentation fidèle de la ville qu’elle espérait être sa prochaine destination.
- Gloutoniskaïa c’est une ville magique. Je veux dire… une vraie ! Y’a beaucoup de touristes mais à la base, c’est la métropole des sorciers. Y’a même une école, un peu comme dans Harry Potter, illustra-t-elle en espérant que son amie aurait la référence. Il se passe des trucs un peu étranges des fois, hum… quand je venais d’y arriver par exemple, avec les gens qui m’accompagnaient à l’époque, on a réussi à empêcher une attaque de mauvaises fées. C’est là que j’ai eu ça.
Elle montra sa bague d’Unseelie, anneau argenté serti de joyaux noir onyx qui semblaient aspirer la lumière. Le bijou parut frémir, comme s’il savait qu’on parlait de lui. Selene savait qu’il était dangereux, autant pour elle que pour les autres, mais ne pouvait se résoudre à s’en séparer. Elle aimait la force qu’elle obtenait en utilisant son pouvoir, même si c’était inavouable.
- C’est l’un des cadeaux de remerciement du maire, expliqua la galloise, il me faisait un peu penser à Dumbledore, ajouta-t-elle en riant pour continuer sur le parallèle avec Harry Potter. Mis à part ça, j’ai travaillé deux jours dans une animalerie, c’était vraiment cool ! Ils ont des animaux que tu n’imagines même pas. Et puis il fait beaux là-bas, les voyageurs sont les bienvenus, je trouve vraiment qu’on peut y passer de bons moments…
Un instant, ses yeux se perdirent dans le vague. Avec une pointe de douleur, elle se souvenait de ces quelques jours en compagnies de Dakota et James. Tout n’avait pas été rose en y pensant, c’est même là qu’elle avait, sans doute définitivement, perdu l’amitié de ses anciens compagnons. Pourtant, elle savait que Gloutoniskaïa n’en était pas responsable et que visiter cette ville en compagnie d’Anastasia et Julian serait grandiose. D’ailleurs… parlant de son petit-ami, quelque chose d’autre lui revint en mémoire. Elle rougit et se pencha sur la table pour en faire la confidence, comme si son Jules risquait de débarquer brusquement pour surprendre leur conversation :
- D’ailleurs quand j’étais là-bas, un garçon m’avait donné son numéro… il s’appelait Merlin, il était assez mignon, mais je ne savais pas trop comment réagir, elle était désormais écarlate, tu dis rien à Julian hein !
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| | | Julian McMorre
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Ven 1 Mai - 12:07 | |
| Une fois les filles parties après qu'il ait dit qu'il les rejoindrait à l'hôtel, il fut seul, en pleine ville. Et il savait pertinemment pourquoi il avait voulu naviguer en solitaire dans cet océan d'immeubles et de technologie : pour pouvoir aller voir de plus près la Tour de Techyo sans que ses amies ne risquent quoi que ce soit.
Qui plus est, elles voulaient partir dans une autre ville dès le soir même, sans avoir pourtant visiter plus les lieux. Certes, il les appréciait pour cela, les gens prenaient toujours le temps de profiter des villes qu'ils ne connaissent pas et où ils séjournaient ne serais-ce que quelques nuits, au moins elles n'étaient pas comme tout le monde. D'ailleurs, il était tout à fait partant pour filer aussi, l'effet de surprise et d'anormalité de Techyo était passé, et les différentes normes et règles commençaient à être bien intégrées, au point de ne plus les supporter plus que cela. Bientôt il s'en rendrait malade de peur de les suivre malgré lui. Changer d'endroit était donc une bonne chose, surtout quand tout est si anormal en ce monde.
Mais cette tour... Même ici, elle était tout sauf « normale », et il s'en mordrait les doigts de ne pas avoir la possibilité de s'en rapprocher, de voir de plus près de quoi elle avait l'air. Oh bien sûr, il comptait résister à la tentation d'y rentrer, normalement tout du moins, et se disait qu'il filerait juste après pour rejoindre les filles, mais ne pas au moins y aller était impossible.
Toutefois, il faut avouer que son ventre le retint de s'y rendre dans l'immédiat de part un cri de famille suffisant pour faire croire à toute personne proche qu'un lion affamé avait été libéré dans la rue. Ne voulant pas gâcher ses gâteaux, et combien même cela lui donnait des crampes d'estomac, il fit comme tout le monde et retourna au précédent magasin acheter un sandwich à 5 rubz, du même genre que celui qu'il avait pu acquérir à l'hôtel, puis il en fila très rapidement.
Ne pouvant concrètement rien avaler tant que son corps et son esprit ne calmait pas son angoisse, il entreprit donc de se rendre directement à son objectif. Roulant sur sa trottinette, il goûta et apprécia la fraîcheur de l'air qui lui frappait le visage. Julian n'avait jamais été très grand fan des trop grosses chaleurs bien étouffantes, et dans le monde réel, dans sa « cabane » qui lui servait de maison, il n'avait qu'un simple poêle à bois pour chauffer l'hiver, principalement parce que même lui ne pourrait survivre à des températures trop basses.
Quel plaisir cela était que d'entendre les gens grommeler à son encontre qu'il était bien mal-élevé de rouler ainsi sur les trottoirs, aussi vite et manquant de les bousculer, surtout lorsqu'il voyageait à contre-sens du courant. Jamais il ne pourrait emprunter la même direction que les autres, il avait déjà essayé, et il en avait fait une crise telle qu'il était rentré chez lui et s'y était enfermé 3 jours durant le temps de se calmer. La situation était si cauchemardesque, être tellement indifférencié des autres, un mouton parmi les moutons, invisible au berger qui gère le troupeau en entier.
…
Après quelques temps, la tour fut en vue, en plein milieu d'une place littéralement pleine de technologies derniers cris dont Julian ne pourrait même imaginer l'utilité. Pendant quelques minutes, il resta bloqué en dehors de cette place, n'osant pas y aller tant il était « ébloui » par cette tour qui était de près littéralement extraordinaire, immense aussi, et pleine de lumières de toutes les couleurs. D'impressionnantes antennes fleurissaient aussi partout dessus, à tous les coups pour permettre la réception et l'émission de multiples flux.
Sur le moment d'ailleurs, s'avançant – roulant plutôt – sur la place en direction de la tour, il ne vit même pas les gardes de celle-ci se rapprocher pour le faire disparaître de leur vue par là où il était arrivé. Et c'est approximativement le moment où tout bascula quelque peu...
