Hypnose : l'Exil
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 Tels des oiseaux en cage...

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Dakota Earnshow

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Maladie mentale : Phobophobie

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MessageSujet: Re: Tels des oiseaux en cage...   Tels des oiseaux en cage... - Page 2 Icon_minitimeLun 18 Fév - 12:36

L'interrogatoire s'était éternisé, au point qu'elle en perde la notion du temps. On lui avait demandé de faire plus que de résumer ce qu'elle avait vécu là-bas, on voulait qu'elle entre dans les détails de l'horreur. Elle s'en serait bien passé et ça se voyait, car au stress de sa situation actuelle se rajoutait celui post-traumatique de ce qu'elle avait vécu jusqu'alors. Et pas d'endroit où aller se terrer pour souffler, recouvrer ses esprits. Pas d'endroit pour évacuer discrètement le stress afin de sauver les apparences. Elle se gifla par deux fois au cours de l'entretien afin de ne pas céder à la panique, la troquant contre une honte cuisante qui donnait des couleurs à son visage blafard et cerné. Et ça ne suffisait pas à empêcher ses mains de trembler.

Même si ça n'influencerait probablement pas la décision de leurs supérieurs, son récit eu au moins le mérite de parvenir à adoucir légèrement l'agent Jones. On pouvait bien voir dans ses yeux qu'elle considérerait toujours Dakota comme une peste, mais elle ne pouvait pas ne pas compatir, ne serait-ce qu'une once, à ce qu'elle avait vécu.

Finalement, elle en arriva au pays du bonheur, endroit en apparence idyllique avec un terrible arrière goût de dystopie. Un endroit cerclé de mur trop haut pour être escaladés. Une prison, comme le C.R.E.M. L'était ici. Peut-être qu'ils leur tireraient aussi dessus s'ils tentaient de s'enfuir en escaladant ? Elle pouvait se sauver elle-même, mais pas James. Ni William, cet homme tombé du ciel.

- Je pourrais partir, vous comprenez. Mais cela voudrait dire abandonner James. Il fait parti des rares personnes qui ne peut pas penser à mal. Il est comme ça. Il est... il est juste « gentil ». Il ne mérite pas de passer sa vie enfermé. Ni là-bas, ni ici. Qu'est-ce qu'on est censé faire pour que vous nous laissiez partir ?

- Nous vous remercions de votre coopération, Dakota. Nous allons voir ce que nous pouvons faire concernant vos demandes, mais nous ne pouvons rien vous promettre. Comprenez bien que la situation du pays est extrêmement délicate et...

- Mais nous n'avons rien fait ! Nous sommes juste des enfants !

Elle s'était levée de sa chaise, la faisant tomber au sol dans un tintement métallique. Elle ne contrôlait rien. Ils l'avaient eu, ils les auraient tous. Jamais ils ne reverraient le ciel autrement qu'encadré par des barbelés et des murs de béton armé. Une fois n'est pas coutume, elle était prête à ravaler sa fierté et à être ce qu'elle était aux yeux du monde : une enfant trop maigre et de toute évidence exténuée. Mais l'adolescente ne pouvait s'empêcher de voir un monstre dans l'image que lui renvoyaient les regards des agents.

Les lèvres pincées, elle resta un moment les paumes plaquées sur la table, la respiration haletante, avant de se redresser et de relever sa chaise sans un mot de plus. Perdre le contrôle, c'était montrer sa faiblesse. C'était leur montrer où appuyer. Elle se montrait stupide. L'angoisse la rendait stupide.

- Allons, allons, calmez-vous. Je vous l'ai dit, nous allons faire ce que nous pouvons. Nous ne sommes pas vos ennemis, Dakota.

- Il ne tient qu'à vous de me le prouver, murmura la phobophobe, ses mains crispées sur le dossier de sa chaise.

- Et si je vous proposais au contraire de nous prouver votre bonne volonté ?

