[Concours] Melena/Zak/James

(MESSAGE 1/3)

La forêt incarnation. Melena s’en souvenait comme si elle était venu y pique-niquer la veille ; sauf que son passage dans cette région on ne peut plus particulière n’avait pas été une partie de plaisir. Non, la dernière fois, elle avait eu à se plier à un boulot avec les deux voyageurs mâles qu’elle ne pouvait plus voir en peinture, à savoir Yoru et Liam. Si seulement elle avait pu s’en tirer les poches pleines, la pilule serait passée plus facilement, mais alors que leur groupe atypique avait rempli tous leurs objectifs, les druides chargés de les payer s’étaient – semble-t-il – montrés trop soûls pour verser leur salaire à l’asiatique et à la brunette. Ceci dit, la jeune fille ne cessera jamais de soupçonner le taulard de s’être enfui avec une bourse qu’ils étaient censés partager en trois, mais c’était une autre affaire.

A la faveur de l’après-midi fraîche et humide qui se complaisait à accrocher aux cieux des nuages gris pâles, la nécrophobe revenait avec pour mission de stopper un terroriste changé en pigeon qui avait semé des œufs explosifs dans toute la forêt. Si elle n’avait pas été habituée aux étrangetés de Dreamland et à la magie particulière de ces lieux, l’irlandaise aurait sûrement éclaté de rire avant de se demander si elle n’avait pas été infectée par des toxines hallucinogènes en voyant des arbres grincheux lui confier cette entreprise.

Changée en jeune varan bien plus tôt qu’elle ne l’avait prévu, à peine sortie des plaines de Gloutoniskaïa, elle avait dû cacher ses effets en lieu sûr et terminer le chemin avec son corps de reptile. Il lui fallut plusieurs mètres avant de se réhabituer au mode de fonctionnement de cette enveloppe charnelle, mais il fallait avouer que, même si elle préférait toujours son apparence d’adolescente, incarner un tel animal était plus qu’intéressant. Si jamais Liam reparaissait devant elle sous sa forme métamorphosée, elle lui trancherait la gorge avant de lui laisser le temps de recouvrir ses avantages humains.

Pour l’heure, ses deux compagnons s’avéraient être un caméléon et un hamster. Ne doutant pas des capacités que son camarade reptile pouvait mettre à profit dans leur travail – sa faculté de grimper aux arbres, sa vue, et même sa langue – ce fut son allié rongeur qu’elle toisa en premier. Ils ne disposaient que de 3 heures, ce qui était un délai extrêmement court pour traquer des œufs-bombes… sans compter qu’ils ne savaient pas vraiment comment les distinguer de vrais œufs. Avec un peu de chance, ils feront tic-tac.

L’irlandaise s’aplatit au sol jusqu’à ce que son museau soit plongé dans les feuilles mortes. Elle fixa James de ses yeux noirs de varan et lui dit :

- Grimpe, tu risques de t’épuiser beaucoup plus vite que nous, et on n’a pas vraiment le temps…

Elle attendit que son compagnon ait fini de prendre place sur son crâne pour se redresser lentement et commencer à avancer. Chaque fois que la langue fourchue jaillissait de sa gueule, réflexe de bête qu’elle réhabilita avec un certain plaisir, une foule d’odeurs et de parfum forestier inondait ses canaux olfactifs. De sa vue perçante, elle scrutait les alentours, levant parfois dangereusement la tête en oubliant la présence d’un hamster sur sa tête reptilienne.

- Il y a de fortes chances que les œufs soient en hauteur, commença Melena, mais on ne sait jamais, il faut regarder partout.

( 1/3)

James s'était toujours dit que si il devait se réincarner en animal ça serait en chat mais lorsqu'il pénétra dans la Forêt pour retrouver des faux œufs, une flaque d'eau reflétant son apparence lui révéla la vérité. L'adolescent était devenu un hamster et son pelage était à la couleur de ses cheveux, son air innocent toujours présent sur son "visage". Un craquement derrière lui le fit se retourner tomber nez à nez devant un espèce de lézard aux yeux sombres. Yeux que James écarquilla d’effroi avant de se rappeler qu'il s'agissait de Melena, transformé elle en cet espèce de créature écailleuse au même titre que l'autre personne les accompagnants.
Le Varan lui proposa de monter sur sa tête pour économiser ses petites pattes et dominé par l'instinct d'adoration des sensations fortes le hamster grimpa dessus prête à braver le vent et la tempête.

