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| Un nouveau commencement | |
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Auteur | Message |
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Julian McMorre
Maladie mentale : Peur des convenances, normes et des règles.
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Mer 9 Mar - 14:59 | |
| À peine rentré de la première sortie de l'hôtel que, finalement, les deux comparses en étaient déjà ressortis. À croire qu'ils ne tenaient pas en place, ce qui en soi collait à la personnalité de Julian. D'ailleurs, la remarque d'Eva en ce qui concernait le fait de suivre le bruit tenait de la logique même. Il présupposa, estimant la jeune femme un minimum intelligente, que cette remarque faisait office de simple remplissage de conversation plus que de réelle tentative d'information pour le phobique. Dans tous les cas, il frissonnait d'avance de dégoût et quelque peu de peur de se retrouver dans un endroit bondé de monde, tous plus normaux les uns que les autres... Il lui serait nécessaire de faire preuve d'un certain sang froid pour ne pas faire une quelconque crise de nerfs.
Par contre, concernant Zephyr, Julian ne se sentait pas véritablement concerné. Certes Dreamland était un monde dangereux et cet hôtel vraiment étrange, mais c'était un grand garçon qui psychotait sur la moindre ombre du coin pour arranger les choses. Il n'aurait aucun mal à s'en sortir s'il lui arrivait quelque chose ici. Commençant à ouvrir la bouche, Julian eut le droit à un sursaut de surprise dû au toussotement de la vieille hôtelière. Elle était terriblement silencieuse, et cela devenait vraiment énervant qu'elle puisse les surprendre aussi facilement à longueur de temps. À force, ça n'en devenait même plus marrant, dire que pourtant cela le faisait rire au début... En plus, les paroles de la vieille femme finirent de lui supprimer toute envie de rire quelle qu'elle soit en rajoutant deux règles strictes et claires, rentrer avant une heure du matin, et être prêt pour sept heure. Il faudrait absolument trouver durant la soirée un moyen quel qu'il soit de les contourner, d'une manière ou d'une autre, sous peine d'être malade de peur et de dégoût de devoir les respecter à la lettre... Peut être à la limite en étant prêt plus tôt que l'heure demandée pour la seconde règle, mais la première, la question lui resterait dans la tête jusqu'à trouver une réponse qui lui convienne...
Dans tous les cas, à peine le temps de réfléchir à tout cela que la gérante avait déjà disparue, et que Zephyr arrivait dont ne sait où avec un plein sourire sur le visage.
Se tournant vers Eva, il lui tapota l'épaule et lança : - Bon ben, question Zephyr, problème réglé hein ! Tu vois bien qu'il n'y avait pas à s'en faire !
Puis sans même se poser de question sur la « disparition » de son camarade, il s'élança d'un pas vif et sûr vers le son et la lumière du festival, gardant tout de même en tête la petite épine de l'horaire limite.
…
En moins d'une dizaine de minutes à pas rapides, le groupe déboucha sur une grande – très grande – place, extrêmement animée, et pour la plus grande horreur de Julian, réellement pleine à craquer de monde. Pour mieux tout distinguer, il monta sans se préoccuper d'une quelconque répercutions sur quelques poubelles. Dans le moindre coin de la place se trouvait des espèces de roulottes vendant des souvenirs de la ville ou du festival, de la nourriture ou à boire, mais aussi un certain nombre non négligeable de scène où se produisait tout un tas de spectacles différents : des dresseurs d'animaux que Julian n'avait jamais vu, où il jurerait qu'ils n'existaient pas dans le monde réel, des jongleurs, des acrobates, des stands de magie, et même un stand d'hypnose. Au milieu de tout cela se trouvait un orchestre jouant en donnant jusqu'à la moindre énergie disponibles dans leurs réserves. Autour d'eux, de nombreuses personnes dansaient joyeusement aux rythme de la musique. D'ailleurs, quelques grandes artères attenantes disposées elles-aussi d'attraction et de groupes de musique, le principal ne pouvant pas nécessairement se faire entendre partout vu la taille de la place.
Le spectacle était grandiose, et il semblait vraiment magique. En plus, durant son temps d'arrêt à s'émerveiller de tout cela, un homme lui avait tendu un prospectus annonçant qu'il ne faudrait pas rater le grand bûché, vers minuit, où se dirigerait la parade à partir de 11h30. C'est en descendant de la poubelle, pour exprimer l'émerveillement ressenti à ses deux camarades que Julian vit que sa main tremblait... Se demandant pourquoi, il reprit nettement plus conscience de son environnement, de plus que « cette fête grandiose ». Il y avait – vraiment – beaucoup de gens, trop de gens, tous plus normaux les uns que les autres. Et si son esprit n'avait pas réagit à sa peur, son corps, si. Mais maintenant qu'il en avait prit conscience, il s'agissait d'une autre histoire... Il ne hurla pas, mais pas loin. Il se mordit plutôt à lèvre à sang, le regard effrayé envers la foule, et couru dans le recoin le plus proche, s'y recroquevillant les mains sur la tête et fermant les yeux. Tremblant de tout son corps, il essayait d'activer son pouvoir pour retrouver sa cape chérie, mais impossible de réussir. Il n'en fut que plus paniqué par la situation, incapable pour le moment de faire face à quoi que ce soit. | |
| | | Le Marchand de sable
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Lun 31 Déc - 16:04 | |
| La nuit tombait sur la ville de Riven Town, laissant choir sur ces bâtisses étonnamment "normales" son voile d'obscurité. Pourtant, loin de s'endormir, la cité paraissait s'éveiller. Les stands éclosaient un peu partout pour révéler aux curieux comme aux gourmands leurs merveilles, sans parler de la musique qui s'élevait des scènes où des groupes locaux se produisaient avec fougue et énergie. Le fond de l'air était frais et humide mais ce n'était pas suffisant pour maintenir les gens chez eux, loin des festivités.
Le festival battait son plein, tant et si bien que la foule se pressait autour de la silhouette prostrée de Julian. Dans cette position il ne put pas voir Alicia et Zephyr disparaître, rappelés dans le monde réel par une réalité bien moins douce que celle qui leur avait été ici offerte. Au lieu de ça, il fut assailli par les visages inquiets des passants se penchant sur lui pour s'informer de son état. Quoi de plus normal après tout ?
Faute de réponse de sa part, quelques bénévoles se saisirent de lui sous les aisselles pour le traîner à l'écart de l'agitation. Une petite ruelle masquée par les stands fit très bien l'affaire et, après s'être assuré qu'il ne souffrait pas d'un mal physique, ils laissèrent Julian là. Par acquis de conscience, une femme lui abandonna même son verre de jus de fruit et sa pomme d'amour. Ça réglerait une éventuelle hypoglycémie... Mais aussi gentille que soit l'attention cela n'avait pas sur le phobique l'effet escompté. Faute de remerciement, elle s'effaça à son tour, replongeant la ruelle dans un silence relatif, légèrement perturbé par les échos lointains de la musique du festival.
Mais ce n'était pas le seul bruit qui perturbait la ruelle. Quelque chose semblait farfouiller dans une benne à ordures nauséabonde adossée à un mur. Quelque chose de trop grand pour être un raton-laveur. Peut-être même assez gros pour être humain. - Précisions:
1) Comme tu l'as peut-être deviné Julian, ce message est un précurseur à l'arrivée de Malou. Merci de ne pas te sauver à l'autre bout de la ville. 2) J'ai lu plus haut que vous fuyez les flics comme la peste et que vous cachez votre nature de voyageurs, mais ça ne fait pas vraiment sens. C'est à Elipse que les voyageurs sont chassés. En dehors de la capitale, il n'y a pas de racisme de masse. Ça peut arriver mais c'est isolé; ne prenez pas ça pour la norme !
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| | | Malorie Erikson
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Jeu 3 Jan - 12:02 | |
| Cet après-midi là Malou avait eu quartier libre à l'arène. Il faisait beau, chaud sans un souffle de vent et après un repas prit sur le pouce elle avait décidé d'aller voir Joséphine afin de tenter de régler avec elle la situation scabreuse dans laquelle s'était fourvoyé Robin. Elle avait démarré son ambulance camionnette dont l'avant avait été agrémenté d'un pare-buffle et avait filé en direction de Fort-Hope, le camp au nord-ouest de Detroit. Elle s'était garé non loin des barricades, avait sauté hors de son véhicule, lorgnant à droite et à gauche et allait actionner la grosse cloche de la porte d'entrée quand ce fut le trou noir.
Lorsqu'elle se réveilla elle eut la désagréable impression de glisser à une vitesse hallucinante sur un toboggan géant de part et d'autres duquel défilait un paysage nocturne qui la laissa indifférente tandis que son corps semblait se tordre et s'amincir aux limites du possible comme pour tenter d'entrer dans le chas d'une aiguille. Cet étrange voyage n'avait peut-être pas duré longtemps mais elle le ressentit comme une éternité douloureuse. Que lui était-il arrivé ? Elle n'eut pas le temps de répondre à sa question qu'elle fut projetée malproprement sur la terre ferme.
Furtivement elle regarda autour d'elle. Il n'y avait personne de vif ou à demi mort dans son champs de vision mais cela ne voulait rien dire; les mangeurs d'homme avaient la sale manie de débarquer d'on ne savait où au moment où l'on s'y attendait le moins et en plus il faisait nuit. Tout en se frottant les fesses endolories elle avisa un buisson et courut se cacher derrière afin d'observer plus attentivement là où elle avait atterri. D'un rapide coup d'oeil elle embrassa la rase campagne verdoyante banale à pleurer, aperçut non loin des rails qui ne semblaient pas en très bon état ce qui était tout à fait normal dans ce monde apocalyptique mais la chose qui la choqua le plus fut le temps. Le ciel était gris, il faisait froid et les arbres avaient perdus une bonne partie de leur feuillage qui lui indiquait que c'était la fin de l'automne.
Tout en frissonnant dans une tenue orange de fine cotonnade du plus mauvais goût, son cerveau tentait d'analyser les informations. Dubitative elle se gratta la tête. Que s'était-il passé entre le moment où elle était à Detroit en plein de mois de juillet et cette minute où elle découvrait un endroit désolant de fadeur qui sentait presque l'hiver ? Où avait-elle été enfermée et probablement droguée ? par qui ?
La réponse fusa rapidement dans son cerveau. Il lui était déjà arrivé deux fois de vivre une mésaventure à peu près similaire. L'une orchestrée par des cannibales qui l'avaient emmenée en pleine forêt et l'autre par un psychopathe qui les avaient enchaînée elle et trois survivants dans la volière du zoo. Une fois de plus elle avait dû être la proie d'un cinglé qui l'avait abandonnée elle ne savait où dans un but forcément malsain. Comme les autres fois elle n'avait plus rien; ni véhicule, ni sac à dos à la différence que même ses fringues habituelles avaient été confisquées et qu'elle commençait à avoir franchement froid.
Pas encore décidée à aller de l'avant, elle se résolut faire ses exercices de gymnastiques journaliers histoire de se réchauffer mais au bout de la cinquième pompe les muscles de ses bras se rebiffèrent et elle se laissa tomber à plat ventre, incapable d'en faire plus. 'Taaain... Eructa-t-elle, c'est sûr que si ça fait cinq mois que je roupille, j'ai tout perdu ! Elle essaya quelques mouvements de combat de rue mais elle se sentait gauche et l'équilibre lui manquait. Surveillant toujours les alentours, elle piqua un sprint mais au bout de cinq cents mètres elle cracha ses poumons tandis que les jambes se dérobaient. Elle poussa un soupir excédé et décida de poursuivre sa route en marchant. De toutes façons il fallait qu'elle sorte de cette cambrousse de merde où il n'y avait rien à faire, rien à fouiller ni rien à manger. D'ailleurs elle était relativement tranquille. Les Immondices préférant les endroits habités, elle aurait peu de chance d'en croiser un. Heureusement car sans arme elle n'aurait pas fait long feu.
De très mauvaise humeur, le visage fermé elle avançait tant bien que mal, pieds nus dans ses sabots sans s'émouvoir du lever du jour gris ardoise ni de la rosée qui perlait sur les herbes folles. Sans penser à rien et encore moins au lieu où elle avait échouée vu qu'elle s'en fichait comme d'une guigne, les endroits se valant tous dans ce monde de merde, elle cheminait en grelottant sur un chemin de terre aussi droit qu'une queue de rat.
Quand il lui sembla que sous ce ciel de plomb minable il devait être aux alentours de midi elle décida de se reposer à l'intérieur du seul bosquet présent. Elle reluqua la station arborée et s'accroupit pour soulager un besoin. C'est alors qu'elle aperçut, caché dans les branchages tombés au sol quelque chose qui brillait. Se reculottant rapidement elle alla voir et découvrit un petit triangle métallique ainsi qu'un masque de mort-vivant. Elle regarda les objets étonnée, pensant qu'un gosse avait dû perdre une partie de ses affaires et conclut rapidement que désormais ce serait à elle même si elle n'en avait pas besoin; le chiard avait qu'à faire attention à ses jouets. Elle ramassa instinctivement une fine branche histoire de passer ses nerfs sur la végétation le long du sentier qui lui resterait à parcourir, chercha des yeux n'importe quoi à se mettre sous la dent, ramassa quelques feuilles de doucette, les porta à sa bouche et les recracha d'office: elle avaient goût de pisse de chat ! Décidément, la campagne n'était pas on truc...
Malou marcha longtemps, jusqu'à apercevoir au loin une ville se découper dans le brouillard ambiant. Elle accéléra l'allure autant que pouvait lui permettre les ampoules sur ses pieds ramollis par l'inaction et, tandis que la nuit tombait, atteignit enfin les portes d'une cité aussi grise que son ciel dont le nom s'étalait sur un panneau: Riven Town. L'appellation étant de consonance Anglaise elle ne se posa pas plus de problème; au moins était-elle aux States et au mieux dans le banlieue de Detroit. Mais à peine eut-elle pénétré les lieux que des flonflons lui heurta les oreilles. Hormis MNM et compagnie elle détestait toute autre forme de musique et plus particulièrement ce genre, ce qui n'arrangea rien à son humeur.
De toutes façons, ce n'était pas le moment de tester ses aptitudes mélomanes, encore moins de chercher à savoir si elle avait l'oreille absolue. L'endroit pullulait d'individus et qui disait survivants en surnombre disait hordes de mangeurs d'hommes. Elle regretta de ne plus avoir son casse-tête iroquois, arme un peu étrange mais légère et malléable que lui avait fabriqué Adam; comment allait-elle se défendre ?
Comme à ses débuts dans Seattle elle longea les murs, se cachant dans les cages d'immeubles avant de repartir sous le regard étonné des passants qu'elle ignorait avec mépris jusqu'à s'apercevoir qu'il n'y avait aucune Puanteur dans les rues ce qui était inhabituel sauf... dans un camps.
Elle commençait à comprendre. Le vicelard de psychopathe de merde, après l'avoir droguée pendant cinq mois, l'avait catapulté dans un camp de survivants. La campagne avec ses quelques champs cultivés étant certainement leur propriété afin de se nourrir. Pourquoi ? Que voulait-il faire et qu'attendait-il de sa personne ?
Rassurée elle souffla. Elle avait quand même de la chance dans le sens où ici elle ne se ferait pas bouffer la cervelle dans une impasse ! Il n'y avait plus qu'à attendre des nouvelles du connard qui s'imaginait pouvoir lui imposer une quête quelconque. Elle continua sa route à la recherche d'elle ne savait trop quoi tout en lorgnant du coin de l'oeil les stands de viandes grillées et les confiseries. Ce camp devait être riche et posséder d'énormes enclos d'élevage pour proposer une telle abondance...
Soûlée par le bruit et la foule qui grossissait de minutes en minutes elle s'éloigna de la grande artère et pénétra dans une ruelle quand tout à coup elle vit une silhouette encapuchonnée, à moitié allongée au sol tandis que des survivants se ruaient sur lui. Sans même chercher à savoir de quoi il retournait, elle souleva rapidement le couvercle d'une benne à ordure et se glissa à l'intérieur. Malheureusement le couvercle lui échappa des mains et se referma dans un claquement sec. Décidément, même pour la discrétion elle n'était plus douée.
Inquiète, elle attendit immobile quelques instants et comme rien ne bougeait elle tenta de s'installer un peu mieux en tentant vainement de faire fi à l'odeur nauséabonde. De toutes façons, qui aurait l'idée de venir vérifier dans une poubelle ce qui avait fait du bruit ? N'importe quel pékin s'imaginerait avoir affaire à un vulgaire rat ou un chat et n'importe quel survivant craindrait que ce soit un mangeur d'homme et passerait son chemin en allongeant le pas.
Elle n'y voyait rien mais elle était tranquille. Elle en profita pour chercher à taton de quoi manger. Après avoir touché des choses improbables puis des épluchures de légumes, sa main tomba enfin sur un quignon de pain dur qu'elle porta à sa bouche. Tout en mangeant, elle fouillait encore afin de trouver un sac plastique pas trop puant pour y mettre le masque et le triangle vu que ses fringues n'avaient pas de poches.
