Hypnose : l'Exil
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 Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.

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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeSam 19 Nov - 15:10

Griffin aurait tout aussi bien fait de se taire. Pas moins de cinq flingues braqués sur eux. Ils ne risquaient pas de s'enfuir. Cela ne serait même pas venu à l'esprit du pauvre Griff qui, dépité, se laissa menotter. Il s'en voulait presque d'avoir ameuter ainsi la cavalerie, précipitant leur arrivée dans... une salle étrange munie de trois sièges qui s’apparentaient plus à des sièges de tortures qu'à de confortables fauteuils de salon.

« Chouette, c'est l'heure du thé ? » tenta de plaisanter Griffin, un trémolo dans la voix

La seule bonne nouvelle était que Jerry avait recouvré son apparence normale. Elle n'était pas si laide que ça sans tout cet attirail. Elle était même plutôt mignonne. Mais Griffin ne s'était pas attardé plus loin sur le physique de la jeune femme, plus préoccupé par leur sort. Il ne protesta pas vraiment lorsqu'on le fit asseoir sur cette chaise flippante. Il sursauta cependant au contact du métal glacé sur sa peau nue. Ce qui eut pour effet également de lui faire lever la tête. Ce n'est qu'alors qu'il remarqua les trois bocaux alignés au dessus de leurs tête. Un frisson glacé le parcouru à la vue de cette méduse translucide dont les tentacules flasques pendaient mollement vers sa tête. Il poussa un hurlement de terreur sans parvenir à le réprimer le moins du monde.
Paniqué, il commença à se débattre, se rendant vite compte que les liens étaient suffisamment serrés pour maintenir un gorille immobile. Les larmes lui montèrent aux yeux. Qu'avait-il fait pour se retrouver là ? Il n'était coupable d'aucun meurtre, il n'avait jamais rien fait dans sa vie qui aurait fait de lui un criminel.

« C'est un malentendu. Je ne devrais pas être ici. Je n'ai rien fait du tout. RIEN ! Libérez-moi ! Libérez-nous ! »

Il tourna la tête et croisa alors le regard de Jerry. Même si elle semblait très courageuse, son teint blafard et ses yeux emplis de doutes laissaient clairement entrevoir son état d'esprit. Il ne savait rien d'elle ni même de l'autre type attaché avec eux. Mais ils étaient tous dans la même galère. Et il savait pertinemment que seul il ne survivrait jamais dans cet enfer. Elle savait. Elle avait prononcé le nom de cet endroit. Peut-être, avec elle, pourrait-il s'en échapper. Ou au moins comprendre.

Un rire nerveux s'empara de lui, dévoilant une rangée de dents blanches, crispées au point qu'il en avait mal à la mâchoire. Il parvint à se calmer, les poings serrés à sang et, toujours tourné vers la jeune femme, il murmura dans un souffle qu'elle seule était assez proche pour capter :

« Qu'est-ce qu'ils vont nous faire ? Je suis mort de trouille... »

Les poils de ses bras et de ses jambes étaient hérissés en une chaire de poule qui n'était pas seulement due au contact du métal froid. Une boule s'était formée au creux de son estomac et il sentait la nausée s'emparer de lui. Il aurait fait un bien piètre soldat. En temps de guerre, l'ennemi n'aurait même pas eut besoin de le torturer pour obtenir des informations. Il aurait craché le morceau à la moindre vue d'un instrument de torture.
Mais là, il n'avait rien à cracher puisqu'il ne savait rien du tout. Et c'était bien ça le pire. Ne pas savoir. Ne pas pouvoir se préparer à ce qui allait se passer puisqu'il ne savait pas ce qui l'attendait.
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Le Marchand de sable

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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeMar 22 Nov - 19:49

William et Bob s’étaient retiré au second plan pour laisser faire Wanda. Elle s’y connaissait cette petite, même si le chef persistait à la traiter comme une moins que rien juste parce qu’elle avait du monde au balcon. Pendant que le duo prenait un siège, la jeune femme s’était rapprochée un peu plus des prisonniers pour mieux observer les traits déformés par la peur de leurs visages contrits. Ils disaient qu’ils n’étaient coupables de rien, suppliaient qu’on les laisse partir… et même si l’un au moins d’entre eux lui faisait pitié elle ne pouvait laisser de place à la compassion. C’étaient des voyageurs, des monstres, des menteurs nés. Les Dieux seuls savaient ce dont ils seraient capables dans quelques années. Même s’ils étaient « purs » comme paraissait l’être l’homme en caleçon ce ne serait bientôt plus le cas. Ils tourneraient forcément mal. Le monde était ainsi fait.

- Vous n’avez tué personne ? Nous avons pourtant un portrait-robot qui vous ressemble étrangement et qui s’est rendu coupable de ces crimes. Les témoins seront là demain alors qui sait ? Peut-être appuieront-ils votre version même si j’en doute. Après tout vous avez été pris en flagrant délit de vol à l’étalage. Vous me mentez et vous croyez que je vais vous croire ?

La déception et le mépris se lisaient sur son visage. Ils avaient confisqué sur elle les biens volés et elle continuait à crier qu’elle n’était coupable de rien. Un comble… c’était vraiment les prendre pour des idiots.

- Soyez réaliste. Mentir ne vous servira à rien d’autre qu’à alourdir votre peine. N’essayez pas ce petit manège devant le juge, simple conseil.

Elle soupira avant de se tourner vers ses collègues.

- On n’en tirera rien, ils mentent comme des arracheurs de dents. Je vais passer au test pour vérifier qu’ils sont bien voyageurs. Je sais que vous n’aimez pas les piqures alors regardez ailleurs.

Wanda se dirigea vers une sorte de console reliée aux sièges par une multitude de fils qui grimpaient jusqu’aux bocaux ou flottaient les étranges créatures. Alors qu’elle appuyait sur une série de boutons, les Dreamers semblèrent prendre vie alors que leurs tentacules se mirent à bouger doucement d’abord, puis plus vite, rampant sur des visages horrifiés des voyageurs avant de se planter avec lenteur dans leur crâne. Les aiguilles longues et fines percèrent l’os jusqu’à transformer les trois têtes en pelotes d’épingles alors que des images étranges commençaient à apparaître dans le corps translucides des bêtes.

Au début tout était flou, indistinct… puis les choses se précisèrent. Dans le premier Dreamer ponctionnant le cerveau d’Aiden apparu progressivement une étincelle, comme par le biais d’un zoom arrière s’ensuivit une scène plus globale mettant en scène le jeune homme ainsi qu’un individu anonyme qui subissait la décharge. La policière fut alors bien heureuse que son prisonnier ait des manches à sa chemise ce qui lui avait épargné tout contact direct. Un individu qui se révèlerait dangereux, à n’en pas douter…

Dans le second Dreamer, celui de la fille, on la voyait téléporter des babioles dans sa main, avant qu’elles ne disparaissent d’elles-mêmes. Wanda n’aurait pas su quoi en penser si elle n’avait pas connu l’activité de voleuse de la demoiselle. Raison de plus de la prendre pour une menteuse.

Et dans le dernier Dreamer qui torturait l’homme en caleçon… qu’en penser ? C’était vraiment étrange, on ne le voyait que marcher dans la rue puis être rejoins par deux autres personnes qui se collaient à lui comme par réflexe animal. Juste des gens qui marchaient côte à côte, ça n’avait pas de sens. La proximité n’avait rien d’un pouvoir. Peut-être que la créature se trompait ? La fliquette secoua la tête pour chasser cette pensée. Les Dreamers ne se leurraient jamais. C’était juste au-delà de sa compréhension des choses.

Les bras croisés elle regarda longuement le trio avant de tripoter la console de nouveau provoquant la léthargie des pseudos méduses dont les tentacules aux pointes acérées se rétractèrent pour tomber, amorphes, autour des visages des voyageurs.

- Vous êtes tous trois confirmés comme étant des intrus voyageurs. Vous serez jugés pour ce crime, et pour les autres, demain à la première heure. Que les dieux aient pitié de vous.

Elle accompagna son geste d’un tapotement amical de la main de Griffin avant de lui souffler :

- Je suis vraiment désolée, vous n’avez pas l’air d’un mauvais bougre et… je dois avouer que votre pouvoir me déroute. Vous forcez des gens à vous accompagner ? Je n’ai pas trop saisi à vrai dire…

Puis elle ajouta en haussant le ton :

- En tout cas pour les autres c’est plus que clair. Ramenez les dans leurs cellules les gars, et faites attention : la fille peut voler à distance quant à son voisin de droite il peut donner une décharge à ceux qui touchent sa peau.

_________________________

HRP : Bon, William, Bob et leurs petits amis qui attendent dehors vont vous ramener à votre cellule pour que vous y passiez la nuit. Connaissant maintenant vos dons, surtout le tien Jerry, tu penses bien qu'ils cacheront bien les clés pour que tu ne puisses pas les voir. Ils cacheront tout d'ailleurs, soyons fous. Quand vous aurez dormis les policiers viendront vous prendre pour vous mettre dans un fourgon blindé, après vous avoir offert de jolis bracelets métalliques impossibles à retirer. Ils sont équipés d'un traceur et d'une aiguille empoisonnée qui se déclenchera sur commande ou si vous tenter de retirer ou d'endommager vos bracelets.

Je réinterviendrais au tribunal pour m'occuper de votre procès, mais vous pouvez avancer tout seuls jusqu'au moment où ils vous feront descendre du fourgon devant le tribunal. Ca devrait me laisser un peu de marge pour flemmarder. Bon RP !

