Hypnose : l'Exil
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 Après la guerre, ben plus de guerre...

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Selene Nymphadora

Selene Nymphadora


Maladie mentale : TOC des épouvantails

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeDim 3 Mai - 9:58

Selene se sentit désolée d’avoir posé la question des films quand son amie lui confia que ses derniers temps dans le monde réel étaient loin d’être roses mais son rire la rassura. Elle ne lui en voulait pas, alors elle chassa vite de son esprit cette angoisse supplémentaire et attendit patiemment que la séance commence. Plus le temps passait, plus une certaine appréhension grandissait : avait-elle choisi le bon film ? N’allaient-elles pas s’ennuyer ? Ses craintes s’effacèrent dès les premières notes d’une bande-originale tout simplement enchanteresse. L’histoire était captivante, les effets 3D surréels, l’immersion impressionnante, le dénouement ravissant.

Un sourire conquis flottant sur ses lèvres roses, la galloise resta accrochée à l’écran jusqu’à ce que le générique se termine et que les lumières se rallument, signifiant définitivement la fin de la séance. Elle suivit alors Anastasia, sur un petit nuage, et bailla également en retrouvant la fraicheur nocturne. Les hauts lampadaires projetaient des halots d’une blancheur irréprochable qui se reflétaient sur les fines couches de neige qui s’étaient attardées sur certaines devantures de boutique. Quant aux néons colorés et autres écrans publicitaires, ils diffusaient toujours en continu, inépuisables. Les yeux de Selene s’agrandirent quand elle s’aperçut, sur l’horloge d’un magasin, qu’il était près de 2h30. Elle n’avait pas vu le temps passé !

Tout en marchant aux côtés de l’émotive, elle fouillait dans sa mémoire pour se rappeler le nom de l’hôtel. C’était bien beau de vouloir y retourner mais encore fallait-il être capable de le retrouver : ce n’était pas en déambulant au hasard dans la métropole qu’elles risquaient de remettre la main dessus. Elle allait répondre à son amie quand celle-ci entreprit soudainement de l’embrasser avec affection. Surprise par cette effusion de douceur, elle rendit maladroitement son étreinte et ses baisers à Anastasia en bafouillant :

- Je… euh… je t’adore moi aussi… sincèrement... c’est vraiment super qu’on se soit trouvées ! Euh…

Une étrange chaleur se diffusa dans tout le corps de l’adolescente et cette fois, l’alcool local n’y était pour rien. Elle se sentait tellement bien dans les bras de son aînée que c’était… indicible en fait. Il y avait quelque chose de fusionnel, de passionné, de magnifique.

Anastasia supposa, certainement à très juste titre, que la rouquine souhaiterait peut-être partager sa chambre avec Julian. A dire vrai… elle ne savait plus trop. Oh bien sûr, elle l’aimait et avait été touché par son cadeau un peu plus tôt. Mais depuis leur retour des mécanoplaines, elle avait l’impression qu’un fossé invisible s’était, sans raison, creusé entre eux deux.

- Je ne sais pas…, répondit-elle lente sur un ton hésitant, mais de toute façon tu ne voulais pas qu’on trouve un vol pour Gloutoniskaïa ? Le trajet va être long, je pensais plutôt dormir dans l’avion… ou dans le dragon, ou n’importe quel moyen de transport disponible.

Elle rit en repensant que la dernière fois qu’elle avait voyagé en long courrier, c’était effectivement dans une cabine accroché au ventre d’un dragon. Se dirigeant vers un plan de la ville que venait de libérer une famille de trois enfants, elle poursuivit :

- Enfin dans tous les cas, il faudrait repasser à l’hôtel pour voir si Julian est rentré. Il est vraiment tard mine de rien et je t’avoue que je me sens fatiguée, je ferai bien un petit break.

Selene s’était souvenu du nom de leur logement provisoire. Elle n’eut qu’à l’entrer dans un onglet de recherche du plan interactif pour que le chemin le plus cours lui apparaisse. Au final, puisqu’ils s’étaient surtout déplacés à pieds, ils ne s’étaient pas bien éloignés : c’était à peine à 15 minutes de marche. Se lovant contre le bras de sa meilleure amie, elle prit la route après s’être bien appliquée à retenir leur trajet.

- C’est vrai que Léorio a bien fait de ne pas venir, commenta-t-elle en reprenant le fil de la conversation, j’espère qu’il va bien… tu sais, peut-être aussi qu’il s’est réveillé. On ne sait jamais quand les voyageurs vont se réveiller.

Sauf ceux qui ne s’étaient qu’endormis en vérité. La rouquine ne le savait pas encore, mais elle était capable de regagner le monde réel dès qu’elle le voudrait mais pour l’heure, elle se refusait à perdre la moindre seconde avec Anastasia. Une partie d’elle s’en voulait de ne pas plus s’inquiéter du bien-être du vieux prêtre, mais c’était ainsi. Elle avait du apprendre qu’à Dreamland, on peut perdre de vu les gens aussi subitement qu’on les a rencontrés… et parfois ce n’est pas plus mal. Que serait devenue sa vie si elle était toujours en compagnie de Jonh et Liam ?

De retour à l’hôtel dont l’accueil était bien évidemment ouvert 24/24h, ce n’était pas un homme au physique de prince jamais qui les attendait dans une droiture impeccable mais une femme à la beauté tout aussi superficielle. Avant même que les deux comparses n’aient commencé à parler, elle eut l’air de les reconnaître puisqu’elle se permit de directement leur dire d’une voix laconique :

- Excusez-moi, vous êtes bien mesdames Selene et Anastasia ? Vous avez loué une chambre chez nous hier ? Un de vos amis a laissé un message. Un certain… Julian McMorre. Il a dit être en prison et avoir de gros ennuis.

Les entrailles de la rouquine parurent se geler sous le choc. Toute la magie de la soirée venait de se volatiliser en un instant, la rappelant douloureusement à la dure réalité ; pour ça, elle en voulait un peu à son petit-ami. Effarée, elle se tourna vers son aînée, incapable de prononcer le moindre mot. Dans quoi s’était-il encore fourré ?
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Julian McMorre

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeDim 3 Mai - 13:53

À s'en croire en plein film, Julian put voir arriver une jeune femme caricaturale de la frustrée sévère gradée. Ça l'en fit sourire jusqu'aux oreilles au moins le temps que les deux gorilles – caricaturaux eux-aussi – viennent « l'aider » à se diriger jusqu'à une pièce tout à fait sobre, mais peu rassurante. Il aurait pu être appréciable que ces derniers aient des poignes moins fortes alors même que ses muscles étaient encore si douloureux.

Dans tous les cas, pour ne pas arranger les choses, la petite salle était elle-même digne d'un film d'espionnage. Et tous ces clichés commençaient déjà à fatiguer le phobique, à peine remit de sa crise. Il tenta de se réfugier mentalement derrière le fait qu'il s'agissait pour lui de la première fois que cette situation se présentait à lui, et n'était ainsi pas normale, mais le mal de tête qui pointait le bout de son nez ne l'aiderait pas à rester aimable durant le futur interrogatoire.

Une fois tout le petit monde à sa place, la scène débuta par un discours de présentation. Donc, ces gens agissaient pour le compte de la gardienne de la tour ? Autrement dit, juste des pions qui voulaient se faire mousser face à quelqu'un qu'ils considèrent comme moins que rien. La jeune femme tenta même de se donner encore plus d'importance en parlant de terrorisme et de l'importance de la protection du lieu. Le pire là dedans était à coup sûr qu'elle croyait dans son blabla, se sentant réellement puissante et importante. Et ce n'est pas l'espèce de regard perçant qu'elle lança qui déstabilisa le jeune homme. Pour lui, même s'ils avaient certes du pouvoir sur sa situation actuelle, ce n'étaient que des sous-fifres se croyant bien plus important que ce qu'ils étaient.

De toute façon, à l'heure actuelle, il avait maintenant trop de mal à la tête pour se formaliser de toute cette comédie, et voulait juste que ça passe, mais le regard de poisson rouge qu'il exprimait fort bien n'était pas pour arranger la situation. Des gens comme madame la coincée préféraient avoir des clients effrayés en face d'eux.

Puis vint le début du « jeu » avec la pose des électrodes, la machinerie se révélant être donc un détecteur de mensonge « parfait ». Comme présupposé par son hôte, cela capta l'attention de Julian, mais pas de la bonne manière. À ce qu'il en savait, aucun appareil quel qu'il soit ne pourrait être fiable à 100 %. Il manqua à cette annonce d'exploser de rire. Si ils avaient raison, il le voulait absolument, parce que dans ce cas, il s'agirait là d'un appareil carrément hors normes.

Bref, la première question, classique, concernait son nom, son âge et ses pouvoirs. En temps « normal », il aurait probablement raconté beaucoup d'idioties énervantes en plus de donner la réponse, mais il su se retenir au moins en partie.

- Hum... Si vous tenez tant à savoir, j'ai 26 ans, mais vous m'excuserez du manque de précision, je n'ai pas le nombre de mois et jours supplémentaires précis – et voyant le regard en face, tenta de réduire le ton cassant utilisé – et pour mon nom, je vous donne le prénom cadeau : Julian Mc Morre. Mes pouvoirs, j'en ai qu'un à ce que je sache, je change de vêtements en fonction du lieu où je suis, et j'arrive même à récupérer pendant un temps cours à récupérer mes fringues de départ, d'arrivée dans ce monde. Ça vous va... ?

La réponse à cette question ne vint pas, et seule une femme au visage de marbre et au regard piquant, possiblement intimidant pour d'autres personnes, continua les questions après avoir appuyé plusieurs fois sur la tablette. Le sujet des questions : la raison de sa présence à Techyo et ses compagnons.

- Ce que je fais dans vot' ville ? Demandez ça aux autorités d'Elipse. À ce que j'ai compris là-bas, tous les voyageurs comme moi débarquent dans leur ville, et ils nous aiment pas. Et je crois que mes camarades et moi-même avons fait office de cobayes pour eux, en étant jeté ma foi d'assez haut sur une soi-disant invention anti-voyageurs, un dôme. Si il fonctionne en balançant les gens comme moi ici, c'est votre soucis, pas le miens. Moi, tout ce que je veux c'est qu'on m'emmerde pas et que je comprenne ce que je fous dans ce monde tout sauf normal.

À en croire le visage de son interlocutrice, particulièrement impassible mais sous-tendant, il le savait, une belle couche d'énervement face à sa manière de répondre, Julian comptait se reprendre durant les prochaines questions et au moins pour la suite de sa réponse. Mais comment lutter face à tant de fatigue – provocant cette façon de répondre – après un tel combat mental effectué plus tôt ?

- Et ouai, je suis pas seul à être venu, on a été balancé à 4 sur le dôme et on est tous arrivé ici, près de l’hôtel que j'ai appelé tout à l'heure. Je suppose que j'étais écouté lors de l'appel, donc suffit de mettre l'enregistrement en route pour savoir qu'y a deux filles dans le groupe et qu'elles vont finir par rentrer à l'hôtel. Le 4ième, il nous a plus ou moins abandonné pour faire des courses quand on est parti pour faire un travail histoire de se faire un peu d'argent. J'ai aucune idée de où il est, p'têt à l'hôtel d'ailleurs...

Et la prochaine salve de question ne se fit pas attendre, ayant à peine le temps de finir sa phrase. L'ambiance n'était pas vraiment au beau fixe dans cette salle, et Julian avait hâte que cela finisse. Sujets présents : ses connaissances de la tour et intentions, surtout quand on lui avait demandé de s'arrêter. Peu évident de répondre simplement à cela, surtout quand sa mémoire faisait souvent défaut par rapport aux informations qu'on lui donnait...

- Alors... La tour, j'crois m'souvenir qu'on m'a dit qu'il y a en plusieurs dans votre monde et qu'il vaut mieux ne pas les approcher, que c'est suicidaire. Mis à part ça... Là comme ça je sais plus, j'ai vraiment mal à la tête, j'ai une sale mémoire et je suis fatigué. Au mieux on m'a dit que vos tours ont des gardiens, je crois, ouai c'est ça. Après, soit j'en sais rien, soit je m'en souviens plus.

Répondre à la suite signifiait parler de son problème, sa phobie. Oh, cela aurait pu ennuyer bien des gens de se dévoiler, mais pas le phobique, qui assumait cette dernière. Il n'avait pas non plus envie de s'amuser...

- Ce que je voulais à votre tour ? Comment vous expliquer ça simplement, parce que je suppose que vous voulez du simple hein ? Alors bon... Les psy' que j'ai vu dans mon monde disent que je suis phobique de la normalité, et effectivement, faire comme tout le monde me rend malade à en mourir. Vous pensez bien que dans ces conditions, si c'est pas normal, j'ai pas pu m'empêcher de venir. J'avais abandonné l'idée à la base mais j'vous avoue que c'était plus fort que moi, alors quand j'ai pu venir sans mes camarades, j'ai foncé sans même y penser. Après, j'ai fais une crise en regardant vot' tour depuis le dehors de la place, après je me suis réveillé dans ma cellule. J'ai aucune idée de ce qui s'est passé. P'têt qu'inconsciemment, même si votre tour m'en a rendu malade, j'ai voulu m'approcher... Et forcément, si je suis plus là, vos gardes je les ai même pas capté hein... Bref, ça va vous ? Ou plus ?

Pour toute réponse à son insolence, il eut le droit à un « merci de votre coopération, ce sera tout pour les questions » glacial de la part de la gente dame.

Et il n'y avait plus qu'à attendre la suite maintenant, espérant que cela viendrait vite et qu'on le laisserait se reposer. Il se sentait vraiment mal et avait des difficultés à garder sa concentration. Que cela finisse vite...
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Le Marchand de sable

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeDim 3 Mai - 20:09

Ce type était décidément d’une insolence imbuvable. Alessa l’écoutait parler sans faire montre de son envie de lui coller une claque qui le remettrait à sa place. Avec l’expérience, elle avait appris à ne plus se laisser influencer par les tentatives de désinvolture – ou d’intimidation – des détenus. Au final, ils devaient bien se plier à ce qu’elle décidait et c’était très rarement de gaieté de cœur. Arrivée à la fin de l’interrogatoire, ses deux collègues lui jetèrent brusquement un coup d’œil comme si elle allait exploser ou éclater de rire. Soit… donc ce type n’était qu’un fou, ou un simple d’esprit, ou les deux. Braver un interdit parce que « ce n’est pas normal »… il allait apprendre que céder à ses pulsions pouvait lui coûter cher.

Après que la capitaine l’eut congédié, Julian fut raccompagné dans sa cellule par les sous-officiers qui se permettaient cette fois quelques sourires en coin. Dans la salle d’interrogatoire, Alessa analysait les résultats de son logiciel. En vérité, c’était un peu mieux qu’un simple détecteur de mensonge : elle pouvait effectivement savoir si son prisonnier avait essayé de l’embobiner, mais pouvait également déchiffrer ce qu’il n’avait pas dit. Par exemple, qu’il n’était pas intimidé, qu’il avait le béguin pour l’une des filles dont il avait parlé et que le dernier « travail » qu’il avait évoqué ne lui avait rien rapporté. Après tout, le cerveau ne fonctionnait qu’à base de signaux électrique… avec les bons stimuli, le matériel techyoïte pouvait lire tout ce qui s’y passait.

Après avoir pris le temps de conclure l’analyse, l’enregistrer et faire un rapport soigné, il était déjà 2h du matin. Depuis combien de temps l’autre rigolo attendait ? Elle ne savait pas, et elle s’en fichait pas mal. La capitaine s’autorisa même un café et quelques galettes de riz avant d’aller elle-même à la rencontre de Julian. Une lumière s’alluma dans le couloir plongé dans la pénombre, n’éclairant que la silhouette gracile d’Alessa qui le dévisageait à travers la paroi translucide. Il ne dormait pas, ça lui épargnait donc d’avoir à le réveiller.

- Monsieur McMorre, commença-t-elle froidement, il s’est avéré effectivement, en analysant les résultats du Cérébr0 que vous n’étiez qu’un idiot qui avait envie de sensations… « anormales », elle laissa planer ce mot comme s’il était répréhensible en soi, bien entendu, aucune charge ne sera retenue contre vos amis et les effets du dôme d’Elipse ne sauraient constituer une circonstance atténuante.

Elle croisa les bras sous sa poitrine au petit bonnet, un sourire en coin comme si elle était en train de punir un élève de maternelle.

- Vous allez passer la nuit ici, histoire que vous puissiez réfléchir à vos actes. Je sais que vous avez laissé un message à vos amies mais même si elles se présentent, aucune visite ne sera permise avant 10:00. Vous serez libérés à 12:00, elle laissa passer un instant, laissant croire qu’elle passait l'éponge, puis ajouta avec une lenteur assassine, votre caution de sortie a été transformée en amende. 1000 rubz à verser aux autorités techyoïtes. Comme vous n’avez pas de quoi en payer l’intégralité, nous prélèverons une première partie sur l’intégralité de vos possessions. Ensuite vous serez taxés à 50% sur toutes – et je dis bien toutes – vos futures entrées d’argent jusqu’à ce que votre amende soit entièrement payée.