Au bout d'un moment elle trouva son bonheur et s'imaginait pouvoir dormir tranquillement là-dedans tout en se bouchant le nez quand ses oreilles furent alertées par deux informations. Premièrement il n'y avait plus de bruits de voix, l'attroupement avait dû repartir et deuxièmement quelqu'un ou quelque chose de mort et vivant à la fois semblait fureter autour de sa planque. Il lui fallait une arme. N'importe quoi mais tout de suite ! Farfouillant dans les détritus elle finit par dénicher un os de gigot. Ce n'était pas la panacée mais cela pourrait peut-être suffire à intimider l'adversaire. Sur ce, elle se recroquevilla se cachant à demi au milieu des sacs poubelles et attendit, concentrée, prête à attaquer. | |
| | | Julian McMorre
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Lun 7 Jan - 22:53 | |
| Que faire lorsque l’on est en crise, comme l’était Julian à cet instant ? Rien, si ce n’est attendre, ou tout du moins espérer, que celle-ci passe. Cela dit, le sujet de cette dernière concernant un problème de foule trop importante à son goût, qui plus est en plein milieu d’un festival, l’attente pourrait bien être longue. Il lui faudrait faire avec les joies des tremblements et de la tétanie de son corps, à l’exception d’un léger tremblement de peur. Pour accompagner ces symptômes s’invita la sueur, lui glissant le long du dos, du coup ou du visage, lui procurant une sensation de froid des plus désagréable, la température extérieure elle-même n’améliorant pas la situation.
Julian désirait pourtant plus que tout se reprendre, agir, et bien sûr garder le contrôle, et fit pour cela tous les efforts qui lui furent possible, sans succès aucun. Enfin… attirer plus encore l’attention sur soi pu éventuellement être considéré comme une réussite en vérité. En effet, plusieurs silhouettes – de simples passants quelque peu soucieux des autres s’intéressèrent à finalement à sa personne, inquiets. Julian eut alors rapidement plus plus l’impression d’être assailli que d’être secouru. Comment espéraient-ils que, dans son état, il soit capable de leur répondre ? Tétanisé et préoccupé par un sujet autrement plus important que leur gentillesse, il ne leur adressa pas le moindre mot. Ce qui n’aida pas – bien sûr – à les rassurer. Discutant de la meilleure marche à suivre, ils prirent la décision sans consentement de l’intéressé de le traîner sans réel ménagement dans une ruelle bien plus calme et vide de monde. Bien plus odorante aussi. Malgré tout, le problème majeur duquel la crise avait résulté était maintenant écarté, d’autant plus au moment où les passants, n’attendant plus de remerciements, retournèrent vaquer à leurs occupations respectives. Ne restait plus à Julian qu’à se calmer et se reprendre en main, chose malgré tout bien plus vite énoncée qu’effectuée !
Une expiration profonde, une insufflation de même, et on recommence… Voici une routine efficace ayant fait ses preuves à plusieurs reprises qu’il entreprit de mettre à l’épreuve à nouveau. Julian put ainsi, non sans efforts, sortir lentement mais sûrement de sa crise. Calmer l’esprit, les tremblements, puis la tétanie, l’un après l’autre et sans précipitation. Et prendre le temps de penser à des endroits qui pourraient être plus sympathiques en ce monde étrange… Pourquoi n’y aurait-il pas… qui sait, une ville faite entièrement de bonbons, même ses habitants ? Il ne risquerait pas de criser là bas ! Il se laissa ainsi aller à quelques divagation puisque, après tout, il n’avait en ce lieu que pour seuls compagnons quelques sacs de déchets et une poubelle qui ne risquaient pas de le presser.
Se sentant de plus en plus libre, retrouvant contrôle au fur et à mesure de chaque partie de son corps, l’un de ses « camarades » le ramena à la réalité d’étrange manière. La benne venait de faire du bruit, le prenant par surprise. Julian avait bien compris que ce monde n’était pas bien normal, mais quand même, de là à ce que les bennes de déchets soient vivantes, la chose restait plutôt invraisemblable. La question d’aller ou non examiner l’intérieur de sa compagne ne se posa donc pas. Si elle n’était pas vivante, quelque chose à l’intérieur devait l’être. Toute mesure de sécurité aurait voulu qu’il agisse prudemment, pour sûr qu’il allait bien évidemment faire l’inverse. Il se leva donc et… réalisa en voulant épousseter ses habits salis par le sol d’une propreté relative qu’il avait dans les mains un verre de jus d’orange et une pomme d’amour. D’où pouvaient-ils sortir ? Julian sourit à l’idée que ce monde n’arrêterait pas, finalement, de le surprendre en bien, quand bien même il n’aimait pas les pommes d’amour. Il avala d’une traite le verre, puis passa à ce qui l’intéressait le plus, le contenu de la benne.
Sans prudence aucune il s’avança donc vers cette dernière, laissant derrière lui les traces de ses pas dans la crasse du sol. Aussi simplement qu’inconsciemment, il ouvrit rapidement, et en grand, le couvercle de la benne pour y apercevoir, caché, quelqu’un. Il n’en distingua pas pour autant le sexe, l’heure avancée et l’étroitesse de la ruelle n’allouaient ici même que peu de luminosité. Le déclic fut instantané dans l’esprit malade de Julian : Personne ne pouvait – naturellement – prendre plaisir à loger dans un tel lieu sans être différent de la simple populace. Cet individu serait donc tout à fait intéressant à côtoyer pour éviter toute normalité environnante. Il sauta donc lui-même dans la benne sans réellement se poser la question de comment agir. Son corps avait agit aussi vite que les réflexions se bousculant dans son crâne. A peine atterri qu’il tendit la pomme d’amour vers cette nouvelle personne, la lui proposant à manger en gage d’amitié, le tout accompagné de l’un de ses fameux grands sourires candide et pratiquement enfantin. | |
| | | Malorie Erikson
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Mer 9 Jan - 22:26 | |
| Tous muscles tendus, Malou se préparait à l'assaut quand tout à coup le couvercle de la benne s'ouvrit en grand. Eberluée par cette action soudaine, elle tapa avec l'os de gigot comme elle pouvait sur l'individu qui avait l'outrecuidance de pénétrer dans son espace privé sans demander l'autorisation. Dégage de là sale con ! Feulait-elle tandis que le type s'installait comme s'il était chez lui. Elle s'apprêtait à lui cogner le crâne quand elle aperçut dans l'obscurité qu'il lui tendait quelque chose. Le manque de luminosité ne lui permettait pas de voir les traits du visage mais elle devinait une paire d'yeux sans une once d'agressivité briller en la regardant. Méfiance restait malgré tout le mot d'ordre quelque soit la situation et l'état de béatitude de la personne en face; même les simples d'esprit pouvaient être dangereux. Sans baisser la garde, elle se dégagea des sacs malodorants et l'homme (elle avait vu que c'était un homme) pouvait au moins apercevoir un tignasse blonde et des poignets frêles annonçant logiquement un sexe féminin. Elle avança la main et se saisit du bâton fin en bois au bout duquel trônait quelque chose de rond. Tout en continuant de fixer le colocataire d'un regard glacial, elle sentit la chose puis, se doutant que c'était comestible, la lécha prudemment.
C'est... C'est pour moi ? Demanda t-elle tout en dirigeant la friandise vers le peu de lumière qu'offrait un lampadaire à l'autre bout de la ruelle. Une pomme d'amour ! Elle n'en avait jamais mangé. Quand elle était petite personne ne l'avait emmené sur une foire et après... Fermant les yeux elle se délecta du caramel coloré avant de croquer avidement dans le fruit. Depuis qu'elle résidait à l'arène, les crises d'anorexie avaient cessées, elle avait faim comme tout le monde. Quand elle eu tout fini jusque même le trognon et les pépins, elle dit: je m'appelle Malou. Et toi ?
Tout en écoutant la réponse elle se dit que finalement elle n'allait peut-être pas crécher là d'autant qu'à deux ce serait malaisé. Grelottant à nouveau depuis que le couvercle était ouvert elle fouilla en quête de quelque chose pour la protéger. Il n'y avait pas de vêtements, il ne fallait pas rêver mais elle réussit à dénicher un grand sac poubelle noir qui ne refermait pas d'ordures mais plutôt des affaires de bureau ou des jouets cassés et feuilles d'écolier. Elle le vida et s'aidant de ses dents elle fit un trou pour y passer la tête puis deux autres pour les mains. La chaleur de son corps sous cette housse imperméable devrait pouvoir faire l'affaire.
Ainsi vêtue, elle s'extirpa de la poubelle tout en examinant son os encore entouré de viande avariée. Elle avait beau être habituée à pire en matière de putréfaction, elle ne pouvait pas tolérer que son arme de fortune soit à ce point souillée. Avisant un chien qui reniflait les détritus, elle le lui confia afin qu'il le nettoie. L'animal le posa au sol entre ses pattes et rongea en véritable professionnel le surplus dérangeant jusqu'au moment où, pensant qu'il pourrait l'emporter dans son stock secret, il le prit dans sa gueule et amorça un demi tour. Heureusement la jeune fille avait l'oeil. A peine le bestiaux eut-il tourné les talons qu'elle se rua sur lui, attrapa l'os, lui emmancha un coup de poing dans la mâchoire, un coup de latte dans le flanc et tira tout ce qu'elle savait pour reprendre son dû. Abasourdi par la rapidité de l'attaque, le clebs eut un mouvement de recul. Malou en profita pour déloger le fémur d'entre les crocs, l'abattit sur la tronche du clébard qui fila queue basse sans demander son reste. Elle n'avait peut-être plus de muscles mais elle n'avait pas perdu sa vivacité, c'était déjà un bon point. Tout en rangeant son arme dans le sac où gisait le masque et le triangle, elle regarda l'inconnu et comme pour expliquer son attitude, elle lança: c'est moi qui l'ait trouvé, il est à moi.
Indécise quant à la suite de la mésaventure, elle scruta les alentours et repéra une maison sur deux étages, en triste état, porte et volets clos qui semblait abandonnée. Pieds nus dans ses sabots en plastique ajouré elle commençait à avoir l'onglée aux orteils aussi songeait t-elle également à d'autres alternatives. En bref, la jeune fille était pleine de ressources en ce qui concernait la survie mais pour l'heure elle aurait bien aimé savoir si elle était loin ou non de Detroit. Hors de question cependant de demander quoi que soit de ce genre, cela pouvait la mettre en état de faiblesse d'avouer au gus qu'elle était nouvelle venue ici alors qu'apparemment personne ne l'y avait invitée. Se tournant vers lui, elle susurra d'une voix faussement détachée: tu habites ici ? | |
| | | Julian McMorre
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Lun 14 Jan - 15:21 | |
| La nouvelle camarade de Julian semblait bien être du genre prudente d’après la langage corporel qui était celui de cette dernière. A croire qu’il n’était capable rencontrer que des gens de ce genre là dans ce monde étrange… Aurait-elle tout autant peur que Zéphyr ou Eva des forces de l’ordre ? Il ne l’espérait pas, le comique de répétition n’était intéressant que sur une courte durée. Au delà, ce genre de pratique ne devenait que bien plus fatiguant qu’amusant. Quoi qu’il en soit, quand elle énonça se nommer Malou, il eut la confirmation définitive du sexe de l’inconnue. Décidément, il rencontrait ici bien beaucoup de femmes que d’hommes. Encore un coup du sort ou simple hasard ? Dans les deux cas, il devrait de toute manière faire avec si tant est que cette Malou rejoigne le groupe.
« -Pour ma part, c’est Julian. Pas bien original comme prénom, mais heureusement pas le plus classique non plus. »
Ceci de fait, il comptait bien la questionner plus en avant sur son idée, curiosité oblige, mais les actions de cette demoiselle l’interloquèrent bien plus. La regardant avec le sourire comme s’il s’agissait d’un animal de curiosité, il la vit fouiller leur benne-refuge, jusqu’à trouver un sac poubelle qui lui convenait. Le traitement qu’elle lui fit subir au point de s’en vêtir convainquit Julian de l’intérêt qu’il y aurait à porter à « Malou ». Il l’appréciait déjà. Lui, toutefois, ne s’ennuya pas à sortir de la benne quand elle en sorti pour jouer avec un chien et préféra profiter du spectacle depuis sa position privilégiée… Mais peut être ne s’amusait-elle finalement pas conclut-il quand il l’a vit se jeter avec une rapidité étonnante sur l’animal pour finir même par le frapper et le faire fuir. Il n’appréciait gère ce genre de scène, et il s’apprêtait à protester lorsque la jeune fille se retourna pour affirmer, pratiquement menaçante, que l’os lui appartenait, l’ayant trouvé la première. Se retenant de rire pour ne pas la vexer, il ne fit que lever les mains en l’air comme pour signifier qu’il n’envisageait aucunement de lui dérober son bien. Accessoirement, il se décida aussi à sortir de la benne accompagné d’une odeur qui ne plairait probablement ni à la propriétaire de l’hôtel, ni à Eva ou Zéphyr. Ils devraient s’en accommoder le temps qu’il puisse laver ses habits, et sa personne.
« - Tu habites ici ? »
Tiens, sa nouvelle camarade s’intéressait à lui ! Il ne pouvait s’agir là, pour sûr, que du début d’une nouvelle amitié à forger dans ce monde imaginaire mais réel, mais imaginaire ! Tout du moins ces quelques mots pourtant bien innocents sonnèrent-ils de cette manière aux oreilles du phobique. Fut-ce là un moyen pour lui de ne pas reconnaître que la question était des plus « classique » ? Probablement. Mais quelle qu’en soit la raison, il se fit un plaisir de répondre à sa future amie !
« - La question est… compliquée à répondre. Ici, tu entends quoi par ici ? Cette ville ? Ou ce monde bizarre ? Ou cette ruelle sombre ? Ou la région ? Enfin non non… excuse moi ! Je suppose que tu veux dire cette ville... »
Avant de continuer sa réponse, Julian tergiversa beaucoup. Peu longtemps, ayant peur de vexer Malou, mais assez pour que la réponse qu’il donnerait le satisfasse lui et ses pulsions obsessionnelles lui permettant de ne pas penser à l’objet de sa phobie. Il trouva.
« -J’aime bien ton prénom tu sais ! Il est cool, et pas courant. C’est vraiment sympa d’avoir une amie comme toi ! »
Oui, ainsi, il était certain que cette nouvelle relation débuterait de la meilleure des manières possibles. Il en avait malgré tout pratiquement oublier l’objet premier de la question de sa camarade, et il dû faire se faire violence intellectuellement afin d’y revenir.
« - Euh, du coup, ta question… Oui et non ! C’est pas simple à expliquer. Techniquement, mon adresse officielle sur mes papiers, que je n’ai pas dans ce monde, c’est pas cette ville, ni, comme je viens de le dire, ce monde… Mais un peu oui parce que n’ayant pas de maison dans cette réalité, ou est-ce un plan parallèle ? Peu importe… Du coup, oui parce qu’avec mes deux compagnons, Eva et Zéphyr – mais je sais pas où ils sont passés – nous avons pris un hôtel étrange dans le coin ! »
Son flot de paroles et de réflexions, comme à l’accoutumé, le coupaient de la réalité qui l’entourait. Peu lui importait que l’on puisse continuer à l’écouter ou non du moment qu’il apportait une réponse. Cela dit, cela ne laissait pas non plus à l’interlocuteur, en l’occurrence ici Malou, la moindre chance de répondre immédiatement. Il fini tout de même par se calmer et termina simplement sa tirade par :
« - Ah ! J’te perds peu être nan ? Bah, le mieux c’est qu’tu viennes avec moi. Eva aura bien des vêtements pour toi. Mais du coup, tu as la tête d’une voyageuse ? Tu es une voyageuse hein ? Je pense. Allez, viens ! »
Il était convainquant, là était sa certitude et s’était-il lui même convaincu. Alors pourquoi se demander si il n’avait pas plus perdu qu’autre chose la jeune femme ? Aucune raison. Il tourna les talons et lui proposa d’un signe de main de l’accompagner, s’arrêtant quelques pas plus tard pour l’attendre.
« - Euh… s’il te plaît. Là, retraverser la foule tout seul je ne suis pas certain de réussir… C’est le festival et il y a beaucoup de monde. Trop… Avec toi ça ira mieux j’en suis sûr… »
L’idée même de se retrouver à nouveau seul dans le flot de personnes se promenant au festival de Riven Town le terrifiait. Quelques tics tels que ses mains tremblotantes laissaient suffisamment comprendre que l’idée le mettait réellement mal à l’aise. Seul, il n’aurait aucun mal à passer sa soirée et une partie de la nuit dans la ruelle, attendant le calme. | |
| | | Malorie Erikson
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Mer 16 Jan - 15:31 | |
| Ainsi donc le type s'appelait Julian et semblait devoir justifier ce prénom qui apparaissait à Malou comme complètement normal, comme d'une appellation non pas originale mais au moins peu courante. La jeune fille n'était pas trop d'accord; des Julian elle en avait déjà croisé, il y en avait même eu un dans sa classe mais elle ne releva pas, ce détail n'ayant aucune importance à ses yeux.
