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| Le soulèvement des machines | |
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Auteur | Message |
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Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
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| Sujet: Re: Le soulèvement des machines Ven 27 Mar - 10:46 | |
| - Vous êtes une voyageuse ? questionna le garçon en appliquant les instructions de la toquée pour soigner son frère. - Oui…, acquiesça la jeune épouvantail. - Nous aussi, confia son interlocuteur, on a eu de la chance en arrivant à Techyo… on ne prenait rien au sérieux au début. Ensuite on s’est rendu compte qu’on ne se réveillait pas, qu’on devrait survivre. Avec un nom comme la « M.E.R.D.E. » je pensais que ce serait un boulot sympa, pas que le terme s’appliquerait au pied de la lettre. - Moi non plus, admit la rouquine qui s’était tournée pour essayer d’apercevoir ce qui se passait sur le front. - Je m’appelle Aiden, lui c’est David. - Selene.
Ensuite, le silence s’installa. C’était une façon de dire que seuls les échos de bataille demeuraient. Ils les enveloppaient, même lointains. Aucun ne savait quoi raconter parce que l’heure n’était pas aux banalités. Les soins se poursuivaient lentement alors que le blessé grave avait perdu connaissance. Chaque seconde qui passait, la galloise avait l’impression de perdre Julian et Anastasia. Chaque seconde était une torture parce que c’était peut-être la dernière où ils avaient respiré simultanément le même oxygène ; c’était peut-être l’instant ultime où, si elle avait su, elle aurait pu les sauver. Son oreillette toujours accrochée à sa tête de toile la tira de ses pensées : la voix tendue de son chef d’unité :
- « Nymphadora, qu’est-ce que vous foutez ?! » - Désolé Monsieur, un petit robot était en embuscade, l’un de mes pouvoirs s’est déclenché et... il me cloue sur place pour quelques minutes… j’amène deux blessés, je vous rejoins ensuite. - « … faites au plus vite, on a besoin de vous ici ! »
Le silence de nouveau. Vide. Ses yeux-boutons croisèrent les orbes bleus d’Aiden. Il lui sourit mais elle n’arriva pas à lui rendre la pareille. Le vent glacé s’engouffra dans sa chemise bleue à carreau en la faisant claquer sur son piquet. Le bruit de la paille était presque dépaysant mais le fond sonore rappelait cruellement qu’ils étaient loin de la campagne. Loin de la tranquillité. Dans le ciel noir ce n’était pas les nuages qui masquaient la lune mais la fumée des explosions. De but en blanc, Aiden lança pour alléger l’atmosphère :
- Ma mère est infirmière aussi, c’est vrai ! Elle travaille dans un hôpital, dans le monde réel. C’est moins sophistiqué du coup et moins dangereux. Pour elle je veux dire. - Je n’avais jamais fait ça avant, confia Selene après un long instant, je ne suis pas mécontente parce que… j’aime pouvoir apporter mon aide aux gens… mais mes amis sont… là-bas, et j’ai peur de ne pas pouvoir les sauver…
Le garçon ouvrit la bouche pour dire quelque chose puis se ravisa. Un sourire compréhensif illumina son visage écorché. Ses yeux s’écarquillèrent soudain quand en se tournant vers le champ de bataille au loin, il vit le déploiement des drones au-dessus des premières lignes. Ces robots étaient habiles, agiles. Trop peu semblaient tomber au sol, les tirs lasers alliés étaient de moins en moins nombreux à percer la nuit : le signe que ça se passait très mal.
D’un seul coup, le pouvoir de Selene prit fin. Elle recouvrit son corps d’adolescente et surtout, sa mobilité. Immédiatement, elle se mit à pousser le brancard en invitant Aiden à reprendre appui sur son épaule. Avancer, se faire violence pour ne pas regarder en arrière. Et si les drones les voyaient ? Seuls, isolés du groupe. La distance qui les séparait des soigneurs stationnaires parut interminable. La rouquine n’eut même pas le temps de se reposer car à peine avait-elle remis ses deux blessés entre de bonnes mains qu’on lui indiquait la direction à suivre pour rejoindre son unité.
Elle se mit à courir, épuisée physiquement, rompue par l’angoisse. C’était ça le pire. Fermer les yeux en esquivant les morts, garder en tête les vies qu’elle avait sans doute sauvées. Au moment où son chef à lunette lui faisait signe en la voyant arriver, un grand fracas résonna en provenance du front. Un séisme ? Une arme non identifiée ? Impossible de savoir. Les infirmiers assistaient, impuissants, à la terre qui se tordait avant de se fendre, avalant dans de nombreuses crevasses les unités au sol. L’adolescente tomba à genoux. Abattue. Si jamais Julian était encore vivant, combien de chance qu’il ait survécu à ça ? Tous ses collègues étaient sous le choc, même le chef d’unité semblait atterré. Leur oreillette crépita avant de délivrer un message qui ne pouvait pas être discuté :
- « Aux unités de soigneurs A2, A8, B3, D3 et E5, vous êtes les plus proches du front 8 où le sol vient de s’effondrer. C’est une catastrophe là-bas. Allez-y et évacuez autant de nos hommes que possible. La base vient d’envoyer les commandos aériens, ils arriveront bientôt pour faire le ménage parmi leurs drones. Une réserve de recrues terrestres était en approche, on les redirige vers vous. Ils vous couvriront pendant l’opération. C’est une priorité ! » | |
| | | Anastasia Waitten
Maladie mentale : Dépendance affective
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| Sujet: Re: Le soulèvement des machines Ven 27 Mar - 16:42 | |
| Anastasia s'extirpa des plus difficilement de la bouche d'aération et se trouva à 5 mètres du sol. La paroi était rocheuse. La jeune femme s'aida des aspérités pour descendre tant bien que mal jusqu'au moment où son pied dérapa. Des petits cailloux tombèrent au sol. Elle s'immobilisa et sentit une sueur froide descendre le long de sa colonne vertébrale. "Je suis repérée c'est sûre, ils vont me tuer". Elle resta pétrifiée pendant quelques secondes interminables. Rien ne se produisit. Elle termina sa descente, toucha le sol et se dirigea discrètement jusqu'à la porte fermée par une grande barre métallique. De faible musculature, Anastasia eut toutes les peines du monde à la retirer et finit par la faire tomber dans un bruit épouvantable. Au même moment, une sirène se mit à hurler et une vingtaine de robots sur roulettes, armés jusqu'aux dents arrivèrent dans l'usine. D'instinct, la jeune femme voulut se réfugier à nouveau dans la caverne de recyclage mais se cogna aux 5 autres qui déboulaient par la porte ouverte, arme au poing. Ana tu nous couvres ! tu tires sur eux, n'importe où pour faire diversion pendant que nous viserons les roulettes, c'est à mon avis leur seul point faible et... Joan ne put terminer sa phrase, les robots CRS tiraient des salves de balles et de lasers. Planqués derrière des tas de ferraille, le commando faisait feu autant qu'ils pouvait. Les balles et les flux de laser ricochaient de toutes part. Anastasia, moins cachée que les autres sentit tout à coup une brûlure intense: une balle avait frôlé son cuir chevelu. Elle saignait abondamment mais ne cessa pas les attaques. Au bout d'une éternité le dernier robot dont les roulettes avaient été atteintes, oscilla, vacilla et tomba lourdement sur la pierre. Ron aussi avait été blessé assez sérieusement au bras mais ne broncha pas; ils n'avaient pas le temps. Il fallait à tout prix qu'ils trouvent l'ordinateur qui gérait tout cela pour le détruire. De cache en tas, repliés ou en rampant, ils inspectèrent le lieu: rien. Ils finirent par arriver vers un couloir qui n'était qu'un petit virage et semblait être la seule issue. Plaqués contre paroi, avec la plus grande méfiance et à pas de loup, ils avancèrent jusqu'à une autre caverne, tout aussi gigantesque, grouillante de robots qui s'affairaient devant deux énormes blocs de métal, couleur de glaise, légèrement ovales surmontés chacun d'un pilier éléphantesque. Leur première réaction fut de penser à des pieds puis des jambes mais c'était trop grand, trop énorme. Ils balayèrent leur sensation et levèrent les yeux. N'arrivant pas à englober la chose d'un regard, ils levèrent la tête à la renverse et le virent...
Un Golem de métal, monstrueux, énorme, gigantesque de l'ordre de 20 m de haut trônait là, complètement aboutit puisqu'à cet instant, ils purent être les témoins des essais d'invulnérabilité: les lasers et les balles le laissaient de marbre. Lui pouvait tirer des lasers et des mini-drônes à têtes chercheuses et pouvait avancer. La terre tremblait sous ses pas et ses "pieds" pouvaient assûrément écraser au moins 5 humains d'un coup; une abomination. Joan et l'ingénieur cherchaient toujours des yeux le fameux ordinateur central à détruire mais il n'y avait rien. Tout les ordinateurs qui gèrent l'ensemble doivent être réunis au coeur de cette base, je ne vois pas d'autre solution murmura Edem. Tout à coup, dans un bruit à faire dresser les cheveux sur la tête, le sol entourant le monstre se souleva comme mu par des vérins hydrauliques. Le Golem montait lentement mais sûrement vers la voûte puis dans un fracas démesuré de roches, il éventra la terre pour sortir à la surface. Un autre bruit phénoménal se produisit comme une série de coup de tonnerre: le Golem en sortant avait provoqué un tremblement de terre. Il faut prévenir la surface, Ron. Appelle le chef des premières lignes ! lança Joan OK ! répondit Ron en s'exécutant.
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| | | Le Marchand de sable
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| Sujet: Re: Le soulèvement des machines Lun 30 Mar - 14:22 | |
| Depuis sa salle de contrôle, T.E.D. (Technodroïde d'Espionnage Désérialisé) le responsable de la base rebelle aurait bien rit s'il avait été programmé pour ça. Tout se déroulait plus ou moins comme il l'avait prévu... B.O.B. serait satisfait. Il ne savait pas où se cachait les humains qui avaient réussi à s'infiltrer mais ils ne feraient pas long feu. Il avait boosté le système de défense interne ainsi que la chaîne de montage afin de fournir les soldats nécessaire au renfort des patrouilles. Dehors, la victoire était presque totale. Le Golem achèverait bien vite ce qui restait des forces humaines et bientôt ils pourraient mettre la main sur Techyo. - Escadron-de-récupération : phase-1-enclenchée.A peine eut-il lancé son ordre qu'une myriade de robots volants s'envolèrent en direction du champ de bataille. Pour attaquer ? Non. Simplement pour profiter de la confusion humaine et récupérer un maximum de matériel. Si les hommes ne pouvaient rafistoler que les vivants, les robots -eux- pouvaient faire se relever les morts. Après un passage sur une chaîne de montage, quelques modifications ou même des fusions, ils reviendraient plus forts. C'était bien là la force de la cause Machina. Pendant des heures, les soldats de la M.E.R.D.E. avaient fait tout leur possible pour réduire le nombre d'ennemis et tout ça ne rimerait bientôt plus à rien. Les robots cassés, abandonnés sur le champ de bataille ne tarderaient pas à être remis d'aplomb afin de revenir achever les humains encore debout. Pas de pitié, pas de sentiments. C'était bon pour les tas de chaires molles qu'ils combattaient. Le point positif, c'était que T.E.D. était si concentré sur les combats extérieur qu'il ne surveillait pas personnellement les écrans de vidéo surveillance de la base. Il avait renforcé la sécurité, mais les combats du front restait une diversion suffisante pour que le commando puisse tenter quelque chose malgré la difficulté croissante. Il ne tiendrait qu'à eux d'être assez fins, ingénieux et discret pour faire griller tout ces robots sans que le responsable des lieux ne juge que la sécurité interne nécessite son attention... Quant au champ de bataille... c'était une vraie boucherie. Julian qui n'avait jusqu'alors tenu debout que grace au flot d'adrénaline qui coulait dans ses veines ne pourrait plus faire un pas, même avec un miracle. Son épaule, sa cheville, son corps en piteux état après le lynchage et la tempête... le tremblement de terre n'était que la cerise sur un gâteau beaucoup trop écœurant. L'hémorragie lui fit vite tourner de l’œil et avant même que Selene ne puisse parvenir jusqu'à lui, il avait déjà tourné de l’œil. Si un soigneur s'amusait à le scanner il pourrait voir en lettres rouge sang « Pronostic vital engagé ! Retour à la base d'urgence ! » clignoter au-dessus de la faramineuse liste de blessures diverses. Et même si ça n'avait pas été le cas, ses supérieurs l'auraient ramené par la peau des fesses. Insubordination, manque d'esprit d'équipe, utilisation révoltante du matériel confié par l'organisation... une fois encore, la liste était trop longue pour être occultée. Il représentait sur le champ de bataille un danger, autant pour les autres que pour lui-même. [HRP : en gros, pour la suite ça donne... - Julian : rapatrié prématurément. Il recevra des soins à la base et pourra observer le déroulement des combats sur les moniteurs présents au sein de l'infirmerie. Bien sûr, tout le matériel confié aura été récupéré pendant le transport. On l'informera d'un conseil disciplinaire auquel il sera convié une fois en état de se tenir debout (pas tout de suite, donc). - Selene : suite aux trop grandes pertes dans les premières lignes, le personnel médical apte à se battre est envoyé en renfort sur le champ de bataille. Devine quoi ? Tu es apte ! Heureuse ? Tu récupéreras le même matériel qu'avait Julian en tant que soldat de front. - Anastasia : comme tu t'en doutes, ce n'est pas le moment de vous faire repérer. Chaque seconde compte. Il va falloir vous rapprocher du cœur sans trop tarder... mais sans trop vous faire remarquer. Essaye des choses, quitte à perdre des collègues. Il faut savoir faire des sacrifices pour le bien de grandes causes!]********* - Spoiler:
AVERTISSEMENT MJ - Règlement a écrit:
- Et oui, comme on l’a dit précédemment, il est possible de mourir dans Hypnose : L’Exil. Il ne tient donc qu’à vous de faire très attention à votre personnage [...].