Sur ces mots, elle s’en fut sans un regard de plus pour Julian et la lumière s’éteignit. Des lors, il était démuni de ses pauvres 115 rubz d’économies. Avant même qu’il ne soit sorti de prison, un petit robot percepteur aura été programmé pour se manifester instantanément chaque fois que le phobique recevra de l’argent, sous n’importe quelle forme.
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Anastasia Waitten

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeDim 3 Mai - 20:45

Anastasia fut émue du retour d'effusion de son amie qui paraissait toute intimidée mais en même temps, elle fut surprise par le peu d'entrain qu'elle avait à l'idée de partager la chambre avec son amoureux.
Cela ne dérangea absolument pas la jeune-femme, au contraire, d'autant qu'elle se sentait un peu stupide de ne pas avoir songé que le trajet en avion serait suffisamment long pour pouvoir dormir dedans. Quand elle entendit qu'il était possible de voyager sur un dragon, elle ouvrit de grand yeux étonnés: elle avait l'impression qu'on lui proposait d'être à nouveau dans le film.
Dans un dragon ? s'écria t-elle aussi excitée qu'une enfant
pourquoi pas, ce serait vraiment amusant !
Elle regarda Selene avec admiration: elle savait tellement de choses sur ce monde... Voyager avec elle promettait une succession d'étapes féériques; plus de guerres, plus d'embrouilles à tordre les boyaux, que des aventures passionnantes et joyeuses. L'imagination allait bon train si bien qu'elle proposa à l'adolescente d'aller à l'hôtel récupérer Julian et peut-être Léorio et de voir tous ensembles s'ils auraient le courage de prendre un vol de suite ou dormir là et partir en matinée.

Anastasia scruta elle aussi le plan: le chemin était court, tant mieux, elles seraient vite arrivées.
Enrobant d'un bras protecteur sa jeune amie qui s'était réfugiée dans son cou, offrant sans le savoir la douce odeur de ses cheveux, elles partirent d'un bon train et arrivèrent dans le hall de l'hôtel, le sourire du bonheur encore plaqué sur leurs lèvres.

Quelle ne fut pas sa surprise en entendant la standardiste évoquer le message de Julian. Cela lui fit l'effet de la douche froide, genre de désagrément qu'Anastasia détestait au plus haut point.
Envolée la magie de la soirée et les bons souvenirs de Techyo, mis au rancart le cocktail hilarant et le bon repas; tout avait volé en éclat comme qui aurait lancé un coup de poing furieux dans une vitre fragile, et tout cela à cause de ce...
En voyant le corps raidi et le visage effaré de l'adolescente, la colère monta en elle comme la vague d'un tsunami mais elle avait appris à se méfier de Dreamland, surtout depuis cette guerre.
Lançant un regard grave à la femme de l'accueil, elle la remercia poliment pour l'information, lui dit au revoir en contenant ses sentiments, attrapa doucement mais fermement le bras de son amie et l'entraîna dehors.
Visage fermé, elle lui dit: ne restons pas plantées là Selene, ça craint. Marchons sans se faire repérer.
Elle entraîna sciemment l'adolescente dans une rue animée - qui contrairement aux ruelles sombres était le meilleur endroit pour se cacher - et une fois qu'elles ne furent plus que quidams au milieu de la foule, elle se laissa aller: Mais il est pas possible ce type, j'hallucine ! en tôle ! comment peux-tu... elle s'arrêta net. Confuse elle se rendit compte qu'elle allait faire l'impair de dire "comment peux-tu être amoureuse d'un con pareil !" Ne voulant pas faire de mal à son amie, priant dieux et diables qu'elle n'eut pas la finesse de deviner la suite, elle reformula sa phrase: comment peux-tu imaginer un con pareil et où est-il allé pour ce mettre dans un tel pétrin ?
Hors d'elle, la jeune femme réfléchissait sans trop faire attention aux réactions de Selene: elle pressentait le danger, il était là, tapi pas loin d'elles. Travailler avec un commando d'élite lui avait fait prendre conscience de ce genre de chose.

Je mettrai ma main au feu qu'il est allé s'approcher trop près de l'espèce de grande tour... A tout les coups....
Une pensée effleura alors son esprit et lui fit froid dans le dos. Elle se tourna vers l'adolescente, planta son regard effrayé dans le sien et dit: Partons tout de suite, Selene. Il ne fait que des conneries, qu'il assume et qu'il se démerde; on est en danger, allons à l'aéroport ou ailleurs mais prenons n'importe quel moyen de locomotion et fichons le camp, s'il en est encore temps !

Comme la jeune fille ne semblait pas bien saisir elle lui expliqua le fond de sa pensée: souviens-toi de la prison d'Ellipse et de l'espèce de pieuvre dont les tentacules fouillaient le cerveau... Cet instrument venait tout droit des laboratoires de Techyo ! s'il est emprisonné dans la tour, ils ont forcément le même genre de matériel et dans le crâne de ce foutu imbécile, ils nous ont vus ! si cela se trouve, ils savent grosso-modo où nous trouver. Je ne sais même plus si l'aéroport est une bonne idée... Tout est contrôlé ici...
Anastasia enrageait. C'était fini, elle ne supportait plus ce Julian, ce malotrus, cet égoïste avec sa peudo-phobie à la noix et qui ne savait faire que des conneries.
Ce n'était pas un jeune homme digne de ce nom pour Selene, elle méritait bien mieux surtout avec tout ce qu'elle avait déjà vécu.

Elle pensa utiliser son pouvoir afin d'obliger son amie à fuir sans poser de questions mais se ravisa et le lui dit: il me serait facile d'utiliser mon pouvoir pour t'obliger à fuir d'ici et à le laisser se dépatouiller un peu tout seul mais je ne peux pas: Je t'aime trop, je te respecte trop, tu as le droit d'avoir un avis; je ne peux pas imposer... juste te répéter qu'on est en danger et que je n'ai vraiment pas envie en ce moment de me retrouver dans une embrouille.
Plus doucement, presque tendrement elle ajouta: je sais que tu as beaucoup de pouvoirs et des objets qui te rendent fortes pour lutter contre les choses d'ici mais une fois le merdier dissipé, toi, ta personne redevenue normale trinque à chaque fois parce que tu as souffert, parce que tu es toute jeune, presque une enfant; tu as besoin de bien mieux que cela. Je ne veux pas te faire de peine mais... Es-tu sûre d'avoir choisi le bon petit ami ? celui qui te conviens ? celui qui ne te fera pas souffrir et saura t'éviter les galères ?

Tout en parlant, la jeune femme aguerrie aux reptations silencieuses, planques en tout genre, parades devant, sur les côtés et derrière soi, jetait de temps à autres un regard très discret aux alentours.
Rien n'était à signaler pour l'instant mais il ne fallait pas traîner et prendre une décision rapidement et la bonne encore !

Sais-tu s'il est possible de trouver dès maintenant un moyen de locomotion dans les parages, qui nous emmenerait n'importe où pourvu que soit loin, et qui serait sûr et discret ?
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Selene Nymphadora

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeLun 4 Mai - 6:03

Si elle avait été effarée par la situation de Julian, Selene n’était pas au bout de ses surprises. En faisant face au le visage fermé de son amie, elle comprit qu’elle la découvrant sous un jour moins radieux, moins sentimental, moins agréable aussi. Entre la mauvaise nouvelle et l’expression d’Anastasia, la rouquine ne pouvait plus émettre le moindre son. Elle se laissa entrainer à l’extérieur, la bouche s’articulant dans le vide comme les carpes koï dont elle se moquait plus tôt mais cette fois, ce n’était pas une blague.

De retour au milieu de la foule qui envahissait toujours les trottoirs glacés malgré l’heure tardive, la galloise eut soudain l’impression d’avoir froid. Elle portait toujours sa combinaison bleu roi mais était couverte de chair de poule. L’impression d’être coupée du monde, elle avait aussi un peu de mal à respirer, oppressée par l’anxiété. Le « con » craché par son aînée l’a fit sursauter. Vraiment ? Selene n’aurait jamais imaginé qu’elle le détestait suffisamment pour l’insulter. En fait si, au fond, l’adolescente sentait que l’amitié entre son copain et son âme-sœur était fragile… c’est peut-être pour ça que ce constat ne l’affligea pas plus.

Par contre, le reste du discours de la trentenaire la mit réellement mal à l’aise. Elle se balançait désormais d’un pied sur l’autre, dévorée par une pulsion qu’elle ne connaissait que trop bien, mais elle n’osait pas faire le moindre mouvement. Elle adorait Anastasia, elle savait que la colère de cette dernière ne lui était pas destinée. Pourtant, c’était comme si elle avait la sensation qu’au moindre geste brusque, elle se ferait foudroyer aussi. C’était un ressenti étrange : son amie avait une aura si forte en émotion que la toquée se sentait touchée profondément. La déception, la peur, la compassion, l’amour… toutes ces choses entraient si bien en collision qu’elle ne tint plus. Secouée de frissons de stress, elle posa sa hotte à terre pour en tirer son carnet et son critérium neuf.

La gorge de l’adolescente était nouée. Pendant de longs instants, elle ne sut que dessiner frénétiquement, traçant tellement d’épouvantails que la première page en fut noircie. Des gros, des petits, des têtes à citrouilles, des têtes à sac, des remplis de paille, des à chemise, des à manteaux… ils lui souriaient tous de leurs bouches de travers, chacun d’eux était une source de réconfort supplémentaire. Sans le vouloir, Selene avait alors utilisé l’un de ses plus vieux pouvoirs : Anastasia fut subitement débarrassée de sa violente colère et de sa peur. De son côté, la rouquine avait retrouvé le contrôle de ses voies respiratoires et murmura :

- Tu ne l’aimes pas hein…

Question rhétorique puisqu’au final, la réponse était évidente. Elles étaient toujours dans leur bulle, les passants ne faisaient pas plus attention aux deux filles que si elles étaient des lampadaires.

- Je ne sais plus quoi penser, souffla-t-elle douloureusement, entre lui et moi. Je… je sens bien qu’on est pas pareil, mais je…, elle haussa les épaules, détournant ses yeux noisette, je me dis que si je fais des efforts, ça peut marcher…

La galloise se sentait presque honteuse. Elle n’osait pas dire le fond de sa pensée : que généralement, les garçons qui s’intéressaient à elle étaient si rares qu’elle avait envie d’en profiter, de savoir ce que c’est. Pourquoi même ses petits amis ne pouvaient pas être… vivables, à défaut d’être saint d’esprit ? Elle repensa à l’idée d’Anastasia : s’enfuir, laisser Julian sur place. Un frisson glacé la traversa, d’abord à l’idée que son amie puisse la forcer à accepter, mais aussi parce qu’elle s’en voulut d’envisager sérieusement la question.

- On… on ne peut pas partir, reprit-elle avec un peu plus de force, on a rien à craindre, les autorités d’ici ne sont pas si bêtes. S’ils voulaient nous arrêter, ils l’auraient fait quand on sortait de la M.E.R.D.E. Et puis… je m’en voudrai trop… tu as peut-être raison, j’ai peut-être mal choisi, chacun de ses mots suscitait comme une douleur aigüe dans sa poitrine, mais je ne peux pas… l’abandonner sans rien dire, je ne veux pas être comme ça…

En un éclair, Selene s’imaginait une hypothétique suite des événements. Une rupture officielle ? Leurs chemins allaient-ils se séparer ? Serait-elle seulement possible désormais de cohabiter alors qu’Anastasia ne pouvait plus voir Julian en peinture ? Et elle dans tout ça, devrait-elle faire un effort ? Après tout, peut-être son mec allait-il changer, peut-être était-ce dur de sa part de le quitter à la première écartade. Peut-être aurait-elle dû le suivre ? S’il n’avait pas été seul, elle aurait pu l’empêcher de faire des bêtises. Comme fixée sur ressorts, l’adolescente se jeta dans les bras de son amie, l’enlaçant avec désespoir, le visage enfouit dans son cou. Elle aurait eu envie de pleurer mais c’est comme si tout était engourdi chez elle, elle avait le vertige…

- Excuse-moi… moi aussi je t’aime trop, je… je suis nulle hein ? Je sais même pas quoi faire… je ne veux pas d’embrouilles non plus, finit-elle d’une voix éteinte.

Il se passa un moment avant qu’elle n’ajoute timidement :

- On a qu’à rentrer ? Je veux dire… aller dans un autre hôtel…comme ça on peut prendre le temps de se reposer, d’y réfléchir, et on voit tout à l’heure ce qu’on fait…

Elle retint soudainement sa respiration. C’était comme si elle réalisait qu’elle serait bel et bien capable d’abandonner Julian si Anastasia lui demandait, même si la culpabilité la rongerait pendant de longues années. Il y avait quelque chose de plus fort que ça, de plus intense aussi, et c’était à ce titre qu’elle s’autorisait à quitter son petit-ami.

- Ne t’en fais pas pour nous deux, glissa-t-elle dans l’oreille de son aînée avec une fébrilité presque amoureuse, je nous protégerai, je te le promets.
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Anastasia Waitten

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeLun 4 Mai - 9:33

L'amitié de Selene avait donné des forces nouvelles à Anastasia.
Elle qui, paradoxalement avait passé son temps à s'effacer et éviter les autres à San-Francisco afin de ne pas souffrir, vivait ici une expérience d'une intensité énorme, foudroyante: elle aimait et elle était aimée. Pour la première fois, elle faisait une confiance aveugle, cessant de se demander constamment: "m'aime t-elle ? ne va t-elle pas m'abandonner ?"
Ses crises s'étaient espacées jusqu'à presque disparaître. Ses instincts misanthropes et sa méfiance naturelle avaient presque disparus.
Tout cela avait été remplacé par une adoration fusionnelle avec la personne aimée: Selene.
Elle était devenue un joyau, son trésor le plus précieux qu'il fallait chérir, garder, admirer, protéger, jalousement si les événements incitaient à ce penchant.
Elle était l'incarnation de Sa Déesse Vénérée, mi-femme, mi-enfant, adolescente surtout.
Elle était la bonne copine, l'amie, la soeur, la condition sine qua non et plus que sa moitié: plutôt elles deux fondues en un; sa symbiose. Mais à cause de son âge - même si elle paraissait moins - la jeune femme revêtait d'instinct un élan supplémentaire: celui de la mère louve, tendre, attentive, prête à affronter tous les dangers jusqu'à la mort, pour son petit mais cruelle avec celui qui oserait s'approcher pour faire du mal, même minime.
Tout était excusé d'avance en ce qui concernait sa jeune amie, ses désirs seraient des réalités, ses souhaits et caprices exaucés mais gare à la personne qui lui ferait verser une larme; sa vindicte n'aurait pas de frontière.

La guerre des machines et le traumatisme de la mort d'Edem avaient aussi transformé la jeune femme.
Elle qui quelques temps auparavant acceptait Julian et s'amusait de sa phobie, elle qui se faisait un point d'honneur à être aimée par lui jusqu'à tenter l'impossible: lui offrir des situations anormales afin de gagner son estime ne le supportait plus à présent.
Elle avait appris à mieux voir, à régler la netteté de ses jumelles internes.
Certes, elle avait vu que Julian n'était pas méchant, qu'il souffrait de sa maladie mentale mais elle avait aussi constaté qu'il était ingérable, peu attentionné à force de écouter ses pulsions pathologiques et surtout qu'il était dangereux, pour lui-même évidemment - mais de cela, Anastasia n'en avait plus cure - mais surtout pour Selene et là...

Pourtant, quand l'adolescente tira de la hotte carnet et criterium pour dessiner une série compulsive d'épouvantails, elle se sentit à nouveau faible comme un enfant; complètement déstabilisée: sans le vouloir, elle avait fait du mal à son amie; elle ne se le pardonnerait pas.
C'était comme si le Graal, pièce unique, ciselé dans le cristal le plus rare et le plus pur s'était brisé à ses pieds.
Elle s'apprêtait à prendre Selene dans ses bras, l'embrasser, s'excuser, lui dire qu'elle ferait tout ce qu'elle lui dicterait quand elle sentit une onde peu naturelle de quiétude l'envahir.

Elle s'arrêta net, ferma les yeux de désespoir et avant que la "chose" fasse complètement son effet, elle s'adressa à son amie:
Je regrette... Je m'en veux profondément de t'avoir fait peur au point que tu utilises un de tes pouvoirs à mon encontre. Je ne te reproche rien, je comprends; à vouloir te protéger j'ai certainement dépasser les bornes, je ne sais plus; je ne me suis pas rendue compte; j'étais en colère mais pas après toi; c'est ce que tu n'as peut-être pas compris, je suppose ?
seulement voilà, je ressens une peine immense.
Je n'ai pas utilisé mon pouvoir par respect, par amour pour toi, y compris de tes faiblesses et tes manquements. Je me suis refusée à manipuler ton opinion par le biais d'une magie alors que cela aurait pu être si simple... Peut-être parce qu'inconsciemment je savais que tu ne serais pas d'accord avec ce que je proposais et que je trouvais fondamental de te laisser le formuler. Malgré tout cela, face au premier de mes désaccords, tu n'as pas hésité, toi, à manipuler mes sentiments en utilisant une force qui n'est pas la tienne.
Comment m'aimes-tu Selene ?
comme un simple objet manipulable chaque fois qu'il ne fonctionne pas comme tu le désires ?
Soit... je serai cela si c'est vraiment ce que tu souhaites de moi.
Mais...comment as-tu pu penser un instant que tu courrais un danger avec moi, même furieuse ?...
Je suppose que j'ai mérité ce manque de confiance de ta part et c'est ce qui provoque mon plus grand chagrin.


