Hypnose : l'Exil
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 Bolbec, ou les crampons de la justice.

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Georges Mikles

Georges Mikles


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MessageSujet: Bolbec, ou les crampons de la justice.    Bolbec, ou les crampons de la justice.  Icon_minitimeLun 25 Juin - 12:45

[>>>>> En provenance de Blackwood City, pour le meilleur et pour le pire.]


Le bras de la rivière s'était creusé un chemin au fil de longues années, bien trop longues pour que la perception humaine puisse se rendre compte de la magnificence et du tour de force que la nature avait produit. Suivant le lit où se déversait le courant d'eau pure et cristalline, le plateau d'herbes hautes s'enfonçait en une côte pentue, qui plusieurs centaines de mètres plus loin, remontait pour former une nouvelle plaine, tout aussi verdoyante et sournoise que sa sœur jumelle. Dans le creuset formé entre ces deux frangines siégeait le village de Bolbec.

En contrebas des deux plaines, le village récoltait toute la terre, tout le terreau, l'humus, les feuilles et les herbes mortes qui roulaient en un flot perpétuel. L'humidité de l'air restait coincé dans ce val, imbibant d'eau la terre du sol et les bâtisses. Dans ce climat, la mousse, les orties, les champignons et le lichen poussaient à foison.

Pour ne pas que l'eau de pluie ou la brume condensée ne stagne et n'abime les miteuses constructions, les habitants avaient creusé un canal qui se déversait dans le bras de la rivière bordant le village. Une caste même de villageois avait été formé, ayant pour but d'entretenir le niveau d'humidité et de végétation indésirable au plus bas.

C'est dans cette ville sentant la mare un dimanche pluvieux de chasse au canard que la petite troupe improvisée de voyageurs arriva. Georges menait toujours devant lui la petite autiste aussi inactive que mentalement présente. Eve les talonnait, avec son humeur habituelle d'ours brun réveillé en pleine hibernation par un putain de témoin de Jéhova faisant du porte à porte.

"Mais où, où, où est Charlie ?"

Chantonna Georges, pour la énième fois. Le blondinet était là, l'air toujours aussi perdu dans ses survêtements de jogging.

Il fallait cette fois ci être discret, et si possible ne pas réduire en purée la tête d'habitants un peu hostiles à coup de poings et de battes. Enfin, si Peter ne les avait pas suivit, il y avait une petite chance pour que tout se passe en douceur.

Le long de la marche qui leur avait permis de rejoindre ce trou à rat, Georges n'avait pas pu penser à un seul plan permettant de repérer, neutraliser et dépouiller le voleur de chaudron âgé de seize ans. Et ne pas prévoir était tout aussi bien, sinon largement mieux, que de se perdre en plan foireux comme le faisait Eve. Il la regardait, les yeux écarquillés. Il ne parvenait pas à organiser ses arguments qui contrecarraient point par point les complots de la paranoïaque. Qui feraient confiance à des inconnus qui débarquent pile poil juste après avoir gagné le gros lot ? Le garçon se méfierait des étrangers. S'il avait réussi à doubler un Leprechaun, c'est qu'il n'était pas totalement abruti. Georges parvint néanmoins à formuler :

"Si Charlie était à sa place, il irait aux putes. Trouvons le bordel ?"
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Charlie Adams

Charlie Adams


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MessageSujet: Re: Bolbec, ou les crampons de la justice.    Bolbec, ou les crampons de la justice.  Icon_minitimeSam 30 Juin - 10:34

Suivant les indications des uns et des autres, notamment celles du "Capitaine", Charlie enregistra quelques mots qui sonnaient comme étant clé à ses oreilles : or, chenapan, richesse et confort.
Ouais, du mercenariat en somme.
Le blondinet hoche vaguement de la tête et les suivit sans poser davantage de questions. Bientôt la silhouette du village se dessina dans un vallon ombragé. Le hameau ressemblait en tout point au panneau annonçant précédemment sa direction : humide et rempli de parasites végétals. Le regard noisette se perdit dans les ruelles tout en suivant le pas de la femme meneuse. Elle avait l'air de savoir ce qu'elle voulait et comment procéder en tout cas à en entendre son plan.