Le trio animal commença donc à avancer parmi les arbres en ayant l'objectif de détruire des œufs bombes cachés mais la question était : comment les trouver ? Melena avait raison, ils pouvaient être en haut ou en bas, n'importe où.

- Si au moins il y avait des indices ou une odeur particulière...c'est grand une forêt !

Lança t-il avant de se rattraper de tomber de justesse lors d'un nouveau mouvement de tête trop brusque de la part de son moyen de locomotion. En y pensant vue de l'extérieur ça avait l'air d'un dessin animé pour enfant. Trois animaux qui partaient à la recherche d’œufs qui allaient faire boum et mettre en cendre la forêt, détruisant l'habitat de nombreux animaux.

(MESSAGE 2/3)


Melena n’avait pas eu besoin de la contribution de James pour ce constat édifiant mais… certes, oui, une forêt, c’est grand. Le caméléon semblait aussi muet que lent à les suivre, et malheureusement, l’adolescente n’avait pas le temps d’attendre qu’il devienne plus loquace. Sa langue reptilienne lécha machinalement l’air, apportant toutes sortes d’odeurs qui ne l’aidaient en rien, puis poursuivit son avancé en scrutant les alentours. Quelque part, c’était stupide, car elle ne savait pas vraiment ce qu’elle cherchait, mais c’était toujours plus constructif que de ne rien faire.

Un instant, la nécrophobe se demanda en quoi le fait que la forêt incarnation brûle était son problème… mais elle songea vite que tant qu’elle se trouvait à proximité, il valait mieux qu’elle ne sombre pas dans les flammes. Si mourir n’était absolument pas dans ses fantasmes prioritaires, finir carbonisée devait flirter avec le bas de la liste. En passant proche d’un arbre large et couvert de mousse, un petit monceau de terre et de feuilles séchées attira son attention. Faute de meilleur piste, elle s’approcha et entreprit de dégager l’amoncellement avec ses pattes griffues. La morphologie des membres des varans adaptée à ce genre d’ouvrage, elle découvrit bientôt une paire d’œufs rouges qui émettaient un faible « tic-tac » monotone. Ils émanaient une odeur de fiente encore plutôt fraîche qui aurait fait plisser le nez de l’adolescente si elle avait forme humaine.

Pour l’instant, elle se contenta de secoua sa tête reptilienne et de reculer d’un pas. Là, ils en avaient deux. A moins qu’il existe à Dreamland des animaux qui pondaient des œufs écarlates avec minuteur intégré pour prévenir de l’éclosion, ceux-ci avaient bien été largués par leur terroriste ailé, maladroitement cachés. Melena ne savait cependant pas vraiment comment les détruire. Est-ce qu’il suffirait de les écraser ? Ou bien ils risquaient de lui exploser à la figure ?

Un frisson raidit sa peau d’écaille. Elle n’avait pas envie de prendre le risque de mourir bêtement… ni même de mourir tout court. Faisant siffler sa langue fourchu, elle s’approcha pour déterrer entièrement les bombes et les faire rouler jusqu’entre elle et le caméléon, avant de s’adresser à ses acolytes.

- Je ne suis pas sûr que prendre le risque de les détruire sauvagement soit une bonne idée… on pourrait tous sauter avec.

Elle marqua une pause, réfléchissant aux diverses options qui s’offraient à eux, mais ils n’en avaient pas réellement. La solution la plus sage serait d’emporter les œufs avec eux pour les sortir de la forêt avant le temps imparti, mais encore faudrait-il avoir la notion du temps, et bien qu’elle ait la peau d’un sac à main, la nécrophobe n’avait pas la montre qui allait avec.