La proposition de Jones semblait sortie tout droit de nulle part, et le moins qu'on puisse dire était que Dakota n'aimait pas le sourire en coin qui étirait ses lèvres. Et elle n'aima pas plus les mots qui suivirent.

- Nous cherchons à comprendre le phénomène, nos scientifiques mènent donc quelques expériences. Je suis sure que si vous et Mr Brooks acceptiez de vous prêter au jeu, cela appuierait de manière notable votre demande de libération. Nous pourrions même ajouter Mr Blizzhead, malgré vos dires vous semblez proches, tous les trois.

- Des expériences ? Quelles expériences ?

- Ne vous inquiétez pas, de simples formalités... des mesures, des... essais. Nous voulons déterminer ce qui vous permet de passer là-bas, la manière dont ça agit sur le cerveau. Avec un second groupe test parmi les mutants dépourvus d'ombre. Aidez-nous à comprendre et cela nous aidera à comprendre votre situation.

C'était donc cela, le chantage ? Personne ne s'y était essayé avec elle jusqu'à maintenant, et elle devait bien concéder qu'elle n'avait plus grand chose à faire à part céder. Il y avait les forts et les faibles, les puissants et les petits, ceux qui décident et ceux qui s'exécutent. Hélas, au moins pour aujourd'hui, elle n'avait pas d'autre choix que de faire partie de la seconde catégorie.

Dakota ferma les yeux et inspira profondément, tentant de chasser la peur qui couvait en son cœur pour retrouver un semblant de paix intérieure. Il fallait y croire, ne serait-ce qu'un peu. Si on partait du principe que tout était vain, autant se coucher tout de suite la tête sur le billot et attendre la mort.

- D'accord. Faisons ça.
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Alexander Blizzhead

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MessageSujet: Re: Tels des oiseaux en cage...   Tels des oiseaux en cage... - Page 2 Icon_minitimeLun 25 Fév - 18:23

Si le manchot ne s'était pas inquiété le moins du monde de la réaction de James, concernant les infos ou encore son état physique, il fut amusé de voir comme il a pu deviner ses intentions concernant ses bonnes actions. Mais était-ce si étonnant? C'était un jeune garçon. Il n'avait peut-être pas eu d'autres idées en têtes. Mais il appréciait ce petit gars, à sa manière.

- Oui, on peut dire ça. A plusieurs associations à dire vrai. Mais je suppose qu'on ne verra les effets que bien plus tard.

Il fut d'autant plus amusé d'entendre la réponse de son compagnon concernant les livres. Ce n'était pas son style de livres, mais après tout c'était une question de génération non? Mais la remarque concernant Jules le fit sourire. Il ne connaissait pas vraiment ce groupe, mais la réaction de l'"ami" de James était tout à fait son genre. Puis le garçon s'inquiéta de l'absence de Dakota. C'est vrai que cela commençait à faire long... Mais le frigophobe voulut se faire rassurant.

- Non, je suis certain qu'elle va bien. Elle sait se débrouiller, et elle ne se laisserait pas marcher dessus par n'importe qui. On peut lui faire confiance.

C'était vraiment que cela commençait à faire long. Il allait ajouter à James qu'il allait se renseigner, quand il vit un homme l'interpeller. Quelqu'un du complexe apparemment...

- Je vais aller voir ce qu'on me veut, et je reviens dès que possible.

Il suivit donc l'homme jusqu'à une salle.... d'interrogatoire. Apparemment, il était temps pour lui de répondre aux questions des fédéraux.... Une femme plutôt forte et un homme maigre, la première proche de la trentaine tandis que l'autre devait s'approcher de la retraite, tout du moins c'est ce qu'il supposait. On lui fit signe de s'installer, ce que le manchot fit calmement. Un interrogatoire serait toujours moins catastrophique que ce qui s'était passé la-dehors...
Il avait pris sa décision avant de venir ici. Il espérait que son choix ne fut pas le mauvais.
Ce fut l'homme qui parla en premier.

- Bonjour monsieur Blizzhead, je suis l'agent Huston, et voici l'agent Skally. Comme vous le savez sans doute déjà, nous sommes du FBI.

