Jerem's loft

Jeremiah arrivait chez lui.
Il n’avait aucune idée de combien de temps il avait pu être absent.
Russian Hill était toujours aussi vivante.

S’engouffrant par la porte sans prétention de son loft il constata rapidement que rien n’avait changé, il venait de débouché sur une pièce au proportion immense, tout en baie vitré, donnant une vue imprenable sur la baie du Golden bridge, de quoi donner le vertige.
Décoré avec gout mais sans fioritures qui ferait trop bourgeois au yeux du sociopathe, la pièce était parsemé de colonne de pierres, fantasy de l’architecte qui donnais à l’endroit un cachet particulier, un grand bar séparait la partie cuisine savamment aménagée qui n’avait rien a envier a celle d’un grand chef tant en termes d’équipement qu’en termes d’accessoires.
Jeremiah s’était intéressé pendant un moment a la cuisine.
Plusieurs sofas étaient disposés au centre de la pièce dans un simili aléatoire et un écran géant recouvrait un pan de mur tout de briques rouges non loin.
Quelques étagères recelaient des livres allant du grand classique au roman de gare.
Un escalier en fer forgé menait a ce qui ressemblait a un cube en fer possédant une sorte de balcon d’intérieur en bois, ce dernier poursuivant en fait en terrasse vers l’extérieur pour profiter de la vue unique a l’air libre.
Ce cube lui aussi imposant consistait en réalité a quatre chambre spacieuse.
Le loft possédait une cave imposante qui servait a entreposer nombre de grand crus ainsi qu’une salle de sport équipé, d’un sauna et d’une salle de bain gigantesque.

Le moment n’était pas a la contemplation, il y avait bien longtemps que Jeremiah n’avait pas eu d’invités. Il fila jusqu’à sa chambre et a l’intérieur de sa penderie trouva bien vite le chemin de son coffre. Dans celui-ci ce trouvais divers petits objet que le sociopathe avait conservé d’anciens « amis », des liasses de billets et quelques dossiers concernant ses « affaires » en cours. Il y ajouta le contenus de la sacoche, ne gardant que les dossier des patient qu’il avait invité, les repérant grâce aux photos sur la première page. Il les feuilletas avant de le ranger eux aussi.
Il avait beau invité des gens en toute bonne fois il aimait bien se renseigner.
On ne sais jamais sur qui on peu tomber!
Un seul type bizarre pouvait rendre la soirée ennuyeuse a mourir.
Satisfait il redescendit, posant la sacoche de doc contre une des colonnes en briques.
Il fallait a présent qu’il prépare la venue de ses nouveaux amis!

Une idée le frappa soudain. Il ne savait absolument pas les gouts de toute ces personnes!!!
Et si elles invitaient des amis a eux?
Zut… Tant pis il n’y avait plus qu’une chose a faire.
Sassant son téléphone pour la seconde fois de la journée, mais pas la dernière, le sociopathe composât le premier numéro…
Chinois, italien, français, indien, japonais, thaïlandais, turque, libanais et même les bons vieux fast-foods, rien n’y échappa, Jeremiah commanda a peu près tout et en quantité suffisante pour nourrir n’importe qui. Après tout, en sortant de Dreamland ça ne pouvait que faire plaisir non?

Seulement voila, il restait une bonne demi heure a tuer avant la nuit, sans compter le temps qu’ils leurs faudrait pour arriver jusqu’ici…
Le sociopathe trépignait d’impatience.
Il décidas qu’une bonne douche ne lui ferais pas de mal, ainsi qu’un changement de costume. Si ils n’étaient toujours pas arrivés après ça il pourrait toujours préparer les boissons!

Alexander arriva enfin dans le quartier de Russian Hill.
Un nom qu'il n'appréciait pas, d'ailleurs. Cela lui rappelait bien trop les terres des Tsars, et le froid... Il frissonnait rien que d'y penser. Il regarda les adresses, jusqu'à trouver celle de Jeremiah. Il s'arrêta devant.

Était-ce une bonne idée que celle qu'il avait eu? Peut-être l'avait-on tout de même suivi, qu'il en l'avais juste pas vu? Et que penserait les autres?

Mais ceci, il l'oublia bien vite. Après tout, ils étaient grands, ils savaient se débrouiller. Et de toute façon, il n'avait pas leur numéro.

Mais ce Jeremiah... Il ne savait pas qu'en penser. Il lui avait sembler sain d'esprit, durant ces quelques minutes passés avec lui. Mais il se rappelait tout de même de la ceinture.

Il n'avait de toute façon pas trop de choix. S'il rentrait chez lui, ce serait pour voir un légume, et peut-être tomber dans une rage folle. Il n'allait pas non plus revenir en arrière, cela aurait été louche, et puis, si on le suivait, c'était le meilleur moyen de se découvrir.

Il sortit de la voiture, et prit bien soin de la fermer. Le froid commençant à devenir plus fort, il arriva sur le palier de son hôte du soir.

Il frappa à la porte une première fois. Pas de réponses. S'était-il trompé?
Il vérifia l'adresse. Impossible. Et puis maintenant, que pouvait-il faire d'autre?
Il entra, et ferma la porte derrière lui.

Puis il se retourna, avant de prendre un air stupéfait.

Jeremiah, les yeux fermés, immobile dans le fracas de l’eau tombant du pommeau, était en train de savourer cet instant, lui qui adorait les interactions par-dessus tout, profitait pour de vrai de ce moment de quiétude.
Il ne s’était pas imaginé a quel point le plaisir simple de laisser l’eau chaude couler sur son corps lui avait manqué.
Son esprit pour étant n’était pas a l’arrêt et travaillait a des questions d’un tout autre genre.
Qu’allait-il faire maintenant? Qu’est-ce qui était le plus important?
Devait-il entamer une nouvelle partie ses ce soir avec ses invités?
Tenter de retrouver Parkinson?
Jouir de ses nouveaux dons ici même?
Ou encore retourner au plus vite sur ce grand terrain de jeu qu’était Dreamland?

TOC TOC TOC !!!

Tiens! C’était étrange, il ne pensait pas avoir pris tant de temps que ça. Sortant rapidement de la douche le sociopathe attrapa une serviette noir avec laquelle il se frictionna les cheveux rapidement, tout en prenant la direction de l’entrée, négligeant et sa nudité et l’eau ruisselant encore sur lui et gouttant un peu partout. Après tout il n’avait pas de raison d’avoir honte de son corps, ils étaient tous adultes et puis Jeremiah se savait bien fait de sa personne. Ce n’était pas pour rien qu’il possédait une salle de sport a domicile.
Arrivé en haut des marches, une main encore sur la tête avec sa serviette et l’autre sur la balustrade il aperçu le manchot rentré chez lui d’un air un peu perdu. Alexander d’après les dossier, un frigophobe. C’est sur que ce n’était pas la peur d’être impoli qui l’étouffait!
Un comportement des plus intéressant.
Jeremiah souris en l’interpelant.

-Salut Alex, vous êtes déjà là?

Devant la mine du manchot il remarqua que quelque chose n’allait pas, le garçon était sur les nerfs, et apparemment seul.

-Ou sont les autres?

Demanda le sociopathe, curieux de la réponse.

Alexander vit Jeremiah, accoutré pour simple vêtement d'une serviette de bain... Sur l'épaule.
C'était la deuxième fois qu'il voyait l'homme dans des conditions aussi étranges... Et le plus étonnant était sans doute la réaction de l'hôte, qui lui souriait et s'étonnait à peine de sa présence.

Il ne savait vraiment pas quoi penser de lui... Mais jusqu'à maintenant, il n'avait rien eu à lui reprocher, mis à part ses entrées pour le moins... fracassante. Pouvait-il lui faire confiance?

Il ne devait pour le moment faire confiance à personne. Mais la chaleur dans l'attitude de Jeremiah...

Il rentra un peu plus dans la maison, prenant soin d'essuyer ses pieds, tout en s'approchant de son interlocuteur. Il ne s'approcha tout de même pas trop, après tout pour le moment, on ne savait pas de quoi était capable ce pseudo-SM... Il reprit contenance devant cette vision

- En effet. Il y a eu... Un problème.

Il ne voulait pas s'asseoir ainsi, il trouvait cela déconvenue de sa part... Surtout avec un hôte de la sorte. Il devenait peut-être méfiant, mais pas stupide.

Jeremiah lui demanda ou sont les autres. Il devait se déclarer, expliquer ce qui était arrivé.

- J'ai du... Passer un appel important, après avoir découvert notre "courte" absence ici. Et... J'ai entendu quelque chose. J'ai préféré partir, et j'ai oublié les autres.

Il n'allait tout de même pas tout lui dévoiler. Il réfléchissait à chacun des mots qu'il devait dire à son interlocuteur.

