Hypnose : l'Exil
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 Pas l'ombre d'un doute

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Jake Anderson
James Brooks
Dakota Earnshow
Sydney Miles
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Dakota Earnshow

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Maladie mentale : Phobophobie

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeMer 3 Oct - 14:35

L’atmosphère de colère née de la dispute entre Sydney et James n’avait pas encore disparu quand Dakota revint. Jusqu’alors elle avait toujours préféré se tenir éloignée de ce genre de conflit – mis à part les cas particuliers où la dispute influait son propre chemin et ses objectifs – et elle comptait bien s’y tenir une fois encore. L’adolescente avait beau partager l’avis du pirate sur la majeure partie des points abordés, à commencer par l’inconscience totale de Selene et James, le psychotique restait son meilleur mais surtout seul ami et le voir ainsi insulté n’était pour ainsi dire pas de son goût. Qu’aurait apporté sa voix dans le débat ? Des complications supplémentaires voilà tout. Elle aurait peut-être même réussi à baisser un peu plus dans l’estime sociale relative que les autres avaient pour elle alors autant se désintéresser de leurs querelles de bac-à-sable. Tant qu’on ne la forcerait pas à aller chercher la femme givrée dans tous les sens du terme tout irait très bien.

Il fut finalement décidé que Jake se joindrait à leur groupe et le signal de départ fut lancé, non sans que Dak’ reste d’abord bloquée devant la tentative d’approche du thermoréactif. Mieux la connaitre ? Pourquoi ? Comment ? C’était louche et à vrai dire elle ne tenait pas à ce que quiconque ne s’autorise une incursion dans son crâne quelles que soient les motivations. S’il voulait devenir son ami elle pouvait tout de suite l’informer de l’inutilité de sa démarche, mais ça aurait probablement été un discours trop brusque pour un être hypersensible. L'adolescente se retint donc de tout commentaire, se contentant d’afficher un air blasé.

La toquée et le psychotique partirent bientôt dans un sens, le reste dans l’autre avec comme point de rendez-vous la même auberge un peu plus tard dans la journée. La blondinette s’autorisa un léger sourire qui se voulait réconfortant à l’égard de son meilleur ami avant de lui glisser de sa voix monocorde :

- Je compte sur toi pour revenir indemne. A plus tard.

Etant donné la tenue plutôt légère de Syd’ un détour par un magasin de vêtements s’imposait. Les séances shopping ne l’avaient jamais intéressé en tant que pure représentation d’un gaspillage de temps, d’argent, ainsi qu’une démonstration de frivolité excessive, mais c’était une étape obligée si l’on ne souhaitait pas retrouver le rouquin au lit avec 40 degrés de fièvre le lendemain. Les pas précautionneux de la gamine s’arrêtèrent donc devant la première échoppe convenable, son pouce désignant la boutique.

- Un petit arrêt s’impose je suppose ? ses lèvres fines se plissèrent en une moue ennuyée alors qu’elle rajoutait un ton plus bas, Par contre j’attendrai dehors. Ces vendeurs ont toujours le don de vous sauter dessus pour vous forcer à acheter quelque chose. Je déteste me sentir harcelée.

Dakota se planta à droite de l’entrée, bras croisés et visage fermé à l’instar d’une statue de cire posée là en guise de décoration douteuse. De son emplacement elle avait une vue de choix sur la grande rue qui s’était animée à présent que le blizzard s’était calmé. Des enfants de tous âges envahissaient progressivement l’avenue pour la plonger dans un chaos que leurs parents couvaient du regard, l’air maternel. Bande d’inconscients… ne pensaient-ils pas aux passants ? Combien de chances de se retrouver dans la trajectoire d’une boule de neige ou de l’un de ces idiots qui courraient en riant sans même regarder où ils allaient ? Et combien de chances d’en avoir peur ? Pour pousser la paranoïa plus loin on pouvait imaginer que certains plaisantins auraient fourré des pierres dans leurs projectiles ou autre plan tordu qui naissaient dans leurs cervelles de voyous.

Dakota n’aimait pas noël, ça non. L’ambiance, les gens, le froid. Tout était source d’angoisses et de mauvais souvenirs. Sale époque.

Une bande de gamines coiffées de bonnets rouges s’approchait de son aura de mauvaise humeur sans même s’en rendre compte, leurs visages juvéniles fendus d’un large sourire qui découvrait leurs dentitions incomplètes. Aux vues des boites coincées sous leurs bras elles vendaient des biscuits de noël, autre façon d’extorquer leurs économies aux pauvres gens sous prétexte de respecter l’esprit d’une fête commerciale. Son regard glacé ne stoppa pas la chef de groupe qui s’adressa à elle de sa voix fluette, une boite de cookie tendue devant elle.

- Bonjour et joyeux noël ! Tu veux acheter une boite de cookies ? On les a fait nous-même et si on arrive à tout vendre on pourra partir en voyage scolaire à…

- Passionnant, mais non merci.

- Mais… ce n’est que dix rubz et, reprit la gosse sans se laisser démonter même si son sourire avait presque disparu à présent.

- « Que » dix rubz hm ? Que se passerait-il si je m’amusais à me laisser extorquer 10 rubz par tous les gens qui m’abordent les bras chargés de bonnes intentions ? Je vais te le dire moi : je serais morte de faim depuis longtemps. Maintenant allez racketter quelqu’un d’autre, vous serez bien aimables, ou alors vous avez besoin que je vous donne la définition du mot « non » ? Ça peut se faire, je suis toujours généreuse en définitions.

Les lèvres tremblantes et les yeux pleins de larmes les gamines tournèrent des talons pour aller hurler leur désespoir à tous les passants qui ne manquèrent pas de jeter à Dakota des regards désobligeants qui passèrent bien haut au-dessus de sa tête. Si on commençait à agir en fonction de l’opinion publique on n’avait jamais fini, et si la réputation avait un minimum d’importance pour elle dans le monde réel, ici seule la survie l’importait. Les cookies et les sourires d’enfants n’avaient pas plus de valeur qu’un peu de poussière dans l’univers.

Probablement moins encore, d’ailleurs.
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Jake Anderson

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeSam 6 Oct - 9:55

Comme une rose surgissant d'un nid d'épines, le fait que les paroles de Jake soient "acceptées", et qu'on ne lui dise pas de se la boucler pour une fois, c'était un soulagement certain. Ce pourvoir était bien plus qu'une arme, mais aussi un atout certain face à un ennemi, et même face à ses amis. Mais la joie que lui faisait cet échange sain réchauffait son petit coeur. De plus, la neige commençait à tomber tranquillement, assez pour que les manteaux des gens qui rentraient dans la pièce étaient recouverts d'une légère couche de neige toute blanche et légère.

La colère générale avait laissé place à un certain calme, et la boule de braises tendait à sa fin, pour finir par disparaître peu à peu. Dans la tête du thermoréactif, tout s'apaisait, et le mal de tête causé par les disputes entre la fratrie finit par s'estomper. Il retrouva ainsi l'esquisse d'un sourire, et repensa aux souvenirs heureux qu'il avait, même s'il en avait bien peu... Ses papas avaient ramené un ÉNORME sapin qu'ils avaient décoré comme jamais. Sa famille lui manquait, les câlins qu'il avait lorsqu'il était triste, mais cela le rassurait, de savoir que quelqu'un pensait à lui dans le monde réel...

Ainsi, lorsque le paranoïaque reçut la réponse du thermoréactif en faisant sa petite référence de pirate, Jake ne put s'empêcher de lui répondre par un Y'Arrr! si enjoué qu'il ne put résister à lui faire une accolade un fois dehors.

-Ça fait plaisir de te revoir capt'ain Syd!

Il avait peut-être exagéré sur le coup, mais ça lui faisait du bien de quitter l'atmosphère Sélénite et Jamesienne. Au moins, il n'aurait pas de "combat" intérieur pour choisir un clan ou un autre.

Il passa son regard sur la petite Dakota, l'examinant un peu et se posant des questions. L'esprit esthétique qui travaillait Jake lui disait qu'une tresse fine sur la droite lui irait tellement bien! Elle était si jolie que sa mine un peu renfrognée et désintéressée lui en mettait un coup. Qu'est-ce que ça ferait si on la voyait radieuse un jour? Et puis pourquoi et comment était-elle si mature à son âge? Même Jake réalisait qu'il l'était moins à 21 ans les trois quarts du temps, un peu beaucoup du à son esprit bisounours.

Ainsi ils se dirigèrent vers un magasin qui semblait parfaitement concorder avec la demande du pirate. Pendant que ce dernier faisait son achat, Jake s'adossa contre un mur, pas très loin de l'endroit où l'adolescente attendait, et la scène qui suivit fit prendre à la perception qu'avait le thermoréactif de la phobophobique une claque monumentale. C'était assez cruel, mais ça caractérisait un malaise, et comme toujours, ça vient de l'enfance, mais comment pouvait-on choquer quelqu'un à ce point? Jake avait conscience qu'il était aussi un cas, mais pas au point de perdre tout sentiment positif ...

Il alla s'approcher d'elle, un peu, suffisamment près pour que personne d'autre ne les entende.

-J'ai pas eu trop le temps de m'excuser pour avoir lu la lettre que t'avait envoyé à James, du coup je vais le faire maintenant. Désolé, j'aurais pas dû faire ça, c'est de ma faute. J'espère que tu m'en veux pas trop. J'ai pas envie qu'on se brouille, déjà qu'on se connait pas trop.

Il avait prit son courage à deux mains et s'était exprimé, et cette fois-ci son ton n'était pas faux, ou sonnait mal. Jake prit une respiration, espérant que la malédiction de "je comprends mal ce que t'as dit du coup je te fais la gueule jusqu'à ce que tu me serves" ne revienne pas.
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Sydney Miles

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Maladie mentale : Paranoïaque

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeVen 12 Oct - 17:25

Après avoir acheté son manteau, Sydney se sentait un peu moins démotivé à l’idée de braver le froid des terres gelées. Le vêtement était d’une horrible et effroyable simplicité, ce qui rassurait le pirate, paradoxalement. Avec le bon de réduction, il ne lui avait coûté que 18 rubz. « que »… C’était déjà 18 rubz de trop, si on prenait en compte le fait que c’était un investissement qu’il n’aurait pas eu à faire si on lui avait foutu la paix comme il l’avait demandé. Mais non, évidemment non : il avait fallu qu’on le traine dans cette histoire. Alors s’il était de mauvaise foi, il ne faudrait pas s’étonner.

C’était avec regret qu’il avait quitté la chaleur agréable de l’auberge quelques minutes plus tôt, Dakota et Jake sur ses talons. A peine sorti, le pressentiment que cette journée allait être longue – trop longue – et chiante – trop chiante – lui sautait à la gorge comme un grizzli enragé. C’est donc l’air maussade qu’il s’était dirigé vers la première boutique de fripes venue en maugréant dans sa barbe : allez-y, pirates ! mangez mon fric sans vous gêner, mais n’imaginez pas que ça me fait plaisir..

Et si ça n’était que ça.. mais Jake aussi avait eu son mot à dire, ou plutôt un câlin *’manquait plus qu’ça, tiens…*. Cette lubie qu’avaient les gens de manifester leur amour, répandre leur joie et toutes ces autres âneries commençait à l’agacer, mais pour Jake, il était prêt à passer l’éponge. Pour cette fois seulement ! Pourtant, le fait que ce dernier lui réponde à la manière des pirates le toucha étrangement, même s’il ne le montra pas. C’est donc assez perplexe qu’il agrippa les bras de son ‘ami’ pour respecter à nouveau son espace vital, lâchant quelques mots étouffés par le vent qui soufflait : oui, bon.. hum.. moi aussi, je suis content.
Qu’on l’ait entendu ou non, ce n’était plus son problème, mais au moins il considérait qu’il ne devait plus rien. Preuve d’affection contre preuve d’affection ; c’est comme ça que ça marche, non ?

***

Cela faisait déjà quelques minutes que Sydney marchait dans une direction prise au hasard, à défaut d’avoir reçu des instructions – la faute à Dakota qui préférait papoter avec Jake tandis que rien ne se faisait. Quelques minutes (ou secondes ; on ne sait jamais, quand on s’ennuie.. ça passe si lentement..) à la suite desquelles Sydney parvint à la conclusion que se repasser mentalement le maigre contenu de sa journée ne lui apportait pas grand-chose de concret. Il se retourna donc pour voir si les deux bavards le suivaient encore.
- Bon, vous vous remuez, ou quoi ! C’est pas comme ça qu’on va retrouver ton ombre, matelot, lança-t-il à l’adresse de la phobophobe. L’idée de Jake de vouloir faire connaissance avec elle était stupide et le moment était mal choisi. Stupide parce que si ça ne s’était pas fait plus tôt, c’est que Dakota ne l’avait pas voulu – et qu’elle n elle ne le voulait probablement toujours pas.

- Allo ! J’ai aucune idée d’où chercher, alors si on pouvait m’aider un peu… Au moins qu’on me dise si je vais dans la bonne direction, merci !
Ah, quelle fine équipe, décidément… Encore une fois, seul le corsaire instiguait le mouvement. A croire que les deux boulets qu’il se trainait ne voulaient pas se bouger ; l’un préférant mourir et l’autre faisant office de meuble agréable. Gentil, tout ça, mais encore une fois, c’était Syd’ qui était en première ligne ; Syd’ qui était mis en danger ; Syd’ qui était forcé de prendre les commandes… c’était d’un fatigant !!
Savaient-ils quelque chose qu’il ignorait ? Cette simple pensée fusa dans son esprit et le figea comme s’il s’agissait d’un trait de glace le parcourant. Méfiant et suspicieux, il plissa les yeux en regardant avec mépris ses deux ‘alliés’.
- Passez devant, que je puisse vous voir. Sa paranoïa lui murmurait de ne pas faire confiance à ce groupe sans aucun lien ; son invitation à le doubler pouvait tout aussi bien se résumer par un « à la planche, marin d’eau douce ! ». Dakota le comprendrait surement ; Jake probablement pas.
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Dakota Earnshow

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeMar 30 Oct - 13:05

Le hasard avait voulu que Sydney ne soit pas du genre méfiant jusqu’à douter de la bonne facture des vêtements, aussi purent-ils bientôt reprendre la route dans une atmosphère pesante. Non seulement Dakota ne s’en souciait pas mais cela lui allait même plutôt, moins on lui tenait la jambe mieux elle se portait… et à peine cette pensée eut traversé son esprit que Jake vint vers la surdouée pour la couvrir d’excuses et d’explications. Malédiction.

Le regard glacé de la gamine détailla les traits du jeune homme avec leur éternelle expression glacée. Il avait l’air sincère. Pire encore, il avait l’air d’attendre quelque chose en retour. Si le pauvre croyait qu’un sourire fleurirait sur ses lèvres et qu’elle le prendrait dans ses bras il allait tomber de haut néanmoins la phobophobe était d’accord pour reconnaître que l’effort était louable. Cela ne la rendait pas sociable pour autant. Lorsqu’elle finit par desserrer les lèvres ce ne fut donc que pour lâcher une réplique sèche, comme un coup de fouet dans l’air glacial tandis que ses bras restaient croisés tel un rempart contre le monde, à commencer par l’affection des gens.

- En effet, tu n’aurais pas dû.

Comme un couperet ces quelques mots venaient de mettre un terme à ce début de conversation, mais ça n’empêcha pas le pirate de les héler avec agacement comme si Jake et elle s’étaient assis pour prendre le thé. Dakota haussa un sourcil avant de reprendre à l’adresse du thermoréactif, plus par désir de contrarier Sydney que par réel envie de s’étendre sur le sujet abordé plus tôt :

- Mais ce qui est fait est fait. Je ne sais pas ce que tu attends de moi, que je t’affirme te pardonner ou autre chose du même acabit. Je n’ai pas l’habitude d’être hypocrite donc je m’abstiendrai, mais si ça peut te rassurer sache que ce n’est pas parce que je méprise définitivement ton non-respect de la vie privée que tu ne peux pas bien agir sur d’autres points. Ça ne dépend que de toi.

Bien sûr le paranoïaque les interrompit une nouvelle fois comme s’il s’était adressé à des enfants attardés, tirant une grimace à la mini Méduse. Et voilà qu’il voulait qu’ils ouvrent la marche maintenant ! Comme s’il voulait s’en servir comme bouclier… son regard suspicieux ne le trahissait que trop. Décidément cet homme était vraiment atteint et Dak’ n’avait ni le temps ni la force de chercher à lui faire comprendre qu’il était monté à l’envers, surtout que le résultat risquait d’être aussi peu probant que pour James vis-à-vis de l’irréalité de Jules.