Comment ? En ayant le tilt. Clairement, purement et simplement cette tour qui l'avait tant attiré, tant impressionné sur le moment était en vérité un pur cauchemars, pire que tout ce qu'il aurait pu imaginer. L'argent si dégoûtant puait ici de partout, et ces antennes n'étaient que relais pour des émissions télés, radios, ...etc... abrutissant les gens, les rendant tous plus normalisés les uns que les autres, tous pareils. Le berger, c'était la personne à qui appartenait cette tour, il le sentait, le savait au plus profond de lui. Cette tour était le centre névralgique de cette ville, la caricature même de la ville et sa technologie, autrement dit le cœur même des normes d'ici.
Pour rien au monde il ne pourrait vouloir y rentrer, et pour quoi que ce soit qu'il possède, même le tout, il avait besoin, maintenant et tout de suite de s'enfuir d'ici, de retrouver ses compagnons de voyage, de se débarrasser d'ailleurs de sa monnaie qu'il avait – oh comble de l'horreur – utilisé comme n'importe qui, dans un magasin des plus classiques pour ici...
Tout cela se passa dans sa tête. Dans la réalité, il s'était écroulé à genoux au sol, tremblant de dégoût et de peur de cette tour, de ce berger dont il pourrait être un mouton comme les autres. Et son casse-croûte qu'il avait avalé en roulant repassa par là où il était entré, s’étalant sur les uniformes et les chaussures des gardes de la tour. Ces derniers n'étant pas des plus joyeux de l'événement... Mais Julian, lui, était dans un autre monde, dans son monde intérieur à lutter contre sa peur des normes qui l’avait assailli si soudainement, sans crier garde, sans même lui donner l'occasion de fuir... | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Ven 1 Mai - 13:13 | |
| Oh, excuse-moi, j'oublie trop souvent que tu n'as que 15 ans... C'est vrai qu'à cet âge je n'en buvait pas non plus ni même à vingt: je n'aimais pas cela ! c'est Gabriel qui m'a fait découvrir certaines boissons et ici, ce sera très sucré, tu verras. On peut même en demander un avec beaucoup de jus de fruit et très peu d'alcool si tu veux !
Anastasia avait remarqué l'air passablement sombre de Selene. Lui avait-elle dit quelque chose de déplaisant ? elle ajouta en souriant afin de la décontracter: On peut même carrément prendre un jus de fruit ou un soda techoïte si tu préfères ! Je ne sais pas comment te dire cela donc je vais faire simple: tu ne me décevras jamais tu peux être tranquille de ce côté là. Par contre moi... Disons que je n'ai pas un caractère toujours facile, alors n'hésite à me dire quand quelque chose ne va pas me concernant, d'accord ?
Elle plongea le nez dans le menu et composa au hasard de la multitude de dénominations japonaises, une soupe et un plat frit accompagné de riz au curry. C'était simple: il suffisait de pianoter ses choix sur un petit boitier et la commande était enregistrée.
La jeune femme écouta avec ravissement les descriptions de leur nouvel itinéraire, elle avait hâte d'y être ! surtout s'il s'y passait des choses comme dans Harry Potter, enfin.. Des choses cool pas des trucs à la Voldemort... Elle détailla la bague qui frémissait. Anastasia ne put s'empêcher de frémir elle aussi comme si un danger sous-jacent s'émanait de l'objet.
Quand l'apéritif fut servi, la jeune femme ne put s'empêcher de trinquer à leur amitié. Dès la première gorgée, elle fut rassurée de constater que le breuvage était très doux, le goût d'alcool était à peine présent. Par contre sa couleur n'avait rien de Japonais ! il ressemblait à tout ce qu'on pouvait trouver à Techyo de mélanges fluorescents, semi-gazeux avec une petite lumière clignotante au fond verre et pour comble, quand on penchait le verre pour boire, une courte musique festive se mettait en route ! dans ce cadre désuet, faussement asiatique, cette panoplie de technologie miniature l'amusa et quand Selene lui confia le nom d'un certain Merlin elle ne put s'empêcher de rire en disant: Promis, je ne répèterai rien !
A peine les verres vides furent-ils posés sur la table qu'un adorable robot en chapeau Chinois se déplaçant sur coussin d'air leur apporta la suite en disant: "Bon appétit mesdemoiselles ! avec l'accent nasillard caractéristiques à ces coins du monde réel. Décidément Techyo n'était pas à une lourdeur près ! Anastasia était tellement pliée de rire que des larmes lui montèrent aux yeux. Après avoir écarté le petit éventail lumineux et les diverses puces miniatures de couleurs, stimulantes d'appétit ou franchement à effets hilarant ou érotiques, le repas s'avéra délicieux.
Elle en était au milieu de son assiettée quand elle commença à ressentir une chaleur agréable dans tout le corps. Elle en fut surprise car cela n'avait rien à voir avec les effets de l'alcool, c'était différent, plus intense. Elle jeta un coup d'oeil à Selene afin de vérifier si elle vivait la même chose qu'elle. Les yeux noisettes de la jeune fille pétillaient mais était-ce l'effet étrange du breuvage où le plaisir de mordre enfin dans le sushi depuis si longtemps convoité qui lui mettait une telle joie dans les yeux ? Tout va bien pour toi ? demanda Anastasia à son amie afin d'avoir une réponse claire. Elle avait à peine fini sa phrase qu'elle partie, sans raison, dans un autre éclat de rire communicatif. | |
| | | Le Marchand de sable
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Ven 1 Mai - 15:40 | |
| HRP : ce post concerne uniquement Julian. Vous êtes épargnées les filles !
La tour de l’avarice se dressait fièrement, dardant le ciel de sa pointe lumineuse. Alors que le reste de Techyo semblait pris dans une frénésie de vie dépensière qui défiait toutes les heures du jour et de la nuit, la grande place entourant le bâtiment mystique était déserte. Tout le monde savait, même les touristes, qu’il ne s’agissait en aucun cas d’un lieu que l’on pouvait venir visiter et photographier. Car même si le goût de la propriétaire pour l’argent l’aurait incitée à instaurer une politique payante pour quiconque souhaiterait immortaliser son instant auprès de sa demeure, elle craignait encore plus que quelqu’un puisse chercher à lui dérober le moindre centime de sa fortune incommensurable. Bien sûr, tout n’était pas dans ses coffres, bien loin de la même, mais ce n’était pas la question : moins il y aurait de personne autoriser à approcher, mieux ce serait.
