Hypnose : l'Exil
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 Chacun sa route, chacun son chemin ♫

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Yoake Akiyo
Gregory Williams
Melena Autumn
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Yoake Akiyo

Yoake Akiyo


Maladie mentale : Hématophobie compulsive

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeMar 24 Mar - 21:13

La Japonaise jeta un œil à Melena, stupide ? Ils nous tiennent quand même, on a aucune chance d’ouvrir cette porte, même Zephyr a faillit se déboiter l’épaule. C’est alors que Melena sortit la robe blanche qu’elle portait dans le cimetière, elle demanda à Zephyr de se retourner et entreprit d’enlever sa combinaison.

Yoake ne voulait pas regarder la peau couleur ivoire de sa coéquipière, mais de nouvelle parties de peau étaient à présent visibles et la japonaise savait qu’elle ne pouvait pas l’ignorer. Ses yeux sombres couvrirent ainsi tout le corps svelte de Méléna certain pouvait y voir du voyeurisme, mais il n’en était rien. Ses yeux s’étaient arrêtés sur les traces fines et blanches sur ces bras… Non ce n’était pas possible, elle avait confiance en Melena, elle voulait s’accrocher à elle l’aider à retrouver cette Jade, alors pourquoi ces cicatrices ?

L’air commençait à lui manquer et elle s’étouffait à chaque inspiration, elle s’en voulait de refaire une crise devant ses coéquipiers. Elle cherchait à reprendre sa respiration, mais déjà Melena récupéra les clés dans ses mains. Elle ne pouvait quitter ses yeux des bras de la thanatophobe, son visage était devenu encore plus blanc. Elle voulait parler s’excuser, mais seul le sifflement de sa respiration se faisait plus fort.

Une fois la porte ouverte Yoake tenta de suivre Alicia et faillit tomber. Elle s’appuyait sur la porte tentant de reprendre son souffle et son équilibre.

Elle entendit l’échange d’Alicia et de Melena et aurait bien félicité la nouvelle. Les clés pouvaient leur servir ne serait-ce que pour utiliser la voiture pour fuir. Décidément, elle se sentait nulle, sa phobie lui faisait bien savoir qu’elle ne se laissait pas faire, mais Yoake ne voulait rien lâcher non plus, aussi quand Melena annonça aller sécuriser l’hôtel, la japonaise sortit enfin un mot :

- Merci.

C’était un murmure incompréhensible pour tout le monde, mais pour Yoake, c’était une victoire, elle retrouvait ses capacités plus rapidement que d’habitude, sa respiration redevenait finalement normale quand enfin Melena descendit l’escalier. Sa Phobie se calma et la japonaise en profita pour se reprendre portant son regard sombre autour d’elle. Elle sourit à Alicia et dit finalement plusieurs minutes après :

- C’était une bonne idée Eva. Ses clés pourront nous aider.

Quelque chose accrocha finalement le regard de l’hématophobe, Zephyr était contre la corniche récrovillé en proie à sa propre phobie, qu’elle était-elle ? Ah oui, il parlait des cheveux de Méléna, des serpents ?

Elle ressentait la sensation de peur de Zephyr et s’approcha finalement du jeune homme surement en plein dans ses visions, elle fixa un moment son bras hésitant à le toucher, mais les gouttes de sueurs sur son front la décidèrent.

- Zephyr ? C’est moi Yoake.

Elle tenta un sourire encourageant tout comme elle quelques instants plus tôt, il subissait les effets de sa phobie, il ne devait pas s’ignorer, mais s’aider mutuellement non ? Elle ajouta espérant ainsi qu’il revienne à lui :

- Melena est parti pour sécuriser l’hôtel, il n’y a plus de serpents actuellement. Il s’agit même d’un artefact… Je sais que ça ne change rien… Mais il faut qu’on sorte de se village ensembles.

Elle se leva finalement et demanda à Alicia :

- Voyons si on trouve quelque chose d’utile ici pour fuir cette ville.

Sa peau était toujours aussi blanche, et elle savait qu’elle allait devoir affronter à nouveau les cicatrices de sa coéquipière. Mais elle ne lâcherait rien. Elle voulait avant tout prouver qu’elle n’était pas juste bonne à faire des crises.

Elle retourna dans la chambre prenant bien soin de laisser la porte ouverte. Elle fouilla la chambre cherchant quelque chose d’utile pour qu’ils se sortent de là. Elle leva même le vieux matelas et trouva enfin ce qu’elle cherchait. Elle récupéra le carnet et lu la première page.

- Mémoire d’un voyageur, par Alan Trick.

Le carnet semblait récent et contenait une trentaine de pages, elle sauta les premières pages et choisit tout d’abord de lire la dernière.

« Cela fait 10 jours qu’on est à Quiet Hill, je les ai tous perdu, je l’ai vu par la fenêtre, ils ont tous passé la porte de l’entrepôt, je sais que je vais être le prochain, même si je ne sais pas ce qu’il va m’arriver. Les pas se rapprochent de ma cellule, je dois m’échapper… Je le sais, mais je n’ai plus aucun espoir. »


Yoake laissa le carnet sur le lit et s’approcha de l’entrepôt, la réponse à leurs questions se trouvait là-bas mais l’hématophobe redoutait de voir la vérité qu’on leur cachait.
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Melena Autumn

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Maladie mentale : Thanatophobie

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeMer 25 Mar - 1:52

HRP1 : Désolé, c'est looong j'avais beaucoup d'idées et comme la moitié de mon message de passe "seul", je ne pouvais pas le coupé en deux. J'ai supprimé ici et là des bouts de description, mais ça reste beaucoup^^'
==

Ses camarades devraient faire attention à ne pas trop laisser libre cours à leurs exclamations de joie. Heureusement, Eva était toujours en pleine possession de ses moyens et vint soutenir que les locaux n’étaient pas très malins. L’irlandaise fut d’ailleurs agréablement surpris de voir que la blonde avait subtilisé son trousseau de clef à Billy. Dans l’absolu, ça n’était pas d’une aide fondamentale tant qu’ils ne savaient pas où étaient la voiture du concerné ni ce qu’ils étaient désormais en mesure d’ouvrir mais… c’était mieux que rien.

- Pas mal, admit Melena avec un léger sourire, ça sous servira peut-être.

Se dépêcher ? Effectivement. Si jamais leur ex-chauffeur se rendait compte de la disparition de ses clefs, combien de temps mettrait-il à faire le rapprochement ? Sans doute pas bien longtemps. Elle prit donc sa hotte pour sortir de la chambre, Yoake et Eva sur les talons. Une fois devant l’escalier, elle posa son barda sur le sol au tapis usé et prit son couteau de cuisine, plus par surenchère que par véritable précaution.

- Je vais aller faire un tour de l’hôtel, murmura-t-elle, bougez-pas avant que je vous dise que la voie est libre.

Quand elle allait poser un pied sur la première marche, la petite voix de Zephyr s’éleva enfin. Il était sorti de transe mais ne faisait toujours pas le fier. Lentement, il avoua qui n’était pas fan de ses serpents. Ce qui était un doux euphémisme quand on voyait l’état dans lequel il se trouvait. Une loque pétrifiée. Injustement insensible, Melena lui répliqua à voix basse :

- Ferme les yeux, j’ai pas l’intention de les enlever tout de suite.

Sur ces mots, elle entreprit de descendre les vieilles marches vermoulues. Elles ne grinçaient pas, mais l’adolescente craignait de ne voir la silhouette du vieillard surgir des ténèbres. Le bruissement des voix étouffées de ses compagnons s’estompèrent jusqu’à disparaître quand elle posa un pied au rez-de-chaussée. Personne. La nuit était là épaisse et poussiéreuse. Seule une lueur provenait de derrière le comptoir, filtrant sous une porte encastrée entre deux panneaux sur lesquels étaient pendus les doubles des clefs des chambres. La nécrophobe s’avança, traversa les obstacles, et pénétra dans un petit couloir d’abord. Moins d’un mètre, sombre, imprégné d’odeur de pieds ; les paires de chaussures abandonnées sous un porte-manteau n’y étaient pas pour rien. Elle progressa encore pour déboucha sur dans un petit studio. Le papier peint typique année 50 était décrépi, les meubles étaient vieux. Sur la table basse du pseudo salon, deux assiettes sales d’une sauce rougeâtre.

C’est alors que Melena remarqua les deux personnes dans le canapé élimé. Arty d’abord, si surpris que ses yeux globuleux étaient ronds comme des billes, et sans doute sa femme, aussi laide qu’il était dégarni. Tout deux mirent de longues secondes à se remettre de l’apparition d’une jeune fille en robe de mariée dans leur studio, en traversant les murs de surcroit. Quand ils se remirent à bouger, plusieurs serpents fondaient déjà sur eux. Impitoyables, sous les ordres de l’irlandaise, ils mordaient bien plus que de raison compte tenu de la violence du venin.

Les yeux glacés de la thanatophobe restèrent fixés sur ses victimes jusqu’au dernier spasme silencieux, les cris étouffés par la douleur et le poison. Un frisson s’empara alors de son corps lorsqu’elle réalisa que les deux corps inertes face à elle étaient désormais des cadavres. Elle s’empressa de mettre une distance avec ces derniers et s’empêcha de ses regarder. Dans les poches du gilet d’Arty suspendu au porte-manteau, celui qu’il portait en ouvrant un peu plus tôt, le trousseau de clef principale de l’hôtel. Celui qui ouvrait, notamment, la porte d’entrée.

Melena venait de quitter la piaule crasseuse du propriétaire que des coups lourds résonnaient d’ailleurs à la dite entrée. Des voix semblaient s’élever de l’autre côté, et elles n’avaient pas l’air bienveillantes. La jeune fille se figea, ne sachant que faire, et la personne réitéra avant de hausser le ton :

- Arty ouvre bon sang ! J’ai plus mes clefs, je suis sûr que c’est cette garce de blondinette qui me les a prises. Je les avais en sortant du bar ! Je vais les récupérer et m’occuper de cette truie tout de suite !

Ça s’annonçait mal. Soit il finirait par enfoncer la porte, soit il finirait par alerter le village. Dans les deux cas, c’était la fin de leur opération discrétion. Il fallait réfléchir, vite, et une idée germa dans la tête de l’adolescente. Elle s’avança rapidement vers le mur, juste à côté de la porte d’entrée, et le traversa pour se retrouver dehors, à moins d’un mètre d’un Billy fulminant et d’un Bald tout aussi peu souriant. Là, elle activa l’un de ses pouvoirs qui la couvrit d’une cape noire et d’un masque de crâne dont il manquait la mâchoire inférieure. Sa faux apparut également, long sceptre orné d’une décoration d’un goût douteux : des petits crânes sculptés à même le bâton l’enveloppaient, comme une chaine qui se terminait en s’enroulant juste avant la lame en croissant de lune.

- Qu’est-ce que…

Bald n’eut pas le temps de finir sa phrase, Melena les faucha tous les deux. Si la chair ne fut pas touchée, ce fut le cas des âmes des deux dreamlandiens qui furent chassées de leurs corps, laissant deux carcasses végétatives qui s’effondrèrent mollement. Ils n’étaient pas morts mais semblaient si vides avec deux yeux grands ouverts et figés que c’était encore pire. Ce n’était pourtant là que la moitié du plan. Après un coup d’œil aux alentours pour s’assurer que personne ne venait, la nécrophobe mit fin à son pouvoir et dut redevenir consistante afin de pouvoir retourner Bald sur le dos. Agenouillée proche de ce corps au regard vague, le flash de la deuxième épreuve de Freedoom éclata dans son esprit. Elle revoyait la scie. Les cadavres. La chair qui se fendait. Les têtes qui se détachaient.

En dépit de la peur viscérale qui coulait dans ses veines, elle affirma sa prise sur le manche de son couteau de cuisine et le planta d’un coup sec dans la poitrine de Bald. Son cœur très exactement. Son corps vide fut secoué de spasme, le sang remplit ses poumons jusqu’à remonter à la commissure de ses lèvres, puis s’éteignit dans un râle sinistre. Encore une charogne. Melena sentit son rythme cardiaque s’accélérer mais elle savait que cette fois, il pourrait lui… apporter quelque chose. Après avoir extirpé son couteau et essuyé la lame sur les vêtements du défunt, elle osa un contact avec la peau de sa joue en retenant sa respiration. Deux flashs se succédèrent : sa victime en train de suivre la piste d’un animal dans la forêt et en train de dépecer du gibier.

Elle récupéra alors précipitamment ses doigts et se releva, blanche comme une craie, son cœur jouant à deux-cents à l’heure. Plus que la dernière partie du plan. Après avoir cherché un moment la clef qui ouvrait la porte, l’irlandaise rentra et… se concentra pour prendre le contrôle de Bald. Elle avait l’habitude mais l’effort était toujours aussi intense. Le cadavre finit par se relever, encore plus terrifiant que de son vivant, et sous les ordres de la nécrophobe, tira le corps inerte de son ami à l’intérieur. L’adolescente s’assura une dernière fois que la rue était calme et referma la porte derrière elle. Il fallut alors ordonner à son pantin de hisser le vivant à l’étage, là où se trouvaient encore ses comparses. La tête de Billy se cognait régulièrement sur les marches, mais la marionnettiste s’en fichait.

- Attention Yoake, il saigne, prévint-elle d’une voix monocorde en arrivant à hauteur de ses camarades.

Ceux-ci assistèrent alors au spectacle surréaliste du cadavre de Bald qui tire Billy jusque dans la chambre qui leur avait servi de prison pour le caler contre un mur. Dans un dernier effort de concentration, Melena fit apparaitre son coffre dans lequel sa charogne grimpa docilement, puis elle rompit le contact. Comme d’habitude, sa tête brûlait à cause de la migraine. Elle retira sa couronne de méduse et s’assit sur l’un des lits en se massant le crâne :

- Ils s’étaient aperçu que tu avais leurs clefs, j’ai dû intervenir… on est tranquille pour l’instant, précisa-t-elle sans plus de détail, mais ça change nos plans. Il n’est pas mort lui, elle pointa Billy du doigt, il va se réveiller dans pas longtemps je pense… je me disais qu’on pourrait le… « convaincre » de nous conduire dehors sans histoire. Et s’il ne veut pas…

==
HRP 2 : Billy se réveille dans 2 de MES messages RP en fait.
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Alicia Smith

Alicia Smith


Maladie mentale : Mythomane

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeMer 25 Mar - 12:42

Zéphyr a peur, Yoake tente de le consoler et Melena est  partie pour vérifier si la voie est libre. Moi, je suis debout me demandant ce que je peux faire de plus à part rester planter là immobile au milieu de ce couloir. Mon regard se pose sur les divers vieux meubles dont certaines armoires. M’avançant, j’en repère une immense accompagnée d’un miroir qui finit par refléter une blonde bien moins sûre d’elle qu’à son habitude. Je secoue la tête et ouvre le meuble pour finalement être assaillie de poussières et de toiles d’araignée. Je passe ma main devant mon visage chassant les dernières saletés.  Au bout de quelques secondes, je commence à fouiller au milieu des vêtements bons pour la déchetterie. Non mais franchement, qui mets encore ce type d’habit de nos jours ? Il y a d’horribles robes à fleurs en dentelles et des costumes gris en flanelles troués par des mites. Je trouve finalement des babioles comme une montre à gousset ou encore un binocle. Rien d’utile quoi… Je finis par laisser tomber et referme l’armoire sans rien dans les mains.

Mes pas m’amenèrent ensuite vers une commode en bois. J’ai à peine le temps de fouiller de nouveau que j’entends un bruit. Je m’immobilise complètement tendant l’oreille. Le bruit vient d’en bas. Mon pouls s’accélère alors que je sens mon cœur qui cogne contre ma poitrine.  Je m’avance lentement vers les escaliers pour observer plus attentivement ce qui se passe en bas. Je prie un instant pour qu’il n’arrive rien à la jeune femme. Si Arty l’a attrapée et immobilisée, on est mal. Et puis plus de bruit. Rien, comme si il  ne s’était rien passé. Je finis par en déduire que notre reine des méduses a réussi à régler le problème sinon le propriétaire des lieux serait déjà là pour s’assurer qu’on était toujours dans notre belle petite chambre.

Je reprends mon souffle et reviens vers ma commode. J’ouvre les tiroirs et découvre beaucoup trop de paperasse. Il y a aussi des stylos plumes, de l’encre ou encore des photos mais toujours rien d’utile ! Je m’accroupis et ouvre le dernier tiroir déjà dépitée de savoir que je ne trouverais rien de plus. Ma main triture vers le fond car je ne peux absolument rien voir avec cette faible lumière. Mes doigts finissent par rencontrer un objet dur et cylindrique. Lorsque je me redresse, j’emporte avec moi le reste de saleté dont des araignées accrochées à mon bras. Je frotte énergiquement mon bras et le reste de mes vêtements pour m’en débarrasser. Je n’ai pas peur de ces bestioles mais ça ne m’empêche pas de ne pas aimer les savoir se promener sur moi.

Enfin sûre d’être propre, mes yeux dérivent vers l’objet que je tiens en main. Je fronce des sourcils tentant de reconnaître ce que j’ai dégoté. Je m’approche d’une des lumières et sourit en voyant ma découverte. Ce n’est peut-être pas une arme mais ça pourra toujours servir, en tout cas pour cette nuit.

Je reviens donc devant la chambre espérant que la peur de Zéphyr se soit calmée. Yoake est de nouveau dans la chambre fixant la seule fenêtre de la pièce. Je penche la tête, vois un livre sur le lit qui n’y était pas avant que je parte.

- Yoake, c’est toi qui l'as trouvé ?

Je finis par prendre le bouquin et constate que c’est une espèce de journal intime. Je sors finalement de la chambre. Je n’ai pas envie de prendre le risque d’être de nouveau enfermée dans cette pièce. Je me repose donc contre un mur et observe de nouveau ma petite découverte. J’appuie sur le petit bouton au niveau de mon pouce. La lumière vacille mais elle devient plus éclatante au bout de quelques secondes. Je prends soin de diriger le faisceau vers le sol pour que personne ne puisse la remarquer sauf mes coéquipiers. Bon, au moins on  a une lampe de torche, la batterie n’est peut-être pas à fond mais au moins on pourra y voir un peu mieux.

J’éteins la lampe de torche et jette un nouveau coup d’œil vers le carnet aux papiers jaunis par le temps. J’ouvre le livre en plein milieu.

«  Jour 5

J’ai peur, peur de savoir que ça va bientôt être mon tour. Hier encore, je pouvais entendre mon vieil ami Charles. On se parlait à travers le mur pour se rassurer ou en tout cas pour nous occuper l’esprit pendant que nous étions enfermés dans ces chambres. Aujourd’hui, il n’y a plus un bruit. J’ai essayé de parler plusieurs fois à mon ami mais je n’ai eu aucune réponse en retour. Ils ont dû le prendre pendant la nuit lorsque la fatigue m’a forcé à m’endormir.