Tout comme avec Fanny, tu vas trop loin Julian. Je sais que ce n'est pas volontaire, mais c'est déjà la seconde fois. A la troisième c'est mort et perte d'XP. Si tu ne sais pas si tu vas trop loin, n'hésite pas à demander avant de poster, ça évitera ces petits moments sado-masochistes... Normalement, tu aurais dû passer l'arme à gauche à la moitié de la page 1 (le kevlar répartit les chocs, ça les faits pas disparaître. Et ta tête, tes mains, tes pieds... n'étaient pas protégés). Si tu ne les avais pas fait te frapper, je l'aurais fait moi-même (c'était prévu). Mais 20 minutes, on est dans la complète démesure...
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| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Le soulèvement des machines Lun 30 Mar - 18:55 | |
| Selene était portée par une force nouvelle, douloureuse. Finie la fatigue, finie la lassitude de ses membres. Le désespoir lui donnait des ailes alors qu’elle courait vers la zone où le sol s’était effondré. Son corps n’était plus qu’un instrument de chair tendue sur lequel résonnait chacun des battements de son cœur. Julian. Elle n’avait que lui en tête. Chaque rayonnement de laser allié en moins était une chance de plus pour qu’il ait succombé ; une chance de plus qu’elle rentre de ce boulot en pleurant la mort de son petit-ami.
Les dieux de Dreamland étaient-ils bienveillants ou sadiques lorsqu’ils lui permettaient, au milieu du chaos, de retrouver son Jules, inconscient sur les éboulis ? Il semblait si mal en point que les larmes ruisselèrent immédiatement. La rouquine ne se rendit même pas compte qu’elle avait hurlé son nom en se précipitant à ses côtés. Si elle l’avait scanné, ce n’était pas pour s’automutiler à la vue des innombrables blessures mais plutôt pour s’assurer qu’il était encore vivant. Elle le savait : elle aurait dû le ramener à la base plus tôt, se montrer plus insistante. Et s’il gardait des séquelles à vie ? S’il restait dans le coma dans le monde des rêves, que se passerait-il ?
- Ça va aller, murmurait l’adolescente en boucle sur le chemin qui le ramenait vers les soigneurs plus expérimentés, ça va aller, tu t’accroches hein ?!
Et Anastasia ? Est-ce qu’elle ne gisait pas dans le même état quelque part ? Un grondement interrompit le flot des pensées apocalyptiques de la toquée. Un golem d’acier venait de s’élever au dessus du champ de bataille en ruine. Il avait tout d’un assemblage patchwork mais sa silhouette était colossale, écrasante. Ce qui lui tenait lieu de tête était chimérique, pétrifiant. Monstrueux. Les ennemis venaient là d’abattre l’une de leurs cartes majeures et les forces alliées étaient exsangues. Même à plusieurs centaines de mètres, Selene crut percevoir la chaleur des tirs lasers transcendant la nuit glacée. Elle n’était même pas encore arrivée au point de rapatriement des blessés graves que son oreillette délivra un autre ordre indiscutable :
- « Nos renforts de première ligne ne suffiront pas ! Que toutes les recrues affectées au corps médical aptes à se battre soient équipées et envoyées sur le front. Ce robot géant doit tomber, il est hors de question qu’il atteigne Techyo ! »
Pendant les longues minutes qui la séparait encore de sa destination, la galloise se demanda si elle était catégorisée comme « apte à combattre ». La question ne se posa plus quand, à son arrivée, un gradé à la mine tendue lui indiqua un énorme vaisseau stationnaire. Un de ces engins qui transportait le ravitaillement en armes. Selene posa un baiser trempé de larmes sur les lèvres ensanglantées de Julian et le regarda s’éloigner, le cœur lourd.
- Bougez-vous ! La pressa le gradin tout en muscle, vous n’êtes pas en lune de miel ici !
Au milieu d’autres infirmiers tout aussi déboussolés qu’elle, l’adolescente reçu fusil-laser, bombes fumigènes et lunettes à détection électromagnétique. La peur d’une mauvaise nouvelle se mit à peser sur son corps fragile au fur et à mesure que la pression la quittait. La fatigue lui revenait en plein visage, ses griffes acérées par l’angoisse. Intérieurement ravagée, la galloise se mit en route avec un petit groupe d’ex-soigneurs armés guidé par une femme aux cheveux tirés.
Au loin, les soldats de première ligne arrivés en renforts luttaient péniblement contre d’un golem virtuellement insensible à leurs armes. Les rayons-laser de ce dernier tiraient parfois en continu, pendant 2 à 3 secondes, et balayaient le champ de bataille. Des flammes s'élevaient au milieu des carcasses ennemies et alliées, projetant des lueurs oranges et un théâtre d'ombre glaçant. Une nouvelle forme de terreur naquit dans les entrailles de Selene : celle d’être pulvérisée par cette abomination. Il n’y avait plus de rempart entre elle et le danger, elle qui n’était qu’une adolescente bonne qu’à dessiner des épouvantails… | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Le soulèvement des machines Mar 31 Mar - 11:46 | |
| Toujours à demi cachés dans le petit tunnel en forme de coude, yeux exorbités par l'horreur qui s'accomplissait, les 6 ne pouvaient détacher leur regard de ce Golem dont seuls les "pieds" à présent était encore visibles. Anastasia songea à Julian et aurait voulu hurler de douleur: ce serait un miracle s'il arrivait à survivre face à cette abomination avec les pauvres armes dont il disposait. Elle ne put réprimer un sentiment d'injustice: Techyo, cité de la technologie de pointe ne leur avait fourni qu'un vulgaire fusil pour se battre contre ça ! c'était se moquer du monde. L'adrénaline commençait à monter, dans un instant elle se rebellerait ! Les circonstances ne lui en donnèrent pas l'occasion, de même qu'elle ne pu avoir qu'une petite pensée pour Selene qui devait vivre des moments douloureux mais dont la vie était protégée là où elle soignait. Le Golem une fois disparu à la surface, glaces, terres et roches s'affaissèrent dans la galerie. Les robots qui devaient être des kamikazes, uniquement conçus pour la construction et l'érection du monstre de métal furent ensevelis en quelques secondes par cette montagne de gravas. Les 6 reculèrent et se tapirent afin de se protéger de l'énorme nuage de poussière, retenant difficilement une quinte de toux.
Comme pour répondre aux sentiments contestataires d'Anastasia, Joan prit la parole d'une voix rauque: Il est possible que la M.E.R.D.E ait sous-estimé l'adversaire... Je ne vous cache pas que les premières lignes sont dans une situation des plus difficiles... Nous devons trouver le coeur de la base le plus vite possible, c'est la condition sinequanone de la victoire. Le problème est que cette base est un véritable labyrinthe; nous ne savons même pas où nous diriger. Il va donc falloir faire preuve de la plus grande ingéniosité, toute vie humaine repose sur nos seules épaules à présent. L'éboulement a cessé. Ana, tu vas tenter d'aller voir discrètement s'il y a une quelconque issu derrière tout cela. Tu feras ton rapport à voix basse, le son de nos oreillettes est à puissance maximum, nous t'entendrons.
Cela tombait bien: Anastasia avait besoin d'action comme si chacun de ses mouvements pouvait faire reculer l'ombre de la mort qui planait sur Julian. Elle escalada les décombres, en prenant soin de ne faire chuter aucune pierre. Pendant ce temps, les 5 autres étaient sombres. Non seulement ils se bataillaient pour chasser l'idée d'une victoire imminente de la machine sur l'homme mais en plus Ron était au plus mal: la blessure était très sévère, le sang coulait à flots, le tissus de la combinaison avait fondu et s'était incrusté dans la plaie béante. Le teint cireux, le souffle court, des gouttes de sueur dégoulinaient sur son visage.
Tant bien que mal, la jeune femme avait réussi à contourner la montagne de débris et aperçut une ouverture à peine encombrée. Arme au poing, vigilante, elle s'engouffra dans ce nouveau boyau qui la conduisit droit sur un aérodrôme dont les multiples bouches s'ouvraient à la surface. Elle fit son rapport: Je suis dans une sorte d'aéroport et je peux voir des myriades de robots volants de toutes sortes, même des avions en jouet et aussi des engins robotisés qui catapultent des machines à laver et des sèche-linge. C'est gigantesque... Tente de faire le tour et regarde s'il y a un système de contrôle pour tout cela ou même un simple ordinateur. Si oui, détruit tout ! répondit Andrew. La peur au ventre, Anastasia examina les lieux en évitant de tomber sous le "regard" des robots-soldats qui faisaient une ronde. Je ne vois rien annonça la jeune femme. Bullshit ! ne put s'empêcher de jurer l'ingénieur. Reviens Ana, nous ne pouvons rien faire ici non plus ordonna la chef.
Quand Anastasia arriva à leur niveau, ils étaient debout. Ron adossé à la paroi avait les yeux fermés. La jeune femme eut pitié de lui; ils n'avaient même pas un vulgaire pansement pour le soigner, c'était à mourir de rage ! Nous allons retourner dans l'usine et chercher une autre issue.