Ainsi, tout le monde savait qu’il convenait de ne pas s’aventurer sur la place de la tour sans autorisation préalable… sauf Julian. Il s’était arrêté à quelques mètres du périmètre de sécurité mais ne semblait pas voir les gardes en smoking impeccable qui se tenaient fermement immobiles, aux aguets, à des points stratégiques. Ceux-ci par contre avait parfaitement vu le voyageur qui s’aventura nonchalamment, sur sa trottinette, sur la place strictement interdite aux visiteurs sans autorisation.
- Hep là ! l’interpella l’un des hommes à la mâchoire carré, restez où vous êtes !
Il tira un Smith & Wesson de sous sa veste, prêt à faire feu au moins signe agressif, mais le phobique continuait de rouler en l’ignorant. Quelques mots dans une oreillette et bientôt, l’intrusion était remontée jusqu’à la propriétaire des lieux, dès lors sur le qui-vive dans ses appartements. Finalement, la crise de Julian tomba à pic pour lui sauver la vie : il venait d’entrer dans la zone de tir des lasers. En s’écroulant, le rayon projeté par l’une des tourelles situées à 50m de hauteur ne lui traversa pas la poitrine mais brûla méchamment son épaule en l’effleurant. Un peu plus bas et son articulation était foutue.
Entouré par quatre hommes de main, le pouvoir du phobique se déclencha, lui attribuant le même smoking élégant façon men in black, les lunettes en moins. Bien entendu : personne n’était content de se faire vomir dessus et encore moins les individus avec lesquels Julian avait choisi de fricoter d’un peu près. En quelques secondes, il fut si brutalement plaqué au sol que son front s’en souviendrait certainement un bout de temps. On lui passa des menottes similaires à celles qu’il avait dû supporter à Elipse. L’homme qui le força à se remettre debout avait des yeux perçants et une expression dure qui trahissait l’expérience. Il alluma son oreillette sans fil d’une simple pression pour déclarer :
- Intrus neutralisé madame Smith. Il a l’air seul mais c’est certainement un voyageur capable de modifier son apparence.
Dans ses appartements au milieu de la tour, une femme observait la scène de ses pupilles d’un noir profond sur un grand écran virtuel. Elle était vraiment belle mais l’expression glaciale de son visage harmonieux empêchait de la voir comme tel. Elle entortillait machinalement autour de l’un de ses index une mèche de cheveux auburn qui n’était pas prisonnière d’une tresse qui serpentait sur sa poitrine. Assise jambes croisées dans un confortable fauteuil de cuir, entourée par deux gorilles, elle répondit sans sentiment :
- Envoyez-le au commissariat et qu’ils le tiennent à l’œil. Je veux une enquête pour savoir s’il n’a pas de complices. Tant qu’on n’est pas fixés, je refuse qu’il sorte à moins de 1000 rubz.
Un léger sourire de prédateur étira les lèvres d’apparence douce de la gardienne. Toutes les occasions de s’enrichir étaient bonnes à prendre, elle se fichait de savoir si le pauvre type qu’on venait d’arrêter était véritablement un malfrat ou simplement un paumé. Bien entendu, les autorités techyoïté avait été alertées de l’intrusion dès que Julian avait posé une roue dans la zone protégée. Il fallut moins de trois minutes pour qu’un véhicule volant surmonté d’un gyrophare blanc ne débarque pour assurer le transfert du voyageur. Il ne pouvait pas la voir, mais une vitre incassable le séparait du compartiment conducteur et bien entendu, les portières étaient impossibles à forcer.
Personne ne ménageait le pauvre phobique malgré ses blessures : une intrusion dans la zone protégée de la tour ne pouvait pas être prise à la légère. Le commissariat de Techyo était une tour ronde cerclée d’anneaux lumineux, implantée très loin du symbole de l’avarice. Il se chargeait de très nombreuses affaires, depuis le trafic de téléphone pince-oreille aux homicides crapuleux. Pourtant, une section spéciale était dédiée à ceux qui se frottaient aux restrictions de La tour. Quatre policiers escortèrent Julian jusqu’à un ascenseur cylindrique aux parois métalliques étincelantes. Ils descendirent de trois niveaux et la porte s’ouvrit face à un bureau derrière lesquels se tenaient deux femmes d’apparence sévère.
- Effets personnels, ceinture et lacet, exigea l’une d’elle.
L’ordre s’adressait au captif bien que, évidement, il fut dépossédé de tous ses biens par l’officier à sa droite. On le conduisit alors dans un long couloir plongé dans une semi-pénombre artificielle où s’alignait des cellules sans barreaux ni fenêtres. Ici, les prisonniers étaient confinés, outre par les épais mur d'acier, par des rideaux rigides et translucides. Le moindre coup porté dessus était rendu au triple par une décharge électrique, de quoi passer l’envie de se déchaîner dessus ou de tenter de le casser. A l’aide d’une étrange clef, l’un des policiers sépara les anneaux des menottes qui retenaient Julian, de sorte qu’il pouvait utiliser ses mains à sa guise mais toujours pas ses pouvoirs. Une fois qu’il fut enfermé dans sa cellule avec matelas inconfortable et cabinets rudimentaires, on lui expliqua :
- Vous êtes dès maintenant en détention provisoire pour violation de l’espace protégé de la tour de Techyo et refus d’obtempérer avec les autorités compétentes. La durée de votre emprisonnement n’a pas encore été décidée, mais votre caution a été fixée à 1000 rubz. Le temps de préparer votre dossier, nous reviendront dans 1h. Vous aurez le droit à 1 coup de téléphone avant votre interrogatoire.
Sur ce, les quatre hommes s’en allèrent, laissant le voyageur seul. | |
| | | Julian McMorre
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Ven 1 Mai - 16:48 | |
| Que ce soit le tir du laser ou la manière plutôt brutale de se faire maîtriser par les gardes, Julian n'en eu aucunement conscience. Son esprit était paralysé, littéralement bloqué par sa peur qui prenait le dessus et déferlait depuis quelques minutes en continu sur lui, tel le pire des tsunamis.
En effet, tout depuis qu'il était arrivé à Dreamland lui revenait coup par coup en mémoire, toutes ces choses qu'il avait pu, dû supporter et laisser de côté. À croire qu'il les avait stocké dans un sombre coin de son esprit pour ne plus y penser. Mais là, la digue avait craquée.
Depuis quelques jours, il avait littéralement fait comme tous les voyageurs. Pas différent d'eux, il s'était attiré ennui sur ennui, et même était en prison comme de nombreux criminels. Il avait été traité comme eux. Et comme dans une film, dans un scénario bateau, il avait accepté des missions, eu des ordres, lutté contre des démons, récemment contre des robots.
