Contournant les Monts Arides et bordant le Lac Victoire, la Passe Victoire est une longue route qui relie la mer de able du nord-est à la région d'Entrerive et qui occupe tout le continent sud-est. Elle est scindée en deux parties si distinctes que l'on croirait qu'un enfant s'était amusé à faire un collage de deux paysages contradictoires.
Toute la section nord de la voie est aussi sèche que les zones qu'elle traverse. La large chaussée poussiéreuse est frappée par un soleil impitoyable qui en a craquelé certaines portions. Des serpents, scorpions, fennecs et autres créatures du désert s'y égarent parfois, mais elle reste le moyen le plus sûr de passer outre la barrière naturelle imposée par les Monts Arides. Parvenue à proximité du Lac Victoire, le visage de la route change totalement. Les alentours, désormais irrigués, se couvrent d'un épais manteau d'herbe verte tandis que le chemin se parsème de petits cailloux lisses qui se perdent parfois dans la terre plus molle. Lors des bonnes heures de la journée, il est enchanteur de contempler la face de miroir du grand lac qui reflète l'image claire du ciel ; mais cet émerveillement retombe à l'apparition des premiers marais qui marquent l'arrivée dans l'Entrerive.
Seconde plus vaste étendue du continent imaginaire, cette région sauvage se gorge d'eau de pratiquement toutes les manières possibles. Des rivières la traversent de part en part, alimentant un long fleuve qui débouche sur les cotes de Gloutoniskaïa. Ces dernières coupent régulièrement la route aux éventuels passants. Dans ce cas, des ponts gardés par des hommes imposants peuvent être empruntés au prix d'un lourd péage. Sans quoi, la seule option restera la natation.
Lacs et marais se succèdent, alternant les paysages confus de Mère Nature, qui s'offre parfois de simples hectares de friches boueuses ou de bosquets échevelés. L'odeur de la vase risque de vous suivre partout où vous irez, tout comme les insectes qui pullulent en masse. Les moustiques qui rôdent autour des eaux verdâtres sont les plus gros que l'on puisse voir à Dreamland et les crocodiles ne sont pas en reste.
Depuis l'exil, des pluies diluviennes s'abattent régulièrement sur la région et durent des semaines entières. Les lits de rivières ont débordé pour la plupart, inondant les environs et allant parfois jusqu'à détruire les ponts. Les marais deviennent encore plus vaseux et profonds, véritablement dangereux pour quiconque s'y embourberait. Le route de la Passe Victoire ne subit que de rares échos de ces phénomènes météorologiques, lorsque que certains nuages poussés par le vent viennent achever de se déverser sur la chaussée asséchée. Néanmoins, d'étranges sables mouvants sont apparus, obligeant les marchands à s'armer de précautions pour ne pas s'y laisser prendre.
Ven 22 Avr - 11:45