Les voyageurs à l'école des sorciers (2)

James empêcha le pirate de continuer sur sa lancée, prétextant qu'il y avait mieux à faire que d'aller voir le maire. Il avait raison dans un sens. Retrouver les filles était bien plus important ; fussent-elles mortes, on ne le saurait qu'en les retrouvant. Cependant Sydney avait beaucoup de mal à concéder que le nouvel arrivant soit blanc comme neige. Sa venue coïncidait trop avec cette avalanche de problèmes pour être fortuite et tout cela nécessitait quelques éclaircissements que le pirate jura d'obtenir une fois tout rentré dans l'ordre.

Ensuite, tout est devenu plus rapide. Et plus brutal, aussi. Suite à un "accident" magique, Jake s'approcha du pirate. Ses cheveux flamboyants semblaient avoir fait naître chez lui une colère noire qui se traduisit par un violent coup de poing qui cloua le pirate au sol. Premier réflexe : tenir sa tête entre ses mains car le choc avec le sol avait été plus rude encore que le coup asséné par le fou furieux. Syd s'assit sur le sol pavé, passant une main dans ses cheveux à la recherche d'une quelconque trace de sang ; rien. Il avait eu de la chance, mais ses oreilles sonnaient et il voyait des petites boules de lumière danser devant ses yeux. Il ne s'attendait pas du tout à ce que ce soit Jake qui l'attaque. Ce dernier se blottit d'ailleurs dans les bras de James en marmonnant quelque chose d'inaudible.

Le paranoïaque observait son adversaire bouche à demi ouverte, avec un regard plein d'une incompréhension dédaigneuse qui voulait clairement dire : "T'es sérieux ??"
Il ne remarqua pas tout de suite la main qu'Alexander lui tendit mais accepta qu'on l'aide à se relever. S'époussetant, il écoutait son allié du moment parler et poser ses questions.
Avant de répondre, Sydney ne put retenir une question à son tour :
- Tu veux dire que tu es déjà venu ici ? Ou alors tu étais là depuis plus longtemps que nous ?

La réponse que son interlocuteur lui fournit lui sembla convenir, mais cette fois il ne répondit pas aux questions posées. Il laissa James prendre la relève. Non, cette fois il se dirigeait vers Jake, l'interpella, et lorsque ce dernier tourna la tête dans sa direction, il lui vaporisa une bonne dose de spray anti-moustique dans les yeux.

- Voiiiiilà ! Ceci devrait mettre les choses au clair dit-il d'un ton sec en se détournant des deux jeunes hommes. Il rengaina son arme. Je savais bien que ce truc finirait par me servir. Bon ! Si on a fini avec ces conneries, on peut peut-être aller retrouver Selene et Dakota. Voyez-vous, matelots, j'en ai un peu marre que tout le monde ici se paye ma tête. Alexander, tu parlais d'une université. Allons-y. *Avant que je me fasse décapiter*

Alors qu'ils discutaient bien gentiment pour persuader Sydney du bon fond d'Alexander un étalage tomba non loin et une flamme qui avait l'apparence d'un dragon sortit de nulle part en même temps que les cheveux de Jake s'embrassait. James regarda interloqué son cuir chevelu et trop abasourdi pour venir en aide à Sydney qui s'en prenait une. Ce n'est qu'une fois l'action faite que l'adolescent retourna sur terre, enfin façon de parler, et s'exclama !

- Mais arrêtez bon sang !

Comme si ils avaient besoin d'une guerre civile ! Et c'était quoi ce soudain retournement de caractère chez Jake ? Ce dernier d'ailleurs retrouva sa couleur de cheveux naturelle et balbutia un truc inaudible que même un animal ne saurait déchiffrer. En tout cas ça ne l'empêcha pas de faire comme chez lui et d'aller se blottir dans les bras de James sans autorisation. L’expression actuelle de celui ci pourrait se traduire par un " What the fuck" tandis que ses bras restaient allongé près de son corps sans savoir quelle attitude adopter. Déjà avoir un mec relativement mignon contre soi était gênant mais en plus ce dernier venait der frapper le pirate. James n'avait aucune envie de devoir se mettre entre les deux voyageurs et de prendre un partie, même si en fait Jake avait eu tort de frapper son ami.

Alexander aida Sydney à se relever et leur informa qu'il était déjà venue ici. Peut être lors de sa première venue...? Il proposa de se rendre à l'université pour aller se renseigner. Il ne voyait pas en quoi ça les aideraient mais bon...En tout les cas cela sembla convenir au pirate qui interpella Jake avant de lui asperger les yeux avec un spray. James fit des gros yeux et fut prit d'un agacement, de véritable gamin putain. Et c'est lui qui osait parler de connerie ?

- Je te signale que la palme de la connerie te reviens aussi quand même...!

Légèrement agacé James répondit tout de même à Alexander qui devait savoir où il venait de mettre les pieds.

- Un Dieu qui veut notre peau parce que notre venue a foutu le bordel en gros, donc on a une croix au dessus de notre tête...

Pour le cas de Jake il ne savait pas trop quoi faire, à part que en cas de contact avec les yeux il faut rincer abondamment avec de l'eau...comme avec les savons. Mais le hic c'est que James n'avait pas d'eau sur lui. L'adolescent regarda autour de lui et aperçu une petite fontaine près d'un mur, et sans lâcher l'aveuglé il s'approcha d'elle. Ca ne ressemblait en rien au truc tout pourri de son quartier. Une inscription était écrite au dessus : " Demandez et servez vous".

- Puis je avoir de l'eau s'il vous plaît ?

Comme c'était si gentiment demandé l'eau se mit à couler dans la petite fontaine et James imagina une petit tube ( le truc de chimie la xd) et une fois l'objet apparut il versa de l'eau dedans :

- Je sais pas si ça fait mal...je te préviens

Doucement il approcha le tube des yeux de Jake et de son autre main lui ouvrit un œil pour y verser de l'eau, avant de faire de même pour l'autre œil. Il ignorait si ça suffirait pour calmer la douleur chez le voyageur mais il était pas médecin.
James remercia la fontaine qui arrêta de s'écouler et au bout de quelques minutes le tube s'évapora comme par magie. L'adolescent rejoignit les deux autres avec Jake pour se diriger vers l'université.

- Tu es venu quand ici Alex ? Enfin, je peux t'appeler comme ça...?

Spoiler:

James lui apporta du réconfort, son coeur commença a battre plus vite, son cerveau se redit confus, ses émotions devinrent désordonnées, et notre adepte du cuir oublia pendant un petit moment ce qu'il avait fait et tou ce qui l'entourait. Mais la chose que Jake savait qui allait arriver, comme par hasard, arriva, et comme une revanche amère qui s'annonçait plus qu'amère, il reçut une dose exagérée de spray anti-moustique venant du pirate. La douleur fut instantanée et les yeux de Jake lui brûlèrent et lui piquèrent violemment.

-AHHHHHHHHHHHHHHHHHH cria Jake.

Ce dernier se retint de riposter, même si la tentation était plus que présente, mais répondre ne ferait qu'aggraver la situation déjà délicate, avec un paranoïaque le tout est d'y aller en finesse pour ne pas se faire dégommer la tronche si on veut devenir ami avec lui.

Il suivit ses cours de premiers soins et ne céda pas à la tentation de fermer ses yeux, et les larmes coulèrent à flots pendant que James le sauvait, en dépit de la sensation de Jake d'être un bon à rien et un gay attardé. L'eau passée sur ses yeux le soulagea énormément, même si ses yeux étaient totalement rouges et piquants, il ne put pas s'empêcher de lâcher un Ahhhh de soulagement.

-Merci beaucoup James, et vraiment désolé de te causer autant de soucis fit Jake sur un ton embarassé.

Une fois encore il en devait une à son compagnon qui avait eu la malchance de tomber le gros boulet qu'il était. *Mais la vie continue...* et le vase qui tombe en morceaux se recolle. En dépit de tout ce qui lui arrivait, rien que le fait d'avoir disputes intergroupales, Jake voyait que d'une manière ou d'une autre il était lié à ces autres gens qu'il commençait à apprécier vraiment.

Alexander était plutôt content de la suite. Mis à part une intervention du pirate à coup de spray ( et Alexander se demanda d'où qu'il le sortait...), le groupe semblait se renouer. James soignait Jake, qui le remerciait. Et le pirate et James lui posait la même question, étant tout deux d'accord pour partir vers l'université. Il ne répondit pas de suite.

Cette histoire du "Dieu" voulant leur mort était plutôt dérangeante. Il se demandait si ce n'était pas la folie qui les avaient atteints en arrivant ici. Et pourtant, évènement qui venait de se passer était bien réel.

D'une certaine manière, Alexander préférait avoir affaire à ce "Dieu du sable" machin chose plutôt qu'à un marchand de glace. Il n'émit donc aucun commentaire.

Il était temps pour lui de se dévoiler en partie, semblait-il.

Il marchait doucement, en direction de l'université. Cela ne leur prendrait que quelques minutes pour atteindre le lieu-dit. Il passerait devant le bar ou il avait enquêté, il y a quelques jours... ou quelques mois? Il ne savait plus réellement.

- Pour vous répondre à tout deux, je suis venu autrefois ici, oui. Avant mon retour dans le monde réel, pour être précis. A quand cela remonte, il m'est difficile de le définir. Moi et deux autres filles avions à enquêter sur des disparitions. J'ai d'ailleurs enquêté ici...

Il désigna le bar du Mage Bourrée, au passage.

- Plusieurs choses à savoir sur l'endroit: ne prenez pas de boisson locales , elles sont fortes. Les citoyens d'ici sont très doués en magie. Et le commissaire de cette ville, Voh Orloff, n'est pas très doué. Il y a peu de crimes, ici. Tout du moins, c'était le cas lorsque je suis venu ici. Je ne sais pas si votre Dieu a changé grand chose...

