Hypnose : l'Exil
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 Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.

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MessageSujet: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeMer 26 Oct - 12:24

Je fermai la porte de mon appartement avec douceur. La journée avait été particulièrement éprouvante, je tombais de fatigue. Aussi, lorsque je m'assis sur le canapé et que mon regard dévia vers l'onguent de Mama Freda posé sur la table, j'hésitai quelque peu.
Une semaine s'était écoulé depuis que la gitane m'avait donné ce soi-disant échappatoire, et j'avais prévu de l'essayer ce soir. En effet, étant donné que je ne travaillais ni le samedi ni le dimanche, le vendredi semblait bel et bien être la journée la moins risquée pour tenter ce stupide rituel vaudou, ou peu importe ses origines.
Malgré tout, mes appréhensions réapparurent alors que les conseils de la grand-mère me revenait en mémoire.

"Je n'ai offert ce secret qu'à deux personnes avant vous Mr. Fitz, et je ne l'ai d'ailleurs jamais essayé moi-même. Il fut transmis de génération en génération dans ma famille, avec but d'aider les nécessiteux tels que vous, pour qui une vie normale est trop dure.
Mes connaissances sur son effet sont bien maigres, mais je vous donnerai tout de même quelques conseils. Pour commencer, voici le premier : évitez d'en abuser. Chaque voyage vers le monde qu'il renferme vous donnera envie d'y retourner encore, c'est pourquoi vous risquez d'être sujet à une forme d'addiction. Ne l'utilisez que lorsque vous vous sentirez désespéré et que vous penserez en avoir vraiment besoin.
Sachez aussi que ce monde, bien que résidant dans votre esprit, vous paraîtra étrangement réel, que ce soit pour vous ou votre corps. Si jamais il vous arrive malheur là-bas, vous pourriez bien ne jamais vous réveiller. Par ailleurs, bien qu'onirique, ce monde n'est pas peuplé que de personnes qui vous veulent du bien. Certaines voudront votre peau pour le seul fait que vous êtes un étranger. Ainsi, ne criez pas sur tous les toits que vous ne venez pas du même endroit, cela vous serez fatal. Votre appartenance à la réalité doit rester à tout prix un secret.
Vous risquez aussi de croiser d'autres voyageurs tels que vous, qui par d'autres moyens auront réussi à atteindre cette dimension parallèle. Eux seuls seront vos guides dans le Dreamland, et même à eux, évitez de leur en révéler trop sur ce qui vous a permis d'atteindre cet endroit.

Amusez-vous bien Mr. Fitz.
"

Je n'y croyais pas un mot, bien entendu, mais ce discours faisait froid dans le dos. Non, l'onguent ne devait être qu'un amas de substances hallucinogènes qui nous donnaient simplement l'impression d'être ailleurs. Mais si ça pouvait me soulager dans mon mal, pourquoi pas.

J'attrapai avec vivacité le pot en verre, avant de me laisser le temps de réfléchir plus encore et de finir par changer d'avis, poussai le tapis d'un gris contemporain pour pouvoir m'allonger sur le sol le moment venu, puis me déshabillai d'un geste fébrile.
Une fois prêt, je fis brûler du romarin, dont la senteur envahis vite la grande pièce. Ensuite, prenant un peu de cette gelée verte visqueuse et puante dans mes mains, je m'en étalais sur le front, le cœur... et le bas-ventre. L'odeur nauséabonde qui s'en dégageait me donnait envie de vomir, mais je teins bon, la respirant de toute mes forces, comme l'avait demandé la voyante. Associée à la senteur du romarin, la puanteur finit par changer, et devint une odeur non-reconnaissable.
Au bout de quelques minutes d'attentes, mon front, mon cœur et mon bas-ventre commencèrent à chauffer légèrement. Je reconnus là les signes que m'avait indiqué Mama Freda pour passer à la deuxième étape du rituel, ce que je fis immédiatement en prenant sans hésitation une partie de la gelée qui reposait sur mon sexe dans ma bouche. Le goût affreux qui s'ensuivit me laissa sans voix.
C'est quand ma tête commença à tanguer que je sus que le rituel avait marché. Mon corps était devenu si lourd que je n'arrivais même plus à bouger le petit doigt.

Après quelques secondes supplémentaires, le paysage autour de moi devint flou. J'eus un dernier instant de lucidité.
Mon pauvre Aiden... dans quelle merde t'es-tu encore fourré ?

______________________________


Je repris conscience debout. Alors que j'ouvrais difficilement les yeux et regardais autour de moi, je me rendis compte que je n'étais plus dans mon appartement, mais dans un studio décrépi, visiblement abandonné. Le plancher grisâtre et pourri était troué par endroits, révélant un deuxième studio en contrebas, et laissant deviner que je me trouvais dans un immeuble. Les murs étaient fissurés et le papier peint se décollait par moments. Mais comment étais-je arrivé ici ?
Un canapé troué en cuir marron, lorsqu'on pouvait encore voir la couleur au milieu des tâches, se trouvait derrière moi, et je décidai de m'y assoir pour laisser ma vue s'accoutumer à l'obscurité. Visiblement, c'était la nuit : les fenêtres brisés ne laissaient passer aucun rayon de soleil.
Après quelques instants, je distinguai la porte d'entrée, grande ouverte. Bon, au moins, je n'avais pas été kidnappé et cela me rassura légèrement. Mais alors que s'était-il passé ? Étais-je somnambule ?

Soudain, le plancher craqua derrière moi et je bondis en avant, vers la porte d'entrée, pour ensuite me retourner et observer quelle était la personne, ou l'animal, se tenant dans mon dos.
J'étais chanceux, c'était une personne, et une femme qui plus est. Elle n'avait pas l'air d'une squatteuse, point positif de la chose.
D'une voix enrouée, comme si je n'avais pas parlé depuis des heures, je lui demandai d'un air assez agressif :

-Comment suis-je arrivé ici ?

Cette situation me rappelait de mauvais, très mauvais, souvenirs et je priais pour ne pas être sujet à une crise maintenant. Un courant d'air me fit bizarrement frissonner et je regardai mon corps. J'étais nu.
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Jerry Blake

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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeMer 26 Oct - 14:48

"Enfin terminé", souffla Jerry. Elle sortit du restaurant à 23H05, le temps de troquer sa tenue de serveuse pour ses habits de tous les jours. La nuit calme et éclairée par la lune la rassurait. Un peu trop même, c'était là qu'était le piège. Changer d'habitude en empruntant un autre chemin pour arriver à destination, lui vint à l'esprit. C'était peut être plus court, il fallait qu'elle en ait le coeur net. Promptement, elle s'engagea dans la ruelle sans remarquer que des ombres la suivaient. Elle entendait des bruits de voisinage au fur et à mesure qu'elle la traversait. L'illusion qu'elle était intouchable allait prendre fin.

Soudainement un des types qui la suivaient se mit en travers de son chemin.

- Halte là !

Surprise de cette rencontre, mais à la fois pressée elle tenta de le contourner. Il continuait de l'empêcher de passer ce qui agaça fortement Jerry.

- Bon vous me voulez quoi ? Je vous préviens je sais me défendre.

C'était du bluff mais ça pouvait marcher, elle agita ses poings à la manière des boxeurs, mais quelqu'un les intercepta. Un autre type surgit par derrière et la maîtrisa en un rien de temps. Le second en profita pour arracher le sac à main de Jerry et le fouilla devant son nez.

De l'argent ? ça avait l'air d'être tout ce qui les intéressait. Elle avait justement sortit du distributeur 50 dollars avant son service. "heureusement que ma paye est à la fin du mois..", pensa t-elle, reposée.

Cependant elle sentit que son tortionnaire portait de l'intérêt à son frêle petit corps. Elle sentit des baisers ardents dans son cou et des mains la tripoter. Elle n'allait pas se faire violer aussi facilement, ça reviendrait à dire qu'elle était consentante.

- Gros Cochon ! hurla t-elle.

Rapidement, elle dégagea une de ses mains et frappa le visage du pervers. Ses ongles solides contribuèrent à le faire lâcher prise, peut être même lui crever l'oeil, mais son camarade cupide l'empêcha de fuir. L'autre revint furieux et la projeta contre un mur. Le choc violent à l'arrière de sa tête la fit perdre connaissance...

Une obscurité malsaine l'enveloppait désormais. Alors qu'elle sentait happée par les ténèbres, une lumière proche apparût distinctement. Parce qu'une peur irrépressible l'envahissait, elle courut vers cette lumière plus chaleureuse que le noir total.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Une fois atteinte, le noir encore. Comme si tous ses efforts avaient été vain. Cependant, ses yeux s'habituèrent à cette obscurité et elle découvrit qu'elle était dans une pièce. Ses agresseurs l'avaient donc transportés ailleurs et le sac envolé. Elle leva lentement sur le plancher grinçant et poussiéreux. Ses abrutis ne l'avaient même pas ficelés. Elle s'épousseta et passa ensuite une main dans ses cheveux. Curieusement, elle ne sentait pas de douleur à l'arrière de son crâne. Encore plus étrange, il n'y avait pas de marques de succion sur son cou.

"Mais qu'est-ce qui se passe ? Je me suis faite agresser oui ou non ?". Elle n'avait aucune explication plausible sur ce qui arrivait. Et comme si ça ne suffisait pas, elle n'était pas seule dans le noir ! Un type à la voix presque similaire à celle de son patron les jours où l'établissement travaillait au ralentis l'avait interpellé. "Merde mais qu'est-ce qui me veut ?". Il n'y avait pas quatre mille solutions bien au contraire, d'un : il n'avait pas l'air amical, de deux : pourquoi poserait-il cette question s'il était un des assaillants. Jerry s'approcha prudemment du vieux sofa.

- Comment ça, vous n'avez pas été enlevé ? Par deux types ?

Elle s'arrêta à quelque mètres, voyant que le type était nu comme un ver. Des mots entrèrent subitement dans sa tête tandis qu'elle la détourna. "soirée arrosée", "intimité", "naturisme", "bizutage", "complication". Normalement c'était pas elle qui était sensé finir comme ça ? Sans habits ? Pourtant tout était à sa place. Sachant qu'elle allait peut être l'embarrasser, elle posa tout de même cette question.

- Où sont passé vos vêtements ?
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeMer 26 Oct - 15:56

Je me sentais tel un animal acculé et sans défense. C'est fou comme les vêtements font office d'armure contre le regard des gens. Sans eux on se sent... étrangement démuni.
Sa dernière question fit monter ma timidité naturelle à son paroxysme et c'est sans répondre à ses interrogations que je fouillai la pièce d'un regard désespéré pour tenter de trouver un objet qui aiderait à couvrir ma nudité. Ma vue s'arrêta sur un coussin miteux, à quelques mètres du canapé, sur le sol.
Je me précipitai, sans aucun soupçon de contenance, pris le coussin puis, me positionnant dos au mur, je l'apposai contre mon entrejambe telle une barrière vitale à ma survie. Prendre sur moi pour lui répondre dans mon état de gêne absolue fut difficile, mais possible. Un raclement de gorge discret améliora sensiblement l'état de ma voix.

-Je euh... je ne sais pas. Enfin si je sais, je les ai enlevé m...mais j'étais chez moi. Pas ici je veux dire. Et puis, eh bien, je me suis réveillé ici. Enfin réveillé c'est un grand mot, j'étais debout donc j'ai pensé que j'étais somnambule. Vous dîtes que vous vous... enfin vous vous êtes faite enlevée ?

Je ne savais même pas si elle avait compris quelque chose dans ma phrase, mais je décidai de ne pas réitérer une tentative pour le moment. Si elle s'était faite enlevée, alors moi aussi, mais pourquoi n'étions-nous pas ligotés et surtout pourquoi la porte était grande ouverte ? Peut-être que nous n'étions même plus dans San Francisco.
J'avais besoin d'en avoir le cœur net, et ignorant pour l'instant l'étrangère, je longeai le mur en crabe en enjambant certains trous pour me rapprocher de la fenêtre. J'observai l'extérieur... et poussai un soupir de soulagement.
Nous étions toujours à San Francisco, au bord de la mer : je reconnaissais approximativement la forme du Golden Bridge au lointain et il me semblait même connaître le quartier, assez mal famé d'ailleurs, dans lequel nous nous trouvions.

Après un moment d'observation rassurante, je me tournai vers elle, venant de me rappeler sa présence. Elle n'avait pas bougé, du moins me semblait-il. Elle devait être terrifiée, elle aussi. Je pris sur moi une seconde fois, obtenant des résultats bien plus encourageants.

-Nous sommes à San Francisco, je connais les lieux, tout va bien. Je ne pense pas que nous ayons été kidnappé, mais c'est la seule explication pour le moment donc on va faire comme. Sortons d'ici en vitesse et allons chercher du secours.