Pire encore dans cette seconde lutte. Il l'avait effectué dans un cadre militaire, dans le même uniforme que ses coéquipiers et avec le même équipement, à devoir respecter les directives de son chef d'escadron. Comme eux, comme un militaire, il avait combattu, et tiré plus que plus, sur des adversaires tous similaires les uns aux autres. Il avait comme tout bon soldat été blessé, avait été pratiquement tué d'ailleurs. Et comme tous les autres, il avait été soigné, de la même manière que tout le monde, dans le même lieu qu'eux, dans une infirmerie basique.
Et d'ailleurs, même si il était différent des autres du fait de ne pas avoir eu un centime pour ce travail, ça n'en restait pas moins un travail, comme ce que toute personne sensée fait. Sans compter qu'en vérité, vu ses actions, il était particulièrement normal de ne pas y avoir gagné quoi que ce soi. Ah quel imbécile il avait pu être de s'en réjouir... Il se haïssait pour cela.
Pourquoi avait-il accepté de faire tout cela ? Parce que c'était marrant ? Mais c'était alors justement normal pour lui de faire quelque chose de ce genre, d'aller à contre-courant. Devrait-il donc ne rien faire du tout pour ne pas faire quelque chose de normal ? Non plus, ça serait logique et normal. Mais donc, quoi... ? Il ne savait pas, et de toute manière une autre vague de peur vint se fracasser contre la psyché du phobique.
Comme un bon petit être humain, comme ce que tout le monde fait, il s'était battu. Comme un bon américain, il avait tiré avec une arme. Comme quelque de normal il avait marché, qui plus est tranquillement sur les trottoirs et n'avait pas eu sa trottinette pendant un certain temps. Encore qu'utiliser cette dernière était normal par rapport à sa maladie, il ne devrait donc plus l'utiliser. Et il avait été faire des courses, avait dormi dans un hôtel, acheté des choses diverses et variées, dont des sandwich, comme pour faire exactement « pas comme tout le monde ». Mais c'était clairement « comme tout le monde » tout ça...
Et de plus en plus son esprit sombrait alors même qu'à l'extérieur son corps essayait comme en mode automatique de suivre les directives que les gardes, la police et autre essayaient de lui donner pour l'amener d'abord dans leur véhicule, puis en prison. Personne ne pouvait vraiment voir combien il n'était « plus là ».
Au fond de son esprit finirent par remonter d'autres peurs, beaucoup plus primaires, des peurs qu'il laissait derrière lui d'habitude parce qu'il ne pouvait lutter contre elles... En tant qu'humain, il avait dû se socialiser et communiquer avec les autres. Il avait dû se nourrir, et il avait dû respirer, même avant d'arriver à Dreamland d'ailleurs. Il devait tout le temps inspirer et expirer de l'air, comme n'importe qui.
Il avait aussi la plus simple obligation de vivre. Mais mourir était impossible, ce serait si normal dans ces conditions. Au final, il n'était qu'un simple individu, indissociable de qui que ce soit d'autre, toujours à agir selon des normes, des règles, combien même il voulait à tout prit les esquiver, être différent. Il n'était PAS différent des autres. Similaire en tout point.
Et cette maladie qui lui rongeait la vie ne le rendait que plus normal. Un être humain était une chose faible qui subissait à longueur de temps des « problèmes » mentaux. Seuls ceux qui étaient sains à 100 % sortaient du lot.
Quoi qu'il fasse, il n'avait aucun échappatoire à ces normes, ces règles...
Et pendant un instant, se débattant pour ne pas se noyer dans son propre esprit, il put reprendre conscience, avec quelques brides de souvenirs de ce qui s'était passé, le corps douloureux de partout. Les soins qu'il avait reçu à la M.E.R.D.E. ne tiendrait pas s'il forçait plus. Et son épaule le brûlait sans qu'il sache pourquoi. Dans tous les cas il su qu'il était en prison, encore une fois. Il avait encore, comme d'habitude, fait ce qu'il ne fallait pas faire. Il ne pouvait même pas se sortir de cette anormalité qui pour lui était normale.
Mais il comprit au moins qu'il aurait besoin de 1000 rubz pour sortir de là, et qu'il avait le droit à un appel avant d'être jugé...
Cette histoire d'argent le fit sombrer à nouveau, comme si l'on avait attaché un poids à l'une de ses jambes. Pourquoi tout se rapportait tout le temps à un facteur financier, de près ou de loin. Pourquoi avait-il toujours la nécessité de payer pour quelque chose... Quand même, il ne pouvait pas au moins tenter de ne pas faire cela ? C'était pourtant certainement possible !
Un dernier flash vint l'achever. Selene... Il avait craqué, avait répondu à son cœur, à ses sentiments, comme n'importe qui. Il était tombé amoureux, était sorti avec quelqu'un... Il l'avait embrassé, s'était touché en pensant à cette personne alors qu'il ne le faisait pratiquement jamais juste pour se soulager des demandes de son corps tout court. Il avait même imaginé aller plus loin.
Vivre, respirer, sortir avec quelqu'un, manger, dormir....
Être au final normal...
Comme tout le monde...
Sur ces dernières pensées Julian s'arrêta de bouger, de respirer et sombra totalement dans le néant le plus total par un évanouissement complet où son corps re-fonctionnait normalement, respirant profondément. Et régulièrement il se remettait à faire cette apnée le réveillant quelques instants pour repartir dans les pommes.
Il fallait espérer qu'il arrive à reprendre le dessus sur cette peur, qu'il chasse toute cette eau le noyant, le tout surtout avant d'être jugé, sans quoi dieu seul sait l'appellation que l'on pourrait donner à ce que l'on présenterait devant les juges...
Dernière édition par Julian McMorre le Dim 3 Mai - 10:29, édité 1 fois | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Ven 1 Mai - 18:29 | |
| Un œil sur les prix, Selene avait, tout en parlant, commandé un plateau de 6 sushis et une douzaine de sashimis thon et saumon. Le tout était accompagné de salade de choux, de sauces sucrées et d’une petite portion de riz. Avec une carafe d’eau et une boule coco en dessert, ça revenait à 30 rubz. C’était le prix de nombreux menus mais certains, plus élaborés, allaient jusqu’à 50 rubz. Les cocktails, comme les suppléments, étaient facturés 5 rubz. Rien d’offert ici, on n’était pas à Techyo pour rien constata la toquée avec une petite grimace.