Il continuait sa marche, ne s'occupant que peu des passants. Cette ville était féerique. Il l'avait aimé, lorsqu'il avait rencontré Myia... Il aurait voulu être auprès d'elle. Mais le destin en avait décidé autrement.

- Vous pouvez en effet m'appelez Alex, au fait. Et je tiens à préciser: c'est ici que je me suis séparé de mes compagnons. Mais si vous rencontrez une certaine Melena Autumn... Faites attention à elle. Elle est dangereuse!

Il retenait sa rage froide, mais celle-ci était visible de ces interlocuteurs. Ce qui était sûr, c 'est qu'avec toute ces informations, peut-être que le pirate allait lui faire un peu plus confiance.

Puis, arrivant à quelques mètres de l'université, il se rappela un détail:

- Ah oui, James, tu vas être obligé de rester là: il existe une barricade d'âge, et je crois que tu es trop jeune... Après, tu peux toujours essayer. Sinon, je propose que toi et Jake, vous restiez ici, il en devrait pas y en avoir pour longtemps, tandis que le pirate et moi allons dans l'université. Ainsi, il pourra voir que je suis digne de confiance. Après, si tu veux nous suivre Jake... Ah et monsieur le pirate, si je pouvais avoir votre prénom...

Quoi que fut les réponses de ses compagnons, Alexander commença à entré dans l'université, chantonnant son air préféré:

Je suis une petite théière toute trapue…
Voici ma poignée, voici mon bec…
On peut me prendre et me renverser…
Je suis une petite théière toute trapue…

Alors comme ça il méritait la "palme de la connerie" ? Pour quel motif ? Ne pas tomber tête baissée dans les pièges tendus ? Ne pas se laisser marcher sur les pieds ? Si être tout cela à la fois c'est être con, alors *Je suis con et fier de l'être !*
Viendra le temps où leur groupe sera suffisamment grand pour que le pirate puisse choisir ses alliés et ses ennemis. Ou bien attendre simplement que cette petite famille implose, à croire que c'est ce qu'ils cherchaient tous. Enfin bref, le couple James/Jake s'entendait plutôt bien et ça les occuperait un certain temps.

Pendant tout le trajet à travers la ville il écouta avec soin les remarques, les histoires et les avertissements d'Alexander. Pour en connaitre autant sur ses ennemis, il faut en avoir fait partie : raison de plus pour ne pas lui faire confiance. Mais c'était tout de même suffisant pour reconnaitre que ce jeune homme n'avait rien de suicidaire en comparaison avec les deux tourtereaux.

Gloutoniskaïa ne semblait pas avoir de secrets pour leur guide et le pirate se demandait si celui-ci serait d'une quelconque utilité une fois sorti de la ville. Certes il avait peut-être son doctorat en étude magique mais rien ne prouvait qu'il saurait être en mesure de survivre dans une de ces villes hostiles comme Elipse, Enojo ou Freedoom... Enfin la question ne se posait pas vraiment puisqu'ils étaient arrivés devant l'université et qu'une autre question prenait le pas, puis une autre, puis une foule d'autre. La première ? Pourquoi une restriction d'âge ? Le paranoïaque avait du mal à visualiser l'utilité d'une telle barrière à part l'utiliser à des fins peu reluisantes. Après tout, les rares choses interdites aux moins de dix-huit ans étaient... Bref...

La proposition du monsieur météo le laissa sans voix. Ou... C'était plutôt le contraire :
- QUOI ? Eux, rester ici et moi... Mais... Et pourquoi ça ne serait pas Jake qui irait avec toi !? Je n'ai aucune envie de savoir si je peux passer dix minutes avec toi sans me retrouver avec un couteau planté entre les omoplates !!
Ses grands gestes de révolte semblaient passer inaperçus tout comme ses remarques, d'ailleurs. Baissant les bras (dans tous les sens du terme) il lâcha un profond soupir avant de rejoindre Alexander.

- Sydney. il marqua une pause. C'est mon prénom. Même si je ne vois pas en quoi ça te sera utile à part savoir quoi graver sur ma tombe. Il aurait dû se méfier de lui... Il était tombé la tête la première dans le piège. Cet homme n'était pas simplement une victime du Marchand de Sable mais un allié, un espion, un traitre... *Alors cette fois c'est qui qui remporte la palme de la connerie, hein, James !? Faire confiance au premier venu... Pff !*
Entrer dans le bâtiment était encore plus difficile que pour la bibliothèque car cette fois-ci il devait subir la chansonnette que poussait Alexander. Que devaient-ils chercher, déjà ? Ah oui : des renseignements sur les filles. Bon... Peut-on mourir à coup de renseignements ? A priori non. Donc il suffit d'aller poser ces foutues questions et ressortir d'ici avant d'y rester. Ironique, dans un sens...

- Bon écoute : je sais que tu ne m'aime pas, et c'est réciproque. Alors s'il te plaît, pas de faux semblants, c'est pas la peine. On demande, si on a des réponses tant mieux, sinon tant pis mais peu importe l'un ou l'autre, je ne reste pas ici.
Le pirate s'avança d'un pas décidé vers le premier guichet d'information qu'il trouva. Inutile de perdre son temps à s'extasier ou à discuter vainement, Dakota aurait sûrement pensé la même chose.
La personne était de dos, semblait occupée à ranger ou fouiller des choses dans un carton posé sur une table. Syd se racla la gorge ce qui fit légèrement sursauter la jeune femme qui se retourna en un éclair.

- Oh bonjour, je ne vous avais pas vu, désolée. Puis-je vous aider ? Vous cherchez quelque chose ? demanda-t-elle, armé de son plus beau sourire commercial.
- Quelqu'un corrigea le pirate d'un ton sec qui se voulait peu aimable. Nous avons... Égaré deux de nos amies et nous voulions savoir si vous pouviez nous aider. Notez qu'elles sont 1/√2, en fait.
Visiblement, la jeune femme ne semblait pas avoir compris. D'un air maussade et à la fois méprisant il reprit c'était une blague... Vous savez, les trucs qui font rire. Le chat de Schrödinger, ça vous dit rien ? Bon bref oubliez, je m'en fout. arborant cette fois-ci un sourire faux qui se voulait rattraper sa mauvaise fois, il conclut : en fait on ne sait pas si nos amies sont encore en vie, et si vous ne nous êtes d'aucune aide, dites-le moi franchement, parce que j'ai eu ma dose de relations sociales pour la journée.

Toujours sourire pendant quelques secondes d'un silence gêné... Rien. OOOh !! J'en ai marre. il tourna le dos au comptoir, laissant Alexander prendre la relève s'il le souhaitait. Le journée était au comble de l'horrible mais cela pourrait être encore plus joyeux s'ils avaient la bonne idée de visiter tous les lieux publiques de la ville, et pourquoi pas aller jusqu'au marché, pendant qu'ils y étaient... Ben voyons... *Des incompétents... Je suis entouré de fous et d'incompétents. Et un traitre, aussi. Et deux pseudo-mortes. Et un dieu de-.... Rhaaaa !!!!*
Le paranoïaque tournait en rond, faisait les cent pas, tentait une énième fois de se calmer, d'oublier la foule qui marchait autour de lui et dont chaque individu - aussi insignifiant soit-il - était peut-être en possession d'un poignard bien affûté qui ne demandait qu'à se loger entre ses côtes... Il tentait, mais n'y arrivait pas. Le coup que lui avait donné Jake n'avait pas eu le même effet que la gifle de Dakota. Cette dernière l'avait calmée tandis que le coup de poing n'avait eu pour seul effet que de l'énerver et le rendre plus suspicieux encore.

Il s'arrêta soudainement, tendant l'oreille. Les yeux rivés vers la sortie, il écoutait. *C'est moi ou j'ai entendu...* Une hallucination, sans doute... Il pensait trop et la subdivision du groupe ne lui plaisait pas du tout. Revenant vers son assassin présumé, il lui tapota le bras d'un revers de la main, yeux toujours rivés vers la sortie et sans se soucier de savoir s'il avait eu les précieuses informations ou non.
- C'est peut-être que moi mais j'ai un mauvais pressentiment... On devrait pas rester là. Pitié, sortons j'ai pas envie de rester là. Pitié.

Le pirate était toujours aussi étrange au goût d'Alexander. Mais cela ne le dérangeait guère.
En effet, il lui avait tout de même répondu, et il savait qu'il avait plus ou moins le contrôle de la situation. La preuve étant que Sydney (peut-être un nom d'emprunt, vu la peur constante de l'homme) avait tout de même décidé de le suivre.

Il n'allait cependant pas dire le pourquoi il préférait laisser Jake sur place. Il ne fallait jamais donner trop d'éléments à un inconnu, surtout pas quelqu'un comme Sydney. Il avait déjà donné beaucoup d'éléments pour obtenir sa confiance.

Ce qui fut assez amusant, ce fut la " recherche " infructueuse d'informations de la part de Sydney. Il semblait paniquer, et c'était assez... amusant et pitoyable à la fois. Ce n'est pas de cette manière qu'ils obtiendraient une quelconque information.

Puis Syd revint vers lui, semblant paniquer de plus en plus.... La terreur se lisait dans ses yeux...
Mais Alexander n'y prêta aucune intention. Il était là pour une raison bien précise.

- Nous sommes là pour une raison bien précise. Je n'abandonnerais pas Dakota. Et même si cette ville est sensé être calme, avec le nouvel arrivant... De plus, nous n'avons rien à craindre dans ce lieu. L'université est sacrée.

Il aurait en fait pu s'abstenir de voir Dakota, mais c'était elle qui détenait le plus de réponses. Et puis, elle n'était pas méchante. Juste assez hautaine, d'une certaine manière. Il avait du mal à se l'expliquer.

Tout en allant à ses pensées, il s'approcha de la réceptionniste.

- Veuillez excusez son comportement, je pense qu'il s'est levé du mauvais pied ce matin... Dites moi, n'y aurait-il pas un professeur voyant, ou quelque chose du genre par ici?