- Je ne sais absolument pas ce qui m'a suivi. Mais il m'épiait alors que j'étais dans ma voiture, j'en suis sur. Je pense cependant l'avoir semé. Mais Dieu seul sait ce qui a pu nous suivre de Dreamland!

Maintenant qu'il avait présenté la situation, il ne lui restait qu'une seule chose à demander:

- Que faisons-nous maintenant, Jeremiah?

Bien sûr, il avait d'autres choses à demander, comme par exemple si sa maison était bien chauffé, mais ce genre de questions pouvait attendre. Et puis, il ne pensait pas que Jeremiah connaisse réellement sa phobie.
Ni ses pouvoirs, d'ailleurs.

Rien que voir l'homme nu comme un ver lui donnait des frissons. Il rajouterait "éventuel naturiste" au qualificatif de cet homme...

Ce garçon était de plus en plus intéressant, on l’avait suivit disait-il??? Jeremiah devrait relire les dossiers plus attentivement, peu être n’avait-il rien a voir avec un frigophobe et était ce un paranoïaque! Pourtant le sociopathe était sur que…
Pas grave! Ce détail attendrais, de toute façon maintenant qu’il était là.

-Tu peu te débarrasser de tes affaire là. Lança-t-il en indiquant un sofa non loin. Attend moi deux minute je reviens.

Grimpant les marches de l’étage quatre a quatre, Jeremiah se rendis dans sa chambre ou il enfila un costume gris qui devais bien couter trois milles dollars, jetant la serviette mouillée sur une chaise il refit le trajet en sens inverse cogitant sur les mots d’Alexander, il avait oublié les autres… OUBLIE???
Ce type était vraiment hilarant en fait!
Par contre il se rappelait d’avoir lu les dossiers aussi, et la réaction des autres ne serais sans doute pas des plus tendre, il se devait de rattraper le coup si il volait conserver ce joyeux luron encore un peu. C’était un peu comme avoir un nouveau chien, on a du mal a s’en séparer trop vite. La comparaison fit sourire Jeremiah encore plus devant la mine déconfite de son visiteur.
Avant que se dernier puisse dire un mot le sociopathe se saisi des clés qu’il tenait toujours a la main.

- Je prend ta caisse, je vais retourner les chercher, on leur a promis un chauffeur! Des livreur vont passé je te fait confiance pour réceptionner la bouffe, c’est déjà réglé.

Prenant le chemin de la porte il continuait a parler.

-Tu vois on va commencer par tous se poser et bien manger on verras la suite après.

Alors qu’il avait passé la porte, sa tête fit soudain une réapparition dans l’embrasure, toujours tout sourire.

-Au fait c’est laquelle ta caisse?

Il devait tout de même se presser pour ne pas les faire attendre, ce serait vraiment dommage, et puis son image d’hôte en prendrait un coup et ça il n’en était pas question! Ses nouveau amis comptais sur lui après tout! Il se devait d’être irréprochable!

Alexander était vraiment perdu...
Jeremiah ne réagissait pas réellement avec grande panique, au contraire, il réagissait avec grand naturel, comme un ... Hôte. Ce type était peut-être le seul digne de confiance finalement...

Il lui montra le sofa, et lui proposa de poser ses affaires la. Commençant enfin à ressentir la chaleur de la pièce, Alexander se dit qu'une veste de moins serait sans doute mieux pour lui.

Jeremiah redescendit très vite, pour lui prendre les clés des mains. Alex n'aimait pas vraiment ça... Mais quand Jeremiah lui expliqua pour quelle raison il voulait la voiture, il acquiesça. Après tout, Jeremiah ne lui avait pas encore fait faux bond. Et puis, ce serait sans doute un bon test.

Jeremiah allait partir, puis il le rappela pour qu'il lui montre la voiture. Alexander le suivit, et regarda sur le parking.

- Le 4x4 Rolls, c'est la mienne. Fais attention, elle est adaptée pour moi, et j'y tiens.

Alors que Jeremiah rentrait dans la voiture, Alexander se souvint d'un détail...

- Combien de livreurs?!?

Il n'eut pas la réponse de la part de son hôte. Il se dépêcha de rentrer, car le froid rentrait dans la maison..

Il déposa sa veste sur le sofa, et commença à regarder autour. La maison était grande, très grande... Dans la bibliothèque, il retrouva certains romans qu'il lisait quand il était en faculté. Mais la pièce qui l'impressionnait le plus...

C'était sans aucun doute la cuisine. Une des plus grandes qu'il avait vu... Tout du moins, pour un bâtiment pareil. Sa propre cuisine n'était pas aussi imposante.

Mais sa maison était plus grande, et plus vieille. Il préférait toujours autant la sienne , qui donnait un vieil aspect manoir.

Il n'eut cependant pas le loisir de visiter plus le loft sur le moment, car le premier livreur frappa a la porte.

- Hello, Votre livraison, Jeremiah Bowen!

Alexander ne disait mot, et prenait les livraisons une à une, les répartissant à des endroits différents de la cuisine, pour ne pas les mélanger. Mais pourquoi avait-il pris autant de nourritures!

Tout cette action ne lui donna que peu de temps pour réfléchir sur les évènements présents. Mais d'une certaine manière, c'était sans doute mieux ainsi.

Gabriel était entré dans la voiture, avait bouclé ca ceinture, et n’avait pas dit un mot depuis tout le voyage. Il n’expliquer toujours pas sa force incroyable, même si cette étagère tenait par l’opération du saint esprit, elle n’aurait pas du s’effondrer sous le coup d’un simple coup de poing, surtout si le dit coup de poing venait de Gabriel en personne. Il ne voyait qu’une explication logique a ce phénomène. Un nouveau pouvoir. Alors comme ça, non seulement les voyageurs n’avaient pas perdu leurs pouvoirs en revenant dans le monde réel, mais en plus, ils continuaient d’évoluer ? C’était dangereux. Très dangereux. Que se passerait-il s’il devenait un vrai vampire ?

En tout cas, Gabriel ne pouvait pas s’empêcher de sourire, était-ce a cause du pouvoir de Jeremiah, ou la simple satisfaction d’avoir acquis de la force, il n’aurait su le dire, mais c’était très agréable. Il n’arrêter pas de se caresser les biceps, comme s’il n’en n’avait jamais vu. Le voyage fut très rapide, et ils arrivèrent tous très vite chez le sociopathe.
Toujours en silence, Gabriel descendit de la voiture et entra dans la demeure. Il tomba nez a nez avec le manchot. Si Liam n’avait pas vraiment cru aux mensonges de Jeremiah, c’était différent pour Gabriel, trop naïf, qui avait déjà pardonné le garçon. Il lui sourit et se décida enfin a parler.

- Donc c’est ici que tu habite, Jéremiah ? C’est…cool !

C’était le moins qu’il ne puisse dire, tout ici respirait le luxe, sans parler des montagnes de nourriture qui avait réveillé son estomac dans un gargouillement sonore. Il n’avait pas mangé depuis son réveil, mais avait l’impression que cela faisait des années qu’il n’avait pas avalé quelque chose.

Le garçon rosit faiblement au son qu’avait produit son ventre et murmura un « désolé » avant de se caler contre un mur. Il n’était jamais vraiment à l’aise quand il n’était pas chez lui. Il restait debout a se tripoter les mains, illustration parfaite de son état de stress.
Bon, et maintenant ?

Ils étaient chez Jeremiah, il y avait a manger, certains voulait retourner a Dreamland, d’autre voulait juste en savoir plus sur leur départ précipité de Dreamland, mais par ou allaient ils commencer ?

- Bien… Nous y voilà… Dites moi… ceux qui veulent retourner a Dreamand, pourquoi ? Enfin je veux dire, je ne sais pas ce que vous avez vécu là-bas, mais moi rien ne me donne envie d’y retourner. Je veux dire j’ai vécu des choses horribles, et je doute que vos aventure on été faites d’amour et d’eau fraiche. Alors pourquoi vouloir y retourner ?

Sans parler que si l’existence des vampires dans le monde réel n’avait jamais été prouvé, C’était différent a Dreamland.