Je suis tout seul maintenant et j’ai horriblement peur. Ces gens ne sont pas humains, je frissonne rien qu’à l'idée de croiser leur regard monstrueux. Ils n’arrêtent pas de me détailler comme si ils attendaient quelque chose de ma part. Je ne comprends pas. Je ne comprends pas non plus pourquoi ils prennent le temps de me nourrir. Je veux que ça en finisse vite, c’est une véritable torture… »


Je tremble devant ce témoignage. Je transpire lorsque je comprends que nous ne sommes pas les premières victimes. Cependant je n’ai pas le temps d’aller plus loin dans ma réflexion quand je vis deux silhouettes se rapprocher. Mon premier réflexe est de me cacher derrière la grande armoire tout en faisant signe à Yoake et Zéphyr de faire de même. Et puis je reconnu la voix de Melena qui semble aller plutôt bien. Je sors doucement de ma cachette pour de nouveau reculer contre un mur. Il me faut encore un instant pour comprendre que – par je ne sais quelle raison – Bald est sous l’influence de la cadette alors qu’il traîne le corps de Billy pour le déposer dans la chambre. Je ferme les yeux.

*Oui, ce monde est fou Alicia, tout est possible alors tu dois te mettre ça dans les crâne une bonne fois pour toute !*

Après ma petite introspection, je reviens vers le reste du groupe devant un Billy inconscient.

- Mouai faut surtout s’assurer qu’il ne crie pas en se réveillant. Apparemment, ils ne sont pas à leur premier coup pour piéger des étrangers…

Je tends le livre à Zéphyr qui est le plus proche de moi.

- Je ne suis pas sûre qu’il nous aide volontairement, à moins bien sûre qu’on le menace ou le torture…

Et je ne suis certainement pas prête psychologiquement à couper un doigt à cet homme juste pour le faire parler, même s’il a fait des choses horribles.

A moins que ce soit inclue dans ma thérapie ?
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Zephyr A. Grayson

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeJeu 26 Mar - 16:42

Par chance, ce n'était pas un serpent qui venait de lui frôler le bras, c'était la jeune japonaise, Yoake qui tentait de le rassurer. Ayant quitté les monstrueuses créatures des yeux, et fixant maintenant Yoake, il avait désormais conscience qu'il devait vraiment avoir l'air ridicule. Pourtant, le jeune femme semblait comprendre ce qu'il traversait et il éprouva une indicible reconnaissance pour elle. Lorsqu'il laissait sa peur s'emparer de lui face à un de ses amis dans le monde réel, il n'avait droit qu'à des moqueries ou pire encore, à des farces d'un gout parfois très douteux. Se retrouver pour la première fois face à quelqu'un d'aussi compréhensif c'était un réel soulagement. Patiemment, elle lui expliqua même que les reptiles n'étaient pas réel. Cela dit, ils semblaient tellement vrais que ça ne faisait pas une grosse différence. Cela dit, il se promit de faire un effort lorsqu'il reverrait Melena. Il essaierait de garder le contrôle et de rester serein. En se répétant mentalement que ce n’était pas des vrais, il y arriverait peut être.

Alors qu'elle retournait vers leur 'chambre', il lui dit:
"Merci... Tu es bien la première à ... enfin à ne pas te moquer, je veux dire."
Une chose était certaine desormais, aux yeux de Zephyr, Yoake venait de passer du statut de simple compagnon d'infortune à une amie pour qui il était près à tout.

Alors que les filles s'étaient mises à fouiller, l'une dans le couloir et l'autre dans la chambre à la recherche du moindre truc qui leur aurait permis de prendre l'avantage, Zephyr suivit Yoake et s'approcha de la fenêtre pour voir si leurs deux chauffeurs étaient toujours là. Ils avaient longé le mur de l’hôtel et se trouvaient à présent face à une porte sur laquelle ils tambourinaient comme des fous. Alors que Zeph allait quitter la fenêtre pour aider les filles à fouiller, une chose étrange se produisit. Zephyr ne parvenait pas à très bien voir, les barreaux l’empêchant de passer vraiment la tête par la fenêtre, mais il aurait juré qu'un spectre venait de les faucher tous les deux. Il s’avéra que le spectre n'était autre que Melena. Elle avait donc réussi à se débarrasser d'eux ! Merveilleux, au moins ils ne les gêneraient pas dans leur fuite.
Alors qu'il allait annoncer la bonne nouvelle aux filles, Bald se releva. Mais étrangement, il n'attaqua pas la jeune femme, il semblait même plutôt docile. Il tira alors l'autre à l’intérieur et Zephyr ne vit plus rien. Il n'avait pas vraiment comprit ce qu'il venait de se passer mais alors qu'il se retournait, Yoake semblait avoir fait une découverte intéressante. Comme elle reposait le carnet sur le lit, Eva qui venait de revenir de sa petite fouille s'en empara à son tour pour le feuilleter. De retour dans le couloir, Zephyr regarda le carnet en même temps que la jeune femme et ce qu'il y lut le glaça d'horreur. Ils avaient certainement échappé à un carnage. Mais ils n'étaient pas encore tirés d'affaire.

Dans les escaliers, des bruits de pas et un cognement régulier se fit entendre. Melena était de retour, accompagnée de Bald qui semblait ... étrangement obéissant. Une tache rouge en forme de rose s'épanouissait d'ailleurs sur sa poitrine et il devint alors évident qu'il était mort. Un mort-vivant ... Normal ...
Il était tellement absorbé par ce spectacle étrange, qu'il remarqua à peine Eva qui se cachait derrière un meuble avant de s'apercevoir qu'il s'agissait de Mel. Il ne fit même pas attention aux serpents qui tronaient toujours sur la tête de Melena. Toute son attention était fixée sur ce spectacle... Un mort qui en tirait un autre ...
Les filles lui avaient dit qu'ils possédaient des pouvoirs en arrivant ici. Des pouvoirs qui dépendaient de leurs maladies ... Melena semblait posséder de bien drôles de capacités. Des capacités très dangereuses. Il se félicita alors d'être dans son camp plutôt que son ennemis. Il n'aurait pas voulu devoir l'affronter. Il se demanda ensuite quel pouvait bien être son propre pouvoir, si toutefois il en possédait bien un.

De retour dans la chambre, il regarda le cadavre disposer l'autre qui n'était en fait pas mort, même s'il en avait l'air. Attrapant alors le livre qu'Eva lui tendait, Zephyr le posa sur la seule chaise de la pièce.
"Bon, puisqu'il y a peu de chance qu'il soit docile en se réveillant, autant prendre nos précautions."
Il attrapa alors le drap du lit qui était le plus proche de la fenêtre et l'entortilla afin d'en faire une sorte de corde. Il se pencha ensuite sur Billy et s'employa à lui ligoter les mains derrière son dos en serrant aussi fort qu'il le put. A un moment, il eut même peur de lui couper la circulation, mais à vrai dire il s'en fichait. Attrapant le drap du deuxième lit, il fit de même avec ses pieds. Au moins, s'il voulait leur fosser compagnie, il devrait le faire en rempant ... come un serpent.
Pour finir, il attrapa une des taies d'oreillers et lui passa devant la bouche, faisaint un noeud solide derrière sa tête. Comme ça il ne pourrait pas non plus donner l'alerte. D'ailleurs, vu la saleté de la taie, il n'avait plutot pas interet à ouvrir la bouche.
"Voila, avec ça il n'ira nul part et on aura tout le temps de le convaincre sans qu'il hurle."
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Yoake Akiyo

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeJeu 26 Mar - 19:37

- c’est bon, on est un peu tous dans la même galère.

Avait-elle répondu à Zephyr sur un ton plus enjoué que d’habitude.

Elle était restée la tête contre la fenêtre et se perdit dans ses pensées, s’ils perdaient contre les villageois de Quiet Hill, ils n’y survivront pas, autant profité du temps restant pour trouver une solution. Les miradors étaient nombreux, mais ils ne peuvent voir se qu’il ce passe à leurs pieds et peut-être qu’en passant par l’entrepôt, ils pourront couper le grillage à ce niveau-là, mais s’ils étaient armés, il serait rapidement visible et tirés à vue. Yoake secouant doucement la tête cette idée était complètement merdique. Elle remarqua Zephyr qui lui aussi regardait par la fenêtre, et replongea malgré tout dans sa réflexion bien-sûr il pouvait récupérer une voiture, mais ils ne pourront pas passer la barrière si personne du village la conduisait.

Un bruit dans les escaliers la fit réagir, elle tourna la tête vers l’entrée de la chambre, Melena annonça qu’il y avait du sang et Yoake tourna à nouveaux vivement la tête vers la fenêtre agrippant un barreau d’une main pour se forcer à penser à autre chose.

L’odeur du sang arrivait jusqu'à ses narines ou alors peut être que son esprit l’imaginait cette odeur métallique lui donnait pratiquement la nausée, elle entendit le bruit du coffre de Melena et fut presque tenter de regarder, mais non, il y avait du sang, et elle avait assez fait de dégât comme ça. Elle patienta jusqu'à ce que Melena justifie son action, la japonaise se retourna portant sont regards sur ses trois compagnons. Zephyr s’occupait d’attacher Billy, et Alicia répondit à Melena des notes qu’elles avaient trouvées. Yoake frissonna en repensant au destin d’Alan.  

- S’ils avaient réussi leurs coups, tout le monde aurait terminé dans cet entrepôt, il se passe quelque chose là-bas, personne n’en ressort d’après ce carnet.

Elle posa son regard sur le corps froid de Billy Zephyr avait bien réussit son œuvre les nœuds était serrées. Elle évita bien sur de regarder son visage, mais ce ne fut pas suffisant des tache vermeil colorait sa chemise, le sang de son coéquipier surement. S’attendant cette fois à la nausée, la jeune fille gardant le silence quelques minutes, son regard porté sur un point invisible dans la chambre, tandis que les deux jeunes femmes parlaient de tortures. Qui disait torture disait sang et sur ce point Yoake savait que ce serait un très mauvais moment à passer pour elle. Son visage toujours aussi blême, elle chercha donc d’autres idées moins violentes.

- Il est marié, vous pouvez le menacer de tuer sa famille.

En effet dans son examen Yoake avait repéré l’alliance sur sa main gauche. Voyant que son idée avait très peu de chance d’aboutir en vu du manque d’information, l’hematophobe ajouta :

- je ne participerais pas à cette séance de tortures. Mais faites en ce que vous voulez.

La japonaise récupéra alors son sac et ressortit le paquet un objet avait retenu son attention au bar, un thermos ? Ça y ressemblait en tout cas, elle lut rapidement le mode d’emploi et partit vers le lavabo pour remplir son purificateur d’eau, elle patienta  quelques secondes, et porta finalement le liquide à ses lèvres.

Effectivement, elle était bonne, satisfaite, elle présenta l’objet à tout le monde

-quelqu’un veut boire ? Cet objet à purifié l’eau de cet hôtel ! C’est l’occasion de reprendre des forces.

Elle posa l’objet et fouilla à nouveau son sac, sa bourse semblait peser plus lourd et sa main tomba sur un bout de plastique qu’elle ne connaissait pas encore. Etonnée, elle le sortit de son sac et le regarda de plus près… C’était une bouée canard en plastique. Surprise, Yoake ne commenta pas l’objet et le remit directement dans son sac.

Finalement, elle s’assit contre un mur le plus loin possible de Billy et dit après réflexion :

- Je suis d’accord avec ton idée Melena ça reste la meilleure, mais j’aimerais prévoir un plan B. Fouillons l’hôtel et cherchons de quoi nous défendre et aussi de quoi détruire leurs clôtures si besoin, il doit bien y avoir de l’alcool à flamber, et des pinces coupantes non ? Enfin, je rêve peut-être un peu pour les pinces coupantes.

Elle levait des yeux qu’elle voulait froid sur le prisonnier.

- Le temps que vous vous occupez de lui, je pourrais faire le plein.

Ça serait une solution pour elle d’éviter le sang, qui ne manquerait pas de gicler dans cette pièce.
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Melena Autumn

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeVen 27 Mar - 9:49

Melena avait fermé ses paupières brûlantes tout en continuant de se masser les tempes. Elle sentait son cœur tambouriner dans sa tête, c’était atroce. Eva et Zephyr appuyèrent très justement le fait que leur otage ne risquait pas d’être très coopératif en se réveillant. L’initiative du jeune homme fut la bienvenue mais ce qui fit rouvrir les yeux à l’irlandaise, ce fut la proposition de la mythomane de torturer Billy. Le torturer ? Ses yeux fiévreux détaillèrent sa camarade comme si elle la découvrait. La nécrophobe savait qu’elle avait du sang sur les mains, qu’elle était un monstre, que Dreamland lui avait fait commettre des horreurs. Mais elle n’avait fait que tuer… tuer pour ne pas être tuée, pas vrai ? Prendre une vie c’était une chose, l'écarteler lentement une autre.

L’herpétophobe avait dû se séparer du carnet pour ligoter leur hôte. Melena s’en empara après que la japonaise ait encore évoqué son existence. Elle fit lentement défiler les pages pour s’arrêter sur l’une des dernières avant une cascade de feuilles encore vierges. L’écriture vacillait, elle émanait presque une odeur de terreur pure.

« Jour 7

Je ne suis plus seul. Aujourd’hui, j’ai cru entendre qu’ils amenaient de nouvelles personnes… je me souviens d’un certain monsieur Ketchup parce qu’ils se sont esclaffés sur son nom après l’avoir enfermé ; les autres, je ne sais pas. Par contre j’ai entendu une engueulade… un moment, j’ai eu l’espoir que ce soit un villageois saint d’esprit qui se rendait compte de ce qui se tramait mais en fait, il s’agissait simplement d’un type qui réprimandait « Arty » parce qu’il avait oublié de désarmer ses nouvelles proies. Le mot « proie » m’a pratiquement fait me pisser dessus j’avoue, parce que je commence à comprendre…

« Tu te fais trop vieux pour ça » qu’il disait « on va revenir à la bonne vieille méthode des conteneurs et on se chargera nous-mêmes du boulot. Comme ça je me ferai plus déchirer le visage parce que tu n’avais pas vu qu’une de ces gonzesses avait un putain de couteau ! »

Ils sont tous fous. Dans l’après-midi, j’ai vu un type avait un bandage sur la moitié du visage sortir de l’entrepôt… il portait tablier, gants, masque hygiénique,… et il était taché de sang. Je crois que… je crois qu’ils sont cannibales… »


Melena resta un instant bloquée dans un état second. Des cannibales ? Ce serait ça cette ville ? Ils attirent ou chassent les gens dans les alentours pour les manger ? Alors le fameux ragoût d’Ellen c’était… la jeune fille devint soudain si pâle qu’elle avait l’air verte. Yoake tombait à pic avec son eau, l’irlandaise attrapa le purificateur comme si sa vie en dépendait et s’offrit trois longues gorgées. Ingurgiter des cadavres était une abomination… mais savoir qu’elle avait avalé de l’humain cuisiné, c’était presque pire.

Dans son cerveau douloureux la haine et le dégoût entraient en collision. Ce monde n’avait-il aucune limite ? Après Freedoom et sa population de morts-vivants, voilà une ville dont la coutume était de boulotter les étrangers ? Quel psychopathe pouvait bien avait rêvé d’une chose pareil. Hein, QUI ?! Son corps fragile était saisi de tremblements. Démence. Colère. Peur. Le peu qu’il restait de sa raison souffrait, se craquelait, encore. Elle s’était balancée d’avant en arrière quelques secondes, le temps que la nippone propose un plan B. Ensuite elle s’était levée et avant que quiconque n’ait plus l’arrêter, elle balança un violent coup de pied dans la figure de Billy. Parodique, sa robe de mariée avait tournoyé autour d’elle alors que le corps inerte basculait sur le côté, vide, une blessure à l’arcade sourcilière saignant lentement sur son visage balafré. Ses yeux désincarnés n'avaient pas frémit.   

- Ce sont des malades ! hurla l’irlandaise, des putains de malades !

Nouveau coup de pied dans le ventre du corps dans défense. Jusque là, elle savait que les citoyens locaux n’étaient pas nets mais ça… ça dépassait tout ce qu’il imaginait. Elle trôna un instant debout dans la pièce, la folie au fond de ses yeux gris, puis elle se rassit sur l’un des lits en prenant sa tête dans ses mains. Son accès de colère avait attisé sa migraine.

- Je n’ai jamais parlé de torture, lâcha-t-elle d’une voix vacillante quand elle se fut calmée, je n’ai jamais fait ça… quand on se bat pour survivre, tuer des gens c’est facile, faire peur aux gens c’est facile, mais la torture…

Elle redressa sa tête mais se remit inconsciemment à légèrement osciller d’avant en arrière. Le masque d’assurance venait encore de voler en éclat. Ce que les trois nouveaux voyageurs avaient devant eux c’était une adolescente brisée, désespérée, écorchée par ce qu’elle avait vécu.

- De toute façon il faut qu’il soit en état de conduire, murmura-t-elle, …même si on lui fait suffisamment peur pour qu’il accepte de nous amener dehors, il pourrait nous trahir n’importe quand… beugler dans la rue, nous envoyer dans un mur, ou faire un signe une fois devant le portail et ses copains n’auraient qu’à nous abattre de l’extérieur. On pourrait se servir de sa femme comme garantie oui, reprit-elle brusquement en se tournant vers Yoake, l’emmener avec nous mais… ça lui laisse encore plus d’occasion de nous avoir…

Elle frissonna. Dans sa dame blanche, elle devait avoir l’air d’une jeune mariée frêle et accablée. Ses cheveux sombres donnaient un contraste effrayant avec sa peau qui ne recouvrait pas une teinte naturelle. Ses yeux étaient perdus dans le vide désormais alors qu’elle se balançait toujours.

- Je ne sais pas si mon idée était si bien au final… mais si on s’enfuit à pieds en coupant dans le grillage et que les miradors nous voit… ils auront plusieurs centaines de mètres pour nous tirer dessus avant qu’on soit hors d’atteinte… même en courant, même de nuit, c’est un gros risque.  