Oui, il s'en rappelait très bien. On lui avait tout dis une fois qu'il était sorti de son "coma".... Mais il n'allait pas répliquer. Il laissa le vieil homme continuer.

- Je sais que vous avez pu voir les ... fâcheux évènements qui ont eu lieu dans le complexe. Peu de temps après être sorti de votre coma, je suppose que tout cela vous bouleverse quelque peu. Mais nous devons parler de ce qui vous amène ici.

Le regard gris du vieil homme perçait le regard du frigophobe, semblant chercher à lire à travers lui. Mais le jeune homme ne faiblit pas. Il n'était pas contre eux, mais il ne devait pas montrer de signe de faiblesses.

- On vous a informé à votre sortie du coma des raisons de votre présence ici. Nous souhaitons savoir un peu plus sur ce qui fais de vous... Des êtres particuliers.

- Et des meurtriers.

La voix de la jeune femme était cinglante, une voix qui aurait pu trancher l'espoir d'un simple prisonnier. On ressentait la force personnalité de la personne. Mais il ne devait pas se laisser faire. Tout en regardant tour à tour les deux agents, le frigophobe répondit le plus calmement possible.

- Je vais essayer de vous aider au mieux. Mais comprenez-bien Madame que ce n'est pas le cas de tout le monde... Cependant, je peux comprendre...

- Je demande à voir.

Elle semblait en colère, bien que contenu. Mais le regard du vieil agent semblait rassurant, encourageant même.

- Vous voulez nous aider, si je comprend bien. C'est déjà un bon début.

Le manchot sourit légèrement. Cela sembla énerver un peu plus la jeune femme, mais il acquiesça de la tête.

- Si cela peut aider à ce que ce genre de situation ne se produise plus, oui. Tout  comme j'ai souhaité aider les gens en ville, après avoir appris ce qui s'était passé.

Il crut lire de l'étonnement dans le regard des deux agents. Le vieil homme allait dire quelque chose, mais le frigophobe continua son idée.

- J'ai juste passé un appel pour aider ceux qui en avait besoin, avec l'argent de ma famille. Si je pouvais faire plus, je le ferais... Maintenant...

Cependant, l'effrayé du congelo se rappela un point important. Aider les gens étaient une chose.... Mais aider ses amis en faisait partie. Peut-être qu'il ne le considérait pas comme tel, mais pour lui, Dakota et James s'en rapprochaient beaucoup. Il ne voulait pas perdre d'autres amis, et il devait s'efforcer de les aider.... Il espérait donc faire le bon choix, et se ravisa.

Et le manchot commença à raconter ses péripéties, tout en cachant la véritable nature de Dreamland. Il raconta que l'hypnose n'avait pas marché, ce qu'il avait pu voir dans ces rêves mais que rien n'était réel pour lui, il ajouta des éléments n'existants pas et éluda les éléments les plus importants, les pouvoir et l'esclavagisme par exemple, et tout les événements importants. Il raconta aussi sa mise dans le coma sans préciser qu'il était revenu dans le monde des rêves, annonçant qu'il n'y avait eu que du noir après cette mise dans le coma.


Dernière édition par Alexander Blizzhead le Mar 2 Avr - 10:32, édité 2 fois
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James Brooks

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MessageSujet: Re: Tels des oiseaux en cage...   Tels des oiseaux en cage... - Page 2 Icon_minitimeVen 15 Mar - 20:08

Si James était riche, surement qu'il donnerait pleins d'argent à des associations comme venait de le faire Alexander. Hélas, il ne faisait pas partie de la jeunesse dorée de San Francisco. Sa mère travaillait très dur, et faisait énormément d'heures supplémentaires pour pouvoir gâter son unique fils. Et payer aussi les séances de psy - même si le docteur Parkinson n'était plus présent mais James n'était pas retourné chez lui depuis qu'ils avaient quitté le cabinet. L'adolescent était inquiet pour elle, autant qu'il l'était pour sa meilleure amie. Cette dernière n'avait manifesté aucun signe de vie lorsque le manchot avait été toquer à sa porte. Et puis ce qui s'était passé tout à l'heure avec la tentative de s'échapper de l'homme était encore vif dans son esprit. Qui sait si ils n'avaient pas emmène Dakota pour l'éliminer elle aussi...D'habitude, James était un jeune positif, mais dans un endroit pareil c'était un peu compliqué. Surtout quand les chances de sortir étaient maigres.
Heureusement, il avait Alex avec lui pour lui remonter le moral.