Je marchai d'un pas décidé, sans m'arrêter de longer le mur, vers la porte d'entrée, en en profitant pour lui poser une nouvelle question.

-Vous étiez derrière moi, et donc en face de la porte d'entrée, quand je me suis réveillé... Avez-vous vu comment je suis arrivé ic...

Un craquement sourd sous mes pieds me coupa la parole. Avant que je comprenne ce qui m'arrive le plancher céda et je me retrouvai quelques mètres plus bas, dans l'appartement du dessous. Par chance, la chute fut courte, et j’atterris dans une chambre à coucher, sur un lit. J'étais sonné, mais toujours lucide.
Observant autour de moi, je constatai que cet appartement-là n'était pas abandonné. Mon regard s'arrêta sur une armoire à vêtements, grande ouverte devant moi -j'avais perdu mon coussin pendant la chute- et je m'y précipitai en boitant quelque peu, je m'étais tout de même foulé la cheville.
Je pris les premiers vêtements qui me tombèrent sous la main et les enfilai le plus rapidement possible, obtenant un tee-shirt noir uni sur un jean bleu foncé, presque noir. Pas de caleçon ni de chaussures, mais c'était déjà mieux. Je finis par lever la tête au plafond, essayant d’apercevoir la jeune femme à travers le trou que j'avais créé. Elle m'avait peut-être demandé si j'allais bien, mais je n'avais rien entendu.

-Rien de cassé, dis-je en rougissant, je pense que cet appartement est habité. Voulez-vous que j'aille chercher de l'aide ou plutôt que j'attende que vous trouviez un moyen de me rejoindre ? Ce n'est pas sur que les portes d'entrées de chaque studios donnent sur le même escalier !

Il me restait juste à espérer qu'elle ne se soit pas enfuie en me laissant seul. Dans ces situations, la dernière chose à faire est de se séparer.
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Jerry Blake

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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeMer 26 Oct - 18:10

Visiblement, Jerry l'avait mis mal à l'aise. Respectant la nudité de l'homme, elle ne fixait que le papier peint du mur. Bon il n'y avait pas que lui à regarder, des cafards se baladaient un peu partout sur le plancher, de quoi la distraire suffisamment et éviter d'harceler son compagnon d'infortune du regard. Elle se sentait en danger, ici. Elle s'était rappelé d'un film dans lequel des mafieux enferment les témoins de leurs actions néfastes dans un immeuble à démolir. Enterrée vivante, cette pensée la fit frémir. Ces voleurs de sac à main seraient donc plus intelligent qu'elle croyait. Peut être bien. Jerry écouta d'une oreille attentive ce qui lui avoua, même s'il avait un peu de mal à s'exprimer. "Avant de se retrouver là, il était chez lui... De plus en plus curieuse cette histoire." Tellement bizarre que de raconter sa vie à un inconnu ne lui faisait ni chaud ni froid.

- Vous savez quand on a été victime d'une agression physique, de racket, ou même d'attouchement sexuels; les ravisseurs font en sorte de nous assommer avant de commettre l'acte et d'emporter votre lingerie en guise de souvenir. Mais étant donné que je n'ai été assommé qu'après, avant de me faire violer; le meurtre avec préméditation aurait pu fonctionner.. sauf que je suis en vie et il n'y a plus de trace de lutte. On dirait qu'il ne s'est rien passé de ce que j'ai vécu pourtant, ce n'était pas un rêve !

Alors qu'elle écoutait une fois de plus son camarade, tout repoussant du pied les cafards qui portaient un intérêt alimentaire pour ses bottes, un bruit la fit sursauter. Jerry porta immédiatement un regard à l'endroit hypothétique d'où elle avait entendu le son. Il y avait là un trou béant. Assez grand pour glisser à l'étage inférieur, sans compter que l'autre gus avait disparut. "Mother phoque ! Après cinq minutes avec lui, je dois déjà aller à sa messe d'enterrement..."

À une distance respectable du trou car il ne fallait surtout pas l'agrandir, elle jeta un coup d'oeil pour voir s'il avait survécu. C'est avec surprise qu'elle découvrit qu'il ne s'en était pas trop mal tiré. En plus il avait trouvé des affaires à piquer dans l'armoire : une aubaine quoi !

Sa couleur avait virée au rouge tomate et maintenant elle devait le rejoindre. Mais comment ? Sans échelle s'était mission impossible. Et puis aller chercher de l'aide ? Non, elle n'était pas manche à ce point. "De l'aide qu'il est mignon.. c'est pas de l'aide qu'on va trouver mais une sacrée facture pour avoir démoli le plafond.."

- Bon écoutez, il se pourrait que l'on soit séparé pendant quelques instants mais je vais vous rejoindre en bas y'a pas de souci. Mais sortez vite d'ici avant que le propriétaire de l'appartement ne vous voit, sauf si vous avez miraculeusement trouvé son porte-feuille et donc une bonne somme pour réparer ce trou..

Elle coupa court la discussion et sortit de l'appartement vieillot, avec facilité. Tout est une question de poids et de chance. Sauf qu'elle en eu moins dans les escaliers, glissants. Se rattraper sur la rambarde lui évita une chute plus rude, cependant son bras qui l'avait retenu la faisait souffrir. C'est avec précaution qu'elle descendit les marches. Arrivée en bas, une porte qui devait déboucher sur le couloir de l'étage était fermée. Elle frappa aussi fort qu'elle put de son bras valide en espérant que quelqu'un l'entendrait.


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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeJeu 27 Oct - 9:59

Je restai bouche bée à partir du moment où elle mentionna le propriétaire. Je n'y avais même pas pensé. De toute façon, avec le bruit que je venais de faire, soit il était handicapé et ne pouvait pas se déplacer, soit il était sourd, soit il n'était pas là - et la troisième option semblait la plus probable.
Bien, elle était partie désormais, et je devais la rejoindre. Je pris une grande inspiration pour me donner un peu de courage, et j'ouvrai la porte de la chambre. Un couloir. Vide.
Et au total, 6 portes identiques. Laquelle était la voie de sortie ?

J'ouvris la première porte, celle à ma gauche. Qui donnait sur un deuxième couloir vide, avec cette fois 8 portes identiques. J'ouvris la première porte de droite. Des cabinets.
J'avançai d'un pas, et ouvris la deuxième porte de gauche. Nouveau couloir, 5 portes identiques.
Je retins un juron dans ma tête, et je continuai en ouvrant la deuxième porte de droite. Nouveau couloir, 6 portes identiques. La prochaine de gauche, une sorte de bibliothèque/salon qui dans d'autres circonstances m'aurait paru très confortable et douillet.
Je me tournai vers la troisième porte de droite, la dernière, avec espérance. Un nouveau couloir. Avec une seule porte cette fois-ci, tout au bout.
Convaincu d'avoir trouvé fin à mon calvaire, je m'y risquais d'un pas rapide, et l'ouvris en grand. J'écarquillai les yeux de surprise.

J'étais dans une cuisine. Sympathique et bien décorée, elle ne sortait en rien de l'ordinaire. Excepté la personne en fauteuil roulant en son centre, qui se devait, d'après l'expression de colère et l'arme, un espèce de gros pistolet à eau vert, qu'elle tenait dans les mains, être le propriétaire.
J'entrouvris la bouche pour tenter une ébauche d'explication et d'excuse, lorsqu'il brandit son pistolet devant moi. Par réflexe, j'évitai l'espèce de gelée bleue qui en sortit, et celle-ci atterrit donc sur le sol, où elle creusa un trou digne d'un puissant acide sulfurique.
J'émis un glapissement d'effroi, puis voyant qu'il pointait de nouveau son arme bizarre devant moi, je m'enfuis en courant.
En hurlant de peur, j'écartai toutes les portes sur mon passage en espérant tomber sur celle me menant à la sortie. Malheureusement, chaque porte débouchait sur un nouveau couloir, ou alors sur une pièce faisant office de cul-de-sac. C'était à devenir fou, sachant que des cris, désormais nombreux (ils devaient être plusieurs) résonnaient partout dans la maison. Intelligemment, je soupçonnais en être la cause.

Par chance, l'adrénaline s'activant dans mes veines alors que je courais m’empêchait d'être sujet à une crise pour le moment et me permettait de continuer à tenter de distancer mes poursuivants. Au bout de deux ou trois portes supplémentaires je me retrouvai... dans le couloir initial, avec ses six portes, trois de chaque côté. Au fond, reposait un grand miroir, du sol au plafond, que je n'avais pas remarqué lors de mon premier passage.
Alors que j'hésitais sur la marche à suivre, cette aile de la maison semblant relativement calme comparée aux autres, je remarquai un détail bizarre. Le miroir était pourvu d'une espèce de minuscule bille en verre. Intrigué malgré les évènements, je m'avançai pour observer cette étrangeté.

C'est en marchant quelques pas supplémentaires vers le miroir que je me rendis compte que cette bille était en fait un judas. Un judas sur un miroir ?
Puis je repensai à cet espèce de labyrinthe. Si le propriétaire était assez dingue pour faire construire un endroit comme ça, il l'était assez pour faire construire une porte-miroir. Je tapotai sur la surface de verre avec espoir de le voir s'ouvrir mais rien. Pris d'une illumination, j'allai le plus vite possible jusqu'à la bibliothèque non-loin de moi et, me saisissant d'un livre, le projetai de toutes mes forces sur le miroir, qui se brisa d'un seul coup. Derrière, un couloir, remplit d'autres miroirs. Mais si j'avais raison et que chaque miroir était en fait la porte d'un appartement, alors je me trouvais proche de la sortie. Une fois arrivé dans le couloir, j'observai une porte, et non ce n'était pas une surface réfléchissante mais une vraie porte de bois.
Loué soit le Créateur.

Je courus l'ouvrir pour tombez nez à nez... avec la fille de tout à l'heure, qui semblait aussi affolée que moi. Cette fois, pas de place pour la timidité car l’essoufflement se chargeait très bien de me faire perdre mes mots.

-Propriétaire... Pas content... A une arme... Fuyons vite !

Une voix retentit derrière moi avant qu'elle ait eu le temps de me répondre.

-Le putain de connard de merde, il a pété la miroiporte ! Chopez-le bordel, chopez-le !

Sans attendre de réponse, je partis devant elle, espérant qu'elle ait l'intelligence de me suivre. A côté de la porte où elle m'attendait se trouvait un escalier peu visible car dans l'ombre que j'empruntai avec célérité.
Un hall, une porte d'entrée, et nous voilà dans la rue.
Je regardai d'un côté et de l'autre, ne sachant pas par où aller en pleine nuit, surtout que mes pieds nus risquaient d'attirer légèrement l'attention. Plus jamais de rituel vaudou à la con, plus jamais.
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Jerry Blake

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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeJeu 27 Oct - 12:29

Avec le tintamarre qu'elle faisait quelqu'un devrait bien ouvrir d'un moment à l'autre. Sauf si le bâtiment était vraiment désert. Au lieu de ça, elle entendit quelqu'un courir dans sa direction. Jerry eût le satané réflexe de sursauter à l'approche de l'homme de tout à l'heure qui n'était en réalité pas une menace. Elle reprit son sang froid, après un instant mais le type était déjà en train de dévaler les escaliers comme une trombe d'eau. Il lui avait dit quoi déjà ? De fuir ? Des voix tonitruantes la firent pâlir. Elles se rapprochaient de plus. Son corps tétanisé ne répondait plus. "Bouge Cocotte, sinon on est parti pour se faire agresser deux fois dans la même journée !". C'est lorsqu'elle vit des silhouettes se dessiner dans le couloir qu'elle eût l'impulsion nécessaire pour sortir de là.

-Il est descendu par là, poursuivons-le !

Il devaient l'avoir confondu avec lui. Elle entendit des coups de feu partir. Négocier dans cette situation devenait plus qu'improbable et mon Dieu qu'est-ce qu'ils lui feraient si elle venait à tomber dans leurs pattes ? Elle redoubla d'effort pour les semer et sauta plusieurs marches dans ce but. À croire que la peur lui donnait vraiment des ailes et sans avoir consommé de red bull ! Elle se pressa de sortir du hall. L'autre fugitif était déjà en bas, indécis sur la démarche à suivre.

- Mais bouges avant de finir en gruyère.. lui cria t-elle avant de tracer.

Sans même prendre le temps de regarder dans quel sens elle allait ou même de l'attendre, elle remonta à toute allure l'avenue, puis bifurqua dans une autre à sa gauche puis elle fit de même avec la suivante en allant à droite. La fuite en zig zag bien qu'épuisante était payante. Essoufflée, elle s'assit sur un des escaliers menant aux maisons, le temps de récupérer. Elle ne bougeait plus mais respirait bruyamment. Elle venait d'échapper au pire, mais elle avait la désagréable sensation qui la poussait à croire que ce n'était pas terminé.