Quoiqu’il en soit, elle fut très heureuse de trinquer avec Anastasia. Un sourire radieux illuminait son visage doux alors quelle goutait précautionneusement le breuvage lumineux et musical. Effectivement, on sentait très peu l’alcool, voire pas du tout. Le goût sucré était très agréable, euphorisant même, si bien que malgré l’invitation de son amie à confier ce qui la tracassait, la rouquine oublia momentanément ce qui la troublait. Avant même que son plat n’arrive ses joues avaient rosies et elle remplit deux verres d’eau tout en s’éventant de sa main libre.
Quand le robot se manifesta avec une parodie d’accent du monde réel, elle éclata de rire en même temps que l’émotive. C’était absolument ridicule, la personne qui avait rêvé d’un tel établissement devait être bien saugrenue. Quand elle avala son premier sushi, elle eut l’impression que son ventre tripla subitement de volume : une faim surréelle lui rappelait qu’elle n’avait pas vraiment mangé depuis un bon moment. Sans dire un mot, elle engloutit six tranches de poisson cru avec enthousiasme. L’euphorie ne la quittait pas, au contraire. Le cocktail était peut-être plus fort qu’il n’y paraissait ? Outre son envie de rire, elle lorgnait sur toute sortes de suppléments et autres commandes. Il fallut un énorme effort de raison pour ne pas laisser libre court à ses pulsions. Anastasia lui demanda si tout allait bien et là… elle éclata de rire.
Un vrai bon rire complice. Chaque fois qu’elle croisait les yeux gris-vert de son amie, elle repartait de plus belle. Elle se sentait si heureuse, si légère, si… complète. Pour la première fois depuis longtemps, elle ne se sentait plus seule. Sans le savoir, elle était à des milliers de lieux de ce qu’allait vivre Julian. S’efforçant à stopper son hilarité avec des mimiques et des gestes grotesques, Selene parvint enfin à articuler :
- Ça va très bien oui, mais je crois que je ne tiens pas DU TOUT l’alcool… ou bien mine de rien, ils ont des trucs sacrément forts ici.
Calmée, elle pu enfin maitriser ses baguettes pour attraper habilement un autre sushi qu’elle plongea allégrement dans une soucoupe remplie de sauce sucrée et de wasabi. Ses yeux noisette d’ordinaire ternes étaient pétillant de vie, s’émerveillant presque de tout ce qu’elle voyait. Sans faire attention, elle fit tomber sa serviette et dut se pencher pour la ramasser. Se faisant, elle croisa le regard vide de l’une des carpes de l’aquarium qui semblait la fixer d’un air absent. Il était vraiment gros. Son expression significative avec sa bouche qui s’ouvrait régulièrement provoqua un nouveau fou rire et l’adolescente se redressa en pouffant comme une gamine.
- Non mais regarde sa tête ! Ces poissons sont vraiment trop drôles.
Utilisant ses index pour feindre des moustaches, elle imita la façon qu’avait la carpe d’ouvrir et fermer sa grande bouche. Décidément, le cocktail n’était peut-être pas le seul responsable de cette allégresse. Sans doute aussi relâchait-elle toute la pression accumulée depuis la veille : ses prises de tête interne, le quiproquo avec Julian, la guerre, et toute cette terreur qui avait été comme une seconde peau pendant toute une nuit. La lumière chasse les ténèbres comme on dit, c’est exactement dans ce but que présentement, Selene avait une envie irrépressible de s’amuser.
D’un coup d’œil à l’extérieur elle vit que la neige tombait toujours mais n’avait pas le temps de s’accrocher au trottoir tant le flot de passants ne dégrossissait pas. C’était comme si cette ville ne se reposait jamais. Dire que tous ces gens qui vaquaient insouciamment à leurs occupations, elle avait contribué à sauver leur train-train quotidien. Sans sa participation, notamment sans celle d’Anastasia, toute cette fourmilière aurait pu être réduite à néant. La galloise ne dit rien, trop heureuse pour souhaiter raviver les souvenirs de la mécanoplaine, mais en fait… son amie était une héroïne, elle l’admirait.
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| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Ven 1 Mai - 21:03 | |
| Anastasia n'en pouvait plus de rire pour tout et n'importe quoi. C'est tout juste si elle put articuler en voyant son amie loucher sur la carte: Tu peux finir mon assiette si tu veux, je ne peux plus ! Toutes les tensions accumulées partaient dans ces éclats d'hilarité. Pour la première fois depuis qu'elle était arrivée à Dreamland, elle était heureuse, décontractée et aurait voulu que cela dure toujours. A mon avis ce n'est pas de l'alcool qu'il y avait dans ce verre mais autre chose, je ne sais pas quoi ! et quand Selene imita la carpe, elle fut à deux doigts de se rouler par terre.
Elle jeta un oeil dehors et constata que la neige ne tenait pas, la partie de boule de neige était impossible. Entre deux fous rires elle demanda: au cinéma, tu préfère quoi ? les films intellectuels, les navets, les dessins animés débiles, les espions trop beaux pour être vrais, les SF, les polars... ? c'est toi qui choisit !
Le repas étant terminé, le même robot leur apporta l'addition dans une corbeille avec une petite courbette. Les rires reprirent immanquablement. Je t'offre le cocktail" annonça la jeune femme tout en fouillant dans ses poches à la recherche de 40 rubz convertis en gemmes. Elle posa l'argent dans le petit panier et attendit son amie en s'étirant d'aise: elle avait bien mangé, bien rit, la soirée n'était pas finie, Julian et même Léorio étaient totalement absents de son esprit.
Le plus gros de l'effet d'hilarité s'était dissipé, laissant place à un bien-être comme qui aurait chaussé des lunettes roses. Seul le désir de s'amuser et la bonne humeur que rien ne pourrait ternir subsistait. Anastasia se leva, se rhabilla chaudement et se dirigea vers la sortie en prenant sa copine par la main. Le froid n'étant pas intense, elles purent flâner jusqu'à la salle de cinéma au milieu d'une foule de Techyoïtes dans le même état qu'elles ou courant presque vers un hypothétique travail de nuit. La cité était également noctambule, à croire que personne ne se reposait; tous les magasins étaient ouverts, certains faisaient encore leurs courses alors que l'horloge affichait 22h30, des enfants filaient en tous sens, les adolescents en bandes se divertissaient sur des écrans de jeux, des groupes de passants allaient et venaient bruyamment.
Comme sur un petit nuage, elles arrivèrent devant le complexe cinématographique, gigantesque, proposant une multitude de salles avec une non moins multitude de films; il y en avait pour tous les gouts et toutes les bourses, allant du cours-métrage au film-fleuve de 12h00 d'affilée. Les files d'attentes s'étiraient en longueur mais les gens passaient rapidement: tout était informatisé à l'avance: il suffisait d'attraper une petite zapette accrochée à un filin et cliquer, face à l'affiche lumineuse du film choisi. On introduisait ensuite dans une fente prévue à cet effet le montant correspondant au choix.
