Hypnose : l'Exil
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 Un voyage casse-bonbons

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James Brooks
Le Marchand de sable
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Le Marchand de sable

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MessageSujet: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeMer 9 Juil - 9:58

Un à un, nos trois héros apparurent de nulle part, transportés par une force incommensurable et inconnue. Les visages inquiets qui trahissaient leurs questionnement sur ce qu’il était advenu de ceux qu’ils côtoyaient encore il y a de cela quelques secondes s’accommodèrent rapidement de regards incrédules à la vue de l’endroit où ils venaient d’être catapultés.

La couronne du cratère sur laquelle ils se trouvaient leur offrit, nonobstant un splendide panorama, un vague aperçu du pétrin dans lequel On les avait mis : du côté extérieur, la chaîne de montagne donnait sur la région d’Entrerives et l’on pouvait voir se dessiner, au loin, les contours obscurs de la forêt incarnation qu’un bras de mer séparait du biome montagneux.
Si rejoindre des terres plus accueillantes pouvait paraître plus long que difficile, c’était sans compter sur l’escarpement du flanc de l’ancien volcan ; la pente y était si raide que même les végétaux n’osaient y pousser. Seuls quelques rares rapaces et charognards amateurs d’altitude paradaient dans le ciel, ne se posant que par intermittence pour d’accéder à leurs nids creusés dans la roche cramoisie.

Bien sûr, ce n’était pas ce côté-ci qui attira l’œil de Liam, James et Rochel mais bel et bien la vallée en contrebas, dans l’ancien cratère du volcan éteint. Ils purent y voir un bon nombre d’habitations, forêts, roches et zones cultivées, toutes ayant un point commun des plus atypiques à savoir qu’elles étaient essentiellement constituées de sucreries et bonbons en tous genres : les arbres étaient faits de bâtons de réglisse au sommet desquels un nuage de barbe-à-papa trônait en guise de feuillage. Les maisons étaient semblables en tout point à l’image que l’on pourrait avoir de celle d’Hansel et Gretel. Les roches, des chocolats, caramels et autres friandises solides. Toutes plus colorées les unes que les autres, les friandises n’étaient pas la seule chose qui valait le coup d’œil puisque la population elle aussi était composée de personnes sucrées : bonhommes en pain d’épice ou encore homme-marshmallow ou gélatine… même les animaux !

Une arche en sucre d’orge s’élevait au-dessus de la route en arborant fièrement un écriteau « Bienvenue dans la Sugar Valley ! ». Un peu plus loin, un autre panneau indiquait la direction de l’unique ville de ce pays improbable : « Candy Land, population : 7.000 ».
A peine eurent-ils le temps de se remettre de leurs émotions que les voyageurs durent faire appel à leurs réflexes les plus aiguisés pour éviter de se faire écraser par la camionnette de Liam qui tomba du ciel, heurtant le sol avec fracas. Par chance, le véhicule était intact et semblait disposé à démarrer dès qu’on aurait besoin de lui… Restait à savoir si c’était effectivement le cas.
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James Brooks

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeSam 12 Juil - 16:32

Pour la centième fois qu'est ce que Dakota lui avait dit ? James ne le saurait jamais car la fin de la phrase ne lui arriva pas. Emmené dans un tourbillon, l'adolescent se retrouva projeté ailleurs, loin de Dakota. Pourtant sa première action fut d'appeler son amie avant de se rendre compte qu'il n'était plus du tout dans le pays froid. Non, il se trouvait au sommet de quelque chose et il eut tôt fait de remarquer la présence de deux hommes non loin. Leur visage lui était familier...James aurait préféré ne pas croiser à nouveau le chemin du vilain. Quant à l'autre homme...

- Hé on se serait pas croisé pour pourchasser le faux Père Noël ?

Il ne savait plus les noms, tout cela remontait trop loin pour son esprit coupé en deux. James admira la vue et le village coloré qui se trouvait en bas. Il n'avait pas de jumelle sur lui pour y voir plus clair et de toute façon il dût écourter son analyse car une ombre qui grandissait à ses pieds l’obligea à plonger sur le côté à plat ventre. Une camionnette venait littéralement de tomber du ciel. James se releva, surveillant quelques secondes le ciel pour être certains qu'il n'allait pleuvoir rien d'autre.

- Hé béh...

L'adolescent contourna le véhicule pour aller rejoindre les deux autres voyageurs.

- Au fait je m’appelle James ! Vous aussi vous avez été téléporté ? Je pense qu'il faut aller dans le village en bas

Lâcha t-il en pointant du doigt le dit village. Dans ce monde rien n'arrivait au hasard et il était certains que leur venue près de ce village qui avait l'air mangeable était leur destin. James espérait juste ne pas avoir à combattre un yéti encore une fois.
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Rochel Willow

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeVen 25 Juil - 19:57

Tout s’était passé si vite, après qu’il ait récupéré son ombre… L’accident de Jade, la colère d’Eve, son nouveau pouvoir et puis cela. Déjà, le paysage technologique et la morsure du froid avaient laissé place à la douce caresse d’une brise de fin d’après-midi qu’accompagnait un soleil couchant. Le paysage ne ressemblait en rien aux Terres gelées et les personnes qui se trouvaient à la place de ses précédentes compagnes de voyage donnaient le ton d’une manière on ne peut plus clair : quelque chose avait séparé le petit groupe.

L’insomniaque passa sa main en visière au-dessus de ses yeux afin de permettre à ses yeux de s’habituer à la nouvelle luminosité tout en leur épargnant la douleur due à la fatigue. Il faisait trop chaud, en haut de cette montagne. Ou peut-être était-ce lui qui s’était habitué au froid ? La sueur qui commençait à se former sur son dos lui tira un frissonnement lorsqu’une petite bourrasque vint plaquer sa chemise contre sa peau.  

Alors qu’il scrutait les environs, une voix retint son attention. Elle lui semblait étrangement familière mais il ne savait pas d’où il pouvait la connaître. Le visage du jeune homme aussi créait un vague écho dans ses souvenirs refoulés. Il fixa l’adolescent quelques instants avant de répondre :
- Désolé… je crois que tu fais erreur… Je n’ai jamais pourchassé de Père Noël, dit-il en lui adressant un sourire un peu gêné. Non, cette scène ne lui rappelait rien. Enfin peut-être que si mais il était incapable de s’en souvenir ; incapable de dissocier le rêve de la réalité… et de Dreamland.

Absorbé par sa lutte contre lui-même contre ses souvenirs dont il ne voulait inconsciemment pas se souvenir, il mit une seconde à se décider à lever les yeux comme son interlocuteur venait de le faire. Une seconde de trop… Il plongea lui aussi mais sans doute n’avait-il pas plongé dans la bonne direction ou bien quelque chose l’avait heurté pendant son saut : une douleur vive lui arracha un cri qu’il tenta d’étouffer en serrant les dents, planquant aussitôt sa main droite sur son bras gauche. Toujours à terre il leva les doigts, tremblant, pour découvrir avec horreur du sang. Si son fluide vital ne se voyait pas sur sa chemise noire, il se voyait nettement plus sur sa main qui en était à présent recouverte.

Faisant fi de la sensation de poisse, il plaqua à nouveau sa main contre son bras et tenta de ramasser ses affaires, les mettant dans la couverture qu’il aurait bien voulu plier en baluchon.
- A-ah… J’y arrive pas, j’ai trop mal… avoua-t-il, serrant toujours les dents, jetant un regard implorant à James et l’autre personne.
- Je m’appelle Rochel. Rochel Willow. Je n’ai pas la moindre idée de ce qui s’est passé mais ce que je sais, c’est que j’étais avec deux jeunes femmes dans les Terres Gelées il y a quelques minutes encore. On venait de retrouver nos ombres…
Le dépressif regarda à ses pieds pour s’assurer qu’il n’avait pas perdu une nouvelle fois son bien lors de la téléportation et constata avec soulagement qu’elle était toujours ancrée à lui, mimant ses moindres mouvements à la perfection comme une ombre était censée le faire quoique le soleil couchant lui ait donné une forme allongée et étrange. Ses nouveaux compagnons aussi semblaient posséder leurs ombres mais il se souvint qu’Eve, par exemple, ne l’avait pas perdue, elle. Avaient-ils seulement idée de ce qu’il leur racontait à l’instant ?

Rebondissant sur la proposition de James, Rochel en profita pour se relever en râlant de douleur.
- Oui, je crois que c’est ce qu’on a de mieux à faire à moins que l’un de vous deux n’ait de trousse de premiers soins… D’ailleurs est-ce que l’un de vous aurait l’amabilité de m’aider à empaqueter mes biens..? Je n’y arrive pas tout seul…
Penaud et honteux de demander ainsi de l’aide à des gens qu’il venait à peine de rencontrer, Rochel se tourna en direction de l’hypersexual qui accepta de l’aider.
- Merci, souffla-t-il simplement.

Quel était le but de retrouver son ombre s’il manquait de se faire tuer à chaque seconde dans ce monde horrible ? L’angoisse de ne jamais pouvoir retourner chez lui refit surface dans l’esprit de l’insomniaque. Rester bloqué dans ce pays de cauchemars où toutes ses peurs et angoisses les plus terribles pouvaient prendre vie, c’était trop pour lui. Il en avait assez du caractère aléatoire et imprévisible de ce monde. On lui avait fait traverser des plaines, gravir des montagnes, survivre à des déserts gelés et il se retrouvait à nouveau propulsé sans avertissement aucun au sommet d’une chaîne de montagnes comme s’il s’agissait d’un cycle sadique voué à se répéter jusqu’à sa mort.

Il espérait sincèrement que les habitants du village en contrebas seraient plus accueillants que ceux de Newton Valley car cette fois-ci, il serait encore moins en état de se défendre. Le seul point positif à sa blessure était que la douleur lancinante l’empêchait de ressentir la fatigue. Son corps était engourdi et il se sentait toujours faible, certes, mais il n’avait plus envie de dormir et c’était un bon point en soi. Pris d’un élan de masochisme, il pressa sa plaie, grimaçant sous la douleur. Au moins, c’était clair : il n’avait plus du tout envie de dormir.

- Est-ce que je peux vous poser une question à tous les deux..? Est-ce que vous êtes comme moi..? Je veux dire : est-ce que vous êtes des « voyageurs » avec des pouvoirs ?
Il prit sur lui et attrapa son courage à deux mains pour poser ce qui était le cœur de son questionnement :
- Comment vous faites pour ne pas en avoir peur ? Pour ne pas avoir peur de vous-mêmes ? Moi… je dois vous avouer que ça me terrifie…
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Liam Baldwin

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeDim 27 Juil - 12:31

>> En provenance de la Mécanoplaine

Les couleurs de la Sugar valée tenaient presque de l’agression après le paysage morne et gris qu’il venait de quitter. Quelqu’un venait encore de faire joujou avec lui et ça ne lui plaisait pas. Liam plissa les yeux pour observer les environs, repérant deux hommes à ses côtés. Un petit jeune qu’il avait croisé après la nuit sanglante et un illustre inconnu à l’air dépressif, comme si le destin avait voulu remplacer Jonh par une vague copie. Pas le temps de s’y intéresser d’avantage, le tueur sentant une présence grandir au-dessus de sa tête. Par réflexe il se jeta sur le côté juste à temps pour ne pas finir en crêpe, s’égratignant les avants-bras par une réception malheureuse sur du gravier-caramel.

Son premier geste après s’être relevé fut de vérifier l’état du véhicule. Celui-ci semblait en parfait état de marche et c’était un soulagement. Et si ses possessions ainsi que la montagne de sanglier séché se trouvait toujours à l’intérieur il n’y avait aucune trace de son élève. A croire que toutes les personnes qui l’appréciaient étaient vouée à disparaitre... enfoiré de destin. Le trentenaire ravala sa hargne pour prêter attention à James et Rochel qui l’avaient rejoins avec leur lot de question et d’histoires. Sans oublier les éternelles présentations d’usage.

- Liam.

Ca suffirait pour l’instant. De toute façon le grand échalas occupait la majeure partie du temps de parole, principalement pour chouiner sur le fait que son bras blessé l’empêchait de fermer son baluchon. Plus pour le faire taire que par pitié, Liam répondit à la demande du phobique et fit le travail à sa place, profitant ensuite du silence exempt de geignements.

D’où ils venaient, leurs projets, il s’en fichait bien. Mais le psychotique avait soulevé une question importante en parlant de la ville qui s’étendait en contrebas. Ils n’avaient pas été transportés ici par hasard. Quelqu’un, un des foutus dieux locaux devait vouloir qu’ils se rendent là-bas pour une obscure raison et à force de trainer à Dreamland le violeur avait aussi enregistré qu’il ne servait à rien de lutter contre le courant. S’il fallait aller dire bonjour à Mme Pain d’épice il le ferait, même s’il fallait avouer que bien que divers, ses goûts sexuels ne s’étaient jamais étendus aux sucreries.

Il sortit une clope de son paquet et la porta à sa bouche pour l’allumer, inspirant au passage une longue bouffée de nicotine. Ahhh bon sang, ça lui avait manqué. Avec ses poumons de cancéreux il n’avait pas pu toucher à un bâton de nicotine depuis une bonne semaine sans cracher du sang. C’était presque aussi bon que de fourrer une dinde. Ce ne fut qu’une fois sa clope éteinte qu’il reprit la parole, enfin décidé à parler «programme».

- Bon, on va pas s’éterniser ici. James a raison, quelqu’un veut qu’on aille là-bas et à vrai dire on a pas d’autre choix à moins de pratiquer la varappe. On parlera en route, montez.

Il désigna sa camionnette d’un geste de la tête et monta à bord sans attendre de voir s’ils bougeaient. Elle démarra sans mal et une fois tout le monde en place Liam commença la descente malgré les violents cahots dus à l’absence de vraie route. Cela ne semblait pas troubler pour autant l’hypersexuel qui entreprit de répondre à la question de Rochel, comme si tout ça n’était qu’une promenade de santé :

- Ouais, on est des voyageurs. Et j’vois pas pourquoi j’aurais peur de moi. Il agrémenta sa réflexion d’un sourire inquiétant. On est c’qu’on est, on fait avec. Les pouvoirs sont là pour nous aider. Si tu flippes pour un ou deux tours de passe-passe tu vas pas faire long feu ici.