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Jerry Blake

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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeMer 23 Nov - 20:45

Qu'est-ce qu'ils allaient leur faire ? Les euthanasier ? Leur aspirer le cerveau jusqu'à les faire devenir de véritables légumes ambulants ? Déjà qu'elle était paniquée, Griffin ne faisait qu'accroître son stress en lui posant la question fatidique.

- Mais merde, qu'est-ce que j'en sais ? Et puis regardes un peu leurs aiguillons !

Se débattre ne servait à rien, aboyer sur les gens non plus alors, ne rien faire ? Toujours le même cercle vicieux auquel Jerry devait faire front et qui l'épuisait mentalement. Attendez un peu que je me tire...

Bien évidement les preuves étaient contre elle et elle le savait parfaitement, mais mentir elle n'y coupait pas, une véritable habitude... Bientôt la policière enclencha les engins de torture sur lesquels les trois prisonniers se trouvaient et les tentacules des prétendues "pieuvres" s'approchèrent dangereusement de leur crâne. Les aiguillons fins se plantèrent dessus. La douleur était incomparable à tout ce que Jerry avait vécu et ses hurlements en témoignèrent. Après quelques minutes ressemblant à une éternité, la flic les débrancha. Les hideux bras, gluants qui plus est, pendouillaient désormais de part et d'autre de leur visage.

- Enlevez-moi ça, enlevez les !

Mais bien sûr qu'ils étaient des voyageurs, enfin c'était d'après les dires d'un certain Aiden. Ils étaient vu comme des monstres de la pire espèce mais pourquoi ? La réponse ne se fit pas attendre : la policière leur donna de précieux renseignements à ce propos. Jerry et ses deux comparses semblaient disposer de soi-disants dons comme l'avait expliquer le billet dans la pharmacie. Voler à distance ? Je suis une magicienne !
Les deux policiers qui avaient assisté à la scène, les firent sortir de la pièce et informèrent leur collègues restés dehors de la dangerosité du trio. Ils cachèrent leurs effets personnels et tout objet susceptible d'être dangereux dans les mains malintentionnées de Jerry. Celle-la esquissa un sourire amusé devant tant de précaution, ça changeait des journées laborieuses où le patron était craint et respecté, pas la simple employée qu'elle était.

Ils les ramenèrent à la précédente cellule et leur enlevèrent les menottes. Elle parcourra du regard la cellule insalubre tout en frictionnant ses petits poignets endoloris. Ses chaussettes lui manquaient également et n'hésita pas à demander poliment à Aiden ou l'homme méduse de lui rendre. Usées par le frottement et tachées par le sang, elles n'étaient pas vraiment engageantes, cependant c'était la crise. Elle partit se déchausser tout en s'asseyant sur le matelas défiguré. Elle invita Griffin à s'asseoir lui aussi, l'intervention ellipsienne l'avait choqué et rien que d'entendre qu'ils allaient passer au tribunal était malsain.

- Tu sais, soit ces policiers sont stupides, soit mon sosie existe réellement.. mais dans tous les cas je suis dans la mouise !-Elle se recroquevilla sur le matelas, avec un regard de chien battu- Je te souhaites de ne pas subir le même sort qu'ils me réservent et surtout, d'éviter de voler dans les pharmacies, même si un camarade nécessite des soins d'urgence..

Sa fin de phrase était inaudible pour l'éclopé qu'elle visait, c'était pas le moment de se crêper le chignon. Le plus important était qu'ils se reposent de cette journée éprouvante pour être d'attaque le jour du jugement, peut être dernier et Dieu seul le savait.

- Alors tu n'aimes pas rester seul ? -Elle le regarda, souriante.- Je sais pas quel peut bien être ton truc, mais je te déconseille de toucher Aiden, j'en ai fait les frais et c'est très désagréable.


C'était drôle cette histoire de don : les clefs disparues, puis réapparues était son oeuvre, le contact électrifiant avec la peau d'Aiden en était un autre.. et c'était ce qui dérangeait les ellipsiens ? Faudrait être con pour pas voir que c'était vraiment formidable, de faire l'impossible rendu possible. Ils vont pas me les briser juste parce que je vole et je ne vole jamais grand chose..
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeJeu 24 Nov - 17:27

Les paroles de Jerry n'allaient pas en le réconfortant. Elle aussi était désemparée par ce qui leur arrivait et, lorsque les méduses plantèrent leurs aiguillons profondément dans leur crâne, Griffin eut l'impression qu'un métal en fusion lui parcourait l’intérieur de la tête, comme si un serpent à la fois glacé et brûlant se tortillait, à la recherche de quelque chose à dévorer. Un cri retentit, englobant tout. Il ne savait pas si ce cri provenait de sa propre gorge ou de la gorge de l'un de ses camarade d’infortune. Ou même les deux. Tout ce dont il était sur, c'était qu'il aurait préféré mourir que de subir ce traitement.
Puis, après un moment qui parut durer une éternité de souffrance, les pics se retirèrent, laissant les trois prisonniers meurtrit et choqués. Griffin aperçu à la périphérie de son œil le tentacule pendant, inerte et eut un haut le cœur qu'il réprima avec difficulté. La harpie leur dévoila alors qu'ils étaient des voyageurs. Ça lui faisait une belle jambe. En quoi cette information pouvait nécessiter de les torturer de la sorte ? Mais ce n'était pas tout. Elle leur annonça aussi quelque chose qui fit oublier un instant la douleur à Griffin. Ils avaient écopés de dons en débarquant ici... *Vous forcez des gens à vous accompagner ? * Il répéta cette phrase plusieurs fois dans sa tête, tentant d'en comprendre le sens. Mais après tout, peut-être n'y avait-il rien à comprendre. Apparemment, il aurait le don de forcer les gens à marcher à côté de lui. Il n'en voyait pas bien l'utilité, surtout en cet instant. Mais bon... Tout était déjà tellement tiré par les cheveux ici.

Il furent reconduits en cellule. Ils ne prirent même pas la peine de les séparer, le remettant avec Jerry. Ils ne lui apportèrent pas non plus de vêtement et il rejoignit le matelas éventré, s'y installant tant bien que mal, calant son dos nu sur le béton froid tout en réprimant un sursaut.

Jerry commença à lui parler, mais ses paroles ne l'atteignirent pas. Griffin était perdu dans ses pensée et un brouillard opaque le séparait du monde réel. Il repensa à ce qui l'avait conduit ici et se demanda s'il n'avait pas tout simplement perdu la boule. Fixant les barreaux en face de lui sans vraiment les voir, les yeux dans le vague, il devait avoir l'air d'un vrai zombi. Ces méduses … Rien qu'en y repensant, Grif eut envie de hurler de terreur sans pour autant que le cri ne parvienne à franchir ses lèvres... Comment une chose aussi horrible pouvait-elle bien exister ? Lentement, il se passa la main sur le crane, là où, quelques instants plus tôt, l'un des tentacule était planté … C'était comme s'il s'était cogné. Une petite douleur, comme un bleu, le saisi aussitôt. Mais rien d'insurmontable. Il regarda ses doigts et un peu de sang y apparaissait. Là encore, rien d'alarmant. D'ici quelques jours il n'y paraîtrait plus.
Sans vraiment s'en rendre compte, comme par automatisme, il porta ses doigts ensanglantés à sa bouche. Le goût cuivré de ses quelques minuscules gouttes de sang le ramenèrent à la réalité.

Il se tourna vers Jerry, un peu honteux de ne pas l'avoir écouté mais ne trouva rien à dire. Qu'aurait-il peut dire d'ailleurs ? 'Oh c'est sympa on est de nouveau dans la même cellule ! Qu'est-ce qu'on graille ce soir ?' Il se rendit compte qu'il avait faim lorsqu'un énorme gargouillis retentit dans toute la cellule. Ce bruit eut pour seul effet de le faire rire. Mais c'était un rire jaune. Un rire sans enthousiasme qui pouvait se transformer en sanglot à tout moment.

Plusieurs minutes passèrent dans un silence mortel puis, coupant cours, Griffin lâcha :

« Si on dormait un peu. Avec un peu de chance, on se réveillera au pays des merveilles en compagnie d'un beau lapin blanc... On ira prendre le thé avec le chapelier toqué et le lièvre de mars réparera ma montre... » Il fixa son poignet vide, comme s'il regardait une montre imaginaire. « Ensuite je demanderais au chat du Cheshire de nous indiquer le chemin de la maison et on pourra tous rentrer chez nous, dormir dans un bon lit moelleux et chaud. »

Jerry devait vraiment le prendre pour un malade mental. Mais ce genre de plaisanterie était son seul rempart contre la peur et le doute. S'il ne faisait pas agir son imagination, en s'inventant des situations encore plus farfelues que celle-là, il allait péter un plomb et se mettre à hurler jusqu'à ce qu'un garde vienne lui tirer dessus pour le faire taire.