Il n'aimait pas du tout avoir affaire à ce genre de personnage. Et puis, cela ne plairait pas à Sydney. Mais maintenant qu'il était là, il devait vérifier son idée. S'il avait vu juste, alors ils avaient une chance supplémentaire de retrouver Dakota.

La réceptionniste semblait étonné par la question. Cependant, elle répondit, en chuchotant.

- Oui, mais faites attention: c'est un vieux fou! il se trouvent après ce couloir, à droite. Si vous sentez l'encens, c'est là!

Bon, il se serait par contre passer de hurluberlu...

- Merci bien, mademoiselle.

Il se retourna vers Sydney.

- Tu as entendu ma demande. Tu es prêt à consacrer 3 a 5 minutes de plus à la recherche de nos amis en suivant mon idée? Si tel n'est pas le cas, attend moi avec les autres à l'extérieur.

Peu lui importait sa réponse. Mais il préférerait avoir un témoin de la scène.
Pour prévenir ses compagnons, et surtout, pour rappeler à Alex de ne plus jamais voir de voyants, une fois revenu chez lui.

James accepta les excuses de Jake par un petit sourire. Tout le monde avait ses problèmes et peut être que ce dernier en avait vis à vis de son comportement. Après tout comment changer de caractère en une seconde ? L'adolescent n'aimait pas la violence alors il espérait que Jake ne se mettrait plus jamais dans des états pareils...
Alex répondait à la question posé sur comment connaissait il cette ville et apparemment il était venue travailler ici avec des filles, et une certaine Melena. Ce nom disait quelque chose à James, il l'avait déjà rencontré et il n'avait pas souvenir de l'avoir identifié comme quelqu'un de mauvais. Peut être était elle dans un mauvais jour ?
Enfin l'histoire entre les deux voyageurs ne le regardait pas et il préféra s'abstenir de défendre la demoiselle qu'il ne connaissait pas tellement au fond. Alexander annonça alors que James ne pourrait pas entrer dans l'université à cause de son bas âge qui serait vue par une barrière magique. Bah oui bien sur...Il n'avait pas tellement envie de poireauter tout seul devant le bâtiment...C'est avec un regard suppliant qu'il se tourna vers Jake pour qu'il accepte de rester avec lui. L'adolescent croyait Alex et n'avait pas envie d'essayer, ne sachant même pas qu'elle en serait les conséquences.
Il regarda donc Sydney et l'homme des neiges entrer, non sans un râlement de la part de pirate qui ne semblait nullement rassuré de se retrouver en compagnie du nouveau.
La question était maintenant...mais que faire ? James avisa un banc et alla poser ses fesses dessus ne voulant pas prendre racine sur le sol en restant debout. Surtout qu'on ignorait combien de temps les deux resteraient dans l'université...Encore faudrait il aussi que quelqu'un accepte de les aider.

- Tu crois qu'ils trouveront quelque chose ?

Demanda t-il à Jake alors qu'au même moment un professeur passait devant eux surchargé de bouquins et de sa besace. Sans même s'y attendre l'homme trébucha dans contre une pierre et s'étala par terre comme une crêpe laissant tomber ses affaires qui s'éparpillèrent sur le sol, des feuilles volantes trainant sur le sol.
En gentil garçon qu'il était James se redressa et alla aider le maladroit à se relever.

- Est ce que ça va monsieur ?

Il s'en fichait... C'était évident, ça crevait les yeux. D'ailleurs en parlant de crever, Syd aurait pu le faire - ou même tout le monde, tiens, soyons fous - sans que cela ne perturbe un seul instant l'homme des neiges. Sydney voulait sortir, mais il était hors de question de faire le chemin retour seul. Pire encore : faire le chemin du retour seul alors qu'Alexander allait glaner les informations seul et très certainement les falsifier pour embobiner les voyageurs et les livrer au Marchand de Sable à la première occasion venue. Plan perfide !

L'université avait beau être sacrée, elle laissait de toute évidence passer bien des démons. Le sacré profané ne l'est plus, ergo : ce lieu est encore plus dangereux en soi que la bibliothèque de par la simple présence d'Alexander. Une autre catastrophe ? Boh ! C'était si prévisible...
... Trop, même... Et "ils" le savaient. Comme par hasard il n'allait rien se passer pendant tout le temps qu'ils seraient à l'intérieur. Et si rien ne se passe, c'est la preuve qu'une éminence grise sait qu'on sait qu'il va se passer quelque chose, mais ce qu'elle ne sait pas, c'est que Sydney sait qu'elle sait qu'il sait et qu'elle croit qu'il ne sait pas qu'elle sait. Retors... Très retors. Et pour couronner le tout, la jeune femme du guichet parlait à Alexander comme s'il était le champion de l'éloquence. Elle était dans le coup, forcément, et le vieux fou l'était également.

- Toi, aller seul voir le voyant ? Hors de question. Je viens. Si Alexander voulait sous-estimer Sydney, libre à lui. Mais il le paierait cher un jour ou l'autre. A moins que ce dernier ait prévu la réaction du pirate ? La question n'apportait rien pour l'instant et les réponses découleraient d'elles-mêmes au fil du temps.
- Moi non plus je ne veux pas abandonner Dakota, et je veux la retrouver vivante. Seulement j'ai du mal à croire qu'un... "voyant" puisse nous apporter une quelconque réponse. Mage ou pas mage, si c'est un charlatan on y verra que du feu. C'est... Étrange que tu place autant de confiance en cet homme. Mais après tout c'est "ton idée". Il marqua une courte pause puis reprit, faute de commentaire de la part de son interlocuteur. Je te dis ça parce que tu pourrais tout aussi bien être un charlatan, toi aussi et le simple fait que tu essaie de me prouver que j'ai tort en dit long. Que réponds-tu à ça ? Qu'as-tu à dire ? Après tout nous sommes entres "amis" et gens de "bonne volonté", non ?

Le pirate voulait tester l'homme à la main unique et ne s'en cachait pas. La réponse serait d'autant plus intéressante que l'on joue maintenant carte sur table, de gré ou de force.
Ils arrivaient bientôt devant la grotte de l'illuminé et l'odeur de l'encens se faisait de plus en plus forte. Par chance le vieux grigou savait choisir les senteurs. Sans doute Blizzhead ne répondrait-il pas aux questions du paranoïaque, ou bien dévierait-il la conversation mais ce fut la réaction que ce dernier eut sur le coup qui intéressa Sydney. Cela confirmait bien des choses.

Ils étaient devant la porte, enfin si l'on pouvait appeler ça une porte. Il s'agissait plus d'un rideau que l'on trouve si souvent à l'entrée des caravanes de voyantes. Au moins Dreamland et le monde réels avaient les mêmes archétypes. Cependant si l'on filait l'idée, ces rideaux avaient conservé leur bonne vieille fonction de "bienvenu, ça pue l'arnaque !" typique de ce genre d'endroits. Sydney n'en revenait pas de se fier à un tel manipulateur. Alors : boule de cristal ou vieux grigris ? La tension est à son comble...

Le pirate laissa Alexander entrer en premier, question de bon sens plus que de politesse : s'ils se faisaient attaquer ce dernier ferait office d'appât tandis que le pirate prendrait ses jambes à son cou. Et en cas de trahison, il était plus près de la sortie et n'était pas cerné.
Ses yeux durent s'habituer à l'obscurité ambiante et quelques secondes suffirent pour découvrir une décoration des plus pittoresque : attrape-rêves suspendus au plafond, toiles violettes accrochées au mur, meubles quasi inexistants à l'exception d'une table basse sur laquelle était posée La boule de cristal qui brillait d'une lumière diffuse, presque spectrale. Les quelques bougies réparties çà et là étaient cependant la source principale de lumière. On était bien dans la grotte d'un voyant... Pour sûr.

Assis en tailleur derrière son outil de travail, un vieil homme à la longue barbe et à la robe couleur indigo méditait, yeux fermés. Le pirate ne savait pas s'il devait s'annoncer ou bien ne rien dire ; battre en retraite était toujours une solution acceptable si l'on faisait un tant soit peu confiance en son partenaire pour assurer la discussion et la bonne restitution des informations. C'est pourquoi le pirate ne bougea pas.

- Bonjour, jeunes gens. dit le vieillard d'une voix chevrotante. Il ouvrit les yeux pour observer minutieusement chacun des voyageurs. Je savais ! Oui, je savais que vous alliez venir et pourquoi, aussi. Oui ! J'ai peut-être des réponses. Mais pour avoir les bonnes réponses, il faut poser les bonnes questions ! Ainsi laissez-moi inaugurer cette petite conversation. Il se pencha légèrement en avant, observant toujours les deux jeunes hommes qui se tenaient devant lui. La lumière de la boule de cristal illuminait son visage d'une lueur pâle, presque maladive, contrastant avec l'atmosphère mystique de la pièce. Qu'est-ce qui vous amène jusqu'à moi ?

Syd avait répondu à l’affirmative. Cela allait lui éviter de devoir aller seul rencontrer un fou. Puis, Syd émit une remarque intéressante, toujours ponctué par sa terreur habituelle.
En effet, en temps normal, il n’aurait prêté aucune attention à ce que racontait un quelconque voyant. Pour lui, le destin ne pouvait être qu’immuable ou changeant. Donc, aucun moyen de le déterminer dans un cas, et dans l’autre inutile.

Mais ici, il avait vu que beaucoup de choses étaient possible. En commençant par les individus en eux-mêmes. Et puis, cette « guérison » inespérée… Mais en même temps, malédiction. Il ne devait pas l’apprendre. Pas pour le moment. Si Syd débloquait un jour, il devait mettre toute ses chances de son côté.
Pour l’instant, il avait assez d’ennemis. Melena, le dieu, et le type qui l’avait frappé.