Le genre de mec qui finissait en «femme» en prison. Il en avait eu pas mal des comme ça, avec leur air de chien battu, regard tombant et truffe humide. Rien que d’y penser il en avait la trique. D’ailleurs son bras droit gonfla aussitôt comme un ballon de baudruche, sa poigne puissante faisant crisser le plastique du volant. Tout son attirail -menottes, godemichet, martinet- apparurent sur ses genoux, masquant par la même occasion la bosse gênante. D’un point de vue neutre cela pouvait ressembler à une simple démonstration de pouvoir mais James ne serait probablement pas dupe. Liam ne s’en inquiéta pas pour autant. Il était humain, non ? Tout le monde avait des envies et s’ils n’étaient pas contents ils pourraient toujours sauter en marche.

De sa main normale il attrapa son martinet qu’il lança à Rochel, l’air amusé. L’objet tomba sur les genoux du phobique dans un bruit mat alors que le violeur reprenait la parole.

- A moins de me fouetter avec ça je risque pas de me faire du mal. Comment tu veux que j’ai peur ? C’est un truc de phobique ça. Laisser la peur vous dominer... faudrait arrêter d’être une lopette une minute, prendre tes couilles à deux mains et affronter le problème au lieu de pleurer.
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James Brooks

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeMar 29 Juil - 19:35

Oh...Pourtant James était certains qu'il s'agissait de la même personne. Ou bien il avait tout simplement pas marqué l'esprit de son interlocuteur à ce moment là. Ce qui était tout à fait possible. Liam par contre devait se souvenir de lui, il avait même discuté avec Jules près du feu. Le pauvre Rochel s'était fait mal en voulant éviter la camionnette. Malheureusement James n'avait pas de trousse de soins dans sa hotte, seulement le dentier mais son compagnon n'était pas à l'article de la mort.

Liam aida Rochel à récupérer ses affaires, et une fois cela fait il daigna prêter attention à la situation. L'adolescent pensait que de toute façon la seule chose à faire était de se rendre au village en bas. Le plus vieux le rejoignit dans son avis et proposa de monter dans le véhicule. A priori c'était donc le sien. Sa maman lui avait toujours dit de ne pas monter avec un inconnu mais si on calculait en mathématiques, ils étaient des inconnus tous les deux dans un monde étranger. Donc inconnu plus inconnu finalement ça faisait connaissance...Fier de son raisonnement James invita Rochel à monter en premier. Honneur au blessé. Et suivit la démarche. Liam démarra la camionnette sur le terrain qui n'était pas vraiment plat. D'ailleurs l'adolescent se cogna plusieurs fois la tête au plafond.

Le trio se mit à discuter, pour répondre à la question de Rochel sur leur statut. Pour sa part James n'avait pas peur de ses pouvoirs ni de lui même. Il n'y avait rien de mal à faire apparaître des objets.

- Mais oui c'est trop cool d'avoir des pouvoirs faut pas avoir peur ! Et puis sans eux bah on serait un peu mort depuis longtemps haha...Regarde c'est rigolo

James ouvrit sa main et se concentra pour faire apparaître une bille arc-en-ciel et de la tendre vers Rochel.

- Tu vois c'est inoffensif

De l'autre côté Liam avait fait aussi apparaître des objets mais pas vraiment du même style. D'ailleurs son bras droit avait grossit non ? C'était genre un Hulk mais que d'un seul membre sans la couleur ? Il n'était pas vraiment des plus sympathiques dans ses propos.

- Tu souffres de quoi Rochel ? Sans vouloir être indiscret
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeMer 30 Juil - 9:44

Il était tout à fait évident que les considérations de Rochel ne trouvaient en Liam aucun écho et que les soucis de ce dernier portaient davantage sur sa camionnette que les inquiétudes de l’insomniaque. Le quasi-quadragénaire bourru ne s’affichait pas comme un type plein de compassion mais le dépressif n’était pas vraiment atteint par l’agressivité qui émanait de ce dernier : il voyait en lui une réplique masculine d’Eve, chose qui l’impressionnait bien moins que sa rencontre avec la première et originale.

De toute manière, il ne comptait pas rester en compagnie de cet homme. Le village semblait bien plus accueillant que les Terres Gelées et cela lui permettrait de continuer sa route tout seul en attendant de trouver un groupe plus agréable. En effet, à les entendre parler, les voyageurs semblait monnaie courante ; il ne devait donc pas être difficile en théorie de croiser d’autres rêveurs.

- Vous n’avez pas peur de vos pouvoirs probablement parce que vous n’avez pas peur de ce que vous êtes… ou que vous n’avez pas peur du tout en règle générale. Me comparer à vous n’est pas pertinent, Liam.
Il évita cependant de réfuter l’accusation de lopette car cela ne serait d’une part en rien constructif et que d’autre part, c’était typiquement le genre de pente fatale qui menait à une discussion de sourds et aux embrouilles… et Rochel n’avait vraiment pas la force ni l’envie d’en arriver là.

Il préféra reporter son attention sur James qui semblait bien plus ouvert et facile à vivre que l’hypersexuel. Ce dernier lui fit une démonstration bien plus enfantine mais aussi plus agréable et réconfortante de ses pouvoirs que celle de Liam. L’insomniaque eut un léger sourire nostalgique à la vue d’une manifestation si pure et légère… si calme et joyeuse…
- J’aimerais vraiment que mes pouvoirs soient aussi rigolos que les tiens, James. Sincèrement…
Manipulant avec admiration la bille que lui avait tendue James, Rochel se demandait combien de temps le jeune homme avait passé dans ce monde de cauchemars. C’était comme si la rudesse et l’horreur de ce monde ne l’avaient jamais touché. Peut-être avait-il eu de la chance jusqu’à présent en n’ayant à visiter que des endroits calmes et paisibles, si tant est que de tels lieux puissent exister ici.
- Je suis victime de terreurs nocturnes qui prennent vie quand je dors, répondit-il simplement à James, réitérant le semi-mensonge qu’il avait formulé dans la base de la résistance pour éviter d’avouer sa phobie du sommeil. Comme je viens de te le dire, j’aurais vraiment aimé que mes pouvoirs soient moins dangereux.
Cette fois-ci, la précision s’adressait davantage à Liam avec l’intention de sonder son ressenti : pouvait-il admettre que l’on puisse s’inquiéter de la sécurité d’autrui – à fortiori quand on est soi-même la source de danger potentiel – ou bien cette notion-là lui était elle aussi étrangère ?

Un cahot inattendu les fit sauter sur place, tirant à la camionnette un grincement aiguë. Si la ceinture avait maintenu Rochel globalement en place, le choc avait titillé la douleur dans son bras. Il lâcha la bille de James par réflexe pour plaquer sa main contre sa plaie. Quelques secondes passèrent sans qu’il puisse faire autre chose que grimacer, profitant d’une accalmie temporaire alors que le chemin se faisait un peu plus praticable.

La couche de nuages emprisonnés dans le cratère s’amincissait et l’on pouvait distinguer de plus en plus clairement les contours des bâtiments vers lesquels ils avaient décidé de se rendre. La flore locale se faisait de plus en plus prononcée et franchement inattendue. L’insomniaque frotta ses yeux fatigués et fronça les sourcils pour mieux distinguer le genre d’arbres auquel ils avaient affaire.
- Dites… Je rêve ou ces arbres sont vraiment composés de friandises..?
Bien que posée de manière assez rhétorique, le phobique craignait quand même qu’on réponde à sa question en lui annonçant qu’il s’était en fait assoupi à tel ou tel moment car cela signifierait que les horreurs qui hantaient ses nuits n’étaient pas loin. Cette idée lui tira un frisson d’angoisse accompagné d’une sensation d’insécurité des plus désagréables.

Un léger coup de vent leur apporta une odeur très sucrée qui venait confirmer leurs soupçons quant à la nature de la Sugar Valley. On vantait souvent les mérites de l’air montagnard mais une grande bouffée d’air de CandyLand vous laissait davantage avec la sensation que toutes vos dents venaient de se carier instantanément.

Liam dut faire appel à ses réflexes de manière précipitée car, surgissant de nulle part, un groupe de bonshommes pain d’épices fit irruption devant la camionnette, ordonnant de s’arrêter. L’un d’entre eux s’avança, orné de plusieurs petits bonbons colorés sur son torse et d’épaulettes en biscuits.
- Halte là ! Brigade de contrôle des douanes. Nous allons devoir fouiller ce véhicule pour nous assurer que vous n’êtes pas des Grands Dévoreurs. D’un geste de tête, le bonhomme pain d’épice fit signe à un subalterne d’aller du côté arrière.
S’exécutant, le soldat sucré inspecta chaque recoin du véhicule, naviguant à travers les morceaux de viande séchée non sans dégoût puis finit par sortir quelques minutes plus tard.

- Major, on a trouvé des Ferrero Cailloux et des sucres d’orge. Et de la viande… Des tonnes de viandes. Mais rien ne provient d’ici.
- Bien, je vois. Tout est en règle, alors. Circulez ! Bienvenue à Candy Land, voyageurs !
Ils s’écartèrent pour laisser passer le trio et repartirent se cacher dans les fourrés barbe-à-papa de la forêt qui bordait la ville, en prévision d’un autre convoi.
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Liam Baldwin

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeLun 4 Aoû - 20:04

La version édulcorée de James aurait presque fait sourire Liam. Il ne put s’empêcher de se demander si l’adolescent serait toujours aussi ravi avec un véhicule dans son garage. Sa joie de vivre était gerbante, il puait le mec sans problème et ça titillait sérieusement le tueur de lui faire connaitre la vraie vie. Celle qui faisait mal. Mais ce n’était pas le moment d’assouvir ce genre de lubies... il avait du temps devant lui.

Du temps pour écouter des conneries, majoritairement. Voilà que Rochel lui balançait que ses remarques n’étaient pas pertinentes, rien que ça ! C’était pas de sa faute si ce mec avait laissé virilité et courage au vestiaire. Au lieu de se lamenter en attendant que des couilles lui tombent du ciel il aurait mieux fait de se secouer. Ce mec ressemblait à une version masculine de Selene. Une putain de tête de souffre douleur. La phobie était d’ailleurs aussi ridicule que le bonhomme : des terreurs nocturnes, rien que ça ! Il voulait pas qu’ils le bordent le soir et lui chantent une berçeuse pour l’apaiser ? C’était un truc de mioche, comment ce mec pouvait encore se regarder en face ? Même pas capable de tenir une bille lorsque la camionnette cahota, c’était dire le niveau.

L’ex-taulard reporta son attention sur le paysage, orientant son véhicule vers une route qu’il n’avait que trop espéré. Il dépassa le panneau qui annonçait qu’ils se trouvaient à Candyland sans un regard, trop occupé à observer ce dont le phobique avait parlé. Oui, tout sans exception dans ce foutu patelin était fait de sucrerie... dommage qu’il n’en soit pas friand. Un monde en oeuf-bacon... là ça aurait eu de la gueule.

- S’en est, ouais. L’intérêt est limité si tu veux mon avis mais j’suppose qu’un gosse obèse et boulimique s’y croirait au paradis.

Ici les parents menaçaient probablement leurs enfants d’être visités par le vilain monstre-carie s’ils ne faisaient pas leurs devoirs ou mettaient pas la table. Comment faisait les gens du coin pour avoir un régime alimentaire équilibré ? C’était le genre de question à la con qui lui trottaient en tête quand la brigade de bonhommes en pain d’épice s’élança sur la route, probablement pour tester ses freins. Et ils eurent de la chance. Le pervers enfonça si fort sa pédale de frein qu’il en eut mal au pied, son corps projeté en avant retenu par sa ceinture de sécurité. Elle s’était enfoncée dans sa chaire et lui faisait un mal de chien, signe qu’un bel hématome suivrait.

On aurait pu croire que ces cons allaient s’excuser mais non. Biscuits ou pas, les flics étaient tous les mêmes : des connards. Ils se contentèrent de fouiller le véhicule sous l’air circonspect de Liam qui se demandait s’ils étaient vraiment sérieux. Les grands dévoreurs ? Qu’est-ce qu’ils chassaient au juste ? Pendant que la brigade de douane était trop occupée pour les écouter, Liam se pencha vers ses compagnons de route pour leur souffler :

- C’est moi ou ces cons font la chasse aux gosses obèses dont je parlais plus tôt ? J’crois qu’on ferait mieux de s’abstenir de goûter à toutes ces fabriques à caries... ils n’ont pas l’air de rigoler avec ça dans le coin.

On leur annonça qu’ils étaient en règle et Liam ne se fit pas prier pour redémarrer. Côtoyer des poulets lui avaient presque retiré l’envie de niquer et son bras avait par conséquent retrouvé son apparence originelle. Tout ce qu’il voulait pour l’heure, c’était se trouver un coin tranquille ou personne ne viendrait le faire chier. Il verrait à ce moment là si les femmes en gélatine faisaient des amantes acceptables.

La camionnette s’engagea dans la rue principale de la ville, bordée de chaque côté par de charmants petits immeubles aux toits de biscuit et aux murs en nougat. Aucun humain en vue, juste des hommes-friandises qui les regardaient passer avec une curiosité mêlée de peur. Par sa fenêtre ouverte le violeur cru percevoir les mots «grands dévoreurs», à croire qu’ils n’avaient tous que ce mot là à la bouche. Sans y prêter réelle attention, il se gara le long du trottoir en réglisse et descendit de son véhicule avec nonchalance. Tout ce qu’il se demandait à présent, c’était où se rendre. Il n’avait pas l’habitude d’être désœuvré. C’était dingue comme on se sentait perdu à Dreamland quand on n’avait rien à fuir.