La voiture s'était mise en marche et le paysage de la ville défilait derrière la vitre, celle la même où la tête de Jonh se posa. Finalement la courte conversation avec Liam était revenu dan son esprit amenant la tristesse avec elle. Quelle idée d'en avoir parlé aussi ? Enfin d'un côté le dépressif avait commencé tout seul en sortant son portable et le regardant comme si il y avait une apparition divine sur l'écran. Mais le fait est que ça avait ravivé son manque d'elle. Sa fiancée lui manquait, énormément et la culpabilité n'arrangeait pas la chose. En un coup le jeune homme avait perdu la femme qu'il aimait et son futur bébé, qui ne déprimerait pas ? Le problème c'est que Jonh n'arrivait pas à tourner la page et plus le temps passait plus son cœur s'alourdissait.
Une petite larme coula le long de la joue du dépressif accompagné d'une petite goutte de pluie de la part de sa météo personnel. Il entendit Liam le "gronder" et c'est vrai que ça serait pas cool pour la voiture. Il essaya de se calmer mais n'eut aucun mal à se débarrasser de sa tristesse à l'aide du pouvoir de Jérémiah pour laisser place à une bonne humeur sans raison...
Jonh se sentit plus léger et il essuya sa joue laissant place à un sourire sur ses lèvres qui communiqua avec son nuage qui laissa place au beau temps. Ah que c'était bien d'avoir des gens à qui parler ! La solitude c'était quand même lourd au bout d'un moment ! la voiture finit par s'arrêter devant ce qui devait être la demeure du sociopathe et Jonh descendit de la voiture suivant Gabriel qui ouvrait la marche. Ils tombèrent sur Alexander, le lâcheur de service et le jeune homme préféra ne rien dire se contentant de l'ignorer avant d'aller explorer la première pièce de la maison. Ca sentait le riche mais ça ne dérangeait pas le dépressif, l'argent ne lui importait pas, la première chose en premier lieu était de retourner à Dreamland. Sujet que Gabriel remit sur la table en demandant pourquoi ils souhaitaient y retourner évoquant le fait que la vie là bas n'avait pas dû être de tout repos pour les voyageurs. En effet mais mieux valait aller quelque part où la routine se cassait plutôt que de tourner en rond ici. Et il sentait que si il restait trop longtemps il ne pourrait pas le supporter.

- J'ai rien ici qui me retiens alors autant aller voir ailleurs

Il allait pas raconter sa vie personnelle à tout le monde non plus. Certes il avait encore ses parents mais Jonhe n avait assez de les embêter avec ses problèmes psychologiques.

Avant que Jeremiah n'ai pu répondre, l'attention de Liam fut capté par une chevelure rousse. Le taulard se retourna brusquement pour saisir l'origine de l'éclat couleur de braise à travers la vitre entrouverte mais sa main se referma sur du vide. L'allure de la voiture était bien trop rapide et déjà le véhicule s'éloignait alors qu'une vague de doute submergeait le trentenaire. Il aurait juré qu'il s'agissait d'Ella, mais la rue était bien mal éclairée et à cette distance il était désormais vain de chercher à tirer une conclusion quelconque. L'envie d'ordonner un arrêt se fit pressante, oppressante même, mais il la contint du mieux qu'il put jusqu'à ce que leur hôte arrête le véhicule au pied d'un immeuble huppé qui humait bon l'orgueil et l'argent à profusion.

Gabriel et Jonh avaient sauté de voiture pour se ruer dans l'appartement comme si leur vie en dépendait. Pour sa part il les suivit d'un pas nonchalant qui dissimulait à merveille son trouble intérieur. Il avait dû rêver. Forcément.

Une fois à l'intérieur de ce que Jeremiah appelait son « chez lui », l'opulence lui sauta au visage toutes griffes dehors. Le mobilier, la nourriture... tout avait dû coûter une vraie fortune, et la majorité ne serait pas mangée puis se gâterait. Un vrai gâchis en perspective ! Des manières de richard en somme. Un ricanement méprisant s'échappa des lèvres de Liam alors que ses pieds foulaient le sol d'une propreté immaculée. Il laissa voguer un doigt sur un meuble, jaugea l'œil critique la quantité infinitésimale de poussière qui s'y était déposée.

- Et bien... y'en a qui manquent de rien.

U bref coup d'œil au reste du loft lui appris que plus que puer le luxe, ça puait le luxe excentrique. Le cube en équilibre était bien la chose qui défiait le plus sa vision de l'esthétique, peut-être parce que ça lui rappelait la prison qu'il venait de quitter quelques heures auparavant. Une moue de désapprobation déforma ses lèvres mais avant d'avoir pu formuler une critique Gabriel lui coupa l'herbe sous le pied en prenant la parole pour dire qu'il trouvait l'endroit « cool ». Cool ? Les gosses d'aujourd'hui avaient vraiment l'esprit aussi tordu qu'une queue de cochon.

Le gamin enchaina bien vite sur les raisons qui les pousseraient à retourner à Dreamland, avec explications en prime. Et si Jonh se pliait à ses désirs en lui répondant que rien ne l'attendait dans le monde réel le taulard n'était pas du genre à déballer sa vie pour satisfaire un petit trou trop curieux. Et puis c'était quoi cette histoire ? Qui avait dit qu'il comptait y retourner tout de suite ? C'était l'un de ses projets mais il n'y avait aucune urgence d'aucune sorte, alors qu'ils arrêtent tous de s'exciter 5 secondes !

- Pourquoi, pourquoi, pourquoi... et pourquoi tu la fermerais pas ? Rétorqua le tueur avec un sourire carnassier.

Il s'accouda au bar avec désinvolture, piochant dans un plat au hasard pour porter le met à ses lèvres. C'était bon, un peu trop sophistiqué mais bon. Il savoura un instant en silence sa bouchée avant de se saisir d'un pilon de poulet au curry qui trônait au milieu de centaines d'autres encas et mordit dedans à pleines dents. Liam pointa ensuite Gabriel avec son os à moitié débarrassé de sa chair, poursuivant son discours à peine entamé.

- J'ai jamais dit que je comptais y retourner tout de suite en plus. A quoi bon se presser ? Y'a pas le feu au lac... mais si ça peut éclairer ta lanterne je vais quand même te répondre. Dreamland a beau être dangereux, ça reste une terre de liberté. Un endroit où tout est possible, où l'on peut accomplir de grandes choses. Tu pourrais être empereur, terroriste... dieu ! Et là qu'est-ce que t'es hein ? Juste un trou. Petit en plus, acheva-t-il avec un regard équivoque.

Alexander entendit les "invités" arrivé chez Jeremiah. Il écouta ce qui se disait avant d'intervenir. Ainsi, il y avait débat sur qui allait y retourner et qui n'allait pas y retourner?

Il se dirigea vers la salle, ne prenant nul l'air dépité ou autre. Il leur parla comme si il avait été toujours là.


- Je vois pas spécialement ce qui me retiendrais la-bas, personnellement. Qui me dis que je ne suis pas encore dans mon statut d'esclave? Je me rappelle plus de comment cela s'est terminé. Si c'est pour me faire poursuivre, alors je dis non... Mais je suis d'accord avec le vieux, d'un autre côté...

Il n'allait pas l'appeler autrement. Il ne savait toujours pas son prénom, et puis ça se voyait qu'il était le plus vieux de tous ici. Tout de même, il aurait pu donner son nom comme tout les autres! Il n'était pas extraordinaire!

Puis il se rappela un détail. Son départ. Il devrait au moins l'expliquer un minimum. Même si Jeremiah avait déjà fait cela en grande partie.

- Veuillez au fait m'excuser pour mon départ précipité. Je pense que Jeremiah vous a tout expliqué! Il a préféré venir lui même, alors...

Il partit en direction de la cuisine, et leur demanda leur goût en matière de cuisine. Tant qu'à faire, il valait mieux qu'il se rachète un minimum, même si il ne leur faisait absolument pas confiance, il valait mieux avoir des amis que des ennemis...

Et puis, il y avait cette chose qui était sans doute rentré dans ce monde avec eux... Qui avait fait ce bruit... Qui les espionnait... Et ils savaient tous très bien que Dreamland était une terre de danger.

Et il était sûr qu'il était encore là, très près. Il devrait faire attention. Quitte à se servir des autres comme appât.

Il chuchota pour lui même
- Ou es-tu, misérable monstre? Je t'ai entendu, et je ne me laisserais pas faire...

Apparemment Jonh était le seul pressé à repartir sur Dreamland. Soit il attendrait le temps qu'il faudra pour partir d'ici. Liam était parti s'installer pour manger et pointa Gabriel avec son poulet, terminant sa phrase par un sous entendu pervers. Du Liam tout craché en fin de compte. Alexander s'excusa d'être parti comme un voleur et Jonh se contenta de hausser les épaules, le mal était fait de toute façon et à mon avis il pouvait attendre pour compter sur eux si jamais il avait un soucis. La rancune était un défaut certes mais des fois il fallait savoir ne pas rester passif.