Après avoir inspiré profondément, la gamine lui jeta un regard de dépit et pinça les lèvres. Il voulait une direction à prendre ? Il disait ne pas savoir où aller ? Et bien elle non plus et il était plus que temps de le lui rappeler. Aux dernières nouvelles elle n’avait pas atterrit dans les terres gelées avec un plan, une encyclopédie et un GPS détecteur de perturbations et il était peut-être temps de le rappeler au corsaire.

- Nous voir ? Pourquoi, je te fais peur ? Si j’avais voulu te tuer je l’aurais fait depuis longtemps, j’ai largement la capacité de le faire sans avoir à attendre dans l’ombre que tu baisses ta garde, malgré tout le respect que je te dois, conclut-elle ironiquement avant de reprendre, Quant à la direction à prendre je n’en sais rien du tout. Je te rappelle qu’on cherche des perturbations correspondant à nos problèmes et que je n’ai pas la connaissance innée de leur position.

Elle secoua la tête comme pour souligner la stupidité de la demande initiale. D’ici tout ce qu’elle voyait c’était de la neige et diverses choses qui, bien que probablement liées à des ombres n’avaient rien à voir avec ce qu’elle cherchait. Comme ces gens qui flottaient au loin, ou cette micro-tempête dont les éclairs zébraient le ciel plus à l’est de leur position. La base de la coopération aurait été d’informer ses compagnons de la nature exacte de ce qu’ils devaient trouver mais elle ne se voyait pas aborder son propre cas. Si Jake ne relèverait probablement pas, Sydney, lui, garderait l’information précieusement dans un coin dans l’idée de s’en servir contre elle. C’était typiquement le genre de personne à qui elle ne voudrait rien confier d’intime et surtout pas ça, grands dieux !

- James souffre de dédoublement de personnalité, il voit par hallucinations autant qu’il incarne lui-même son meilleur ami imaginaire, Jules. Je ne sais pas ce que son ombre peut produire à partir de ça mais il faudrait s’intéresser à tout ce qui aurait un éventuel rapport. Selene de son côté souffre d’un T.O.C., elle dessine des épouvantails pour chasser ses angoisses quitte à se les graver dans la peau. Et moi… je m’occuperai de moi.

Fin de la discussion. C'était tout ce qu'ils avaient besoin de savoir, après tout.
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Jake Anderson

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeMar 6 Nov - 17:51

Finalement, considérant ce qu'il avait vécu comme expérience relationnelle depuis son arrivée ici, la réponse de Dakota à ses excuses fut plutôt satisfaisante, même si en temps normal ça aurait quand même gêné Jake. C'est pas comme si c'était habituel de se faire dépasser en maturité par une adolescente, mais ça arrivait. On dit souvent que les adultes sont comme des modèles pour les générations futures, mais là c'était tout l'inverse. Il nota aussi que c'était à lui de ne plus faire des erreurs, et permettre à une sorte d'amitié d'exister, fallait juste que sa malchance légendaire le laisse tomber pour une fois...

Tout allait quand même un peu mieux, en général, même si la situation était désespérée et qu'il fallait trouver des ombres indépendantes pour faire survivre ses amis voyageurs déjà mal en points. Sinon, rien de trop dramatique.
Les mains dans les poches et essayant tant bien que mal de réchauffer sa tête surplombée de givre, il restait perplexe vis-à-vis de la phobique, il essayait de comprendre un peu comment elle fonctionnait, sans grand résultat, et se posait pas mal de questions sur elle. Comment pouvait-elle être aussi mature à cet âge? Pourquoi jamais elle n'avait souri en sa présence, ou globalement si ça se trouve? Qu'est-ce qu'il lui était arrivé de si horrible pour qu'un traumatisme pareil apparaisse?

Non qu'il était expert de psychologie, le nombre de séries et de sitcoms qu'il avait vues le menait quand même à cette conclusion sur un traumatisme qui serait apparu très tôt dans sa vie, comme pour la plupart des personnes qui souffraient de maladies mentales, comme la plupart des voyageurs...

C'est en se posant ce genre de questions qu'il savourait le froid qui passait sur ses joues, tout en pensant à l'autre groupe, James et Selene, il se demandait bien où ils en étaient de leur côté. Mais il n'eut pas beaucoup de secondes de réflexion, car le pirate était déjà à l'assaut, et il avait raison, ils ne savaient pas où ils allaient... Mais la question qui suivait lui rappelait bien le Sydney qu'il connaissait, paranoïaque à souhait, et ce n'était pas déplaisant! De toute manière, il n'était pas trop d'humeur à rétorquer quoi que ce soit au pirate, car il l'aimait bien, mais ça ne semblait pas trop être le cas de la phobique.

Cependant, cette dernière ajouta des informations précieuses qui eurent pour effet d'engranger la réflexion du thermoréactif, et aussi des questions, car James n'admettait pas sa perturbation mentale, comme s'il avait honte, où qu'il ne s'en rendait pas compte... Quant-à Selene, on savait bien ce qui la troublait, et ce n'était un secret pour personne, malheureusement pour elle.

-À moins qu'on trouve un champs de citrouilles avec des épouvantails en masse, je pense pas qu'on trouve facilement l'ombre de Selene, peut-être avec la paille? Qui sait... Après pour James, ça va être plus dur, le mieux serait que ces ombres sèment un peu la pagaille quelque part, si elle peuvent le faire, fit-il, pensif, et comme les nouvelles voyagent vite, on serait averti par les villageois. Peut-être même que ça c'est déjà produit, faudrait juste savoir à qui demander...

Certes, ce qu'il avançait était juste une thèse plus que théorique, mais qu'avaient-ils d'autre? Ces problèmes d'ombres restaient un gros mystère, et ils n'avaient pas beaucoup de renseignements sur le sujet, peut-être leur cachait-on quelque chose?

-En tout cas on est pas très avancés ... Vous avez des idées?

Bien sûr, ne pas poser de questions sur l'ombre de Dakota, elle l'avait bien fait remarquer, mais elle ne pouvait pas fuir la vérité bien longtemps, car plus on fuit la réalité, plus le choc sera grand quand on la retrouve.

Mais le choc qui suivit, fut plutôt comique que tragique, car un ricanement qu'il connaissait déjà se fit retentir, et un nuage de fumée l'entoura, le transformant en squelette. Mais ce n'était pas tout, un petit cube était posée par terre, suivit de la chute du thermoréactif qui essaya de le prendre. Toute sa hotte et son contenu se déversa par terre, Jake n'était plus assez solide pour la transporter.

-Et F***!
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Sydney Miles

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeMer 7 Nov - 22:13

Les deux handicapés mentaux s’exécutèrent et passèrent devant le pirate qui les regarda faire, mais sur les hanches. Il les regardait de haut, moins par mépris que par désir de ne pas leur faire croire à une éventuelle faiblesse de sa part : on ne laissait personne passer devant soi sans que cela signifie quelque chose. Et dans son cas, il savait exactement ce qu’il voulait faire comprendre. Qu’on le traite de paranoïaque, tiens ! Pour une fois il allait faire honneur à cette blague récurrente qu’on lui infligeait à longueur de journée.

Bien évidemment, Dakota grincha – comme à chaque fois que Sydney revendiquait quelque chose, de toute façon – sur le fait que si elle ne l’avait pas encore tué, c’était par pure bonté parce que oui : elle était un diable atroce capable d’étriper des bébés chats sans que ses poches lacrymales n’expriment le besoin de se vider ne serait-ce que d’une goutte. Mais le pirate fit mine de ne pas entendre. Cette petite scène théâtrale commençait à vieillir et l’impact qu’elle produisait au premier abord s’était bien estompé depuis. Non pas qu’elle ne soit pas capable de tuer : elle était effectivement un monstre en puissance. Mais jamais elle ne le tuerait maintenant, c’était d’une logique si pure que même le diamant passe pour une tâche de graisse à côté de cette déduction qui s’établissait dans le cerveau malade du pirate.

- C’est ça, c’est ça. Bla, bla, bla. Mon ombre, ma garde et mes fesses de corsaire. En attendant, c’est pas la mienne, d’ombre, qu’on cherche. Mais c’est toi qui vois, après. Moi je m’en fiche et tu le sais.
Le petit briefing qui suivit ne lui apporta qu’un maigre indice : celui que les ombres étaient suivies de perturbations analogues à la pathologie de leurs propriétaires. C’était le reste qui l’ennuyait d’avantage : James était schizophrène, tout le monde le savait. Et Selene, eh bien Syd’ était assurément ravi d’apprendre que mademoiselle souffrait d’un T.O.C. parfaitement stupide. Seulement voilà : il n’avait pas signé pour ça. Il laissa à Jake le soin de répondre de manière ‘gentille’ avant de se charger de faire lui-même la partie ‘méchante’. Car oui, comme toujours les rôles ingrats lui revenaient et c’était d’ailleurs pour ça qu’on le détestait tant. Les gens ne comprennent tout simplement pas qu’un groupe a toujours besoin d’un individu comme lui, non pas méchant mais éclairé.

- Sauf que je t’arrête net, moussaillon : moi, James et Selene, j’en ai rien à faire. C’est toi que j’ai accepté d’aidé. C’est ton ombre que je dois trouver ; pas celle de tes amis déglingués du bulbe !
Alors je vais être conciliant et te laisser le choix : soit tu me dis exactement comment identifier ton ombre, soit je rentre à l’auberge me recarrer sous la couette. Quant à toi, Jake, eh bien… hm… ma foi, fais ce que tu veux, je m’en fiche aussi.


Sur ce, il tourna les talons et, bras croisés, attendit que la gamine aux cheveux blonds et rose prenne sa décision. Il n’entendait pas négocier une nouvelle fois les termes d’un contrat qui l’avait déjà suffisamment été à son goût. Impatient de nature, le capitaine au bandana avait décidé qu’il ne se laisserait pas marcher sur les pieds et que « diantre, on torcherait cette histoire une fois pour toute pour pouvoir quitter cet endroit atroce ! »

Pour bien lui rappeler qu’il n’était pas au bout de ses peines ; qu’il y avait encore moultes mésaventures à partager avec ce petit groupe, le nuage orangé qui avait annoncé Halloween avant l’heure revint une nouvelle fois, grimant cette fois-ci le pauvre Sydney d’un habit pour le moins court, serré et… féminin. Nul doute que cette chose siée à une jeune demoiselle en manque d’activité sexuelle – en rut, dira-t-on afin d’accentuer la dimension animale de la chose – mais c’était une toute autre histoire lorsque ce même vêtement minimaliste se retrouvait sur le corps d’un mâle roux de vingt ans. L’effet était parfaitement ridicule et n’aidait en rien à la situation. Par chance, le dernier achat en date de Sydney disposait d’une fermeture éclair qu’il s’empressa de remonter.
Le manteau était assez grand et lui permettait de cacher en partie ses jambes, d’une part pour les mettre à l’abri des regards indiscrets – on se rappellera entre deux tranches de rire le parallèle ainsi établi avec les cartes de crédit et la blague plus ou moins déplorable avec les parties intimes en forme de fentes – et d’autre part de les protéger du froid. En effet, les collants étaient tout sauf isothermes et il était incroyable de remarquer à quel point l’homme peut être un inventeur stupide quand il le veut.

- Bien évidemment, c’est sur moi que ça tombe ! COMME PAR HASARD !! Si un jour j’attrape ce guignol qui s’amuse à me transformer… Ça fait quand même DEUX halloweens en même pas une semaine, diantre !
Eh mais.. Eh mais !! Mais ça brûle !
Passant ses mains sur son visage comme pour se protéger d’un feu, le pirate se recroquevillait sous l’effet de la douleur. Il n’y avait pourtant rien de tel, aucun gaz toxique ne trainait là et si c’était l’effet d’un quelconque pouvoir.. Non, c’était lié au costume, il en avait l’intuition. Après l’effet ‘monstre détestable’, le pirate parano’ écopait de la joyeuse caractéristique ‘je brûle à la lumière du jour’ ! Ah, quelle belle journée que celle-là.

Dans un ultime espoir de survie, le corsaire rabattit sa capuche et rentra la tête dans les épaules, laissant le moins de peau possible à l’air libre de peur de se transformer en tas de cendres. Un vampire, quelle originalité ! Quelque part, il regrettait de ne pas appartenir à ce type de suceurs (de sang) twilightiens qui compensaient la carbonisation solaire par un scintillement ridicule. Car oui, c’était certes ridicule, mais « le ridicule ne tue pas », lui, au moins !
- Je vous jure que ça va saigner maugréa le jeune travesti à travers sa doudoune, rendant le tout quasiment incompréhensible, même pour lui. Mais en se retournant, sa mine renfrognée se transforma en sourire hilare alors que Dakota subissait elle aussi une transformation. Au final, il n’était pas si mal, en vampire ; c’était toujours mieux que ce costume de zizi géant que revêtait à présent la phobophobe.
Plié en deux, hurlant de rire, Sydney en oubliait presque d’avoir froid. Il mit au moins deux bonnes minutes à se remettre de ses émotions, minutes au bout desquelles il parvint à articuler une phrase complète sans repartir dans un fou-rire incontrôlable :
- Hahaha ! Je savais que tu pouvais être un sacré gland, mais à ce point ! Oh, avoue.. c’est quand même la preuve que la justice existe encore, en un sens ! Hahaha ! Bon allez, je veux pas perdre une miette de ce moment unique. Montre-moi un peu comment tu marches avec ces deux gros bonbons qui te servent de pieds. J’ai trop hâte de voir ça, franchement !

Pour une fois depuis longtemps, Sydney retrouvait l’agréable sensation de n’être pas l’unique victime du sort ou d’un quelconque mauvais œil. Le monde lui en voulait peut-être continuellement, mais savoir qu’il n’était pas le seul à souffrir et loin d’être le plus à plaindre le mettait vraiment en joie ; un plaisir simple qu’il aimait savourer tant ces derniers étaient rares, depuis la précédente décennie.
Celui qui s’en tira le mieux fut tout de même Jake qui revêtait un costume de squelette, même si ce dernier demandait visiblement un certain temps d’adaptation. Dans un élan de bonne humeur, le capitaine alla aider son ami à ramasser ses affaires et les remettre dans sa hotte. Le sac d’os qu’était devenu le thermoréactif n’était néanmoins plus capable de soulever sa hotte ; le laisser la trainer aurait pu être amusant si le joyeux trio avait eu du temps à perdre, et encore une fois : on ne pouvait pas compter sur Dakota pour un éventuel coup de main. Sydney, n’ayant pris sur lui que le stricte nécessaire, avait donc laissé sa hotte dans la chambre de l’auberge et se proposa de prendre celle de son matelot. Bien sûr, tout cela n’était pas purement désintéressé et le capitaine savait pertinemment qu’un service rendu en appelait un autre : une créance que lui devait implicitement Jake. Le squelette, le zizi géant et le vampire travelo furent donc en état de repartir dans la joie et la bonne humeur.
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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeJeu 2 Mai - 15:31

Une fois n’est pas coutume, Jake n’avait pas tort. Il était en retard, soit, mais voir son parvenir à des conclusions plausibles encéphale –quoique lentement- était une satisfaction en soi. Se trainer sciemment des boulets n’était jamais agréable. Et comme un mauvais coup du sort l’esprit d’halloween métamorphosa cette instant d’intelligence en carnaval du ridicule, changeant le thermoréactif en somalien au dernier stade de famine, Sydney en drag-queen en mal de dentiste et elle en… non. Tout mais pas ça.

Les yeux pleins de dépit et d’effroi mêlés, Dakota scrutait son corps enrobé dans un tissu couleur chair molletonné, les énormes poches difformes qui recouvraient ses pieds, son étrange chapeau qui n’était pas sans rappeler un gland tout sauf sylvestre… A croire que ses machinations lui retombaient sur le coin de la gueule par un mauvais retour de karma elle se retrouvait de nouveau grimée en pénis. Son visage opalin en était d’autant plus blême, encastré dans l’immonde costume qui jetait honte et ridicule sur sa personne. La peur d’avoir peur qu’on se moque d’elle faisait progressivement surface bien sûr, mais s’évapora bientôt sous l’effet du feu auquel le pirate était en proie. Et revint aussitôt qui se fut protégé des rayons solaires avant de se fendre la poire à sa vue.