- Si l’un de vous à un pouvoir susceptible de nous aider à nous en débarrasser, c’est le moment…

( Message 2/3)

Et une découverte une ! Heureusement que Melena était là pour pouvoir déterrer des oeufs cachés, pas sur que la condition d'hamster de James aurait pou faire ce si joli travail. Le petite boule de poil était descendu de la tête du reptile en attendant que sa camarade ramène les oeufs pour pouvoir les détruire. Le tout étaiy de trouver maintenant comment les désamorcer justement. Si le tic tac et la couleur faisait clairement penser à une bombe il y avait aussi deux petits fils qui dépassaient : un bleu et un rouge...Comme dans les films que James regardaient avec Jules le soir parfois. L'adolescent fronça donc les sourcils dans sa tête ce qui pour le hamster s’accommoda à remuer ses petites moustaches et son nez.
Impossible de se rappeler et à vrai dire il lui semblait que ça changeait tout le temps...James regarda le reptile et l'oeuf puis lui souffla même si lui même n''était pas vraiment sur de son choix.

- Fais moi confiance

Après tout il fallait bien tenter quelque chose et ne pas attendre que les oeufs explosent bêtement devant leurs yeux en sachant qu'il y en avait encore d'autre cacher quelque part. Prenant son courage à deux pattes, James approcha son museau de l'oeuf et plus explicitement du fil bleu qu'il commença à ronger.
Le rongeur arriva rapidement au bout grâce à sa particularité et de ses dents. Quelques secondes de suspens où son coeur palpitait terriblement se fit entendre et puis plus rien...plus aucun tic tac.

- Yahouuu

Heureux James se dressa vite fait sur ses pattes arrières et en tendit une à Melena pour qu'elle tape dedans.

- On est trop fort !

Même si c'était loin d'être fini c'était déjà bien. Maintenant il ne restait plus qu'à trouver les autres avant la fin du compte à rebours. Il fallait se remettre en route et comme au début James grimpa à nouveau sur la tête du reptile à la recherche des autres minis bombes, les oreilles et le nez aux aguets.
Au bout d'un temps indéfini un bruit reconnaissable entre milles, et sans doute qui n'aurait pas atteint les oreilles d'un humains atteignit celles du petit animal. Un tic tac familier sonnait dans le coin.

- Il y en a d'autres par ici...!

(Message 3/3)

Le hamster quitta son perchoir pour aller examiner les œufs de plus près. Melena le regarda faire d’un œil soupçonneux, et faillit lui dire de ne pas y toucher lorsque ses moustaches de rongeur frémirent. Néanmoins, ce dernier lui demanda tout naturellement de lui faire confiance et soudainement, l’adolescente sentit qu’elle pouvait croire en cet être vivant minuscule. Certes, il n’en restait pas moins que ses entrailles se tordaient à l’idée qu’elle puisse mourir dans une explosion, mais elle croyait en les capacités sans doute insoupçonnées de son acolyte miniature. D’ailleurs, elle n’avait plus que lui, car leur camarade caméléon venait de se faire la malle sans prévenir personne.

De mécontentement, la langue de reptile de la nécrophobe se darda machinalement, mais sa vue perçante ne décelait aucune trace de Zak. Ce fut l’exclamation de satisfaction du psychotique qui la tira de ses recherches infructueuses et elle put à son tour constater que les œufs rouges ne produisaient plus le moindre son. Visiblement, James avait rongé l’un des fils, ce qui avait stoppé le processus d’armement de la bombe. Melena resta sans voix. Lorsque James lui tendit une patte ridiculement petite comparée aux siennes, elle y tapota du bout d’une griffe sous le coup de la surprise : James s’était simplement conduit comme l’aurait sans doute fait n’importe lequel des hamsters… ce qui signifiait qu’il aurait pu tout aussi bien les faire tuer.

Pourtant, elle ne pouvait pas s’empêcher de lui faire confiance, comme ci ces quelques centimètres fragiles d’os et de chair étaient une bonne garantie dans cette mission dangereuse. Leur duo reprit la route, un peu à l’aveugle faute de mieux, et au bout d’un certain temps, le psychotique affirma que d’autres œufs se trouvaient dans les parages. L’idée d’en douter ne vint même pas à l’irlandaise, même si son ouïe désavantageuse de varan ne percevait aucun « tic-tac ». Guidée par son petit compagnon, elle put cernée la zone dans laquelle les bombes se trouvaient mais en levant la tête – menaçant de désarçonner James par la même occasion – la jeune fille s’aperçut que le nid qu’ils cherchaient se trouvait en hauteur.