Arrivés aux abords de l'entrée ils stoppèrent net: le lieu de construction était envahit de soldats-robots, armes au poing, prêts à tirer. Un peu plus loin, une chaine d'usinage produisait d'autres soldats. Arrivés au bout du tapis les robots finis (ou presque, pour certains) se levaient et prenaient position à leur tour. Même avec la meilleur volonté du monde, il était devenu impossible de pénétrer dans l'atelier sous peine de se faire descendre séance tenante. Abasourdis et déprimés et 6 reculèrent vers un coin plus sombre et s'assirent. Chacun réfléchissait tant qu'ils pouvaient afin de se sortir de ce merdier. Je pense qu'il est inutile de retourner vers l'aéroport osa murmurer Anastasia, j'ai bien regarder, toutes les issues mènent à la surface; il n'y a aucun couloir, aucun boyau, pas même un conduit d'aération qui pourrait nous mener plus loin à l'intérieur de cette base. Joan, le regard presque noir, opina simplement du chef. Timidement, Edem prit la parole: Hem... Il y a peut-être une solution... les 5 se dressèrent et dévisagèrent avidement le jeune technicien talentueux comme s'il eut été le messie. Disons que...Pour être plus précis, je ne vois que cette solution... Vas-y, dis ! s'impatienta Joan. Voilà, voilà, ça vient ! pour passer sans se faire repérer, il faudrait qu'on soit comme eux. C'est-à-dire ? précise ! dit Andrew presque ragaillardit. Il faudrait qu'on ressemble, pire, qu'on devienne comme les robots-soldats, qu'on se mêle à eux faisant semblant de défendre les lieux, examiner les issues et sortir de là sans être inquiétés. Facile à dire mais comment veux-tu qu'on accède au tas de ferraille pour se déguiser sans être repérés ? questionna le stagiaire. J'ai pas dis "se déguiser" cela ne marchera pas, c'est pire; j'explique: l'un d'entre nous couvre en se faisant bien remarquer. profitant de la diversion les autres foncent droit sur la chaine de fabrication des robots-soldats, s'allongent sur le tapis comme de vulgaires carcasses à retaper, se laissent recouvrir de fils, de connexions diverses, de métal et de roulettes, se dressent avec tout ça au bout du tapis comme eux et, comme eux prennent position. Après, on est libre de surfer sur nos patins où on veut. Dangereux... mais jouable, génial ! lança l'ingénieur. Ana, tu nous couvres ! ordonna Joan déjà debout. Anastasia accusa l'ordre avec effroi: c'était la mort certaine pour elle. Chair à canon du commando, il lui était impossible d'enfreindre d'une quelconque manière ce que Joan lui avait intimé de faire. D'ailleurs à bien y réfléchir, entre les 5 hyper-compétents et elle, voyageuse débutante et bonne à rien, le choix était vite fait. Son unique pensée alla vers Selene. Suppliant elle ne savait quel dieu d'Ellipse que son pouvoir fonctionne une ultime fois elle lança un message: Selene, je dois mourir, je n'ai pas le choix mais ne pleure pas, sois forte et n'oublie jamais que je t'aime plus que comme une soeur, comme un alter ego. On restera inséparable en pensée pour l'éternité. Tu recevras un jour un cadeau de ma part; il sera devenu inutile quand tu l'auras dans tes mains. Offre le à qui tu veux, à Julian peut-être ? embrasse-le pour moi s'il vit encore. Adieu Selene, sache que c'est avec toi que j'ai connu les plus beaux moments de mon existence". Elle prit son arme et avança. A ce moment précis Ron prit difficilement la parole: Non ! à part une éraflure dans les cheveux, Ana est en bonne santé, elle pourra vous être encore très utile à l'avenir... Moi, par contre, je suis perdu... je le sens. A chaque minute qui passe je vais devenir un boulet de plus en plus lourd puis un cadavre dont vous ne saurez que faire. Je ne veux pas de cette mort inutile. J'ai prêté serment, je dois et je veux servir à notre cause jusqu'à mon dernier souffle; c'est moi qui vous couvrirai, c'est moi qui ferai diversion. La décision et le ton de Ron n'admettrait pas une quelconque objection, cela se voyait sur son visage devenu gris et tendu à l'extrême par la douleur. Même Joan baissa les yeux en silence, en guise d'acquiescement. | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Le soulèvement des machines Mer 1 Avr - 13:15 | |
| Alors que des unités volantes recyclaient les carcasses de robots neutralisés, les combattants encore aptes libérèrent le front, comme s’ils concédaient à leur champion tout la place dont il avait besoin dans l’arène. Seul contre tous et pourtant, ils ne pouvaient pas se sentir plus vainqueurs.
Comment venir à bout de ce golem ? C’était la grande question des recrues de la première ligne. Entre deux décharges lasers projetées par les paumes de la création robotique, elles devaient tenter en vain de percer sa carapace à coup de K12 ou pulvériser les drones qui décollaient périodiquement depuis des alvéoles qui s’ouvraient dans le dos du monstre. Ronds, jet propulsés, ces derniers se déployaient peu avant de toucher le sol. Ils avaient l’apparence de grosses mantes religieuses, environ 1 mètres de haut, vulnérables mais suffisamment habiles pour décapiter ou éventrer un humain sur un instant d’inattention.
Les tirs de Selene dézinguaient un énième drone-insecte. Dans l’affrontement, sa terreur devenait une force, son angoisse une armure. Taire la douleur de son cœur. Se laisser submerger par celle de son corps. Elle avait beau avoir l’apparence d’une adolescente fragile, sa chair était habituée à encaisser. Les coups de son père résonnaient encore un peu sur ses os parfois, les scarifications étaient son exutoire désespéré… la souffrance faisait partie de son être, elle l’avait adoptée, acceptée. Elle avait mal donc elle existait, sa vie se résumerait presque à ça.
Le géant se tourna vers elle. Créature de chair ennemie. Il arma ses lasers, laissant tout juste assez de temps à la jeune fille pour se jeter sur le côté. Le kevlar avait beau répartir les chocs, ces roulades répétées sur la terre glacée du désert étaient de plus en plus éprouvante. La déflagration de l’abomination fit exploser le corps inerte d’un de ses alliés. La toquée ne s’était pas protégée assez vite, des éclats de metal lui avaient griffé le visage.
- Les genoux ! Visez les genoux ! cria l’un des lieutenants par-dessus le vacarme.
Le sang coulait lentement sur les joues froides de l’adolescente, mais elle avait compris. Au milieu du champ de bataille enflammé, elle vit plusieurs de ses alliés se réunir. L’objectif ? Faire front ensemble, ils devaient concentrer leurs assauts. Selene les rejoignit pour suivre le mouvement. Au même moment, tout un escadron de drones-mantes les encerclait, faisant claquer leurs lames et produisant des cliquetis menaçants. Agissant par réflexe, la toquée fit exploser l’un de ses fumigènes autour de ses compatriotes : les ennemis les perdraient momentanément de vue mais les alliés, avec les lunettes à détection électromagnétique, pouvaient faire feu depuis le brouillard.
La tactique fonctionna très bien mais une déflagration laser fendit la fumée, exterminant 3 des collègues de la jeune fille. Une gerbe de sang avait été projetée sur les autres, étrangement chaude dans l’atmosphère polaire. Estomaquée, la rouquine resta de trop longues secondes figée sur place. En fait, jusqu’à ce que son lieutenant pulvérise une mante qui s’apprêtait à lui bondir dessus.
- Restez pas plantée comme une idiote, soldat, sauf si vous voulez mourir.
L’adolescente raffermit sa prise sur son arme et avala le choc. Difficilement. Suivant ses collègues, elle décrivait un arc-de-cercle autour du géant en visant ses genoux. Il fallait faire mouche autour des rotules, les zones étaient forcément plus fragiles pour permettre l’articulation du robot. Selene tira avec les autres, plusieurs fois, mais même avec le système de visée assisté, ce n’était pas évident.
Nouvelle riposte au laser. L’équipe de recrues se dispersa assez vite mais le sol fragilisé se fendit à nouveau sur plusieurs mètres, emportant deux ex-infirmiers dans un gouffre où ils furent écrasés par l’effondrement des parois. Piquée par cette vision d’horreur, la galloise reprit les tirs, soutenue par d’autres recrues. Cette fois, quelques uns furent efficaces. Une gerbe d’étincelle au niveau du genou gauche du colosse signifia qu’il était touché, mais ce n’était pas suffisant pour le mettre à terre.
Alors que Selene s’attendait plutôt à une réplique au laser, le monstre souleva lentement l’un de ses pieds couleur glaise et frappa lourdement le sol du désert. Une secousse se répercuta sur une bonne cinquantaine de mètre de rayon, soulevant un nuage de poussière givrée, déstabilisant tous les humains, créant de nombreuses fissures qui n’annonçaient rien de bon. Pas de largage de drones-insectes non plus cette fois : la lourde carapace qui servait de casque au golem s’ouvrit en quatre, dévoilant une tête mécanique aux formes grossières, mais surtout trois canons qui tournaient sur eux-mêmes de plus en plus vite.
Personne n’eut le temps de se protéger. Trois roquettes fusèrent en ligne droite pour pulvériser toute une zone du champ de bataille. L’onde de choc balaya les soldats de la M.E.R.D.E. qui n’avaient pas été directement désintégrés. Selene faisait partie de ces derniers, repoussée sur plusieurs mètres, si violemment qu’un débris métallique s’enfonça d’au moins trois centimètre et demi derrière son épaule droite, malgré la résistance du kevlar. La douleur lui fit pousser un cri couvert par le vacarme du cratère creusé dans la terre désertique qui s’effondrait sur lui-même. Elle sentait son sang couler, imbiber sa combinaison, mais elle n’osait pas extraire le débris de peur d’aggraver l’hémorragie. Combien étaient-ils encore en vie ? Elle n’osait pas compter. C’est ainsi qu’elle allait finir alors ? Anéantie par une chimère technologique sur le champ de bataille ? Dire que le message d’Anastasia ne lui parviendrait pas, dire qu’elle mourrait seule, dire que sa tante allait découvrir un légume au petit matin…
…ou bien elle réduisait ce monstre en pièce. La souffrance se diffusait dans tout son corps entre chaque respiration, mais elle avait eu une idée. Folle. Téméraire. Mais si ça fonctionnait, son camp gagnerait une trêve. ELLE gagnerait une trêve.
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| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Le soulèvement des machines Ven 3 Avr - 11:22 | |
| Anastasia était bouche-bée devant le courage et le sacrifice de Ron. Elle avait les larmes aux yeux, elle l'aimait bien et l'idée d'une séparation aussi radicale lui était difficile à supporter. Elle n'osa même pas dire "merci", cela lui semblait déplacé et que dire d'autre en pareille circonstance ? Gardant le silence, elle baissa les yeux laissant échapper quelques larmes amères. Le regard de Ron était fixe, froid, enfermé dans son ultime détermination. Les 4 autres, membres raides, balayaient des yeux l'usine et les robots sans véritablement les voir.
Ce lourd moment de tristesse et de recueillement fut coupé par le bruit caractéristique d'un rideau de fer qui se levait sur une ouverture béante. C'était un autre chemin de fer souterrain, beaucoup plus évolué que le premier; il était à double voies et un train, composé de wagons de marchandises vides, ouverts aux quatre vents glissait sur coussin d'air pour stopper devant l'usine. Sur les flancs de chacun des wagons, on pouvait distinguer des ailes métalliques repliées: ils étaient volants. Cette matérialisation de la surface et de son champs de bataille fit surgir l'idée, dans l'esprit de la jeune femme, que Selene n'avait pas dû recevoir le message. Anastasia en fut soulagée, il l'aurait inquiété et attristé pour rien puisque les choses avaient changées. Elle comprit également que la conversation télépathique ne fonctionnait pas à quelques heures d'intervalle mais plus loin dans le temps. "Toutes les demi journées ? une fois par jour ? plus ?..." se demanda t-elle.
Afin de cacher l'émotion qui devait l'étreindre, la voix de Joan se fit encore plus sèche que d'habitude: Organisation: Ron, tu cours jusqu'au train, donnant l'impression que tu empêches son chargement. Cela te permettra de te cacher derrière les robots réparés et les wagons. Les robots-soldats se dirigeront immanquablement vers toi. Essaye de durer le plus longtemps possible... Dès que la voie est à peu-près libre, nous nous ruons sur la chaîne de fabrication et nous nous allongeons dessus. Ensuite on se la joue inertes et on se laisse faire sans broncher. Le moindre soupir de notre part serait fatal. Action !