- Je sais pas ce que vous comptez faire, mais je pense que je vais aller me renseigner sur le moyen de quitter ce patelin. Les bonbons ça a jamais été mon truc, j’ai la gerbe rien qu’en inspirant.

Il piqua un morceau de sanglier séché à l’arrière de son véhicule et s’avança vers un bâtiment au-dessus duquel un panneau «Market» en chocolat se balançait. Que les autres le suivent ou pas, il s’en foutait bien, c’est donc d’un pas décidé qu’il atteignit le magasin et y pénétra sous le regard médusé d’un enfant entièrement constitué de marshmallow.

A l’intérieur, tous les aliments semblaient étrangement... normaux. De la viande, des légumes, même des boites de conserve ! Pas un seul bonbec à l’horizon. Liam haussa un sourcil devant ce spectacle inattendu mais finit tout de même par se défiger et rejoindre la caisse. Derrière celle-ci se tenait un homme-biscuit imposant avec une énorme barbe en meringue. Le tueur le fixa un moment avant de se décider à parler tant la situation lui paraissait ridicule et décalée.

- ... Bonjour. Je suis arrivé dans le coin par erreur et je me demandais si par hasard vous pourriez me dire comment partir ? Ou alors si vous avez des cartes à vendre ? C’est pas que c’est pas sympa dans le coin mais j’avais pas vraiment prévu de prendre des vacances.

Et surtout pas dans un lieu comme Candyland.
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeJeu 7 Aoû - 19:10

Des terreurs nocturnes qui prennent vie ? James avait ouvert grand ses yeux. Ca devait être terrifiant ! Pendant longtemps il avait pensé qu'il y avait un monstre sous son lit, qu'il entendait le bruits des griffes sur son plancher avant que Jules lui démontre par A+B que c'était que des âneries et qu'il n'y avait sous son lit que de la poussière.

- J'espère que tu rêves pas du croque-mitaine, ou de Jack l'éventreur...

Dit-il avec un sourire. C'était certains que leur pouvoir était bien différent. Un saut brutal de la camionnette envoya encore une fois James au plafond qui se fit mal à la main qu'il avait placé au dessus de sa tête.
Les voyageurs approchaient de Candy land et James resta bouche bée devant les arbres appétissants qui se dressaient devant eux. Il n'était pas très bois mais bonbon ça c'était autre chose. Il rêvait de tendre son bras et de caresser leurs feuillages sucrés.

- Je suis pas boulimique ni obèse mais j'adore les bonbons

Protesta l'adolescent face aux paroles de Liam. Cet homme était vraiment un extraterrestre pour ne pas apprécier la douceur des friandises. Il préférait surement celle qu'on lui tendait. James se surprit à avoir une mauvaise pensée et se mit à rougir tout seul. Heureusement des gardes choisirent ce moment pour surgir de nulle part. Même dans ce monde il y avait une douane ? Ils fouillèrent le coffre du véhicule et Liam en profita pour leur conseiller de ne toucher à rien.
Les bonhommes en pains d'épice ne trouvèrent rien de suspect et les laissèrent continuer leur route. La ville était encore plus remplie de sucre, et même les habitants l'étaient. Trop de bonbons tuaient le bonbons et finalement James n'en avait plus envie. Liam gara la camionnette et ils descendirent du véhicule.

L'odeur était vraiment trop entêtante et James remonta son écharpe sur son nez. Liam indiqua qu'il allait chercher des renseignements et l'adolescent se tourna vers Rochel, abaissant son cachez nez.

- Il doit y'avoir une pharmacie dans le coin pour ta blessure !

Et justement il y en avait une sur le trottoir en face. James invita le voyageur à le suivre en le prenant par la main et traversa la route après avoir vérifié qu'aucune voiture ne venait. L'intérieur de la pharmacie ressemblait à toutes les autres exceptés que tous les produits étaient fais à base de sucre, de miel, mise à part les pansements et autres bandages.

- D'abord il faut trouver un désinfectant

Déclara t-il en levant son index.
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeVen 8 Aoû - 13:27

A CandyLand, tous les sens des voyageurs étaient mis à l’épreuve. Qu’il s’agisse de l’odorat que les relents de sucre entêtant menaient à mal jusqu’à vous donner la migraine, ou encore la vue qui en prenait un coup avec toutes ces couleurs enfantines en passant par le goût, bien évidemment. Le décalage était certain comparé aux Terres Gelées ou aux Mécanoplaines et il faudrait un certain temps pour que nos héros ne s’y habituent.

Le gravier en sucre caramélisé crissa sous les pneus de la camionnette lorsque celle-ci pénétra en ville pour s’arrêter devant une petite zone commerciale près du centre. On pouvait y trouver des épiceries, petits commerces, un antiquaire et même une boutique des produits du terroir. Une petite boutique, cependant, affichait un air assez différent comme si la vieille bâtisse avait refusé de se plier à l’architecture locale pour conserver une allure plus classique. La vieille maisonnette avait volets et porte fermés ; l’enseigne en forme de marteau et la pancarte « FERMETURE DÉFINITIVE » semblaient indiquer que le commerce qui s’y trouvait avait dû faire faillite…

La petite pharmacie dans laquelle James était entré, entraînant Rochel avec lui, proposait un bon nombre d’articles. On trouva bien rapidement un onguent à base de miel et de menthe, un bandage simple ainsi qu’un antiseptique qui sentait… le bonbon à la fraise..? Peu convaincu mais forcé par la nécessité, Rochel dut se résigner à acheter le tout pour une quinzaine de rubz.

Du côté de l’hypersexuel, les choses devinrent un peu plus animées lorsque ce dernier exprima son désir de partir. Ouvrant tout d’abord de grands yeux, le commerçant lui adressa finalement un regard amusé. Bombant le torse, il se mit à vanter les mérites de son pays ; il ne comptait pas laisser filer des touristes si facilement, ‘foi de nougat’ !
- Ben quoi ? Y’s’sent pas bien chez nous, l’monsieur ?? Sérieusement, vous avez déjà fait le tour de la Sugar Valley ? Ça vaut le coup d’œil, croyez-moi ! Eh, vous devriez songer à vous détendre… Enfin moi j’dis ça, mais vous avez sans doute mieux à faire comme visiter le musée du chocolat, tiens ! C’est pas loin, en plus. Venez, venez !

Farfouillant dans les étals, le vendeur en sortit une carte dépliable de la région. Armé d’un feutre, il se mit à entourer plusieurs lieux « phares » du pays bonbon avec une euphorie digne des plus grands chauvins.
Une fois que sa furie feutrale passée, il arbora un air un peu plus réservé et caressa sa barbe, songeur.
- Vous savez… On aime bien les voyageurs, nous. Je sais pas d’où vous venez mais on sait que c’est pas la joie tous les jours pour vous alors on fait ce qu’on peut pour vous aider… enfin en temps normal. Là, depuis quelques temps, c’est un peu différent. Se penchant une nouvelle fois sur la carte, il pointa du doigt l’extrême centre de la région de son gros doigt biscuit et continua : La sortie la plus accessible avec votre véhicule, c’est ici, près de la sortie de la ville. Il y a un tunnel qui passe sous la montagne. Je vois même pas comment vous avez pu arriver ici sans l’emprunter, si vous me demandez mon avis. M’enfin vous avez raison : c’est pas le bon moment pour séjourner. Y a trop de zizanie et puis les gens se méfient.
Il inspira profondément et soupira, l’air las… puis, son esprit de commerçant repris le dessus sans crier gare : armé de son plus grand sourire, il fit un geste du bras en direction des produits qu’il vendait.
- Eh mais moi, j’suis pas comme ça, hein ! Vous avez un p’tit creux ? Vous avez besoin de provisions pour le voyage ? J’ai ce qu’il vous faut ! Jetez un œil, allez, allez !
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeVen 8 Aoû - 13:28

Liam et James semblaient eux aussi penser qu’il s’agissait effectivement de sucre, confortant l’insomniaque dans l’idée que ce pays était de loin le plus farfelu qu’il ait jamais vu. Même pour un rêve, c’était juste délirant… et assez terrifiant quand on se souvenait de l’histoire d’Hansel et Gretel. Pourvu que rien de tel n’arrive ici…

Les douaniers ne donnaient pas vraiment un bon aperçu de ce qui attendait le trio mais dans un sens, le contrôle routier avait quelque chose d’assez rassurant : si de telles mesures avaient été prises, c’était sans doute signe que l’endroit où ils se trouvaient était bien sécurisé, en théorie. A moins que ça ne soit l’inverse…
Une goutte de sueur commença à se former sur la tempe du phobique qui angoissait déjà à l’idée de se retrouver encore une fois en plein cauchemar ; au cœur des ténèbres.

Il ne répondit pas tout de suite à la question de James, préférant d’abord ôter l’objet sexuel de ses genoux pour le déposer dans la boîte à gants. D’une part, il ne voulait pas que tout CandyLand le voie avec ce genre de chose sur lui et d’autre part, une sensation dérangeante semblait émaner de ce truc. Comme si ça lui donnait envie au sens le plus charnel du terme. Il jeta un bref regard en direction du conducteur de la camionnette, regard qu’il détourna rapidement tant le paradoxe peur/envie était insoutenable pour la santé mentale. Quel genre de type détraqué était Liam pour avoir des pouvoirs comme celui-ci ??
Les deux images qui l’avaient mené à son traumatisme actuel s’imposèrent dans l’esprit de Rochel qui secoua vivement la tête dans l’espoir de les chasser promptement. L’idée n’était pas si bonne car il avait troqué ses pensées macabres contre un tournis qui le rendit nauséeux.

- Je n’ai jamais rêvé de Jack ni du croque-mitaine, non… D’ailleurs si je pouvais cauchemarder d’eux, ça me gênerait moins. Qui sait ? Peut-être qu’ici je vais rêver que je me fais dévorer par des friandises, plaisanta-t-il sans être très rassuré pour autant.

La camionnette s’arrêta finalement près du centre-ville et les trois voyageurs descendirent, Liam pour aller dans une épicerie non loin et James, quant à lui, traîna l’insomniaque par le bras non blessé vers la pharmacie la plus proche. Rochel suivit tant bien que mal le pas rapide et enjoué de son compagnon de route, manquant de trébucher à chaque pas tant il avait du mal à gérer l’élan soudain auquel on le forçait à se confronter.
- Je vais prendre le strict minimum, je n’ai pas de quoi transporter beaucoup de choses de toute façon. Je peux te laisser aller chercher le désinfectant ? Je me charge des compresses. J’aimerais aussi trouver une pommade pour mes bleus.

Par chance, les deux articles que cherchait le phobique des rêves n’étaient pas très haut ; pas besoin d’escalader ou de se démolir le bras pour les atteindre. Les deux jeunes hommes se réunirent en caisse  où Rochel paya les 15 rubz demandés par la caissière femme-chocolat dont les formes voluptueuses ressemblaient à celles d’une poire. Une femme-poire-chocolat ? Pourquoi pas, après tout.

Après quelques pas en direction de la sortie, Rochel jeta un œil par-dessus son épaule pour vérifier que personne ne pouvait l’entendre. Il se confessa alors à James :
- Dis-moi, est-ce que tu connais ce type, Liam ? Pour tout te dire, je ne sais pas si on peut lui faire confiance ; il me fait un peu peur. J’hésite, mais je pense que je ne vais pas rester avec lui très longtemps. Qu’en penses-tu, toi ? Devrions-nous rester groupés, quitte à devoir supporter cet homme..?

Le dépressif était en proie au doute car certes, il ne voulait pas de Liam comme compagnon de voyage, voyant en lui un danger plus qu’une sécurité… mais il ne voulait pas non plus se retrouver seul perdu dans ce monde où la frontière entre rêve et cauchemar était imperceptible. Ce n’était pas non plus une invitation pour que James le suive : il ne voulait pas forcer la main de l’adolescent et il ne voulait pas non plus l’entraîner au-devant d’ennuis à cause de la situation ou tout simplement de ses pouvoirs cauchemardesques.
Il voulait juste un avis éclairé de la part de quelqu’un qui connaissait Dreamland mieux que lui, même si la mentalité de James approchait davantage celle de l’enfant que celle d’un adolescent de 16 ans…

- A ce propos, une amie m’a dit un jour que toute « maladie » avait ses pouvoirs. Sans vouloir être trop indiscret… je ne vois pas de quoi on peut souffrir qui puisse aboutir à la création de billes… le syndrome de Peter Pan, peut-être..?
Il secoua brièvement la tête avant de reprendre :
- Désolé, je ne devrais sans doute pas parler de ça avec autant de légèreté. Qui que tu sois, tu n’as pas l’air dangereux comme Liam, c’est déjà ça.
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeDim 10 Aoû - 14:00

C’était difficile pour Liam de ne pas envoyer balader le marchand et son euphorie touristique avec, mais il le fallait bien. Il n’aurait pas été bien malin de s’attirer des ennuis à peine arrivé, sans parler du fait que son blabla n’était pas totalement inintéressant… Le côté « musée du chocolat » mis de côté, l’homme-biscuit avait parlé de zizanie. Cela concordait parfaitement avec les bribes de conversations qu’il avait pu capter lors du contrôle routier. Il fallait croire que ces « grands dévoreurs » étaient vraiment un fléau préoccupant dans le coin.

Et qui dit fléau, dit héros. Ou plutôt chasseur de primes le concernant. Il n’était pas contre un petit pécule en échange de service, ça donnerait au moins une utilité à cet immense détour que lui avait offert le destin, et il y avait fort à parier que les habitants de la Sugar valley lui seraient très reconnaissants s’il arrivait à faire le ménage dans le coin.

Le tueur s’accouda à la caisse, l’air intéressé, puis tapota la carte sur laquelle le vendeur avait griffonné.