Charlie eut un temps d'arrêt quand elle évoqua une campagne publicitaire pour un "je ne sais quoi" qui miroiterait uniquement aux yeux de leur garnement. Dubitatif, il haussa un sourcil.

Le Capitaine y mit alors son grain de sel et replongea l'anglais dans une rapide réflexion au bout de laquelle il acquiesça.

- Plutôt oui, quand on a assez d'or pour vivre et s'amuser les études on s'en fout un peu..., fit-il en connaissance de cause.

Il observa les alentours, son regard se perdant sur les divers écriteaux couverts de lichen. Espérons seulement qu'il y ai un bordel dans un bled si paumé.
Herboristerie ? Vu tout ce qui s'amassait rien que sur les maisons le propriétaire ne devait pas avoir un métier bien difficile. Boulangerie, mécanicien, maisonnettes... Quoiqu'il en soit ils n'étaient pas dans la bonne rue.

- Ou faute de putes et s'il est malin il pourrait toujours jouer ses sous pour doubler c'qu'il a déjà. Dans tous les cas, un gosse au jeux ou aux putes alors qu'il devrait être en cours ça ce remarque. En essayant de l'apâter à la sortie de son lycée on pourrait tomber sur un autre, perdre du temps et attirer les soupçons en prime.

Après tout quoi de plus suspect que trois types qui n'avait visiblement pas de points communs, avec une gosse, et plantés non loin d'un lycée. Un coup à ce que les mères craignent pour leurs mômes oui.

Charlie avisa autour de lui, si bordel et salle de jeu il y avait, ça serait dans la même zone.
Laissant les autres derrière lui, il prit son sourire le plus aimable pour aller questionner un vieil homme sur ce qu'on pouvait trouver à Bolbec comme commerces, choses à visiter, et autres. Après avoir obtenu une liste précise de toutes les boutiques inintéressantes de ce vieux bavard surpris de voir des touristes, il revint vers les autres.

- P'tet au Sud du village, il disait que c'était mal fréquenté.
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Eve M. Todrovitch

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MessageSujet: Re: Bolbec, ou les crampons de la justice.    Bolbec, ou les crampons de la justice.  Icon_minitimeLun 2 Juil - 19:30

- Jouer son or pour essayer de doubler ses gains, hein ?! répéta Eve, pensive, tandis que Charlie s’éloignait pour interroger un vieux.

Il fallait admette que ça se tenait comme hypothèse et que ce serait peut-être plus probant de commencer à fouiner par là que du coté de son école. Le nouveau marquait un point, et ça n’était pas pour déplaire à la taularde, qui le dévisageait désormais d’un œil froid et intéressé. Passant une main dans ses cheveux d’ébène, alors qu’elle songeait déjà à faire plus intimement connaissance avec le blondinet, elle commenta en jetant un regard à sa boussole :

- Pas mal, on a qu’à aller y faire un tour.

La preuve que la russo-américaine n’était pas capable de s’imaginer dans la tête d’un adolescent ? Sans doute. Son enfance trop chaotique passée l’âge de treize ans l’avait empêchée d’avoir une vie « normale » et elle était mentalement bien trop atteinte – et centrée sur ses convictions – pour visualiser correctement les celles de quelqu’un d’autre.

La jeune femme détaillait la ville miteuse, ensevelit sous le lichen et les feuilles mortes, alors que leur trio se dirigeait vers le dit « sud mal fréquenté ». A croire qu’hormis Elipse, aucune civilisation Dreamlandienne n’était correctement développée ; c’était en tout cas le constat qu’Eve pouvait dresser de sa maigre expérience. Elle éternua plusieurs fois même, lorsque la poussière terreuse balayée par le vent venait irriter ses narines. La campagne n’était vraiment pas pour elle.

Au premier individu logé dans un coin sombre entre deux vieilles bâtisses, fumant un cigare tordu d’un air sombre en regardant passer les voyageurs, la détenue sut qu’ils étaient arrivés à l’endroit escompté. Aussitôt, les lances paranoïaques fusèrent pour se planter dans son esprit, suggérant que plus que jamais, l’injustice les guettait au moindre pas. Et si le type interrogé par Charlie avait sonné l’alerte ? Et si on leur tombait dessus pour les dépouiller ? Et ci tout n’était qu’un piège tendu par les Leprechauns ? Et si des elipsiens souhaitant se faire justice eux-mêmes étaient derrière se traquenard ? Ou bien Blackwood city ?