Prenant lui aussi place près du bar où trônait la nourriture le dépressif piocha dans une pizza avant de la porter à ses lèvres. Elle était au quatre fromages et le jeune homme se souvint alors que c'était la préférée de sa fiancée. Tout ce que cette dernière lui avait appris sur son compte revenait à chaque croisement de ses choses. de la nourriture en passant par les endroits fétiches et la musique. Tout, tout lui rappelait sa chère et tendre comme si Jonh était marqué au fer rouge de son amour pour elle. Rajouter à cela qu'il ne pouvait plus passer devant un magasin de jouet ni ceux qui vendaient des vêtements pour enfants. C'était trop dur d'accepter le fait qu'il avait perdu les deux êtres les plus chers à son coeur.

Des gouttes commencèrent à tomber dans la maison de Jérémiah, mouillant le sol si propre tandis que Jonh essayait tant bien que mal de ravaler ses larmes. Se rendant compte que c'était bien en vain, le dépressif partit de la cuisine pour aller s'isoler dans une autre pièce. Au hasard il ouvrit une porte et tomba dans une spacieuse salle de bain, occupé par une large baignoire, un lavabo et une armoire. Le carrelage sur le sol pouvait à la limite servir de miroir mais c'était inutile car il y en avait déjà un énorme qui prenait presque tout le mur en face de lui. Les larmes coulaient sur le visage de Jonh qui s'avança, refermant la porte derrière lui avant de s'asseoir sur le bord de la baignoire.

- C'est pitoyable...

Murmura t-il à lui même tout en mettant sa tête dans ses mains.

Les excuses d'Alexander glissèrent sur le taulard qui continua de faire comme s'il n'existait pas. Si leur hôte savait mentir sa soubrette n'avait pas le même talent. Le doute qui avait persisté ne fit dès lors que croitre pendant que le frigophobe se rendait dans la cuisine dans l'espoir de se faire pardonner en les engraissant comme des oies à l'approche de Noël. Liam resta un moment à côté du bar alors que le dépressif le rejoignait pour s'empiffrer de pizza avant de renifler pour aller se retirer dans la salle de bain. Après un haussement d'épaule le taulard détourna son regard de Jonh et se décida à pénétrer à son tour dans l'antre culinaire de Jeremiah.

Le lâche qui les avait abandonné était à moitié recroquevillé sur lui même dans une vague parodie de victime paranoïaque et chuchotait des choses incompréhensibles. La seule chose qui en ressortait était le mot « monstre » et, vieille habitude peut-être, le tueur prit ça pour lui. Ses yeux s'étrécirent aussitôt et il assena un violent coup de poing à l'arrière du crâne du jeune homme en provoquant un craquement sinistre. Le corps inconscient s'étala au sol dans un bruit mat en heurtant au passage la table couverte de plats, le bras flasque en emportant quelques uns dans sa chute. Le festins se transformait en réel gaspillage : un tapis de crevettes sauce piquante couvrait désormais le sol, accompagné d'un peu de bouillabaisse et de naan au fromage. Un petit coup de pied dans les côtes de sa victime et le gémissement qui s'en suivit lui apprirent que celle-ci était encore vivante. Un sourire mesquin s'étira alors sur le faciès mince du taulard qui se pencha en avant pour susurrer, faussement sirupeux :

- Tu m'excuseras pour mon geste inconsidéré. Je pense que Jeremiah pourra tout t'expliquer.

Liam se redressa pour se saisir d'un torchon avec lequel il s'essuya négligemment sa main tâchée de sang, après quoi il le laissa choir sur le corps prostré du lâche incapable d'un mensonge crédible. Cette histoire réglée il ne restait plus qu'à visiter les lieux, ce qu'il se mit aussitôt en tête de faire sans relever le regard indigné et horrifié de Gabriel qui avait assisté à la scène de loin.

Le tour rapide de la baraque lui confirma son impression première qui pouvait se résumer à « putain d'embourgeoisé de merde ». On se serait cru dans un magazine d'architecture et de décoration, et le cube dans lequel il se trouvait à l'heure actuelle le laissa plus que perplexe. Il abritait 4 immenses chambres d'un luxe décadent et dans l'un d'eux un immense coffre fort semblait lui faire de l'œil. L'ouvrir s'avèrerait sûrement une tâche de longue haleine, mais il n'écartait pas l'éventualité de s'y laisser aller si leur hôte se montrait un peu trop agaçant. Le fait que celui ci ait mentis pour couvrir Alexander était déjà assez mal passé, mais trouver la sacoche de documents sur les patients de Parkinson, avec celui de Liam dedans, n'avait pas été un bon point pour lui. S'il y avait bien une chose que le tueur détestait c'était les gens trop curieux, et maintenant ce mec, cet inconnu, connaissait les gros traits de sa vie. Son père, son enfance malheureuse, l'accident et la vie de débauche malsaine qui avait suivi. Pour l'heure il se sentait autant violé que s'il lui avait pété la rondelle sans lubrifiant.

Son dossier n'était maintenant plus qu'une ^pluie de confettis jetés aux chiottes, mais le mal était fait. Il l'avait lu. Ils auraient une petite discussion quand Jeremiah se déciderait enfin à rentrer dans son loft après avoir fini de faire mumuse avec la voiture du manchot.

Ne restait plus qu'à visiter la salle de bain, l'ex-taulard s'y rendit donc la sacoche de dossiers à la main. Lorsqu'il poussa la porte il découvrit au beau milieu de la salle aux mêmes proportions démesurées que le reste de la maison ce cher Jonh qui... pleurait. Encore. Il était assis sur le bord de la baignoire, la tête prise dans ses mains et le corps secoué de sanglots. Il était tellement troublé qu'il n'avait même pas entendu le violeur rentrer, celui-ci eut donc sans mal le temps de sortir le dossier du jeune homme pour le feuilleter un peu avant qu'il ne lève enfin vers lui des yeux rougis par les larmes. Le trentenaire quant à lui ne quittait pas la feuille qu'il tenait des yeux, l'air intéressé. Il finit par lâcher l'air de rien :

- Oh arrête de chialer. Elle est morte depuis un certain temps apparemment, tu vas pas la pleurer toute ta vie. Si c'est juste la sauter qui te manque je peux t'arranger ça en appelant une pute.

C'était fin, très fin... et pas du tout du goût de Jonh vu ce qui s'en suivi...

Seul avec sa tristesse, Jonh n'avait pas entendu Liam et ce fut le bruit des feuilles qui le fit relever la tête et se rendre compte de la présence du taulard. Le dépressif s'essuya les joues tandis que l'autre voyageur se mit à parler et lâcha un bombe, comme si il annonçait la météo. Comment pouvait il dire ça ? Il ne le connaissait pas ! Et ce n'était pas simplement avec un bout de papier qu'il allait connaître sa vie, ses sentiments ! Le dépressif se leva et arracha la feuille des mains de Liam avant de la déchirer la colère se lisant clairement dans son regard et par son nuage par la même occasion qui crépitait au dessus d'eux prêt à faire feu. Et le tir eu lieu. Le dépressif saisit le taulard par le col et le plaqua violemment contre le mur avant de dire :

- Ne parle plus jamais de ma femme comme ça ! Tu ne sais rien !

Le ton était lancé et si Liam pensait que Jonh laisserait courir ses insinuations c'était mal le connaitre ! Normal ce n'était pas marqué sur sa fiche. est ce qu'il y avait écrit sur celle du taulard qu'il s'était fait violer gosse ? Cela m'étonnerait beaucoup ! et à si c'était le cas à mon avis ça ne lui plaisait pas qu'on le sache. le grand Liam était en fait à la base qu'un pauvre victimisé par les adultes. Et qu'est ce que Jonh avait fait en l'apprenant ? Rien du tout, il l'avait gardé pour lui et avait juste compris en un sens que le voyageur n'était pas simplement un psychopathe mais un enfant qui se vengeait du monde entier pour ce qu'il avait subi.
Le dépressif le lâcha brutalement et lui envoya un poing dans la figure en s'écriant :

- Ca c'est pour le gosse que t'es !

Il se recula et regarda Liam avec la colère toujours présente, prêt à recevoir les coups du taulard qui allait s'en nulle doute riposter et Jonh ne se faisait pas d'illusion. Entre lui et son corps de crevette il ne pouvait pas faire le poids.

- Le gosse... que je suis ? Répéta calmement Liam.

Avec un geste d'une lenteur calculée il essuya du pouce la goutte de sang qui perlait de la commissure de ses lèvres avant d'observer son doigt rougis. Le coup de poing n'était pas un problème, il s'y attendait et il était même prêt à concéder qu'il le méritait bien. Non, c'était les paroles qui avaient accompagné le geste qui l'avaient secoué. Les propos que le jeune homme avait tenu dans la tour de la luxure et ses propos incohérents avant leur vente lui revinrent en mémoire avec la force d'une gifle. Il savait.

- Le gosse hein ?