Elle décida de faire abstraction de ce qui se trouvait autour d'elle en fermant les yeux. C'était le meilleur moyen de la calmer. Son coeur battant à cent à l'heure ne voulait pas s'arrêter. Et puis elle avait très chaud, pas au point d'avoir une hyperthermie mais ça restait tout de même embêtant. "Un mauvais rêve se doit être un mauvais rêve..". Elle frictionna son bras endolori afin de se prouver le contraire, malheureusement c'était non. Dès demain, elle aurait un joli petit bleu indésirable. Elle entendait des voix enfin, peut être qu'une seule, c'était tellement flou.

Elle avait peur, toujours. Elle s'attendait à être empoignée d'un moment à l'autre par des types peu scrupuleux cependant, elle était trop exténuée pour lutter. Le mental était là, mais le reste était absent. Le temps qu'elle regagne ses forces, elle en aurait peut être assez pour donner deux ou trois baffes avant de sombrer à nouveau. S'économiser pour sa survie devenait crucial. Retrouver son partenaire l'était d'autant plus. Dans la même mouise, était-il tout proche ? Elle n'osa pas ouvrir les yeux pour le vérifier et profita de cet instant de répit.
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeJeu 27 Oct - 13:56

Alors qu'elle passait en vitesse devant moi, j'hésitai à la suivre. Avec la course, ma cheville avait triplé de volume, et me faisait affreusement mal. Pourtant, les personnes se pressant de l'autre côté de la porte vitrée de l'immeuble m'y incitèrent fortement.
Avec difficulté, je réussis à maintenir une distance peu élevée entre nous et à la faire rester à portée de vue. J'étais fatigué, blessé, me demandant juste quand le cauchemar s'arrêterait-il. Visiblement c'était son cas aussi puisqu'elle finit par s'asseoir sur le perron du maison, fermant les yeux, exténuée.
J'arrivai peu après, m'asseyant à côté d'elle, reprenant mon souffle lentement. Pas une seule parole ne fut échangée, mais je crois que nous étions simplement heureux de s'être retrouvés.
Avec tout ce désordre, elle était le seul début de bout de base sur lequel m'appuyer.

Par chance, ce quartier de la ville était désert la nuit, et nous n'avions pas trop attiré l'attention. Je me levai, et voyant qu'elle avait toujours les yeux fermés, je marchai aux alentours, histoire de vérifier que nous avions bel et bien semé nos poursuivants et de deviner dans quel quartier de San Francisco nous nous trouvions. Je boitais affreusement, et c'est avec difficulté que j'avançai vers la plaque de rue la plus proche.

"Rue des Trois-Faucons". Je n'avais strictement aucune idée de l'endroit où cela pouvait être. Pire que tout, nous étions entouré d'un pâté d'immeubles, il était donc impossible de se situer géographiquement grâce au paysage.
La quartier me semblait familier, mais les magasins m'étaient presque tous inconnus, je devais donc me tromper. Et apparemment la demoiselle n'avait pas de téléphone portable, sinon notre problème serait déjà réglé. Alors que je revenais vers elle pour lui demander si nous devions demander celui d'un passant et appeler directement la police, je crus apercevoir nos poursuivants au coin d'une ruelle.
Fort heureusement, ce n'était qu'une hallucination, trois jeunes qui devaient sans doute dealer. Malgré tout, ce mirage eut pour effet de faire remonter le stress en moi, et alors que je redoutais une crise, il monta de plus belle. Je retournai m'asseoir à côté d'elle. Je n'en étais pas sur dans la pénombre, mais il me semblait qu'elle avait rouvert les yeux et qu'elle me regardait.

Je respirai profondément pour pouvoir me calmer. Un journal abandonné au gré du vent heurta doucement ma jambe. Je saisis l'occasion et le pris pour penser à autre chose. Le stress ne descendant toujours pas, je lus les premières lignes.

"C'est aujourd'hui à Elipse, capitale même du monde des rêves, que nous, concitoyens, pouvons fêter le trentième anniversaire de Jumbo, le peirout du zoo éllipsien, et l'un des derniers peirout au monde..."

Un peirout ? Elipse ? Le monde des rêves ? Mais qu'est-ce que c'était que ça ?
Soudainement, les paroles de Mama Freda me revinrent en mémoire.

"Sachez aussi que ce monde, bien que résidant dans votre esprit, vous paraîtra étrangement réel, que ce soit pour vous ou votre corps. Si jamais il vous arrive malheur là-bas, vous pourriez bien ne jamais vous réveiller. Par ailleurs, bien qu'onirique, ce monde n'est pas peuplé que de personnes qui vous veulent du bien. Certaines voudront votre peau pour le seul fait que vous êtes un étranger."

Le monde des rêves, un monde onirique, c'était du pareil au même. Se pourrait-il que le rituel ait marché ? Mais c'était impossible, j'avais pourtant vu l'ombre du Golden Gate, je reconnaissais même ce quartier !

"Sachez aussi que ce monde, bien que résidant dans votre esprit, vous paraîtra étrangement réel."

Ça expliquerait tellement de choses... Et pour commencer mon apparition soudaine dans un appartement miteux, ainsi que mon aventure des portes-miroirs et du labyrinthe. Mais pourquoi ces personnes ont-elles voulu me tuer seulement pour un plafond ?

"Certaines voudront votre peau pour le seul fait que vous êtes un étranger."

Mais tellement de choses restaient inexpliquées... Pourquoi la jeune femme ne m'aurait-elle pas attaqué elle aussi ? Elle avait pourtant eut de nombreuses occasions. Elle semblait aussi désemparé que moi, et je doutais fort qu'elle joue la comédie.
Rêve ou pas, la douleur de ma cheville était bien présente, de même que la crise qui me guettait sournoisement. C'était irréel. Je ne pouvais pas être dans un autre monde, la magie n'existe pas tout le monde le sait, ce rituel était juste une prise de drogue maquillée c'est tout. J'avais peut-être des hallucinations ? Les porte-miroirs n'était peut-être que des portes ? Et les gens qui me poursuivait, peut-être seulement des ombres ?
Seulement voilà, je n'étais pas seul, la femme les avait vus aussi, elle a couru en me disant de faire de même si je tenais à ma peau.

Mon cerveau soutenait un rythme infernal, insoutenable, intenable même, et c'est à ce moment précis que ce qui devait arriver depuis le début arriva.
La crise.



Dernière édition par Aiden Fitz le Ven 28 Oct - 12:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeJeu 27 Oct - 17:46

Le même ciel, la même lune et pourtant un bazar. Techniquement, la théorie du rapt concordait parfaitement à quelques détails importants près : marques de violence inexistantes, séquestration bâclée, fuite réussie.. Quelle est la solution à cette énigme ? Jerry ouvrit enfin les yeux pour les poser presque immédiatement sur la personne à côté d'elle. Pas de doute, c'était bien le troueur de plancher avec qui elle s'était retrouvé. D'ailleurs il lisait le journal qui était peut être du coin, "La lecture, rien de tel pour se détendre...".

Elle aussi ressentait le besoin d'avoir un passe temps pour soulager son subconscient ressemblant actuellement à Tchernobyl. En cherchant un peu, elle s'aperçut qu'elle n'avait pas prit le temps de répondre à une des questions qu'il lui avait posé, en même temps on ne lui en avait pas laissé. Histoire de faire le ménage parmi le désordre ambiant, elle décida de lui répondre.

- Je ne vous ai pas vu. Pas avant d'entendre votre voix... En ce qui me concerne, j'étais dans une rue quand on m'a poussé en arrière puis j'ai senti une douleur atroce là, où ma tête s'est heurté. Ensuite... il y a eu comme un intervalle.. ?

Sans mot dire, il s'était mis à avoir un comportement qui la désorienta pendant un certain moment. Il avait couru pieds nus pendant tout ce temps et l'une de ses chevilles paraissait bien enflée. "Je le savais bien qu'on ne s'en sors pas indemne d'une chute. Et voilà..". Dans la logique d'apporter des soins à un membre meurtri, on évite de le secouer dans tous les sens ou même de provoquer le mal. Là non, monsieur avait décidé qu'il devait souffrir plus. Et il continuait en allant beaucoup plus vite dans ses frictions.

L'opinion de Jerry changea également à son sujet. Troublé car il en avait l'air, il était potentiellement dangereux. L'arrêter était plus que nécessaire, car la situation pouvait empirer. Elle tenta tout de même de vérifier si elle avait un impact sur lui, verbalement.

- Ne la touchez plus, vous devez la laisser se reposer. Il en va de votre santé..


Voyant qu'il ne faisait pas ce qui devait être appliqué impérativement. Elle se rapprocha de lui et le gifla. Et comme il continuait malgré tout, elle en remis une couche. À chaque gifle donnée, Jerry ressentait un picotement désagréable à chaque contact avec la joue du maso et ne laissa donc pas longtemps sa main dessus. Qu'il s'adonne à ce genre de pratique l'avait chambouler. Il fallait remettre de l'ordre dans ses priorités. Se guérir d'abord, s'amuser après. Elle avait presque envie de lui tatouer quelque part sur lui, histoire qu'il ne l'oublie pas.

- Bon écoutez, on doit vous trouver de la glace pour diminuer le mal ainsi que, de bons analgésiques..

Elle l'empoigna et le lâcha presque aussitôt. Ce type avait emmagasiné énormément d'électricité statique pour qu'elle lâche prise si subitement. Elle s'en étonna d'ailleurs. "Même son corps m'en veut. Cherchez l'erreur..". Cet effet répulsif entravait sa démarche.

- Arrêtez tout ! Si l'on ne fait pas rapidement quelque chose, vous risquez d'avoir une hémorragie !

Elle avait bien insisté sur sa fin de phrase, ça donnait un air urgent. Démunie et à la limite de céder à la panique elle aussi, elle espérait de tout son être qu'il n'allait pas la laisser tomber. Elle ne voulait pas être abandonnée, une fois de plus. Cet olibrius masochiste était le dernier rempart avant qu'elle même ne tombe dans la folie. Sa blessure l'accaparait pour l'instant, mais elle sentait ses pulsions malsaines ressurgir.
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeVen 28 Oct - 10:38

Un coup. La douleur. Pas assez puissante.
Un deuxième coup. Elle était là, présente, désagréable, mais elle n'arrivait pas à soulager l'appétit insatiable de ma crise.
Alors je tapai plus fort, plus vite. Ce n'était plus vraiment moi, mais plutôt un instinct de survie primaire, quelque chose de guttural, qui repose au plus profond de chacun et qui la plupart du temps ne se réveille jamais. C'était un désir sans fin, infini, et surtout surpuissant. Rien ne pouvait l'arrêter, le monde qui m'entourait s'était figé, je n'avais presque plus conscience de ce qu'il se passait.
Puis au fur et à mesure que les vagues de douleur parcouraient mon corps, me soulageant d'un poids que je n'avais pas su posséder avant cela, je commençai à reprendre contact avec l'extérieur. L'ouïe fut la première à revenir : j'entendais les cris angoissés de la jeune femme à mes côtés qui me criait d'arrêter. Ils ressemblaient plus à des sanglots de panique.
Puis la vue revint aussi. Elle essayait de m'empêcher d'atteindre ma cheville, mais quelque chose semblait la repousser à chaque fois qu'elle tentait de me toucher. La répulsion de son contact finit par devenir plus forte que ma crise et m'aida à la surmonter.
Un dernier coup, dont j'appréciai la douleur avec un frissonnement de soulagement. Puis je reculai de quelques pas, tentant de me mettre hors de portée de son toucher.

J'appuyai ma tête contre le mur, reprenant mon souffle. J'étais vidé, de mon stress comme de mon énergie. Je ne pouvais plus penser à rien que dormir, mais je n'oubliais pas la situation dans laquelle nous nous trouvions, et surtout dans l'état d'affolement où devait se situer la jeune femme. J'eus, après un effort surhumain, la force d'arriver à prononcer quelques mots qui se voulaient rassurants.

-Sincèrement désolé que vous ayez dû assister à une scène pareille. Vous devez probablement me prendre pour un fou, mais je vous assure que ces crises sont très peu courantes, tout comme notre situation.

Petite pause.

-Moi c'est Aiden au fait.

Je grimaçai soudainement. La douleur, agréable et nécessaire durant ma crise, commençait à devenir gênante, et je savais que ça n'allait pas s'arranger. Bientôt, je souffrirai le martyr, sans aucun soulagement derrière. Une sorte de punition pour avoir céder à la crise.
Une nouvelle grimace. La douleur montait même plus vite que prévu. Ma cheville en sang palpitait, et ne présageait rien de bon. Je m'interrogeai sur la marche à suivre. Devrions-nous aller chercher un passant pour appeler l'hôpital ? Où étant donné ma folle théorie, ne serait-il pas plus sage d'aller chercher des calmants à la pharmacie ?
Je me rappelai alors la phrase de Jerry. Je n'avais pas pu lui répondre, ma crise étant arrivé juste après, mais elle aussi, involontairement, soutenait ma supposition. Je décidai de lui en faire part. Elle me prenait déjà pour un fou, autant pousser le vice.