« Espérons qu'ils auront prévus des tartines pour demain matin. Je suis de mauvaise humeur quand je saute le p'tit déj ... »

Sur ce, il tendit ses jambes sur le sol et laissa sa tête tomber jusqu'à l'angle du mur tout proche. Seules ses fesses et une partie de ses cuisses étaient en contact du matelas.
Au bout d'un moment, il se tourna quand même vers Jerry et lui dit timidement :

« Tu peux poser ta tête sur ma cuisse si tu veux. Mais n'y vois rien d'autre qu'un coussin pas très confortable ! Ce sera toujours mieux que le mur... »

Il essayait d'être gentil et ne savait pas quoi faire de plus. Il n'avait rien d'autre à lui offrir que son amitié et sa cuisse poilue en guise de coussin de fortune. Il espérait juste, vu sa tenue, que son corps ne le trahirait pas. Cela dit, vu ce qu'il venait de subir, c'était peu probable...
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Jerry Blake

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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Nov - 18:08

Toute cette histoire avait prit une tournure sordide, tellement grave que Jerry avait du mal à l'ignorer. Elle n'arrêtait pas de penser au lendemain et comment défendre son bifteck. S'ils étaient détesté ici, il y avait peu d'espoir que quelqu'un prenne leur défense, déjà qu'ils les accusaient de meurtres qu'ils n'avaient pas commis. Cette haine envers les gens venus d'un autre monde lui échappait complètement, peut être que certains se permettaient de détruire parce que cela ne leur appartenait pas ou de tuer parce que les lois d'ici ne sont pas sensées être applicables à eux. Le problème était qu'ils allaient en faire les frais et même si le vol n'était qu'un petit délit. Elle secoua la tête, dépitée, ce n'était pas aussi facile d'évacuer toutes ces horribles pensées qui de plus, lui donnaient la migraine. Un instant, elle y arriva : un gargouillis émit par son camarade de cellule l'interpella. Il ne fallait pas perdre de vue le plus important qui était sur le moment la bouffe. Même si la baleine de gardien lui avait apporté un repas précédemment, il était bien maigre comparé à ce qu'elle ingurgitait habituellement. Nourriture.. il faut trouver de la nourriture. De la nourriture !

Ce délire continuel sur la nourriture était surpassé par celui de Griffin rappelant étrangement le conte de Lewis Carroll. Autant ne pas le contredire, les poulpes lui avaient sûrement retournés le cerveau déjà qu'il avait l'air assez sensible cette homme-là. Jerry ne voulait surtout pas compromettre sa sécurité, les gardes ne se presseraient jamais pour la sauver s'il venait à la tabasser à cause de la colère qu'il avait emmagasiné depuis son arrivé. Surtout ne pas le contrarier, souris Jerry ! la vie est belle..
Elle sortit son plus beau sourire se voulant réconfortant, tandis qu'il lui proposait de se rapprocher. Peu encline à rester seule dans son coin, elle s'avança vers lui.

Un peu hésitante, elle posa délicatement sa tête sur la cuisse du bonhomme, avant de sursauter à cause des précédentes ponctions cérébrales. Elle passa une main dans ses cheveux et retira de petits grains rouges, s'apparentant à du sang séché.

- Pas très sexy le cadeau qu'ils m'ont laissé les affreux..

Après s'être débarrasser des particules de sang non désirées, elle s'installa définitivement contre Griffin. Même si elle avait tendance à avoir une plus grande chaleur corporelle, elle appréciait le contact avec son corps dénudé qui lui arracha quelques frissons. Il n'était pas méchant juste un peu déboussolé; il avait juste besoin d'être réconforté, qu'on soit là pour lui. Lentement mais sûrement, la main de Jerry serpenta vers la sienne et s'arrêta sur sa paume un peu refroidie. Suivant son habitude de réconcilier son entourage avec la vie, elle espérait lui rappeler qu'il pouvait compter sur elle, même dans les pires moments.
Puis de son autre main libre, elle défit son foulard et réprima un bâillement avec. Le sommeil s'immisçait peu à peu chez elle et elle peinait à garder les yeux ouverts. Tandis qu'elle s'appuyait sur sa joue et pivotait pour mieux l'observer, son regard buta sur le caleçon insolite de son aîné. Au fond, les sous-vêtements peuvent vraiment refléter le caractère de ceux qui les portent. Ravie, elle caressa la main de Griffin avec douceur. C'est dans des occasions pareilles que l'on se rapproche avec une facilité déconcertante de personnes auxquelles on ne ferait même pas attention, si on les croisait dans la rue.

Peu à peu, ses paupières lourdes se fermèrent aidées par le calme ambiant. Quelques instants plus tard, elle somnolait contre lui. Très rapidement, elle s'était assoupit et elle ne pouvait pas le nier, c'était grâce à lui...
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Nov - 21:44

Jerry accepta son offre et, doucement, elle posa sa tête sur sa cuisse. Et, chose à laquelle Griffin ne s'était pas attendu, elle glissa sa main dans la sienne. Surprit, il n'eut d'abord aucune réaction, ne sachant pas trop comment le prendre. Puis, lorsqu'il sentit la jeune femme délivrée de son fardeau par le sommeil, il ne chercha pas plus loin, acceptant juste cette marque d'affection pour ce qu'elle était.

Contrairement à sa nouvelle amie, le sommeil ne daigna pas l'emporter. La main de Jerry bien calée dans la sienne, il se dit que finalement son sort aurait put être bien pire. Il aurait put être enfermé seul et ne pas avoir le réconfort d'une présence humaine aussi amicale. Griffin était quelqu'un d'assez controversé finalement. Il ne supportait pas les bains de foule au point d'en perdre la raison, mais, à l'inverse, la solitude lui pesait depuis si longtemps que, la soudaine proximité d'un être humain lui réchauffait le cœur. En silence, une unique larme perla le long de sa joue. De ses yeux embués, il fixait les barreaux, observant de temps à autre une silhouette se découper dans l'ombre des murs. Sans doutes les gardiens effectuant des rondes.
Alors que le calme s'installait autour de lui, Griffin commença à capter les bruits de la prison. Les voix des gardiens, étouffées par les murs et les portes ; des gouttes d'eaux tombant par intermittences régulière et formant une sorte de métronome apaisant ; une respiration, la sienne. Puis celle de Jerry, sereine... Le souffle chaud que projetait sa bouche entre-ouverte sur sa peau nue lui donnait des frissons, et il prit soudain conscience qu'il avait très froid. Ses poils hérissés furent bientôt accompagnés de légers tremblements qu'il parvint à réprimer en bandant ses muscles. Il ne voulait pas réveiller la jeune femme et risquer de la tirer de son état de paix. Il inspira à fond et posa sa tête contre le mur après avoir jeté un dernier regard vers la jeune femme. Puis, fermant les yeux, il tenta de sombrer à son tour dans le sommeil...





… … … Peine perdue. Il faut croire qu'il y a certaines situations qui font que même le sommeil n'est pas assez puissant pour interrompre le flot de pensées du cerveau. Griffin ne savait pas si cela faisait une heure, deux ou même cinq qu'il avait les yeux fermés, les oreilles toujours à l’affût des bruits alentours, Jerry pesant de plus en plus lourd sur sa cuisse ankylosée. Mais pour rien au monde il n'aurait bougé ne serait-ce que d'un pouce, au risque de la tirer de son sommeil. Au lieu de quoi, il tournait et retournait les événements incroyables qui s’étaient produits au cours des dernières heures. Il ne voyait pas comment se sortir de cette impasse. Ils allaient sans doute être conduits en prison. Son seul réconfort étant qu'il ne serait pas seul... Mais qui disait prison disait aussi beaucoup de résidents, des balades dans la cour en commun... de la foule en perspective et beaucoup de sueurs froides.

...

Finalement, aux premières lueurs de l'aube, les paupières lourdes de trop de tracas, il sombra dans le néant d'un sommeil sans rêve.
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Jerry Blake

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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeSam 26 Nov - 18:50

Les rayons de lumières s'infiltrèrent peu à peu dans les cellules du commissariat. Ils tirèrent lentement Jerry de sa torpeur, celle-ci avait passé une bonne nuit mais ne s'attendait pas à ce que ce cauchemar continu. Elle fixait les barreaux infranchissables avec lassitude. Un second jour à tuer..
Cependant, quand elle regarda Griffin, elle l'appréhendait un peu moins. Habilement, elle retira sa tête et sa main qu'il avait tenu toute la nuit, sans l'éveiller puis, commença ses étirements matinaux. Elle se leva sans savoir où aller, et regarda furtivement dans l'autre cellule voir si ça roupillait. Effectivement, les deux hommes dormaient comme des loirs ce qui l'arrangea de son côté. À pas de velours, elle alla vider sa vessie avant qu'ils ne se réveillent. L'intimité dans cette cage était vraiment inexistante.

Sa priorité du moment accomplie, elle revint s'asseoir sur le lit aux côtés de l'endormi. Assise simplement sur le rebord, elle le regardait dormir sans rompre le silence. Toute l'agitation du jour d'avant l'avait empêcher de l'observer de près, de très près même. Curieuse, elle l'étudiait sous toutes les coutures, débusquant le tatouage du bras qu'elle examinait avec attention. Il n'y avait rien à voler hélas, et aucune autre distraction. Elle prit son temps pour évaluer la situation, quelque fois dérangée par des bruits de pas provenants du couloirs. Elle décida de prendre sur elle et tendit sa main vers le visage de Griffin. Elle le savait fragile et brusque, mais il demeurait gentil, le risque était minime. Doucement, elle lui caressa la joue pour le réveiller. Elle allait peut être se faire traiter de chieuse mais elle s'en fichait, elle estimait que le moment était bien choisi. Distraitement, elle toucha le torse musclé de l'homme au cheveux ébène. Elle fut surprise de constater qu'il avait la chair de poule mais en même temps, tout s'expliquait. Les habits protègent du froid mais sans..