Le tueur fit un pas en avant et avant que le dépressif ait pu comprendre sa main avait jailli pour saisir son adversaire à la gorge. Ses yeux noirs brillaient d'une lueur malsaine qui ressemblait de plus en plus à un concentré de haine pure alors que ses doigts se resserraient inexorablement en un étau de fer. Sa main libre glissa dans sa poche à la recherche de son couteau papillon mais il ne rencontra que le vide. L'idée que l'objet fut resté à Dreamland lui avait totalement échappé. En désespoir de cause il attrapa à pleine main le paquet de Jonh dans l'intention de le broyer si ses réponses ne le satisfaisait pas. Il était plus que temps qu'ils aient leur « petite discussion ».

Sans le savoir ce contact peau à peau avait de nouveau déclenché le pouvoir du psychotique et un nouveau souvenir intrusif de l'ex-taulard pénétra dans son crâne. Des images désordonnées de salle de classe. Pour l'avoir déjà vu il reconnaitrait sans mal le petit Liam confiant les horreurs qu'il subissait à son maitre d'école. La scène aurait pu être charmante, réconfortante si elle ne s'était pas transformé en abus, l'adulte profitant de la faiblesse évidente de l'enfant pour le jeter un peu plus loin dans son gouffre de honte et de douleur. La dernière image qu'il put voir était le visage inondé de larme du gamin qui serrait désespérément les dents en attendant que ça finisse en gardant l'espoir illusoire que quelqu'un les entendrait et viendrait à son secours.

Dans la salle de bain le violeur ne pouvait pas comprendre ce qui se passait et il associait l'expression de Jonh à sa position inconfortable, douloureuse et délicate. Resserrant un peu sa prise sur l'intimité du jeune homme, à la limite du supportable, il approcha son visage du sien pour susurrer vilement :

- Tu sais des choses sur moi. Je ne sais pas comment tu les sais... mais tu les sais. Je veux savoir quoi. Je veux savoir comment. Et vite si tu tiens encore à avoir des gosses.

Il passa sa langue sur sa plaie qui s'était remise à saigner et daigna faire un sourire qui tenait plus du rictus qu'autre chose.

- Tu crois me comprendre peut-être ? Tu crois savoir ce que j'ai vécu ? Tu sais rien de la douleur, rien. T'as perdu ta gonzesse enceinte mais c'est pas toi qui a souffert directement. C'était juste un accident. Ça arrive. Peu importe la raison qui t'as poussé à fouillé dans mon passé et à en parler... bon dieu à en parler... ! Tu sais que je meurs d'envie de te crever sur place ? T'as intérêt à avoir de bonnes, de très bonnes excuses...

Qu'on puisse savoir ce qu'il avait vécu l'horrifiait complètement. La pitié lui donnait la nausée, les regards biaiseux des envies de meurtre. Si les gens se renseignaient c'étaient qu'ils avaient trop tard, après la bataille. C'était de la curiosité malsaine. De celle qui vous pousse à arrêter votre voiture devant le trottoir où un mec vient de s'écraser après avoir sauté du haut d'un immeuble. L'idée que se mec se repaissait du malheur des autres pour oublier le sien faisait son petit bonhomme de chemin dans son crâne et faisait bouillir le sang dans ses veine.

Inexorablement ses deux mains se resserraient sur leurs prises respectives... puis tout s'effondra.

C'était comme si ses muscles démissionnaient. Une vague de fatigue le submergea au point de faire trembler ses membres, le poussant à lâcher prise et reculer jusqu'au mur pour s'y appuyer. Ses forces revinrent au bout de quelques secondes pendant lesquelles il fusilla Jonh du regard. Ce gars était vraiment tout sauf franc. On ne pouvait pas s'y fier. Il se renseignait sur lui, gardait secret des pouvoirs à des compagnons de voyage de longue date... un putain de cachotier de mes deux. On ne pouvait vraiment faire confiance à personne.

- C'était quoi ça ? Articula-t-il plein de venin avant d'ajouter, T'avais d'autres pouvoirs que tu nous cachais comme ça ?

La phrase de Jonh semblait avoir perturbé Liam plus que le coup et le dépressif n'eut pas le temps de voir le taulard s'emparer de sa gorge. génial il allait crever dans une salle de bain de bourgeois c'était magnifique comme lieu non ? Son agresseur chercha quelque chose dans sa poche et nulle doute que ça devait être son couteau sauf que l'objet ne devait pas être là vu la tête après. Bon...quel mise à mort alors ? Il aurai milles fois préféré autre chose que ce qui suivit. Liam s'empara de son entrejambe comme si s'agissait d'une balle à malaxer et ça faisait pas du bien. Mais ce n'est pas ça qui fit le plus mal au dépressif mais les images qui se déclenchèrent dans sa tête. cet enfant qu'il avait déjà vue et qu'il connaissait en version adulte, qui d'ailleurs lui broyait les couilles en ce moment. Si la vision n'avait pas été aussi horrible Jonh en aurai presque rigolé. la suite des images ne fit qu'accentuer la peine du psychotique et la colère qui recommença, non plus contre Liam mais contre ce prof qui avait osé profiter de la faiblesse d'un enfant.

- Lâche...moi...

Articula t-il faiblement, d'ailleurs peut être même trop pour que Liam l'ai entendu car ce dernier était très en colère et menaça Jonh de le castrer si il ne disait pas ce qu'il savait sur lui. Si déjà il voulait bien le lâcher...Le taulard continua dans son délire. Jonh n'avait jamais dit qu'il pouvait comprendre ce qu'avait vécu le voyageur, d'ailleurs il n'avait jamais voulu, entrer dans sa tête. Il voulait justement pouvoir y partir. Le jeune homme pria intérieurement très fort que l'autre daigne le laisser tranquille et comme si Dieu existait en ces lieux sa prière fut exaucé. Jonh tomba à terre et s'éloigna dans une grimace à cause de la main "baladeuse" de Liam et sa gorge n'était pas en reste non plus. En fin de compte ce n'était pas du à une action extérieure mais à un pouvoir qu'il avait eu.

- J'en sais rien...

Souffla t-il avant de se relever avec peine en s'aidant du mur. Le seul pouvoir qu'il avait caché c'était celui de pouvoir voir des souvenirs dans la tête des gens. Et maintenant il était peut être temps de le dire.

- Je n'ai pas fouillé dans ton passé, je n'ai pas fait exprès de le voir...j'ai un pouvoir qui me permet de voir des souvenirs sombres des personnes que je touchent...c'est pour cette raison que je suis au courant pour toi...Je n'en ai parlé à personne de ton passé ! Je ne suis pas ton ennemi Liam ! Je ne suis pas ses gens qui t'ont volé ton enfance !

Il essuya une larme qui venait de couler sur sa joue, les images encore présentes dans son esprit était pour lui bien plus douloureuses que les attaques physique du taulard.

Toujours appuyé contre le mur Liam écoutait en silence les réponses de Jonh. Alors comme ça il avait le pouvoir de consulter les mauvais souvenirs des gens, comme on regardait n film ? Il s'était infiltré dans son cerveau et avait été témoins des jours les plus noirs de son existence ? Volontaire ou non, c'était comme s'il avait violé son passé, ses secrets les plus intimes. C'était des choses que le tueur n'aurait partagé avec personne même sur son lit de mort.

Peut-être qu'un coup sur la tête lui ferait oublier ? Et si ça ne marchait pas il pourrait toujours lui ouvrir le ventre avec un couteau à dents pour le transformer en une parodie de dinde de noël. Jonh avait beau vouloir dire être son ami, ne pas être un connard comme son père, son prof et tous ceux qui avaient fermé les yeux, c'était forcément du pipeau. Pourquoi est-ce que ça aurait été différent ?

La larme qui perla des yeux du jeune homme qui lui faisait face ébranla l'ex-taulard. C'était pas du cinéma, mais ça restait totalement délirant. On ne pouvait pas être empathique à ce point en sachant ce qu'il était devenu. Si son enfance était à plaindre, son âge adulte était à vomir et il le savait très bien. Il se redressa donc et s'approcha du dépressif qu'il fixa un long moment sans rien dire. A vrai dire il ne savait pas trop quoi en penser et les sentiments qui se bousculaient en lui étaient contradictoire mais ce qui prédominait était l'incompréhension la plus totale. La seule chose de sure était que ce gars n'était pas allé chez Parkinson pour rien vu ses réaction plus qu'étranges.

- Tu pleures pour moi ? Y'a pas à pleurer pour moi. C'est trop tard, c'est du passé.

Il lissa son costume d'un air absent. Il ne regrettait aucunement ce qu'il était devenu, mais l'expliquer était assez délicat. Il tenta tout de même le coup en arborant une expression indéfinissable.