- Tu as raison sur ce point. Je n’accorde normalement aucune importance à ce genre d’individus. Cependant, j’ai vu bien des choses, dans ce monde, que tu ne pourrais même pas imaginé. Surtout dans cette ville. Et je suis sûr que l’on n’est pas au bout de nos surprises….

Tout en suivant l’odeur de l’encens, il était perplexe. Cet homme allait-il pouvoir les aider ? Il en doutait, mais au moins, ils auraient droit à quelques minutes de distraction.

Ils entrèrent, lui le premier, dans la « salle » de divination. Le devin était facilement reconnaissable à sa tenue, fortement démodé, sans doute même parmi les mages. Même si la couleur pouvait être fortement présente chez ses confrères, le tissu n’était assurément pas de toute jeunesse. Mais son nez était aussi étrange. D’habitude, ce n’était pas ce qui attirait le regard d’Alex…. Mais il était si long et crochu qu’il failli en avoir des frissons. Un vieux sorcier, pour sûr.
Le vieux fou commença une tirade on ne peut plus normale. Le genre qui exaspérait Alexander.

Mais il se plia au rituel. Cependant, pour se détendre, il en fit un peu plus que d’habitude.

- Nous vous serions grée, vous maître au si fabuleux nez,
Si vous pouviez nos desseins servir, et nos obstacles nous faire gravir,
En nous aidant à trouver nos amies, et à vaincre l’infamie.

Il ne pensait même pas au fait que Sydney pouvait mal le voir. Surtout après la réponse du devin, qui n’était pas Chelin.

- Soyez heureux mes enfants ! Je ne suis plus malvoyant !
Une vision survient à moi, si près que vous pourriez le toucher du doigt !
Tout près de ma pirogue, l’on peut voir du grog,
L’ayant tué dans l’œuf, j’aurais dû cuire mon bœuf,
Sans quoi je m’offusquasse, de ma cane pouffiasse.

Ce type était assurément malade. Alexander n’en croyait pas ses oreilles.

- Si vous ne voulez point que je ne vous rossasse,
Vous devriez dès lors être plus efficace,
Et par la même arrêter de voyager,
Et par là même de stopper vos simagrées !

La colère commençait à se faire sentir. Et la grêle commença à tomber autour de lui, touchant Syd, et les alentours. Cela stressa encore plus Alexander.

- Comme le disais grand Tante, je vais répondre à vos attentes,
Mais l’avenir n’est qu’une masse dilettante !
C’est donc près de la rue du Clown,
Que vous pourrez retrouver vos douces foufounes !

Alexander se retint de frapper le vieil homme. Il ne remercia pas son interlocuteur. Sa rage bouillait en lui. La grêle tombait dru, et il sortit. Il chercha à se calmer, et quand Syd le rejoignit, il ne lui dit que ces mots :

- Qu’en penses-tu ? Je n’aime pas sa façon d’aborder les choses, mais peut-être est-ce une piste ? La rue du clown est plus proche de l’entrée de Gloutoniskaïa.

Il ne pouvait réfléchir sainement, après de tels propos. Il préférait donc, pour une fois, laisser Syd décidé, s’il le désirait, en espérant qu’il n’était pas sous le coup de la rage…

Le vieil homme n'inspirait pas vraiment confiance bien que ce critère soit omniprésent dans la vision sydéenne. Disons qu'en plus de ne pas être fiable il était à priori fou. Et il ne tarda d'ailleurs pas à le démontrer, non sans l'aide complice d'Alexander. Qui est fou ? Le fou lui-même ou celui qui le suit ? Le pirate assista donc médusé à cette parodie de pièce de théâtre en vers plus ou moins... De quoi pouvait-on les qualifier, d'ailleurs..?

Enfin Alexander faisait preuve d'un langage élaboré, au moins. Ce qui était loin... TRES loin d'être le cas du vieux fou qui proférait grossièretés et propos sans queue ni tête.
Néanmoins ils avaient leur réponse : la rue du clown. Mais étant donné leur délire poétique, pouvait-on voir ça comme une énigme ? Y avait-il un sens caché derrière ce nom ?
Cependant les cheveux du parano' se dressèrent sur sa tête lorsque le vieillard sénile fit rimer clown avec foufoune. Là c'était trop. Ce singe dépassait les bornes de l'admissible ! Alexander semblait partager son avis en sortant de la pièce sans mot dire.

Sydney, en guise d'au-revoir, s'essaya aux vers à son tour.
Sachez, monsieur que ce langage
Ne sied point à une personne de votre âge.
Cependant si vous osez nous avoir menti
Et que nous ne retrouvons point nos amies...
Je vous jure que vous regretterez
De nous avoir mené par le bout du nez !
Il n'attendit pas de réponse de la part du voyant. Que pouvait-il répondre à ça de toute façon... Rien d'important.

Il rejoignit Alexander qui lui fit part de son impression quant à cette mésaventure.
- Eh bien je ne sais pas, il ne m'inspire pas confiance non plus, à moi.
Mais en même temps je crois qu'on n'a pas vraiment le choix :
Soit on le croit et on va là-bas, au risque de tomber dans un piège, un traquenard,
Ou bien on continue de chercher des indices autre-part.
En fin de compte les rimes ça le bottait. C'était assez marrant et ça avait sur lui un effet apaisant : son cerveau, concentré sur les rimes, n'avait presque plus le temps de penser aux fomentations, machinations et caetera... Enfin un peu moins, disons.

- Pour l'instant nous pouvons toujours rejoindre nos amis dehors
Ils auront sans doute un avis ou une idée meilleure encore.
En effet, prendre une décision ici et maintenant était vain. Et risqué aussi. Pourquoi ? En un mot : Alexander.
La priorité était de rapporter la vision du vieil imbécile à James et Jake, en espérant que ces derniers soient toujours en vie. On prendrait des décisions après. D'ailleurs le pirate ne cacha pas son envie pressante de quitter les lieux en ouvrant a marche.

Le sourire plus que magnifique que James adressa à Jake fit faire au coeur de ce dernier des bonds répétés dans l'enveloppe trop petite qui le contenait, et l'effet d'un feu d'artifice se produit dans le corps de Jake lui donnant l'envie de bouger et de danser dans tout les sens. Ce sourire était d'autant plus magnifique que la personne qui l'exécutait avait une beauté digne d'un ange tombé du ciel. La transhumance de Jake s'évapora lorsque Alexandre prit la parole en disant des choses visiblement intéressantes.

Alors, si ce que disait Alexandre était juste, on pouvait effectivement sortir de ce monde et y revenir, ce qui, en soi, était plutôt rassurant, mais qui avait aussi une contrepartie, qui était qu'on pouvait se retrouver séparé de ses compagnons d'aventure. De plus, un nouveau démon rôdait, déjà que le Marchand de Sable les traquait, alors la menace Melena Autumn... Jake croyait bien ce qu'Alex avait dit, et retint le conseil des boissons.

Le groupe se sépara alors et Jake ne put pas résister au regard suppliant de James qui le fit littéralement fondre et se décider à rester avec lui. Ce dernier s'installa sur un banc, et Jake le rejoignit et s'assit à côté de lui. Tout à coup, un calendrier, qui visiblement était un calendrier de l'avent, apparut devant lui et la case n°1 s'ouvrit avec en cadeau un ticket repas, et le calendrier disparut aussitôt que Jake récupéra le cadeau et le fourra dans sa poche vide. Il ne resta pas abasourdi longtemps, car l'évènement récemment subi l'avait un peu préparé à ce genre de faits.

-Je pense qu'ils vont se rammener avec des infos, les professeurs de l'université son compétents, enfin j'imagine. Et puis je suis sur que Selene et Dakota se débrouillent bien.

Quand il eut fini sa phrase, Jake vit s'effondrer un professeur assez étrange de l'université devant lui, et se relever avec l'aide de James. Il l'aida aussi, et comme si de rien n'était, il rentra dans l'université avec ses cours qui le suivaient en battant des feuilles sans répondre à James. Une fois revenus sur le banc, Jake s'assit plus près de son ami que le moment passé, et commença à lui poser des questions.

-Au fait, tu as quel âge? J'ai du mal à l'estimer, et vu les choses qui se passent maintenant, c'est encore plus dur.

Et puis mince, peu importe son âge, il restait craquant et Jake le voulait désespérément. Sa beauté était d'une douceur et d'une pureté à toute épreuve, sa voix était mélodieuse et magnifique, sa démarche était assurée et décontractée, son esprit limpide et certain, et son corps beau et sans impuretés. Mais il restait une question à laquelle Jake voulait une réponse, et il avait 3% de chance pour que ses premiers souhaits soient exaucés avec la question à sous-entendu qu'il formulait.

-Au fait, tu as une petite amie? Aussi beau que tu es tu a du en faire craquer plus d'une j'en suis sur! fit-il avec un sourire charmeur.

Tout se jouait en ce moment présent, et Jake était nerveux malgré les apparences, et stressait intérieurement sachant que la réponse formulée par James serait décisive. Si il avait une petite copine, la fin du monde serait proche, s'il n'en avait pas, il aurait une chance, et si il disait qu'il était gay, le monde s'épanouirait et il prierait pour qu'il puisse être le partenaire du chevalier angélique qu'était James.

Avec l'aide de Jake et celui de James le maladroit se releva puis partit avec ses affaires sans même les remercier. Qu'est ce que c'était que cette éducation ? L'adolescent fit une petite moue désapprobateur et puis de toute façon il ne pouvait même pas le suivre à cause de cette barrière...La prochaine fois que quelqu'un tombera par terre il le laissera agoniser sur le sol na ! Ou pas...
James revint à son petit banc au côté de Jake qui avait gagné un ticket repas tout à l'heure pour une raison inconnu à l'adolescent...Son nouveau compagnon lui demanda alors son âge en prétextant qu'il n'arrivait pas à le définir. Si James n'était pas aussi naïf il pourrait penser que son interlocuteur était en train de le draguer mais comme ce n'était pas le cas, il ne voyait rien venir.