*Jade… que faudra-t-il traverser encore pour te trouver ? Je perds la tête tu sais ? Complètement… je… j’ai peur de ne plus être la meilleure amie que tu as connue. J’ai peur de devenir quelqu’un autre… « autre chose »… j’ai besoin de te voir. J’ai besoin de toi…*

- A nous de choisir, murmura finalement Melena.
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Alicia Smith

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeDim 29 Mar - 13:33

Un hurlement de colère. Le son résonne dans tout le bâtiment si ce n’est plus. La peur que je ressens ne fait que l’amplifier. Quelqu’un va venir, c’est sûr, pour vérifier si nous sommes toujours dans notre petite cellule. La panique commence à monter et voir Melena se recroqueviller sous la pression ne me rassure pas. C’est elle l’ancienne !  C’est elle qui sait tout, qui a une robe de marié et des serpents sur la tête pour régler les problèmes. Nous ne sommes que des nouveaux déboussolés par un univers qui nous dépasse ! Qu’est-ce qu’on fait si la plus endurcie d’entre nous cède ?

Et puis un silence. Un terrible silence qui fait claquer mes os de frayeur. Je me précipite vers la fenêtre pour voir à l’extérieur. Les rues sont toujours désertes mais bien trop sombre pour en être sûr. L’entrepôt semble tout aussi vide, aucune lumière n’en ressort mais je ne peux m’empêcher de penser que quelqu’un va venir, alerté par le cri. Je finis par sortir de la chambre pour tendre l’oreille. Rien là non plus.

Profitant de ne pas être vu par le reste du groupe, je pose ma tête contre le mur, de l’autre côté, déjà fatiguée par le choix que l’on devait faire. Je peux entendre dans la voix de Melena comme un tressaillement. Elle non plus n’est pas prête à faire un choix volontaire. Le torturer ? Moi non plus, je n’en ai pas envie. Et il m’est facile de deviner que Yoake et Zéphyr n’en n’ont pas plus envie. Alors quoi ? Laisser un type pareil nous conduire hors de ce village ? Ça n’est certainement pas la meilleure idée. Ce Billy n’est pas un mec que l’on peut croiser tous les jours. Il est bien trop grand et musclé. Et ses petites anecdotes sur les raclés qu’il a refilé à ces bandits, ce n’était peut-être pas totalement vrai mais son regard lui était brillant de sadisme à l’idée de tabasser quelqu’un si ce n’est pire…  Je ne laisserais donc pas cet homme faire de nouveau notre chauffeur, il y a beaucoup trop de risques.

Je secoue négativement la tête en entendant une histoire de chantage sur sa femme. On n’est même pas sûre qu’il en a une. L’alliance qu’il a au doigt peut tout aussi bien signifier qu’il appartient à un groupe, encore mieux….à une secte. Ce village a toutes les caractéristiques pour être une secte, il ne manque plus que le grand gourou et on est bon ! Je m’étais renseignée sur ce groupe atypique pour impressionner  des étudiants de ma fac. Ils sont en autarcie, isolés du reste et ces habitants ne semblent pas avoir évolué dans notre période actuelle. Oui, il doit forcément y avoir un chef-gourou à la tête de ce petit village. Et s’il faut faire du chantage, c’est plutôt sur cette personne…

Cependant, je garde ma théorie pour moi, rien n’est encore sûr. Je retourne donc dans la chambre tout aussi tendue que les autres. Notre situation n’est pas facile mais nous nous sommes bien débrouillés jusque-là, ce n’est pas le moment de baisser les bras. Le carnet est par terre, ouvert sur une page noircie par l’encre et les larmes de son ancien propriétaire. Melena avait hurlé juste après avoir lu l’une de ces lignes. Un instant, je me demande ce qu’elle a bien pu lire pour avoir cette réaction. Je fronce des sourcils. Non, finalement je ne veux pas savoir…

J’observe le doute dans chacune des personnes présentes. Je prends une grande inspiration, nous n’avons pas beaucoup d’options et certaines valent mieux que d’autres.

- Nous ne le torturerons pas, personne ne veut le faire et puis cela ne nous rapporterait rien si ce n’est de prendre le risque de se faire trahir – Je fais une pause pour savoir si tout le monde est d’accord sur ce point-, Ensuite il n’y a pas trente-six milles solutions, soit on le tue soit on l’enferme dans l’un de ces chambres en le fouillant bien évidemment pour être sûre qu’il n’a rien sur lui…

Je souris au souvenir qu’eux même avait été stupide de nous avoir enfermée sans nous avoir enlevé nos affaires au préalable. Nous ne ferons certainement pas la même erreur. Au fur et à mesure que je parle, Eva, la personne délicate et aimable, est remplacée par une intelligence froide et lucide. Je n’ai plus envie de jouer.

- Je suis d’accord avec Yoake, il faut qu’on fouille pour trouver des objets utiles. Je ne sais pas où on peut trouver  des pinces coupantes mais de l’alcool à brûler certainement. Le bar où on est allée doit bien contenir quelques une de ces bouteilles qui peuvent facilement flamber. Il faut faire vite, les habitants ont peut-être entendus le hurlement. - Je pris le temps de les regarder chacun dans les yeux.- Pour ce qui est de notre fuite nous pouvons, au lieu de prendre en otage de Billy, faire une diversion comme par exemple mettre le feu à cet entrepôt qui semble assez important. Pendant que l’incendie se répand nous pourrions nous échapper de l’autre côté…

Je m’arrête n’étant pas sûre que les autres partagent mon point de vue.

- Si on doit agir, c’est maintenant, et ça serait pas mal d’aller à cet entrepôt pour voir qu’est-ce qu’ils y cachent. Peut-être pourrons nous trouver des objets utiles, qui sait ?

Je ne souris plus pas et prend une expression  sérieuse.
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Zephyr A. Grayson

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeLun 30 Mar - 17:38

Alors qu'il venait de terminer de ficeler leur prisonnier comme un saucisson, voilà que Yoake protestait contre l'idée de la torture proposée par Eva. Il était vrai que Zephyr n'était pas non plus vraiment pour mais quel autre choix avaient t-ils ?

Comme Yoake leur proposait de l'eau, purifiée semblait t-il, il accepta de bonne grâce et bu tout son soul avant de lui redonner le purificateur en la remerciant.

Melena s'emporta alors soudain. Ce qu'elle venait de lire dans le petit carnet semblait l'avoir gravement secouée. Sans prévenir, elle se défoula sur l'homme inconscient. Il l'avait très certainement mérité mais ces coups auraient été plus utiles s'il avait été éveillé … Finalement elle exposa au groupe son point de vu, et elle avait raison sur toute la ligne. Même sous la torture, rien ne leur garantirait qu'il ne les trahirait pas …

Dans son esprit, Zephyr tenta de calculer les chances qu'ils avaient de s'en sortir de cette manière … Et elles étaient maigres. Même s'ils arrivaient à convaincre Billy de les mener à la voiture, de les conduire au portail … Le type qui soulevait la barrière ne se laisserait pas duper. Il verrait bien que quelque chose clochait. Et ça, c'était dans l'éventualité que Billy coopérait … Autant dire que ce plan avait de sérieuses lacunes.

Eva proposa alors une alternative. Une diversion. Oui, pourquoi pas, mais il devaient atteindre l’entrepôt sans se faire remarquer, et avant cela, l'un d'eux devait pénétrer dans le bar et se procurer de l'alcool.

« Je pense qu'Eva a raison. Nous ne sommes pas des monstres... Pas comme eux. Une diversion nous permettra de filer sans se faire remarquer. Mais pour ça il nous faut impérativement de l'alcool … Et je ne sais pas si vous avez remarqué mais le bar était encore très animé quand on en est sortit. Ça ne m'étonnerait qu'à moitié qu'il soit encore ouvert … »

Dehors, une portière claqua, trop fort pour être bien loin. Zephyr s'approcha de la fenêtre et son visage se décomposa. Trois types venaient de quitter une vieille auto déglinguée et se dirigeaient vers la même porte à laquelle Billy et Bald avaient frappés un peu plus tôt. L'un d'eux portait des chaînes sur son épaule alors que les deux autres semblaient munis de fusils de chasse. Dans le silence qui avait suivit le claquement de la portière, Zephyr entendit distinctement leurs paroles.

« Arty, y a Loyd qui nous envoi, ouvre. » Le type frappa de nouveau avec un peu plus d'insistance.
« Allez, fait pas chier ça caille merde ! Loyd veut qu'on lui apporte la blondinette tout de suite. Soi disant qu'elle lui a tapé dans l’œil au bar. Il la veut pour ce soir magne-toi. »

Vu les rires narquois des deux autres, ce n'était surement pas pour jouer à la belote qu'il désirait la présence d'Eva...
Comme aucune réponse ne venait, il se mit à tambouriner si fort que la porte vibrait sur ses gonds. Se rendant compte qu'il devait y avoir un problème, l'un des types épaula son fusil alors que celui qui avait les chaînes sortit un pistolet de sa ceinture. Les choses commençaient à mal tourner. S'ils montaient, ils n'étaient certainement pas équipés pour affronter trois types armés. D'autant que même sans armes, ils n'était pas vraiment des gringalets …

« Merde... »[/i] murmura t-il. « Faut qu'on file. Il doit bien y avoir un moyen de ne pas sortir par cette porte. Genre une porte arrière … Y en a toujours une hein ? »

Alors qu'il disait cela, son regard se posa sur leur prisonnier. Il l'avait presque oublié celui-là.

« Mince, et qu'est-ce qu'on va faire de lui du coup ? »
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Yoake Akiyo

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeMar 31 Mar - 6:54

Si Yoake s'attendait à ça, après avoir donné de l'eau à Zephyr et à Melena qui lisait une page du journal. Cette dernière s'était levée et avait envoyé un coup de pied puissant sur le visage de Billy, la Japonaise ne comprenait pas la pulsion meurtrière de Melena, certes, c'était évident qu'ils étaient prisonniers, mais tout de même. Un nouveau coup de pied le frappa dans le ventre, faisant couler du sang de ses lèvres en plus de l'arcade sourcilière, du sang... L'Asiatique tenta de fermer les yeux, mais rien n'y fit, la couleur du sang était ancrée en elle, prise de tremblement, elle manqua à nouveau de s'étrangler, mais profita d'avoir le purificateur d'eau sous la main pour boire une nouvelle gorgée.

Pourquoi Méléna s'était-elle lâchée sur le villageois ? Et pourquoi avait-elle l'air si angoissé tout à coup ? Sur le moment, la Japonaise trouva la fille de 17 ans qu'elle devait être, apeurée, sa carapace s'était brisée sous la pression. Son corps se balançant d'avant en arrière... Choqué ?

Elle tendit difficilement sa main pour la poser sur l'épaule de la thanatophobe, évitant soigneusement de regarder les cicatrices de ses bras, elle cherchait à être rassurante mais son visage tendu indiquait le contraire. Elle regrettait de ne pas pouvoir montrer autant d'assurance, après tout, elle était une des ainées. La Japonaise retira sa main et écouta finalement l'avis de tout le monde, tentant par la même occasion de se reprendre, au moins était-il d'accords Billy ne serait pas torturé, ni menacé. Pour l'évasion, c'était plus difficile, Melena n'avait plus confiance en son plan, mais l'idée d'Alicia de faire une diversion était plutôt bonne et peut être qu'avec un peu de chance cela détournerait l'attention des miradors.

Elle profitait de leurs prises de parole pour calmer son hématophobie... Le sang avait bien trop coulé aujourd'hui et malheureusement, Yoake avait l'impression d'avoir enchainé les échecs, même si, elle connaissait ses réactions par cœur, elle ne trouvait aucun moyen de résister à sa phobie :

- Commençons par chercher dans l'hôtel ce vieillard à forcément de l'alcool, et peut être qu'on pourrait trouver une boite à outils, et des allumettes

Elle reprit quelque seconde son souffle rendu faible par sa pathologie :

- Sinon ils ont des voitures, donc il y a forcément un garage, on pourrait y trouver des pinces coupantes.

Elle se tourna alors vers Alicia et termina dans un souffle :

-Tu as raison, il faut aussi aller à l'entrepôt, il y a forcément quelque chose d'intéressant, mais le journal est clair là-dessus, il faut s'attendre au pire en y entrant.

Ses yeux sombres regardaient un moment le carnet à ses pieds...Elle ne voulait pas regarder ce qui inquiétait tant Melena, mais c'était trop tard elle savait déjà à quoi s'attendre, ainsi le mot « cannibale » sauta aux yeux de la Japonaise, sans qu'elle ne puisse rien faire ses yeux sombres s'écarquillèrent d'horreur, elle comprenait maintenant la thanatophobe, sa violence soudaine prit tout son sens... Ils avaient mangé... Elle serra son purificateur contre elle et dit d'un ton faible.

- Je vais le remplir.


Elle courut ainsi pratiquement dans les toilettes et remplie le purificateur d'eau tremblante. Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai, elle avait surement mal lu. Elle posa le purificateur d'eau et versa de l'eau sur son visage, elle voulait vomir, elle ne voulait plus sentir le goût du ragoût dans sa bouche, mais elle ne pouvait pas son instinct de survie lui rappela qu'elle n'avait que ça dans le ventre, elle serra doucement les poings et chercha à se reprendre, à contrôler cette pulsion, qui lui demandait de vomir le repas. Elle se passa à nouveau de l'eau sur son visage et jeta un œil désespéré à son égratignure sur sa main. Elle la remit rapidement dans sa poche, et se décida enfin à sortir.

La porte claqua à ce moment-là, tout comme Zephyr, Yoake entendit les voix des deux compères. Elle porta son regard, sur ses coéquipiers, Melena était toujours aussi blanche, il fallait malgré tout prendre une décision aussi Yoake se décida rapidement :

- on va fuir, il doit y avoir un escalier de service au bout du couloir dépêchons-nous.

Yoake était déterminé et l'adrénaline lui permettait de réagir rapidement, elle ne permettrait pas à ces villageois de les manger... Elle savait aussi qu'elle était faible et que son seul moyen de combattre actuellement était la fuite. Elle devait éviter les combats directs

Zephyr demanda que faire de Billy, mais Yoake sortit déjà la clé et ferma la porte.

- On l'enferme...


Le sac sur ses épaules, elle suivit prudemment ses coéquipiers vers le bout du couloir. Un panneau Exit était faiblement éclairé au bout du couloir soulagé, elle s'arrêta malgré tout devant une autre porte et dit finalement :

- attendez... C'est le local de ménage.


L'Asiatique ouvrit finalement la porte, qui heureusement n'était pas fermé à clé, certes les produits ménager en tant que tels ne méritait pas qu'on ferme la porte à clé, mais cette fois-ci, ils auraient dû, la jeune fille trouva rapidement ce qu'elle voulait dans cette pièce poussiéreuse, elle tendit à ses coéquipiers trois bouteilles d'alcool à brûler et trois bombes pour parfumer une pièce. Elle fouilla la pièce à la recherche d'allumette ou de briquet, mais ne trouva rien. Dépiter, elle prit néanmoins quelques chiffons propres et sortit de la pièce.

Elle entendait des pas dans l'escalier les deux compères devaient monter les marches, elle jeta un œil à la vielle porte Zephyr n'arrivait pas à l'ouvrir le visage glacé de peur Yoake, dirigea ses yeux vers l'escalier, mais un tintement la fit réagir. Melena avait récupéré les clés de l'hôtel, pour le plus grand bonheur du groupe. Une de ses clés ouvrit la porte et la Japonaise faillit embrasser la thanatophobe.
Elle sortit, elle aussi, mais quelque chose retient son attention, le regard de glace de Melena la dévisageait. Elle ne voulait pas les suivre, pas maintenant elle allait s'occuper de leurs poursuivants pour leur permettent de fuir. Sur le coup L'hématophobe fut rassuré, mais son expression changea immédiatement, elle ne voulait pas que Melena risque sa vie une fois de plus... Le fossé de souffrance s'élargirait encore.

- Melena, allons-y ensemble la porte...


L'expression de Melena la fit taire, elle s'apprêta à fermer la porte, mais elle s'arrêta au dernier moment, le temps seulement de dire qu'ils se retrouveraient à l'entrepôt. La porte se referma alors et Yoake constata qu'on ne pouvait pas l'ouvrir de ce côté. Le visage crispé, elle se tourna vers les deux coéquipiers restant et murmura :

- Descendons discrètement et allons à l'entrepôt, Melena nous y rejoindra...


Elle tremblait, mais cette fois, elle ne savait pas pourquoi... Enfin si le mot qu'elle avait lu résonnait sans cesse dans son esprit : cannibale, cannibale, cannibale...
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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeMar 31 Mar - 18:23

Le discours d’Eva surprit l’irlandaise. En plus de ne pas être bête, elle semblait incroyablement froide devant leur situation. Théoriquement, toute personne normalement constituée n’oserait pas sérieusement envisager l’idée de tuer un de ses congénères – ou de l’abandonner à une mort certaine. C’était quelque chose qu’on disait quand on était en colère, pour exagérer, mais… dans le monde réel, on ne tuait pas les gens comme ça. Et puis, entre la pensée et l’acte, il y avait un précipice. Ou non, en fait, le précipice, c’était l’acte lui-même. Un abime sans fin d’où Melena savait qu’elle ne reviendrait jamais. 17 ans et le nombre de personnes qu’elle avait envoyées dans l’outre-monde était déjà supérieur à son âge. Le contact bref de la main de Yoake sur son épaule était réconfortant, il la retenait dans le présent – la préservait des visions d‘horreur.

- C’est une bonne idée, acquiesça-t-elle, avec une diversion suffisamment importante, on peut espérer sortir d’ici sans qu’ils s’en aperçoivent.

Aller voir l’entrepôt ? L’adolescente hésitait entre se demander si cette suggestion tenait de la curiosité morbide ou de la vraie objectivité. La concernant, si cet endroit était réellement celui qui servait aux citoyens locaux d’abattoir et de frigo industriel, c’était le dernier endroit à Dreamland qu’elle souhaitait visiter. Peut-être même après Freedoom, ce qui n’est pas peu dire. Rien que l’idée de tomber sur des cadavres gelés soigneusement découpés lui donnait un frisson d’effroi. Un instant, la nécrophobe eut l’espoir que Yoake prenne inconsciemment son parti, en proposant de farfouiller ailleurs, mais sa contribution arrivait finalement à la même conclusion que la mythomane.

- La seule utilité de cet entrepôt c’est qu’on le fasse cramer, marmonna l’irlandaise livide.

Malheureusement, son point de vue passa à la trappe quand une portière de voiture claqua dans la rue. Des voix parvenaient, étouffées, mais suffisamment claires pour qu’on comprenne que les ennuis se rapprochaient à grands pas. Parce que bien sûr, il avait fallu que la blondinette tape dans l’œil d’un de ces villageois psychopathe… il comptait réellement la violer avant de l’égorger ? Il n’y avait pas quelque chose d’encore plus malsain que le cannibalisme lui-même dans le fait de coucher avec son futur repas ?