Anastasia hésitait entre trois films qui lui semblaient intéressants: "Yellow rivers of black worlds' gods", "Magic children and the strange mery-go-round" ou "Ring the bells of lovers out of highlands". Trois thèmes très différents mais comme elle avait laissé le choix à son amie, elle attendit qu'elle se décide tout en humant l'air environnant avec délice. | |
| | | Julian McMorre
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Sam 2 Mai - 12:54 | |
| Au plus profond de son inconscient, dans le noir le plus total, et alors même qu'il avait abandonné toute chance et toute volonté de reprendre le dessus sur ses pensées, sur sa phobie, une petite lueur se fit voir...
La lueur en soi fut d'ailleurs plutôt douloureuse puisqu'il s'agissait là de la douleur traversant son corps lorsqu'il avait dans sa démence roulé et cogné contre le mur de sa cellule qui lui avait renvoyé le choc. Et ses blessures n'étant pas entièrement soignée, sans compter sur l'air de la nouvelle causée par le laser, le contre-coups avait été relativement violent.
Et ainsi, au fond de lui-même, il reprit sa lutte, comme si la douleur avait rechargée momentanement ses batteries. Ses premières défenses mentales se mirent en marche...
Comme si il pouvait se permettre d'être aussi faible, d'être comme tout être humain basique à se laisser aller si facilement, maltraité par une simple phobie ? Vraiment, il n'était pas n'importe qui et ne voulait pas être n'importe qui...
C'est à travers ce pilier porteur qu'il put reprendre pied, assainir son esprit et regagner le contrôle, en y fixant à travers le point de vue de la relativité et du référentiel quelques anormalités si douces pour lui.
Oui il était en prison, mais pour n'avoir rien fait de mal, différemment des autres, à tous les coups des malfrats quel que soi leur type. Et puis, la majorité des gens n'allaient pas en prison, eux. Encore moins 2 fois comme ça... Et les voyageurs n'étaient pas d'ici, ils étaient différents des habitants de Dreamland, sans compter qu'en plus ils avaient des pouvoirs...
Et la guerre pour le compte de la M.E.R.D.E..? Concrètement, il n'en avait qu'à sa tête, et s'en était tiré qu'avec peu de mal final, alors que normalement, comme énormément d'autres, il devrait être mort. Il n'en était pas non plus revenu traumatisé, ça aurait été trop normal.
Et puis, son travail dans le monde réel était tout sauf classique et apprécié, même faisable par beaucoup de monde. Agent d'obsèques, croque-mort quoi... Ceux du coin ne devaient pas manquer de boulot si chaque action était un carnage pareil. Rire de cela aida encore plus à se remettre sur pied...
D'ailleurs en tant que voyageur, toutes ces "missions" qu'il faisait. C'était lui - et son groupe - qui les faisait, et personne d'autre, pas un autre voyageur. En cela il était unique, différent d'eux. Ils n'auraient même pas fait comme lui à tous les coup ! Après tout, il faisait tout pour être anormal, hors norme. Rien que pour cela, il en était unique.
Vint enfin une de ses dernières pensées avant le retour à la réalité de Dreamland : sa relation avec Selene. Certes, vouloir et sortir avec quelqu'un était la norme pour un être humain, mais au final, pas pour lui ! Qu'il le fasse était donc promptement anormal - du moins pour sa personne ! Et même, sa douce était mineure, lui majeur. Toute personne s'accorderait à dirre qu'il n'y avait rien de normal à telle relation, serait même enclin à ce que cela cesse.
....
Le "réveil" si cela pouvait être appellé ainsi fut plutôt brutal :certes il avait reprit conscience, récupéré le contrôle de son corps, mais il devait lutter pour garderl cela et la douleur qui parcourait son corps était suffisament forte pour qu'il ait besoin de quelques minutes pour s'asseoir et apprivoiser les événements.
D'ailleurs, s'être appuyé sur son bras à l'épaule blessé ne fut pas une très bonne idée et ne contribua qu'à lui rendre la tâche plus difficile et douleureuse. Toutefois, ça lui permit aussi de prendre connaissance de la blessure et de s'interroger de sa provenance, dont il n'avait qu'un vague pseudo-souvenir. Il fini par opter pour un tant pis au sujet la réponse, ne sachant pas la mettre au clair. Il y avait plus important dans l'immédiat.
Et l'immédiat apporta à Julian l'un de ses gardiens afin qu'il soit jugé. Mine de rien, l'heure était passée très rapidement à être "ailleurs" comme il avait fait. Il lui fut accordé un appel avant, et on l'amena à une salle de téléphones. Ses amies n'ayant pas de portable, il dut chercher sur ce qui ressemble à un bulletin téléphonique numéroqie le numéro de l'hôtel où le groupe devait se retrouver.
Le téléphone sonna et une voix de femme répondi : - Hôtel du cable laser de Techyo, je vous écoute.
Ce à quoi il fut répondu, sans laisser en face l'occasion de répondre : - Bonjour Madame, j'appelle pour que laisser un mot à mon compagnons qui devraient revenir à l'hôtel d'ici peu. Nous avons séjourné chez vous il y a peu, deux jeunes filles, un jeune homme - moi - et un prêtre. Il serait aimable de votre part si vous pouviez les informer rapidement quand ils arrivent que... Ben que je suis encore en prison, et que ça craint vraiment... S'il vous plait, et merci... Je me nomme Julian Mc Morre, et elles se nomment Selene et Anastasia.
Et l'hôtesse, après un temps de trouble et hésitation : - Bien... Ce sera fait.
Puis le téléphone fut raccroché, et le jugement attendait maintenant Julian...
Dernière édition par Julian McMorre le Dim 3 Mai - 10:29, édité 1 fois | |
| | | Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Sam 2 Mai - 13:31 | |
| Deux vraies adolescentes. Anastasia n’avait décidément pas menti en disant qu’elle n’avait pas vraiment 30 ans mais ce n’était pas pour déplaire à Selene. Quand elle eut fini son plat, son estomac de petite gourmande réclamait encore pitance, à se demander où est-ce qu’elle cacherait tout cas. Prétextant vouloir goûter le plat de son amie qui était visiblement rassasiée, elle osa timidement piocher une fois, deux fois, trois fois, et ne passa pas bien loin de finir l’assiette. D’ailleurs, c’est quand elle avalait sa dernière bouchée que fut posée la question sur ses goûts cinématographiques.