- Ils sont là-haut, désigna-t-elle d’une secousse de tête qui faillit faire tomber son hôte. Je crois qu’il y en a… cinq.

L’arbre n’était pas très haut, il ressemblait fortement à un saule pleureur dont les longues tiges se répandaient comme une chevelure de verdure dans un petit étang vaseux qui luisait d’éclats émeraudes. Cependant, Chéddar avait prit soin de déposer son paquetage sur les branches les plus hautes, à un endroit difficilement accessible pour un hamster ou un varan. Melena songea un instant à tenter le coup, mais la disposition des ramifications lui rendraient la tâche trop difficile, voire impossible. En tant qu’adolescente humaine, elle aurait pu le faire sans problème, mais là…

A cette pensée, une idée glauque germa dans son esprit. Elle fit quelque part en arrière et demanda gentiment à James de quitter son perchoir.

- Je vais essayer de les récupérer, expliqua-t-elle.

Aussitôt dit, elle déclencha son pouvoir en matérialisant son coffre à cadavre. Ce dernier s’extirpa du sol dans un concert de craquement, naissant d’une fumée noire opaque qui se dissipa par magie lorsque l’objet fut entièrement apparut. Son apparence de vieille trouvaille de grenier jurait totalement avec les lieux, mais l’heure n’était pas à un concours d’esthétisme. Lentement, le couvercle se souleva, grinçant comme un râle de mort, et un corps sans vie s’extirpa docilement, manipulé par une Melena au mieux de sa concentration.

C’était la carcasse d’une femme d’âge moyen qui portait encore les stigmates d’ecchymoses sur sa peau délavée. L’irlandaise ne savait plus où elle l’avait récupérée, mais qu’importe, même si sa robe n’était pas forcément la tenue de circonstance pour grimper aux arbres, elle avait deux bras et deux jambes, ce qui était amplement suffisant.

Dirigé par la nécrophobe qui frémissait à la vue de ces chairs inertes, la charogne s’avança vers le saule et commença à grimper. Sa vue précise de varan lui permettait de suivre ses mouvements au travers les rideaux de feuillages, mais plus d’une fois, la marionnette manqua de tomber alors que ses vêtements restaient accrochés aux branches. Cette scène avait quelque chose de sinistrement absurde : un cadavre escaladait un saule pleureur pour récupérer un nid plein d’œufs rouges qui produisaient un bruit d’horlogerie. Lorsque la femme sans vie fut enfin stabilisée sur l’une des plus hautes branches avec les bombes dans les mains, Melena articula doucement pour ne pas perdre en concentration :

- Je les tiens, mais le plus dur va être de redescendre…

Un pic de douleur signalant que son pouvoir touchait à sa fin survint alors qu’elle n’avait pas encore fait la moitié du chemin. Pressée par le temps, son cœur s’emballa et si elle avait toujours été un mammifère, une goutte de sueur aurait très certainement dégouliné sur son front. Contrôler une charogne qui devait revenir des hauteurs d’un saule avec trois membres, tandis que la main restante tenait fermement un nid remplit d’œufs explosifs relevait de l’épreuve de force. Lorsqu’enfin, le cadavre féminin posa pied à terre, la nécrophobe s’effondra d’épuisement en même temps que la carcasse vacilla, libérée de son contrôle.

Les bombes roulèrent en s’éparpillant, d’ailleurs l’une d’elle atterrit même sur les rives de l’étang et entama une flottaison paresseuse. Paralysée par sa migraine, l’irlandaise ne put qu’entendre son coffre disparaitre après avoir rappelé à lui sa marionnette morbide. A James de jouer désormais.