Elle partagera cette réflexion une autre fois. Ses compagnons semblaient décidés à déserter les lieux et elle était encore trop perturbée par la perspective de se rendre à l’entrepôt pour émettre une objection. En vérité, ils avaient raison, même si une fois dans le couloir plongé dans une semi-pénombre poussiéreuse, les instincts mauvais de l’irlandaise revenaient à la charge. La peur s’effaçait, balayée par la démence, une pulsion meurtrière qui la gagnait lentement.

Les pensées de la jeune fille défilaient à toute vitesse alors que la japonaise pillait le local de ménage. Bonne initiative. C’était presque inconsciemment qu’elle leur avait ouvert la porte de secours avec les clefs récupérées plus tôt dans la piaule du propriétaire des lieux. Pourtant son amie ne bougeait pas et attendait sur le pallier de la sortie. Derrière elle, le ciel se découpait – noir comme l’enfer. Des pas lents et lourds dans l’escalier principal. Melena dut planter ses yeux d’orage dans ceux de Yoake et lui affirmer d’une voix décolorée :

- Partez devant et faites attention. S’ils fouillent l’hôtel, qu’ils trouvent les corps ou pas, ils vont alerter toute la ville et ils vont nous traquer partout. On a besoin de temps.    

Malgré le début de protestation de son aînée, le regard glacé de l’irlandaise ne souffrait aucune discussion. Un imperceptible sourire se dessina sur son visage ivoirin puis elle ferma la porte. Elle resta un instant la main sur la poignée, songeant qu’elle faisait peut-être une erreur en livrant ses compagnons à eux même.

- Qu’est-ce que tu fais là toi ?!

La nécrophobe fit volte face lentement, sa dame blanche active, des fois qu’ils décident de lui tirer dessus tout de suite. Sa couronne de méduse était dans sa hotte, à ses pieds, mais d’autres idées étaient nées dans sa tête douloureuse. A l'autre bout du couloir, Deux types épais, plus en graisse qu’en muscle, mais ils restaient bien plus costauds qu’elle. Deux canons étaient pointés dans sa direction. Un fusil de chasse à pompe et un vieux smith & wesson type safety hammerless. Il manquait quelqu’un.

- Ben… je loue une chambre d’hôtel, rétorqua Melena avec un sourire en coin.
- Joue pas à la plus maligne avec nous, aboya le types au fusil, Arty ne répond pas et deux potes à nous devraient aussi être dans le coin… BOUGE PAS ! beugla-t-il brusquement quand l’adolescente fit un pas en avant.

Elle fit mine de s’arrêter après un moment. Il y avait désormais moins de 8 mètres entre elle et les deux citoyens. Au rez-de-chaussée, un grand fracas de porte qu'on enfonce et quelques secondes après, un cri gonflé de rage :

- ILS ONT TUES ARTY ET SA FEMME ! PLOMBEZ-LES !

Concerts de détonation. Seul le fusil à pompe avait tiré, quatre cartouches pour être exact. Le bruit assourdissant fit souffrir Melena qui digérait encore sa migraine mais les balles l’avaient traversée sans faire de dégât pour s’écraser dans la porte de secours. Il fallait faire vite désormais : elle ne pensait pas qu’ils feraient feu aussi tôt, les déflagrations allaient alerter des voisins.

- Que... Dough, c'est un PUTAIN DE FANTÔME !

Un sourire carnassier s’étira sur les lèvres pâles de l’irlandaise. Elle tendit la main qui portait son bijou de main TK et l’actionna : le Smith & wesson, même chargé, pesait moins d’1 kg et la surprise effarée de son propriétaire lui facilita la tâche quand il fallut lui arracher par télékinésie. Deux autres tirs désespérés passèrent à travers son corps inconsistant.

L’arme lévita alors jusqu’aux mains blanches de la nécrophobe qui mit sa robe en pause et activa une autre facette de son pouvoir parasite pour faire revenir à elle la faculté de tirer au revolver. Don copié à San Francisco, pendant le raid policier à son encontre. Souvenir sinistre.

Avec une assurance et une technique soudaine, elle fit feu cinq fois. La première balle traversa le front du propriétaire du fusil à pompe. Les deux suivantes touchèrent son acolyte à l’épaule et en pleine poitrine. Enfin, les deux dernières étaient destinées au troisième larron qui venait de se pointer à l’étage pour recevoir du plomb dans l’estomac et les poumons.  

La douleur s’était enflammée de nouveau dans l’enceinte de sa tête à cause des détonations. Le couloir était désormais chargé d’odeur de poudre. Le sang des victimes imbibait le tapis usé rongé aux mites. Ceux qui n’avaient pas été touchés à la tête agonisaient en crachant du sang, s’étouffaient dans des insultes, mais ne semblaient pas encore décidés à mourir. Il allait falloir les achever…
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Alicia Smith

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeMer 1 Avr - 19:31

Ce qui devait arriver arriva. Nous ne sommes pas encore sortis de la chambre que trois hommes tambourinent déjà à la porte de l’hôtel. En revanche, la raison pour laquelle ils sont ici me fait froid dans le dos. La panique s’incruste de nouveau dans mes veines mais je réussi à rester calme. Il nous faut fuir au plus vite de ce village, ils se rendront bien trop rapidement compte de notre absence ici. Alors que tout le monde sort de la chambre, je m’arrête avant de passer le pas de la porte. Oh non, je ne vais certainement pas oublier le petit détail qu’est Billy, la jolie Belle au bois dormant. Je fais donc demi-tour pour m’approcher du corps inconscient allongé sur le sol. Je m’accroupis et entrepris de le fouiller. Je souffle de frustration, ne trouvant pas le fusil qu’il avait la dernière fois que je l’avais vu. Merde, l’arme a dû disparaitre avec son confrère Bald. Je finis par ces bottes militaires pour enfin trouver quelque chose d’intéressant : un canif. Je ne prends pas plus de temps à contempler l’arme que je cours pour rejoindre mes coéquipiers, m’assurant au passage d’avoir bien fermé la porte derrière moi. Mon regard surpris des bouteilles de produits ménager dans les bras de Yoake et Zéphyr. Je souris, comme quoi pour fouiller, nous sommes plutôt doués.

Alors que la porte arrière de l’auberge nous tend les bras pour sortir, notre psychopathe décide de rester pour se charger de nos poursuivants. L’expression de la jeune femme change en une lueur glaciale alors qu’une minutes plus tôt cette dernière se balançait d’avant en arrière comme une autiste qui ne savait pas comment gérer sa crise. Yoake hésite un instant à abandonner son amie. Moi non plus je n’aime pas l’idée de se séparer mais nous n’avons pas le temps de contester que déjà la porte se referme définitivement sur nous.

- Fait chier…

Tentant de faire le moins de bruits possible, nous nous précipitons vers le grand bâtiment carré qui se tient à seulement quelques mètres de nous. Je passe devant pour éclairer le passage avec ma lampe torche. Le faisceau de lumière est faible mais c’est parfait pour ne pas être repérer au loin et suffisant pour y voir. L’écho des balles me fait sursauter, je sers les dents pour ne pas penser au pire. Melena a une robe, elle peut traverser les murs avec, pourquoi pas les balles d’armes à feu ? Je continue à tracer tout en espérant que ma théorie est juste. Et puis, elle semblait assez confiante quant à ses capacités de se charger des brutes, juste avant qu’on la laisse en arrière. Elle doit forcément avoir un plan.

Après plusieurs détours, nous nous retrouvons enfin devant une porte en fer. Un dernier regard à droite et à gauche, pour m’assurer que personne ne nous suit, et j’appuie sur la poignée. Evidemment, la porte est verrouillée. Il me faut encore quelques secondes de réflexion pour finalement sortir les clés de ma poche que j’avais piquée à Billy. A la troisième clé, nous entrons enfin dans ce fameux entrepôt. A l’intérieur tout est aussi sombre et seule la lampe de torche nous permet de ne pas se cogner sur les meubles. L’espace semble pourtant assez grand et je peux entendre l’écho de nos pas.

- Je ne sais pas pour vous, mais pour ma part je ne pense pas que ce soit une bonne idée d’appuyer sur l’interrupteur des éclairages… On se ferait repérer trop facilement dans la nuit avec les fenêtres en haut…

J’avance à petit pas pour que le reste du groupe arrive à me suivre. Il ne manquerait plus que l’un de nous se perde dans le noir. Je repère d’immenses étagères de chaque côté contenant divers objets et cartons. Au fur et à mesure que l’on s’approche du fond de la pièce, mon cœur bat de plus en plus vite. Je suis nerveuse et en même temps curieuse de savoir ce qu’il y a là-bas pour qu’aucun des prisonniers avant nous n’en ressortent. Et puis, arrivés au fond, la lampe torche éclaire une grande table en métal avec sur le côté, accroché, des dizaines de couteux de tailles différentes. Je reste immobile contemplant un instant ce qui me paraît être la salle de torture. Il n’y a pas d’attache, rien, mais la table peut facilement  contenir un corps humain. De plus, les tâches sombres que je vois par ci par là me suggère que ce n’est pas du ketchup.

Je dévie la lumière et tombe sur un immense coffre.

- Qu’est-ce que c’est que ce truc ?

Je lance un regard vers Yoake et Zéphyr, m’assurant que je ne suis pas seule. J’avoue, en ce moment-même, j’ai peur mais la curiosité est trop forte et je ne peux m’empêcher d’avancer vers cette immense cube. Je passe la lampe torche à Zéphyr et pousse sur le battant de la porte. Surprise, cette dernière cède sans aucune résistance alors que je découvre de la lumière à l’intérieur même. Le froid agresse mon corps, la température est beaucoup plus basse ici. C’est un frigo.

Mes yeux s’écarquillent en observant l’intérieur. Il me faut à peine deux secondes pour sortir sur le côté et vomir tout mon repas. Je tremble et sent de nouveau la nausée remonter. Je me force à reprendre le contrôle sur mon corps. Il me faut encore une minute pour digérer la découverte.
Des corps ! Des putain de corps humains sont suspendus à des crochés, dépecés et découpés comme dans une boucherie. Mon cerveau a parfaitement imprimé l’image. Je peux encore voir des jambes, des bras et des torses de femme ou d’homme parfaitement charcutés prêt à être cuits puis mangés. Les personnes qui ont fait ça s'y connaissaient.

C’est insupportable. Je finis par m’éloigner préférant le noir à cette vue funeste.

- Alors c’est ça qu’elle a lu dans le journal…. Des Cannibales….

Ma voix n’est qu’un murmure. Alors que je me recroqueville pour me calmer, je comprends maintenant la réaction violente de Melena. Elle avait raison. Cet entrepôt ne mérite que de cramer… Tout comme le reste de ce village…
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Zephyr A. Grayson

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeJeu 2 Avr - 19:13

Billy enfermé, ils n'avaient plus qu'à prier pour qu'il ne se détache pas en se réveillant pour se mêler aux trois autres qui montaient déjà les escaliers. Alors que Yoake venait de leur sauver la mise en trouvant de quoi faire un beau cocktail explosif, Melena décida de rester en arrière pour leur faire gagner du temps. Même si c'était risqué à trois contre une, il l'avait vu se débarrasser de leurs deux chauffeurs sans la moindre difficulté. Elle possédait des capacités hors du commun et semblait avoir un mental d'acier quand la situation l'imposait. Certes, elle avait eut l'air de perdre pied un peu plus tôt mais déjà son visage n’affichait plus qu'une résolution inébranlable. Zephyr ne douta pas un seul instant d'elle.

« Ne prend pas de risque inutile. J'ai vu de quoi tu étais capable … Mais fais quand même attention. On t'attendra à l’entrepôt... Ou à côté s'il brûle déjà quand tu arrives... » Lui lança t-il juste avant que la jeune femme ne disparaisse derrière la porte.

Devant lui, l'obscurité semblait avoir engloutit la ville. De ce côté du bâtiment, pas la moindre lumière ne venait les éclairer et lorsqu'il vit Eva sortir une petite lampe de poche, il se sentit un peu rassuré. Ils entreprirent alors de descendre l'escalier de secours, essayant de faire le moins de bruit possible, même si c'était assez difficile. Zephyr n'avait jamais vraiment eut le vertige mais pour une fois, il fut content que l'obscurité l’empêche de distinguer le sol.
C'est alors qu'un coup de feu brisa le silence de la nuit et les trois compagnons semblèrent sursauter de concert. Se retournant, bien que cela ne serve à rien, le jeune homme espéra de tout cœur que Melena n'était pas devant le canon à ce moment là. Perdre la meneuse du groupe alors qu'ils étaient dans un tel pétrin serait vraiment mal venu. Tachant de garder confiance en elle, il continua d'avancer à l'instar des deux jeunes femmes.

Enfin devant l'entrepôt. Mais bien évidement, la porte n'allait pas s'ouvrir devant eux avec un simple abrakadabra... quoi que. Eva trouva rapidement la bonne clé sur le trousseau si habilement volé.
« Bien joué Eva » lui chuchota t-il, le sourire au lèvre. Bien que ce qu'ils risquaient de découvrir ici ferait bien vite disparaître ce sourire.
Devant eux, l'obscurité semblait rester l'incontestable maîtresse des lieux.
« C'est vrai, ce serait une très mauvaise idée. Mais on va pas arriver à grand chose avec si peu de lumière ... » Commenta t-il en réponse à la jeune femme.

A peine avait-il fini sa phrase que son regard tomba sur la même chose qu'Eva. Ce n'était pas qu'un simple entrepôt... C'était aussi un abattoir semblait t-il. Il attrapa la lampe qu'Eva lui tendait, éclairant la porte que la jeune femme poussait. La lumière qui en sortit alors le rendit aveugle pendant quelques secondes. Fermant les yeux et les entrouvrant juste un peu pour s'habituer, il vit Eva sortir de la pièce précipitamment. Des cannibales ? Entrant à son tour dans la pièce, Zephyr contempla ce qui avait rendu la jeune femme aussi nauséeuse. La chambre froide qui aurait du contenir des carcasses de cochons ou de mouton ou de tout autre animal à consommer était remplie de cadavres humains. Sur certains crochets, des troncs sans bras ni jambe ni tête, sur d'autres, les bras et les jambes justement. Et dans le fond de ce frigo monstrueux, des étagères, surchargées de bocaux dont certains contenaient les têtes arrachées aux corps, baignant dans un liquide translucide.

Incapable de détacher le regard de cette véritable boucherie, il sentit la nausée s'emparer de lui lorsqu'une petite voix dans sa tête trouva malin de lui faire remarquer que la viande du ragoût provenait très certainement d'ici.
« Yoake, n'entre pas... inutile que tu vois ça. » Parvint t-il à dire avant de s'enfoncer un peu plus dans la pièce. Le froid le glaça jusqu'aux os. Ou bien était-ce le spectacle qui le glaçait d'effroi ? Mais il devait avancer jusqu'au fond de la pièce. Arrivé à hauteur des étagères, il ouvrit un des bocaux où il n'y avait que le liquide. S'assurant qu'il s'agissait bien de formol, il en rependit dans toute la pièce. prenant deux autres bocaux, il sortit de la pièce et les posa sur le plan de travail en métal souillé.

« Eva, essaye de voir si tu peux trouver des allumettes quelque part. » Il lui tendit la lampe torche toujours allumée et retourna chercher deux autres bocaux. Une fois revenu dans la pièce, il expliqua enfin son plan.
« Désolé de vous décevoir mais les produits ménagers n'auraient pas suffit à tout faire flamber. Le sol est en béton et les murs en taule... Il nous faut un énorme feu de joie pour que ça fasse une bonne diversion. Et ce qu'il y a de bien avec le formol, c'est que ça a tendance à exploser... » Un sourire carnassier éclairait maintenant son visage. Avec le nombre de bocaux remplis de ce liquide poisseux et puant, ils avaient de quoi faire sauter tout le village si le cœur leur en prenait. Et ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Mais ils devaient avant tout s'en tenir à leur plan. S’échapper et survire. Pour la justice... on verrait ça plus tard.
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Yoake Akiyo

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeJeu 2 Avr - 20:50

La japonaise avait suivi les deux autres avec regret, craignant que Melena ne puisse pas les rejoindre. Les coups de feu retentirent peu de temps après, son corps se tendit de peur et une unique larme coulait le long de sa joue, c'était le premier coup de feu qu'elle entendait de toute sa vie, ce bruit puissant faisait froid dans le dos, mais Melena était en vie, elle avait sa robe blanche, elle se devait donc être en vie, La japonaise serra les poings réveillant la douleur de son égratignure, il fallait qu'elle survive, il devait s'en sortir tous les quatre et ne laisser personne derrière.

Ils arrivèrent finalement devant la porte de l'entrepôt et entrèrent sans trop de problèmes grâce aux clés de Billy. Alicia alluma sa lampe de poche prétextant qu'il ne fallait pas indiquer leurs présences. Les émotions de l'hématophobe était indescriptible, elle avait peur de ce qu'elle allait trouver ici, elle espérait aussi que l'entrepôt leur fournirait la carte de sortie qu'ils espéraient tant. Elle n'était pas bête non plus cet entrepôt servait au cannibale, elle savait ce qu'il contenait, elle mit donc tout son courage en avant pour continuer d'avancer dans cette pièce sombre.

Ses yeux en amande suivaient la faible lueur de la torche d'Alicia, elle découvrit ainsi les étagères contenant des objets et des cartons, ainsi que quelques manteaux appartenant aux villageois. Quand la lumière de la lampe éclaira faiblement la table métallique ainsi que les couteaux. Yoake avait une soudaine impression d'étouffer, elle savait ce que cela signifiait, mais elle tentait d'ignorer la demande oppressante de son corps de s'éloigner de cet entrepôt. Retenant sa respiration et profitant de l'obscurité, elle s'éloignait du sillage de ses coéquipiers et Tandis le bras vers un des nombreux couteaux. Sur le point de s'évanouir, elle se concentrait sur sa faible respiration et se saisit enfin du manche. Rassuré d'avoir enfin un moyen de se défendre dans ses lieux hostiles, elle retrouva finalement Alicia qui s'apprêtait à ouvrir un caisson, le froids saisissant qui en sortait fit tout de suite réagir l'hématophobe qui ne pû s'empêcher de dire :

- N'ouvre pas cette porte !

Cette phrase qu'elle voulait hurler, fut seulement murmurée de façon inaudible. Aussi, la japonaise ne fut pas étonné quand Alicia l'ouvrit malgré tout.

Elle savait ce qu'il y avait à l'intérieur, le froid donnait un sérieux indice, elle voulait s'éloigner en hurlant, mais sa crise commençait déjà, ses jambes refusant de bouger, son regard avait vu chaque détail de la pièce avant même que Zephyr lui disait de ne pas regarder... Si l'hematophe était consciente, elle aurait pu dire avec précision le nombre de jambes et de bras qu'elle avait vu, de là où elle était, elle avait même vu les têtes sur les étagères du fonds, certes, il n'y avait pas de sang dégoulinant dans cette pièce, le froid avait congelé le moindre résidu sur les corps démembré, mais savoir qu'il s'agissait de corps humain suffisait à déclencher sa crise et celà même si elle s'y attendait.