- Parfait, au moins je vois quel piètre niveau humoristique peut te faire sourire, persiflât-elle, les mâchoires crispées, Et pour en revenir au sujet : je ne sais foutrement pas où sont les ombres Jake, ni même à quoi ressemble la mienne Sydney. J’aimerais bien, mais je ne sais pas.

Renfrognée elle voulut prendre de l’avance en pressant le pas, la tête haute, mais ne réussit qu’à oublier qu’elle ne pouvait se permettre de grandes enjambées dans cet accoutrement. Sa tentative se solda par une chute burlesque en avant, tête la première dans la neige.

- Ne vous avisez même pas de rire…

Mais autant dire au soleil : « ne brille pas ! ».

La gamine se releva tant bien que mal, le visage empourpré et les poings serrés. Revenir au sujet, se montrer au-dessus de tout ça… primordial mais foutrement difficile. Elle prit sur elle pour calmer les tremblements de peur et de rage qui agitaient ses membres et reprit d’une voix glacée :

- Soit. Ris autant que tu veux, mais pendant ce temps cherche une ombre en rapport avec la peur, ça te va ça ? La peur. C’est simple.

Elle rajouta inaudible, grommelant dans la barbe qu’elle n’avait pas :

- Sombres blaireaux.

Tout en reprenant sa marche Dak’ se surprit à souhaiter que le paranoïaque se torde la cheville en marchant avec ses foutus talons aiguilles. Ou qu’une bourrasque qui lui arracherait sa capuche. Non, mieux : qu’elle lui arrache elle-même sa capuche. Il n’en méritait pas moins. C’est donc en ressassant ces noires pensées qu’elle se remit en route tant bien que mal sans oublier de mesurer ses pas cette fois. Et au moins si son costume n’était pas esthétique il protégeait du froid aussi sûrement que sa combinaison.

Sur leur passage les habitants de la bourgade se retournaient, esquissaient un sourire ou les montraient du doigt, voire se poilaient franchement, même. Et plus ce spectacle se poursuivait plus les tremblements agitaient ses membres et la peur gagnait son cœur. La phobophobe se serait bien octroyée une petite baffe pour se remettre les idées en place mais… devant Syd’ ? Hors de question. Plutôt mourir de peur que de lui donner cette satisfaction.

D’ailleurs il se gaussait toujours sous son manteau, et alors que la surdouée s’apprêtait à le prier de la fermer une bonne fois pour toutes une ombre sans propriétaire passa en trombe à quelques mètres devant leur groupe en attisant la libido de toutes les personnes alentour. Kalyss… c’était son ombre, c’était forcément son ombre. Mais à vrai dire pour l’heure tout ce qu’elle remarquait c’était à quel point ses deux acolytes étaient sexy. Absurdement sexy et désirables. Et elle craignit terriblement que la réciproque soit vraie une fois encore…
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Jake Anderson

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeJeu 2 Mai - 20:39

La malédiction d’Halloween avait transformé le jeune moussaillon plein d’hormones en un squelette, et, couplé avec son pouvoir, ce squelette avait les os de la tête recouverts de givre, ce qui était assez ridicule. Mais pour l’instant, Jake était par terre, et avait du mal à s’adapter à sa nouvelle condition. Ce fut avec une certaine impatience qu’il se releva, non sans peine, et sourit avec ses dents squelettiques, pour remercier Sydney le pirate de son aide. Cependant, ce dernier était tout aussi mal en point que lui, car il arborait une sorte de tenue très érotique et surtout féminine, tout en étant très sensible à la lumière. Il avait donc tout ce qu’il fallait pour dégouter le pauvre amateur de cawottes.

Certes, Jake n’aimait pas trop l’air de drag-queen que son ami prenait malgré lui, et cela le fit baisser le regard, mais le costume dont Dakota se voyait affublée était encore pire. La jeune fille, déguisée en cawotte, fût un peu beaucoup pas satisfaite du tout de son costume, et visiblement, ça la mettait dans tous les états. Ceci ne fit pas rire du tout l’homme chocolat, qui laissa le pirate dans son euphorie, tout en rejoignant les côtés de la phobophobe.

-Tu sais si ça revient souvent cette malédiction ? Parce que si on a affaire à ça toutes les semaines, ça aura vite fait de me gaver. Qui sait, la prochaine fois je serais encore moins chanceux que toi.

C’était sans compter que ses deux compagnons étaient tous deux très peu doués de sex-appeal dans un temps normal, alors avec ces déguisements, c’était un gros frein aux envies primaires. Mais il se dit qu’il fallait arrêter d’y penser, parce que plus il regardait ses amis - si tant fait que Dakota soit une amie – plus il était dégoûté. Les passants s’esclaffaient de rire à leur passage, mais Jake se dit que ce n’était pas lui qui les faisait rire, mais plutôt les deux autres, pour se remonter un peu le moral qui était retombé un peu bas avec son estime personnelle quelques mètres plus tôt.

Cependant, malgré le manque de toute classe, de tout sens esthétique, de toute attraction que ses deux comparses avaient collé à la peau comme une bande de cire sur un torse poilu, il ressentit quelque chose dans son corps. Cette sensation était la même que celle qu’il avait quand il avait un gros crush sur quelqu’un, ou juste une envie d’embrasser la personne qui se présentait devant lui. Il regarda autour de lui, et trouvait ses amis plus attirants que jamais, avec des formes sexy qui étaient peu évidentes au départ, comme le pli transversal du costume de Dak, ou encore la fermeture-éclair du manteau de Sydney.

Mais surtout, il trouvait sexy une fille … Quelque chose ne tournait pas rond.

-Eh les gens, j’ai peur, Dakota, je suis pas hétéro et pourtant mon cerveau me crie que j’ai envie de toi… Je fais quoi ?
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Sydney Miles

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeVen 17 Mai - 17:02

Dakota fit le plaisir immense à Sydney de s’exécuter. La marche parfaitement grotesque de la fillette ne dura cependant qu’un bref instant après lequel elle s’étala de tout son long, provoquant inévitablement un redoublement d’hilarité chez le pirate qui s’en tenait les côtes. Il la laissa se relever sans aucune intention de l’y aider, se concentrant sur ce bref instant où il pouvait se moquer de celle qui se moquait si souvent de lui. Chaque épisode où la gamine s’était payé sa tête lui revenait en mémoire et s’en retrouvait balayé par la situation actuelle. Un petit pas pour le gland, un grand pas pour l’égo du pirate.

Le groupe se remit en route tant bien que mal, guidé par le phallus dont la trace imprimée dans la neige était encore parfaitement visible. Sydney avait du mal à réprimer son rire et il lui arrivait de pouffer occasionnellement lorsqu’il posait ses yeux sur la phobophobe.
La fillette semblait tellement honteuse qu’elle préféra en dévoiler un peu plus sur sa maladie pour qu’on oublie son accoutrement. Une des nombreuses faiblesses de la gamine venait de se révéler ; une nouvelle piste à exploiter ? La peur. Soit, « la peur », mais la peur quoi ? La peur de quoi ? Il s’avérait qu’une fois de plus, Dakota parlait sans parler ; elle enlevait son masque sans l’enlever. C’est toujours un spectacle pitoyable(ment drôle) que de voir un leader autoproclamé chuter du petit piédestal que cette même personne prenait pour une montagne. Une montagne d’orgueil qui révélait en son cœur la peur d’avouer sa maladie mentale.
- Oui, donc la peur. Ok. Cherchons la peur, Jake ! L’as-tu vue ? Oh, mais bien sûr, la voilà !! Ah.. non.. ça, c’est un caillou, parodia Sydney en mimant de ramasser une petite pierre. Son regard haineux se posa sur Dakota, puis il reprit : Te fous pas de moi, matelot. Je sais très bien que tu as honte d’être une tarée et tu as bien raison. Mais tôt ou tard, il faudra bien que la vérité éclate ! Et ce jour-là, je serai présent.
Oui, un jour il saurait de quoi souffre cette gamine. Peut-être demain ou peut-être aujourd’hui ; tout ce qu’il savait c’était que l’échéance s’approchait inéluctablement. Il voyait le piège du temps se refermer sur la fillette et s’en réjouissait d’avance à tel point que les insultes et les menaces de la gamine lui passaient bien au-dessus.

Le pirate osa un coup d’œil vers le ciel ; le soleil matinal semblait lui écorcher la peau. Il espérait sincèrement que l’expédition arrive à son terme ou bien avorte pour qu’il puisse rentrer avant que ne vienne le soleil de midi, sans doute bien plus agressif. D’un autre côté, il était impossible de chercher la nuit… Diantre, pourquoi ne pouvait-elle pas tout simplement mourir tranquillement !? Il regarda Jake un instant et lui adressa une petite blague pour la route :
- Vu que mademoiselle n’as pas le courage d’avouer sa maladie, on aurait peut-être mieux fait de chercher une ombre de pénis géant, à ce train-là…
Encore heureux que le quota fidélité que Sydney entretenait chez Jake soit suffisamment bon ; cela permettait au pirate de se sentir égal sinon supérieure à la gamine sur ce point. Il espérait aussi que si une ombre man intentionnée venait à paraître devant eux, cette dernière aurait l’obligeance de choisir une des deux cibles autres que le capitaine lui-même.

En parlant d’ombre, voilà que l’une d’entre elles passa en trombe à seulement quelques mètres du trio. Cette dernière s’était déplacée bien trop vite pour que qui que ce soit ne puisse distinguer une quelconque silhouette familière mais malgré la fugacité de l’apparition, le pouvoir qui y était attaché ne tarda pas à se faire ressentir. Notamment au niveau du ‘paquet’ de Sydney qui n’avait pas disparu malgré la tenue peu seyante à un membre masculin. La jupette du pirate cachait le gênant phénomène, mais les effets au niveau des phéromones restaient inchangés.
Curieux et dérangeant, le sentiment de déjà vu qu’éprouvait actuellement le corsaire se mêlait à la honte de ressentir une attirance sexuelle aussi bien pour un autre homme que pour une gamine de 13 ans. Enfin gamine… Après tout, elle n’était pas si mal, et puis c’était toujours plus sain que ces japonais qui s’astiquaient devant des images de jeunes filles manifestement trop jeunes pour être en rut mais l’étant malgré tout. Mais les souvenirs de Gloutoniskaïa demeuraient encore trop intacts pour que le pirate en fasse fi et il se tourna donc vers son comparse squelette. C’était la première fois qu’il le voyait ainsi et le costume n’en altérait cependant pas les fantasmes de Sydney qui se prit à imaginer le jeune matelot dans sa version un peu moins… habillée. Ce pourrait être sa première expérience avec un homme – non : sa première expérience tout court, étant donné qu’il n’avait jamais donné ne serait-ce qu’une goutte d’amour à qui que ce soit à part la livreuse de pizza du jeudi après-midi. Et encore, c’était pour les pizzas.
Et ce regard que Jake lui lançait à présent… Le pouls du capitaine s’accéléra et il sentit le feu de la passion s’emparer de son bas-ventre. A la seule différence que la brûlure s’emparait également de ses jambes car de toute évidence : elle n’était pas du tout due à la passion mais à la brève éclaircie qui laissait entrevoir le soleil. La vive douleur court-circuita toute envie chez le paranoïaque qui, par réflexe, se fit tomber à genoux dans la neige. Sans hésiter – et parce qu’il se fichait bien qu’on lui donne la permission ou non – le vampire fouilla dans la hotte de Jake à la recherche d’un pantalon ou quoi que ce soit qui puisse cacher ses jambes. Son regard s’arrêta sur le seul objet répondant à ce critère et son visage se déconfit aussitôt.
- T’as ‘ça’ dans ta hotte, toi..? Bref : je te l’emprunte, moussaillon, lança-t-il à l’adresse de son ami alors qu’il tirait du cabas le drapeau aux couleurs de la Gay Pride pour se l’enrouler autour de la taille tel un pagne ou une serviette de bain.
- Eh ben comme ça je suis fin prêt : le summum de l’absurde, l’apogée de la déchéance, la plénitude du ridicule ; une statue érigée à la honte ! Et le capitaine d’ajouter, plein de dégoût : monde de merde…
Encore révulsé par les atrocités que le sort s’acharnait à lui balancer à la tronche, le pirate ne prit même pas la peine d’envisager de formuler une réponse politiquement correcte au thermoréactif en répondant pile en même temps que Dakota mais avec une solution totalement inverse à celle de la gamine : ben baise-la..? S’il ne pouvait se permettre de céder à ses passions, les affaires des autres ne le regardaient pas et au contraire, il pourrait même les regar*mais BON DIEU, à QUOI je pense, moi !?*

Le vampire travelo arc-en-ciel replaça la hotte sur son dos et espéra qu’on ne lui tienne pas rigueur de ses paroles, même s’il savait que ça lui retomberait forcément dessus : Dakota n’attendait que ça. Le moindre faux pas de la part du pirate devait sûrement être pour elle une délectation orgasmique ; espèce de tarée malsaine ! Mais pour l’heure, elle ne dirait probablement rien ; du moins tant qu’elle serait grimée en phallus.
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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeSam 18 Mai - 15:32

- Ca ne revient pas toutes les semaines, c’est assez aléatoire, ronchonna Dakota, C’est mon troisième « halloween » à Dreamland et le deuxième où je porte cette horreur. A croire que j’ai un abonnement.

Mais pour ce qui était des malédictions, elle préférait largement passer la moitié de sa vie grimée en phallus géant plutôt que de mourir parce qu’elle n’avait pas couru assez après son ombre. Ne pas en avoir était mortel sur le long terme, et en croiser une sans propriétaire se révélait presque terriblement gênant. Le flot d’hormones qui bouillonnait en elle rendait les moqueries de Sydney accessoire, juste un vague bruit de fond tout aussi dérangeant que le bonhomme lui-même. Qu’il se moque de sa réticence à révéler sa maladie ne le rendait pas moins attirant et à vrai dire Jake n’avait rien à lui envier. Le problème ? C’était que comme elle l’avait craint, c’était bel et bien réciproque.

Le souvenir de la rencontre avec Kalyss lui revint en pleine face : Elipse en ébullition, les cris dans les rues et surtout cette aura de sexe pur qui émanait de l’adolescent dès qu’il avait le malheur de lui adresser une parole. Elle se souvenait d’avoir été à deux doigts de l’embrasser mais là c’était bien pire, et ce le serait d’autant plus si son pouvoir copié avait le malheur de s’activer. Son subconscient dû trouver amusant de réaliser ses angoisses car alors qu’elle ouvrit la bouche, le pouvoir du pornophobe se mit en branle, augmentant de manière folle l’attrait de la donzelle aux yeux de ceux à qui elle avait le malheur de parler.

Et ça justement au moment au il aurait mieux valu s’abstenir.

- Tu te retiens ! s’exclama la gamine alors que le pirate répondait le parfait contraire à Jake.

Elle mourrait d’envie de leur arracher leurs costumes à vrai dire, mais ce n’était vraiment pas le moment d’exprimer le fond de sa pensée. Une chance qu’aucun d’eux n’ai le pouvoir de lire dans les esprits, n’est-ce pas ?

- A croire que ce costume t’as filé le feu aux fesses Sydney, rétorqua-t-elle en réponse à la remarque déplacée, Si tu veux te rincer l’œil il y a des lieux pour ça. Sextus par exemple. Les autochtones s’y baladent presque nus, et autant pour le côté pratique qu’esthétique.

En parler éveillait moult images salaces dans son esprit glacé qui commençait malgré tout à s’échauffer. Il fallait quitter la zone d’action de cette ombre avant qu’ils ne commettent l’irréparable… quoi que, était-ce seulement possible ? Aux dernières nouvelles elle n’avait jamais vu quelqu’un pouvoir retirer son costume avant l’heure, ce qui assurait une sécurité relative à sa virginité. Qui aurait pu croire qu’un pénis servirait de ceinture de chasteté ?

- Tant qu’on porte nos costumes, rien n’arrivera de toute façon. C’est leur seul bon côté. Impossible de les retirer avant leur "date de péremption".

La phobophobe fit volte-face pour voir si les garçons la suivait et se retrouva nez-à-nez avec le duo, à peine 1 mètre derrière elle. Trop de proximité, trop de désir, trop de magie. Même la barbe rousse de Syd’ et les os dessinés sur le costume de Jake lui semblaient sexy. Avant même de comprendre ce qu’elle était en train de faire, Dakota se pencha en avant. Ses lèvres rencontrèrent celles du paranoïaque, transformant ce contact en baiser brûlant. Tous ses neurones étaient comme déconnectés, l’empêchant de mettre un terme à cette étreinte contre nature. N’existait plus que ce contact humide, aussi répugnant que désirable, tempête contradictoire qui mettait son cerveau en vrac. Elle s’en voulait déjà et à la fois ne pouvait s’empêcher de continuer. Il fallait dire qu’il ne faisait pas non plus vraiment d’efforts en ce sens. Une vraie chance que James lui ai volé son premier baiser quelques temps plus tôt sinon ça n’aurait fait qu’offrir à la gamine une raison de plus de se suicider.