Dès ce mot prononcé, Ron courut jusqu'au train braillant et tirant. En état second on avait l'impression que toutes les forces du désespoir avaient jaillies en lui. Le début se déroula comme prévu: l'escadron de soldats se rua à la rencontre de l'intrus. Leur nombre laissait présager que Ron ne tiendrait pas plus que deux minutes; ils n'avaient pas de temps à perdre. En file indienne, Joan, Mike le stagiaire, Anastasia, Andrew l'ingénieur et Edem le technicien détallèrent en direction de la chaîne de fabrication des robots-soldats. Une brusque secousse de la machinerie les stoppèrent sur place. Panique intérieure. Les rouages s'étaient subitement accélérés, un multitude de robots-ouvriers arrivaient en renfort afin de soutenir la nouvelle cadence. Il était devenu impossible de se glisser vers cet endroit, encore moins de s'y installer comme prévu. Deux ou trois robots-militaires commençaient à se tourner vers eux. Sans concertation et d'un seul corps, ils eurent l'idée de plonger sur le tas de ferraille. Etendus là, immobiles, ils attendirent d'être attrapés par un robot-pince et jetés en début d'engrenage. Ils perçurent un hurlement de douleur, dernière confession de Ron lancée à l'égard du genre humain. Ils ne virent pas son corps en charpie gisant entre deux wagons ni les robots-nettoyeurs enfermer les restes dans un vulgaire sac poubelle à l'aide de pelles et balais mécaniques. Anastasia réprima à grand peine un sanglot. C'était le première fois qu'elle était confrontée à la mort de manière aussi directe. Les pinces fourrageaient dans le tas sans discontinuer. En peu de temps, ils furent attrapés un à un. Arrivés à mi-hauteur et à mi-parcours la pince s'immobilisa. Un boitier lumineux descendit vers eux, les scanna, remonta puis se dirigea vers un autre "déchet" métallique ou non. Les pinces reprirent alors leur cheminement et c'est avec effroi qu'ils se virent bazardés sur le tapis de chaîne de restauration de jouets-robots. Le choc fut rude pour le squelette. Estourbis et impuissants ils se laissèrent barder de câbles, brancher, customiser, etc. Anastasia faillit laisser échapper un cri de douleur: un robot-soudeur lui avait brûlé la main. Ils arrivaient en bout de chaîne, le travail sur eux était terminé. Chacun avait une carapace métallique différente: Anastasia se retrouvait en clown MacRopald et articulait mécaniquement toutes des 10 secondes, d'une voix criarde "Bonjour les enfants !... ça va bien les enfants ?!", Joan était une poupée chantante dont le disque reprenait sans interruption "Baa baa black sheep" dans des tons suraigus, Mike était devenu petit robot pour bambins et articulait gravement "Robot Nestor pour te servir", Andrew était dans la peau d'une sorte d'Action Man hurlant "action ! drrrtaratatadrrr ! action !" et Edem, robot-transformer alternait la station debout et la station camion de pompier toute sirène hurlante "pimpon, pimpon...". Si l'on rajoutait à cela le son des autres robots jouets, quiconque pouvait imaginer le tintamarre ! mais par rapport au reste cela n'était qu'un petit désagrément. Se déplacer mécaniquement n'était pas une mince affaire: leur corps emprisonné dans le métal était ankylosé de force et commençait déjà à souffrir mais ce n'était pas là non plus le souci majeur.
Le problème était énorme: le robot-jouet qui leur servait de coque était un vrai robot: connecté pour obéir à une "carte mère", les consignes électroniques étaient: se diriger et s'installer dans un wagon / descendre du wagon au prochain arrêt / avancer jusqu'aux premières lignes / tirer / tuer, point final. Leur cerveau humain avait les plus grandes difficultés à contrecarrer les ordres mécaniques. Les robots avançaient vers les wagons, les humains à l'intérieur voulaient avancer vers une autre issue. Ce combat de volontés donnait à l'ensemble un pas devant, deux pas derrière, demi-tour, quart de tour, etc... Une complète incohérence de coordination. S'ils continuaient ainsi, ils allaient se faire repérer. D'une voix grandement atténuée par la comptine pour enfants, Joan réussit à articuler: laissons-nous monter dans le wagon, nous aviserons ensuite. A moitié chancelants mais d'un même pas volontaire ils (ou plutôt, les robots) se dirigèrent vers un wagon, montèrent et se figèrent dans l'attente du démarrage du convoi. Tandis que d'autres robots s'installaient, Andrew l'ingénieur se tourna laborieusement vers Edem et expliqua son projet à grand peine: je vais tenter d'accéder à ta carte mère afin de la débrancher. Dès que tu seras libre nous ferons la même chose pour les autres.. Le technicien eut toutes les peines du monde à ébaucher un signe d'acquiescement. Les soudures étaient parfaites. Le reste était joint avec des petites vis bien serrées. Un rectangle, au milieu du plastron indiquait l'emplacement des circuits vitaux. Andrew n'avait d'autre choix que celui de fondre au laser cette partie métallique en prenant soin de ne pas toucher les organes vitaux d'Edem. L'acte "chirurgical" dura un bon moment. Andrew transpirait abondamment à l'intérieur de la carapace tant les mouvements, contraires au programmes du robot étaient malaisés. Il lui fallu une puissance de concentration maximale pour arriver à ses fins. Le train avait démarré et filait sous le tunnel, heureusement assez long, qui mènerait à la surface pour l'envol vers le champ de bataille. Les "pimpon" se turent, Edem était libéré du joug, position camion malheureusement... La chance n'était décidément pas avec eux ! Le corps recroquevillé, il dut faire des mouvements de culbuto pour être à peu près à la hauteur de l'ingénieur. Malgré tout, l'opération fut bien plus aisée et beaucoup plus rapide: il était en possession de toute sa volonté humaine. Ils étaient deux à présent à pouvoir interrompre les connexions. L'ingénieur se chargea de son stagiaire, Edem de sa chef. Anastasia attendait son tour. La train ralentit et prit un virage. Le stagiaire était libre et ses études informatiques lui permirent de réaliser la même chose pour Anastasia. Au bout du virage: l'air libre, glacial. La nuit pôlaire englobait le paysage; le convoi stoppa. Joan, ridiculement affublée d'un carcan de poupée vêtue d'une robe à fleurs était libre à son tour et pouvait à peu près mouvoir son corps en ferraille. Elle ne chantait plus et prit la parole: profitons de cet arrêt pour sauter ! Les wagons s'étaient dissociés automatiquement et leurs ailes se déployaient. Joan sauta suivie d'Edem et d'Andrew. Un cockpit de verre transparent se mit en action et allait se refermer sur le fourgon afin de protéger sa cargaison lors du vol. Le stagiaire avait réussi à arracher le coeur électronique et se positionna derrière Andrew qui s'extirpait. Le cockpit était à moitié refermé à présent; Mike sauta. Emprisonné dans un robot sans jambe et à roulette, il tomba lourdement, fit une série de tonneaux avant de pouvoir s'immobiliser. Incapable de se redresser, Edem entreprit de le libérer de l'armature. Quand ce fut le tour d'Anastasia, il ne restait plus qu'une cinquantaine de centimètres avant la jonction de l'habitacle. Une chance MacRopald n'était pas un clown obèse ! Elle glissa et s'immisça tant qu'elle pu dans ce qui restait d'ouverture. Seul le pied gauche restait à passer. La fermeture était imminente. Les système arracha et se bloqua sur la chaussure heureusement démesurée du clown. de toutes ses forces, la jeune femme tirait afin de se libérer. La godasse céda mais le métal entailla la cheville de chair. Anastasia sauta, tomba au sol et resta ainsi quelques instants, prostrée de douleur. | |
| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Le soulèvement des machines Ven 3 Avr - 13:10 | |
| Selene s’était relevée. Autour d’elle, c’était le chaos. Le sol du désert était fissuré, crevé, déformé. Corps humains et débris métalliques jonchaient le sol, des foyers de flammes illuminaient ici et là la nuit noire. Ce n’était plus un champ de bataille, c’était un champ de ruines. Le golem mécanique se dressait fièrement, trônant sur ce carnage comme un empereur de la destruction. Lui qui était programmé pour une unique mission, exterminer l’ennemi, était sur le point de triompher.
L’esprit de la toquée, emprisonné dans son corps endolori, essayait d’évaluer ce qu’il restait de ses alliés. Certains avaient eu moins de chance qu’elle : le lieutenant de son unité recomposée, balayée par l’onde de choc, s’était empalée sur la lame d’une carcasse de mante religieuse. D’autres recrues étaient mal retombées et s’étaient brisé la nuque ou les jambes.
Julian. Anastasia. Ils jaillirent tous les deux dans sa tête, comme une ultime lumière de réconfort dans son océan de douleur et d’angoisses. Est-ce qu’ils se souviendraient d’elle si elle mourrait ? Est-ce qu’ils l’oublieraient vite ? Elle avait si mal. Elle était encore si vivante. Les tirs alliés reprenaient, vaillants, inépuisables ou désespérés, qu’importe : ils lui redonnaient courage. Selene y mettait du sien aussi. Galvanisée par la détermination. Elle ne touchait pas les zones fragiles mais ce n’était pas ce qu’elle cherchait à faire.
- Hey ! Hey regarde-moi ! Grosse boite de conserve, attaque-moi vas-y !
Tout son petit cœur doux se gonflait de courage. Il fallait que cela cesse, que l’hécatombe cesse. Même si elle ne pouvait pas remporter la guerre, simple pion de la première ligne, elle pouvait gagner la bataille. A force d’obstination, elle finit par retenir l’attention du golem, géant haut de plusieurs étages qui la dominait largement. Quand il arma son bras pour tirer un laser, l’adolescente déclencha l’un de ses seuls objets qu’elle n’avait pas laissé au vestiaire : sa bague d’Unseelie.
Ses ailes se déployèrent, kaléidoscope fragile, et elle décolla d’un coup. Sa chevelure virait au noir alors que son mental s’inversait. Libérée de la peur, libérée des réserves, la galloise devenait l’espace d’un instant une furie animée par la rancœur. Un rictus narquois déforma son visage blessé alors qu’elle continuait à provoquer le colosse :
- Bah alors ?! C’est tout ce que tu sais faire ?! A ce rythme là on va vous rouler dessus et tous vous en recycler bouilloire à thé.
Est-ce que le golem comprenait ? Impossible de savoir, mais il riposta. Ses tirs lasers transpercèrent le ciel noir, coupant au travers les volutes de fumée qui s’élevaient du champ de bataille, mais (dark)Selene était trop rapide. Même diminuée par ses blessures, ses réflexes étaient trop importants : ce monstre était conçu pour être un char d’assaut, un tank dévastateur, pas un duelliste de finesse. Il s’obstina cinq bonnes minutes pourtant et chaque fois, l’adolescente lui balançait quelques tirs après avoir esquivé, des fois qu’il de désintéresse de sa personne.
Au sol, les recrues rescapées ne comprenaient pas trop où la rouquine – devenue brune – voulait en venir, mais ils profitaient de la diversion pour exterminer les vagues de mantes religieuse et viser les articulations du titan. Son genou gauche, déjà touché, reprit une salve de tirs et la gerbe d’étincelle se transforma en flamme. Ça n’avait pas l’air de le stopper mais au moins il s’était immobilisé, ses circuits crépitant.
Décidé à en finir, le golem ouvrit son casque une nouvelle fois. Son visage ne pouvait pas transmettre d’expression et pourtant, il semblait émaner une haine désincarnée, impersonnelle. Ses canons tournoyèrent : c’est exactement ce qu’attendait la toquée. Redressant son fusil K12, elle pressa la détente frénétiquement, avec l’énergie de la dernière chance, la concentration du dernier espoir. Comme elle s’y attendait, être à hauteur de la tête du monstre lui permettait d’optimiser ses chances, n’étant pas une grande tireuse. Le système d’assistance aida beaucoup.
A un moment qui lui parut mettre une éternité à venir, elle réussit. L’un de ses tirs de laser avait touché un des obus, le faisant exploser à l’intérieur de son canon. La déflagration arracha la tête du golem et se répercuta à l’intérieur de son corps en grillant ses circuits. (Dark)Selene s’était repliée sur elle-même et avait activé son magnégide pour se protéger derrière le bouclier de 1m de l’onde de choc qui risquait de la frapper de plein fouet. Ce fut heureux car sans ça, une nuée d‘éclats métalliques l’auraient transpercée de part en part, si elle n’avait pas été disloquée par l’explosion.