Le pouvoir faisait son effet à présent. La souffrance, la colère, la peur, les objections de la jeune femme s'estompèrent et disparurent. Elle redevint la personne insipide n'osant contredire, le petit mouton bêlant, larmoyant et suppliant d'amour face à la mère plus dure que la pierre et le métal.
C'est en ce sens, qu'elle répondit aux questions de son amie:
Détrompe-toi Selene, j'aime beaucoup Julian, il est adorable et drôle; émouvant aussi, tu ne t'ennuieras pas une seconde avec lui, tu peux en être sûre et en faisant des efforts tout ira pour le mieux.
Anastasia était incapable de se rendre compte qu'elle mentait à son amie, incapable d'expliquer que quand une histoire d'amour comportait dès le début le fait de devoir "faire des effort pour que ça marche" - sous-entendu: toujours de la part de la même personne sans espoir d'aller-retour - elle était fichue d'avance et vouée aux souffrances et tiraillements constants jusqu'à la rupture souvent douloureuse.
Le pouvoir avait repeint Julian en rose bonbon qui devenait un adorable bisounours en peluche.
Elle continua son discours édulcoré:
Bien sûr que nous allons l'attendre et le sauver !
Si tu veux, on pourrait même aller dès maintenant jusqu'à la tour; nous parlementerons avec les gardiens, nous négocierons, nous ferons des politesses et des sourires, ils ne manqueront pas de le libérer ! et puis... sinon, on aura qu'à se laisser emprisonner aussi afin de partager sa souffrance. Ce serait tout à fait normal de vivre les mêmes désagréments que lui.

Mais quand Selene s'élança dans les bras de la jeune femme, elle répondit exactement ce qu'elle aurait dit en temps normal: Rassure-toi; on fera comme tu voudras, c'est toi qui décide.
Elle enlaça son amie, caressa ses cheveux et le visage adoré, l'embrassa fougueusement au point où, dans son élan, sans s'en rendre compte, un baiser dérapa subrepticement, comme une aile papillon, sur la bouche tendre et fraîche de Selene.
Sous l'emprise du pouvoir, elle ne recula pas. sans insister toutefois sur cet endroit paradisiaque, elle sentit les flèches du plaisir physique mais aussi, transcendant de l'amour pur, la traverser de toutes parts et se ficher dans son coeur.
Je n'ai pas peur murmura t-elle avec toi, je n'ai peur de rien, juste de te perdre. Je t'aime trop; pardonne-moi si je t'aime mal.
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Selene Nymphadora

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeLun 4 Mai - 13:51

HRP Ana : dans le doute, le pouvoir te Selene te débarrasse de tes émotions, mais pas de tes opinions ni de tes choix hein Wink

====

Le temps s'était arrêté. Tout le discours de sa meilleure amie l'avait glacée, pétrifiée. Elle se sentait honteuse comme jamais elle ne l'avait été, comme si elle venait de commettre l'erreur de sa vie. Sans même s'en rendre compte, elle avait bafoué la confiance de l'être qui lui était désormais le plus cher et cette douleur là... elle était pire que tout. Pire que les coups de son père, pire que les humiliations de lycée, pire que les persécutions de Liam, pire que la balle qui avait déchiré son bras. Son corps tout entier était sec, exempt de larmes, déserté de tout. Même son âme semblait vouloir s'échapper pour se soustraire à cette souffrance indescriptible.  

Selene était fragile, anxieuse, malléable, mais pas idiote. Elle sentait que quelque chose n'allait pas, Annastasia ne disait pas la vérité. Que tout son discours était forcé, déformé, qu'il avait pour uniquement de lui faire plaisir. Mais au fond, qu'est-ce qui lui plairait vraiment ? Abandonner Julian était impardonnable, mais piétiner l'affection de son aînée pour l'amour du phobique, c'était invivable. Elle n'oserait plus se regarder en face après une trahison aussi abjecte.

Vint alors l'étincelle de lumière. L'étreinte de l'émotive était si douce qu'elle accepta de s'y laisser emporter. Elle savoura la douceur des caresses, la tendresse qui émanait de l'embrassade passionnée. Avec sa combinaison moulante, sa peau était comme en contact direct avec la chaleur d'Anastasia. Brûlante, presque fiévreuse, elle avait l'impression qu'une sensation inédite enflammait ses sens d’adolescente en se convergeant vers son bas-ventre. Au moment où les lèvres de son amie se posèrent sur les siennes, elle crut s'évanouir. Elle n'était pas amoureuse, elle ne la désirait pas, c'était... autre chose. De plus fort, de mystique. Elle avait envie de s'abandonner à Anastasia, de se sentir physiquement et émotionnellement enveloppée de son amour. Mère et amante à la fois ? Un sentiment si tordu, si invraisemblable, si coupable aussi. Elle le savait, parce que rien de tout ça n'était compatible avec sa relation avec Julian.

Bizarrement, cette effusion charnelle ambiguë l'avait mieux rassurée que n'importe quel épouvantail. La toquée s'éloigna avec douceur, s'encourageant en se répétant les dernières déclarations de son amie. Elle osa un sourire doux, prit la tête de la trentenaire dans ses main et planta son regard dans le sien :

- Excuse-moi, je... Je ne contrôle pas vraiment ce pouvoir. Je ferai attention. Je refuse que tu t'effaces pour moi : je t'aime sincèrement, je veux que tu sois toi-même, que tu me brusques ou me gronde même s'il faut !

Elle rit brièvement, les larmes aux yeux. Un éclat plein de tristesse et de craintes, parce qu'elle ne voulait pas perdre sa meilleure amie. Comme si toute la souffrance qu'elle avait connu dans sa vie devait converger vers ce moment de basculement. Malade mental ? Elle l'était peut-être oui. Mais elle vivrait avec plaisir cette folie serrée contre son cœur.

- Quand je dessine, je le fais pour moi, pour me calmer quand j’angoisse, pas contre les autres... Mais je comprends maintenant que mes pouvoirs se déclenchent tout seul quand je le fais. Je n’en avais pas vraiment conscience tu sais ? Je... je suis vraiment-vraiment désolée. Je me retiendrai maintenant, pour toi ! Je ne veux pas influencer ton libre arbitre...

La galloise marqua une pause, réfléchit un instant, puis attira l'attention d'Anastasia sur le puzzle d'âme. Sa tête lui tournait, son corps était en coton, mais elle se sentait mieux. Ça faisait du bien de parler, de ne plus douter, de savoir où elle voulait aller.

- Ça... C'est la preuve que tu comptes pour moi. Comme une grande sœur que j'ai jamais eu, même... Même beaucoup plus que ça. Alors s'il te plait, pardonne-moi et... sois sincère avec moi... Dis-moi ce que tu penses, j'ai besoin de ton vrai avis : est-ce que tu penses que Julian est mauvais pour moi ? Que doit-on faire ?

Ses yeux noisette ordinairement si ternes brillaient d'un trouble nouveau. Ils dévisageaient Anastasia comme si c'était la première fois qu'elle la voyait, la première fois qu'elle réalisait qu'elle la trouvait belle. En fait, c'était la première fois qu'elle regardait une autre femme de cette façon. Elle aurait pu se sentir bizarre mais... mais en fait ce sentiment ambiguë lui semblait naturel : il transcendait leur sexe et leurs âges. Pas une simple amante mais plus que des amies fusionnelles ; un point en équilibre entre les deux, qui n'était certainement autorisé qu'à Dreamland. Et cette chaleur qui ne la quittait pas... oh mon dieu, mais que dirait sa tante si elle savait ?

Avec une lenteur fébrile, Selene s'approcha à nouveau avant même que son aînée ne réponde déposa un baiser sur sa joue, puis glissa un peu plus bas pour en faire un autre, et ainsi de suite jusqu'à atteindre le coin de ses lèvres. Là elle s'interrompit, hésitante, son cœur battant comme jamais, prise dans une tempête de sentiments. Elle s'approcha alors, appelée par un autre de ces baisers volés sur ces lèvres féminines, mais suspendit son geste avant de reprendre ses distances, un air embarrassé de petite fille flottant sur son visage doux.
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Julian McMorre

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeLun 4 Mai - 20:02

Finalement, il n'y eut rien de plus après que Alessa ait annoncée que les questions étaient fini, et cela s'avéra très bien comme ça. Le jeune homme fut purement et simplement ramené en cellule pendant que cette dernière « s'amuserait » à analyser les résultats de interrogatoire.

Là-bas, il eut tout le loisir de se reposer, mais dormir ne lui fut pas vraiment permit malgré la fatigue qui pesait sur ses épaules, principalement à cause du mal de crâne et qu'on ne lui autorisa pas à avoir de médicament pour soigner cela. Il s'allongea donc sur son lit, tranquillement, et prit le temps de se masser les tempes, lentement mais pesamment pour que cela fasse effet.

Et lorsque cela cessa un peu, il put réfléchir sur la situation. De toute évidence, dans ce monde les choses pouvaient aller très vite, et même si ce serait dur, et il faudrait vraiment qu'il fasse attention à contrôler ses crises et tenter de résister au moins en partie à cette phobie...

D'ailleurs, il fini par penser aux filles. Au téléphone, il n'avait pas vraiment donné beaucoup d'informations, et elles risqueraient vraiment de s'inquiéter. Pour le coup, c'était en soi une bourde vraiment gênante, et plus encore si elles se faisaient trop de mourront pour rien. S'excuser du désagrément, combien même il assumait entièrement ses actions et sa manière d'être, et combien même ce serait « normal », il s'obligerait certainement à le faire s'il trouvait cela nécessaire.

Mais pour le moment, pas la peine de se prendre la tête pour si peu. Il était de toute manière enfermé en cellule et n'en était pas vraiment encore sorti. La décision fut prise de se redresser et croiser les jambes, posant les mains sur les genoux, comme en position de yoga. Dans le monde réel, il le faisait régulièrement pour faire le vide dans son esprit après toutes les tensions subites dans la journée, majoritairement causés par son « petit » problème. C'est ce qu'il fit ici, vidant son esprit de toute tension.

La monotonie fut rompue au bout d'un certain temps par de la lumière dans le couloir faisant tiquer sa personne à travers les paupières. Les ouvrant, il vu que miss balais dans le cul était revenue lui faire une petite visite. Vraiment, elle était presque rigolote à voir tant elle était caricaturale du rôle qu'elle désirait se donner.

Et sans même attendre, elle commença son petit discours clownesque. Dès la première phrase, Julian ne put retenir un grand sourire. Lui qui voulait se détendre, que demander de plus que de se faire insulter de quelqu'un faisant tout pour être anormal ? Si on le lui disait, c'est qu'il l'était au moins en partie, plaisante idée dans sa tête.

La seconde fut tout autant apprécié. Quelle idée idiote, donc pas normale pour quelqu'un comme elle et son rôle, que de jeter de tels propos concernant ses amies et l'effet du dôme Elipsien. Ça n'avait rien à voir dans la conversation. Finalement, elle incarnait sans aucune possibilité de doute quelqu'un de marrante. Il était reposant d'avoir affaire avec une telle personne, et cela faisait un bien fou à Julian.

Pour le reste, ce qu'il comprit se révéla simple : Une nuit – certes simple – mais gratuite, et éventuellement un petit déjeuné gratuit le lendemain matin. On ne le laisserait quand même pas mourir de faim ? Surtout quand on venait de lui prendre tout son argent et qu'il ne pourrait de fait pas se nourrir.

Le sujet concernant son pécule financié fut d'une certaine manière un soulagement pour le phobique. On lui avait tout prit, il était donc libre de faire sans rubz à l'avenir, et même s'il gagnait quelque chose, on lui en prendrait 50 %. Quoi de plus anormal que cette situation ?

Ce dernier sujet le soulagea tellement mentalement, après tout ce stress, que quand la demoiselle s'en alla, Julian n'eut pas besoin de plus de 5min pour s'endormir. Et cette nuit là, il dormit étonnamment longtemps alors même qu'il n'avait besoin que de 3-4 heures de sommeil pour récupérer à 100 %, merci « l’entraînement » et « l'habituation » qu'il avait fait subir à son corps.

Et le réveil fut aux environs de 9 heures du matin, même si il ne pouvait le savoir. Restait 1 heure avant de savoir si oui ou non on viendrait lui rendre visite...
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Anastasia Waitten

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeLun 4 Mai - 21:36

Ainsi Selene n'avait pas contrôlé le pouvoir que la jeune femme ressentait encore. Cela changeait la donne et la rassura mais en même temps elle ressentit une honte - atténuée par les effets - d'avoir pu imaginé que son amie l'aurait sciemment activé.

Anastasia constata que Selene avait les larmes aux yeux. Elle la sentait tiraillée entre elle et Julian; c'était épouvantable.
Incapable de ressentir angoisse, peur ou colère elle se dit malgré tout qu'elle n'était décidément pas douée pour les relations amicales; pour les relations humaines tout court.
Elle qui ne voulait pas faire souffrir ne faisait qu'apporter souffrance à sa seule amie.
En temps normal elle aurait sombré dans un désespoir sans fond.

Elle qui avait pensé que sa vie avec Selene ne serait qu'une succession de soirées restau-ciné, de voyages palpitants à dos de dragon, de petits-déjeuners souriants dans des hôtels ou une simple pomme à croquer à la belle étoile sans jamais de mauvaises pensées, de regrets, de nostalgie ni pour le monde réel, ni pour un individu, voilà que Julian avait tout gâché.
Son accès de colère n'avait rien arrangé non plus. Selene était si gentille, si généreuse, il était évident qu'elle refuserait de partir sans le délivrer, c'était une logique indiscutable et puis...elle en était amoureuse...De quel droit une Anastasia pouvait-elle s'interposer au nom d'une amitié exclusive?
Le barjotage maladif fut interrompu par le puzzle d'âme qui se balançait sous son nez mais reprit illico.
Elle était une "grande soeur"... C'est à dire quelqu'un qu'on quitte un jour pour aller faire sa vie, se marier, avoir des enfants et qu'on visite de temps à autres parce qu'il faut bien garder des liens familiaux... On se reçoit, bouquet de fleurs à la main et sourire gêné devant les petits plats qu'on a mis dans les grands pour l'occasion... Non, elle ne voulait pas de cela. Elle voulait plus, elle voulait tout malgré la petite voix qui lui rabâchait: "à trop vouloir garder, on finit par tout perdre".
Et c'était bien ce qui était en train de se passer, là, sous ses yeux.

Pour couronner le tout, il lui fallait son avis; pas n'importe lequel, le Vrai et plus précisément sur Julian !
Ce Julian qui lui volait son "précieux" tout en étant incapable de s'en occuper; cela non plus n'était pas possible. Impossible aussi de supporter l'adorable visage enfantin tendu vers elle, illuminé d'un amour innocent, d'une confiance absolue pour elle, la grande, la vieille, la trop vieille Anastasia au coeur déchiré.

D'une voix égale, puisque le pouvoir faisait encore son effet, elle répondit à l'adolescente: viens, rentrons à l'hôtel, tu es gelée. Nous irons demain matin chercher Julian et nous partirons. Pour le reste, je ne peux rien te dire car ta question a enclenché mon pouvoir. C'est à toi de chercher ce qui est bon pour toi et quand tu auras trouvé, tu n'auras plus de regrets, plus de tristesse, plus de culpabilité, tu seras libre.

Elle prit la jeune fille adulée par le cou et fit demi-tour.
Elles n'avaient pas beaucoup avancées, colère et stupeur ayant arrêtés leurs pas au beau milieu de la chaussée; elles seraient vite arrivées.
Au moment d'ouvrir la porte de l'établissement, elle se tourna vers Selene: Moi non plus je ne me sens pas prête pour une relation...homosexuelle disons. Ce que je ressens pour toi est différent, plus fort, bien au-delà. J'aime t'embrasser, j'aime te prendre dans mes bras et sentir la chaleur de ton corps. Je t'aime mais je ne me vois pas faire l'amour avec toi. Peut-être un jour, qui sait ?
Elle poussa la porte. La lumière crue lui blessa les yeux.
Lasse, elle demanda une chambre, tendit 15 rubz à l'hôtesse, entendit répondre: "N°348, 3e étage, 4e porte à gauche" et attendit Selene devant l'ascenseur.

Sans le savoir, le pouvoir de Selene lui sauvait la vie. Devant une telle accumulation d'idées noires elle aurait fini par attenté à ses jours.
Au lieu de cela, les phrases mentales glissaient sur son écran interne, vides de sentiments, froides, logiques:
Demain... Comment pourrait-elle se présenter devant Julian comme si de rien n'était ? comment pourrait-elle le regarder en face sans le gifler ? que pourrait-elle lui dire d'autre que: "gare à toi, je t'ai à l'oeil" ?
Et les jours suivants... à faire semblant de l'apprécier afin que son amie ne soit pas triste ? Accepter sans rien dire qu'elle le rejoigne un soir dans sa chambre la laissant seule à attendre ?
Impossible. Tout était fini. Elle ne s'autoriserait plus à se mettre entre eux deux, cela faisait trop de peine à l'adolescente.
Elle allait les laisser vivre leur amour et s'effacer.

Demain... La mort dans l'âme, après avoir libéré Julian, ils partiraient oui, bien-sûr... Eux deux, serrés l'un contre l'autre dans un avion, elle dans un autre; n'importe où. Qu'importait la destination sans Selene ? pour y faire quoi ?
Elle deviendrait la baroudeuse; à défaut de la louve-mère elle serait le loup solitaire de Dreamland avec cet amour immense et impossible pour tout bagage jusqu'au jour où, fatiguée, elle gravirait une montagne déserte pour y abandonner corps et âme.

Une fois installées et douchées, d'une voix pleine de tendresse, la jeune femme dit avec le plus beau et le plus pur de ses sourires: "viens dormir dans mes bras. Pelotonne toi, juste comme ça, comme un petit loup !"