- Ça dépend, répondit la galloise d’un air pensif, j’aime beaucoup les films d’animation, l’univers burtonien, et… toutes les histoires pour adolescentes un peu nian-nian style Twilight et Divergente, avoua-t-elle en rougissant. Mais je peux aimer des films de toute sorte, sauf les films d’horreur… enfin, surtout ceux où les gens se font couper en morceaux tout le temps là…
Elle fit la grimace en essayant d’approfondir sa pensée, mais c’était la vérité : elle avait autant aimé L’étrange Noël de Monsieur Jack que le Titanic, V pour Vendetta ou Vanilla Sky. Enfin bon, s’il fallait chipoter un peu, ce dernier l’avait pas mal angoissée mine de rien, elle avait du finir son visionnage en griffonnant des tas d’épouvantails sur un carnet de brouillon. En plus elle l’avait vu à 12 ans et donc n’avait pas compris grand-chose. De toute façon, ce genre de question sur les films préférés, c’était du même acabit que de demander de citer une liste de livres qu’on avait adoré ou de plats préférés : bizarrement sur le coup, on ne se souvient plus de rien.
Le robot qui apporta l’addition déclencha un nouveau rire qui fut toutefois écourtée du côté de la rouquine : c’était comme ça, elle ne savait jamais où se mettre quand on l’invitait alors qu’elle, elle aimerait pouvoir faire plaisir à ses amis tout le temps. Les joues rouges, elle déposa donc son ticket « repas complet » dans la coupelle puis remit bonnet et écharpe pour affronter le froid nocturne duquel sa combinaison la préservait. Elle pourrait mettre ses mitaines aussi, mais elle avait la flemme de les chercher, elles avaient glissé au fond de sa hotte.
Dire qu’à cet instant, elle avait complètement oublié la disparition de Léorio et pensait à peine à Julian. Enfin si, elle songeait qu’il manquait une excellente soirée mais était paradoxalement ravie de ne la partager qu’avec Anastasia. Main dans la main avec cette dernière, Selene marchait d’un pas léger, observant ce qui l’entourait d’un œil toujours émerveillé. Même si la sensation d’euphorie s’estompait, elle pouffa dans sa main libre en voyant deux hommes profondément absorbés par les écrans de leur portable se rentrer dedans.
A l’instar de pratiquement tout à Techyo, le cinéma était gigantesque. Il y avait tellement de films à l’affiche qu’elle n’osait les compter et tellement de monde dans les files d’attente qu’elle se disait qu’elles n’auraient aucune séance avant 3h. Pourtant la queue avançait à vitesse raisonnable et très bientôt, ce fût au tour de la rouquine de sélectionner ce qu’elle voulait voir. Désemparée devant tellement de choix – et n’ayant surtout absolument aucune idée du moindre synopsis – elle choisit deux places pour la séance de 23h15 du film d’animation « Magic children & the strange merry-go-round ».
- Le titre me parle, justifia-t-elle en glissant dans la machine de billetterie ses places offertes.
Les deux voyageuses durent suivre un long couloir tapissé de moquette et éclairé par de fins néons rouges. Dans la salle 73, il n’y avait pas beaucoup de monde, elles eurent tout le loisir de choisir une bonne place et s’assirent confortablement dans ses sièges rembourrés de couleur bleu électrique. Il restait 5 minutes avant le début de la séance. Selene trépignait d’excitation, battant le rythme d’une musique improvisée avec ses talons. Elle avait presque la sensation d’être rentrée chez elle, ça faisait une éternité qu’elle n’était pas allé au cinéma.
- C’est quoi le dernier film que tu as vu au ciné ? Demanda-t-elle subitement à Anastasia, moi je crois que c’était… « What if ». Tu connais ? C’est une comédie romantique britannique avec Daniel Radclife. Il est vraiment mignon ce film, et je l’ai trouvé meilleur dans ce rôle que dans Harry Potter.
Elle eut un petit rire cristallin. En fait, elle aimerait que cette soirée ne se termine jamais. Après tout, elles étaient à Techyo non ? Quel endroit serait le mieux pour passer de bons moments jour et nuit ? Finalement, elle commençait à apprécier la métropole polaire. Au moins, elle la quitterait avec d’agréables souvenirs.
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| | | Le Marchand de sable
Messages : 379
| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Sam 2 Mai - 21:48 | |
| Quand Julian eut raccroché, une jeune femme en uniforme s’approcha de lui. Petite, elle avait de longs cheveux d’un noir intense, un visage ovale, des yeux caramel et des lèvres pulpeuses. La frange qui barrait son front ivoirin lui donnerait presque l’air plus sévère si elle n’était pas si filiforme dans sa combinaison de gradée. Les deux sous-officiers qui l’accompagnaient entrainèrent Julian dans une pièce carrée où trônaient une table et deux chaises. Sur la table, une tablette tactile à laquelle étaient reliés deux électrodes. En plus de la glace sans teint derrière laquelle se tenaient certainement d’autres policiers, une camera enregistrait toute la scène. Le phobique fut installé un peu rudement sur l’une des chaises mais la jeune femme restait debout face à lui, les mains sur ses hanches graciles. Ses yeux le dévisageaient avec une fermeté glaciale.
- Bien, commença-t-elle d’une voix cassante, mettons tout de suite les choses au clair. Je suis le capitaine Alessa Brooks, en charge de la brigade spéciale de protection de la tour de Techyo. En d’autres termes, mon unité s’occupe de tous les indésirables dont la Gardienne ne s’est pas débarrassé elle-même et enquête sur les tentatives de nuire à son bâtiment.
Elle marqua une pause, dominant Julian de sa petite taille. Avec des gestes lents, elle s’assit face à lui et s’avança en appuyant ses avant-bras sur la table.
- Vous devez comprendre que la protection de la tour est très loin d’être prise à la légère. Nous n’ignorons pas qu’une organisation de terroristes est susceptible de s’y attaquer d’un moment à l’autre. Nous ne pouvons laisser passer aucune infraction, notamment quand elle est commise par un voyageur. Si vous y songez, ôtez-vous immédiatement de la tête que vous n’avez « rien fait de mal » en vous promenant sur la propriété de Mme Smith, ses yeux caramel transpercèrent le prisonnier, il s’agit d’une zone strictement interdite d’accès aux personnes non abilités.