- Je prendrais votre carte… et quelques informations concernant les problèmes locaux. J’aime bien rendre service comme je peux et je suis presque sûr que je n’ai pas été amené ici par hasard. Quand vous parlez de problèmes, vous parlez des grands dévoreurs, c’est ça ?

Devant l’air surpris de son interlocuteur, l’ex-taulard reprit :

- J’en ai entendu parler pendant mon contrôle routier et je me demandais si vous ne cherchiez pas de la main d’œuvre pour régler cette histoire… je pourrais peut-être faire l’affaire. J’arriverai peut-être même à avoir des renforts.

Même s’il doutait sérieusement que Rochel et James puissent être d’une quelconque utilité. Le premier débarquait à peine et vu la description de son pouvoir il ne servirait à rien – sauf bourré de somnifères. Le second quant à lui devait être plein de ressources mais son immaturité flagrante en faisait probablement un piètre combattant. M’enfin, on ne disait pas non à des boucliers humains, où à un trou où se réfugier pour se détendre dans les moments difficiles. La principale difficulté serait de les convaincre de le suivre.

Il ne fallait pas se leurrer et Liam le savait bien. Ses réactions depuis la formation de leur groupe n’avaient pas été pour le mettre en valeur. Il devait au moins avoir le qualificatif d’antipathique, ce qui annonçait pas mal de travail de comm’ en perspective. Cela dit sans but et sans obligation, tout ce qu’il avait c’était du temps alors autant le mettre à profit de manière à ne pas se faire poignarder dans le dos.

Aaahhhh… la vie était bien plus simple quand il ne voyageait qu’en compagnie de Jonh et d’Ella…

Pas de prise de tête, pas de négociations, pas de débat. Leur groupe bien qu’hétéroclite était soudé et… oui, d’une certaine manière ils s’aimaient. Mais c’était le passé. Sa fille s’était volatilisée, impossible de dire si elle était morte ou vive ou s’il la reverrait un jour. Rien que d’y penser son cœur se crispait douloureusement. Et Jonh ? Son élève se serait sûrement déjà tiré une balle, bien content de n’avoir plus personne pour l’en empêcher. C’était comme si le destin faisait tout pour le laisser seul et amer. Comme s’il voulait qu’il continue à tracer son chemin dans la vie à coup de couteau-papillon sans se soucier des autres.

Sa main glissa dans sa poche pour sentir le contact froid du métal sous ses doigts. Il avait toujours au moins ce compagnon-là. Et s’il pouvait l’essayer sur un grand dévoreur ça lui remonterait peut-être le moral, qui sait ? Rien ne valait un peu de sang et de larmes pour lui rendre le sourire.

- Alors ? Combien pour la carte ?
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeDim 10 Aoû - 15:24

- Ah bon ? Seulement la carte, pas même une petite douceur pour la route ? demanda le marchand sans savoir à qui il parlait. Il haussa les épaules et replia la carte pour la tendre à Liam. 5 rubz ! C’est pas cher et c’est complet. Vous faites une affaire !

Une fois la transaction effectuée, l’homme biscuit s’accouda au comptoir et regarda en direction de l’entrée de son magasin, le regard sévère.
- Pas étonnant que vous en ayez déjà entendu parler… les Grands Dévoreurs font parler d’eux, depuis quelques temps. Ça a commencé il y a un peu plus d’un mois… peut-être deux. Toutes les nuits, on entend des bruits dehors. Au début, on n’avait pas vraiment fait attention jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’ils avaient croqué la façade de l’hôtel de ville ! Chaque matin, c’est l’même tintouin : un ou plusieurs bâtiments se retrouvent croqués par on sait pas trop quoi.

Il fit un détour et invita Liam à le suivre près de la porte où le commerçant montra au voyageur un énorme cadenas en chocolat noir.
- J’ai installé ça y a deux semaines. Mais pas pour protéger mon épicerie, non monsieur. Pour me protéger moi ! Beh, pensez-vous : si les Grands Dévoreurs s’étaient contentés des bâtiments, on les aurait juste appelés Petites Vermines… si vous voyez où je veux en venir…
Le visage du gros costaud perdit de son allure alors qu’il devait s’imaginer se faire dévorer tôt ou tard. CandyLand avait beau être le monde des sucreries, la peur obéissait néanmoins aux mêmes règles : l’on craint ce que l’on ne connaît pas ou ce que l’on ne comprend pas. Et il y a peu de choses plus incompréhensibles et obscures que l’anthropophagie.

L’air concerné, il donna une tape amicale dans le dos du taulard :
- J’espère qu’ils vous attraperont pas, vous non plus. Parce qu’ils se contentent plus des friandises depuis quelques temps. Personne ne sait qui ils sont mais la rumeur dit que ce sont des gens comme vous ; certains affirment même que ce sont des voyageurs. Moi, j’en sais rien mais c’que j’sais, c’est que j’perds rien à vous aider tant que c’est en plein jour ! Il éclata d’un rire bruyant et rauque, tenant son ventre avec ses mains de pain d’épice.

- Si vous voulez donner un coup de main, personne vous dira non m’enfin j’serais vous, j’partirai sans trop m’attirer d’ennuis. Allez donc voir le maire si vous avez vraiment envie d’aider. ‘Vaudrait mieux pas qu’on vous prenne pour « eux » lors de vos escapades ! A nouveau trait d’humour, nouvel éclat de rire, bientôt interrompu par le bruit des sirènes de police à quelques pâtés de maisons. L’on entendait les voitures rouler à toute vitesse à travers la ville, s’éloignant vers l’extrémité ouest de la ville. Sur la carte nouvellement achetée par Liam, cette position correspondait plus ou moins à celle de la sortie de CandyLand ainsi que du musée du chocolat. Déjà, les badauds curieux sortaient dans la rue, discutant avec inquiétude.
La pharmacie, dont sortaient à peine James et Rochel, ferma carrément ses portes et la grille de sécurité s’abaissa brusquement ; réflexe rodé par l’habitude et la peur…
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeDim 10 Aoû - 16:46

Prenant sa mission à coeur, James alla chercher le désinfectant pour Rochel. Il ne fut pas difficile à trouver, en même temps ce genre de produits était souvent acheté alors ça aurait été bête de le cacher ou de le même hors de portée de vue. L'adolescent rejoignit son nouveau camarade qui avait aussi trouver de son côté ce qu'il cherchait.

Après avoir payé alors qu'ils se dirigeant tous deux vers la sortie, Rochel se mit à parler de Liam. James n'avait pas vraiment copiner avec le psychopathe mais de ce qu'il en savait c'était un gros pervers.

- Je le connais pas vraiment, je sais juste qu'il vaut mieux maintenir un périmètre de sécurité avec lui et éviter de se retrouver en tête à tête

James ne voulait cependant pas alarmer son interlocuteur et posa une main sur son bras.

- Mais je te protégerai, fais moi confiance hein ?

Il enleva sa main, un sourire étirant ses lèvres. Il n'aimait pas Liam de toute façon alors il pouvait très bien prendre soin de Rochel pour qu'il ne lui arrive rien de fâcheux jusqu'à ce que le trio sorte de cette ville.

La discussion continua sur les pouvoirs qui avait un rapport avec la maladie, d'après une amie de Rochel. James n'allait pas le nier, de ce qu'il avait pu voir c'était bien le cas. Sauf pour le sien, étant donné que sa santé allait parfaitement bien tout comme Jules. Ce dernier s'était à nouveau volatilisé comme par magie depuis qu'il avait retrouvé son ombre.

- Le syndrome de Peter Pan ?

L'adolescent n'y avait jamais pensé. Mais en même temps il n'avait que 16 ans alors il avait encore le temps avant de se plonger dans la vie d'adulte.

- Bah t'excuse pas, de toute façon c'est normal de vouloir en savoir plus sur les personnes avec qui on voyage

Des sirènes de polices se firent entendre dehors alors que à peine les deux voyageurs furent sortis que la pharmacie ferma ses portes. Inquiet pour Liam ( oui oui), James entraîna Rochel avec lui pour retrouver le psychopathe. Ce dernier venait de sortie du supermarket.

- Qu'est ce qui se passe ? Tu va bien ?

Son grand coeur l'empêchait de ne pas se faire de soucis même pour les personnes qu'il n'appréciait pas.
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeLun 11 Aoû - 19:30

James semblait être quelqu’un de très jovial et ce dernier ne tint pas rigueur de l’indiscrétion de Rochel. L’insomniaque nota tout de même que ce dernier ne lui répondit rien quant à sa maladie… Fallait-il mettre ça sur le dos d’une éventuelle honte ou du caractère assez léger du personnage qu’il avait en face de lui ? Il esquissa un léger sourire, se contentant de prendre pour acquis la proposition de James de le protéger ; il espérait seulement que le jeune homme surestimait la dangerosité de Liam.

Eviter de se retrouver en tête à tête ? A priori, ce ne serait pas difficile tant que Rochel resterait à proximité de James. Il se sentait assez stupide de dépendre ainsi d’un adolescent mais préférait voir ça dans le sens où lui aussi apportait un soutien au jeune homme en lui évitant de se retrouver seul avec l’ainé du groupe.
Alors qu’il avait le nez dans son petit sac en plastique de pharmacie pour en vérifier le contenu, le son strident des sirènes de police le firent se redresser avec un air inquiet que quelques rides trahissaient sur son front. Qu’avait-il bien pu se passer pour que les forces de l’ordre soient mobilisées en si grand nombre à un endroit bien précis ? Y avait-il eu un accident ou… un meurtre ? Peut-être même pire ?

Il sursauta en entendant les grilles de la pharmacie se refermer brusquement derrière lui. La caissière semblait tout aussi mal à l’aise que lui ; elle regarda brièvement l’insomniaque avec la même inquiétude que celle qui s’était emparée de ce dernier puis disparut dans l’ombre de son magasin.
Rochel pivota sur lui-même, s’apprêtant à proposer à James de se retirer rapidement vers la camionnette mais ce dernier avait déjà pris ses jambes à son cou. Le dépressif avait tout de même cru le voir s’éclipser dans l’épicerie en face, celle où Liam était allé faire ses courses.
Se rappelant les mises en gardes de l’ado’, il pressa lui aussi le pas pour rejoindre le duo et un étrange bonhomme biscuit assez costaud mais pas plus rassuré qu’eux.
- On dirait qu’ici tout va bien, en tout cas. Les sirènes sont parties par-là, dit-il en pointant une direction du doigt.

Il fixa un instant l’hypersexuel. La lueur dans son regard ne lui plaisait pas vraiment…
- Je ne sais pas si vous comptez sérieusement y aller, Liam, mais le mieux c’est de laisser faire la police. Ils sont sûrement plus compétents que nous, quoi qu’il se passe là-bas.
Devant le regard déterminé du trentenaire, Rochel se pinça l’arête du nez et soupira.  Bah, pourquoi est-ce que j’essaye de vous raisonner. Vous allez y aller quoi que je dise. Dans ce cas, je viens avec vous : j’ai un pouvoir qui pourrait aider en cas de pépin. Enfin… Si j’ai bien compris comment il fonctionne.. je ne l’ai utilisé qu’une seule fois.
L’insomniaque parlait bien sûr de son pouvoir soporifique. En cas de débordement violent, il pouvait essayer d’endormir ses ennemis ou au moins les fatiguer suffisamment pour que ceux-ci soient ralentis. Il faudrait juste qu’il prenne garde à ne pas toucher ses alliés par inadvertance.

Ni une, ni deux : les voyageurs embarquèrent dans la camionnette de Liam et celui-ci les conduisit jusqu’aux lieux de l’intrigue. Sa conduite était rapide et un peu nerveuse mais il restait tout de même prudent sur la route ; sans doute était-il simplement pressé d’arriver avant la fin des réjouissances. Cela n’empêcha pas Rochel de boucler sa ceinture et de s’y cramponner du mieux qu’il put. Son bras le lançait toujours et il n’avait pas encore pu se soigner mais ça devrait attendre. Le paysage qui défilait à toute allure le força à fermer les yeux tant bouger rapidement ceux-ci était douloureux.

Le freinage final ‘réveilla’ Rochel qui sortit de la camionnette en dernier après avoir posé son sac de pharmacie sur la banquette. Il rejoignit ses camarades qui se frayaient déjà un chemin au milieu de la foule amassée devant l’imposant bâtiment.
- « Musée Dreamlandien du Chocolat » ? Ils ont sérieusement un musée pour ça ? commenta le dépressif à mi-voix.

En effet : le peuple de CandyLand pouvait se targuer de posséder le musée le plus complet sur le chocolat jamais créé. De l’histoire de ce dernier jusqu’aux recettes, compagnies, importations exotiques et pièces artistiques ; tout semblait faire honneur au cacao sous toutes ses formes et cela était l’une des plus grandes fiertés des habitants de cet étrange région !

Hélas, aujourd’hui, le musée était devenu la cible d’un « crime ôdieux » pour reprendre le terme exact qu’un petit homme tout rond ne cessait de répéter, visiblement très en colère. Il ressemblait à une grosse boule de chewing-gum d’1m avec un chapeau haut-de-forme pas du tout adapté à sa tête-corps et une canne à sucre en guise de canne de marche. A côté de lui, un homme de taille normale que l’on pouvait décrire comme un ‘patchwork de barre chocolatées’ tentait de le calmer :
- Mais enfin, monsieur le maire ! Vous devriez prendre le temps d’y réfléchir calmement ; vous prenez ceci beaucoup trop à cœur !
- Trop à cœur, moi ? Trop à cœur ?! Je SUIS calme, Laurence ! Je suis au SUMMUM de la CALMITUDE !! Mais vraiment, c’est la goutte de sirop qui déborde des pancakes ! Je suis sûr que c’est à cause de ‘lui’, Laurence. Je le sais !