- Oui c'est la fille la plus courageuse que j'ai rencontré ! Après ma mère, bien sur

Avait il ajouté avec un sourire. C'était sur et certains qu'avec son fort caractère, sa meilleure amie allait leur en faire voir de toutes les couleurs. Hélas, son seul point d'accroche était appelé et James ne pouvait pas empêcher cette voix non familière dans sa tête lui souffler que le jeune homme n'allait pas revenir.

- Ah c'est trop déprimant

James se tapa les joues avec avec ses deux mains avant de sortir de la salle de repos pour visiter un peu. Enfin, visiter était un grand mot entre le réfectoire et le couloir qui amenait aux chambres. L'adolescent était tout de même aller tenter sa chance en allant frapper à la porte de Dakota. Celle-ci restait muette. Il colla son oreille, mais aucun bruit n'émanait de la pièce. L'idée qu'elle n'était pas dedans se faisait de plus en plus forte. James s'était mis alors à courir pour trouver un garde afin de l’alpaguer. Sa main s'était agrippé au bras de l'homme qui devait faire 1m80 et surement un gabarit de plus que l'adolescent. Ce dernier ne comptait cependant pas se laisser démonter. Lui aussi pouvait être une forte tête.

- Elle est où Dakota ?? Où est ce que vous avez emmené mon ami ??

Il avait suffit d'un simple mouvement pour que le garde ait envoyé bouler à quelques mètres l'adolescent, qui s'était retrouvé le cul sur le sol.

- Tu te calmes le mioche ! Ou tu veux qu'on te pique ?

Alors que le dis-mioche allait répliquer, une image venait littéralement de se mettre devant ses yeux. Un enfant & un tigre. Calvin et Hobbes. Avant d'être remplacé par le visage d'un enfant qui devait avoir 12-13 ans.

- Bouh !

Sans qu'il ne comprenne ce qui était en train de se passer, James était en train de suivre le gosse jusque dans le réfectoire, à être assis face à face.

- Euh...

- Salut moi c'est Georges ! Mais tu peux m'appeler Georgie ! Tu aimes les sucettes ? J'en ai pleins

Effectivement, quelques sucreries venaient d'inonder la table - et il était interdit de demander comment il avait eu ça. James n'avait de toute façon pas le temps de placer un mot, son jeune interlocuteur était vraiment...bavard.

- Ca c'est ma bd préféré, je te l'offre c'est cadeau ! Tu peux t'en servir pour frapper un garde avec mais ça risque de ne pas être un grand succès ! Tu as quel âge ? Moi j'ai 12 ans ! Je suis arrivé il y a une semaine et toi ? T'es nouveau non ? Pour prendre le bras d'un mec ultra baraqué comme ça ! Et c'est qui dakota ? C'est une fille ? Ta petite amie ?

L'adolescent sentait que sa tête allait exploser. Il n'arrivait vraiment pas à suivre le babillage du gosse en face de lui. Est ce que c'était un voyageur ou il était juste...dérangé ?
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Dakota Earnshow

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MessageSujet: Re: Tels des oiseaux en cage...   Tels des oiseaux en cage... - Page 2 Icon_minitimeMer 27 Mar - 14:50

La suite avait été bouclée après une longue attente, dans une nuée de paperasse. Ils lui avaient fait signer des autorisations pour les tests, pour le cas où ils s’avéreraient un peu plus invasifs que ceux auxquels ils avaient le droit en temps normal. Dakota n'aimait pas l'idée de se retrouver ouverte en deux, épinglée sur une table d'opérations, mais maintenant qu'elle était prise dans cette toile inextricable, elle n'avait plus les moyens de faire demi-tour. Renoncer maintenant, c'était s'opposer officiellement à la sûreté de l’État. On lui signa aussi des papiers d'accord de libération sous conditions, avec mise sous surveillance pour une durée indéterminée. Sans avocat sous la main pour lui certifier la validité des documents, ça aurait pu avoir autant de valeur qu'une liste de courses... mais c'était toujours mieux que rien.