Juste une dernière fois mon Amie, mon Amour, pensa t-elle.
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Selene Nymphadora

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeMar 5 Mai - 6:32

Selene n’était pas certaine d’avoir convaincu. En fait, elle était même certaine de ne pas avoir convaincu. Son amie prétexta la ramener à l’hôtel parce qu’elle était frigorifiée alors que sa combinaison étoilée, achetée plus tôt, la préservait aussi fidèlement des basses températures que lui avaient assuré les pancartes commerciales. Elle acquiesça sans mot dire, acceptant le fait que c’était à elle de décider de son avenir, sans savoir si elle ne pensait sincèrement ou s’il s’agissait là du pouvoir d’Anastasia. Qu’importe après tout, l’essentiel était qu’elle ne fasse pas de faux pas, pas vrai ? Et à ce sujet, rien n’avait jamais été aussi clair. La personne qu’elle voulait auprès d’elle envers et contre tout était celle qui la tenait actuellement un bras autour du cou. Pas une autre. Pas même Julian.

A la porte de l’hôtel, quand l’aînée se retourna pour confier à la cadette qu’elle ne s’imaginait pas qu’elles puissent coucher ensemble parce qu’elle l’aimait d’un amour plus grand, une flamme chaleureuse se ralluma dans le ventre de la toquée. C’était exactement ce qu’elle pensait ! Elle était télépathe, ne pouvait-elle pas lire dans ses pensées ? Ce serait si simple de cette façon. Selene préféra ne rien dire pourtant. Elle entra dans l’établissement, paya ses 15 rubz et rejoignit Anastasia.

Tout n’était désormais que silence : leurs gestes, la façon dont elles déverrouillèrent la porte pour prendre possession des lieux, les douches, les longs brossages de dents. C’était comme si elles en avaient tellement dit d’un seul coup que les sentiments avaient brûlé leur langue. La galloise se sentait trop lasse pour parler aussi et trop maladroite pour ne pas empirer la situation. Elle voulait revenir en arrière, quand elles riaient encore toutes les deux et qu’elles n’étaient pas au courant pour Julian. Quand le monde était merveilleux, quand il n’y avait qu’elles…    

Quittant la salle de bain, Selene se présenta avec simplement son vieux chemisier noir – qui lui servait cette nuit de pyjama – et un bas de sous-vêtements. Elle paraissait si fragile dans cette demi-nudité. Des membres fins, une peau crémeuse, une chevelure flamboyante et sauvage, une bouche fraiche et des yeux noisette trop ternes pour son âge. Elle avançait sur la pointe des pieds, comme si elle craignait de ne réveiller son amie qui l’appelait avec une tendresse irrésistible. Conquise, elle se glissa sous les draps et se lova dans les bras d’Anastasia. Jusqu’à ce que sa chaleur inonde son dos et que son souffle caresse sous cou. 

-          Je t’aime tout pareil, murmura-t-elle dans un souffle comme si elle gardait ça dans son cœur depuis un moment, c’est tellement fort et tellement absolu que je me demande si c’est… enfin…normal. C’est de toi que j'ai besoin, je le sais… je le sens et moi non plus je ne te laisserai pas partir. Je… suis… à toi.

Brisée par la fatigue, elle s’endormit sur ces derniers mots.  Quand elle ouvrit les yeux, elle se rendit compte qu'elles avaient tant et si bien bougé pendant leur sommeil que c'était désormais Anastasia qui était blottie dans ses bras, la tête dans son cou. Chaque fois qu'elle expirait, son souffle sur sa peau la faisait frissonner. Selene eut un pincement au cœur en se souvenant de la veille, de leur quiproquo, de cette fin de soirée ratée. Avec délicatesse, elle s'extirpa de l'étreinte douce de son amie et se rendit dans la salle de bain. Après un passage obligé aux toilettes, elle entreprit de coiffer sa longue chevelure rousse.

Il était un peu plus de 9h, des cernes marquaient son visage pâle, elle n'avait pas dormi assez. Elle se débarbouilla, se brossa les dents et s’autorisa même une touche de rouge-à-lèvres carmin. Quand elle eut fini, ce ne fut pas une adolescente ingénue qui sortit de la salle de bain en combinaison bleu roi mais un bout de jeune femme, parfaitement décidée. Anastasia était réveillée, elle lui dit bonjour avec l’un de ses plus beaux sourires. Dehors, elle voyait à travers les rideaux que le soleil offrait de magnifiques rayons glacés, une belle journée en perspective ; c’était un signe. Selene se planta devant son aînée plus déterminée qu’elle ne l’avait jamais été. Elle tritura inconsciemment son puzzle d’âme avant de commença à parler, certaine que son interlocutrice était suffisamment réveillée pour la comprendre :

-          J’ai réfléchi, dit-elle sans trembler, c’est fini pour Julian et moi. Enfin… c’est ce que je lui dirai en tout cas. C’est même pas par rapport à hier, enchaina-t-elle avant qu’Anastasia ne puisse l’interrompre, mais je me dis que… c’est vrai que j’ai vécu des horreurs ici, des choses que j’ai préféré oublier même, et du coup… c’était la première fois que quelqu’un s’intéressait à moi. Avec les circonstances, la prison, tout ça, c’est vrai que notre relation paraissait super cool mais en fait… ça ne marchera pas. Je le sens depuis la M.E.R.D.E.

Elle marqua une pause, son regard en profita pour s’évader vers la fenêtre. Une envie de grand espace, de voyage l’enveloppa subitement. Elle était libre, avait suffisamment d’économie pour aller où elle voulait dans ce monde onirique. Pourquoi s’enraciner dans des histoires de cœur tordues ? Pourquoi ?

-          Pourtant, je me dis qu’on ne peut pas l’abandonner comme ça. On est... dans le même bateau au final. Des voyageurs, des intrus, et même si parfois on a envie de le croire, on est pas toujours en sécurité. Ce que je veux dire, appuya-t-elle avec douceur, c'est que j'ai déjà voyagé avec des gens que je n'aimais pas, ou qui ne m'aimaient pas, par nécessité.

Finalement, elle s'assit aux côtés d'Anastasia. Elle ne pouvait pas le voir mais elle imaginait très bien le fil d'or qui les reliait, seules au monde.

- Ça ne nous oblige pas à aimer Julian, ni cautionner ce qu'il fait, mais on devrait au moins aller voir ce qui lui arrive. Si on ne le fait pas, j'aurais l'impression de l'abandonner à la mort, et... je ne veux pas devenir ce genre de personne.

Liam. C'était bien entendu à lui qu'elle pensait en disant cela. Que devenait-il d'ailleurs ? Traumatisait-il d'autres innocents ? Assassinait-il d'autres femme ? A cette question, Selene sentit le remord lui tourner la tête. N'avait-elle pas porter sciemment la robe d'une dremlandienne que le taulard avait égorgée de sent froid ? Elle était souillée elle aussi. Indirectement. Un pécheuse. Une oubliée de dieu.
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Anastasia Waitten

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeMar 5 Mai - 13:15

L'effet du pouvoir de Selene s'était envolé laissant Anastasia effondrée de chagrin mais déterminée à partir et le plus tôt serait le mieux pour le couple, plus que pour elle-même.
La vue de ce corps juvénile, parfait, dont la chemise noire donnait un petit air rigolo lui brûla le coeur; elle ferma les yeux.
Elle sentit l'adolescente glisser doucement sous les draps et se blottir comme un enfant. Elle l'enlaça comme une maman et la sentit s'abandonner dans les bras de Morphée.
Mais non, voici qu'elle parlait... Normal, leur relation ? assurément, non ! c'était même la première fois que la jeune femme ressentait un tel trouble dénué d'attirance sexuelle. Amour-amitié ? peu probable. Amour platonique ? non, trop fort. Amour Religieux ? pourquoi pas si l'on tenait compte de l'abnégation jusqu'à la notion de Sacrifice. Si l'on y mêlait ces sentiments de sérénité, d'extase, de possessions, d'Adorations mais aussi de flagellations - comme cette fin de soirée - de scarifications, de mariage spirituel avec l'Entité, etc.
Oui aussi, peut-être, si l'on voyait cela sous l'angle de la "foi" d'Anastasia.
Elle ne croyait en aucune divinité mais en une certaine histoire de Jésus et de Juda.
Jésus était un Maître Essénien. C'est lui rompait le pain et partageait le vin lors de Cènes qui se pratiquaient régulièrement au sein de cette secte.
L'Empire Romain s'apprétait à les envahir et menaçait leur équilibre. Tous se mirent donc à imaginer un Messie envoyé de Dieu et tous se mirent à croire que ce serait le Maître, Jésus.
Pour les sauver, ils imaginèrent un Plan: Jésus serait donné en sacrifice, jugé, crucifié puis ressuscité par son Père.
Pour cela il fallait un donneur fiable.
Jésus comptait de nombreux amis mais il y en avait un qui les surpassait tous pour son amour immense et sa fidélité sans borne: Juda.
C'est lui qui fut choisi pour la Mission. Juda, s'en référa à son ami; Jésus répondit: "je n'ai pas plus grand ami que toi, ma confiance est sans borne. Fais cela pour moi et pour sauver le Peuple. Toi seul est capable d'un tel dévouement mais sache que nul ne te comprendra; tu deviendras le Traitre pour des siècles et des siècles".
La mort dans l'âme mais avec tout son Amour, il obéit à l'Ami et donna Jésus aux Romains car c'était son devoir; Jésus lui-même, après les 40 jours dans le désert était convaincu qu'il était ce Messie et que Dieu le sauverait.
Quand le "Sauveur" fut sur la croix, les choses ne se passèrent pas comme ils l'auraient voulu: la vie le quittait.
Arrivé au seuil de la mort, quand il comprit que ce serait irréversible, il leva le visage vers les cieux pour crier "Père, pourquoi m'as-tu abandonné ?"
Entre temps, Juda l'Ami fidèle avait compris l'erreur. Il savait que pour leur plus grand malheur Jésus n'était ni le Messie ni le fils de Dieu et qu'il ne ressusciterait pas.
De désespoir, il se suicida.
Jésus avait raison. Aujourd'hui encore il est nommé "Juda le Traitre" et les Textes sont sciemment détournés afin que tous continuent de le penser. Mais eux deux, par-delà la crédulité et la vindicte humaine savent pour l'éternité qu'ils sont les plus grands et les plus purs Amis que la terre n'ai jamais porté.

La jeune femme sombrait dans les délires mystiques. L'idée d'une amitié comme Jésus et Juda lui plaisait. Elle allait enchaîner mentalement avec "L'Annonce faite à Marie" de Claudel, autre histoire de sacrifice quand elle entendit: "je ne te laisserai pas partir...Je suis à toi".
Sans trop y croire, cette phrase tourna dans sa tête pendant des heures comme une lueur d'espoir au bout de la caverne.
Au petit matin, elle s'endormit enfin pour se réveiller au bruit de la chasse d'eau.
Elle eut à peine le temps de s'étirer pour émerger que Selene l'assaillit avec un "j'ai réfléchi" sonore qui n'admettait aucune contradiction.
La jeune femme sursauta en entendant la décision; n'en croyant pas ses oreilles elle commençait à culpabiliser.
Elle ouvrit la bouche afin d'émettre une objection mais Selene poursuivait, sur le même ton assuré.
Quand elle fit une pause à la fenêtre, Anastasia fut trop secouée pour trouver quelque chose à dire; elle avait besoin de s'éclaircir les idées.
Attrapant ses vêtements, elle courut dans la salle de bain. Il lui fallait une autre douche !
Quand elle revint dans la chambre, l'adolescente poursuivit comme si elle ne s'était pas aperçue de l'absence et quand elle s'assit à ses côté, Anastasia prit la parole:
Quand je suis en colère je suis un peu excessive... dit-elle en soupirant. Bien sûr que nous irons le chercher mais es tu certaine que rompre avec lui soit une bonne idée ? n'es-tu pas en train de te sacrifier pour moi ? ne vas-tu pas regretter très vite ta décision et en souffrir ? Après un arrêt pensif elle continua: Je ne suis pas sûre de supporter l'idée de continuer mon chemin avec quelqu'un que je n'apprécie pas et qui ne nous sera d'aucun secours en cas de danger, bien au contraire. Je n'ai plus envie que des soirées soient gâchées par une de ses nouvelles frasques dont il faudra aller le libérer...
En fait... J'avais pris la décision de partir, seule, afin de vous laisser vivre votre amour en paix. J'ai l'impression que c'est à cause de moi que tu quittes ton amoureux. Si je n'avais pas été là, tu serais peut-être déjà dans ses bras. Qu'en penses-tu ?
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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeMar 5 Mai - 17:27

Selene s'attendait à ces questions, notamment parce qu'elle se les était posées. Abanonnait-elle Julian pour ou à cause Anastasia ? En vérité, elle avait envie de tourner le problème autrement. Après les semaines d'esclavages à bord du Slavedog Millionnaire, enfermée dans une cellule et réduite à un simple numero d'un gros lot, Jonh l'avait défendue de Liam. Il avait été son chevalier téméraire, celui qui se dressait face au criminel qui suscitait en elle une peur absolue. Pourtant... peu à peu, le dépressif s'était rallié au violeur. Plus de defenseur, plus rien, obligée de plier l'échine devant ses deux aînés qui la trainaient plus ou moins malgré eux - et malgré elle. A cette époque, elle aurait adoré avoir une Anastasia qui l'éloigne de ce Jonh, qui la prenne sous son aile, qui l'aime pour ce qu'elle était.

N'était-ce pas la même chose ? Avec sa propension aux désastres, Julian était peut-être une sorte de futur "Jonh". Quelqu'un en tout cas qui lui apporterait plus de soucis qu'il n'en résoudrait ; alors, elle s'en voudrait d'avoir laisser filer Anastasia pour lui. Cela ne signifiait pas que son petit coeur d'adolescente avait cessé de battre singulièrement à son simple souvenir. Mais elle se remettrait de la rupture. Son corps tout entier était fait de souffrance. C'est aussi pour ça qu'elle était si sensible à l'amour.  L'abnégation pansait déjà la brûlure qui se répandait dans sa poitrine : elle imaginait son (ex)petit-ami enfin paisible, dans un cadre qui ne le troublait pas et avec la bonne personne à ses côtés. Une personne qui n'était pas malade comme elle, une personne   qui n'était pas déjà si torturée.

Anastasia ne sut rien de toutes ces pensées. Selene la devisagea un instant avant de lui sourire : un sourire malicieux de jeune femme, alors que ses yeux pétillaient comme ceux d'une enfant.

- Fais-moi confiance, souffla-t-elle comme unique réponse, je suis parfaitement sûre de moi.

Elle se releva pour enfiler ses rangers. Dans ses vivres, elle piocha quatre barres de céréales et en proposa 2 à son amie tout en attaquant les autres. Ses yeux d'enfants se perdirent encore vers la fenêtre. Pourquoi devrait-elle attendre en tremblant que le Marchand de sable ne la trouve ? Tout un monde s'offrait à elle. Il ne lui restait plus qu'à faire de Dreamland un véritable rêve.

- Pour moi non plus ce ne sera pas facile, par rapport à Julian je veux dire, précisa-t-elle la bouche pleine, mais ça me parait plus... correct qu'il ait le choix... Tu ne crois pas ?

Elle savait ce que c'était d'être abandonnée. James, censé être son meilleur ami l'avait bazardée dès qu'elle avait disparu. Dakota l'aurait sûrement laissé tombée aussi, si ce n'était l’intérêt que représentaient ses pilules de valium. La galloise ne se sentait pas suffisamment cruelle pour infliger la même chose à quelqu'un, mais peut-être n'était-ce que de la naïveté ? Malgré tout, un sourire recommença à flotter sur ses lèvres. Rêveuse, elle proposa d'une voix lente :

- Si on faisait le tour du monde ? Toi et moi. Après Gloutoniskaïa, on pourrait visiter tous les coins de Dreamland qui valent la peine. Je suis sûre qu'il y en a quand même plus d'un !

Tout en avalant ses dernières bouchées d'un petit déjeuner frugale et économique, la toquée finit d'empaqueter ses effets. Elle était prête à repartir désormais. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était de laisser les mauvaises ondes dans cette chambre et les y enfermer à jamais.

Dehors, il faisait trés froid malgré la clémence du soleil. La lueur du jour était pâle, comme ces beaux matins d'hiver qui laissait en souvenir une rosée givrée. Celle qui scintillaient dès les premiers rayons de l'aurore glacé. Selene bailla et resserra son écharpe de Noël autour de son cou gracile. Comme si rien ne s'était jamais endormi, la foule se pressait déjà sur les trottoires, boissons chaudes fumantes et viennoiseries à la française à la main. Le monde du jour avait suivi celui de la nuit sans qu'elle n'en voit la liaison.

Devant le premier plan numérique qu'elle dégota, Selene déchanta en réalisant que le commissariat principal de Techyo se trouvait à 30 min de marche, si elles ne se perdaient pas. Oh oui il avait bien l'option des transports en commun, mais il fallait les payer... Et elle n'était pas certaine d'être si pressée d'arriver à destination.

- On... on marche ? Demanda-t-elle à Anastasia.
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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeMar 5 Mai - 21:13

Selene resta longtemps pensive après la question de la jeune femme. Ses traits étaient tendus, concentrés. Parfois elle fronçait les sourcils, d'autres fois un regard triste ou effrayé coulait le long du mur face à elle puis repartait au sol. Les yeux plissés on aurait pu croire qu'elle comptait les carreaux de céramique blanche.
Anastasia lui laissa le temps. La réponse était fondamentale pour la suite des événements.
En même temps, elle ne pouvait s'empêcher d'angoisser: si son amie choisissait l'amour de Julian, son monde s'effondrerait mais elle accepterait sans rien dire et s'en irait.