L’élu préfectoral vociférait d’une voix sifflante et sa voix devenait suraiguë pour chaque mot sur lesquels il insistait. L’adjoint, lui, prenait des pincettes pour ne pas énerver d’avantage son patron alors que les deux hommes montaient les marches qui menaient au musée. Le maire monta sur un piédestal afin d’accéder au micro branché au podium qui faisait face à la foule restée en bas des marches. Il se racla la gorge et entama son discours, poing en l’air.
- Ils mangent nos maisons… Ils mangent nos BIENS ! Ils MANGENT nos PROCHES ! Et aujourd’hui, ils pillent notre beau musée !! Ceci… est INACCEPTABLE, très chers concitoyens ! INACCEPTABLE !
L’adjoint fit quelques signes de mains discrets pour enjoindre le maire à parler sur un ton un peu plus posé mais ce dernier ne lui répondit que par une claque sur la main avant de reprendre, toujours fulminant : Aujourd’hui, c’est la pièce maîtresse de notre magnifique collection qui nous a été dérobée. Oui : la pépite de chocolat aux vermicelles nous a été VOLÉE !
Ces voyageurs que nous avions engagés ne sont que des BONS À RIEN !
De ses petits bras cours, il mimait de les étrangler rageusement. Alors j’ai décidé au nom de notre normalement paisible communauté – communauté que je chéris par-dessus tout – que la prime pour la capture des Grands Dévoreurs était DOUBLÉE ! Les volontaires sont invités à venir me voir directement mais le message est clair : je veux ces charognards criminels MORTS OU VIFS !

Déterminé, le maire sauta de son piédestal et continua de déverser sa colère et son indignation sur son adjoint qui savait de moins en moins où se mettre ou même quoi répondre.
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Liam Baldwin

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeMar 12 Aoû - 19:54

Après avoir tiré 5 rubz de sa poche, Liam écouta attentivement le récit du marchand. Alors comme ça leurs « grands dévoreurs » ne se contentaient pas de bouffer la végétation ou les bâtiments mais allaient même jusqu’à engloutir les habitants ? Pas étonnant que le pays soit en effervescence… Si on transposait ça au monde réel il y avait fort à parier que les gens seraient stressés en diable si une bande d’anthropophages se baladait dans les rues. Ils en devenaient complètement paranoïaques et les mesures prises par l’homme-biscuit le firent sourire. Un cadenas en chocolat ? Vraiment ?

- Simple curiosité… ces choses mangent tous types de sucreries non ? Et donc le chocolat aussi ? Comme le chocolat qui compose ce cadenas ?

Devant le visage décomposé de son interlocuteur le tueur eut un mal fou à ne pas rire.

- Enfin je suppose que c’est une technique qui se vaut. Qui sait ? Peut-être qu’après avoir mangé le cadenas ou la porte ils n’auront plus assez de place pour vous. Il lui tapota l’épaule en affichant un air pseudo-compatissant. Cela dit avec un peu de chance cette affaire sera réglée sous peu.

Comme pour le conforter dans cette idée des sirènes de police se firent entendre au loin, dans la direction qu’on lui avait indiquée comme étant celle du musée du chocolat. Un sourire inquiétant s’étira sur le visage du violeur alors qu’il faisait craquer ses poings. Il avait été malade trop longtemps et taper sur quelque chose ne pourrait que lui faire du bien. Alors qu’il s’apprêtait à s’en aller en balançant quelque chose du genre «le devoir m’appelle ! », James et Rochel déboulèrent, le premier plutôt inquiet. C’était surprenant à défaut d’être touchant. Liam se tâta le corps pour vérifier ironiquement que tout était à sa place et rétorqua :

- Ouais, j’crois bien, même si je risque du diabète si je traîne trop longtemps ici.

Et si James se montrait curieux sur la raison des sirènes, Rochel donnait juste l’impression de vouloir prendre ses jambes à son cou. Ce mec était définitivement une tapette. Il avait peur de quoi au juste ? Il était même à la limite de la condescendance, rendant le poids du métal dans sa poche plus que palpable. Est-ce qu’il serait aussi hautain avec une lame dans la gorge ? La question se posait, vraiment. Mais le principal était qu’il ne comptait pas lui casser les couilles en essayant de lui faire changer d’avis.

- Si t’es pas en sucre tu seras probablement pas la cible de ce qui se trouve là-bas, alors détends-toi ok ? Si tu te fais dessus à la moindre sirène de police on va pas aller loin mon gars.

Les mésinterprétations s’accumulaient, ne rendant que l’ambiance plus tendue. Cela ne l’empêcha pas de clarifier la situation alors que le groupe rejoignait la camionnette et montait à bord. Et plus l’ex-taulard racontait plus il avait l’impression de compter un conte de fée à une bande de gamins.

- Bon je vous fais le topo : ce qu’ils appellent les grands dévoreurs, probablement des voyageurs comme nous, s’amusent à bouffer les plantes, les bâtiments… et les gens. Autant dire que les gens du coin sont pas bien jouasses et je pense qu’il y a moyen de rendre service en se faisant du pognon. On fait la peau à ces mecs, ou on les vire à coup de pompes dans le cul si vos tendances pacifistes vous filent trop de scrupules, et on empoche le fric. Des questions ?

Il fallait dire que sa conduite nerveuse n’aidait pas vraiment à se concentrer sur autre chose que la route aussi n’eut-il pas de réponse sur le moment. Ce que Liam prit bien sûr pour un « non ».

Lorqu’ils arrivèrent enfin sur les lieux la foule s’amassait déjà, inquiète. Le discours virulent de cette espèce d’énorme boule de chewing-gum qui leur servait de maire n’était pas pour améliorer les choses, considérant les visages sucrés se faisant de plus en plus horrifiés. Liam ne savait pas en quoi cette putain de pépite était si fantastique mais il avait retenu le principal : la prime était doublée. Tout comme son sourire en coin d’ailleurs, ce qui traduisait de manière plus que visible ses intentions – au grand désespoir du phobique des rêves probablement. Et le fait d’avoir potentiellement à tuer leurs cibles ne le gênait pas le moins du monde, au contraire.

Les volontaires étaient rares, pour ne pas dire inexistants, le trentenaire n’eut donc aucun mal à rejoindre les marches du musée au sommet desquelles se tenaient le maire. Celui-ci était encore à bout de nerf et mit une bonne demi-minute à les remarquer. Liam profita du silence soudain pour prendre la parole.

- Vous voulez des volontaires ? Nous voilà. Et nous sommes prêts à faire tout ce qu’il faut pour régler votre «petit » problème.
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeMer 13 Aoû - 17:31

James fut soulagé de savoir que Liam n'avait rien. Ils étaient des étrangers ici alors on ne savait jamais ce qui pouvait passer par la tête de bonbons vivants. Rochel essaya de persuader le psychopathe de ne pas se mêler de l'histoire mais finalement abandonna tout seul. Il était quand même spécial Rochel mais ça le rendait sympathique.
Le trio rejoignit la camionnette, s'étant mis silencieusement d’accord d'aller voir de plus près ce qui se passait. Liam en profita pour expliquer ce qu'il avait sans doute obtenu comme information dans la boutique. Des humains gourmands manifestement semaient la zizanie dans cette ville. James eut de la peine pour les habitants de Candy Land. L'argent ne l'intéressait pas mais il voulait quand même aider les bonbons. Personne ne méritait de se faire croquer sa maison.
La conduite dangereuse de Liam les empêcha de répondre, étant plus occupé à se cramponner que autre chose.

Le véhicule arriva finalement devant un musée où était amassé une foule visiblement face à un maire en colère. Ce dernier parlait de doubler la récompense aux volontaires qui les débarrasseraient des méchants. Personne n'avait l'air de vouloir se mesurer à eux et Liam en profita pour monter les marches. James le suivit se sentant observé par toutes ses sucreries.

Le maire regarda Liam avant de vociférer une fois de plus.

- Et vous êtes QUI au juste ?

- Nous sommes des voyageurs...et nous souhaitons vous aider à vous débarrasser des grands dévoreurs...


Expliqua James d'une voix timide, le rouge lui montant au joue. Ce n'était pas parler au maire qui le mettait dans cet état mais plutôt le public qui écoutait avec attention les nouveaux volontaires. Des messes basse se faisaient entendre, certains pensant que c'était des bons à rien comme les voyageurs déjà engagés. D'autres même les soupçonnaient d'être de mèche avec les grands dévoreurs.
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Rochel Willow

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeJeu 14 Aoû - 11:23

Liam avait mal interprété ce que Rochel voulait dire par « laisser la police faire son travail » mais il n’en dit rien. Ce n’était ni le moment, ni l’endroit, et puis cela n’aurait pas servi à grand-chose.
Il n’avait aucune question concernant le résumé assez complet de l’hypersexuel. Ou tout du moins, il n’avait pas de questions dont ce dernier avait la réponse.

Le discours du maire avait toutes les caractéristiques d’un appel à la haine plutôt qu’au calme. Il faudrait donc régler ce conflit rapidement avant que le chaos ne s’empare des rues… Ce lieu était trop idyllique pour qu’on veuille le voir sombrer dans la guerre civile ou dans un climat paranoïaque mais l’insomniaque ne savait pas du tout par où commencer. A chaque essai de sa part pour y réfléchir, son cerveau embrumé lui rappelait qu’il avait du sommeil en retard et qu’il exigeait qu’il le rattrape avant de lui donner accès à ses facultés cognitives. « Plus tard », pensa Rochel. Toujours « plus tard »… Le plus tard possible.

Aller voir l’élu municipal semblait un bon début et il embraya donc le pas à Liam et James pour aller rencontrer l’énergumène surexcité. Celui-ci ne les accueillit pas avec bouquets de fleurs ni louanges mais plutôt des reproches adressés indirectement aux autres voyageurs et une méfiance qu’il justifia aussitôt qu’il fut assuré de la nature des trois humains.
- Des VOYAGEURS ?! Laurence ! Des VOYAGEURS !! Je ne ferai plus JAMAIS confiance en votre espèce. Des… « voyageurs »… j’en ai déjà engagé TROIS ! Trois clampins qui pompent les ressources de la ville, se font loger et nourrir mais ne donnent AUCUN résultat ! AUCUN !!
Il attrapa son haut-de-forme avec ses tout petits bras fins et commença à le mordre rageusement, grommelant des propos incompréhensibles tout en tapant du pied. Le secrétaire prit alors le relai, tentant de tempérer les propos de son patron :
- S’il vous plaît, ne tenez pas rigueur à monsieur le maire de son discours… Il est très concerné par cette affaire – comme nous tous ici. Nous acceptons avec plaisir votre aide pour peu que vous vous montriez plus concluant que vos prédécesseurs… Pour cette raison également, nous ne vous paierons qu’une fois l’affaire résolue dans son intégralité. Je vais alerter les forces de l’ordre de votre coopération pour qu’aucun qui pro quo n’ait lieu d’être. Vous êtes les bienvenus à CandyLand.

Rochel, qui regardait jusqu’alors le petit bonhomme bubblegum tout en écoutant, se rappela la raison de toute cette agitation.
- Excusez-moi, Laurence, mais… Qu’est-ce qui a été volé, au juste ? Nous venons d’arriver dans la région et n’avons pas encore eu le temps de visiter le musée. J’ai cru comprendre que le maire avait un suspect ?
Le secrétaire regarda son patron qui était parti discuter avec la population puis reporta son attention sur les voyageurs, leur intimant de se rapprocher ; il leur dit à voix basse :
- Monsieur le maire est persuadé que les Grands Dévoreurs sont là à cause du seul habitant humain de CandyLand. Pour cette raison, ce dernier s’est enfermé chez lui et refuse de sortir. Le pauvre, je le comprends… Ceci dit, il a toujours été… étrange. Son commerce était à son image. Vous trouverez son échoppe un peu plus à l’est de la ville. Vous ne pourrez pas la manquer. Peut-être acceptera-t-il de vous parler, à vous…

Rochel prit à parti ses camarades de voyage pour un petit résumé :
- Donc si je comprends bien, cet homme pourrait être un début de piste concernant les Grands Dévoreurs… De ce que j’ai compris, ces choses ne sortent que la nuit, pour se nourrir… C’est exact ?
Laurence fit « oui » de la tête. Rochel passa alors sa main sur son menton, pensif. Quelque chose clochait dans toute cette histoire et l’insomniaque espérait pouvoir en comprendre rapidement davantage. Quelle que soit l’issue de la journée, ils auraient de toute façon l’opportunité de chasser les Dévoreurs la nuit. Avec un peu de chance, ces monstres ne seraient pas encore au courant de leur présence en ville : il fallait saisir cette opportunité !

Le dépressif ne savait pas s’il serait en état de poursuivre X ou Y à travers CandyLand toute la nuit, mais il se savait en revanche capable de rester éveillé tout du long. Il n’était pas encore arrivé à sa limite bien que celle-ci se rapproche inéluctablement à chaque heure qui passe. Sa malédiction était inexorable… Mais ce n’était pas le moment d’y penser.
Il aurait vraiment voulu pouvoir regarder Liam avec défi et lui dire quelque chose du genre « je n’ai pas peur de ces horreurs dans le noir, seulement de celles qui me hantent » mais c’était faux. Il était terrifié. Il avait peur que ces créatures cauchemardesques ne trouvent un moyen d’entrer dans sa tête et de créer un lien avec ses propres cauchemars. Jamais il n’avait autant pris le risque de devoir se confronter d’aussi près à sa phobie et cela le tétanisait.
C’était comme si la peur de ses cauchemars s’étendait à la peur des cauchemars ; de TOUS les cauchemars. Il ne serait jamais en sécurité à Dreamland. Jamais.