Elle interrompit la séance de réveil pour ôter sa veste blanche pour couvrir Griffin. Taillée pour une femme, elle ne le recouvrait pas entièrement mais cela dit, c'était mieux que rien ! Elle l'ajusta soigneusement en essayant de faire le moins de remous possible. Jerry touchée par la compassion ? Incroyable ! Mais rien qu'en la regardant le dévorer des yeux, on pouvait savoir que cet acte n'était pas complètement désintéressé. Elle le trouvait plutôt mignon, cependant, lorsqu'ils seraient jugés on les sépareraient peut être. D'ailleurs, Jerry ne savait plus quoi inventer pour éviter d'être accusée. Ce sentiment d'insécurité la consumait et l'étouffait, elle aurait voulu crier "Au secours !", mais personne ne bougerait le petit doigt. De toute façon, elle était une grande fille désormais et il fallait qu'elle l'assume même au prix d'être humiliée et réprimandée. Son entière satisfaction résidait si elle pouvait inverser la tournure qu'avait prit les choses. Seulement comment ? Les moyens manquaient...

Elle devait insister sur trois choses : l'attitude, le baratin et peut être l'humour ?
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeMer 30 Nov - 9:11

Quelle était donc cette douce lueur à l'horizon ? Le soleil ? Non, c'était trop doux, trop pur ! Le visage souriant, Jerry se tenait devant lui, flottant dans un halo luminescent et tendant vers lui ses mains si frêles et si tendres. Elle l'en caressa délicatement quelques instants puis le froid mordant qui n'avait cessé de le harceler s'en fut, comme chassé par ce geste. Il se réveilla alors, surprit de ce rêve, lui qui ne rêvait jamais de personne ou presque. Il n'avait connu Jerry qu'une journée et voilà qu'elle hantait déjà ses songes ! Même si 'hantait' ne correspondait pas vraiment à ce qu'il ressentait à cet instant. Il avait l'impression de flotter sur un petit nuage de coton.
Il déchanta bien vite lorsqu'il s’aperçut qu'il n'y avait pas que son humeur qui se laissait aller... Le problème, avec un caleçon, c'est que ça ne cache pas grand chose des levées matinales... Mais il se rendit compte que tout était parfaitement camouflé. Une veste blanche, celle de Jerry, le tenait au chaud et préservait son intimité... Enfin, un peu plus que son caleçon en tout cas.

Il leva la tête, cherchant Jerry du regard. Elle était plus matinale que lui. Il avait peu dormi mais, pourtant, l'angoisse de ce qui les attendait le tenait déjà parfaitement éveillé. Il croisa alors son regard et ne put s'empêcher de lui adresser son plus chaud sourire avant de dire, gêné :

« Merci pour la veste. Si ça ne te gêne pas, je vais la garder encore un peu. »

Une douce odeur ambrée parvint jusqu'à ses narines, emplissant son cerveau de signaux électriques qui lui firent chavirer la tête. Le parfum de la jeune femme émanait de la veste et, bien qu'il soit subtil, Griffin ne sentait plus que cela désormais. Restant à moitié allongé contre le mur plus aussi froid maintenant qu'il y avait passé la nuit adossé, il laissa ses pensées divaguer en essayant de ne plus trop penser à Jerry. Il avait une irrépressible envie de pisser et, à l'heure actuelle, s'il essayait de se soulager, il badigeonnerait le plafond de la cellule... Rien de bien glorieux en perspective. Il tenta donc un regard dans la cellule voisine mais rien ne lui laissa supposer que leur comparse était éveillé.
Soudain, un sifflotement empli l'air d'une intonation guillerette et un gardien, drôlement joyeux, se présenta devant les barreaux, un plateau à la main. Son visage était inconnu à Griffin et celui-ci supposa qu'il y avait eut relève. Ou alors il ne s'était pas encore montré jusque là... Ou alors le choc de la veille avait fait qu'il ne se souvenait plus de lui. En même temps, Griffin n'avait pas vraiment la mémoire des visages. Bah, peu importe. Tout ce que Grif voyait, c'était le plateau où un quignon de pain qui semblait rassi et une cruche d'eau se battaient en duel. Ptit déj !!! pensa aussitôt le prisonnier qui sentit son estomac se révulser tant il mourait de faim. Sans attendre, et s'emmitouflant dans la veste chaude de Jerry, il se leva et accueillit le gardien avec un sourire au lèvres. C'était comme si, un instant, sa situation ne lui paraissait plus aussi désespérée. Le plateau fut glissé par un interstice prévu à cet effet et le gardien y rajouta la cruche qui ne passait pas. Puis il s'en fut, toujours en sifflant son air gai et sans même dire quoi que ce soit. Peut-être n'en avait-il rien à faire. Ou alors c'était de la provocation. Comment savoir ?
Griffin s'empara du morceau de pain plus dur que le béton de leur cellule. Il tenta de le casser en deux mais dut s'y acharner plusieurs secondes avant d'y parvenir. Il tendit le plus gros à Jerry, les yeux brillants.

« Je crois que c'est tout ce qu'on aura. C'est mieux que rien mais c'est pas non plus le Ritz ! »

Il avala son morceau en deux bouchées avides puis bu à même la cruche tout son soûl. Il en restait encore plus de la moitié pour la jeune femme. Après quoi, il put enfin se diriger vers l'unique toilette crasseux sur lequel il n'aurait pas aimé s'asseoir.

« N'en profite pas » plaisanta t-il à l'adresse de la jeune femme.

Il ne se retourna pas pour vérifier qu'elle lui laissait son intimité, préférant se concentrer pour ne pas faire tomber la veste qui tenait juste en équilibre sur ses épaules. Jerry semblait d'un tempérament de feu et il n'aurait pas aimé la contrarier en salissant sa jolie veste immaculée.

Il eut à peine le temps de terminer que quatre gardes, ceux de la veille, se présentaient devant leur cellule et leur demandaient de passer leurs mains à travers les barreaux pour leur enfiler ce qui semblait être une paire d'ennuis supplémentaire...
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeJeu 1 Déc - 16:57

Durant son moment de réflexion, Jerry oublia qu'elle était observé par l'endormi. Le réveil plutôt rapide de Griffin l'avait surprise. Ce n'était pas ce que tu voulais ? Eh bien si ! La solitude, il n'y a rien de pire. Ce qu'elle appréciait particulièrement était qu'il ne lui reprochait rien et qu'il la remerciait pour son attention. Enjouée, elle esquissa un sourire qu'elle lui adressa en retour. C'était bien qu'il porte cette veste surtout en cette journée si importante, même si le caleçon-chatons était encore visible elle le cachait partiellement... et puis ces tocards d'ellipsiens se moqueraient moins ça
oui ! Ma veste est géniale, tout comme sa propriétaire.. Tandis que son ego grandissait à vue d'oeil, un policier se manifesta avec un plateau repas contenant... le petit déjeuner ? Du pain, de l'eau.. mais ils veulent nous affamer, ma parole !

- Dis donc Coco, tu t'es vraiment pas foulé ou c'est "La boule" qui a vidé le frigo ?

Non, apparemment ce n'était pas une blague aujourd'hui ils devaient se serrer la ceinture et s'estimer heureux. Elle regarda fixement le policier nullement dérangé par ces paroles repartir en se dandinant. Cette maigre pitance la fit grimacer et elle ne put s'empêcher de qualifier le flic de "bouffon". Sur le pied de guerre quand il s'agit de la bouffe, elle revint à l'essentiel qui était en la possession de Griffin. Celui-ci la toucha beaucoup en lui présentant la plus grande part du petit plat. Sans plus attendre elle mangea en sa compagnie, enfin le pain était tellement sec que ça relevait plutôt de la survie. Après avoir batailler avec la nourriture qui n'était pas si revêche en tant normal, Jerry termina la cruche tandis qu'elle méditait sur les dernières paroles de Griffin, ressemblants plus à une invitation à regarder qu'à une interdiction. Les garçons, ça se rincent toujours l'oeil en premier. Et si on inversait la tournure..

Cependant de nouveaux visiteurs compromirent son plan et ce qu'ils détenaient l'intrigua. Les même policiers de la veille, la même procédure pour les faire sortir, avec les même menottes mais avec un curieux bracelet en prime.

- C'est la nouvelle collection ou pour faire joli ?

Sans interrompre son travail, le policier éclaira sa lanterne.

- Ce bracelet nous permet de vous localiser si vous prenez la fuite et si vous tenter de l'abîmer ou quoi que se soit, nous déclencheront le mécanisme à distance.- Il fixa au poignet de Jerry, l'engin avec une pression bien plus forte que celle des menottes- Enfin, n'essayez pas de le retirer si vous tenez à votre peau.

Effrayant ce petit bracelet ! Nul doute qu'elle aurait préféré rester dans l'ignorance, elle se serait moins inquiété de son sort en priant pour qu'ils n'aient pas la qualité made in China ou bien que les flics l'activent malencontreusement. Ce malheur "palpable" l'affligea au plus au point à tel point qu'elle en perdit ses couleurs. Le fait d'être balisé comme les animaux en voie de disparition lui laissa un goût amère. Ils attachèrent les bracelets funèbres aux voyageurs et leur ordonnèrent de sortir.