Quand l'adolescente rendit enfin le verdict, Anastasia cru qu'elle allait se trouver mal tant son coeur se mit à bondir de joie et d'amour dans sa poitrine.
Oui, je te fais confiance murmura t-elle, la voix altérée par l'émotion.
Elle avait senti que son amie avait pesé le pour et le contre, sa décision n'était pas des mots en l'air; la culpabilité s'envola et quand Selene lui tendit deux barres de céréales elle ne put s'empêcher de sourire et dit doucement: merci mais après toutes ces émotions, je vais préférer un simple verre d'eau fraîche.
En état second, comme dans un rêve, elle se dirigea à nouveau vers la salle de bain. Le verre ne lui suffit pas à se remettre les idées en place. Elle glissa la tête sous le robinet d'eau froide et laissa couler le jet sur ses cheveux et son visage.
Quand elle se sentit mieux, elle rejoignit l'adolescente qui s'inquiétait de la suite du périple sans Julian.
Anastasia la rassura aussitôt: maintenant que je sais que tu ne le quittes pas par sacrifice pour moi ou à cause de moi je serai davantage capable de continuer mon chemin avec lui; simplement parce que je pourrai continuer à le regarder en face, tu comprends ?

La jeune femme referma son sac à dos et enfila son manteau.
L'idée d'un tour du monde la fit sursauter de plaisir. Quelle bonne idée ! s'écria t-elle.
En effet, pourquoi Dreamland ne serait que l'incarnation de cauchemars ?
L'idée fixe qu'elle avait eu dès le début dans l'église d'Ellipse revint la tarabuster: "Dreamland n'est rien d'autre que l'incarnation de l'inconscient de soi-même et des autres" aussi, dans certaines conditions ce monde pouvait également être le rêve d'une succession de voyages fabuleux.
Elle leva la tête vers son amie et constata, enfin, qu'elle avait mit du rouge à lèvre: Oh ! s'exclama t-elle surprise le maquillage te va très bien, tu es belle ! et quand tu n'as rien, tu es magnifique lança t-elle en riant.

Dehors le temps était splendide mais glacial. devant le plan Anastasia grelottait et fut heureuse que Selene propose de marcher: oui, je préfère ! a San-Francisco je traînait souvent à pieds dans les rues; je regardais les gens...
Comme avant la crise qui lui semblait maintenant à mille lieues sous ce soleil radieux, elle prit la main de son amie et se dirigèrent d'un bon pas vers la gendarmerie.

Le bâtiment n'avait rien de surprenant: il ressemblait à mille autres. Le policier en faction non plus; à croire que Techyo les avait clônés !
Elle s'engouffrèrent à l'intérieur et se dirigèrent vers l'accueil.
La femme policier derrière son guichet pianotait sur une sorte de petit i-phone sans se soucier de leur présence. Etait-elle en train de jouer ? c'est en tout cas l'impression qu'elle donnait.
Anastasia regarda son amie avec de grands yeux, osa un bonjour timide qui atterrit lamentablement n'importe où sauf dans l'oreille de la concernée.
ce ne fut qu'au bout d'un quart d'heure que la flic daigna lever un visage maussade vers elles articulant d'une vois traînante: C'est à quel sujet ?
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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeMer 6 Mai - 5:44

La marche fut votée à l’unanimité ! Selene accueillit chaudement la main froide de son amie et avançant d’un pas décidé. Elles traversèrent des quartiers complètement extravagant : celui des affaires, où hommes et femmes portaient d’élégantes et complexes tenues techyoïtes, un écran virtuel perpétuellement allumé devant les yeux ; ensuite elles virent une rue remplie de casinos, tous plus somptueux les uns que les autres, d’où les clients ressortaient ruinés ou riches avec de grands sourires ; juste après, sans doute des avenues universitaires :  de jeunes étudiants parlaient d’un ton inspiré de théories scientifiques dont la rouquine ne comprenait pas le moindre mot.

Une bonne demi-heure plus tard, les deux amies se trouvaient devant une tour ronde, cerclée d’anneau. Des officiers en pause buvaient des boissons chaudes sur le parvis en discutant d’un air las, plusieurs voitures volantes stationnaient sur leur place de parking, en lévitation paresseuse. La toquée aurait mentit en disant qu’elle n’avait pas peur : la dernière fois qu’elle avait mis les pieds dans un commissariat n’était pas un agréable souvenir. Elle raffermit son étreinte sur la main d’Anastasia mais n’osa pas dire un mot devant le guichet. Ses yeux noisette croisèrent des orbes gris-vert aussi intimidés qu’elle et finalement, l’aînée prit la parole.  

Selene se demandait si la femme les faisait attendre sciemment ou si elle était réellement absorbée par une tache vitale sur son téléphone. Quand elle daigna finalement s’intéresser aux voyageuses qui restaient plantées devant son bureau, elle redressa ses yeux bovins et son visage maussade pour demander d’une voix traînante ce qu’elles attendaient. Devant un tel accueil, l’adolescente aurait voulu s’enfuir, mais elle s’éclaircit doucement la gorge pour déclarer :

- Je… j’ai appris que Julian McMorre était ici… nous sommes des… amies à lui, on voudrait savoir ce qu’il a fait et si on pouvait le voir.

La femme flic détailla longuement la rouquine, puis l’émotive, et finalement posa son espèce d’I-phone pour provoquer l’allumage d’un clavier et d’un écran virtuel. Elle pianota rapidement, une moue moqueuse sur les lèvres, mais la galloise, qui ne pouvait pas lire ce qui s’affichait, dut attendre patiemment qu’on lui explique.

- Il a été mis en garde-à-vue pour avoir pénétré le périmètre protégé de la tour de Mme Smith. Vous pouvez le voir maintenant, mais il ne sera libéré qu’à midi.  

Anastasia avait raison. Selene se sentit envahir par une vague de déception. Elle se souvenait parfaitement du moment où elle avait mis son petit-ami en garde contre la tour de Techyo. Pas plus tôt que l’avant-veille, avant qu’ils se rendent à la M.E.R.D.E. Elle avait pouvait bien insisté sur le caractère dangereux de ces bâtiments, elle avait même confié sa propre expérience, désastreuse, à titre d’exemple. C’est comme ça qu’il l’a remerciait pour son implication ? En piétinant ses conseils à la première occasion ? Dire que elle… elle avait été forcée à connaître l’horreur, vendue comme un animal à une gardienne inhumaine. Le trou de sa mémoire était la preuve que les tours renfermaient des cauchemars. Et lui…

Le cœur gros, l’adolescente suivit la femme flic qui s’était extirpée de mauvaise grâce de son fauteuil pour les conduire dans une espèce de grand réfectoire. Elle traînait un embonpoint certains mais se déplaçait d’un pas vif et léger, comme si c’était sa combinaison qui marchait à sa place. C’était une vision saugrenue. Chaque table ronde entourée de trois ou quatre chaises était surmontée d’un cône translucide qui « garantissait l’intimité » affirmait la policière. Les deux voyageuses furent installées et leur guide s’éclipsa pour aller chercher Julian.

- T’avais raison, commenta sombrement Selene en osant enfin regarder son amie, je lui avais dit… je lui avais dit…

Elle passa une main dans ses cheveux mais la mèche rousse qu’elle avait cherché à coincer derrière ses oreilles s’échappa immédiatement. Petite chipie. Elle repensa alors aux compliments d’Anastasia un peu plus tôt : son petit-ami la trouverait-il jolie lui aussi ? D’ailleurs… comment réagirait-il quand elle le quitterait ? Elle n’y avait pas encore vraiment pensé. Une boule se formait dans sa gorge, ses entrailles jouaient à faire des nœuds. Elle se surprit presque à espérer que le phobique ne se montre jamais. Mais il arriva pourtant : blessé à l’épaule, la chair brûlée, et une bosse bleuâtre sur le front. Un flash déchirant traversa ses pensées : la vision du jeune homme défiguré sur le champ de bataille. Malgré sa résignation, elle ne put s’empêcher d’afficher un air horrifié, les mains devant la bouche :

- Julian… mais qu’est-ce que tu as fait encore ?!

Il s’assit face aux deux filles, un sourire un peu niais flottant sur son visage. Avant qu’aucune des deux n’en place une, il s’excusa des soucis qu’il leur avait causé et affirma que tout allait bien. Selene le contemplait en secouant légèrement la tête : voilà ce à quoi elle s’apprêtait à renoncer. Un sentiment de culpabilité l’ébranla brusquement. Un instant, elle crut qu’elle allait contourner la table pour l’enlacer, mais elle réussit à ne pas trahir ses résolutions et dit d’une voix un peu étranglée :

- Je… je t’avais prévenu. Je t’avais… expliqué qu’il ne fallait pas approcher les tours. Pourquoi ? Juste parce que c’était… anormal d’y aller quand même ?

Impossible. Quelque soit l’angle sous lequel elle prenait le problème, elle se sentait humiliée ou trahie. Elle avait véritablement souffert la dernière fois qu’elle avait visité une tour. Ça lui tenait à cœur que ses amis lui fasse confiance en refusant de les approcher, parce qu’elle ne voulait pas qu’ils subissent des expériences similaires. Et Julian lui, se jetait dans la gueule du loup… comme s’il n’accordait aucune importance à ses mises en gardes. Aurait-il trouvé si amusant que ça d’être séquestré par une créature mystique ? Si tel était le cas, alors sa décision n’en était que plus justifiée. La rouquine ferma les yeux, rassemblant son courage. Elle avait subitement la nausée et regrettait d’avoir mangé avant de venir. Un peu plus pâle qu’à l’ordinaire, elle souffla :

- Ecoute… je voudrais te le dire tout de suite… entre nous, je préfère qu’on arrête. Je… j’ai vraiment pensé que c’était une super idée au départ, mais finalement, j’ai la sensation que ça nous éloigne plus qu’autre chose. On serait plus… libre, d’agir et de parler si on se fréquente comme des amis et pas comme…  j’espère que tu comprends, conclut-elle dans un soupir.

C’était la vérité. Au final, elle avait la sensation qu’en seulement deux jours, sa relation avec Julian n’était qu’une succession de maladresses, de non-dits et de quiproquos. C’était beaucoup plus simple avant, quand aucun des deux ne se prenait la tête pour savoir comment l’autre allait le juger. Son cœur lui faisait mal, mais elle était certaine que c’était un mauvais moment à passer : elle était convaincue de ce qu’elle avançait.
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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeMer 6 Mai - 12:05

Anxieuse, en pleine introversion, Anastasia n'avait remarqué ni le paysage de la cité, ni l'architecture intérieure du bâtiment et encore moins celle, replète de la standardiste qui les menaient au parloir.
Tête baissée elle appréhendait la rencontre avec Julian moins pour elle-même que pour Selene qui souffrirait, immanquablement.
Raide, elle prit place les fesses au bout du siège comme si elle se préparait à fuir tout au moins les mauvais souvenirs que lui inspirait le lieu.
C'était surprenant d'ailleurs que toutes les gendarmeries aient la même odeur.
Midi... L'attente serait longue, interminable même puisque la pendule numérique affichait 10h00. Allaient-ils se regarder lui et elles dans le blanc des yeux pendant deux heures ? elle regretta de ne pas avoir de livre.
Comme dans toutes les structures administratives le silence était lourd, parfois ponctué par le bruit mat d'un registre numérique qu'on referme ou celui de talons qui claquent sur le sol carrelé, se répercutant à l'infini des cloisons sans décors.
Le "t'avais raison" de son amie provoqua un écho mental désagréable: elle aurait préféré avoir eu tort. Elle aurait voulu tout à coup que Julian ait été emprisonné injustement par des policiers idiots, cela aurait donné matière à défendre son cas et le "je lui avait dit" plombait d'autant le verdict.
C'est vrai qu'elle en avait parlé. Anastasia se souvenait même très bien du visage blanc, horrifié de l'adolescente quand elle avait décrit le danger extrême de ces tours.
La jeune femme soupira. Oui, je me souviens que tu en avais parlé. D'ailleurs à l'époque moi aussi j'avais été attirée par cet endroit. je m'étais même dit que j'irai y faire un tour seule, pour voir. Mais ça c'était avant la guerre et je n'aurais pas franchit les grilles de sécurité de toutes façons.
Ce qui est étrange c'est que l'attirance pour l'inconnu est un phénomène normal. Julian aurait dû avoir peur, au contraire, d'aller voir comme tout le monde... Décidément, je pense que je ne le comprendrai jamais.


Après un moment gêné, a croiser et décroiser les jambes ou remettre une mèche de cheveux récalcitrante en place. Julian arriva, blessé à l'épaule et au visage.
Son sourire faussement stupide comme l'arbore tous ceux qui cherchent à jouer les Mickey lui donna un haut-le-coeur; c'était l'expression même de celui qui n'a pas compris la leçon et qui recommencerait autre chose à la moindre occasion.
Il s'était excusé "des soucis", la bonne affaire ! les "soucis" dans cette histoire étaient le moindre des maux, un détail comparé au cataclisme provoqué. Elles auraient pu être recherchées et emprisonnées aussi pour complicité à un je ne sais quoi...
Ecoeurée elle détourna les yeux de ce visage et pivota légèrement sur son siège en signe de fermeture.

Selene se débattait avec les mots pour annoncer la rupture et luttait contre la tristesse et l'angoisse.

Mal à l'aise, craignant de prononcer une phrase ou un mot mal placé, Anastasia restait silencieuse se disant que l'entrevue serait interminable et pesante ou au contraire fulgurante, Julian usant d'une galipette à sa façon - soit disant anormale - pour dévier et clore le débat.
Elle aurait préféré attendre dehors mais cela aurait signifier laisser son amie seule, se débattre de la situation; il n'en était pas question.
Elle se cala enfin au fond de son siège et laissa ses yeux errer au plafond comme n'importe quelle personne lamentablement normale aurait fait à sa place.
Cette attitude signifiait qu'il valait mieux que Julian la déteste elle, plutôt que s'en prendre à Selene.
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Julian McMorre

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Maladie mentale : Peur des convenances, normes et des règles.

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeMer 6 Mai - 20:38

Le réveil fut facile, vers 9h du matin d'après son horloge biologique, et accompagné d'une petite faim, plutôt grosse en fait puisque la dernière chose mangée au soir d'avoir était ressortie assez rapidement. Mais même après avoir attendu un peu, le temps de se réveiller convenablement, il semblait qu'il n'aurait pas le droit à un déjeuner. Tant pis, il faudrait prendre son mal en patience, la sensation de faim passerait plus tard.

Dans sa petite cellule, il ne vit pas grand chose, et manifestement, il n'y avait pas non plus grand monde dans les cellules avoisinantes à en croire le peu de bruit qui régnait dans ce sinistre couloir du poste de police. La seule animation qu'il put avoir fut une co-détenu peu coopératif avec les forces policières qui avaient dû faire ouvrage de la force pour l'aider à se déplacer. Le type en question était entièrement bardé d'électronique des pieds à la tête et n'était pas des plus beaux, ce qui n'était pas en soi des plus normal selon Julian, et donc lui fit plaisir.

Pour la suite de l'attente, il ne vit qu'une seule solution : méditer, tout comme la nuit dernière. Quand il arrivait à se vider l'esprit, complètement, ce qu'aucun humain normal ne savait faire, et ne faisait parce que ne le voulant pas, il se sentait totalement déconnecté de la présente réalité, mais le temps filait à toute allure.

Et le temps fila effectivement. Vers 10h, il fut sorti de sa méditation par un gardien tapotant la porte de la cellule de son bâton tout en lui annonçant qu'il avait de la visite. Tout content de voir sa Selene et Anastasia – ça ne pouvait être qu'elles – il n'eut aucun mal à se lever avec enthousiasme et suivre l'homme qui l'emmena à une salle de parloir.

Une fois qu'il eut pénétré dans la salle, il ne mit pas plus de quelques secondes à repérer ses amies, ne se doutant pas une seule seconde de ce qui l'attendait. Se dirigeant vers elles avec un immense sourire, purement et simplement heureux de les voir, il ne leur en laissa pas en placer une, s'excusant comme prévu des « désagréments » causés et que tout allait bien. Mais mine de rien, il comprit à l'expression étrange qui passait sur le visage de Selene qu'en fait, quelque chose de mauvais s'annonçait, peu importe que ça aille bien ou non.

Puisque tout le monde coupait la parole aux gens, il décida sans avoir à y réfléchir d'écouter tout le discours sans interruption de sa part. Il écouta ainsi et perçu tout à fait les reproches faits à propos de la tour, comme quoi « juste parce que c'est anormal » il le faisait. Ce première passage eut tendance à faire monter sa pression interne et ferma quelque peu son visage, mais il continua l'écoute. Pour la suite, il résuma cela mentalement à « on stoppe tout, je casse avec toi ». Ce fut un choc sur le moment, et son esprit se batailla quelques instants avec son corps, divisé entre sentiments et réflexion. Anastasia en avait d'ailleurs disparue sur le moment de son champ de perception.

Et ainsi, maintenant qu'elle semblait avoir terminé, il amorça sa propre réponse, d'un air sec, sans aucune chaleur, de discussion pure et dure :
- Très bien. Je ne peux pas te forcer à quoi que ce soit, et ta décision est prise. Pas de soucis, en plus tu t'es plus ou moins expliquée, c'est rare, les gens ne le font pas normalement. Maintenant, je vais parler, je vais te répondre, calmement. S'il te plaît, ne n'interrompt pas avant que je finisse.