- J'ai seize ans et toi ?

Jake devait être plus vieux que lui, sans doute dans les mêmes environs que Edwin. Bigre, pourquoi fallait il toujours se ramener à ce traître ? Jake continua son interrogatoire et cette fois ci s'intéressa à la vie privée de l'adolescent rajoutant en plus qu'il était beau. Ce compliment fit rougir James jusqu'aux oreilles qui ne savait plus où se mettre surtout que Jake n'était pas moche non plus, au contraire. mais ce dernier se trompait sur un point, il n'avait jamais eu de petite amie...en version masculine oui.

- Bah...je...

Bégaya t-il en essayant de retrouver ses fonctions mentales. Respirez c'est la clé. James ferma les yeux et inspira doucement pour reprendre le contrôle de ses émotions et pouvoir répondre. Voilà, maintenant c'était bon.

- J'ai jamais eu de petite amie non...j'aime les garçons et j'en ai déjà eu deux...même si le deuxième ça a duré même pas une journée vu qu'il s'est barré...

Un sourire amère se dessina sur les lèvres de James. Oui il n'avait eu qu'un seul véritable et premier amour que la mort lui avait arraché...L'adolescent sentit les larmes lui monter aux yeux en repensant à cela et il détourna le regard pour pas que Jake le voit.

- Je suis célibataire en fin de compte et je n'ai pas vraiment de succès...Je ne suis pas aussi beau que tu le dis surtout comparé à toi...

James se rendit compte trop tard ce qu'il venait de dire et la gène reprit sa place à nouveau sur son visage. Ca n'allait pas du tout...mais alors pas du tout !

Tout au long du dialogue qui s'instaurait entre ces jeunes hommes, le coeur de Jake s'emballait de plus en plus à chaque parole prononcée par l'un ou par l'autre, ponctuant ses paroles d'hésitations et de rougissements. Alors James avait donc seize ans? il paraissait plus mature et plus posé qu'un adolescent de seize ans, pas nécessairement plus vieux par son physique.

-T'es plus jeune que ce que je pensais, mais j'aurais pas pu deviner. Moi j'ai vingt-et-un ans, donc je suis plus relativement jeune, et cinq ans de différence je considère pas ça comme de la différence d'âge, mais plutôt comme une marque d'évolution physique, même si tu n'as pas tant que ça le physique de quelqu'un de seize ans!

James avait rougit, preuve qu'il avait réagi au compliment. *Ba-bam ba-bam ba-am*. Et puis, la question fatale fut posée. *Ba-bam ba-bam ba-am*. Le jeune adolescent commença sa phrase et dur recommencer à respirer. *Ba-bam ba-bam ba-am*. Il n'avait pas eu de petite amie. *Ba-Bam Ba-Bam Ba-Bam* Il aime les garçons. *BA-BAM BA-BAM BA-BAMMMM!*

Le monde autour de Jake sembla disparaître à ses yeux, seul resta James. Le destin avait voulu que ces deux jeunes se rencontrent dans une monde fantastique où la magie régnait telle une muse pour inspirer les gens de bonheur. La chance que Jake avait était incommensurable et il en avait conscience, c'est pourquoi il décida de tenter sa chance, car James venait de dire qu'il était CELIBATAIRE *BA-DAM BA-DAM BA-DAMMMM!*. et il le complimentait sur sa beauté *BA-DA-BA-DA-BAM BA-DA-BA-DA-BAM BA-DA-BA-DA-BAMMMM!*!

Jake rougissait à vue d'oeil et e pouvait s'empêcher d'esquisser un sourire sur ses lèvres fermées tout en était au summum du bonheur. Il était temps de réagir!

-Moi aussi j'aime les garçons, et je suis aussi célibataire... Et crois-moi, tu es magnifique.

Jake, prononçant ces paroles à voix basse, commença à rapprocher très doucement sa tête de celle de James en espérant que le choix qu'il avait commencé à faire était le bon, et qu'il n'allait pas provoquer un désastre.

*Don't Fear, Just Pray*

Jake avait 21 ans, soit cinq ans de plus que lui. Mais il était même majeur et c'était illégale d'avoir une relation avec un adulte ! D'avoir une relation tout court à vrai dire avec Jules comme protecteur. James ne voyait pas en quoi il ne faisait pas son âge...il avait un caractère d'adolescent, certes il n'avait pas fait de crise encore, mais bon il était clair qu'il était loin d'être mature. Enfin Jake savait à présent que l'adolescent était gay et qu'en plus de ça il le trouvait à son goût. Quelle serait sa réaction ? C'était plus ça qui faisait peur à James, de se faire rejeter comme ça d'un coup à cause de ses préférences. Il n'y avait pas que la présence de Jules qui était un obstacle à bâtir de l'amitié.

Alors le gros choc qui suivit lorsque son interlocuteur annonça qu'il aimait les hommes laissa James pantois, sa bouche formant un "ohh" d'étonnement. Il n'avait jamais été du genre à dire que un tel ou un tel était hétéro ou non...ce n'était pas son truc, il avait toujours préféré laissé faire les choses. Il lui semblait que le visage de Jake s'était rapproché quelque peu du sien mais ça devait être son imagination...Bien qu'il se sentait un peu bizarre suite à cette discussion riche en émotion et en révélation !

- Bon bah...c'est cool...je me sens moins seul...!

Lança t-il après un silence avant de regard face à lui le joli arbre planté ne se rendant absolument pas compte qu'il venait de mettre un vent à Jake. Qu'est ce que fichait donc Alex et Sydney dans l'université ? Ils en mettaient du temps...James ne se sentait vraiment pas à l'aise à présent sur son banc et avait commencé à gigoter les pieds tout en faisant attention à ne pas croiser le regard de Jake sous peine de rejoindre encore la famille des tomates.

Apparemment, Sydney s'était mis au rimes. Cela amusa Alexander, qui se calma enfin, faisant cesser la tempête de grêle. Mais il lui avait répondu, et c'était le principal. Ils partaient donc vers l'entrée.

Alexander était cependant content de son coup. Si cette information était véritable, cela serait mieux... Mais il était en train de s'assurer une "confiance" entre lui et Sydney. Mais il devait faire attention. Il était sans doute très difficile de le rendre moins méfiant. S'il voulait son soutien lorsqu'il lui faudrait se venger de Melena, il ne devait aucunement le faire douter.

D'ailleurs, il était en train de se dire que Syd avait peut-être souffert de sa tempête. Et il n'était pas dans sa nature de laisser cela impuni.

- Je regrette d'ailleurs pour la tempête de grêle. J'espère que tu n'as pas souffert, mais ce vieux fou m'a mis en colère... C'est un de mes pouvoirs, en effet. Et la grêle peut s'intensifier...

Il espérait que Syd ne lui en voudrait pas. Mais par tout ces évènements, Sydney avait pu découvrir le pouvoir du jeune homme.

S'il ne connaissait que ce pouvoir, cela ne poserait aucun problème. Mais Alex se disait qu'il devait penser à s'armer. En effet, s'il désirait vaincre sa Némésis, ce ne serait pas ses pouvoirs qui l'aiderait... Il lui faudrait faire les boutiques, un jour. Depuis le temps, il avait récupéré pas mal d'argent.

- Si je puis me permettre, depuis combien de temps te ballade-tu dans ce monde étrange?

Alexander s'accommoda de la réponse. Il avait donc vu bien plus de l'endroit que le pirate. Quand aux deux autres... Jake avait l'air d'être l'inconnu du bataillon. James était quand à lui sur le navire.

A partir de là, il ne se posait plus de questions.

Ils sortirent enfin de l'université. Jake et James étaient toujours là. Ils avaient l'air plutôt gênés. Que s'était-il passé? Ils avaient vu les filles?

Il s'approcha d'eux, et leur annonça donc les nouvelles.

- Voilà, maintenant, vous savez ce que nous savons. Vous avez vu quelque chose de nouveau?

Il espérait que ce soit le cas, car sinon, leur seul piste était celle du vieux fou. Après, il espérait une idée de la part de Syd... Mais peut-être était-ce un trop grand espoir.
Un hymne slave lui vint en tête, et il se tranquillisa en se le remémorant, attendant les réponses du groupe.

L'effet apaisant des rimes du pirate semblait se propager jusqu'à Alexander dont la colère s'estompa un peu. Tant mieux : le groupe n'avait pas besoin de deux ronchons, Syd pouvait très bien s'en charger tout seul. Il entamèrent donc le chemin du retour sans pour autant avoir eu de réponses qui puisse prouver que les filles étaient saines et sauves... Cela ne semblait pas déranger Alexander mais Sydney, lui, avait beaucoup de mal à accepter l'idée de devoir suivre ces indications tirées de l'imaginaire d'une personne visiblement trop âgée pour faire la liaison avec son cerveau.

- Ne t'en fais pas pour ça. Déjà à la bibliothèque j'avais compris qu'il s'agissait d'un de tes pouvoirs. *Seulement ça ne m'avance pas ; il faudrait que je puisse connaitre sa maladie avant tout. Ça doit être une variante de Jake, mais je ne le connais pas non plus... Pfff... Je vais pas aller loin avec ça.*
Le paranoïaque mourait d'envie de lui demander mais d'une part ça pouvait être vexant de se voir demander "hey ! Pourquoi t'es timbré ?" et d'autre part, Alexander ne voudrait sans doute pas. C'était évident : il comptait la jouer au bluff tant que c'était possible et/ou garder un joker dans sa manche. Le pirate en ferait de même.

D'ailleurs cet homme de glace jouait très finement ! Sa question semblait anodine, presque banale... Mais si il la posait, c'était pour connaitre la puissance du pirate ! Les pouvoirs devenant plus nombreux à mesure qu'on reste à Dreamland - du moins c'était ce qu'il supposait de par ses observations -, Alexander serait en mesure d'établir un rapport de force entre eux. Et bien que Syd rechigna à perdre cet avantage qu'il avait sur son "ami", il était bien obligé de faire part de ses conclusions.
- Bien moins de temps que toi.