Malgré l’horreur de l’acte le plaisir n’était pas en reste et cette parcelle de bonheur factice causa une scène atrocement répugnante : en réplique parfaite de l’outil masculin, son costume propulsa telle une fontaine une giclée de sperme arrosant tout aux alentours, de Sydney à Jake en passant par la neige et elle-même. C’était sale, c’était collant mais surtout ça blessait un peu plus son orgueil déjà bafoué. A croire qu’un Dieu sadique avait décidé de l’entrainer tout au fond d’un abîme de honte pure. Elle ne devait pas être loin du bout.

Dakota recula avec lenteur, tétanisée par le contact gluant de la matière qui les recouvrait tous. Malgré sa volonté de se persuadé que ce n’était pas de son fait il fallait bien se rendre à l’évidence. C’était de sa faute.

- Je… euh… désolé. C’est un effet du costume.

Que dire de plus ? Tout ce qu’elle voulait c’était creuser une tombe pour s’y ensevelir, voire embrasser Jake avant pour une étude comparative. Alors que son corps avançait comme un automate pour tester la chose l’ombre de Kalyss mit assez de distance entre elle et eux pour que s’estompe l’aura de luxure dans laquelle ils baignaient, ne restait plus alors que celle causée par le pouvoir de Dakota.
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Jake Anderson

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeMer 22 Mai - 19:51

Il s’efforçait de détourner son regard de la jeune fille, mais malgré toute la volonté et l’acharnement qu’il y mettait, il ne pouvait rien faire, son regard était scotché au phallus géant tel un vampire sur une ado bouleversée par ses hormones. De plus, ce sentiment était réciproque, car ses deux compagnons avaient visiblement l’envie, tout comme lui, de se jeter dans un croquis A3. Alors que Jake regrettait l’inéluctable, il sentit comme une seconde poussée venant lui renforçant tout d’un coup l’attirance qu’il portait à ses deux compagnons. Le lien était si intense, qu’il en était presque douloureux, car Jake ne pût s’empêcher de se faire des films, ce qui le dégoûtait au plus haut point.

De plus, rien que pour le faire souffrir encore plus, Sydney l’incita à dépouiller Dakota de sa dignité, pendant qu’elle-même lui disait de se retenir. Ce fut la panique totale chez le thermoréactif, et il craignait les instants qui suivirent. La perversité du Pirate l’étonna tout d’abord, mais ce n’était sûrement qu’un contrecoup du sort lancé, puis il attribua ce changement soudain à la bizarrerie habituelle de son compagnon de route. Quant-à Dakota, elle arrivait à peu près à se maîtriser, ce qui était rassurant, compte tenu de la situation assez embarrassante.

L’ombre de Kalyss s’étant éloignée, le pouvoir d’attraction fut diminué de moitié, et cela soulagea le thermoréactif, qui ne savait plus où mettre ses émotions. Sydney, preuve de son imperfection humaine, se brûla avec le soleil, et vint piquer dans sa hotte le fameux drapeau. Cela lui allait si bien ! Sydney la trans de la Gay pride, c’était hilarant.

-Faudra bien que tu me le rendes un jour, sauf si t’as envie de te pavaner en slip dans les rues, ce qui t’ira bien avec ta tenue actuelle , dit-il, taquinant son compagnon de route, tout en lui faisant une accolade pour le réconforter.

Ce moment fut assez troublant pour l’apprenti moussaillon, car il était tellement proche de son capitaine, qu’il avait désespérément envie de l’embrasser, mais Dakota, plus rapide que lui, lui vola sa place, à son soulagement. Cependant ce baiser fût juste bizarre, et cela sonna mal.
Jake pensa que c’était tout, mais, il y eut l’éruption volcanique qui changea tout. Par simple mesure de prévention, il se protégea les yeux, ce qui lui permit de limite les dégâts, mais son costume était fichu, car ses vêtements étaient dégoulinants de matériel reproducteur, et d’était dégueulasse !

Pris de dégoût, et sentant le besoin imminent de se débarrasser de ce poids, il se jeta dans la neige, enlevant toute cette masse de liquide visqueux de lui, sans pouvoir retirer ses vêtements. Il se retira vite de la neige, tout mouillé mais pas couvert de neige, car ne faisant pas chaud, et l’air étant sec, la neige ne collait pas. En se roulant dans cette marée de flocons, les particules visqueuses s’étaient déposées dans la blancheur du paysage, donnant un caractère sulfureux à l’endroit où il s’était essuyé, comme si une méga orgie gay avait été mise en place.

Il restait mouillé de la tête au pied, et espérait qu'il pourrait se réfugier quelque part pour se réchauffer, parce que niveau climat, les pôles c'est pas trop trop tropicale ...Il se retourna vers ses compagnons, constatant que les dégâts causés par l’attaque des semences étaient juste hilarants.

-C’est juste dégueulasse, faudra que je lave pendant des heures mon drapeau pour qu’il soit de nouveau propre …

Il alla ensuite vérifier l’état de sa hotte, mais le drapeau, couvrant Sydney et sa hotte avait pris tous les dégâts, heureusement. Cependant, l’effet séducteur n’avait toujours pas disparu, mais Jake réalisa qu’il n’avait pas trop de soucis à se faire, parce qu’embrasser un masque de squelette, ça faisait rien, et il ne pourrait pas passer à l’acte, à moins de déchirer ses vêtements. Ce fut une chose de moins sur la conscience du jeune apprenti matelot, mais cela n’empêchait pas le fait qu’il était attiré par Dak’, et que cela le répugnait et le faisait fantasmer en même temps, bref, un phallus mouillé, c’était trop sex’ !
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Sydney Miles

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeDim 14 Juil - 13:30

Bien évidemment, c’était trop demander à Dakota que de ne pas remarquer un faux-pas du pirate et la fillette se jeta sur l’occasion de rabaisser Sydney une fois encore, prouvant par-là que ce n’était en rien de la paranoïa : elles n’étaient pas infondées, ces méfiances !
Il roula les yeux, mimant silencieusement les remarques de la phobophobe dans une critique débordant de mépris avant de répondre tout aussi dédaigneusement :
- Pas besoin d’aller à Sextus, on a déjà une tour phallique sous les yeux, grâce à toi. On devrait t’interner… pour atteinte à la pudeur en plus d’être déglinguée du bulbe, espèce de marin d’eau douce !

Le souvenir des costumes du précédent Halloween ‘made in Dreamland’ ravivait un sentiment amer mêlant la rancœur d’avoir été mis à l’écart et la frustration de ne pas pouvoir enlever ces foutues choses avant un certain temps. Pendant combien de jours encore allait-on le martyriser avec ces événements démoniaques ; ces fêtes intempestives et bruyantes ; ces festivités répugnantes !
Trop occupé à maudire le monde et chaque idée qui façonnait la dimension sociale de l’être humain, Sydney ne remarqua que sur le tard le volte-face de Dakota et manqua de lui rentrer dedans, ne s’arrêtant qu’in-extremis à un mètre d’elle. Hélas il n’en fallait pas moins pour que les pouvoirs de l’ombre repartent de plus belle, envoyant des pulsions de désir dans tout le corps du capitaine au bandana qui resta planté comme un piquet alors que les lèvres de l’adolescente se ruèrent sur les siennes.
L’étreinte, aussi inattendue positivement que négativement laissait le paranoïaque complètement décérébré, ne pouvant plus lutter du tout contre cette proximité qui menaçait de faire craquer sa culotte de vampire d’un instant à l’autre. Une brûlure au mat, c’est bien ce qu’il lui fallait, tiens !

Cela sembla durer à la fois des heures et seulement une fraction de seconde avant que leurs bouches ne se séparent en ne laissant de leur fusion qu’un léger fil de salive qui se rompit sous la force du vent glacial qui les entourait. Pour couronner le tout, il se vit asperger allègrement de semence comme pour le remercier d’avoir été un être aussi abject en embrassant une gamine de 13 ans.
« Désolée ». C’était tout ce qu’elle avait à dire ? Sydney, lui, en avait un peu plus long à commenter.
- Tu… Tu m’as… transformé. EN MONSTRE PEDOPHILE, espèce de saleté !! Tu as fait de moi un non-homme ! C’est.. répugnant !!
L’esprit du pirate parano’ était en proie à un traumatisme indicible mais son corps, quant à lui, était encore sous le coup de l’excitation et faisait battre le cœur du capitaine si fort qu’il en avait mal dans la poitrine. Ses mains tremblaient également mais le pire, oh oui le pire était encore de se voir couvert de sperme. Le manteau d’hiver avait permis au pirate de ne pas avoir été touché directement mais maintenant, il n’avait qu’une envie : le retirer. Être englué de fluide ou brûler au 3e degré en s’infligeant les rayons du soleil ? La vie pouvait être bien merdique, parfois.


- Je le savais… Je le savais que j’aurais dû rester chez moi. Pourquoi est-ce que je ne me suis pas écouté !?
Un regard sur le côté le renseigna sur l’état de son camarade qui n’avait pas été en reste non plus. Et quelle ne fut pas la surprise du capitaine en entendant quelles considérations passaient par la tête de son matelot : le drapeau. Le drapeau !!
- Le drapeau !? Mais t’es sérieux, là ? Regarde-moi ! Regarde dans quel état je suis, condamné à garder ce torchon plein de foutre et la seule chose qui te préoccupe, c’est.. ton drapeau !??

Le ‘Grand Final’ de Dakota avait définitivement jeté un froid sur les ardeurs du trio et bien que le désir soit toujours là du fait de n’avoir pu se défouler, ce dernier s’en trouvait considérablement réduit. Le paranoïaque se tourna vers la fillette pour lui lancer un regard noir de haine.
- Ca a intérêt à rester entre nous, c’est clair !? Sans la quitter des yeux, il entreprit de ramasser une grosse poignée de neige dont il se servit pour éponger le sperme du mieux qu’il put.
Il chercha des yeux un quelconque tissus dans la hotte du thermoréactif en vue de s’essuyer mais la plupart des objets avaient été touchés par le tir d’artillerie de la gamine. Tant pis.

Excédé et ne tenant plus en place, le pirate se refusait à rester ici une seconde de plus.
- Bon, de toute évidence, ‘ça’ n’était pas la peur. ‘Ça’ c’était simplement dégueulasse. Alors si mademoiselle Trouillarde a fini de faire mumuse avec son grand mat, on va peut-être pouvoir y aller ? Je vous signale que l’heure tourne et qu’on a encore RIEN trouvé de constructif ! Que dalle ! Et je commence à en avoir sérieusement marre que chaque incident soit pour ma tronche !
Des yeux, il chercha un chemin, n’importe quoi qui lui indique la suite du voyage mais il ne trouva que de la neige. Pas la moindre trace de pas et aucune ombre en vue. Il avança de quelque pas et manqua de tomber à la renverse, dévalant la pente qui se présentait juste devant lui. A mieux regarder, on discernait à présent une vallée en contrebas. Bien évidemment, l’état d’enneigement de cette dernière l’avait dissimulé aux yeux de tous et comme par hasard, il avait fallu que ce soit Sydney qui manque de se casser la figure.
- Ah. Une Vallée ! Hourra ! On progresse, dites donc… C’est époustouflant, ça : une vallée… Bon, puisqu’aucun de vous deux ne semble avoir de meilleure idée – d’ailleurs Jake était resté les yeux rivés sur le phallus géant – moi je vais par-là. Un jour vous me remercierez : vous comprendrez enfin que vous avez besoin de gars comme moi qui risquent leur santé et leur fierté pour vous sortir du pétrin. Incapables !

Fier de sa tirade, le grand capitaine fit son premier pas sur la pente fatale enneigée pour commencer sa descente aux enfers gelés. Il inaugura même le sol de son visage car malgré toutes ses précautions, il se prit les pieds dans la poudreuse et dévala la pente à toute vitesse, disparaissant rapidement du champ de vision des deux autres voyageurs. La boule de neige Syd’ ne s’arrêta qu’une fois arrivée tout en bas pour s’écraser contre un obstacle assez dur et franchement douloureux.
Il tenta de se relever mais sa jambe avait heurté le rocher sur lequel il venait de s’écraser avec tellement de force qu’il retomba sous le coup de la douleur. Massant sa cuisse en grimaçant, il observa les alentours : une forêt de pins blanchis par la neige l’empêchait de voir très loin mais avait au moins l’avantage de le réserver du vent violent qui soufflait dans les Terres gelées. Aucune trace de ses amis ; Sydney, d’abord exaspéré, changea de cap émotionnel à l’idée qu’il pouvait s’être perdu. Il appela, cria leurs noms… en vain. Ou du moins, s’il y avait eu une réponse, ne l’avait-il pas entendue à cause du bruit du vent qui se faufilait entre les branchages.
Démotivé et abandonné, le pirate resta assis dans la neige à masser sa jambe dans l’espoir d’avoir été entendu… Mais ensuite ? Que ferait-il si…
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Dakota Earnshow

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeLun 12 Aoû - 11:17

La honte et la colère se livraient une bataille sans merci sous le crâne de la phobophobe. Ses actes, son costumes et les fluides qu'elle avait produit à son insu, tout cela la répugnait à lui en retourner les tripes. Et pourtant elle était consciente de ne pouvoir s'en prendre qu'à elle-même. C'était de son plein gré qu'elle s'était rendue chez Parkinson la première fois, puis avait contacté l'autre psychologue la fois suivante. C'était elle qui avait décidé de voyager non pas seule mais en compagnie d'inconnu malgré le risque encouru pour les autres comme pour elle. Mais le reconnaître ? Jamais. Plutôt s'arracher la langue que de s’aplatir devant Sydney. Le pirate devrait se satisfaire de ses maigres excuses.

L'adolescente s'éloigna un peu des garçons tandis que le thermoréactif fouillait dans sa hotte à la recherche d'un quelconque chiffon. Si toute envie avait disparu de son côté le regard de Jake qu'elle apercevait à travers les « yeux » percés dans son costume ne trahissait que trop le fait que la sienne perdure et il était hors de question de prolonger cette folie. Avec un peu de recul elle comprenait sans mal avoir activé de son côté ce même pouvoir dérangeant et si elle ne se fourvoyait pas une distance suffisante suffirait à en annuler les effets. Le second effet appréciable de cette prise de distance fut d'éviter de se faire exploser les tympans par la crise de nerf du pirate.

Les lèvres pincées elle écoutait Sydney déverser son venin sur Jake, sur elle et sur le reste du monde. Victimisation, paranoïa et fuite, éternelles rengaines du rouquin qui finissait par filer la migraine. Qu'il soit pédophile n'était pas la question, c'était juste un pouvoir ! Pourquoi ne pouvait-il pas juste rapprocher ça d'une sorte d'hypnose l'ayant forcé à agir ? Mais non, il fallait qu'il y voit des intentions. Comme si elle avait pu vouloir ne serait-ce qu'une seconde entrer en contact intime avec cet homme abject avant de les couvrir de foutre. Du grand n'importe quoi ! A le regarder ainsi discourir comme un dément on aurait pu croire que rien ne saurait lui fermer son caquet mais c'était une erreur : il ne fallait jamais sous-estimer la nature. Voir le visage de ce crétin des alpes se décomposer avant qu'il ne dévale la pente enneigée réussi -presque- à arracher un sourire à Dakota.

- Quel dommage, persifla-t-elle ironiquement à mi-voix tout en suivant la chute des yeux.

Dakota se tourna avec raideur vers Jake, ses mouvements entravés par son costume honteux.

- Je crois qu'on ferait mieux de descendre voir s'il est entier. Avec son inaptitude naturelle à à peu près tout je doute qu'il survive plus de 5 minutes tout seul. Non pas que sa survie m'importe, mais il me doit un service et je compte bien lui faire respecter sa promesse.