Tout les deux piqués devant la maison peut-être abandonnée, Malou n'attendait qu'une chose: des informations sur la situation géographique de ce camp mais le gus avait l'air de s'emmêler les pinceaux avec des phrases pseudo mystérieuses, avait-il un problème ? Pour la première fois depuis leur rencontre elle le détailla tout en écoutant avec attention les explications désordonnées qu'il lui offrait. L'homme était assez séduisant mais elle s'en fichait complètement, c'était juste un constat. Il paraissait plus âgé qu'elle et un détail la frappa tandis qu'il parlait: il semblait avoir peur de quelque chose. Elle ne s'en formalisa pas pour autant; il était logique de se sentir au moins mal à l'aise dans ce monde de merde.
Oui, cette ville, enfin... Cette région, aussi... lâcha-elle un peu étonnée qu'il ne réponde pas simplement par oui ou par non. Puis, plutôt que l'éclairer sur cette interrogation banale, il fit des commentaires sur son prénom, la considérant de ce fait comme son amie. Malou tiqua en plantant un regard coupant comme l'acier dans les yeux de son partenaire. Comment pouvait-il déjà savoir s'ils s'entendraient ou non ? Il ne la connaissait pas ! Quant à elle, même, si elle n'avait aucun à priori négatif sur cet individu plutôt sympathique et apparemment pas dangereux, il lui en fallait plus pour donner sa confiance à ce point. Seul le temps, les actes et une complicité réciproque pourrait donner raison à un tel sentiment. Pour l'instant elle l'aimait plutôt bien et il l'amusait un peu, rien de plus.
Enfin, les éclaircissements arrivaient de manière brouillonnes et inattendues. Afin de ne pas perdre le fil, la jeune fille se concentrait tout en se grattant la tête perplexe. Il en faisait bien tout un état de ce monde ! Mais peut-être avait-il été traumatisé ? Peut-être regrettait-il encore plus qu'elle le monde d'avant ? Au point de considérer le monde apocalyptique comme un monde parallèle ? Ce devait être cela; l'homme n'acceptait pas ce présent sanguinaire, violent, morbide et le reléguait ailleurs, dans un espace indéterminé. Finissant par le comprendre complètement, elle attendit la fin de sa tirade pour ajouter: je comprends très bien. Moi, mon adresse officielle de l'autre monde, là où sont mes papiers c'est Seattle, j'y suis née mais ce n'est plus là où j'habite puisque je suis allée à Detroit; j'y avais... Un appartement. Après hésitation, elle préféra lui laisser croire qu'elle vivait dans un studio plutôt que lui expliquer qu'elle possédait ce qui s'appelait « une suite » à l'arène. L'inconnu n'était peut-être pas stupide mais aurait-il compris qu'un fou mégalo qui se faisait appeler César avait décidé de créer cet endroit improbable ? Rien n'était moins sûr. Par contre je n'ai pas choisi d'être ici, continua-t-elle, j'y suis arrivée par hasard et... Oui, je suis une solitaire, enfin... Une voyageuse comme tu dis.
Si Malou avait bien tout suivi, il y avait de fortes chances pour qu'elle ne soit plus à Detroit ni même dans les environs. Ici l'organisation semblait différente sur certains points et les mots employés n'étaient pas les mêmes. Ainsi, ils appelaient « voyageurs », les « solitaires », c'est à dire ceux qui n'avaient pas d'adresse fixe et nommaient « hôtel » les endroits dans les camps où pouvaient être logés pour un certain temps ces fameux solitaires. Cela ne déstabilisa pas une seconde la jeune fille; à quelques détails près, l'univers était malheureusement le même et peu lui importait de ne pas savoir dans quel Etat d'Amérique elle avait échoué puisque de toutes façon elle n'aurait pas su le placer sur une carte.
Le co-équipier lui avait fait signe de le suivre mais Malou n'en avait pas fini avec ses questions d'autant qu'il ne lui était pas naturel d'obéir aux injonctions. Sans même faire un semblant de pas en avant elle continua: T'es pas tout seul dans ton hôtel alors ? Demanda t-elle, espérant en savoir plus sur les survivants qui accompagnaient Julian. Et tu as laissé toutes tes affaires dans ta chambre ? C'est pas bien prudent ! À moins que tu ne sois arrivé ici sans rien ? La question était crucial car s'il était arrivé les mains vides, cela signifiait peut-être que lui aussi avait été éjecté là par un agresseur qui finirait par leur demander des comptes ou à leur faire des misères à la hauteur de sa folie.
Visiblement angoissé le jeune homme émettait le désir de se fondre dans la foule avec elle probablement dans le but de rejoindre son hôtel. Malheureusement Malou ne l'entendait pas de cette oreille. Allaient-ils vivre leur première mésentente ? Non. Répondit-elle presque brusquement. J'ai mieux à faire ici pour le moment mais si tu veux t'en aller, pas de problème, je me débrouillerai seule. Sur ces paroles, elle se mit à inspecter le sol à la recherche d'éventuelles empreintes de pas puis elle huma l'air environnant. Ne trouvant aucun indice dangereux, elle se tourna vers son compagnon d'infortune tout en sortant son os de gigot du sac. Je voudrai fouiller cette maison abandonnée à la recherche de n'importe quoi puisque je n'ai plus rien. Si tu veux m'accompagner reste derrière moi et ne fais aucun bruit. Vérifiant à droite et à gauche, sans plus se soucier du partenaire elle avança silencieusement vers la porte et en tourna la poignée. Elle fut à peine surprise qu'elle ne soit pas fermée à clé; c'était fréquent pour ce genre de masure et cela voulait surtout dire qu'elle avait déjà été visitée; elle n'y trouverait certainement pas grand chose... Elle fit signe à Julian d'approcher et poussa doucement l'huisserie qui s'ouvrit de quelques centimètres en grinçant horriblement. Prudemment elle recula. Le bruit pouvait avoir alerté les mangeurs d'hommes qui se trouvaient peut-être dans le bâtiment. Le plus sûr était d'attendre un peu l'oreille aux aguets. Après quelques secondes sans aucun incident, elle s'enhardit et ouvrit le battant d'un coup. Le lampadaire juste en face éclairait faiblement un petit couloir. Deux portes se faisant face de chaque côté étaient grandes ouvertes et au fond de ce hall d'entré, un escalier à peine visible se perdait dans l'obscurité. Tu viens ou pas ? Chuchota-t-elle. | |
| | | Julian McMorre
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Lun 21 Jan - 15:05 | |
| Décidément, Malou était véritablement intéressante. Son arrivée dans le coin ne la décontenançait pas plus que cela. Julian pouvait la voir prendre rapidement ses marques et déjà se fixer des objectifs. En plus, elle avait confirmée être une voyageuse, certainement aguerrie pour être capable de s’adapter ainsi à la situation. Vraiment, sa personne était prometteuse qui quiconque comptait vivre des choses sortant de l’ordinaire. D’ailleurs, il répondit par l’affirmative aux questions de la demoiselle, à savoir s’il était accompagné et s’il avait effectivement laissé ses affaires à l’hôtel. Il précisa sur cette seconde question qu’ici, ils ne risquaient trop rien, et qu’en général l’environnement n’était pas si hostile que cela.
En attendant, alors que Julian était déjà sur le départ, le petit manège de Malou – qui refusa somme toute presque poliment de l’accompagner – l’interloqua. Son inspection minutieuse du sol de cette ruelle crasseuse et malodorante ne pouvait qu’attirer son attention. Dans son esprit sonna alors une petite voix lui murmurant qu’il pourrait bien attendre un peu avant de réellement partir… De toute manière, partir d’ici seul ne serait pas possible pour le moment, alors pourquoi attendre sans rien faire quand sa nouvelle camarade agissait aussi curieusement. Et visiblement, il avait bien fait, puisque la suite des plans qu’elle évoqua consistait purement et simplement à rentrer et fouiller dans une maison relativement en ruine qu’il n’avait pas remarqué jusque là. Elle l’invitait même à l’accompagner. Personne parmi les connaissances de Julian ne pourraient douter de sa décision sur une telle proposition, ni même de l’instantanéité de celle-ci… Lui-même n’eut pas l’impression de s’être questionné sur cette évidence. Bien sûr qu’il suivit Malou.
Cela dit, une fois plus proche de ce qui ressemblait le plus à une porte d’entrée, l’examen du lieu ne le rassura pas plus que cela. Dans ce monde se trouvait des choses… dangereuse et l’endroit pouvait typiquement loger de telles créatures. Les souvenirs qu’il gardait de l’église d’Elipse ne participaient accessoirement pas à lui prouver le contraire. Mais bon, avec une voyageuse d’expérience comme sa camarade, il ne pouvait que supposer que les choses iraient bien ! Probablement tout du moins. Il regretta sur le moment de ne pas avoir son sac avec lui. Manger quelques pâtes de fruit l’aurait aidé à se sentir quelque peu plus brave, d’autant plus que sans torches, ils n’y verraient rien. Excepté dans l’entrée à cause d’un petit lampadaire situé en face.
Bref… que faisait Malou ? Le grincement strident des gongs de la porte lui donna la réponse, lui vrillant les oreilles au passage. S’il existait en Dreamland ou dans le monde réel des bruits absolument horribles, celui-là en faisait partie sans aucun doute. Le crissement d’une craie sur un tableau se classait clairement au même niveau pour Julian. Et si sa camarade possédait – comme il le supposait en la voyant tendre l’oreille – un pouvoir de voyageuse lié au son, elle n’avait pas vraiment dû apprécier non plus. Notre cher voyageur la suivit à l’intérieur lorsqu’elle y entra, prêtant lui-même l’oreille au moindre bruit synonyme éventuel de danger.
L’intérieur était poussiéreux. Même dans la faible lumière, il n’avait aucun mal à le constater. Bon signe ? Certainement puisqu’il ne voyait aucune marque particulière au sol. Mais si ce qui les attendait, tapis dans les sombres recoins des lieux, possédaient la capacité à voler ou se rendre intangible, voir pire, la chose était normale… Et puis d’ailleurs ! Pourquoi y avait-il une maison abandonnée dans le coin, dont la porte d’entrée donnait sur cette ruelle mal éclairée ? Sincèrement, qui avait pu se dire qu’il s’agissait d’une bonne idée ? Ou alors les lieux servaient-ils à de sombres desseins ? Ces trop nombreuses questions sans réponse embrouillèrent l’esprit de Julian. La décision la plus simple à prendre fut selon lui la meilleure. Ainsi, il les ignora, purement et simplement, et cela réglait tous les problèmes.
Il prit alors les devant. Bien que Malou puisse agir avec prudence, lui ne chercha pas la complication et s’avança dans le couloir à grands pas. Plus vite il trouverait les problèmes, plus vite il saurait avec quoi il aurait affaire, et plus vite il saurait comment agir. Probablement. Sa camarade saurait en tout cas. Dans ce couloir, deux portes face à face, et plus loin, un escalier apparemment. En avançant, il remarqua qu’une odeur de pourri particulièrement désagréable et nauséabonde provenait de l’escalier, et prit la décision d’inspecter la pièce de gauche. N’y voyant pratiquement rien, il douta et changea de décision, faisant demi-tour pour inspecter la pièce de droite où, manifestement, il n’y voyait pas beaucoup mieux. Quelques faisceaux de lumière provenant du festival traversaient toutefois les planches mal fixées à une fenêtre dans un coin. Ce fut suffisant, une fois ses yeux habitués, pour se rendre compte que la pièce était vide. Seul le foyer d’une cheminée habillait l’un des murs adjacent à celui de la fenêtre, et possédait le même lot de poussière que le sol. Ses déplacements chaotiques avaient d’ailleurs suffisamment déplacé celle-ci pour qu’il se mette à tousser, étouffant à moitié, et qu’il se repli dans le couloir le nez couvert par son t-shit.
Ne désirant pas regarder l’autre pièce, bien trop sombre, il se dirigea alors vers l’escalier. Mais à peine un premier pied posé sur celui-ci qu’il se figea. Aucun bruit, certes, mais il n’avait aucune arme. Et la volonté d’ignorer ses craintes était bien différente d’effectivement les ignorer. D’autant plus quand l’odeur de pourriture était aussi intense.
« - Euh, dis Malou… Tu ne veux pas… passer devant ? Tu as vachement plus d’expérience, et une arme… Hein ? »
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| | | Malorie Erikson
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Mar 22 Jan - 21:45 | |
| Julian était resté vague sur les survivants qui l'accompagnaient mais peut-être n'y avait-il pas grand chose à en dire, ce qu'elle envisageait sans problème. Combien de fois avait-elle été plus ou moins obligée de faire route avec de parfaits inconnus pas désagréables mais pas forcément agréables non plus, chacun se tolérant pendant un temps sans avoir rien à se dire avant de se séparer. Il n'avait pas davantage été prolixe sur les conditions de vie de ce camps et encore moins sur ce fameux hôtel, ajoutant juste qu'ici il n'y avait pas grand chose à craindre. C'était évident ! Un camp était un camp et devait obéir aux même règles de bases qu'à Fort-Hope à savoir sécurité maximale et civilité entre survivants sous peine de se voir expulsés et jetés à la rue. Pour la jeune fille l'affaire était réglée, elle n'aurait pas d'autres questions à poser. Par contre, il lui avait avoué avoir quelques possessions. Il n'était donc pas là de fraîche date mais elle n'insista pas. Visiblement, l'homme n'avait pas envie de s'épancher sur son passé, sa vie, ses faits et gestes et elle respectait totalement ce choix. Elle même n'aurait certainement pas apprécié qu'un inconnu l'abreuve de questions.
La porte de la maison abandonnée était grande ouverte et Julian y entra le premier. Comme n'importe quel survivant, il eut l'instinct de vérifier d'éventuelles traces de pas sur le sol poussiéreux et restait à l'écoute du moindre bruit. Rien à redire sur son comportement, la jeune fille était en confiance et pénétra elle aussi dans le couloir mais à peine eut-elle franchi le seuil qu'elle senti l'odeur caractéristique de putréfaction; un mangeur d'homme rôdait dans la bicoque. Elle regarda son compagnon qui, vu la grimace avait senti aussi, lui emmancha un coup de coude dans les côtes pour qu'il arrête de tousser et sur ses gardes jeta un œil dans la première pièce. C'était un ancien squat, cela se voyait à l'oeil nu. La salle était vide mais des détritus et autres canettes jonchaient le sol tandis que les murs étaient recouverts à mi-hauteur de tags pas toujours du meilleur goût. Rapidement elle inspecta la seconde pièce plus obscure et aperçut derrière la porte un vieux matelas pourri jusqu'à la corde. L'Immondice n'était pas au rez-de-chaussé.
Voyant qu'il n'y aurait rien à récupérer d'utile, la majorité des survivants en aurait profité pour s'éclipser sans chercher à savoir où se cachait la Puanteur mais pas Malou. Devant la tombe de Nounours elle avait juré de le venger en exterminant le plus possible de morts-vivants, c'était devenu son code d'honneur aussi se précipita-telle vers l'escalier. Là, Julian lui demanda de passer devant car il n'avait pas d'arme. En fait il avait l'air d'avoir peur et prétextait qu'elle aurait plus d'expérience que lui.
Pas de problème, chuchota t-elle; suis-moi en silence.
L'étage était dans le noir total aussi fut-elle obligée de monter à tâtons. Arrivée en haut ses doigts rencontrèrent, une unique porte en bois. La raclure devait être derrière. Afin de vérifier, elle cogna un grand coup avec son os, se plaqua à gauche de l'huisserie en faisant un geste pour que son coéquipier fasse de même et attendit. Un silence de mort lui répondit. Alors, doucement, elle abaissa la clenche et poussa la porte à demi avant d'entrer.
La pièce était plus grande que celles du rez-de-chaussée mais toute aussi vide. Les fenêtres donnant sur la ruelle là où il y avait le lampadaire et possédant des volets fermés à claire voie laissaient pénétrer suffisamment de lumière pour distinguer l'ensemble; c'est à ce moment qu'elle le vit. Se reculant et entraînant Julian derrière elle, elle lança:
va ouvrir un volet qu'on y voit mieux, je m'en occupe !
L'homme devait être âgé si l'on considérait la blancheur des rares cheveux qui lui restait sur le crâne où pratiquement toute chair avait disparu. Il était allongé à même le sol dans une position de fœtus qui laissait à penser qu'il devait-être mort tout seul et certainement naturellement. Pas de traces de lutte ni de sang au sol, ses vêtements en haillon tenaient encore sur le squelette, il n'avait pas été déplacé et probablement pas fouillé. En s'approchant la jeune fille constata qu'il n'avait pas de blessure et se gratta la tête. C'était la première fois qu'elle voyait un cadavre dans un état de dégradation aussi avancé qui ne se soit pas déjà relevé pour partir en quête de cervelle humaine comme ses congénères. Qu'importe. Puisqu'il était là inerte, c'est que ce cas de figure devait exister, il n'y avait pas une minute à perdre, le réveil pouvait se produire n'importe quand.