- Ça a fait de moi ce que je suis, et c'est peut-être pas bien joli mais je ne le regrette pas. Parce que si tout s'était bien passé je serais peut-être devenu un enfoiré hypocrite comme les autres. Jamais je n'aurais pu essayer de changer les choses parce que je n'aurais pas eu conscience de la situation. Un mal pour un bien je suppose.

L'ironie plus qu'évidente de sa dernière phrase lui tira un sourire. Hors de son système de moralité et de vengeance il n'était qu'un monstre, l'engeance dégénérée d'un passé perverti. Mais il se fichait bien de ce que pensaient les gens.

Le violeur se laissa tomber sur un coin de la baignoire, le regard fixé sur le luxe décadent de la pièce. Cet endroit le faisait autant vomir que les gens en général. C'était à en désespérer. La baignoire de marbre d'une taille tout simplement aberrante, les robinets couverts d'or fin, les cascades pseudos zen qui ornaient l'un des murs en gazouillant faiblement... Il reporta son regard faire Jonh, toujours planté debout à un mètre de lui. L'un comme l'autre faisait tâche dans ce décors. Ils n'étaient pas chez eux.

- Je veux bien oublier que tu sais. Mais si jamais j'apprends que tu en as parlé à quelqu'un je te tuerais. Et je prendrais mon temps. Tu saisis ?

L'expression plus que sérieuse de son visage montrait bien qu'il ne mentait pas.

Liam s'approcha de Jonh, quittant son mur, et ce dernier pensait que l'ancien taulard le frapperait, le tuerait ou pire encore. Il le fixa un moment fabriquant un grand suspens pour le dépressif qui se préparait à des attaques mais rien ne vint au final. Le violeur était, semblait t-il, surpris que Jonh ai pleuré pour lui et déclara qu'il n'y avait pas de quoi verser des larmes pour sa personne, que ça appartenait au passé. Si c'était aussi simple pourquoi faisait il du mal à la société ? Quelque part cela signifiait que Liam n'avait pas fait une croix sur son passé noir.
Restant immobile contre son mur, Jonh se contentait de garder la bouche fermé attendant une suite qui ne tarda pas après que Liam ai lissé son beau costume. Il sortit une jolie philosophie sur la vie qui, sur le présent forgé par le passé et qu'il ne regrettait pas ce qu'il était devenu. C'était quand même assez triste de suivre le chemin de ceux qui l'avait torturé. C'était bien connu, on voulait faire subir à d'autres ce que l'on a subit. Jonh ne connaissait pas ce genre de chose, certes il en avait voulu à ce chauffard d'avoir tué la femme qu'il aimait et après ? Il allait pas s'amuser à faire pareil aux autres conducteurs, ça serait parfaitement ridicule et surtout ça ne lui auraient pas rendus ses êtres chers. La seule chose que le dépressif ressentait en ayant vu ses images horribles de l'enfance de Liam c'était la douleur et de la colère envers les bourreaux de l'enfant.
Le jeune homme n'avait toujours pas piper mot, regardant Liam qui était parti s'asseoir sur la grande baignoire qui ornait la salle de bain. Ce lieu qui pour le dépressif était assez...unique dans sa vie. Il faisait plutôt partie de la vie des gens modeste et cette maison était ce qui correspondait au mot "luxe".
Son intention se reporta sur Liam qui le menaçait de e tuer de manière assez douloureuse si il répétait ce qu'il avait vu.

- Pourquoi je raconterai ça ? Franchement ? Rien que d'y penser ça...alors en parler à d'autres gens

Non, et puis ce n'était pas son genre de raconter la vie des autres personnes. Jonh soupira et passa une main dans ses cheveux avant de finalement décider à bouger puis vint s'asseoir à côté de Liam, mais pas trop près quand même.

- Et puis je dois t'avouer que si ça se trouve l'autre Liam je ne l'aurai pas apprécié...Au début c'est sur que tu m'es apparu comme un monstre je vais pas mentir mais petit à petit on à fait connaissance en étant dans la même galère...

Bien qu'il aurai préféré oublier certaines chose qui s'étaient déroulé dans le monde des rêves cela dit, surtout à la Tour de la Luxure. Et en y réfléchissant Liam n'avait jamais cherché à les abandonner et tout à l'heure il avait même défendu Jonh de l'idée étrange de Jérémiah.

- Oui, t'es pas un monstre...

Conclut t-il en pensant à voix haute avec un petit sourire sur les lèvres.

La conversation prenait une tournure inattendue. Jonh venait-il vraiment de dire qu'il appréciait Liam ? Mieux... qu'il n'était pas un monstre ? Cette seconde révélation avait l'effet d'une claque pour le tueur qui ne s'imaginait pas perçu autrement. On lui balançait se mot à la tête en toute occasion et ceux qui ne le disaient pas l'exprimait bien assez à travers leurs regards emplis de jugement. Seule Ella avait jusqu'alors gratté la surface pour rechercher un peu de qualités en lui, et voilà que son élève semblait vouloir emprunter le même chemin. Devait-il les laisser se fourvoyer ainsi à la recherche de quelque chose qui n'existait pas ?

Le violeur finit par éclater de rire avant de se caresser le bouc non sans adresser un regard biaiseux au dépressif. C'était dingue comme voyager en compagnie de quelqu'un pouvait le changer. On aurait dit que sa mémoire avait été partiellement effacée, comme s'il avait rangé dans une boite scellée le fait qu'à peine 15 minutes après leur première rencontre le cadavre égorgé d'une fillette s'était écrasé sur des rails. C'était beau, la mémoire sélective...

- Tu disais pas la même chose quand j'ai tué cette gosse. Et tu sais que si c'était à refaire je recommencerais ? Et puis dans le sens où un monstre est une personne effrayante, inhumaine et qui suscite l'horreur je trouve que ça correspond plutôt à l'image que je donne.

Un rictus sans joie déforma ses lèvres fines alors qu'il se remettait debout pour faire face à Jonh. Ses yeux noirs engoncés dans leurs orbites fixaient d'une manière dérangeante ceux encore rougis du jeune homme. Leurs visages n'étaient plus qu'à 10 centimètres l'un de l'autre et la proximité rendait la tension palpable. Tant d'expressions se succédait sur le visage du taulard qu'il aurait bien été impossible de déterminer ce qu'il allait faire ou dire.

Après une poignée de secondes qui sembla durer des siècles, Liam passa sa langue avec une lenteur dérangeante sur sa lèvre supérieure et se pencha un peu plus avant pour susurrer à l'adresse de son acolyte :

- Qui te dis qu'un jour la victime ce ne sera pas toi ? Tu me pardonnerais ? Tu me réconforterais tout de même d'un câlin juste parce que tout ça est dû à mon enfance malheureuse ? J'aimerais bien voir ça...

Un ricanement s'échappa de ses lèvres avant qu'il ne laisse glisser ses doigts avec désinvolture sur le bras droit du dépressif.

- Les choses semblent toujours différentes quand nous sommes la proie. Ne l'oublies pas.

Jonh ne voyait pas ce qu'il y avait de drôle das ses paroles, et regardait Liam avec un haussement de sourcil. C'est frai que leur première rencontre n'avait pas été des plus joyeuses et surtout ensanglantés mais de là à dire que le taulard l'avait terrifié était un grand mot...Le dépressif l'avait plutôt prit pour un psychopathe plutôt mais en rien il ne lui avait fait peur. Mais bon, il n'avait pas envie de lui dire ça et que Liam ai la sombre idée de le faire changer d'opinion là dessus. Quoique c'était peut être son but en approchant son visage aussi près du sien ?

- Un image peut être interprété différemment tu sais...

Souffla t-il comme réponse suivant des yeux la langue qui humectait les lèvres de son propriétaire y trouvant une certaine...fascination, ne se rendant pas compte que Liam s'était encore plus rapproché. Il se demandait bien pourquoi l'ancien taulard cherchait toujours à passer pour un méchant, le mettant au courant que Jonh pourrait très bien un jour être sa nouvelle victime. Lui ferait il un câlin ? Non, peut être pas, enfin le dépressif n'en savait rien à vrai dire. Il ne voulait pas croire que son camarade s'en prendrait à lui maintenant. Quand bien même la caresse sur son bras était censé l'effrayer.

- Liam...j'ai pensé être claire mais apparemment pas assez pour que tu comprenne que ce qui s'est passé, mon premier avis sur toi à changer bien que cela puisse t'étonner...Et honnêtement...

Il leva ses bras, ses mains se posant sur ses joues, plongeant son regard sombre dans celui de Liam. Il allait sans doute faire l'acte le plus débile de toute sa vie avant de crever mais bon...Au moins sa mort serait dans une superbe salle de bain luxueuse. Jonh compta trois secondes dans sa tête et franchit les centimètres qui les séparaient pour poser ses lèvres contre celle de Liam.