(Message 3/3)

Fier comme un paon, ou plutôt comme un hamster. James guida son compagnon vers le bruit du tic tac qui se faisait de plus en plus bruyant. Il n'y avait aucun doute que les oeufs explosifs étaient dans le coin. Heureusement que le reptile avait une meilleure vue que lui et par un merveilleux hasard il leva la tête au bon endroit décelant cinq oeufs...posés tout là haut. Même si les hamsters étaient de bon grimpeurs escalader un arbre ne serait sans doute pas dans ses fonctions, déjà qu'il avait du mal à tenir sur cette tête qui n'arrêtait pas de bouger...
Comment diable aller à cette branche ? Melena sembla avoir trouvé une idée et demanda à James de descendre ce que ce dernier fit et attendait l'idée de sa camarade. Cella ci fit alors apparaître un coffret, qui ne contenait pas des bijoux mais...des cadavres. les yeux du rongeur s'écarquillèrent et son poil se hérissa devant tant d'horreur, encore plus quand l'un deux se mit debout. L'adolescent alla se cacher vite fait bien fait derrière un petit rocher pas loin, terrifié. Il n'osa même pas regarder l'ascension de la morte jusqu'à entendre les tic tic bien distinctement comme arrivé à bon port. Le hamster sortit alors pile au moment où tout s’écroulant, le lézard et le pouvoir de ce dernier prit fin. James regarda alors les oeufs et l'un d'eux rouler vers la rivière...

- La rivière !!!

S’exclama t-il à voix haute avant de courir rapidement le stress montant en ayant peur que l'oeuf soit perdue. Remarque une explosion dans l'eau...Non il fallait qu'il récupère l'oeuf.
Et comme dans les dessins animés où dans une scène un petit courait et devenait grand, là le hamster se transforma en ours ce qui lui permit d'atteindre rapidement l'eau en pourchassant l'oeuf.
Plusieurs fois il tenta t'attraper la bombe avec sa patte et enfin il réussit, l'oeuf nichant au creux de sa patte. Un sourire carnassier orna sa bouche de mammifère puis Jules sortit de la rivière, posant ses fesses sur le sol. Précautionneusement il arracha le fil bleu à l'aide de l'une de ses griffes puis partit retrouver Melena à l'aide de son odorat.

L'ours fit subir le même sort aux autres oeufs puis lorgna le reptile qui semblait au bout du rouleau. Apparemment il ne restait plus que lui dans la place et il avait la flemme de chercher le reste, si il en restait. Jules prit Melena et la posa sur son dos parce que quand même elle avait fait du bon boulot puis fit demi tour retournant leur pas pour sortir de cette forêt magique qui n'avait rien d’autre à faire de transformer les gens en animal.

HRP : Pour les groupes qui ne sont plus que 2, comme nous, on a décidé d'accorder un message de plus aux participants. D'où... le fait que je poursuive, tant bien que mal T-T.

(Message 4/3)

Sa migraine était effroyable, véritablement paralysante. Chaque fois qu’elle essayait de faire un mouvement, un filin de douleur l’élançait jusqu’à son cerveau, comme si tout son système nerveux avait été carbonisé. Ses paupières de reptiles à demi closes, elle vit à peine la transformation du hamster en ours, et resta dans un état proche de l’évanouissement jusqu’à ce que Jules la prenne sur son dos comme un bagage à transporter. Le varan aurait bien voulu protester, mais avec la bombe qui résonnait dans l’enceinte de son crâne, ce qui devait être de la persuasion devint une voix faible et saccadée :

- Hey… repose… moi.

Sa langue reptilienne siffla, pur réflexe animal, et pour définitivement convaincre l’adolescente imaginaire de lui laisser la possibilité de regagner le plancher des vaches, elle lui planta légèrement ses griffes dans le dos. Une fois sur l’herbe, elle fit quelques pas maladroits, incapable de garder les yeux complètement ouverts avec son mal de tête, puis s’immobilisa en fouettant l’air de sa queue.

- Pourquoi tu n’as pas… dit avant que tu pouvais faire ça ? Tes… sens d’ours seraient utiles pour trouver d’autres œufs… il faut qu’on continue.