Sous les yeux terrorisés de la nippone du sang se mit à coulé en quantité importante des corps fixés sur les crochets, cette couleur si rouge qui commençait déjà à atteindre ses pieds, cette odeur métallique emplissant une nouvelle fois ses narines, elle voulait reculer, mais sa crise de tétanie était totale, elle pouvait tout juste bouger la tête vers la table chirurgicale, et là sa surprise fut total, ils étaient là tous, ils la regardaient, son petit frère assit tranquillement ses parents la fixait de leurs regards morts, les clients malchanceux du salon de thé ce jour-là, étonnamment la japonaise reconnaissait tous leurs visages. Une main cherchait la sienne, il s'agissait de Kyle, ses orbites vides la fixaient, imperturbable.
Elle voulut hurler, mais comme d'habitude, les morts parlaient à travers elle :

- Aide-moi !

- Pas lui !

- Non

- Je ne veux pas mourir !

- Ne le tuez pas !

- Ce n'est qu'un enfant !

- Cache-toi !

- Survit...


Ses murmures s'enchaînaient sans queue ni tête et sans que Yoake puisse se taire, le sang atteignait ses genoux puis sa taille, puis sa gorge le visage de Kyle se durcit comme s'il était satisfait du sort de son ancienne amie. Puis le sang la recouvrit totalement et tout fut rouge... Les voix retentissaient toujours en elle l'obligeant à répété inlassablement toutes ses dernières paroles. Avalant par la même occasion se liquide amer et sirupeux.

Yoake tremblait comme si elle voulait échapper à son sort hypnotique. Alicia et Zephyr avaient tout le loisir de voir la jeune femme immobile devant cette chambre froide, le regard écarquillé, le corps et le visage tordus dans une position inconfortable. Et le plus inquiétant ses murmures sans queue ni tête, cette crise l'empêchait pratiquement de se rendre compte de son environnement proche, Kyle en avait déjà fait les frais, il était mort sans qu'elle puisse réagir... Ça alors qu'il la suppliait de l'aider :

- Aide-moi ! S'il te plaît ! Je ne veux plus !


Dernière édition par Yoake Akiyo le Ven 3 Avr - 7:03, édité 1 fois
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Melena Autumn

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeJeu 2 Avr - 22:50

Comment ? Là était la question. Comment les achever ? Ils agonisaient toujours, produisant des gargouillis ensanglantés qui n’avaient rien d’intelligibles, mais ils se débattaient contre la mort. Celui qui avait le fusil réussit même à dresser son canon dans un élan de désespoir et à presser la détente. La balle traversa l’épaule gauche de l’adolescente qui avait réactivé sa dame blanche. La détonation vibra sur les murs poussiéreux. Lentement, quand elle fut certaine que sa victime n’avait plus assez de forces pour faire feu une seconde fois, Melena attrapa sa couronne de méduse et la posa sur sa tête en approchant.

Ses pas résonnaient drôlement. Les pas d’un fantôme. Les pas d’une meurtrière. Les pas d’un monstre. Elle voyait le cadavre, un trou rouge au milieu du front. Son œuvre. Plus il était proche, plus la peur revenait à la charge, au détriment de la folie. Voilà ce qu’elle était devenue : une simple carcasse de chair frémissante d’émotions contraires. Paradoxales mais amies. La terreur appelle la démence et la démence la reconduit à sa terreur. Cycle sans fin.  

A environ deux mètres, elle s’arrêtait. Son cœur battait la chamade, elle pâlissait à vue d’œil, mais elle était devenue capable de se maîtriser – du moins, dans ce genre de situations où elle avait l’avantage. Les deux types la dévisageaient avec des pupilles gorgées de haine, leur visage rustre déformés par la rage, crispés par la douleur. L’irlandaise s’accroupit, principalement pour améliorer son allonge, et murmura :

- Je vous tuerai tous s’il faut, mais on sortira d’ici.  

Ses serpents frappèrent. Une fois. Deux fois. Trois fois. Que les victimes meurent de leurs blessures par balles ou du venin, leur sort était désormais scellé. Melena s’empressa alors de s’éloigner, les entrailles nouées par sa phobie qui prenait le relais, mais elle avait une dernière chose à faire. Elle bifurqua pour traverser la porte de la chambre que le groupe avait occupé plus tôt pour redécouvrir Billy. Toujours inconfortablement allongé par terre, ligoté, bâillonné, mais conscient. Ses yeux s’écarquillèrent quand il aperçut la méduse puis il se ressaisit, crachant toute sa rancœur avec ses pupilles.

- Billy-Billy-Billy…, commença l’adolescente à voix basse, je t’aurais bien aidé à te relever mais tu dois être trop lourd pour moi, désolé.  

Elle laissa planer un silence avant de venir s'accroupir face à lui. Vision pétrifiante, celle d’une jeune fille à la peau blême et à la chevelure de reptiles. Ces derniers frôlèrent malicieusement le visage balafré du prisonnier, narquois.

- Je voulais vraiment… juste me reposer ici, faire quelques achats et repartir. C’était le plan. Mais vous… vous avez essayé de nous capturer… et t’avais raison au fait, Arty ne devait plus avoir toute sa tête, il a oublié de me désarmer. Cette fois ça t’a coûté plus que ça…, l’un des serpents glissa le long de sa cicatrice.

L’irlandaise libéra sèchement la bouche de Billy. Il avait l’air de serrer les dents à s’en faire mal. Les muscles de ses bras se contractaient régulièrement, signe qu’il essayait de se dégager. Ses yeux gris l’enveloppèrent un instant, puis elle demanda presque d’un ton suppliant :

- Tu ne voudrais pas nous aider par hasard ? On prend ta voiture, tu nous conduis dehors, et ça s’arrête là. Plus personne ne se fait tuer et on ne cause pas plus de dégâts à votre ville.
- Plus personne n'se fait tuer sauf moi pas vrai ? demanda le prisonnier d’une voix étrangement calme, allons…, reprit-il avec un demi-sourire grimaçant, c’est Arty qui a foiré, moi j'suis pas né de la dernière pluie. Si j'vous conduis dehors, vous m'laisserez pas revenir ici, vous aller m'tuer.  
- Tu ne peux pas savoir, rétorqua Melena, alors que si tu ne fais rien, tu mourras ici, c’est pas forcément mieux.  
- Non… mais y’a aussi l’option où TOI tu crèves sans jamais quitter Quiet hill.

Péché d’orgueil. L’irlandaise n’avait pas vu que Billy était parvenu à délier ses mains, elle n’avait pas vu qu’il avait doucement calé son bras au sol pour pouvoir se redresser comme un ressort. Ce type était un professionnel de la chasse à l’homme, peut-être même d’autres domaines, il avait des ressources. La droite qui s’écrasa sur la figure délicate de l’adolescente faillit lui déboîter la mâchoire. Sa lèvre supérieure s’était fendue sous le choc. Melena avait basculée en arrière, sonnée. Bête enragée, l’homme s’était jeté sur elle pour l’immobiliser de tout son poids et l’attraper à la gorge. Sa respiration fut presque coupée nette : son cou était si gracile, Billy avait tellement de force.

Elle ne songea même pas à activer sa dame blanche. La peur de mourir ici l’enflamma instantanément. Elle ne savait plus que se débattre bêtement, comme la fille fragile qu’elle était, cognant en vain les bras musclés de son agresseur. Pour l’assommer plus encore, le chasseur la souleva pour brusquement frapper sa tête sur le sol. La douleur explosa à l’arrière de son crâne, comme une bombe. Des tâches noires voilèrent sa vision, elle n’arrivait pas à respirer, elle était terrifiée. Elle allait mourir.

Ultime réflexe, elle songea enfin à ses serpents au milieu de sa tétanie viscérale. Les crocs s’enfoncèrent deux ou trois fois dans la chair de Billy mais il ne broncha pas. Galvanisée par sa vengeance. Le premier pouvoir de la thanatophobe se déclencha alors, lui conférant l’aspect parfait qu’elle aurait eu si elle avait succombé à l’asphyxie. Sauvée. Elle savait qu’elle l’était parce que sous cette forme, elle était immortelle ; mais la peur était intense, comme à la première fois qu’elle avait été prisonnière de son corps de charogne.

Le chasseur avait souhaité conservé ses mains autour du cou de sa victime, des fois qu’elle ne soit qu’en train de faire semblant. Du coup, il fut touché par le nouvel effet du pouvoir… et tomba lui aussi dans une fausse mort. Le silence enveloppa alors Melena. Lourd, glauque et pesant. Si son cœur battait à cet instant, il lui briserait les côtes. Elle revoyait encore les yeux fous de Billy, rivés dans les siens, forts d’une colère parfaite. Il l’aurait tuée oui. Il aurait serré sa gorge jusqu’à l’écraser si son pouvoir ne l’avait pas tirée d'affaire. Elle aurait voulu trouver un truc ingénieux pour se sortir de là, mais son cerveau était en stand by.

Sa terreur lui dictait simplement de s’éloigner le plus possible. Le plus vite possible. Elle désactiva sa faculté morbide. L’air s’engouffra enfin dans ses poumons. Sa gorge était en feu, sa tête lui donnait l’impression d’avoir triplé de volume. L’irlandaise toussa, manqua presque de s’étouffer dans sa respirations frénétiques. Le chasseur avait retrouvé l’usage de ses membres lui aussi. Il comptait reprendre l’assaut de sa proie tant qu’elle était vulnérable, mais son corps obéissait difficilement, ses sens se troublaient… le poison des serpents faisait effet.

Melena roula hors de sa portée, paniquée, et se recroquevilla dans un coin à l’autre bout de la pièce. Les jambes contre sa poitrine fragile, elle regardait sans le voir son ennemi agité de spasmes dus au venin. Il n’était plus un danger. Dans le couloir, des pas, des exclamations. Déjà. Son arrogance l’avait piégée mais pour l’instant, elle restait immobile, secouée de frisson d’enfants. Elle venait de passer près de la mort ; très près. Trop près.
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Alicia Smith

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeVen 3 Avr - 22:21

Ce sont les murmures de détresse de Yoake qui me réveille de mon propre cauchemar. Je me redresse lourdement de ma position, essayant de redevenir lucide et non une loque qui n’arrive pas à contrôler ses émotions. Je finis par reprendre la torche des mains de Zéphyr. Mon regard se pose de nouveau sur la japonaise. Accroupie, elle ne semble plus ici, comme partie ailleurs pour un autre songe horrible. Son visage apeuré et ses appels à l’aide me rappelle qu’il y a peu de chance pour que quelqu’un viennent nous secourir. Il faut donc être fort et ne pas flancher. De plus nous nous sommes vraiment bien débrouillés jusque-là. Je fais donc quelques pas vers Yoake jusqu’à ce qu’elle se trouve à seulement quelques centimètres de moi. Elle ne réagit toujours pas à mon approche comme si elle est happée par quelque chose de beaucoup plus préoccupant. Peut-être un souvenir. Je m’abaisse à son niveau et je réalise que plus je vois la peur se peindre sur son visage, plus je deviens calme. Cela me permet de voir ce que je ne dois pas être : quelqu’un de paniqué qui ne sait plus quoi faire.
Je décide de poser mes deux mains sur les épaules de la jeune femme et la regarde droit dans les yeux tentant de capter la petite lumière de vie qui s’y trouve. Je prends une inspiration longue.

- Yoake, c’est moi Eva… Ecoute ma voix…Ecoute la bien…

Alors que je parle, je prends un ton bienveillant, espérant la faire revenir à sa conscience. Conscience… C’est drôle de parler de ça maintenant alors qu’en fait mon corps est sous hypnose et que je serais en quelques sortes dans mon inconscient. Et si je suis réellement dans mon inconscient, tout cela n’aurait aucune conséquence sur ma vie réelle. Cependant, j’ai trop envie de croire en cet univers où tout semble possible plutôt que de rester dans le mien qui est terne et ennuyeux. Et le fait d’être dans un village remplis de cannibale n’y changera rien, sauf peut-être le fait de vouloir rester en vie.

Je prends une autre inspiration et expire tout aussi doucement.

- Concentre-toi sur ma respiration…

J’inspire puis expire lentement.

- Respire… comme moi… tout va bien…

Je continue ainsi pendant encore une minute, laissant le temps à Yoake de revenir à nous.

Je finis donc par me relever, aidant au passage la brune à faire de même. Cette dernière est dos à la table alors que moi je fais face à un Zéphyr déterminer. Je souris aussi alors qu’il m’explique son plan. Je ne peux qu’être d’accord avec lui. Et puis, j’ai toujours rêvé de voir un véritable incendie, et les explosions ne sont que la cerise sur le gâteau. Il ne manque donc plus, effectivement, qu’à trouver de quoi faire un feu.

- Viens Yoake, on va chercher dans les étagères là-bas, il doit bien y avoir un briquet ou des allumettes…

Alors que j’entends mes pas raisonner dans tout l’entrepôt, j’éclaire les divers objets présents sur les meubles rouillés. Tout semble en désordre et éparpillé sans aucune logique. Ils auraient pu au moins faire un effort de ce côté-là. C’est un peu leur garde mangé ici, il faut que ce soit un minimum propre si ils ne veulent pas choper des maladies. Je secoue la tête résigné à devoir jeter un coup d’œil dans tout cela. Toutefois, je découvre qu’avec deux mains, il est difficile de fouiller et d’éclairer correctement en même temps sans faire n’importe quoi. Je décide alors de tendre la lampe torche à Yoake.

- Je crois qu’en fait ça va être compliqué de chercher à deux quand on a qu’une lampe… Je te propose que tu la tiennes pendant je fouille…

Je me retourne et plonge la tête dans les cartons. En remuant tous ces objets, je soulève en même temps la poussière et je me retrouve à éternuer plusieurs fois d’affilée. Je renifle quelques instant et tente de retrouver une certaine prestance, ne voulant pas casser l’image d’Eva que je me suis construite.

- Je te jure, le formol c’est vraiment cool, mais je crois que finalement les produits ménager ça ne leur ferait pas de mal non plus…

Je secoue la tête chassant les dernières particules de poussières et reviens à la charge pour fouiller cette fois de larges blousons.
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Melena Autumn

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Maladie mentale : Thanatophobie

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeSam 4 Avr - 12:31

/!\ HRP : Non je ne triche pas ! (ahah) Etant isolée (sniff) je me permets de poster mon message maintenant. Il n'y a pas d'incidence directe sur vos actions, donc continuez vos tours normalement (Zephyr-Yoake). Pour ne pas profiter de la situation (quand même !) je reposterai après Alicia Wink (donc en gros les prochains posts devraient être : Zephyr-Yoake-Alicia-moi). Je devrai vous retrouver à mon prochain message, sauf si vos actions en décident autrement^^.

====

Melena était immobile. Son menton contre ses genoux, ses yeux gris traversaient le corps massif de Billy qui rendait son dernier soupir. Elle se sentait mise à nue, comme si sa terreur avait révélé ce qu’elle était vraiment. Sa force était illusoire, son arrogance était démesurée. En fin de compte, elle restait une gamine pâlotte qui avait peur du noir. Le noir éternel, celui qui avait emporté toute sa famille et qui planait au dessus de sa tête comme un nuage de corbeaux.

La mort. Impossible de s’empêcher de trembler ; impossible de faire un mouvement. Elle restait pétrifiée, sa respiration sifflant légèrement, sa gorge brûlante, sa tête douloureuse. On dit que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort mais elle, ceux qui ne l’avaient pas tuée l’avaient anéantie. Une larme roula sur sa joue d‘ivoire et se mêla au sang qui glissait lentement sur son menton. Sa vie était finie. Son cauchemar ne faisait que commencer car dans le monde réel, rien ne l’attendait à part d’autres ennuis, plus graves encore.

Reverrait-elle un jour ses parents adoptifs ? Pourra-t-elle leur expliquer que leur « fille » n’était pas vraiment une meurtrière ? Et Jade, saura-t-elle accepter ce qu’elle était devenue ? Elle était tout ce qui lui restait. Sans son amie, elle n’aurait plus rien. Rien qui la rattacherait au genre humain, rien qui l’empêcherait de devenir folle.  

- […] carnage… ces enfoirés d’étrangers ne perdent rien pour attendre…

Lentement, elle revenait sur terre. La peur paralysait toujours son corps endolori, mais l’étau de désespoir libérait son esprit. Grâce à la psychotique, encore. Si elle voulait la retrouver, il fallait qu’elle sorte d’ici. Un bruissement de voix lui parvenait alors depuis le couloir. 4 personnes si on devait se fier aux différents timbres, mais certains d’entre eux étaient peut-être muets.

- Arty, Rosemary, Dough, Elvys et Matthew… 5 personnes en une soirée, et Bald et Billy manquent à l’appel.
- Vous pensez pas qu’ils les traquent ?
- Naaan… 5 morts, ils auraient prévenus tout le monde s’ils avaient pu. Ils sont doués mais pas idiots.
- J’sentais bien que la brune était louche…
- Tu parles ! Elle s’est enfermée trois plombes aux toilettes comme une pucelle qui a ses premières règles.
- L’autre brune j’veux dire, la grande mince comme mon petit doigt avec le teint d’un cul qu’a jamais vu l’soleil.  
- Il faut qu'ils paient, intervint brusquement une voix qui n’avait jamais parlé jusque là.

Le timbre était léger et pourtant, la voix semblait sombre et inhumaine, comme si elle provenait d’un spectre. Ce fut une gifle d’eau glacée, Melena recouvrit l’usage intégral de ses membres. Il fallait qu’elle bouge. Elle ne le voyait pas mais le type qui avait cette voix lui glaçait le sang. Bald, Billy, ils étaient des chasseurs chevronnés : des types costauds mais au fond, ils agissaient pour leur passion – ou leur survie. Là, on croirait entendre un psychopathe, un individu dont l’imagination sadique n’avait aucune limite.

- 5 morts et qui sait ce qu’ils feront encore ? reprit la voix, ce ne sont pas de simples… « aléas de la chasse », regardez : blessures par balles, morsures… Arty et sa femme ont même été tués dans leur canapé ! Ce sont des assassinats. On ne peut pas les manger comme les autres proies, ce serait faire… comme si ces pertes n’avaient aucune importance.