Pataude, elle avança jusqu'à la pente qu'avait dévalé le pirate et s'assit tant bien que mal. Descendre à pied dans un tel costume était parfaitement stupide. Sa meilleure chance de réussir sans trop de mal c'était de se laisser glisser comme une luge, son costume s'occupant d'amortir les chocs éventuels. Et c'est ce qu'elle fit. Bientôt les quelques spectateurs présents sur place purent voir un pénis gigantesque dévaler à toute allure la pente enneigée, se nettoyant au passage de toute la matière visqueuse qui l'avait englué. Le chemin tout tracé par Sydney servait de toboggan et c'est donc aux pieds du rouquin que le phallus s'immobilisa dans un crissement de flocons écrasés.

Inutile de dire que Dakota avait regretté sa décision tout au long du voyage, de peur d'avoir peur de se faire quand même mal, entre autres. Ça ne l'empêcha pas malgré tout de se relever avec toute la dignité que lui permettait son déguisement avant de dévisager Sydney dont la pointe d'angoisse était encore visible.

- Est-ce qu'il t'arrive de réfléchir avant d'agir ? La gamine secoua la tête de dépit, Non, je suppose que non. Bref. On a du pain dur la planche.

Jake ne tarda pas à les rejoindre et la phobophobe mit  le peu de temps qu'elle avait à profit pour examiner les alentours. De la neige, de la neige, encore de la neige. Pour varier les plaisirs on trouvait de-ci de-là  des sapin croulant sous la neige et... oh. Des ombres. Beaucoup d'ombres. Certaines stagnaient sur place, d'autres filaient en tout sens mais le plus impressionnant n'était pas ces flaques d'obscurité sans propriétaire mais surtout les effets qu'elles produisaient aux alentours. Un énorme orage se déplaçait en permanence au dessus de l'une d'elle qui se traînait sans conviction, Une autre semblait allumer des feux jusque sur la neige, une autre endormait sur son passage les rares animaux qui s'aventuraient dans la zone...

C'était tout bonnement le chaos.

- Je crois qu'on a trouvé un nid, murmura Dakota non sans reculer d'un pas par mesure de précaution.

Rien dans le coin ne paraissait lié à sa phobie, mais il y en avait tellement... et s'aventurer là-bas tenait du suicide. Mais si elle ne faisait rien elle allait mourir. La bonne blague !

- Je ne vois rien qui me corresponde, hélas... peut-être qu'on devrait se renseigner sur l'avancée de James et Selene avant d'aller plus loin ? Je pourrais envoyer Chouette, ce ne serait l'affaire que de quelques minutes, une demi-heure tout au plus.

[HRP : ils ont théoriquement trouvé mon ombre dans leur topic, donc ne dites pas que vous voyez la mienne... merci d'avance!]
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Jake Anderson

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeLun 12 Aoû - 15:21

Le Pirate se mettait déjà à l’œuvre pour exposer sa façon de penser, comme d’habitude. Malgré le fait que Sydney s’en prenne à lui, à Dakota, et  au monde en général ne le  fit pas grincer des dents. Au contraire, il en sourit. Ce bon vieux Sydney – bien qu’il ne  fût pas si vieux que ça – avait ses marques, et  il ne les perdait pas  si facilement. Jake était tout bonnement en train de sourire, se demandant comment il avait fait pour être content  alors qu’un cinglé dessus. Il fallait croire qu’en s’aventurant dans le monde des rêves, on changeait, et la vision des choses aussi changeait.

Jake avait beau ne pas  être  là depuis  trop longtemps, mais il voyait déjà tout se modifier pour lui, un autre  monde qui lui offrait de nouvelles possibilités, mais où tout était danger. C’était dans ce monde de dingues qu’il s’était fait des compagnons de route, qu’il considérait déjà comme des amis. Le pirate cinglé était son ami, et cela aurait du mal à changer, car il tenait à lui ! C’était la même chose  pour Dakota, l’adolescente bien plus intelligente et mature que  lui, pour Selene, la rouquine trop mignonne, et James, l’homme qui occupait sa tête lorsqu’il n’avait pas à sauver ses amis d’une  mort terrible.
Il fallait trouver ces ombres, mais personne ne savait  où aller…

En attendant, Sydney piquait sa crise, et il n’osa pas  ouvrir la bouche, de peur de passer à la  planche. Cependant, celui qui tomba ne fut pas le moussaillon, mais le  capitaine lui-même. Quel pauvre Sydney, ça devait  être rageant de vouloir que tout le monde le prenne  au sérieux et qu’au final il fasse les pires gamelles, le discréditant totalement. Dakota ne réagit pas beaucoup à la chute de son ami et Jake se retint de rire, pour ne pas faire du tort au Pirate.

-Je ne suis pas tout à fait d’accord, tu le juge pas  à sa juste valeur … répondit Jake à Dakota. Il ne tiendrait pas plus de trois minutes, mais c’est notre  ami, et même si ne le voit pas tout le temps, on a besoin de  lui autant qu’il a besoin de nous.

C’était  bien vrai, le Pirate avait besoin de  leur aide, non seulement  pour survivre, mais aussi pour qu’il se sente mieux dans sa peau. Mais  ils avaient besoin de  lui, tout du moins Jake avait besoin de  lui à ses côtés, car il avait confiance en lui. Cela faisait beaucoup trop de temps qu’il n’avait pas eu quelqu’un aussi digne de confiance que son ami le paranoïaque.

Il alla ramasser ses affaires, rangea tout ce qui était  tombé par terre avec la fouille du parano, et se dirigea vers le haut de la piste qui avait  fait  un blessé. Jake s’aventura sur la descente, faisant attention où il allait, et, pas  par pas, descendit la piste, en manquant plus d’une fois de finir comme Sydney. Le Pirate et la Phobophobe étaient désormais proches, et il courut sur la distance qui les séparait.

Ce qu’il vit plus loin, malgré ses expériences plutôt hors du commun, le terrifia. Un ballet macabre d’ombres se déroulait devant ses yeux, le coulant sur place. Il ne vit plus rien d’autre que sa peur. Le  froid l’ayant rendu encore plus vulnérable, il ne  pouvait  plus bouger. La  peur l’avait envahi.
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Sydney Miles

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeMer 14 Aoû - 17:37

Par chance, Sydney n’eut pas à attendre bien longtemps pour que ses compagnons le rejoignent. Dans un sens, il n’avait pas dû être très difficile à pister mais ils auraient très bien pu ne pas le rejoindre et le laisser planté ici. Il était donc à la fois content de les voir arrivé – autant que faire se peut – et surpris même s’il ne montra rien. De toute façon, sa jambe lui faisait trop mal pour qu’il puisse ne serai-ce qu’esquisser un sourire sans qu’on en vienne à penser qu’il était constipé.
La fidélité de ses ‘amis’ devait tout de même avoir un prix puisque Dakota apporta avec elle une énième réplique désobligeante à laquelle le capitaine au bandana ne répondit que par un roulement d’yeux. Au moins, lui, il agissait… avancer était toujours plus constructif que d’éjaculer sur des gens.

Jake vint peu après ; seule présence que Syd’ tolérait encore un peu parmi tous ces fous. Si le voir allait presque rassurer le paranoïaque, l’expression qui vint déformer les traits du thermoréactif le fit se retourner pour voir ce que ce dernier fixait avec tant d’effroi. Dakota les avait remarquées aussi… des dizaines, peut-être même des centaines d’ombres regroupées ici, errantes, rampant sur le sol et déchaînant tous les éléments. Si la magie de Gloutoniskaïa était intrigante, celle des voyageurs une fois exposée à leur état pure était réellement effrayante. Comment la Terre pouvait-elle abriter tant de dégénérés mentaux ? Tous ces malades dangereux, ces fous à lier ayant perdu leur ombre et qui devraient venir ici pour la récuperer… Ils ne seraient forcément pas seuls.
- Ah ok… Là, c’est carrément flippant. Je vous préviens : je fous pas les pieds là-bas, moi ! T’as qu’à chercher ton ombre des yeux. Marquant une pause, il ajouta, plein de mauvaise foi : de toute façon, je peux pas bouger. Ma jambe me fait mal. C’est dommage !

À lâche, lâche et demi : la phobophobe n’osa même pas s’aventurer au milieu des ombres, elle non plus. Allait-elle enfin comprendre qu’à trop de témérité, on finit seulement par crever ? De la prudence, du bon sens ! Enfin !
- C’est ça, envoie ton piaf. Tant que ça m’évite d’aller soulever de la neige pour le bon vouloir de mademoiselle. Non, sans déconner… on pourrait pas reculer un peu ? Réfléchissez : y a au moins un millier d’ombre. Vous en déduisez quoi ? Un millier de tarés, de malades mentaux et autres psychopathes à la recherche de leurs ombres devront forcément passer par ici. Et je ne tiens pas à être là quand ils ramènerons leurs sales tronches !
De toute façon, il n’attendit le consentement de personne pour se relever et boiter une dizaine de mètres pour trouver un rocher enneigé haut de quatre ou cinq mètres contre lequel il s’adossa. Tout cela paraissait encore plus insensé que le reste ; il en avait même oublié pourquoi il devait accompagner Dakota. De toute façon, elle allait bien finir par mourir, non ? Le plus dur sera de décrocher Jake de son cadavre mais le pirate se dit qu’il trouverait bien un moyen d’y arriver.

Un millier d’âmes… condamnées à errer jusqu’à la fin des temps. Un millier d’hommes et de femmes, peut-être même des enfants… condamnés… à mort. Ce qu’ils observaient avec effroi, c’était avant tout des morts. Des morts qui ne l’étaient probablement pas encore ; un triste résidu de leur existence illégitime, exposant à qui voudrait les voir leurs pathologies les plus sordides. Que réclamaient-elles ? De la compassion, sans doute…
Le capitaine au bandana croisa les bras et détourna le regard. Aucune compassion pour les tarés ; de toute façon ils l’avaient bien cherchés ! « Pays des rêves », mon œil ! Un gros attrape-nigaud, un piège mortel, oui ! Sydney pensait avec mépris à tous ces gens tout en étant fier de ne pas être des leurs. C’était triste à dire mais ça ferait du bien à la planète.
Et pourtant, ce qui empêchait le pirate de se lancer dans une croisade contre les fous, c’étaient ces exceptions qui avaient croisées sa route. Il avait apprécié James, il avait enfin appris à faire plus ou moins confiance en Selene et Jake était sans doute ce qui s’approchait le plus d’un ami. Mais tous ceux-là l’avaient trahi. Sauf Jake, mais ça ne saurait tarder. S’il devait y avoir un holocauste, une purge des voyageurs, le pirate n’y participerait qu’en tant qu’observateur. Il serait complice d’un crime par refus de porter secours. Personne ne l’avait jamais aidé, lui. Personne n’avait été là pour lui quand il en avait besoin. Alors ils pouvaient bien tous courir, maintenant.

Il sursauta lorsqu’un « pssst ! » se fit entendre juste par-dessus son épaule. Il tourna la tête mais ne remarqua personne. Un bref coup d’œil en direction de ses amis lui affirma qu’ils n’avaient pas entendu ce bruit ; ils ne regardaient même pas dans sa direction. Ou pas à ce moment-là, tout du moins. Rassemblant son courage et ses forces, il contourna le rocher en claudiquant. De l’autre côté, une femme frêle l’attendait. Elle était maigre… si maigre… Ses rares cheveux roux semblaient avoir pour la plupart déserté son crâne et des tâches similaires à celles des vieillards contrastaient avec sa peau aussi blanche que la neige. Ses traits tirés révélaient également un manque de sommeil flagrant et les loques qui lui servaient d’habits étaient couvertes de sang.
Elle s’approcha, tremblante, et sortit sa main du qu’elle serrait contre elle. Le membre, aussi fin et blanc que les os qui apparaissaient en-dessous agrippa la chemise du paranoïaque qui fit instinctivement un pas en arrière. La femme s’approcha jusqu’à ce que leurs visages ne soient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Gêné, Sydney n’osa rien dire mais il voyait dans les yeux de cette femme toute la misère, la tristesse et le désespoir qui y habitaient. C’était trop ; il détourna le regard. D’une voix étouffée et chevrotante, elle s’adressa à lui :

- S-.. S’il vous plaît… Aidez-moi. Mes forces… me quittent, je n’ai plus beaucoup de temps. Mon ombre. Je sais que vous savez… Mon ombre… elle est ici… Aidez-moi à la chercher, je vous en prie !
Syd’ la regarda une nouvelle fois, sans bouger, sans retirer la main de sa chemise. Puis il répondit non. avant de tourner les talons pour s’en aller. La main de la femme lâcha prise et alors que le pirate s’en allait, il l’entendit chuter dans la neige. Se retournant à moitié, il hésita, scruta le fond de son âme, y cherchant un peu de pitié sans trop y arriver. Par chance, les fonds de tiroirs recelaient encore quelques miettes de compassion qu’il prit sans grandes conviction.

Une fois revenu auprès de l’intrigante personne, il s’agenouilla et la releva. Elle ne pesait rien, que la peaux sur les os.
- Vous aussi, vous avez une existence triste… Je vois ça dans vos yeux. Mais vous… vous allez vivre.
- Arrêtez un peu vos conneries… Là, je vous aide. Ça vous va ? Elle ne répondit pas. Elle venait de tourner de l’œil. Soudainement affolé, Sydney la secoua comme un prunier. oh ! OH !! EH ! Ah vous allez pas me crever dans les bras, quand même, hein ! Dites-moi ce que je dois chercher. Vous avez quoi ? Vous souffrez de quoi ? Il y en a des milliers, des ombres ! Laquelle est la vôtre !?
Rouvrant à peine les yeux, elle lui adressa un sourire presque désolé. Il est déjà… presque trop tard.. Cherchez… mes souvenirs. Interloqué, Sydney demanda : vos… souvenirs ?
- Je.. Cela fait longtemps… que je ne sais plus qui je suis. Mais depuis que je suis ici… je sais des choses… sur les gens. Des choses qu’ils ne savent pas eux-mêmes, Sydney.
- C-Comment connaissez-vous..? Rha, et puis merde ! Restez là, je reviens ! Et interdit de crever, c’est d’accord ?
- Merci, Sydney. Je sais qu’au fond de vous, vous n’êtes pas aussi noir que ce que vous laissez transparaître… Je m’appelle-Vous me direz ça plus tard. D’abord, je retrouve votre ombre.

Il ressortit de derrière le rocher aussi vite qu’il put. Sa jambe le faisait souffrir mais il s’en contrefichait.
- Jake ! JAKE !! Derrière le rocher, il y a quelqu’un. Donne-lui à manger et à boire ; une couverture n’importe quoi ! Je reviens. Aussi vite qu’il était arrivé, il repartit au beau milieu des ombres, inconscient des risques qu’il prenait en ce faisant. Pourquoi voulait-il aider cette inconnue ? Qu’avait-elle de spécial ? Elle savait. Elle savait des choses qu’il voulait savoir ; elle avait des réponses à ses questions, il en était intimement convaincu. Elle était peut-être… elle était forcément folle… mais Sydney sentait pour la première fois de sa vie qu’il pouvait être utile à quelqu’un qui méritait de vivre. Il ne lâcha rien et courait au milieu de ces cadavres sombres au milieu de la neige éclatante. Des souvenirs ? A quoi ressemblait l’ombre d’une amnésique – si tant est que ce soit de ça qu’elle souffre…

Entre temps, de l’autre côté du rocher, la jeune femme sombrait à nouveau dans le coma sans cesser de lutter pour autant.
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Dakota Earnshow

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeLun 19 Aoû - 15:59

Pendant que Jake et Sydney digéraient la scène qui se déroulaient devant leurs yeux, Dakota entreprit de rédiger un court billet à l'adresse de James -et de Selene, même si elle préférait occulter ce fait. Elle griffonna donc à la va-vite sur un bout de papier :

James,

Nous venons de tomber sur une véritable marée d'ombres mais nous n'avons toujours aucune idée de comment en attraper une. Comment avancez-vous de votre côté ? Nous risquons d'avoir besoin de vous sous peu, en espérant que vous ayez trouvé un moyen de nous sortir de là.

Réponds moi promptement et... prends soin de toi.


Dakota n'avait même pas attaché son message à la patte de Chouette que le pirate commençait déjà à geindre. Ça en devenait presque une musique de fond. Ensuite il fit ce qu'il savait le mieux faire : fuir et se cacher. La phobophobe n'en était même pas surprise. Elle le regarda s'éloigner avec dédain alors que son volatil prenait son envol, puis constata avec un léger agacement que le rouquin comptait organiser une soirée mousse lorsqu'il héla le thermoréactif, accourant à ses pieds comme un brave toutou. Qu'est-ce qu'il pouvait bien y avoir de passionnant derrière un caillou ? Vu l'angoisse qui perçait dans sa voix rien de bien positif, ce pourquoi Dak' jugea qu'il était heureux qu'on n'ait pas besoin de ses services vu qu'il était hors de question qu'elle bouge ne serait-ce qu'un orteil dans cette direction.