Elle ne comprenait pas bien la raison pour laquelle le psychotique avait pu faire ça, mais pour l’instant, il n’y avait pas la place dans son crâne pour les questions superficielles. Pour montrer qu’elle ne comptait pas lâcher, elle reprit leur route initiale tant bien que mal, en signifiant à Jules de la prévenir s’il entendait quelque chose. L’étang où avaient failli divaguer l’un des œufs n’était pas très profond, autorisant une traversée de laquelle le varan sortit toutefois à demi couvert de vase. Pestant contre la crasse qui collait désormais à ses écailles, laissant dans son sillage une trainée verdâtre, Melena ne se laissait pas perturber et marchant d’un pas alourdit par sa migraine jusqu'à une croisée des sentiers.

L’un d’eux était bordé de multiples fleurs rouges aux pétales arrondis dont certaines flânaient au ras du sol, et d’autres s’élevaient sur d’élégantes tiges tourbillonnantes. Il fallut y regarder à deux fois pour que sa bonne vue de reptile lui rapportent que plusieurs œufs rouges étaient disséminés dans ce champ écarlate, narguant les voyageurs avec une arrogance invisible. Finalement, Chéddar n’était pas QUE stupide… plus elle tentait de déceler les bombes parmi la végétation, moins elle arrivait à les voir. Les fils bleus qui dépassaient des œufs explosifs auraient pu être des indices notoires… si seulement certaines tiges n’adoptaient pas naturellement une teinte océan.

Se concentrer pour séparer le vrai du faux ne faisait que renforcer sa migraine ; pourtant, ils ne pouvaient pas passer à coté de ce nid, quand bien même cela reviendrait à chercher une aiguille dans une meule de foin. Au moins, les fleurs ne faisaient pas « tic-tac » elles… normalement. Fiévreusement, l’irlandaise se tourna vers l’ours pour lui demander :

- Tu veux bien m’aider ? Il faut séparer les œufs du reste…

Malheureusement, cette demande était sans compter qu’une fois qu’on était trop proche de cette étrange forêt de têtes rouges, le bord lisses des pétales se dentelait subitement de petites canines qui cherchaient à mordre les importuns. Melena recula soudainement, évitant de justesse de se fait gober un œil, toisant les coupables qui reprenaient leurs apparats naïfs comme si de rien était. Non, ça n’allait pas être évident du tout…

Jules tenait toujours le reptile sur son dos et entendit ce dernier lui dire de le déposer. Et puis quoi encore ? Pas question de rester ici ! Seulement Melena ne sembla pas d'accord avec ça et planta ses griffes dans le corps de l'ours qui du coup la fit tomber sur le sol. Très bien qu'elle se démerde ! Jules regarda le varan faire des pas maladroits comme si il était bourré. Il lui demanda alors pourquoi il l'avait pas fait avant. Bah tout simplement parce que James n'avait pas activé son pouvoir de transformation...quelle question de merde.

- J'en sais rien c'est venu comme ça

Feindre l'innocence c'était bien mieux que de lui raconter sa vie. En plus ce truc écailleux était suicidaire, c'était bien sa veine. Jules en avait ras le cul de cette mission et tant pis si cette forêt exploserait et serait réduits en cendres ce n'était pas son problème. Mais James lui en voudrait d'avoir laissé sa "charmante" coéquipière toute seule. L'ours suivit donc le varan jusqu'à un croisement. Un tic tac perçait ses oreilles, il y avait des bombes pas loin et à en croire Melena elles se trouvaient dans ce champ. Génial. Jules aurait accepté de l'aider si les fleurs auraient été inoffensifs.

- Tu déconnes là...? T'es sur le point de crever et tu veux que je me fasse bouffer ? Rien à foutre on rentre je tiens à ma vie !

Tant pis si la demoiselle ou la femme le détesterait, de toute façon il était pas là souvent et puis ça serait son créateur qui porterait le chapeau. Jules donna un coup de patte surprise au varan pour l’assommer et le porter cette fois ci sans qu'elle proteste. Non mais...il y avait des limites. L'ours se dirigea donc vers la sortie au trot et arrivé dehors reprenant forme humaine Jules laissa le corps endormie de sa partenaire sur le sol d'un air dégouté. Une meuf à poil brrr...Le jeune homme alla rejoindre le coin où James avait laissé ses habits et s'habilla. La prochaine fois il dira à James de refuser de sauver les petits animaux de la forêt.