Très vite la petite troupe comprenant trois voyageurs et quatre policiers stationna devant le commissariat, où se tenait un fourgon de police prêt à les conduire jusqu'au tribunal. Il paraissait aussi imprenable qu'une forteresse avec ses vitres pare-balles et sa structure tout aussi résistante. Ils ont pas lésiné sur les moyens dis donc.. Jerry s'engouffra en premier dans le compartiment qui leur était dédié et se posa tout au fond dans l'angle en espérant ne pas en ressortir de si tôt. Elle se sentait mal et elle qui n'avait pas tremblée jusqu'alors se mit à le faire sans pouvoir s'arrêter. Tout s'enchaîner à une vitesse folle sans qu'on puisse mettre le holà et elle avait l'impression d'être happée par un sable-mouvant dont elle ne pourrait jamais sortir. Un cauchemar duquel elle ne pourrait jamais sortir...


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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeJeu 1 Déc - 21:03

Griffin se laissa faire, aussi docile qu'un mouton. De toute façon, qu'aurait-il put faire ? Jerry, en reaenche, ne put s'empêcher de faire des remarques sarcastiques qui furent vite accueillies par des explications dont il se serait bien passé.
Des bracelets comme ceux-là... que pouvaient-ils bien faire ? Il repensa au film Wild wild west qu'il avait vu ressemant et ou un prisonnier, un collier spécial autour du cou se le faisait trancher alors qu'il fuyait … Il était hors de question qu'il perde ses mains ! Mais il douta que ce soit là la véritable fonction de cet objet. Il pensa plus à un produit injecté via de petites aiguilles ou alors une saignée qui les viderait de leur sang …
Il ne parvint à s’ôter ces images de la tête que lorsqu'un fourgon blindé se profila devant eux. Il n'avait rien à envier aux fourgons de la brinks. Même un troupeau d’éléphants en colère ne serait pas parvenu à les en faire sortir...

Jerry monta la première, il la suivait, sa veste blanche toujours en équilibre précaire sur ses épaules. Il s'assit juste à côté d'elle et le troisième prisonnier suivit. Lorsque les portes du véhicules se refermèrent, elles claquèrent violemment et Grif ne put s'empêcher de sursauter. Ce n'est qu'alors qu'il se rendit compte que la jeune femme à ses côtés tremblait comme une feuille. Instinctivement, il lui saisi les mains. Malgré les menottes, il pouvait au moins faire ça. Et aussitôt il demanda :

« Eh ! Reprend toi ! Je ne te connais pas depuis longtemps mais tu m'as donné l'impression d'être une femme forte ! Plus forte que moi en tout cas. Alors ne flanche pas, je t'en pris. Si toi tu craques alors il n'y a plus aucun espoir en ce qui me concerne... »

Il laissa s'écouler quelques secondes de silence pendant lesquels ils purent entendre le fourgon démarrer et se mettre en branle. En face d'eux, sur la banquette, les gardiens les surveillaient sans pour autant leur prêter trop d'attention. Pour eux, c'était sûrement une routine. Ils étaient prêts à intervenir au moindre faux pas sans en donner l'air.
Au moins, dans le fourgon, il faisait chaud. Plus chaud en tout cas que dans la cellule. Pourtant, Griffin avait toujours la chaire de poule. Elle n'était peut-être pas dut au froid finalement. Il fallait qu'il parle, même pour dire n'importe quoi pourvu que ça leur change l'esprit. Aussi, sans laisser le temps à Jerry d’enchaîner, le regard dans le vide, il dit sur un ton calme et d'une voix si douce qu'on aurait put douter qu'il était en plein stress :

« Je viens de Phoenix. Ma mère habitait là-bas. Et quand elle est morte je suis resté... Je ne savait pas quoi faire d'autre. Oui je sais ce que tu vas dire. Je suis un Tanguy parmi tant d'autres. Mais j'avais mes raisons. Je n'ai jamais eut d'amis, mes seules connaissances étaient mes voisins proches. Parce que, vois-tu, j'ai toujours été incapable de sortir de chez moi pour aller plus loin que la boulangerie. Et encore... La foule... m'indispose. Je raconte n'importe quoi … » Il rit doucement, amusé par ses propres conneries avant de poursuivre. «  Je suis Ochlophobe. Ce qui signifie que rien que le petit comité réduit que nous sommes dans l'espace réduit que nous sommes commence à me rendre nerveux. Et, si je ne détourne pas mon esprit de cette situation, tu vois, il va se passer des choses pas très drôles. Une fois j'ai carrément gerbé sur un gars qui essayait de m'aider. Après... le trou noir. Je sais pas pourquoi je te raconte tout ça. Tu n'en n'a certainement rien à cirer. Mais si je te parle pas... alors... »

A présent, lui aussi tremblait, mais pas de peur. Non. Il avait largement dépassé ce stade. La panique la plus intense coulait dans la moindre de ses veines, il sentait son cœur battre au niveau de sa tempe et sa respiration allait en s’accélérant. C'était une crise ! Il se leva d'un bond, sans plus penser qu'ils étaient dans un fourgon et le véhicule choisi cet instant pour prendre un virage serré. Il perdit l'équilibre et se retrouva dans les bras du gardien qui s'était lui aussi relevé d'un bond en le voyant. Ils se cassèrent tous les deux la figure et roulèrent au sol. Puis, énervé, le gardien se releva et releva Griffin en même temps. Il lui serra les bras en le forçant à se rasseoir. Ce qu'il fut bien obligé de faire. Il ferma les yeux, faisant mine de se calmer et tourna discrètement la tête vers Jerry pour lui faire un clin d’œil.
La crise n'était qu'un simulacre qui avait des fins bien plus subtiles. Dans la poche de la veste de Jerry qu'il avait sur le dos se cachait à présent un magnifique stylo bille que Griffin était parvenu à attraper lorsqu'il avait à moitié embrassé son gardien sur le sol du fourgon. Puis, profitant du bazar qu'il avait provoqué, il l'avait glissé sur son côté. Finalement, Jerry n'était peut-être pas la seule voleuse du groupe.
Il avait attrapé le premier objet passant sous ses mains liées, espérant tomber sur la clé des menottes. Mais un stylo, c'était mieux que rien. Après tout, même le plus anodin des objets pouvait se révéler de la plus grande utilité. Tout ce qu'il espérait c'était qu'il n'aurait pas fait ça pour rien.
Le problème auquel il n'avait pas songé c'était que, désormais, les gardiens semblaient plus vigilants...


________________
[HRP: je tiens à dire aux modérateurs qui liront ceci que si l'histoire du stylo bille leur déplaît, je suis prêt à négocier Very Happy]
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Jerry Blake

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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeVen 2 Déc - 19:14

C'est à peine si elle respirait tellement qu'elle en avait le souffle coupé. L'oeil fixe et le regard morne, Jerry regardait les policiers s'installer en face d'eux. Ce n'était pas spécialement les flics qui la tracassaient mais le monstre de métal agrippé à son poignet la narguant avec la réverbération. Dans sa panique se résumant à une tremblote et une folle envie d'enlever l'objet de son malheur, elle sentit des mains la tenir avec vigueur. C'était Griffin. Les mots qu'il prononça firent beaucoup de bien à la pauvre fille qu'elle était devenu en un temps record. Apprendre que sa présence n'était pas purement décorative lui réchauffa le coeur, mais lui donna quelques appréhensions supplémentaires. En effet, ce grand dadais cachait un bien étrange secret dont elle n'avait même pas soupçonné l'existence. Cette ochlophobie allait leur donner vraiment du fil à retordre, surtout que là où ils allaient l'endroit devait fourmiller d'individus. Palpitante cette journée, oui oui..eh ?

Un sacré boucan se fit entendre à côté d'elle. Sans réellement comprendre qui avait fait quoi, elle regarda le policier mécontent reconduire Griffin à sa place après qu'ils se soient tous deux relevés. Qu'est-ce que cela cachait ? Le clin d'oeil complice qu'affichait l'ochlophobe la rassura, peut être faisait-il semblant ? C'est à ce moment que choisit un drôle d'objet pour apparaître : un calendrier de l'Avent flottant venu de nulle part vint atterrir sur les genoux de Jerry. Pourquoi un calendrier de l'Avent en plein été ? La question demeurait sans réponse mais s'il était là s'était pour accomplir le rôle de tout bon calendrier de l'Avent qui se respecte. Elle haussa les épaules et la première case s'ouvrit pour dévoiler un petit coupon sur lequel Jerry vit un mot en cinq lettres qui la fit réagir instantanément. Elle se jeta dessus et approcha le papier de ses yeux brillants de vie. Elle détenait un bon pour un restaurant qui la fit saliver.

- Je pourrais avoir enfin un repas convenable ! - Elle voulut remercier le drôle d'objet qui venait d'illuminer sa vie, cependant il avait déjà disparu - Comme c'est regrettable..

Heureuse, elle se plaça tout contre Griffin en gardant le coupon serré dans ses mains.

- Si on en trouve un autre comme celui-ci, tu voudras bien dîner avec moi un midi ? Ou bien tard le soir, lorsqu'il fait nuit noire ?

Voulant mettre à l'abri cette bénédiction du ciel, elle chercha machinalement la poche de sa veste qui n'était plus sur elle. En rupture de poche ! Zut.. Même pas les manches de sa veste pour cacher le précieux bout de papier, cependant à la guerre comme à la guerre ! Elle se tourna discrètement vers l'angle du fourgon pour cacher le coupon là ou les flics n'iraient pas le chercher : dans le soutien-gorge, magnifique invention. Ses mains de nouveaux libres, elle put les rattacher à celles de Griffin. Le but de la manoeuvre étant de le garder au calme sans qu'il joue avec le feu en provoquant une collision de plus avec les forces de l'ordre.