Cette paix retrouvée n'était pas si mal, son unique défaut fut qu'elle ne dura pas. Sydney ne tarda pas à reparaître pour se fondre dans la mer d'ombres comme l'imbécile qu'il était. C'était tellement inattendu venant de lui que la gamine resta coite un instant avant de tenter, un sourcil haussé :

- Qu'est-ce que tu fais, là ? C'est parfaitement irresponsable. Tu vas juste réussir à te faire tuer.

Elle marqua une pause pensive après laquelle elle ajouta :

- Non pas que ça me chagrine, mais je trouve franchement dommage de mourir pour rien. Comment comptes-tu attraper nos ombres si tu tombes dessus ? En leur demandant gentiment ?

Autant parler à un mur. Dakota s'assit donc au pied d'un arbre en attendant l'éventuelle réponse de ses camarades par retour de chouette. Et plutôt que de regarder ce nigaud faire... et bien ne rien faire, concrètement, elle préféra dresser un inventaire de ses possessions. Le tout était plutôt hétéroclite, principalement composées de babioles qu'elle trimbalait plus par vague nostalgie que pour leur absence totale d'utilité. Tenez, prenez cette statuette de Francis Cabrel... elle ne servait à rien d'autre qu'à lui faire se demander, d'une, pourquoi elle la gardait, et de deux, QUI était ce Francis Cabrel.

La blondinette avait encore les yeux rivés sur sa statuette quand son rapace se posa sur son épaule, lui tendant la missive qu'elle attendait. Plus elle lisait l'écriture brouillon de son meilleur ami plus elle blêmissait jusqu'à n'avoir plus rien à envier à l'épaisse couche de neige recouvrant les alentours.

- Ils ont trouvé mon ombre. Ils l'ont trouvé épinglée au sol et... et ils l'ont laissé là. Ils l'ont laissé plantée là, hors de vue alors qu'elle peut tout à faire se libérer et disparaître à jamais.

Le papier se froissa entre ses doigts frêles tandis que ses mains tressaillaient irrépressiblement.

- Ce n'est pas James, il ne doit pas réaliser. Mais Selene sait. Selene comprend forcément. Elle doit vouloir se débarrasser de moi cette... cette...

Dakota referma furieusement le poing sur la missive, une veine palpitant sur son front. Il fallait qu'elle se presse, qu'elle les retrouve mais surtout qu'elle retrouve le morceau d'âme qui lui manquait. Alors, et seulement alors, elle aurait tout le loisir de réfléchir à la manière dont elle se vengerait de la rouquine. Son principal problème était de réveiller Sydney et Jake pour les forcer à lever le camp. A voir comme le pirate courrait en tout sens sans savoir ce qu'il faisait elle ne pu s'empêcher de penser que ce n'était pas pour tout de suite.

Et bien tant pis ! Elle partirait seule s'il le fallait ! Il était hors de question de crever sur place juste parce qu'on l'avait affublée des deux pires idiots que la terre ait porté. D'ailleurs son costume disparu comme par enchantement, véritable invitation à la fuite. Mais par soucis de convenance elle cala tout de même la lettre de James sous un rocher après l'avoir annoté de son écriture ampoulée : « Je n'ai pas le temps de vous attendre, on se retrouvera à l'auberge.

Elle quitta la zone en trombe, n'offrant qu'un vague regard intrigué à Jake et la clodo qui l'accompagnait lorsqu'elle dépassa le rocher derrière lequel ils se trouvaient. La gamine ne savait pas qui était cette femme, et à vrai dire elle ne voulait pas le savoir, qu'elle semble mourante ou non. Ce n'était pas parce qu'elle connaissait la définition du mot « compassion » qu'elle souhaitait le mettre en application.

Il ne lui fallut que quelques minutes pour disparaître, suivant à la trace le chemin que lui indiquait sur l'écran de son porte-monnaie magique le petit point clignotant qui indiquait son meilleur ami.

>> Direction le village de Noël


Dernière édition par Dakota Earnshow le Lun 16 Juin - 9:14, édité 1 fois
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Jake Anderson

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeSam 24 Aoû - 16:13

Quel était le sens de cette vision ? Quel était ce mirage, ce cauchemar qui s’étendait devant ses yeux ? Un véritable vallée d’ombre s’étendait devant eux, et la peur régnait dans tous ceux qui avaient posé un regard dessus. Le thermoréactif n’en menait pas large, il était bloqué dans sa peur, et avait érigé  un bouclier qui l’avait déconnecté de la réalité, pour son bien. Il n’y avait pas grand-chose à faire, à part prier que tout se passe bien, et que quelqu’un vienne l’aider et le sortir de son enfer. Mais tout était désormais calme dans l’esprit de Jake. Tout allait bien.

Il commençait à échapper à la réalité, à s’en séparer, lentement  à la dérive. Mais un son bien particulier éveilla son attention. C’était  plus qu’un son, autre chose qu’un simple bruit. Oui, c’était  une voix, une voix étrangement familière. Mais qui cela pouvait bien être ? Un ami ? Une connaissance ? Ses vrais parents ? Non, il était dans  un autre monde, et il n’avait jamais  vu ses vrais parents. La voix le rappela par son nom, et Jake se souvint de son ami Sydney, celui qui était bizarre, mais sympa et digne de  confiance. Il cligna des yeux, retrouvant une meilleure vision, et vit son ami qui se dirigeait vers les ombres.

-Je te fais confiance, je vais au rocher, toi fais gaffe, et  peu importe ton plan, reviens dans 10 minutes maximum, si t’es pas revenu … je ne préfère pas y penser.

Quelle personne y avait-il derrière ce rocher qui pouvait être aussi importante ? Et comment avait-elle pu être assez convaincante  pour faire envoyer Sydney aux  ombres ? C’était  à ne plus rien y comprendre, mais il fallait faire  confiance au Pirate. Jake Avança vers le rocher, non sans peine, car la poudreuse entravait ses pas. Plus il approchait du rocher, plus il appréhendait ce qu’il allait trouver de l’autre côté. Ce qu’il vit était simple à décrire : une femme inconsciente dans  un état critique. Il s’agenouilla à côté d’elle, prit sa bouteille d’eau, souleva la tête de la femme, et lui fit boire. Il prit ce qu’il y avait de  plus liquide dans ses rations de survie, et alimenta la malade, tout en lui faisant boire l’eau.

Il dût s’y reprendre à plusieurs  fois pour éviter que la malade ne vomisse le peu qu’elle réussissait à avaler. Mais elle ne donna pas grand signe de vie, à part l’ingurgitation de ce que lui donnait Jake. La pauvre avait dû souffrir un calvaire pour être dans cet état, et du coup, il comprenait  mieux ce qui poussait Sydney à agir. Il y avait une vie en jeu. Jake fut surpris de voir que la malade n’avait pas d’ombre, comme Dakota, Selene et James. Peut-être cette condition était le résultat de l’absence d’ombre prolongée, et donc ce qui arriverait à ses amis ?

-Allez, s’il-vous-plait, tenez jusqu’à ce que Sydney trouve un moyen de vous aider !

Il n’y avait plus rien à faire pour la femme de  plus qu’il n’avait fait, et tout reposait sur les épaules du Pirate. Allait-il revenir vite et trouver une solution ? Jake était désarmé, et espérait que tout allait bien se passer.

Il vit Dakota s’en aller au loin. Il cria son nom, pour lui demander où elle allait, mais elle ne l’entendait pas. Il ne pouvait pas aller la rejoindre, car il ne  pouvait pas laisser la femme seule derrière ce rocher. Il était seul, et il ne pouvait rien faire.

Sydney, reviens vite!
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Sydney Miles

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeSam 14 Juin - 17:35

Grâce au ciel, le costume de Vampirella du pirate avait disparu mais ce dernier, trop occupé à courir frénétiquement, n’avait pas vraiment remarqué ce détail. Une ombre : il devait chercher l’ombre d’une amnésique ou quelque chose du genre. Si l’amnésie représentait l’oubli, il était difficile d’envisager un concept concret de manifestation d’ « oubli ».
- Bordel mais je dois chercher quoi, moi ?! s’exclamait-il, pris de panique.
D’un côté, un groupe d’ombre semblait pris dans la glace tandis que de l’autre côté, des mini-tornades se manifestaient par intermittence. Autour de lui, un véritable ballet fantomatique de ces traînées noires se mettait en place comme si chacune d’entre elle prenait conscience de la nature du capitaine paranoïaque, cherchant toutes d’une seule et même voix une aide qu’il était incapable de fournir. Elles tournoyaient, changeaient de sens, zigzaguaient en passant les unes sur les autres dans le but commun d’attirer l’attention de Sydney.

Il se retourna et jeta un œil inquiet en direction du rocher derrière lequel Jake et la mystérieuse jeune femme l’attendaient. Pourquoi faisait-il cela ? Pourquoi se donnait-il tant de mal ; dans quel but ? Plus il y réfléchissait et moins il savait. Il resta là, planté au milieu de cet œil de cyclone ombreux, jusqu’à oublier même ce qu’il cherchait. Que faisait-il là, déjà..?
- Arrêtez.. Arrêtez ! … ARRÊTEZ !! Il reprit son souffle tandis que les ombres, comme interloquées par le soudain haussement de ton du pirate, avaient cessé de tournoyer autour de lui. Je ne peux rien pour vous. Je ne sais même pas qui vous êtes ni où sont vos corps, je suis désolé. Je ne peux pas sauver tout le monde mais je dois sauver quelqu’un. Elle… Elle ne se souvient plus qui elle est ; je crois qu’elle est amnésique. Vous comprenez ce que je dis ? Vous savez de quelle ombre je parle ?

Le pirate au bandana haussa un sourcil, observant tour à tour les ombres anonymes qui s’étaient tout d’un coup stoppées. Il remarqua cependant une ombre qui se détacha du lot pour marcher jusqu’à lui. Etait-ce..?
Pas le temps de se poser la question qu’une deuxième ombre s’approcha, puis une troisième, une quatrième et en à peine quelques secondes, toutes les ombres se ruèrent sur le corsaire pour former un gigantesque amas noir sous son corps. Avides, les moitiés de voyageurs ne songeaient qu’à une chose : retrouver un corps. Elles ne devaient pas se rendre compte que n’importe quel corps ne pouvait pas faire l’affaire.
Quoi qu’il en soit, l’ombre géante se dessinant sous Sydney le rendait mal à l’aise… presque… faible. Oui : faible ! Il faiblissait comme si toute ces ombres pompaient son énergie vitale. Comme si… Comme si sa propre ombre ne pouvait pas faire le poids face à cette foule tentant de prendre sa place.
Tombant à genoux, il éprouva pour la seconde fois cette sensation d’oubli, comme si ses pensées étaient troublées par…
- Mais oui… C’est ça ! L’oubli ! Il y a ici une ombre qui me fait oublier et c’est forcément celle-là que je cherche ! Mais laquelle..?
Faisant de son mieux pour supporter cette sensation atroce qu’on arrachait la vie de son corps, il tâtonna à la recherche de cette sensation. Une fois qu’il eût trouvé l’épicentre du phénomène, il empoigna sa dague magique qu’il cachait sous sa ceinture et la planta au sol.

Toutes les ombres s’enfuirent comme s’il s’agissait d’une seule et même conscience. Toutes sauf une : celle d’une femme aux longs cheveux que la dague retenait prisonnière au niveau de la jambe. Le pirate eut alors une idée folle mais se dit qu’après tout, il n’avait pas grand-chose à perdre. Il se releva, emportant le couteau avec lui et tendit la main en avant de sorte que l’ombre de cette dernière touche celle de la jeune femme. Il referma la main dans le vide.
- Viens, je vais te ramener à ton corps. Il est temps.

L’ombre se laissa emporter sans résister jusqu’au rocher où ils trouvèrent la jeune femme évanouie dans les bras du thermoréactif.
- Je… Je l’ai. Je crois. T’as une idée de la manière dont on pourrait les réassembler, moussaillon ? L’ombre lâcha la main du pirate pour glisser doucement jusqu’à sa propriétaire. Néanmoins, les effets de la maladie ne se dissipèrent pas pour autant. On a vraiment plus beaucoup de temps mais RHAA ! il arracha son bandana de sa tête, libérant sa chevelure ondoyante puis ajouta : Je trouve rien, j’en sais rien ! Comment on rattache une ombre, bordel ?! J’ai réussi à la fixer au sol avec ma dague mais je vais quand même pas la planter, elle va me claquer entre les doigts si je fais ça.

Dépité, il se laissa tomber sur les fesses et pris sa tête entre ses mains. Il ne voulait pas renoncer mais il ne voyait pas non plus quoi faire de plus. Attendre ? Le corps lâcherait avant que l’ombre ne se fixe elle-même. Inconsciemment, il pria pour un miracle. Il avait besoin de cette fille. Il avait besoin de savoir ce qu’elle savait.
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Melena Autumn

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeDim 15 Juin - 21:06

Viens de : Zéro absolu

La nuit avait été longue. Quand ses paupières s’abaissaient sur ses yeux d’orage, les portes d’horribles cauchemars éveillées s’ouvraient immédiatement. Les zombies de Freedoom, Avok, la créature sur le bateau, les gardiens. Les images se succédaient, l’empêchant de rejoindre les bras de Morphée. Chaque nouvel assaut laissait ses entrailles plus froides. Chaque fois, juste avant qu’elle ne rouvre les yeux, le visage de sa mère lui apparaissait. Un sourire débordant de bienveillance aux lèvres.

Ses sentiments se succédaient de façon complètement chaotique : la colère, la peur, la résignation, mais aucun de ceux-ci ne lui apportait l’espoir, ni le réconfort.

La tempête faisait rage à l’extérieur, le souffle du vent s’infiltrant dans la grotte comme une complainte fantomatique. Finalement, son esprit malade épuisé par les visions, Melena sombra dans un sommeil sans rêve. Seul réel réconfort à Dreamland ; le seul moment où l’horreur ne la suivait pas. Ses cheveux décolorés en auréole autour de son visage blême, toute la fragilité de l’adolescente éclatait au grand jour, toute sa folie se dissimulait.

Elle avait à peine dormi deux ou trois heures lorsque à l’aube, la nécrophobe fût réveillée par un bruit de mastication et l’odeur immonde d’une charogne. Un frisson raidit tout son corps courbaturé. Lentement, elle se tourna, juste assez pour apercevoir la silhouette d’une créature difforme, poilue, dressée par-dessus le lit déployé la veille par Nikodim. L’animal dévorait les entrailles de Joshua, son pelage blanc taché de sang, la plaie béante tenue ouverte par des griffes d’une dizaine de centimètre.

Les yeux morts de l’enfant fixaient Melena. Ils avaient l’air plein de douleur, plein de reproche. Ce gosse sans défense était arrivé la veille dans le monde des rêves et le voilà déjà en train de se faire dévorer. Littéralement. D’un accès mêlant rage et terreur, l’irlandaise attrapa son pieu – resté à portée de main dans le cas où elle en aurait eu besoin pour se défendre de Nikodim – et bondit sur ses pieds. Avant que la bête n’ait compris la menace qui pesait sur elle, le pic métallique transperçait sa chair à une – deux – puis trois reprises.  

L’adolescente s’écarta ensuite, essoufflée, ses yeux gris incapables de se détourner du spectacle qui s’offrait à elle. Une autre image qui se graverait éternellement dans son subconscient. L’animal tituba un instant, poussant des gémissements diaphoniques de nature chimérique, puis s’effondra, agité de spasmes.

Melena resta immobile encore deux bonnes minutes, sans réellement savoir s’il s’agissait de précaution, ou si son cerveau s’était simplement déconnecté. Ses bras vibrant encore, elle entreprit alors de rassembler toutes ses possessions et sans un regard à un Nikodim encore endormi, elle quitta la grotte.

Ce fût le début d’un long périple pédestre. Le silence du désert glacé simplement brisé par le bruit de ses chaussures dans sa neige. Quelque part, même si elle craignait de se perdre pour l’éternité – ou du moins, jusqu’à sa mort – ces grands espaces avaient quelque chose de reposant. Après plusieurs heures de marche, l’adolescente eut même la chance de croiser un agréable couple d’esquimaux qui la prit en « stop » sur leur traineau. Ils étaient gentils. Visiblement éprouvés par les épreuves de la vie sur le continent gelé, mais ils lui accordèrent une chaleur humaine qu’elle n’avait pas connu depuis longtemps. Elle s’endormit même, la tête appuyée contre une peau de bête, paisible, comme une enfant qui dort à l’arrière de la voiture de ses parents.