Le monstre dans ses entrailles remuait nerveusement, appelant à sortir les crocs pour montrer qu’il savait mordre, afin de garder d’éventuels agresseurs en respect, mais Eve refusait de le laisser s’exprimer. Empoigner sa batte à cet instant, ce serait placer un lampadaire « suspect » au dessus de leur tête, et c’était tout ce qu’elle voulait éviter.

Devant un établissement dont la façade était couverte de champignons, la paranoïaque croisa les yeux éteints de deux femmes en tenues plutôt légère, occupées à commérer en grillant ce qui ressemblait à des cigarettes. Les vitrines crasseuses laissaient entrevoir des tables, un billard, et quelques personnes installés tranquillement à siroter des boissons locales. Que ce soit le bordel, un équivalent de salle de jeu, ou un concept purement Dreamlandien, autant commencer par là ; sans compter que dans les bars venaient toujours se soulager les langues de ceux qui ont des yeux et des oreilles qui trainent, non ? Peut-être que quelqu’un saurait les aiguiller.

- On essaye là-dedans ? demanda-t-elle discrètement à Georges et Charlie, sans quitter de ses yeux glacés les deux prostituées.
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Jade Martins

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MessageSujet: Re: Bolbec, ou les crampons de la justice.    Bolbec, ou les crampons de la justice.  Icon_minitimeDim 8 Juil - 17:46

>> En provenance du monde réel

Le vent soufflait sur la plaine, envoyant voler ses cheveux à l’instar des herbes haute qui représentait 99% de la flore locale. Personne à l’horizon, pas même Peter qui avait pourtant promis de l’accompagner à l’autre bout du monde. Il fallait croire que les promesses avaient une valeur toute relative à Dreamland. Ainsi seule au milieu de nulle part Jade réajusta l’une des nombres fermetures magnétiques qui parcourraient sa tenue et se mit en marche dans une direction qu’elle pensait être le nord, le seul problème étant que n’ayant aucune idée de l’heure qu’il était se référer au soleil était aussi risqué qu’aléatoire. Rien ne lui disait d’ailleurs que l’astre de ce monde suivait les mêmes lois que le leur.

Un pas après l’autre l’adolescente faisait son bonhomme de chemin. Cette solitude n’était pas pour la rassurer mais après autant d’émotions pouvoir se retrouver un peu n’était pas de refus. Ce silence paisible qui l’entourait n’évoquait rien d’atroce et personne n’était là pour lui rappeler le sang, les cris et la peur. Alors qu’elle se mettait à siffler un air, le regard perdu droit devant elle, les lèvres de Melena se posait sur les siennes dans le monde. Elle n’en eut pas conscience et c’était probablement mieux ainsi.

Bientôt ses pas la menèrent à une route qui elle-même la mena à un panneau indiquant la présence de « Bolbec » à quelques kilomètres de là. L’adolescente mit la main en visière pour chercher à apercevoir quelque chose mais elle était si petite qu’elle avait un mal fou à voir au-delà des hautes herbes. Qu’à cela ne tienne, elle découvrirait sur place, de toute manière elle avait besoin de s’acheter à manger et de glaner des renseignements sur la manière de rejoindre la côte est du continent aussi n’avait-elle pas vraiment le choix…

Il lui fallut un bon moment pour rejoindre la petite ville perdue au milieu de nulle part, coincée entre deux plateaux verdoyants. Tout ici sentait la moisissure et l’humidité, et le visuel n’était pas plus glorieux. Si jade aurait gentiment qualifié l’endroit de pittoresque, son double plus franc aurait plutôt dit miteux. Niveau époque la civilisation locale semblait bloquée dans les années 50, une version plutôt humide des images des vieux films que Jay avait en tête.