Alex devrait se contenter de cette réponse qui était largement suffisante. Ils ne se dirent plus rien jusqu'à ce qu'ils sortent enfin de l'université. C'en était presque gênant. A quoi pensait-il ? Que manigançait-il ? Ce silence n'annonçait rien de bon, mais Syd n'aurait pas de réponses pour le moment. Ils rejoignirent leurs compagnons partis s'asseoir sur un banc. Tiens ? Pour une fois que les rôles s'inversaient...

- On est de retour annonça le pirate d'un ton neutre. Alexander leur fit un rapide compte-rendu sur leur perte de temps mutuelle avant de demander ce que eux avaient fait. Par expérience, le pirate savait que lorsqu'on élisait domicile sur un banc c'est qu'on n'avait pas trouvé grand chose... Enfin bon, ça devait être une de ces questions auxquelles on n'attend aucune réponse comme "salut, ça va ?"... Pfff... Toute l'hypocrisie humaine tenait dans cette phrase. A en vomir.

- Donc comme on vient de vous le dire, ce singe nous invite à aller à la rue du clown. Trois cas de figures : on y va et c'est un piège, on y va et on a 10% de chances d'y trouver les filles, ou on y va pas et on autant de chance de les trouver en allant ailleurs. Réjouissant, non..?
Bien évidemment, Sydney avait tendance à opter pour la troisième mais le groupe devait choisir et il se plierait à la décision du groupe : se balader sans boucliers humains devenait inconcevable ces temps-ci. Surtout quand on est pourchassé par 'Lui'...

Il croisa les bras, caressant son bouc de sa main droite, puis réfléchit un instant. Sans déloger de sa gestuelle, il fit part de son idée au groupe qui visiblement avait la réactivité d'un poisson mort.
- Après, ce qu'on peut faire, c'est y aller mais on n'est pas obligé de se mettre à découvert. On va jeter un œil discrètement pour voir ce qu'il en est. Mais si Dakota et Selene ne sont pas là, à mon avis ça ne sert à rien de les chercher vu l'incompétence des gens du coin en matière d'information... On aura qu'à trouver un coin où rester ; un coin où elles sont susceptibles de passer. Et ce seront elles qui nous retrouveront. *De toute façon on n'a pas vraiment le choix je pense... Ce n'est pas en bougeant à droite/à gauche qu'elles nous retrouveront. Surtout si elles font de même.*

Si seulement ils avaient eu une sorte de puce électronique ou un GPS intégré indiquant la position de chacun... Cela leur aurait évité de se perdre les uns les autres ! Surtout que c'était assez stupide, la façon dont tout ça était arrivé. Un manque d'organisation et de réaction intelligente, rien de plus. Tout ça à cause de 'Lui' : le Marchand de Sable.

Jake qui attendait une réaction de type "normale" de la part de James, fut surpris, et même choqué, lorsque ce dernier lui répondit tout à fait à côté de la plaque qu'il se sentait rassuré de ne pas être le seul à être gay. Jake tira une expression assez abasourdie, mais, tout était passé inaperçu, et ce n'était peut-être pas le bon moment pour tenter quoi que ce soit. Il fallait sûrement attendre et installer peu à peu un semblant de quelque chose. Du moins, Jake s'était trop emballé, et il fallait qu'il se maîtrise, car il n'avait vraiment eu de chance d'expérimenter une relation de couple.

-Euh, nous on rien trouvé, à par un professeur dérangé qui s'est écroulé devant nous et qui s'est enfuit dans l'université.

Ces paroles furent prononcées lorsque Alexandre en compagnie de Sydney refirent surface avec, peut-être un moyen de retrouver Selene et Dakota. En effet, leur professeur, qui était peut-être le même, leur avait fournit des explications claires, mais douteuses.

-Moi je propose que l'on y aille, mais en mode discret, on sais jamais. Ne rien faire est, dans notre cas, la pire des solutions que l'on peut faire. Je suis en gros d'accord avec toi Sydney. Il faudrait dans l'optimal passer par des chemins un peu seconds, et tu pourrais nous éclairer Alex, vu sue tu connais assez bien la ville, non?

Qui sait le guet-apens qu'on leur tendait, peut-être allait-on les séquestrer dans des chaufferies, ou dans des chambres froides! La peur tentait de s'emparer de corps et de l'esprit de Jake, mais il tint bon et ne céda pas à ses envies primitives qui étaient principalement de faire le contraire de ce qu'il avait dit, mais un peu de courage n'allait pas le tuer, ou pas.

Tout à coup, pour la deuxième fois de la journée, le calendrier réapparut devant lui, mais la case qui s'ouvrit ne fut pas la case n°2, mais la case n°3, qui révéla un bonnet à pompon noir et une écharpe épaisse aussi de couleur noire. Le problème étant qu'il faisait plutôt chaud et que cela ne lui servirait à rien pour le moment, mais il mit quand même son bonnet et mit son écharpe autour de sa taille.

-Avec ça au moins, je ne risque pas de me faire trop assommer par la météo, hein... Puis, Jake se mit à danser joyeusement en prenant la main d'Alex tout en disant Joyeux Noël!

Heureusement Sydney et Alexander finirent par arriver. L'homme des neiges leur expliqua alors ce qu'ils avaient appris d'un vieux fou, apparemment. De leur côté les deux autres n'avaient rien mais la piste que le groupe venait d'avoir était d'un bon début. Même si James ignorait où était cette rue, il allait falloir compter sur Alex. Sydney de son côté proposa trois probabilités. Il est vrai que les paroles venant d'un type aussi bizarre était sans doute à prendre avec des pincettes mais pourquoi les dirigeraient ils dans un piège ? Certes dans ce pays tout était possible et envisageable mais si tout le monde devenait paranoïaque comme Sydney on s'en sortirait jamais.
James se pencha et prit Simone la poule qui était à ses pieds pour la prendre de ses bras. Personne ne ferait du mal à ses amis !

- De toute façon on a que ça pour commencer nos recherches, et puis vu qu'on est recherché la prudence bah faut bien l'appliquer si on veut pas se faire tuer

Quelle réjouissante perspective mais c'était vrai. Un accident comme dans la bibliothèque pouvait très bien retomber. Cette fois là ils y avaient échapper mais peut être pas à la prochaine. Un calendrier apparut encore une fois devant Jake qui cette fois ci reçut un bonnet et une écharpe vraiment trop cool. Mais ce ne fut pas le seul car quelques secondes après l'adolescent reçut la même chose. Etait ce un signe...? James secoua la tête mais ne mit pas le bonnet, sa touffe de cheveux étant déjà suffisamment chaude et protectrice en cas de neige ou de grêle. Cependant tout comme son partenaire il noua l'écharpe autour de sa taille et tint donc le bonnet dans sa main. Jake était tout d'un coup heureux et souhaita un joyeux noel. Cela fit sourire James qui répondit avec la même joie. Cette année il avait des amis avec qui passer le réveillon, ayant l'habitude de le faire avec Jules et sa mère. Il faut dire que ça changeait des habitudes.

- Joyeux Noël !

Ainsi, tout le monde était d’accord avec Syd, pour cette fois-ci. Il trouvait plus ou moins ridicule de devoir « se cacher ». Tout d’abord, il n’avait rien à se reprocher, pour sa part. Et puis, la ville n’était sans doute pas le genre ou l’on pouvait s’inquiéter de quelque danger que ce soit, et ce malgré ce qui s’était passé à la bibliothèque. Enfin, ce n’était pas le genre de villes ou se déplacer discrètement était possible.

Cependant il acquiesça en silence. Si c’était leur désir, alors il s’assurerait que tout se passe comme prévu.
Puis, des espèces de grands calendriers apparurent tour à tour au nez de Jake et James, et ils recevaient divers objets. Mais Alexander n’eut point le temps de se demander pourquoi, qu’un tel calendrier apparaissait devant lui. Trois cases s’ouvrirent d’un coup. Il ne prit même pas la peine de regarder ce que contenaient les deux premières cases, mais il regarda l’écharpe et le bonnet. Il avait déjà un bonnet, mais il aurait préféré un gant. Enfin…

-Magnifique, j’aurais moins froid ainsi.

Il avait dit cela sur un ton dérisoire. Il ne faisait pas si froid, pour le moment. Il se mit à réfléchir sur un itinéraire. La rue du clown était à une dizaine de minutes d’ici. Il n’existait pas de dizaines de solutions.

Alexander leur expliqua donc l’itinéraire. En effet, passer par la grande rue du Sorcier était sans doute une mauvaise idée, vu leur plans. De plus, à cette heure de la journée, il y avait foule, dû aux fêtes d’hiver. Cependant, dans la rue du Froid hurlant, il pourrait passer inaperçu, car en cette saison, l’endroit était très frais et venteux. Il n’aimait pas du tout cela. Mais il devait le faire.

Puis après, l’étape la plus difficile : passé par la rue du Porc Boucher. Ce n’était pas une rue très réputé, dans le coin. Apparemment, les personnes les plus folles terraient dans cette rue. Cependant, ils n’étaient pas non plus réputés pour être dangereux. Après, il leur suffirait de traverser la rue pendant 5 minutes durant, et ils atteindraient la rue du Clown.

Après leur avoir exposé son plan, et avoir écouté les éventuelles plaintes, il partit en direction de la rue du Froid Hurlant. Il s’équipa de son écharpe et de son bonnet (d’un bleu glacial qu’il n’aimait que moyennement…), puis ouvrit la marche.
Tout se passa bien pendant quelques instants. Comme il le pensait, il n’y avait personne.
Il pensa cependant à une chose.

- Il faut penser à un détail : que fais-t-on si on ne trouve pas les filles ? Nous ne pourrons peut-être pas pouvoir les chercher indéfiniment. Vous avez une suggestion ?