Le ton utilisé sur cette dernière phrase n'admettait absolument aucun refus, ni le regard qu'avait Julian à ce moment là, faisant oublier tout l'enfant qu'il prenait plaisir à être, et laissant place à une adulte, calme et réfléchie. Il avait l'habitude de « problèmes » dans les relations humaines, et même si cela heurtait son « cœur » à chaque fois, il avait apprit à garder le tout pour soi aussi dur cela était-il et à répondre intelligemment. C'est ce qu'il comptait faire pour ce « problème », le premier du genre d'ailleurs. Et dernier, il se le jurait.

- Bien. Commençons par la tour. Je comprends ton point de vue, ta logique. Mais ce n'est pas ma logique et tu ne m'as même pas demandé comment cela était arrivé. Laisse moi t'expliquer. Tes avertissements, je ne suis pas con non plus, gamin certes, mais pas con, et je les ai entendu, parfaitement même. Il est vexant que tu puisses penser cela de moi.


Il prit un temps pour trouver la suite, les bons mots, puis continua, probablement dans une version un peu plus méchante et piquante de lui-même, frustré de l'insulte :
- Dis moi. On t'empêcherait de dessiner des épouvantails, tu serais mal, et d'ailleurs ça fait partie de toi, non ? Ben ma maladie, qui me pourrie la vie hein, croit pas que c'est une partie de plaisir non plus, c'est pareil. J'en aurais été malade à mourir de pas aller voir la tour.

Julian attendit le temps d'une ou deux secondes pour que Selene puisse intégrer ce qu'il venait de dire, et continua :

- À partir de là, deux choses. La première, selon ta logique c'est de l'inconscience et compagnie. Mais selon ma propre logique, j'ai juste tout fait pour vous protéger vous. Oui je m'en fiche de moi-même, mais il aurait été absolument hors de question d'y aller avec vous, c'est pourquoi j'ai attendu d'être seul. J'aurais préféré en être mal que de faire autrement. Deuxièmement, ce qu'il s'est passé réellement, et non pas l'idée pré-construite que tu t'es faites, le genre de chose insupportable qu'on sait super bien faire en temps qu'être humain. Je t'ai écouté, et je ne comptais pas tenter d'y rentrer ou autre. Je voulais juste la voir, juste ça, RIEN de plus. Justement parce que je t'ai écouté, pour faire un compromis entre mes envies, mes besoins, et ce que tu m'as demandé. Il y a juste eu un soucis, je pense que j'ai fais une espèce de crise phobique, je me souviens juste que cette tour m'a dégoûtée rien qu'à la voir, et après plus rien jusqu'au réveil en cellule. On m'a dit que j'étais entré sur la place. Et là, j'y peux rien. Et effectivement, mon « problème » c'est chiant quand ça me fait faire des trucs comme ça en crises. Désolé d'être chiant avec mon soucis...


Cette dernière phrase avait laissé une pointe d’amertume et de dégoût face à la « normalité » des réactions qu'avait eu sa Selene. Enfin, ex-sa Selene.
Pour la suite, il se prit la tête dans les mains et les passa sur son visage, tentant de relativiser l'événement de la rupture, afin de le rendre moins normal, pour faire face au moins pour le moment. Si Selene ou Anastasia avait voulu parler, il y aurait mit la main en « stop » pour signaler qu'il n'avait pas terminé. Puis il fini par pouvoir continuer :

- Et donc, tu veux qu'on stoppe tout entre nous ? Ok. Soit.

Sa manière de voir la chose ? Certes se faire plaquer était normal, mais là, c'était en 2-3 jours à peine, et un couple durait une semaine au moins non ? Ça serait donc anormal là. Et puis il pouvait s'en réjouir. Il pourrait être anormal, complètement. Rester à partir de maintenant seul, jamais en couple, de gré ou de force, et vierge jusqu'à la mort. Jamais plus il ne se laisserait aller. Dieu seul sait que tout le temps retombait amoureux un jour et recommençait, et que les gens ne restaient pas vierge. Lui serait anormal.

- C'est ta décision, j'suppose que tu l'as réfléchie, j'dirais rien à ce propos.

Disant cela, Julian luttait contre son petit cœur, s'accrochant à sa logique des choses alors même que cela était dur pour lui, mais toujours sur le même ton de vipère qu'il ne pouvait contrôler...

- En attendant, au moins on aura eu une relation différente de la normalité. C'est toujours ça de gagné. Merci. Et sinon, pour la suite de fait ? Je suppose qu'il serait « normal » que tu ne veuilles plus voir ma gueule maintenant non ? Vu comment tout dans ce que tu as dis et fait était « normal », tu devrais continuer à agir « normalement » non.. ?


Chacun de ses « normal » était à la limite du craché méchamment. Mais il ne pouvait rien y faire, aussi anormal était-il, ses émotions ne pouvaient pas ne pas parler un peu.

- S'toi qui voit. Moi j'peux faire comme si de rien et continuer avec vous. En plus ça s'rait anormal, je dois t'avouer que ça m'angoisse de quitter le groupe aussi normalement le cas inverse. 'fin, ça m'apprendra à aimer les autres plus que je ne m'aime moi. P'têt qu'il faudrait que je fasse comme tout le monde et penser qu'à ma gueule, m'enfin...


Il laissa planer ses paroles avant de finir, se reprenant :
- Bref, excuse moi pour le ton. Même moi je peux pas ne pas être affecté par ce que tu m'as dis. Et excuse moi pour t'avoir tant emmerdé. J'écoute ce que tu veux maintenant, j'ferais selon ce que tu veux. Et au pire, je jouerais au solitaire, pas pour rien que je vis dans une cabane, au moins je fais pas de merde socialement avec mon « problème » à la noix.

Puis il s'arrêta, laissant la parole aux filles, leur souriant comme il pouvait, écoutant ce qu'elles diraient. Mais à l'inverse, il ne dirait plus rien. Il avait parlé, et il n'allait pas se répéter. À moins d'une rare exception, peu probable, à part accepter les conditions en face, il ne dirait absolument rien de plus.

Il attendit...
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Selene Nymphadora

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeJeu 7 Mai - 5:33

Selene avait vu Anastasia se détourner légèrement du coin de l’œil mais toute son attention était toujours retenue par celui qui était désormais son ex-petit-ami. Elle avait l’impression d’avoir avalé une boule de billard qui était restée coincée en plein milieu de sa poitrine, bouchant ses voies respiratoires. A voir le visage fermé de Julian, elle avait envie de s’enfuir sur le champ mais elle savait qu’elle devait affronter ce moment. Si elle ne faisait pas, son geste lâche la hanterait très certainement. L’adolescente n’osait presque plus ciller quand le phobique entama un discours sec et sans chaleur.

D’un coup, elle avait l’impression de faire face à un adulte. Un « vrai » adulte, qui l’écrasait de ses 11 ans de plus, la réprimandait comme si elle était une petite fille en faute. Du moins, c’est ce qu’elle ressentait, bien qu’elle s’efforce de fixer les yeux de son interlocuteur pour ne pas faire montre de faiblesse. A la pique sur les épouvantails, elle ouvrit la bouche, offusquée, mais les mots se bousculaient tellement qu’elle ne trouva pas le temps d’interrompre Julian. Ce n’était pas la même chose ! Elle souffrait d’un trouble compulsif, c’était presque un réflexe, dont elle avait besoin pour se calmer en situation de stress. Le jeune homme lui, était diagnostiqué comme un phobique. Ce qui signifiait qu’il avait peur de faire comme tout le monde… mais pas nécessairement qu’il était incapable de s’empêcher de faire ce que les autres ne faisaient pas. Autrement dit, Selene était psychologiquement conditionnée à graver des épouvantails. Julian lui, aurait pu faire n’importe quoi d’autre d’anormal pour assouvir son besoin.

Malheureusement – ou heureusement – toute cette diatribe restait condamnée dans sa tête. C’était désormais une véritable cascade de mots, de maux, et de tournures qui lui firent mal. La toquée songeait qu’elle l’avait mérité mais elle ne savait pas vraiment si son immobilité attentive était dû au fait qu’elle se faisait violence pour écouter ou parce qu’elle était pétrifiée. Seules ses mains blanches tremblaient, réprimant à grand peine une envie de faire apparaître ses amis les plus fidèles ; à même la chair, avec ses ongles s’il le fallait, à défaut d’autre chose. Elle n’avait pas envie que Julian s’écrit soudainement qu’il avait raison – qu’elle ne savait pas se retenir – ni que son pouvoir touche encore une fois Anastasia. La rouquine sentit alors une pilule tomber sur la table, elle reconnut à sa forme que c’était celle qui avait décuplé ses émotions l’avant-veille mais n’osa pas la regarder.

A la fin du discours de son aîné, la galloise se sentait assommée. Tout son corps bourdonnait, ses membres étaient en coton, elle avait l’impression que tout le monde dans la pièce s’était soudain tourné vers la vilaine adolescente qui larguait son copain incompris. Bien entendu qu’elle songea à revenir en arrière, comme chaque fois qu’une peine de cœur était trop chargée de culpabilité, mais elle tint bon. D’abord, elle essaya de parler mais ne réussit qu’à produire une suite de sons inintelligibles que personne n’aurait pu comprendre, pas même elle. Elle prit alors une grande inspiration avant de lâcher d’une voix si étranglée qu’on croirait que chaque syllabe allait ouvrir la porte aux sanglots :

- Je comprends ton point de vue. Je… c’est vrai que je ne t’ai pas demandé comment ça t’es arrivé…

Ses remords étaient réels. Dans sa tête, Selene avait condamné Julian avant même de lui parler. Comme s’il ne pouvait qu’être un échec sur pattes comme l’avait fait remarqué son dernier employeur et rien d’autre. Ça ne devait pas être facile pour lui au final, être pris par tout le monde pour un boulet, sans la moindre considération supplémentaire. La toquée fut tentée d’attraper les mains de son ex-petit-ami mais ces dernières lui semblaient incroyablement hors de portée. Les excuses ne franchissaient pas ses lèvres. A la place, elle souffla :

- Tu peux me reprocher de t’avoir jugé trop vite, c’est vrai… j’ai eu tort. Mais tu ne peux pas… me reprocher d’être normale. De vouloir être normale, ses yeux s’embuaient de larmes et sa lèvre inférieure tremblait. Sa voix se brisait par moment lorsqu’elle parlait, réduite à un sifflement, tu sais ce que peux signifier une vie « normale » pour une fille qui s’est fait battre par son père pendant toute son enfance ? Est-ce que tu as la moindre idée de ce que cette petite fille trouvait « normale » avant que sa situation ne change ?

Une larme coula sur sa joue. Dans un bruissement de paille et de tissu qui se froisse, son meilleur ami apparut à ses côtés. Il ne dit pas un mot mais l’enlaça dans le dos, signe de son soutien indéfectible. Son simple contact était un halot de réconfort. Une vague de douceur apaisa la toquée alors qu’elle poursuivait :

- Tu craches sur ce qui te parait « normal » alors que c’est quelque chose de tellement… subjectif. Pour cette petite fille, avoir une vie « comme tout le monde » c'est un rêve anomale… tu comprends ? Tu n’as pas le droit de critiquer ça, tu n’as pas le droit…

Comprendrait-il ? A quel point il l’avait écorchée en pointant d’un doigt dédaigneux le fait qu’elle agissait normalement. Elle pour qui une vie paisible et banale apparaissait comme un rêve en soi ; elle qui était déjà mise à l’écart à cause de sa pathologie. On l’avait privé du droit d’être normale mais ça, Julian ne le saisirait certainement pas. Pâle comme un linge désormais, une main crispée sur l’un des bras-branche de son ami épouvantail, elle finit dans un murmure :

- Je n’ai jamais dit que tu devrais « quitter le groupe »…
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Anastasia Waitten

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeJeu 7 Mai - 22:23

Anastasia ne resta pas longtemps à gober les mouches au plafond, le ton sec et froid de Julian lui fit l'effet d'une nouvelle douche froide; glaciale même, décidément...
Les yeux rivés sur l'interlocuteur, s'agrandissant de stupéfaction au fur et à mesure du discours elle écouta sans mot dire.
De la part de Julian, elle s'était attendue à tout sauf à ce qu'elle voyait et entendait et tout autre chose aurait trouvé grâce à ses yeux, l'aurait peut-être même fait sourire, aurait fait pencher la balance en sa faveur. Mais là...

Face à Selene, adolescente de 15 ans, encore enfant dans sa tête et dans son corps à peine formé, face à ce petit bout de gamine dont les traits du visage n'avaient pas encore la netteté des personnes accomplies il avait parlé comme on parle à une adulte, c'était inconcevable.

Si Selene avait laissé planer un épais mystère sur sa vie et les atrocités vécues à Dreamland, la jeune femme aurait pu excuser la véhémence des propos lancés sans savoir véritablement à qui l'on s'adresse mais ce n'était pas le cas; elle avait raconté par bribes certaines choses qui ne pouvaient pas laisser de marbre.

Si et encore si Selene avait été du genre petite frappe, l'ado tête à claque, allumeuse, calculatrice, venimeuse, mesquine, etc... elle aurait comprit et peut-être même adhéré à cette remise en place nette et sans bavure mais c'était tout le contraire; l'adolescente était gentille, trop, compréhensive, trop, sensible, trop aussi. Tellement qu'elle en était le type même de la victime dans ce monde de brutes.

Anastasia voyait la jeune fille se décomposer au fil des mots qui sortaient comme le serpent crache son venin, les mains devenir blanches à force de raideur puis trembler, il n'y avait pas besoin d'être fin observateur pour constater ce qui crevait les yeux mais lui, homme de 26 ans, qui prétendait l'aimer n'avait rien vu. Il était là, sur son quant-à-soi, drapé dans sa dignité à déblatérer des imbécilités sans nom du style: "je suis allé seul voir la tour pour vous protéger". De qui ce moque t-on ? de la crédulité d'une enfant ?

Et puis c'était quoi cet accent qui bouffe les mots à la gentleman farmer Texan, vulgaire et stupide ? un nouveau truc pour assoir sa virilité ?

Et la pauvre Selene... qui tentait de se défendre face à un type, sourire plaqué, faussement à l'écoute puisqu'ayant déjà tout vu tout entendu dans sa longue vie de mâle frustré ruminant sa cabane dans les bois. Si au moins il avait pu avoir la décence d'appliquer son "je fais pas de la merde sociale" ici aussi, tout aurait été pour le mieux mais non, ici à Dreamland, on peut se permettre d'emmerder tout le monde puisqu'on n'est pas dans le monde réel; la belle affaire !

Inutile de dire qu'Anastasia - qui n'avait pas toujours un très bon caractère, loin s'en faut - bouillait intérieurement, aurait pu en rajouter ad vitam aeternam de l'argument à sa façon mais face à un mufle aussi égoïste et aussi inconsistant, elle ne fit que lever les yeux au ciel de mépris avant de fixer à nouveau Julian qui s'enfonçait à plaisir dans sa fosse à purin.
Quelque chose la titillait; quelque chose de tellement anormal que cela aurait fait plaisir au phobique, pour une fois !
Plus le jeune homme parlait, plus il était normal... Il avait le discours type de l'amant éconduit-normal, vexé-normal, peiné-normal...
La jeune femme commençait à avoir des doutes: il aurait dû avoir peur de lui-même et faire une crise, mais non... Bien droit sur sa chaise, il alimentait ses réflexions fielleuses de temps de silences normaux pour quiconque veut laisser le protagoniste digérer le contenu; se la jouait grand seigneur: "c'est toi qui voit", "c'est ta décision", "ça m'apprendra à aimer les autres plus que je ne m'aime moi", etc, etc, apportez moi un violon s'il vous plait que je vous joue la ritournelle du monsieur comme-tout-le-monde dans la même situation. Du conventionnel, banal à pleurer...

Quand Selene eut fini de parler à son tour, Anastasia laissa un temps de silence - normal - puis de but en blanc, froidement:
Tu as parlé bien normalement Julian. Et maintenant tu te tais bien normalement.
C'est étrange comme ta définition "d'anormal" soit synonyme d'une manière aussi systématique de: "emmerder le monde", je ne vois pas là de phobie... Qui es-tu exactement Julian McMoore ? un imposteur ? un mythomane ?


Après un temps, elle ajouta: Pour ma part, je n'ai jamais dit que tu devrais rester dans le groupe. J'ajouterai même que je n'y tiens pas: tu vas tellement t'ennuyer avec deux nanas normales alors qu'à Dreamland il existe une flopée de voyageurs tous plus anormaux les uns que les autres. Ce serait vraiment dommage de ne pas en profiter ! mais... Tu as peut-être peur de la concurrence ?
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Julian McMorre

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeVen 8 Mai - 11:57

Écoutant posément Selene, Julian put se rendre compte qu'en effet, il avait peut être été un peu dur dans son discours. Bien sûr que oui qu'il n'avait pas à critiquer le choix de autres, encore moins celui de vouloir être normal. Même si être comme tout le monde le terrifiait au plus haut point, les autres n'étaient pas lui et il était entièrement logique de leur part de désirer une telle condition. Or, la logique n'était que peu utilisée par l'être humain, il se devait donc de l'être, lui.
Ainsi, il comptait s'excuser pour au moins cette partie de ses paroles.