Elle se sentait vide. Au-delà de la peur, dans le monde dénué de sens de ceux qui avaient perdu le contrôle de leur vie. Elle n'était qu'une marionnette entre les mains de ces agents. C'est ce qu'ils avaient été depuis le début, probablement. Qu'on le veuille ou non, tout être humain a sa limite et finit par céder. C'était juste vexant de constater à quel point sa limite avait été facile à atteindre. Pour une fois, ce n'était pas juste bon pour les autres, mais aussi bien pour elle-même. C'était probablement ça, le pire. Le mépris de soi.

Lorsqu'elle tira enfin la tête des piles de papiers, ce fut pour être ramenée dans les parties communes. On lui expliqua brièvement qu'il fallait leur laisser le temps de régler la partie administrative avec James et Alexander, après quoi on commencerait bientôt les tests. Aucune question concernant leur nature ne trouva de réponse, bien entendu.

Abandonnée dans ce couloir de prison où erraient quelques détenus, l'air sombre et hagard, Dakota resta plusieurs minutes sans bouger, à digérer ce qu'il venait de se passer. Pourtant le temps n'aidait en rien et tout lui restait en travers de la gorge. L'appréhension que les choses puissent mal tourner, la peur d'en avoir peur elle-même... ces émotions négatives la submergeaient par vagues et lui coupaient les jambes. Comment faire un pas ? Comment se tenir devant James et lui dire droit dans les yeux qu'elle avait fait le contraire de ce qu'elle leur avait demandé de faire ? Il la détesterait. Et il la laisserait, pour lui préférer cet ami qui n'existait que dans sa tête. Plus elle se représentait ces retrouvailles, plus profonde était l'angoisse.

C'est la voix de James qui la tira de sa torpeur, un peu plus loin, au détour d'un couloir. Son ton trahissait la panique alors qu'il s'inquiétait de l'endroit où elle se trouvait... juste de quoi faire grandir le poids de la culpabilité sur les épaules de la phobophobe. Le fait qu'il ait visiblement des ennuis n'arrangeait rien, mais c'était le déclic nécessaire pour que la gamine retrouve l'usage de ses membres et accoure vers la source des voix. La peur d'avoir peur d'arriver trop tard lui serrait les entrailles, mais lorsqu'elle déboucha enfin dans le couloir qui liait le réfectoire aux chambres, tout était rentré dans l'ordre. Plus la moindre trace de James, à croire qu'elle en avait seulement rêvé. Elle traversa le corridor, scrutant de tous côtés comme pour se convaincre qu'elle ne devenait pas folle au point d'entendre des voix, jusqu'à déboucher sur le réfectoire. Et c'est alors qu'elle les vit.

James, et un gamin blond à peine plus jeune qu'elle, le visage bardé de tâches de rousseur. De là où elle se trouvait, elle ne pouvait pas voir le visage de son meilleur ami mais vu l'enthousiasme de son interlocuteur, il devait passer un bon moment. Les sucreries étalées sur la table allaient d'ailleurs dans ce sens. Si le contexte n'avait pas été si carcéral, on aurait pu se croire à un goûter d'anniversaire. C'était... délirant. Blessant, aussi. Son esprit avait dû lui jouer des tours en lui faisant croire que son absence avait perturbé le psychotique, mais le fait est qu'il se débrouillait très bien sans elle. Peut-être même mieux, maintenant qu'elle n'était plus une entrave à la sociabilisation.