Puis le vent se fit sentir. Le Froid Hurlant…
Alexander frissonna, et commença à avoir peur. Malgré sa tenue, il pouvait avoir froid ? La neige commença à tomber autour de lui.

- Il manquait plus que cela… Quel temps moisi...Ouai, Joyeux noël….

Tout le monde semblait d'accord avec son plan... C'était assez encourageant de voir que ces enfants avaient enfin compris l'utilité de l'instinct de survie ! Et ça n'était pas trop tôt... Mais mieux vaut tard que jamais. Alexander leur expliqua donc par où passer, ce qu'ils risquaient de croiser en route et les innombrables dangers que le chemin "sûr et discret" comportait cependant. Quelques révisions sur ces notions importantes seraient bienvenues lorsqu'ils auraient d'avantage le temps...

Bon ! A priori tout devrait bien se passer si James, Jake et Alexander évitaient leurs pouvoirs groupés du style faire apparaitre un calendrier de l'avent, la musique et les cadeaux qui vont avec - scène que regarda le pirate d'un œil suspicieux. C'était pour quoi, pour quelle occasion, et pourquoi maintenant..? Bref... Aucune importance !

Au bout de quelques minutes, ce fut au tour du pirate de subir l'attaque du calendrier volant. Après les shampooings, il fallait vraiment se méfier de tout ici ! Trois portes s'ouvrirent et le pirate vit deux bouts de papier, une écharpe et un bonnet lui sauter à la figure.
- AAAAH !! ENLEVEZ-MOI CAAA ! IL M'ATTAQUE !!!
Il agitait les mains dans tous les sens alors que l'écharpe l'empêchait de voir. Aveuglé et affolé, il parvint finalement à se dépêtrer de ce serpent de tissus. Il jeta un œil autour de lui. Évidemment, les autres le regardaient de travers. C'était à prévoir. Il n'avait pas demandé de cadeaux, après tout. Zut !

Les tickets étaient respectivement un bon pour un repas gratuit et un bon de réduction sur bla bla bla bla... Dreamland n'était pas plus épargné que le monde réel par les assauts publicitaires apparemment. Il rangea les bouts de papier dans sa poche puis observa minutieusement son bonnet et son écharpe alors que le groupe se mettait en marche. Le tissus était doux et chaud, et rien ne semblait indiquer qu'il fut dangereux. L'écharpe était rouge sombre, assortie à son bandana et brodée d'un Jolly Roger sur les deux bords. Enfin plus précisément, il s'agissait du pavillon de Jack Rackham Idem pour le bonnet dont le pompon blanc présentait le même motif peint en noir.
- Hm ! C'est pas si mal, en fin de compte !

Il se promit de les mettre quand la température baisserait. Pour l'instant, le bandana et le collier de fleurs étaient bien plus adaptés. Il cessa de rêver alors qu'Alexander posait la possibilité qu'ils ne trouvent pas les filles.
- Tu dis ça comme si c'était une éventualité... A mon avis, le miracle ce serait plutôt de les trouver ! Vous faites pas d'illusions, les enfants. C'est un voyant qui nous indique la voie. Vous pariez combien qu'elles n'y seront pas ? ... Oh et puis non, pas de pari ; je n'ai pas d'argent à perdre et vous trouveriez un moyen de tricher j'en suis sûr.

"Syd ? Tu n'as pas répondu à la question" lui criait son cerveau.
- Puisqu'on ne les trouvera probablement pas, je propose de se trouver un coin tranquille et à l'abri où on pourrait les attendre. A moins que vous vouliez vous séparer, mais vous savez ce qui arrive aux héros quand ils se séparent, dans les films ? Oui, oui : ils meurent. Étouffés, étranglés, mangés, vomis... Enfin... C'est vous qui voyez..

Sa manœuvre n'avait pour autre but que de forcer les autres à lui servir un peu plus longtemps de gardes du corps rapprochés. Il n'était peut-être pas bien entouré, mais c'était déjà mieux que d'être encerclé par l'ennemi. En bon paranoïaque, Sydney eut la malchance de croiser le regard d'Alexander alors qu'ils entraient dans la rue du froid hurlant. La neige commença à tomber ; un autre pouvoir du jeune homme sûrement. Le pirate s'arrêta net.

- Stop. Je n'irai nulle-part tant que tu ne m'auras pas expliqué pourquoi tu as peur, tout à coup. Je vois deux réponses : ta maladie est lié à quelque chose qui se trouve dans cette rue, ou bien tu appréhende le guet-apens qu'on nous tend quelques mètres plus loin. Dans les deux cas tu sais ce qu'il y a dans cette rue et je n'avancerai pas tant que tu ne nous aura pas tout dit.
Il croisa alors les bras, puis planta ses yeux dans ceux de l'homme des neiges. Le visage crispé, sa paupière se mit à vibrer. Le surmenage : il était obligé de penser pour quatre en ce moment. Et c'était de plus en plus pesant.

- Et par pitié arrêtez avec vos "joyeux Noël" !

Et voilà que tout son plan tombait à l'eau... Comment allait-il faire pour sortir de ce pétrin?

Depuis le départ, il s'était efforcé de ne pas dire à ses compagnons son pouvoir ( bien que James le savait peut-être, il ne pouvait s'en rappeler), et voilà que maintenant, à cause de ce froid qui menaçait de prendre sa revanche depuis tout ce temps, Sydney venait à poser trop de questions...

Il réfléchit alors très rapidement. Que devait-il faire?

D'un côté, il voulait toujours conserver l'anonymat de sa maladie. Qui était peut-être humiliante, d'une certaine manière, mais surtout qui ne lui garantissait qu'une faiblesse de plus dans ce groupe. Ainsi, s'il l'un des hommes le trahissait, il lui serait plus facile de connaître son point faible.
Et la Dame Sombre pourrait l'emporter dans l'Enfer de Dante, et le feu glacial l'embraserait...

Mais d'un autre côté, ils ne connaissaient toujours pas son second pouvoir. Et s'il voulait s'assurer leur confiance, il devait les informer de qui il était réellement. Ainsi, il pourrait s'informer sur les raisons de leurs présences ici... Leur maladies, tout du moins. Cela était peut-être la meilleure solution.

Tout cela ne prit que quelques secondes, pendant lesquelles Sydney continuait de le fixer. Il prit alors sa décision.

- Très bien, puisqu'il faut instaurer une confiance entre nous. Il n'y a nul traquenard de prévu. Mais cette rue possède un vent glacial... Et je suis frigophobe. Je ne voulais pas vous le dire, car cela ne me semblait pas important... J'espère que tu me fais confiance. Mais puisque l'on en ai aux confidences, quelles sont vos "maladies" à vous?

Il avait pris soin d'accentuer le mot. En effet, pour lui, on ne pouvait pas réellement parler de maladies. Il n'écouta que d'une oreille distraite leurs réponses. Ce qu'il désirait le plus pour le moment, c'est fuir cette rue. La Grêle commençait de plus à tomber, remplaçant la neige providentielle qu'il pouvait faire choir.

Il pressa le pas, pour déboucher vers la rue du Porc Boucher plusieurs minutes après. Attendant ses compagnons, il se frotta les mains pour se réchauffer. Il faisait meilleur ici. Alors, il contempla la rue.

Comme dans ses souvenirs, c'était un quartier plutôt pauvre, tout du moins pour ce qui était de scommerces et des connaissances. L'auberge du Basilic aveugle était un endroit simple, discret, mais d'une piètre qualité. Il s'en rappelait, car il était entré ici autrefois.

Les autres commerces n'avaient pas l'air très intéressantes. La rue était longue et étroite. Il ne voyait personne pour le moment.
Puis, aussi soudainement que la dernière fois, le calendrier apparu, ouvrant la 4eme case. Une boule de neige. Pourquoi pas.

-It's Christmas Time! Des cadeaux des beaux! on en reçoit de partout et c'est beau, We wish you a merry christmas, we wish you a merry christmas, we wish you a merry christmas, and a Happy New Year! s'enjoua Jake à la vue des voyageurs recevant des cadeaux!

En parlant de cadeaux reçus, la magnifique calendrier de l'avant réapparut devant lui. *Oh Jingle bells jingle bells, jingle all the way, Oh what fun it is to ride on a one-horse open sleigh!* fit la boule à neige qui sortit de la case n°4 avec Jake chantant par dessus. La case du jour n°5 s'ouvrit et une hotte en osier en jaillit, et la case n°6 s'ouvrit elle aussi donnant 30rubz! Jake rangea les 30rubz dans sa poche en disant

-C'est le début de la richesse! It's christmas time! Yeah!

Il mit sa hotte sur son dos et y rangea sa boule à neige qui continuait à chanter tout bas. La bande des joyeux compagnons de Noël se dirigea alors à l'avis de tous vers le prétendu lieu où se trouveraient les deux jeunes filles, et, avec leurs écharpes et bonnets assortis ils arrivèrent dans une rue où le froid régnait. La neige se mit à tomber et les cheveux de Jake se mirent à Geler. Néanmoins, les conditions de noël et l'écharpe qu'il venait de se nouer autour du cou l'empêchèrent de se crisper, malgré le manque de T-shirt.

Alors comme ça il n'était pas le seul à avoir un problème avec la température. La révélation d'Alex' lui redonna confiance, et il décida à révéler lui aussi sa "maladie".

-Moi, je suis comme le dirait mon ancien meilleur ami, un dégénéré de la température. Les fluctuations de températures changent mon comportement, et c'est surtout lié à mon enfance. Sur ce dernier point faut juste savoir que je n'ai jamais connu mes vrais parent et que j'ai passé environ 10 ans à l'orphelinat, jusqu'à mes 13ans où un couple gay m'a adopté. J'ai eu pas mal de problèmes à l'orphelinat, et depuis lorsque la température descend en dessous de 18.2°C, je suis en mode glaçon, enfin renfermé, et lorsqu'elle monte au dessus de 29.1°C, je suis sujet à des pics de colère. Vous direz merci à mon ancien psychologue qui a diagnostiqué ça.