La seule chose qu’il parvint à dire à Liam et James sans leur mentir, ce fut une version très édulcorée de ce qu’il aurait voulu dire. Une version qui ne lui plaisait pas mais il ne voulait pas avoir honte de lui-même. Il ne voulait pas être inutile une fois encore. Et plus que tout, il aurait aimé qu’on remarque qu’il était prêt à faire des efforts pour qu’on ne le traite plus de lavette.
- Tant que ces cauchemars ne sont pas les miens, je pourrai vous aider… je suppose.
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeJeu 14 Aoû - 16:51

Liam n’aurait jamais cru possible d’être aussi gros et antipathique mais le maire de Candy Land défiait toutes les lois de la nature. Il essuya avec un certain flegme les postillons sucrés dont la boule de chewing-gum l’avait arrosé alors que James tentait de les présenter sans grande conviction. Et bien, on ne pouvait pas dire que ce gamin était doué pour se vendre ! Tout ce qu’il gagna fut sa propre pluie de postillons, sous l’œil rieur du tueur. Il était évident qu’il était impossible de discuter avec ce demeuré impulsif, mais il leur faussa bien vite compagnie pour laisser place à son secrétaire. Ils allaient enfin pouvoir discuter affaires.

Qu’ils aient du mal à faire confiance aux voyageurs parce que les derniers étaient des profiteurs, l’ex-taulard n’en avait rien à battre. La réaction de leurs prédécesseurs était légitime. Quand tu tombais sur des pigeons qui ne demandaient qu’à être plumés c’était un crime que de ne pas le faire. Pour ton compte en banque, bien sûr. S’il avait pu se remplir les poches sans rien faire, lui aussi aurait sauté sur l’occasion mais son petit doigt lui disait que si toute chose n’était pas bonne à dire, celle-là en faisait partie…

- Pas d’mal, c’est logique. Mais juste comme ça : pourquoi vous virez pas ces cons s’ils sont si inutiles ?
- Nous les avons bien évidemment congédiés mais le mal était déjà fait. Ils ont passé deux mois en pension complète et avaient reçu la moitié de leur prime d’avance… autant dire qu’ils ont fait un beau trou dans les caisses de la ville.

Le violeur siffla, impressionné. Après un regard vaguement désapprobateur de Laurence, celui-ci répondit à la question de Rochel. Alors comme ça il y avait un humain assez fou pour vivre ici et risquer la crise de foie quotidienne ? Vu qu’il était qualifié d’étrange ça collait déjà assez à l’idée que le trentenaire se faisait de lui. Mais pourquoi était-il particulièrement suspecté ? Peur de l’étranger, xénophobie ? Ça ne coûtait rien d’aller vérifier mais s’il avait dû parier sur un coupable, il aurait plutôt choisi les trois clampins nourris-logés. Le coup du « je commets un crime puis je viens faire semblant de le résoudre » était un grand classique. Ça permettait d’avoir le beurre et l’argent du beurre ou plutôt, dans le cas qui les concernait, le beurre de cacahuète et l’argent du beurre de cacahuète.

Rochel les prit à part alors qu’il cogitait encore sur le sujet, leur signalant qu’il « supposait » pouvoir les aider. Waow. Non mais c’était sûr qu’avec une motivation pareille ils allaient aller loin. Mais bon, au moins il ne proposait pas de fuir et c’était mieux que rien, par contre il n’était pas sûr de pouvoir compter sur lui en cas de besoin. Mais où était Jonh dans ce genre de putain de moment ?

- Tant de courage me fascine ! Enfin y’a du mieux. taquina-t-il le phobique avant de reprendre, plus sérieux, On peut commencer par ce marchand humain, mais j’aimerais aussi passer parler à nos prédécesseurs. J’suis pas sûr qu’ils n’aient fait que profiter de la bouffe locale et une petite discussion avec eux ne fera pas de mal.

Avant de partir, il redemanda au secrétaire la nature et la valeur de l’objet volé, l’homme barre de chocolat ayant oublié d’y répondre un peu plus tôt. Du point de vue de Liam la réponse se résumait à « 3 blindes de chocolat noir » mais en réalité l’objet avait une forte valeur pécuniaire à Candy Land et peut-être même en dehors. Une sorte d’énorme diamant si on voulait trouver une équivalence. Il n’y avait plus qu’à espérer que le voleur voyait plus d’intérêt dans la revente que la dégustation car sinon les habitants du coin pouvaient lui dire au revoir, ou le troquer sur le piédestal contre un gigantesque étron.

Le groupe revint vers la camionnette alors que James et Rochel faisaient part de leur vision du problème. Ils étaient tous plus ou moins d’accord sur la manière de procéder et, soyons francs, avec seulement deux pistes à suivre ils ne risquaient pas de se battre pour savoir lesquelles écarter. De toute façon la seule chose que Liam était d’humeur à écarter, c’était des cuisses, et malheureusement il ne semblait pas y avoir une seule femme en chair et en os dans le coin. Misère sexuelle, quand tu nous tiens.

Il grimpa au volant, attendit que les mecs grimpent et démarra aussitôt sans leur laisser le temps de boucler leurs ceintures. Bon, l’est de la ville il avait dit ? Il plaqua sa carte au volant pour se diriger mais, devant les mains de Rochel qui commençaient à se lever pour saisir le volant, le tueur lui balança la carte sur les genoux.

- Bah guide moi vu que t’as pas confiance.

Il ne leur fallut que dix minutes pour arriver à l’endroit voulu. La camionnette garée le long du trottoir en réglisse, Liam mit un temps avant de comprendre ce que Laurence avait entendu par « étrange ». Ce bâtiment était pourtant parfaitement normal ! Son architecture était classique, il était fait de bonnes briques et de… oh. Oui, c’était ça. Un bâtiment tout ce qu’il y avait de plus normal quand on n’habitait pas ici, mais au milieu des maisons en sucreries il fallait avouer qu’il faisait tâche. Mais bon, le point positif était qu’ils avaient moins de chance de tomber sur un fou furieux que s’ils avaient eu droit à la maison du chapelier fou.
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James Brooks

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeSam 16 Aoû - 17:17

Apparemment dire qui ils étaient n'était pas la plus brillante idée que James ait eu. Le maire si il avait pu serait devenu rouge et l'adolescent fut même étonné que le chewing gum ne soit pas mit à gonfler, il se contentait juste de mordre son propre chapeau. James se sentit encore plus mal à l'aise mais heureusement le secrétaire pris le relais pour expliquer la raison du comportement énervé de son chef. C'était compréhensible mais ça ne donnait vraiment pas envie de l'aider cette attitude. Cependant l'existence du seul humain de Candy Land piqua la curiosité de James. Pourquoi venir vivre ici ? Est ce que sa présence avait vraiment un lien avec les grands dévoreurs ?

Rochel continua de discuter avec Laurence. Il était de toute façon évident qu'il fallait rendre visite à l'étranger même si il était sans doute innocent dans l'histoire et les voyageurs déjà engagés qui se doraient la pilule sans rien faire...

Après avoir terminé de discuter le phobique les prit à part pour leur dire qu'il pourrait les aider. Sa phrase interloqua James. Liam se moqua gentiment de lui avant d'annoncer leur deux prochaines destinations. Sur le chemin pour rejoindre la camionnette, James souffla à Rochel une question qui lui était passé par la tête au sujet de l'étranger installé.

- Tu crois que l'homme qui vit ici est comme toi ?

Après tout une phobie n'était pas unique. Pleins de gens avaient peur de l'eau, du noir, de la hauteur.
Une fois dans le véhicule, Liam n'attendit même pas qu'ils soient attachés et démarra se faisant encore cogner l'adolescent. Il leva les yeux au ciel lorsque les deux adultes se "disputèrent" mais en vérité cela le faisait rire. On aurait dit un vieux couple. James pensa alors à Dakota et perdit son sourire. Il espérait qu'elle allait bien et leva sa main vers son cou pour serrer le pendentif en forme de puzzle. Une fois qu'il serait partie de Candy Land il se mettrait à sa recherche.

La camionnette se gara le long d'un trottoir et il ne fallut pas longtemps pour comprendre qu'ils étaient arrivés. Une maison semblable à ce que James connaissait se tâchait dans le décor.

- Au moins ici on peut dire qu'il est original

Impossible de savoir cependant si leur nouvel ami serait hostile ou non. Peut être cherchait il à fuir les humains ? Par précaution James fouilla dans sa hotte, poussant Simone à la recherche de son coupe papier.

- Raah il est oùùù

Le contenu de sa hotte se retrouva bientôt au fur et à mesure sur le trottoir, du plus inutile comme des tickets jusqu'aux plus utiles comme un pinceau de l'incroyable. Il faudrait qu'il pense à trier un jour. Il y avait même un oeuf ramassé à une maman chimère qu'il posa soigneusement près de Simone.

- Ah je l'aiii !

James dressa fièrement son coupe papier avant de croiser le regard de ses deux accompagnateurs.

- Désolé, on sait jamais, si il nous attaque !

L'adolescent rangea rapidement ce qu'il avait sortie de non-vivant avant de remettre Simone. Alors qu'il allait ranger aussi l'oeuf ce dernier craquela dans sa main.

- Aaaah

Combien cela faisait il de temps qu'il couvait ? James ne savait plus mais son coeur se mit à battre la chamade et encore plus fort lorsque l'oeuf s'ouvrit pour laisser voir...un cristal.

- Waaaaah...Hé regardez je suis papa !

Lança t-il aux garçons avec un grand sourire avant de se mettre à parler au cristal, lui souhaiter la bienvenue et pour finir par lui trouver un nom comme Cristalline ( ça coule de source). James rangea soigneusement son bébé dans sa poche.

- Bon la récréation est terminé retour aux affaires !

Puisqu'il leur avait fait perdre du temps, l'adolescent alla lui même sonner à la porte. Des pas se firent entendre et la demeure s'ouvrit. James dut cependant lever la tête car l'homme était plus grand que lui.

- Bon....

La porte se referma sur son nez, ne lui laissant même pas le temps de saluer. James gonfla ses joues avant de toquer énergiquement.

- C'est malpoli de fermer la porte au nez des gens ! Hey je vous parle ! Ouvrez cette porte on veut vous poser des questions ! Faites pas genre vous entendez pas ! Allooooooooooooooooo !!
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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeVen 5 Sep - 11:49

Encore une fois, Rochel avait encaissé les remarques désobligeantes de Liam sans rien dire, se raccrochant à la pensée que cela ne servirait à rien de se prendre la tête sur ce genre de sujet. Peu importe les efforts qu’il ferait, ça ne serait jamais suffisant pour quelqu’un comme l’hypersexuel alors autant l’ignorer tout simplement.
L’ainé du groupe leur proposa d’aller tout d’abord chez leur pair pour lui poser quelques questions. Rochel suivit sans afficher de quelconque état d’âme ; il commençait à fatiguer et préférait se focaliser sur son but de toujours : rester éveillé le plus longtemps possible.

Ce qu’on pouvait dire, c’était que Liam ne le ménageait pas : le fait que ce dernier lâche le volant alors qu’ils roulaient dans des rues aussi étroites donna un bon coup de fouet à l’insomniaque qui tendit les mains… seulement pour recevoir la carte du taulard, et avec une critique en plus !
- Je n’ai PAS confiance alors gardez vos mains sur le volant, Liam !
Fâché, il se rassit et enfouit son visage dans la carte, cherchant du doigt leur position. Plusieurs chemins s’offraient à eux tant la ville était ouverte. Cela leur permettrait de rattraper quelques erreurs de direction en cas de besoin.
Il guida le petit groupe tant bien que mal, compensant les cahots de la route par une voix plus forte et les rebonds que ceux-ci lui infligeaient par diverses postures en vue de se stabiliser pour avoir moins mal au bras.

Le premier compromis s’étant avéré bien plus concluant que le second, ils arrivèrent finalement près de la maison indiquée. Elle se situait à proximité de la pharmacie où Rochel avait payé ses soins et cela lui rappela qu’il n’avait toujours pas utilisé ces derniers. Lorsque le véhicule se stoppa, il informa ses compagnons de ses intentions :
- Partez devant, je vous rejoint après avoir mis ça, dit-il en désignant les bandages qui dépassaient de son sac en plastique.
James et Liam sortirent finalement, laissant à l’insomniaque le temps de se pencher sur sa blessure. Il y avait eu de la terre – ou plutôt du sucre – sur la plaie et celle-ci pouvait potentiellement s’infecter… Il mit donc la dose de désinfectant avant de se bander le bras à l’aide de son membre intact et de ses dents, faute d’avoir quelque chose de plus efficace. Une fois assuré que cela tiendrait suffisamment longtemps, Rochel descendit du véhicule à son tour.

James s’énervait contre la porte condamnée de la boutique. Celle-ci s’ouvrit une nouvelle fois vers l’intérieur, ce qui fit naître chez le dépressif tout un tas de questions quant à l’utilité des planches en bois clouées sur l’extérieur de la bâtisse.
Une tête se dégagea finalement pour jauger le trio de voyageurs, suite à quoi leur interlocuteur leur répondit avec un fort accent britannique :
- Je n’ai rien à vous dire ! Partez !
Rochel prit le relais :
- Nous souhaitons juste vous poser des questions sur les événements récents ! Les habitants d’ici ne vous apprécient pas beaucoup, pourquoi ? Nous ne sommes sincèrement pas là pour vous faire du mal.
L’homme finit par retirer sa tête d’entre les planches après un instant de doute et invita les voyageurs à entrer sur un ton peu convaincu et assez réticent.

Cet homme était réellement grand. Très grand. Facilement dans les deux mètres. Son teint rose s’accordait plutôt bien avec ses cheveux roux surmontés d’un petit chapeau rouge. Son visage fin, lui, arborait une petite barbiche bouclée que venait compléter une élégante moustache qu’il lissait avec ses doigts tout en remontant son monocle de temps en temps. Pour le reste, verste chic rouge, pantalon bleu et une paire de souliers noirs très bien entretenus. C’était vraiment à se demander ce qu’un tel personnage faisait dans un monde de bonbons…
- Allez-y, installez-vous. Je vais faire du thé. dit-il en désignant quelques sièges entreposés dans un coin. Vu de l’intérieur, la boutique ressemblait à une sorte de bar ou de café mais sans la moindre trace de verre, pinte, tasse ni les boissons correspondantes. La poussière qui s’accumulait sur le comptoir et les tables de la salle trahissaient en revanche l’absence d’un entretien régulier depuis un certain temps déjà. Le gérant disparut dans l’arrière-boutique dont il verrouilla la porte sur son passage.