- En réalité, je travaille en tant que serveuse dans un restaurant pour amortir les dépenses de ma grand-mère et moi et je ne me suis jamais permise d'y aller en tant que cliente, sauf lorsque l'un de mes ex m'y avait invité..


Elle détourna son regard de Griffin pour voir les policiers qui s'étaient tus subitement dans leur discussion.

- Ba oui on est pas des monstres, c'est la société qui nous mènent la vie dure et elle ne récolte que ce qu'elle sème !

Le regard pesant des policiers l'avait vraiment agacé, ils étaient sûrement sur écoute avec le bracelet mais non ils devaient aussi supporter leur jugement et leur présence. Elle replongea dans les yeux profonds de son voisin qu'elle préférait croiser.

- ça me ferait plaisir que l'on y aille après cette mascarade - Elle lui chuchota à l'oreille de plus amples précisions sur son intention- Juste tous les deux..

Peu après les pneus du véhicule crissèrent et le mastodonte s'immobilisa devant une grande bâtisse où l'on pouvait voir une très sympathique statue en ronde bosse brandissant une balance d'une main et détenant une épée fine de l'autre. En selle Jerry, ils vont morfler ces salops ! Accueillis par des officiers de police supplémentaires, Griffin, Aiden et Jerry allaient être conduit dans la salle d'audience.
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Déc - 14:03

Peu après la crise simulée de Griffin, une chose bien étrange survint. Un calendrier de l'avent apparut devant lui. Il se tourna vers Jerry et s’aperçut qu'elle aussi était victime de la même plaisanterie. Mais après tout, de ce qu'il avait vu de l'état de la jeune femme lorsqu'il avait débarqué en cellule, cela ne le surprit qu'à moitié. Il entreprit donc d'ouvrir les cases mais la première s'ouvrit d'elle même avant qu'il n'ai put faire quoi que ce soit. Un petit papier y était replié et il l'en extirpa délicatement et le déplia. Il avait reçu un bon pour un repas dans n'importe quel restaurant.
Presque aussitôt, le calendrier s’évanouit et Jerry se serra contre lui. Elle n'avait pas remarqué que lui aussi avait reçu la même faveur et il se garda de l'en informer pour le moment. Ce n'était pas qu'il n'appréciait pas la jeune femme. Bien au contraire. C'était juste que … eh bien, comment dire... il avait peur. Peur de l'avenir, peur de ce qui risquait de se produire. Il ne savait plus trop où il en était et il préféra opiner du chef à la question de celle qui faisait battre son cœur un peu plus fort.

Il ne comprit pas vraiment la réaction de Jerry à l'encontre de leurs gardiens après qu'elle eut commencer de lui expliquer qui elle était avant d'arriver ici, lui même n'avait rien remarqué de spécial mais il semblait qu'ils l'avaient troublée. Après quoi, elle confirma ce que Grif pensait déjà. Il y avait de grandes chances pour que les choses aillent plus loin que ça si jamais ils s'en sortaient. Cette idée lui fit l'effet d'une dague en plein cœur lorsqu'il songeait qu'ils se feraient peut-être tués. Appliquaient-ils la peine capitale dans ce pays ? Il préférait ne pas le savoir. Il se sentait tellement bien près d'elle... Lui qui n'avait jamais osé le moindre contact en dehors de celui, si fade et lointain de ses voisins...

Soudain, le fourgon ralentit puis s'arrêta net. Les gardiens les firent descendre et voilà qu'ils se retrouvaient devant un bâtiment immaculé qui devait certainement être un lieu de justice à en juger par ses apparats. Alors qu'ils avançaient vers l'imposante structure, Griffin se demanda s'il n'allait pas s'évanouir. Il y avait des gens amassés devant les portes qui les regardaient et il sentit une sueur froide lui descendre dans le dos. *Accroche-toi. Tu ne dois pas craquer maintenant. Regarde droit devant toi et tout ira bien...*
Pas évident de se mentir à soi-même. Mais bon. Il fallait bien qu'il fasse quelque chose. Puis, à mi-chemin entre le fourgon et le palai de justice, le calendrier refit son apparition.

« Encore ! » ne put s'empêcher de dire Griffin qui avait rangé son précédent cadeau dans la poche de la veste de Jerry.

Cette fois-ci, une écharpe et un bonnet à pompon vinrent directement s'enrouler autour de son cou et sur sa tête. Enfin un truc utile se dit Griffin qui n'avait désormais plus de courant d'air froid à ces endroits. Pourvu que la prochaine fois il lui apparaisse un pantalon!
Il se tourna vers Jerry qui marchait à ses côtés et lui murmura de sorte qu'elle seule entende :

« Il semblerait que ce soit noël. Je n'ai pas prévu de cadeau alors ... »

Il l'embrassa furtivement sur la joue, rosissant du même coup de son impertinence avant d'ajouter :

« Joyeux Noël... »
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Déc - 20:05

Le moins que l'on puisse dire est que les elipsiens ne possèdent pas la même image de la justice que les américains du monde réel, et leur tribunal reflète cette impression dérangeante. Tout d'abord la pièce n'est plus simplement grande, mais immense, un véritable Colisée si ce n'est qu'elle n'est pas à ciel ouvert. Derrière les fauteuils surélevés où trônent les juges se trouve une statue de marbre blanc haute de 3 mètres représentant une femme aux yeux bandés tenant une balance. Un symbole commun aux deux mondes me direz-vous ? Et je répondrais oui, si on exclut le détail du cœur représenté dans l'une des coupelles de celle dont je parle.

Ensuite se trouve la fosse des condamnés. Pas de sièges pour les coupables, car seuls les gens à la culpabilité avérée posent un pied ici. Ils doivent affronter la foule debout, les chaînes aux pieds et aux mains, tels de vulgaires esclaves.

Et enfin... les gradins, entourant les trois quarts de la gigantesque salle et montant jusqu'au plafond, montagne de marbre et de soie pourpre qui bientôt sera envahie par la noirceur de la foule... mais pourquoi bientôt ? Maintenant ! A l'instant même ! Plus une place n'est libre et tous les yeux sont braqués sur le même point, créant une pression de haine et de méfiance qui ferait fléchir même le plus brave d'entre les hommes.

Tant de passion, tant de haine exacerbée mais pas sans raison, non, ce n'est pas un procès ordinaire. Pas pour un crime de voleur ou d'arnaqueurs. Un procès de voyageurs.

Au milieu de la salle, dans la fosse juste aux pieds de ceux qui décideront de leur mort ou de leur bannissement (mais peut-on parler de bannissement lorsque nous ne sommes même pas de ce monde ?) se trouvent les silhouettes tremblantes d'Aiden, de Griffin et de Jerry qui accueillent sans rien pouvoir faire les pluies de détritus chutant des gradins. Les chaînes les entravent totalement, ne rendant leur désespoir que plus grand.

Mais le temps n'est plus à la description dans toute son horreur car le juge suprême vient de lever une main, réduisant la foule à un silence presque plus dérangeant que les cris et les huées. Puis enfin sa voix s'élève, plus efficace qu'un vulgaire coup de marteau :

- « Je déclare la séance ouverte ! »

S'ensuivit alors un long résumé détaillé (et enjolivé) des crimes les ayant mené jusque là. Tout d'abord leur qualité de voyageur, fait qui à lui seul les condamnait, puis le vol et les nombreuses agressions et meurtres dont était accusée Jerry avec Aiden comme complice. La seule chose positive qui leur fut concédée, mais à contre cœur, fut leur bonne volonté lors de leur arrestation et leur absence de rébellion, ce qui ne vaut pas tripette face aux crimes, dommage pour les accusés ! Mais si ces petits rien pouvaient leur éviter de mourir c'était toujours ça de pris.

Vint alors le moment du faux espoir, celui qui avait fait miroiter à tous les accusés une porte de sortie en réalité inexistante... celui où le juge leur permettait d'exprimer leur point de vue (dont personne ne tiendrait compte, mais les pauvres n'en savaient rien).

- « Jerry Blake, Griffin Owl, Aiden Fitz... que plaidez-vous ? »

Garde à ceux qui auraient l'indécence de répondre « non coupable »...