Tout en posant son os à côté d'elle, elle ne put s'empêcher de pousser un soupir de soulagement en regardant son partenaire. Mal armée comme elle l'était, il aurait été difficile d'en venir à bout s'il avait bougé vu le peu de muscles qui lui restait mais là, ce serait un jeu d'enfant. Se penchant au dessus du macchabée, elle lui attrapa un bras qu'elle tordit jusqu'à ce qu'il casse dans un bruit de craquement lugubre avant de jeter le morceau un peu plus loin. Sans regarder Julian elle dit:
je fais toujours comme ça, je le désarme d'abord; ainsi, s'il se transforme on n'a rien à craindre.
Elle fit la même opération pour le deuxième membre puis, reprenant son os elle entreprit de lui briser les dents non sans s'y reprendre de nombreuses fois, l'arme étant peu efficace. Quand enfin le boulot fut terminé, elle annonça:
maintenant je vais libérer son âme, c'est la moindre des choses... C'était un humain avant qu'il devienne ça !
S'agenouillant devant la dépouille, elle observa le crâne. La tête de l'os de gigot serait certainement trop large pour pénétrer dans les orbites, il n'y avait donc pas plusieurs solutions. Déchirant un morceau du bas du sac plastique qui lui servait de cape, elle s'enveloppa la main, enfonça son index dans l'orbe creux jusqu'à toucher ce qui restait du cerveau et touilla dedans comme un môme l'aurait fait dans un flamby. Quand se fut terminé, elle abandonna par terre sa protection de fortune en annonçant victorieuse:
ça y est c'est fini, encore un qui ne nous emmerdera plus !
Elle se releva, fouilla les poches de la dépouille et ne trouvant que dalle là non plus elle lâcha:
on n'a plus rien à faire ici. On s'en va ? | |
| | | Julian McMorre
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Ven 25 Jan - 16:02 | |
| Malou était assez impressionnante quand même…
Julian la regardait agir de manière presque caricaturale tant dans sa montée des escaliers que lors de son ouverture de porte. Si tant est que la situation fusse un peu moins critique, il se serait probablement questionné sur tout ce cinéma que sa camarade effectuait. Elle semblait certes expérimentée, mais quelque chose sonnait… faux. Les précautions qu’elle prenait étaient encore plus extrêmes que la simili-paranoïa dont faisaient preuves Zephyr et Eva. D’ailleurs, Selene, elle, et bien qu’expérimentée, agissait elle-aussi ben différemment… Vraiment, tout cela en devenait d’ors et déjà presque trop théâtral au goût de Julian. Être différent, d’accord, mais à ce point, les choses en devenaient déjà presque trop vues et revus. Autrement dire, complètement l’opposé de ce qui attirait le voyageur perdu à Dreamland.
Mais vu l’odeur qui les assailli à l’ouverture de la porte, les questionnements attendraient. Cette odeur, il n’avait aucun mal à la reconnaître, lui qui travaillait dans des pompes funèbres dans le vrai monde. C’était l’odeur caractéristique d’un corps en état de décomposition avancée, très avancée. Plusieurs fois, que ce soit lors de réquisitions ou d’exhumations, celle-ci lui avait agressé les narines. Du plus profond de son être, il souhaitait offrir son royaume pour obtenir l’un des masques anti-odeur qu’ils utilisaient au travail… Enfin, il serait bien fou de s’attendre à voir apparaître, même à Dreamland, un masque. Cynique, il pestait intérieurement, se disant que ce monde-ci s’arrangeait bien pour que jamais rien de positif n’arrive comme par magie, surtout lorsque l’on en avait le plus besoin. À l’inverse, lorsqu’il s’agissait de compliquer leur vie de voyageur, là Dreamland s’en donnait à cœur joie… Il mima même dans les escaliers – tendant la main – l’apparition surprise et miraculeuse d’un quelconque objet utile, comme pour justifier ses médisances.
Elles furent de fait démenti. Totalement, et sans possibilité de répliquer. Dans la main tendue apparu une petite boîte qu’il identifia en l’approchant de son visage comme un paquet cadeau doté d’une carte dont il ne pouvait clairement pas lire le mot. Malou, elle, avait plus ou moins continué son cinéma et proposé à Julian d’ouvrir les volets afin d’éclairer mieux la grande pièce dans laquelle ils pénétraient. Bien trop vexé par la réponse de Dreamland à sa médisance, il préféra ne pas répondre et s’exécuta. Cela servirait aussi à examiner le paquet cadeau ainsi que le mot attaché, sur lequel il put de fait lire – simplement – « Joyeux Noël ». Ce n’était pas vraiment la période de Noël… Face à un événement aussi peu commun, Julian en ignora sur le moment l’odeur et le cadavre proche, sa bouche se fendant d’un sourire signifiant clairement un « bien joué » qu’il lançait au monde. En pensées, il s’excusa même d’avoir douté de l’anormalité la plus complète dont faisait preuve Dreamland. Pas au point de se jurer de ne plus le faire cela dit, ce serait bien trop cliché à son goût.
Avant d’ouvrir le paquet, il s’intéressa tout de même quelques instants à sa camarade et aux lieux. Son nez ne l’avait donc pas trompé, difficile de faire autrement la dit. Un cadavre à l’état assez pitoyable gisait au sol. Ce genre de scène ne lui faisait pas plaisir, loin de là, mais entre son travail d’agent funéraire ou la bataille à laquelle il avait participé à Techyo, clairement, il n’y avait ici pas de quoi en être plus perturbé que cela. Peut être faudrait-il appeler les autorités ? Réfléchissant à cette possibilité, il conclut que non. Cette attitude ressemblait bien trop à celle attendu de quelqu’un découvrant un cadavre, sans compter les ennuis qui s’abattraient sur eux : Les raisons de leur présence ici, qui étaient-ils, etc.
Quoi qu’il en soit, Malou titilla à nouveau son attention. Son attitude avec le défunt ainsi que les paroles de cette dernière sortaient bien trop du cadre de l’ordinaire ou du caricatural pour ne pas l’amuser. Au point qu’il pourrait se croire au travail, lors d’une réduction de corps. L’acharnement qu’elle mettait sur le corps en été presque malsain… Cette voyageuse avait-elle vécu des expériences particulières avec les morts depuis son arrivée à Dreamland ? Probablement devait-il exister un lieu dans ce monde où les morts faisaient la loi et y était-elle passée… Certainement… Plus expérimentée que lui, il n’osa pas l’interrompre et la regarda simplement faire. Le fait que Malou évoque une « transformation » en plus du besoin de « libérer l’âme » ne fit d’ailleurs que confirmer dans l’esprit de Julian l’expérience de sa camarade. Effectivement, elle savait beaucoup plus de choses que lui-même. En attendant, elle paraissait véritablement bizarre à souhait. Parfaite pour lui. Tant que le cinéma effectué un peu plus tôt ne recommençait pas tout du moins.
Dans l’attente que la jeune femme finisse ses horreurs, il en profita pour ouvrir le paquet qu’il tenait encore. Il y découvrit, plutôt perplexe, une simple bouteille d’eau. Effectivement, toutes ces émotions donnaient soif, et – en rigolant – il lança un « bien joué » à ce monde d’avoir pu exaucer ses souhaits avant même qu’il ne soit au courant de ses propres désirs. Il en bu facilement la moitié, puis proposa le reste à sa camarde au même moment où elle s’était relevée pour lui proposer de partir. Ses efforts certainement l’avoir fatiguée. Se désaltérer un coup pourrait bien lui convenir…
« - Du coup… tu peux venir à l’hôtel si tu veux ? Si Eva et Zephyr sont là-bas, tu pourras les rencontrer en plus… Ils sont un peu effrayés depuis leur arrivée à Dreamland, mais ils sont sympas ! Par contre, l’hôtel fait un peu peur, et à l’accueil ils font remplir un questionnaire vraiment étrange… mais si on respecte les règles qu’ils ont donnés, tout devrait bien se passer ! Accessoirement, histoire de pouvoir payer, mes camarades et moi-même nous sommes engagés à y travailler. Je ne sais pas ce que la gérante pensera de ton arrivée, mais qui sait ? »
Le phobique se mit à réfléchir quelques instants, et précisa : « - Hum, par contre, on a pas signé le contrat de vacation encore. Mais les chambres sont payées pour cette nuit au moins… »
Sur quoi il s’engagea dans les escaliers pour retrouver l’air certes peu pur de l’extérieur, mais toujours moins agressif que celui de l’intérieur de la maison. D’abord confiant, il se trouva rapidement confus. Manifestement, il était perdu. Sa crise un peu plus tôt couplée à « l’aide » des passants l’avait amené à revenir à lui dans une ruelle inconnue, qu’il ne reliait pas aux rues empruntée dans la soirée. Qui plus est, la foule sur laquelle il se focalisait tout en essayant de garder son calme ne lui permettaient pas de réfléchir convenablement. Malou aurait clairement le temps de profiter des stands du festival situés dans les rues qu’il leur faisait emprunté, espérant – à moitié seulement – retomber sur la grand place. La localisation par le bruit n’avait accessoirement pas permis un succès quelconque. La vie entière était bruyante…
Il fallut ainsi un temps interminable de l’avis du phobique pour que leur couple de voyageur finisse par arriver devant l’hôtel. Ce dernier n’avait pas changé d’un iota. Il dégageait encore et toujours cette impression d’hôtel hanté et préféra encore une fois le préciser à Malou : « - Vraiment, te formalise pas. Ils sont spéciaux les gérants, mais… ils ne nous ont pas tués. Ça a un air de famille addams dedans, c’est juste ça… Et ils ont quelques règles… spéciales. Faudra juste les respecter, et tout devrait bien aller ! »
— Joyeux noël : utilisé.
Malou : Vala vala, y’en a une pair de posts sur l’hôtel et son intérieur, et son personnel, et ses règles. Julian va certainement te dire ce qu’il a retenu si tu lui demandes.
Dernière édition par Julian McMorre le Ven 25 Jan - 17:34, édité 1 fois | |
| | | Le Marchand de sable
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Ven 25 Jan - 16:02 | |
| Le membre ' Julian McMorre' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Joyeux noël' : | |
| | | Malorie Erikson
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Ven 25 Jan - 20:19 | |
| Julian avait été un partenaire parfait. Il avait ouvert le volet sans broncher, avait attendu en silence qu'elle oeuvre sur le mort et avait même trouvé une bouteille d'eau. Cela tombait bien, le caramel de la pomme d'amour lui avait asséché la gorge.
Malou accepta la proposition d'aller dormir dans cet hôtel, c'était même inespéré. Elle était tellement fatiguée qu'elle grelottait de froid malgré sa protection mais quand elle entendit le mot Dreamland, elle releva la tête un peu surprise avant de se dire que c'était peut-être le nom du camp ou de l'Etat d'Amérique où elle se trouvait à présent. En fait, beaucoup d'informations nouvelles pour elle passèrent dans la phrase de son camarade. Ainsi ils avaient mis en place une sorte de monnaie d'échange ce qui prouvait que leur organisation était beaucoup plus évoluée qu'à Detroit ou même à Seattle où le troc et le pillage étaient encore de mise. Quant à l'aspect de l'hôtel, de la tenancière ou même de la fiche à remplir, elle s'en moquait éperdument, il n'était pas né celui qui lui ferait vraiment peur par contre, quand il parla de travail elle répondit: je n'ai jamais eu l'occasion de travailler de ma vie, j'espère que ça ira quand-même ? Puisqu'il y avait de l'argent en jeu elle trouvait normal de devoir le gagner en attendant que le psychopathe qui l'avait propulsé là donne signe de vie.
Ils marchèrent longtemps avant d'arriver. Au point qu'elle soupçonna le coéquipier de s'être un peu perdu dans les dédales de rues. Longeant à pas vifs une place où le festival battait son plein, elle eut tout le loisir de regarder les stands couverts d'objets et surtout de nourriture. N'y tenant plus et pensant que les règles d'hospitalité étaient les mêmes ici qu'à Fort-Hope, elle tendit la main pour prendre une poignée de frites, met qu'elle n'avait jamais revu depuis l'apocalypse mais à peine eut-elle le temps de remonter sa petite paluche qu'une louche en inox s'abattit sur celle-ci tandis qu'une femme glapissait des mots du genre: « sale petite voleuse ! » De surprise elle lâcha la friture non sans esquisser un doigt d'honneur discret pour la forme. Cet épisode changeait la donne... Apparemment, dans ce camp rien n'était mit à disposition et rien n'était partagé; il fallait payer. Elle se le tint pour dit.
Enfin ils arrivèrent devant l'hôtel. Il était temps, le vent s'était levé et quelques gouttes de pluie commençaient à tomber. Elle regarda rapidement l'architecture, la trouva plutôt jolie par rapport à ce qui pouvait se trouver à Detroit, entra et là elle fut stupéfaite par le luxe qui s'étalait sous ses yeux. Le sol était recouvert d'un tapis, un guéridon où trônait un bouquet, certes décrépi, dans un vase, adoucissait l'angle de la pièce, il faisait presque chaud et surtout, des tableaux de portraits d'un style ancien étaient cloués aux murs. Subjuguée elle s'approcha pour en étudier la technique. Elle n'avait jamais fait de peinture, que des dessins et détailla chaque coup de pinceau jusqu'à ce que la gérante arrive.
Elle se retourna, vit une femme âgée au chignon un peu défait et l'air visiblement fatigué. Vos tableaux sont magnifiques, lui lança Malou tandis qu'elle lui tendait un papier à remplir et un stylo. Cela aurait été mon rêve d'être artiste avant que... elle fit un geste vague et continua d'un ton autoritaire: je vais dessiner votre portrait. Sans même lire le questionnaire elle retourna la feuille et commença à esquisser en jetant fréquemment un regard sur les détails du visage de la femme qui ne bougeait pas presque comme si elle posait. Quand tout fut fini, elle avança la feuille vers elle en balançant: c'est pour vous.
Malou, comme tout dessinateur aguerri avait prit soin de prendre le meilleur du modèle et d'atténuer les défauts. Sur la page, le chignon était sage, les rides étaient dignes et la fatigue soulignée par des cernes ombrées juste ce qu'il fallait pour donner un aspect presque séduisant. La tenancière regarda l'oeuvre et dû se plaire puisqu'elle ébaucha un sourire.
Tout avait été fait méthodiquement de la part de la jeune fille; presque froidement. Tandis qu'elle composait son ouvrage elle pensait que Julian ne s'était pas trompé dans sa description, la femme avait un air chafouin qui lui déplaisait. Elle resterait sur ses gardes et se méfierait; elle n'était pas suffisamment naïve pour croire qu'une telle vieille peau pourrait s'acheter avec un croquis au stylo aussi réussit soit-il.
Elle se tourna vers son compagnon d'un air interrogateur. Il avait dit que les chambres étaient payées mais peut-être devait-il expliquer qu'elle ferait partie du lot désormais. Je devrais faire le ménage avec toi c'est ça ? souffla t-elle tout en jetant un regard circulaire sur le hall d'entré. Peu habituée au tâches ménagères, vivant jadis dans un cloaque malpropre elle ne vit pas la poussière, la crasse et en conclut qu'il n'y aurait pas grand chose à faire. Quant aux deux autres survivants, elle n'était pas chaude pour faire ami-ami, elle préférait la solitude. La présence de Julian lui convenait mais devoir faire partie d'un groupe avec tout ce que cela impliquait ne comptait pas parmi ses qualités.
Tandis qu'il montaient à l'étage elle demanda: c'est quoi alors les règles bizarres ici ? | |
| | | Julian McMorre
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Dim 3 Fév - 23:18 | |
| Après cette pérégrination peu reposante, Julian avait définitivement l’envie de rentrer à l’hôtel. Il n’avait pas changé de devanture et ne donnait pas l’envie d’y séjourner, mais le jeune homme se sentait éreinté pour sa journée et voulait simplement se reposer un peu. Plus encore s’il devait se lever à sept heure du matin afin de laver la salle de bain commune et les sanitaire. D’après l’emploi du temps qui lui avait été donné tout du moins. Qui est plus, il frissonna en remarquant que le vent se levait, accompagné d’une petite bruine du genre à imprégner les vêtements jusqu’à vous en faire tomber malade.