- Honnêtement je te fais confiance et je n'hésiterai pas à te confier ma vie, qui de toute façon, n'a pas de grande valeur

Reprit t-il en s'éloignant un peu, un sourire sur les lèvres.

Mais c'était quoi ce bordel ? Il fallut quelques secondes pour que Liam ne réussisse à remettre dans l'ordre les évènements qui venait de se passer. Ils s'étaient battus, expliqués, puis il avait menacé Jonh de manière plus qu'explicite. Jusque là rien d'anormal. Puis le dépressif avait attrapé son visage pour l'attirer à lui et l'embrasser à pleine bouche. Là ça devenait franchement tordu, même pour quelqu'un comme l'ex-taulard.

Il resta un moment immobile à fixer son élève qui venait de lui déclarer une confiance absolue et éternelle à peu de choses près. L'image de la petite rouquine se superposa à ceux du bipolaire dans l'esprit du tueur qui ne put s'empêcher de grimacer. C'était un piège, c'était forcément un piège.

- Tu me fais confiance ? Tu me confirais ta vie ? Arrête ton char Ben-hur.

Son ton avait tourné à l'aigre et son visage exprimait maintenant l'hostilité la plus complète. Il ne voyait en ce baiser qu'une tentative pour l'atteindre et le blesser, une sorte d'approche à la Ella pour mieux l'abandonner en temps voulu. Une technique de lâche. Ses poings se serraient jusqu'à ne plus être que des boules d'os et de muscles crispées qui menaçaient de partir s'enfoncer dans le premier obstacle venu. La tête de Jonh pour l'heure. Le visage souriant du jeune homme ne faisait qu'attiser le feu qui brûlait ses entrailles.

Malgré sa colère grandissante le souvenir de l'enfant qu'il avait été le retenait aussi efficacement qu'une camisole. Jonh tenait à lui, Jonh croyait en lui, Jonh l'aimait. Il n'était plus seul et il ne pouvait pas détruire cette unique chance de combler le gouffre immense de solitude laissé par la disparition d'Ella. Liam maudissait cet aspect de lui qui le rendait si hésitant et, de son point de vue, faible.

A défaut d'avoir une meilleure option, le violeur préféra détourner le problème qui le tourmentait en commençant à se déshabiller sans aucune pudeur. Il avait besoin de se calmer et de réfléchir et pour ça un bain serait parfait. Ça faisait plusieurs années qu'il n'avait pas pu profiter de ce bienfait dans le monde réel, c'était l'occasion ou jamais. En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire il se retrouva nu comme un ver sous le regard du bipolaire, livrant à son observation son corps fin, musclé et couturés de cicatrices et d'anciens hématomes mal résorbés.

Il grimpa en silence dans la baignoire et ouvrit grand les robinets pour faire couler l'eau à flot. Certains d'entre eux semblaient délivrer des huiles de bain à l'odeur suffocante, d'autres du bain moussant à foison. Le débit était si important qu'en quelques minutes il fut plongé jusqu'au cou dans une montagne de mousse aux senteurs de chèvrefeuille, et c'est seulement alors qu'il daigna prendre la parole de nouveau avec une ironie saupoudrée d'acide.

- Tu compte venir me rejoindre ? Si je suis quelqu'un de si digne de confiance tu risques pas grand chose.

L'envie de partager son moment de détente était loin, très loin de lui. Il espérait juste que sa provocation serait suffisante pour faire fuir son élève de la salle de bain à défaut de le faire de sa vie. Mais force fut-il de constater qu'il se trompait une fois encore...

La réplique de Liam eut comme l'effet d'un couteau dans le coeur de Jonh. Ou comment se faire rembarrer gentiment par quelqu'un en qui on avait confiance. Au moins ça avait le mérite d'être clair, l'ancien taulard ne voulait pas de lui et préférait finir sa vie tout seul, dans son coin. Grand bien lui fasse. Si ça le rendait indifférent de se voir apprécier par quelqu'un ce n'était pas le cas du dépressif qui venait de se prendre un sacré coup dans la figure. La douleur se lisait clairement dans ses yeux et il resta bêtement assis plutôt que de se lever et de sortir de la salle de bain pour laisser Liam seul, comme il le désirait. Ce dernier se se mit à se déshabiller soudainement sans aucune pudeur, d'un côté ce n'était pas la première fois que Jonh le voyait tout nu...et si l'ancien taulard pensait le gêner en faisant cela il se trompait.

Liam entra ensuite dans la baignoire et fit couler son bain en même temps qu'une odeur irritable pour le nez planait dans la pièce. Jérémiah avait vraiment des goûts étranges en matières de parfums. Le corps de Liam fut rapidement caché par la mousse, et c'est là qu'il brisa le silence qui s'était instauré. Etait ce une proposition indirecte ou non ? Toutefois l'ironie de sa question n'était pas caché et Jonh ne savait pas quoi faire...Répondre à sa provocation ou bien le laisser en paix ? Ca ne pouvait pas être pire que de recevoir une flèche que de se baigner avec un "psychopathe". Et ce n'était pas non plus la première fois que ce dernier le voyait à poil.

Jonh se leva et sans regarder Liam il se déshabilla, ses vêtements allant rejoindre le sol puis il monta dans la baignoire, se laissant asseoir en face de son autre propriétaire en parallèle. C'était étrange se retrouver dans le même bain qu'un autre homme cela dit, et si l'eau n'avait été aussi mousseuse nulle doute qu'il aurait trouvé cela encore plus gênant à présent qu'il y avait mit les pieds.

- Ca te va comme réponse ?

Répliqua t-il en dardant son regard dans celui de Liam lui communiquant sa rancoeur et une provocation qu'il ne connaissait pas.

Le tueur fixa Jonh par dessus l'océan de mousse qui les séparait. Ce mec, après tout ce qui s'était passé - les menaces, les coups, les sous-entendus et la tension omniprésente – était grimpé dans cette foutue baignoire de luxe. L’œillade provocatrice qu'il lui lançait faisait tiquer Liam qui n'arrivait toujours pas à comprendre où il voulait en venir. Non vraiment, cette réponse ne lui allait pas.

Le silence se prolongeait. Lourd, gênant, de ceux qu'on se doit de briser avant qu'il ne soit plus possible de revenir en arrière, jamais. Dans l'enclos de son crâne régnait une telle tempête que le trentenaire aurait été bien incapable d'ouvrir la bouche pour dire autre chose que des choses blessantes. Faute de mieux il les dit.

- Bon alors c'est quoi le plan ? Un plan cul sous marin ? Ou alors on se frotte le dos mutuellement en se racontant nos petits secrets ? Je te dirais comment mon père enfonçait sa queue au fond de ma gorge et toi tu me raconteras de quelle jolie manière la cervelle de ta gonzesse avait repeins le pare brise.

Il en avait probablement trop dit : le nuage de Jonh était passé du gris au noir d'encre et des éclairs menaçaient d'exploser à tout instant. L'un d'eux s'écrasa à deux pas de la baignoire alors que le dépressif se jetait sur Liam avec la rage du désespoir. L'électricité ambiante qui picotait leurs peaux humides n'était rien face à ceux provoqué par la droite qui envoya valser la tête du tueur en arrière. Le moment de surprise passé il répondit par le même geste, repoussant son élève juste le temps de le voir revenir à la charge avec la ferme intention de le noyer. L'adrénaline coulait à flot dans ses veines et, malheureusement pour la pucelle offensée qu'était Jonh à ses yeux, il avait plus d'expérience que lui.

En à peine une ou deux tasses agrémentées de mousse il réussit à saisir une pleine touffe de cheveux et tira de toutes ses forces pour plaquer la tête endolorie de son adversaire contre le marbre du bassin. Il parvint ensuite à l'immobilisé complétement en faisant pression de son corps ce qui, dans d'autres circonstances, l'aurait excité au plus haut point.

Le souffle court il raffermit sa prise pour se pencher en avant et souffler à l'adresse de celui qu'il ne comprendrait probablement jamais :

- Tu te calmes ou je t'égorge tu piges ? Je peux pas croire que tu puisses m'apprécier. Je sais pas ce que tu attends de moi. C'est quoi ton but ? Qu'est-ce que tu veux bordel ?

Une quinte de toux lui permit d'expulser un peu du savon qui s'était infiltré dans ses bronches mais en contrepartie il perdait un peu de son emprise sur son adversaire. Il était si obnubilé par ce qu'il disait qu'il ne s'en rendit même pas compte.

- Tu veux qu'on soit pote ? Tu veux être une seconde Ella, que je te berce et prenne soin de toi ? T'as passé l'âge, et t'es assez grand pour comprendre qu'il n'y a rien de bon à attendre de moi. Alors si tu sais ça, tout ce que je vois c'est quelqu'un qui essaye de me faire un coup bas. Et j'aime pas ça du tout mon coeur.