L’atmosphère s’alourdissait à mesure que le type parlait, comme si le simple son de sa voix suffisait à envelopper l’air de démence. L’irlandaise se releva lentement et glissa le long du mur jusqu’à l’interrupteur. Elle ne voulait pas qu’ils voient la lumière sous la porte, même si cela signifiait s’enfermer dans le noir avec le cadavre d’un homme qui avait failli la tuer.

- On les traque, on les trouve et quand on les ramène ici… on leur rend la monnaie au centuple, un murmure indéfinissable semble secouer l’assemblée tandis que la voix reprit avec un sadique glaçant, on les torturera très lentement, on les rabaissera plus bas que de vulgaires animaux de porcherie, on pourrait même bien s’amuser avec les filles pas vrai ?

Quelques rires qui se veulent approbatifs ne semblent pas assez convaincus. Après tout, ce sont des chasseurs avant tout… pas des criminels.

- On les fait souffrir sans les laisser mourir et une fois que nos potes sont vengés… on verra comment on s’en débarrasse.  

Melena plaqua sa main sur sa bouche, quitte à se faire mal au niveau de sa blessure. Les règles du jeu changeaient et elle avait la sensation d’avoir sous estimé les proportions que tout ça pouvait prendre. Désormais ils n’étaient pas simplement du gibier qui serait oublié une fois qu’il aurait passé les clôtures. Ils étaient devenus des cibles. Les cibles d’un malade mental pour être plus précis, qui prendrait un malin plaisir à les violer et les faire souffrir jusqu’à ce que la dernière fibre de leur raison se disloque. Il fallait qu’elle retrouve les autres. Elle pourrait s’enfuir seule, mais des réminiscences de conscience l’empêchaient de les abandonner à un châtiment qui lui était destiné en priorité.

Dans le couloir, les villageois s’en allaient. Visiblement, ils ne pensaient pas que certains d’entre eux pouvait être toujours dans le coin. Le temps pressait… la chasse, la vraie, commençait.
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Zephyr A. Grayson

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Maladie mentale : Herpétophobie

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeSam 4 Avr - 13:38

Alors qu'il terminait d'expliquer son plan, Zephyr se rendit compte de l'état de Yoake. Paralysée par la peur, elle ne bougeait pas et murmurait une suites de phrases incohérentes et parfois inaudibles. Voyant qu'Eva avait prit les choses en main, il la laissa faire. Parfois, il valait mieux laisser les filles entre elles. Alors qu'il regardait la japonaise tétanisée par sa terreur, il eut l’impression de se voir lui-même. Jamais encore il n'avait vu quelqu'un d'autre réagir ainsi à une telle peur et il n'avait jamais vu à quoi il ressemblait dans ces moments là. Il repensa aux fois où son père avait dut le surprendre dans cet état... Quelle frayeur il avait dut lui faire.

Alors qu'Eva tentait de faire reprendre pieds à la jeune femme terrifiée, il retourna dans le frigo pour chercher deux nouveaux bocaux de formol. Mais alors qu'il approchait de l'étagère, son pied glissa sur une plaque de glace qui avait dut se former à la suite de la fuite d'un liquide dont il préférait ne pas connaître l'origine... Surtout au vu de la couleur écarlate. Il tomba et se rattrapa de justesse à l'un des corps suspendus à un crochet de fer en l'enlaçant de ses bras.
« Baaaaaah !!! » Lança t-il alors qu'il lâchait le tronc glacé en se relevant, se frottant le corps frénétiquement comme s'il avait été recouvert de choses désagréables.
« C'est rien … J'ai glissé ... » Précisa t-il à l'attention des filles, au cas où elles auraient entendu son cri, même s'il n'avait pas crié très fort. Autant ne pas les inquiéter davantage.

Regardant se balancer le morceau de viande qui avait autrefois été un être humain, il se dit que s'ils ne s'étaient pas échappés de cet hôtel, ils auraient eux aussi terminés suspendus à ces crochets. Cette idée le fit frissonner plus encore que le froid de la pièce et il se frotta les bras en laissant échapper un nuage blanc en expirant longuement, fermant les yeux pour se ressaisir. Il fallait qu'ils quittent cette ville. Et le plus tôt serait le mieux...

Sur l'étagère, il y avait plus de bocaux pleins que vides. S'approchant de ses nouvelles munitions, il ne put s’empêcher de regarder une des têtes qui flottait sur sa droite. Le regard ouvert à jamais sur la scène horrible qui s'étalait devant lui, l'homme avait gardé sur le visage une expression d'horreur qui ne prêtait pas à confusion. Le pauvre avait dut voir ses amis mourir avant d'y passer pour être à ce point horrifié. Détournant le regard, Zephyr s'empara de deux bocaux remplis à moitié. Un nouveau frisson le parcouru et il se demanda s'il n'était pas tout simplement en train de faire un horrible cauchemar. Mais jamais un rêve n'aurait semblé aussi réel. Jamais un rêve n'aurait été si détaillé, précis … et glauque.

Revenant vers la table de métal, il posa ses deux nouveaux bocaux à côtés des deux précédents . Cherchant rapidement les filles du regard, il aperçut le faible faisceau de la lampe torche un peu plus loin dans la pièce. Eva devait chercher des allumettes. Un briquet serait pas mal aussi. Quoi qu'il en soit, il préféra la laisser gérer et continua de s'occuper du formol. Il retourna chercher des bocaux jusqu'à ce que la table soit pleine. Il y en avait presque une douzaine et il ne lui restait plus qu'à les disséminer un peu partout sur le sol.

Il en prit un et commença, aspergeant les étagères et le sol qui se trouvaient le plus près de lui. Puis il prévint les filles :
« Faites gaffe de pas glisser, j'ai commencé à en mettre un peu partout. Si vous tombez la dedans vous allez empester un bon moment ... »
Il imaginait les filles en train de glisser dans le noir et se réceptionnant dans ce liquide poisseux... Dans les cheveux … ça se serait vraiment le pire. Souriant malgré lui il espéra que ça n'arriverait pas. Sinon elles risquaient de le lui reprocher longtemps. Et une fille ça pouvait vraiment être rancunière...

Déjà, une odeur âcre s'élevait dans l'air, témoignant de la dangerosité de craquer une allumette. Beaucoup de personnes étaient incommodées par cette odeur piquante mais cela ne dérangeait pas l'herpétohpobe. Il avait déjà eut souvent l'occasion de sentir cette odeur dans les labos de l'hôpital et il s'y était habitué. Mais les filles auraient certainement du mal à la supporter.

Il posa le bocal vide sur la table et passa au suivant. Puis il fit de même jusqu'à ce que le sol reluise dans la lumière dispensée par le congélo. Puis il se dirigea vers les filles pour voir ce qu'elles avaient trouvé.
« Alors ? Quelque chose d’intéressant ? »
Se tournant vers Yoake qui avait vraiment le teint blême, mais peut-être était-ce dut à la faible lumière, il essaya de discerner en elle un semblant de raison. Mais il avait du mal à déterminer si sa crise était passée ou si elle était toujours enfermée dans son cauchemar.
« Ça va aller ? Je sais ce que c'est que de perdre la boule sans rien pouvoir y faire. Mais il faut que tu te battes. Je sais que ça me va bien de dire ça après ce qui m'est arrivé dans l’hôtel mais sache qu'on est là, avec toi. Tu n'es pas toute seule. Et si quelque chose te fait peur, tu n'as pas à le subir seule dans ton coin. Tu n'as qu'un mot à dire et on sera là pour toi. D'accord ? »

Voila que ses réflexes d'ambulanciers reprenaient le dessus. Rassurer le patient, lui parler, le consoler. Être là pour lui et soulager ses maux quels qu'ils soient. S'il était un secouriste ordinaire et sans talent particulier, il pouvait toutefois se targuer d'être toujours avenant avec les malades. Toujours une oreille à leur prêter, une main à leur tendre. Et voilà qu'il se retrouvait à vouloir couver Yoake comme l'une de ses patientes.
Attendant un quelconque signe de sa part, il avait posé sa main sur son épaule pour appuyer ses propos et lui souriait de manière à la rassurer.
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Yoake Akiyo

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Maladie mentale : Hématophobie compulsive

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeDim 5 Avr - 11:36

Elle avait l’impression de se perdre dans ces litres de sang si rouge qui la recouvrait totalement. Quelqu’un l’empêchait de remonter à la surface et pourtant, elle ne s’étouffait pas. Comme si elle était déjà morte et incapable de sortir de son cauchemar. A l’intérieur de son être une voix lui hurlait que c’était faux, que le sang n’était qu’illusion. Mais alors pourquoi souffrait-elle alors ?

Dans sa terreur, la voix d’Alicia fut comme un point d’ancrage, pour sortir de son cauchemar sanglant, comme une main qu’on lui tendait pour la sortir de là. La japonaise ne mit pas longtemps à suivre les directives de la mythomane en se concentrant sur sa voix et sa respiration. Le sang ainsi paru moins rouge, et Yoake eu l’impression de pouvoir respirer à nouveau, aussi calla-t-elle sa respiration sur la sienne.

Alicia l’avait bien aidé il fallait le dire, grâce à elle, le sang avait disparu et elle émergeait enfin de son cauchemar. Mais la réalité correspondait-elle vraiment à la présence de cette chambre froide, et de ses corps démembrés? Cette pensée fit battre son coeur plus rapidement rendant sa respiration sifflante, mais le contact d’Alicia lui permettait de se calmer à nouveau. Tremblante elle suivit sa coéquipière blonde, tout en tentant de se convaincre que sa crise était terminée, qu’il n’y avait plus de sang, que ses parents n’étaient pas là à la regarder, et que la sensation froide qu’elle sentait sur sa main n’était pas la poigne sanglante de Kyle. Pourquoi ? Pourquoi étaient-ils encore là ? Ils étaient morts. Ils étaient juste acteur de ses cauchemars… Etait-ce la réalité ? Non, ce n’était pas possible.

On lui tendit la lampe de poche et l’hématophobe la saisit machinalement, aidant la mythomane comme elle pouvait, tout en plissant les yeux la personne qui se tenait à coté de la blonde ne devait pas être là, le vieux Papi du salon de thé aux yeux sans vie… pourquoi ne partait-il pas ? Elle avait gagné non ? Elle avait quitté son cauchemar. Ce n’était pas normal, c’est la première fois que son cerveau réagissait ainsi, bon d’accords ce qu’elle avait vu aujourd’hui équivalait à son premier contact avec le sang il y a 12 ans… mais elle était habitué maintenant. Non ?

Elle voulait se frapper la tête contre un mur de l'entrepôt, espérant ainsi que ses visions disparaitraient, mais elle passerait surement pour une folle devant ses coéquipiers, en même temps était-elle vraiment saine d’esprit ? Apparemment non…

Alicia tenta de briser le silence et Yoake saisit l’occasion pour répondre tout en espérant que les morts de son passé la laisserait tranquilles.

-Je…qu’importe le produit tant que ça flambe.

Sa voix était tremblante mais au moins avait-elle parlé, la voix de Zephyr qui arriva dans son champ de vision la fit sursauter, il commença à lui parler doucement comme si elle était une femme fragile qu’il ne voulait pas briser, une main se posa sur son épaule elle était chaude et comme par magie la main sanglante de Kyle la quitta.

La japonaise chercha de ses yeux sombre son ami mort, mais il n’était plus là, l’hématophobe soulagée faillit alors se laisser aller dans les bras de Zephyr mais ce n’était pas le moment, ils n’étaient pas encore sortit d’affaire et Melena ne les avait toujours pas rejoint que faisait-elle ? Elle croisa le regard de Zephyr et d’Alicia et se sentit gênée de voir l’effet que générait sa phobie sur son entourage. Elle ravala ainsi ses larmes qui menaçaient de couler. Et parla d’une voix qui se voulait calme.

- Merci, je crois que ça va un peu mieux grâce à vous, trouvons donc de quoi faire un beau feu d’artifice.

Elle ne voulait pas les inquiéter aussi se mit-elle à sourire, le pire sourire de sa vie d’actrice, son professeur aurait directement hurlé stop en la voyant sourire comme ça, mais c’était tout ce qu’elle pouvait faire maintenant.

Elle leva alors ses yeux vers les étagères espérant trouver comme par magie de quoi faire du feu mais tout ce qu’elle voyait c’était un garçon de 7 ans assit sur les étagères son petit coté asiatique était ravagé par le sang qui coulait de son cou ouvert, il fixait sa sœur de son regard rouge un sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu’il posait une main sur un carton qu’Alicia n’avait pas encore fouillé. Elle ferma alors ses yeux cherchant à se maitriser.

- Tu ne m’empêcheras pas d’avancer,  désolé petit frère.

Avait-elle dit devant les regards étonnés de ses deux comparses. La tête de l’enfant bougea imperceptible et il disparu, Yoake s’avança vers le cartons et l’ouvrit.

Elle trouva un tas de vêtement taché de sang séché, des vêtements de leurs victimes surement, ignorant la nausée qui la prit elle fouilla la veste d’un manteau et en sortit un briquet. Elle s’empressa de le donner à Alicia avec la lampe de poche et alla se poser près de la porte d’entrée, l’envie de vomir plus présente que jamais. Mais elle ne voulait pas vomir pas tant qu’ils ne seraient pas sortis de Quiet Hill.

L’hématophobe leva les yeux et trouva ses habituelles morts qui la fixait, l’expression neutre muré dans l’horreur la fit frissonner. Elle dit finalement tremblante.

- C’est suffisant ? Je ne veux plus qu’il reste une miette de cette horreur

Elle ravala sa salive, et se demandant un moment de qu’elle horreur elle parlait de ces cadavres dans l’entrepôt ou de ses visions.

- Il méritent mieux de partir en fumé que de terminer dans une assiette.

Elle s’appuya sur le mur frais de l’entrepôt et pensa à Melena. Elle ne devrait plus tarder, elle leva ses yeux sombres vers la chambre froide et dit tremblante :

- Melena ne doit pas voir ça, dés qu’elle arrive on doit l’empêcher par tous les moyens de se diriger vers le fond de l’entrepôt.


Elle n’avait pas besoin de voir ces cadavres, et si elle pouvait empêcher la thanatophobe de voir se carnage elle le ferait. Ils devaient tous être forts pour fuir de Quiet Hill, et la japonaise ne voulait pas rester en arrière.
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Alicia Smith

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Maladie mentale : Mythomane

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeLun 6 Avr - 16:51

Je reste plantée là avec un briquet à la main, me demandant s’il ne faut pas un peu plus travailler notre plan. Nous ne connaissons rien de ce village à part qu’ils ont tendance à prendre leurs invités pour leur plat du jour. Nous brûlons l’entrepôt et puis quoi ? On court  en sens inverse priant pour ne rencontrer aucun obstacle ? J’en doute, les tours de guets que j’avais vus à l’entrée montrent bien que les villageois surveillent parfaitement tout le périmètre.  Et puis, même si on arrive à atteindre l’autre côté, comment fait-on pour le grillage qui nous barrerait la route ? Certes, Melena peut sortir comme un fantôme qui traverse les murs mais nous ? Nous n’avons pas de supers pouvoirs ou encore d’artefact qui nous permette d’avoir des serpents à la place des cheveux. Il ne faut pas oublier non plus que le temps nous manque en ce moment même. Si le hurlement de Melena à l’hôtel du soldat rouge n’a pas alerté les habitants, je suis sûre que les coups de feu n’auront aucun mal à les prévenir de notre petite escapade. On combine le tout avec une grosse pincé de chasseurs armés de leur fusil et on obtient un joli petit massacre en bon et due forme. Moi je dis non merci, j’ai vu assez de sangs et de truc gore pour la nuit.

J’essuie d’un coup de poignet la sueur qui perle sur mon front et relève la tête pour apercevoir Zéphyr étaler du produit chimique dans tout l’entrepôt. L’odeur me pique déjà le nez mais je me tais, trouvant que le jeune homme se débrouille bien au milieu de tout ce bazar. Au moins, lui n’a pas vomis son repas du soir et ne s’est pas non plus recroquevillé par la peur. Je l’observe encore un instant et avise de nouveau l’objet en métal que j’ai dans les mains. Je vérifie cette fois s’il fonctionne bien. J’appuie sur la roulette et une petite flamme surgit et confirme que le petit réservoir semble assez plein. Je mets le briquet dans la poche de mon jean et m’approche du brun. Je fais attention où je marche et me penche vers lui, à quelques mètres, pour ne pas avoir à hausser la voix.

- On a trouvé un briquet, manque plus que Melena et on pourra jouer les pyromanes…

Mon visage se tourne vers le fond de l’entrepôt. Le grand frigo est toujours ouvert et je peux encore voir ce qu’il y a à l’intérieur. Mon ventre ne se contracte pas à la vision de ses morceaux de chair exposés à la vue de tous. J’ai encore ce sentiment d’horreur tout au fond de mon être mais ce n’est plus aussi insupportable que la première fois. Je comprends que je m’habitue petit à petit à ce milieu hostile et à toutes les atrocités qui en découlent. Cependant en quoi ceci peux me guérir de ma pseudo « mythomanie » ? En quoi tenter de survivre à un village remplis de psychopathe va m’aider dans ma thérapie ? Les psychiatres qui proposent ce genre de traitement par hypnose sont simplement fous et ne comprennent pas toute la portée que cela peut avoir sur leurs patients. Je n’ai pas envie de finir en légume ou encore dans une assiette. J’ai bien remarqué la lueur de folie dans le regard de Melena ou la peur oppressante qu’a ressentie la japonaise en voyant ces bout de corps suspendus. Nous avons tous nos faiblesses, mais ça, ce traitement, c’est simplement de la connerie. Quand je reviendrais dans le monde réel, je me fais la promesse que mon docteur allait en entendre parler.

Je grommèle dans ma barbe des insultes dont moi seule connaît le secret et me dirige vers l’ensemble de couteaux aimantés sur le mur. Je souffle un bon coup et essaye de ne pas penser que toutes ces lames ont permis de dépecer et découper des êtres perdues comme nous. Leurs reflets brillent grâce aux rayons de la lune, et souligne l’aspect spécifique de chacun des couteaux. Alors que certains lames semblent fines, d’autres encore font la taille d’un bras, il y en a même qui ont des espèces de crochets. La lampe torche finis pas éclairer une petite table en bois où on avait posé dessus ce que je reconnus comme une scie circulaire. Un autre frisson me parcourus le corps. J’avais eu l’espoir de trouver quelque chose s’apparentant à une pince pour pouvoir couper le grillage mais il me faut accepter qu’on devrait se débrouiller sur le tas quand on sera de l’autre côté.

Au bout d'une minute, je finis par revenir sur mes pas pour rejoindre Yoake et Zéphyr.

- On n’a plus le temps, faut qu’on sorte et qu’on brûle tout ça mainte…

Je n’ai pas le temps de finir ma phrase que j’entends un bruit métallique à la porte de l’entrepôt. Quelqu’un est en train de déverrouiller l’entrée et ce n’est pas Melena car elle aurait simplement traversée le mur.