Accompagné par Malou, il pénétra ainsi dans l’hôtel, pour retrouver – pratiquement immédiatement – la petite gérante inquiétante. Le phobique se serait bien passé de sa soudaine apparition, sursautant pratiquement alors qu’un regard vers sa camarade lui indiqua que celle-ci semblait être un véritable poisson dans l’eau dans ces lieux. Pas de trace de stress sur son visage. Elle paraissait même apprécier les lieux… Julian s’en demanda, sans pour autant oser l’imaginer, ce que cette voyageuse avait pu vivre pour qu’un tel lieu la laisse de marbre. Cela dit, son attention se reporta sur le dessin que fit Malou au revers du questionnaire. Le portrait esquissé en quelques minutes était d’une qualité des plus remarquables. Il n’y avait aucun doute qu’avant d’être voyageuse, sa camarade avait dû être une artiste.Malheureusement, le spectacle fut perturbé par un sourire aussi effrayant qu’inattendu de la part de la gérante, qui provoqua moult frissons courants dans le dos du phobique. Si Eva ou Zephyr l’avaient vu, Julian en était certain, ils auraient fui à toutes jambes. Malou, elle, ne broncha pas une seconde, impressionnant là le phobique. Elle portait bien son statut de voyageuse aguerrie, il n’y avait pas photo.
- Hum… je pense que d’ici demain ils t’auront fourni comme à Eva, Zephyr et moi un emploi du temps avec le plan de l’hôtel, pour te dire quoi faire…
Accessoirement, il se rappela soudainement la raison pour laquelle ils avaient obtenus ce job. De tête, un certain Fergus s’était échappé, alors qu’il servait – mal – d’homme de ménage des lieux… Il fit alors signe à Malou de le suivre jusqu’aux chambres et enchaîna : - Du coup, l’homme à tout faire s’est paumé, échappé, ou c’que tu veux du même style… Si le ménage te botte pas, on peut toujours s’arranger avec la gérante demain pour aider à le retrouver, non ? Même si techniquement, j’en ai pour une paire d’heure je pense pour nettoyer ce que j’ai à nettoyer…
En tout cas, il comptait bien pour le moment présenter à Eva et Zephyr leur nouvelle camarade. Et puis, Eva serait contente de ne pas dormir seule ! Surtout ici…
Montant à l’étage, grimpant l’escalier en colimaçon vieillot et branlant, définitivement encombré du bric-à-brac toujours recouvert de toiles d’araignées, la demoiselle questionna Julian sur les fameuses règles des lieux. Il profiterait de sa réponse pour présenter les quelques expériences… étranges que lui-même et ses camarades avaient eu dans le coin pour leur plus grand déplaisir.
- Les règles, hein… Déjà, tu as des persiennes dans ta chambre, ben, techniquement, nous n’avons pas le droit de les ouvrir, genre, pas du tout. Nous avons essayé, mais y avons juste gagné une jolie réprimande… Et à l’étage, la toute dernière porte du couloir nous est interdite. Genre, complètement.
Chuchotant pour la suite : - Enfin, une interdiction pareille ne me donne qu’une envie, c’est d’y aller… mais si je veux éviter d’autres ennuis, je vais tenter de résister. Vraiment…
Et reprenant normalement : - En expériences bizarres, te formalise pas si les lumières s’éteignent, fait juste attention à l’espèce de créature qui apparaît dans le noir. Elle ne nous a pas fait de mal, mais bon… Il est aussi possible que quelque chose te propose de devenir son repas. Eva et moi avons eu une discussion avec elle, et tout devrait bien se passer si tu précises que tu es là pour le ménage… Et il y a un chien qui se promène, fait pas attention non plus…
Sans plus se questionner sur les réactions de sa camarde, qui après tout était une voyageuse d’expérience qui ne serait pas impressionnée par tout cela, il continua jusqu’au couloir où leurs chambres se situaient.
- Là-bas, c’est les toilettes communes, et là les douches communes… sans eau chaude pour le moment.
Espérant trouver Eva dans sa chambre, il frappa à la porte de sa camarade, sans obtenir de réponse. Il tenta même d’ouvrir mais la jeune femme avait manifestement fermée à clé avant de partir au festival.
- Ah… Eva n’est pas là on dirait, ou avec Zephyr dans notre chambre ?
La réponse fut là aussi négative lorsqu’il pénétra dans la chambre au lit unique qu’il devrait partager avec l’herpétophobe. Loin de s’en inquiété, il présupposa que les deux compères étaient encore au festival, peu pressés de rentrer dans cet endroit miteux. Dieu seul sait s’il les comprenait, à l’exception du fait que lui, au moins, n’était exposé ni au vent, ni à la pluie.
- Bon, ben… sont pas là. Pas grave, ils arriveront bien à un moment donné ou un autre ! Par contre, après notre promenade de tout à l’heure, je pense bien aller me prendre une bonne douche. L’eau froide me requinquera avant de dormir ! Tu n’as qu’à attendre ici au pire.
Là dessus, il fouilla dans son sac jusqu’à trouver ce qu’il cherchait à l’intérieur : sa trousse de toilette, et entama sa marche en direction de la porte de chambre avant se s’arrêter et se retourner : - Euh, accessoirement, si tu veux te doucher, je te prête ma trousse hein. Que ce soit en même temps ou après moi si ça te gène les douches communes. Peu m’importe. Dans tous les cas, faut bien s’entraider entre voyageurs ! Et après, tu me parleras de tes pouvoirs ? Si tu acceptes bien sûr ! Les miens par contre sont pas… fabuleux.
Bref, tu fais quoi du coup ?
Puis Julian se dirigea dans le couloir afin de retrouver les douches peu reluisantes, dignes de celles d'un gymnase, l'intimité à peine protégée par quelques panneaux ne couvran pratiquement rien. Les jets froids et intermittents l'attendaient. Il se disait parallèlement à son envie de supprimer la puanteur de son corps il fallait tout autant les utiliser, quitte à devoir laver le lendemain puisque ce serait son travail... | |
| | | Malorie Erikson
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Jeu 7 Fév - 12:00 | |
| Grâce à son dessin Malou avait échappé au questionnaire ce qui n'était pas plus mal car elle détestait qu'on lui pose des questions; ce genre de chose, c'était elle qui s'en chargeait et non l'inverse. A sa grande surprise et pour son plus grand plaisir, tout en montant les escaliers, Julian était devenu plus bavard, elle accumulait ainsi de précieuses informations sans avoir à les demander. Puisque c'est payé, le ménage ça me botte, je t'aiderai à nettoyer la salle de bain, répondit-elle et si chercher l'homme à tout faire est rémunéré ça me bottera aussi. Pour elle tout était devenu clair et son esprit pragmatique économisait déjà pour acheter le nécessaire vital à savoir des armes et pourquoi pas un sac à dos bien plus pratique qu'un vulgaire cabas. Pour le reste, elle improviserait comme elle l'avait toujours fait.
Quand son camarade lui parla de la règle bizarre elle le regarda comme s'il était un petit enfant ignorant et lança: mais, c'est normal de ne pas ouvrir les persiennes, ça n'a rien d'étrange ! C'est pour notre protection, les chambres sont au premier étage ! Où avait-il la tête ? Naturellement les mangeurs d'homme étaient peu aptes à escalader les murs quoique... parfois on pouvait avoir de drôles de surprises mais les pillards eux ne se gênaient pas ! Tout le monde laissait ses volets fermés et ceux qui n'en avaient pas clouaient des planches, c'était la première chose à faire, le B.A ba. Par contre cette histoire de porte interdite titilla la jeune fille qui par définition détestait ce qui n'était pas autorisé. Qu'y avait-il derrière ? La famille de la vieille peau transformée en cadavres ambulants ? Si c'était le cas, il fallait les achever avant qu'ils infestent quelqu'un ! Ayant entendu son chuchotement Malou répondit sur le même ton: moi aussi j'ai bien envie d'y aller mais pour éviter les emmerdes il faudrait attendre qu'on ait des armes ou se procurer ici au moins une barre de fer, y aller les mains vides serait dangereux...
Pour le reste, Malou trouva étrange que des créatures viennent la nuit dans les chambres. Pour le clébard ce ne serait pas un problème, au moindre aboiement elle lui ferait sa fête mais pour l'autre qui voudrait les bouffer c'était une autre affaire. Elle décida qu'elle mettrait son os de gigot sous son oreiller et ne dormirait que d'un œil.
Elle jeta un regard vague dans la salle de bain plutôt mieux qu'à l'arène, se réjouit d'apprendre que les «amis» n'étaient pas là et posa ses maigres affaires au bout du lit double de la chambre de son camarade, s'extasiant discrètement sur le fait que ce soit un vrai lit avec des vrais draps et même un sommier ! Faut que j'aille aux chiottes et après je te rejoindrai, rétorqua -telle à la proposition de se doucher et quand j'aurai des trucs je partagerai aussi avec toi, pas de problème.
En réalité Malou avait besoin de se retrouver seule quelques minutes afin de fureter un peu. Dès que le jeune homme fut parti elle regarda dans la penderie plus par instinct que par indiscrétion et partit dans le couloir afin de fouiner dans les recoins. Comme il n'y avait rien elle tenta d'ouvrir systématiquement toutes les portes de chambres jusqu'à en trouver une qui n'était pas fermée à clé. Elle y pénétra et trouva dans le placard un pull gris à col roulé idéal pour la réchauffer. Elle l'enfila. Il était un peu grand mais c'était tant mieux, il la couvrirait d'autant ! Passant à la table de chevet, elle ouvrit le tiroir et à sa grande surprise y trouva 50 rubz. Elle détailla les petites pierres vert émeraude, les trouva bien jolies et les empocha en s'exclamant mentalement « bingo ! » Ce devait être la monnaie du camp, elle saurait en faire bon usage !
Après cette excursion elle alla aux WC et se dirigea vers les douches; Julian y était encore. Elle prit soin de se déshabiller derrière ce qui semblait être le plus opaque à savoir un vulgaire morceau de plastique jaune pisseux et alla sous le jet tout en se contractant à l'arrivée de l'eau froide. Elle avait beau avoir l'habitude, cela lui faisait toujours le même effet. Tandis qu'elle se récurait son camarade parla de ces fameux rubz et du prix de la chambre. 30 rubz par jour sans même un repas ? Mais c'est du vol s'écria t-elle outrée, notre journée de ménages ne servira qu'à payer ça !?! Heureusement qu'on peut partager la chambre... Continua t-elle songeuse avant de conclure: si jamais tes amis ne devaient pas revenir... On pourrait partager ta carrée à tous les deux si tu veux. Dans la penderie il y a une couverture en double, je la roulerai en forme de polochon pour délimiter la place de chacun dans le plumard.
Quand les douches furent terminées, la jeune fille n'avait toujours pas décoléré. Même s'il ne resterait plus que 15 rubz à devoir pour le lendemain, c'était encore trop à son goût et accusait la mégère de radinerie. On va se rembourser une partie de la facture, grogna t-elle. Demain on fait la salle de bain ensemble dare-dare et après on ira s'occuper de la chaudière; on va la nettoyer mais aussi aider le bouton à aller sur « eau chaude » ! Elle laissa un temps et reprit: quand notre boulot sera fini je sortirai pour faire les poubelles. Grâce au festival je suis certaine d'y trouver un vrai festin ! Il est hors de question que je dépense un rubz pour la bouffe. Si tu veux m'accompagner on le fera ensemble sinon je te rapporterai des trucs.
En réalité la journée suivante était déjà entièrement planifiée dans la tête de la jeune fille habituée à commander. Après manger elle savait déjà qu'ils partiraient à la recherche de l'homme disparu mais ne prit pas la peine d'en informer son coéquipier. Comme les amis n'arrivaient toujours pas et qu'il se faisait tard, elle commençait à tourner en rond puis se souvint tout à coup que Julian avait parlé de pouvoir. Etait-ce si important dans son bled ? Fallait croire... S'asseyant sur le lit elle lui dit d'un air plein d'orgueil: on peut dire que j'ai pas mal de pouvoir, oui. A l'arène je suis le bras droit du frère de César qui met en scène les combats afin que les spectateurs s'amusent bien mais je suis aussi tribun et coach pour gladiateurs débutants. Je possède mon champion et des esclaves. Et toi ?
Le pote de chambrée n'était toujours pas là et Malou se décrochait les mâchoires à force de bailler aussi décida t-elle encore: on a qu'à dormir ensemble, je prépare la couverture roulée et si jamais ton copain arrive, bah tu n'auras qu'à me réveiller. Sur ce elle fit se qu'elle avait dit, se déshabilla en ordonnant: tourne toi ! déposa son os de gigot sous l'oreiller et se coucha. Elle était tellement épuisée après la longue marche jusqu'au camp et les aventures de la soirée que le sommeil ne tarderait pas à l'emporter. Elle se fichait complètement des potentiels visiteurs nocturnes car elle était préoccupée par son rêve-cauchemar récurrent. Toutes les nuits elle rêvait que Nounours, l'Homme de sa vie s'était métamorphosé en ange et qu'il lui apparaissait lumineux, souriant, bras grands ouverts pour l'accueillir contre lui. Folle de joie, elle souriait aussi et courrait vers lui pour se pelotonner contre le torse doux, sécurisant et gigantesque de l'Aimé mais au moment d'arriver sur lui, il disparaissait subitement la laissant seule dans son élan vers le vide. Immanquablement elle se réveillait en sursaut les yeux baignés de larmes. Elle détestait ce rêve mais en même temps elle l'adorait et ne pouvait s'en passer. Elle savait que cette nuit encore elle le retrouverait pour un instant d'éternité.
HRP: Le pulle gris à col roulé: 1 jeton. 50 rubz: Gain votes. | |
| | | Julian McMorre
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Dim 17 Fév - 22:56 | |
| La puanteur eut évidemment du mal à partir. Se vautrer dans une benne à ordure permettait de gagner à coup sûr des odeurs peu agréables qui s’imprégneraient dans le moindre pore de la peau. Julian dû frotter longtemps pour être certain que toute la crasse avait bien disparu dans les canalisations de l’hôtel. Heureusement pour lui, l’eau froide ne le gênait pas comme cela aurait pu être le cas pour d’autres personnes. Pour sûr, il n’aurait pas été contre une douche chaude mais le plus important restait pour lui de pouvoir se débarrasser de la saleté recouvrant son corps. Ses vêtements… il en trouverait d’autres en attendant que ceux-ci sèchent. Il comptait bien les laver à la main tant bien que mal sous la douche, en même temps qu’il se laverait lui-même. Pendant sa douche, il fut étonné de voir Malou le rejoindre. Il lui avait certes proposé, mais pour autant il ne s’attendait pas à ce qu’elle accepte, d’autant plus vu la difficulté à garder son intimité pour soi dans ces douches communes. La majeure partie des gens faisaient pourtant preuve d’énormément de pudeur, et n’osaient pas révéler leur corps entre eux. La voyageuse continua ainsi de monter dans son estime.
A l’expression de la possibilité que ses camarades puissent ne pas revenir, il soupira… Avaient-ils fuis, effrayés par les lieux, tout en le laissant seul derrière… ? Après tout, ils ne le connaissait pas depuis plus de vingt-quatre heures et semblaient bien craintifs de toutes choses. Il pouvait être normal de ne pas avoir de scrupules à laisser le phobique derrière eux, surtout connaissant sa maladie. Pourtant, il espérait que ce ne soit pas le cas, ne serais-ce que parce qu’ils avaient payé les chambres. Eva avait peut être eu terriblement peur de la créature qui avait proposé de les dévorer… Lavant maintenant ses vêtements, il resta songeur sur les événements, mais répondit tout de même à Malou :
- Pour sûr, on fera comme tu le sens pour dormir s’ils ne reviennent pas. Dans ce monde de toute manière, mieux vaut rester ensemble dans les endroits… étranges.
Puis, la douche terminée, il retourna à la chambre en passant devant sa nouvelle camarade. Il ne fit pas attention à la réaction de celle-ci, et ne se préoccupa aucunement du fait qu’il se promena nu, ses affaires lavées mais trempées en main. Après tout, le corps de tous était constitué de la même manière à quelques détails près ? Pourquoi s’en faire ! Arrivé, il fouilla immédiatement dans ses affaires afin de s’habiller pour ne pas attraper de maladie à cause du manque de chaleur caniculaire environnant. Il trouva de quoi convenir dans son sac : un bon pull épais avec un motif de tête de renne, le pantalon du costume de père noël qu’il possédait et des bottes fourrées rouges et blanches. L’accoutrement était étrange, mais de fait lui convenait parfaitement. Et puis, son détestable « pouvoir » se chargerait bien de rendre le tout présentable en publique… Vingt-cinq rubz traînaient aussi au fond du sac, étrangement. Il les rajouta à sa bourse.