A force d’aller tout droit –vers ce qui se révélait être le sud et non le nord- l’adolescente atterrit dans un endroit mal famé. Inutile de dire qu’elle regretta aussitôt d’avoir poussé la « balade » jusque-là. Où que se posaient ses yeux tout lui semblait louche et dangereux. Même ces trois personnes plantée devant ce bordel et qui… hey !

- Eve ? Capitaine ? tenta Jade, le soulagement se lisant sur ses traits harmonieux.

La solitude avait bien assez durée, surtout maintenant qu’elle se retrouvait perdue dans un quartier craignos d’une ville craignos d’un monde craignos. La compagnie avait aussi du bon parfois. D’un pas vif elle réduisit l’espace qui la séparait du groupe non sans dévisager le blond qui avait remplacé Peter. Celui-ci ne semblait pas avoir suivi les autres ce qui n’était pas étonnant aux vues de leurs relations conflictuelles mais Jade ne pouvait s’empêcher de craindre qu’il soit à cette heure couché dans un fossé, le crâne défoncé par la batte que la paranoïaque maniait de main de maitre.

L’inconnu était plutôt mignon mais il avait l’air totalement déphasé à l’instar des nombreux nouveaux voyageurs qu’elle avait croisé. Pour que le duo chic et choc l’ait pris sous son aile ce devait être réellement le cas d’ailleurs et l’adolescente ne put s’empêcher de se demander qu’elle était son problème. Il avait pourtant l’air normal, vu comme ça.

- Je suis contente de vous revoir, je ne pensais pas tomber sur un visage connu aussi vite… au fait désolé pour tout à l’heure mais je me suis « réveillée » et je n’ai pas pu revenir aussi facilement que je l’avais pensé.

C’était le moins qu’on puisse dire, mais elle n’avait aucune envie de détailler les horreurs qu’elle avait eu à vivre dans un monde dans lequel elle avait toujours pu se réfugier en cas de besoin. Les courses poursuites et les morts étaient bon pour Dreamland, mais le fait est que son visage se retrouvait placardé sur des avis de recherche dans les deux mondes. Un comble quand on savait qu’elle répugnait à écraser ne serait-ce qu’une fourmi.

Elle attrapa la main d’Eve avec la force du désespoir, comme s’ils avaient pu disparaître sous ses yeux. Avec un sourire gênée elle désigna Charlie d’un geste de la tête et demanda à mi-voix pour ne pas être entendue de tous :

- Qui s’est au juste ? Un voyageur ? Et où est Peter d’ailleurs ?

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Eve M. Todrovitch

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MessageSujet: Re: Bolbec, ou les crampons de la justice.    Bolbec, ou les crampons de la justice.  Icon_minitimeMar 17 Juil - 16:53

Une voix familière la fit se retourner avant même que ses comparses n’aient répondu à sa question. Jade. Enfin, c’était Jade aux détails près qu’elle s’était décoloré les cheveux et était maquillée d’une drôle de manière. Eve la regarda s’approcher de ses yeux glacés, sans réellement savoir comment réagir : s’agissait-il vraiment de l’adolescente disparue un peu plus tôt, ou bien d’un autre leurre dreamlandien qui n’avait pas totalement réussi son œuvre ?

Lorsque Jade lui prit la main avec cette crainte au fond des prunelles qu’elle lui avait déjà vu, la détenue admit qu’il devait s’agir de la vraie. D’abord pour la ressemblance dans sa manière d’être, et puis parce que depuis peu, elle était bien placée pour savoir qu’un réveil dans le monde réel pouvait concentrer bien des évènements avant un retour dans la dimension onirique. Qui sait ce qui avait bien pu se passer de l’autre coté du voile pour que la psychotique revienne comme ça ?!

- Peter ? répéta Eve sans l’ombre d’une émotion, on l’a perdu en route. C’était un criminel dérangé, alors ça vaudra mieux pour toi. Et pour lui, acheva la paranoïaque avec une étrange lueur de folie dans ses yeux marron.

Utile d’ajouter qu’il avait voulu faire le clampin dans les près pour attendre la jeune fille ? Non. D’abord parce qu’elle était si naïve qu’elle serait bien capable de vouloir aller le chercher, et c’était bien la dernière des envies de la taularde. D’autre part, elle n’avait pas menti : à voir comment le disparu avait massacré la bande de Blackwood city, il n’en était pas à son premier crime et était évidemment assez instable pour recommencer. C’était rendre service à la psychotique de la dissuader de l’approcher, ça n’avait rien d’injuste.