HRP : après vous avoir fait descendre du fourgon, les flics vous ont fait entrer dans le tribunal et vous ont enchaîné en bonne et due forme. Vous avez ensuite été conduit dans la "fosse aux accusés". Ils gardent vos objets pour l'instant mais vous les récupèrerez lorsque vous atteindrer la destination de votre condamnation. Dans les deux vous avez le droit à des biens matériels donc pas d'inquiétude, ce n'est qu'un emprunt ^^
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Déc - 21:54

Tout était si pur. D'un blanc immaculé telle la colombe innocente... Mais également rouge tout comme le sang de celle-ci lorsque le chasseur la abattu sans pitié. C'était exactement ce qui les attendait. Ils n'étaient pas à leur procès mais à leur cérémonie d'adieux. Et tous le peuple semblait réuni en ce jour afin d'y participer.
Griffin ne s'était même pas rendu compte qu'on lui avait passé des chaînes. Il n'avait pas sentit qu'on le faisait avancer jusque dans une fosse où lui, Jerry et leur troisième compagnon se voyaient hués et jugés pour des choses qu'ils n'avaient même pas commises. Mais ça, le peuple semblait bien n'en avoir rien à faire. Tout ce qui comptait, c'était le spectacle. C'est d'ailleurs souvent la seule chose qui compte aux yeux d'une foule enhardie...
L'ochlophobie de Griffin avait commencer à se manifester dès l'entrée du bâtiment. Mais désormais qu'il se trouvait cerné de toute part, il suffoquait. Certes, les gens étaient loin... Mais leur masse était telle qu'il avait l'horrible sensation de se trouver au milieu d'un bassin et que toute cette masse de chair en mouvement s’apprêtait à lui fondre dessus. Son pouls devait battre tous les records à cet instant et sa mâchoire semblait soudée de telle sorte que rien ni personne n'aurait put lui faire ouvrir la bouche.
On lui avait laissé la veste de Jerry sur les épaules, sans doute par décence et afin d'éviter qu'il ne se retrouve en caleçon devant le peuple Elipsien tout entier. Quelle attention délicate. En revanche on l'avait dépossédé de son bonnet et de son écharpe fraîchement acquit et il se sentait plus vulnérable qu'il ne l'avait jamais été. Lorsque le juge énuméra leurs divers et nombreux crimes, il ne l'entendit qu'à moitié, trop concentré sur le bruit de fond perpétuel provoqué par la foule. Lorsque le juge demanda ce qu'ils avaient à dire pour leur défense, il sentit la colère monter en lui. Jamais encore il n'avait ressentit une telle haine envers quelqu'un et tout le stress ainsi que la peur accumulés jusqu'ici se transformèrent en catalyseur qui amplifièrent cette rage. Il se dressa, fière et hautain, prenant ses camarades de vitesse et clama haut et fort :

« Nous ne sommes pas ici à un procès. Nous sommes ici pour être condamnés. Alors appliquez votre sentence puisque c'est là la seule chose qui vous fait jubiler. Sachez seulement que nous n'avons de criminel que le nom et que le seul véritable crime pour lequel vous pouvez nous accuser, puisque cela semble faire partie de vos lois, c'est d'être des voyageurs. Nous n’avons pas choisi d’atterrir chez vous. Nos intentions ne sont pas mauvaises. Maintenant, si c'est la peine de mort qui nous attend, alors finalement les véritables criminels dans cette … pièce … ce seront vous... »

Tremblant de la tête aux pieds, il crut qu'il allait s’effondrer. Mais il se retourna et croisa un bref instant le regard de Jerry. Il n'avait pas le droit de craquer. Pas maintenant. Il ne voulait pas montrer à Jerry combien il était faible. Tout ce qu'il désirait, c'était rentrer chez lui. Ouvrir les yeux, se réveiller de ce cauchemar. Mais cela ne dépendait pas de sa volonté. Il était là ici et maintenant. Ses yeux, rougis et le démangeant se mirent à couler. Il les ferma pour ne plus voir cette foule immense, cet anneau de chair compact qui les encerclait. Il faisait de tels efforts pour ne pas hurler que ses dents étaient à nouveaux celées, la mâchoire crispée et les poings serrés.
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Déc - 22:45

Les policiers ne leur laissèrent même pas le temps de profiter de l'air frais que déjà ils les emmenèrent à la séance des aveux en les dotant de chaînes supplémentaires non sans évoquer une période peu engageante de l'histoire. Ceci fait, ils les entraînèrent dans une salle bien plus grande que celle à laquelle s'attendait Jerry ou c'était parce qu'ils venaient de sortir du couloir bien plus étroit. Non ! On se croyait au stade mais à la place des footballeurs sur le terrain, sauf qu'ici il n'y avait pas de supporters. On voyait bien à travers le regard des spectateurs que s'ils avaient eu une Kalachnikov; ils s'en seraient servi sans hésiter, mais de loin ils se contentaient juste de les fusiller du regard ce qui rendait l'endroit oppressant. Cet endroit à découvert des regards inquiétait Jerry au plus au point et elle n'arrêtait pas de regarder dans tous les sens.

Et puis ça piaillait dans chaque direction sans baisser de volume, sauf lorsque le juge imposa le silence et ce pour dire que le procès pouvait commencer. La pression dans un endroit pareil était à son comble et Jerry ne savait plus où donner de la tête. De grandes accusations pour un petit groupe, de grands problèmes à l'horizon.. Elle essayait de rester impassible et de ne pas montrer qu'elle avait peur, si elle ne le restait pas il avait de grandes chances pour que Griffin sombre lui aussi, sensible comme il était. Alors qu'enfin, on leur autorisa la parole dans cette immense pièce, ce fut Griffin contre toute attente qui prit la parole. La colère, on sentait la colère dans ses propos et il avait bien des raisons puisqu'il était innocent et malchanceux pour être tomber sous leurs griffes. Cependant, il avait du cran de leur dire ça et Jerry le reconnu. Elle échangea un bref sourire avec lui et s'avança pour réclamer son droit d'expression, ce que Griffin ne pouvait pas savoir allait être révélé :

- Je plaide coupable avec regrets pour avoir voler des produits qui ne m'étaient pas destinés dans une de vos pharmacie et je plaide coupable pour être une voyageuse, si vous le dites, cependant j'ai dû mal à croire que se soit une raison malsaine. Et se sera tout puisque je n'ai jamais tuer de ma modeste vie.


Elle se contenta de sourire pour masquer sa torture, la vérité fait vraiment mal surtout sortie de la bouche d'une menteuse contrit. Tous ces mots, elle les avait en travers de la gorge mais elle avait fait confiance à la sagesse de la policière. Doucement, Jerry ça va aller.. Le mal la rongeait sans s'atténuer et là elle aurait bien voulu que quelqu'un la torpille avec un revolver. Mais rien.

Amochée sans y paraître, elle rentra dans le rang aux côtés de ses deux compagnons. L'ochlophobe semblait perturbé. Elle espérait soucieuse qu'il resterait maître de lui dans cet espace confiné rempli par la plèbe. Il manquerait plus qu'on le ramasse à la petite cuillère.. Elle espérait surtout qu'il ne se liquéfie pas devant leurs opposants, il ne fallait pas leur donner cette joie et rester tenace coûte que coûte sans fléchir des genoux ! Elle se toucha distraitement la joue songeuse, elle le trouvait décidément de plus en plus attirant et avait du mal à le quitter des yeux. À ses côtés, elle pouvait quand même apercevoir de petites larmes sur son visage et elle toucha mollement son bras :

- Ais confiance en toi, tu m'as épaté jusqu'ici continue ! Et.. joyeux Noël, même si d'être ici n'est pas un cadeau.

Les câlins et les accolades ne sont pas option dans ce genre de situation, mais tant que les chaînes la maintiendront Jerry ne sera pas en mesure de le soutenir de cette manière.
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeJeu 15 Déc - 9:26

Griffin n'en revenait pas. Jerry plaidait coupable sans la moindre hésitation. Cela dit, vu leur situation, ils étaient fichus de toute façon. Lorsque la jeune femme eut terminé, il se tourna vers elle et, encore tout tremblant, il la remercia pour ce qu'elle venait de lui dire. Pour la première fois dans sa vie, il se sentait soutenu. Et, malgré leur situation désespérée, il y avait une lueur d'espoir.
Mais pourtant, même le regard souriant de Jerry ne suffisait pas à faire taire en Griffin cette impression d’oppression. Petit à petit, et malgré la distance qui les séparait de la foule, il sentait sa raison faiblir. Aussi, sentant qu'il n'allait pas tarder à craquer, il murmura à la jeune femme à ses côtés :

« Je suis désolé Jerry. Je ne suis pas aussi fort que tu sembles le penser. Je... »

Un trémolo dans la voix, il s'arrêta. S'il continuait à parler il allait hurler. Tout autour de lui, les gens se mouvaient tels une énorme vague de chair et d'os, de cris et de hurlements, résonnants dans sa tête comme un diapason horrible qui lui martelait le crâne ! De ses mains enchaînées, il se saisi la tête et tomba à genoux. C'en était trop. Il ne le supportait plus. Il se mit à parler à toute vitesse, de la sueur lui dégoulinant sur le visage :

« Allez-vous-en ! Cassez-vous ! Je ne peux plus respirer, partez, laissez-moi ! Laissez-moi en paix ! Laissez-moi respirer ! ...»

Il tremblait de la tête aux pieds et il sentait son cœur battre à tout rompre, tel un métronome infernal qui ne semblait n'avoir de cesse que d'exploser. Sa respiration, ultra rapide, ne lui permettait pas d'oxygéner correctement son cerveau et il commença à distinguer de petits points noirs devant ses yeux. Il n'avait plus vraiment conscience de ce qui se passait autour de lui. Tout ce qu'il distinguait c'était l'anneau mouvant qui l'encerclait à la fois si lointain et si proche qu'il avait l'impression qu'il pouvait le toucher du doigt s'il tendait la main. Pour lui, cette foule déchaînée était comme un mur opaque dressé entre lui et sa raison. Si les gens ne cessaient pas de bouger et de parler tous en même temps il allait devenir complètement fou ! Et puis pourquoi ne s'en allaient-ils pas ? Que faisaient-ils ici ? Et lui ? Ou était-il ? Il ne savait plus. Son cerveau n'analysait plus la situation de façon rationnelle et lorsqu'il se releva et tenta de s'enfuir, ses chaînes le firent trébucher et il se retrouva le nez dans la poussière de cette arène monstrueuse. Puis le néant s'empara de lui. Douces et calmes, les ténèbres l'enveloppèrent et son cœur commença à ralentir. Les pulsations redevinrent normal à l'instar de sa respiration. Il avait l'impression de flotter dans des abysses sans fond, perdu quelque part entre la surface et le fond d'un océan de plénitude...