Rochel, reportant son attention sur ses camarades de route, leur confia à mi-voix :
- Pour le coup, il est vraiment… spécial. Mais il n’a pas l’air méchant, en soi. Je me demande pourquoi le maire et les habitants semblent autant lui en vouloir. Si c’était juste de la xénophobie alors pourquoi nous a-t-on traité différemment ?
Bien sûr, ce n’était pas le seul détail qui semblait incohérent aux yeux de l’insomniaque. Mais ce ‘détail’ avait assez d’importance dans l’enquête pour qu’il veuille tirer ce mystère au clair.

Leur hôte revint après quelques minutes, un plateau à la main. Sur ce dernier, quatre tasses, une théière et un bol à sucres. Rochel fut le premier à se servir en sucre, prenant sa tasse et la coupelle l’accompagnant sur ses genoux.
- Merci, monsieur…
- Toffee. Appelez-moi Mr. Toffee.
- Mister Toffee… Vous accepteriez de répondre à nos questions ?
Le géant répondit par un haussement d’épaules sceptique. Il ne semblait pas être très enjoué à l’idée de passer cet interrogatoire mais si ça pouvait lui garantir qu’on lui fiche la paix par la suite, alors pourquoi pas.
- Posez toutes vos questions, j’y répond, on finit notre thé et vous vous en allez. Ça vous va ?
Il accompagna ses paroles par la disposition de deux morceaux de sucre sur la table. Puis, il sortit un petit maillet de l’intérieur de sa veste et broya ces derniers à grands coups jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’une fine poudre dont il versa une pincée dans sa tasse, fixant le reste du petit tas d’un regard noir.

______________________
[HRP : par défaut, je ne pourrai répondre à vos questions qu’après que Liam et James aient posté. Si néanmoins dans un souci de fluidité vous souhaitez faire intervenir Mr. Toffee dans votre post pour qu’il réponde directement, n’hésitez pas à me contacter par MP : je vous donnerai sa réponse.]
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Liam Baldwin

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeLun 3 Nov - 14:32

Tandis que Rochel se soignait près de la camionnette et que James sortait un coupe-papier en guise d'arme de self-défense avant de s'extasier devant un cristal sorti d'un œuf -tout va toujours très bien- Liam contemplait la façade du bâtiment, pensif. L'enseigne en forme de marteau le laissait plutôt sceptique. Qu'est-ce que c'était censé être au juste, comme boutique ? Un forgeron ? Et bien sûr rien, pas un texte pour signifier l'utilité de la bicoque.

De son côté le psychotique était en plein combat contre une porte close. Pour l'heure, la porte gagnait. Heureusement pour lui, Ser Rochel vint à son secours, sans foutu destrier blanc, leur permettant d'obtenir l'autorisation de se glisser entre les planches jusque l'intérieur de la boutique. L'air était aussi saturé de poussière que les couleurs du costume de Toffee étaient saturées tout court. Mais la couche grise qui couvrait uniformément le mobilier ne pouvait plus cacher l'identité de l'endroit : un café. Ou un bar. Un débit de boisson dans tous les cas, ce qui n'avait aucun rapport avec un marteau et pas besoin d'être un couillon sorti d'école de commerce pour réaliser ça.

Liam s'assit sur le premier siège qui se présenta à lui et, suite à la question de Rochel, haussa les épaules l'air désintéressé. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il n'y avait jamais de fumée sans feu. Alors soit, ce mec était peut-être pas un grand sociopathe bouffeur de bonbon mais il devait quand même avoir quelque chose à se reprocher. Le tueur était bien placé pour le savoir après avoir fréquenté moult criminels pendant son séjour en cabane.

- Tu l'as vu... quoi ? Deux minutes ? Te forge pas une opinion trop vite gamin.

Pas le temps de s'étendre plus sur le sujet, le rouquin géant revenant les bras chargé d'un plateau de thé. A vrai dire l'ex-taulard aurait préféré du café mais il fallait parfois savoir être conciliant. Et c'est d'ailleurs avec la même souplesse que Toffee le laissa allumer une cigarette, un geste de la main en guise de réponse à la question muette du violeur. Et alors qu'il tirait sa première bouffée sur son cancer en tube, le phobique commençait à chercher sous quel angle aborder le but de leur venue. Voir leur hôte exploser du sucre à coup de maillet sembla le surprendre assez pour lui voler sa langue, permettant à Liam de reprendre les rennes de la conversation :

- Toutes nos questions, hum ? Alors, curiosité personnelle, j'aimerai savoir pourquoi vous vous acharnez avec tant de force sur ce pauvre morceau de sucre. Question bonus : est-ce que ça n'aurait pas un rapport avec la fermeture de votre établissement et l'animosité des gens du coin à votre égard ?

Les seules réponses qu'il eut furent évasives. Il dit, gêné, que c'était tout simplement son « travail » et oui, il y avait probablement un lien. Et bien... c'était pas avec ce genre de réparties qu'ils allaient avancer. Après une nouvelle et longue bouffée de nicotine, Liam retenta un essai :

- Pourtant pour du travail vous le prenez vraiment à cœur. Ce n'est pas contre vous, mais j'ai cru voir de la colère dans vos yeux. Vous détestez le sucre ? Il s'est passé quoi ici, au juste ?

- Évidemment que je le prend à cœur : c'est une tradition familiale dont je suis fier. Quand je fais mon travail, je le fais bien. Mais quand les gens vous détestent à cause de celui-ci c'est assez « pesant » à force. Si je déteste le sucre ? Oui et non. Disons que je l'apprécie moins quand il m'insulte et me force à mettre la clé sous la porte. Il éparpilla encore un peu de son sucre avec sa cuillère. C'était un bar très prisé ici, avant. Je ne vendais pas de l'alcool mais ma « spécialité ». Une sorte de milkshake, vaguement. Seulement quand les habitants ont appris que les ¾ des ingrédients utilisés étaient « de même nature que leur corps » ils n'ont pas fait qu'arrêter de consommer.

Liam haussa un sourcil, interdit. C'était tellement illogique ! Les gens d'ici ne mangeaient que ça, du sucre. Des légumes en sucre, de la viande en sucre... même leurs médicaments étaient en sucre. Alors lui faire un scandale parce qu'il y avait du sucre dans son milkshake ? La logique locale le dépassait.

- Mais... ils ne mangent pourtant que ça ici, du sucre. Alors c'était quoi le problème ?

- Vous avez raison : le sucre est la base de leur alimentation. Tout comme la viande est la chair des animaux qui nourrit notre chair. Mais c'est la méthode de préparation qui les a frustrés. Si je vous dis que le nom de cet établissement est « le candy crusher » vous voyez à peu près la mécanique ?

Le trentenaire hocha la tête.

- Et bien eux non. Ils n'ont jamais compris jusqu'à ce qu' « on » leur explique. Je n'ai jamais su qui leur avait révélé ma recette secrète mais tout ce que je sais, c'est que ce fait coïncide avec l'apparition des dévoreurs. Visiblement quelqu'un essaye de me faire porter le chapeau mais je vous jure que je suis innocent.

Bon ok, le décor était planté. C'était pas Candy land mais Couillon land, avec une bonne troupe de débiles profonds étroits d'esprit en habitants. Ça expliquait assez pourquoi ils avaient élu le maire à son poste, soit dit en passant. Ça lui faisait un peu penser à ces histoires d'hallal et de kasher, ou comment faire un scandale sur la préparation de la bouffe. Sauf que Liam le leur aurait dit, à tous : de la bouffe c'est de la bouffe, et quand on a la dalle on fait pas les difficiles.

Il s'apprêtait à répondre quand un gamin surgit de derrière le bar pour ce planter devant lui. Le mioche portait un costume du Joker, dans Batman, et arborait un horripilant petit sourire que le tueur aurait volontiers chassé de son visage. Mais ce qu'il comprenait surtout, c'est que ça sentait Halloween. Et il n'avait jamais apprécié cette fête dans le coin. La petite main se tendit vers lui, geste du mendiant par excellence, alors que la traditionnelle question était posée.

- Un bonbon ou un sort ?

Avec un sourire faussement affable, Liam sortit un sucre d'orge de ses affaires, fit mine de le tendre au gamin avant de le glisser entre ses lèvres à la place de sa cigarette presque éteinte. Alors que la mâchoire du gosse se décrochait sous l'effet de la stupeur, il lui rétorqua mesquinement :

- Dégage, tu me pompes l'air.

Melvin, car c'était bien lui, retrouva rapidement ses moyens et assena un violent coup de pied dans le tibia du violeur. Le visage de celui-ci vira au blanc puis au rouge et alors qu'il s'apprêtait à se lever pour faire regretter à ce morveux d'être sorti de la chatte velue de son obèse de mère, une jeune femme peu vêtue se matérialisa sur ses genoux, court-circuitant son cerveau.

- C'est noël ou halloween ?
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Fanny Melycena

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeMar 4 Nov - 9:18

Fanny était arrivée chez le praticien expert en hypnose en milieu de mâtinée. Il faisait réellement beau et un peu chaud, d'où la joie de la jeune fille en cette journée ensoleillée, cela voudrait dire que les gens n'auraient pas à porter trop de vêtements sur eux, et qu'elle aurait la peau de centaines de personnes sur sa route de visible. Pour sa part, mis à part un léger chemisier et une jupe pas bien longue, elle ne portait rien d'autre que ses sous-vêtements (en encore – ceux du bas étaient plus que légers aussi), le tout laissant largement entrevoir quelques uns de ses tatouages et ses formes.

Bref, pour en revenir à la séance, comme d'habitude cette dernière commence rapidement. L'habitude de ces dernières simplifie la chose. Sauf que cette fois-ci, pendant qu'elle sombre dans ce faux-sommeil, Fanny se sent basculer plus profondément que lors des séances précédentes. Sans forcément plus de peur que cela, elle fini par se sentir « voler » (il y a difficilement de mot pour décrire la situation) vers une grande ville ressemblant fortement à San-Francisco, mais pas totalement. Le voyage était sympathique jusqu'à heurter un dôme à vitesse grand V, glisser dessus après le choc puis, sans vraiment savoir comment, se retrouver envoyée sans contrôle au cœur d'un volcan qui semblait endormi et... plus rien le temps d'une minute ou deux.

En ouvrant finalement les yeux Fanny pu se rendre compte qu'elle était confortablement assise dans un... bar ? Enfin un établissement visiblement fermé si l'on regarde la quantité de poussière présente partout. Sérieusement, où était-elle ? Et c'était quoi ce mec immense et super étrange qui le regardait avec des yeux étranges ? C'est QUOI ce style immonde à donner envie de vomir ? Vraiment, il craignait à mort... Heureusement, il suffit d'un détournement de regard pour quitter cette horreur des yeux et explorer un peu plus son environnement.
Ce dernier se composait aussi d'un jeune homme tout à fait charmant d'à peut près sont âge, mais avec de sacrées cernes sous les yeux, et qui ne semblait comme ça pas bien vivace. Et un autre, un petit jeune entre son milieu et fin d'adolescence, p'têt 16-17 ans à tout casser, pas mal, mais trop jeune. Depuis qu'elle avait la majorité, elle devait faire attention à ce genre de détail si elle ne voulait pas de soucis...
Et le reste ? Un gamin qui la regardait droit dans les yeux. Un assez jeune bambin déguisé en joker de Batman. C'était pas Halloween, pourtant... Bah, si ça l'amusait... Ce dernier ouvrit la bouche pour en laisser sortir une sempiternelle phrase :

- Un bonbon ou un sort ?

Des bonbons ? Elle avait vraiment une tête à avoir un bonbon sur elle ? Elle voulait bien lui faire plaisir mais sans, c'était compliqué et... Ah mais c'est qu'elle était assise sur un bel adulte relativement sexy depuis tout à l'heure, et elle n'avait même pas capté. Ce dernier avait d'ailleurs un sucre d'orge dans la bouche... Parfait !
Fanny lui arracha sans le laisser réagir, de toute façon il avait la bouche entrouverte. Elle essuya alors le bonbon sur les vêtements de l'homme et le tendit au gamin.

- Tiens, prends ça bambin, amuse toi.

Puis se levant et tournant vers Liam, le tout en lui mettant la main entre les jambes :

- Merci mon beau.

Entre temps, le gamin l'avait d'ailleurs lâché et parti voir ailleurs si elle y était. Et reprenant la conversation à voix haute en direction du groupe total :

- Bon, quelqu'un m'explique ce que je fais là ? C'est l'médecin qui m'a mise en état d'hypnose qui a fait un truc spécial cette fois ? J'l'ai senti, c'était pas comme d'habitude. Et en fait il m'a enlevé en gros, et vous allez tous me violer c'est ça ? Bah, vous donnez pas cette peine, si c'est ça je participe, pas de soucis, même si il n'y en a qu'un ici qui semble doué pour ça. dit-elle en regardant le violeur.
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James Brooks

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeMar 4 Nov - 20:18

Alors que James continuait de toquer comme un forcené la porte s'ouvrit et dans l'élan de son geste il faillit partir en avant. Le grand monsieur leur ordonna de partir mais il était hors de question de le faire. Rochel expliqua la raison de leur présence devant sa demeure, ce qui suffit apparemment à leur interlocuteur pour les faire entrer. L'intérieur était loin de ressembler à celui normal d'une maison mais lui faisait plus penser à celui du travail de de sa maman. En tout les cas, James ne se sentait pas à l'aise face à ce grand homme et si Rochel avait l'air de le placer dans la case des gentils, l'adolescent se gardait bien de le mettre tout de suite dans ce panier. Si ça se trouve c'était un ogre dévoreur.
Ce dernier revint leur apporter le fameux thé avant de se présenter comme Mr Toffee. Il se mit alors à écraser les morceaux de sucre avec un petit maillet et étant donné que James se trouvait actuellement dans une ville où ce genre de nourriture était vivante il avait mal pour eux.