- Et oui, Charlie est un voyageur qui…

La russo-américaine s’était interrompue lorsqu’elle s’était retournée vers le duo masculin. Plus de Georges, ni de gamine autiste agrippée à lui. Comme si on lui faisait une mauvaise blague qui n’avait visiblement pas pour effet de la faire rire, Eve croisa les bras en dévisageant le blondinet, mais il ne semblait pas détenir d’explications non plus. Le pirate, son ticket – soit disant – vers le confort et les relations hauts placées de Dreamland venait de se volatiliser. Réveillé ? Aller savoir. Et quand diable allait-il revenir ? C’était le même problème que pour Jade : elle ne pouvait pas attendre indéfiniment qu’il reparaisse ; ce pourrait être dans la minute ou dans dix ans.

- Bordel de merde ! grinça la détenue entre ses dents serrées.

Ses traits ordinairement impassibles étaient désormais tendus par une colère glaciale. L’envie de frapper dans quelque chose provoquait ces habituels tremblements maladifs qu’elle tentait de réprimer en ouvrant et fermant les poings. C’était tout son plan d’avenir qui s’effaçait sans le capitaine, un départ à 0 complet. Si ne réapparaissait pas dans les prochaines minutes, il avait intérêt à ne jamais recroiser sa route, parce qu’elle risquait fort de lui donner l’équivalent de son trésor caché en pains dans la tronche.

- Voilà pourquoi il ne faut jamais faire confiance à ceux qui promettent monts et merveilles sans preuves, siffla-t-elle autant pour elle-même que pour Jade, j’ai pas l’intention de tourner en rond dans ce monde bidon jusqu’à ce que je me réveille. J'veux toujours trouver d'anciens voyageurs qui pourrait m'aider, tu n’as vraiment aucune idée de où chercher ? Au cas où le vieux ne revienne pas.

Pourquoi déjà ? Elle ne savait plus. Sans doute parce qu’elle ne supportait pas d’être ballotée sans rien savoir dans ses impératifs oniriques sur lesquels elle n’avait aucun contrôle. Elle se sentait comme un animal en cage de cette façon, même très grande, et dans ce domaine là, elle avait assez donné dans le monde réel. Eve aspirait à savoir et comprendre ; le monstre qu’elle abritait refusait d’être un jouet dans une mécanique de désastres. Un fil conducteur, une ligne à suivre, elle en avait besoin.
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Jade Martins

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MessageSujet: Re: Bolbec, ou les crampons de la justice.    Bolbec, ou les crampons de la justice.  Icon_minitimeMer 18 Juil - 19:42

Voir une criminelle dérangée accuser quelqu’un avec ces mêmes qualificatifs avait quelque chose de troublant mais Jade se retint de le souligner. La lueur de folie dangereuse qui embrasait les yeux glacés d’Eve n’y était pas pour rien. Elle se contenta donc de grimacer en imaginant le pauvre Peter à peine débarqué et déjà livré à lui-même dans ce mon hostile. N’importe quoi pouvait lui sauter à la gorge ou le poignarder dans le dos et il n’aurait aucun moyen de se défendre. La proximité d’Elipse mettait un nouveau coup à l’adolescente qui craignait le pire pour son –bref- compagnon de route.

Tout ce qu’on lui permettait c’était de prêter l’oreille en silence. Revenir en arrière aurait été se trouver seule de nouveau, convaincre la paranoïaque une mission impossible et la psychotique n’avait rien d’un Tom Cruise. La culpabilité l’assaillait avec la violence d’un tsunami mais Jay réussit à prendre sur elle alors qu’on lui présentait « Charlie », un nouveau voyageur.

Les têtes défilaient encore et encore comme un jeu de Qui-est-ce, tombant les unes après les autres. Son propre chemin n’était constitué que de multitude de portions de route parcouru avec tellement d’individus qu’elle en avait le tournis. Elle n’était même pas sure de se souvenir de tous leurs noms, leurs visages… et ce blondinet qui avait l’air bien sous tous rapports risquait de n’être que la nouvelle ligne d’une longue, très longue liste dont Jade se serait bien passée. Combien était morts, emprisonnés ou séquestrés ? Elle préférait ne pas y penser.