Lorsqu'il ouvrit à nouveau les yeux, ce ne fut qu'un long moment plus tard. Et ils n'étaient plus dans l'arène.



[HRP : désolé pour mon retard. L'hiver ma joué un sale tour et j'ai passé un moment au chaud sous la couette à compter les heures. Ma réponse est un peu courte et je fais pas vraiment avancer les choses mais mon cerveau est en panne, un peu comme celui de Griffin à cet instant. Donc voilà, tu peu répondre ou alors on attend le maître du jeu. Je suppose qu'on est reconduit en cellule en attendant le transfert, ou pas. Donc voilà on a qu'à dire que je me réveille soit en cellule soit dans le fourgon qui nous transfert ^^]
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Jerry Blake

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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeVen 16 Déc - 14:58

Voir autant de silhouettes unies en un seul rempart était très intimidant même pour Jerry, habituée à une affluence plus faible et moins belliqueuse. Elle se vengerait un jour ou l'autre, c'était certain mais aujourd'hui il fallait ravaler sa rancoeur et faire les yeux doux. Pas sûr du succès de son opération, elle préférait penser à un meilleur lendemain où elle ne verrait plus d'ellipsiens. Elle avait du mal à se concentrer avec tout ce raffut d'injures et les stupides bonnets rouges à pompon que certains portaient dans la salle d'audience. Le calme bordel !
Ce vacarme assourdissant l'empêcha de comprendre ce que lui marmonnait Griffin à côté d'elle.

- Quoi ? Répètes, j'entends pas ce que tu dis.

Brusquement, il se retrouva à genoux sur le sol de la fosse et confirma les craintes de Jerry : il avait perdu son sang froid. Moins d'inquiétude et elle aurait trouvé plus de solutions mais à l'heure actuelle son aîné lui avait transmit la panique. Paralysée par l'angoisse, elle le regarda détaler puis s'écrouler en soulevant une nappe de poussières. L'avaient-ils tué ? Pourquoi ? Cet élan soudain avait fait soulever une vague de ricanements parmi leurs ennemis. Retrouvant ses esprits, elle s'approcha du corps inerte de l'ochlophobe en traînant ses chaînes. Elle avait le sentiment qu'il avait lutté jusqu'au bout, elle ne pouvait pas le nier. Elle s'agenouilla près de lui et le secoua avec le fracas des chaînes.

- Eh restes avec nous je t'en supplie ! Tu m'entends ?

Pas de réponse. Elle lui retira la veste blanche et le tourna sur le côté, il respirait encore et Jerry était rassurée. Dans l'incapacité d'enfiler sa propre veste, elle la plaça sur ses épaules tandis qu'elle lançait des regards meurtriers aux imbéciles qui vociféraient des méchancetés dans la salle. La haine avait empli son coeur; ces gens n'étaient rien d'autre que des salauds même pas foutu d'avoir un système judiciaire correcte. Avec sa rancune tenace, Jerry se sentait en devoir de tous leur faire payer un jour ou l'autre : à eux et aux imposteurs tueurs. À partir de maintenant, tous les coups étaient permis mais encore fallait-il qu'elle soit dehors. Comme on le disait si bien : oeil pour oeil dent pour dent et la cleptomane s'en souvenait très bien. Tant qu'elle resterait dans ce monde étrange, la vie des ellipsiens deviendrait un calvaire jusqu'à qu'ils abdiquent. Cela restait un projet pour l'instant irréalisable mais elle finirait par avoir ce qu'elle veut du moment que sa volonté resterait inaliénable. Peu encline à se relever sur ses deux jambes, elle resta assise et épousseta de temps en temps le torse de Griffin maculé de grains de sable. Elle voulait oublier ses déboires et passer à autre chose. Seule au monde, elle essayait de masquer tant bien que mal son tourment en se forçant à rire, d'un rire mauvais..
Tous des connards, se disait-elle en se pinçant les lèvres. Elle n'attendait désormais qu'une seule chose : sortir de ce gouffre à l'allure de tribunal et retourner dans le monde réel, car il le valait mieux. À découvert et regardée de travers, elle ne se sentait pas en sécurité avec camarade Griffin à terre et camarade Aiden tirant la gueule. Optimiste, elle se gardait bien de baisser les bras, cependant il faudrait certainement la soutenir s'il viendrait un autre problème supplémentaire.
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. - Page 2 Icon_minitimeDim 18 Déc - 0:19

Le regard sévère du juge tomba sur Griffin alors que ce dernier osait affirmer que ce procès n’en était pas un. Tous pareils, ils débarquaient de leur monde et voulaient modeler Dreamland à son image, mais il se mettait le doigt dans l’œil. Ici on était à Elipse, et c’était bien un procès de voyageur qui se déroulait et non une mise en scène. Déjà que cet homme n’avait même pas eu la décence de se trouver des vêtements…

Et cette femme qui niait la moitié de ses crimes ! Une honte, alors que des témoins oculaires se levaient à l’instant même pour la montrer du doigt et hurler sa culpabilité. Une femme la traita même de meurtrière avant de lui jeter un œuf au visage alors que Jerry se penchait sur Griffin après qu’il soit tombé à terre en proie à un malaise. Le liquide gluant s’écoula avec lenteur sur la joue de la cleptomane, collant ses cheveux d’ébène à son joli visage. La marque de la honte et de l’infamie. Elle n’était coupable de rien bien sûr mais personne ne la croirait, ici seule la vindicte populaire comptait. Il avait suffi d’une simple ressemblance pour convaincre tout un chacun que c’était bien elle qui avait agressé et tué ces gens, et rien de ce qu’elle aurait pu dire n’aurait changé ce fait.

Le juge suprême frappa un coup sec de son marteau pour imposer le silence et aussitôt tous les cris et murmures indignés moururent dans l’espace immense du tribunal. L’homme imposant se pencha sur les accusés depuis sa position surélevée pour répondre à ces impertinents quand un coup de feu fusa, l’écho de la déflagration se répercutant contre les murs de manière assourdissante. La foule se leva comme un seul homme pour repérer qui avait tiré, mais aussi sur qui.

La première réponse fut simple car près d’une des entrées des gradins un homme gesticulait déjà pour résister à l’arrestation des policiers placés dans l’enceinte du tribunal, l’arme encore fumante à la main et les yeux révulsés. Pour la seconde… ce fut Jerry qui comprit le plus tôt lorsqu’elle vit un trou rouge et net en plein milieu du front d’Aiden avant qu’il ne s’effondre sur le sol comme une poupée de chiffon.

- Lâchez-moi ! Ils ont tué mon fils ! Ils l’ont tué ces salauds ! Il n’avait même pas 18 ans ! vociférait le meurtrier alors que les autorités le trainait hors de la pièce.

Il fallut cette fois ci bien plus qu’un coup de marteau pour calmer l’assemblée, et ce ne fut que lorsque le corps fut évacué par des hommes en blouses blanches que le simulacre de procès put reprendre dans un calme relatif. Les gens s’étaient rassis mais on sentait la tension qui émanait de cette masse vivante qui semblait envoyer des signaux mentaux de haine et de châtiment. Chacun d’eux partageait la douleur de ce père en deuil et voulait les voir payer. La mort d’Aiden ne suffirait pas pour les crimes qu’ils avaient tous commis.

La cour avait délibérée pendant le chaos et le juge suprême se leva pour faire face à Griffin encore couché au sol, Jerry et la tâche de sang qui commençait à sécher sur le sol marbré. Sa voix s’éleva alors impassible pour révéler sa décision sans appel :

- Jerry Blake, Griffin Owl… vous êtes tous deux reconnus coupable d’introduction illicite dans le territoire de Dreamland. Mademoiselle Blake est aussi reconnue coupable de voies de fait, d’actes de violence sur nos concitoyens, de vol à l’étalage ainsi que de meurtre. Vous êtes aussi coupable de parjure mademoiselle.

Ses yeux s’étrécirent alors que des murmures satisfaits s’élevaient de tout côté pour envelopper nos deux compagnons dans un cocon d’hostilité. Quelques déchets se remirent à pleuvoir sur les accusés (ou les coupables désormais ?) mais le juge imposa de nouveau le calme d'un geste agacé, ses yeux glacés toujours fixé sur ceux qui avaient osé enfreindre les lois de son monde.

- Vous êtes donc condamnés à la peine de mort, sentence qui sera appliquée à une date variable dépendant de votre chance une fois arrivée sur l’île prison de Freedoom. La séance est levée.

A peine eut-il tourné le dos que les matons entouraient déjà le trio, troquant leurs chaînes pour d'autres aussi solides pour les entraîner vers un fourgon plus grand que le précédent mais aussi plus équipé. Ils disposaient pour eux deux de 4 couchettes superposées délabrées, d'un pichet d'eau en plastique et de ce qui ressemblait à un pot de chambre déjà utilisé. Ah, et aussi d'un compagnon de voyage, car l'une des couchettes se révélait déjà occupée par un homme d’une vingtaine d’année aux traits magrébins actuellement occupé à réaliser un morpion sur la paroi du fourgon. Une fois que les policiers les eurent poussés dedans après leurs avoir retiré les chaines en ne leur laissant que les dangereux bracelets, les solides portes métalliques se refermèrent sur eux.

Bon voyage…

[hrp : Vous pourrez poster votre prochain message dans la plaine félicité...]
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Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.
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