Si Jonh s’attendait quelque chose de méchant il ne se doutait pas que ça serait aussi violent. Mais c'était quoi son problème à celui là ? Pourquoi ne pouvait il pas accepter son amitié ? Le dépressif eut juste le temps de se dire ses deux choses à avant de réagir à l'attaque de Liam, face à ce qu'il venait de lancer. Il n'aimait pas que l'on parle de sa fiancée et encore moins de cette façon là ! En plus il avait sortit ça comme si c'était tout à fait banale en même temps que les viols dont il était la victime dans son enfance. S'en était trop pour Jonh qui se rua sur lui, son poing s'abattant sur le visage du taulard encore une fois. ce dernier lui rendit la pareille mais Jonh n'abandonna pas et comptait bien lui faire payer ses paroles ! Ce n'était pas un meurtrier mais sa raison était partit et il avait la ferme intention de noyer ce psychopathe.

Liam avait plus vécu de choses et plus de force aussi et saisi ses cheveux avant de le plaquer violemment contre le marbre de la baignoire. L'autre homme faisait pression sur son dos pour l'empêcher de bouger et Jonh pensait qu'il allait le violer, pour lui faire payer. Après tout c'était la fin non ? Le dépressif fut détrompé des intentions de son agresseur qui en fait ne pouvais pas croire que les geste de Jonh à son égard n'était que pure amitié et rien d'autre. La pression sur son pauvre corps se fit moins forte mais Liam ne sembla pas s'en apercevoir et continua de parler. C'est vrai, Jonh en quelque sorte avait besoin de Liam, comme tout dépressif au fond du trou il avait besoin d'un appui. Ses parents cela faisait longtemps qu'il avait laissé tomber leurs épaules. Ses amis, il ne les avaient plus vu depuis la mort de sa fiancée. Jonh n'avait plus rien, plus personne et la dernière sur qui il avait jeté son coeur meurtri l'avait renvoyé.
On ne pouvait pas rêver mieux comme histoire tragique. Le jeune homme prit un bon souffle et se retourna vivement, se retrouvant collé contre le torse du tueur.

La colère était partie du visage de Jonh, le nuage s'était calmé ne formant plus qu'un amas de nuage gris et seule une lumière de folie brillait au fond de ses yeux.

- Tue moi alors , si tu penses que je suis ce genre d'homme qui fait des coups bas, si tu penses que mes mots n'étaient que mensonges depuis que nous sommes dans cette salle de bain ! Je n'ai plus rien à perdre ici de toute façon ! C'est vrai j'ai passé l'âge de me faire border ou que l'on prenne soin de moi, mais ce n'est pas un père dont j'ai besoin ! Tu as lu ma feuille, tu as lu mon problème et tout ce que tu as retenu c'était que la femme que j'aimais était morte ? C'est bien plus complexe que ça Liam, bien plus...mais avec tes idées fixes sur les gens , que tout le monde te veut forcément du mal tu ne vois pas que tu n'es pas le seul à souffrir !

Il se tut, sa respiration saccadé faisant battre son coeur plus fort contre sa poitrine. Il ferma les yeux, des larmes douloureuses coulant sur ses joues et quelques secondes après posa sa tête contre Liam avant de reprendre :

- Moi, je voulais juste une main c'est tout...rien d'autre...

Spoiler:

Le calme après la tempête… Liam fixa un moment sans mot dire la masse de cheveux broussailleux qui masquait le visage de Jonh, plaqué contre son torse. Il sentait le souffle du jeune homme sur sa peau alors qu’il déversait sur lui son désespoir, sa tristesse et son appel à l’aide. A l’aide ? Il espérait quoi de la part d’un tueur, violeur de surcroît ? Même s’ils étaient des patients d’un psychiatre un tel illogisme déstabilisait complètement le taulard qui ne pouvait malgré tout que se rendre à l’évidence. Soit ce gars était un acteur né, soit il disait la vérité.

Pour la première fois dans sa vie il se retrouvait dans la position de la main secourable. Lui qui n’avait jamais été que victime ou bourreau, méprisant tous les autres qui ne faisaient que regarder sans agir, était bien incapable de trouver les mots. Refuser de donner du réconfort alors que c’était ce qu’il avait toujours reproché aux autres était inadmissible, alors par dépit il fit la seule chose qu’il savait faire. Glissant ses doigts sous le menton du dépressif il poussa celui-ci à lever les yeux vers lui… et l’embrassa.

Il ne connaissait que ça. Le contact physique, souvent violent, parfois doux. Et si ça ne suffisait pas tant pis !

Leur corps si proches, leurs lèvres jointes et l’atmosphère survoltée qui avait précédé, toutes les conditions étaient réunies pour titiller l’hypersexualité du trentenaire. La main qui avait tenu le menton de Jonh et qui était à présent glissée derrière sa nuque ainsi que le bras y étant rattaché grandirent de concert avec son entre-jambes. La proximité était telle que le dépressif ne pouvait s’en rendre compte. Si elle se poursuivait Liam ne pourrait bientôt plus jurer de rien. Ses hormones en ébullition étaient alimentées par sa confusion mentale et les lambeaux de colère qui persistaient en lui. Les odeurs entêtantes qui émanaient de l’eau n’aidaient en rien au self-control.

D’ailleurs depuis combien de temps n’avait-il pas eu un rapport autre qu’un viol de compagnon de cellule ? Très – trop- longtemps. Et le premier baiser de son élève n’avait-il pas été une ouverture, une invitation à l’acte ? Mais s’il se trompait ce serait vu comme une trahison, comme celle de son professeur à qui il avait ouvert son cœur pour la première -et seule- fois.

Rongé par le doute, Liam restait immobile toujours plaqué contre Jonh dans cette position compromettante. Plus cette situation se prolongeait plus il se sentait au bord du gouffre, prêt à plonger. Leurs lèvres s’étaient séparées depuis un moment déjà mais ça ne changeait rien. Le mal était fait, transformant le tueur en une sorte de bombe à retardement prête à sauter à tout moment et ce dans tous les sens du terme. Instinct de protection ou éclair de lucidité, le pervers s’humecta les lèvres puis souffla à l’adresse du dépressif :

- Soit tu sors de l’eau maintenant, soit il va se passer quelque chose que tu regretteras amèrement si tu n’es pas consentant.

[HRP : je peux pas poursuivre, Liam est à deux doigts de craquer alors je préfère voir la réac’ de Jonh avant de faire une bêtise lol]

Il ne s'attendait pas à ce que Liam lui dise des mots de consolation, il ne fallait pas se voiler la face non plus ce genre de chose ne faisait pas partie de la personnalité de son ami. En fait il n'avait pas du aider beaucoup de personnes dans sa vie et ce que le dépressif lui lançait devait être une première. Ce dernier commençait à se sentir mal de lui affliger ça et pensait à lui dire d'oublier ce qu'il venait de balancer mais cela m'étonnerait beaucoup que le taulard passe l'éponge sur son appel de demoiselle en détresse....
Cependant, même si y penser était assez étrange, Jonh se sentait bien contre Liam dans cette baignoire mousseuse, ou bien était ce l'odeur des savons qui commençait à lui monter à la tête ? Toujours est il que lorsqu'il sentit la main de Liam sous son menton, Jonh releva la tête ses yeux croisant ceux de son compagnon de mémoire avant de sentir des lèvres se poser sur les siennes. Cette fois c'était lui qui se faisait embrasser et il ne trouvait pas ça désagréable, preuve qu'il allait vraiment pas bien du tout en ce moment. Le dépressif fut presque déçu lorsque le baiser s'arrêta mais il se sentait un peu mieux devant la chaleur de son ami, si on oubliait le truc dur contre lui bien entendu...leur proximité et ce geste ne devait pas aider Liam sur son problème de sauter sur tout ce qui bouge.
Liam eut quand même la gentillesse de lui donner un choix, soit de sortir pour échapper à quelque chose qu'il regretterait ou bien de rester et de subir la chose en question. Pas besoin de réfléchir plus trente secondes de quoi il était question. Après la question était : oui ou non ? Car étrangement, si avant on lui aurait demandé ça Jonh aurait déguerpi sans demander son reste mais maintenant que le dépressif avait vidé son sac à un type "mauvais" qu'il ne connaissait pas vraiment et partageait même un bain avec lui...il ne savait pas trop quoi faire.

* Oh et puis zut...!*

Il en avait assez de réfléchir et laissa la place à son désespoir de solitude. Jonh regarda Liam et glissa à ce dernier avant d'unir leurs lèvres à nouveau :

- Fais doucement et je veux te voir c'est tout