Le corps tronqué de l’ennemi vacilla alors lourdement et tomba finalement à la renverse. Sa chute fit trembler le sol fragilisé qui s’affaissa de plusieurs mètres autour de la carcasse. Une ou deux des recrues qui ne s’étaient pas éloignées à temps sombrèrent avec elle… dommages collatéraux. Le silence enveloppa le champ de ruine, rompu simplement par le crépitement des flammes et des grésillements de circuits endommagés. La toquée avait volé fébrilement en retrait de la zone de combat et avait désactivé sa bague en touchant le sol. L’épuisement l'étreignit si fort qu’elle tomba à genoux.
Tout son corps tremblait, son épaule blessée lui faisait mal, ses écorchures au visage piquaient. Sa vision se troublait, ses oreilles bourdonnaient. Respirer. C’était la seule chose qu’elle se sentait encore capable de faire. Difficilement. Des silhouettes blanches semblaient l’entourer… ah oui, des infirmiers, ceux qui n’étaient pas aptes à se battre. Elle essaya de sourire mais même les muscles de son visage refusaient de répondre. On commençait à la scanner. Rien n'était fini, mais elle était fière. | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Le soulèvement des machines Lun 6 Avr - 15:30 | |
| La cheville blessée saignait abondamment mais cela lui était égal. Le dernier des wagons transformé en engin volant décollait, elle ne le remarqua même pas; ils étaient au bord du tunnel à cheval entre la surface glaciale et l'en dedans plus tempéré mais ne s'en soucia guère. Etait-ce la pression ou la grande fatigue qui pesait sur ses épaules ? la mort de Ron ou la brûlure à l'avant-bras ? l'angoisse de savoir ses amis en dangers, le Golem, les jouets-robots ou le tout réunis ? toujours est-il qu'Anastasia était furieuse et crisait intérieurement pour un détail infime: elle détestait que ses affaires soient abimées... Or le cuir de la Ranger gauche - qui plus est, offerte par Selene - était fendu au niveau de la cheville, elle était hors d'elle ! Visage fermé, ses yeux ne pouvaient s'arracher à la contemplation morbide des dégats. Edem, pensant qu'elle souffrait atrocement déchira une bande de la robe à fleurs de Joan. Enlève ta pompe la belle que je soigne ça ! murmura t-il d'un ton chaleureux. De mauvaise grâce et maugréant entre ses dents, Anastasia s'exécuta. Même Edem qu'elle adorait ne la radoucit pas, elle le fusilla du regard en sussurant: Ma pompe est foutue à cause de tout ce bordel et tu n'as même pas un vulgaire pansement dans tes poches, j'en ai ras-le-bol, je vais me casser ! Hep hep, on ne fugue pas, on va nul part, on reste là bien sage et on se laisse bichonner deux minutes ! après, je te le promets, on trouve ce putain de coeur, on le fait sauter et on s'arrache, juré ! rétorqua le technicien en rigolant. La blessure n'était pas catastrophique, juste gênante et l'optimisme d'Edem la calma; il lui faisait penser aux gens son quartier, toujours pauvres mais toujours joyeux, violents aussi, pour certains mais avec le coeur sur la main pour la majorité. Elle en eut la nostalgie. Une fois bandée elle ne pu enfiler sa chaussure. Ne voulant pas s'en séparer pour autant, elle la garda en main. Merci Edem dit-elle simplement. Le commando reprit le chemin de fer en sens inverse et s'enfonça à nouveau sous la terre mais au bout de cinq minutes, courbaturés, gênés, ils durent se débarrasser à regret de la carapace-robot de protection. Quand la jeune femme eut ôté le tout elle se rendit compte qu'un liséré de métal peint en bleu, d'environ 7cm x 2cm, était enchâssé dans son avant-bras doit. La brûlure de soudure avait cautérisé la chair, tout autour. Impossible de retirer le morceau; il était presque sûr qu'elle garderait cela à vie. Cette étrange cicatrice de guerre lui donna comme un sentiment de fierté absurde. Abaissant la manche de combinaison sur le trophée, elle se remit en marche avec le groupe. Au bout de quelques kilomètres, ils s'arrêtèrent devant un trou à taille humaine pratiqué dans la muraille. Arme au poing, ils y pénétrèrent l'un après l'autre: il débouchait sur un autre tunnel, long couloir de roche blanchâtre, nu, vide, légèrement lumineux, au silence oppressant qui descendait en pente douce. Ils avancèrent prudemment. Comme il ne se passait rien, ils décidèrent d'accélérer le pas et marchèrent ainsi sur des kilomètres et des kilomètres de craie et de silex. Au bout d'un temps interminable l'angoisse leur serra la gorge: le chemin était si long, si vide, il ne s'y passait tellement Rien que s'en était déstabilisant et mettait les nerfs en pelotes. L'atmosphère, alourdie par l'humidité âcre et chaude leur semblait anormale au point qu'ils s'attendaient à voir surgir de n'importe où un danger indicible et jusque là, invisible. Pendant des heures encore, ils mirent un pas devant l'autre, triturant nerveusement leur pistolet laser tel des fumeurs mal sevrés incapables de vivre sans un objet à manipuler entre les doigts, tressaillant à chaque petit caillou roulant sous les chaussures. C'est dans un état de malaise intense qu'ils arrivèrent devant une corniche que surplombait un gouffre noir sans fond. Pris de vertige, aucun des cinq n'osa risquer un oeil dans ce canyon de l'Enfer. A la file indienne, agrippant les aspérités rocheuses ils cheminèrent lentement sur l'étroit sentier glissant, simple passerelle au milieu du néant. Ils suffoquaient de chaleur à présent et durent faire de nombreux arrêts afin de reprendre leur souffle. A ces moments, ils avaient l'impression d'entendre les battements de leurs cinq coeurs se répercuter en écho sur les parois, tel les tambours du Bronx. Effrayés, ils se remettaient en route pensant qu'il n'y avait rien de pire que la terreur vide de toute chose, que ce silence si épais qu'il passait pour hurlement dans leurs oreilles devenues folles. Au bout de la corniche, le chemin reprenait, identique à l'autre. Exténués par la monotonie, leurs sens déraillaient. Ivres, ils zigzaguaient et furent pris d'hallucinations mais étaient-ce des hallucinations ? Le dessin d'un labyrinthe, tel un mandala, s'étalait au sol pour disparaître dès l'orteil posé, des ouroboros tournoyaient à l'infini sur les murs puis s'évanouissaient dans la craie, des symboles occultes inconnus surgissaient du néant et s'envolaient lentement vers la voûte qu'ils traversaient comme des fantômes. Puis rien. Un virage et rien. Rien et un couloir plus sombre. Un roche noire, légèrement rougeâtre et dure remplaça le calcaire. La déclivité légèrement descendante remonta. Ce nouveau couloir leur donna une impression de déjà vu mais ils étaient si désorientés qu'ils ne réagirent qu'à la vue... d'un cafard avec sa pomme sur le dos. Sans se concerter les 5 tirèrent ensemble; la blatte fut pulvérisée, une autre apparaissait. de fil en aiguille, ou plutôt de cancrelat en tir laser, il arrivèrent dans la grotte circulaire aux parois rouge sombre, dont les stalactites et stalagmites créaient de concert une cathédrale gothique, oeufs de lumps croustillants au sol, panneau aux multiples boutons lumineux de toutes les couleurs à gauche avec partout, les mêmes cafards de toutes tailles, bébés compris à épousseter d'un revers de main. La danse de saint Guy reprit avec la même cadence qu'à leur arrivée, Ron en moins, car ils étaient revenus à leur point de départ. Les nerfs craquèrent, c'était trop ! Putain ! merde !!! lâcha Joan On a râté quelque chose là, c'est pas possible !!! Elle aurait bien voulu en rajouter, intimer l'ordre de refaire tout le parcours déjà accomplit afin de trouver une issue convenable à leur périple. Elle aurait adorer partager avec tous le dictionnaire complet des Jurons des Origines à nos Jours, édition revue et augmentée, cela lui aurait fait du bien mais un détail les interpela: une blatte était passée entre deux stalactites et avait provoqué une étrange luminosité.
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| | | Selene Nymphadora
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| Sujet: Re: Le soulèvement des machines Mer 8 Avr - 18:18 | |
| On s’était rapidement rendu compte qu’elle n’avait rien de grave. Des bleus, des égratignures diverses, mais rien qui mettait en péril son pronostic vital. Même le morceau de métal planté dans son épaule n’avait touché aucun vaisseau primordial : on lui retira et on pansa soigneusement la plaie. Ne restait alors que son épuisement, si lourd que l’adolescente allongée sur un brancard ne voyait plus rien que des formes floues. Son ouïe s’était réduit à un bourdonnement confus, tout son corps était engourdi.
« Heureusement » les soigneurs de la M.E.R.D.E. avaient de quoi faire ! Le kit de soin proposa un cachet, une sorte de concentré de vitamine techyoïte, qu’on fit avaler à Selene avec de longues rasades d’eau. Quelques minutes après, ses sens lui revinrent. Ce n’était pas la grande forme, mais c’était largement suffisant pour qu’elle se redresse en position assise sur le bord du brancard.
Ses cheveux roux cascadèrent alors qu’elle s’agrippait aux bordures blanches. Les douleurs de ses membres fourbus étaient un souvenir, même celles de ses blessures étaient fantomatiques. Son visage pâle couvert de petits pansements, elle devait avoir l’air d’une boxeuse après un combat au sommet, sauf qu’elle avait la silhouette d’une adolescente. Une adolescence qu’on renvoyait au casse-pipe alors qu’elle venait d’échapper de peu à la mort en terrassant un géant. Il y avait de grandes chances que le contre coup des vitamines la cloue au sol mais aux yeux de ses employeurs, ça devait être un risque à prendre.
- Merci, souffla la galloise à ses anciens collègues en se relevant.
Pendant qu’elle récupérait son arme, une boule gonflait de plus en plus dans son ventre. Ils avaient de la superbe les militaires héroïques dans les films d’action américains. Même dans ses cours d’histoire, les batailles remportées renvoyaient toujours l’image d’hommes triomphants qui souriaient en quittant les combats et revenaient embrasser leur famille. Mais la réalité de chaque soldat était celle-ci : déshumanisée, un simple animal dressé que l’on renvoyait sur le front pour se battre tant que ses jambes le portaient et que ses bras portaient son arme. Selene haïssait ce travail. Elle voulait rentrer. Rentrer et ne plus jamais se battre.
Elle marchait sans trop vraiment penser, l’impression d’être prisonnière hors du temps. Les hommes de la M.E.R.D.E. qui restaient avaient réussi à pousser au-delà du champ de ruine après la défaite du géant. Les tunnels révélés par les éboulements étant condamnés, ils devaient s’en tenir à la bonne vieille méthode. La rouquine les rejoignit bien vite, contournant la carcasse du golem non sans un frisson, puis glissa habilement dans un cratère qui faisait office de tranchée. Il restait une vingtaine de soldats, dont elle, fatigués mais en état de se battre. L’un d’eux, qui devait s’être improvisé chef après la mort de leur lieutenant, s’approcha de la toquée :
- Bien joué pour leur géant. Je crois qu’ils n’avaient pas prévu qu’on puisse le détruire. La plupart de leurs combattants s’étaient retirés, sans doute le temps de se retaper… mais pour l’instant, ils ne nous envoient que des robots-jouets à peine armés. Je pense que c’est une façon de gagner du temps, faut espérer qu’on tienne jusqu’à l’arrivée des renforts – ou jusqu’à ce que le commando en ait fini.