-Nous avons un problème. Je crois que nous ne sommes plus à San Francisco. Ni même aux États-Unis.

Je me rapprochai d'elle, pris le journal qui était resté à côté de moi pendant ma crise, et le lui tendis. J'avais dit nous, car je supposai qu'elle aussi était une voyageuse. Mais comment était-elle arrivée ici ? Peut-être que se prendre la tête dans un mur était un moyen de transport courant pour certains. Dans tous les cas, elle n'avait pas l'air d'être au courant, et mon idée de dimension onirique se renforçait de plus en plus dans mon esprit désormais.
Elle avait l'air d'avoir fini l'article.

-Elipse n'est pas une ville américaine. Ni même une ville terrienne. Nous sommes dans un autre monde, un monde onirique, le monde des rêves.

Avant qu'elle ne s'enfuie en courant et appelle l'asile onirique, je lui rapportai les mots de Mama Freda, en insistant sur la partie concernant les voyageurs. Puis je lui racontai comment j'étais arrivé ici exactement.
J'étais forcé de parler du rituel, même si Mama Freda me l'avait déconseillé, car je n'aurais pas pu expliquer les propos de la voyante sinon. Elle changeait d'expression au fur et à mesure de mes paroles, et je me demandai si c'était bon signe.
Une vague de douleur intense coupa court à mon récit, et j'émis un gémissement de souffrance.

-Nous devrions trouver une pharmacie et prendre des calmants. Ce n'est pas sur pour nous d'aller à l'hôpital. Même si vous ne me croyez pas, faîtes le au moins pour moi, c'est ma cheville après tout.

Je me levai en m'appuyant contre le mur, puis boitai difficilement vers la rue. Je me tournai vers elle.

-Et puis comment expliqueriez-vous les armes étranges que nos poursuiveurs possédaient ainsi que les porte-miroirs ? Et le peirout hein ?

Je ne pus lui parler du labyrinthe, elle ne l'avait pas vu, et elle ne me croirait pas forcément, c'était inutile.
Avec ma cheville blessée, mes pieds nus, et la tête de mort-vivant que je devais avoir, impossible de ne pas attirer l'attention, nuit ou pas. Il nous fallait donc passer par les petites ruelles, à nos risques et périls.

En route pour la pharmacie.
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeVen 28 Oct - 16:28

Aiden semblait redevenir normal. Elle n'y était pas allé de main morte et le comprit qu'en voyant qu'il évitait ses coups. Mais la gravité de la situation avait prit le dessus et c'était la panique. Ce moment était encore plus stressant que le précédent. Jerry se demandait si elle n'allait pas craquée un moment où l'autre. Rien n'était sûr, mais toute la peur qu'elle avait accumulée, devrait ressortir. Elle avait des noeuds dans la tête et se n'était sain ni pour elle, ni pour lui. D'ailleurs il lui présenta ses excuses vis à vis de son comportement. Il avait employé le mot "fou" pour se qualifier, un euphémisme certainement.

Jerry tremblait de partout, ça l'avait stupéfié à un tel point qu'elle avait du mal à articuler.

- Je-je m'appelle-le Je-Jerry..

Elle avait l'air vraiment pitoyable. Elle ne côtoyait pas souvent des cas aussi extrêmes que celui-ci et le choc était rude. Et maintenant, il lui sortait un renseignement effrayant, une véritable épée de Damoclès. Il avait même une preuve à lui fournir, à savoir le journal qu'il avait trouvé. Le document avait l'air authentique mais elle avait du mal à déchiffrer certaines expressions. Tout aussi confuse qu'au départ, elle le regarda l'air hagard.

Elle se crut dans un film de science fiction quand il lui annonça que ce monde était en réalité le monde des rêves. Comment il savait tout ça d'abord ? Il était pas en train de la rouler dans la farine ? Et si c'était un canular monté de toute pièce du début jusqu'à la fin ? Il pouvait être complice dans toute cette histoire et ça n'échappa pas à Jerry.

Pourtant il avait un alibi, un alibi obscur. Il semblait sincère mais il pouvait aussi être un bon acteur. Ils étaient liés par leur situation. Elle devait l'écouter. Elle en avait trop entendu. Sa tête allait exploser.
Cependant un nouvel espoir se dessinait. Le mot "pharmacie" venait de faire tilt de façon très subtile. Ils devaient atteindre cet Eldorado de médicaments à tout prix.

Aiden essaya une nouvelle fois de la convaincre. Elle encaissa les remarques qu'il faisait, au sujet de la réalité farfelue qui les entourait. Seulement son esprit n'avait toujours pas oublié l'épisode de tout à l'heure. La peur s'était transformée en colère. Grâce à elle, elle retrouva l'usage de la parole.

- Vous savez ce que je trouve vraiment zarb ici en omettant votre délire ? Que je ne puisse pas détacher vos mains infernales de votre cheville à cause de votre satanée peau urticante ! Oui vous êtes une méduse, je confirme ! Maintenant vous pouvez toujours geindre, je ne vous servirai pas de béquille improvisée..


Elle avait un regard qui glaçait dans le dos. Combiné à sa marche rapide, elle pouvait presque tromper l'ennemi sur ses faiblesses physiques en les intimidant. Elle continua sa route sans même lui adresser un regard.

- Traînez pas surtout, votre douleur n'en sera que meilleure. Si ça vous plaît tellement..

Dans la ruelle qu'elle avait emprunté, il y avait un mendigot qui lui barrait la route. Même s'il semblait sobre, elle le regardait avec reproche. Il recula, car il ne voulait pas subir la violence de la furie déjà bien échauffée.
Elle demanda s'il y avait une pharmacie de garde proche d'un ton sec. Effectivement il y en avait une deux rues plus loin. Ce qui restait une grande trotte, mais la chance leur souriait.

Elle se refusait à parler à Aiden, tout ce qu'elle désirait pour l'instant était de calmer son égoïsme. C'était son principal objectif que d'assouvir ses pulsions de cleptomane et rien, ni personne ne devait se trouver en travers de sa route. Voler les pharmaciens de service la purifierait de ce mal qui la rongeait. Elle devait le faire et vite.
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeVen 28 Oct - 17:23

Je faisais la gueule. Bon très bien, Jerry avait tous les droits de s'énerver après avoir assisté à une scène pareille, mais tout de même, lorsqu'il s'agissait de ces sujets-là je me sentais particulièrement susceptible.
Je n'avais même pas pris la peine de lui répondre lorsqu'elle m'avait traité de méduse (je n'avais d'ailleurs pas compris la comparaison, mais je me doutais que c'était relié à ma crise). Et nous voici; boitant dans une ruelle sombre.

Lorsque le premier obstacle, un mendiant, se présenta à nous, je frissonnai d'appréhension : j'étais exténué, beaucoup trop faible pour me battre, et blessé. Mais son expression au départ hostile changea du tout au tout lorsqu'il croisa le regard de Jerry. Je me réjouis d'être derrière son dos à ce moment précis.
Et puis qui sait, ma cheville gauche y était peut-être aussi pour quelque chose, le sang fait peur à beaucoup de gens. La douleur était cruelle et inépuisable mais je tenais, boitillant le plus vite possible derrière la jeune femme en rogne, tel un toutou.
Elle s'arrêta devant le mendiant, et lui glissa quelques mots. Vu le sourire glacial qu'elle lui adressa en prime, elle n'était sans doute pas en train de le draguer. A peine fus-je arrivé à ses côtés qu'elle continua, sans même se retourner pour voir si je suivais le pas.

Malgré notre malchance inconditionnelle, nous arrivâmes sans encombres à la rue de la pharmacie, à travers une ruelle perpendiculaire à cette dernière. Cependant, je rattrapai Jerry avant que nous nous aventurions dans l'avenue et pris sur moi pour lui prendre le bras et la faire se retourner.
Je parlai avant qu'elle n'ait pu placer un mot : je redoutai son énervement plus que ma timidité de toujours.

-Attends ! Nous avons un problème... Toutes les rues et ruelles que nous avons parcourus pour arriver ici étaient vides. Par contre celle-ci est particulièrement empruntée. Regarde tous et les passants et toutes les voitures.

Un instant s'écoula, durant lequel je ne sus si la jeune femme allait m'approuver ou me réduire en cendres. Je décidai de ne pas la laisser choisir pour le moment et continuai sur ma lancée.

-Il faut trouver un moyen de cacher ça, dis-je en regardant mes pieds et ma jambe gauche, j'entends des sirènes de polices non-loin, et tant que nous ne sommes pas certains que ma théorie sur le monde des rêves est fausse on ne peut pas prendre le risque de se faire prendre.

En parlant du monde des rêves, quelque chose clochait. J'étais sur d'avoir la preuve irréfutable que nous nous y trouvions, mais elle me passait sous le nez jusqu'à présent. L'image de Jerry vêtue d'un haut chaud contrastait celle des passants, en tee-shirts et débardeurs, qui marchaient derrière elle. J'observai mes propres bras, nus puisque j'étais toujours vêtu du même haut noir trouvé à l'appartement-labyrinthe, qui ne frissonnaient pas le moins du monde, en pleine nuit.
Je souris.

-Tu veux la preuve que nous ne sommes pas dans le monde réel ? Explique-moi pourquoi, en pleine nuit de fin octobre, je n'ai nullement froid avec un simple tee-shirt. Il en va de même pour tous les passants.
Tu peux me dire que c'est peut-être parce que nous avons quitté San Francisco pour un autre état américain ou un autre pays. Pourtant, j'ai bel et bien vu l'ombre Golden Gate lorsque nous étions dans l'appartement miteux, et nous aurions reconnu toutes grandes villes américaines en bord de mer susceptibles d'avoir un pont comme cela.
Un autre pays peut-être ? Tu viens de parler à un clochard, et tout comme mes poursuivants, il avait l'air de parler un anglais courant et sans accent.
Et dans le cas où nous serions toujours à San Francisco, je ne pense pas que nous avons été inconscients presque toute une année n'est-ce pas ? C'est peut-être terrible à admettre Jerry, mais nous ne sommes plus sur Terre, du moins spirituellement parlant.


Bien que désemparé que mes soupçons soient justifiés, j'étais content d'avoir trouvé un tel argument. Le temps était ce qui paraissait le plus évident, mais avec les évènements de notre journée il était normal que nous n'ayons même pas prêté attention à un détail comme celui-ci.

-Quant au problème de cheville et de mes pieds nus, je peux enlever l'ourlet que j'ai fait à la jambe gauche de mon pantalon pour cacher la blessure. Pour le sang ayant coulé et le fait que je sois pieds nus, des chaussettes feront parfaitement l'affaire pour cacher le premier, et diminuer l'étrangeté du second.

Je lançai un regard complice vers ses pieds, le sens de l'humour étant important dans toutes situations.

-Il ne reste plus qu'à espérer que tu ne sois pas en tongues.
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeVen 28 Oct - 19:45

Tandis qu'elle marchait à vive à l'allure, quelqu'un la retint par le bras. Elle s'étonna de voir que c'était Aiden. Il lui avait attrapé le bras et aucuns picotements ne s'en suivaient. Cette sensation désagréable s'était donc estompée ? Peu importe, elle n'avait pas que ça à faire et elle n'était pas aussi maso que lui pour retenter l'expérience.

Sauf que l'éclopé lui posa une colle. Comment le rendre discret dans une rue très animée ? Se fondre tel le caméléon dans son décor leur permettraient d'échapper aux suspicions. Jerry n'avait jamais eu de différents avec la police, simplement quelque contrôle après les beuveries des soirées, mais elle respectait les doses. Elle ne voulait pas non plus rester en garde à vue à subir des interrogatoires forcés.

Elle comprit qu'elle risquait gros et devait faire profil bas si elle tenait à la liberté.

- Je vais me calmer. Du moins je vais essayer, lui confia Jerry.

Une autre remarque à propos cette fois-ci des passants : ils étaient habillés comme en été. Décidément il était plus alerte qu'elle, il se révélait très utile en fin de compte. Elle n'avait pas remarqué la différence de température, mais évalua qu'elle pouvait avoir très chaud en journée par ici. Même sa main qui la retenait confirmait ses dires La vérité était dure à admettre mais il n'avait pas tord. Elle baissa les yeux, honteuse.