La blondinette pinça les lèvres, toujours sur le pas de la porte, tentant de se convaincre de ne pas faire demi-tour pour rejoindre sa chambre. Ça aurait été puéril, on ne pouvait pas s'attendre à ce qu'une amitié soit exclusive, qu'elle le désire ou non. Et elle devait assumer ses fautes en expliquant la situation à James. S'il devait la haïr, et bien c'est qu'elle l'aurait mérité. Se cacher derrière des silences et des mensonges ne servirait plus à rien dès que les agents gouvernementaux viendraient pour lui faire signer l'accord, de toute façon. Elle se décida donc à traverser la pièce jusqu'à la table où le duo était installé, restant debout juste à côté comme une statue de sel. Malgré sa détermination, les mots avaient du mal à franchir ses lèvres et sa bouche lui paraissait pâteuse.

- James, il faut que je te parle.

Ses mots tombaient comme des couperets, pourtant elle n'avait pas souhaité se montrer si dramatique. A croire que la légèreté n'était tout simplement pas sa tasse de thé. Elle s'apprêtait à reprendre la parole quand le gamin se leva pour la scruter sans gène avant de se tourner vers James.

- C'est elle Dakota ? Elle a l'air super sérieuse ! Vous devez pas vous amuser tous les jours! Il reporta alors son attention vers la surdouée, imposant une proximité qui  la dérangeait profondément. Moi c'est Georges ! Tu veux rester discuter avec nous?

- Non, je veux juste parler à James.

Elle le supportait depuis moins de deux minutes mais elle en avait déjà marre. Son ami allait encore lui reprocher sa méchanceté gratuite, mais elle n'était plus à ça près. Et puis d'ailleurs, il n'était pas vraiment utile de s'éloigner, à présent. Plus besoin de mentir, donc plus besoin de se cacher. Il n'y avait plus qu'à croiser les doigts pour que cet hyperactif arrive à se taire assez longtemps pour qu'elle puisse expliquer ce qui se tramait à James... et ne pas intervenir dans leur potentielle dispute. Autant dire que les probabilités pour que ça ait effectivement lieu étaient proches de zéro.

- Bref. J'ai... parlé aux agents. Je ne savais plus quoi penser après ce qui s'était passé dans la cour et quand j'ai entendu ce qui se passait dans ta chambre, j'ai perdu mon sang froid.

Elle se tut un instant, respirant profondément pour rassembler le peu de courage qu'il lui restait. Si sa voix ne trahissait pas ses émotions, son incapacité à soutenir le regard du psychotique en disait long sur son état.

- J'ai demandé à parler aux agents. On a longuement échangé, jusqu'à parvenir à un accord. Ils veulent que l'on participe à des tests afin de comprendre ce qui se passe quand nous allons là-bas. En échange... ils acceptent de nous faire signer un accord de liberté surveillée. Je n'ai aucune garantie qu'ils n'essaient pas de nous tromper, je sais. Je suis désolée si tu y vois une trahison. J'ai juste... j'avais peur que tu ne sortes jamais d'ici.
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Alexander Blizzhead

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MessageSujet: Re: Tels des oiseaux en cage...   Tels des oiseaux en cage... - Page 2 Icon_minitimeMar 2 Avr - 10:36

Après son histoire, il y eu un silence. Le vieil agent se décida à parler en premier.

- Je pensais que vous vouliez aider les gens... Quelle déception, vraiment...

Il semblait peiné, mais ne semblait pas non plus avoir mordu à l'hameçon. Peu importait. Alex voulait gagner du temps, car c'est tout ce qu'il avait pour lui pour le moment. Il espérait que ses deux amis trouveraient rapidement une solution, mais il allait peut-être falloir qu'il la trouve lui-même. Après tout c'était l’aîné non?

- Moi qui croyais qu'on pouvait travailler ensemble...

Le frigophobe commença à dire qu'il avait dit ce qu'il y avait à dire, quand la forte Skally sembla s'emporter, avec un regard plein de haine dirigé droit sur lui.