Selene leva ses yeux noisette. Un wagon ailé les survolait lentement pour faire demi-tour, déjà vide. Elle grimpa alors de l’autre côté du cratère pour s’allonger sur la terre dure entre deux collègues, le laissait dépasser que son arme et ce qu’il fallait de sa tête pour qu’elle puisse viser. Elle se mettait à tirer machinalement, pulvérisant des robots-pompiers, des Pinocchio, des poupées grandeur nature et autres ennemis dont les armes étaient ridiculement dérisoires.
Que faisait le groupe d’Anastasia ? Ils étaient les seuls à pouvoir mettre fin à ce théâtre chaotique. Mais peut-être avait-il échoué ? Peut-être qu’une I.A. sadique était déjà en train de les dépecer quelque part dans les souterrain glacés ? Elle essayait de ne pas y penser. Discrètement, entre deux vagues ennemies, elle se mit à gratter la terre pour faire apparaître des amis qui la rassureraient, quitte à se faire mal, déclenchant du même coup son pouvoir apaisant sur ses deux plus proches comparses.
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| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Le soulèvement des machines Jeu 9 Avr - 10:31 | |
| L'attention du commando épuisé nerveusement s'aiguisa à nouveau. Un rai de lumière verdâtre, invisible aux yeux quand on entrait dans cette caverne mais évident de ce côté-ci, courait entre deux stalagmites assez espacés l'un de l'autre pour qu'une personne puisse se faufiler.
Anastasia n'attendit pas l'ordre de sa chef, elle connaissait son rôle à présent. Son seul souci était d'être estimée. En faisant son travail correctement elle savait que ses quatre collègues l'appréciait, cela lui donna le regain d'énergie qui lui faisait défaut après cette marche interminable, boitillante avec une seule chaussure. Elle se glissa entre les deux pointes de calcaire et commenta: le passage débouche sur un petit boyau praticable qui va s'élargissant; j'y pénètre. Prudente, arme au poing comme toujours, inquiète, elle avança et reprit: Le couloir est très court, je n'ai fait que quelques pas et je me trouve devant une porte close, taillée dans la pierre, impossible à ouvrir: elle n'a pas de clenche ni de verrou, pas de bouton ou un panneau électronique quelconque, juste quelques lettres et chiffres gravés. Je ne vois pas non plus de système de protection, juste une grosse pierre verte, fluorescente, au-dessus qui éclaire tout. Ne bouge pas Ana, on te rejoins chuchota Joan. Les quatre se coulèrent l'un après l'autre dans la saillie et arpentèrent la galerie, Joan en tête puis Edem et Andrew. Mike fermait la marche, se retournant régulièrement afin de surveiller les arrières. En quelques secondes il furent devant la porte rocheuse qui devait avoir presque 1 mètre d'épaisseur et sur laquelle on pouvait lire: H2SO4.
C'est le symbole chimique de l'acide sulfurique ! s'exclama l'ingénieur. Se tournant vers son stagiaire il expliqua: On l'appelle aussi vitriol, c'est ce que crache ces satanés cafards. Cet acide est très important pour les métaux et énormément utilisé. Je suppose que c'est pour cela que sa formule est gravée là. C'est peut-être une sorte de dieu pour les robots ! ironisa t-il. Je pense que ce doit être le système d'ouverture, Essaye de la toucher ou d'appuyer dessus, Andrew. répondit Edem. Non ! cria presque Anastasia je pense que c'est dangereux au contraire, cela me semble trop simple... Depuis quand t-a t-on demandé de penser Ana ? lança froidement et vertement Joan. appuie là-dessus Andrew s'il te plait. Anastasia n'y connaissait rien en chimie, cette matière ne l'intéressait pas. Aussi n'avait-elle pas entendu "vitriol" comme tous les scientifiques mais "V.I.T.R.I.O.L." ce qui comportait une différence en matière de définition. Hem... Vous-êtes sûrs ? bredouilla Andrew en approchant l'index avec hésitation et jetant un regard légèrement angoissé vers Anastasia. Pressentant une menace imminente, la jeune femme fut prise de panique. Pas encore certaine de son pouvoir, elle se souvint vaguement qu'un jour après avoir affirmé quelque chose, son avis avait été suivi. Elle n'avait plus rien à perdre et tenta le tout pour le tout: Ne le fait pas Andrew, c'est un piège ! A sa grande surprise, l'ingénieur-docteur en physique arrêta son mouvement et répondit presque soulagé: Oui, bien sûr Anastasia; nous t'écoutons... Interloquée par la réaction d'obéissance d'Andrew et à présent quasi certaine de son pouvoir, elle prit la parole: V.I.T.R.I.O.L. en alchimie signifie: "Visita Interiora Terrae, Rectificando Invenies Occultam Lapidem" ce qui signifie "visite l'intérieur de la terre" - c'est ce que nous venons de faire - "en rectifiant tu découvriras la Pierre Cachée". Nous avons rectifié la portée de notre regard en pénétrant dans la caverne par sa sortie, ce qui nous a permis de voir l'ouverture; et la Pierre, la voici ! elle désigna la pierre verte et continua. Elle parlait vite à présent, résumant tout ce qu'elle avait lu sur le sujet, certaine d'être sur la bonne voie: C'est cette pierre fluorescente qui m'a interpelée, elle est seule, au milieu de toute cette roche rouge sombre, bien scellée au dessus de la porte. C'est le symbole, entre autre, de la Table d'Emeraude qui signifie "Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas". En haut, c'est le champ de bataille des robots qui veulent prendre le pouvoir sur l'humain; en bas c'est ici, où l'on forge, rectifie, répare toutes les machines qui servent à prendre ce pouvoir, l'un ne va pas sans l'autre... C'est très joli toute cette histoire mais je ne vois pas où tu veux en venir et encore moins comment ouvrir cette porte avec une telle légende ! coupa Joan, courroucée à l'idée de devoir écouter une subalterne. J'y viens Joan. je raconte tout cela à haute voix afin d'être sûre de ne pas me tromper... Elle continua son récit: Le symbole de V.I.T.R.I.O.L. est un lion vert; les couleurs sont importantes en alchimie. Le lion vert "ouvre et ferme les 7 sceaux indissolubles des 7 esprits métalliques". Ce symbole ouvre et ferme la porte de l'esprit, c'est-à-dire du coeur de cette base, où tout est contrôlé. OK mais comment ? demanda Mike Je ne vois rien qui corresponde de près ou de loin à 7 sceaux ou à un lion... Anasatsia se tourna vers lui et répondit: C'est parce que je pense que le système d'ouverture n'est pas ici. Elle reprit ses réflexions: Les couleurs sont importantes... Or le lion vert a une définition: "Vert est entre Bleu et Jaune mais entre avec le Rouge dans un jeu symbolique d'alternance. la Rose fleurit entre les feuilles Vertes." Si l'on décompose cette explication on a : bleu + jaune = vert puis rouge avec vert = bleu + jaune, afin de marquer cette alternance. Et là, si l'on compte le nombre de couleurs on obtient: 7; les 7 sceaux. D'instinct, les 4 se mirent à examiner les alentours à la recherche des couleurs. Il y avait bien le rouge et le vert mais ne trouvaient ni bleu, ni jaune. La Belle, au jeu de devinettes je donne ma langue au chat ! s'exclama Edem, large sourire aux lèvres.
Anastasia reprit: Souvenez-vous du panneau tout rouillé à l'entrée de la grotte, celui où il y avait les gros boutons qui désactivaient le système de protection du couloir où j'ai rampé. Il est composé d'une multitude de boutons lumineux et colorés; je suis sûre que c'est le panneau de commande d'ouverture de cette porte ! Les 4 se regardaient et regardaient Anastasia mi perplexes, mi réconfortés. Logiquement, le discours se tenait mais si c'était une erreur, malgré tout ? Ils parcourent à nouveau la roche et la porte des yeux. ne voyant rien de plus, Andrew prit la parole: Je pense que nous n'avons pas d'autre choix et Ana a peut-être raison: la formule a été gravée pour nous tromper... Tentons son hypothèse et...Inch Allah ! Ana tu vas jusqu'au panneau et tu appuie sur les boutons. Mike, tu l'accompagnes afin de vérifier qu'elle ne se trompe pas et tu la couvres. En cas de danger sa vie devient plus importante que la tienne; je pense être claire. Quand c'est fait, vous revenez ici le plus vite possible. Moi et Edem on se plaque contre la paroi, l'un en face de l'autre, arme au poing, devant la porte, prêts à tirer si elle s'ouvre sur quelqu'un. Andrew, tu te positionnes derrière et tu protèges les arrières. Exécution ordonna Joan.
Anastasia et Mike se dirigèrent d'un seul pas vers la caverne. Arrivée devant le bloc électronique, la jeune femme étudia toutes les couleurs. Evidemment, il y avait une multitude nuances, du plus pâle au plus foncé afin de tromper l'ennemi mais Anastasia connaissait bien les couleurs exactes utilisées en alchimie. C'était d'ailleurs les mêmes qu'on retrouvait sur les plus riches et plus somptueux vitraux d'église: rouge rubis, bleu roy intense, vert émeraude, etc. Lentement et prudemment elle composa le code: bleu-jaune-vert-rouge-vert-bleu-jaune, sous le regard tendu du stagiaire.
Ils ne virent pas la porte basculer légèrement et s'ouvrir latéralement sur une caverne ronde, immense, éclairée comme en plein jour, aux parois couvertes d'écrans et d'ordinateurs en tous genre, toutes formes et toutes grandeurs. Anastasia et le jeune doctorant se lancèrent au pas de course afin de rejoindre les 3 autres et prendre position...
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| | | Julian McMorre
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| Sujet: Re: Le soulèvement des machines Jeu 9 Avr - 15:25 | |
| Essayez donc d'imaginer votre état quand votre épaule est probablement déboîtée, voir même cassée, réduite en morceau. Imaginez aussi que vous venez de vous ramasser avec violence au fond d'un trou à cause d'un éboulement de terrain alors que vous luttiez en pleine guerre contre une armée de robots déchaînés. Dites-vous aussi que vous tentez de vous rattraper, et d'esquiver les morceaux de métal broyant tout lors de la chute, avec une cheville sur laquelle vous n'arrivez plus à vous appuyer tant elle est douloureuse, ceci malgré l'adrénaline qui ne fait plus tant effet que cela. Et les chocs reçues, dites vous qu'ils le sont avec un corps déjà meurtris par une promenade offerte par une tempête assez violente et un lynchage en règle, juste suffisant pour vous laisser vivre...
C'est là ce que vient de vivre Julian. Tout comme lui en ce moment même, vous seriez allongé au sol, heureux de la chance que vous avez eu dans ce chaos invraisemblable. Vous lutteriez aussi pour rester conscient alors que la douleur que vous fait ressentir votre corps vous donne envie de partir, partir loin d'ici, dans un monde où plus rien n'est, certainement pas cette souffrance qui vous déchire de la tête au pied. Et vous en pleurez tellement c'est difficile, à serrer les dents comme jamais pour ne pas geindre.
Avec de la chance, comme celle qui suit le phobique de la normalité qu'il est, l'équipe médicale arrivera à temps pour vous secourir alors même que vous vous abandonnez au sommeil, sans aucun désir de ressentir une seconde de plus toutes ces sensations douloureuses. Vos alliés vous prendront ainsi en charge, et sur ordres des supérieurs, vous ramènerons à la base pour être soigné.
Et pendant ce temps, tout comme le jeune homme, vous flottez entre deux mondes. Vous percevez de manière plus qu'approximative le fait que l'on vous met dans un brancard et que vous êtes rapatrié au vaisseau de soins urgents le plus proche. Pendant encore quelques minutes, vous arrivez à saisir que des gens en blouses blanches s'affairent autour de vous et s'étonnent sur le moment que votre pouvoir s'active, laissant votre humble personne avoir d'un seul coup sur soi tout de la tenue d'un patient d’hôpital à la place de votre uniforme de soldat.
Puis vous perdez conscience, comme lui, dès que les premières mains commencent à s'affairer activement sur votre corps pour vous sauver la vie, tant il est plus simple de fuir l'horreur de ce que vos nerfs vous font sentir.