Concernant la part « subjective » de la normalité, il n'eut pas de mal à être d'accord avec elle. Ne se rendait-elle par compte que sa phobie lui pourrissait suffisamment la vie pour qu'il ait à réfléchir tout le temps à tout, à relativiser chaque chose, et à supporter masse de choses à longueurs de temps ? S'il n'était pas conscience de cela, il est probable qu'il serait déjà « fou », et enfermé dans un asile. Ou mort.

Le jeune homme fut aussi content de la dernière phrase qu'elle lui avait lancée. Elle acceptait qu'il reste avec elles. Ce n'était absolument pas une décision classique, et cela le réjouissait intérieurement. Il crut même pendant un instant que les choses pourraient plus ou moins s'arranger, assez pour être vivable en tout cas.

Puis Anastasia répondit, si l'on pouvait appeler ça une réponse. Il en resta abasourdit, incapable de comprendre comment il avait pu estimer qu'elle n'était pas comme les autres, anormale. Sa réponse était d'une idiotie sans nom, d'une humanité à n'en pas croire ses oreilles. C'était là le discours de base que tout le monde faisait, c'est à dire tout sauf une discussion, juste un besoin de casser l'autre, de le rabaisser, sans la moindre logique ni argument, juste de la méchanceté gratuite ne permettant aucune réponse.
Il en était malade d'entendre telle chose, d'avoir traîner avec telle personne, de l'avoir pensée son amie... Et si il ne se contrôlait pas, si son estomac n'était pas en béton, il est probable qu'il en aurait vomi tant il était dégoutté et effrayé des paroles de miss Waitten.

Qui plus est, un garde s'était rapproché du groupe et avait annoncé qu'il restait 5 minutes avant la fin de la visite. La réponse, si il arrivait à la sortir, devrait donc être rapide, et il sut instantanément quoi dire, et faire. Il commença par demander à Selene si pouvait lui prêter deux feuilles et son critérium, ce qu'elle fit, hésitante et sans savoir ce qu'il comptait faire avec. De ses doigts habiles, la première feuille fut découpée – enfin déchirée – en carré et il ne fallut pas plus d'une minute au phobique pour la plier en forme de petit vélociraptors tant il en avait fait et refait, seul chez lui. Sur la seconde feuille, il écrivit quelques phrases sans que les filles ne puissent les lire, puis allongea l'origami dessus avant de replier la seconde feuille de manière qu'on ne puisse savoir ce qui y était écrit. Il la tendit à Selene et lança :

- Lis pas ça maintenant, voir même fait en ce que tu veux. Ouvre ça quand tu estimeras que c'est le bon moment, je te fais confiance pour ça. Tu es peut être jeune physiquement, mais tu es grande dedans, et intelligente.

Certes sa phrase et son acte faisait classique, plus que normal. Mais dans la réalité, personne ou presque ne faisait cela – tout du moins le pensait-il.
Ceci fait, il se leva tendit que le garde s'approchait. Il ne comptait pas se faire traîner de force à sa cellule, il avait déjà assez mal partout. Il prit tout de même le temps de regarder droit dans les yeux Anastasia pour lui annoncer, sans douceur dans le ton :

- Ana, être poli et écouter les autres est justement quelque chose que les gens ne savent pas faire, et fermer leur gueule aussi. Alors oui, pour moi c'est quelque chose d'anormal que j'ai besoin de faire. D'ailleurs c'est pareil pour écouter et être logique. Et là, à casser juste pour casser et faire preuve de méchanceté débile et gratuite, ne même pas chercher à répondre ou discuter, tu me dégoûtes, t'es juste comme tout le monde. J'en suis malade de me dire que je t'ai considérée comme une amie et quelqu'un de pas comme les autres. Ne m'approche même plus. Au moins Selene, elle, est quelqu'un de bien sur qui je ne me suis pas trompé.

La moue de dégoût sur son visage ne laissait aucun doute sur la véracité des propos énoncés...

Et à Selene, plus doucement, avec un visage beaucoup plus doux, triste et encore amoureux :
- Oui, la normalité est subjective, comme ce que j'viens de lui dire. Et j'le sais que c'est subjectif, mon « problème » m'aide à ne pas l'oublier. Et c'est pas simple du tout... En tout cas, excuse moi, je me suis laissé aller et tu as raison, je peux pas critiquer ta volonté d'être normale, j'en ai pas le droit. Tu n'es pas moi, et tu n'as pas mon problème. Tu es géniale dans tous les cas.

Puis prenant un air un peu plus grave :
- Excuse moi aussi, mais après ce qu'Anastasia vient de faire, je peux pas continuer avec vous. Je l'aurai fait, pour toi, avec toi, mais là c'est plus possible. Partez sans moi je trouverais bien quelque part où aller quand je sortirais à midi.

Sur ces derniers mots, il se tourna sans laisser de temps de réponse et commença à partir avec le garde pour rejoindre sa cellule où il pourrait tout digérer, et être seul au calme, surtout malade comme il l'était là. Et où il pourrait aussi réfléchir à quoi faire pour la suite.
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Selene Nymphadora

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeDim 10 Mai - 22:05

Un instant, Selene crut avoir endormi le conflit. Elle voyait que le visage Julian se faisait moins fermé, signe qu’elle avait tapé juste. Son cœur d’adolescente battait encore trop fort dans son corps mou, elle ne s’arrêtait pas de trembler. Comme personne ne parlait elle rouvrit la bouche, sa lèvre inférieure frémissante, mais Anastasia la devança. Alors… quelque chose se brisa. Elle le sentait au ton de son amie : rien ne pouvait être réparé désormais, c’était une déclaration ouverte de son aversion pour le phobique.

Un gardien s’approcha, intransigeant. Plus que 5 minutes. Dans un sens, c’était trop long. La toquée voulait s’enfuir immédiatement, sans que plus de mots tranchants soient échangés. Les compliments lui étant désormais adressés n’y changeaient rien. Elle jetait des regards dérobés à la sortie, sa tête comme enveloppée de coton, et la voix qui lui demanda papier et crayon parut comme étouffé par un mur absorbant. Quand elle plongea les mains dans sa hotte pour fébrilement en sortir ce que lui demandait Julian, Selene n’était plus certaine de continuer à penser. Elle s’exécutait mécaniquement, n’osant même plus regarder son ex dans les yeux.

Heureusement, son ami de paille était toujours là. Elle leva la tête vers lui pour s’évader dans ses orbes-boutons dans lesquels elle seule pouvait percevoir des émotions. Un amour incommensurable et désintéressé, nostalgique aussi. Combien de souffrance ce regard n’avait-il pas déjà apaisé ? La galloise s’aperçut qu’elle ne pleurait plus. Comme toujours, l’épouvantail avait sur elle un effet quasi-immédiat. Une nouvelle fois, le jeune homme l’extirpa de son isolement pour lui remettre quelque chose. Selene prit le mot d’une main blanche, sans rien oser regarder d’autres que la table, et le glissa soigneusement dans une poche de sa combinaison étoilée.

- Fais attention à toi, murmura-t-elle, adieu.

Elle était sortie de la prison comme un automate. C’est le soleil froid de Techyo qui la tira de ses songes torturés. Des pensées à la fois coupables et soulagées. Elle avait l’impression qu’un crochet relié à la salle de visite la retenait, comme si elle avait oublié quelque chose en laissant Julian derrière. Une nouvelle main s’aventura dans ses cheveux flamboyants, cherchant sans doute – en vain – à les empêcher de lui donner l’air d’un lion. La toquée pris une grande inspiration avant, enfin, de lever ses yeux noisette vers Anastasia. Elle sourit avec une moue résignée, un reflet triste dans les pupilles.

- On y va alors ? Gloutoniskaïa ?

Selene restait immobile sur le parvis du commissariat. Les gens allaient et venaient, étranger à son malheur, indifférents. Esther, Léorio, puis Julian. Leur équipe s’amenuisait peu à peu. Etait-elle incapable d’assurer leur protection ? Avait-elle fait les mauvais choix ? Le doute s’installait. Monstre acharné. Saura-t-elle préserver Anastasia ? Elle eut soudainement envie de l’étreindre, de la prendre dans ses bras, de sentir sa peau sur la sienne. Un cocon de réconfort, c’était ce qu’elle voulait mais qu’elle n’osait pas demander.

- Je ne regrette rien, assura-t-elle par peur que son amie ne s’en veuille pour la séparation, je dirai même que je n’ai jamais eu de meilleure compagnie que toi.

Cette fois, le sourire qui illumina son visage d’enfant était radieux. Chasser les nuages, les laisser en arrière, tourner le dos à la douleur. Comme après la M.E.R.D.E., comme après l’esclavage, comme après son enfance chaotique… elle existait pour se tourner inlassablement vers le soleil, même si elle ne l’atteignait jamais. Elle devait être un de ces papillons de nuit, bien plus à l’aise dans les ténèbres, qui se tuaient dans leur quête de lumière. Peut-être, peut-être, …
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Anastasia Waitten

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeLun 11 Mai - 10:29

La première impression d'Anastasia face à la réaction de Julian fut la consternation; elle en resta bouche-bée, incapable de remuer ne serait-ce que le petit doigt. Une fois de plus, il avait fait le contraire de ce qu'elle avait imaginé.
Elle avait pensée que la partie serait rude, que Julian n'abandonnerait pas comme cela sa Selene, qu'il défendrait sa présence dans le groupe. Elle s'était même attendue à ce qu'il la remette vertement en place lui signifiant que s'il voulait rester elle n'avait pas à s'en mêler; elle avait envisagé qu'il lui claquerait dans la figure qu'elle n'avait pas à juger sa pathologie puisque cinglée elle aussi.
Tandis qu'il exécutait son pliage, elle avait même pressenti qu'elle se soumettrait à n'importe quel argument contraire pourvu qu'il soit un tant soit peu éloquent puisque julian avait prouvé qu'il n'avait pas la langue dans sa poche. Il avait également su démontrer que quand il voulait vraiment quelque chose, comme aller vers la Tour, rien ne l'arrêtait... Elle avait donc conclut que puisqu'il tenait à Selene, il imposerait coûte que coûte sa présence, défendrait bec et ongles son amour, chercherait même à le reconquérir, qu'il se battrait pour sa Belle comme les Chevaliers des Temps Anciens.
A la place de cela, il avait encore craché son fiel, était partit sans attendre de réponse de l'une ou l'autre avant la fin des 5 minutes et avait laissé l'adolescente tremblante d'émotion en plan.
Anastasia en ressentit une immense douleur, comme si c'était elle qu'il abandonnait ainsi à la moindre contrariété.
Elle se mit à culpabiliser: comment Selene prendrait la chose ? n'était-elle pas allée trop loin ? lui en voudrait-elle au point de casser leur amitié, arracher le puzzle d'âme de son cou, le jeter à terre de dépit et de dégout, la laisser là et attendre midi pour la fuir avec Julian ?
L'angoisse montait.
Elle regarda l'adolescente qui tournait les yeux vers la sortie, pâle comme la mort et vit l'épouvantail ami qui la réconfortait.
Allait-il lui souffler à l'oreille que cette femme était folle et qu'il fallait déguerpir avec le jeune garçon?

Rien de tout cela ne se passa. Selene dit adieu à Julian et s'engagea, raide vers la sortie.
Tout aussi raide et livide Anastasia lui emboita le pas, terrorisée à l'idée de devoir essuyer les remontrances de son amie.
Malgré tout, en passant le dernier sas, la deuxième impression balaya la première: elle avait gagné !
très facilement, certes, puisqu'elle n'avait même pas eu besoin d'utiliser son pouvoir mais elle sortait victorieuse de ce premier combat, c'était ce qui importait le plus au monde et bien qu'elle s'attendait à devoir se lancer un jour dans d'autres batailles plus rudes, ce premier succès lui redonna force et courage: elle avait réussi à protéger son amie; elle, la solitaire, la mal-aimée avait réussi à chasser l'adversaire néfaste qui avait fait souffrir Selene.

Le vent froid, le grand soleil et les paroles de Selene firent l'effet d'un onguent divin dans le crâne de la jeune femme qui prit la presqu'enfant dans ses bras, caressant ses cheveux, se baignant dans ces yeux noisettes auxquels elle redonnerait lumière, riant et pleurant à la fois.
Pardonne-moi Selene... J'étais loin d'imaginer que Julian nous abandonnerait aussi facilement.
J'ai peut-être été méchante dans mes propos mais j'ai voulu lui faire aussi mal qu'il t'avait fait mal, je pensais qu'il comprendrait... Surtout, j'ai voulu te protéger.
Tant que je serai à tes côtés je ne supporterai pas une seconde qu'on te frappe, qu'on te viole, que tu deviennes esclave ou qu'on te fasse pleurer. J'écarterai de toi tous ceux qui te feront souffrir.

Anastasia ne révéla pas à son amie ce qu'elle pouvait penser de la réaction de Julian, c'était inutile et affligent. Elle ajouta seulement:
Je suis consciente qu'à Dreamland il existe des gens bien plus dangereux, armés, dotés de pouvoirs et d'objets malfaisants, mille fois plus forts que les miens mais je les combattrai quand-même ! j'économiserai, je travaillerai pour acheter des objets magiques qui m'aideront à veiller sur ton bien-être et ton bonheur.
Elle embrassa l'adolescente sur la joue et lui prit la main afin d'aller jusqu'au plan qu'on apercevait à 50 mètres de la gendarmerie.
Oui, allons à Gloutoniskaïa ! s'exclama t-elle tandis qu'elle cherchait la direction à prendre pour aller à l'aéroport.
Le chemin n'était pas compliqué mais serait long: l'aérogare était excentré, il faudrait presque deux heures à pieds. Selene était encore toute blanche et frémissante.
Si tu es d'accord, je propose qu'on aille se boire un café ou autre chose dans le lieu qui te plaira afin de reprendre un peu de force avant cette longue marche, qu'en penses-tu ? et pour ce soir, il me reste un ticket "menu complet" qu'on pourrait se partager là où on sera, cela pourrait être sympa ?
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Selene Nymphadora

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeLun 11 Mai - 21:26

Selene laissa Anastasia la prendre dans ses bras. Plus elle l’écoutait, plus ses doutes se dissipaient et bientôt, ils ne furent plus que de vagues sensations émoussées. Julian méritait-il vraiment une telle levée de bouclier ? Oh certes : c’était un aimant à problème, il avait trahi sa confiance, s’était montré sourd à sa souffrance, était d’une maladresse légendaire mais… était-il « néfaste » pour autant ? Au final, l’adolescente ne savait plus et admit tout en bloc le discours unilatéral de son amie. C’était plus simple. Les paroles protectrices de son aînée la firent tendrement sourire alors qu’un baiser s’écrasait sur sa joue. Bien qu’elle se soit elle-même résolue à être l’ange gardien d’Anastasia, et qu’il y avait donc conflit d’intérêt, la toquée était touchée par ces déclarations.

- T’es trop gentille, réussit-elle simplement à dire quand les deux comparses se dirigèrent vers un plan numérique.

Elle frémissait encore, son corps conservait en écho la fébrilité de son petit cœur. Accrochée à la main chaude de la trentenaire comme si elle aurait aimé s’y fondre, Selene se pencha aussi pour observer le trajet qui les conduirait à l’aéroport. Effectivement, ce serait long cette fois, il fallait sortir un peu de Techyo.

- Ok, répondit-elle avec plaisir en réalisant que ses jambes étaient encore en coton, un thé ce serait parfait pour moi. Et puis pour l’aéroport, on peut prendre le bus tu sais ? Marcher deux heures ce sera quand même long et il ne fait pas chaud. En plus j’ai hâte d’être à Gloutoniskaïa !

Un sourire illumina son visage pâle. Il rayonnait, même si ses yeux trop ternes renvoyaient, comme toujours, des murmures de tristesse. Une bourrasque lui envoya dans la figure ses cheveux roux. Avec une moue interloquée plutôt comique, elle souffla vers le haut comme une enfant, soulevant le rideau flamboyant qui masquait à moitié ses traits. Avec un rire cristallin, elle remit sa chevelure en place avec ses doigts fins et désigna un petit bas-café non loin. Quand on ne connait pas, on ne fait pas la difficile avec les enseignes.

- Et puis on verra pour le diner, dit Selene en entraînant son amie, on sera peut-être encore en voyage à ce moment… je ne sais absolument pas combien de temps ça va prendre.

Malgré sa devanture flanquée d’un écran qui diffusait des publicités frénétiques et colorées, l’intérieur de l’établissement était assez soft, bien que moderne. Les tables étaient hautes, de formes impromptues, et il en était de même des sièges et des bancs. Tout était noir, rouge ou gris, depuis le carrelage à carreaux aux robots qui assuraient le service. A ce sujet, la rouquine sursauta, momentanément bloquée par la surprise, quand elle s’aperçut que les deux silhouettes qui prenaient les commandes n’avaient rien d’humain. Elle déglutit, saisie d’une terreur inexplicable. Inconsciemment, son cerveau avait réagi : la dernière fois qu’elle s’était retrouvée face à ce genre de machines, elle était en guerre.

Ces I.A. avait un squelette noir à l'intérieur d'un corps dessiné par une coque en plastique. Ils avaient l’air inachevé en fait, comme des mannequins de boutique de prêt-à-porter qui se seraient mis à bouger. Aucune expression sur leur visage, des diodes s’allumaient ici et là quand ils exécutaient des mouvements, leurs « bouches » s’illuminaient quand ils parlaient. D’un pas mal assuré, la galloise s’était approchée du comptoir. L’un des robots s’approcha alors avec une souplesse très humaine et lui demanda avec une voix contradictoire – à la fois synthétique et chaleureuse :

- Que puis-je faire pour vous madame ?
- Je… je…, elle s’éclaircit la gorge, un thé à la menthe et un café s’il vous plait.