-Ce n'est pas grave, monsieur Blizzhead, vous apprendrez à apprécier la vue des murs de béton ici...

Elle partit, semblant sur le point d'exploser, et le manchot ne dis mot pendant quelques instants, avant que le vieil homme reprenne.

- Elle a vécu des moments... Difficiles, ces derniers temps. Quoi qu'il en soit, nous nous reverrons, et nous verrons si vous avez des... Détails à ajouter.

Son regard était sévère, bien que sa voix semblait amusé. Au moins, il n'avait rien à craindre de lui à première vue. En apparence tout du moins. Alexander était même à se demander si ce n'était pas lui qui dirigeait les opérations, et qu'il agissait en tant qu'agent en couverture.... Mais ce n'était sans doute qu'une idée. Il sortit donc, marchant calmement vers la salle ou il avait laissé James, en repensant à tout cela. C'était sans doute la seule solution... Bien sûr, il aurait du tout dire. Mais trahir ses amis, cela risquerait de les entrainer dans des situations non enviable, comme celle de l'homme fusillé... Au retour de ce souvenir, son crâne commença à le faire souffrir. Comment des hommes pouvaient agir ainsi, et tuer puis poser les questions ensuites? Comment cela pouvait-il être accepté par la société?

La réponse était simple: la société ne le savait pas. Si le pirate avait été là, il aurait parlé de coup monté... Il espérait que ce dernier ne tomberait jamais entre les mains de ces gens-là.
En arrivant à la salle de pause, il eut la mauvaise surprise de voir qu'il n'y était plus. Ou était-il passé? Il commença donc par l'endroit qui lui semblait le plus logique... Le réfectoire. Il continua donc sa marche, un peu inquiet pour son amis, mais repensant à cet interrogatoire. Quelque moments difficile? Avait-elle perdu quelqu'un? Et qu'est ce que le vieil homme cachait? Il n'aurait sans doute aucune de ses deux réponses.....

Lorsqu'il déboucha sur l'entrée du réfectoire, il put voir James, en compagnie de Dakota qui était de retour... et d'un blondinet. Il y avait aussi une table pleine de sucreries. Ils s'amusaient peut-être, essayant d'oublier ce qui s'était passé? Ce serait bien, pour des enfants comme eux...

Mais plus il se rapprochait, plus il en doutait. Il s'installa près de ses comparses, tandis que le gamin commençait à le regarder.

- Les agents voulaient m'interroger, mais je n'ai rien dis.

Puis le gamin commença à parler.

- Salut, moi c'est Georges! Tu veux parler avec nous? La fille elle est pas très gentille, mais toi tu es...

Dans sa tête, le frigophobe mis le bouton "Mute" en on, et sourit juste au garçon, l'ignorant poliment. Il se rendait compte que la situation semblait tendu entre ses deux amis.

- Que se passe-t-il? Vous n'avez pas l'air bien... Ils t'ont fait du mal Dakota?

Il espérait que non, de tout son cœur, mais il était inquiet. Ce silence était pesant (si on oubliait le babillage du gamin à côté d'eux, ce qui commençait à l'irriter), et il était certain que ce n'était pas de bon augure.... Qu'avait-il fait? Ou qu'avait fait Dakota?
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James Brooks

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MessageSujet: Re: Tels des oiseaux en cage...   Tels des oiseaux en cage... - Page 2 Icon_minitimeDim 7 Avr - 17:40

James sentait que ce n'était pas le garde qui allait se prendre la bande dessinée sur la tronche mais l'enfant en face de lui. D'habitude il était plutôt pacifique et aimait bien discuter mais là, c'était vraiment trop. De toute façon Georgie parlait plus tout seul à vrai dire étant donné qu'il ne laissait pas le pauvre adolescent dépassé en placer une. Impossible de répondre à une question posée, c'était à se demander si son jeune interlocuteur avait vraiment envie de savoir la réponse.

- Woh attend, ralentis, j'arrive pas à te suivre !