Quand elle les releva, Jerry vit que le blessé portait de l'intérêt à ses chaussures, ou plus précisément ses chaussettes. La ruse pouvait fonctionner et lui suffisaient de lui donner les siennes. Elle s'était assit sur le rebord du trottoir et retira ses bottes. Elle fut heureuse de constater qu'elle avait pris celles en coloris sombre, au lieu des autres plus voyantes avec Betty Boop dessus. "Dommage, ça aurait été marrant..". Une fois les deux enlevées, elle les tendit à Aiden pour qu'il les mette en même temps qu'elle et ses bottes. Elles espérait toutefois qu'il ne les trouerait pas, à croire qu'elle l'avait étiqueté comme ça.

En apparence, les chaussettes lui convenaient parfaitement et ses pieds voyants avaient soudainement disparus, mêlés aux ombres. Marcher devenait plus facile aussi car s'était des chaussettes d'hiver, plus épaisses que les estivales.

- Elles vont te plaire.

Jerry paraissait plus sereine et lui avait même adressé un sourire. Elle sentait qu'ils toucheraient au but bientôt et elle était excitée. Pendant que son cheval de Troie allait gentiment attirer l'attention sur lui, elle volerait ce que son subconscient réclamait et les médicaments sans ordonnance qu'elle convoitait.

- Viens Aiden, les gens sont trop occupés à rentrer chez eux pour s'attarder sur toi.

Elle s'engagea dans la rue tout en marchant l'air décontracté. Elle jeta plusieurs regards dans la direction de son acolyte. Elle ne perçut pas de moqueries, ni même d'étonnements de la part des passants. Tout fonctionna comme sur des roulettes, il y avait quelques flics sur le trottoir d'en face en train de discuter avec deux garçons en scooter, un petit contrôle sans doute. En revanche, Jerry préféra accélérer le pas devant la terrasse d'un café.

Elle reconnut le néon vert représentant la coupe d'Hygie constituée d'une coupe de vin et d'un serpent enroulé autour de celle-ci. C'était là. De douces et agréables palpitations parcouraient son corps à mesure qu'elle se rapprochait de la porte. La pharmacie semblait vide de clients. La tâche paraissait aisée.. au premier abord.


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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeSam 29 Oct - 13:34

Ma chaussette gauche fut dure à mettre à cause de ma blessure qui me faisait un mal de chien et m'empêchait littéralement de pouvoir bouger la jambe. Cependant, je n'en montrai rien. Je m'étais mis dans cette situation tout seul, à moi de m'en démêler.

Contre toute attente, l'acceptation silencieuse de Jerry vis à vis du monde des rêves ne fut pas source de colère de sa part. Au contraire, elle semblait désormais plus... détendue.
Je la suivis dans l'avenue en boitant au minimum pour ne pas attirer l'attention. Sur les nerfs alors que nous passions devant la police, j'eus particulièrement peur de me faire repérer. Je me doutais qu'il n'était pas bon pour un voyageur de se faire prendre : il était temps de réellement suivre les précieux conseils de Mama Freda.
Fort heureusement, personne ne remarqua dans la nuit que mes chaussures noires n'étaient que des chaussettes. Par contre, je me doutais que j'allais devoir attendre dehors pendant que la jeune femme irait acheter des calmants pour moi, le magasin étant un risque que je ne pouvais pas me permettre de prendre.

Soudain, j'eus un tilt. Acheter c'était bien... mais avec quelle argent ? J'étais arrivé nu, c'est-à-dire sans portefeuille et carte bleue. Mais Jerry, elle, était arrivée vêtue. Elle avait donc sans doute toujours le sien. Si elle l'avait sur elle au moment de sa transition.
Merde, à jouer ainsi avec la chance, qui pour le moment ne nous souriait pas vraiment, on allait vraiment mal finir. Mais les lances de douleur qui s'échappaient du bas de mon corps m'incitèrent à continuer.
La demoiselle s'arrêta devant la vitrine, et je la rejoignis, me positionnant devant la porte d'entrée en verre. Seulement, misère, trois policiers à l'intérieur discutant sérieusement avec la pharmacienne. Impossible de prendre le risque. Visiblement, Jerry semblait en être arrivé à la même conclusion que moi puisqu'elle n'était pas entrée.

Je regardai ma cheville, puis la vitrine avec envie. A la vue d'une étiquette, mon regard s'éclaira soudainement... puis s'éteint tout aussi rapidement.

"Nouvel arrivage de Techyo - Bac de régénération cellulaire accélérée, vendu avec son tube de pommade de régénération cellulaire accélérée pour les blessures mineures, avec un prix exceptionnel de 2350 rubz."

C'était exactement ce qu'il me fallait. Bon, le bac était beaucoup trop gros pour se promener avec dans la rue, mais le tube de pommade rentrait parfaitement dans une poche et était particulièrement discret. Blessures mineures, certes, mais c'était mieux que rien.
Mais voilà notre énième problème : la monnaie du monde des rêves n'étaient pas la même que celle du monde réel, ainsi même si Jerry avait eut son portefeuille, cela n'aurait servi à rien.
Je la regardai d'un air déçu, puis regardai l'étiquette. Lorsqu'elle l'eut parcouru des yeux, son regard se fit similaire au mien. Bizarre, je me doutais qu'elle voulait que je guérisse, mais pas au stade d'être abattue à ce point.

Si seulement il nous avait été possible de casser la vitrine, prendre la pommade et s'enfuir en courant... Mais non. Je me tournai vers la jeune femme.

-Bon, je crois que nous n'avons plus rien à faire ici. Allons-y Jerry, je suis sûr qu'on finira bien par trouver une solution à mon problème.

Vu l'expression qu'elle adopta, je supposai ne pas avoir été très convaincant.
Je commençai à m'éloigner.

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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeSam 29 Oct - 17:03

Comme c'était fascinant. Il y avait là une multitude de produits avec des noms plus ou moins loufoques aux effets déconcertants, pour quelqu'un venant du monde réel. Jerry continua à lire les descriptions sur les boîtes et son regard s'arrêta sur un tube de pommade répondant parfaitement au problème de la cheville. "Damned.. 2350 rubz ! Je ne sais pas la valeur exacte de ce produit mais ça m'a l'air relativement élevé.."

La présence de policiers à l'intérieur était intimidante, mais ils avaient l'air vraiment absorbés par la discussion et c'était plutôt bon signe. Elle n'avait pas d'argent certes, mais elle avait toujours la ruse. Elle s'apprêtait à rentrer dans la boutique quand elle vit Aiden se dégonfler.

- Eh attends ! On a pas fait tout ce chemin pour rien, alors reviens !

Il n'avait pas l'air coopératif, mais elle allait quand même rentrer. C'était plus fort qu'elle, elle devait rentrer. C'est ce qu'elle fit. Gardant son sang froid, elle salua les policiers et le pharmacien puis, se dirigea vers les étalages. Comme ils poursuivaient leur discussion, elle pouvait passer à l'action. Devant le rayon des anti-douleur, elle leur tournait le dos. Elle en profita pour glisser discrètement deux petites boîtes de médicaments dans une poche donc la fente se situait dans la doublure de sa veste.

Tandis qu'elle s'approchait de l'étal où se trouvait une réserve de lotion régénérante, une main l'agrippa.

- On sait pas lesquels choisir, hein ? Il y en a tellement aussi...

Jerry se retourna et vit un des policiers moustachus juste à côté d'elle, ce qui la déstabilisa.

- C'est que... je compare leur contenu avec les composants auxquels je suis allergique..

Son excuse un peu foireuse car elle était un mensonge fit parler quelques instants le bonhomme à ce sujet : il se plaignait de certains médicaments aux effets néfastes qui lui avaient teints ses cheveux et ses poils de barbe d'une couleur bleutée.

-... Et puis d'ailleurs j'espère que tu comptes m'échanger cette saleté contre un remède, n'est-ce pas Franck ?

Il venait d'adresser un regard courroucé au pharmacien. Ses deux collègues se retenaient d'éclater de rire, car il était d'un grade beaucoup plus élevé qu'eux deux réunis. Le chef soupira devant le refus catégorique de l'apothicaire. Profitant de la dispute, Jerry s'empara du petit tube tant convoité et le mit cette fois-ci dans la poche visible de sa veste.

Son regard se posa ensuite sur le comptoir de la pharmacie, il y avait là un trousseau de clefs provocateur. Elle ne put résister à l'attirance qu'elle avait pour ce type d'objet et s'approcha du comptoir. Les deux policiers se moquaient discrètement de leur supérieur en rogne, cependant l'un des deux la questionna.

- Dites est-ce que vous l'avez eu ce papier ?

Le policier lui tendit un tract. Jerry le prit sans se poser trop de questions et jeta un coup d'oeil discret vers le comptoir. Elle ne vit plus les clefs. Où avaient-elles bien pu passer ? Frustrée, elle reporta son attention sur le bout de papier qu'elle tenait.

"Chers citoyens ellipsiens,

devant la recrudescence des voyageurs sur nos terres, nous vous demandons de signaler impérativement tout comportement anormal ou phénomène singulier que vous aurez remarqué chez une personne. Ces voyageurs sont une menace pour notre ville et doivent être dénoncés au poste de police le plus proche. Ils sont pourvu de pouvoirs singuliers et dangereux pour une raison biologique inconnue et sont (pour la plupart ayant été appréhendé) psychologiquement instable. Nous vous recommandons de faire usage de la violence si le sujet daigne se montrer agressif. Nous vous remercions de votre compréhension.

La brigade d'Ellipse."

Le logo bleu en forme de méduse fit rire intérieurement Jerry qui y voyait dedans le chef des policiers.

- Très ressemblant, fit-elle en jetant un regard amusé en direction de leur boss toujours dans son histoire.

Elle les salua et sortit de la pharmacie. Aiden l'attendait toujours. Elle l'entraîna dans une ruelle moins fréquentée et lui donna le prospectus.

- J'ai aussi ce que tu voulais..

Sa main se heurta contre quelque chose de métallique. Elle sortit le tube de crème mais aussi le trousseau qu'elle désirait chiper il y avait quelques instants. Étonnée, car Lucky Luke tire toujours avant son ombre, elle tourna et retourna l'objet dans tous les sens pour voir si elle ne rêvait pas. Ce prodige avait fait naître en elle une sorte d'euphorie et elle se mettait à sautiller autour d'Aiden toute en rigolant. Inutile de vous dire que dans cette situation n'importe qui pouvait la prendre pour une timbrée.
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeSam 29 Oct - 17:57

Règlement a écrit:
L’argent pousse pas sur les arbres, les objets non plus
On commence tous avec son sac à dos et sa bourse vide, quoi de plus normal vu qu’au moment de passer à Dreamland on se retrouve dépouillés de tous nos objets personnels ? Et comme dans la vraie vie, on ne trouve pas des grenades et des portefeuilles pleins à chaque bouche d’égout, il vous faudra donc gagner de quoi vivre grâce aux boulots de l’ADLPE, aux passages de niveau, aux quêtes Mjtées et aux PNJs généreux joués par Le Marchand de sable. Tous gains de provenance douteuse vous sera reprit, mais en échange on vous offrira une fessée. Bah ouais, on est pas radins.

Chose promise, chose due. Rolling Eyes

____________________________


Ses doutes étaient fondés…

Le chef de la police d’Elipse, car c’était bien lui, rangea le faux tract qu’il avait montré à Jerry. Tous les Elipsiens étaient au courant pour les voyageurs et le fait que cette femme ne trouve même pas ça étrange était la preuve qu’elle était bien celle pour qui un avis de recherche avait été lancé depuis la veille. Une femme brune, mince et louche – ce qui définissait la plupart des individus du sexe féminin pour ce flic – qui avait tué et agressé plusieurs personnes à la batte de base ball… et une voleuse vu les cris d’orfraie que se mit à lancer le pharmacien lorsqu’il découvrit son bien précieux manquant à l’appel dans la vitrine. Le fait de pouvoir la confondre avec une autre ne lui passa même pas par la tête : il avait trouvé son bouc émissaire.

Wanda, Bob et William sur les talons il sortit en trombe de la boutique, son arme de service au poing. Il eut juste le temps de voir ces sales voyageurs tourner au coin qu’il leur emboita le pas pour les suivre discrètement, ne s’arrêtant qu’une fois à l’angle de la ruelle où ils se terraient comme des rats. Voir le visage réjouis de Jerry fit monter en lui une bouffée de colère qui ne fit que croitre quand Bob lança à mi-voix :

- Ils se baladent comme si c’était chez eux… et ils rient ! Sans eux Jonh vivrait encore…

Comme si ce souvenir funeste avait servi de signal de départ les quatre policiers déboulèrent dans la venelle et braquèrent le canon de leurs flingues sur le duo. Deux par tête de pipe, c’était ça la parité non ? L’esprit machiste du chef de la police s’amusa de cette pensée avant de recouvrer son sérieux. C’était pas le moment de se marrer.