La discussion continuant sur le travail à effectuer le lendemain, il fut ravis de la motivation dont faisait preuve la jeune voyageuse. A deux, et avec un peu de motivation, ils pourraient tout laver rapidement ! Il précisa tout de même la somme non négligeable de travaux à effectuer :
- Par contre… dans les tâches à faire, on m’avait aussi assigné… les sanitaires… Enfin, je les ferais, mais de fait je te laisserais commencer seule les douches. Et si Eva ne revient pas, je pense que l’on aura certainement à faire ses tâches aussi, le nettoyage des autres chambres…
Et écoutant, la suite des paroles de Malou, il précisa simplement que « Non merci ! L’idée est sympa, mais ça ira pour les poubelles, ne t’en fais pas. Je continuerais de laver ou autre en attendant. » Après tout, il aurait été bien trop normal à son goût d’accepter une proposition aussi peu ordinaire. Il ne pouvait donc se laisser tenter à laisser libre court à sa maladie… ce qui respectait totalement les effets de sa maladie… et… La boucle infinie induite par sa maladie revenant à la charge, Julian préféra reporter au maximum son attention sur Malou, sur le moindre détail de son visage par exemple, ou de ses cheveux, ou de ses oreilles… Au moins éloignait-il tant bien que mal son « problème ». Il réussit lorsqu’elle se mit à raconter des choses étranges étranges concernant une arène, des champions ou des esclaves… D’où venait-elle vraiment ? Existait-il réellement des lieux comme cela à Dreamland ? La chose était folle, mais excitante à constater de ses propres yeux !
- Ça paraît fou comme truc, une arène et tout ça ! Tu me montreras où c’est demain ? S’il te plait !
Quoi qu’il en soit, il comprenait parfaitement qu’une voyageuse aussi expérimentée avait voulu répondre autrement à la question sur les pouvoirs qu’elle possédait. Après tout, il s’agissait là – techniquement – d’armes secrètes que chacun possédait. Elle avait probablement vécu de nombreuses choses terribles, et préférait garder ce type d’information pour elle. Il désira tout de même lui montrer qu’elle pouvait lui faire confiance en lui révélant ses pouvoirs, ce qu’il en comprenait tout du moins :
- Je parlais des pouvoirs de voyageur que l’on a en arrivant dans ce monde ! En tout cas, t'inquiète, je comprends que tu ne veuilles pas révéler les tiens. Les miens, si tu veux tout savoir, semblent être liés à mes vêtements… Régulièrement, je change de vêtements en mode… « automatique ». C’est assez… étrange. Je te montrerais demain. Ça devrait se faire tout seul à un moment donné. Probablement.
Puis, la discussion se tarissant naturellement, et sans retour de Zephyr ou d’Eva, Malou tout comme Julian se mirent à bailler de manière non négligeable et peu élégante au moins pour sa part. L’heure de dormir en somme. Cela fut aussi pour lui le signe annonciateur qu’il avait été abandonné par ses deux camarades, tout comme Sélène et Anastasia l’avaient abandonné. Pendant qu’il se tournait sur demande de Malou, il marmonna, attristé :
- Bon… on dirait que j’ai encore été abandonné… à croire que ma maladie fait fuir les gens hein… m’enfin, heureusement tu es là et cette fois-ci je ne suis pas juste livré à moi-même. Merci !
Il s’assit ensuite sur le lit, prêt à se coucher et constata la vitesse à laquelle sa camarade s’était endormie. Quand à Julian, il estima qu’il serait finalement bien trop normal pour lui de dormir dans le même lit sans se préoccuper du sexe ou de la personne partageant le matelas. Alors, quitte à moins légèrement bien dormir, il prit son coussin, et installa au sol sa couverture rouge et verte à l’effigie d’un lutin du père-noël. Il déplia ensuite son sac de couchage sur le tout et s’installa à l’intérieur – au chaud – pour la nuit. Cela lui conviendrait parfaitement. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, il s’endormit sans se rendre compte des ombres étranges qui rodaient sur les murs, se confondant avec la noirceur de la nuit…
Il se réveilla ensuite tôt, et en sursaut, au bruit du réveil en forme de tête de père-noël qu’il avait pensé à régler avant de sombrer dans ce sommeil sans rêves. Il ne comptait pas être en retard pour sa journée de travail dans ces locaux, mais pas en avance non plus cela dit. Il cogitait de tout son saoul afin que son réveil lui permette d’être à l’heure à la seconde prêt pour grignoter un morceau et démarrer ! Mais avant, lorsque Malou eut émergée elle-aussi, il déplia à la hâte sa carte de Dreamland et la lui montra, trop content de la questionner sur un sujet qui le taraudait :
- Du coup, c’est quelle région de Dreamland où se trouve ta fameuse arène et où tu as des esclaves ? Nous, on est environ ici, là tu as Eclipse, mais mieux vaut l’éviter, et là Techyo où j’ai dû faire la guerre. | |
| | | Malorie Erikson
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Jeu 21 Fév - 21:36 | |
| Décidément ce type n'en finissait plus de l'étonner et elle adorait cela. D'abord il s'était trimballer à poil dans le couloir de l'hôtel au risque de rencontrer des gens même s'ils semblaient seuls en ce lieu pour finir par s'habiller en vêtements de Noël ! Malou aurait aimé pouffer de rire, malheureusement cela ne se produisait plus depuis la mort d'Adam qui l'avait profondément traumatisée. Elle ne fut pas choquée pour autant. Des hommes nus sortant de leur douche, elle en avait vu plus d'une paire à l'arène, quant aux fringues, chacun enfilait ce qu'il trouvait. Elle même n'était pas mieux lotie avec son espèce de pyjama orange et son sac poubelle noir.
Il lui parla du ménage et allongeait la liste des tâches à faire pour le lendemain. Déçue, la jeune fille soupira et ne put s'empêcher de répondre: avec tout ça on n'aura jamais fini avant le soir ! Autant dire qu'on aura pas de temps pour autre chose... Puis il refusa de l'accompagner faire les bennes à ordures. Elle ne rétorqua rien, l'homme avait certainement beaucoup d'argent et pouvait se payer des repas normaux. Malgré tout, elle tâcherait de lui rapporter ce qu'elle trouverait de mieux, il n'était peut-être juste pas habitué à ce genre de marchandise.
Par certaines de ses réactions, Julian était une énigme pour elle mais en même temps c'était quelqu'un qu'elle appréciait de plus en plus. Il était franc, calme, ne bronchait pas quand elle lançait des ordres et surtout il était drôle. Elle commençait à se dire qu'avec le temps ils pourraient devenir une bonne paire d'amis mais rapidement elle s'assombrit. A chaque fois qu'elle en avait eu soit ils avaient disparu du jour au lendemain, soit ils étaient décédés et se retrouvait seule... Le pote avait profité de ses réflexions pour la détailler. Elle le laissa découvrir son visage petit, osseux, triangulaire et surtout ses oreilles décollées en le fixant de ses yeux froids. Allait-il la trouver laide et sur ce seul fait se détourner d'elle comme tant d'autres ? Elle attendit un verdict qui ne vint pas et fut rassurée: il était moins con que la moyenne des gus, elle avait donc raison de lui faire confiance.
Quand elle parla de l'arène, il s'extasia et voulut savoir où elle se situait exactement mais au moment où elle ouvrit la bouche pour répondre il lui précisa qu'il voudrait avoir l'information le lendemain seulement. Elle leva la tête surprise mais il avait déjà enchaîné avec des choses qu'elle ne comprenait pas. Pourquoi les solitaires devraient avoir « des » pouvoirs depuis l'apocalypse ? Que voulait-il dire ? parlait-il d'éventuelles compétences nouvelles acquises pour se défendre ou attaquer ? Auquel cas oui, elle avait des pouvoirs: elle savait manier le casse-tête Iroquois, s'était perfectionnée au combat de rue et courrait plus vite qu'avant, il n'y avait aucun secret à cela mais lui tentait de décrire quelque chose d'assez fou. Dubitative elle se gratta la tête et dit: en quoi changer de fringues automatiquement peut aider à ta survie ? Tu ne sais rien faire d'autre ?
Après ces nouvelles révélations le silence s'était instauré, ponctué de baillements plus ou moins sonores jusqu'à ce que l'ami reprenne la parole et là elle compris tout en bloc. Julian avait parlé de maladie... Voilà pourquoi il racontait parfois des choses sans queue ni tête ! Il avait dû être sacrément traumatisé par ce monde de merde et en était devenu fou. En quelque sorte, il avait une maladie mentale. Cela ne gêna en rien la jeune fille; des cinglés elle en avait croisé plus d'un et des bien plus cruels. Sans pour autant se biler pour lui, vu le peu d'empathie qu'elle possédait, elle se dit qu'elle devrait faire attention à ne pas gaffer sur certaines choses délicates c'est pourquoi quand il se plaignit d'avoir été abandonné elle murmura sur un ton qui se voulait protecteur: ne t'en fait pas, il vont certainement revenir. Attendons les ici quelques temps, trois jours ou quatre par exemple et on verra bien. Après, s'ils ne reviennent pas cela ne voudra pas forcément dire qu'ils t'ont abandonné, ils peuvent avoir... Disparus. Elle n'osa pas évoqué l'idée qu'ils étaient peut-être morts, comment le prendrait-il ? Elle en avait côtoyé des gens effondrés de chagrin parce qu'un ami, un conjoint, un enfant, un parent avait été infesté par l'épidémie...
Tombant de fatigue Malou s'était allongée à sa place délimitée par la couverture roulée et s'était endormie sur le champ d'un sommeil lourd et sans rêve. Comme à son habitude elle se réveilla très tôt mais resta quelques instants hébétée dans son lit. C'était la première fois depuis sa mort que Nounours ne lui était pas apparu en rêve. Que se passait-il et quel sombre présage cela pouvait-il annoncer ? Perplexe et de mauvaise humeur elle se leva pour constater que le jeune homme s'était installé au sol. Immanquablement et une fois de plus cela lui fit penser à l'Aimé. Lui aussi dormait ainsi car sa mère le trouvant trop laid et trop débile quand il était enfant lui avait dit: « les gens comme toi doivent dormir à même le sol comme les animaux ! » et lui avait interdit l'accès à une couche humaine. Pauvre Julian. Se pourrait-il qu'il ait eu un passé commun avec l'Homme de sa vie à cause de sa maladie ? Ou était-il très pudique ? Elle décida qu'elle irait voir la vieille dans la matinée pour demander une chambre à deux lits simples. Sur ce elle se leva, s'habilla et alla dans le couloir afin de ne pas réveiller le coéquipier pour faire ses exercices de gymnastique quotidiens. Pompes, planche, mouvements de krav maga et tout le toutim puis, en sueur, vu que ses muscles avaient rétrécis elle fila sous la douche pour se rafraîchir quelques instants avant de s'allonger à nouveau.
Le réveil ne tarda pas à sonner. Tout en s'étirant, la jeune fille vit Julian se précipiter, déplier une carte et l'inviter à venir la voir. Elle se pencha sur le morceau de papier tout en disant: tu sais moi les cartes, ça ne m'a jamais dit grand chose... Cet Etat d'Amérique était immense et chose surprenante, il semblait se composer de plusieurs îles mais quand elle vit les parties colorées en blanc, elle se rassura: les Terres gelées ou bien Techyo devaient être le Canada. Elle connaissait au moins de nom ce pays puisque Detroit n'en était pas très loin et surtout parce c'était de là que venait Adam avec son drôle d'accent. En fait, ce n'était pas trop compliqué, l'arène devait se situer juste en dessous d'une de ces deux parties. Pointant son index au nord d'Ellipse elle dit: ce doit être par là... A moins que ce soit là, continua t-elle en désignant le sud des Monts Ferailles. A vue de nez, ce qu'elle montrait ne semblait pas très éloigné des Plaines Félicitées qu'avait indiqué Julian comme étant l'endroit où ils résidaient aussi s'enhardit-elle à ajouter: on pourrait peut-être y aller dès que possible, je te ferai visiter toute l'arène et je te présenterai à tout le monde ! L'idée même de pouvoir peut-être bientôt rentrer chez elle la ragaillardit au point qu'elle lança assez négligemment: ah, tu as été soldat... Ce qui pour elle n'avait rien d'extraordinaire. Des militaires, il y en avait eu beaucoup pour lancer des bombes afin de tenter d'enrayer l'invasion, sans succès hélas, hormis une petite partie de Detroit qui était plus ou moins nettoyée.
L'heure avançait, il fallait aller travailler. Malou n'ayant pas l'habitude de manger le matin se dirigea illico vers la salle de bain, ouvrit le robinet, but une lampée d'eau et attrapa le seau, le produit, l'éponge, etc... afin de décrasser le lieu. C'est là qu'elle s'aperçut que le carrelage n'était pas jaune mais blanc d'origine... Stupéfaite et contrariée elle poussa un cri et appela son ami: Viens voir l'horreur !!! C'est tellement dégueulasse ici que demain matin on n'aura même pas fait la moitié du boulot, putain ! De rage elle récura autant qu'elle put, elle en avait mal au bras. Au bout de deux heures à cette allure elle s'octroya une pause, dévala les escaliers et sonna pour appeler la mégère qui ne tarda pas à arriver en traînant ses chaussons. Il nous faut une chambre à deux lits simples car nous ne couchons pas ensemble figurez-vous. Lança t-elle vertement sans bonjour ni s'il vous plaît et en lâchant les clés sur le comptoir. La femmes grogna quelque chose d'incompréhensible et tendit de nouvelles clés en disant distinctement cette fois: à condition de refaire le lit et le ménage de la chambre avant midi !
Putaaain... Laissa t-elle encore traîner tout en rejoignant l'ami et lui expliquant tout: la nouvelle chambre, chacun son lit mais un surplus de tâches.
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| | | Julian McMorre
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Mar 26 Mar - 21:16 | |
| D’après la bouille que sa camarade tira en examinant la carte, Julian se demanda si l’un de défauts de Malou ne pourrait pas être la géographie. Elle semblait en effet avoir vraisemblablement du mal à se repérer parmi les lieux présents devant ses yeux. Tant bien que mal, elle fini par indiquer un lieu au sud des Monts Ferailles, de manière toutefois quelque peu approximative. Et pour sa plus grande joie, elle proposa même de s’y rendre dès qu’ils auraient fini leurs affaires ici-même ! - Avoir plaisir ! On fini vite fait bien fait le ménage, et on y va ?
Par contre, les lieux désignés se trouvaient bien loin, de l’autre côté de la mer. Il leur faudrait à coup sûr trouver un moyen de s’y rendre. La voix des airs lui plaisait bien… Enfin, il aurait le temps de voir. Dans l’immédiat, moult immondices l’attendaient. Et concernant la réflexion sur son expérience de soldat, il préféra éluder le sujet et passer à autre chose : le grignotage de quelques gâteaux, terminant par la même le paquet déjà entamé depuis quelques temps. Ce n’était pas faute d’avoir tenté de le préserver au maximum…
…
Le cri poussé par Malou et ses paroles confirmèrent ce que Julian pensait : Tout ici était affreusement sale. Se rendant sur place, la vision des traces de lavage sur le carrelage le laissèrent malgré tout abasourdi. La différence de couleur était à proprement stupéfiante. La rage que sa camarade mit dans le nettoyage fut accessoirement elle-aussi stupéfiante, des plus intéressante à observer. Quoi qu’il en soit, plutôt que de traînasser et la gêner, il se décida à faire sa part du boulot et emprunta tout le matériel nécessaire au lavage d’une autre partie peu ragoutante des lieux : les WC.
…
N’aurait-il pas eu l’habitude de rejets humains, de pourriture et autres joyeusetés avec son travail du monde réel que Julian aurait probablement tourné de l’œil. En fait, n’importe qui se serait senti mal, et aurait eu besoin de prendre l’air toutes les minutes. Tout était à récurer, frotter, astiquer, dépoussiérer. Il n’y avait étonnement pas d’insectes, mais le cauchemars actuel suffisait amplement. Le travail dura… vraiment longtemps. Il ne prit pas la peine de compter, il savait que le cas échéant, la temporalité de sa restauration des lieux ne se serait qu’allongée.
Le gros du travail était encore en cours lorsque Malou lui permis de souffler un peu concernant la nouvelle chambre. L’annonce de tâches supplémentaires le frustra sur le moment, jusqu’à ce que sa gentillesse reprenne le dessus. Pour un peu, il aurait probablement envoyé sa camarade faire ce surplus toute seule. Il comprenait qu’elle ait besoin d’intimité, certes. Mais il suffisait qu’il se tourne. Qu’elle ait besoin d’un lit pour elle seule ? Il continuerait de dormir dans son sac de couchage ! Il suffisait de demander, il se serait adapté… Il relativisa les choses. Plutôt que de ronchonner à propos du surplus, il prit cela pour une bonne occasion de sortir des sanitaires, une pause en somme, et de nettoyer une chambre moins sale, plus poussiéreuse. La poussière ne faisait que tousser, elle, et ne donnait pas envie de rendre tout ce que votre estomac contenait lorsque l’on n’y était pas habitué. La chambre fut ainsi terminée avant midi, comme demandé par la gérante. Zephyr et Eva n’avaient pas pointés le bout de leurs nez : Ils avaient donc probablement fuis la ville. Ou étaient morts. Repoussant ces pensées, il retourna ensuite à son travail. La finalisation lui prit toute la journée. Le repas de midi fut d’ailleurs sauté. Comment pouvait-il encore avoir faim en nettoyant de telles horreurs ?