- Cachez-vous.
 
J’éteins la lampe et la passe à Yoake pour  me dissimuler de suite après, derrière une des étagères dans l’angle de la pièce. Je ne peux pas m’accaparer la lumière et puis de toute façon j’ai toujours le briquet, autant qu’on se partage les objets. Je reste donc immobile entendant vaguement la discussion des quatre hommes de l’autres côté.

- Vous deux…voir Lloyd… nous, nous allons vérifier…pas dans le coin…

- Ok, on se retrouve…

La première voix est grave est pleine d’autorité alors que la seconde, tout aussi masculine, semble plus faible et apte à écouter la première. Je me rends compte que nous sommes dans une merde pas possible. Quand ils rentreront, ils verront que le frigo est ouvert sans parler de l’odeur asphyxiante qui empeste tout l’entrepôt.

Alors que la clé tourne dans la serrure, je sors mon couteau de ma poche, le serrant entre mes mains comme si ma vie en dépend. L’adrénaline traverse mes veines et je sais à ce moment-là que je suis prête à tuer s’il le faut pour s’en sortir. La peur est présente, nouant mon estomac me murmurant de courir très loin d’ici. Cependant, il n’y a aucune échappatoire, il ne me reste donc plus qu’à me battre comme une forcenée.
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Melena Autumn

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeLun 6 Avr - 18:11

Bientôt, le silence reprit ses droits sur l’hôtel qui empestait la poudre, le sang et la mort. Malgré la présence du cadavre de Billy à quelques mètres, Melena retrouvait peu à peu sa détermination. Les visions d’horreur et les murmures de folie grattaient toujours à la porte de sa raison fragile, mais il « fallait » qu’elle avance. Elle avait l’avantage sur les autochtones cannibales, elle le savait. Plus rien à perdre, plus rien à vivre. Aucune atrocité ne l’empêcherait de s’en sortir, quand bien même elle devrait éventrer tout Quiet hill de ses propres mains.

Elle traversa alors le mur pour quitter la chambre et se retrouva nez à nez avec un gringalet au teint laiteux qui tenait passivement un fusil. Il devait monter la garde en attendant que quelqu’un vienne récupérer les corps de ses victimes sans toutefois penser que l’un des fugitifs pointerait effectivement le bout de son nez. Surprit, il n’eut pas le temps d’armer son fusil que les serpents de l’irlandaise lui sautaient à la gorge. L’adolescente le repoussa d’un pied et il tomba au sol, déjà à moitié tétanisé par la forte dose du venin violent qu’il avait reçut. Elle s’avança jusqu’à le dominer, sur ses gardes cette fois. Ses orbes d’orage se plantèrent dans les pupilles noires qui ne renvoyaient qu’une complainte suppliante.

- Vous voulez nous chasser hein ? Mais vous ne savez toujours pas à qui vous avez affaire…

Ce n’était pas tant la douleur qui fit au pauvre jeune homme écarquiller les yeux mais la peur. Ce qu’il voyait c’était une adolescente à la peau décolorée et aux cheveux noirs d’encre, blessée au visage et portant des marques de strangulation sur son cou gracile. Une revenante.

- Je pourrai…, sa tête s’inclina légèrement sur le côté comme si elle réfléchissait vraiment, t’éviscérer et éparpiller tes boyaux dans le couloir. Tu en dis quoi ?

D’ailleurs allait-elle le faire ? Quelque part, elle en avait envie. Laisser un message de sang, faire comprendre aux locaux que cette traque ne serait pas sans perte et qu’elle avait plusieurs coups d’avance. Avec un demi-sourire carnassier, elle se ravisa. Sans un mot de plus pour l’homme maigrelet qui l’implorait du regard, Melena s’éloigna, ramassa sa hotte qu’heureusement personne n’avait volé, puis sortit par la porte de secours.

L’air de l’extérieur lui fit du bien. Elle avait l’impression de ne pas l’avoir respiré depuis des années. Sa langue passa doucement sur le côté gauche de sa lèvre supérieure. Ça faisait mal. L’ouverture en elle-même n’était pas si impressionnante, mais elle avait gonflée en prenant une teinte violacée au niveau de la blessure ; ça ne devait pas être très joli. Elle ôta sa couronne de méduse pour tâter l’arrière de sa tête. Les reptiles avaient eu beau amortir un peu le choc, elle ne put qu’effleurer l’hématome de son cuir chevelu. Prolonger le contact l’aurait faite gémir. Billy ne l’avait pas ratée, elle avait une allure de femme battue. Après s’être assurée que personne ne passait dans la rue en contrebas, Melena descendit et prit souplement la direction de l’entrepôt.

Après quelques pas, elle sursauta en réalisant qu’elle n’était plus seule. Quatre silhouettes se tenaient déjà devant la porte scellée du bâtiment. Si elle ne pouvait pas entendre ce que les hommes se disaient, il était facile de comprendre que ses amis allaient être dans la merde si les citoyens venaient à pénétrer à l’intérieur. Que pouvait-elle faire ? Les retenir encore ? Elle s’empressa de se cacher derrière un véhicule stationné. Sa robe lui conférait une faculté précieusement, mais elle devait être fichtrement voyante dans les rues obscures.  

Deux types s’éloignaient pour s’installer dans une voiture arrêtée feux allumés et repartir en passant devant l’endroit où se planquait l’irlandaise. Plus que deux adversaires, ça devrait aller. Melena se concentra pour faire apparaître son coffre à marionnette à quelques mètres des types. Ils se retournèrent, intrigués, mais leur surprise grandit encore quand le cadavre de Bald souleva le couvercle pour s’extirper lentement. Il était plus grand que les vivants, l’un de ces derniers étant même plutôt squelettique, un visage blafard et émacié.

- Bald ? C’toi vieux ?!

Cette fois, la nécrophobe put entendre la voix. Sa tête s’était enflammée immédiatement, outrepassant ses limites. Elle n’aurait pas le contrôle bien longtemps et elle ne savait pas trop ce qu’elle comptait faire. Alors que le villageois qui avait parlé osa un pas vers la charogne de son ami, son acolyte décharné dressa son fusil sans sourciller pour tirer dans la tête du mort. Rien. La balle de gros calibre avait traversé la chair et la cervelle sans stopper la marche du pantin.

- Merde… il est mort ! Je ne sais pas comment ils font ça, ça doit être des voyageurs ou des sorciers…

C’était lui ! L’homme à la voix spectrale qui avait juré de torturer les intrus jusqu’à leur dernier souffle. Cet espèce de freluquet au teint cireux, le type d’homme que les chasseurs bien bâtis pouvaient briser comme une allumette, mais qui était respecté pour son intelligence malsaine.

- Laisse tomber… on va revenir avec les autres, on ne sait pas de quoi ils sont capables et là on n’est que deux, on ne va pas leur vendre notre peau.

Pourtant, son compagnon avait l’air de ne pas y croire. Le cadavre le chargea et lui rentra dans le ventre d’un coup d’épaule puissant, l’écrasant contre la porte de l’entrepôt avant de s’effondrer au sol avec lui. Là, l’immobilisant de tout son poids, il se mit à lui balancer ses poings dans la figure. Des coups de marionnette désincarnée, qui ne souffrait ni du choc de ses phalanges sur les os, ni des répliques de sa victime, ni des balles tirées dans l’espoir de briser le lien.    

Melena avait mal au crâne comme jamais mais elle devait continuer. Bientôt, sa victime ripostait de moins en moins alors que le rythme des frappes du cadavre était toujours le même. Inépuisable. Le gringalet avait reculé de plusieurs pas, assistant sans pouvoir rien y faire au massacre de son compagne dont le visage n’était désormais qu’une bouillie de chair et de sang. Parfois, ses yeux glacés balayaient les alentours, parce qu’il savait que le responsable était dans les parages, mais il ne voyait pas l’irlandaise.

- Vous allez le payer très cher ça ! lança-t-il à la ronde tout en s’éloignant, comme tout le reste, on vous le fera regretter.

Sa silhouette décharnée fila alors jusqu’à une vieille décapotable des années 50 qui remonta bien vite vers le centre ville. Les renforts n’allaient certainement pas tarder. Quand le chasseur roué de coups cessa définitivement de bouger, l’irlandaise réussit tout juste à renvoyer sa marionnette dans son coffre avant qu’elle ne perde le contrôle.  

La douleur prisonnière dans l’enceinte de son crâne était atroce. Décuplée par l’hématome à l’arrière de sa tête, c’était comme si tout son cerveau était en train de se disloquer, de se déchirer synapse par synapse. Elle s’était levée fébrilement et avait traversé la rue en titubant, sans vraiment y voir, sa vision troublée. Croisant le corps mutilé qui semblait émettre encore quelques hoquets d’agonie, elle passa à travers un mur pour pénétrer l’entrepôt. Là, elle eut tout juste le temps de poser sa hotte au sol qu’un vertige lui fit perdre momentanément connaissance. Quand elle rouvrit ses yeux gris, des visages flous étaient penchés au-dessus d’elle. Elle frissonnait, d’une pâleur inquiétante, ne réussissant qu’à ouvrir ses lèvres blessées pour dire :

- Ils… arrivent…
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Zephyr A. Grayson

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeMar 7 Avr - 13:05

Alors que Yoake semblait se ressaisir, Zephyr se dit qu'ils avaient peut être une chance de s'en sortir. Alors qu'elle fouillait dans le dernier carton, parlant à quelqu'un qu'elle semblait la seule à voir, elle fini par trouver l'instrument de leur salut. Un briquet. Se permettant un sourire sincère, l'herpétophobe murmura un « bien joué » avant de retourner vider les deux derniers bocaux.Inutile d'en laisser après tout.
Eva leur signifia alors qu'il était plus que temps d'en finir. Mais elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase que des échos de voix se firent entendre à l'extérieur du bâtiment. Les choses ne pouvait-elles donc pas se passer en douceur au moins une fois ? Rien qu'une seule toute petite fois ? Pourquoi fallait t-il qu'ils se retrouvent dans les emmerdes toutes les deux minutes ?

Alors que les filles se cachèrent derrière les étagères les plus proches, Zephyr prit le temps d'aller jusqu'à l'établi où de nombreux couteaux étaient disposés. Il en prit un qui lui semblait assez tranchant et dont la lame faisait tout juste la longueur de sa main. Cela suffirait pour se défendre. Mais que pouvait un couteau contre des fusils ? Cela dit, si l'un des hommes approchait suffisamment de sa cachette, il pourrait utiliser son arme avant qu'il n'ai le temps d'utiliser son fusil. Puis il pourrait se servir de son corps comme bouclier contre les autres ? … Mais qu'est-ce qu'il racontait là ? Voila qu'il échafaudait un plan... plus que douteux en plus … pour tuer d'autres personnes. Encore des morts... Cela semblait être le lot quotidiens de ce monde de cinglés !
Lui qui avait pour habitude de sauver des vies, voilà qu'il projetait de les prendre.

Adossé contre des étagères, il pouvait voir les filles dans la pénombre de là où il était. S'il ne tuait pas pour se défendre lui, alors il le ferait au moins pour elles. Oui. Elles avaient veillé sur lui comme on veille sur un enfant qui ne sait rien du monde. Il leur devait bien ça. Mais en aurait t-il le courage ? Serait t-il capable d'enfoncer une lame dans la chair d'un autre être humain, aussi monstrueux soit-il ? C'était une chose de se dire qu'on allait se défendre … C'en était une autre de tuer pour de vrai.
Alors qu'il avait fermé les yeux, tachant de ne penser à rien d'autre que ce qu'il allait devoir faire, un bruit métallique indiqua que déjà la clé tournait dans la serrure. Rouvrant les yeux aussi rapidement qu'il les avait fermé, il aperçut Eva sortir un couteau de sa poche. Elle aussi défendrait chèrement sa peau. C'était presque rassurant de la voir ainsi armée.

Alors qu'il tentait de se donner le courage nécessaire, le bruit des clés s’interrompit et les hommes à l'extérieur se remirent à parler. Puis un coup de feu brisa le silence oppressant de l’entrepôt. Sursautant au point de faire tomber l'un des cartons posé sur l'étagère, il espéra que les types dehors étaient trop occupés pour l'avoir entendu. Tout à coup, un secousse ébranla la porte qui resta pourtant close. Sortant à demi de sa cachette, Zephyr risqua un coup d’œil. Il se tramait quelque chose là dehors et ce quelque chose ne pouvait être que Melena. Se rapprochant des deux filles, de nouveaux coups de feu le firent sursauter. Pour finir, des menaces fusèrent, certainement à l'attention de la jeune femme puis le calme revint.

S'approchant prudemment de la porte, Zephyr allait l'ouvrir pour être certain que la jeune femme allait bien quand celle-ci traversa tout simplement le mur à sa droite. Surprit, il ne chercha pas plus loin et s’apprêta à la féliciter lorsque elle commença à tituber. Suffisamment proche, il parvint à la rattraper avant qu'elle ne s’étale dans le formol qui avait coulé jusque devant la porte. Il avait dut lâcher le couteau pour ça et celui-ci n'était pas passé loin de son pied.
« Eh là ! Doucement. C'est bon je la tiens. » indiqua t-il pour les deux autres.
A la faible lumière, il remarqua les contusions sur son visage. Elle avait morflé. Mais elle s'en sortirait. La calant correctement dans ses bras, il la porta.

« Prenez sa hôte. On doit filer d'ici en vitesse. »
Sans même attendre les filles, il ouvrit la porte et vérifia rapidement que la rue était déserte. C'était le cas, mais cela ne durerait certainement pas. Dans ses bras, le corps de Melena semblait aussi léger qu'un oreiller de plumes. Il ne s'était jamais rendu compte à quelle point elle était frêle. Alors qu'il se retournait, pour dire aux filles que la voie était libre, Melena leur souffla quelques mots, faiblement. Ils arrivent … ça il s'en serait douté.
« Ne t'inquiète pas. On est prêt.Y a plus qu'à allumer... Eva tu as toujours le briquet ? »
Ayant les mains prises, c'était aux filles de se débrouiller avec le feu de joie. Mais il ne doutait pas qu'elle sauraient s'y prendre. Le tout c'était de s'éloigner le plus vite possible de là. Avant que le formol en feu ne décide d'exploser. Il y avait de fortes chances pour que les murs ou le toit cèdent et que des débris blessent ceux qui se trouveraient devant à ce moment là.
Regardant autour de lui, il aperçut les feux d'une voiture qui faisait déjà route vers eux. Elle ne tarderait pas à tourner l'angle d'un bâtiment qui les dissimulaient encore pour le moment.

Dans ses bras, la jeune femme semblait reprendre ses esprits peu à peu mais il n'était pas certain qu'elle arriverait à les suivre s'ils devaient courir. Elle semblait véritablement épuisée. Mais rien ne l’empêchait de la porter, même en courant. Car ils devraient courir, c'était une certitude. Dès que le feu serait allumé, un compte à rebours invisible serait déclenché.. s'il ne l'était pas déjà. Et il leur faudrait encore trouver un moyen de passer le grillage ...
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Yoake Akiyo

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeMar 7 Avr - 18:05

Yoake allait contester la demande d’Alicia, elle ne voulait laisser personne derrière Melena ne devrait pas tarder, il fallait patienter et personne ne viendrait les importuner maintenant, ils avaient le temps… Ou pas, les voix à l’extérieur et la clé qui cherchait à déverrouiller la porte la faisait royalement mentir. La japonaise allait se cacher près d’une étagère tout près de la porte, elle sortit de son sac la bombe et de sa poche le couteau qu’elle avait récupéré quelque instant plus tôt.

Tout comme Zephyr, elle se posa une question existentielle pour défendre ses compagnons et elle, était-elle prête à tuer ? À faire couler le sang ? Eux n’hésiteraient pas après tout, ils n’étaient que du gibier. Elle entendit alors les coups de feu et serra un peu plus le couteau de sa main. Elle était à Dreamland et ici, c’était les plus forts qui survivaient, le visage froid de Dakota lui revenait en mémoire ainsi que la promesse qu’elle s’était faites elle ne mourrait pas, et surtout elle ne laisserait pas les autres mourir s’il le fallait elle ferait couler le sang… Elle pourrait même faire couler le sien en cas d’urgence.

Rassurée par ses pensées, elle attendit patiemment qu’ils entrent, elle les tuera dés qu’ils seraient tous rentrés dans la pièce, elle plantera son couteau au cœur ou au cou après ce qu’ils avaient fait, il ne méritait rien d’autre.

C’est alors que Melena rentra par le mur de droite avant de s’effondrer, Yoake sortit de sa cachette, mais déjà Zephyr la supportait de ses bras. La japonaise inquiète s’approcha de Melena, elle respirait et à part les blessures sur son visage ça devait aller. La nausée monta en elle lorsqu’elle vit les marques de strangulation. Mais contre toute attente, elle approcha une main tremblante sur son cou et la posa finalement sur son épaule, une larme coula le long de sa joue sans qu’elle ne sache pourquoi.

Zephyr n’attendit pas et se leva, il avait raison, elle n’allait pas flancher maintenant, serrant les dents, elle rangea son couteau et la bombe dans ses poche. Elle sortit un torchon qu’elle avait récupéré dans l’hôtel, elle trouva aussi un manche à balai et l’accrocha rapidement sur l’extrémité du manche, elle sortit enfin une bouteille d’alcool à brûler et en imprégna le torchon soigneusement pas trop non plus pour éviter de faire goûter le produit.

Zephyr demande si Alicia avait toujours le briquet et la Nippone l’entendit farfouiller dans ses poches.

- Eva, je vais m’en occuper prends la hotte avec toi et donne moi le briquet.

Sa détermination, une fois de plus l’aidait à prendre les décisions au bon moment. Elle n’était pas sportive certes mais, elle connaissait son corps et ses capacités combien de fois elle avait couru pour éviter le sang ou les cicatrices. Elle ne perdrait pas.

Elle sentit le briquet dans ses mains et dit en mettant son sac sur ses épaules.

- Je vous laisse 5 secondes d’avances dépêchez-vous.

Elle savait qu’il ne fallait pas jouer avec ce genre de produit aussi se retourna-t-elle face à la porte regardant partir ses compagnons, elle entendit à peine les voitures, elle alluma son briquet et enflamma sa torche artisanal. Elle la lança alors le plus en l’air et le plus loin possible et fonça sans se retourner. Ça marchera !! Elle en était certaine, mais elle n’avait pas le temps de vérifier les feux de la voiture l’éblouir l’obligeant à pivoter par la droite. Elle entendit des cris et une porte s’ouvrit, mais se fut tout elle continuait de courir et avait l’impression d’être devenue sourde, elle n’entendit plus rien l’explosion avait surement eu lieu, sinon comment pouvait-elle expliquer la fumé. Elle continuait malgré tout de courir et retrouva par chance ses compagnons. Ils étaient tous apeurés, mais il ne fallait pas rester sur place, il devait s’éloigner de l’entrepôt bientôt tout le monde se retrouverais là-bas. Les sons revenaient petit à petit et Yoake entendait maintenant ses compagnons courrirent.