- Levez les mains bien haut et pas de gestes brusques ! William, passe leur les menottes… je sens que leur âme coquette réclame de jolis bracelets !

Le sous-fifre peureux rechigna bien un peu mais remplis bon gré mal gré sa tâche, avec l’aide de la sympathique Wanda qui sentait bien que son homologue masculin vivait mal les rapports étroits avec les voyageurs, et elle le comprenait bien. Ses parents n’avaient pas survécu à leur dernière rencontre avec les êtres de l’autre monde après tout, la laissant orpheline.

Bien vite Aiden et Jerry furent dépossédés qu’ils le veuillent ou non de leurs biens et de leur liberté. Il ne fallut pas plus de 5 minutes pour qu’on les pousse dans un fourgon de police avec rudesse et sans aucune once de pitié. Le chef de la police prenant même soin de bien souligner qu’il ne leur lirait même pas leurs droits, parce qu’ils n’en avaient tout simplement pas. Il se laissa même aller à sourire lorsque Bob écrasa discrètement la cheville blessée du professeur.

- Vous les voyageurs vous vous croyez tout permis hein ? Bah vous allez vite apprendre qui commande ici. Une jolie cellule vous attend et un rendez-vous avec le juge de bon matin, demain. J’espère que le programme vous plait.

Comme promis par ces biens ironiques paroles, le duo rejoignit sous peu le commissariat et deux cellules accolées avec le minimum vital qui se résumait à une cuvette sale et un lit sommaire. L’horloge murale au-dessus du bureau du gardien indiquait 20 h, il leur restait donc une demi-journée pour angoisser sur leur sort avant qu’on ne les traine au tribunal.

Ils auraient probablement appréhendé un peu plus s’ils avaient su qu’on leur réservait aussi un petit interrogatoire spécial pendant la nuit…
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeLun 31 Oct - 14:26

La tête dans le matelas de sa cellule, Jerry râlait. On l'avait prise au piège et elle aurait dû réfléchir à deux fois avant de rentrer dans cette pharmacie. Maintenant derrière les barreaux, elle essuyait les railleries des agents de police qui la regardaient comme si elle était un animal de zoo. Même le policier rebondi qu'elle avait surnommé "la boule" lui disait quelques méchancetés en lui apportant le repas.

- C'est dommage qu'on vous ait démasqué avant les habitants... eux, ils se seraient pas posé trop de question.

Il mima un égorgement puis repartie en ricanant de plus belle, la laissant patraque. Elle bouillonnait de colère contre tout et contre elle-même : c'était aussi simple que de piquer une savonnette dans un motel et elle n'avait rien vu venir. Rageusement elle frappa le matelas du poing.

- Je hais ce pays !!!

Son esprit était traversé par de sombres pensées, les mêmes qui lui chuchotaient souvent : "Maudis tes parents.". Cette fois c'était de nouveaux ordres, "Arrêtes de jouer au saint Bernard", "Fais leur tous payer cet affront", "Hais l'humanité sous toute ses formes"... Le pire, c'est qu'elle était capable de les suivre.

D'après les discussions animées qu'elle entendait depuis sa cellule, leurs tortionnaires les prenaient pour deux personnes ayant commis des crimes plus atroces que d'avoir voler quelques médicaments à un pharmacien. C'était malin. Elle n'avait pas non plus des preuves pour dire qu'ils n'étaient ici que depuis 24 heures.

Elle leva la tête, totalement désemparée. En face d'elle était le mur. Il y avait d'ailleurs quelques graffitis laissés par les précédents pensionnaires. Parmi cet amas de conneries, il y en avait une qui ressortait le plus souvent, car Jerry l'avait déjà croisée.

Si tu t'emmerdes, fais une croix

- Et je la trace avec quoi ? Mes dents ?

Déprimée, elle regarda par terre. Un petit gravier avait été traîné jusqu'ici avec les allées et venues des prisonniers et attendait patient. Jerry le saisit avec nonchalance et dessina une croix. Après mûre réflexion, elle en grava une seconde. Elle se leva du lit et se dirigea près des barreaux. Entre temps et sans crier gare, une lueur orangée l'avait enveloppé et disparue avec rire moqueur. Pour une raison inexpliquée, elle était vêtu d'un drôle d'accoutrement. Des vêtements sombres et en lambeau, des menottes cassées, une espèce de coupe se rapprochant de la coupe afro et des espèces de boulons..

Spoiler:

Jerry poussa un cri d'étonnement, cette transformation soudaine l'avait perturbée. Elle essaya d'arracher les boulons et les vêtements mais rien à faire, elle y renonça au bout d'un instant. Aussi inexpliquée que l'épisode du trousseau de clefs, elle ne chercha pas d'explications, forcée de considérer qu'elle n'était pas dans la réalité.

- Eh Aiden, il m'arrive un truc bizarre... j'ai des vêtements qui sont apparus comme par magie..

Elle se mordit les lèvres. Il lui en voulait sûrement pour s'être fait prendre. Elle s'approcha et saisit les barreaux qui séparaient leurs cellules respectives. Elle se surprit à ne pas sentir le métal froid mais n'y porta pas trop attention. C'était plutôt la réaction de l'homme qui la surprit. Il la regardait avec dégoût.
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeDim 6 Nov - 21:07

Le froid, le noir, le néant. Voilà dans quoi la conscience de Griffin commença à dériver. Jusqu'à ce que, dans ces ténèbres opaques, une lueur fugace commence à poindre à l'horizon. D'abord douce et lointaine, elle se fit plus rude et agressive à mesure qu'il se laissait envahir par elle. Comme s'il ne s'agissait pas la de la fameuse lumière au bout du tunnel dont tout le monde parlait. Comme si, en réalité, ce n'était qu'un autre piège parmi tant d'autres, une lumière pour attirer les papillons imprudents et les griller sur place...
De quoi se rappelait-il ? Griffin ne parvenait pas à aligner une seule pensée cohérente. Il se souvenait de sa mère. Mais c'était un souvenir lointain, comme un vieux film que l'ont observe sur un écran en noir et blanc. Il se souvenait aussi de la mort de cette dernière. Des funérailles, auxquelles il n'avait pas put assister par peur d'une nouvelle crise. Mais à part cela, tout le reste flottait devant lui, comme une brume, à la fois si proche et en même temps insaisissable. Qu'elle frustration ! Il aurait put, rien qu'en tendant le bras, saisir ce qu'il lui manquait. Au lieu de quoi, il continua de se rapprocher de cette lumière. Après tout, qu'avait-il encore à perdre ?

Un son. Une voix ? Une odeur. Des égouts ? Une sensation. Un souffle glaciale ? Griffin tenta d'ouvrir les yeux mais sa tête l'élançait comme s'il venait de passer sous un bus. Il gémit, faiblement, l'estomac noué. Puis il ouvrit un œil. Puis l'autre. Et ce qu'il vit lui glaça le sang. Des barreaux ! Il était en prison. Il tenta de rassembler à nouveau ses souvenirs. Cette fois-ci, la manœuvre fut plus aisée. Il revit le visage du cambrioleur alors qu'il somnolait sur son canapé. Il avait saisi la télécommande et l'avait à moitié détruite en tapant l’intrus avec. Mais ensuite ? Que s'était-il passé ? Il se toucha le torse à l'endroit où des éclats de verre s'étaient fichés lorsqu'il avait traversé la fenêtre, avant qu'il ne se retrouve à gésir dans l'herbe humide de la nuit, plusieurs mètres en contre-bas... Mais s'il était là, c'est qu'il n'était pas mort ! Et, puisqu'il était en prison, il avait peut-être tué le cambrioleur !? C'était impossible. Complètement délirant. Comment pouvait-on passer à travers une fenêtre, faire le grand saut et remonter faire la peaux à son assaillant ?

Il se passa une main sur le visage pour tenter d'y voir plus clair. Cela eut pour seul effet de lui faire remarquer qu'il n'était pas seul. Ce fut alors plus fort que lui, il poussa un hurlement de peur et de dégoût devant la chose horrible qui se tenait devant lui. C'était comme s'il avait plongé en plein cœur de l'un de ces films débiles avec... comment était-ce déjà ? Ah ! Oui... La créature de  Frankenstein ! Il l'avait sous les yeux en direct... sauf que... Non, quelque chose clochait. Ce n'était pas ce monstre hideux que l'on voyait dans les films. Même si la ressemblance était frappante. Non, en réalité, les traits d'une jeune femme se dessinaient sous cette apparence morbide. Griffin eut un haut le cœur lorsqu'il se redressa.

Il se rendit alors compte qu'il était désormais assit par terre avec, pour seul vêtement, son caleçon blanc sur lequel des petits chats se poursuivaient, entourés de tout petits cœurs rouges absolument ridicules... Mais bon, c'était un cadeau alors... Le sol glacé lui donnait la chair de poule... Mais pas autant que le monstre qui se tenait en face de lui. Une seule phrase lui vint alors :

« Mais c'est quoi ce bordel ???? »
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Jerry Blake

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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeLun 7 Nov - 17:21

Mince c'était quoi ça ? Jerry venait d'entendre un craquement sourd, juste derrière elle, en deux trois mouvement, elle fit volte face à la personne qui gisait par terre. Stupéfaction ! C'était pas croyable ! En même pas une journée, un second type avait brusquement apparu nu.. non en fait pas tellement dénudé, puisqu'il portait un joli sous-vêtement avec des chatons, sauf que les petits coeurs étaient de trop... Amusée, Jerry regardait le nouveau venu un brin paumé, d'où venait-il celui-la ? Un autre rituel vaudou ?

Le mieux à faire était de le rassurer, les prisons carcérales font leur petit effet, surtout si subitement. Mais après par où commencer ? Lui expliquer quoi ? La prison ? Jerry se cogna le front. Griffin devait les prendre pour des malfrats et peut être qu'il ne lui ferait pas confiance illico. On verra bien..

- Écoutes.. nous sommes dans les cellules d'un commissariat d'une vrai fausse ville. Vrai parce qu'elle existe, fausse parce qu'elle n'est pas San Francisco. Et puis tout comme toi, j'ai atterri ici, il n'y a pas très longtemps suite à une agression dans la rue et notre ami, ici, présent...

Sa main montra la cellule d'à côté, en émettant des cliquetis dus aux menottes du costume.

- ..Aiden, est venu à Ellipse par un autre moyen.. Après je n'ai jamais voulu venir contrairement à lui si bien informé...

Eh oui, lui on l'avait prévenu, pas elle. Maintenant qu'elle y réfléchissait et si, son corps avait été passé à tabac... elle était peut être morte et Aiden aussi, qui sait. Elle avait vraiment peur et son visage était blanc comme un linge. Où diable avons nous atterri.. le pays des songes éternels ?.. Elle se souvenait que la lumière l'avait happée et il fallait qu'elle en ait le coeur net.

- Aux dernières nouvelles, je m'appelle Jerry et... Comment es tu arrivé là ?

Même si elle restait calme et accolée contre les barreaux, elle n'en n'était pas moins dérangée intérieurement. Mais les pleurnicheries devaient attendre, au contact des policiers ils en apprendraient certainement plus. Elle partit s'étaler comme une crêpe sur le lit en laissant s'échapper un "j'en ai marre.. Vivement la sortie du commissariat " . Oh mince, il fallait peut être lui expliquer leur raison d'incarcération.

- Si tu te demandes pourquoi nous sommes enfermés, sache que ce n'est pas de ma faute et que les gens comme nous sont persécutés par les habitants de la ville, des xénophobes ces gens-là..

Elle avait menti. C'était en partie sa faute mais elle ne l'avouerai jamais. Les objets se volatilisent mais, non ce n'est pas elle qui les vole. C'est toujours les autres, c'est bien connu ! Le seul qui pouvait l'avoir grillée, c'était Aiden mais il n'avait pas l'air d'y prêter trop d'attention, quel soulagement. C'était bien plus marrant si elle n'était pas démasquée. Mais quand allaient-ils les libérer ? Elle s'ennuyait dans sa cellule avec ce costume moisi, c'était sa punition ? Et Mamie.. Mamiiie ? Ce serait un miracle si elle n'avait pas déjà fait un arrêt cardiaque, déjà c'était limite le jour où Jerry était resté devant la boulangerie à admirer les pâtisseries et qu'elle avait dépasser l'heure de retour prévue. La gourmandise, ça se paye aussi...