James avait fini par ouvrir la bouche, ne tenant plus dans son silence. Au moins ça avait eu le mérite de faire stopper Georges. Le rouge était moné à ses joues constellés de tâches de rougeur.

- Haha désolé j'ai tendance à trop parler ! C'était ce que y'avait tout le temps écrit sur mon carnet scolaire " bavarde trop en classe"

Malgré leur première rencontre assez sportive, un sourire avait étiré les lèvres de l'adolescent. Si lui on lui reprochait d'être souvent naïf, le blondinet ne devait pas être en reste. Que faisait il ici d'ailleurs ? Il avait dit être arrivé il y a une semaine...Ses parents n'étaient ils pas inquiet pour leur fils ? Si James avait été à leur place, il aurait remuer ciel et terre pour retrouver son enfant. Enfin, le psychotique n'était même pas capable de trouver sa meilleure amie dans un bâtiment hautement sécurisé et fermé. Ce n'était pas maintenant, qu'il allait faire Spider-Man. Au moins Georges avait il le mérite de lui changer les idées. Alexander étant parti lui aussi il n'avait plus personne - à part Jules mais comme il était invisible on allait encore plus le prendre pour un fou si il lui parlait. Ce dernier n'était d'ailleurs même pas à ses côtés présentement. A la place, c'était Dakota. Elle était apparu tel un fantôme, faisant sursauter James lorsqu'elle avait prit la parole.

- Dakota ! Tu es revenu !

Le soulagement et la joie était venu peindre le visage de l'adolescent. Il avait vraiment cru ne plus revoir son visage sérieux et ne plus se faire disputer. Naturellement Georges n'avait pas pu s'empêcher de squatter, invitant la nouvelle venue à discuter avec eux. Dakota avait balayé nettement son invitation - et Dieu que ça avait manqué à l'adolescent l'amabilité de sa meilleure amie. N'ayant pas envie que le blondinet soit triste, James lui avait fait un sourire navré avant de retourner son regard sur l'adolescente en face de lui.

- Je t'écoute

Ca semblait très sérieux comme conversation et James se demandait si il ne fallait pas aller dans un endroit au calme, bien que à son avis il devaut y avoir des écoutes partout.

- Ah oui désolé...j'ai peur des piqûres...

Sa main était venue gratter sa nuque, gêné un peu que Dakota ait tout entendu. Ou tout du moins, qu'elle ait su qu'il y avait eu un soucis dans sa chambre. A cause de lui, elle avait du revoir son plan. Et ça lui faisait mal.

- C'est ma faute et celle de Jules...je suis désolé...Je fais pas confiance à ces agents mais...en y pensant, ils ont rien à y gagner en nous trahissant

Est ce qu'il en voulait à sa meilleure amie d'avoir exécuter le contraire de ce que elle-même leur avait demandé de ne pas faire ? Pas du tout. Il savait qu'elle avait surement pas eu le choix et que c'était pour le bien des trois voyageurs.

- Et Alexander aussi...?

Il préférait demander tout de même. Après tout, Dakota ne le connaissait pas vraiment et n'avait donc aucun compte à lui rendre. En parlant du loup, ce dernier était d'ailleurs en train de venir vers eux. Le manchot leur annonça qu'il n'avait rien dit non plus lors de son interrogatoire. Un sourire venait étirer les lèvres de l'adolescent. C'était un signe suffisant pour savoir qu'on pouvait lui faire confiance non ?

- Non, elle va bien t'inquiètes pas ! C'est juste que on s'interrogeait...Elle...elle a réussi à conclure un accord avec eux...

- Je veux venir avec vous ! Je suis un courageux et grand garçon !

Évidemment, Georgie avait entendu la conversation de A à Z. James se sentait un peu coupable de laisser un enfant dans un tel endroit. Son grand coeur était surement l'une de ses faiblesses. Mais il ne pouvait rien faire pour Georges, hormis si il était un voyageur. Mais ce n'était pas vraiment une question que l'on pouvait poser cash.
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