Alessa n’avait fait aucun geste et pourtant, les sous-officiers qui l’encadraient comme deux fidèles garde-du-corps rompirent brusquement leur immobilité pour aller fixer les électrodes sur les tempes de Julian. Il se peut qu’il ait ressenti une légère décharge au moment de la fixation, mais rien de méchant. Au moins, ça devait avoir suffit à capter son attention si jamais il n’avait pas encore compris que la capitaine aux allures frêles ne plaisantait absolument pas. Sur l’écran tactile qu’il ne pouvait pas voir puisqu’il était désormais entre les mains de sa geôlière, un logiciel à l’interface complexe venait de s’ouvrir. Tout en le configurant d’une main fine, Alessa expliqua :
- Le détecteur de mensonge auquel vous avez été relié est impossible à tromper, inutile d’essayer de jouer au plus malin. Commençons par votre nom, votre âge et vos pouvoirs ?
==== HRP ====
Je te laisse écrire l’interrogatoire. Evite d’abuser des PNJ et notamment de cette chère Alessa. Le résultat du détecteur de mensonge sera analysé à la fin de la séance de question seulement, donc même si tu mens en cours de route, tu ne connaitras pas les conséquences dans l’immédiat mais lors de ma prochaine intervention. Ce qu’on te demandera :
- Nom/prenom ? - Age ? - Pouvoirs ? - Qu’est-ce que tu fais à Techyo ? - Est-ce que tu as des complices/compagnons quelque part en ville ? - Que sais-tu de la tour ? - Quelles étaient tes intentions envers elle ? - Pourquoi n’as-tu pas obéit lorsque les gardes t’ont intimé de t’arrêter ?
Voilà. N’hésite pas à me poser des questions si tu as besoin de précision. Tu peux faire l’interrogatoire en autant de message que tu veux, je prendrai le relais quand tu auras épuisé toutes les questions. | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... Dim 3 Mai - 8:17 | |
| Sans le savoir, Selene avait choisi le film qu'Anastasia avait le plus envie de découvrir. Le dessin sur l'affiche était magnifique et présageait une fiction où se mêlait légende et fantastique. Le premier des trois choix avait l'air intéressant aussi: on devinait une confrontation entre un monde noir contre une dictature lumineuse jusqu'à l'apparition d'un être étrange mais semblait violent. Le dernier était une histoire d'amour avec tous les ingrédients qui ferait pleurer les filles comme des madeleines avec une très probable fin de contes de fées, évidemment.
La salle était à moitié vide ce qui inquiéta un peu la jeune femme: avait-elles fait un mauvais choix ? le film était-il mauvais ? mais à la vue de son amie excitée comme une puce le petit nuage gris s'estompa très vite, après tout, si le film était nul, ce serait un nouveau prétexte à rigolade !
Quand Selene lui demanda quel était le dernier film qu'elle avait vu dans le monde réel elle fut un peu embarrassée de répondre: Les derniers temps, à San-Francisco, je n'allait pas très bien... Je restais enfermée chez moi et je ne sortais plus du tout... C'est pour cela que j'étais allé voir ce psychanalyste hypnotiseur... mais comme l'état d'esprit était resté au beau fixe elle ne put s'empêcher d'ajouter en riant: "j'étais débile, quoi !"
Le film fut splendide du début à la fin. Techyo n'avait pas fini de les surprendre ! La musique, superbe, comportait un elle ne savait quoi, qui exacerbait les sentiments jusqu'à un degré inconnu du monde réel. Dès le début on avait l'impression d'être intimement un de ces enfants malheureux, sans parents, sans argent, exploités et battus jusqu'à au moment de la Grande Révolte et l'apparition du carroussel-métamorphose transportant les gens sur des continents chimériques. L'animation était incroyablement fine, naturellement en 3D sans avoir besoin de porter de lunettes au point d'avoir les mêmes sensations que si vous étiez dans le film. Enfin, dans les moments de pure magie de la part des enfants vous pouviez recevoir les mêmes pouvoirs et pénétrer dans l'histoire aux côtés des protagonistes. Vous deveniez un personnage dessiné, magnifié et pouviez contrôler les suites; les rebondissements et la fin restant tout de même sous la responsabilité des héros de l'histoire. Quand la musique de fin leur donna la sensation qu'il fallait doucement décrocher pour revenir à la réalité, Anastasia ne put s'empêcher de rester scotchée jusqu'à la dernière lettre du générique et peut-être même au-delà, dans un état d'émerveillement qu'elle n'avait jamais connu. Elle tourna la tête vers Selene qui semblait nager avec bonheur dans les mêmes sensations et ne se leva qu'au moment où un flot de nouveau spectateurs entrèrent bruyamment dans la salle. Elles quittèrent à regret l'atmosphère chaude et transcendante et se retrouvèrent dehors où la température avait chûté. Il ne neigeait plus. Tout était blanc et scintillant, illuminé par la multitude de néons aux couleurs vives qui se reflétait sur le paysage, laissant aux deux filles l'impression que continuer un rêve merveilleux. Les pistes-trottoirs, toujours instantanément dégivrées grouillaient de monde. Les autres endroits étaient interdits à la circulation pédestre sous peine de glissades et...d'amende. La séance avait coûté 10 rubz mais elle ne sentait pas volée ! La jeune femme était intarissable d'éloge et commentait tout ce qu'elle avait vu et ressenti à grands renfort de superlatifs tout en marchant presque au hasard.
Elles repassèrent devant l'horloge qui indiquait 2h18. On retourne à l'hôtel ou tu veux qu'on se promène encore un peu ? demanda t-elle dans un baillement heureux. Tu crois qu'on reverra Léorio ? il nous attend peut-être... En tout cas, il a eu bien raison de ne pas nous suivre ! la prochaine fois, on se renseignera un peu mieux sur les jobs avant de foncer tête baissée... dit-elle sur un ton encore débarrassé de toute angoisse. Elle avait passé une soirée extraordinairement réussie et joyeuse et remercia son amie en l'embrassant fougueusement, plusieurs fois afin de lui montrer à quel point elle était enchantée d'aimer et d'être aimée par quelqu'un d'aussi complètement sur les mêmes longueurs d'ondes. Anastasia savait que de tels rencontres étaient rarissimes. Elle fut émue de la chance qu'elle avait d'avoir rencontré cette adolescente si gentille, si sensible et restée si joyeuse malgré des horribles épreuves de sa vie.
Tout à coup, une question vint légèrement assombrir son tableau idyllique: Mais... A l'hôtel... tu voudras peut-être partager une chambre avec Julian, cette fois ? demanda t-elle en espérant fortement que Selene réponde: "Oh non, non, je veux rester avec toi !" | |
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| Sujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre... | |
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| | | | Après la guerre, ben plus de guerre... | |
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