Ce fût la femme qui la réveilla, un sourire triste et maternelle aux lèvres. L’irlandaise s’excusa, honteuse, mais l’inuit dreamlandienne dissipa le malaise d’un signe de la main en émettant un petit rire. Après leur avoir chaleureusement serré la main, Melena se remit en route, direction le village du Père Noël d’après ce qui lui avait été indiqué. Après une bonne heure de marche à éviter les trous noirs qui perçaient le désert de neige, elle finit par apercevoir un homme portant un bandana de pirate, la tête entre les mains, auprès d'une femme inconsciente.
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Jake Anderson

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeLun 16 Juin - 17:53

Plus les secondes passaient, plus le sentiment de solitude se faisait ressentir. Dakota était partie, il n’y avait plus aucun signe de son passage, et elle ne répondait toujours pas à ses appels. Sydney, lui était parti dans la tempête d’ombres, disparaissant peu à peu au loin. Le temps n’aidant pas, Jake se renfermait sur lui-même, et s’abandonnait à son état frigorifique.  Il s’assura que sa batte de base-ball était bien attachée  à sa ceinture, et remarqua que son costume de squelette avait enfin disparu. Le contact avec la poignée de son arme le rassura, se disant qu’au moins  il n’était pas sans aucune défense, mais douta quand même de l’efficacité de celle-ci contre des ombres.

Il ne voyait désormais plus Sydney dans l’immensité qui s’offrait devant  lui, et s’inquiéta pour son ami. Quand allait-il revenir ? La question résonnait au plus profond de Jake, qui sentait le besoin d’avoir un ami près de lui, en ce moment précis. Il avait à veiller sur l’inconsciente inconnue, et le sentiment d’être seul face à une situation qui lui échappait des mains se montrait de plus en plus fort. Il perdait  un peu ses repères, et l’absence de téléphone  pour appeler des urgences lui rappelait à quel point le monde réel pouvait avoir ses avantages. Cependant, il était toujours dans un monde magique, et la condition de la dame sans ombre se faisait bien réelle.

-Tenez, dit-il d’une voix encourageante, accrochez-vous, mon ami va revenir avec votre ombre, et vous allez vous en sortir !

Il espérait que Sydney revienne vite avec l’ombre, car c’était sûrement ce qu’il cherchait. Mais comment savoir quelle ombre correspondait à cette femme précise ? Sydney avait-il un plan ? Il ne pouvait que  lui faire confiance à présent.

Jake, sentant ses muscles faiblir à force de tenir la dame dans  une mauvaise position, allongea la dame, et se servit de son bonnet et de son écharpe, inutiles à cause de son pouvoir, pour lui faire un oreiller à peu près efficace.  Il se dégourdit les jambes, et guettait au loin l’arrivée de son camarade, et plus que tout son pilier, celui sur qui il pouvait compter ici.

Il restait tout de même un dernier problème. Dans l’hypothèse  ou Sydney irait récupérer l’ombre, comment allaient-ils faire pour la recoller à la dame ? Aucun moyen physique n’entrainant pas une souffrance de la personne à qui on racolait l’ombre ne semblant pas attrayant, Jake se demanda si une source magique ne pouvait pas aider à catalyser le processus de recollement des ombres.
Il allait falloir essayer, se dit-il.

Les minutes passaient et l’attente du pirate devenait un peu longue. Au pifomètre, cela devait bien faire 5 minutes qu’il était parti, mais cela semblait déjà être des heures que  son ami était parti. Passant une main dans ses cheveux, il regarda sa protégée, puis scruta l’horizon.
Il distingua soudainement une légère déformation entre les ombres, et perçu un mouvement.
Quelqu’un approchait.

Il attrapa le manche de sa batte de base-ball, s’assura que la femme respirait encore, et guetta l’arrivée de l’individu. Quel fut son soulagement  lorsqu’il vit que c’était son ami qui approchait, et, malgré le fait qu’il semblait avoir quelque difficulté, il arrivait avec une autre ombre à côté de la sienne.

-Sydney ! Ici ! Appela-t-il son ami au loin.

Il était dépité, et malgré l’accomplissement de sa mission, la gravité de la situation refaisait surface, et il perdait les pédales. Jake lui passa le bras sur l’épaule, le secoua amicalement et très légèrement pour lui dire que tout allait bien se passer.

Jake, étant dans son état glacial, se demanda s’il allait y arriver, et son pouls s’accélérait. Il fallait qu’il réussisse, coûte que coûte, peu importe s’il échouait  cent fois, du moment que le coup suivant était le bon. Il enleva son manteau et son pull, se mit à genoux devant la dame inconsciente tout en fermant les yeux et en se concentrant.
Il chercha au fond de lui-même la source de son pouvoir, l’étincelle qui avait fait que son embrasement avait été étendu jusqu’à ses épaules, et essaya de dissiper son inquiétude. Il sentait qu’il se rapprochait de son but. Ses doigts commençaient à frémir, et son cœur à pulser fort. Puis il trouva ce qu’il cherchait.
Le givre qui couronnait ses cheveux s’étendit rapidement jusqu’à ses épaules formant des motifs glacés qui brillaient à la lumière du soleil.

Dans un état tout aussi concentré, il toucha l’ombre de sa main gauche, et la dame de sa  main droite. Il se raccrocha à l’étincelle de  pouvoir qu’il avait sentie, et puisa dans son énergie pour saisir l’ombre, et la raccrocher à sa propriétaire. C’était un travail qui était presque instinctif, comme s’il avait toujours su le faire. Peut-être cette étonnante lucidité  était due au froid et  à son état glacial, mais une seule chose était sûre, il arriverait à remettre l’ombre à sa bonne place.

Il ‘épuisait rapidement, et le givre qui couvrait ses épaules disparaissait petit à petit pour venir souder le corps et l’ombre de l’inconnue. Puis, tout d’un coup, il sentit qu’il n’arrivait plus à attraper l’ombre de la patiente. Il paniqua, et se demandait ce qu’il se passait. Il avait fait comme ça lui semblait naturel, qu’est-ce qui avait pu mal tourner ? Mais en regardant de plus près, il s’aperçu que l’ombre était entièrement attachée à la dame. Il était soulagé, mais vidé de ses forces.

Le givre était à présent uniquement sur ses cheveux, et l’étincelle de magie qui l’avait habité s’estompa rapidement, le laissant dans son état normal. Il commença à se mettre debout, et eut à peine le temps de voir que quelqu’un arrivait vers eux que ses jambes et dérobèrent sous lui, et sans comprendre comment ni pourquoi, il avait fait contact avec le sol.

Le corps pris de grelottements, il ne put se lever, ferma les yeux, et se laissa doucement  emporter par sa soudaine fatigue.
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Sydney Miles

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeMar 17 Juin - 18:21

Le pirate mit quelques secondes avant de relever la tête, intrigué par le bruit de craquelure en direction de Jake. Une pellicule de givre recouvrait le buste de ce dernier, formant des motifs géométriques se remplissant peu à peu pour former une couche à peu près homogène s’arrêtant juste en-dessous des épaules du thermoréactif. Que pouvait bien avoir en tête ce marin d’eau douce ? Cryogéniser la pauvre femme – ce qui revenait essentiellement à la tuer ? Sydney était titillé par son esprit paranoïaque qui lui hurlait « TRAHISON !! » mais étrangement, il ne pouvait pas se résoudre à y croire fermement. Etait-il si faible psychologiquement qu’il ne puisse même plus accepter une réalité qui l’enfoncerait définitivement ?

Plus le temps passait et plus le corsaire se demandait s’il devait agir ou non, si ce que faisait Jake était une bonne ou une mauvaise chose. Méfiant, il se contenta d’agripper le pommeau de sa dague tout en gardant ses distances.
Après quelques minutes d’efforts intenses de la part de Jake, le miracle se produisit sous les yeux du paranoïaque qui n’en revenait pas : l’ombre avait finalement rejoint sa propriétaire. La probabilité d’un tour de passe-passe tomba à zéro lorsque le matelot tomba sur le sol enneigé pour piquer un roupillon. Sydney continua à le regarder, incrédule, puis haussa les épaules avec dédain pour s’intéresser à la femme mystérieuse. De deux choses l’une : personne n’avait demandé à l’homme chocolat de s’investir autant et d’autre part, à quoi bon avoir fourni autant d’efforts si au final la jeune femme mourrait d’hypothermie ?

- Eh, ça va aller ? Vous m’entendez ? N’obtenant aucune réponse, Syd’ souleva les paupières de la femme pour jauger son état de conscience. Peuh… Comme par hasard : elle dort, maintenant. Y a rien à faire, il y aura toujours quelqu’un pour vous faire chier en vous faisant poireauter. C’est pas comme si je demandais-……
Le pirate stoppa net sa séance d’expression de mauvaise humeur au moment où une seconde femme entra dans son champ de vision. Il ne l’aurait pas remarqué si sa chevelure ébène et sa tenue ne contrastaient pas autant avec :
1. Le ciel blanc
2. Le SOL blanc
3. Son visage d’une pâleur extrême
- Booooonjooour ! ♫ Je peux faire quelque chose pour vous ? Comme vous dire que votre camouflage est juste nul ? Non parce que vous voyez : je suis un peu occupé à m’occuper de mes deux tas inertes. Oh, à moins que vous ne connaissiez celui-ci ? Il souleva la jeune femme par le col, la secouant devant la nouvelle venue.
Se détournant de la thanatophobe, Sydney se releva, pris la belle inconsciente sur son épaule et attrapa le pied de Chocolate Boy qu’il commença à traîner dans la neige.
- Si vous aussi vous cherchez votre ombre, faites-vous plaisir : y en a tout un tas ici. Moi, j’ai déjà donné alors débrouillez-vous. D’un ton condescendant, il ajouta : J’emporte également votre amie vu que j’ai besoin d’elle. Mais vous vous en fichez sûrement puisque si vous teniez à elle, vous ne l’auriez pas laissée seule dans un état aussi lamentable, hm ?

La caboche déglinguée du pirate parano’ était telle une boîte depuis laquelle le diablotin du mépris attendait la moindre occasion pour sauter à la gorge de la première personne venue. Il était assez évident en voyant les traits du corsaire qu’il était assez contrarié, à tel point qu’il faillit manquer le rocher sous lequel Dakota avait laissé sa lettre à leur attention. Parodiant une voix d’enfant geignarde et gnangnan, il lut à haute voix :
- « Z’ai décidé que z’avais plus beusoin de chercher mon ombreuh alors ze vous abandonne parc’queu mon QI et ma lâcheté m’empêchent de venir vous parler pour vous le dire francheument. » Eh ben c’est ça : casse-toi ! Je le savais depuis le début, de toute façon ! Moi non plus j’ai pas besoin de toi ! Il froissa le bout de papier qu’il jeta furieusement au loin. Il reprit la jambe de Jake qu’il avait lâchée et repartit sur son chemin.

Il ne savait pas vraiment où il voulait aller ensuite mais une chose était sûre : il n’irait à l’auberge que pour reprendre ses affaires et attendre que ses deux boulets se réveillent. Suite à quoi, il partirait. Loin. Très loin. Et vite. Très vite. Marre de jouer au chien-chien pour le bon vouloir d’une gamine handicapée mentale. Et qu’elle n’essaye même pas de lui adresser la parole, oh ça non !
Sans qu’il s’en rende compte, Jake finit par reprendre conscience et en informa le pirate via un grognement dans lequel on pouvait aisément deviner la contrariété de se voir trainé dans la neige. Surpris, Sydney lâcha son emprise sur la jambe du garçon.
- Woah, c’est vivant ! Ay, moussaillon ; tu m’entends ? Il se pencha et aligna son visage dans la direction de celui du givré. Sérieusement… La nana aux cheveux noirs arrête pas de me fixer et ça me rend mal à l’aise donc si tu pouvais te lever…
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Melena Autumn

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeMar 17 Juin - 19:04

[HRP : les cheveux de Mel’ sont actuellement blonds en fait. Tu ne te rappelles pas ? Elle les a décoloré dans le monde réel… un détail ahah]

Un instant, l’adolescente crut que ses yeux la trompaient, mais ce n’était pas le cas. Un deuxième type qu’elle n’avait pas vu jusqu’alors s’était manifesté pour se pencher sur le corps inerte. Elle s’était d’abord immobilisée : peut-être ces deux hommes étaient des malades mentaux en train de faire subir des sévices corporelles à une jeune femme. En réalité, par un tour de passe-passe qu’elle ne comprit pas vraiment, le type-sans-bandana avait ressoudé l’ombre et le corps de l’inconnue évanouie avec une couche de givre étendue sur ses épaules.

C’était un miracle ! Non ? Une chaleur étrange envahit son ventre. Celle de l’espoir : elle avait trouvé quelqu’un capable de résoudre son souci, il ne lui restait plus qu’à trouver sa propre moitié d’âme. Melena réduisit à néant l’espace qui la séparait encore du trio mal assorti, mais Sydney l’assomma d’un flot de parole avant qu’elle n’ait pu dire la moindre chose. Ne pouvait esquiver son babillage, l’adolescente analysa rapidement les deux hommes. Ils avaient leurs ombres mais ne semblaient pas bien dangereux. Son instinct forgé par d’interminables journées à Dreamland lui faisait supposer qu’ils étaient des voyageurs… et puis c’était pas bien difficile à deviner, ils venaient apparemment de se faire larguer par quelqu’un qui cherchait la sienne.

- Excusez-moi, commença-t-elle, mais le paranoïaque poursuivit son petit bonhomme de chemin comme si elle n’avait pas existé.

La nécrophobe le suivit en préservant ses distances, ses jambes alourdies par les heures de marches avalées depuis la veille, mais elle avait besoin de savoir. Un instant, elle hésita à sortir son pieu ou sa couronne de méduse et à le menacer. Intimider ce type-pirate pour le forcer à l’aider fût l’idée d’un instant, puis elle se ravisa. Elle ne voulait pas être comme ça.

Le sang qu’elle avait sur les mains la démangea soudainement, comme pour lui rappeler qu’elle était une criminelle – même pire. Pour chasser cette sensation, elle frotta ses paumes contre sa combinaison techyoïte et rattrapa les deux hommes quand Jake émergea enfin de son sommeil. Ses cheveux peroxydés dansant nonchalamment au gré de la brise qui se levait, l’irlandaise posa ses yeux d’orage sur chacun des inconnus avant de demander :

- Excusez-moi, je… je ne veux pas vous embêter longtemps. J’ai vu que vous avez réussi à ressouder l’ombre de cette femme et… je souffre de la même chose. J’étais dans les parages quand C’est arrivé, je suis sûre que mon ombre est dans le coin… elle se mordit la lèvre avant de terminer, si seulement vous pouviez me dire comment faire après…

Sa fierté l’empêchait de directement mendier de l’aide. Et puis, et s’ils réclamaient de l’argent en échange ? S’ils réclamaient beaucoup d’argent ? Serait-elle prête à payer, ou bien préférerait-elle laisser tomber et chercher par ses propres moyens.

La jeune fille approchait du but, mais alors, une question la taraudait : ses pouvoirs disparaîtrait dans le monde réel. Était-ce une bonne chose ? Une partie d’elle voulait croire que ça irait. Elle était une adolescente, elle souffrait d’une maladie mentale… on la mettrait en examen, on lui ferait la morale, et ça passerait. … sauf qu’elle était responsable de la mort de plusieurs agents de police et ça… ça ne pardonnait pas. Peut-être qu’en ce moment même, on la recherchait partout avec ordre de tirer à vue. Peut-être même que dans les dix secondes à venir, elle prendrait une balle dans la tête et tout sera fini.

Un frisson secoua Melena. De la peur. De l’horreur. La rue sinistre où elle avait aligné des cadavres pour les décapiter à la scie s’était imposée une fraction de seconde. Secouée de brefs tremblements qui cessèrent presque immédiatement, elle dut avoir un instant l’air d’elle psychotique, mais elle se ressaisit assez vite. Elle eut envie de sourire pour rassurer ses interlocuteurs, mais son visage blafard semblait figé  à tout jamais dans une impassibilité triste.

- S’il vous plait…, ponctua-t-elle seulement pour faire montre d’un peu plus de politesse.