Ils passèrent finalement devant une enseigne et tous s’arrêtèrent devant elle : un garage se tenait juste devant elle l’occasion parfaite de trouver des pinces coupantes. Et pour Yoake de voir combien de cheveux elle avait perdu dans cet incendie. Pour l’instant, elle ne ressentait aucune douleur, mais peut être que s’était dû à l’adrénaline.

Ils se cachèrent donc près d’un véhicule le temps de prendre une décision.
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Alicia Smith

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeMar 7 Avr - 21:52

Dommage, j’aurais aimé mettre le feu moi-même à ce bâtiment mais Yoake a l’air de bien se débrouiller pour ce qui est de faire une torche artisanale. C’est ainsi que je me retrouve avec un hotte  dans les bras à courir comme une timbrée suivit d’un Zéphyr portant une femme en robe de mariée. Je souris de toutes mes dents face à cette image surréaliste. Il ne nous manque plus que l’Eglise et un prêtre pour faire un mariage des plus originales. Cependant, je n’oublie pas que les cannibales de ce petit village viendront certainement se joindre à la fête. Je ralentis quelque peu afin de laisser le temps au brun d’arriver à ma hauteur pour sentir un souffle brusque et une odeur de fumée juste derrière moi. Ça a marché ! On a réussi à provoquer un incendie, maintenant il faut juste prier pour que cet événement occupe les habitants assez longtemps pour qu’on puisse fuir.

Quelques secondes plus tard, je suis soulagée de constater que l’asiatique se tienne juste derrière nous. Je ne veux même pas imaginer ce qui lui serait arrivée si elle s’était faite attraper par ces fous. Je peux revoir les hématomes autour du cou de Melena et les blessures qu’elle avait subi. Ces types n’ont même pas de scrupules à frapper une femme d’à peine 20 ans. De toute façon, ils sont même prêt à manger leurs propre invités alors je ne devrais plus m’étonner.

J’arrête soudainement ma course en voyant l’enseigne d’un garage. Le reste du groupe fait de même et nous nous cachons derrière une vielle voiture des années 50. Je remarque aussitôt que Melena commence à s’agiter entre les bras de Zéphyr. C’est plutôt une bonne nouvelle si elle se réveille aussi vite. De plus, il n’est pas difficile de savoir que vu notre situation, porter un corps inerte nous ralentit et nous mets un peu plus en danger. Nous échangeons des regards sachant très bien ce qui nous intéresse là-bas. Quelque chose pour couper le grillage. Un garage est l’endroit parfait pour trouver un tel objet. Même si le village semble être suspendu dans un temps remontant à un demi-siècle en arrière, ils doivent bien avoir de quoi faire du bricolage. Je tends la hotte à Yoake et reprend la lampe torche.

- Je m’en occupe, restez là…

Je me redresse prenant mon courage à deux mains et me précipite vers la porte. Pour l’instant la rue est déserte mais bientôt il y aura des patrouilleurs pour nous rechercher. Heureusement la porte du garage est vitrée et je peux jeter un coup d’œil à l’intérieur. Il fait sombre mais il me semble qu’il n’y a personne. Je tourne la tête et lève le pouce vers mes coéquipiers pour leur dire que tout va bien. J’observe de nouveau l’entrée et me dis que je peux peut-être briser la vitre pour ouvrir mais cela implique de faire du bruit. Je secoue la tête. Non ça ne va pas le faire. Puis, je repense à ces films où les personnages arrivent à ouvrir des portes avec seulement quelques épingles à cheveux. Encore raté, je n’ai aucune barrette pour me dépanner. De toute façon, je suis sûre que cette technique ne fonctionne pas en vrai… Dans un futur proche, je me promis de vérifier cela sur Wikipédia.

Je baisse la tête pour voir un tapis avec écrit « Bienvenue » en lettre jaune pétante. Mes sourcils se froncent. Non, ils ne sont pas assez stupides pour faire ça ? Je m’accroupis et soulève le tapis glissant ma main en dessous pour trouver une clé. Je reviens rapidement vers ma serrure et l’ouvre pour m’engouffrer dans le garage. En fait, si, ils sont assez stupides pour cacher leur clé dans les endroits les plus probables. Fermant la porte derrière moi, j’allume ma torche. Je sais que l’on n’a pas de temps à gaspiller, c’est pour cela que dès que je vois une table avec des outils je me précipite dessus. Evidemment, le propriétaire des lieux n’est pas non plus un maniaque de la propreté. Tout est bordélique et sans dessus dessous. Je me demande même si ils connaissent bien la marque « monsieur propre » ou encore « la fée du logis » dans ce village. Toujours est-il qu’il y a beaucoup de boîtes en fer, de clés à molette ou encore de perceuses. Je finis tout de même par trouver une grande pince bien coupante. Rouillée mais coupante.

Je ne perds pas plus de temps et cours rejoindre le groupe. Essoufflée, je peux maintenant entendre de l’agitation à quelques rues de nous. Nous nous mettons automatiquement à reprendre notre course ne prenant que les routes les plus discrètes. A chaque coin de rue, j’ai peur de voir surgir un homme armé prêt à nous canarder comme du bétail. Je suis rapide mais je me dis qu’il est peut-être plus sage de prendre une vitesse un peu plus lente pour éviter de m’épuiser trop rapidement. Je me force donc à ralentir.

- Oui, un groupe dangereux… trois femmes et un homme…

Je m’arrête instantanément et me plaque contre un mur pour éviter d’être vu. Deux hommes se trouvent en pleine rue. Il ne m’est pas difficile de deviner leur sujet de discussion. Je ne manque pas non plus d’observer qu’ils sont armés jusque aux dents.

- Ces malades ont foutus le feu à l’entrepôt. La plupart d’entre nous  vont là-bas pour éteindre l’incendie mais il nous faut des gars pour surveiller le périmètre… Ces types sont dangereux, ils ont tués plein de nos hommes dont Billy et Bald.

Je peux entendre la haine qu’il éprouve en entendant le ton qu’il prend pour parler de nous. Alors que l’un des deux hommes part de l’autre côté, le dernier reste pour faire la garde.

- Je crois qu’il va nous falloir faire un autre détour…

Un détour, hein ?  On va faire combien de détour encore ? On perd beaucoup trop de temps et puis, plus on fait de chemin, plus on a de chance de se faire coincer.
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Melena Autumn

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeMer 8 Avr - 13:47

A demi-inconsciente dans les bras de Zephyr, Melena respirait lentement. Chaque mouvement la faisait souffrir, mais l’une de ses mains fines s’agrippa fébrilement au tee-shirt de son allié. Son monde était flou, réduit à des tâches d’ombres et de couleurs en mouvements, mais un sentiment de reconnaissance gonflait lentement dans son cœur difficilement accessible. Elle avait méprisé l’hérpetophobe, l’avait pris de haut comme s’il était un arriéré qui débarquait dans une école de surdoués, et lui ? Il lui venait en aide. Oh certes, peut-être était-ce intéressé, peut-être qu’il ne cherchait qu’à préserver celle sans laquelle ils seraient encore dans la chambre d’Arty… mais leur plan était tout tracé, pas vrai ? L’incendie avait pris, ils n’avaient plus qu’à fuir cette ville de fous. L’adolescente était un poids plus qu’une aide à l’heure actuelle, elle était même celle qui avait provoqué la chasse, mais le jeune homme ne l’abandonnait pas.

Pourquoi ? A quel moment les voyageurs cessaient-ils d’être compatissants pour s’enfermer dans une solitude volontaire ? A quel moment leurs semblables devenaient des ennemis ? Elle avait oublié. Ses aventures n’avaient été qu’une pente lente vers la folie, mais les gestes comme ceux de Zephyr l’aidaient à y échapper encore un peu. Ne pas être une meurtrière mais être une simple jeune fille…

L’irlandaise revint à elle derrière ce qui ressemble à une vieille voiture. Ses yeux gris croisèrent ceux du gentleman qui la tenait encore dans ses bras. Elle se sentait encore comme enveloppée de coton mais ne voulait pas dépendre de lui plus encore. Avec un très léger sourire qui se mua plutôt en grimace de douleur, elle murmura un « merci » pour s’échapper et s’assoir au sol, à côté de son aîné, appuyée contre le flanc du véhicule qui leur servait de cachette.

- Je vais pouvoir suivre, c’est bon, assura-t-elle alors que sa tête douloureuse oscillait dangereusement.

Melena recomposait le puzzle de ce qu’elle avait raté sans un mot, observant Eva qui était occupée à pénétrer dans un garage. Face à leur dévouement, sa conscience lui dictait de leur dire quelque chose, même si ça ne changeait fondamentalement rien à leur plan de base :

- Ils…, sa voix était faible, ils ne veulent pas nous manger comme les autres… ils veulent nous capturer et nous torturer… je… c’est de ma faute. A cause de ceux que j’ai tué…, elle frissonna, alors si jamais… si jamais on a plus d’options, livrez-moi et enfuyez-vous. Je me débrouillerai.

Elle voulut ponctuer ses dires d’un sourire téméraire mais elle n’avait vraiment pas bonne mine. Pourtant, elle le pensait : en dépit de sa condition, elle se sentait capable de continuer à se battre, à échapper aux griffes des villageois. Mettre les lieux où elle se trouvait à feu et à sang, ça devenait presque une habitude…

S’ils l’avaient voulu, Yoake et Zephyr n’eurent pas le temps de protester, voilà que la blondinette revenait avec une pince coupante rouillée mais fonctionnelles. Il fallut se remettre en route. Sa hotte sur son dos, l’irlandaise suivait tant bien que mal. Chaque foulée était un supplice, mais tout serait mieux que de se faire attraper. Dans leur dos, le ciel noir était éclairé par la lueur orange des flammes qui dévoraient l’entrepôt que l'on devinait derrière les silhouettes étriquées des vieilles maisons. Un concert de cris, d’explosions et de sirènes de pompier usées se faufilaient dans toutes les ruelles : la diversion idéale, ce garde-manger était un rouage majeur de Quiet Hill.

Au moment où Alicia se plaqua contre un mur pour éviter de débarquer sous le nez de deux villageois, Melena imita le geste mais trop brusquement. Un voile noir s’étendit momentanément devant ses yeux et elle dut se rattraper à Zephyr pour ne pas tomber. Elle grelottait mais espérait que le jeune homme ne s’en rendrait pas compte. S’excusant du regard, elle reprit ses distances et entreprit de fouiller son barda alors que les deux « gardes » finissaient de parler d’eux en des termes amicaux.

- Attends, souffla-t-elle à l’intention d’Eva, j’ai une idée.  

La tension commençait à écraser ses épaules frêles. D’un moment à l’autre, quelqu’un pouvait débarquer et leur fuite prendrait un tout autre visage. Elle finit par sortir de sa hotte un triangle qui semblait tout à fait normal, l’élevant à hauteur du visage de ses acolytes d’une main blanche pour qu’ils puissent le voir :

- Quand j’aurais joué de ça, murmura-t-elle, tout le monde deviendra sourd dans un périmètre de 1km… nous y compris. On devra faire deux fois plus gaffe mais dites-vous que eux : ils ne nous entendrons pas couper le grillage, ni courir, ni rien. Même si quelqu'un nous voit, il ne pourra alerter personne… on a 1h pour être loin.

Ses orbes d’orage dévisageaient ses compagnons. A ses yeux, c’était la meilleure solution pour optimiser leurs chances. Les villageois étaient mobilisés ailleurs, occupés à empêcher le gros incendie de se propager, et ceux qui les cherchaient dans le coin seraient sourds… il ne leur restait plus qu'à raser les murs en faisant vite.
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Zephyr A. Grayson

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MessageSujet: Re: Chacun sa route, chacun son chemin ♫   Chacun sa route, chacun son chemin ♫ - Page 3 Icon_minitimeMer 8 Avr - 16:26

Alors qu'ils fuyaient, ils stoppèrent leur course devant le garage du coin. Zephyr ne s’attarda pas à contempler les environs, Eva ayant prit l'initiative de trouver de quoi couper le grillage. Il préféra se concentrer sur la jeune femme qui semblait émerger peu à peu dans ses bras. Posant un genou à terre, il l'aida à s'adosser contre la voiture derrière laquelle ils s'étaient cachés en attendant le retour de la jeune aventurière. Elle aurait encore eut besoin de repos, c'était certain. Mais elle semblait vouloir se débrouiller seule. Elle avait du caractère, c'était certain, et Zephyr ne connaissait que trop bien ce comportement. Des personnes qui, le crane à moitié ouvert, affirmaient au médecin qu'ils allaient très bien et qu'ils iraient encore mieux chez eux … Dans ces cas là, c'était soit de la fierté, soit de l'orgueil … ou simplement de la bêtise. Dans le cas de Melena, c'était difficile à dire. Peut-être ne voulait-elle simplement pas paraître faible devant des petits nouveaux. Zephyr aurait été bien incapable de deviner ce qu'elle avait put traverser depuis qu'elle arpentait ce monde, mais si chaque jour ressemblait à celui-ci, ce n'était pas étonnant que la jeune femme réagisse ainsi.
Quoi qu'il en soit, il ne s'opposa pas à son choix, répondant à sa grimace de douleur par un sourire bienveillant. Lorsqu'elle affirma pouvoir suivre le rythme, il en douta mais acquiesça simplement en répondant :
« Si tu as besoin je suis là. »

Risquant un regard vers la porte du garage, il espéra mentalement qu'Eva trouve rapidement ce dont ils auraient besoin. Plus ils restaient là et plus ils se mettaient en danger. Il était vital qu'ils bougent et vite. C'est alors que Mel proposa l'impensable. L'abandonner... la livrer ? Pourquoi pas la manger eux-même aussi ? Zephyr allait lui donner le fond de sa pensée lorsque Eva revint, triomphante, son butin à la main. Il était temps de partir. Voyant que Melena se débrouillait, même si elle titubait par moment, il la laissa faire, restant assez proche d'elle au cas où elle aurait présumé de ses forces. Ils n'avaient pas besoin qu'elle se blesse davantage en tombant dans sa course.

Finalement, son initiative était la bonne. A un angle de rue, ils durent stopper net, mais Melena se rattrapa de justesse à son bras. Plus par réflexe qu'autre chose, il l'agrippa de sa main libre. Avait-elle conscience que s'ils sortaient d'ici, il leur faudrait certainement courir des kilomètres avant de trouver un endroit sur où se cacher ? Si elle était capable de tenir le rythme, elle finirait quand même par s'écrouler. L'esprit avait beau vouloir... quand le corps disait stop, c'était lui qui remportait la bataille. Celui qui avait pondu cette phrase merveilleuse « quand on veut on peut », destinée à stimuler les esprits défaitistes mériterait de se retrouver planté au milieu de cette ville avec le seul désir de ne pas se faire bouffer... Il verrait alors si ses désirs pouvaient devenir réalité simplement parce qu'il le voulait très fort.

Si seulement c'était aussi simple... Melena fini par le lâcher et il fit de même, la regardant fouiller dans son barda et en extirper un nouvel objet miraculeux. Il faudrait qu'il trouve une boutique une fois qu'ils seraient sortis de là pour se trouver lui aussi une panoplie du parfait voyageur. Alors qu'il avait espéré un truc qui leur permettrait de passer devant les habitants sans se faire voir, elle leur proposa une toute autre option. Zephyr ne s'était jamais demandé ce qu'on pouvait ressentir en étant privé d'un de ses sens. Il allait bientôt le découvrir.

« C'est pas ce que j'aurais préféré mais ça peut marcher. De toute façon, au point où on en est... on n'a plus tellement le choix. »

A peine avait-il fini sa phrase qu'une nouvelle explosion déchira la nuit. Le feu avait dut se propager et toucher un nouveau bâtiment. Quoi qu'il ai put contenir, cela avait stimulé les flammes au point d'exploser. Zephyr avait sursauté, se tournant instinctivement vers le bruit. Malgré la distance qu'ils avaient déjà parcouru à travers les rues, il distinguait les langues de feu qui s'élevaient au dessus des bâtiments, comme les bras de centaines de monstres tentant d'attraper le ciel de leurs griffes écarlates. La fournaise s'étendait et il était probable que les habitants ne parviennent pas à la maîtriser. Il avait lu un truc une fois sur un quartier entier de Londres … ou était-ce Paris ? Qui avait brûlé tout entier parce qu'un simple incendie n'avait pas put être arrêté... Quoi qu'il en soit, ils ne resteraient pas là pour admirer le résultat. D'ailleurs, le type qui était resté là pour surveiller le coin se précipita vers l'endroit où l'explosion avait eut lieu. Il avait certainement compris qu'une paire de bras supplémentaire était finalement nécessaire... Mais cela ne suffirait pas.

Alors qu'il avait le regard fixé sur la rue qui était soudain devenue déserte, il sentit ses oreilles siffler faiblement... Puis il n'entendit plus rien. Melena venait d'utiliser son objet. Sans perdre un seul instant, ils se remirent en route. Traversant la rue occupée un instant plus tôt puis tournant dans une autre, se rapprochant toujours plus du grillage. Cette fois-ci encore, il ne s'éloigna pas trop de Melena. Puis ils arrivèrent à un nouvel angle de rue. Zephyr était en tête et, ayant l'habitude de se fier à ses oreilles, il ne lui était pas venu à l'esprit qu'il pouvait y avoir quelqu'un devant eux. Ce fut pourtant le cas. Alors qu'il tournait, il percuta de plein fouet une femme, s'étalant avec elle sur le sol. Le choc lui avait coupé le souffle. Par chance, la femme aussi semblait sonnée. Cependant, elle ne tarda pas à sortir de son ceinturon un petit canif dont l'objectif était sans sous entendu. Elle bougea alors les lèvres mais aucun son ne semblaient vouloir sortir de sa bouche. La femme, qui devait approcher de la quarantaine, avait les cheveux longs et auburn. Mais ce qui choquait sur son visage, c'était son expression. Jamais encore Zephyr n'avait vu une telle haine se dessiner sur un visage. Cette harpie n'avait qu'une idée en tête à cet instant. Tuer.

Mourir si prêt du but ? C'était ridicule. De là où il était Zephyr apercevait le grillage au bout de la rue. Ils n'avaient plus que quelques mètres à parcourir et ils étaient libres.
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