C'est à ce moment là que Jake vit que son thermomètre-montre avait disparu et que ses cheveux avaient gelés. Il se rappela aussi qu'il avait vu l'étincelle d'une flamme dans ses cheveux lorsqu'il avait frappé Sydney. C'était sûrement ça le pouvoir qu'il avait!

Apparemment, vu ce que je vois, je n'ai plus besoin d'un thermomètre pour voir mon état, mes cheveux semblent l'indiquer. Faites attention lorsque la température augmente, je peux devenir incontrôlable, tu en a vu un petit bout Sydney désolé. En tout cas c'est ça qui m'a amené à aller voir le Dr. Truc qui m'a fait atterrir ici. Et je vais pas tenir longtemps si il fait aussi froid ... Brr... Et v-v-vous?

Suite à son long discours explicatif, Jake écouta la réponse de ses camarades tout en rejoignant Alexandre qui s'était avancé un tout petit peu plus vite. Jake était tout de même fier du raisonnement qu'il avait fait, et se demanda comme il pouvait ne pas remarquer que tout le monde autour de lui était fabuleux. Mais la grêle commença à tomber et Jake se renferma un peu plus sur lui-même mais écouta tout de même ce que ses camarades avaient à dire.

Lorsque les cadeaux de Sydney sortirent du calendrier et lui sautèrent au visage, voir le pirate se débattre et hurler à l'attaque était vraiment marrant et James se retint à grande peine d'éclater de rire. Ce n'était pas gentil de se moquer. Enfin le groupe se mit en route vers la rue dont parlait Alexander et qui apparemment portait bien son nom...Une bonne idée que d'avoir reçue cette écharpe et ce bonnet ! James entoura alors son cou de l’étoffe et enfonça le bonnet sur sa tête. Jake à côté était de relativement bonne humeur et chantait à tue tête alors qu'un autre calendrier fit son apparition. James ne tarda pas non plus à recevoir les siens, identique à ceux de son ami. Cette hotte était bien pratique ! James mit dedans la poule pour la protéger du vent tout en écoutant la conversation des autres. C'est bien ce qui lui avait semblé que tous deux avaient un soucis avec le froid, bien que le pouvoir de Jake était plus dérangeant que celui d'Alex.

James croisa les bras contre son torse pour cacher ses mains du froid glacial. Etait ce à lui de répondre à la question ? Évidemment pour Sydney c'était marqué sur son caractère que sa maladie était d'être trop paranoïaque. Quant à lui même et bien il n'avait aucun soucis à sa connaissance. Peut être de faire trop confiance aux gens dans les trois minutes qui suivent une rencontre ?

- Moi tout va bien même si on me reproche de faire confiance à n'importe qui...C'est faux d'ailleurs que à ceux qui m'ont l'air sympathique ! Parce que ma voisine de pallier chez moi bah elle me donne pas tout envie de la connaître...Hem pardon je raconte ma vie là...

Gêné, les pommettes déjà rougit par le froid de James s'accentuèrent quelque peu. Est ce que cette rue était encore longue ? Si avec ça il ne choppait pas un rhume...L’éventualité même comme l'avait souligné Alex et Sydney que les filles ne se trouvaient pas à cet endroit là revint dans l'esprit de l'adolescent qui se demanda en effet quoi faire après ? Avec de la chance elles étaient resté dans la ville et il y avait...une probabilité certaines qu'ils les croisent un jour...Il fallait penser comme Dakota...Ce qui était assez hard pour James.

- Si on trouve pas les filles...vous faites quoi...?

Il avait reçu un bonnet et une écharpe alors que c'était inutile et à peine avait-il décidé de ne pas les porter : froid glacial (et une tempête de neige de la part d'Alexander). C'était bien la preuve qu'on l'épiait, même si le responsable n'osait pas entrer en action directement.
Quoi qu'il en soit, cela devait avoir un lien avec les cadeaux que chacun continuait de recevoir tandis que l'homme neige avouait enfin sa maladie. Aha ! Et une victoire. Une. Sydney avait désormais l'avantage de cette connaissance ; il pourrait anticiper la nature des autres pouvoirs du voyageur manchot.

Il écouta ainsi Jake étaler son enfance mais récolta les informations importantes qui se résumaient à : sa maldie. Lui, avait un problème avec le chaud en plus du froid et tenta d'expliquer qu'il n'était qu'en partie responsable de son attaque pernicieuse envers le pirate, ce à quoi ce dernier répondit par un Hm. austère, pas convaincu du tout que cela puisse excuser l'action du gogo dancer.
James, lui, continuait de s'illusionner, prétendant à une santé mentale parfaite, ignorant jusqu'à la nature imaginaire de Jules dont il ne fit étrangement pas mention. Cachotterie ? Il ne demanda pas. Écouter la même histoire fausse deux fois de suite était déjà assez risible comme ça.

Puis, naturellement, vint le tour de Sydney. La question le visait lui principalement, d'ailleurs. Alexander avait répondu au pirate en lui faisant part de son secret et au final, il ne s'intéressait sans doute pas du tout aux deux autres. Manque de pot : Je ne souffre de rien. déclara le pirate.

- Ou plutôt si. Oui, je souffre. Je souffre de me trimbaler avec des gens incapables d'anticiper ou même de comprendre les dangers qui nous entourent, que ce soit ici ou ailleurs. Je n'ai pas de maladie mentale comme vous, moi. Mais si vous voulez vous en tenir à quelque chose, disons que je suis juste le plus prudent de la bande.

Alexander, il n'y a aucune honte à souffrir de quelque chose tant que personne d'autre n'en pâtit il jeta un regard accusateur en direction de Jake. Ceci dit, ça fait plaisir de voir qu'on peut enfin jouer carte sur table. Ça nous évitera bien des problèmes dans le futur.

Ses paroles ne lui parurent pas suffisantes, il dut donc trouver un exemple et fort heureusement, il en avait un tout désigné.
- Vous êtes tous des imprudents dans le sens où personne à part moi ne s'est demandé si ces... "cadeaux" pouvaient être dangereux. Non mais regardez : vous les portez déjà ! AUCUN bon sens. Instinct de survie : zé-ro poin-té !
Je pense que vous avez saisi l'idée ? Je peux vous être utile, mais si vous décidez de vous suicider, par pitié dites-le moi, histoire que je puisse m'en aller avant que... Vous n'explosiez, que vous ne brûliez, que vous ne fondiez ou autres âneries irréfléchies du genre.

Sydney Miles ou comment devenir encore plus désagréable en deux minutes chrono. Ils voulaient aplanir les choses, eh bien c'était fait, maintenant. Il espéra néanmoins échapper à la lapidation du fait que la rue du froid machin chose débouchait sur la suivante. Ils seraient bientôt arrivés et c'était dès maintenant qu'il fallait se méfier. Le moindre bruit, la moindre ombre suspecte pouvait être un des sbires du Dieu fou, envoyés pour les faire tomber dans leur piège. Avec un peu de chance son discours aurait imprimé dans le cerveau de ses trois compagnons le concept de prudence... Il le faudrait s'ils voulaient s'en tirer vivant.

- Si on ne trouve pas les filles ? Hm... Retourner voir le voyant pour qu'il nous envoie vers une destination encore plus dangereuse ou inutile, ça vous tente ? Non sérieusement... Si on ne les trouve pas, on a qu'à... Je sais pas moi, travailler un peu ? Histoire de déjà pouvoir se loger et se nourrir. Ce serait un bon début.

Ce qu'il avait appris le mettait d'une certaine manière en joie. En effet, il savait maintenant tout sur le jeune homme, Jake, ce qui lui assurait un avantage certain. Pour ce qui était de Sydney, sa maladie n'était pas très dur à deviner, et il avait déjà mentionné un effet de son pouvoir.

Le seul inconnu du groupe restait James, mais il n'avait pas l'air dangereux. Cependant, il cachait sans doute son jeu. Il devait rester méfiant. Qui sait ce qui peut se terrer dans l'ombre...

En tout cas, Sydney l'avait amusé avec l'histoire des cadeaux. Comme si ceux-ci pouvaient les mener à leur pertes. Il s'inquiétait aussi du fait qu'il pouvait " se suicider". Ce ne serait jamais son cas.

En tout cas, Syd avait raison de prévoir un "plan de secours" s'ils ne trouvaient pas les filles. C'était sans doute la meilleure chose à faire. Il acquiesça silencieusement.
Le Calendrier réapparu, laissant s'ouvrir 2 nouvelles cases : une hotte et des rubz. Pourquoi pas... Il s'équipa de la hotte et mis tout son attirail à l'intérieur. Puis il fit signe au groupe qu'il repartait.

Ils avancèrent ainsi, dans la rue vide de toute personne. C'était même assez étonnant. Il écoutait patiemment tout ce qu'il pouvait, sans intervenir dans l'environnement.

Puis il virent un homme, a qui Alex aurait donné la quarantaine. Des cheveux gras et longs tombaient presque sur ses épaules. Sa robe, d'un vert qui commençait à décoloré, n'étaient apparemment pas de toute jeunesse. Il semblait attendre quelqu'un.
Quand ils passèrent devant lui, l'homme prit la parole, d'une voix bourru, et pourtant d'une certaine manière, mystérieuse.

- Elles ne sont pas là.

Alexander s'arrêta net. Comment pouvait-il savoir? Ils n'avaient rien dis, mis à part au Devin, et il n'y avait personne d'autre dans la salle. Voilà qui était étrange. Il se dit que ce n'était sans doute qu'une coïncidence.

- Vos chances de réussir votre mission de sont pas là.

En effet, le type devait partir en délire. Il continua son chemin, en espérant que les autres le suivait.

Ils débouchèrent peu de temps après dans la rue.

Et aucune trace des filles.