Ainsi, il alla retrouver en début de soirée sa camarade, se demandant comment elle avait avancée de son côté. | |
| | | Malorie Erikson
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Jeu 28 Mar - 10:16 | |
| Julian n'avait pas semblé ravi du changement de chambre et des deux lits. Elle en avait été d'autant plus surprise qu'elle avait fait cela pour lui. Les gens avaient parfois des réactions incompréhensibles mais peu lui importait puisqu'il n'avait fait aucun reproche. Elle repartit donc continuer la salle d'eau car il y avait encore du boulot !
Elle décida d'ajouter de l'eau de javel dans son seau afin que tout soit décrassé plus vite ce qui donna pour résultat une forte odeur dans tout le couloir. Quand elle eut enfin terminé le carrelage au-dessus de la série de lavabos, elle prit un escabeau et s'attaqua au grand miroir dans lequel on ne voyait plus grand chose hormis peut-être quelques ombres étranges puis aux éviers eux-mêmes non plus grisonnants mais noirs par endroits. Elle avait presque l'impression d'être une sorcière à force de mélanger les produits d'entretiens mais petit à petit la première partie de la pièce devint nickel. Il fallait à présent s'occuper de la partie douches et des rideaux en plastiques graisseux, recouverts de moisissures. Comme le courage lui manquait face à tout cela, elle décida de laver d'abord la fenêtre puisqu'elle n'avait pas rangé l'échelle. Elle en profita pour regarder dehors. Il ne pleuvait pas mais le ciel était aussi gris que la veille. Elle eut un frisson, se dépêcha d'astiquer le recto et le verso avant de refermer.
Il devait être aux environs de 14h00 quand son estomac se mit à crier famine. Comme Julian avait refusé de l'accompagner, elle dévala les escaliers et courut jusqu'à une rue pleine de monde. Le festival battait son plein avec la musique tonitruante qui allait avec ce genre de festivités. Elle ne se préoccupa ni de l'un ni de l'autre et fonça directement vers les poubelles bien garnies puisqu'à cette heure la majorité des individus avaient mangé. Elle fouilla avidement, trouva quelques barquettes ou trônaient des frites mélangées à un reste de mayonnaise, un pochon pour empiler ses trouvailles, se pencha encore pour attraper une cuisse de poulet entamée, la moitié d'un flanc, une saucisse cramée, un hamburger où il n'y avait plus que la salade et les oignons, une bouteille d'eau presque vide et un morceau de nougat fondu. C'était royal ! Elle fit demi tour tout aussi rapidement quand elle s'arrêta net devant un magasin dont l'une des devantures proposait à l'oeil des passants du matériel sportif. Ce n'étaient pas les ballons et autres raquettes qui avaient attiré son regard mais une batte en bois posée dans un coin avec une étiquette annonçant 50 rubz. C'était l'arme qu'il lui fallait ! Elle s'engouffra dans la boutique, trouva le rayon où était rangé l'objet de sa convoitise, en profita pour attraper une paire de chaussettes à sa taille puis chercha une trousse de toilette. Elle aurait pu profiter de celle de Julian mais elle était honnête avec ses amis. Elle passa en caisse et courut jusqu'à l'hôtel.
Elle arriva toute essoufflée dans la chambre. Julian était encore en train de récurer les WC aussi le laissât-elle tranquille; pour une fois elle compatissait ! Elle posa ses achats sur son lit, mangea sur le pouce et retourna illico dans la salle d'eau. D'être sortie lui avait fait du bien et s'attaqua donc avec courage aux trois espaces douches et aux fameux rideaux qui devinrent presque bleu pâle, un peu pisseux toutefois, sous son éponge saturée de produits chimiques savonneux. Il ne restait plus que le sol, un carrelage de couleur indéterminée, noir dans les coins. Elle prit le balai brosse, une serpillière, vida puis remplit à nouveau le seau d'eau propre, ajouta un quart du flacon de détergeant odeur « agrumes », c'est-à-dire le pire pour les poumons avec « citron » et frotta jusqu'à ce que des carreaux bleus et jaunes apparaissent. Tout cela fut bien rébarbatif et la journée passa ainsi.
Le ciel était tellement sombre qu'on se serait cru le soir. Pour en avoir le cœur net elle alla voir l'horloge au bout du couloir qui marquait 16h30. C'était une bonne heure pour une nouvelle petite pause d'autant qu'elle n'entendait plus un bruit dans les WC. Elle allait pénétrer dans la chambre quand elle tomba nez à nez avec Julian. J'ai enfin terminé la salle de bain, dit-elle dans un souffle. On prend cinq minutes de pause dans la chambre ? J'ai un truc à te dire.
Une fois arrivés dans leurs quartiers, elle s'allongea sur son lit histoire de se détendre un peu et annonça: tu sais ce que j'ai dit ce matin à propos de départ, ce n'était pas de la blague. J'en ai ras-le-bol du ménage, j'ai pas envie de payer pour une nuit de plus ici, j'en ai rien à foutre de l'homme qui a disparu et de la pièce interdite alors j'ai décidé de finir ce putain de nettoyage toute la nuit s'il le faut et me casser d'ici pour me retrouver chez moi. Là-bas on a des esclaves pour les corvées alors je vais te dire franco: je n'ai jamais touché un balai de ma vie et j'aimerais bien que ce jour soit le dernier, c'est crevant et trop chiant !
Ensuite elle lui montra ses achats et lui proposa de partager la nourriture qui lui restait. Pour finir elle ajouta: tu aurais toujours envie de faire ce voyage avec moi ? Si c'est oui, il faudra décaniller demain avant midi sinon on est bons pour payer encore 15 rubz ! Elle lui énuméra ce qu'il restait à faire à savoir: la chaudière, les escaliers et les chambres. En trois étapes, ils devraient pouvoir venir de la crasse et la poussière ! Tu veux qu'on commence par quoi ? Demanda t-elle pas très motivée.
HRP. Achats: une batte en bois: 50rbz une paire de chaussettes: 5rbz une trousse de toilette: ? (je n'ai pas trouvé le prix donc j'ai posté dans "petit bazar"). | |
| | | Julian McMorre
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Lun 1 Avr - 13:30 | |
| Le timing avait été parfait : lui ayant fini le nettoyage et désirant retrouver sa camarade, elle en le cherchant pour lui proposer quelques minutes de pause dans la chambre. Pour lui dire quelque chose bien sûr, pas pour cette autre chose qui pourrait venir à l’esprit suite à une telle phrase. De fait il l’accompagna, ravi d’avoir réussi à terminer les sanitaires, aussi difficile cela fut-il. Installés, ce qu’annonça Malou ne le surpris pas : faire le ménage n’amusait personne, encore moins lorsque la saleté atteignait ce degré de… nouvelle civilisation bactérienne naissante ? Lui même n’éprouvait déjà plus aucun intérêt, et savait que rapidement, l’habituation et la peur d’une situation devenue « normale » le gagnerait. Passer la nuit debout pour terminer et passer à autre chose le lendemain, pour ainsi dire aller à l’arène où Malou avait résidence, était une excellente idée. Parfaite même.
Confirmant son désir de l’accompagner, arborant un grand sourire des plus sincère, presque ingénu comme à son habitude, il se leva et remonta ses manches : - Alors allons-y ! Ne traînons pas ! Il nous reste beaucoup de chose à faire… Les chambres de manière générale, les escaliers et couloirs, la chaudière… Tu commences par les chambres et pendant ce temps je m’attaque au bazars des parties communes ?
S’y attaquer était une chose. Finir, une autre. De nombreux livres et babioles traînaient partout. Des toiles d’araignées accompagnaient les tas d’objets, eux-même recouverts d’une épaisse poussière. Les demoiselles à huit yeux ayant confectionné certaines toiles devaient d’ailleurs être de tailles plus que respectable… Il faudrait faire attention à ne pas se faire mordre. Les créatures de Dreamland étant plus étranges les unes que les autres, ces précautions étaient un minimum. Quoi qu’il en soit, plus vite commencé, plus vite terminé. Dans sa tête tournait déjà des solutions lui permettant de ranger de manière originale et peu commune tout le bric à brac et autres livres. Il comptait bien faire un petit miracle, et, au moins sur l’instant, fut motivé. En moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, le phobique avait disparu dans le couloir, prêt à en découdre toute la nuit si nécessaire. | |
| | | Malorie Erikson
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Jeu 4 Avr - 20:12 | |
| Malou était heureuse. Elle avait à peine fini sa phrase que Julian acquiesçait déjà au projet de déguerpir le plus vite possible pour l'arène. A partir de cet instant elle le considéra comme un ami même s'ils se connaissaient peu. Il n'y avait pas grand monde qui aurait accepté de quitter un camp aussi sécurisé pour s'en aller à l'aventure sur les routes rejoindre un lieu aussi étrange digne de la Rome antique !
Elle l'écouta énumérer ce qui restait à faire; cela faisait beaucoup mais comme le jeune homme semblait motivé à terminer les corvées le plus vite possible, elle prit son courage à deux mains et se dirigea vers les chambres. Elles étaient sales c'était le moins qu'on puisse dire. Il ne devait pas y avoir beaucoup de clientèle ! Elle réunit à portée de main le loup pour les toiles d'araignée, la cire pour les meuble, le produit à vitres, des chiffons et l'aspirateur mais avant de commencer quoi que soit, elle eut une envie irrésistible d'aller fouiner dans chacune d'elles histoire de voir si quelque chose d'intéressant aurait été abandonné.
Elle en inspecta plusieurs jusqu'à tomber sur la bonne. Au fond de l'armoire gisaient 20 rubz oubliés par un écervelé. Ils n'étaient pas perdus pour tout le monde; à peine furent-ils aperçus qu'ils étaient déjà dans le creux de sa main. Cela tombait bien, elle avait beaucoup dépensé, il faudrait économiser pour ce dont ils auraient besoin avant d'arriver à Detroit. Elle courut jusqu'à son sac, rangea son trésor et se mit à travailler.
Comme elle n'y connaissait rien, elle décida de passer l'aspirateur en premier. C'était cool puisque l'engin faisait tout le boulot il n'y avait qu'à le pousser. Quand le sol fut propre, elle s'attaqua aux toiles d'araignées. Il y en avait beaucoup mais tournoyer dans la pièce avec cette sorte de balai en l'air était presque drôle sauf que de la poussière et une flopée de mouches mortes tombèrent sur la moquette dépoussiérée. Furieuse elle brancha à nouveau le balais électrique et recommença l'opération. Quand ce fut fini elle astiqua le mobilier heureusement rare puis les fenêtres et là encore de la poussière tomba. Elle dut aspirer à nouveau.
Pour la deuxième chambre elle avait compris la leçon aussi chassa t-elle les bêtes à huit pattes en premier puis récura le reste avant de s'occuper du sol. Arrivée à la troisième chambre elle vit le lit en bordel et la lumière se fit dans son cerveau: il fallait changer les draps. Partout, pas seulement ici. Elle courut jusqu'à la lingerie, attrapa tout ce qu'il fallait et repartit dans la chambre 1, la chambre 2 et la chambre 3. Faire les lits était une tâche épuisante et sans intérêt, elle espérait ne plus avoir à en faire de sa vie ! En attendant il y avait en tout 6 chambres à nettoyer, elle en avait fait la moitié.
Elle aurait bien aimé faire une petite pause mais Julian avait semblé pressé de décamper donc elle continua son manège jusqu'à la dernière. Celle-ci n'était pas comme les autres, elle était plus petite avec un grand miroir au-dessus d'une cheminée. Elle soupira de lassitude. Quelle idée de mettre ce genre de chose en décoration qu'il fallait sûrement nettoyer tous les mois ! Elle alla chercher l'escabeau rangé dans la salle d'eau afin de passer du produit sur cette glace inutile puis le rapporta une fois le travail finit et s'attaqua aux poussières et autres moutons infestés d'acariens.
Il ne lui restait plus qu'un petit carré de moquette à aspirer quand soudain la pièce se mit à grandir, non pas en superficie mais comme si elle se dédoublait. De rage, la jeune fille envoya un coup de latte dans les produits. Pas un instant elle ne se posa de questions sur l'étrangeté de la situation. A ses yeux rien de bizarre ne pouvait exister pas même la magie et encore moins l'ésotérisme, la gnose, etc... dont elle ne connaissait même pas les mots. Tout devait avoir une signification dans la réalité et sa réalité présente était qu'elle était fatiguée au point de certainement voir double. En attendant il fallait doubler le ménage car la pseudo deuxième chambre jumelle était crasseuse. Tout en ayant le sentiment de s'être faite avoir sur la somme de labeur, elle torcha vite fait, mal fait le pseudo double ménage.
Il ne lui restait plus qu'un petit carré de moquette à aspirer quand soudain la pièce se mit à grandir... Putaaain ! Éructa t-elle, quel est le con qui se fout de ma gueule là !!! On allait pas la prendre pour une débile une troisième fois. Carrément énervée elle rassembla l'attirail de corvée, alla le ranger et revint claquer la porte de cette piaule de merde.
Elle avait fini l'acte 2. Elle savait qu'il restait la chaudière et... quoi d'autre ? Peu lui importait, elle ferait ce que l'ami dirait. En attendant qu'il ait fini, elle s'allongea à nouveau sur son lit et mangea ses frites. | |
| | | Julian McMorre
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Lun 8 Avr - 10:41 | |
| Julien n’aurait jamais ne serais-ce qu’imaginé qu’autant de poussière pouvait s’accumuler en un seul lieu. Pourtant, l’évidence était là devant ses yeux : une fois les premières lignes de livres déplacées, ce qui se trouvait derrière – d’autres livres & bric à brac divers – avait accumulé des années de poussière sans jamais être dérangés le moins du monde par quoi que ce soit. Les araignées et autres créatures pouvaient d’ailleurs y laisser des traces de leur passage, certaines traces devenant elles-mêmes moins visible par l’accumulation nouvelle de poussière par dessus. La vision d’un telle chose était véritablement étrange. Le phobique s’en voulait pratiquement de mettre à mal l’écosystème du lieu. Mais il fallait se rendre à l’évidence, c’était eux, ou lui. Et pour pouvoir filer rapidement de cet hôtel tellement étrange qu’il en devenait caricatural, source de stress pour lui, il choisirait de bouleverser la vie qu’il découvrait là.
Une fois lancé, Julian ne vit pas le temps passer finalement. Empiler d’un côté et poser les reliques diverses ailleurs, le tout en retirant la saleté déposée dessus était la première étape. Nettoyer la zone vide en étant la seconde. Le plus compliqué restant d’éviter de s’étouffer avec toute la poussière jetée dans la poubelle, et d’éviter de la faire s’envoler à nouveau lorsqu’il en versait une nouvelle balayette dedans. Puis venait la troisième étape, la plus longue, ranger à nouveau le bazars de manière originale tout en étant pratique pour un futur nettoyage. Avec un pincement au cœur pour le petit monde qu’il détruisait, il s’évertua aussi à calfeutrer subtilement des lieux où seules les araignées et créatures du même genre pourraient aller vivre à nouveau. Et où, bien sûr, personne ne viendrait les ennuyer à nouveau avant longtemps. Comme un hôtel dans l’hôtel, une forme d’inception.
Potentiellement, heureusement que l’hôtel était vide. Il était tard, véritablement tard dans la nuit lorsqu’il fini son tintamarre et que les escaliers et couloirs furent rangés. Julian estima avoir besoin de souffler avant de s’attaquer à la suite : nettoyer les sols des couloirs et des escaliers. Il se dirigea d’un pas traînant jusqu’à la chambre où il y trouva Malou. Toutefois, il garda à l’esprit qu’il ne faudrait pas rester oisif trop longtemps au risque de s’endormir et de ne plus avoir la foi de continuer…
Prochain acte, le lavage après le rangement. La nuit serait encore bien longue. | |
| | | Malorie Erikson
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Sam 13 Avr - 18:31 | |
| Quand Julian entra dans la chambre elle venait de terminer ses frites et elle avait un coup de barre au point qu'elle n'avait plus envie de faire quoi que ce soit. L'ami aussi semblait fatigué mais il n'avait pas l'air de vouloir se reposer. Malou soupira bruyamment, elle en avait ras-le-bol de ce ménage aussi proposa t-elle de faire la chaudière le lendemain matin avant de partir puis décida: tu laves les couloirs et moi les étages. Sans vraiment attendre de réponse elle se leva et alla chercher le nécessaire à savoir, un bidon de cire puisque les escaliers étaient en bois, un chiffon et un vieux pull en laine pour faire briller.
Il y avait l'escalier qui allait du rez-de-chaussée au premier étage où ils logeaient et un autre qui allait vers d'autres chambres et la pièce interdite, du moins c'est ce qu'elle pensait. Naturellement elle ne chercherait pas l'ouvrir mais si elle pouvait coller son oreille tout contre... Elle descendit et s'attaqua à la première marche. La cire sentait fort, elle était sûre que dans les cinq minutes elle aurait mal à la tête mais tant pis, il fallait en finir. Il y avait dix-neuf marches sur lesquelles elle passerait le produit. Quand ce serait fait, elle redescendrait pour faire briller puis remonterait pour faire l'autre étage de la même manière. Cela lui sembla être une bonne méthode. De toute façon elle n'avait jamais ciré de sa vie donc le problème ne se posait pas.