En y repensant, elle avait la dalle. Fauchée et sans ressources, elle risquait de mal vivre ce séjour. Elle allait pas jouer de son corps non plus, fallait pas pousser. Mais la faim justifie les moyens, elle aurait ce qu'elle voudrait. Ce n'était qu'une question de temps. Et puis.. hum pourquoi toute cette effervescence si soudainement ?
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeMer 9 Nov - 21:37

Une vraie fausse ville ? Griffin tiqua à cette expression sans queue ni tête. Et pourquoi San Fransisco ? Il était à Phoenix il y a encore quelques minutes, tranquillement dans sa chambre à somnoler devant la télé...Instinctivement, il se laissa glisser jusqu'au fond de la cellule, s'éloignant par la même occasion de cette chose affreuse qui se tenait devant lui. La voix avait beau être celle d'une femme qui aurait put être charmante, il ne parvenait pas à détacher son esprit de ce physique atroce. Du coup, il n'écoutait qu'à moitié les explications qu'elle semblait lui donner.
Un autre gars était enfermé dans la cellule adjacente. Aiden... Il était pas plus avancé. Et elle, elle s’appelait Jerry. Drôle de nom pour une nana, mais après tout...

Toujours assis par terre, il voulu articuler quelque chose mais les mots restèrent coincés au fond de sa gorge. A la place, il émit un espèce de gargouillis bizarre qu'il parvint à transformer in extremis en un raclement de gorge. Puis, il se lança, toujours déstabilisé par les deux êtres franchement spaces qui se trouvaient en prison avec lui.

« Hum hum ! Si j'ai bien compris, on est à ...Elipse ? C'est ça ? Et vous, vous êtes là parce que les gens d'ici sont des racistes envers les monstres ? Désolé mais je vois vraiment pas ce que je viens faire là dedans... »

Il se releva doucement, toujours les yeux rivés vers cette chose qui le répugnait au point qu'il sentit un haut le cœur survenir, qu'il réprima. Les barreaux dans son dos étaient froid et durs, lui afirmant qu'il n'était pas en train de rêver mais que tout autour de lui était bel et bien réel. Il se passa à nouveau une main sur le visage, comme pour ôter du sable qu'il aurait eut dans les yeux. Il soupira puis ajouta :

« J'étais chez moi, je matais tranquillement une émission bidon avec une limonade ! Et ne me dites pas que c'est la limo qui m'a mit dans cet état de dingue !!!! »

Il avait presque hurlé vers la fin. Puis il repensa au cambrioleur. Les pulsations de son cœur s’accélérèrent. Jerry avait dit qu'elle avait été agressée dans la rue...

« J... Je... Il y avait ce type... Il est entré chez moi... »

Il lâcha Jerry des yeux et commença à fixer le sol poussiéreux, replongeant dans ces désagréables souvenirs. Et s'il n'était pas en prison à Phoenix, ni même à San Fransisco... Ni nul par ailleurs dans le monde réel ? Et si, par la plus grande malchance, il était mort en passant par cette fenêtre ? C'était tout à fait plausible ! Ce serait donc ça l'après ? Apparaître en caleçon dans une ville de barge entouré de monstre ? Et en prison en plus ! Qu'avait-il commis de si atroce dans sa vie qui aurait fait qu'il mérite de se retrouver au purgatoire ? Les larmes aux yeux et un trémolo dans la voix, il releva la tête et fixa Jerry droit dans les yeux.

« Je suis sans doute mort... Ce type m'a balancé par la fenêtre, je sens encore les éclats de verre dans mon estomac – il porta ses mains jusqu'à son ventre – et... je... putain de merde ! Fait chier... »

Il essuya une larme qui perlait discrètement sur sa joue. Puis, sans prévenir, il éclata de rire, un rire nerveux sans doute. Il se tapa les mains sur les cuisses et parvint à articuler :

« J'ai bousillé ma télécommande. J'ai prit le premier truc qui me passait sous la main pour lui mettre dans la gueule à ce connard... Et j'ai prit la télécommande... - il cessa de rire et redevint sérieux – Je suis vraiment un gros nul. Si j'avais attrapé, je sais pas moi, la bouteille de limonade... Je serais peut-être encore en vie... Tu sais ce qui nous attends ? Je veux dire, là maintenant, qu'est-ce qui va se passer ? »

Il n'osa pas lui demander pourquoi elle avait l'allure de la créature la plus monstrueuse qu'il ai jamais vu. Lui-même était en caleçon. Alors peut-être qu'elle était à un bal costumé lorsque c'était arrivé...
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeJeu 10 Nov - 19:39

Des monstres ? On ne l'avait jamais appelée comme ça. C'était vraiment désagréable et surtout blessant, elle qui était si jolie d'habitude. C'est vrai, le costume était naze, quasiment sortit d'un marché aux puces, mais la traiter de monstre en devenait insultant. Je suis quand même pas laide à ce point.. Jerry s'approcha de la cuvette mal entretenue, elle ne discernait qu'une silhouette floue dans l'eau sombre. Pas même un miroir, rien ! Le plus agaçant était de rester dans l'ignorance, mais peut-être devait-elle le rester..

- J-je suis vraiment si effrayante que ça ?

En regardant un peu mieux le type en caleçon, elle s'aperçut qu'il détournait presque systématiquement le regard. C'était donc vraiment un supplice de la regarder ! Honteuse, elle partit se cacher dans un des coins de la cellule pour éviter de nouvelles remarques désobligeantes.

- On est pas des monstres ! Juste des gens comme toi, débarqués ici, et puis ces frusques sont apparues comme ça avec un halo orangé et un rire de mégère..

Sûrement qu'il allait la prendre pour une timbré, mais à ce stade là plus rien ne pouvait l'inquiéter mis à part le rejet qui se lisait dans les yeux de Griffin comme le nez au milieu de la figure. Jamais elle n'aurait dû passer par cette ruelle. Jamais. Alors ainsi, il était chez lui avant de se retrouver parmi eux, Aiden était dans sa chambre et Jerry dans une rue de San Francisco. Ce qui était arrivé à Griffin confirmait ses craintes, cependant Aiden n'a en aucun cas mentionné une agression. Il ne fallait pas céder à la panique, pas pour l'instant.

- Du calme, je pense que tout va s'arranger.. et qu'une bonne association va nous tirer de là.

De faux espoirs, c'était de faux espoirs ! Ils étaient pas morts, pas encore mais ils pouvaient le devenir. En se remémorant tout ce qu'elle avait vu ou entendu jusqu'ici, le mot danger était omniprésent. D'abord la fusillade dans l'immeuble, les remarques d'Aiden et les policiers.. ça sentait le roussi ! La peine de mort leur était peut être réservée.. Pire même ! Le type dans sa cellule commençait à délirer, il avait beau dissimuler la peur, ça ne marchait pas. Génial va falloir les materner maintenant..

- Eh calmos, je crois pas qu'on soit décédés, juste amochés dans la réalité mais vivants, simplement dans un monde à part..

Drôle d'endroit en tout cas. Si c'était pour se faire arrêter, c'est clair qu'elle n'aurait pas prit la peine de venir. Une idée lumineuse lui traversa l'esprit, elle avait rencontré Aiden, puis Griffin mais il devait y en avoir d'autres ! D'autres voyageurs, comme ils disaient.. En fait, c'était plutôt une déduction, mais elle brillait pour lui avoir redonné espoir. Il leur fallait trouver des explications, alors pourquoi pas trouver ces gens. Ils en savent évidement plus qu'eux et pourraient leur dire comment retourner d'où ils viennent. Elle esquissa un sourire, l'air morne ne lui allait vraiment pas.

- Allez, allez, les policiers ne te reprocheront rien puisque tu es venu jusqu'à eux. En revanche, c'est pas dit pour moi..

Ils attendraient l'heure fatidique. Un jugement peut être.. L'hostilité des ellipsiens se manifesterait sûrement à leur égard, mais quand une opportunité se présentera, Jerry se précipitera pour fuir, loin de cette ville et de ce barnum. Dieu nous garde..
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeVen 11 Nov - 15:09

Jerry avait raison. Il devait se reprendre. Il n'avait aucune certitude de ce qui était vraiment arrivé à leur corps et, si Griffin avait la moindre chance de retrouver sa vie, il la saisirait. Non pas que sa vie lui tenait tant à cœur, après tout, il ne lui arrivait rien de vraiment palpitant en restant enfermé chez lui. Mais, comme il le savait très bien, on sait toujours ce que l'on perd, jamais ce que l'on gagne. Son existence, même morne et vide, était toujours plus rassurante et enviable que l'inconnu et le risque de tout perdre.
Il expira un bon coup et se ressaisi.

« Excuse moi. Je devrais pas péter les plombs comme ça. Mais avoue que c'est quand même flippant comme situation. Au fait, je m'appelle Griffin. Et oui, t'es carrément affreuse ! Désolé de te le dire. Faut espérer qu'il m'arrivera pas la même chose, j'ai pas envie de ressembler à un monstre d'Halloween... »

Il détourna son regard de Jerry pour observer ce qui se passait autour de lui. Des policiers semblaient discuter dans une sorte de bureau annexe et le son de leurs voix parvenaient aux prisonniers, trop faibles pour vraiment comprendre ce qui se disait. Il se demanda quel sort allait bien pouvoir lui être réservé mais il ne voulait pas rester ici pour le savoir. Il agrippa les barreaux de ses deux mains. Ils étaient froids, résistants et ce n'est pas en les pliants qu'ils sortiraient. Il tourna la tête. Aucune fenêtre, aucune brèche, pas la moindre issue possible. Il posa son front chaud contre les barreaux glacés. Le frais l'aida à réfléchir. La porte de la cellule était constituée d'une simple serrure qui aurait été facile à crocheté avec l'outillage adéquat. A force de rester enfermé chez lui, Griffin avait développé un art tout à fait particulier... Celui de reproduire à merveille ce qu'il voyait à répétition dans les films devant lesquels il passait ses journées solitaires. Il s'était entraîné sur la porte de sa chambre qui fermait à clé. au bout de plusieurs essais infructueux, il avait saisi la technique. Aussi, il savait comment ouvrir une porte même sans la clé. Encore fallait-il qu'il trouve de quoi.
Il soupira de désespoir. Il lui aurait juste fallu deux fils de métal rigide ! Et hop, ils seraient dehors...

« Fait chier » murmura t'il pour lui même. « T'as pas une épingle à cheveux par hasard ? »

Il fixa la tête cloutée de Jerry et émit un petit rire nerveux avant d'ajouter :

« Nan laisse tomber. »

Soudain, un éclair de génie lui traversa l'esprit. Sans prévenir, il se dirigea vers le matelas dont la propreté semblait fort douteuse. Là, il s'appuya dessus à deux mains afin d'en tester la matière et, un grand sourire aux lèvres, il se tourna vers Jerry et lui murmura :

« J'ai une idée. On va pouvoir sortir d'ici. Ces matelas sont à ressort. Si on peut déchirer le tissus et arracher deux de ces petites merveilles, je pourrait peut être ouvrir la serrure. Enfin, si le métal est assez fin bien sur... Je vais avoir besoin de ton aide. »

Cela faisait beaucoup de suppositions. Mais un plan, même foireux, valait mieux que rien du tout. Griffin ne supporterait pas d'attendre tranquillement son sort sans réagir. Mais sur ce coup là, il n'arriverait à rien tout seul. Le tissus était épais, et il leur faudrait s'acharner à deux dessus pour en venir à bout. Et ensuite, il leur faudrait arracher deux ressorts. C'était pas gagné. Et tout ça sans alerter les gardiens !
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Jerry Blake

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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeVen 11 Nov - 21:17

Que le temps était long dans cette cellule. Les heures les plus longues passées dans sa vie, elle les vivait en ce moment même. Avec pour occupation, de rester accroupie à bavarder de choses inexpliquées. Jerry trépignait, elle n'aimait pas rester au même endroit. Il fallait qu'elle bouge, mais faire les cents pas ne faisait qu'accroître sa frustration. Mais que faire ? Elle tournait comme un lion en cage, mal à l'aise et butant sur un mur au bout de quelques mètres. Pour quelqu'un qui ne tient pas en place, cela devenait insupportable et exaspérant dans un sens où elle était impuissante face à l'enclos dans lequel ils étaient. Lorsque Jerry entendit parler Griffin d'épingle, elle arrêta son cirque. Une épingle ? Pourquoi une.. oh bon sang !
Sauf qu'elle n'en avait pas. Elle regarda Griffin s'approcher du matelas et le palper. Vu la mine rayonnante qu'il tirait, il devait bien avoir une idée derrière la tête. D'après lui, ils devaient déchiqueter le matelas et en retirer les ressorts qui le constituaient, dans l'optique de sortir. Du sabotage ? C'était une bonne idée après tout, il n'y avait pas de punching ball dans le coin pour se défouler en revanche, la literie y était. Elle souffla un bon coup et attrapa une extrémité du lit. Je vais peut être me casser un ongle, mais ça vaut le coup..

- Tiens ce côté, je prend celui là.