Dernière édition par Melena Autumn le Jeu 19 Juin - 15:15, édité 1 fois
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Jake Anderson

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeJeu 19 Juin - 15:09

Un doux balancement irrégulier berçait Jake, comme s’il était en train d’essayer de dormir dans les bras de sa mère. Il voulait que cela continue, que sa mère lui porte toute l’affection dont il avait besoin. Il voulut ouvrir les yeux pour découvrir enfin les yeux et le visage de celle qui l’avait mise au monde après tant d’années de séparation, mais rien à y faire, il ne pouvait pas ne serait-ce que les entrouvrir. Mais … sa mère n’était plus … comment se faisait-il alors qu’elle le berce ? Quelque chose n’allait pas.

Tout d’un coup, tout cela s’arrêta, et son corps meurtri lui fit enfin retour de ses vraies perceptions. Il ouvrit les yeux brusquement, revenant à ce qui l’entourait. Sydney était debout devant lui, face à une jeune blonde qui semblait perdue et avait besoin d’aide. Elle n’avait pas non plus d’ombre. Tout lui revint d’un coup, la tempête d’ombres, le départ de Dakota, Sydney qui revenait avec l’ombre de la femme, et son exploit pour racoler cette femme et son ombre, dont il ne savait toujours pas comment il avait vraiment fait.

Cette femme demandait de l’aide, et Jake, même s’il ne la connaissait pas, avait  vu ce qu’il se passait aux gens qui souffraient de cette anomalie, c’est pourquoi il voudrait bien l’aider. Il se leva, et réalisa qu’il était toujours torse nu, et que son dos lui faisait mal. Il chercha ses habits, les trouva dans la hotte que Sydney avait trainée, et remit donc son pull et sa veste, tout en remarquant que le pirate l’avait trainé sur une certaine distance, pour s’éloigner des ombres.

Le thermoréactif se remettait de son épuisante opération, et ses muscles lui répondirent normalement. Il vérifia qu’il n’avait rien de cassé, mis la main à sa batte de base-ball pour vérifier qu’elle était bien là, et dévisagea la nouvelle inconnue. Ses cheveux blonds, qui ondulaient au vent, faisaient ressortir son visage, porté par ses yeux gris. Dans son regard étincelait une certaine lumière, quelque chose de rare, qui inspirait à une certaine confiance tout en imposant du respect. C’était comme si ces yeux avaient tout vu et tout vécu dans ce monde. Elle devait aussi être une voyageuse, une des leurs, mais elle devait être  là depuis bien plus longtemps que Jake et Sydney réunis.

Sydney ne semblait pas très ouvert pour accueillir cette nouvelle voyageuse dans leur groupe, mais il allait sans dire qu’ils auraient besoin de quelqu’un de plus pour survivre ici.

-Salut, moi c’est Jake, et lui c’est Sydney. Dit-il calmement, et avec les meilleures intentions. Ne te juge pas qu’à ce qu’il dit, il est bien plus au fond que son apparence, et si tu es gentille, tout ira bien avec lui. N’est-ce pas Sydney ? Elle ne nous a rien fait de mal pour l’instant, donc si tu pouvais au moins lui donner une chance ça serait plus facile d’instaurer  un dialogue avec elle.

Il toucha l’épaule de Sydney comme pour lui dire que tout allait bien se passer et qu’il allait s’occuper de leur nouvelle compagnonne de route sans qu’il ait trop à faire. Puis il se tourna vers celle qui leur demandait encore de l’aide. Passant sa main dans ses cheveux, caressant le givre qui les recouvraient, il repensa à la manière dont  il avait guéri la femme derrière le rocher. Il aurait besoin de temps avant de recouvrer toute sa force pour puiser à nouveau dans son pouvoir, qui lui semblait impossible à atteindre en ce moment.

Il sortit le tournevis de son manteau, le fit tourner dans la main, jouant  un peu avec, s’arrêta, le remit dans son manteau, et fixa l’inconnue aux cheveux peroxydés. Il prit l’air le plus sérieux, s’avança un peu, et la regarda droit dans les yeux.

-Je veux bien t’aider, dit-il, tu sembles aussi être une voyageuse comme nous donc l’entraide est bienvenue. Par contre, il y a une question à laquelle il faut absolument répondre, et je suis intransigeant dessus.

Il regarda la personne qui allait sûrement devenir une amie dans ce monde. Qui était-elle, que faisait-elle ici, et que lui était-il arrivé dans ce monde? Elle semblait si triste et si perdue, il fallait qu'il l'aide. Doucement, il lui tendit la main, pour qu’elle la serre.

-Comment tu t’appelles ? dit-il, perdant tout son sérieux et lui souriant.
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Sydney Miles

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeJeu 19 Juin - 17:07

On abusait clairement du temps libre de Sydney à lui poser des questions idiotes. Cette femme était déjà là quand elle les avait vu recoller l’ombre alors pourquoi demander comment faire vu qu’elle le savait déjà ? Encore une personne ne sachant rien faire d’autre à part vivre au crochet d’autrui. Manque de pot : le crochet du pirate n’était pas connu pour être des plus charitables. A-t-on déjà vu un pirate donner ? Non mais sans rire…
Au « s’il vous plaît » venant clôturer cette déplaisante requête, le corsaire pouffa avec mépris. Si Jake voulait aider – ce qu’il voudrait sûrement – personne ne l’en empêchait mais par contre, personne ne pourrait obliger Sydney Miles à aider le premier clochard venu. Il avait déjà ce qu’il voulait avec la rouquine alors qu’allait lui apporter une autre manifestation de bonne grâce ?

Comme prévu, le thermoréactif prit les devants et se chargea du côté social de la conversation, rajoutant tout plein de petits mots qui font jolis pour ne pas blesser l’âme sensible en face. De l’hypocrisie ou de la naïveté, les deux étaient à gerber. Elle n’avait pas fait de mal « pour l’instant » et c’était le « pour l’instant » qui résumait le gouffre entre la pensée raisonnée de Sydney et celle enfantine de Chocolate Boy.
Et comme si cela ne suffisait pas, le jeune homme osa toucher l’épaule du capitaine parano’ après lui avoir – gentiment – dit « ta gueule ». L’humiliation totale, la soumission imposée dans toute sa grandeur. Jamais Syd’ n’aurait imaginé que Jake puisse recéler un côté si méprisable. Plein de dégoût, il fixa son épaule comme si c’était de la morve qu’on venait d’essuyer dessus puis reporta son regard sur les deux personnes se liguant manifestement contre sa liberté. Il leur cracha ces quelques mots virulents : Ben moi j’m’en fout : j’aiderai pas !

Réajustant le poids (presque) mort sur son épaule, il regarda la scène tout en conservant une distance de sécurité d’environ quatre ou cinq mètres, ce qu’il jugeait raisonnable. Pendant un instant, il avait presque cru que Jake redevenait raisonnable mais la question ô combien importante que ce dernier venait de poser arracha un râle d’exaspération à M. Ronchon.
- Rhaaaaaââââ !! Bien plus bas mais sans réellement se soucier de savoir si on pouvait l’entendre ou pas, il continua de grincher dans son coin en parlant tout seul : Mais c’est pas vrai… On s’en fiche pas mal de savoir son nom ! C’est tellement facile de mentir. Et puis y avait une infinité de questions plus intelligentes à poser comme euh… « tu viens d’où ? », « pourquoi t’es là ? », « c’est quoi ta tare de malade mental ? » ou ma préférée : « pourquoi tu viens me casser les pieds à moi ?! »

Et le grincheux de grincher comme à son habitude à propos de tout et de n’importe quoi. Il ne voulait PAS entretenir une bonne image et de toute façon, il n’était PAS sympa. Il n’avait pas envie qu’on soit heureux de le voir pas plus que de rester à ses côtés. Enfin sauf Jake… de temps en temps. Parce que lui, c’était différent : il ne pouvait pas être dangereux volontairement. Il était trop…. Trop ‘Jake’.
Le problème était là, en fait : Sydney avait besoin de Jake.. enfin « besoin… ».. mais n’avait pas besoin de cette « Melena ». Or, Jake voulait aider celle-ci. Le pirate sentait qu’il y avait baleine sous gravillon : il devrait supporter la présence d’une énième personne trop mystérieuse pour être clean s’il ne voulait pas se retrouver sans bouclier. Affichant un regard mesquin, il leva sa main libre à hauteur d’épaule et matérialisa le ‘Casier Judiciaire’. Il observa quelques secondes le petit carnet à la couverture de cuir avant de le lancer en direction de Melena en prenant soin de viser la tête. Des fois que…
- Tiens, attrape ! Vu qu’il faut tout faire par soi-même, ici… Et t’avise pas de feuilleter les pages, c’est pas une revue pour les marins d’eau douce dans ton genre !

Il profita de la dizaine de secondes nécessaires à l’activation du pouvoir pour jauger de haut en bas la jeune femme qui se tenait face à eux. Physiquement, elle n’était en rien différente d’une adolescente classique si on mettait de côté l’absence d’ombre. Le choix de couleur de cheveux était juste immonde mais c’était davantage la combinaison qui intriguait le boucanier désagréable. Comment avait-elle pu errer dans ces terres gelées avec seulement ce truc sur le dos ? C’était à peine croyable. Ses yeux gris ne reflétaient rien : la joie, la santé, la vie.. tout cela en semblait absent. Savoir pourquoi était évidemment devenu l’une des priorités principale de Sydney mais il en saurait déjà bien assez avec son carnet pour se permettre de remettre sa curiosité à plus tard.

Une fois le temps nécessaire à l’activation écoulé, il leva à nouveau la main, faisant disparaître des mains de la phobique pour le faire réapparaitre dans les siennes. S’humidifiant les lèvres, il tourna les quelques pages non vierges du Casier Judiciaire pour trouver la dernière entrée en date :

Melena Autumn, 17 ans
Neutre

1. Fais le mort
2. Master of Puppets
3. Goule
4. Parasitisme morbide
5. La mort vous va si bien
6. Dernière volonté

B. a aidé et protégé des clandestins lors de la traversée de l'océan.
M. s'est disputée avec ses amis / agressions verbales

B. a défendu un navire contre des monstres marins.
M. a menacé de tuer des clandestins s'ils sortaient de sa loge.

B. a sauvé Joshua Warren du blizzard.
M. n'a pas défendu Francis Broïn des accusations qui pesaient sur lui.

B. a permi à Nikodim Vialkovitch de rester en sa compagnie.
M. a abandonné ses amis suite à la dispute.

B. a renseigné Joshua Warren sur la nature de Dreamland.
M. a menacé Nikodim Vialkovitch.

Certaines des informations étaient surprenantes, comme l’âge de cette fille. Elle paraissait plus… vieille. La mention « neutre » fut également une surprise pour Sydney qui s’était habitué à voir s’afficher « ami ». Peut-être que ce pouvoir n’était pas si biaisé que ça, finalement.
La grande nouveauté, cependant, consistait en trois petites listes ; l’une présentant six groupes de mots… des noms ou des énigmes, il ne savait pas trop. Peut-être… Oui, c’était très probablement ça : il s’agissait des pouvoirs de Melena. Pour une raison qui lui échappait, les effets de ces derniers n’étaient pas notés mais les noms permettaient d’ores et déjà de cibler avec un peu de précision à quelle tarée il avait affaire.

La seconde liste, elle, se présentait comme l’opposition en colonne de deux listes de cinq points chacune. La première présentait des actions assez encourageantes sur la personnalité de cette Melena mais c’est la seconde colonne qui fit tiquer l’œil du pirate. Y étaient listées un bon nombre d’actions assez moches voire même d’une bassesse sans nom. Le manque de contexte n’aidait pas à adoucir le tableau mais Syd’ s’en fichait : il était mention à plusieurs reprises de trahison, menaces et disputes violentes. Si les noms auxquels ces mauvaises actions ne disaient rien au pirate, sa paranoïa lui hurlait qu’un jour ce serait son nom à lui qu’il verrait dans la liste des victimes. Et il ne voulait pas ça.
Quiconque était cette Melena Autumn, Sydney n’était pas prêt de lui faire confiance. Oh ça non !
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Melena Autumn

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MessageSujet: Re: Pas l'ombre d'un doute   Pas l'ombre d'un doute - Page 3 Icon_minitimeJeu 19 Juin - 18:10

L’adolescente restait parfaitement interdite devant le numéro que lui jouaient Jake et Sydney. On aurait presque dit le coup du bon flic et du méchant flic : l’un qui semblait l’accueillir à bras ouverts, l’autre qui mourrait visiblement d’envie de l’envoyer se faire voir. Étrangement, elle ne pouvait s’empêcher d’accepter le point de vue de ce dernier. Combien de fois elle et Jade ou Elie avaient été désagréables avec des inconnus ? Comme s’ils devaient porter la responsabilité de ce qui leur était arrivé. Les voyageurs sur les nerfs apparaissaient plus raisonnables que les voyageurs trop gentils ; triste monde.

La question « importante » de l’homme thermostat l’aurait sans doute fait éclater de rire quelques semaines plus tôt. Mais ce jour là, elle restait aussi froide que la neige qu’ils foulaient du pied, un sourcil légèrement soulevé en guise d’interrogation. Il se moquait d’elle ou bien ce type était juste… bref. Histoire de montrer patte blanche, elle étendit son bras pour serrer la main qui lui était tendue, puis ramena bien vite son membre contre son corps. Comme si son interlocuteur allait le lui voler – comme s’il pouvait voir ses cicatrices à travers ses mitaines.

Sydney grinchait dans son coin mais la nécrophobe n’entendait pas vraiment ce qu’il racontait. Elle détestait cette sensation, celle d’être jugée par un duo d’inconnus qui devaient la prendre pour une fillette fébrile alors qu’il s’évanouir en n’apprenant rien que la moitié de ce qu’elle avait traversée. Ses yeux couleur d’orage cherchaient déjà aux alentours une autre destination intéressante, la petite compagnie qu’elle venait de dégoter n’étant visiblement pas la plus accueillante. Qu’importe, elle n’avait besoin de personne en réalité, elle voulait juste des informations sur le pouvoir de Jake. Elle s’apprêtait à le dire quand le pirate lui balança une sorte de carnet qu’elle rattrapa in extremis, par réflexe.

Melena tenait l’objet du bout de ses doigts pâles, comme s’il risquait de lui salir les mains, une petite moue interrogative sur son visage sans éclat. Quand elle le vit disparaître, elle sourit. Un sourire sans joie, avec un petit hochement de tête. Bravo, un pouvoir, il l’avait eu. Vu le caractère du type, ça devait certainement être un outil pour la sonder ; et quelque soit le souvenir sur lequel se posaient ses pensées, ce n’était rien de très reluisant. Défiant un instant le regard de Sydney, l’adolescente ne sut subitement pas quoi faire d’autre que parler franchement. De toute façon, il venait probablement d’en découvrir plus sur elle qu’elle ne l’aurait souhaité, alors la franchise restait sa meilleure option.

Croisant ses bras froids, la jeune fille lança une tirade qui devait très certainement jurer avec sa carrure et son allure d’adolescente blondinette, mais ses yeux gris qui avaient connu la mort étaient là pour rappeler qu’elle était autre chose.

- Ecoutez… je ne vous veux pas de mal. Très franchement, si j’avais eu l’intention de vous tuer, j’aurais pu déjà l’avoir fait. Vous avez raison d’être méfiants, tu devrais prendre modèle sur lui, précisa la nécrophobe à Jake en désignant son acolyte d’un signe de tête, l’entraide entre voyageurs n’est pas gratuite. J’ai fini par apprendre ça… je comprendrais que vous ne vouliez pas m’aider, ou que vous demandiez quelque chose en échange.

Elle marqua une pause, rassemblant tous ses efforts pour réussir un petit sourire. La joue était encore absente malheureusement, il n’y avait que de la politesse et une marque de sincérité.

- Tout ce que je voulais, c’est savoir si vous aviez des connaissances sur comment raccrocher les ombres. Je vous ai vu le faire, mais je me demandais si vous saviez comment... procéder autrement. Après je peux m’en aller trouver mon ombre et me débrouiller seule, je suis une grande fille.

Pour prouver ses dires, Melena amorça déjà un demi-tour. C’était la vérité, elle avait l’impression que désormais, elle n’avait plus peur d’arpenter Dreamland seule. Elle était une adepte de la tour de Paresse, elle était déjà morte une fois. Ce n’était pas pour une petite randonnée dans les terres glacées qu’elle allait supplier deux inconnus de lui filer un coup de main.
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