D’ailleurs en parlant de compagnons qui disparaissaient le capitaine venait de s’évaporer pendant le bref laps de temps ou l’adolescente avait concentré toute son attention sur Eve. Plus de trace de lui ni de l’étrange gamine qui s’accrochait à sa jambe comme si sa vie en dépendait. Vaporisés, soufflés comme le pollen d’une fleur.

Le duo s’était probablement réveillé mais ça n’empêchait pas la prisonnière de pester comme un beau diable. L’idée de faire une croix sur un voyage au soleil, des informations et un magot conséquent n’était pas pour lui plaire et devant cette colère expansive Jade rentra instinctivement sa tête dans ses épaules comme si ce geste avait pu lui offrir une quelconque protection.

Sa main droite, elle, était allée directement chercher dans le col de sa combinaison le collier qu’elle avait trouvé il y avait de ça longtemps maintenant. Une chaine en argent auquel pendait une croix du même métal sur laquelle était encastré un onyx d’une rondeur et d’une noirceur parfaites. Lorsque son doigt frôla la pierre pour y chercher du réconfort une légère lueur émana du bijou mais elle ne s’en rendit pas compte, trop occupée à tenter de trouver une solution au problème qui risquait de causer une agression gratuite de la part de leur folle à la batte.

- Il y en a d’autres, des voyageurs expérimentés… tenta Jade en accentuant la pression sur son pendentif sous le coup du stress, Je ne sais pas où exactement mais j’ai connu des gens qui ont croisé des « terroristes » voyageurs. On va peut-être finir par tomber dessus non ?

Peut-être à cause d’un nouveau regard rageur d’Eve ou simplement parce que sa main tremblait de plus en plus mais l’index de la jeune fille finit d’enfoncer l’onyx, entrainant un bruit de parasites qui la fit sursauter. Elle lâcha le collier alors qu’une voix étrange résonnait soudain comme si l’objet n’avait rien été d’autre qu’un talkie-walkie stylisé.

- QG de la résistance voyageuse, vous avez un problème ?

Jade cligna des yeux, interdite, et la voix dû se répéter pour qu’elle sorte enfin de son mutisme. Elle ne comprenait pas du tout ce qui se passait et même si c’était l’occasion rêvée de calmer Eve la psychotique n’avait aucune envie de devoir la suivre on ne savait où pour rencontrer les responsables de la haine elipsienne, à 10 000 lieues de l’endroit où elle souhaitait se rendre.

- Non… euh… non… enfin je ne vous ai pas appelé volontairement. En fait j’ai trouvé ce collier il y a quelques semaines et…
- Trouvé ? Qui êtes-vous exactement ? interrogea la voix bien plus sèchement.
- Jade Martins ! répondit aussitôt la bonne jumelle par pur réflexe ce qu’elle regretta aussitôt, Juste une voyageuse, mais je ne voulais pas vous déranger. Oubliez cet appel et…
- Une voyageuse ? Vous dites vous appeler « Jade Martins » ?

Des murmures inaudibles s’élevèrent du pendentif pendant une poignée de secondes pendant lesquelles Jade sentit son cœur battre plus fort que jamais. Après un laps de temps qui lui sembla une éternité la voix reprit plus chaleureusement :

- Vous faites partie de ceux qui se sont évadés pendant le transfert à Miquitzli n’est-ce pas ? Les vainqueurs de l’arène ?
- Oui mais…
- Patientez juste quelques secondes on va vous téléporter ainsi que vos compagnons proches si vous en avez. Certaines personnes aimeraient vraiment vous rencontrer !

Avant même d’avoir eu le temps de lâcher un hoquet de stupeur, Charlie, Eve et Jade disparurent soudainement, ne laissant derrière eux qu’un vague refrain grotesque d’une chanson enfantine.

>> Direction le QG de la résistance
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MessageSujet: Re: Bolbec, ou les crampons de la justice.    Bolbec, ou les crampons de la justice.  Icon_minitime

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