Quelques temps plus tard, votre réveil, comme celui de Julian, est dur. Très dur. Vous êtes immédiatement ébloui par des lumières blanches intenses qui passent même à travers vos paupières, et vous ressentez une immense fatigue. Vos muscles se sont quelques peu refroidis, et grande nouvelle, vos amies les crampes commencent à pointer le bout de leur nez, et ceci, vous le sentez en ne bougeant qu'à peine le peu de partie que votre corps a encore en un seul morceau, comme votre bras droit. De toute manière, vous vous sentez comme coincé, bloqué dans la position allongé où vous êtes. Et il faut un grand effort de concentration à travers le mal de tête abominable qui vous ronge le cerveau pour comprendre que de multiples minerves vous maintiennent dans votre position, aussi gênant celui puisse-t-il être : une sur la jambe gauche, allant jusqu'à protéger la cheville foulée un peu plus tôt, une autre en plastron, comme si vous aviez en fait de nombreuses côtes cassées, ce qui est par ailleurs le cas, et une vous maintenant l'épaule blessée, mais pas cassé à en croire le peu de sensations que vous avez.
Dans tous les cas, il vous faudra, tout comme pour lui, une bonne quinzaine de minutes pour sortir complètement du coaltar provoqué par les médicaments, prescrits le temps que l'on vous ait une stabilisé et soigné. Au final, vous arrivez même à bouger un peu, à vous redresser au prix de douleurs peu agréables et à observer vos alentours.
Vous y verrez une grande pièce, pratiquement caricaturale de ce que l'on pourrait s'attendre d'une salle de soin, avec des lits blancs – enfin rouges de sang pour certains – et des murs blancs, et des infirmières en blanc qui s'affairent partout, et ces fichus lumières blanches, et tout en blanc pratiquement... Et aussi à coup sûr bien plus technologiquement équipée que pourrait l'être le moindre hôpital du monde réel que vous arriveriez à vous remémorer, comme celui que Julian avait fréquenté lors d'une chute à vélo plus jeune.
Les infirmières arriveraient pour vous aider et savoir comment vous vous sentez. Il est probable que, comme notre phobique, vous vomissiez d'un seul coup sur le sol à côté du lit à cause d'une nausée éclair, et que cela donne une réponse à votre aide. Cette dernière s'équipera d'une étrange appareil avec lequel elle vous scannera le temps d'une minute.
Elle annoncera gentillement – n'est-elle de toute manière pas payée pour ça ? – que votre état est plutôt stable maintenant, mais que vous n'êtes pas passé loin de la catastrophe. Rapidement, vous allez comprendre qu'en fait, sur surplus de gentillesse et d'aide apportée n'est peut être pas tant compris dans son contrat d'infirmière quand elle vous annonce que malgré votre état, elle vous trouve mignon sur votre photo et courageux d'être parti vous battre comme ça, et qu'elle aime bien les hommes comme ça.
Vous allez clairement rougir jusqu'aux oreilles et plus encore, similairement au jeune homme, et devoir la repousser en bafouillant que vous avez déjà une petite amie. Vous allez aussi vous dire, si vous souffrez de la même phobie que lui, que de toute manière, se « taper » une jolie infirmière – vous ne pouvez qu'avouer qu'elle est vraiment mignonne – est un phantasme bien trop commun à tous les hommes. Ça vous est impensable et vous coupe toute envie qui pourrait naître après ce que laisse entendre votre interlocutrice à travers ses jolies paroles, ses gestes doux et son jolie décolleté...
Elle partira juste après, frustrée et vexée de votre réponse. Par chance, elle vous avait déjà installé dans un fauteuil électrique basique, vous permettant de vous déplacer plus ou moins à votre guise dans les zones autorisées. De toute manière, vous ne pouvez certainement pas en descendre par vous même, vous auriez trop de difficultés, et trop mal partout.
Tout comme Julian, vous allez vous diriger vers la salle spéciale aménagée pour les blessés et qui permettent avec des lunettes de vision 3D de vous « promener » sur le champ de bataille à travers les caméras disséminées dessus, qu'il s'agisse de celles sur le casque des soldats, ou celles des drones volants ou autres véhicules de votre camp. Vous avez même le droit à des oreillettes, si vous le voulez, qui peuvent vous retransmettre le son.
Et tout comme le phobique, vous essaierez de voir vos compagnons, Anastasia et Selene. Surtout cette dernière. Pour la première, vos lunettes vous annoncent de toute manière que c'est impossible, la connexion n'étant pas faisable. Et pour votre douce amour, vous pourrez assister à tout son combat contre l'énorme golem. Et vous allez être désespéré du plus profond de vous-même de ne pas être sur place à l'aider, à la sauver, à l’empêcher de mourir. Parce que oui, avant que le combat ne finisse, vous n'aviez aucune idée de comment elle pourrait s'en sortir vivant. Vous finirez même par tomber avec douleur de votre fauteuil en voulant esquiver un tir du golem tant la 3D est réaliste, toujours assistant impuissant à tout ce qui arrive. Ce ne serait pas vous, pas quelqu'un comme Julian, vous en pleureriez certainement de désespoir... | |
| | | Selene Nymphadora
Maladie mentale : TOC des épouvantails
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| Sujet: Re: Le soulèvement des machines Dim 12 Avr - 12:04 | |
| L’exercice était monotone. Aucun des robots-jouets à l’armement dérisoire n’était parvenu à faire plus de quelques mètres avant d’être sommairement abattu par l’un des membres de la première ligne. Selene recommençait même à sentir le froid paralyser ses doigts à force de rester pratiquement immobile. Combien de temps cela durerait ? Les robots allaient surement finir par réunir de nouveaux bataillons efficaces, des combattants que la vingtaine de recrues qu’ils étaient ne pourrait pas retenir.
D’ailleurs, l’arrivée des wagons volants avaient été interrompu. Le sol s’était mis à vibrer et bientôt, les humains purent voir approcher d’immenses chars d’assaut. Imprenables, leurs chenilles laissaient des tracés nets dans la terre dure de la mécanoplaine. Ils se stoppèrent à une centaine de mètre du cratère qui servait de tranchée au camp allié. De lourdes portes se soulevèrent alors sur les flancs, coulissant dans un lourd cliquetis métallique. Avec une régularité qui ne pouvait être qu’artificielle, des robots sortirent alors en rangs pour former des bataillons parfaitement alignés. Pour ceux qui avaient vu le film I-robot, la ressemblance était frappante.
La toquée écarquilla les yeux devant le nombre insurmontable d’ennemis. Ils étaient des centaines, armées de mitrailleuses ou d’espèce de hallebardes. Plus par réflexe, elle tenta plusieurs tirs. Elle parvint à éliminer trois robots d’un laser dans leur plastron blanc, mais les autres se mirent à avancer. Déterminés – programmés.
- Il faut se replier ! Ils sont trop nombreux. Lancez vos fumigènes !
Une flopée de bombes fut lancée comme d’un seul homme et un nuage se dégagea, privant momentanément les robots de la vision des soldats de la M.E.R.D.E. Selene s’était levée, suivie de tous ses comparses, exceptés quatre qui s’étaient mis à tirer en boucle à travers l’écran de fumée.
- Allez-y, on les retient ici. Il faut tenir le plus possible !
L’adolescente resta bloquée au milieu du cratère, à quelques mètres de ses collègues qui se sacrifiaient. Comment ? Comment pouvait-elle laisser faire ça ? Devait-elle se retourner et porter en elle la mort de ses compagnons ? Même si c’était insensé, même si l’ennemi était en surnombre, elle devait… elle pouvait… une main s’était refermée sur son bras pour la tirer. C’était un homme d’une trentaine d’année, le visage éprouvé, mais ses yeux l’enveloppaient avec un voile protecteur.
- Il faut reculer miss. On a une portée de 800 mètres. Si on arrive à prendre de la distance, on pourrait en abattre un maximum avant qu’eux puissent nous toucher. En espérant que le commando fasse sauter leur base d’ici là…
Sans être réellement convaincue, la jeune fille se laissa entrainer. Dans son dos, la rumeur des tirs lasers et des mitrailleuses grondaient. Elle ne vit pas alors que les robots avaient appris de tous les combats menés jusqu’à présents : ils étaient plus vifs, plus forts, et connaissaient les stratégies humaines. A peine la fumée avait-elle masquée le cratère qu’ils s’étaient mis à courir, se dispersant pour éviter les tirs, vidant leurs chargeurs dans le nuage.
La galloise était tout juste passée de l’autre côté du cratère, prête à courir à son tour, qu’une douleur atroce enflamma son bras gauche. Une balle perforante avait percé sa combinaison pour se ficher dans sa chair. Selene hurla de douleur et ne réussit ne faire que quelques foulées maladroites avant de s’effondrer. C’est la première fois qu’elle se faisait tirer dessus. Ça faisait mal, tellement mal ! D’un coup, la terreur qu’elle réussissait à contenir jusque là revint à la charge. Allait-elle mourir ?
Elle sentait son bras palpiter, comme si son cœur s’y trouvait désormais. La douleur se diffusait pratiquement sur toute la moitié droite de son corps. Il fallait qu’elle se relève, qu’elle court, sinon… pourquoi avait-elle autant envie de pleurer ? Elle avait si souvent souhaité mourir, elle avait même essayé… alors pourquoi ? A cause de Julian et Anastasia ?
La rouquine n’avait même pas sentit qu’on la soulevait de terre. Son acolyte, celui qui l’avait déjà tirée hors du cratère, l’avait prise sur son épaule pour l’emporter avec lui. Une adolescente de 49kg, ça ne pesait rien pour lui, et encore moins dans une situation pareille ; ce n’était pas demain qu’il laisserait mourir un enfant sur un champ de bataille.
- Aller tenez bon miss, lui glissa-t-elle sans réduire l’allure, c’est que le bras, je vous emmène à l’écart. | |
| | | Anastasia Waitten
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| Sujet: Re: Le soulèvement des machines Lun 13 Avr - 13:12 | |
| Mike et Anastasia venaient tout juste de se glisser dans l'ouverture, entre les deux stalagmites - afin d'emprunter le couloir qui mène au coeur - qu'ils entendirent une série de déflagrations du style mitrailleuse, instantanément suivie de cris de douleur puis le silence. La stupeur les fit s'arrêter net. Visages virant au vert, traits tirés, yeux agrandis par l'horreur, ils se regardèrent chacun pensant à la même hypothèse effrayante: certes, la porte s'était ouverte mais elle était sécurisée... Ils fermèrent les yeux quelques instants afin de chasser l'angoisse qui les étreignait: les collègues étaient-ils blessés ? morts ? Pour le savoir il n'y avait qu'une solution: aller voir. Mike souffla bruyamment et poussa un long soupir avant de prendre la parole: Je ne sais pas comment mais il faut qu'on avance... On est protégé jusqu'au petit virage, tentons de jeter un coup d'oeil. A pas de loup, la méfiance aiguisée et la concentration à son paroxysme, ils avancèrent lentement. La proximité de mort éventuelle les firent se coller l'un à l'autre, tant par besoin de protection que pour ressentir la sensation chaude et rassurante d'un corps humain vivant. Aucun des deux n'osaient penser à autre chose que leurs pas, surtout pas aux trois autres probablement effondrés au sol. D'instinct, Anastasia mit la main dans sa poche: la bombe à générateurs d'IEM était bien là. Doucement sa main remonta et palpa la poche intérieure: le dessin d'épouvantail n'avait pas disparu non plus. Elle aurait aimé se dire que tout allait bien...
Ils arrivèrent au coude et se collèrent contre la paroi. D'où ils étaient ils ne pouvaient toujours rien voir; il aurait fallu avancer un peu plus; pas grand chose: un pas, deux maximum mais cela leur donnait l'impression d'une enjambée de géant vers une mort certaine et restèrent cloués là. Ils virent les reflets d'un rayon de lumière, laser certainement, qui devait balayer toute la superficie de cette fin élargie du tunnel où se trouvaient - dans quel état ? - Joan, Edem et Andrew.