Liam fut le premier à poser des questions pour finalement découvrir que Mr Toffee avait été victime de sa propre recette. En même temps on ne pouvait pas vraiment dire que c'était fin de sa part de réduire en bouillie des bonbons. C'était comme appeler un établissement le " human crusher".

- La ou les personnes qui ont découvert votre recette sont peut être ces dévoreurs...

Pensa t-il à voix haute. Si les attaques avaient commencé à ce moment là il y avait de fortes chances qu'il y ait un lien entre les deux évènements. Dans ce monde les coïncidences n'existaient pas. Liam fut occupé avec un enfant qui avait soudainement apparue dans la maison, venant de nulle part, maquillé comme le joker. On pouvait dire qu'il avait vraiment quelque chose d'inquiétant. Si l'hypersexuel s'amusa à se jouer de lui, l'enfant ne se fit pas prier de le punir.
Une demoiselle apparut elle aussi comme par magie mais sur les genoux de Liam. Habillé comme en Été, elle avait pas l'air d'être de ce monde.
James fouilla dans son sac et en sortie les ferreros cailloux avant de les donner au petit qui était venu lui quémander son du à son tour. Mieux valait qu'il parte rapidement d'ici pour garder ses petites oreilles innocentes.
La nouvelle venue prenait la chose avec une certaine désinvolture mais elle avait au moins le mérite de repérer tout de suite les mauvais garçons.

- Tu ne t'es pas fait kidnapper, tu es, en quelque sorte, dans un rêve. Alors non on compte pas te violer...Enfin lui peut être sans doute, bien qu'apparemment ça n'en serait pas un au final...

Termina t-il en désignant Liam.

- Et ce n'est pas que ta présence soit dérangeante mais on était en pleine discussion là alors on t'expliquera plus tard en détails
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Rochel Willow

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeVen 7 Nov - 16:41

Rochel voulut profiter de sa bonne lancée en matière de diplomatie pour commencer l'interrogatoire de celui qui représentait le suspect numéro un dans l'affaire aux yeux des habitants de Candyland. C'était assez logique de commencer au commencement, en soi, mais si Rochel s'était attendu à presque tout type de réaction de la part de Mr. Toffee, il ne s'était certainement pas attendu à ce que ce dernier broie littéralement du sucre devant eux. Qui était-il pour se promener avec un marteau dans la poche de sa veste ?

Par chance, il en fallait davantage pour décontenancer Liam qui su poser les bonnes questions. Rochel se concentra pour mémoriser du mieux qu'il put les réponses et réaction du serveur qui semblait tout sauf très à l'aise d'évoquer de tels événements.
Il semblait sincère mais la rancœur qui se lisait dans ses yeux empêchait Rochel de juger sans douter. Peut-être n'y était-il pour rien à ce niveau-là mais ce Mr. Toffee faisait partie du grand puzzle que représentait cette affaire, il restait encore à savoir où était sa place.
James évoqua une théorie pour laquelle Rochel avait du mal à adhérer sans qu'il sache vraiment pourquoi. La fatigue l'empêchait de penser sérieusement et le manque d'ambiance participait à son état de somnolence.
- Je ne vois pas ce que les dévoreurs auraient à gagner à faire ça, personnellement. On ne sait même pas encore si ce sont des gens, des monstres ou des bêtes, qui plus est. Personne ne semble pouvoir les décrire. J'imagine que vous ne savez pas non plus, Mister Toffee.

Le britannique lui répondit par un haussement d'épaules désolé ; Rochel afficha une moue contrariée. Quand sauraient-ils enfin contre qui ou quoi ils se battaient ? Cette attente était source de tension et n'aidait en rien à la réflexion.
Pour couronner le tout, un garçonnet vint leur demander des bonbons et une jeune femme se matérialisa sur les genoux du l'aîné du groupe, évoquant un viol sans pour autant descendre des genoux de Liam que James appelait un violeur aguerri.
Rochel regarda l'ex-taulard avec un haussement de sourcil inquisiteur avant de détourner son regard. Ce n'était sans doute qu'une calomnie mais il devrait s'en assurer avant de poursuivre leur aventure.

- On dira ce qu'on voudra, ce bar a quand même l'air assez fréquenté, récemment, plaisanta-t-il. Cette blague ne semblait pas du goût de Mr. Toffee qui se montrait un poil agacé de toute cette agitation impromptue.
Le dépressif laissa à James le soin de briefer la nouvelle voyageuse dont l'attitude extravagante le froissait un peu, le temps d'expliquer au garçon déguisé en Joker qu'il n'avait aucun bonbon sur lui. Ses explications furent écoutées mais la sentence en demeura inchangée et l'insomniaque écopa de la même punition que Liam.

Tout en massant son genou douloureux, il tenta de s'extraire un peu du groupe dont l'agitation devenait assez insupportable. La fatigue de Rochel était telle que c'était comme si le monde tournait trop vite pour lui. L'atmosphère poussiéreuse du bar commençait à l'oppresser et cette histoire de viol faisait remonter des souvenirs à la douleur intolérable. Il n'en pouvait plus, il fallait qu'il sorte.
Soudainement devenu très pâle, le jeune homme se leva, chancelant et s'appuya sur sa chaise.
- Désolé, j-je ne me sens pas bien, je crois que je vais sortir un peu prendre l'air. Mr. Toffee profita de cette interruption spontanée pour reprendre la parole :
- En effet, je crois que nous nous éloignons quelques peu du sujet, mes amis. Si vous n'avez plus rien à me demander, je peux vous raccompagner jusqu'à la sortie.

Le phobique n'attendit pas de voir s'il était suivi ou non pour s'éclipser. Il passa une nouvelle fois la porte condamnée dont les barricades était définitivement inutiles et referma derrière lui. Il s'adossa au mur et se laissa tomber, prenant sa tête entre ses mains. Sa respiration était haletante ; il ne se sentait vraiment pas bien. Comment cette fille pouvait parler d'un sujet si grave sur un ton aussi léger ?! Cette fille, le sourire lubrique de Liam, ses souvenirs, tout ça le rendait malade. Il se traîna jusqu'à un buisson au pied duquel il vomit avant de retourner s'asseoir contre la façade du Candy Crusher, tremblant.

- Beuh... Comme si j'avais de l'énergie à gâcher de la sorte, commenta l'insomniaque sur le fait qu'il arrivait encore à se vider les tripes sans avoir rien mangé de concret depuis quelques temps déjà.
Il avait transpiré et il avait froid à présent. Il ne savait plus s'il avait encore la force de faire quoi que ce soit et priait simplement pour ne pas sombrer dans le sommeil. Le bruit d'une pièce tombant au sol retentit ; le pin's "You're not dead... yet" venait de tomber de la poche de Rochel qui le ramassa et l'observa longuement, faisant miroiter dedans la lumière dorée du soleil couchant.
- "yet"...
Tout l'argument tenait dans ce simple mot de trois lettres dont le caractère si explicite témoignait d'un cynisme horriblement vrai. Il le répéta à nouveau, à demi-voix cette fois-ci, comme s'il cherchait à en faire ressortir un sens caché qu'il n'aurait pas vu la première fois ; un sens qui lui donnerait de l'espoir plutôt que de lui en enlever... rien. Il demeurait seul avec ses pensées et ses blessures, seul avec sa peine. Alice était morte et rien ne changeait plus, ni dans le vrai monde, ni dans ce monde-ci. Tout était d'un statisme déprimant et pourtant la peur était toujours là. C'était bien la preuve que le monde avançait encore, malgré ce qu'il ressentait, n'est-ce pas ? Quel sens lui donner ? Comment oublier ?

Il accrocha finalement son pin's sur sa peluche Bourriquet avant de reposer sa tête contre le mur pour regarder le ciel flamboyant.
- Bientôt la nuit, les dévoreurs frapperont encore... Il inspira et expira longuement. Difficile de croire qu'un coucher de soleil aussi magnifique puisse laisser place à un tel cauchemar.
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Liam Baldwin

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MessageSujet: Re: Un voyage casse-bonbons   Un voyage casse-bonbons Icon_minitimeLun 5 Jan - 20:47

Bon. Visiblement son cadeau de noël parlait un peu trop. Après lui avoir volé son sucre d'orge en profitant de sa surprise, voilà qu'elle se mettait à déblatérer sur l'hypnose, les relations plus ou moins consenties et ses propres talents de compagnons de chambre. Tout ça dit, bien sûr, après lui avoir gentiment massé l'entre-jambes. C'était pas vraiment le genre d'entrées auxquelles on avait habitué le tueur, avouons-le, et si la vue était plutôt jolie... les manières commençaient à l'agacer. A commencer par sa chemise qui se retrouvait collante de sucre.

- Écoute ma belle, t'es bien gentille et tu verras peut-être ça en temps et en heure mais t'avises pas de refaire ça. Liam tapota le dépôt brillant sur ses vêtements d'une main rendue énorme par son pouvoir, en parallèle de sa trique irrépressible. Jamais.

Sa bouche souriait mais pas ses yeux. Bon Dieu qu'elle avait de la chance d'être aussi désirable sinon il lui aurait probablement broyé le poignet à l'instar de cette voyageuse, près de Sextus, dont il avait oublié le nom. Mais heureusement pour Fanny, pour l'heure c'était son service trois pièces qui l'emportait sur sa colère et le-dit service préférait s'amuser avec une partenaire vivante. Au moins au début. Le tueur enroula donc son bras énorme autour de la taille de l'obsessionnelle qui semblait aussi fragile qu'une brindille et se tourna vers Mr Toffee. Leur conversation n'était pas encore finie...

La coïncidence entre la déchéance du Candy Crusher et l'apparition des dévoreurs étaient en effet trop belle, mais y avait-il un lien réel ? Ou juste un soupçon de parano ? Le fait est que ni ses compagnons ni lui ne pouvaient se permettre de passer cette information à la trappe. Même si certains préféraient aller dégobiller dehors, offrant à leur hôte une occasion parfaite de les foutre à la porte. Liam fusilla la silhouette du phobique alors qu'il sortait, pâle comme un linge, avant de prendre la parole :

- Je comprends parfaitement votre désir de solitude, mais je pense que votre aide serait la bienvenue. Vous devez connaître bien plus de choses que nous sur les environs, vous pourriez nous guider, nous indiquer ce que vous repérez d'étrange... et si vous avez peur de croiser les citadins j'ai une camionnette dans laquelle vous pourriez vous cacher lors de nos déplacements. Avec un peu de chance on trouvera les responsables de votre faillite... vous ne pensez pas ?

Titiller l'instinct de vengeance du tenancier semblait marcher, tout comme la possibilité de laver son honneur. L'homme acquiesça, l'oeil brillant. Ce n'était peut-être pas un allié standard mais l'ex-taulard aurait mis sa main à couper que l'homme serait très coopératif. On l'est toujours quand on y trouve son propre intérêt.

La troupe ne tarda pas à sortir de la bâtisse pour rejoindre la camionnette qui les attendait sagement. Marquant une pause à la hauteur de Rochel, Liam lui adressa un signe de tête pour lui intimer de les suivre. C'était bien beau de mater le ciel avec son air de héros de roman, un filet de gerbe au coin des lèvres, mais c'était pas comme ça qu'ils allaient sauver les péquenauds de ce patelin, sucré. Mais rien n'empêchait de parler pendant la marche, non ?

- Alors mon cœur, on va pouvoir commencer à t'expliquer comment les choses marchent dans le coin... comme James ici présent l'a dit, nous sommes dans un rêve. Ou plutôt dans tous les rêves. Ce monde s'appelle Dreamland et les gens comme nous, qui viennent de l'autre monde, sont appelés des voyageurs. On a des pouvoirs ce qui fait de nous des êtres généralement peu aimés. Je vais pas m'étendre, ça te gâcherait le plaisir de la découverte. Tout ce que tu dois savoir, c'est que tu vas pas rentrer chez toi avant un bon moment et que ce monde est l'un des seuls endroits où il vaut mieux être mal accompagné que seul. Allez, monte.

Il ouvrit la portière avec une parodie de courbette alors qu'il lui lâchait la taille, profitant de la manœuvre pour lui caresser les fesses. Bon sang, s'il y avait eu moins de gêneurs elle se serait déjà retrouvée nue sur la banquette arrière. Ses couilles commenceraient sous peu à le lancer mais il fallait faire avec, hélas. Et son petit doigt lui disait que les dévoreurs allaient douiller pour l'avoir forcé à se mettre la queue derrière l'oreille, avec leurs conneries de boulimique.

Installé derrière le volant, Liam regarda le soleil achever sa courbe vers l'horizon. Il s'autorisa un petit tour du pâté de maison mais pour l'heure rien ne bougeait. Tous les habitants s'étaient barricadés stupidement derrière leurs portes en bonbons qui ne les protégeraient pas de leurs ennemis voraces. Bientôt le noir fut presque total et il se gara sur le bas côté avant d'éteindre ses phares. C'était le meilleur moyen de se faire repérer s'ils continuaient à patrouiller comme des imbéciles. De là où il s'était arrêté, la vue sur l'artère principale de la ville était parfaite. Si quelqu'un -ou quelque chose- devait pointer son nez ils le verraient probablement. Ce qu'ils feraient ensuite... ça c'était une autre histoire.

D'ailleurs il serait peut-être judicieux de briefer aussi la donzelle sur ce point. Si elle se mettait à courir vers l'ennemi le clitoris en avant les choses risquaient de se compliquer un peu, aussi le trentenaire se lança-t-il de nouveau dans des explications.

- Ça n'a pas l'air, mais on est plus ou moins des chasseurs de tête. Et là, c'est le moment de se tenir à carreau. On n'a aucune idée de ce qu'il y a en face, ça peut être dangereux voir mortel donc je ne saurais que trop te conseiller de garder ton joli petit cul à l'abri sur la banquette. Sauf si t'as des penchants suicidaires, ajouta le tueur avec un regard appuyé vers Rochel.
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