Elle tenta de le déchirer avec sa maigre force, cela dit elle ne ressentait absolument pas la pression du tissu rigide sur ses mains. Tant que la douleur ne viendrait pas, elle continuerait jusqu'à que le matelas récalcitrant cède à sa force de poulet. Tous les moyens étaient bon pour y parvenir, comme exploiter les failles déjà crées par l'usure. D'ailleurs Jerry concentra tous ses efforts sur un trou afin de l'agrandir, puis lorsqu'il fut assez grand, elle passa sa main à l'intérieur de la cavité. Avec le toucher, elle détecta les enchevêtrements de métal plus durs que l'épaisse couche qu'elle avait percé. Elle agrippa l'armature sans pouvoir l'extraire : il lui fallait encore forcer sur les coutures. Haletante, elle chercha du soutien auprès de son compagnon de cellule.

- J'y arrive pas, essaye toi Houdini..

Des bruits de pas inquiétants résonnaient dans le couloirs, des policiers de ronde sûrement. L'ignorance de l'existence de Griffin dans cette cellule allait finir et retour au point de départ. Derrière les barreaux se dessinaient plusieurs silhouettes dont une plus volumineuse et familière.

- Tiens donc, un autre voyageur ? Ils ne se fatiguent même plus et viennent directement en prison oh oh voilà qui est intéressant !- Il fit une grimace et pointa Jerry du doigt- T'es vraiment laide, toi.

Merde pas lui, pas la Boule.. Son rire gras de baleine résonna bientôt dans tout le commissariat et il repartit avec sa suite. Il avait vu qu'ils trifouillaient le matelas et pourtant il s'en fichait. Jerry eut un doute. Et si ce qu'ils faisaient ne servait strictement à rien ? Ces policiers devaient connaître sur le bout des doigts les clichés de film et donc savaient comment se prémunir. Elle s'assit en tailleur, démoralisée.

- Eh, on ne pourra pas sortir d'ici de nous même..
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeLun 14 Nov - 21:58

Griffin observa Jerry, toujours dans son horrible costume, s'acharner sur le matelas, sans grand succès. Elle était parvenu à atteindre l'armature métallique mais, comme il s'en serait douté, elle était solidement fixée. C'était peine perdue... Pire encore, les gardiens passèrent et se rendirent compte de sa présence, ce qui ne sembla pas les choquer outre mesure. Mais après tout, ce lieu était déjà assez étrange comme ça.
Dépité, il se laissa tomber sur le matelas où un gros trou trônait désormais sur un des côtés. Là, sur le dos, les mains réunies derrière sa tête pour la soutenir, il fixa le plafond, réfléchissant à ce qui avait bien put le conduire jusque ici. Il n'était plus dans le monde qu'il avait connu, c'était certain. Mais tout était tellement réel, que cela ne pouvait pas relever du simple rêve. Lorsqu'il était chez lui, enfermé comme dans une prison qu'il s'imposait finalement à lui-même, il s'inventait parfois des scènes où il aurait put se retrouver ailleurs, dans un autre monde que le sien. Il s'imaginait en héros au super pouvoir confronté à des monstres et vainquant toujours, tout finissait bien. Toute sa vie il avait espéré que quelque chose de mieux lui arrive, que son existence prenne une toute autre tournure. Qu'enfin, il puisse devenir quelqu'un d'important... à l'égal de ces héros qu'il s'imaginait être.
Mais là, c'était différent. L'horizon s’annonçait obscur et, cette euphorie qu'il ressentait lorsqu'il s'imaginait ce genre de scène n'était pas au rendez-vous. A la place, l'angoisse et le doute le rongeaient. La vision de la fenêtre brisée et du vide qui l'aspirait ne le quittèrent plus jusqu'au moment où il entendit, depuis le bureau des gardiens, des rires, étouffés par les murs. Sans doute une plaisanterie entre collègues qui semblait bien les amuser. C'était plus qu'il ne pouvait en supporter. Sans même faire attention à Jerry qui les imaginait déjà foutus, il se leva d'un bond et s'agrippa aux barreaux, s'exitant après tel un gorille enragé. Il se mit alors à hurler :

« ÇA SUFFIT ! FAITES NOUS SORTIR ! OHE JE SAIS QUE VOUS M'ENTENDEZ ! »

Il continua ainsi à les interpeller puis, se tournant vers Jerry, il lui dit :

« Y en a marre, j'ai rien fait moi, je devrais pas être là. Abandonne si tu veux mais moi je sors. »

Il n'avait pas vraiment de plan, il ne savait pas ce qu'il allait faire une fois que les gardiens répondraient à ses appels. S'ils ouvraient la porte, il pouvait toujours essayer de leur foncer dessus. L »effet de surprise ça marche toujours ! Mais après ? Sortir d'un commissariat en caleçon ne devait pas être chose aisée. Ce qui était sur, c'est qu'il ne pouvait rien faire seul. Il lui faudrait l'aide de Jerry.
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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeMar 15 Nov - 19:57

Ils n’avaient même pas encore fini de préparer le Dreamer que déjà l’un de leurs prisonniers s’égosillait dans sa cage. Qu’on les laisse sortir ? La bonne blague. Et pourquoi pas libérer des piranhas dans une piscine municipale pendant qu’ils y étaient ?

Bob et William arrivèrent tout de même d’un pas trainant qui ne laissait que trop transparaître leur manque de motivation évident. Ils pointèrent leurs nez juste à temps pour capter la dernière remarque de Griffin adressée à Jerry et échangèrent un regard entendu. Il avait « rien fait » qu’il disait… apparaître comme ça en prison était bien suffisant. Un truc typique de voyageur.

- Et bah si mOsieur est innocent il ne verra pas d’inconvénient à ce qu’on vérifie c’pas ?

- Tout à fait. Je suis sûr que le capitaine verra aucun inconvénient à le libérer s’il n’a rien à se reprocher, ironisa Bob.

Les deux flics firent fasse aux barreaux à une distance respectable pour jauger l’allure de leurs prisonniers. Deux d’entre eux portaient les habituels costumes ridicules que l’esprit d’halloween distribuait chaque année aux étrangers, quant aux derniers auquel ils s’étaient adressés, il n’était vêtu que d’un caleçon. Ils se gaussèrent un moment, la main plaquée sur leurs lèvres pour étouffer les rires moqueurs, puis William sortit son arme qu’il braqua sur les voyageurs. Pendant ce temps Bob avança d’un pas pour commencer l’habituelle procédure de sortie de cellule.

- Passez vos mains à travers les barreaux pour qu’on vous passe les menottes. Pas de geste brusque et ne faite pas les malins si vous tenez à la vie. A Elipse tout citoyen a le droit de vie et de mort sur ceux de votre espèce, alors vous feriez bien de ranger cette information dans un coin de votre tête et de faire profil bas.

Même s’il semblait assuré il ne l’était guère en réalité. Les boulots difficiles n’étaient pas pour lui, il préférait de loin se goinfrer de beignet au bureau des plaintes mais on ne pouvait pas couper aux sales besognes indéfiniment. Comme pour faire disparaître ses craintes, quatre de ses collègues rappliquèrent pour leur prêter main forte. Ce fut dès lors cinq canons et non plus un qui étaient braqué sur notre pauvre trio.

Sous la menace ou par simple bonne volonté, le fait est qu’ils finirent tous par se plier à l’ordre en héritant du même coup de beaux bracelets qu’ils ne retireraient pas sans l’assistance d’un forgeron. On les conduisit jusqu’à une vaste salle remplie de matériel étrange ou Wanda s’affairait autour de trois appareils de cauchemar. Des sortes de sièges métalliques munis de sangles pour lier les mains aux accoudoirs. On aurait pu croire ces appareils tout droit sortis du laboratoire de Frankenstein, prêt à assener une bonne décharge mais ce n'était qu'une impression trompeuse. Les sièges en eux-mêmes n'avaient aucune autre fonction que de maintenir le prisonnier en place.

L'important ici n'était pas technologique mais... organique.

En effet, juste au-dessus des chaises se tenaient des énormes bocaux contenant une bête dont le génome voguait entre celui du poulpe et de la méduse. Leurs tentacules jaillissaient par de multiples interstices et pendouillaient lamentablement, tels des serpentins défraîchis depuis bien trop longtemps. Au bout de chacun de ses bras brillaient une aiguille, longue fine et redoutable, et leurs corps quant à eux étaient aussi translucides qu'un sac en plastique remplis d'eau, cadavre d'un vieux sac ED jeté à la mer sur lequel on s'était amusé à coller de multiples électrodes.
On les fit chacun s’asseoir dans un siège avant de les attacher si serré que leur sang pouvait à peine circuler. Mais même ainsi les policiers n’étaient pas rassurés. Après tous ils étaient accusés de plusieurs meurtres…

- Deux d’entre vous sont soupçonnés de s’être rendus coupable de meurtre, de complicité de meurtre et de vol. Vous êtes aussi tous trois suspectés d’être voyageurs. Qu’avez-vous à dire sur la question ? demanda la fliquette, l’air sombre.
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Jerry Blake

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MessageSujet: Re: Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir.   Lorsqu'une crise vient te saisir, observe ta voisine voler à loisir. Icon_minitimeMer 16 Nov - 21:11

Hum, cela faisait combien de temps déjà que Jerry ne s'était pas imaginer en train de manger de délicieux plats, pour la plupart issus de la cuisine de sa grand mère ? Longtemps et hélas, c'était un bon moyen de lui redonner le moral à cette gourmande, tandis qu'elle visualisait un porc à la sauce italienne savoureuse, Griffin bondit et se projeta contre les barreaux de la cellule en hurlant comme un forcené. Pour le coup, il avait bien effrayé Jerry qui sentait venir la crise de nerf du type. Elle n'avait jamais dit qu'elle baissait les bras, mais remettait la bataille à plus tard, enfin intérieurement. Tout ce raffut avait rameuté les policiers, relativement amusés de les voir dans un piteux état.. L'un en caleçon chat ridicule mais terriblement mignon, l'autre avec un costume de loup pathétique et elle dans un costume inspiré de celui d'un certain Frankenstein bref une horreur. Puis l'un sortit son flingue et pointa le canon dans leur direction, il voulait leur passer des menottes pour les conduire à l'extérieur. Mince, l'occasion de se tirer de ce trou ! Cependant d'autres policiers vinrent et les mirent en joue, tout ce lot d'artillerie était très dissuadant, surtout qu'il pouvait leur tirer dessus si jamais ils montraient les crocs. Jerry se releva pour exécuter leur volonté quand soudain, le halo orangé apparut quelque temps plus tôt l'entoura de nouveau, puis s'évapora. Elle regarda timidement les vêtements qu'elle portait. Son foulard, sa veste, son haut, sa jupe... tout était redevenu comme avant, Jerry souffla puis éclata de rire.

- Enfin terminé cette connerie !

Elle regarda chaque personne droit dans les yeux, comme pour s'assurer que leur attitude de rejet avait changée. Un truc était sûr : ils montraient moins d'animosité envers son apparence. Détendue, elle passa les mains derrière les barreaux et fut menottée. Puis elle s'approcha de Griffin et tourna autour de lui avec l'air de dire : Déconnes pas !

Une fois qu'ils étaient tous attachés comme des prisonniers, les flics daignèrent ouvrir le cachot et les amenèrent dans une drôle de pièce, où Jerry croyait voir des chaises électriques. Ils comptaient leur faire quoi exactement ? Les disséquer ? Leur implanter des trucs pour les pister par satellite ? Déjà que d'aller chez le dentiste, ça la mettait mal à l'aise, là c'était carrément la visser au siège et la tripoter comme ils le désiraient, un viol quoi !

Ce n'était pas tout ! D'étranges aquariums remplis d'une gelée transparente étaient disposés juste au dessus de là où on les scotchaient. À mesure que le petit groupe de patients soumis se rapprochaient, un mouvement sec de cette gelée l'interpella. C'était vivant ? Vu les très longues tentacules terminées en pointe fine laissant sous entendre qu'ils allaient terminé piqués. Elle émit un peu de résistance lorsque les policiers voulaient qu'elle asseye sur la chaise.

- J'ai une envie pressente, laissez moi regagner la cellule..

Les policiers ne connaissaient que trop bien ce mensonge et l'installèrent tout de même sur le siège de torture. Satanés flics !
En plus, ils les avaient saucissonné à l'extrême. Un petit garrot avant la prise de sang ? Leur interrogatrice qui avait passé tout ce temps-là sous le nez de Jerry, se fit entendre et ce qu'elle leur annonça fit blêmir la cleptomane.

- Mais, j'ai tué personne, jamais personne. Même avant d'arriver ici...

Elle imaginait les conséquences d'un mauvais jugement de la part des tortionnaire, la sélection naturelle évidement, on découpe les meurtriers et la vie est belle.

- Aiden n'a jamais tué lui non plus et puis, on a rien volé !



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