D'où ils étaient, il n'était pas non plus possible de lancer l'engin qui réduirait à néant l'activité des machines. Il fallait prendre des risques mais ils n'étaient pas encore prêts à les assumer. Héros kamikaze n'était pas la fin qu'ils avaient espérés. Anastasia ne pu s'empêcher de penser à Edem; elle avait un petit faible pour lui et priait dieux et diables qu'il soit juste blessé. Le silence seul répondit à ses incantations. Son esprit imagina Julian sur le champs de bataille, entouré de morts, de blessés, de robots à abattre, du Golem puis Selene harassée de fatigue, les yeux fous d'avoir trop contemplé les plaies béantes, témoins du dernier souffle de combien de centaines d'individus ? Elle s'en voulut de sa lâcheté, il fallait agir coûte que coûte à présent. Le corps glissant le long de la paroi elle fit un petit pas. insuffisant. La peur au ventre, elle amorça le second. Le rayon laser l'évita d'1 millimètre; elle n'était pas repérée et pu voir: devant la porte ouverte se tenait une mitraillette sur pied, rouillée mais efficace surmontée d'une sorte de petit projecteur tournant sur lui-même, dirigeant le faisceau partout, du sol au plafond compris. Derrière l'arme, elle distingua les écrans d'ordinateurs de la caverne, eux aussi du sol au plafond. Devant... Joan, Edem et Andrew étaient inertes, gisant dans une marre de sang. Des larmes de douleur et de colère roulèrent sur ses joues. Mike l'avait rejoins et lui prit la main en signe de réconfort. Que fait-on maintenant ? souffla t-elle. Nos pistolets laser ne nous serviront à rien d'autre qu'à remettre en route cette mitrailleuse de malheur... Mais nous avons une possibilité. Notre mission devra s'accomplir en deux temps: 2 bombes. Sais-tu bien lancer haut et loin ? répondit le stagiaire. Moyen... plutôt non... Bon. C'est donc toi qui devras lancer la première. je t'explique: tu balanceras ton IEM au ras du sol; ce ne sera pas très puissant mais largement suffisant pour neutraliser le rayon laser et l'arme. Dès que tu as lancé, tu te planques à nouveau derrière la paroi: les rayons sont mauvais, ils peuvent perturber tes connexions neuronales ou te tuer. Une fois cette étape réussie, j'avance jusqu'à l'entrée de la caverne, je n'ai pas le choix: les machines sont forcément protégées par une cage Faraday ou autre chose, il faut que j'examine cela et que je lance ma bombe en fonction de ces paramètres sinon elle sera trop peu efficace. Evidemment, je lancerai le plus en l'air possible: une bombe qui explose en altitude provoque une IEM bien plus étendue qu'une explosion au sol, ainsi le facteur inconnu: la dimension de la caverne ne sera pas un problème; on aura la certitude de tout bousiller. Vas-y ! Anastasia se concentra, lança la bombe comme on lance un palet, légèrement au-dessus des corps toutefois et bondit derrière la paroi. Elle entendit le bruit caractéristique de l'impulsion et vit le rayon laser mourir. Le plan N°1 avait parfaitement fonctionné, la voie était libre pour le doctorant.
Après quelques instants d'attente, Mike avança doucement. Comme rien ne se passait, il accéléra l'allure et se campa devant l'ouverture, pistolet au poing. la caverne était immense mais ronde, cela faciliterait la tâche ! Il fut surpris de constater que les appareils n'étaient protégés que par une immense cage Faraday en assez médiocre état. En d'autres circonstances, il aurait été déçu s'attendant à devoir affronter une technologie bien plus évoluée mais là, il fut rassuré. cela prouvait aussi à quel point les robots avaient été un peu trop sûr d'eux, combien dans leur haine, ils avaient sous-estimés le potentiel humain. Ils avaient beau connaître leurs réactions sur le bout des doigts, jamais ils n'arriveraient à cerner complètement les différents facteurs et combinaisons liant l'intellectuel au sentiments qui était autant le génie que la catastrophe humaine. Eux-même, gens de chair, malgré les milliards de rayons de livres sur le sujet n'en n'étaient pas encore venus à bout. Examiner la cage fut un jeu d'enfant. Il n'eut même pas besoin de faire 3 pas: il savait ce qu'il cherchait, il le trouva: les fuites ! Une fente dans le métal d'un centième de millimètre laisse passer les ondes comme un gros trou de 10cm de diamètre ! et la fente, elle était là, sous ses yeux. Et il y en avait d'autres dans cette ferraille à moitié corrodée. Dans un ample geste de rage, il lança sa bombe en hauteur. La déflagration fut intense et le terrassa sur place.
Folle d'angoisse, Anastasia le rejoignit et se pencha pour écouter son coeur: il était vivant ! Les lumières clignotèrent et s'évanouirent, le ronflement des machines cessa. Ils ne furent plus éclairés que par la faible luminosité de la pierre verte fluorescente. Voulant prévenir les supérieurs de la réussite de leur mission, elle s'aperçut que l'oreillette ne fonctionnait plus, ni son pistolet laser, ni rien d'ailleurs; logique... Mike remua et s'assit se tenant la tête dans les mains. Ca va ? s'empressa de demander la jeune femme. Ca ira... J'ai juste perdu connaissance et je suis presque heureux: on a gagné. dit-il tristement en regardant les corps de ce qui avait jadis composé une équipe d'élite, parfaitement rôdée, ayant accomplit leur mission avec le plus grand sérieux, jusqu'au sacrifice comme Ron, pour la survie des autres.
Il se leva et tous les deux se dirigèrent vers Joan, Criblée de balles, morte. Edem ? guère mieux mais le coeur battait encore, à peine, il fallait faire vite ! mais comment ? ils étaient sous terre, où exactement ? les rails ou l'aéroport qui pouvaient mener à la surface étaient à des kilomètres de distance. Ils étaient coupés du monde... Andrew les avaient quittés lui aussi. Agenouillé devant le corps de son mentor, Mike pleurait à chaude larme. Anastasia effondrée de douleur, sanglotait, le bras autour du cou de son partenaire de combat. | |
| | | Le Marchand de sable
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| Sujet: Re: Le soulèvement des machines Ven 24 Avr - 16:06 | |
| Lorsque le générateur avait été mis en marche, l'IEM émit eu sur le camp robotique le même effet qu'aurait eu une bombe atomique sur le camp humain. En un claquement de doigt les circuits grillèrent comme des saucisses sur un barbecue. Certains robot se contentèrent de tomber sur le sol comme des pantins sans vie, d'autre prirent feu, se consumant lentement dans une odeur de plastique carbonisé. Pas de sang, pas de cris, pas de pleurs... et pourtant c'était une tristesse infinie qui émanait de ces carcasses métalliques inertes. Même s'ils n'étaient pas fait de chair, c'était des centaines, des milliers de corps qui jonchaient le champ de bataille et l'ancienne usine en proie aux flammes. Plus aucune communication ne marchaient, brouillées par l'impulsion. Il fallut plus d'une heure avant que l'équipe d'Anastasia ne soit retrouvée... enfin ce qu'il en restait. Ce temps d'attente s'était révélé fatal à Edem, seuls la jeune femme et Mike purent revoir le ciel encore une fois. Ils furent mené au camp de fortune où attendait Selene, allongée sur un brancard jusqu'au rapatriement. Maintenant que les tirs avaient cessés, qu'aucun ordre n'était hurlé, qu'aucun sirène ne résonnait... il ne restait plus que les pleurs et les geignements. Beaucoup de soldats avaient été marqué dans leur chair, des blessures qui ne pourraient pas toujours être guéries. Les pires étaient celles du cœur. Chacun avait à présent incrusté dans sa rétine les images des combats, du sang et de la mort omniprésente. Ils en rêveraient de longues nuits encore... Une chance que les voyageurs soient épargné ce concernant... Le soleil était déjà haut dans le ciel quand Selene et Anastasia pénétrèrent dans le quartier général de la M.E.R.D.E. à Techyo. On leur y prodigua durant le reste de la journée les soins nécessaires à leurs blessures après avoir récupéré leur matériel, mais si elles semblaient guéries en apparence il leur faudrait -tout comme Julian- faire attention et ne pas forcer pour les jours à venir. Aussi avancée soit-elle, la technologie d'ici n'était pas magique... et il était important d'appréhender avec justesse ses limites. Aux alentours de 19h vint l'heure de leur convocation commune. En tant que contractants exceptionnels, ils étaient payés à la mission et devraient donc postuler de nouveau si jamais l'envie leur prenait de redevenir suicidaires. Présentement... c'était l'heure du chèque. Ou du conseil de discipline. Ou des deux... à vrais dire on ne leur avait pas expliqué grand chose lorsqu'on les avait planté dans le couloir avec leur numéro de convocation. La queue avait été longue mais ils finirent par pénétrer dans le bureau de l'homme qui les avait reçu en entretien. Celui-ci leur fit signe de s'asseoir avant de joindre ses mains sous son menton et de les observer longuement. Son regard, s'il ne fit que survoler Anastasia, s'attarda un moment sur Selene avant de jeter son dévolu sur Julian. Il avait compris à la lecture de sa candidature que ce garçon n'était pas une lumière, mais la suite s'était révélée si catastrophique qu'il ne savait pas par où commencer. La vue des deux chèques sur son bureau lui donna son point de départ. - Mr McMoore, soyons clair. S'il n'y a que deux chèques sur ce bureau ce n'est pas sans raison. Vous vous êtes révélé être une recrue catastrophique et un gouffre financier. Vos soins ont coûté plus cher que ce que ne valait votre travail. Bien plus cher. Si ça ne tenait qu'à moi, je vous aurais demandé de rembourser à la M.E.R.D.E. la différence.Si le ton s'était durci sur la fin, ce n'était que pour mieux annoncer la suite de son discours. Il sortit un papier noircit d'encre qu'il se mit à lire, cassant : - La recrue McMoore a utilisé la force pour régler un conflit oral, blessant l'un de ses collègues. La recrue McMoore a fait preuve d'insubordination tout au long de l'opération. N'écoute pas les ordres, utilise volontairement mal son arme, l'endommage en s'en servant comme d'une béquille, change d'unité sans autorisation hiérarchique, repart se battre malgré l'avis médical défavorable... Je pourrais continuer toute la nuit comme ça. Si un échec avait des jambes, elle s'appellerait McMoore, vous comprenez ? Je ne veux plus jamais vous revoir dans ce bureau. Sortez, ces dames vous rejoindront dans quelques instants.L'air patibulaire des gardes à l'entrée du bureau fit taire toute envie de commentaire. Lorsque Julian se fut éclipsé vint le tour de Selene de passer un mauvais quart d'heure... - Melle Nymphadora, vous avez peut-être cru que nous étions simples d'esprit mais nous savons que vous avez utilisé un pouvoir sur l'un de vos collègues suite à une simple taquinerie. Le rapport ayant été fait avant la mission, nous avions hésité à vous mettre à la porte. Ceci dit, je ne regrette pas d'avoir été coulant. Il appuya sur ce dernier mot avant de reprendre : Mais ne croyez pas que cet acte n'aura pas de conséquence. Vous subirez une perte significative de salaire à ce propos.Il attrapa les chèques sur son bureau et en plaqua un devant chacune des femmes, leur laissant de loisir de découvrir le montant alors qu'il commentait la raison des différences observées entre les deux sommes versées. - Comme je le disais, vous avez subit un malus financier. Mais votre conduite exemplaire lors de la mission et votre exploit contre le golem ont minimisé ce désagrément. Melle Waitten quant à elle touche le salaire complet. Vous avez parfaitement comblé les attentes que nous avions vous concernant.Le trio était désormais libre de quitter le building après avoir récupéré leurs effets personnels, leurs poches plus ou moins pleines... ************** Salaires :
Julian : 0 rubz Selene : 380 rubz Anastasia : 400 rubzSelene, Anastasia et Julian direction : Après la guerre ben plus de guerre | |
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| Sujet: Re: Le soulèvement des machines | |
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