Elle attrapa le bidon et versa une bonne rasade sur la marche avant d'étaler le liquide jaune orangé du mieux qu'elle pouvait, fit de même pour la deuxième et la troisième mais arrivée à la quatrième le flacon était vide tandis que le bois luisait, saturé de produit. Elle fit le compte du nombre de marches totales et en déduisit qu'il faudrait neuf bidons de cire plus la moitié d'un pour faire les deux étages, ok...
Quand elle eut terminé le premier étage, elle fut surprise de constater que rien n'avait séché donc qu'elle ne pourrait pas lustrer. Qu'importe, elle ferait le deuxième et verrait après. Heureusement que la vieille avait une bonne réserve de cire car son compte était juste. Quand elle arriva enfin à la trente-huitième marche dégoulinante d'encaustique, elle entreprit d'aller écouter derrière la porte qu'il ne fallait pas ouvrir, n'entendit pas grand chose et c'est justement ce qui lui donna l'envie irrésistible de poser la main sur la poignée mais elle se reprit à temps. Ce n'était vraiment pas le moment d'avoir des ennuis ! A contre cœur elle lâcha la clenche et voulut se rendre au rez-de-chaussée. Le problème était que les marches étaient ultra glissantes, elle tomba et dévala les deux étages sur les fesses.
Vexée, se frottant l'arrière train endoloris elle décida de ne pas lustrer, rangea les affaires, alla jeter les bidons vides et se coucha sans même attendre Julian. Demain serait un autre jour. Tandis que l'ami pourrait faire la grasse matinée, elle irait décaper la chaudière puis ils partiraient. Elle s'endormit et ne rêva pas. | |
| | | Julian McMorre
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Mer 17 Avr - 14:33 | |
| Quelle idée merveilleuse que les gérants de l’hôtel avaient eus en n’installant pas de moquette sur le sol des différents couloirs de l’établissement. Seul l’entrée en était pourvu, et il n’avait pas à y toucher. Autrement, comment aurait-il pu réussir à la laver en une seule nuit ? Elle aurait été recouverte de tellement de saletés incrustées que l’usage d’un chalumeau se serait probablement révélé plus efficace pour cette tâche. Encore que, aurait-elle brûlée ?
En attendant, Julian savourait sa chance inestimable qu’au sol soit installé une espèce de stratifié imitant un rendu relativement neutre et unis, aux thèmes pouvant rappeler le côté nuageux de la pierre. Cela dit, les teintes foncées n’apportaient pas vraiment de lumière, et les couloirs, même rangés, restaient sombres. Et inquiétants. Quitter les lieux avant qu’un malheur à la sauce de Dreamland inspirait véritablement le phobique… Cela d’autant plus qu’au moment de commencer son nettoyage des sols, un enfant à l’air malicieux, plus que douteux, lui avait posé de force dans les mains une boîte dans les mains. A l’intérieur, il y trouva, suspicieux, un cube du nom « d’orgasmaïque » d’après la petite notice allant avec l’objet. Plutôt que de se questionner sur l’improbabilité de tels événements, qui sommes toutes lui plaisaient de par leurs originalités, il alla déposer l’objet dans sa sacoche qui était bien pleine à force… bien trop. Alors, simplement et parce que ce monde l’empêchait de changer de tenue comme il le désirait, il utiliserait les vêtements de noël pour s’en confectionné un simili sac de voyage, d’une manière ou d’une autre. Il ferait d’une pierre deux coups : gagner un sac, et beaucoup de place.
De quoi disposait-il exactement ? D’un costume de père noël, de bottes fourrées, d’une grosse chaussette inutilisable de noël, et d’un épais pull – s’il se déshabillait tout du moins. Et ses habits « propres » n’étaient pas encore secs… Accessoirement, à part à l’aide d’une série de nœuds plus étranges les uns que les autres, il n’avait pas vraiment idée de comment fabriquer de sac sans fil et aiguille… Il résigna pour le moment, et comptait bien le lendemain en acquérir quelque part pour faire ce qu’il avait en tête.
Maintenant qu’il en avait terminé avec ses réflexions sur le bricolage maison, enfin, hôtel, il retourna à sa tâche de lavage. Finalement, réfléchir à autre chose que du lavage l’avait soulagé de la pression qu’il commençait à cumuler en ne faisant qu’une seule et même chose, relativement normale qui plus est. Si la saleté ridiculement peu ordinaire et sa capacité à se concentrer uniquement sur certains éléments, du type le rangement des ouvrages de manière connue de lui-seul, il savait qu’il n’aurait pas été capable de le faire. Ou pas d’une manière qui conviendrait aux gérants. Au moins pourrait-il maintenant continuer sereinement – pour un temps du moins – sa tâche. Le phobique n’avait cela dit aucune espèce d’idée sur la manière de rendre intéressante, tout au moins particulière et étrangère à la normalité, sa façon de laver le sol. Il n’en existait pas des masses. Cette idée l’effrayait d’ors et déjà au plus haut point… Ainsi, il fit ce qu’il pu à grands renfort de pauses du type faire quelques pompes en plein milieu du couloir, ou bien encore faire le poirier. Ces instants cours, qui pourraient le faire passer pour idiot, l’aidaient pourtant à « éviter » de se concentrer sur un travail banal et répétitif, simple et connu de tous, normal pour ainsi dire. Grace à cela, il put terminer sa tâche sans incidents alors même que la nuit était déjà bien avancée. A force, la fatigue qui l’avait fait ralentir à un moment avait disparue. Il savait pertinemment que cette dernière reviendrait lui demander des comptes plus tard, mais dans l’immédiat, c’est lui qui avait gagné.
D’ailleurs, si son ouïe ne l’avait pas trompé, sa camarade avait dû aller dormir. Il ne restait plus que lui. Et peut-être les propriétaires étranges des lieux qui ressemblaient à tout sauf des humains normaux. Il ressentait bien une présence qui l’observait, mais il ne se sentait plus en danger, comme lorsqu’il avait envoyé bouler avec Eva la créature étrange qui désirait se faire un casse-croûte de leurs jeunes os. De fait, à l’aide de ce second souffle, il descendit à la chaudière faire le point sur le matériel qu’il serait nécessaire d’utiliser pour réparer et entretenir cette chose qui n’avait sur que leur offrir de l’eau froide. Malou serait certainement contente à son réveil d’avoir de l’eau chaude ! En tout cas, il s’y attela le plus rapidement possible, espérant terminer avant que sa camarade ne le rejoigne. Pour le sommeil, il comptait bien s’écrouler ultérieurement et dormir, mais pas ici… | |
| | | Malorie Erikson
Maladie mentale : Psychose hallucinatoire chronique
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Feuille de personnage Sac à dos: Pouvoirs : Bourse:
| Sujet: Re: Un nouveau commencement Ven 19 Avr - 18:18 | |
| Le sommeil fut lourd au point que Malou serait incapable de dire si quelqu'un était entré ou non dans la chambre dans la nuit. Elle se réveilla tôt avec des courbatures ce qui ne l'empêcha pas de faire sa gymnastique quotidienne avant de s'apercevoir que Julian n'était pas dans son lit. Etait-il déjà reparti au boulot ? Elle s'habilla rapidement, décida qu'elle prendrait une douche quand tout serait terminé et se rua sur le chiffon en laine afin de lustrer les escaliers de la veille. La cire avait séché et le bois était mat aussi s'appliqua t-elle à le rendre aussi brillant qu'un miroir ce qui était plaisant. Ce qui le fut moins c'est qu'une fois de plus elle glissa en redescendant et se rattrapa au dernier moment à la rampe.
Ne voyant pas son ami dans les couloirs elle pensa qu'il était peut-être allé faire quelques courses et dirigea ses pas vers la buanderie où se trouvait la chaudière. Ah, tu es là ! S'exclama t-elle en le voyant affairé sur l'engin. Elle eut un regard circulaire pour l'endroit qui était crasseux mais comme il ne leur avait pas été demandé de le nettoyer elle se concentra sur les pièces éparpillées et la tôle qui recouvrait l'ensemble. Tout était noir de suie, et poisseux de graisse. Elle avisa une blouse grise extrêmement tachée et puante et l'enfila afin de protéger ses vêtements avant de prendre un produit bien récurant et une éponge avec grattoir. Tu crois que tu vas réussir à la réparer et qu'on va avoir de l'eau chaude pour la douche ? Demanda t-elle pleine d'espoir. En tous cas, à l'arène on a de l'eau chaude et l'électricité, lança t-elle fièrement. Elle se concentra sur le nettoyage qui nécessitait de rincer souvent l'éponge puis de reprendre de la poudre à récurer à la javel. Elle grattait et astiquait jusqu'à ce que tout devienne blanc pour enfin rincer, ce qui n'était pas une mince affaire vu la tonne de dégraissant qu'elle avait mis.
Enfin la tôle était nickel si l'on pouvait s'exprimer ainsi. Elle la posa dans un coin en attendant que Julian la replace quand il aurait fini et s'activa au nettoyage de la tuyauterie jusqu'à ce qu'elle devienne orange brillant vu qu'elle était en cuivre. A présent la jeune fille ne savait plus trop quoi faire étant donné qu'elle n'avait jamais lessivé de chaudière. Elle resta quelques secondes à piétiner et décida de passer un coup de balai, cela l'occuperait. Tu penses qu'on en aura pour combien de jours ou de semaines de marche avant d'arriver à Detroit ? Demanda t-elle tout à coup. Sur la carte, la partie Canada avait semblé un peu lointaine par rapport à leur situation géographique, peut-être faudrait-il prévoir des réserves de nourritures en allant visiter à nouveau les poubelles ?
Le balayage était fini mais le carrelage était tâché. Elle remplit un seau d'eau, ajouta un produit qui vantait contenir de l'huile de lin nourrissant, chopa la serpillière et lava. C'était tout de même incroyable toute cette panoplie de produits ménagers pour un endroit aussi sale !
Enfin les corvées s'achevaient. Ils allaient pouvoir prendre une bonne douche, rassembler leurs affaires et partir. Elle ôta la blouse, la raccrocha sur son portant et attendit le jeune homme. | |
| | | Julian McMorre
Maladie mentale : Peur des convenances, normes et des règles.
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| Sujet: Re: Un nouveau commencement Lun 29 Avr - 14:20 | |
| Certes Julian était déjà au travail lorsque Malou le rejoint à la chaudière, toutefois, la crasse était telle que l’on aurait pu penser qu’il n’avait encore rien fait. Et pourtant, c’était là bien loin d’être le cas… Heureusement qu’il y avait des blouses de travail. Le cas contraire, il aurait probablement terminé aussi noir que les lieux… En tout cas, maintenant que sa camarade était présente et semblait vouloir s’atteler au nettoyage à son tour, il se consacrerait effectivement aux réparations. Il répondit donc par l’affirmative au questionnement posé. - Ma foi… je vais tenter de la réparer oui ! J’espère bien en tout cas.
A partir des éléments déjà nettoyés et des restes de notices ou d’indications et sigles disponibles sur la machinerie, Julian s’afféra donc aux réparations en elles-mêmes… Par chance, le mécanisme de fonctionnement n’était pas si compliqué que cela. Avec attention, en étudiant les arrivées et sorties des tuyaux, en réfléchissant et en étudiant consciencieusement le tout, il avança pas à pas dans la bonne direction. Tout du moins en avait-il l’impression, puisque les réels soucis de machinerie dont il prenait conscience semblaient le plus souvent relever d’un manque flagrant d’entretien plus que de dégradation matérielle. Et aussi du fait – tout simplement – que la chaudière n’était pas allumée depuis un certain temps non négligeable. Les deux comparses passèrent ainsi une bonne partie de la matinée à travailler avant de finalement en voir la fin. La chaudière se mit même à nouveau en marche à l’instant même où Malou qui attendait que Julian finisse lui posa une question. La réponse n’était pas des plus simples, d’autant plus qu’à Dreamland, il était possible que tout arrive… ou rien. Un instant vous étiez à un endroit particulier, le suivant à l’autre bout du monde pour une raison ou une autre. Et il devait bien exister des moyens de transports complètement incroyables auquel il n’aurait jamais pensé.
- … Alors là, tu me poses une sacrée colle. J’ai vraiment hâte d’y être, mais le trajet… J’espère que le trajet se passera bien. Il n’y a aucune raison que ça aille mal, mais qui sait ! A Dreamland, les choses peuvent déraper à tout moment…, puis en chuchotant, après tout, nous sommes bien dans un hôtel de ce que je pense être des vampires !
Cela dit, Malou n’avait pas tord. Se remémorant la carte, il se souvenait qu’effectivement l’endroit indiqué n’était pas véritablement proche. Et sur des continents séparés qui plus est…
- J’dirais en tout cas qu’il va falloir qu’on prenne un transport qui vole pour gagner du temps ! Et ça tombe bien, je sais exactement où se trouve l’aéroport. Il est en dehors de la ville, mais bon, ce n’est pas bien grave. En avion, on trouve une ville pas trop trop loin, et en moins d’une journée nous serons déjà vachement proche !
Puis il tapota la chaudière avant de raccrocher lui aussi sa blouse de travail.
- C’est réparé on dirait ! Et j’pense bien qu’on a tout fini ! Plus qu’à se doucher, et on se tire ! Cela dit, j’aurais au moins une petite course à faire avant de partir. Et si je ne m’écroule pas de fatigue d’ici là, je dormirais dans l’avion. Une nuit blanche, c’est presque rien pour un gaillard comme moi !
Puis, simplement, Julian emboîta le pas à Malou avant de l’attraper quelques instants d’un bras sur les épaules en lançant un « Bien joué ! On a vraiment géré le nettoyage ! ». La première direction à suivre fut instantanément la douche. Il ne chercha pas à réfléchir plus loin que son objectif actuel. En moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, ses habits étaient lancés sur ses affaires et il embarquait sa serviette avec lui. Il lui fut plutôt agréable de se trouver dans un lieu propre, et il hésita même à mettre de l’eau chaude maintenant qu’il y en avait. Il n’en fit rien, bien sûr, mais l’idée de sa petite pointe de folie passagère lui provoqua un grand sourire. Franchement ? Lui, mettre de l’eau chaude maintenant qu’il avait passé la main à tout réparer ? La chose était bien trop comique ! En tout cas, l’eau froide lui permis d’être sûr et certain qu’il était pleinement réveillé. Elle mettait un sacré coup de fouet lorsqu’elle atteignait l’épiderme ! Après s’être décrassé, il eut le plaisir de retrouver ses vêtements de la veille relativement secs, suffisamment pour être portés. Il les enfila avant de foncer en ville comme prévu afin d’acquérir un kit de couture, et du fil supplémentaire, le tout pour une vingtaine de Rubz.
En revenant à l’hôtel, croisant Malou sur le chemin de la salle à mangée, il lui proposa de l’accompagner prendre un petit déjeuner. La nourriture servie n’était pas extra, mais bon, elle était comprise dans leur séjour, alors autant manger ! Et ceci fait, il s’installa dans sa chambre et sortie son kit de couture, son fil en plus, et ses habits de père-noël. En moins de temps qu’il n’en fallu pour le dire, ces derniers se transformèrent en un sac complètement, affreusement, extrêmement, indubitablement et terriblement moche. Comment ? Prendre le pull, et coudre les extrémités des deux manches avec le bas du pull pour en faire des bretelles de sac. Coudre le bas du pull avec un maximum de fil, et en faisant plusieurs aller-retour de couture pour renforcer au maximum l’ouvrage. Puis, à l’aide de la chaussette de noël, fermer le haut du pull-sac en la coupant dans le sens de la longueur, et en la fixant au col. Ce qui pendouille sert de rabats sur l’ouverture. L’installation de boutons et de trous pour boutons dans la chaussette permettrait même que le tout ne s’ouvre pas ! Examinant son travail, Julian s’estima satisfait. Toutefois, il se dit que rajouter une couche pour solidifier le tout n’était peut être pas plus mal. De fait, il utilisa aussi la veste de père-noël afin « d’englober » le sac-pull. Le bas de la veste cousue parfaitement au niveau du « ventre » du pull, le tout replié et cousu comme si le sac-pull portait la veste. Les manches furent, elles, coupées et fourrées dans le sac après avoir été cousues comme des pochons. Il n’en avait pas trouvé d’autre utilisation sympathique. Cela dit, pouvoir y mettre de petits objets qui pourraient s’éparpiller ailleurs n’était pas plus mal…
Maintenant, il ne restait plus qu’à prendre l’argent du boulot, et se tirer.
— -20 rubz : Kit fil + fils A plus : Veste / Pull / Chaussette de noël A gagné : Sac-pull renforcé kitch et moche | |
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