Alors que le serveur mécanique se retournait pour préparer sa commande, Selene jeta un regard à Anastasia. Elle n’osait pas lui demander si ça allait, si elle aussi luttait contre les souvenirs cauchemardesques des mécanoplaines. En silence, elle contempla son amie jusqu’à ce que son attention soit attirée par une tasse de thé, une tasse de café et un écran électronique.

- Voici votre commande madame, cela fera 6 rubz. Souhaitez-vous participer à notre tirage au sort ? Vous pourrez gagner deux billets d’avion pour n’importe quel destination, à retirer n’importe quand. Le gagnant sera annoncé dans 30 minutes.
- Ah euh… oui oui. Et je t'invite, glissa-t-elle à Anastasia.

Après tout, c’était toujours une chance de voir leur voyage payé non ? Même si l’adolescente croyait peu à ce genre de jeu : elle n’avait jamais gagné. Bon certes, elle n’avait jamais beaucoup joué non plus. Elle s’appliqua à écrire « Selene Nymphadora » dans une case prévue à cet effet, enregistra sa candidature et laissa son amie faire de même. Deux tentatives valent mieux qu’une, non ? Emportant leurs boissons sur un petit plateau déjà chargé de sucres et de touillettes, la toquée quitta le bar pour choisir une table un peu isolée. Là, elle posa sa hotte hors du passage et s’assit, jambe croisées. Ses couleurs lui revenaient mais son regard était toujours un peu pensif. Alors qu’elle ajoutait du sucre à son breuvage bouillant, elle commença à parler, confidente :

- Tu sais… ça me touche vraiment, vraiment beaucoup, la façon dont tu me défends. C’est bon… d’avoir quelqu’un comme toi, un sourire triste étira ses lèvres maquillées, avant je croyais avoir des amis à Dreamland… une fille un peu plus jeune que moi avec un sale caractère et un garçon de mon âge vraiment adorable, elle savoura un silence en repensant à James mais l’écourtant dès que la douleur succéda au plaisir, au final on a jamais su vraiment se comprendre, même si on a passé de bons moments. Ils m’ont vite oublié quand on a été séparés, murmura-t-elle, je suppose que je dois vraiment pas être facile à vivre.

L’adolescente haussa tristement les épaules, ses yeux rivés sur le thé encore trop chaud pour être bu. Instantanément, elle se remit à sourire sincèrement.

- Enfin bon, désolé, j’y repensais comme ça. Ce n’est pas grave maintenant, j’ai hâte de partir ! Tu veux qu’on regarde ma carte pour se planifier quelques destinations à l’avance ?
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Julian McMorre

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeMar 12 Mai - 19:04

Il ne fallu pas plus de quelques minutes à Julian pour être de retour en cellule. Il n'était pas partie à la va vite, et pourtant, aucune des deux filles n'avait rien dit de plus. Et à l'heure qu'il est, elles étaient certainement déjà parties du commissariat.

Et mine de rien, il ne savait pas quoi penser d'un tel événement. Aurait-il voulu qu'elles répondent, qu'elles le retiennent, ou non ? Et d'ailleurs, comment ça devrait se passer normalement ? Il n'en savait rien puisqu'il n'avait jamais eu à vivre de telles choses ! Tout ce qu'il savait, c'est qu'il s'était affreusement trompé sur Anastasia. Elle était si normal que ça l'en rendait malade d'avoir pu se croire ami avec elle.

En fait, rien que de repenser qu'il ait pu comme tout le monde se faire une amie le fit vomir dans la cuvette de sa cellule. Oh, pour ce qui était de supporter tout ce qu'il ne pouvait esquiver, comme vivre, marcher, croiser des gens normaux tout le temps, ...etc... voir même travailler, ça passait, il contrôlait sa peur. Mais là, avoir eu une amie, c'était le compte de tout le monde, et ça ne lui était jamais arrivé jusqu'à présent, il n'avait pas pu développer de résistance à cela. Et une fois la bouche d'essuyée, il se cala sur le petit lit, tout tremblant de peur de refaire plus tard quelque chose si commun, si normal. Ce n'était pas une si mauvaise chose au final que les événements aient tournés ainsi.

Concernant Selene, sa Selene, enfin plus maintenant, il en était amoureux. Il ne pouvait rien y faire, impossible de lutter contre cela. Et même si ça l'avait effrayé au plus profond de lui-même de coller à la norme ainsi, il avait repoussé ça au fond de lui-même, très loin pour ne pas y penser, en recouvrant le tout de ses sentiments pour elle. Mais vu que c'était à présent terminé, il avait peur de lui-même. Il avait osé se laisser aller, faire quelque chose de si classique, tant, qu'il était plus que probable qu'il finisse par autre chose de vu et revu, la séparation. Et effectivement, c'était arrivé. Il avait là le combo du normal pour un être humain. Pour calmer sa peur de recommencer, sa peur de ce qu'il avait pu faire et qui l'amena à nouveau à vider son estomac déjà vide depuis depuis le soir d'avoir, il se jura que ça n'arriverait plus. C'était la première ET dernière fois. Il fuirait loin de la personne en question si ça devait arriver.

La chose valait pour une amitié avec quiconque. Et encore, ça serait normal d'être si anormal dans ses relations avec les gens, et l'anti-norme lui faisait peur aussi. Il devrait donc apprécier les gens, un minimum. Mais ça aussi l'effrayait puisque c'était ce qui se voyait le plus. Donc considérer ses futurs compagnons comme les meilleurs amis qu'il puisse avoir serait un compromis pour calmer cette terreur qui lui broyait l'estomac.



Sur ces considérations, le temps restant avant libération passant plus que rapidement, et avant même de dire ouf, il était sorti du commissariat, ses affaires récupérées auprès d'un robot vraiment moche. Il en avait ras le bol de voir des robots partout. C'était là tellement classique ici qu'il fallait vraiment partir de cette ville, au point de redouter en croiser n'importe où. Autant croiser un être humain, il y était « habitué », autant des robots, non. Et la chance, c'est justement que l'on en trouvait n'importe où.

N'ayant plus d'argent, plus du tout, il grignota quelques uns de ses gâteaux avant de réfléchir à un moyen de fuir, vite. Un plan interactif semblait indiquer 2 bonnes heures de route vers l'aéroport le plus proche. D'expérience, il savait qu'en trottinette, il en aurait pour deux fois moins de temps. Et une heure à ne penser qu'à rouler, se vider la tête de sa peur, ne pas regarder s'il y avait des robots là où il se trouvait serait parfait. Et ne pas penser tout court à toutes ces normes aussi d'ailleurs...

Et l'aéroport, vu le nombre de route bien lisses ne gênant pas les roues de rouler correctement, fut effectivement en vue au bout d'un peu plus d'une heure, ses jambes menaçant quelque peu de lâcher. Décidément, il manquait d'exercice, une bonne chose qu'il ait pu racheter un tel engin...

Et maintenant, restait plus qu'à trouver un ticket... surtout cela...
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Anastasia Waitten

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeMar 12 Mai - 22:20

Main dans la main les deux amies s'étaient mises en route.
Selene avait raison: deux heures de marche seraient pénibles d'autant que le manteau ne suffisait pas à protéger la jeune-femme du froid.
Elles s'engouffrèrent dans le premier café venu qui ne devait pas faire partie des grands standings techyoïtes mais il y faisait bien chaud et des haut-parleurs diffusaient une musique en sourdine, agréable à écouter.
Elles se dirigeaient vers le bar quand Anastasia vit l'adolescente sursauter. Elle tourna vivement la tête, en alerte et se trouva presque nez à nez avec un robot dont elle avait vu des prototypes dans une des salles circulaires de la base. Son envie de café faillit s'évanouir à cause du choc mais la voix aimable et le coup d'oeil inquiet de Selene lui firent relativiser les choses: dans peu de temps elles auraient quittées cette ville et tous les mauvais souvenirs qui y étaient rattachés.

La surprise s'accentua quand le robot-serveur leur proposa un jeu de hasard dont le gain était justement un voyage en avion ! sans trop y croire la jeune femme laissa Selene décider et pianoter sur la tablette, fit de même tout en remerciant chaleureusement son amie pour l'invitation et s'installa à une table en retrait.
Anastasia écouta avec grand intérêt les propos de l'adolescente mais sa tristesse, rapidement masquée par un sourire ne lui échappa pas.
Non, tu n'es pas difficile à vivre lui répondit-elle tu es seulement trop gentille, du coup certains en abusent...

Selene eut à peine le temps de déplier sa carte que la musique s'arrêta laissant place à un jingle puis une voix franchement synthétique et criarde annonça les résultats du jeu: ...Et le premier prix avec bonus spécial surprise a été remporté par... nouveau jingle et changement de voix: Selene Nymphadora et Anastasia Waitten ! jingle plus long puis à nouveau la première voix: Les deux jeunes femmes ont gagnées deux billets d'avion et deux tickets de bus !
Tous les clients se tournèrent vers elles, sourires aux lèvres, curieux de dévisager les gagnantes. Gênée, la jeune femme cacha légèrement son visage en riant de plaisir.
Elle avalèrent leur boisson chaude et sortirent bras dessus, bras dessous: Gloutoniskaïa était à elles !

D'un pas alerte elles se dirigèrent vers le premier arrêt de bus. La jeune femme vérifia la ligne sur le plan: c'était directe.
Nous aurons tout le temps de regarder la carte dans l'avion si tu veux. de toutes façons là-bas je ne connais rien, je te laisse décider de l'itinéraire.
Le bus arriva.
Il était presque 13h00, les gens avaient dû reprendre leur travail car il était quasiment vide. Anastasia laissa la place avec fenêtre à son amie et s'assit. Un écran lumineux indiquait une heure dix de trajet jusqu'à l'aéroport. Elle posa le sac à dos à ses pieds et se détendit enfin.
Le déplacement silencieux et l'ambiance feutrée du véhicule incitèrent la jeune femme à fermer les yeux en soupirant d'aise.
Ayant pris soin de prendre la petite main chaude de l'adolescente elle s'assoupit et n'émergea qu'au moment où la voix d'un haut-parleur annonça leur arrêt.
Elle reprit rapidement ses affaires et se dirigèrent vers la sortie.

Vu de l'extérieur, l'architecture de l'aéroport était surprenante. L'ensemble ressemblait vaguement à une espèce d'avion intersidéral sur le point de décoller, le tout réalisé dans un métal bleu argenté qui miroitait au soleil.
Les portes étaient de vastes ouvertures en arc de cercle, vitrées.
Elle prirent la première qui s'offrait à leurs yeux et pénétrèrent à l'intérieur. Des gens couraient en tous sens, des robots glissaient furtivement et les immenses panneaux de destinations couvraient les murs blancs en clignotant.
Anastasia chercha Gloutoniskaïa des yeux et trouva une multitude de lignes et d'horaires. Pour ce qui était du timing, aucune inquiétude: un avion décollait toutes les demi-heures par contre, au niveau des destinations c'était une autre affaire: Gloutoniskaïa-Est, Ouest, sud, nord, centre, etc...
La jeune se femme se tourna vers Selene le regard interrogateur quand dans son champs de vision elle aperçut une silhouette connue au milieu de la foule. Elle la regarda attentivement, pâlit et se raidit: Julian était là, trotinette sous le bras et regardait les panneaux.
Il avait l'air pâle, fatigué, triste. Le coeur de la jeune femme bondit dans sa cage. D'un signe de tête elle indiqua le jeune homme à l'adolescente et réussit à articuler: que fait-on?

Anastasia culpabilisait. Elle était consciente d'avoir été un peu dure même si elle avait le sentiment qu'il l'avait bien mérité.

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HP: J'ai pris l'initiative de nous faire gagner le ticket de bus en plus car il me reste 4 jetons: juste ce qu'il faut ! ça ira ?
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Julian McMorre

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MessageSujet: Re: Après la guerre, ben plus de guerre...   Après la guerre, ben plus de guerre... - Page 2 Icon_minitimeMer 13 Mai - 19:14

Vraiment, l'aéroport était si immense et si impressionnant que Julian n'en revenait pas. Du grand hall remplie de gens, il pouvait apercevoir sur les panneaux les annonces pour les avions d'un côté, de l'autre celles pour les transports dragonites. Il y avait même à en croire les indications un coin spécial « tube de déplacement ». L'idée de ce que cela pouvait être restait flou à l'esprit du jeune homme, et ce n'est que parce qu'il voulait absolument fuir cette ville pour aller n'importe où ailleurs qu'il fit l'effort de ne pas aller voir.

Puis, alors qu'il allait se décider avec ses dés d'une destination au hasard, excepté Elipse bien évidemment, le tout avant de réfléchir à trouver de quoi payer le transport maintenant qu'il n'avait plus un centime de Rubz en poche, il croisa le regard d'Anastasia. La voir ici signifiait que Selene n'était certainement pas loin, et rien qu'à cette idée, son cœur fit un bond dans sa poitrine, au point qu'il la chercha. Mais elle était petite, et il n'entrapercevait que ses cheveux par à-coups au milieu de tout ce monde.

Mais malgré tout cela, il devait se tenir à sa précédente décision. Sans compter que cette femme, Anastasia, était aussi là. Il était proprement impossible de continuer avec leur groupe, combien même cela faisait mal. Il serait seul à partir de maintenant, ou accompagné de personnes autres que les deux filles si les choses se présentaient ainsi.

C'est ainsi qu'il prit une des décisions les plus dure qu'il pouvait dans son état actuel, en s'approchant d'un comptoir pour une agence de voyage quelconque. Là, n'ayant vraiment pas envie de se prendre plus la tête que cela, il se pencha et sur les cris de l’hôtesse demandant ce qu'il faisait là, il arracha de l'imprimante une feuille, et prit un stylo dans un pot du rebord. Il y griffonna quelques mots, pas plus, sans faire attention à la jeune femme qui le menaçait d'appeler la sécurité s'il ne partait pas immédiatement. Ce qu'il fit tout en lui rendant le stylo avec un merci lancé un peu à l'arrache, la dame soulagée qu'il parte sans rien faire de plus qu'avoir volé une simple feuille. Elle n'avait même pas vraiment prit le temps de se concentrer sur le visage du phobique et l'oublierait rapidement.

Avec sa feuille, pliée simplement en deux, il revint bien en vue d'Anastasia et lui fit signe, montrant en l'air la feuille sur laquelle était écrit « Pour Selene ». Et le mot en question, il la posa sur une chaise juste à côté, assez clairement pour que la jeune femme puisse le voir faire et comprenne qu'il fallait venir maintenant l'attraper.

Puis il partie, se confondant assez simplement grâce à son pouvoir dans la foule. Aucune des deux jeunes fille ne pourrait le retrouver maintenant. Et une fois « à l’abri » d'être trouvé, il s'assit devant un écran d'affichage et lança deux dés. 4 et 2. D'après ces résultats, et la logique indicative qu'il leur avait donné, il partirait donc à Riven Town, bien qu'il ne sache absolument pas ce qu'était cette ville. Elle ne pouvait qu'être mieux que Techyo de toute manière.

Pour le billet, il n'eut pas à se prendre longtemps la tête. Il comptait faire la manche dans un coin, ou peut être même aller directement voir les gens pour qu'ils lui avancent de l'argent, mais manifestement, ce monde semblait l'apprécier puisqu'un hiboux débarqua instantanément de nul part pour lâcher une enveloppe droit dans ses mains. Prenant peur que cela l'ai eu rendu visible aux filles, il commença par fuir loin de là où il s'était posé, puis ouvrit sa lettre. Dedans, il y trouva un « ticket de transport inter-cité », et les détails lus dessus indiquaient clairement que l'avion était comprit dans les transports possibles.

Ce fut parfait pour lui. Il passa par les toilettes de l'aéroport histoire de faire ce qu'il y avait besoin, et surtout de boire gratuitement de l'eau au robinet. Il mourrait de soif. Ensuite, il n'eut plus qu'à aller droit à la porte d'embarquement où il donna son ticket. On lui indiqua qu'il n'y avait pas de problème mais que sa trottinette irait en soute. Il ne dit rien et la confia à l'hôte d'accueil robotique qui lui fit remplir un petit papier accroché à la poignée de l'objet : Nom / Prénom / Destination / Vol. Le couloir utilisé juste après amenait au grand air et à un engin ressemblant étrangement à un crayon à papier, mais tout blanc, lisse et rectiligne. Ce dernier flottait à un bon mètre du sol, sans bruit et sans que le phobique ne comprenne comment. Il y avait quelques fenêtres habillement dissimulée et la seule chose qui cassait l'harmonie de l'appareil était la porte ronde placé proche de l'avant, de la « mine de crayon » qui avait l'air de servir de cockpit. Suivant le mouvement d'autres passagers, il s'avança et fut monté dans l'avion avec l'aide d'une petite plaque ronde elle aussi lévitant et répondant à la télécommande d'un employé des lieux.

Une fois dedans, il fut étonné de la normalité de l'intérieur, un avion pratiquement classique à ce que l'on pouvait imaginer, si ce n'était la multitude d'écrans partout. Mais surtout, il put entendre une annonce, le départ était annoncé 15min plus tard. Bientôt il aurait quitté Techyo, bientôt...

Part Là : Riven Town


Dernière édition par Julian McMorre le Mar 19 Mai - 15:09, édité 1 fois
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